Un peu de joie dans la tourmente [Ouvert à tous]

Quelques notes de musique au vent
Quelques âmes absentes qui sourient
Quelques heures volées de sursis
Quelque espoir malgré le tourment

Hector avait écouté apprécié, l'air absent, la fin du concert. Heureux d'offrir à ses oreilles autre chose que des cris affreux. Mais, malgré tout, il ne souriait pleinement. Une retenue, une mélancolie diffuse étreignait son cœur. Seul dans cette foule fatiguée, son esprit était, en partie, resté à Sombrebois - ou bien était-ce les mélopées de harpe qui l'y avait ramené. Il se sentait frustré, le grand et fort baron, de ne pouvoir parler, de ne pouvoir partager ces sentiments nouveaux qu'il avait senti frémir en lui à l'occasion de ce concert. Sa famille était morte, il était presque seul, il était presque rien.

Il rentra d'un pas traînant au manoir qu'il louait, rue des Aiglons. Mérédith était trop petite pour comprendre. Alors peut-être raconterait-il sa journée à Pénélope, la gouvernante bien avisée de sa fille adoptive. Oui, il lui raconterait à elle car... Gertrude et Albert, ils n'étaient pas vraiment le genre de personnes à qui l'on raconte ses émotions, ses tourments.

L'heure était venue de prendre conseil auprès des bonnes personnes.