Marbrume


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 Des rêves de noyés... suite [Abandonné]

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Raphaël HavresacMarin
Raphaël Havresac



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MessageSujet: Des rêves de noyés... suite [Abandonné]   Des rêves de noyés... suite [Abandonné] EmptyVen 18 Mar 2016 - 11:26
La taverne était noire de monde.

Raphaël était accoudé au comptoir, l'air maussade et préoccupé. Il ne remarqua même pas Antoine, un autre pécheur de Marburme, quand il s'installa à coté de lui et commença à lui parler. Sortant brusquement de sa stupeur, Raphaël s’excusa auprès de son ami en lui précisant que l'état de sa fille ne s'améliorait pas.

Ezebelle faisait des cauchemars depuis plusieurs semaine. Des cauchemars suffisamment violent pour que ses parents tentent l'impossible pour la soulager. L'installer dans d'autres pièces de la maison, dépenser leurs maigres économies dans des baumes et des onguents, faire venir des médecins... Ils avaient même étés voir un prêtre de Rikni, mais rien n'y faisait. La petite fille continuait à se noyer, victime du même cauchemar nuit après nuit.

Antoine écouta avec attention les explications de Raphaël et lui dit qu'il connaissait un barbier-chirurgien assez renommé à Marbrume : un certain Abel. Personne ne connaissait son nom de famille, les gens l'appelaient simplement Abel le Barbier. Antoine expliqua que l'homme venait de temps à autre dans cette taverne, fuyant la frénésie de Bourg Levant et essayant de trouver un peu de calme auprès de l'océan.

Antoine parcouru rapidement la pièce du regard et repéra le barbier parmi la foule. Il indiqua sa table discrètement à Raphael et lui conseilla d'aller lui parler sur le champ car il avait souvent beaucoup de monde à son cabinet. Raphael fit part de son hésitation à Antoine : déranger un homme qui cherchait un peu de quiétude ne le mettais généralement pas dans de bonnes dispositions. Antoine répondit qu'il ferait comme il voulait, mais qu'il l'aurait prévenu et que si Ezebelle n'était pas soignée avant un mois il ne faudrait pas s'étonner.

L'argument fit mouche auprès de Raphael qui s'inquiétait pour sa petit fille et il décida d'aller directement lui parler. Il remercia Antoine et se dirigea vers la table du barbier.

Alors qu'il s'approchait, le pécheur observa rapidement l'homme. Il avait la quarantaine et les traits extrêmement marqués. Au milieu de son visage taillé à la serpe trônaient deux yeux sombres enfoncés dans leurs orbites. Il était très pale et semblait exténué, si bien que Raphael hésita un instant à faire demi-tour. Mais la vision d'Ezebelle prostrée de terreur sous son lit lui rappela pourquoi il devait parler à cet homme qui lui donnait des frissons.

Excusez-moi de vous importuner ainsi Monsieur, mais l'on m'a dit que vous étiez médecin et je suis à la recherche de quelqu'un capable d'aider ma fille... Puis-je m'asseoir et vous offrir un verre en vous expliquant ce qui lui arrive ?


Dernière édition par Raphaël Havresac le Mer 8 Juin 2016 - 15:52, édité 1 fois
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Abel le BarbierChirurgien-Barbier
Abel le Barbier



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MessageSujet: Re: Des rêves de noyés... suite [Abandonné]   Des rêves de noyés... suite [Abandonné] EmptyMar 22 Mar 2016 - 10:48
Abel était accoudé à sa table dans une taverne du quartier du port : un vrai bouge, sans réelle qualité, mais qui offrait au moins l’avantage de la proximité lorsque le barbier en avait fini avec ses visites à domicile. Le praticien avait passé une sale journée, mais ne s’en formalisait pas. Après tout, son quotidien routinier était ingrat, et comme la situation durait depuis quelques mois maintenant, il était déplacé d’espérer une amélioration. Abel ne se plaignait pas, pas plus qu’il ne s’estimait lésé, ou harcelé : non, en l’occurrence, il se sentait juste terriblement fatigué. Comme souvent ces derniers temps, le barbier avait le sentiment d’avoir vieilli, tant physiquement que psychologiquement. Toute cette misère qu’il tâchait d’endiguer chaque jour, toute cette fausse bonhommie à laquelle il tenait tête chez ses concitoyens de la bourgeoisie, tout cela lui paraissait maintenant un bien trop grand mal pour qu’il puisse espérer changer la situation. Il s’était fait à l’idée de l’évolution progressive de son métier, de barbier à soigneur, de soigneur à chirurgien. Il avait conscience de vivre dans une ville rongée par l’insalubrité. Il savait bien, aussi, que le contexte sombre de son époque impliquait nécessairement que certains payent le prix du confort des autres. Enfin, il s’était rendu compte depuis bien longtemps qu’il ne pouvait sauver tout le monde, et que le mieux qu’il puisse faire était d’essayer. Voilà pourquoi il finissait parfois ses visites dans les quartiers défavorisés par un passage à la taverne, tâchant de noyer ses noires pensées dans une pinte de bière d’orge.

Ce jour ne faisait pas exception, et le barbier livide ruminait en silence, seul à sa table, le visage livide, le regard perdu dans les reflets dorés de la boisson qu’il avait commandée. Mais aujourd’hui, Abel n’était pas assis depuis bien longtemps lorsqu’un individu vint à sa rencontre et l’apostropha poliment. Dévisageant d’un œil impassible le nouveau venu, le barbier ne vit en lui qu’un badaud de fort commune apparence, probablement un pêcheur s’il résidait dans le quartier du port. Cette hypothèse semblait confirmée par son teint hâlé et ses vêtements un peu négligés, mais dans l’ensemble le personnage savait se présenter : il ne s’agissait donc probablement pas d’un ivrogne querelleur, comme Abel avait parfois pu en rencontrer dans ce bistrot. Mais plus que tout, ce fut l’âge de l’arrivant qui mit le barbier dans de bonnes dispositions. En effet, l’homme semblait avoir la quarantaine, et Abel appréciait de discuter avec des interlocuteurs de sa tranche d’âge : d’ordinaire, il n’avait l’occasion d’avoir une conversation qu’avec des personnes plus jeunes que lui-même, ce qui alourdissait le poids des ans sur ses épaules.

S’arrachant à la contemplation des reflets bruns de la bière entre ses longues doigts osseux, Abel leva le nez vers le visage de son interlocuteur, et lui fit signe de se joindre à lui. Sa journée avait été épuisante, il était éreinté, mais une consultation de plus ou de moins ne ferait pas de différence. Inspirant profondément, il prit la parole dans un soupir fatigué :

« Bien sûr. Je m’appelle Abel, et j’officie à Bourg-Levant, à l’angle de la Grand Rue des Hytres.

Expliquez-moi donc les tracas de votre fille, et nous aviserons. »

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MessageSujet: Re: Des rêves de noyés... suite [Abandonné]   Des rêves de noyés... suite [Abandonné] EmptyMer 23 Mar 2016 - 13:29
Raphael remercia Abel, s'assis et se présenta. Il commanda deux bières a la serveuse qui passait prés de leur table et commença alors à expliquer au barbier les problèmes qui tourmentaient sa fille.

Ma jeune fille de 6 ans, Ezebelle, ne dors plus depuis plusieurs semaines. Elle est secouée par de violents cauchemars, le genre de cauchemars qui la pousse à se réfugier sous son lit pendant de longues heures en pleine nuit et la font suffoquer sous le poids du manque d'oxygène. Je sais bien que les enfants font des mauvais rêves parfois, mais la violence et la durée de ces cauchemars me fais penser qu'elle est peut être malade.

C'est toujours le même cauchemar qui revient : elle rêve de noyade. Elle ne sais pas nous dire qui se noie ou comment ça arrive, mais elle rêve toujours de noyade. Nous avons fait tout ce qui était en notre pouvoir pour l'apaiser : modifier la disposition de la pièce, la faire dormir ailleurs, appliquer des baumes et des onguents... Nous avons même étés prier Rikni et réalisés un rituel de purification, mais rien n'y fait.


Le pécheur se tut quelques instants, ébranlé de devoir raconter à nouveau des malheurs de sa fille. Ses enfants et sa femme étaient comme la prunelle de ses yeux et lorsque quelque chose de mal leur arrivait il en perdait tous ses moyens.

Il se repris et termina ses explications par un sujet qui serait probablement primordial pour l'homme : le paiement.

Notre famille n'est pas fortunée mais je ferais au mieux pour vous contenter si vous pouvez aider ma fille. Vous pouvez me demander ce que vous voulez : une partie de ma pêche, du travail à votre cabinet en compensation... Je suis prêt à tous les efforts si vous pouvez soulager Ezebelle ou si vous connaissez un moyen quelconque de le faire.
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Abel le Barbier



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MessageSujet: Re: Des rêves de noyés... suite [Abandonné]   Des rêves de noyés... suite [Abandonné] EmptyDim 24 Avr 2016 - 22:30
Abel ne savait trop que penser de la demande du pêcheur. Les troubles du sommeil, et plus particulièrement les cauchemars et autres mauvais rêves, se faisaient de plus en plus fréquents parmi les maux décrits par ses patients, et malheureusement pour lui, il n’avait pas connaissance que de réelles solutions aient été trouvées par les intellectuels de l’époque et ses confrères médecins. Le sommeil était, et restait, le domaine des dieux, et seule Anür aurait pu changer quelque chose à la condition de la petiote. Le barbier avait vu le nombre de ses clients se plaignant de mauvais rêves augmenter depuis l’avènement du Fléau fangeux dans la contrée de Marbrume. A vrai dire, il avait vu le nombre de ses patients augmenter aussi, au point que ses journées ne semblaient plus êtes soumises à la loi du temps. Lui-même dormait très mal, mais il en savait la raison, et n’avait pas besoin de soins : il devait juste cesser de se surmener. Le médecin soupira intérieurement : il n’était pas devin, et ne croyait pas aux prédictions, mais son intuition lui soufflait que demain ne serait pas la veille d’un changement dans son rythme de travail.

Ses doigts coururent nerveusement le long des imperfections de la table, jouant avec les rigoles dessinées dans le bois sombre, usé par les années, alors que le silence s’éternisait entre son interlocuteur et lui. Il ne savait pas comment présenter la chose au pauvre pêcheur. Celui-ci espérait probablement des conseils avisés, providentiels, venant d’un homme aussi réputé que lui. Abel savait ne plus avoir à travailler son image, étant le chirurgien-barbier le plus couru de Marbrume, et s’il devait se soucier de donner mauvaise impression, ce ne serait en aucun cas auprès d’une personne du petit peuple. Mais c’était justement parce que son interlocuteur était d’humble extraction que le barbier souhaitait véritablement l’aider. Si la demande avait émané de l’un de ses patients réguliers de la bourgeoisie, le praticien eut été moins consciencieux. Dans le cas présent, il se sentait le devoir moral d’apporter son aide au pêcheur. Aussi prit-il la parole, d’un ton mesuré, non sans s’être au préalable éclairci la gorge pour se donner contenance.


« Je comprends votre problème, cher monsieur, soyez-en sûr.

L’ennui, voyez-vous, c’est que les rêves relèvent du domaine de l’âme, et que nous ne savons pas soigner ce genre de maux. Croyez-bien que la plupart de mes collègues chirurgiens vous diront la même chose : il est difficile d’opérer quelque chose dont on ignore la localisation.

Une chose est certaine, votre fille n’a pas l’âge pour une saignée. C’est un remède que l’on tente parfois pour évacuer les mauvaises humeurs, mais les plus jeunes tendent à mal réagir à ce traitement. Rien ne dit qu’il se serait montré efficace, par ailleurs.

Un prêtre vous dira de remettre votre destin entre les mains d’Anür, et de prier la Trinité pour être soulagés de vos maux. Mais je suis sûr que vous êtes déjà passé par là, voyons donc ce que je peux vous conseiller. »



Abel joignit les mains devant lui, et les longs doigts du barbier s’entrecroisèrent de part et d’autre de son verre, remuant doucement alors qu’il reprenait son souffle, une expression pensive figée sur son visage fatigué.

« A mon sens, la méthode la plus efficace serait de vous montrer présent pour votre fille lors de ses crises d’angoisse nocturne, pour l’aider à se sentir en sécurité après avoir été hantée par de mauvais rêves tels que ceux que vous m’avez décrits.

Il est également possible d’essayer un régime de bouillon au pavot -vous savez, cette graine dont on fait parfois du pain- pour le repas du soir. Cela pourrait l’aider à mieux dormir, sans garantir toutefois une amélioration de son état…

Vous pouvez vous procurer du pavot auprès de n’importe quel boulanger ou herboriste de la Hanse, c’est un bien assez commun et … relativement peu onéreux. »


Abel se tut, n’ayant rien à ajouter, attendant la réaction de son interlocuteur. Il était sincèrement ennuyé de ne pas pouvoir prescrire un remède miraculeux, comme en témoignait la ride de souci qui barrait son front blême.
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MessageSujet: Re: Des rêves de noyés... suite [Abandonné]   Des rêves de noyés... suite [Abandonné] EmptyVen 13 Mai 2016 - 15:00
Raphael sentit une sueur froide lui parcourir l'échine alors que le barbier confessait son impuissance.

Le marin avait déjà tant de fois entendu cette phrase... Depuis qu'il s'était mit en quête d'un moyen de guérir sa fille personne ne semblait capable de proposer un remède efficace. Et les quelques uns qui se risquaient à le faire se révélaient être de fieffés voleurs ou des imposteurs.

Le marin écoutât avec attention les conseils d'Abel avant de répondre d'une voix brisée par le désespoir.

Ma femme et moi nous levons à chaque fois qu'elle est victime d'un cauchemar et restons avec elle jusqu’à ce qu'elle s'endorme. Notre présence semble l'apaiser pour quelques heures, mais le soir suivant la noyade s'immisce de nouveau dans ses rêves et elle manque à nouveau de s'étouffer.

Concernant le pavot nous avons déjà eut le conseil de la part d'un apothicaire de la Hanse il y à plusieurs semaines. Nous avons tenté tous les modes de préparation qu'il nous à conseillé : en bouillon, coupé avec du lait, ingérer directement les graines. Nous avons aussi tenté de varier la quantité ingérée mais il n'y à pas eut de résultat véritablement probant. Ezebelle s'endors un peu plus facilement que le veille mais les mauvais rêves finissent par revenir dans la nuit.


Raphael se tut, écrasé par le poids et la culpabilité de ne pas réussir à trouver quelqu'un en mesure d'aider sa fille. Que pouvait-il faire de plus pour aider sa fille ? Y-avait-il quelqu'un à Marbrume ou dans tout le Royaume de Langres qui soit en mesure de le faire ? Il n'avait même un un semblant de piste ou d'indication qui pourrait soulager Ezebelle... Raphael se sentait prêt à tout mais incapable de rien à cause de l'impuissance générale que semblait causer cette maladie.

Ne voulant pas mettre mal à l'aise le barbier par un trop long silence, il prit sur lui pour reprendre le cours de la conversation et tenta de creuser la question.

Auriez-vous une autre piste à me proposer ?
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