Marbrume


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 Calisto

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CalistoBannie
Calisto



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MessageSujet: Calisto   Calisto EmptyMar 22 Nov 2016 - 2:50



CALISTO
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✗ Nom : /
✗ Prénom : Calisto.
✗ Âge : 29 ans.
✗ Sexe : Féminin.
✗ Rang : Bannie. Bandit. Sauvageon. Bref ;
Long-Croc des Escadrons Noirs (pillards).

✗ Carrière : Traqueur.
(+ 2 HAB / + 2 TIR)
✗ Compétences :
✗ Acrobatie équestre.
✗ Connaissance tactique.
✗ Esquive.
✗ Pistage.
✗ Équipement :
✗ Épée courte.
✗ Arc.
✗ Cor de guerre.
✗ Coursier.
✗ Armure/jambières/gants de cuir.

ESCADRONS NOIRS



Calisto Cal0910

Pourvu qu'ils nous craignent.

Escadrons Noirs, du qualificatif complet : Les Escadrons Noirs du clan de Rotlaust. Qu'il n'est pas aisé d'illustrer, du moins pas sans l'image d'un flou gaussien aux traits infernaux... Parce que c'est précisément de cela qu'il s'agit. Outre la Fange, certains parleront du malheur qui s'abat sur leurs contrées comme s'il s'agissait d'ombres écrasantes, là où d'autres parleraient de spectres, même de démons ; créatures étrangères, d'outre-monde, enfourchant la selle de leurs chevaux nimbés de flammes pour se livrer au Saccage, massacrant les rares particules de survivance qui peuple encore le Royaume de Langres...
Ce ne sont pourtant que des pillards, mais partout où ils sévissent, on les décrit tels des silhouettes éthérées, biscornues et perverses. Corruptrices, ils plongent chaque foyer, chaque champ dans une profonde et éternelle noirceur, bien que nul ne sait jamais comment, ni pourquoi ils font ce qu'ils font... Normal, ce sont des démons. Bah évidemment, ça nous dépasse, ajoute-t-on parfois. Dans l'imaginaire collectif, les cavaliers des Escadrons Noirs sont comme des serres surgissant des plus sombres forêts pour cueillir les malchanceux, refermant soudain leurs griffes afin d'aspirer les âmes errantes dans l'Obscurité...

Enfin ça, c'est ce qui se raconte... Leur réputation s'est forgée sur des ragots, qui s'enchevêtrant en cascade les un sur les autres, ont donnés naissance à sa légende. A croire que la foule est véritablement l'ennemie du peuple, car elle semble incapable de mesure, décourageant parfois même les plus fins limiers menant leur enquête aussi raisonnablement que possible. Cependant, si les témoignages concernant leur nature se contredisent sans cesse, les atrocités qu'ils commettent sont bien réelles ; elles peuvent se constater. Car les Escadrons sont un clan de bandits barbarisés, en général montés sur chevaux, et profitent d'une technologie tout à fait moyenâgeuse, que ce soit le fruit du pillage ou de bricolage de fortune. Ce sont principalement des sauvageons, bel et bien fait de chair et d'os, réduisant à feu et à sang tout ce qu'il leur est permis d'engloutir. Ils sont imposants, vêtus d'armures forgées d'un acier qu'ils maquillent de suie pour en ternir les éclats. Alors pourvus de cape en peau de bête, et masquant leurs visages sous des heaumes cornus, on croirait au loin apercevoir une meute de bestiaux sortit d'on ne sait quel mythe. Ils sont centaures implacables ; lancés au grand galop sans crier gare, ils fauchent les entrailles des plus innocents, ne cultivant plus dans leur sillage que l'imagination de celles et ceux qui en subissent la sauvagerie...


CARACTÈRE



Calisto Cal0810

Fais pas chier.

On va parler crument, sans tourner autour du pot. Même si l'on peut distinguer de sa gestuelle un soupçon de féminité, Calisto est un garçon manqué qui préfère une bonne tape dans le dos plutôt qu'un gros câlin. Alors sûr que si elle se coiffait d'un heaume à cornes et voilait ses épaules d'une peau de bête, on se méprendrait sans doute en disant d'elle qu''il s'agit d'un énième fils de pute.
Une salope, comme il en survit encore un paquet. Belliqueuse aux colères froides, une paume refermée sur le manche de sa lame, Calisto tâche de dégainer la première, parce que bien trop souvent grillée avant même que sonne l'heure de prendre la tangente... Certes, les gens qui en parlent comme d'une meurtrière ne souffrent d'aucune hallucination. Au contraire, elle leur donne raison. Mais il faut la comprendre, la pauvre ; la Fange a rendu sa tâche plus difficile. Les bouseux se défendent, ils sont suspicieux et se barricadent, comme si dans la vie ils n'aspiraient plus qu'à une mort exemplaire. Alors ils meurent, évidemment. Les gueux sont devenus plus hargneux par les temps qui courent, et même si toutes leurs inepties qui tentent à déshumaniser son clan l'exaspèrent, cela n'empêche que Calisto sait ce qu'expriment toutes leurs larmes chaque fois que ses phalanges écrasent l'ombre d'un coquard sur un visage. Elle est toujours humaine ; et c'est bien là son problème.

Pourtant Calisto sait faire preuve de réserve. Tout juste ce qu'il faut pour ne pas en venir aux mains trop tôt, et possède l’œil nécessaire pour pister et repérer les groupuscules de survivants qui n'ont pu, tout comme elle, trouver nul secours derrière les lourdes portes de Marbrume...
A commencer par les bannis qui déambulent impunément sur son territoire de chasse, bien que les concernant, qui va s'en plaindre...?
Recourir à la violence est une mesure quotidienne chez Calisto, quoiqu'il en soit. Maintenant formée pour encaisser ce train de vie, elle a l'impression qu'il ne reste plus que des pleureuses sur cette terre. Par habitude, surement, la survie des siens primant sur la vie d'autrui. Et lorsqu'elle crève la dalle, alors ses bas instincts savent le lui rappeler chaque fois qu'ils crient famine.

Si ce n'est guidée par la volonté de Valter (le Chef), Calisto ne prête que peu d'attention aux orateurs, surtout quand ils s'improvisent donneurs de leçons. Tous ces beaux discours -qu'elle a prit pour habitude de balayer d'un revers de main- n'ont aucune prise sur ses instincts combatifs. Bien qu'elle ne dira jamais que c'est quelque chose de bien, que cette voie -la sienne- est celle qu'il faut suivre. Calisto ne prétend pas être un exemple. Elle ne prophétise rien, non plus convaincue par quelconque idéal que ce soit. Parce que les idéaux c'est pour les idéologues qui, toujours, parlent à tord et à travers, pensant surement avoir raison sur tout. Alors que Rikni, elle seule sait qui elle est vraiment, bien consciente que dans la « civilisation » c'est la hache du bourreau qui l'attend.
Au fond d'elle même, sans doute se dit-elle qu'elle mériterait pareil sort. Bien qu'elle répondrait qu'ainsi va la vie, et se mettrait à rugir à l'attention de ceux qu'elle dérange qu'ils n'ont qu'à se salir les mains ; qu'ils viennent personnellement lui arracher la tête s'ils tiennent tant à rendre Justice !
C'est cela, venez. Alors le fer et l'acier se croiseront à nouveau. La loi du plus fort tranchera ensuite. Et le meilleur l'emportera enfin. Tous seront satisfaits, elle-même serait fixée sur le destin qu'il lui est réservé. Peut-être même qu'elle se réjouirait qu'on lui fasse bouffer les pissenlits par la racine, qu'on lui rende la monnaie de sa pièce, mais qui peut savoir, ou anticiper ce genre de chose ?

Un dernier détail sur le paradigme dans lequel survit Calisto. Elle éprouve suffisamment de compassion pour achever son cheval quand il est blessé, ou d'avoir le cœur broyé lorsqu'elle assiste à un viol. En outre, et comme il fut sous-entendu plus tôt, la guerrière n'éprouve que peu de scrupule à l'égard de ses paires. Aussi, sans pour autant sombrer dans la bigoterie, la jeune femme est une adepte, pour ne pas dire fanatique de Rikni. Elle conceptualise les menaces de mort, réelles ou non, en ce sens où il ne s'agit ni plus ni moins d'une manifestation divine. C'est compris comme étant un défi ; une épreuve qu'elle se doit de surmonter.
Bien sûr, elle connait la Peur quand il s'agit des Fangeux, mais perçoit la Mort comme un phénomène naturel qu'elle n'est pas genre à nier. Notamment en acceptant le trépas des uns et des autres jusqu'à, parfois, se réjouir des conditions spectaculaires dans lesquels périssent ses semblables...
Même quand il s'agit de ses proches. Du coup, ça n'a peut-être rien de rassurant, mais on peut dire que cette figure patibulaire qui vous fixe soudain, est capable de sourire et de rire malgré tout. Certaines nuits, il lui arrive d'ailleurs de se joindre à ses frères et sœurs d'infortunes pour célébrer la mort de ceux qui sont tombés dans la bataille. Mais seulement si on les fête à grandes gorgées d'hydromel, pour alors noyer dans l'ivresse la joie comme l'amertume.

PHYSIQUE


On se tait, et on scrute.

Calisto est douée d'un charme malfaisant. Il attire puis repousse, murmurant qu'elle ne peut être approchée que depuis quelques mondes oniriques. Inaccessible ; tant elle est animal. Sauvage, bestiale ! Indomptable et furieuse, ses yeux clairs et perçant crient leurs mises en garde pour ceux que ce charme ensorcelle ; il cogne, rugit et grogne, laissant ces rêveurs pâles, chialant leur peine à tout vent. Pire encore si l'importun se risque d'y goûter, soudain courbant l'échine, parfois genoux à terre dans les plus sombres recoins du camp ; les mains jointes à l'entre-jambe, ses paumes tremblantes renfermant précieusement ses bourses affligées ; comme si elles avaient été broyées par une poigne vengeresse !
_______________________________
Harden, un conteur « éclairé ».

C'est ainsi que décourage le charme de Calisto. Pourtant, en y regardant de plus prêt, cette jeune femme n'a rien de spéciale. Quoique si on accepte l'idée que de la symétrie nait la beauté ; alors oui, cette native de Rotlaust est... symétrique. Généralement coiffée d'une queue de cheval laissant nombres de mèches rebelles virevolter au vent, ses longs cheveux pigmentés d'un noir chaud glissent le long de sa nuque et pendulent jusqu'à ses reins. Un petit nez, des traits fins mais patibulaires, concentriques. Les sourcils arqués présageant d'une force de caractère et de sévérité, bien que son front quant à lui soit épuré, seulement crispé de quelques fines ridules d'anxiété.
Sérieuse en toute occasion, rares sont ces fois où elle parvient à se décontracter. Poings serrés, comme prête, toujours prête à en découdre... Ses yeux en témoignent. Elle détaille, tourne autour, et scrute ses interlocuteurs, ses iris d'un verts kaki et cerclés d'un fin halo noir suivant le moindre de leurs faits et gestes. Vigilante, elle semble saborder les âmes des survivants depuis son regard vif, comme si elle recherchait le moindre indice qui trahirait un vice, naïf ou malsain.

Pure et longiligne, Calisto est de grande taille si à la compare à la norme des marbrumiennes. Elle mesure un mètre quatre-vingt-six, d'une peau lisse au teint légèrement halé, mais hachurée de quelques cicatrices. Mince aux épaules aguerries, elle est pourvue d'une fine musculature aux courbes sinueuses et saillantes. Sportive. Un ventre plat et ferme, qui laisse transparaître ses courbes abdominales et subtiles. Sous la ceinture ; un fessier généreux. Des cuisses modelées par des muscles plantureux. Genoux souples et fines rotules. De longues jambes aux lignes athlétiques. Des pieds tendineux à la plante dure ; pas de doute, elle est sculptée pour la course.
Enfin, on déguste l'animal avec sagesse, car elle révèle que son cul ne fait pas sa seule richesse, et qu'en ce monde où rien n'est certain, on ne peut affirmer qu'une chose ; c'est que ce con rose et vierge n'est que le con d'une peau de vache. L'important est cette trace étampée sur sa peau, y faisant parfois glisser le bout de ses doigts, l'air songeuse et nostalgique ; au fond rancunière. Car comme tous bannis, Calisto peut se distinguer par la marque au fer rouge posée sur l'intérieur de son avant bras, mais qu'elle tâche de dissimuler sous un gant pour main d'arc. D'ailleurs, point de vue vestimentaire, la jeune femme est minimaliste. Ce qui ne veut pas dire qu'elle déambule complètement nue ; elle se contente de pièces de cuir et de peau de bêtes -de loup principalement- arrangées en armure et en vêtement pour se protéger du froid. Et bien qu'existe un décolleté couvrant les rondeurs de sa poitrine, seul ses cuisses et ses bras sont dénudés, dont les épaules sont couvertes d'une fourrure ; un accoutrement tribal lui assurant de conserver toute l'agilité nécessaire pour courir, escalader, nager, ou plus quotidiennement monter à cheval.


HISTOIRE


Prologue.

Calisto ne parlait jamais de son Histoire pour deux raisons. La première ; parce que personne n'éprouvait jamais l'envie d'aller lui demander. La deuxième ; parce que c'était un rempart, préférant encore déplorer le sort d'autrui que prendre le risque d'être plainte. Car d'aussi loin qu'elle se souvienne, Calisto a toujours fréquenté le clan et ses escadrons noirs. Elle pourrait remonter plus loin encore, aux quelques années qui succédèrent à sa naissance, simplement en se référant à ce que lui en avait conté Valter ; Le Chef actuel.
Valter aimait bavarder avec elle, mais elle n'éprouvait plus envie de le satisfaire. Parce que c'était un sujet dérangeant qui demandait une délicatesse dont il était dépourvu... C'était qu'il lui avait dit, sans sourciller une seconde, que c'était quelque part dans le campement, sous les peaux qui voilaient une tente, entre la chaleur d'un brasier et le souffle hivernale, qu'elle naquit parmi les drunes. C'est ce qu'il avait dit, quand à huit ans elle cherchait des réponses.
Une fois encore, sans même broncher ou feindre un soupçon de gêne, il lui raconta que dans leur rude jeunesse ils s'étaient longtemps amusés avec sa mère ; que c'était en position d'équidés que, tour à tour, ils venaient s'y frotter pour se réchauffer. Alors certes, Calisto n'éprouvait plus l'envie d'entendre le Chef amuser la galerie, quand il se mettait à décrire le souffle haletant de ses guerriers qui, dans le chaos de l'orgie, s'attelèrent à la concevoir. Au détriment d'une esclave ; sa mère, cette Inconnue.

Les gens qui n'ont pas de Mémoire ne peuvent survivre qu'au temps présent.
Et si par hasard tu ne comprends pas, mais que tu cherche à traduire ce qu'il y a dans ma tête, alors dis-toi seulement que je n'espère pas de meilleurs parents.

Tu n'y crois pas ? Observe pourtant ceux qui m'entourent, là tout autour, et vois cet enfer qui m'accompagne... Ces visages encrassés qui s'amassent par-dessus mon épaule ; tu vois, ce n'est pas moi qu'ils inspectent. Non. C'est vers toi que roulent leurs yeux. Tous impatients, faisant racler leurs sabots dans la terre comme un taureau qui prend son élan. Et tous ; mes pères, mes mères, mon clan ; tous, n'attendent plus que le claquement de mes doigts...


I. La vie est dans le Cercle.

Calisto n'a pas toujours connu ces nuits passées à la belle étoile, campée dans la nature, des heures durant sur le rebord des routes. Étant petite, elle vagabondait d'une marche sautillante sur les chemins de terre, tracés à la hâte, qui ondulaient partout à Rotlaust, leur village caché dans les plus profondes forêts du Morguestanc et qui, vu de l'extérieur, ressemblait à un gigantesque amoncellement de huttes, de bric-à-brac et de solides palissades de fortunes, éperdues dans la plus grande clairière qu'il ne lui ait jamais été donné de voir. Pour être honnête, c'était de véritables décombres réaménagées, ci et là raccordées de passerelles désordonnées, mais pour Calisto le village originel représentait bien plus qu'un bousin putride. C'est là qu'étaient ses racines ; c'est là qu'elle trouvait sa souche.
Peut-être existait-il des livres qui en relataient, quelques part, perdus dans les salons de riches explorateurs ayant décrits leurs périples à travers ces bois ? ... Peut-être, en tous les cas une tradition avait son importance au sein du clan de ces sauvageons : tout ce qu'ils faisaient, ils le faisaient dans un Cercle. Qu'il s'agisse de se réunir pour manger, se battre, célébrer, s’endeuiller, ou justement : d'organiser la fabrication et la disposition de leurs huttes et autres habitations rudimentaires. Pour eux, le Cercle représentait un tout, et tous ceux qui y résidaient ou qui y entraient étaient placés sur un même pieds d'égalité, qu'ils soient des meneurs d'hommes ou non.

Que l'égalité soit un principe étranger ou familier à l'oreille des monarchistes de Langres n'a pas vraiment d'importance ; car il s'agissait d'une communauté de bandits qui répondraient tôt ou tard à la Justice du duché. A l'intérieur de ce Cercle, peut-être que seul un pirate pourrait encore y trouver son bonheur, sa liberté, car franchir le seuil d'un territoire conquit par ce clan, c'était franchir le portique d'un autre univers. L'un de ces mondes tant sombre que dépravé qui ne sied guère à la gente marbrumiène, simplement parce qu'ils ne laissaient que peu de place à la Loi, ainsi qu'aux Droits...
N'ayant de respect que pour la Force, ils se servaient ou arrachaient ce qu'ils convoitaient sur tout sol que foulaient leurs bottes. En apparence, Rotlaust semblait chaleureux ; mais c'est parce qu'ils se retrouvaient entre-eux, dans cet endroit où, lorsque le soir tombait sur les feux de camps, l'on y entendait des rires, des chants. Ils y dansaient fiévreusement, se défoulant comme des déments, comme envoutés par le rythme des tambours de guerres. Qu'ils étaient chez eux et partout ailleurs, leur art et leur transe n'exprimaient que la Puissance. Un endroit où ils apprenaient à s'entasser dans les couches de leur voisinage, en nombre ils dormaient vautrés les uns sur les autres, n'ayant aucune notion d'intimité qu'elles eussent été leurs activités...
Les conflits d'intérêt y étaient donc légions. Les divergences d'opinions, les diverses jalousies, et toutes ces envies qui, sans pitié, venaient piétiner les plus faibles. Cette pseudo entente mutuelle occasionnait bien trop de tapage pour qu'un étranger s'y sente au calme ; il n'y avait pas un jour sans castagne, presque autant que de beuveries. On imagine alors ce qu'il advenait des étrangers qui ne connaissaient ni ne respectaient leurs coutumes... Enfin, c'était à ce monde que Calisto appartenait. On ne lui en privera pas. Il s'agissait des siens, c'était à eux qu'elle ressemblait.

II. L'Ogresse.

L'Inconnue s'était laissée mourir. Elle était tombée en miette, détruite ; trop faible qu'elle était. Un jour le clan retrouva le corps flottant de sa mère, inerte, à même la surface du ruisseau qui tranchait de part et d'autre le village. Quant à Calisto, alors réduite à l'état de bébé orphelin, personne ne s'était jamais désigné pour la prendre à sa charge. Pas d'adoption, pas de parents. Rien. Les femmes tout comme les hommes du clan se passaient l'enfant de bras en bras, et très vite la petite devint une distraction dans le village. Une attraction ; un truc mignon qui gazouille et qui quémandait de l'attention, sans cesse, gesticulant dans un panier d'osier rembourré de peaux et de fourrures. Bien au chaud, elle passait ainsi de hutte en hutte, et lorsqu'elle se mettait à pleurer à grandes larmes, on la refourguait à quelqu'un de suffisamment sage et patient pour s'en occuper... Forcément, Calisto restait la plupart du temps esseulée, autant dire qu'il arrivait qu'elle pleure des heures entières avant que quelqu'un ne s'y penche. Alors on lui criait dessus évidemment ; on l'engueulait... Mais ça ne fonctionnait pas vraiment sur les nourrissons.

« Bon sang ! Donne-lui à bouffer, à la p'tite. C'était Valter qui commençait à s'impatienter, surgissant dans la tente d'une façon si soudaine que tous firent un bond dans la hutte. C'était un diable d'homme. A l'époque il n'était encore qu'un Long-Croc ; un meneur. L'un de ces hommes de tête qui savait inspirer et entrainer ses escadrons dans le feu des combats. Celui-ci levait donc une main pour démontrer, avec une pointe d'exaspération, l'évidence même que Calisto avait grand besoin de quelque chose. Lui, il ne lui fallait pas une éternité pour traduire ses cris.
- Elle fait que s'goinfrer ; j'ai plus rien à lui donner moi ! S'énerva Ulvrar, son plus fidèle bras droit. Enfin, en vérité cet homme-là succédait au précédent, décapité lors d'un duel avec le Long-Croc qui se devait d'être amical. En principe... »

La vie était rude, le lait ne pleuvait pas à foison dans les réserves du village, après tout les pillards et les chasseurs du clan n'étaient en rien des fermiers, au point qu'il fallait nécessairement lever une croisade dans tous le royaume pour leur en rapporter... Mais, fait étonnant, malgré que Valter ait toujours été d'une cruauté froide avec Calisto, c'est pourtant lui qui, un jour où il revenait des pillages, rapporta à Rotlaust une poignée de chèvres braillardes, quémandant à ce qu'elle soit traites dans l'heure ; que leur lait puisse subvenir aux besoins de l'enfant. Et parfois même, lorsque ses pleurs s'achevaient enfin, elle parvenait à faire briller les yeux de la brute, éclaircissant ses plus sinistres fronts, se déridant soudain à voir cette petite fille qu'il tenait dans les mains lui apparaître souriante. Alors Innocent et joyeux il se confiait un soir, soûl, rond, plein comme une bourrique : « Elle sait ce qu'elle veut. Je l'aime bien. »

III. Un diable d'homme.

Elle l'observait du coin de l’œil, une fois encore, celui-ci qui, là entouré de ses hommes pouvait être son père... Valter la faisait rire lui aussi, parfois. Posé au milieu de sa meute, il contait sa jeunesse, faisant le malin. Il disait qu'il savait rompre devant l'autorité de leur Chef, comme il avait déjà pu rompre devant tant d'autres autorités... En leur présentant d'abord son derrière suivant un preste demi-tour, finissant de son poing heurtant son torse en guise de salut militaire ! ...
Observer le mouvement et la direction que prend le clan est important, alors elle grandit et s’éleva en l'observant. Bien qu'à douze ans, elle se limitait à contenter ses besoins immédiat en chapardant quelques vivres ; manger, boire, dormir lui suffisait, mais savait regarder vers l'avenir en se demandant quel pouvait être son destin. Portant un regard coutumier pour ces chasseresses surtout, qui tout comme elle étaient nées pour être femmes du clan. Des débrouillardes a qui avait su se faire une place, et qui parlaient de chasser les bêtes qui rôdaient tout prêts d'ici ; des ours qui défendaient férocement leur tanière en s'en prenant aux sentinelles de Rotlaust.

« [...] Je veux devenir utile, comme elles ; moi aussi je vais chasser. Se confia alors la jeune fille, en désignant d'un signe du menton le groupe de chasseurs ; en particulier leurs chasseresses.
- Tu n'es pas prête. Répondit froidement Valter, l'air peu convaincu...
- Bien sûr que je le suis. J'ai douze... Mais à peine eut-elle le temps de terminer sa phrase, elle qui se dirigeait déjà vers les chasseurs, désinvolte, que son ainé fit siffler son allonge dans l'air ! Ses phalanges s'écrasant douloureusement au coin de sa mâchoire, Calisto rattrapa si difficilement son équilibre qu'elle retomba les fesses premières dans la gadoue.
Hé ! Mais qu'est-ce qui te prends !? Reprit-elle, grimaçant de douleur et fronçant les sourcils, tâchant d'éponger le filet de sang qui commençait à poindre de ses lippes. Il avait été si fulgurant...
- Il faut clouer les maroufles sans jamais se lasser... C'est que j'ai comme ouïe dire que t'avais pas assez de cran, gamine. Je crois même que si on te laissait sortir en forêt, tu n'aurais qu'à peine posé le pieds en lisière que la mort aurait pitié de toi. Elle te faucherait dare-dare pour t'épargner bien des souffrances... Tu veux toujours apprendre ?
- Mh-mh. Se contenta de répondre la jeune fille en opinant de la tête, crachant sa salive écarlate, puis finir de s'essuyer la bouche à l'aide de son poignet. Mais la réponse ne suffisait pas, Valter en remettant une couche en la repoussant de son pieds, à maintes et maintes reprises, comme s'il repoussait un cadavre en le faisant rouler vers la fosse qui lui était destiné.
- Alors que fais-tu le cul par terre ?
- Arrête ! Pourquoi tu fais ça !? Fourragea Calisto, désormais engluée de boue de la tête au pieds.
- Parce que tu me semble trop bien assise et trop mal debout pour quelqu'un qui veut se rendre utile... Commence par te relever. Sois brave. Vite, ou c'est douze dents qu'il te restera.
- Être brave avec ce corps ?! Demande plutôt à l'asticot d'être brave, il est rose, et pâle, et mou, tout comme moi !
Lentement, une ride se dessina sur la joue de l'homme, Valter arquant un discret sourire. Il comprenait qui elle était ; qui elle pouvait devenir. Il ne faisait qu'à peine connaissance, en réalité. Et doucement, tout deux en prenaient conscience. »

IV. Âge d'or, et victuailles.

Comme à peu prêt toutes les histoires qui finissaient mal, celle-ci commençait bien pour Calisto et ses paires. Des années plus tard, non loin, la route longeait les murs béants d’une ferme, entre deux rangées d’arbres déchiquetés où se mêlaient flèches et carreaux a d’informes monceaux de pierre et de ferraille. Jonché était le sol meurtri des jardins dévastés, les cendres crépitaient, les flammes dévoraient ; tout fumait encore. Du fond des boyaux putréfiés montait un affreux relent de mort et de bataille où les cadavres gisaient, l'un d'eux raillant en un rictus hideux ; pêle-mêle de chair labourée en un chemin creux. Au fond se trouvait l’enclos du charnier, au revers des talus, où dormaient dans la poussière les vainqueurs effondrés sur les corps des vaincus...
Calisto fit alors un premier pas dans le vide, quittant son rocher en un bond qui la jeta accroupie dans les touffes d'herbes. Mains posées au sol puis silencieuse lorsqu'elle se redressa plus lentement, le tronc droit, déployant ses épaules, faisant maintenant face aux spectres cornus de son escadron noir. Eux aussi semblaient éclore du néant, comme si leurs corps émergeaient du charnier, brisant le silence du bruissement de leurs capes et de leurs fourrures rendues noires par la crasse et la tourbe sèche, tandis qu'ainsi ils se rassemblaient.
Calisto inspira profondément comme pour en humer sa propre gloire, gonflant le torse, avant de lever son arc sous le voile nocturne qui engloutissait le ciel de son linceul. Et tous rugirent, et rugissante en retour ; ils s’apprêtaient à célébrer leur Victoire !

Elle devint l'une de ces ordures ? ... Des ordures il y en avait partout, pullulant jusque dans les milices locales et l'appareil judiciaire du Morguestanc. Lorsqu'elle devint Long-Croc par la force des choses -une meneuse,- l'existence pouvait la tordre et lui écraser la face, couvrant son corps d'hématomes et de plaies. Mais Calisto devint Grande, toisant le monde depuis de nouveaux angles. Et vit surtout que les paysans esseulés, trop loin de la cité portuaire, donnaient peine à voir partout sur le territoire ; à croire que seules les distractions pouvaient les empêcher de mourir vraiment. Oui, quelque soit le camp dans lequel on se trouvait, c'était un endroit où il fallait toujours se gaver de rêves pour traverser la vie, dehors ; pour durer quelques jours de plus à travers l'atrocité du genre Humain. A son esprit : Ils étaient faibles et Elle était forte, c'était aussi simple que cela. Alors Calisto se servait, pour essuyer les ordures du monde, de leur figure comme d'une toile à laver.

V. Tout est à refaire.

Toutes les bonnes choses ont une fin. Tremblante, le corps entier marqué par la palette tant colorée de ses hématomes, Calisto restait courbée, silencieuse, dans la charrette qui l'entrainait en dehors des murs ; alors prête à être exilée.
Voila maintenant deux ans qu'elle croupissait dans les geôles, ayant l'impression d'avoir séjourné dans le plus sombre donjon du Morguestanc. Battue presque à mort et affamée comme jamais, Calisto se comportait mal en prison, elle et sa bande, toujours dans les mauvais coups. Toujours à humilier la garde intérieure. Toujours à tirer profit de la moindre occasion qui leur permettrait de s'évader. C'était une plaie pour les miliciens ; et ils savaient comment lui faire payer, au centuple. Si bien que ce jour-là, elle ne ressemblait plus à rien. En bouillie. Les mains jointes, les poignet irrités et entravés par le cordage de ses liens, ses longues mèches noirs pendulant devant son regard, encrassées par ces années passées dans les geôles des plus sordides.

En ce moment où elle fut ainsi relâchée en pleine nature, tout ce que l'on pouvait dire du village de Rotlaust, c'est que, tout comme n'importe quel autre endroit, il fut dévasté, littéralement nettoyé par les fangeux. Ils étaient morts, définitivement morts ; même Valter ne semblaient plus en mesure de donner de ses nouvelles. Le village était trop éloigné de Marbrume, et Calisto était irrémédiablement lente, boiteuse, malhabile. Elle trébuchait tout le temps, sur les buttes, sur les racines, et s'était soudain mise à frissonner de peur. De peur, car incapable de distancer n'importe quel autre prédateur... Fort heureusement (mais ça dépendait pour qui), les bannis partageant sa charrette l'avaient prises sous leur aile. Tous n'étaient pas de dangereux criminels, si bien qu'ensemble ils tâchèrent de survivre à leur périple, rencontrant nombres d'aléas. Jusqu'à ce jour où elle croisait la route d'un escadron ayant survécu au massacre, sillonnant depuis lors les ruines d'un Royaume dévasté. Calisto fut ainsi sauvée, s'y sentant bien plus en sécurité ; ce qui ne fut pas forcément le cas de ses compagnons de galère. Ingratitude ? Méchanceté gratuite ? Allons... Elle aurait beau ne pas le permettre, qu'elle ne pouvait de toute façon pas interdire à ses cavaliers de prendre ce qu'il convoitait. C'était la règle. Dommage pour eux ; tant mieux pour elle...
Arrivait alors l'an 1165. La Long-Croc et sa bande poursuivait leur route et continuait leurs exactions, tâchant de retrouver et rassembler les particules de leur clan dispersé à travers le duché. Il fallait reformer, rallier les escadrons, recréer l'unité du clan et tracer un nouveau Cercle. Car elle vit assez d'épaves pour savoir quelle négation du monde appelle à sa destruction, à son extinction ; à cette sinistre paix, définitive et absolue. Ce n'est qu'ensuite qu'ils pourront parler de vengeance.


SOI RÉEL


gna1
Certifiez-vous avoir au moins 18 ans ? Oui.
Comment avez-vous trouvé le forum ? Top-site Velusia.
Vos premières impressions ? Toujours aussi bonnes.
Des questions ou des suggestions ? Nop.


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Dernière édition par Calisto le Dim 4 Déc 2016 - 11:43, édité 153 fois
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Séraphin ChantebrumeAdministrateur
Séraphin Chantebrume



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MessageSujet: Re: Calisto   Calisto EmptyMar 22 Nov 2016 - 7:14
Bienvenue à toi, bon courage pour ta fiche!
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Hérald DreitMilicien
Hérald Dreit



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MessageSujet: Re: Calisto   Calisto EmptyMar 22 Nov 2016 - 9:55
Bienvenue !

Superbe début de fiche, le concept de l'Escadron Noir est super.

J'ai repéré une seule coquille :

Citation :
qualité supérieure

A part ça tout est super, on attend la suite, et j'ai même envie de te dire, j'ai beaucoup envie de jouer avec toi (même si au vu de nos factions, ça risque d'être un peu difficile Mazette !).

Bon courage pour la suite.
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Aelys De BeauvalCouturière
Aelys De Beauval



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MessageSujet: Re: Calisto   Calisto EmptyMar 22 Nov 2016 - 17:38
Calisto avec l'ava de Xena, c'est une idée. xD

Bon retour en tout cas parmi nous et bon courage pour la fiche. Wink
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CalistoBannie
Calisto



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MessageSujet: Re: Calisto   Calisto EmptyMar 22 Nov 2016 - 18:37
Bah, pour le moment, j'espère surtout qu'avec ce que j'en dis d'autres ne penseront pas que je viens ici pour exterminer des gens... Mais content que ça te plaise, Hérald ! On en reparlera peut-être dans les demandes de RP. o/

Aelys, désolé, mais tu es obligée d'aimer cette idée. Je galère déjà rien que pour son nom de famille. é_è


Dernière édition par Calisto le Mer 23 Nov 2016 - 16:07, édité 1 fois
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Ambre de VentfroidFondatrice
Ambre de Ventfroid



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MessageSujet: Re: Calisto   Calisto EmptyMar 22 Nov 2016 - 19:55
Re-bienvenue parmi nous et courage pour la fiche =)
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CalistoBannie
Calisto



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MessageSujet: Re: Calisto   Calisto EmptyMer 23 Nov 2016 - 20:42
J'ai oublié de vous remercier pour l'accueil... Merci à tous, donc. o_o'

Plus que l'histoire, sinon. C'est bientôt terminé. Je pense aussi supprimer le Nota Bene dans la partie Escadron Noir, et voir ce genre de détail plutôt dans l'histoire ou dans une proposition de guilde. Voila. o/
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Le CapitaineMercenaire
Le Capitaine



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MessageSujet: Re: Calisto   Calisto EmptyMer 23 Nov 2016 - 21:18
Bienvenue
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Elisabeth GardefeuApothicaire
Elisabeth Gardefeu



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MessageSujet: Re: Calisto   Calisto EmptyMer 23 Nov 2016 - 21:40
Bienvenue !
Bon courage pour la validation Wink

J'aime beaucoup le thème de Calisto 8D
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CalistoBannie
Calisto



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MessageSujet: Re: Calisto   Calisto EmptyDim 4 Déc 2016 - 6:13
Merci Capi et Eli !

Edit : Bon bah j'ai fini... J'ai résumé la fin, tout compte fait. Bonne lecture !
(Erf il reste surement des fautes que je ne vois pas o_o)
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Morion de VentfroidComte
Morion de Ventfroid



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MessageSujet: Re: Calisto   Calisto EmptyDim 4 Déc 2016 - 13:58
Bien, personnage sympathique. Dans la forme.

Du coup j'ai pas grand chose à redire dessus, je te souhaite bon jeu parmi nous et bon courage dans les marais. Si jamais tu veux rendre ton groupe jouable, faudra aller dans le topic correspondant, à voir si des membres veulent te rejoindre, etc.

A une prochaine !
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MessageSujet: Re: Calisto   Calisto Empty
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Calisto
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