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 Les chiennes font des chats

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Mélisende PerraultEspionne
Mélisende Perrault



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MessageSujet: Les chiennes font des chats   Les chiennes font des chats EmptyJeu 12 Jan 2023 - 17:26
19 Juillet 1166
Rues du Goulot
En Après-midi

M’y revoilà dans ces lieux bons à brûler pour certains. Pas mal de filles avec qui je traite gagnent leur vie dans ces rues mal famées et j’étais venu faire mon tour habituel pour me fournir en informations. C’est pas une tâche aussi facile qu’elle en a l’air, il fallait savoir trier le bon du mauvais, le vrai du faux, le potentiel dans le ragot sans intérêt.

La pêche n’avait pas été des meilleures ce jour-ci mais j’avais connu plus grosse disette. Pas mal de choses qu’il faudrait vérifier d’ici de là dans les prochains jours. Dans mes souvenirs j’avais même trouvé une piste sur un gars plein de dettes que des collecteurs cherchaient, donc pas une si mauvaise journée que ça au final.

Il me restait une personne sur mon chemin, Margot Courtepointe. Cette femme avait eu tellement de mômes que je n’étais même pas sûre du compte exacte. Six ? Dix ? Enfin c’est pas la question. En tout cas, elle était bien heureuse de recevoir un petit pourboire complémentaire quand ce qu’elle avait à me dire m’était utile.
Son petit renseignement de la dernière fois avait d’ailleurs été fameux, j’en avais obtenu une jolie somme.

«-Margot.» Dis-je pour attirer son attention, la poule pondeuse était en train de compter ses sous dans la petite ruelle qu’elle affectionnait tant. «Bonne journée ? J’espère que j’dérange pas.»
Vu le regard et le soupir qui suivirent ma question, j’eu pas vraiment besoin qu’elle me réponde.

«-R’garde par toi-même. C’est vrai que je suis terriblement occupée.» Elle accentua son ironie d’un geste dramatique, visiblement ça grouillait pas en client aujourd’hui. Je lui fit un de mes petits sourire amusé avant qu’elle ne m’en rende un à son tour.

«-Bah… T’vas être contente alors. J’viens t’apporter un p’tit quelque chose.» Je m’approchais, récupérant la petite bourse que je laissais volontairement peu pleine quand il fallait sortir.

«-Vraiment ?» Ce petit air suspicieux qu'ont les femmes de ce métier quand on leur annonce qu’on a quelque chose pour elles, je crois que je ne m'en passerai jamais. Rapidement en voyant les pièces que je lui mettais dans la main, son sourcil levé fût remplacé par un sourire satisfait. «Ah… J’pensais pas que t’en tirerai grand chose, si j’dois être honnête.»

«-J’pensais pas non plus, puis j’ai creusé.» Je pris place contre le mur, maintenant il s’agissait de faire la conversation pour renforcer le lien. «Du coup… Si t’as autre chose pour moi.»

J’attendais patiemment qu’elle ait fini de compter les pièces pour qu’elle puisse me répondre, elle prenait son temps, savourant le paiement.

«-Pas trop non… Y a bien un pauv’gars qui fait l’tour des filles du coin en c’moment. Il voulait m’faire faire une passe sans m’montrer l’argent. Il a du m’prendre pour une pute née d’la dernière pluie c’t’enfoiré.» Elle cracha par terre, visiblement encore énervée.

«-T’as un nom ?»

«-Quelque chose avec un S… Si ? Sa ? Simon ? Nan…»

«-Serge ?»

«-C’est ça ! Tu l’connais ?»

«-Pas vraiment.» C’était le nom du gars endetté jusqu’au cou, au moins ça confirmait bien ma piste, il était dans le coin, si j’arrivais à préciser où exactement, y avait de quoi obtenir une bonne récompense. «Une idée de où il loge ?»

«-Nan. J’crois que tu vas devoir te débrouiller sans moi sur c’coup là. Mais si j’apprend un truc j’te l’ferai passer. Par contre j’espère qu’c’est pour lui péter les jambes à c’t’embrouilleur d’mon cul.»
Elle s’énervait toute seule, c’était amusant à voir mais je n’allais pas juger pour autant, je comprenais son sentiment.

Elle s’interrompit dans son flot d’insultes pour regarder au bout de la ruelle, je tournais la tête, prête à voir un client. Au lieu de ça, il se tenait une jeune femme dont les traits du visage me permirent immédiatement de l’identifier. J’étais prête à parier ma main que la prêtresse austère devant moi devait bien être la fille de cette harpie dévergondée de Margot. Voilà qui promettait d'être intéressant.


Dernière édition par Mélisende Perrault le Jeu 26 Jan 2023 - 21:42, édité 1 fois
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Louisa CourtepointePrêtresse
Louisa Courtepointe



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MessageSujet: Re: Les chiennes font des chats   Les chiennes font des chats EmptyJeu 12 Jan 2023 - 23:25
Louisa était hors d’elle. Pas vraiment le genre d’émotions qui se voyaient clairement sur son visage fermé mais quand même. Il y avait quelque chose dans sa démarche furibonde et ses poings serrés qui amenaient les passants du coin à s’écarter sur son passage.

La jeune prêtresse évitait d’ordinaire sa mère comme la peste. Même lorsque Margot était à la maison lors des visites de Louisa, elles ne s’adressaient pas la parole et faisaient semblant de ne pas se voir. Si, si, c’était très pratique. Mais quand Brunien, l’un de ses plus jeunes frères, avait largué en plein milieu de la conversation que leur mère avait encouragé la belle Madeline à « suivre ses pas », le sang de l’aînée n’avait fait qu’un tour. Madeline n’avait que seize ans et filait déjà un mauvais coton. Les conseils criminels de leur mère n’étaient vraiment pas les bienvenus.

Louisa savait bien évidemment où trouver sa mère. Ce n’était pas bien compliqué. Beaucoup d’hommes, tant du Goulot que de la Haute, savaient exactement où trouver sa mère… Du coup, elle était sortie comme une furie malgré les interpellations de ses frères et sœurs. Ne pouvait-elle pas tourner le dos cinq minutes sans que la matriarche ne tente de détruire tout ce qu’elle avait essayé de construire ?

Mais sur la route, la jeune femme se reprit un peu. Elle s’arrêta à un carrefour et reprit son souffle. Il n’y avait que sa mère pour la faire sortir de ses gonds de cette façon. Elle était pourtant parvenue, aux pris de terribles efforts, à trouver une forme de paix intérieure et il avait suffit d’une goutte d’eau pour faire, pas déborder, mais exploser le vase. Elle s’accorda donc quelques instants pour s’apaiser et prit de profondes respirations. Il n’était pas question de laisser à sa mère la satisfaction de la voir s’emporter.

Louisa reprit donc son chemin pour atteindre la ruelle où trainait souvent sa mère. Elle ne fut pas surprise de la trouver accompagnée. D’une femme, par contre, c’était plus curieux. Margot ne put cacher son étonnement alors qu’elle regardait sa fille aînée approcher. Probablement n’était-elle-même pas consciente de la raison qui avait poussé Louisa a brisé un éloignement forcé de plusieurs années.

La jeune prêtresse avait envie de hurler mais elle se retint tant bien que mal et salua d’abord l’étrangère d’un poli signe de tête, un peu raide:
« Mes excuses, je n’en ai pas pour longtemps. »
Le ton était certes un peu guindé mais c’était parce qu’elle se retenait.

Elle se tourna ensuite vers sa mère et ne put empêcher un doigt accusateur de se pointer sur elle. Ça faisait des mois, pardon, des années !, qu’elle n’avait pas parler à sa mère et les frustrations étaient bien réelles.
« Laisse Maddy en dehors de tes mœurs sordides ! Si j’apprends que tu essaies encore une fois – une seule fois ! – d’encourager ta fille de seize ans à tapiner, je te les enlève. Tous ! Tu as bien compris ? »

Louisa tenta de contenir sa voix autant que possible mais le mépris dégoulinait de chacune de ses paroles. Margot parut d’abord abasourdie, puis prit une expression offusquée. Louisa n’avait jamais compris… Leur mère ne montrait que peu d’intérêts pour ses enfants mais elle refusait pourtant toute séparation. Allez comprendre.

« Qu'est-ce qu'elles ont mes mœurs, d'abord?! Et puis, t'peux pas m’enlever mes gosses ! C’moi leur mère ! »

« Alors commence à agir comme telle. T'as eu plus de vingt ans pour essayer d'être une mère décente, c’est désespérant. Tu m’écœures... Mais qu'est-ce qui t'es passé par la tête? Et tu penses vraiment que j’aurais la moindre difficulté à les emmener, hein ?! » D’abord, toute la fratrie l'aurait probablement suivie de bon cœur. Ensuite, quelques mots bien placés dans les bonnes oreilles…

Margot commença à s’agiter, prête à répliquer, mais Louisa décida qu’elle en avait assez. Son message était transmis. Elle avait beau tenter de garder une apparence aussi calme que possible, son cœur battait la chamade et ses oreilles bourdonnaient. Elle se tourna donc une dernière fois vers l’inconnue, déjà prête à partir.

« Encore une fois, mes excuses pour le spectacle. Juste quelques petites affaires de famille à régler. J’espère que je n’ai pas trop retardé vos… affaires ? » Bon, d’accord. Louisa était un peu curieuse. C’était décidément étrange de voir une femme qui ne soit pas une prostituée auprès de sa mère. Et la jeune femme n’avait pas vraiment l’air d’une fille des rues.

Sa mère éructa un « Mais d’quoi j’me’mêle ! » mais Louisa la mit en sourdine. Elle était devenue très forte pour ça.
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MessageSujet: Re: Les chiennes font des chats   Les chiennes font des chats EmptyVen 13 Jan 2023 - 0:59
J’avais raison, le spectacle valait le détour. La petite prêtresse semblait hors d’elle, elle masquait sa fureur comme elle le pouvait, réussissant même à m’adresser un peu de politesse.

«-Oh… Mais loin d’moi l’idée d’déranger. Faites donc.» J’accompagnais mon invitation d’un geste faussement élégant, un sourire amusé aux lèvres.

Il n’avait pas fallu longtemps pour que les deux femmes, prisent dans leur engueulade, m'oublient totalement. Alors comme ça Margot voulait faire tapiner sa fille, j’aurais tout entendu. Autant je laissais traîner une oreille pour apprendre de la conversation, autant j’étais plus concentrée sur la pieuse femme complètement déchainé. Quelque chose ne me laissait pas indifférente dans sa manière d’être, le contraste entre les habits du temple et son attitude m’intriguait grandement.
Il y avait quelque chose à faire de cette fille là, je ne savais pas encore quoi mais j’allais trouver.

Quand la fille de Margot se tourna à nouveau vers moi, j’eu tout juste le temps de ravaler mon hilarité. La voilà encore, cette fille de pute avec sa politesse exacerbée, ça me titillait. Je lui fis mon sourire le plus charmeur, penchant ma tête de mon air malin, signe de mon intérêt.

«-Y a pas d’mal. On en avait fini de toute façon. Pas vrai Margot ?»

La bonne mère était encore figée sur la phrase que sa fille lui avait interdit de sortir, si son regard avait pu déclencher des incendies, je crois que le quartier entier serait partit en fumé.

«-Ouais. On avait fini.» Dit-elle sortant de ses rêveries de meurtre.

Je fais un petit salut à la prêtresse furibonde, la laissant repartir pour le moment, mais je ne la quittai pas des yeux, cherchant à observer par où elle continuerait son chemin et aussi je dois dire que la vue n’était pas des plus désagréable.

«-Faire tapiner ta fille Margot ? Vraiment ?» Dis-je en riant presque.

«-T’vas pas t’mettre à m’juger toi aussi.» Son regard assassin était maintenant sur moi, je levais les mains immédiatement en signe de paix.

«-Hey ho… Tu fais ce que tu veux. Tes gosses, pas les miens.»

«-J’préfères ça. Bon allez dégage. A moins que tu veuilles proposer tes services aussi, tu vas m’faire fuir les clients.» Elle me poussait presque avec force la vilaine.

«-J’y vais, j’y vais… J’ai quelque chose de plus intéressant à faire de toute manière.» Et ça concerne ta fille, pensais-je tout bas.
La prêtresse ne devait pas être loin, et puis ça se remarquait une fille comme ça au goulot. Je ne
m’étais pas trompée, en quelques instants je l’avais rattrapée et tant mieux parce que je commençais déjà à fatiguer.

«-Alors…» Commençais-je en me glissant à côté d’elle, j’avais peut-être un peu trop surestimé mon endurance, mon manque de souffle m’empêchait de terminer ma phrase. Je levais un doigt pour lui faire signe de patienter, le temps de récupérer un peu. J’avais raté mon effet, ça on peut le dire.

«-C’est quoi ton nom, p’tite prêtresse ?» J’avais enfin pu reprendre une allure qui m’avantageait plus et j’en profitais pour me recoiffer un peu.
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MessageSujet: Re: Les chiennes font des chats   Les chiennes font des chats EmptyVen 13 Jan 2023 - 14:34
Dès qu’elle eut reçu la réponse de l’inconnue, Louisa salua cette dernière d’une nouveau signe de tête assez raide et se détourna, ignorant complètement sa mère. Elle espérait être repartie pour quelques années sans devoir reparler à la matriarche.

Elle remonta la ruelle d’un pas contrôlé mais, dès qu’elle eut tourné à droite au carrefour, elle accéléra le rythme, la démarche à nouveau un peu nerveuse mais surtout sans destination. Que faire maintenant ? Retourner voir sa fratrie pour mettre les points sur les i ou rentrer au Temple ?

La prêtresse ne s’attendait certainement pas à ce que l’étrangère la suive et l’interpellation la fit sursauter. Elle s’arrêta, un sourcil arqué par la surprise, et observa la jeune femme de bas en haut alors qu’elle lui faisait signe de patienter, le souffle court. Que lui voulait-elle ? Qui était-elle ? Il faut dire qu’elle avait des à-priori : peu de personnes recommandables trainaient avec sa mère.

Son nom ? Petit prêtresse ? Rien de bien dramatique jusqu'à présent…

« Louisa… Et vous ? »

Elle adapta son rythme de marche à celui de la jeune femme et s’orienta vers le Temple. Elle n’avait pas l’intention d’être malpolie, ni d’amener une inconnue à la porte de sa famille. Mais la route était beaucoup plus longue, alors autant en profiter. En fait, elle espérait bien en apprendre un peu plus. Devait-elle s’inquiéter ? Ses frères et sœurs risquaient-ils quoi que ce soit ?

« Qu’est-ce que vous faites avec ma bonne à rien de mère ? », demanda-t-elle donc, avec un coup d’œil inquisiteur vers Mélisende. Définitivement pas une prostituée… Mais quoi alors ?
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MessageSujet: Re: Les chiennes font des chats   Les chiennes font des chats EmptyVen 13 Jan 2023 - 22:05
Elle m’observait attentivement, mais elle ne sembla pas me jauger hostile pour autant. J'avais visiblement obtenu l’autorisation de marcher à ses côtés, quelle gentille fille.

«-Louisa ? Joli nom… J’vais t’appeler Lou’.» Je sais pas pourquoi, j’avais comme une envie de la taquiner un peu, de la chercher, c’était sûrement ce petit air sévère. «Mélisende pour moi.»

Comment expliquer ce que je faisais avec sa mère ? Heureusement que ce n’était pas une de celles dont je m’offrais les services, ça aurait été bien plus choquant pour cette femme de foi. Je ris à l’idée, un petit croassement du fond de la gorge que j’empêchai de trop se faire entendre.

«-On fait affaire. Un p’tit complément de revenu. Rien d’bien grave si ça t’inquiètes tant que ça. Tu vas vers où toi?»

Une question me brûlait les lèvres, dans un autre contexte je me serais retenue, mais j’avais trop envie de la défroisser un peu.

«-L’prend pas mal mais… Comment une fille d’pute devient prêtresse ?»

J’espérai au fond de moi qu’elle s’offusque un peu à ma question.
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MessageSujet: Re: Les chiennes font des chats   Les chiennes font des chats EmptySam 14 Jan 2023 - 11:33
Louisa haussa imperceptiblement les épaules lorsque Mélisende lui attribua un surnom… qui était déjà celui que tout le monde lui donnait. Leur mère avait beau se complaire dans les bas-fonds, elle avait donné à chacun de ses enfants des prénoms dignes, parfois même un peu trop, qui ne collaient pas vraiment à leurs conditions de vie. Ils avaient donc tous hérité de surnoms un peu moins pompeux, tant par la famille que les gens du quartier, et Lou’ avait toujours été le sien. Elle avait par contre mis le halte là lorsqu’un vieux voisin avait tenté un ‘Loulou’ mielleux.

« Affaire, hein ? »

Quel intérêt sa mère pouvait bien avoir ? Est-ce qu’elle volait ses clients pour refourguer la marchandise à cette Mélisende ? Celle-ci affirmait toutefois qu’il n’y avait rien de grave dans leur arrangement, mais la jeune prêtresse avait rapidement découvert que tout le monde n’avait pas la même éthique. Ce qui pouvait lui paraître impardonnable, tant aux yeux des humains que des Trois, ne semblait poser aucun problème à d’autres…

Louisa remarqua alors enfin que son interlocutrice avait choisi de la tutoyer. Ce n’était pas rare dans le Goulot, de montrer une certaine familiarité avec les gens qu’on ne connaissait pas, mais elle s’était habituée à certains égards depuis qu’elle avait rejoint le Temple. Soit.

« Tant que vous n’impliquez pas mes frères et sœurs dans vos magouilles, ce n’est pas mon problème. Autrement... » Elle laissa sa phrase en suspens. Sa mère, c'était une chose. Sa fratrie, c'en était une autre.

« Je rentre. Au Temple. », répondit-elle. « Je reviendrai voir la marmaille plus tard, quand je serai calmée. Et toi ? Tu as une destination en tête ou tu te contentes de me suivre ? »

Elle lui lança un petit regard amusé. Mélisende lui avait carrément couru après pour la rattraper. Pas sûr qu’elle ait fait attention à la direction qu’elle prenait.

La question suivante la surprit à peine. Tous ceux à qui elle avait avoué ses origines là lui posaient…

« En quoi c’est si surprenant ? Ce n’est pas une vie facile. Traumatisante, certains diraient mêmes. J’ai trouvé refuge au Temple, seul endroit où je savais que ma mère ne mettrait pas les pieds. Et le Temple a trouvé que je ferais une bonne addition au clergé. C’était tentant. Et puis, si ça pouvait rendre ma mère malade, tant mieux ! »

Elle tenta un nouveau regard en coulisse. Cette femme l’intriguait. Elle avait l’air un minimum entretenue, ce qui sous-entendait un minimum de revenus. Un mari travailleur ? Ou une maquerelle, plutôt que simple prostituée ?

« Et toi, qu’est-ce que tu fais dans la vie ? »
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MessageSujet: Re: Les chiennes font des chats   Les chiennes font des chats EmptySam 14 Jan 2023 - 22:26
Elle n’avait pas l’air de s’offusquer de mes petits surnoms pour elle, il fallait donc je pousse un peu plus. J’imagine que je devais bien m’attendre à ça de la part de la fille de Margot.

P’tite prêtresse s’inquiétait donc très sincèrement pour le reste de la portée de sa mère, un cœur en or sous ses grands airs. Je n’étais pas si infâme que ça tout de même pour forcer les gens dans mes magouilles, les persuader pourquoi pas, après c’était leur choix de toute façon. J’allais éviter de dire ça, je ne pense pas que ça m’aurait attiré les bonnes grâces de Louisa.

«-Magouilles… Magouilles ? Les scélérats font des magouilles. Moi j’fais des affaires. Toi tu pries. Chacun son boulot et les chèvres s’ront bien gardés.» J’osai un petit clin d'œil.

Bon, certes, moi même j’avais bien conscience que mon travail consistait à pas mal magouiller, mais l’entendre sortir de sa bouche m’horripilait, j’aimais pas les gens qui foutait le mauvais d’un côté et le bon de l’autre, quelle vision simpliste.

«-Mais non… T’en fais pas va. J’y toucherai pas aux marmots de ta mère, et p’is y en a trop. J’saurais même pas lequel est lequel.»

Pas tellement vrai non plus, j’avais une bonne mémoire pour les noms.
«-Ah… Le temple.» La déception devait se sentir dans ma voix, je m’attendais à ça mais ça m’ennuyait tout de même. «Et ben j’me demande bien comment la Margot que j’connais à fait pour élever une jeune fille aussi sage qu’toi. C’tient du miracle. Non. Pas vraiment de destination, je me promène.»

Ça ne devait pas être la première fois qu’on lui posait la question à propos de ses choix de vie, encore raté pour réussir à la gêner. Traumatisante, c’était le terme, je restai un peu pensive, je comprenais d’où elle venait sans que mon expérience soit exacte à la sienne. Aussi je dois dire que Margot ne m’avait jamais donné l’impression d’une bonne mère, j’en connaissais des femmes avec des mioches qui tapinaient, certaines étaient très attachées à leurs mômes, d’autres étaient comme Margot.

J’eu un nouveau sourire en l’entendant avouer qu’elle avait aussi voulu faire un pied de nez à sa mère en rentrant dans les ordres, un sacré petit bout de femme la Louisa.

«-J’vois. Plus rebelle que tu en as l’air. C’doit bien marcher ton plan… Margot doit être folle à chaque fois qu’elle y pense.»

Je tournai à nouveau mon regard sur elle, croisant le sien, elle m’observait encore la canaille, qu’est ce qu’elle pouvait bien penser de moi ? Apparemment elle n’avait pas l’intention de s’arrêter sur ses conclusions, préférant directement me poser la question.

«-A toi d’me l’dire. J’te vois bien m’observer du coin d’l'oeil d’puis tout à l’heure. C’pas très poli de déshabiller les gens du regard p’tite prêtresse. Donc… C’serait trop facile de te répondre. J’vais t’laisser deviner.»

Alors qu’elle était dans sa réponse quelqu’un nous interpella pendant qu’on passait une intersection.

«-Hey! Méli ! Margot …?» D’abord assurée, la phrase termina en question alors que la femme se rendait compte qu’elle n’avait pas à faire à une prostituée au vu des habits. «Oh pardon… J’pensais que… ‘fin vous lui ressemblez.» Termina Jeanne encore sur le cul de la ressemblance.

Il fallait que je me retienne de rire de toutes mes forces, qu’elle empotée cette Jeanne. Elle restait muette de confusion maintenant, j’eu à claquer des doigts pour la faire réagir.

«-Hey ho! Jeanne. T’vas pas bloquer là-dessus pour l’reste de l'après-midi rassure-moi ? Qu’est ce que tu voulais.»

«-Eu… Oui. Pardon. Tu sais l’type dont on parlait ce matin. On m’a dit qu’il logeait à l’auberge de la vache au plafond.»

Enfin, elle se rendait utile celle-la. Maintenant il fallait vérifier, elle en était tellement fière de son information que ça en devenait ridicule, heureusement qu’elle gérait pas elle-même ses passes, ce serait une catastrophe.

«-J’vais vérifier ça. J’reviens vers toi si c’est pas des âneries.» Je lui fit un signe de tête entendu, mais cette idiote restait sur place à dévisager la fille de Margot. «Oh ? Jeanne ? Il est au courant le patron que tu lambines là?» Elle sortit à nouveau de ses rêveries, pauvre fille, il était temps qu’elle se secoue, j’avais pas envie qu’elle se fasse discipliner par ma faute.

Elle fit une simple salutation avant de repartir alarmée en comprenant mon avertissement. Je me mis à me masser le front, elle me donnait presque des migraines celle-ci, puis je frappai dans mes mains me tournant vers Louisa.

«-Bon alors… Tu préfères… Une après midi des plus ennuyeuses au temple ou… Venir boire un verre avec moi ?» Je ne pouvais pas empêcher le grand sourire qui se dessinait sur mon visage. Par les Trois, faites que votre servante dise oui.
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MessageSujet: Re: Les chiennes font des chats   Les chiennes font des chats EmptyDim 15 Jan 2023 - 14:57
Louisa laissa échapper un très bref rire nerveux. Si seulement elle pouvait ne passer son temps qu’à prier, ça lui ferait des vacances ! Elle était généralement plongée jusqu’au cou dans une marée d’orphelins agités et il lui fallait faire preuve d’ingéniosité pour ainsi prendre le large sans que sa Mère responsable ne lui tombe sur le dos.

La petite pique sur sa grande famille l’amusa un peu et elle en rajouta :
« Je ne vois pas où est le problème, vraiment… Nous ne sommes que seize et tous très différents, ce n’est pas bien compliqué », fit-elle avec un air faussement outré.

En réalité, ils étaient huit au total, et vraiment tous très différents. Même les jumeaux étaient en fait des faux jumeaux, un garçon et une fille. Les seules qui auraient pu se confondre étaient justement Louisa et Madeline, celles qui ressemblaient le plus à leur mère. Les autres devaient beaucoup trop ressembler à leurs pères respectifs.

« Elle ne m’a pas élevé, c’est toute la nuance… Elle s’est contenté de s’assurer que je ne crève pas de faim - et déjà ça, c’est un miracle – alors je me suis élevée toute seule, avec un peu d’aide des voisines, c’est vrai, et puis j’ai élevé les autres, comme j'ai pu. »

La jeune prêtresse contempla un moment la remarque de Mélisende sur l’impact de son entrée au clergé sur sa mère. Folle, certainement. Enragée, probablement aussi.

« Oui, ça la dérange beaucoup. Tant mieux… Tu savais qu’elle était une orpheline du Temple avant… tout ça ? » Elle fit un vague signe de la main pour montrer ce qui les entouraient : les ruelles sombres, les filles qui n’étaient pas du tout discrètes, les bordels pour la plupart encore fermés à cette heure-ci… Elles n’avaient effectivement pas encore quitté cette partie du Goulot.

Mélisende refusa alors de répondre à sa question sur sa situation. Un défi ? Louisa s’arrêta donc en pleine rue, amenant son interlocutrice à en faire de même, et elle examina celle-ci sans vergogne, de haut en bas.
« Ah, mais déshabiller les gens n’aident pas vraiment à déduire leur occupation. Il y a généralement beaucoup plus d’indices dans l’attirail. »
Mélisende était propre sur elle, apprêtée même. Sa chevelure de feu passait difficilement inaperçue et sa tenue était pratique et passe-partout, ni de bonne facture, ni abîmée. Les yeux de la jeune prêtresse bloquèrent un bref instant sur l’alliance de cuivre. Il y avait donc un mari. Mais pourquoi la jeune femme aurait-elle besoin de se trainer dans les rues putrides du Goulot si elle avait un époux qui ramenait suffisamment d’argent ?
« Mariée, mh ? Mais il ne doit pas être très débrou- »

Lou fut interrompue par une femme qui interpela Mélisende et la confondit avec… sa mère. Rien de surprenant là-dedans. Toutefois, Louisa laissa une moue de mépris marquer ses traits. Elle n’avait que vingt-un ans et les gens arrivaient encore à la confondre avec sa vieille peau de mère. Sérieusement ?
Elle laissa toutefois planer le doute, un peu amusée par la situation et la façon qu’eut Mélisende de contourner la question. Elle observa la jeune femme mener la discussion avec intérêt et curiosité. Elle cherchait un type ? Pourquoi faire ?

« Qui te dit que mes après-midi sont ennuyeuses ? Je doute que tu survives à une seule d’entre elles… »
Mais elle voulait tellement savoir, maintenant. Qui était cet homme ? Que lui voulait Mélisende ? Et pourquoi est-ce que cette prostituée était venue donner cette information à la jeune femme ? Achetait-elle des… informations ? Contre quoi, de l’argent ?
« Mais je suppose que mes Sœurs pourront supporter quelques heures de plus sans moi… », finit-elle par répondre, rongée par la curiosité. Un fond d’inquiétude avait aussi fait son apparition au creux de son ventre. Elle n’avait senti aucun danger de la part de Mélisende, et Louisa était généralement très douée pour lire les gens, mais et si c’était en fait un guet-apens ?

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MessageSujet: Re: Les chiennes font des chats   Les chiennes font des chats EmptyDim 15 Jan 2023 - 21:38
Elle avait de l’humour la petite prêtresse, c’était des plus agréables. Je n’eus pas besoin de forcer un rire à son exagération, et sa petite mine dont elle forçait l’expression était des plus adorables.
Sa petite histoire, je la comprenais de plus en plus, on en aurait eu des choses à se raconter elle et moi, si ça se trouve j’avais pas été loin de finir prêtresse moi aussi. L’idée me fit rire intérieurement.

«-Orpheline du temple ? Non, ça je savais pas. Pour être honnête ça m’étonne pas de trop non plus, ce serait pas la première. Mais c’sûr que y en a à qui le temple irait mieux qu’ta mère.»

Elle ne se retenait plus pour m’observer sous toutes les coutures, nous arrêtant en pleine rue. Je la laissai faire, affublée de mon petit air fier et mesquin. J’étais d’accord avec elle, mais parfois le corps gardait encore bien des secrets, une main sur la taille je suivais son regard du mien.

La petite prêtresse était encore une fois restée une simple observatrice pendant l'interlude avec Jeanne, décidément elle correspondait de plus en plus au profil, quelqu’un comme elle, c’était une bouffée d’air frais face aux Jeannes de ce monde.

«-Ah… Tiens donc… J’vois p’tite prêtresse. J’suppose que y a des choses dans les coulisses d’temple qui m'échappent. Faudra p’t’être bien que tu m’invites voir ça la prochaine fois.» Elle me provoquait, elle savait très bien jouer avec les gens comme moi, et le plus charmant c’est qu’elle le faisait avec conscience et intelligence.

C’était un oui, par les Trois merci ! Longtemps qu’une telle après-midi ne s’était pas offerte à moi.

«-Alors, suis moi p’tite prêtresse !»

L’auberge, si on pouvait appeler ça une auberge, n’était pas très loin de notre position actuelle, mais le chemin offrait la possibilité à Louisa de continuer à m’inspecter et à me poser des questions si elle le souhaitait.

Après notre petite marche nous n’étions plus très loin, je m’arrêtai tout de même quelques rues avant, il y avait un petit souci, quelque chose faisait tâche.

«-Ça, ça va pas le faire.» Disais-je en passant doucement mon doigt sur son épaule pour caresser le tissu. Une prêtresse dans ce genre d’endroit ça allait faire tâche, c’était une situation bancale pour elle comme pour mes affaires. «Il est temps de t’faire un peu plus t’rapprocher d’tes origines p’tite prêtresse.»

Je pris la direction d’une porte quelques pas plus loin, un peu lourde pour moi j’eu à mettre un peu d’effort pour l’ouvrir et entrer dans le bâtiment. A l’intérieur on pouvait déjà entendre le bruit des coïts les moins discrets qui avaient lieu dans les chambres. Ce n’était pas un bordel, simplement un de ces logements aux multiples chambres qui louait aux putes, ce n’était pas difficile d’en trouver au goulot. Je pris l’escalier sans hésiter, enjambant le poivrot qui s’était endormis là, les fesses encore à l’air. J’avais eu un geste plutôt élégant en le faisant, en même temps c’était un obstacle que je connaissais bien. Entre deux marches je jetai un regard en arrière pour voir la tête de ma complice, le sourire narquois aux lèvres.

Une fois à l’étage je frappai à une chambre, j’espérais que celle que je venais voir n’était pas déjà les mains pleines. Heureusement pour moi ce n’était pas le cas, une vieille catin, plus âgée encore que Margot, avait ouvert la porte.
«-Méli… Qu’est c’que j’peux faire pour toi et… Ton amie ?» L’étonnement se fit entendre dans sa voix immédiatement en voyant la prêtresse à sa porte. «Qu’est ce que t’as dans la tête encore ?»

«-J’besoin qu’elle se change rien d’plus. J’te revaudrai ça Madi’.»

La vieille du métier observa Louisa avec suspicion, et moi encore plus. Puis elle entrouvrit sa porte pour sortir et nous laisser passer. J’avais pour moi le visage d’ange de quand j’étais petite dont elle se souvenait encore.

«-Pas de bêtise. Et ce que tu prends s’appelle reviens. J’te préviens dès que j’reviens avec un client vous dégagez, qu’elle soit encore à moitié à poil ou pas.» Elle passa près de Lou, lui murmurant un “bon courage” avant de descendre l’escalier.

Moi je fouillais déjà la petite pièce à la recherche d’un habit plus passe-partout alors que Louisa n’avait pas encore mis les pieds à l’intérieur.

«-Tu d’vrais commencer à r’tirer tes habits. Elle rigolait pas pour le coup d’te foutre dehors à moitié nue.» Dis-je en jetant quelques affaires sur le lit défait.
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Louisa CourtepointePrêtresse
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MessageSujet: Re: Les chiennes font des chats   Les chiennes font des chats EmptyDim 15 Jan 2023 - 22:44
Louisa suivit Mélisende dans les rues qu’elle… ne connaissait que trop bien. Elle avait beau avoir fait de son mieux depuis son entrée au Temple pour oublier les aspects les plus sordides de son enfance, le fait était qu’elle reconnaissait chaque carrefour.

Elle reprit donc son interrogatoire tout à fait discret. Où en était-elle ? Ah oui, le mari.

« Et donc, ce mari ? »

Il n’était pas mort… Il était de coutume de retirer toute marque d’une précédente union lorsque le veuvage était terminé afin de montrer qu’on était à nouveau disponible, et Mélisende était encore bien jeune. Donc, vivant.

« Bête ? Incompétent ?... Violent ? Tout à la fois ? »

Louisa devait bien avouer qu’elle avait une certaine forme d’admiration pour les femmes capables de prendre leur destin en mains. Il n’était pas toujours facile de se débrouiller lorsqu’un homme était incapable de subvenir aux besoins de la famille. Des enfants ? Mh…

« Alors, tu as ton propre… négoce ? »

Quand Mélisende toucha son épaule, soulignant ses robes de prêtresse, Lou se regarda de bas en haut, un peu surprise. Bon, c’est vrai que ce n’était pas très discret et si elle était sur la bonne voie quant aux activités de son interlocutrice, la précaution était de mise. Elle emboita donc le pas à la jeune femme et la suivit dans une maison… particulière.

Elle accrocha le regard de Mélisende.

« Sérieusement ? », demanda-t-elle, en rapport aux bruits qui leur parvenaient. Elle n’avait rien trouvé de mieux que d’emmener une prêtresse dans une maison de passes ? Mais Lou fit abstraction et emboita le pas de la jeune femme. Elle enjamba le poivrot avec une moue de dégoût sur le visage. Enfin, comment pouvait-on se mettre dans des états pareils?

Elles entrèrent ensuite dans une petite chambre occupée et Louisa ne put qu’accentuer les paroles de la vieille catin d’un vif hochement de tête. Vraiment, qu’est-ce qu’elle avait en tête ? Et le « Bon courage » que la vieille lui glissa en passant n’était pas pour la rassurer.

Louisa eut un doute lorsqu’elle lui demanda de se déshabiller. Bon, elle portait bien ses sous-vêtements mais cette affaire prenait une drôle de tournure. La dynamique qu’elle avait établie avec Mélisende l’empêcha toutefois de faire marche arrière. Elles se cherchaient amicalement depuis le début de la conversation et la jeune prêtresse refusait d’être vue comme une dégonflée. Elle commença donc à retirer ses robes de prêtresse si distinctives. De toute façon, quand on vit dans des dortoirs…

« Je ne m’en fais pas trop… À son âge, il ne doit plus y avoir grand monde qui se bouscule au portillon… Mais… »

Là, debout au milieu de la chambre douteuse dans ses sous-vêtements grisaillant, Louisa tenait dans ses mains une robe au décolleté qui, même non porté, ne laissait rien à l’imagination. Que Mélisende avait sélectionnée, puisqu’elle se trouvait sur le lit.

« Qu’est-ce que-… Je ne peux pas mettre ça ! »

Le rouge lui monta aux joues. Elle n’avait jamais porté ce genre de choses. Les robes du clergé étaient très austères et ça lui allait très bien comme ça. Des bruits se firent alors entendre dans l’escalier et Louisa paniqua. Et si c’était la vieille catin qui revenait avec un client ? Elle entreprit de passer la robe, dans la précipitation.

« Aide-moi ! »

Si sa Mère responsable la voyait...
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MessageSujet: Re: Les chiennes font des chats   Les chiennes font des chats EmptyLun 16 Jan 2023 - 15:43
Elle posait surtout des questions sur Jean, ce n’était pas la première, moi qui portait encore l’alliance pour éviter trop de curiosité, elle m’attirait parfois bien plus de questions indiscrètes. Pas mal de gens que je connaissais de cette époque étaient au courant de cette histoire, ça me faisait mal de l’admettre mais en parler ne me laissait pas indifférente.

Je jouai avec mon alliance, la faisant tourner autour de mon doigt, signe de ma nervosité. Ça faisait un bout de temps maintenant que je n’avais pas eu de nouvelles de lui, peut-être même que j’étais officiellement veuve. J’arrêtai mon geste angoissé, chassant les souvenirs de sa dernière correction alors qu’ils commençaient toujours à s'immiscer en moi.

«-Bien vu, p’tite prêtresse. Bien vu.» Dis-je avec peu d'entrain.

Je profitai de sa nouvelle question pour reprendre mon air joueur, ne souhaitant pas lui laisser le temps de s’infiltrer dans une de mes failles.

«-On peut dire ça. Mais tu n’auras pas d’points pour ça. C’trop peu précis.» Dis-je avec un sourire en coin. «Fait mieux et tu gagneras peut être un prix. Si t’es sage par contre.»

J’avais repris le dessus dès notre arrivée dans le bâtiment, la tête qu’elle faisait valait tous les détours du monde. Comme seule réponse à son interrogation quant à mon sérieux, je lui servis un rire moqueur.

J’étais impressionnée par son courage, elle m’avait suivi jusqu’au bout et avait même commencé à se déshabiller sans discuter. Je commençai à l’apprécier, la petite prêtresse, je pense même que c’était un peu réciproque. Je ris à nouveau en l’entendant douter de l'efficacité de Madi’.

«-Ne la sous-estime pas… Elle a l’expérience pour elle. T’verrais le nombre de réguliers qu’elle s’tappe. Et p’is… Le nombre de filles à qui elle a apprit l’ficelles du métier t’sais. Ça s’respecte quelqu’un comme elle.» C’était vrai, sans Madi’ y en avait plus d’une qui n'aurait pas tenu deux jours à faire le tapin, quelque part elle avait tristement évité à beaucoup des femmes ici de finir dans des états pires que catin.

Je m’étais relevée à temps pour la voir rougir devant la robe, avec son petit air indigné et sa tenue légère, elle était à croquer. Les trois peuvent bien me damner pour avoir eu des pensées pareilles, ça valait totalement le coup, heureusement que la petite prêtresse ne se douterait jamais de l’origine de l’expression que j’avais en la regardant.

«-S’cuse moi… Mais on est pas vraiment dans la chambre d’une noble dame ici… Madi’ à pas non plus une tonne de robes et j’crois que j’t’ai donné la moins pire.» Pour dire vrai, j’avais surtout pas envie de m’emmerder à chercher plus.

Des bruits de pas qui montaient se firent entendre et Louisa se mit à paniquer, m’ordonnant de l’aider. Je dois dire que la tentation de la laisser se débrouiller était forte mais j’avais quand même un peu de compassion. Entre mon rire que je n’arrivais pas à arrêter et elle qui bougeait dans tous les sens, l’entreprise devenait bien compliquée.
«-T’es une vraie catastrophe ! Arrêtes de bouger comme ça !» Je tirai sur le tissu, essayant de lui l’enfiler, évitant de trop penser à mes mains froides qui rentrait parfois en contact avec sa peau, j’eu un frisson quand involontairement dans notre lutte ma joue frola légèrement son cou. Il était vraiment temps que je retourne payer une fille pour ses services moi, heureusement que j’ai du contrôle, pas comme les hommes.

On venait tout juste de s’en sortir alors que la porte s’ouvrit sur le retour de Madi’ accompagnée d’un client. Essayant de cacher mon souffle irrégulier,les mains sur les hanches je fit glisser les vêtements cléricaux sous le lit d’un geste discret. Il valait mieux être prudent, autant le client de Madi’ était peut-être un abrutit, autant je n’avais pas envie que quelqu’un se pose des questions quant à la présence d’une prêtresse ici. J’allais certainement pas gagner sa confiance en lui donnant mauvaise réputation.
Heureusement l’homme était bien trop distrait par le fait d’avoir trois femmes pour lui.

«-Bon les filles, vous dégagez. J’du boulot.» Dit Madi’ en pointant la sortie du pouce et en coupant l’homme dans ses rêveries.

«-Pas de problèmes. On allait y aller.» Je n’attendis pas plus longtemps, faisant en sorte que Louisa me suive. Je surpris un regard de l’autre pervers qui en disait long, il profitait bien des formes qui se dessinaient sous la nouvelle tenue de Louisa le salaud. Je lui jetai un regard à mon tour qui le surpris, presque aurais-je pu feuler en même temps, c’était ma prêtresse, qu’il s’en trouve une autre celui là.

Une fois dehors j’explosai de rire, me bidonnant sans retenue.

«-J’crois bien que t’étais à deux doigts de t’faire proposer une drôle de passe !» J’en avais les larmes aux yeux.
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MessageSujet: Re: Les chiennes font des chats   Les chiennes font des chats EmptyLun 16 Jan 2023 - 20:34
Mariée à un imbécile, potentiellement un salaud donc. Louisa n’avait pas manqué la sorte de malaise qui avait brièvement frappé Mélisende, et certainement pas parce que son époux lui manquait. Heureusement, il semblait ne plus être dans le décor. Tant mieux. La jeune prêtresse retint un commentaire méprisant à l’encontre de l’homme, ne souhaitant pas remuer de mauvais souvenirs. Encore un exemple de tout le mal que les hommes pouvaient amener dans le monde. Revenons-en à ses activités, c'était plus sûr.

« Négoce de… Mh… ça dépend. Tu cherches quelqu’un. Un homme ? Mais pourquoi ? Il a des possessions qui t’intéresse ? Ou des informations ? »

Mais la tournure des événements détourna son attention. Dommage. Au final, c'était ce qui l'intéressait dans tout ça. Et ce qui lui permettrait de justifier ses actions si elle se faisait choper. Après tout, Mélisende aurait pu représenter une menace pour le clergé... N'était-il pas de son devoir d'essayer d'en avoir le coeur net? ...

...

« Ah mais je ne doute pas du tout des compétences de…Madi’. » Juste de la fraicheur de la marchandise… ajouta-t-elle mentalement, pas encore suffisamment à l’aise pour sortir ce genre d’énormités à voix haute. Elle en connaissait assez sur le milieu pour savoir que les vraies professionnelles, comme Madi’ et Margot, pouvaient exercer leur métier pendant trèèès longtemps. Elles n’attiraient pas forcément de nouveaux clients mais les réguliers étaient suffisants pour leur assurer un certain niveau de vie. Si ça se pouvait, les pères de ses frères et sœurs revenaient régulièrement voir leur mère… Cette réflexion la secoua d'un frisson.

Heureusement, la jeune femme accepta de venir à son aide pour enfiler la robe. Une aide pas très efficace mais appréciable tout de même. Elle se tortillait à chaque fois que les mains froides de Mélisende entraient en contact avec sa peau nue, surprise par leur froideur.
« Mais... T'as les mains gelées, par les Trois! »
Mélisende se marrait comme une baleine, son rire léger résonnant à ses oreilles, et Louisa ne put s’empêcher de rire également alors que le tissu finissait par passer et par prendre sa place.

La porte s’ouvrit alors et la prêtresse prêta peu d’attention aux nouveaux arrivants, observant plutôt la jeune femme faire glisser ses vêtements sous le lit. Elle emboita immédiatement le pas de Mélisende pour quitter la pièce en essayant de garder un maximum la jeune femme entre elle et le client. D’abord, elle n’était pas à l’aise dans ce vêtement et ensuite, elle n’aurait vraiment pas aimé être reconnue.

Une fois seules dans le couloir, Louisa s’arrêta pour se regarder sous toutes les coutures. Enfin, autant que possible. Elle n’avait jamais porté ce genre de chose, c’était perturbant. Surtout parce que ça lui allait… plutôt bien. Il faut dire qu’elle avait hérité des formes plantureuses de sa mère, qu’elle planquait d’ordinaire sous ses robes de prêtresse. Et là… Elles étaient tout sauf planquées.

« Ouai, ben il peut toujours espérer. Je crains d’être bien au-dessus de ses moyens… » Bon sang, si un membre du clergé l’entendait… Mélisende faisait ressortir les pires aspects de sa personnalité… Mais peut-être les plus drôles aussi. Elle devait même se contenir pour que son épais accent ne ressorte pas de trop.

« Tu sais que, qu’importe où tu comptes m’emmener, après, il faudra revenir chercher mes vêtements, hein ? Il est hors de question que je rentre au Temple habillée comme… ça ! » Elle ponctua sa remarque d’un mouvement des mains sous la poitrine qui agita celle-ci.

« Est-ce qu’on peut sortir d’ici maintenant ? Si quelqu’un me reconnait, c’est mal barré. Et on va où, d’abord ?! Qui est ce type que tu cherches? »
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MessageSujet: Re: Les chiennes font des chats   Les chiennes font des chats EmptyLun 16 Jan 2023 - 21:54
J’avais ignoré sa question, profitant de notre entrée dans la maison de passe, décidément elle n’était pas mauvaise pour les devinettes en plus. Une jeune femme pleine de ressources.



Elle ne faisait que m’enfoncer un peu plus dans mon fou rire, la voilà qui se prenait pour une pute de luxe en plus. J’essuyai une larme qui m’avait échappé et repris un peu mon sérieux avant de lui attraper le menton de façon suggestive.

«-Tu sais jolie prêtresse. C’tout un métier ça sert à rien d’être belle comme un cœur et de faire bander ces messieurs juste avec tes formes si la performance est médiocre derrière.» Je ponctuai ma provocation moqueuse en lâchant son menton et en appuyant brièvement sur son nez.

Je mis un moment à répondre à ses inquiétudes, déconcentrée par la paire de seins mit en évidence sous mon nez, bon sang cette naïve petite prêtresse avait des armes qu’elle ne suspectait même pas.

«-Oh vraiment ? Moi qui pensait que tu avais adopté la tenue.» La taquinais-je un peu. «Fait pas cette tête je plaisante. On passera récupérer tes affaires chez Madi’ juste après, on va pas très loin. Elle a toute ma confiance. T’en fais pas.»

A peine posa-t-elle la question que je commençai déjà à sortir dehors. Elle commençait à perdre son calme la petite, c’était adorable.

«-Calme toi. Là où on voit c’me parait improbable qu’on te reconnaisse. C’pas trop des culs-bénis. Chaque chose en son temps ! Respire. T’prends l’air, c’est déjà pas mal.»

Comme je l’avais promis, il ne nous avait pas fallu longtemps pour arriver à l’auberge de la vache au plafond. A l’intérieur c’était plutôt calme, l’avantage de venir quand il fait jour. On ne peut pas dire que l’auberge en était vraiment une, le patron abritait quelques paillasses dans une pièce adjacente à la principale, rien de très glorieux. L’aubergiste était là d’ailleurs, en train de faire le ménage, même si à mon humble avis pour faire bien faire les choses il aurait fallu cramer l’endroit et tout reconstruire. Un des habitués qu’on dépassa ne put retenir un sifflement d’appréciation en voyant la demoiselle dans sa nouvelle robe. J’ignorai la chose allant directement vers le comptoir.

«-J’vous sers quoi les filles ?» Demanda l’aubergiste, bien content de délaisser ses corvées pour venir nous servir.

«-Deux godets d’une bière pas trop mauvaise.» Il valait mieux préciser avant de tomber sur la pisse du goulot. Je le voyais bien lorgner sur la poitrine de ma complice pendant qu’il nous servait et ça me donnait des idées. J’attendis qu’il parte s’occuper à nouveau plus loin pour discuter discrètement du plan avec la petite prêtresse. «J’crois bien qu’tu lui a tapé dans l'œil. T’es prête à m’suivre dans mon plan ? Faut juste que t’es l’air d’une jeune fille perdue et effarouchée.» Avant même qu’elle ne réagisse j’ajoutai immédiatement pour la moquer : «Parfait. Ne change rien.»


Dernière édition par Mélisende Perrault le Mer 18 Jan 2023 - 23:35, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Les chiennes font des chats   Les chiennes font des chats EmptyMer 18 Jan 2023 - 22:00
La prise de Méli sur son menton envoya une petite décharge le long de sa nuque qui ne fit que s’accentuer au compliment de la jeune femme. C’était étrange de s’entendre dire qu’on était belle par quelqu’un d’autre qu’un vieux pervers. Ça sonnait plus vrai, moins… intéressé.

Louisa essaya donc de se distraire de la sensation déconcertante en se concentrant sur les paroles de sa comparse, sans grand succès. Elle l’écouta parler, les yeux encore un peu écarquillés, et suivit la jeune femme à l’extérieur sans protester. Que du contraire. De l’air. C’était très bien ça, de l’air.

La prêtresse suivit alors Méli dans les rues du Goulot, en grommelant tout du long.
« Mais où est-ce que tu m’emmènes? Il ne se passe rien de bon par ici… »

Dès que Méli ralentit, Louisa reconnut l’établissement et fit une petite grimace en entrant. On avait fait plus fréquentable…
« La vache au plafond, vraiment ? Qui a eu l’idée de donner un nom pareil à cet endroit ? », murmura-t-elle, en restant proche de l’autre jeune femme. Bon, d’accord, elle n’était pas très à l’aise. Les regards braqués sur sa silhouette pendant le trajet et maintenant le sifflement grossier d’un client lui faisaient doucement prendre conscience de tous les tenants et aboutissants de cette tenue. Un peu perdue dans ses pensées, elle faillit entrer en collision avec Méli lorsque celle-ci s’arrêta devant le comptoir. Le regard de l’aubergiste était à mettre dans le même panier que les autres et la prêtresse incognito dut résister pour ne pas se planquer derrière sa comparse. Ou se lancer dans un sermon, au choix. Ça devenait vraiment gênant, c’t’affaire.

Les godets furent déposés devant elles et Louisa ne put s'empêcher de lancer des regards un peu inquiets autour d'elles. Elle n'avait vraiment, mais alors vraiment, pas envie de se faire accoster dans une taverne de bas étage par un vieil ivrogne.

Méli commença alors des explications, toujours aussi nébuleuses. Louisa s’apprêtait à rétorquer qu’elle était une jeune fille perdue et effarouchée, avec tout le sérieux du monde, qu’elle enchaîna avec sa blague. La prêtresse opta donc pour un air faussement outré et très exagéré.
« Là, tu me vexes ! Mais dis-m ’en juste un peu plus sur ce plan et je verrai ce que je peux faire pour t’aider. Qui est ce type que tu cherches? Et pourquoi tu le cherches, en fait? Pour toi ou... pour quelqu'un d'autre?», répondit-elle, le ton changeant en cours de route et toute sa curiosité s’exprimant sur ses traits.

Elle attrapa le godet poser devant elle et en vida la moitié d’une longue gorgée (on est du Goulot ou on ne l’est pas…). Une petite grimace retroussa ses lèvres. Elle avait gouté pire, mais bien meilleur aussi.
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MessageSujet: Re: Les chiennes font des chats   Les chiennes font des chats EmptyMer 18 Jan 2023 - 23:41
Quelle petite râleuse celle-ci, tout le le long du chemin elle n’avait pas arrêté de bougonner. Sa petite réflexion sur le nom de l’établissement me fit lui offrir un clin d'œil discret en me retournant rapidement. Je me posais bien la même question, comment en arrivait-on à un nom pareil ? Quelqu’un avait-il déjà amené une vache à l’intérieur ?

Il était temps d’en revenir à nos affaires, à mon grand étonnement, l’idée de m’aider ne la repoussa pas, j’hésiterai même à dire que tout ça la distrayait. Appuyée sur ma main, le coude sur le comptoir, j’avais presque un sourire tendre, c’était si adorable de voir l’influence que je pouvais avoir sur la sainte jeune femme en face de moi.

«-Sacrée descente. J’suis sûre qu’t’adores l’idée qu’on t’prennes pour une sainte-nitouche va. M’enfin, rev’nons à nos affaires. J’le cherche pour des gens qui l’cherche. Maintenant… Si c’est la morale qui t’gêne, de c’que j’sais l’gars est pas l’genre que t’as envie d’voir traîner par ici. Ou près t’soeurs s’tu veux vraiment d’la précision. Pour l’plan… improvise sur c’que j’dis.» Je terminais rapidement ma phrase alors que l’aubergiste revenait vers nous, enfin surtout vers la demoiselle qui m’accompagnait.

A mon tour je pris une gorgée de mon godet, lui laissant le temps de s’adresser à Louisa.
«-J’vous ai jamais vu v’nir ici non? J’m’en souviendrai.» Il avait ce grand sourire qui veut tout dire, j’avais très envie de me moquer de sa tentative de charme vue et revue.

Je posais alors ma main dans le bas du dos de Lou’ le temps de finir ma gorgée, pour lui faire signe qu’il allait falloir me suivre dans mon improvisation.

«-Nah… C’qu’on cherche un gars pour la demoiselle. Un certain Serge.»

«-J’sais pas si j’ai eu un Serge ici, et même si c’était l’cas, j’dévoile rien sur mes clients.» Ah, la réaction habituelle des habitants du Goulot, bien qu’il s’agissait là d’une intention honorable de sa part, je voyais aussi qu’il en profitait pour déguiser une certaine jalousie. Les hommes, dès qu’un autre de leur compère touche à ce qu’ils veulent, ils ne savent plus réfléchir.

«-Quelle poisse. Z’êtes sûr que vous en savez rien? V’voyez mon amie, l’gars à profité de son innocence dans l’métier. Il l’a jamais payé. Vous vous rendez compte ? L’pauvre. Son patron est à deux doigts d’la renvoyer dans la rue !» Je me demandais sur le moment si je n’avais pas un peu trop exagéré ma tragédie, mais la stratégie de l’innocente catin en détresse semblait fonctionner.

«-Vraiment ?» Il se tourna vers Lou’ pour voir ce qu’elle avait à en dire, il ne restait plus qu’à voir à quel point la prêtresse allait prendre son rôle à cœur.

Bon, d’accord j’aurai pu trouver autre chose que le rôle d’une catin, mais la robe faisait déjà tout le travail. Ma main reposait toujours dans son dos, cela passait pour le geste bienveillant d'une amie inquiète, en vérité je me tenais prête à la pincer au moindre écart.
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