Nom : [.....]

Prénom : Emeric

Age : 18 ans

Sexe : Masculin

Situation : Célibataire

Rang : Domestique

Lieu de vie : L'esplanade

Carrière envisagée & tableau de départ avec les 4 PCs : (voir topic Système Rp & Xp - Carrières)
Carrière du Domestique
+2 HAB
+1 INT
+ 1 INI

Compétences et objets choisis : (voir topic Système Rp & Xp - Compétences)

Compétences :

- ACUITE AUDITIVE - Niveau 1
- SENS DU DETAIL - Niveau 1
- DEPLACEMENT SILENCIEUX - Niveau 1
- BAS FOND - Niveau 1

Objets :
- Un poignard

Je suis de taille moyenne, peut-être un tout petit peu en dessous de la moyenne. En ce qui concerne ma stature, elle est ordinaire, je ne suis ni trop maigre, ni très costaud. Ma musculature est fine, et pas forcement très puissante. Mais mon âge me permet d'avoir une assez bonne constitution, ainsi que la chance de ne pas avoir eu de soucis de santé.

Je pense avoir une apparence passe-partout. Du moins pour quelqu'un des bas-quartiers. J'avais l'habitude de la crasse sur la figure jusqu'au moment où la Comtesse de Valis m'engagea. Depuis que je me vois dans un miroir, j'aime regarder mes yeux étranges, mon teint livide, mon petit côté ténébreux, et mes cheveux un peu longs que j'essaye de coiffer depuis que je suis auprès d'une noble même si j'ai encore quelques difficultés pour soigner mon image.
Je dégage de part mon historique, une certaine tristesse, et une étrange nonchalance. Il y a sur mes bras des cicatrices, et des stigmates de ma vie de misère, sur mes mains aussi qui sont marqués par les nombreux travaux accomplis.
Que dire de plus ? J'ai une voix mélodieuse et doucereuse.

J'ai une démarche assez lente, et j'ai tendance à me courber légèrement. Quant à ma façon de m'habiller, elle est toute simple, un peu plus élégante maintenant, et surtout je porte toujours sur moi du bleu indigo.

Je suis quelqu'un qui ne parle pas beaucoup. Je suis très discret, il arrive souvent qu'on ne remarque même pas ma présence. Mais cela n'a pas d'importance pour moi, bien au contraire. Il faut aussi reconnaître que je ne dégage pas forcement une grande joie de vivre.
J'aime la solitude, et n'aime pas vraiment me retrouver au milieu du foule. Je me pose souvent des questions, et manque grandement de confiance en moi. J'essaye toujours de faire le bien. Hélas pour cela, je manque très souvent de courage, alors je regarde juste. Sinon je pense être assez rusé pour me sortir de mauvais pas.
J'ai beaucoup de mal à faire confiance. Sauf à la comtesse et à sa gouvernante pour l'instant. J'avais aussi horreur que l'on compte sur moi, mais me sentir utile m'aide à arranger cela.

Il m'arrive de boire pour noyer des moments de mélancolie ou lorsque je me sens incapable de réussir quelque chose.
Je suis travailleur, et je ne lâche jamais l'affaire, même si je dois finir sur les rotules.
Toujours méfiant, j'ai tendance à me faire discret. Je crains la nuit, et surtout de devoir dormir, je fais souvent des cauchemars.
Je crois en la trinité, plus encore depuis ma rencontre avec la Comtesse. Autrement j'ai un caractère simple, même si j'ai beaucoup de mal à exprimer mes sentiments, je ne sais pas pourquoi. Au fond je ne me sens bien et dans une sorte de sécurité qu'en faisant mon travail...

Je suis un enfant de Marbrume. Né au beau milieu d'une nuit orageuse en 1148 dans les bas-quartiers de la cité. Des rires, de l'innocence, l'habitude de la misère, et des pleurs, en somme des premières années comme tant d'autres dans ce monde. On se débrouillait. Mon père n'était pas souvent là, il faisait partie de l'armée, petit soldat sans grande importance mais qui veillait à la sécurité de la cité. Quant à ma mère, elle était une tisserande au génie incompris. Mon teint blême m'empêcha de me faire beaucoup d'amis même si certains l'ignoraient pour passer des heures avec moi à jouer simplement. Cette méfiance à mon égard m'attristait. Je n'étais pas un monstre. Mes parents m'éduquaient du mieux qu'ils le pouvaient, en me donnant des valeurs de droiture et de justice. La foi en la trinité de tarda pas, et fit rapidement partie des choses à laquelle je me raccrochais dans les mauvais moments.

Arriva les premières rumeurs. Des dénommés fangeux rôdaient autour de la ville. Une certaine frousse commençait à s'installer. Bien-sûr, elle me toucha aussi. Les rumeurs se vérifiaient. Il fallait survivre. Vivre avec la peur. Ce fut le début des cauchemars. Mon père reviendrait-il ? Un jour, il ne reviendra pas, entendis-je souvent en refusant d'y croire. Pourtant le soleil se leva, et le cauchemar devint réalité ! Une expédition qui fut mise en déroute en 1164... Première flèche dans mon coeur ! Quelque chose se ferma dans mon âme. Je ne parvenais plus à mettre de la joie pour tromper ma condition. J'errais. Aidant ma mère qui ne réussissait pas à faire le deuil. Des amis ? Encore moins qu'avant. Pire encore on appuyait sur mon étrangeté physique pour m'accusait de la mort de mon père, disant que j'étais un porte malheur...

L'hiver de la même année amplifia les injustices et les souffrances. Dans les rues, des cadavres, et dans le ciel des corbeaux de mauvais augures dont la vision finissaient de grignoter ce qui pouvait bien me rester d'innocence et de joie. De nombreuses connaissances crevaient. Il faisait froid ! La bataille contre les maux de la pauvreté devenait une lente agonie. La mort se baladait dans la cité et en particulier dans le coin où régnait sans partage l'infortune. La faim puis la fin de la vie. Il ne se passait pas une journée sans que je n'assiste à ce funeste scénario. Avec ma mère nous parvinrent à survire.
Le début de l'année suivante, une frénésie s'empara de la cité. Manquant de courage je ne fis pas partie des volontaire pour la reprise du Labret. La vie je ne faisais plus que la subir. Le couvre-feu, l'instabilité, les nuits d'insomnies rythmaient mon quotidien. J'assistais à tout cela en encaissant... Ne me sentant plus véritablement à l'aise dans le simple fait de vivre. Je sombrais lentement...


Un vertige, des larmes, des hurlements, une voix qui s'enrayait et une chaleur qui montait jusqu'aux tempes. Un traumatisme. Qui ? Pourquoi ? Je venais de perdre ma famille, la petite maison dans les bas fonds de Marbrume devint une ruine. Le spectre déjà fort présent de la misère qui planait au dessus de ma tête venait de prendre possession de mon existence. Ce 1er Mai 1166, je devins égoïste... De mon mieux j'avais tout fait pour éviter le pire. Je me disais que tout était de ma faute...
Je commençai une vie de débrouille au milieu de ce monde dévasté. Une vie de solitude aussi. Un combat quotidien pour un morceau de pain. Avec le temps je devins un as du vol et de la discrétion. Mais rien n'était plus pareille. La nuit, je pleurais. Je traînais avec moi une peur, une crainte, en somme l'inquiétude qui habitait la ville pesait férocement sur moi. Ma situation faisant bien évidemment de moi un être vulnérable. Je voyais certains partir pour cause d'une terrible morsure. Je devais m'adapter, subir la situation et tout simplement rester en vie. Le deuil qui frappait Marbrume rendait ma survie encore plus compliqué que prévu.

Bien-sûr le poignard que j'avais dérobé au cadavre d'un milicien me permettait de me défendre, mais je n'avais pas réellement le sens du combat, juste un instinct de survie. Je fis ma petite place dans les bas-quartiers, juste le nécessaire pour ne pas mourir. Nous étions nombreux dans cette situation. Il y avait ici et là quelques aides qui nous permettaient certains jours de manger comme des ogres, le reste du temps il n'y avait qu'une solidarité illusoire. Un peu de place sous un pont, une pièce boueuse à ramasser discrètement, une petite course à faire pour un bourgeois contre une maigre rémunération, telle était la vie que je menais. Elle n'était pas simple. Mais je ne voulais pas me plaindre. La grisaille était mon quotidien, et je m'en accommodais, je n'en avais pas le choix de toute façon. Le soufflet de la frénétique folie pour aider le peuple à se reconstruire retomba... Je devins un vagabond qui devait faire marcher son esprit pour trouver des astuces afin de s'en sortir.

Cette solitude me façonna. La joie de vivre ? Envolée. Je devins une ombre. Le sens de la parole semblait me quitter également. Et le poids d'une telle vie me rendait triste et au bord d'un vide que je ne pus franchir. Puis je giflai mon orgueil pour me mettre à mendier ! Toujours avec la peur. Les moments terribles que connut la cité, je les traversais comme je pus, même si pour cela je sombrais plus encore.
La trinité ? J'y croyais. J'y crois. Peut-être que la religion était le dernier rempart, le dernier espoir. Les jours passaient, et jamais de réponse. L'espoir devint le désespoir. Et un jour, un vol qui ne se passait comme prévu allait faire basculer mon misérable destin...

Le butin que je récupérai, une fuite, des brigands, un combat, quelques coups d'épée, une blessure, une chute et un appel à l'aide ! Une main tendue, une silhouette devant moi et plus rien.
Le ciel ? Non. Au réveil, un énorme mal de crâne, et des douleurs musculaires. Où suis-je ? Le Manoir de la Comtesse de Valis, me répondit une dame dénommée Alice. Elle me raconta que sa Maîtresse m'avait sauvé. Un soupir. Un regret. La mort n'aurait-elle pas été un meilleur sort ? La comtesse voulait me voir.
Toutes les richesses m'oppressaient. Jamais je n'avais vu tel endroit. Même en rêve ! Toutefois j'étais dans un désenchantement qui ternissait mon émerveillement. A la noble, je lui fis le récit de ma vie. Elle fut semble-t-il touchée, car elle m'offrit d'entrer à son service. Par pitié ? Peut-être. Je m'en moquais ! Je n'étais rien. Plus bas, je ne pouvais pas tomber. De plus, elle dégageait un quelque chose, un charisme et une autorité qui me parlaient, qui faisait dire à mon destin que je devais saisir l'occasion.

Je vis cela comme une aide du ciel. J'acceptai de devenir son domestique ! J'acceptai de céder une part de liberté contre le confort d'un lit, et de nourritures quotidiennement. Allait-elle m'exploiter ? Je m'en moquais et je crachais sur ma fierté, adieu misère si c'est là le prix à payer ! Pensai-je avec détermination, après tout si j'étais encore de ce monde je ne le devais qu'à elle.
Maladroit au début, l'apprentissage ne fut pas une partie de plaisir, ce monde, je n'y connaissais rien. La bienveillance d'Alice était d'une grande aide. Les missions étaient pour la plupart simples, mais le soir je crevais de fatigue. J'avais la sensation d'être dans une bulle, à l'abri. Ce que je gagnais, pour beaucoup c'était peu, mais pour moi c'était tout bonnement énorme. Puis j'avais un lit. Et je pouvais manger... Au bout de quelques semaines, je commençais à être apte, j'avais appris les codes, le comportement et ce qui entourait mon costume. La clochette raisonna. Mon coeur s'emballa, Madame me déclara que j'avais fait mes preuves, et qu'elle me faisait confiance désormais ! C'était la première fois que l'on me disait ça... Je ne pus profiter de ce moment de satisfaction bien longtemps, en effet, une tempête frappa la ville... Une nouvelle épreuve... Sauf que cette fois je n'étais pas tombé.

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