Marbrume


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 Un peu de joie dans la tourmente [Ouvert à tous]

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Ambre de VentfroidFondatrice
Ambre de Ventfroid



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MessageSujet: Un peu de joie dans la tourmente [Ouvert à tous]   Un peu de joie dans la tourmente [Ouvert à tous] EmptyMar 15 Sep 2015 - 0:47
Le soleil embrasait le ciel dans sa descente vers l’horizon, parsemant la voûte céleste de couleurs ambrées et rosées. J’étais dans ma chambrée, observant les domestiques travailler les jardins depuis les carreaux de ma fenêtre. Ma journée avait été morne et ennuyeuse ; comme à peu près la plupart de mes journées ces derniers temps. Mes apparitions dans les soirées se faisaient de plus en plus rares ;  je les évitais soigneusement, car les regards de pitié ou les mots de condoléances finissaient toujours par fissurer le masque de porcelaine que je m’efforçais de porter ces dernières semaines. Ainsi, sans repas à assurer, sans présence à pourvoir, je pouvais vaquer à n’importe quelle occupation, mais ces dernières se résumaient à rester enfermée, ou à ruminer de futurs plans pour les De Sylvrur. Lorsque j’aurai terminé mon deuil ; je m’étais fait la promesse que les Fangeux ne seraient pas le seul problème auquel la famille ducale aurait à se confronter. Mais là n’était pas encore le moment des représailles. Bien que ma rancœur soit omniprésente, ma peine était pour l’instant encore trop vive, et elle nécessitait beaucoup de moments de solitude.

Solitude que certains semblaient vouloir briser par tous les moyens.

- Ambre ?

Quelques coups furent frappés à la porte. Evan, mon frère, se présenta dans la pièce, son air éternellement espiègle épinglé sur le visage. Quoique légèrement prudent, comme depuis quelques temps, lorsqu’il s’agissait de moi.

- Il y a une représentation tout à l’heure sur la grande place des Pendus. J’ai ouï dire que certains harpistes de talent seront sur scène. Tu veux m’accompagner ? Helena nous rejoindra peut-être en cours de soirée.

Ma chemise de nuit bruissa un instant alors que je me relevais de mon perchoir qu’avait constitué la fenêtre.

- Tu sais bien que je n’ai pas trop l’esprit à tout ce qui est… festif, en ce moment, Evan. Je n’ai pas trop envie.

Son sourire se fana, et au lieu de refermer la porte pour prendre congé, il s’avança plus encore dans la pièce, la laissant légèrement entrouverte derrière lui.

- Je sais aussi que tu as grandement besoin de te changer les idées. C’est une représentation populaire, Ambre. Il y aura quelques nobles, mais bien moins que s’il s’était avéré d’un regroupement mondain. Cela te changera. Pas de bienséance à accorder, pas de De Sylvrur à fusiller du regard, ajouta-t-il avec un clin d’œil. Souffle, un peu.

Je regardai mon frère, cet être qui avait toujours su trouver les mots pour moi. Notre complicité était présente depuis toujours, à l’inverse de ma sœur avec qui les relations étaient plus courtoises. Avec Evan, il y avait des moments où nous n’avions pas besoin d’échanger un mot pour nous comprendre. Un simple regard suffisait, et ce fut ce qu’il se passa à cet instant. Nous échangeâmes un regard, et ce dernier sembla résumer une conversation entière.
Je n’ai pas envie de venir.
Je vais te tirer par tes bouclettes rousses jusque là-bas si tu refuses, alors tu me suis.
Non.
Si.
Non.
Si. Des harpistes, Ambre. Des harpistes !

Oui, bon. Pas un échange grandiloquent ni érudit, il faut l’avouer. Il se termina par un lever des yeux au ciel de ma part. Il m’avait eue avec les musiciens. Je n’étais pas une De Mirail pour rien. Il savait de quel côté il fallait me titiller, et s’il y avait une personne dans cette ville de misère avec qui je pouvais complètement me laisser aller, c’était bien mon frère.

- Très bien. Mais ne me le fais pas regretter.

- Allez, change-toi. Non pas que ta chemise de nuit soit infâme, mais j’aimerais éviter les émeutes.

Je partis donc ouvrir mon armoire pour en sortir une robe. Là, un tissu bouffant blanc comme la neige me sauta presque au nez, et une pointe amère et douloureuse traversa ma poitrine. J’avais oublié que je l’avais rangée et gardée ici ; la robe de noces que je ne porterais jamais. Quelle idée stupide que de l’avoir gardée. Un instant de flottement et de tristesse inévitable me figea quelques secondes. Les évidences nous retombent toujours dessus aux moments les plus inopportuns.
Là, Evan s’approcha de moi avec quelques pas, décrocha prestement une robe rouge qu’il me tendit doucement, effaçant de ma vue le tissu immaculé. Son sourire l’avait quitté ; une certaine empathie transparaissait sur ses traits, ainsi qu’un sérieux destiné à ne pas laisser mon accès de flottement s’éterniser. Il n’y avait pas besoin de mots. Il comprenait. Il était là.

--

- Eh bien, il faut dire qu’ils se sont surpassés, ce soir, notai-je alors que nous arrivions sur les lieux.

La grande place était grouillante, et étrangement colorée. Là où d’ordinaire l’on pouvait apercevoir les cordes mornes et usées des pendus, les pavés noirs et les tableaux d’affichage polis par la pluie, une certaine décoration champêtre avait pris les devants. Une scène avait été aménagée pour la représentation, et les lanternes éclairaient agréablement la place à mesure que le crépuscule étalait ses doigts sombres sur Marbrume. Déambulant parmi les lieux au bras de mon frère, j’observais la zone pour repérer les autres nobles éventuels. Des gradins en hauteur avaient été aménagés pour les spectateurs les plus fortunés, mais il n’y avait pas besoin de payer pour simplement assister au spectacle ; c’était au bon vouloir des donneurs. Si les acteurs et les musiciens me divertissaient, je pensais certainement leur laisser quelques pièces sonnantes et trébuchantes.

Mon regard parcourut la foule ambiante, notant toutes ces vies qui quémandaient un peu de divertissement pour oublier les Fangeux, oublier les morts, oublier le fait que nous étions tous enfermés pour notre sécurité. Oublier les proches que nous avions perdus, oublier les soucis quotidiens, pour une nuit. Evan avait peut-être bien fait de m’amener ici.
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Aymeric de Duègme
Aymeric de Duègme



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MessageSujet: Re: Un peu de joie dans la tourmente [Ouvert à tous]   Un peu de joie dans la tourmente [Ouvert à tous] EmptyMar 15 Sep 2015 - 11:07
Point de gibets de potence qui se balançaient sinistrement à la lueur des torches, point de miséreux que l'on avait enfermés dans des cages rouillées, en hauteur, et que l'on avait laissés à la merci des corbeaux qui pullulaient et se repaissaient de leur chair. Les lourds nuages avaient cédé la place au beau clair, quand bien même celui-ci se trouvait obscurci par la pénombre vespérale qui commençait à peser sur le monde. Pas d'ondée ni de trombe d'eau, pas d'orage éclatant qui déchirait le ciel de leurs éclairs cinglants. Rien d'autre qu'un léger aquilon qui rafraîchissait timidement l'air et venait faire danser vos mèches éparses.

Ces mêmes pendus avaient été décrochés pour laisser libre l'esplanade que formait l'assemblée de tréteaux mis bout-à-bout. Certains de ces macabres poteaux n'avaient pour sol qu'un parquet de chêne, solide et inamovible, et les suppliciés voyaient leur souffle les quitter petit à petit, dans un moment intense et si douloureux qu'il se forlongeait dans une macabre éternité. D'autres, en revanche, avaient la chance d'être affublés d'une petite trappe sous leur pied ; ouverte, le poids de leur propre corps, soutenu uniquement par la corde enroulée autour du cou, leur rompait l'échine et la nuque, les tuant instantanément. Ces trappes-là, l'on avait bien pris soin de les verrouiller. Il eût été plus que dommageable, quoique fort truculent, qu'un crétin de ménestrel se cassât soudainement la tronche dans cette petite fosse,et que l'on n'y vît là plus qu'un chapeau pointu faîté d'une plume ridicule.

Aymeric n'était pas d'humeur à participer à ces réjouissance, où l'on tentait d'oublier, dans un simulacre de joie et de fête, la Mort qui les attendait à chaque tournant. Par ailleurs, il était en mesure que de prévoir ce qui arriverait d'ici peu ; les gens repartiraient chez eux, dans la flegme et la bonne humeur, l’insouciance et la quiétude, et certains ne manqueront pas de se faire surprendre par quelques fangeux s'étant introduis dans la ville l'on ne savait comment. Une nouvelle fête pour louer la vie ; l'antichambre de défunts prématurés.

Mais le milicien ne préférait pas même imaginer la pire situation possible, qui pût arriver. Que quelques fangeux, plutôt que d'attendre patiemment en embuscade, se frayassent directement un chemin au milieu de cette belle lippée, là où la plèbe, assourdie d'une douce mais généreuse musique, s'abrutissait en plus de boisson. Un carnage évident. Au milieu d'une populace en pleine panique, chacun représentait un danger pour son prochain, plus encore que ne pouvait l'être le moindre fangeux. Des mouvements de foules, Aymeric en avait déjà vu. Et c'était justement pour cela, pour éviter aussi bien l’agitation que l'affolement, tout en annihilant la menace fangeux, laissant les noceurs dans leur suave euphorie. A cela près qu'il y avait toujours quelques petits plaisantins pour faire chier leur monde.

Un de ces aliborons, armé de sa dague, s'amusait à aveugler les badauds qui croisaient sa route, usant du jeu de lumière et de la réverbération nitescente des torches. Le ton montait, çà et là, ce qui ne manquerait pas de se transformer en rixe. Aymeric prit les devants ; si cela devait se passer de la sorte, autant que l'algarade n'inclût que deux personnes. Lui-même, et le bouffon. Et non pas quelque bambocheur innocent que ce fût. Mais le poing gantelé de fer qu'il balança sous le menton du vaurien ficha ses plans en l'air. Ce dernier, violemment heurté, parti en arrière, et, alors qu'il tentait bien que mal de se rattraper, s’effondra sur l'une de ces nobles vêtue d'une robe rouge.
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Auray de VauvrurComte
Auray de Vauvrur



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MessageSujet: Re: Un peu de joie dans la tourmente [Ouvert à tous]   Un peu de joie dans la tourmente [Ouvert à tous] EmptyMer 16 Sep 2015 - 12:56
Quel mystérieux mécène pouvait bien organiser cela ? Si dans l'idée générale, cela aurait pu être le comte de Vauvrur, on voyait dans le style que ce n'était pas sa signature. Cependant il prenait bonne note de cette initiative. Offrir une représentation musicale au peuple, en voilà une riche idée. Loin de lui l'envie de se montrer altruiste, bien évidemment, il y trouvait juste tout son intérêt et ses projets de grandeur personnelle. Un peuple qui ressent, et mieux qui rit, est un peuple qui vit et donc qui espère. Et c'était tout ce qu'il fallait leur donner.

Il espérait d'ailleurs que cela tourne rapidement à la comédie ou à la farce, même si d'un point de vue personnel, il avait toujours préféré les tragédies. Mais la musique lancinante et grave, sensée émouvoir ne le laissait qu'indifférent ; émotivement parlant car il appréciait tout de même, et il craignait que les bas-fonds de la ville n'y trouve qu'ennui, alors si les organisateurs n'avaient pas prévu de comédiens au spectacle il organiserait ça lui-même pour une autre fois. De toute façon, servir de la grande musique à ces idiots et ces illettrés, c'était comme donner de la confiture à des cochons. Il leur fallait des guignols, des blagues stupides de bâton et de jeune fille, des farces à coup d'étrons, ils ne comprenaient que ça. Le sexe, la violence et la merde.

Pris dans ses philosophiques pensées, il ne remarqua pas le poing qui fut flanqué dans un menton, ni même le menton qui partit en arrière accompagné du dos et du reste du corps et seulement quand une jeune femme bien vêtue tomba à ses pieds, il en sortit. Dans un réflexe malheureux, il tendit la main vers la demoiselle et ne lui laissa guère le choix quant à accepter son aide pour se relever. Là, il reconnut la jeune Ambre de Mirail et soupira intérieurement. La présence des De Mirail n'était guère étonnante et cela n’annonçait rien de bon quant à la représentation. Auray regretta déjà de ne pas avoir pris des bouchons d'oreilles en cas d'un éventuel chanteur lyrique.

- Ma dame, j'espère que ce fâcheux incident vous laisse indemne. Rassurez-vous, votre tenue n'a pris qu'un peu de poussière et cela n’entache en rien votre élégance et votre beauté.

Il s'inclina, déclament les politesses habituelles sur un ton tout à fait cordial et charmant avant de jeter un regard noir au badaud qui l'avait bousculée. Puisqu'ils se trouvaient sur la place des pendus il aurait bien honoré son nom de suite, néanmoins, il jugea plus prudent de ne rien dire. Il n'était pas sûr qu'un tel emportement lui fasse bonne presse. Il se contenta donc de quelques paroles incitatrices.

- Déguerpissez, voyou. Hors de ma vue. Il serait dommage de gâcher une si charmante fête.

Seulement celui-ci semblait vouloir objecter en bégayant quelques négations.

[hrp : doit y avoir plein de fautes, j'en ai corrigé, mais j'ai pas les yeux en face des trous, méa culpa]
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MessageSujet: Re: Un peu de joie dans la tourmente [Ouvert à tous]   Un peu de joie dans la tourmente [Ouvert à tous] EmptyJeu 17 Sep 2015 - 13:34
Zack s'était levé avant que le soleil ne montre ses phares pour illuminer l'horizon et réveiller les poules. Aujourd'hui, il y avait une fête à la place des pendus et il n'était pas question qu'il ne fasse rien pour aider. De ce fait, il faisait en sorte de venir en aide au peuple en allant à leur rencontre. Bien entendu, il n'y allait pas en étant nu. Cela allait de soi et il mettait un haut de bonne qualité de couleur mauve avec des parures dorées. Il n'oubliait pas non plus de mettre un bas saillant qui lui permet à la fois de bouger librement tout en étant assorti à son haut.

À la suite de cela, il mettait une ceinture à laquelle se trouvait le fourreau de son épée. Son épée était mise dedans et le laissait tomber un peu sur le côté pour que cela aille bien avec la tenue. Maintenant fin prête, il enfilait ses bottes et s'en allait aider le peuple en prenant sa lance au cas où. La fête n'avait pas commencé, mais des gens étaient déjà debout à mettre en place la petite fête. Zack aida les gens à mettre en place les tables, les repas ou encore les structures pour poser une toile afin de protéger certaines tables. Toutefois, il passait plus de temps sur la structure à mettre en place pour une piste de danse. Zack savait danser, mais il ne l'a jamais fait en public pour la simple et bonne raison qu'il préférait s'occuper de son travail que de cela.

À la fin de ceci, Zack prenait la peine de prendre une petite chope pour boire un peu en remerciant la personne ayant préparé le breuvage. Zack avait bien vu qu'au fil de la préparation le soleil perçait les nuages. Le temps était favorable et les toiles montées ne serviraient surement à rien hormis pour l'esthétique. Cependant, il trouvait cela assez coquet et ne disait donc rien. La place se remplissait petit à petit et des harpistes venaient jouer de la musique. Véritable amateur, Zack ne connaissait rien en musique, mais il trouvait cela apaisant d'en entendre.

Parcourant la place en regardant autour de lui, il remarquait une légère rixe et s'attardait là-dessus en s'avançant doucement en tenant d'une main sa petite chope et de l'autre sa lance. Ayant fini sa petite chope, il la posait sur une table à côté de lui et reprit la route. La personne en question ne souhaitait pas partir et pire encore, il souhaitait se battre. Bougeant plus vite les jambes, Zack arrivait à temps et intercepta le coup-de-poing avec sa main de libre. Le repoussant en arrière, Zack ne bombait pas le torse bien qu'il ait pu le faire. Il préférait lui parler plus qu'autre chose.

- Si tu as assez de force pour te battre ici, conserve les pour apprendre à te défendre et te battre contre les fangeux. La cité à suffisant de souci comme cela pour qu'il y ait des combats en son sein.

Son regard était sérieux et il ne prenait pas la peine d'attendre pour tourner les talons. Il saluait la demoiselle et la personne ayant aidé celle-ci avant de retourner faire sa ronde.
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Ambre de VentfroidFondatrice
Ambre de Ventfroid



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MessageSujet: Re: Un peu de joie dans la tourmente [Ouvert à tous]   Un peu de joie dans la tourmente [Ouvert à tous] EmptySam 19 Sep 2015 - 14:42
Les gens nous saluaient, mon frère et moi, lorsqu’on reconnaissait notre statut. Signes de tête, révérences pour les plus polis ; simples regards en coin pour les curieux. L’ambiance était à la fête, et l’on attendait avec impatience les acteurs et les musiciens sur scène. Pour l’instant, les spectateurs arrivaient tour à tour, s’installant à la place qu’ils considéraient la meilleure pour profiter au mieux de la représentation. Un bon nombre de gardes avaient été dépêchés pour l’occasion, car de tels rassemblements n’évitaient jamais les problèmes. Vols à la tire, rixes, disputes, présence de hors-la-loi, il y avait toujours de quoi faire en tant que milicien dans de tels évènements. Et il sembla que j’en fus la preuve vivante.

Alors que j’échangeais quelques commentaires sur les nobles présents ou sur les gens que je pouvais reconnaître avec mon frère, nous arrivâmes près d’un homme qui semblait soulever beaucoup de quolibets autour de lui. Jouant avec une petite dague, il reflétait la lueur des torches dans les yeux de ses cibles, aveuglant désagréablement les passants qui, rapidement, se montraient belliqueux envers lui, ou passaient leur chemin d’un air énervé. Rien qui ne m’aurait interpelé plus à même, si cet homme ne s’était pas soudain effondré contre moi, m’emportant dans sa chute. Je me rattrapai in extremis au bras de mon frère, assez pour que ma chute ne soit pas douloureuse, mais je terminai néanmoins sur le sol.

- Enfin, tenez-vous un peu ! lança Evan, mon frangin, en attrapant le voyou par le col pour le relever et retirer l’obstacle que constituait son corps pour que je puisse à mon tour me remettre sur mes pieds. L’homme relevé, Evan, tenant sa vêture fermement agrippée dans son poing, le poussa en direction du garde qui était la cause originelle de tout cela. Essayez la manière douce, milicien, avant de créer de tels désagréments, ajouta-t-il d’un air pressé et contrarié au garde, désireux de m’aider à me relever.

Il n’en eut pas besoin cependant, car durant le temps de ce petit échange, un noble que je reconnus au premier coup d’œil s’était avancé pour me présenter sa main. Par réflexe, je lui tendis donc la mienne, décidée à me remettre debout aussi rapidement que possible. Mais je rompis le contact dès que mes jambes purent me supporter, comme si la main de messire de Vauvrur me brûlait. Je répugnais à tout contact avec cet homme. Que m’avait-il fait ? Rien, du moins pas à titre personnel. Seulement, cet homme était le cousin de ce cher duc de Marbrume, Sigfroi de Sylvrur. Son cousin avait forcément été au courant du complot monté contre les De Sarosse, qui avait emporté mon promis dans la mort. C’était ce que je pensais en mon fort intérieur. Un duc ne prévoirait pas de tels agissements sans s’assurer avoir le soutien d’un minimum d’autres confrères ; sinon, c’était la révolte assurée parmi les autres nobles. Et quel autre allié était aussi évident que sa propre famille ?

- Merci, messire ; pour cela et pour vos compliments. Je ne vous avais encore point vu ; je ne m’attendais pas à retrouver un Vauvrur à une représentation musicale, à vrai dire. Mon ton était amical et poli, mais d’aucun qui me connaissait pourrait remarquer que la chaleur n’atteignait pas mon regard, qui restait indifférent, voire froid. L’art a-t-il finalement percé jusqu’à vous, monsieur le comte ?

Mon frère salua Auray de la même manière, et je crus sentir son regard me jauger un peu, comme s’il voulait s’assurer que la rencontre avec un Vauvrur ne m’avait pas perturbée. Pauvre de lui. Je n’avais pas dû lui laisser une bonne image de moi-même ces dernières semaines s’il trouvait nécessaire de me couver de la sorte.
Toutes les attentions furent ensuite tournées vers le fauteur de troubles, qui semblait blessé dans son amour propre. Visiblement en colère, mais ayant sans doute aucun remarqué qu’il se trouvait là face à trois nobles, sa superbe en avait pris un coup. L’on pouvait voir sa réflexion transpercer sur son visage ; continuer à opposer une résistance, ou partir les épaules basses ? Mon regard se posa sur la dague qu’il tenait fermement serrée entre ses doigts, et la présence de cette arme me mit soudain mal à l’aise. Là, un autre protagoniste fit soudain son apparition, dans ce qui me semblait être un chevalier de la ville, bien que je ne le reconnaisse pas.

- Voilà de sages paroles, renchéris-je en écho aux paroles de l’inconnu, merci à vous. Il n’y a nul besoin de plus de trouble-fêtes en nos rangs ; et si le message est difficile à retenir, je suis certaine que notre cher monsieur de Duègme ici présent se fera une joie de le faire rentrer correctement.

Mon regard se leva en direction du concerné. J’avais reconnu cet homme, même s’il était rare de le croiser dans nos rues mondaines actuellement. Beaucoup lui avaient tourné le dos suite à la mort de son précepteur ; quant à moi, si je pouvais le reconnaître visuellement, ma connaissance de sa personne s’arrêtait là, et je n’avais jamais échangé avec lui plus que des politesses.
Le chevalier inconnu était reparti aussi vite qu’il était arrivé, nous saluant sans nous laisser le temps de le remercier plus à même pour son intervention. Un homme plutôt serviable, visiblement.

- En espérant que vous ne bousculerez pas tous les prochains garnements sur les comtesses innocentes, messire Aymeric.

Mon ton était un mélange de reproche, car tomber n'était jamais chose agréable, et d'une touche d'humour. Humour destiné à détendre un peu l’atmosphère ; car nous attendions tous dans une certaine tension le fin mot de cette escarmouche. Evan, Auray, Aymeric et moi-même ; et peut-être cet inconnu déjà reparti, si d’aventure le voyou refaisait des siennes. La présence d’une dague dans la main de cet homme me déplaisait, quand bien même il ne l’avait utilisée pour l’instant que pour éblouir les passants.
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Aymeric de Duègme
Aymeric de Duègme



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MessageSujet: Re: Un peu de joie dans la tourmente [Ouvert à tous]   Un peu de joie dans la tourmente [Ouvert à tous] EmptyLun 21 Sep 2015 - 9:15
Il y eu du mouvement, un certain chaos comme le parterre de nobles tous rassemblés en ce même lieu s’agitait soudainement, secoués par la présence d’un gueux au sein de leur mondaine présence. Personne ne semblait bien enclin à ce qu’un voyou pénétrât leur cercle ô combien privé, et moins encore s’il s’impatronisait céans-même en envoyant tout le monde bouler. Cela faisait tâche dans le milieu, au travers de toute cette hypocrisie malsaine et ces regards amènes qui dissimulaient bien davantage de lames et de dagues que le sombre crétin en possédait.

La noble sur lequel l’idiot s’effondra n’était point inconnu d’Aymeric, lequel connaissait bien davantage les sangs-bleus que la réciproque était vraie. C’était bien là le seul avantage à faire partie des pécores ; vous deviez sans cesse en apprendre davantage sur les mondains pour éviter le moindre impair, la moindre incartade, lorsqu’eux se fichait généralement bien de votre personne, ès qualité de roturier.

Ambre de Mirail, petit bout de femme éplorée qui avait perdu son promis lors du même tragique évènement qui avait conduit Aymeric à perdre sa place au sein de la noblesse. Probablement partageaient-ils la même rancœur à l’encontre de la famille régnante, laquelle avait fomenté tout ce beau complot sans que personne ne s’en offusquât véritablement. Ce meurtre aurait pu les rapprocher, les mettre en accointance, mais Aymeric n’y voyait là qu’une autre noble, pareille à tous les autres, à cela près que son frère veillait sur elle nuits et jours, tentant d’épancher ses pleurs et sa tristesse. Eu égard à ce qu’il se passait en ce moment, avec la maladie, les fangeux, la mort qui planait à chaque instant, l’on était désormais prêt à s’essayer à toutes les obscénités, voire même à…

« Je connais les maux qui nous ont frappés, vous autant que moi, et je me dois que de condouloir à votre chagrin. »

Aymeric avait interrompu le fils malsain de ses pensées pour présenter ses condoléances à la mondaine, retrouvant là le verbiage alambiqué de la noblesse. Il songea avec un instant de retard qu’une fête de cet acabit était assurément le meilleur moment pour évoquer le décès d’un proche et d’un promis. Il ne l’avait point fait exprès, en vérité, remuant si fait le couteau dans la plaie. S’il avait été une autre personne, nul doute qu’il se fût feint d’un petit sourire ironique après coup. Mais là, point de tout cela ; il affecta le même air maussade et bougon qu’à l’accoutumée.

Il y avait à ses côtés un autre noble, aussi austère et froid d’expression que le milicien pouvait l’être. Là encore, ce dernier le connaissait bien pour l’avoir vu fréquenter à de nombreuses reprises Sigfroi de Sylvrur, ce qui, dans les faits, n’était aucunement étonnant ; ne s’agissait-il pas de son cousin, ou quelque chose du genre ? Il eut bien quelques mots pour qualifier les actes du voyou, puis son ton changea pour lâcher à la volée quelques blandices à l’attention de la presque-veuve. La teneur du discours n’échappa point au jeune homme, tant ces paroles aussi bien que le ton faisaient écho à des milliers d’autres phrases qu’il avait déjà maintes fois entendues, et qui se ressemblaient toutes si le plan de l’hypocrisie. Puis il y eut, bien entendu, le retour de flamme de la part de l’intéressée.

Tout cela, Aymeric l’entendit bel et bien, mais sans toutefois se joindre à la conversation. Il fut plutôt curieux de constater de la venue d’un autre bougre, à l’armure bien ordonnée, rutilante et ointe. Au milieu de toute cette pagaille, le crétin à la dague en avait profité pour tenter de s’esbigner en balançant un coup de poing, lequel ne rencontra qu’un gantelet de métal. Sans toutes ces palabres, Aymeric eût juré que quelque chose craqua, et ce n’était point le fer. Le nouveau-venu eut de belles paroles, approuvées par tous, avant de quitter les lieux. Quant au mécréant, il avait été tant humilié qu’il forcéna, probablement aidé par la douleur. Sa dague luisit une nouvelle fois au clair, mais aucunement pour s’amuser à aveugler les gens.

Aymeric ne se le fit pas dire deux fois ; un coup frénétique de ses solerets d’acier vint percuter le milieu du tibia de l’adversaire, os bien plus sensible qu’il n’était fragile, et, obviant le coup de dague qui lacéra chichement le bras d’un autre badaud, s’empara de la main de type. Par un brusque mouvement de torsion, il ne referma que davantage encore la main du bougre sur sa dague, et ses phalanges vinrent toucher son poignet. Tant et si bien que, les muscles n’étant pas faits pour un tel mouvement, les doigts rattachés furent obligés de lâcher prise sur la dague qu'ils retenaient alors fermement. Aymeric força davantage encore, par simple mesure de précaution, et, si le petit craquement des doigts sur les gantelets de Zack avait été étouffé par le tumulte, celui qui retentit à présent fut parfaitement audible. Le poignet rompu, l'homme poussa un cri, et le milicien s'empara prestement de l'arme avant de repousser brutalement le vaurien.

«Maintenant, dégage, ou je te balance de l'autre côté du mur. »
L'homme, ainsi pris à partie, détala sous le regard noir de la foule sans demander son reste. Aymeric se tourna alors en direction d'Evan de Mirail, le visage fermé.  

«J'espère que ma manière douce vous aura sis, messire, et que point d'autre désagrément ne viendra troubler votre quiétude. 

Puis, d'une manière plus générale, à l'attention des trois nobles regroupés là :  

Vous les nobles, êtes bien prompts à la parole, mais aucunement à l’agissement. Je gage qu’il vaudrait mieux que je veille sur vos tristes personnes, à moins que, par orgueil, vous ne décidiez de me congédier. »

Joignant le geste à la parole, Aymeric campa sur ses positions, quelque peu reculé, bras croisés, l'air sombre mais vigilent.
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Ambre de VentfroidFondatrice
Ambre de Ventfroid



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MessageSujet: Re: Un peu de joie dans la tourmente [Ouvert à tous]   Un peu de joie dans la tourmente [Ouvert à tous] EmptyLun 5 Oct 2015 - 9:30
Je ne fus visiblement pas la seule à avoir reconnu l’autre ; l’étincelle dans le regard d’Aymeric me signifia qu’il savait poser un nom sur mon visage. Et pas seulement un nom, car il apparut évident avec ses condoléances qu’il avait été mis au courant d’une manière ou d’une autre de la perte d’Armand. Beaucoup avaient perdu un proche ou une connaissance dans l’affaire Sarosse, à vrai dire.

- Nous avons tous perdu quelque chose ce jour-là, rajoutai-je avec un ton plus énigmatique qu’autre chose. Mes condoléances à vous également.

Mon regard se perdit quelque peu alors qu’un voile de souvenirs me submergeait ; mais ce fut fugace, et mon attention revint vite sur le malfrat et sa dague acérée, qui nous menaçait toujours d’une fougue presque risible. D’autant plus risible qu’Aymeric le maîtrisa avec aisance, avant de lui sommer de déguerpir. Il devait avoir l’habitude de ce genre de garnement assez véhément pour emmerder le monde, mais pas assez dégourdi pour savoir se battre.
Je retins un sourire involontaire à la remarque du garde envers mon frère ; sachant très bien que ce dernier n’apprécierait pas l’ironie de l’homme d’armes. Mon frère nota assurément mon air moqueur. Les dernières paroles d’Aymeric, adressées à nous tous, en revanche, laissèrent planer un silence parmi nous, et mon regard se posa sur lui à nouveau, mon expression amusée faisant place à un air subitement neutre.

- Je vous trouve bien farouche ; vous qui pourtant avez été recueilli par l’un de ces « nobles peu prompts à l’agissement ». Peut-être seriez-vous encore dans le Goulot ou un autre de ces quartiers miséreux si messire De Duègme n’avait pas été là ; soyez donc un peu plus respectueux envers les confrères d’un homme à qui vous devez tout, quand bien même ce dernier n’est plus parmi nous. Vos propos sont autant une insulte envers lui qu’envers nous.

- Vous voulez qu’on vous remercie de faire votre travail ? répliqua Evan, qui n’appréciait que peu le comportement de cet homme. Continuez donc à veiller, mais épargnez-nous votre langue de vipère.

Auray ajouta possiblement quelque chose, et notre petite troupe improvisée s’avança vers les petits gradins de bois installés pour l’occasion. D’autres nobles étaient présents, comme les De Rivain ou les De Langret. La place n’attendait plus que l’arrivée des artistes.
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Eväna Cœur d'ArgentComtesse
Eväna Cœur d'Argent



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MessageSujet: Re: Un peu de joie dans la tourmente [Ouvert à tous]   Un peu de joie dans la tourmente [Ouvert à tous] EmptySam 10 Oct 2015 - 3:15
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« Une fête sur la place des pendus ? Dois-je feindre la joie pour que tu cesses de me torturer l'esprit avec cette idée absurde qui serait que je m'y rende ? » dit la voix calme de la belle Cœur d'Argent qui rentrait depuis peu de sa journée de chasse, elle n'avait ramené que quelques perdrix en ce jour, non pas que la chasse fut mauvaise, mais Eväna avait passé plus de temps à contempler le tableau que peignait le soleil dans le ciel que sur ce qui courrait autour d'elle. Il était rare que le temps soit aussi clément qu'aujourd'hui, et pour une fois, elle en avait profité pour se laisser aller contre le tronc d'un arbre loin de ses occupations et obligations habituelles. Cependant, non par sa volonté, la réalité l'avait finalement rattrapé, le soleil commençait à se mouvoir dans une teinte qui annonçait bientôt la fin de journée, ramassant les oiseaux chassés plus tôt, elle avait prit le chemin coutumier de Marbrume et de sa résidence. Encapuchonné d'une grande cape en tissu fin noir, bien que noble, il lui était aisé de sortir par delà l'enceinte de la ville ainsi que d'y rentrer sans même se faire reconnaître, qui quand bien même, ne changerait rien, certains gardes la redoutaient comme la Peste et bien que conscient de laisser une noble sortir sans protection, aucun ne prenait ce risque que de suivre une ''porteuse du démon''.

« Toute la noblesse y est conviée Ma Dame. » retoqua la servante qui se prénommait Myriam, ce qui eu don de la sortir de ses pensées. Elle était bien l'une des seules à ne pas craindre la Cœur d'Argent et parler librement avec elle, sans même redouter quoique ce soit, ni même les foudres de sa maîtresse.

« Raison de plus pour ne pas m'y rendre. » haussa Eväna en dardant ses yeux d'azurs dans ceux de Myriam, dont les siens étaient d'un noir profond, qui se mariait étrangement avec la couleur légèrement brunâtre de sa peau, elle n’était pas bien grande et portait des habits simples qui ne mettaient pas son corps en valeur, mais tout comme les autres domestiques que possédait la Comtesse, ils était très bien traités et possédait une loyauté sans failles envers sa famille.

« Ce n'est pas en vous cachant du regards des autres que vous réussirez à oublier ce que vous êtes. »

Myriam avait une grande force de caractère et de persuasion, elle savait trouver les mots justes ou bien ceux assez fort pour vous faire comprendre ce que vous n'acceptiez pas jusqu'alors. Eväna soupira en déposant son arc, jusqu'alors sur son épaule, sur la table de réception ou elle se trouvait, Myriam avait du cran, ce qui plaisait fortement à la jolie brune.

« Absolument toute la noblesse y sera présente ? » répondit Eväna avec un sourire conciliateur.


* * *


Il semblait un instant faire bon vivre à Marbrume, des mots qui auraient sûrement sonné faux un autre jour, un jour ordinaire, les murmures des hommes n'étaient plus aux coins des rues, à la place il y avait des rires et sourires sur le visage de chacun, non pour tous, mais la plupart, ce qui à l'évidence était mieux que d'habitude. Il n'était pas aisé de se déplacer de par la foule qui se pressait vers la grande place, le peuple se mêlait quelque peu avec les nobles bien que la milice était la pour veiller au grain dans leur uniformes stricts et sans âme.

Eväna, elle, avait opté pour la simplicité, une robe ? Pas question, l'événement ne s'y prêtait pas. Troquant son ensemble de chasse contre un corset lui serrant la taille de manière à mettre en valeur ses formes, l'une des rares occasions ou elle se le permettait, avec un simple pantalon en cuir brunâtre, aux multiples lanières ou se cachaient des dagues en cas de besoin, qui lui enserrait les jambes comme une seconde peau, le tout recouvert par une grande cape noire dont les rebords avait été cousues avec des plumes de faisans. Cachant son visage à l'aide de sa cape, il lui était aisé de passer inaperçue pour le moment.

La foule de gens qui l'entourait alors finit doucement par diminuer, tandis qu'elle passait sous une arche, un coin réservé aux nobles lui était indiqué à sa droite. La place avait un goût d'humain, il n'y avait plus les pendus, ni les corps rongés par le soleil et le ravage du temps, un instant Eväna se serait crue ailleurs qu'a Marbrume. Alors qu'elle montait doucement les estrades pour se retrouver, comme à son habitude sur les hauteurs, elle croisa le regard de quelques nobles, ceux qui avaient l'audace de la regarder finissaient par bien vite détourner le regard. Sa cape cachait en partie son corps, mais son visage était visible pour ceux dont la curiosité n'avait d’égal que leur médiocrité. La Comtesse s'amusait à défier certains hommes du regard, avant que ces derniers ne regardent ailleurs ou baisse tout simplement les yeux. Pathétique, pensa t-elle en prenant place. La vue était imprenable d'ici.

Assise à l'écart, Eväna retira son capuchon, un léger murmure fit siffler son oreille droite alors que son nom se propagea quelques peu dans un groupe de noble dont la Comtesse connaissait leur visage mieux que leur noms, les moqueries et les ragots ne la touchaient plus autant qu'avant, bien qu'à chaque événements, il y avait toujours deux ou trois petits malins qui s'amusaient à raconter des balivernes sur son nom. Les yeux rivés sur la scène, la brune n'attendait qu'une chose que les musiques emportent loin d'elle se sentiments de solitude et que les troubadours emmènent loin d'elle son malaise.
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Héloïse CoutrierCouturière
Héloïse Coutrier



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MessageSujet: Re: Un peu de joie dans la tourmente [Ouvert à tous]   Un peu de joie dans la tourmente [Ouvert à tous] EmptyDim 11 Oct 2015 - 12:30

Assise sur une chaise, près de la fenêtre de l’atelier, Héloïse coud les derniers détails d’une magnifique robe. Méticuleuse, la tête penchée vers les manches d'une robe ornées de dentelles, elle rajoute pour agrémenter la beauté du vêtement quelques perles d’ambre sur les coutures. Le ciel est lumineux, le soleil la réchauffe à travers les carreaux tandis que ses petits doigts jouent parfaitement de l’aiguille.

- Héloïse, allez profiter du spectacle… Vous rencontrerez très certainement un charmant jeune-homme ! Minaude l’une des couturière, Annabelle qui est mariée et a déjà quatre enfants.
- Je plussoie ! Vous ne pouvez pas rester indéfiniment seule, enfermée dans cette petite chambre et passez vos journée à coudre ! Enchaine Marie, la plus âgée, ses deux garçons sont déjà grands et son mari est garde aux remparts de la ville.

Héloïse lève les yeux vers ses deux connaissances et elle sourit doucement. Elle ne se sent pas l’esprit à faire la fête, ni à rencontrer un jeune-homme… Son cœur est encore meurtri  et douloureux. Elle hausse lentement les épaules et se contente de retourner passivement à sa tâche.

- Elles ont raison, mon enfant ! Vous êtes une employée modèle mais il serait temps d’aller voir le soleil ! Ajoute Monsieur Lanvin, son patron. C’est un homme d’un certain âge qui tient son commerce d’une main de fer, mais il est aussi bon avec ses trois employées.

Ils ont peut-être raison et cela ne lui coute rien de se promener quelques heures. Ses pensées bouillonnent entre sortir s’aérer l’esprit, ou rester à coudre pour ne penser à rien d’autre qu’à l’aiguille qui se glisse sans un bruit dans le tissu pour l’embellir à chacun de ses passages.

- Je termine cette manche et je sors une petite heure… Dit-elle les yeux toujours rivés sur son travail en entendant Marie applaudir des deux mains et Annabelle rire tout bas. Son patron, lui doit surement lever les yeux au ciel mais approuve très certainement son choix.

Ce petit commerce de couture est son repère, Marie et Annabelle deux connaissances qui prennent soin d’elles et un patron qui s’inquiète pour son avenir. Il ne cesse de lui répéter qu’elle doit repenser au mariage, elle a l’impression d’entendre son père.

*******

Quelques heures plus tard, Héloïse dépose un châle en laine blanche sur ses épaules, elle porte une robe en coton d’un gris sévère, marquée par une ceinture bordeaux, les cheveux tressés sur le côté maintenue par un nœud assortie à sa ceinture, Héloïse marche d'un pas trainant vers la place principale pour rejoindre les festivités. Elle ne s’approche pas trop et reste au coin d’une rue en observant les alentours, mais surtout les harpistes qui jouent merveilleusement bien. Ses yeux dérivent vers un commerce ambulant vendant des fougasses. Elle ne résiste pas à la tentation et donne une pièce au vendeur et commence à croquer dans son pain en croûte aux olives tout en s’adossant contre le mur d’une maison.

Toujours éloignée de l’attroupement de la fête, Héloïse écoute la musique et se surprend même à chantonner. Une fois son petit pain terminé, et le morceau en court achevé par une magnifique note, Héloïse tourne le dos à la place et longe les ruelles pour retourner travailler. Elle est tout de même rester plus d’une petite heure à profiter de la musique et de la foule. Cette petite sortie n’a pas amélioré son moral mais elle se sent, peut-être, un peu moins mélancolique.

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Aymeric de Duègme
Aymeric de Duègme



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MessageSujet: Re: Un peu de joie dans la tourmente [Ouvert à tous]   Un peu de joie dans la tourmente [Ouvert à tous] EmptyMer 14 Oct 2015 - 20:05
Vous balanciez une politesse, et, par pure courtoisie et entregent plutôt que par simple sollicitude, l’on vous en retournait une aussitôt. Ainsi fonctionnait le monde des sangs-bleus, dans leur mondanité et leurs manières. Lorsque Ambre de Mirail exprima ses « regrets » d’avoir vu sombrer messire de Duègme, Aymeric lui répondit d’un petit grognement, de ceux que l’on voulait « compréhensif », affirmant la bonne réception d’un message, tout en hochant platement du chef. Ouais, c’était malheureux. En vrai, cela lui coûtait pas mal, pour ainsi dire, voire le faisait vraiment chier. Mais c’était du passé, un passé irrévocable, car, tout le monde le savait bien, il était impossible que de revenir en arrière. Ses propres mots pour la jeune femme n’avait été que pure hypocrisie et bienséance, finalement. Même si, oui toujours. C’était bien dommage, mais c’était comme ça.

Le petit discours qu’il tint pour le frère de la damoiselle fit bien sourire cette dernière. Elle semblait déjà bien plus sémilliante que ce premier, lequel ne témoignait d’aucune expression chaleureuse. Il ne lui inspirait aucune sympathie, dans le plus grand des combles ; Aymeric lui-même ne faisait aucunement étalage de la joie qui l’habitait. Aussi amical qu’une tombe, le garde conservait une expression sombre et quelque peu mauvaise. Rien qui ne pût, effectivement, attirer de cordialité à son tour. Si fait, sa remarque à l’attention d’Evan ne fit que renfrogner celui-ci. Enfin, sa dernière remarque, à l’attention, cette fois-ci, de toute cette assemblée de mondains, ruina l’ambiance générale, et là de Miral tenta bien de lui faire sentir. Allons donc.

«Ouais, j’ai justement été recueilli par un de ces nobles, justement parce que j’avais fait quelque chose, encore, quand j’étais gamin, lorsque personne de votre tempe ne s’y serait abaissé. La suite des paroles de la noble le fit clairement ricaner. Ouais, mais tellement. Merci à lui de m’avoir recueilli, c’est certain. Mais merci à vous, aussi, de vous être détourné de ma personne, de m’avoir ignoré, ou, lorsque vous avez daigné me porter un tant soit peu de considération, ce ne fut que pour me rabaisser encore plus. C’est vraiment agréable, surtout lorsque l’on pense à mon extraordinaire carrière, à présent. Presque adopté par un noble, je peux le remercier, et vous remercier, si fait, que d’être au même poste de garde que n’importe lequel de ces truands du Goulot, justement. D’avoir la même valeur. Merci du changement. En fait. »

Il n’était peut-être pas très prudent que de s’exprimer de la sorte à quelque noble que ce fût, mais cette situation, ces faux-semblants, et leur désintérêt leur plus profond le soulait plus que tout, surtout, pire encore, lorsque, selon cette bien-née, il devait en sus s’excuser de tous ces derniers rejets qu’il avait essuyé. Sans déconner.

Et il y en avait une autre de noble, encore, pour le dévisager méchamment, avec défiance et vanité. Avec défi. Elle lui disait bien quelque chose, elle aussi, avec son visage ravagé par l’on ne savait quelles étranges marques sur le visage, tant et si bien qu’on aurait très bien dit une bannie sans toutes ses affèteries mondaines et ses parures nobles qui l’endimanchaient. Avec bravade, elle observait le monde qui l’entourait, comme si elle cherchait à se faire un ennemi. Bien des gens détournait le regard devant le sien, jusqu’au moment où elle le posa sur Aymeric. Ils se confrontèrent un instant, sans que chacun d’entre eux de décidât de regarder ailleurs. Le garde l’avait mauvaise.

«Un problème, vous aussi ? »
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Eväna Cœur d'ArgentComtesse
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MessageSujet: Re: Un peu de joie dans la tourmente [Ouvert à tous]   Un peu de joie dans la tourmente [Ouvert à tous] EmptyVen 16 Oct 2015 - 1:09
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Quelques voix se levaient pour indiquer aux autres de baisser d'un ton, ou bien même de complètement fermer leurs clapets, mais il était bien dur de faire passer ce message aux nobles qui n'avaient de cesse de se raconter mondes et merveilles à longueur de journée. Il eu un court instant, un moment de répit, alors que les musiciens entraient en scène, des luths, des tambourins et quelques harpes à leurs mains, le spectacle était sur le point de commencer, et la foule n’eut pas à attendre bien longtemps qu'un luthier porta la première note, une note joyeuse suivit d'une deuxième qui entraîna les autres avec elle, une musique rythmée et égayante se fit entendre dans toute la place. Des rires ainsi que quelques voix suivaient avec amusement la mélodie, il y avait toujours se brouhaha qui persistait, mais qui ne dérangeait que trop peu le spectacle en lui même.

Eväna regardait un peu partout, son regard se perdit dans les tribunes du peuple, regardant avec amusement ces gens qui, comme insoucieux, oubliant un instant leurs problèmes, s'amusaient en tapant des mains ou en dansant sur la place. Il aurait été hypocrite de penser un instant que leur vie valait la sienne,  cependant la noble se complaisait dans se mensonge, que serait-elle devenue si jamais le destin avait décidé d'une autre vie pour cette dernière ? Couturière, infirmière, herboriste, quel métier lui aurait convenu dans la société ?  Soupirant en se redressant sur le banc, elle essaya de penser à autre chose, cherchant du regard de quoi satisfaire ses envies. Le regard d'un homme aux yeux verts croisa le sien, quelques secondes avant qu'il ne se détourne pour regarder droit devant lui. Aucun autre hommes ne dédaignaient porter sur la noble le moindre regard.

Du moins c'est ce qu'elle cru avant de tomber sur une paire d'iris d'un brun si sombre qu'il lui aurait semblé noir au premier abord. Un combat se disputa silencieusement entre les deux, une, deux, puis trois secondes sans que cet homme ne détourne les yeux, était-il courageux ? Ou tout simplement idiot comme ces pieds. Eväna fronça quelque peu les sourcils, étonnée par la bravoure de cet inconnu. Il s'approcha, et la Cœur d'Argent reconnu au tintement de son arme sur son armure ce qui lui devait être un garde, pas étonnant dans se cas qu'il n'est pas laissé la belle gagner en tournant la tête ailleurs, les gardes étaient d'une débilité sans nom, agissant avant de réfléchir aux conséquences de leurs actes, à moins que cela ne soit du qu'au genre, l'homme.

Il haussa le ton, ce qui fit sourire faiblement Eväna, que voulait-il insinuer par-la ?

« Le 'vous aussi' m'indique que je ne suis pas la seule ici à avoir un problème, et quand bien même j'en aurais un, il n'est point de votre ressort d'en savoir d'avantage que le mot problème. » commença t-elle les yeux rivés au siens. « On peut lire aisément sur votre visage que vous êtes contrarié d’être ici, serait-ce cela votre soucis ? Que vous ne trouvez aucun amusement en ce jour ? C'est bien dommage à vous. »

Pour ponctuer ses paroles, Eväna avait levé ses mains de par et d'autres de son corps pour indiquer la foule au garde, oui, tous semblaient s'amuser ici même alors qu'eux deux ne riaient point ni même n'avaient l'esprit en fête, faisant presque tache au décor utopique qu'était la soirée, un ramassis d'idiots chantonnant les comptines au rythmes des tambourins alors que dehors, à cette même heure, grouille des centaines de Fangeux  prêt à tout pour leur arracher la tête du corps de n'importe quel humain.

« Rien ne vous oblige à être ici vous, allez donc vous amuser à réduire en poussière quelques Fangeux, je suis sure que cela doit être cent fois plus distrayant que cette vulgaire fête mondaine. » réussit-elle à dire sans même placer de sarcasme envers l'homme.
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Aymeric de Duègme
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MessageSujet: Re: Un peu de joie dans la tourmente [Ouvert à tous]   Un peu de joie dans la tourmente [Ouvert à tous] EmptyMer 21 Oct 2015 - 21:33
Il l’avait harpée du regard, un long moment, et la hobereau l’avait bien senti. Pour cause ; elle le fixait tout autant de ses yeux vipérins, sans jamais vouloir les détourner ne serait-ce qu’un seul instant. Alors même qu’Aymeric lui avait adressé sa question sur un ton dépourvu de toute affabilité, le combat continuait, non pas dirigé par le fil des mots, mais bien par celui des prunelles. Ils n’avaient point bougé d’un pouce, mais c’était comme s’ils s’étaient rapprochés l’un de l’autre, occultant toute la scène qui les entourait. Les baladins et les matassins évoluaient au son de la pavane que formait l’harmonie des musiciens et des troubadours, au son des harpes, des violines et des tambours. Une note joyeuse, mais qui, parfois, plongeait dans des tons lugubres et de mauvais augures, comme annonciateurs d’un cataclysme prochain. Ce cataclysme, ils le connaissaient tous. Mais, pour l’instant, tout le monde tentait de l’oublier.

Elle répondit à sa question d’un sourire sans joie, de ces rictus qui ourlent la commissure des lèvres sans pour autant y dévoiler les dents. La dame avait un avis des plus tranchés sur la question.

«Ouais, j’ai un problème. » Mais loin de lui l’idée que d’expliciter dans une grande tirade le même raisonnement qu’il avait déjà tenu quelques minutes auparavant. Devenir une sorte de martyr à la cause perdue, sur lequel il serait bon de se pencher, d’exprimer des regrets et des excuses, tout cela ne lui disait rien qui valût. Non, ce qui était fait était fait, et ce n’avait été que faiblesse que d’avouer tout son ressentiment, en le crachant à la gueule de l’autre noble. Mais, d’un autre côté, il devait tout de même bien se l’avouer ; cela faisait grand bien. Peut-être continuerait-il, un autre jour. Quant à la noble au regard d’acier, avec laquelle il continuait encore de se battre mentalement, il préférait lui faire découvrir une autre facette de son « problème ».

« Vous lisez en moi comme dans un livre ouvert. Mais est-ce, peut-être, parce que vous vous faîtes tout autant chier que moi, au milieu de toute cette hypocrisie inavouée, de tous ces faux-semblants joyeux et festifs ? » Il s’était approché d’elle, et, lorsqu’elle engloba la foule d’un large geste de ses mains, le quittant pour la première fois du regard, il contempla à son tour cette vastité de pantins d’un regard mauvais, aussi empli de morgue que la foule de sangs-bleus en avait à son encontre.

La suite du discours de la noble au visage marqué fit comme légèrement tintinnabuler une corde en lui-même, et sa hargne s’estompa quelque peu. Réduire quelques fangeux en poussières serait autrement plus distrayant que ces festivités de pacotille.

«Parleriez-vous d’expérience ? »  lui lança-t-il avec ce léger sarcasme qu’il n’avait pas senti dans les paroles de sa vis-à-vis. Il secoua la tête en signe de dénégation, et ce fut tout juste s’il ne cracha pas au sol par dépit. « Plus distrayant, je ne sais pas. Plus dangereux, assurément. Et autrement plus vrai, aussi, que cette foutue lippée, ouais. Mais non, je ne peux pas me livrer à de telle bagatelle, voyez-vous. Plutôt que d’aller parcourir les venelles sombres et encrassées, d’aller fouiller les maisons où l’on a récemment déclaré avoir entendu des grognements, ou avoir vu quelques cadavres, je me dois de demeurer ici à faire le planton, pour vous surveiller, vous !, lâcha-t-il dans une certain rancœur en la contemplant du regard. Ou eux !, ajouta-t-il en désignant du regard la foule parée de ses plus beau atours, si la dame avait quelques réticences à se voir ainsi assurée d’une protection qu’elle jugeait inutile pour elle-même.
Ordres de merde. Et faudrait que, à l’image de tous ces clowns, je me pare de mon plus beau sourire ? Putain, quoi. »

Il cracha pour de bon au sol.
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MessageSujet: Re: Un peu de joie dans la tourmente [Ouvert à tous]   Un peu de joie dans la tourmente [Ouvert à tous] EmptyLun 26 Oct 2015 - 11:31
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Eväna avait légèrement soulevé l'un de ses sourcils lorsqu'il répondit à l'affirmative, de toute évidence personne ne semblait vraiment satisfait de sa vie à Marbrume et chacun avait plus ou moins des problèmes. Elle ne releva pas ses paroles, il ne souhaitait, apparemment pas, développer le sujet, ce qui n’était pas pour embêter la brune, qui se fichait éperdument de ce qu'il aurait pu lui raconter même la concernant ou non. La musique qui s'écoulait non loin, lui rentrait par l'une de ses oreilles et en sortait de l'autre, la musique résonnait en fond sans jamais vraiment l'atteindre, bien que probablement très entrainante et joyeuse, la belle n'avait pas le goût de se laisser aller comme elle se l'était promis.

Il était plus que rare de voir la comtesse sourire de joie ou de sarcasme, mais l'homme eut les mots qui suffirent à lui faire esquisser un semblant de mimique amusée, tout en regardant d'un œil attentif les pas de l'homme qui s'approchaient d'elle. « Ce sont probablement les mots que je n'aurais su trouver. Il est bien compliqué de s'amuser dans une foule qui ne juge que les apparences.» Elle se pencha légèrement en arrière au fur et a mesure que le garde s’avançait pour toujours porter sur lui un regard qui se voulait être méchant, bien qu'au fond il lui était quelque peu compliqué de se paraitre peu courtoise au premier inconnu qui lui adressait la parole ce jour-ci.

Un peu plus bas, une première confrontation se fit entre deux hommes ivres et des gardes, Evälynn aperçu la scène du coin de l’œil sans trop y faire attention, c’était plus que chose commune ici. Quelques cris rauques des hommes insultant les gardes se firent entendre jusqu'aux gradins avant qu'ils ne soient neutralisés et emmenés loin de la fête pour éviter qu'un grabuge plus grand ne se déclenche en cette soirée estivale, il finirait surement leur nuit dans les cachots de Marbrume, une bonne façon pour eux de dessaouler. En posant de nouveaux ses yeux sur le garde, la comtesse aperçu son visage se renfermer lorsqu'il regarda les autres nobles de ses yeux noirs. Il semblait les apprécier autant qu'elle.

« Aucune expérience, bien évidemment, comment se pourrait-il qu'une femme de mon rang en est de toute manière ? Ne sommes nous pas censées être des bêtes de foires, exclusivement bonne à se montrer au bras d'un homme ?» dit-elle avec une rancœur qui cette fois ne put être cachée. Elle l'écouta sans rien dire, lorsqu'il expliqua du pourquoi du comment il se trouvait ici, à se mouvoir parmi les nobles. Un simple ordre auquel il ne lui avait était impossible de refuser. Il en vint même à cracher sur le sol, sans que même Eväna ne se pousse écœuré par son geste, il était agacé et en colère, ce que pouvait comprendre la jeune femme. Le crachat du garde fit parler quelques nobles dans le dos de la comtesse, ce n’était surement pas quelque chose de 'convenable', mais qui serait intervenu pour dire au garde comment il devait se comporter en présence de nobles ? Personne n'en aurait le courage.

« Soyez ravi de n'avoir qu'a assister à ce genre de représentation que peu de fois comparé à nous autres et encore celle-ci est de loin la plus distrayante de ces derniers temps.» soupira t-elle en se remémorant la dernière soirée auquel elle avait participé, soirée dansante, la ou tout le monde se connait et se sourit niaisement pour paraitre bon alors qu'au moindre dos tourné ils se jettent des dagues aiguisées dans le dos de leur voisin. La noble soupira, la musique se finit et la foule applaudit des mains ou bien des pieds, rendant honneur aux musiciens. « Mais vous avez raison sur un point, je me fais relativement ... comment dites vous ... chier, c'est le mot qui convient. Je n'aurais probablement pas du venir, mais que voulez vous, il parait que je suis assez douée pour faire parler de moi. Je ne pouvais rater cet événement, cela aurait bien trop plu à mes confrères.» lança t-elle se fichant des quelques nobles qui auraient pu entendre ses paroles, elle n'avait rien à cacher, plus maintenant.
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Hector de SombreboisBaron
Hector de Sombrebois



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MessageSujet: Re: Un peu de joie dans la tourmente [Ouvert à tous]   Un peu de joie dans la tourmente [Ouvert à tous] EmptyVen 30 Oct 2015 - 23:56
Le cor de chasse. Voilà l'instrument de musique qui sonnait le plus familièrement aux oreilles du baron de Sombrebois. Seulement aujourd'hui, le son que l'on entendait sur la place des pendus était celui de la harpe. Et quel son mélodieux ! Hector resta un moment coi en l'entendant résonner sur l'esplanade pleine de monde.

Il avait revêtu son chapeau noir, sa veste noire, une chemise de soie rouge et portait son long collier d'or au bout duquel brillait un rubis du plus bel effet. Montant sur les gradins réservés aux nobles, il prit une place en hauteur pour mieux observer le formidable spectacle des populations mêlées, unies autour de ce que l'homme faisait de plus beau : l'art. Ces maudits fangeux étaient bien incapables d'en produire ou même de l'apprécier...

Tout en écoutant le concert qui était donné, Hector de Sombrebois eut une pensée étrange. Il se dit que si chaque homme ici présent pouvait se voir offrir une arme telle que la hache de guerre qu'il portait à la taille et qu'il partait au combat, cela ferait de ce peuple la plus grande armée qu'il n'eut jamais vu. Et celle-ci, sans doute, pourrait venir à bout des monstres qui avaient décimé sa ville et tant d'autres. Mais tout cela n'était qu'utopie... Le baron sourit à cette drôle d'idée qui venait de lui traverser l'esprit.

Il regarda ensuite autour de lui. Peut-être trouverait-il quelqu'un pour partager ses pensées vagabondes le temps d'un concert ? Applaudissant noblement l'une des prestations qui venait de s'achever, il tourna ses yeux clairs de droite à gauche dans l'espoir de croiser un regard amical...
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Aymeric de Duègme
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MessageSujet: Re: Un peu de joie dans la tourmente [Ouvert à tous]   Un peu de joie dans la tourmente [Ouvert à tous] EmptyLun 2 Nov 2015 - 19:42
L’esquisse, l’ombre d’un sourire. Ce fut là la première expression qui lui fit quitter son regard défiant et d’acier.

«Etrange qu’un garde sache mieux trouver les mots qu’une mondaine ayant assurément l’habitude de langueyer à longueur de journée. Et bien plus instruite. Mais je vous comprends », termina-t-il en acquiesçant aux dernières paroles de la jeune femme.

Il regarda de côté, spectateur d’une scène dont il avait été lui-même l’acteur il y avait de cela une dizaine de minutes. De pauvres types qui s’en prenaient décemment à cette milice dont il faisait partie, les invectivant d’une voix malingre et hasardeuse. Des crétins qui avaient passé le restant de la soirée à boire et à reboire ; à croire que, si on les passait au fil de l’épée, du vinaigre d’alcool plutôt que du sang sortirait de leurs plaies. Les imbriaques furent rapidement dégagés, hors de la vue de la plèbe. Aymeric reposa les yeux sur la noble qui s’apitoyait à présent sur sa condition de femme, de ces femmes qui ne doivent qu’être belles et se taire.

«Vous avez probablement raison, lança-t-il en jouant le faux jeu de la noble ironique, ce n’était là qu’une façon de parler de ma part. Mieux vaut pour votre personne que vous demeuriez dans l’enceinte des murs ; c’est bien plus prudent. »

A elle que de lui répondre qu’il ne savait pas ce qu’était véritablement une réception à la mondaine, dans toute sa morne lenteur hypocrite. Oh que s’il, qu’Aymeric savait bien. Des années durant, il avait parcouru les rangs pédants des sangs-bleus, s’était faufilé dans leur communauté si renfermée, avait dialogué dans ce verbiage si raffiné, et tellement faux. Jusqu’à ce qu’il perdît son protecteur il y avait de cela quelques temps. Et ç’avait été la dégringolade, la descente aux enfers. Les visages faussement ouverts s’étaient retournés, que pour ne lui présenter qu’un dos hautain et suffisant. Les portes de l’Esplanade lui avaient été interdites, et on le contemplait avec une morgue certaine par-delà sa lourde herse à l’acier rutilant.
Il était bien désireux que de lui faire comprendre qu’il avait déjà eu l’accointance de tout ce petit monde.

«Ne vous décevez donc pas ; j’assavourais volontiers ces chères, à la guise du vieux temps, et peu me chalaient alors les songeries du baronnage semblablement qu’ils adjugeaient tout en me voyant compagner feu mon mestre. » Il s’était évaltonné quelque peu, en prenant un air très léger, précieux, se rengorgeant du menton tout en ajustant une voix fluette. Il avait même effectué un petit geste de la main, le poignet cassé, comme un vrai pédéraste. Il cessa bien rapidement.

«Arharharh. Tous des cons, ouais. Si prompts à vous tourner le dos sitôt que vous perdez toute richesse, tout protecteur sur qui ils voulaient déjà mettre le grappin. Il regarda tout autour de lui, de nouveau, portant son regard sur les violes de gambe, les harpes ou les cors avec lesquels on jouait. Mais ouais, j’ai déjà connu pire que ça. Au moins, là, c’est relativement calme. Ça ne se gueule pas trop dessus parce que votre trisaïeul a baisé votre grand-mère, ou que beau-papa est plus riche que le vôtre. Et, surtout, il n’y a pas de nourriture. Même ici, c’est plus propre que la plupart des manoirs, dès que l’on y mène une lippée, et pourtant, ça s’appelle bien la Place des Pendus, par les Trois. Enfin. »

Et ce fut elle que le garde regarda une nouvelle fois, dévisageant ses marques sur le visage, sans prendre ombrage du moindre regard furieux que la noble aurait pu lui décocher.

«Mmh… Si vous l’dîtes. C’est en balançant ce genre de regard en mode vierge farouche, que vous faites parler de vous, comme tout à l’heure ? Pour faire parler de vous, justement, ou juste pour éviter qu’on remarque vos traces sur le visage ? Vous ne me connaissez pas, ne m’ayant jamais remarqué, mais, m’étant faufilé à la noblesse pendant un certain temps, je connais qu’une noble pour être affublée de pareilles marques sur la trogne, si vous me permettez. Eväna Cœur d’Argent, hein ? »
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