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 La chasse au borgne (PV Clervie, Eric & Erasme )

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Erasme RibadierCommerçant
Erasme Ribadier



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MessageSujet: La chasse au borgne (PV Clervie, Eric & Erasme )   La chasse au borgne (PV Clervie, Eric & Erasme ) EmptyVen 24 Mar 2023 - 16:07
Route entre Sombrebois et Menerbes
3 juin 1167
Abords de Piana

La nuit avait été particulièrement courte pour le patron de la Compagnie Ribadier. Il avait passé un long moment à parlementer avec la Baronne de Sombrebois, afin de parvenir à un accord pour concrétiser son projet de comptoir marchand. Ce qu'il n'avait pas prévu en revanche, c'était qu'une ancienne connaissance, vieille de dix ans à peine, se retrouve au trou pour tentative d'empoisonnement. Tout n'était pas encore forcément clair, mais la gamine ne semblait pas coupable d'autre chose que d'avoir du jouer la mule pour des malfrats en transportant du poison. Celui à qui elle devait livrer la fiole s'était bien évidemment envolé dans la nature, et un procès devait se tenir sous peu à Sombrebois.

Un service contre un service, il s'était retrouvé à accepter de se lancer dans une chasse à l'homme, sachant qu'il devait trouver un borgne, avec possiblement encore un chapeau bleu avec un bouton, et qu'il répondait au nom de petit Jean. Partant du principe qu'avec les fangeux dans les marais, il devrait tôt ou tard se rapprocher d'un bourg, le marchand avait décidé de lui couper la route de Marbrume pour éviter qu'il ne s'y fonde dans la masse. Arrivé à Sombrebois avec trois Lames du Morguestanc, il avait envoyé deux de ces hommes à Lods avec la description du fuyard et instruction de se mettre en rapport avec la milice locale pour le prendre s'il s'y aventurait.

Pour couper la route au Nord, il avait envoyé un pigeon à Menerbes, où bivouaquait son convoi de charriots avec vingt hommes censés venir travailler dans son comptoir de Sombrebois. Dès à présent, Menerbes devait être également prévenue, et il avait demandé à son convoi et à son escorte de se remettre en route vers le Sud pour atteindre Piana. C'était le point de rendez-vous avant la nuit, étant entendu qu'il ratisserait de son côté la route entre Sombrebois et Piana. Les hommes du convoi devraient alors se joindre à la traque. De son côté, il avait fait route jusqu'au croisement à Balazuc. Il se sépara de deux de ses trois mercenaires à cette intersection, puis il avait continué plein Nord, avec un groupe désormais beaucoup plus réduit, les autres filant vers Lods.

Une des Lames était toujours à ses côtés, ainsi qu'un homme que la Baronne de Sombrebois avait jugé bon d'envoyer avec lui. Il ne l'avait jamais rencontré auparavant, et n'avait pas posé plus de questions que cela. Le temps pressait, au vu de la zone à quadriller, toute aide pouvait naturellement être la bienvenue. En revanche, le rendez-vous fixé à Piana ne l'avait pas été au hasard. Ecrivant dans son message à son second de l'y rejoindre, il savait que la place avait tout son intérêt dans cette histoire, puisque la gamine était native de ce village.  Sur la route, Balazuc n'avait évidemment rien donné, et ils avaient poursuivi vers le Nord. Tout en chevauchant, le bourgeois avait lancé un regard aux deux autres en disant:

"Piana ne doit plus être bien loin. Nous avons rendez-vous avec le convoi. Il y a des miliciens qui l'escortent, et ils nous prêteront main forte.
Si notre homme n'est pas là non plus, nous allons sûrement y passer la nuit en guettant la route. La gamine emprisonnée à Sombrebois est apparemment la fille de l'ancien seigneur de Piana. Tout élément susceptible de l'identifier sera grandement apprécié pour le procès à venir."

Il avait tiré sur les rênes pour ralentir un peu sa monture, et il tâcha de se rappeler ce que la fillette lui avait dit un mois et demi plus tôt. C'était resté gravé dans un coin de sa mémoire, et ce pour une raison simple. Elle avait parlé de vergers de pommiers, et d'un étang qui appartenaient à sa famille. Il avait alors songé à faire un petit ravitaillement de pommes le jour où il devrait emprunter cette route. Mais pour le coup, c'était bien hors saison. En toute logique, si sa demeure était toujours debout, c'est là qu'elle devrait se trouver. Près d'un étang, et de vergers de pommiers.

"La gamine disait que son père possédait des vergers de pommiers et un étang. Si on ne trouve ni château ni manoir à Piana, il faudra trouver quelque chose qui ressemble à cela.
Nous devrons aussi rendre une petite visite au temple de Piana. S'il y a des registres des naissances, ou quoi que ce soit qui soit en relation avec la famille des Piana, on doit le trouver! S'il y a des objets de culte, des ouvrages, ou que sais-je encore, on chargera ça pendant la nuit pour les renvoyer à Sombrebois avec le poisson. Le clergé local devrait en être reconnaissant.

Vous n'avez pas envie de sauver vos vilaines âmes?"
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Eric LaporteVagabond
Eric Laporte



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MessageSujet: Re: La chasse au borgne (PV Clervie, Eric & Erasme )   La chasse au borgne (PV Clervie, Eric & Erasme ) EmptyVen 24 Mar 2023 - 17:56
Le soir même du jour où Rosen m’avait confié une maison et où j’avais rencontré Gaël et Aloys, la baronne était venu me trouver tardivement tandis que je rentrais dans la bâtisse dont j’avais la charge.
Elle me fit un très bref résumé d’une affaire qui la travaillait, évoquant une jeune enfant prise avec une fiole de poison. Il semble qu’un homme avait pris la fuite à l’annonce de l’arrestation de l’enfant, l’homme à qui elle devait remettre la fiole. Afin d’innocenter la fillette, il fallait retrouver cet homme et nous avions pour cela, tout au plus quatre jours.

Pour ceux qui me connaissent, ma décision de laisser tomber mon chantier pour retrouver ce “Petit Jean” coulera de source. Il n’y a en effet rien au monde que je déteste plus qu’un enfant en péril.
Ne voulant pas déranger Gudrun, je demandais à la baronne de me fournir un arce et quelques flèches, le miens étant toujours au temple. Aussi, j’émettais auprès de la noble une requete plus personnelle : qu’elle aille personnellement informer Soeur Gudrun de la raison de mon absence ces prochains jours, au cas où cette dernière souhaiterait me parler.
Qu’elle n’aille pas croire que je la fuyais.

Je n’étais pas seul pour cette mission puisque j’accompagnais une troupe de mercenaires, Les Lames, ainsi qu’un…commerçant.
Tôt le matin, nous nous étions mis en route, après que l’on m’eu confié un cheval.
J’avais regardé l’animal avec un air perplexe, lui me renvoyant un oeil indifférent. Décrétant tous deux que nous n’étions probablement pas un danger l’un pour l’autre, j’étais tant bien que mal monté en selle.
Nous avions bien progressé avant de laisser quelques hommes à Balazuc pour poursuivre notre route en direction de Piana. Le trajet s’était globalement fait en silence.

A l’annonce du programme par le marchand, je fronçais un sourcil. Je n’avais presque rien dit de plus que “Bonjour” le matin même, aussi prenais-je la parole, cramponné à mon cheval.

Pardon Messire ! Le temps nous est compté ! Sans doutes faudrait-il que quelqu’un pousse jusqu’à Menerbes afin de faire la jonction. Il n’y a guère qu’une quinzaine de kilomètres, rapidement parcourut à cheval.

Afin de confirmer que mes connaissances de ces routes étaient véritables, j’ajoutais.

Piana est juste derrière ce virage, nous y sommes. Il y a un verger sur la gauche, juste après les bâtisses. Cependant, je déconseille de s’attarder ici. Un village abandonné est un repère à fangeux. Il nous faut fouiller rapidement les lieux qui nous intéressent mais ne pas trainer…Encore moins y passer la nuit. Trouvons la maison, fouillons la, cherchons le registre au temple mais tout stationnement prolongé, c’est risquer de ne jamais repartir !

Je me redressais sur ma selle, le postérieur endoloris.

Trouver de quoi innocenter cette jeune enfant est bien plus important que de rapporter des babioles !
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Clervie de SombreluneMilicienne
Clervie de Sombrelune



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MessageSujet: Re: La chasse au borgne (PV Clervie, Eric & Erasme )   La chasse au borgne (PV Clervie, Eric & Erasme ) EmptyVen 24 Mar 2023 - 23:22
Les dernières lueurs du jour, pâles et mourantes, venaient éclairer le convoi qui faisait route vers Piana. Enfin, ils allaient atteindre le bivouac après une bonne journée déjà passé à tracter du poisson séché et divers matériel depuis Marbrume en passant par Menerbes. Les deux haltes ne suffisaient pas toujours à récupérer pleinement.

Clervie se sentait nerveuse. Au moins, les dieux s'étaient montrés cléments cette fois-ci. Cela faisait un moment que la jeune femme espérait être dans une mission qui la mènerait du côté de Sombrebois afin de recueillir enfin des informations sur le fameux "Abraham Clayton". Mais voilà que la mission de convoyage donnait également une chance à Clervie de réparer une nouvelle injustice.
Il s'agissait de sauver une innocente que Clervie connaissait très bien.
Une fois encore, les nobles de Marbrume montraient leur magnifique aptitude à traîner à la corde ou au bûcher les âmes qui ne le méritaient pas.


Quoi qu'il arrive, quoi qu'il se passe, je ne laisserai rien arriver à cette petite. Je n'ai rien pu faire pour sauver ma famille, c'est une chose, mais il est hors de question que Margaux se retrouve dans cette même situation. Ils sont vraiment tombés bas pour oser songer à exécuter une enfant aussi douce qu'elles, ces vomitifs à fangeux ! J'incendierai Sombrebois, je les jetterai aux fangeux s'ils sont le malheur de commettre un crime aussi odieux !!!


Mais après tout, pourquoi était-elle aussi étonnée ? Jamais la déesse Rikni n'avait été aussi insultée que depuis que l'abominable crapule couronnée de Sigfroid de Sylvur avait posé son cul ducal sur un trône qui ne lui revenait que du droit d'être le chef du seul bastion de l'humanité survivante. Clervie avait beau porter le manteau vert, au plus profond de son âme, elle resterait toujours une Sombrelune et il n'y avait pas une goutte de sang dans ses veines qui ne s'était pas acidifiée de haine contre la misérable charogne qui n'avait de roi que le nom.

Si Margaux doit périr, Sombrebois tremblera sous ma vengeance, même si je dois y passer dix ans. Je ne suis plus à ça près, ce ne seront que quelques noms en plus sur ma liste.

Mais bien évidemment, elle ne montrait guère la colère qui la rongeait. Seule son ami Julius pouvait deviner son tourment. Et lui-même était plus que scandalisé par cette nouvelle.

- On pend les p'tites filles, maintenant ?
avait-il dit. On pend les p'tites filles ? D'où est-on tombé aussi bas, jarnibois ? Et après, on s'étonne qu'les Trois s'détournent d'nous ?
- Moi, plus rien ne m'étonne, s'était-elle contentée de répondre. J'en viens vraiment à me demander ce que je fais encore à porter cet uniforme, Julius.
- Parce que tu croyais en quelque chose.
- Il paraît, oui.

Au loin, les toits usés de bois mort de Piana apparaissaient dans la ligne gris pâle de la tombée du jour. Le temps avait été nuageux toute la journée, mais fort heureusement, il n'avait pas plu et le convoi n'avait pas croisé de fangeux. D'épais amas cotonneux voilaient le couchant, projetant des ombres semblables à des fantômes autour des miliciens. Une brise fraîche se levait, frappant de temps en temps Clervie, même si elle n'eût en ce moment pas besoin de cela pour trembler.
Près d'elle, Julius marchait en silence. Le gai luron se montrait toujours très bavard à la caserne ou au bivouac, mais lorsqu'ils étaient en mission à l'extérieur, il était aussi taciturne que les autres, arbalète à portée de main, prêt à tirer sur le premier fangeux ou bandit qui oserait les attaquer. Clervie remerciait tous les jours les trois de lui avoir envoyé ce frère d'armes qui était l'un des rares miliciens à ne pas la juger sur son sexe et à comprendre sa véritable valeur, même si lui-même ne connaissait pas tout de son sombre passé.
A l'avant du convoi, le coutillier Blancfer, meneur de l'expédition, un solide homme à la chevelure brune et à la barbe taillé en pointe, fit le signe d'arrêt. Clervie put alors distinguer qu'attroupement d'hommes arrivaient vers eux. Malgré la pénombre, elle reconnut les boucles bien peignées celui qui se trouvait en tête. C'était Erasme, leur patron, et accessoirement, le nouvel informateur clandestin de Clervie. Ils avaient eu des mots lors du début de leur collaboration et la jeune femme ne savait pas pourquoi, mais le bourgeois avait le don de l'agacer. Néanmoins, il était quelqu'un de fiable et d'efficace. Et de plus, il avait suffisamment de coeur et d'humanité pour ne point apprécier non plus de voir pendre une enfant d'à peine dix ans, ce qui le rachetait considérablement aux yeux de la milicienne, même si elle n'aimait pas toujours sa manière de s'adresser à elle.
Le coutillier Blancfer allait serrer la main de l'homme d'affaire et tous deux échangèrent des paroles de salutations. Dès qu'il en eut terminé, Clervie s'approcha à son tour du bourgeois.

- C'est bon de vous voir,
lui dit-elle avec un signe de tête respectueux. Puis elle reprit d'une voix plus basse :
- Comment ça se présente ?

Son ton était ferme, et elle se félicita de nouveau d'avoir des origines nobles qui lui avaient enseigné à garder une allure froide et à ne pas trahir ses sentiments dans n'importe quelle circonstance. A la pensée de savoir Margaux prisonnière comme une odieuse criminelle, son estomac se tordait et sa gorge se serrait mais seul Julius aurait été capable de déceler la peur dans son timbre de voix. Le coeur battant, elle attendit la réponse d'Erasme, espérant une bonne nouvelle.


Dernière édition par Clervie de Sombrelune le Lun 27 Mar 2023 - 21:35, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: La chasse au borgne (PV Clervie, Eric & Erasme )   La chasse au borgne (PV Clervie, Eric & Erasme ) EmptyLun 27 Mar 2023 - 11:43
La nuit allait bientôt tomber, et le marchand vit avec un indicible soulagement que le convoi était arrivé en face d'eux, mené par le coutilier avec qui il avait déjà eu à faire dans Marbrume, à peine une semaine plus tôt. A la différence que cette fois-ci, il n'était pas en train de faire le coup de poing dans une auberge mal famée. Le traqueur que la Baronne de Sombrebois lui avait adjoint se montrait inquiet. Le bourg était en effet abandonné depuis les débuts de la fange, et il allait falloir s'y montrer plus que prudent. Mais d'un autre côté, avec la nuit, qui marquait l'heure de sortie des fangeux, pousser un peu plus loin paraissait extrêmement risqué. Tout en ralentissant, il lui répondit:

"Je comprends... Moi aussi, je voudrais passer la nuit à l'abri derrière une palissade bien gardée, mais le convoi est là, la milice avec, et ils n'auront pas le temps d'aller beaucoup plus loin avant que nos petits amis mordeurs ne viennent pointer le bout du museau."

S'il avait manqué de sensations fortes depuis qu'il était parti se réfugier à Marbrume, le bourgeois était en montée d'adrénaline permanente depuis deux jours. Voyager de nuit ne l'emballait pas du tout. Surtout avec ce qui se racontait sur les fangeux, qui à l'instar de prédateurs tels que le loup attendaient la nuit pour sortir  et se mettre en chasse. S'il avait bien pêché dans sa vie, il ne s'était risqué à la chasse que du temps où il avait été marié, et dans le cas présent, devenir la proie ne lui paraissait pas vraiment une perspective très amusante. Tout en se rapprochant du convoi, il ajouta:

"Si la gamine ne m'a pas menti, il doit il y avoir un manoir ou une maison forte dans la zone des vergers.  Il nous suffirait d'en sécuriser les écuries pour passer une nuit à l'abri. Si vous connaissez l'endroit, vous serez notre guide."

Il alla saluer le coutilier, et la milicienne qu'il adorait asticoter s'approcha à son tour. Et tout naturellement, elle vint s'enquérir de la situation. En cet instant, il avait deux options. Dire que tout allait pour le mieux dans le meilleur des mondes, ce qui aurait été un mensonge éhonté, et qui aurait pour effet de rendre la situation moins pressante. Ou bien dire la vérité, comme il le faisait toujours, brute, quitte à ébranler son interlocutrice. Mais cela aurait au moins le mérite de donner un aperçu plutôt réaliste de la gravité de la situation. Aussi prit-il en un éclair le parti de cette dernière option.

"Salut, sardine argentée! Je pensais justement à vous... Comment ça se présente? Mmmh... Comment dire cela? La situation est toute à fait merdique.

La gamine est retenue au temple de Sombrebois pour interrogatoire avant son procès, prévu dans quelques jours. Elle a été prise en possession de ce qui serait une fiole de poison, et un nobliau l'a immédiatement accusée de vouloir attenter à la vie de la Baronne de Sombrebois. Elle risque donc une pendaison en bonne et due forme, surtout dans la mesure où un juge royal a été dépêché spécialement de Marbrume pour traiter son cas, enjambant au passage la justice de la baronne, qui aurait sans douté été plus clémente, et moins expéditive. Ne me demandez pas pourquoi ni comment ce juge est envoyé à Sombrebois. Cela m'échappe moi-même."


Il était vrai que quelques questions se posaient... Aurait-il un jour toutes les réponses, cela, il n'en savait rien. Cependant, il avait l'avantage d'être circonspect et méfiant. Il se tourna ensuite vers le traqueur et déclara:

"Je vous présente Eric. C'est un traqueur envoyé par la Baronne de Sombrebois pour retrouver notre fuyard. De ce que je sais, la gamine a été mise dans un convoi avec le poison pour le remettre à ce borgne qui a bien évidemment disparu à l'instant où le noble est entré dans Sombrebois avec la gamine arrêtée. Il avait de l'avance sur nous, mais il n'a pas du venir aussi loin que Piana. Vous n'avez pas vu de borgne avec un chapeau bleu? Ni un borgne tout court? Vu que les chapeaux s'enlèvent."

Il était fataliste, et ne le voyant pas dans le convoi, il n'avait donc pas du être arrêté. S'adressant autant au coutilier qu'à la milicienne et au traqueur, il ajouta:

"La gamine est en toute vraisemblance la fille de l'ancien seigneur de Piana. Officier de la milice éliminé par nos chers amis du Cochon qui pète. Si on peut établir son identité, nous ferons un pas vers la preuve de son innocence. Et si on chope le borgne, considérons alors que ce sera chose faite. Il pourra dire qui étaient les vrais instigateurs, et il sera établi que la fillette était sous emprise, menacée, qu'elle n'a fait que sauver sa vie, et dès lors, on pourra espérer la disculper.
Nous sommes d'ailleurs au bon endroit pour commencer nos recherches."


Le marchand leva sa main gauche, désignant le village devant lui.

"La fille était de Piana. Il y a un manoir de ce que je crois savoir. Près des vergers et d'un étang. Eric semble connaître la zone. On peut s'y retrancher pour la nuit, et commencer à chercher dans la maison des Piana quelques preuves pour établir son lignage. Un portrait ou un registre avec les naissances pourrait déjà être un pas en avant.
Je pensais également au temple. Les prêtres adorent consigner ce genre de choses, il me semble. Et si nous avons un peu de place, profiter de la nuit pour ramener de quoi faire plaisir aux prêtres de Sombrebois avec quelques archives, ouvrages liturgiques ou d'autres choses transportables. Si on ne prend pas le borgne, on ne rentrera pas les mains tout à fait vides."
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Eric LaporteVagabond
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MessageSujet: Re: La chasse au borgne (PV Clervie, Eric & Erasme )   La chasse au borgne (PV Clervie, Eric & Erasme ) EmptyLun 27 Mar 2023 - 15:10
Je haussais les épaules lorsque le marchand éluda ma suggestion. Il ne me connaissait pas et je ne faisais jamais que des propositions. Après tout, c’est lui le chef de cette expédition, les décisions lui reviennent donc.
En entrant dans le village, je découvrais que le convois nous y attendait déjà et, malgré moi, je ne pu retenir une grimace en voyant les miliciens.

Calme !
Oui, oui, j’ai tendance à oublier que je ne suis plus recherché…

Il y a une grosse bâtisse de pierre oui, avec une cours intérieure. Je n’en ai pas fait le tour, l’étang doit donc être au nord car je suis passé d’ouest en est par le sud et je ne l’ai pas vu. Si la porte de la cours est encore solide, cela peut-être une option.

Alors que nous approchions, je reconnu un visage familier que je n’avais pas revu depuis notre première rencontre, un an auparavant. Elle n’avait guère changé, si ce n’est dans sa posture. Je laissais Erasme me présenter aux miliciens, ne prêtant pas plus que cela attention au surnom dont-il affubla la milicienne.
C’est alors qu’il dressa un tableau complet de la situation de la jeune Margaux. Je l’écoutais tout en descendant de cheval, désireux de reposer mon postérieur.
Je m’avançais alors, afin de faire les salutations.

Clervie, content de vous savoir toujours envie ! Dis-je en la saluant de la tête. Son regard était plus sombre qu’alors, plus décidé, elle était plus sûre d’elle-même et je ne doute pas qu’elle était réellement devenue dangeureuse.

Coutilier, je suis Eric Laporte, enchanté. La maison serait la grosse bâtisse de pierres grise. Là-bas, dis-je en pointant l’objectif du doigt. Il faut placer le convoi de flan face aux portes, afin de pouvoir fuir au besoin, et non pas face à la porte.

Je pointais deux soldats avant de poursuivre.

Vous deux, vous aller m’aider à monter sur le mur. Ainsi, je pourrais vous dire si la cours est sûre ou non. En revanche, le convoi ne doit pas entrer temps que l’on ne s’est pas assuré que la maison est vide. Si l’on s’enferme dans la cours alors que cela grouille de goules, nous sommes tous morts !

Je pris alors la direction du bâtiment, à pieds, surpris d’entendre ma monture me suivre immédiatement.

Ah ! Une précision toutefois ! Je ne sais pas à quoi ressemble la gamine et je ne sais pas lire ! Avouais-je d’un ton parfaitement neutre. Je vais vous guider et m’assurer que nous sommes tranquilles, mais c’est à vous qu’il reviendra de savoir ce que vous cherchez.

Jusque là, j’avais vu juste. Le manoir disposait toujours de sa porte principale, certe, un peu endommagée, mais encore robuste. Il y avait également bien un verger, juste derrière. Aussi, après que l’on m'eut hissé, j’avais pu m’accroupir sur le mur d’enceinte de la cours intérieure. Arc armé, j’avais scruté le secteur, changeant parfois d’angle en me déplaçant sur le mur.
Aucun bruit, aucun mouvement.
Je me laissais donc glisser en bas du mur pour ouvrir la porte aux autres, leur permettant de me rejoindre.
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Clervie de SombreluneMilicienne
Clervie de Sombrelune



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MessageSujet: Re: La chasse au borgne (PV Clervie, Eric & Erasme )   La chasse au borgne (PV Clervie, Eric & Erasme ) EmptyJeu 30 Mar 2023 - 23:28
Ils envoient un juge royal pour juger la gamine ? Par les Trois, mais quelle machination est-ce donc là ? Pourquoi ne pas laisser simplement la baronne se charger de l'affaire ? Et même si Margaux a transporté du poison, qui nous dit que c'était forcément pour la Baronne ? En fait, on dirait qu'ils veulent absolument l'accuser. Pourquoi ?

Après un instant de réflexion, Clervie eut sa théorie. Pour elle, on voulait simplement punir une femme du peuple d'avoir osé "se mêler à la noblesse". Elle se rappelait très bien comment le mariage d'Hector de Sombrebois avec une roturière avait fait du bruit à Marbrume. On s'en était gaussé dans les tavernes pendant des semaines, et si certains s'étaient surpris à rêver et à se laisser émouvoir par l'idée d'un amour ayant triomphé de tous les obstacles, il y en avait eu bien plus pour critiquer, comme toujours. La jeune brune ne connaissait bien entendu pas la dame de Sombrebois personnellement, mais elle savait que cette dernière avait perdu son mari et son enfant à peine peu de temps après lors de l'attaque du bourg. Aussi, elle la plaignait de tout son coeur.

Le Roi cherche un prétexte pour se débarrasser d'elle afin de redonner le bourg à quelqu'un qu'il jugera plus digne d'occuper la fonction. C'est évident. S'ils exécutent Margaux et qu'on arrive à prouver qu'elle était noble, ils pourront dire que la Dame de Sombrebois a fait preuve d'une grande négligence pour n'avoir point elle-même découvert l'identité de la damoiselle. Si elle la laisse échapper, elle est coupable de négligence. Et si on l'innocente... Les bâtards ! En fait, ils n'imaginent pas une seule seconde gracier Margaux, si jamais j'ai raison. Ils feront tout pour que cela ne se produise pas...

Elle fut interrompue dans ses réflexions par un homme au crâne chauve qui se dirigea vers elle pour la saluer :

- Clervie, content de vous savoir toujours envie !
- C'est Claire maintenant, lui souffla-t-elle discrètement en réponse. Elle ne put rien ajouter, car Eric se tourna immédiatement vers Blancfer, qui fort heureusement, ne parut pas relever. Visiblement, Eric Laporte n'était dorénavant plus un proscrit. A la suite de quelles aventures ? Bon, il n'était malheureusement pas temps de poser ce genre de questions. Mais il n'empêchait qu'elle était dévorée de curiosité.
Déjà, Eric Laporte prenait les choses en mains pour permettre aux miliciens d'entrer dans la cour du manoir, et elle comprit immédiatement pourquoi il avait été incité à collaborer avec la milice. Il connaissait visiblement le coin encore mieux qu'eux et leur prodigua quelques conseils pour éviter les fangeux, qu'elle écouta avec un vif intérêt. C'était qu'elle avait une bonne raison de vivre, à présent ; délivrer Margaux et infliger au passage un bon camouflet à ceux qui avaient voulu profiter de la détresse d'une enfant pour mettre en difficulté une baronne.
Après avoir quadrillé l'intérieur de la cour, Eric ouvrit donc la porte aux miliciens. Clervie s'approcha de Blancfer :

- Euh, Coutillier ? Je suggère que Julius et moi allions chercher des indices à propos de la petite à l'intérieur du manoir. Comme vous le savez, je sais bien mes lettres et de part mon éducation bourgeoise, je saurai chercher les registres et ce qui est important.

- C'est exactement c'que je veux que tu fasses, Corbac, répliqua Blancfer. Moi et tes camarades, on va surveiller qu'des fangeux traînent pas dans l'coin. Le traqueur de Laporte a l'air certes, bien qualifié pour la mission, mais quelques gus en plus, ça fait jamais d'mal. Et emmenez le Ribadier avec vous, j'le veux pas dans mes pattes. On sait jamais c'qui va lui passer par la tête, à c'bougre d'homme.
- Oui, ça, c'est sûr, répondit Clervie d'un air sombre. Julius, on y va ?
- Ouais, on y va, approuva le milicien d'un hôchement de tête.
- Erasme, vous venez ?



Dernière édition par Clervie de Sombrelune le Lun 3 Avr 2023 - 22:20, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: La chasse au borgne (PV Clervie, Eric & Erasme )   La chasse au borgne (PV Clervie, Eric & Erasme ) EmptyVen 31 Mar 2023 - 16:26
C'est avec un immense soulagement que le marchand avait vu les portes du manoir s'ouvrir devant lui après que le traqueur se soit hissé à l'intérieur à la dure en escaladant le mur. Les fangeux, fort heureusement, n'avaient pas été leur principal problème ce jour-là. Est-ce que cela allait durer? Il n'osait pas compter là-dessus. Sitôt les portes ouvertes, il était entré dans la cour de l'édifice sans se faire prier.. Aujourd'hui, pas de borgne, mais pas d'attaque, ni de perte. Un bien pour un mal en somme... Mais même s'il avait forcément envie de faire un peu relâche, il n'oubliait absolument pas les deux raisons pour lesquelles il était venu à Piana, à savoir sauver les miches d'une gamine, et prendre le seul type capable de l'innocenter pleinement en avouant le pourquoi du comment à propos de la fiole de poison.

"Gros Louis, tu me mets deux guetteurs sur les murs. Et discrets! J'insiste! Si notre enflure de borgne vient à passer dans le coin, je veux qu'on le sache! Pas question qu'il nous passe sous le nez pendant qu'on roupille ou qu'on cherche des preuves. Et je ne veux pas non plus qu'il foute le camp en voyant une armure étincelante sous le soleil."

En disant cela, il avait machinalement regardé les miliciens. Il était difficile de ne pas les voir ni de les entendre avec leurs cuirasses, leurs casques et toutes leurs armes en acier. Même si Blancfer semblait capable, il préférait tout de même se fier à lui-même. Question d'habitude...
Lorsqu'il mit pied à terre dans la cour du manoir, il resta plié un moment avant de pouvoir se redresser complètement. Foutu cheval...Son dos et ses reins allaient finir en miettes avant qu'il ne s'en retourne à Sombrebois. A peine avait-il réussi à se tenir droit que la milicienne l'appelait pour aller inspecter l'intérieur du manoir. Il hocha la tête avant de s'adresser au traqueur.

"Eric, je vous prie, essayer de nous trouver un endroit sûr pour passer la nuit. Si vous avez besoin, mes hommes vous aideront pour le sécuriser.
Gros Louis, prends de la hauteur et vois si tu localises le temple pour demain matin. Vois si l'accès est sûr. Je m'en occuperai personnellement demain à l'aube. Et empêche les gars d'allumer un feu! Dans un endroit désert comme ça, c'est un coup à attirer du fangeux avec l'odeur de grillade ou de fumée.


Si fait M'sieur Erasme!"

Il avait ensuite emboîté le pas à la milicienne et son acolyte, en pénétrant dans l'aile d'habitation du manoir, sans se priver de dire avec un air amusé:

"T'as vu Gros Louis? Elle ne peut déjà plus se passer de moi."

Une fois à l'intérieur, par contre, ce fut une autre musique... L'endroit était sombre, et abandonné, sans compter sur la nuit qui venait de tomber. De son côté, le bourgeois avait sa hache à la main. Il savait que s'il devait faire une mauvaise rencontre, ce serait certainement soit le long de la route, soit en voulant entrer dans un abri avec un fangeux qui s'y trouverait déjà.
Evidemment, le grand dadais avec la milicienne fit un bond, manquant de peu de lui faire avoir une attaque. Pour? Un rat? Le bourgeois soupira bruyamment derrière lui.

"Ben alors mon grand, on a peur des souris à présent? Moi ce sont les catins aux mains froides. Chacun son truc, n'est-ce pas?"

Mais c'est en entrant dans une pièce que le duo de miliciens fit une trouvaille. Il ne tarda pas à rappliquer pour voir un tableau. Et la fameuse Margaux dessus. En encore plus petite. Mais assurément plus fortunée à l'époque. Devant la question de la milicienne, il se gratta le crâne de sa dextre avant de chasser quelques toiles d'araignées qui lui pendaient devant le nez. Un instant perplexe, il finit par hausser les épaules et répondre:

"De toute façon, on a besoin de l'image. Le cadre autour, on s'en fout... S'il casse, il casse. S'il tombe en poussière, c'est qu'il était tout bonnement impossible de le ramener. Donc... Place vous deux!"

Il se faufila entre les deux en lançant un clin d'œil à la milicienne avant d'empoigner le cadre, et de le soulever de quelques centimètres. Il attendit quelques secondes, mais non, rien ne tomba en morceaux. Il se retourna donc en mettant le cadre sous son bras.

"Ben voilà... Plus qu'à le charger sur un charriot maintenant."

Il traversa la pièce pour en sortir, et attendit que les deux arrivent avec la torche. Déjà, ils ne repartiraient pas de Piana les mains vides. Il poussa avec les miliciens un peu plus avant dans les couloirs du bâtiment abandonné. Cela sentait l'humidité et le renfermé. Une odeur de moisissure assez caractéristique planait dans l'air. Les pièces étaient loin d'avoir été vidées. On pouvait voir que la vie s'y était arrêtée d'un seul coup, en un bref instant. Un ordre d'évacuation, la fuite générale, et chacun avait emporté ce qu'il pouvait dans ses bras ou sur son dos. C'était ce qu'il avait plus ou moins fait à l'apparition de la fange, et cela le remplit d'amertume. Sa chère maison, il ne la reverrait certainement jamais. Dans un sens, ce n'était pas plus mal, vu qu'elle lui rappellerait celle qui avait été sa femme.

En atteignant une autre pièce, bien plus profondément dans le bâtiment, il trouva une salle qui avait l'air elle aussi d'être restée figée dans le temps. Mais là, il y avait des ouvrages reliés. En plus ou moins bon état au vu de l'humidité ambiante et des moisissures qui s'installaient. Il avait confié le cadre à la milicienne, et s'était mis à charger les bras du grand gaillard de livres, avant de se charger à son tour et de revenir sur ses pas chercher du renfort. Quatre hommes de plus suffirent à tout ramener.
Avant que quelqu'un ne soit tenté d'y lire, il avait lancé:

"Chargez ça sur un charriot. N'abimez rien. Demain, c'est notre amie milicienne qui aura le temps de faire la lecture au grand jour."

Après quoi, il s'était installé, avait mangé un bout, et avait tenté de dormir, faute de réussir pleinement. Trop de bruits étranges venaient du dehors. Bêtes, fangeux, ou vent soufflant dans les ruines, il ne savait pas qu'elle en était l'origine. Mais pendant ce temps, un borgne devait rôder au dehors en solitaire.

________________________________________


Piana
4 Juin au matin
Départ pour Balazuc.

Dès l'aube, Gros Louis avait réveillé le marchand. Le convoi s'apprêtait déjà à repartir. Mais avant qu'il ne parte, il avait quelque chose à faire qu'il s'était promis. Ouvrant le passage après s'être assuré que le devant de porte était dégagé ainsi que les rues alentours, il était parti avec quatre hommes et Gros Louis au temple, en laissant les autres se préparer. Cette fois, les portes étaient ouvertes. Ou quelqu'un était entré, ou le dernier à être parti l'avait fait assez précipitamment pour ne pas juger bon de fermer derrière lui. L'édifice n'était pas bien grand, et le tour en fut très vite fait. Bien évidemment, rien de précieux ne traînait plus dans le temple.

Cependant, il restait des documents divers et variés. Faute de temps, tout fut chargé à la va-vite dans des sacs de jute, en vrac, en essayant toutefois de ne rien abimer. Le temps manquait pour les examiner page par page. Deux hommes avaient une malle en bois qu'ils chargèrent de différents objets de culte, ainsi que de quelques statuettes laissées là. Tout cela serait rendu au temple à Sombrebois. En moins d'une demi-heure après en être parti, le bourgeois revenait au manoir ainsi chargé, et il retrouva son satané canasson qu'il enfourcha en pestant. Toutefois, avant de partir, il prit une petite mesure.

"Marcellin, tu restes ici avec le mercenaire et Guiscard! Prenez des provisions pour quatre jours dans les charriots! Enfermez-vous dans le manoir! Vous surveillez le passage dans ce village! Si un gars se pointe par la route, maîtrisez-le! La lame du Morguestanc aura son cheval pour nous prévenir sur la route de Balazuc. Gros Louis ou un autre reviendra vous chercher avec un charriot! Surveillez les environs! Ce salopard de borgne peut ne pas suivre forcément la route!"

Rejoignant la milicienne, Blancfer et le traqueur, il dit avec un air enjoué:

"Hé bien qu'attendons-nous? Balazuc et notre borgne nous attendent! En avant!"


Dernière édition par Erasme Ribadier le Dim 2 Avr 2023 - 0:21, édité 1 fois
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Eric LaporteVagabond
Eric Laporte



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MessageSujet: Re: La chasse au borgne (PV Clervie, Eric & Erasme )   La chasse au borgne (PV Clervie, Eric & Erasme ) EmptyVen 31 Mar 2023 - 21:28
Une fois les portes ouvertes, tout alla, heureusement, rapidement. En quelques minutes, le convoi était dans la cour, stationné en ligne et face à la porte, ainsi que je demandais de les placer. Mon argument ?
L’évidence même !
S’il nous faut fuir, il est plus facile et bien plus rapide de taper pleine bourre droit devant soit plutôt que d’avoir plusieurs chariots qui se gênent en faisant demi-tour et que, finalement, personne ne quitte les lieux.

Chacun était à son affaire et Claire, accompagnée d’un autre milicien, appelait le commerçant pour partir en quête des preuves convoitées. Avant de s’engouffrer dans la bâtisse, Erasme me demandait de trouver un endroit sûr pour passer la nuit, ce à quoi je hochais la tête.

Bien Sieur ! Dis-je en hochant la tête.

A mon tour, je pénétrais la maison après en avoir étudié brièvement la façade. Les fenêtres étaient surmontées de linteaux en fer forgé présentant des loups et les battants semblaient encore robustes. L’intérieur, si l’on faisait abstraction du désordre qui évoquait la fuite rapide, était riche. L’enfant avait dû avoir de belles années avant que le monde ne bascule. Autant de beaux souvenirs qui s’effriterons avec le temps…
Si l’on trouvait de quoi le lui offrir, ce temps !

Après avoir fait le tour du rez-de-chaussée, manquant de dégainer lorsque j’entendais crier, il s’avérait que le lieux était vide de vie et, de non-vies. Il s’imposait alors à moi que l’endroit le plus sûr pour dormir était le salon.
Deux portes, l’une donnant dans le hall et l’autre, dans la cuisine, ainsi que deux fenêtres donnant sur la cour. Nous avions donc plusieurs points de fuite. J’informais le Coutilier Blancfer de ce choix, suggérant de condamner la porte de la cave et le couloir. En postant des hommes sur le mur extérieur et en organisant un trou de garde dans le bâtiment, nous serions à même de réagir en cas de problème. Alors, les préparatifs de l’endroit commencèrent et on installait les couchages.

Tandis que cela prenait forme, l’étage fut également vérifié et, à l’image du reste, il était totalement vide. C’est durant cette vérification que j’arrivais, aux dernières lueur du jour, dans une chambre qui paraissait clairement être celle d’une petite fille. Des affaires un peu partout mais aussi, quelques poupées, des jeux et des livres. Je parcourais les meubles du bout des doigts avec tendresse, scrutant les murs et les bibelots. Un petit tableau accroché au mur représentait le portrait d’une enfant âgée de cinq ou six ans, toile que je décrochais pour l’observer dans la pénombre avant de le glisser dans ma besace.
Sur le lit, une poupée disparaissait pour moitié sous un oreiller. De nouveau, je prenais le jouet entre les mains pour la dévisager puis, elle rejoignait la peinture dans mon sac.
J’allais quitter la pièce lorsqu’un éclat brillant, reflétant les dernières leurres du jour, accrocha mon regard. Une petite boite en métal, rectangulaire et argentée. Dans cet écrin, une brosse à cheveux pourvue d’un manche en corne. Après avoir observé l’objet, je m’en emparais avant de rejoindre le reste du groupe.


*********************
Piana
4 Juin au matin
Départ pour Balazuc.

Alors que le marchand revenait du temple encombré de sacs et d’une grosse malle, il eu tôt fait de distribuer ses ordres. Laisser des hommes ici n’était pas une mauvaise idée, cela permettait, en théorie, de trouver un point sûr sur le chemin du retour.
Le convoi reprenait la route sur le départ d’un Erasme plutôt enjoué.
Après quelques instants de route, je me portais à son niveau.

Sieur, j’ai de bonnes raisons de penser que notre homme n’aura pas quitté la route. Voyez, j’ai parcourus ces pistes un an durant et nombreuses sont les fois où je manquais d’y finir. J’ai pourtant la chance d’avoir mes deux yeux et de très bons yeux et d’être entrainé. Hors des sentiers, un borgne seul, que nous soupçonnons de n’être qu’un brigand, aura au mieux moitié moins de chances de repérer un danger, moins encore, si l’on considère un milicien. S’il a prit cette route, nous le trouverons à coup sûr à Balazuc. Encore faut-il le repérer…Et qu’il n’ai pas trouvé une monture en chemin.

Je me mis en selle, maladroitement, avant de divulguer une information pour moi, relativement précieuse.

Il y a, non loin, une ancienne mine que je connais bien. Je vais aller y faire un tour, au cas où. S’il s’y trouve, je l’y enferme, il n’existe qu’une issue. Sinon, je vous rejoins. Dans tous les cas, nous nous retrouvons à Balazuc dans l’après-midi. Si la chance me sourie, nous pourrons le récupérer demain en repassant. A moins qu’on ne le trouve à Balazuc, évidemment.

J’avais le sentiment que je n’en avais pas finit avec cette mine. Elle semblait faire dorénavant pleinement partie de mon existence.
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Erasme RibadierCommerçant
Erasme Ribadier



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MessageSujet: Re: La chasse au borgne (PV Clervie, Eric & Erasme )   La chasse au borgne (PV Clervie, Eric & Erasme ) EmptyDim 2 Avr 2023 - 17:54
Dès qu'ils étaient partis, le traqueur était assez rapidement venu se porter à sa hauteur. Comme il s'en doutait, Eric connaissait la route et ses environs. Dont, une mine. La remarque qu'il fit à propos du borgne et de son champ de vision laissa le bourgeois quelque peu perplexe. Comme pour éprouver cette théorie, il avait mis sa main gauche devant son œil gauche, et il avait constaté:

"C'est vrai que c'est con ce machin... J'espère qu'il n'aura pas la bonne idée d'aller patauger dans les marais en solitaire pour finir en chair à pâtée pour fangeux."

Pour le reste, Blancfer l'avait devancé et avait donné son accord pour que le traqueur aille faire une reconnaissance à la mine. L'idée semblait en effet bonne. Mais si le fuyard avait cette connaissance de la région, le saisir risquait de devenir quelque peu compliqué. Bien entendu, il fallait également espérer qu'il ne croise pas la route d'un ou deux fangeux bien affamés. Surtout que, comme l'avait dit Eric, avec un seul œil, on voyait quand même moitié moins bien. Et déjà qu'avec deux ce n'était pas forcément évident...

Cette route, le marchand allait finir par la connaître par cœur. En trois jours, cela faisait déjà trois fois qu'il l'empruntait. Il était parti de Piana à cheval, mais passé deux kilomètres, il en était descendu, laissant sa monture à l'un de ses gars pour venir s'asseoir dans un charriot. Celui où il avait fait entasser son "butin" prélevé la veille au soir dans le manoir et le matin-même au temple. N'étant vraiment plus habitué à chevaucher, son dos le faisait souffrir dès qu'il remontait en selle, et il avait pris le parti de s'économiser. Assis dans une cariole bâchée où se trouvaient des outils, ainsi que des provisions, il s'était calé au mieux pour ne pas être brinquebalé dans tous les sens dès qu'une roue passait sur un caillou, une racine, ou dans une ornière.

Dès qu'il se sentit à peu près bien installé, il attrapa l'un des sacs de jute dans lesquels se trouvaient les ouvrages ramenés du manoir. Il se mit alors à les feuilleter un à un, vérifiant que ces livres ne recelaient pas quelques informations utiles susceptibles d'établir la filiation de la fillette, celle de son frère, ou toute donnée nouvelle pouvant lui être utile. Ce faisant, il en oublia durant un temps le fait que des fangeux devaient grouiller au dehors dans les marais, capables d'anéantir tout le convoi en un éclair.
Dans l'immédiat, il était surtout à la recherche d'une information. Il n'en demandait pas cinquante, mais juste UNE. Une putain d'information!

S'il avait déjà en sa possession le tableau qui montrait bien des nobles avec deux enfants roux, dont une fille qui ressemblait pas mal à la Margaux qu'il connaissait, il voulait de quoi se persuader lui-même et son fichu sens critique qu'il ne courait pas depuis deux jours après un borgne pour des clopinettes. S'il n'avait aucune raison de douter, il tenait absolument à avoir devant les yeux un document attestant de la véracité de ce pour quoi il bataillait tant. Ce qui, au demeurant, ferait toujours une preuve de plus à fournir lors du procès pour aller dans son sens. La bibliothèque du manoir ne semblait pas vouloir donner grand chose. Certains ouvrages parlaient bien des Piana, mais en des temps bien trop anciens.
Puis il se pencha sur les documents pris au temple. Entre quelques ouvrages liturgiques, il commença à trouver de vieux registres. Certains pour des naissances, d'autres pour des mariages, et d'autres pour les décès.

Là encore, il commença par trouver surtout des vieilleries poussiéreuses, datant d'une époque où même lui n'était pas né. Mais il avait tout son temps. Au fil des heures, il passa en revu le contenu des différents sacs qu'il avait pris au temple, ainsi que celui de la malle, et c'est là qu'il trouva enfin un registre plus récent, datant d'un peu avant la fange, et qui d'ailleurs n'avait pas été rempli dans son entièreté. Il se mit alors à le lire, en commençant par la fin, partant des années les plus récentes pour s'éloigner au fil des pages dans le temps. C'était parfois un peu douloureux de voir tous ces noms, sachant que la plupart avait du périr avant d'arriver à Marbrume. Ou pire, ils s'y trouvaient et vivotaient à présent dans la misère.

Il remonta ainsi mois après mois, année après année, jusqu'à voir apparaître le nom de Jules de Piana. Cela ne manqua pas de le faire se redresser contre le sac sur lequel il était jusque-là calé, et de remonter plus loin avec des gestes plus frénétiques. Et finalement, il trouva. Margaux de Piana, fille du chevalier de Piana! Il marqua la page du registre, avec un petit bout de tissu cousu à la couverture, et il déposa le livre, continuant de chercher par acquis de conscience. Mais rien d'autre d'utile ne sembla devoir être trouvé ce matin-là.

A la mi-journée, lorsque les charriots s'arrêtèrent pour une petite pause déjeuner, il sauta au bas du charriot et alla vers Blancfer et la milicienne avec le registre dans la main gauche et un air triomphant sur le visage. Ouvrant l'ouvrage en les rejoignant, il le tourna dans leur direction pour qu'ils puissent le lire et il annonça:

"J'ai trouvé ceci. Voyez donc. En milieu de la page de droite. Margaux de Piana. Registre tenu par le temple de Piana et ses prêtres. Avec le tableau, nous devrions arriver sans trop de mal à établir que nous avons à faire à une petite noble authentique."

Il le savait. Ces fichus prêtres étaient de vrais maniaques qui consignaient tout dans leurs registres poussiéreux. Cette fois, il avait réussi à trouver ce qu'il voulait. Leur laissant l'ouvrage dans les mains, il s'étira en leur tournant le dos et alla vers ses marins qui sortaient déjà les rations en leur demandant:

"On a quoi au menu aujourd'hui?"
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MessageSujet: Re: La chasse au borgne (PV Clervie, Eric & Erasme )   La chasse au borgne (PV Clervie, Eric & Erasme ) EmptyLun 3 Avr 2023 - 16:24
Fort heureusement, le Ribadier avait visiblement à coeur de se mettre à l'ouvrage pour sauver Margaux. Avant d'entrer dans le manoir, les miliciens prirent une pause déjeuner rapide. Mais Clervie n'arrivait pas à avaler.

Toute cette affaire réveillait ses vieux démons. Alaric et son père arrêtés. Alaric et son père jetés sur le bûcher comme deux infâmes criminels. Elle n'avait rien pu y changer, car elle n'était qu'une adolescente et que sa parole n'aurait pas valu cher sans preuve. Tout ce qu'elle pouvait dire, c'était qu'elle était persuadée au fond d'elle-même de leur innocence, que jamais ils n'auraient trempé dans quelque chose d'aussi maléfique qu'une secte. Mais aujourd'hui, elle espérait, elle aurait la possibilité de faire changer les choses. Car si les Trois laissaient pendre une enfant de dix ans dont le seul crime était de tenter de survivre alors qu'elle et son frère étaient tombés entre les mains d'infâmes bandits, c'était que tout était perdu en ce bas-monde.

Un hurlement inhumain se fit brutalement entendre et brusquement, les miliciens les plus près de la porte du manoir virent rouler à leurs pieds la tête d'Olivier Cochard, une des dernières recrues de la coutillerie, un jeune blanc-bec pas très fûté qui visiblement, s'était un peu trop éloigné pour aller arroser un tronc. Et évidemment, il n'y avait aucun doute à avoir sur ce qui lui avait arraché la tête.

- FANGEUX ! hurla Julius en attrapant son arbalète.
- VITE ! cria Blancfer. Tous ceux qui ont une arme à traits, en position pour nous couvrir ! Les autres, AU CHARIOT ! IL FAUT PARTIR D'ICI !

[POST ENCORE EN COURS D'EDITION, PARDONNEZ-MOI, JE SUIS EN PANNE D'INSPIRATION]


Dernière édition par Clervie de Sombrelune le Lun 3 Avr 2023 - 22:30, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: La chasse au borgne (PV Clervie, Eric & Erasme )   La chasse au borgne (PV Clervie, Eric & Erasme ) EmptyLun 3 Avr 2023 - 18:08
IMPORTANT :

Devinette : Qu'est-ce qu'on trouve dans un bâtiment abandonné à la Fange depuis quatre ans ?

Ce corps de ferme entre Piana et Balazuc semblait pourtant un havre idéal pour prendre une pause aussi bienvenue que nécessaire ...

Un ululement aigu résonna dans les coursives de la demeure jadis cossue. Un second retentit derechef, rapidement suivi d'un troisième, puis d'autres s'ajoutèrent encore dans un symphonie lugubre et pesante.

Etait-ce l'odeur de la chair fraîche, le bruit de la maille qui frotta un peu trop fort, le fatras d'une fouille un peu trop active ? Toujours était-il que les créatures avaient repérés le groupe d'enquêteurs.

Le bruit des pattes griffues qui râclaient le sol s'ajouta à la cacophonie de grognements qui précédait les Fangeux. Rendus enragés par la visite impromptue d'intrus sur ce qu'ils avaient déterminés comme étant leur territoire, les enfants de la Fange sifflaient et hurlaient à en faire vriller les tympans de la brave coutillerie et des marins.

Soudain un cri, plus humain celui-ci, retentit, avant qu'un craquement sourd et sinistre n'y misse fin.

TOC ! Toc ! Toctoctoctoc ...

Une fois qu'elle eut fini de rebondir en éclaboussant les alentours de sang, la tête du malheureux qui venait d'hurler acheva sa course en roulant de façon erratique jusqu'aux pieds du petit groupe qui s'apprêtait à sortir de la demeure. Un masque terrifié était figé sur cette caboche sans tronc dont les yeux finissaient de se renverser dans leurs orbites.

Un bruit de mastication se fit entendre l'espace d'un instant, avant que les cris stridents ne reprirent.

La chasse était ouverte ... Les intrus étaient le gibier ...

Précisions:
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MessageSujet: Re: La chasse au borgne (PV Clervie, Eric & Erasme )   La chasse au borgne (PV Clervie, Eric & Erasme ) EmptyJeu 6 Avr 2023 - 18:20
AU CHARIOT !

Un marin s'effondra sous le poids d'un Fangeux qui avait bondi sur son dos pour plonger ses crocs dans sa nuque. Les cris du malheureux s'interrompirent dans un craquement sec et une gerbe de sang qui décrivit un arc de cercle dans l'air.

Quelques carreaux d'arbalètes sifflèrent avant de toucher leur cible qui basculèrent en arrière sous le choc. Aucun cri de victoire ne se fit entendre. Les créatures décérébrés se relevaient déjà en titubant avant de reprendre leur course en hurlant.

Entre tétanie et fuite, le groupe s'égayait comme une volée de moineaux. À droite, à gauche, au centre, des hommes s'effondraient en étant pris de vitesse par les prédateurs de la Fange. Il suffisait d'avoir été un peu trop près ou de courir un peu moins vite que les autres, et la vie s'arrêtait dans un mélange de cris et de crocs.

Même les plus prestes voyaient l'écart entre eux et leur mort se réduire comme peau de chagrin. Ces saloperies se ruaient en avant avec une aisance et une rapidité déconcertante. Les chevaux hennissaient et piétinaient, certains essayeint de se cabrer malgré l'attelage manquant de faire basculer les chariots qu'ils devaient traîner. Les rênes claquèrent à l'avant du convoi qui s'ébranlait.

Trop tard ...

Bien trop tard ... Les hommes tombaient comme des mouches face à la hargne morbide des Fangeux. Une coutillerie, une poignée de marins et de marchands ... Que pouvait bien faire ces gens contre la rage incarnée ? Blancfer se maudissait d'avoir envoyé ses hommes dans ce traquenard. Une escorte, ce devait être une simple escorte de convoi ... Ce maudit marchand les avait envoyé à leur perte ... Un milicien trébucha à ses pieds. Le coutillier saisit le maladroit par le col et le remis sur ses pieds d'un geste empli d'une force décuplée par l'adrénaline. Le visage du jeune homme était déformé par la peur. Au jugé, il devait à peine avoir vingt ans. Foutu monde, foutue vie, foutue Fange.

Allez gamin, fous l'camp !

Les hurlements des hommes en train de se faire dévorer et ceux des prédateurs des marais s'estompèrent petit à petit. L'air devenait cotoneux autour du coutiller. Du coin de l'oeil, il vit Corbac qui tentait d'escalader les bords d'un chariot aux côtés de son camarade. Une Bête se rua sur eux, toutes griffes dehors et lacéra la livrée verte du duo. Blancfer voulut crier un avertissement, mais aucun son ne franchit la barrière de ses lèvres. Il les vit basculer en arrière pour choir comme des poupées de chiffon dans le plateau de la charrette qui démarrait au cris paniqués des chevaux et de l'homme assis sur le banc de conduite. Morts ? Blessés ? Impossible d'en être certain lorsqu'il tenta de jeter un oeil au passage.

De l'autre côté, c'est Ribadier qui basculait du dos d'un cheval qu'il tentait de maitriser. L'animal rua, se cabra avant de s'effondrer dans un râle rauque sous la pression des créatures qui l'entouraient. Le coutillier aperçut la chevelure bouclée du marchand disparaître avec sa monture dans cette forêt de griffes et de crocs. Des cris, encore. La mort, partout. Tout semblait avoir lieu au ralenti, le seul bruit du battement de son coeur semblait prendre le dessus sur tout le reste.

Qu'est-ce qu'il était venu foutre ici ?

Un Fangeux lui tomba dessus. Il tenta de mettre son épée en opposition, empalant la créature en plein ventre. L'enfant des marais hurla de façon aigu et se recroquevilla un bref instant avant de se déployer à nouveau et de mordre à pleines dents dans l'épaule de Blancfer. D'abord, il ne senti aucune douleur. L'esprit avait ceci d'étrange parfois. Il se surprit à se demander ce qu'il resterait de lui. Non pas ici, au bord d'une route boueuse, mais ce que les gens garderaient de lui. Serait-il un coutillier à l'humeur changeante ? Peut-être serait-il rappelé comme un martyr salué par ses pairs ? Serait-il un simple nom sur la liste des disparus, inconnu de beaucoup et oublié par tout le monde ?

D'autres créatures se ruaient sur lui, se joignant à la curée. Des larmes roulèrent sur ses joues alors que la douleur commençait à le submerger. Il ne criait pas. Il ne crierait pas ! Il ne donnerait pas cette satisfaction à ces immondes salopards ! Ce serait sa victoire, la seule qu'il pouvait espérer. Il mourrait dignement, sans céder à la panique et aux cris de détresse. Le cliquetis des roues de chariots qui s'éloignaient en était une autre. Il y aurait des survivants, parmi les civils, parmi ses hommes. Alors il serrait les dents, détournant les yeux lorsqu'il vit ses entrailles être extirpés de son abdomen par les anthropohages déments qui commençaient à s'agglutiner autour de lui.

Il ne criait pas ! Il était victorieux ! Les ténèbres l'emportèrent avant que la dernière larme qu'il avait versé ne toucha le sol.

Il n'avait pas crié ... Victoire ...
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