Marbrume


Le Deal du moment : -45%
WHIRLPOOL OWFC3C26X – Lave-vaisselle pose libre ...
Voir le deal
339 €

Partagez

 

 Qui va à la chasse perd sa place [Dante]

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas 
Aller à la page : 1, 2  Suivant
Sydonnie de RivefièreSergente
Sydonnie de Rivefière



Qui va à la chasse perd sa place [Dante] Empty
MessageSujet: Qui va à la chasse perd sa place [Dante]   Qui va à la chasse perd sa place [Dante] EmptyVen 22 Juil 2016 - 11:26


Qui va à la chasse perd sa place"La réussite appartient à tout le monde. C’est au travail d’équipe qu’en revient le mérite."
( Dante & Sydonnie )


- « Non ! »

Ma voix raisonna une énième fois dans la bâtisse et ma réponse négative laissa de nouveau ma mère sans voix. Non, je n'allais pas renoncer à mes rêves et non, je n'allais pas reprendre sa boutique comme elle le souhaitait depuis si longtemps. Quelques mois que j'étais dans la milice et ma mère ne l'avait toujours pas accepté. Soupirant, j'avais claqué la porte de la demeure familiale, l'abandonnant comme à mon habitude en lui offrant comme unique compagnie pour la journée, la solitude. En sortant, j'avais rabattu ma capuche en cuir, camouflant par la même occasion mon visage et ma longue chevelure d'ébène que je n'ai pas jugé judicieux d'attacher. N'ayant pas particulièrement envie de croiser bon nombre de la population, j'avais emprunté plusieurs ruelles sombres et désertes, chose qui m'arrangeait. Mes pas se voulaient rapide, je savais où je devais aller et rien ni personne n'allait m'empêcher de me rendre à la caserne, histoire d'y recevoir mon ordre du jour et de reprendre ensuite la route vers mon objectif. Bon, dans la théorie, j'aurais dû attendre mon collègue pour cette affaire et nous aurions dû faire le chemin jusque dans les bas quartiers ensemble pour ensuite interroger la population à deux et partager nos hypothèses… Sauf qu'honnêtement, le travail à plusieurs, ce n'est pas pour moi… Puis bon, il avait cas être à l'heure aussi. Ok, je l'admets je suis partie plus d'une demi-heure en avance, mais cela ne veut rien dire. Bref. Je me suis arrêtée un instant sur la place des pendus, observant les derniers corps suspendus encore aux cordes. Aussi étrange que cela puisse paraître, l'image qui se dressait devant mes yeux m'apaisait. Notre ville se retrouvait peut-être en difficulté depuis l'arrivée des Fangeux, mais s'appliquait tout de même à conserver une certaine habitude, routine et les corps inanimés qui se balançaient encore en étaient la preuve. Après une légère hésitation et un petit regard derrière moi -au cas où que mon cher binôme débarque-, j'avais repris ma route le regard et la tête haute. Une petite inspiration plus tard, j'avais déjà quitté le quartier de la milice laissant derrière moi, le cachot, le chemin de ronde, la place et la caserne.

Les bas-quartiers, la destination n’était certainement pas de rêve, mais parait-il qu’un homme arborant la marque des bannis y aurait été aperçu. Mon rythme de marche était devenu soudainement plus lent, le temps pour moi de remettre mes suppositions dans l’ordre. Trois possibilités. Soit l’homme avait réussi à s’évader de nos cachots et n’était donc pas encore envoyé à l’extérieur de la ville. Soit, il vient de l’extérieur de la ville et a réussi à pénétrer ici sans se faire repérer, ou bien, tout ceci est une grosse connerie pour assassiner des membres de la milice dans les bas-quartiers. Quoi qu’il en soit, il y avait pas mal de questions en suspens, comment un banni peut-il parvenir à rentrer dans la ville sans aider ? Comme une personne peut-elle parvenir à s’évader de nos cachots sans être vu et sans que tout ceci soit signalé ? Pourquoi la population souhaiterait abattre des membres de la milice, qu’est-ce que cela pourrait engendrer ? Sans m’en rendre contre, je m’étais mordillée la lèvre inférieure signe de ma réflexion, la faisant légèrement saigner, passant une main sur celle-ci pour retirer le sang, j’avais ensuite repris mon chemin. Direction, le goulot avec sa merveilleuse taverne aux six roses. L’odeur de l’humidité me prend déjà le nez, mes pas, sous mon poids, s’enfoncent dans un mélange de sable et de boue, je sens le regard des gens sur moi et je m’applique à ne jamais perdre un duel de regard. Si ils pensent que je suis facilement impressionnable, grave erreur. Alors que je progresse doucement vers ma destination, un homme me bouscule et un grognement s’échappe de mes lèvres. Je me fais violence pour ne pas réagir, je suis presque arrivée, inutile de provoquer une bagarre. Je prends sur moi, me retourne et reprend ma route. Mes yeux survolent des cadavres de rats, des excréments, et d’autres détritus humains, pauvres gens. J’arrive enfin devant la taverne, quelques prostitués si pavanent déjà, provoquant un nouveau soupire de mon côté. Pauvres femmes. Alors que je m’arrête, à y pénétrer mes yeux bleus se fixent sur une silhouette qui me semble familière, oui, j’ai déjà vu ce type à la caserne c’est… L’enfoiré. Je sens mon sang ne faire qu’un tour, comment est-ce qu’il a pu me doubler comme ça ?! Partir sans moi, sans m’attendre ?! Ooooh, il va voir. Mes pas s’accélèrent jusqu’à sa petite personne et une fois la petite tape sur l’épaule donnée et sa bouille d’ange face à moi, je fais raisonner ma voix.

- « Est-ce que tu sais ce que ça veut dire travailler en équipe ou je dois te faire un dessin ?! Tu n’es pas culoté de pas m’avoir attendue. On doit bosser ensemble que ça te plaise ou non, alors mémorise bien ma frimousse parce que je vais te coller au cul jusqu’à que cette mission soit terminée, OK ?! »

Comme à mon habitude quand je suis contrariée, je fronce le nez. Ecœurée. Je me suis fait prendre à mon propre jeu et franchement cela ne me plait pas des masses. Je ne connais même pas son nom ou son prénom, ni même son grade et je m’en cogne. Je vais lui faire payer, je ne sais pas encore comment, mais il est hors de questions que je me laisse faire. C’est quoi son problème, de faire équipe avec une femme c’est ça ?! Je fronce de nouveau le nez en plus des sourcils, la journée commence bien, je suis déjà en rogne. Merci, pauvre mec. Je croise les bras sous ma poitrine, histoire d’accentuer davantage ma contrariété, avant de relever un instant la tête, vers une fine pluie qui commence à tomber. Super, il ne manquait plus que ça. Je me surprends à ronchonner de nouveau, avant de finalement essayer de revenir sur le sujet le plus important, l’affaire.

- « Bon. Tu es là depuis combien de temps, tu as déjà eu des informations ? »

Inutile de me dire que je ne me suis pas présentée, j'en suis parfaitement consciente, cependant il est hors de question que je sois agréable avec le genre de type qui n'attends même pas sa partenaire. On est du même côté non ? Alors, c'est quoi ce pauvre plan. Je prends une nouvelle, inspiration avant de finalement observer autour de moi, c'est encore pire qu'avant… Les gens semblent particulièrement froids, tristes, pour ne pas dire dangereux. Je savais déjà que cela n'allait pas être une partie de plaisir, mais je crois que j'étais encore très loin du compte.

© 2981 12289 0
Revenir en haut Aller en bas
Dante NuitnoireMilicien
Dante Nuitnoire



Qui va à la chasse perd sa place [Dante] Empty
MessageSujet: Re: Qui va à la chasse perd sa place [Dante]   Qui va à la chasse perd sa place [Dante] EmptyVen 22 Juil 2016 - 17:14
Tôt ce matin sur les remparts de la cité, un homme se trouvait assis, regardant l’horizon à la recherche d’une chose perdue à jamais. * Je suis planté là comme un fantôme, le soleil se lève, ses rayons viennent effleurer mon visage, me faisant plisser les yeux, je suis fatigué, la nuit fut encore courte, mais comment dormir quand on a l’impression d’être emprisonné ? Bon il est l’heure, quelle journée de merde vais-je encore passer…*

Dante se trouvait dans la cour de la caserne s’exerçant à jeter sa dague sur un morceau de bois qu’il avait désigné comme cible. Cet exercice requérait assez de concentrations de sa part au point de lui faire oublier toutes ses interrogations qui lui hantaient l’esprit, mais ce répit fut de courte durée. Un milicien l’appela de loin, son ordre de mission venait d’arriver. * Allez je croise les doigts, peut-être vont-ils enfin me laisser repartir à l’extérieur…*

- Quoi les BAS QUARTIERS ! Je préfère encore passer la nuit dans les marais ! Cracha-t-il au visage de son supérieur. Non mais c’est une blague .
- Bouge ton cul Sang-Froid, à moins que tu souhaites passer les dix prochaines nuits à garder le cachot… L'officier avait un sourire assez narquois, ce qui donna envie au jeune homme de lui en coller une. Ah et au passage j’ai envoyé un autre milicien, je ne voudrai pas que tu te fasses égorger sans témoin ! L’homme éclata de rire.

Le jeune Nuitnoire tourna les talons et partit vers les dortoirs pour récupérer ses affaires. * Toi si un jour je te chope en dehors de la ville, hum tu vas passer un sale quart d’heure ! Non mais sérieusement les Bas Quartiers ? Maintenant on m’envoie faire le sale boulot de la milice intérieur, c’est quoi leurs problèmes, en plus je vais devoir me coltiner un de ces idiots de soldats qui n’a jamais mis un pied dehors, encore une histoire à y laisser sa peau ça ! * Malgré sa réticence, un ordre est un ordre, Dante se dirigea d’un bon pas vers le sud-est de la ville.

Dante arriva enfin dans les bas quartiers, il n’y avait pas souvent mis les pieds et pour cause, dans chaque ruelle un couteau acéré vous attendez tapis dans l’ombre, surtout si vous étiez de la milice. La tête enfouit en fond de sa capuche pour ne pas se faire repérer, il arpentait les rues rapidement en direction du goulot, si un banni se cachait dans la cité ce serait surement là-bas, l'insalubrité avancée de ce quartier n’attirait que les pires spécimens de Marbrume. * C’est vraiment dégueulasse ici ! Oh merde… J’ai oublié l’autre, oh et puis tant pis il sera retrouver son chemin, pas besoin d’avoir un poids mort à trainer avec moi. Bon où vais-je trouver des informations potables ? Et si j’allais voir le vieux, il doit toujours vivre dans le coin !*

Le vieux comme il aimait l’appeler, n’était d’autre que le meilleur ami de son regretté père, cela faisait bien des années qu’il ne l’avait pas vu, mais si y avait bien une personne au courant de tout ce qui se passait ici, cela ne pouvait être que lui. Dante arriva devant une petite maison au coin d’une ruelle, il manqua de casser la porte en toquant du pied tellement celle-ci était rongée par l’humidité et le sel. Le vieux était bien là, tenant malgré lui sur ses fines jambes devenues squelettiques avec l’âge et la malnutrition. Quand il vit le jeune Nuitnoire, les larmes lui vinrent aux yeux, mais c’était sans compter sur l’aura glaciale de celui-ci.

- Arrête tes conneries de gonzesse, tu vas me rendre sentimental ! Alors le vieux toujours en vie à ce que je vois. Dante s’essaya sur un tabouret.
- Mon garçon, comme je suis content de te voir, je m’étais résolu à ne plus jamais pouvoir poser les yeux sur toi, cela fait tellement longtemps.
- Pas assez à mon gout, je ne suis pas ici pour faire amende honorable où te pardonner tout ce que tu as fait à ma famille…
Le vieux lui coupa la parole.
- Stop tes bêtises, tu sais très bien que ce n’est pas de ma faute ! Ton père était assez grand pour prendre ses propres décisions, alors maintenant arrête de rejeter la faute sur moi !
- Bon très bien, après tout j’ai tourné la page maintenant,
il se mordit les lèvres en prononçant ces mots, le mensonge n’était vraiment pas sa tasse de thé. Écoute le vieux, je suis en mission, j’ai besoin de savoir si tu as entendu parler d’un banni assez dangereux qui trainerait dans le coin ?
- Un banni tu dis ? nous sommes dans les bas quartiers mon garçon, ici on peut considérer tout le monde comme des bannis, mais il est vrai que j’ai entendu des rumeurs concernant un banni qui serait à la tête d’un trafic important.
- Quel genre de trafic ? Ou je peux le trouver . As-tu un nom ?
- Et doucement je ne suis qu’un pauvre vieil homme, tout ce que je sais c’est qu’il serait en affaires avec certaines personnes importantes de la ville et qu’il a tendance à s’accoquiner avec des prostituées qui traine près des Six Roses.
- Très bien merci le vieux ! Et reste en vie, peut-être que j’aurais encore besoin de toi !


Dante laissa le vieux seul dans sa misère sans se retourner, la rancune qu’il avait envers lui n’était pas encore surmontable. * Dans quoi je me suis fourré encore, un banni, un trafic… Ah ça sent pas bon tout ça ! *. L’établissement des six roses ne se trouvait pas très loin, plus le jeune homme s’en approchait, plus les gens qu’ils croisaient devenaient suspects. Il s’arrêta tout près de la taverne, quelques catins se trouvaient là, * Moi parler à une prostituée, non, ça je ne peux pas… Et merde !*

Alors qu’il s’approchait d’un pas hésitant vers les dames de joies, quelque chose vint lui tapoter l’épaule, à sa surprise en se retournant il tomba sur une jeune femme, petite de taille certes, mais les propos qui sortaient de sa bouche montraient qu’elle avait du caractère. Dante compris rapidement que son compagnon de mission était arrivé, alors que celle-ci braillait littéralement sur le jeune homme, ce dernier s’employa à faire passer ces paroles en bruit de fond pour mieux la dévisager. Elle avait un joli visage, des traits fins, une fine bouche, sa capuche laissait s’échapper quelques mèches de cheveux de couleur ébène, un soit c’était un joli brin de femme. Mais quand Dante plongea son regard froid dans ses grands yeux bleus, il fut l’espace d’un instant comme hypnotisé, il avait la sensation ce que son âme s’échappait peu à peu de son enveloppe charnelle pour s’évanouir dans les iris qui soutenaient son regard. Il ne put le supporter plus longtemps et releva les yeux, * Ouha, c’était quoi ça…*, en regardant devant lui il remarqua deux hommes en train de les fixer.

- Calme-toi ! Chuchota le jeune homme.

Il agrippa vivement le bras de la femme pour l’attirer vers lui et l’emmener dans une ruelle à quelques mètres. Après s’être assuré que plus personnes ne les guettaient, il s’adossa au mur.

- Baisse d’un ton tu veux, on n’est pas à la caserne là ! Tu veux te faire égorger ou quoi ? Une milicienne dans les parages c’est assez rare, donc laisse-moi te dire qu’ils seraient ravis de s’amuser avec toi ! Et personnellement je n’ai pas l’intention de mourir aujourd’hui, donc tiens-toi un peu !

*Et bah bravo maintenant je vais devoir faire en sorte qu’elle retourne chez elle en un seul morceau, bon quitte à me la coltiner toute la journée autant bien faire les choses.*

- Ok, je m’appelle Dante… Bon voilà, d’après une de mes sources le banni qu’on recherche est mêlé à un trafic important, il en est peut-être l’instigateur. La seule certitude que nous avons pour l’instant c’est qu’il a l’habitude de venir voir des prostituées ici, donc soit on attend qu’il pointe le bout de son nez, mais personnellement je ne tiens pas trop à trainer dans le coin, soit on va poser des questions à ces femmes, enfin du moins tu y vas… Et discrètement bien sûr...
Revenir en haut Aller en bas
Sydonnie de RivefièreSergente
Sydonnie de Rivefière



Qui va à la chasse perd sa place [Dante] Empty
MessageSujet: Re: Qui va à la chasse perd sa place [Dante]   Qui va à la chasse perd sa place [Dante] EmptySam 23 Juil 2016 - 0:22


Qui va à la chasse perd sa place"La réussite appartient à tout le monde. C’est au travail d’équipe qu’en revient le mérite."
( Dante & Sydonnie )


Mon partenaire avait fini par se retourner, ne dissimulant qu'à peine sa surprise devant ma condition féminine. Il était un peu plus grand que moi, avait des cheveux grisonnant a en faire pâlir les vieux du coin. Les traits de son visage étaient fins et ses yeux, ses yeux étaient d'un bleu particulièrement agréables. Je me suis surprise à pencher la tête sur le côté, sans jamais détourner le regard du siens, il était simplement hors de questions que je perde à ce jeu-là. Il avait fini par détourner les yeux, m'emportant dans un coin à l'abri des regards tout en me chuchotant de me calmer. Me calmer ? j'espère qu'il plaisantait, j'étais très calme là. J'ai de nouveau froncé le nez, ne dissimulant qu'à peine mon mécontentement. Monsieur était plutôt bavard, il avait même envie de papoter, il ne voulait pas un morceau de pain en plus, si ?

- « Baisse d’un ton tu veux, on n’est pas à la caserne là ! Tu veux te faire égorger ou quoi ? Une milicienne dans les parages c’est assez rare, donc laisse-moi te dire qu’ils seraient ravis de s’amuser avec toi ! Et personnellement je n’ai pas l’intention de mourir aujourd’hui, donc tiens-toi un peu ! »

J’ai relevé la tête afin de le foudroyer une nouvelle fois du regard, parce qu’il pense sincèrement que je suis plus faible que lui en plus ? C’est une mauvaise blague, mon partenaire veut devenir clown en fait, c’est ça. J’ai à peine réussi à retenir un nouveau grognement avant de reprendre la parole d’une voix beaucoup plus calme, mais particulièrement tranchante.

- « Premièrement, je n’ai pas envie de me faire égorger par qui que ce soit, je ne vais pas mourir ni aujourd’hui, ni demain. Deuxièmement, si des imbéciles souhaitent s’amuser avec moi, je n’ai certainement pas besoin de ta dégaine d’ancêtre pour m’aider. Troisièmement, de nous deux pour l’instant, c’est moi qui me tiens le mieux, je n’oublie pas mes partenaires, MOI. Maintenant, que tout est dit est-ce qu’il est possible de se remettre au travail ou tu veux faire dans ton pantalon avant ? »

J’ai pris ensuite une grande inspiration, me répétant que non, me mettre toute la caserne à dos n’était certainement pas la solution. J’ai abandonné son observation pour analyser notre environnement, il n’avait pas complètement tord, -mais pas complètement raison pour autant qu’on soit bien d’accord- les miliciens fuyaient la zone. Ici, ce n’était pas la même loi que le reste de la ville et ce n’était certainement pas en provoquant bagarre sur bagarre qu’on allait réussir à sortir d’ici vivant… Ok, j’étais presque prête à admettre que sa méthode était peut-être plus efficace que la mienne. Enfin, je n’allais quand même pas m’excuser pour autant.


- « Ok, je m’appelle Dante… Bon voilà, d’après une de mes sources le banni qu’on recherche est mêlé à un trafic important, il en est peut-être l’instigateur. La seule certitude que nous avons pour l’instant c’est qu’il a l’habitude de venir voir des prostituées ici, donc soit on attend qu’il pointe le bout de son nez, mais personnellement je ne tiens pas trop à trainer dans le coin, soit on va poser des questions à ces femmes, enfin du moins tu y vas… Et discrètement bien sûr... »

Je n’ai rien répondu sur le moment, j’ai laissé un silence s’installer pendant plusieurs longues minutes sans le quitter des yeux. L’analysant plus que nécessaire sans doute, j’avais besoin de le jauger, d’être certaine de bien comprendre chacune de ses paroles. D’après ses sources ? Je devrais le croire sur parole en plus, et le pire de tout ça, c’est qu’il m’envoyait MOI faire copine-copine avec les prostituées du coin ?! J’ai pris une nouvelle inspiration, je ne sais pas avec qui j’étais tombée, mais il me semblait aussi particulier que moi. J’ai finalement tendu la main vers lui, histoire de montrer un peu de bonne volonté dans notre collaboration.

- « Je suis Sydonnie, Sydonnie d’Algrange, je suis enchantée de te connaitre Dante… Ton prénom me dit quelque chose, tu n’aurais pas deux, trois, rumeurs qui trainent à ton sujet ? »

J'ai fais une petite pause, le temps qu'il s'habitue à ma tentative de sociabilisation, j'essayais d'être agréable parfois… Ce n'était pas une grande réussite, mais le plus important était d'essayer, non ? Enfin, bref. Je n'étais pas là pour me faire des amis, mais bien pour enfin réussir une mission sans incident. J'avais dessiné un sourire sur mes lèvres, avant de reprendre la parole, d'une voix tout aussi calme que précédemment.

- « Bien Dante, comment tu sais tout ça ? Tu parles de sources, est-ce que tu es certains que tes sources sont fiables ? Tu ne penses pas que ça serait plus simple que ce soit un homme qui discute avec les prostitués… Enfin tu sais, je ne vais pas te faire un dessin si ? » je laisse un petit silence, comprenant rapidement que visiblement le point de la femme de joie n’était pas négociable. « Bien, je vois… Je vais y aller… Je suppose que tu ne sais pas à quoi il ressemble ton homme ? Bon, bouge pas. »

Je passe mes mains sous ma capuche, juste le temps de la décrocher et de lui confier, je secoue un peu ma chevelure ébène, l'ébouriffant à droite puis à gauche, histoire de me donner un air un peu plus doux. Inutile de se présenter en tant que milicienne, je n'obtiendrai aucune réponse satisfaisante, autant y aller en tant que femme, que ma situation me sert au moins à quelques choses. J'affiche un nouveau sourire en direction de Dante, celui-ci ayant plus pour objectif de m'encourager que de paraître réellement sympathique… Le dialogue, ce n'est vraiment pas mon truc.

- « Je suis toujours discrète d’ailleurs. Bien, tu ne bouges pas, je reviens… Enfin, restes pas trop loin quand même… Au cas où. Je ne dis pas que j’ai besoin de ton aide hein, ne te fais pas d’idée… Mais reste pas loin.. Ok ? »

Je secoue doucement la tête, discrètement, ma phrase n'a aucun sens je m'en rends bien compte. Il va se faire des idées, penser que j'ai des craintes, voir même que j'ai peur alors que pas du tout. C'est juste qu'on doit travailler en équipe, et que du coup, autant qu'il me garde à l'œil, c'est aussi simple que ça. Bref. Je fini par m'éloigner de lui, sans plus de sourire ou de signe d'attention, je m'approche du groupe de femmes discutant, elles me dévisageaient sans gêne, en même temps je n'ai pas du tout l'apparence d'une prostituée. Je me dandine, un peu, fouille dans ma sacoche tendant quelques piécettes à chacune d'entre-elles. Les femmes récupèrent l'argent sans poser davantage de questions, en même temps ici, on ne rechigne pas pour un peu plus de confort.

- « Je ne vais pas être longue. J'ai aidé un banni dans la ville, inutile que je vous le décrive je sais parfaitement que vous savez de qui je parle. Il m'avait promis un truc en retour, sauf que, monsieur ne donne plus signe de vie… Et franchement, je n'aime pas être prise pour une idiote. »

- « Eh ma jolie, nous ont ne veut pas d'histoire, alors votre affaire ça ne nous concerne pas… Notre vie est beaucoup plus importante que ton argent. »

- « Je crois que je n'ai pas été suffisamment clair, l'argent c'est juste pour me donner bonne conscience et éviter de vous trancher la gorge immédiatement. Pourtant, j'adore la couleur rouge et ce n'est pas l'envie qui manque... Bref. J'veux juste savoir dans combien de temps il va passer mon bonhomme, histoire de ne pas poiroter trop longtemps, vous comprenez non, le temps c'est de l'argent.»

- « Du calme, c'est bon. Je comprends que tu fasses affaire avec l'ombre, tu es aussi folle que lui. Il vient un jour sur deux, chaque fois dans les mêmes heures, il devrait passer ce soir pour la fin d'après-midi, il passe la nuit ici avec différentes filles, discute avec des hommes dans la taverne, il cherche des nouveaux clients, je crois, uniquement des hommes. Mais si tu veux un conseil, ne reste pas dans le coin, toi et ton copain vous avez déjà été repéré par ses petites mains. »

Les femmes finissent par m'abandonner s'engouffrant dans la taverne en me laissant sur le seuil de la porte avec ma montagne de questions… L'ombre ? Qui c'est ça ? Et puis, c'est quoi cette histoire de nouveaux clients, des clients pourquoi faire ?! Je lâche un nouveau grognement avant de tourner les talons et de rejoindre Dante, je me promets de ne pas lui parler de l'avertissement, certaine qu'il nous ferait rentrer immédiatement à la caserne… Ah, les hommes, un peu de risques et paf il n'y a plus personne. Je me poste juste en face de lui, plongeant mon regard dans le siens, histoire d'être certaine de capter complètement son attention, sauf que c'est moi qui me perd dans ses yeux bleus, laissant malgré moi un long silence.


- « Hurmf… Bon, alors. L'homme qu'on cherche il a un surnom, « l'ombre ». Il passe un soir sur deux ici, il passe la soirée avec les filles et le petit matin il discute avec des hommes dans la taverne, il cherche de nouveaux clients, uniquement masculin, donc cette fois mon cher, c'est à ton tour de bosser, des questions, des idées ?! Oh, oui, j'oubliais, les femmes te trouvent charmant, elles sont prêtes à te faire une réduction si l'envie te dit et puis elles nous mettent en garde aussi sur notre discrétion. »

J'affiche un plus large sourire, tout en récupérant ma capuche entre ses mains que je viens re-fixer sur ma tenue et évidemment rabattre immédiatement sur ma longue chevelure. J'avais l'impression qu'on allait passer un long moment sur cette enquête, autant essayer de détendre l'atmosphère avec un peu d'humour, non ?

Spoiler:

© 2981 12289 0
Revenir en haut Aller en bas
Dante NuitnoireMilicien
Dante Nuitnoire



Qui va à la chasse perd sa place [Dante] Empty
MessageSujet: Re: Qui va à la chasse perd sa place [Dante]   Qui va à la chasse perd sa place [Dante] EmptyLun 25 Juil 2016 - 11:29
Il ne savait pas trop pourquoi mais à chaque fois qu’elle fronçait le nez, hormis le fait de trouver cela tout à fait adorable, un sentiment de déjà-vu s’emparait de lui, c’était comme s'il la connaissait depuis toujours. * Pourquoi est-elle agressive comme ça ? Elle essaie de se donner un genre… De faire croire qu’elle n’a peur de rien…*, heureusement la jeune femme finit par se calmer et elle hissa le drapeau blanc en tendant une main amicale vers Dante qui lui prit délicatement, il fut surpris de la poigne de celle-ci, malgré sa petite taille, cette milicienne semblait plus forte qu’il ne l’avait jaugé et sa main était aussi froide que la sienne.

- « Je suis Sydonnie, Sydonnie d’Algrange, je suis enchantée de te connaitre Dante… Ton prénom me dit quelque chose, tu n’aurais pas deux, trois, rumeurs qui trainent à ton sujet ? »

- Ah parce que tu es le genre de personne à croire aux rumeurs ? Lui lança-t-il d’un ton cassant.

Dante savait pertinemment que pour la plupart, les rumeurs le concernant étaient fondées, mais c’est la façon dont elles étaient racontées qui le dérangeait, en effet seulement les faits sombres étaient divulgués alors que le pourquoi de l’histoire était toujours occulté, pourtant le jeune homme s’assurait d’avoir toujours une raison valable avant d’agir, enfin du moins il essayait de s’en convaincre. * Sydonnie d’Algrange… Heu non ça ne me dit absolument rien !*.

- « Bien Dante, … Bon, bouge pas. »

Dante n’avait pas bougé d’un millimètre, ni répondu à son interlocutrice, il regardait juste bouger ses lèvres en attendant qu’elle se décide enfin à faire ce pour quoi elle était là. Il attrapa la capuche qu’elle lui tendait, maintenant qu’il pouvait voir totalement son visage et ses cheveux, le jeune homme se senti, pendant l’espace d’un moment, comme perdu, son teint pâle, ses traits fins, sa chevelure ébène, il avait l’impression que les dieux lui avaient envoyé son égale en femme, ce qui le déconcerta. Dante avait toujours eu du mal à décrypter le comportement social des femmes, * Pourquoi elle n’arrête pas de sourire ? *, il ne put lui rendre la pareille, car pour lui sourire était hors de sa portée et puis il avait toujours considéré cette grimace comme une tromperie.

- « Je suis toujours discrète d’ailleurs. Bien, tu ne bouges pas, je reviens… Enfin, restes pas trop loin quand même… Au cas où. Je ne dis pas que j’ai besoin de ton aide hein, ne te fais pas d’idée… Mais reste pas loin.. Ok ? »

- Bon, tu as fini de jacasser . Allez vas-y je te couvre !

Dante fixa de ses yeux bleus sa coéquipière, la regardant s’éloigner d’un pas léger. Il analysa la situation, balayant du regard la scène, les deux hommes à l’air étranges étaient toujours là les yeux rivés sur la jeune femme, alors que celle-ci s’approchait du groupe de prostituées. Le sang du jeune milicien commença à bouillonner, il était prêt à intervenir aux moindres mouvements suspects. Ce qui dans un sens fut assez bizarre venant de sa part, en effet d’habitude Dante ne se souciait guère du sort des autres, il s’était résigné à la certitude que tout le monde allait mourir plutôt que prévus, raison pour laquelle il ne s’attachait à personne. Mais là pour le coup, il se sentait prêt à tout pour la protéger. Alors que la milicienne avait entamé son dialogue avec les autres femmes, une image frappa l’esprit de Dante, * Cette façon de froncer le nez, cette manière de parler… Enfaite cette femme ressemble à ma sœur, voilà pourquoi j’avais l’impression de la connaitre ! *. Les pourparlers terminés, Sydonie rebroussa chemin, revenant vers le jeune homme qui ne l’avait toujours pas quitté du regard. Après un long silence elle prit enfin la parole.

- « Hurmf… elles sont prêtes à te faire une réduction si l'envie te dit et puis elles nous mettent en garde aussi sur notre discrétion. »

- L’ombre ? Jamais entendu parler !

Il prit un moment de réflexion, * Ils cherchent des clients, je pourrais me faire passer pour l’un d’eux, mais passer la nuit ici ce n’est pas envisageable, comment le faire venir plus tôt…* ; une idée lui frappa l’esprit. Il poussa Sydonie contre le mur, l’attrapant par les épaules, afin de la cacher dans l’ombre de la ruelle.

- Bon reste là, ne bouge surtout pas, si des gars louches se ramènent par ici ou si je ne suis pas revenue dans une quinzaine de minutes, rentre à la caserne ! Lui dit-il d’un ton calme.

Il soutint son regard fronçant les sourcils pour lui faire comprendre qu’elle n’avait pas le choix. Dans le mouvement une longue mèche de cheveux s’était échappée de la capuche de Sydonie, lui cachant une partie de l’œil. De ses doigts froids, il la replaça délicatement à l’intérieur, lui touchant légèrement le visage au passage.

Dante sorti à toute allure de la ruelle, d’un pas sûr il se dirigea vers les deux hommes qui n’avaient pas arrêté de les épier. Il se planta devant eux, leur lança un regard glacial, d’un signe de la tête, il leur montra la maison abandonnée qui se trouvait derrière non loin, les invitants à le suivre à l’intérieur, ce qu’ils firent sans protester. La porte refermé, aucune parole n’avait encore été échangée, les deux hommes jaugeaient du regard leur vis à vie, la main posée sur leurs lourdes épées.

- Ok les filles, je ne suis pas là pour me battre, je sais que vous travaillez pour l’Ombre… Mais…

Dante n’eut pas le temps de finir sa phrase que le premier homme avait dégainé son épée, regrettable erreur de sa part. En moins d’une seconde la dague du jeune Nuitnoire vint se planter dans le coup de ce dernier, l’action avait tellement été rapide et violente que le deuxième malfrat était resté tétanisé, ne voyant pas le milicien arriver à toute allure vers lui. Il lui assainit un coup de poing en pleine tempe le faisant tomber par terre, avant de l’attraper par le col de sa chemise, le soulevant du sol poussiéreux pour le plaquer contre la porte.

- Écoute-moi bien, tu as deux solutions, soit tu finis comme ton pote, soit tu cours voir ton patron peu importe son nom et tu lui dis qu’un client très riche et surtout très impatient veut le voir avant la tombée de la nuit ! Dante resserra son étreinte sur la gorge de l’homme le faisant suffoquer. Suis-je bien clair ?
- Eh… Ou… Oui !
- Attention, mon riche patron ne veut pas d’ennui, donc pas d’entourloupe, au moindre signe de menace nous partirons.


Il le relâcha, le laissant tomber par terre, l’homme reprit tant bien que mal son souffle, ces lèvres étaient devenu bleues. Après quelques minutes, le jeune milicien s’approcha du corps inerte de son assaillant et récupéra sa dague, l’essuyant avec les habits du défunt.

- Oubli pas de décapiter ton pote, je n’ai pas envie de salir mon épée ! Allez bouges ton gros cul !

Le deuxième homme s’exécuta sans plus attendre, après avoir pris soin de décapiter son ancien collègue, il cacha le corps en fond de la maison avant de sortir sous le regard méfiant de son bourreau. Dante se dépoussiéra rapidement et tira sur ses vêtements afin de leur rendre leurs aspects d’origine, il ne voulait pas avoir l’air de sortir d’une altercation.

Sang-Froid traversa la rue s’assurant que personne ne l’avait suivi. Une fois l’ombre de la ruelle atteinte, il repoussa sa capuche en arrière, les fines gouttes d’eau qui tombaient sur son visage lui firent retomber la chaleur de son corps qui avait augmenté lors de l’action précédente. S’adossant au mur ne sachant pas trop comment annoncer la chose, il finit par rompre le silence.

- J’ai un plan, si tout va bien le banni va se ramener avant la tombée de la nuit, mais… Il faut qu’on trouve un riche dans la taverne, enfin du moins un gars qui pourrait se faire passer pour riche, comme ça l’Ombre croira que c’est un client, moi je serais son garde du corps et toi… Bah euh sa femme… Donc tu vas devoir jouer de tes charmes, enfin du moins essayer, pour persuader un pigeon de nous aider !

Sans grand succès il essaya de lui lancer un regard doux et gentil, car il se doutait bien que cette partie du plan aller déplaire à Sydonie et qu’il allait encore avoir droit aux protestations de celle-ci, mais bon en même temps ils n’avaient guère le choix.
Revenir en haut Aller en bas
Sydonnie de RivefièreSergente
Sydonnie de Rivefière



Qui va à la chasse perd sa place [Dante] Empty
MessageSujet: Re: Qui va à la chasse perd sa place [Dante]   Qui va à la chasse perd sa place [Dante] EmptyMar 26 Juil 2016 - 14:51


Qui va à la chasse perd sa place"La réussite appartient à tout le monde. C’est au travail d’équipe qu’en revient le mérite."
( Dante & Sydonnie )



- « Ah parce que tu es le genre de personne à croire aux rumeurs ? »

J'ai simplement haussé les épaules d'une manière nonchalante, les rumeurs, honnêtement je ne m'y intéresse pas vraiment. Sauf qu'à la caserne, même avec une volonté de fer, on est obligé d'en entendre. Alors, oui, j'en avais perçu pas mal à son sujet, mais cela ne voulait pas dire que j'étais impressionnée ou que j'allais le craindre. J'ai retrouvé mon inexpression habituelle, haussant une nouvelle fois les épaules, avant de faire entendre ma voix :

- « Non, mais j'aime bien décrypter le vrai du faux, puis ensuite constater les choses par moi-même. Puis… Il y a toujours une part de vérité dans une rumeur, en revanche elle peut être très extrapolée. Tu as des choses à cacher ? Parce que je sens que toi et moi on va rester un petit moment ensemble. »


J'avais ensuite, retiré ma capuche, fais claquer ma langue contre mes dents en signe de mécontentement face à son encouragement plutôt directif. Les prostitués sont toujours bavardes, peut-être même trop quand on leur graisse la pâte. J'avais eu des renseignements, mais pas aussi significatif que ce que je voulais. J'étais revenue vers Dante, sans aucun sourire, j'avais récupéré ma capuche pour la réajuster, camouflant ainsi une nouvelle fois, mon visage et ma longue chevelure d'ébène. Expliquant la situation, il me semblait que mon partenaire d'un soir comprenait parfaitement la situation, cela m'arrangerait, je n'aimais pas me répéter. Sans que je puisse réellement comprendre l'enchaînement de nos mouvements, je me suis retrouvée contre le mur d'une ruelle sombre, mon collègue juste devant moi, proche. Il avait ensuite repris la parole d'une voix particulièrement calme, chose agréable venant de lui.

- « Bon reste là, ne bouge surtout pas, si des gars louches se ramènent par ici ou si je ne suis pas revenue dans une quinzaine de minutes, rentre à la caserne ! »
- « Non. »

Ma réponse s'était échappée de mes lèvres aussi rapidement que je l'avais pensé. Non, il était hors de question que je ne bouge pas pendant que monsieur se mettait en danger, où avait-il la tête ? Je ne détournais pas mon regard du siens, fronçant à mon tour les sourcils, non, il n'était même pas envisageable que je cède à son caprice d'homme grand et fort. Sauf que là, visiblement mon interlocuteur ne me laissait pas le choix. Dante me regarda encore un moment, avant de passer sa main sur mon visage, replaçant une mèche rebelle qui diminuait ma vision… J'ai de nouveau plissé le nez par réflexe, me demandant un long moment à quoi il jouait. Il était ensuite parti sans que je n'aie eu le temps de rajouter quoi que ce soit, me laissant seule avec mon indignation. Il déconnait, il déconnait clairement. J'ai croisé les bras sous ma poitrine, boudeuse, tel une enfant n'ayant pas obtenue satisfaction, j'ai lâché un soupire bruyant, sans pour autant le quitter du regard. Mes yeux bleus l'observaient s'éloigner, tandis que mon esprit essayait de se convaincre qu'il était plus prudent qu'en effet, je ne bouge pas. Sauf que, évidemment, je ne choisie jamais le choix de la raison. A peine Dante était-il sorti de mon champ de vision que j'avais longé les murs, aussi silencieuse et discrète que possible pour le suivre, lui, et les deux hommes se trouvant dans son sillage. Je conservais une distance plus que raisonnable et avait stoppé mes pas, quand le groupe était rentré dans l'habitation abandonnée.A quoi est-ce qu'il jouait encore ? La porte rapidement fermée, m'empêcha de percevoir quoi que ce soit à distance, j'avais donc dû m'approcher jusqu'à trouver une petite brèche, me permettant de percevoir les mouvements et quelques mots de la conversation. Mon collègue qui plante une date dans la jugulaire d'un des deux assaillants puis en quelques secondes se retrouve à maintenir le deuxième individu par le col de sa chemise, après lui avoir offert une sublime droite. Mes dents étaient venues pincer ma lèvre inférieure et mes yeux avaient dû s'écarquiller un instant, avant de retrouver leurs formes d'origines. Sacré bonhomme. « Riche patron » « entourloupe » « décapiter » « ton gros cul », les mots que je percevais ne me permettait pas de comprendre intégralement la conversation. C'est donc sans trop d'hésitation que j'avais rebroussé chemin pour retrouver ma position initiale, les bras sous ma poitrine. Dante ne tarda pas à me rejoindre, se postant devant moi, l'air de rien. Pourquoi faire simple, quand il est possible de faire compliquer, n'est-ce pas ?

- « J'ai un plan, si tout va bien le banni va se ramener avant la tombée de la nuit, mais… Il faut qu'on trouve un riche dans la taverne, enfin du moins un gars qui pourrait se faire passer pour riche, comme ça l'Ombre croira que c'est un client, moi je serais son garde du corps et toi… Bah euh sa femme… Donc tu vas devoir jouer de tes charmes, enfin du moins essayer, pour persuader un pigeon de nous aider ! »

J'ai pris une nouvelle et grande inspiration, je voulais vraiment conserver mon calme, paraître agréable et parvenir à travailler en équipe au moins une fois… Mais soudainement, cela me semblait particulièrement complexe. J'ai glissé une main dans ma poche, sortant un petit tissu tout en m'approchant de mon collègue. Je m'étais mise sur la pointe des pieds quelques secondes, le temps pour moi d'essuyer les petites perles de sueurs qui coulaient de son front, puis j'avais retrouvé avec beaucoup de simplicité ma position initiale, réadaptant mon air grognon.

- « Super ! »

Oui super, j'ai juste l'impression qu'il me prend pour la plus grande des débiles, ou alors le plus gros des moutons. Est-ce qu'il est sérieux où est-ce que c'est une mauvaise plaisanterie ? J'ai froncé le nez, alors qu'involontairement mon regard devait le foudroyer. Il était hors de questions que je fasse du charme à qui que ce soit et pire encore, que je me fasse passer pour la femme de je ne sais qui. Mes lèvres se sont rapidement entrouvertes et contrairement à ce qu'on pourrait penser, ma voix n'était pas agressive, mais bien pleine d'ironie.

- « C'est une autre de tes sources qui t'a raconté tout ça ? Un fantasme que tu souhaites réalisés ? Ou bien un des deux hommes qui t'ont suivi… Oh, une minute, s'était avant ou après en avoir saigné un ? »

J'ai froncé les sourcils et le nez, faisant claquer ma langue contre mes dents. Oui, j'étais plutôt pour le fait de jouer carte sur table et non chacun de son côté. Il avait pris des risques en partant seul et il était absolument hors de questions qu'il me remette ainsi sur la touche. Soit on travaille ensemble, soit on ne travaille pas. Je me suis placée plus proche de lui, pas plus loin d'un pas ou deux, j'ai relevé la tête pour pouvoir plonger mon regard dans le siens, puis j'ai repris la parole calmement, quoi qu'un peu cassante.


- « Juste une question, je dois coucher aussi ou pas dans ton plan ? Et tu préfères quoi, que j'aille passer une longue robe, que je découvre mes bras et qu'en prime j'adopte un petit décolleté plongeant ? Je ne savais pas que j'allais gagner de l'argent en plus de ma paye de milicienne aujourd'hui. »

Je m'étais ensuite rapproché davantage et très lentement de lui sans jamais détourner mon regard du siens, une fois quasiment contre lui, je m'étais mise sur la pointe des pieds, approchant mon visage du siens, avant de glisser mes lèvres à son oreille, murmurant d'une voix particulièrement douce :

- « Ose juste répéter une seule fois que je dois faire la prostituée ou jouer de mes charmes pour réussir une mission et je te fais la promesse que tu rentreras avec un œil d'une magnifique couleur noir et un nez en moins. »

Je me suis ensuite de nouveau éloignée d'un pas, réajustant un sourire froid sur mes lèvres. Je détestais cette impression, celle qui me laisse entendre qu'une femme est juste bonne à « ça », jouer de son corps, s'appliquer à faire distraction. J'ai secoué doucement la tête, visiblement contrariée, aucun plissement de nez ou de froncement de sourcil, simplement un regard aussi glacial que le reste de mon visage. Je n'avais jamais détourné les yeux de sa personne, essayant tant bien que mal de trouver une alternative à son plan… Au fond, j'avais bien conscience qu'il était trop tard, que le jeu était déjà en place… Puis soudainement, j'entrouvris les lèvres :

- « D'accord. Mais, une fois que tout ceci est terminée, qu'on a de nouvelles informations. Ce soir, tu m'offres une chope de bière dans une taverne de la ville pour te faire pardonner de ce comportement fort déplacé. »

D'accord, je lui laisse le point cette fois, j'accepte exceptionnellement de faire une tentative de charme sur un poivrot du coin, histoire de le faire passer pour un riche. Je n'étais vraiment pas certaine de parvenir à quoi que ce soit de toute manière. Séduire, ce n'était vraiment, vraiment pas mon truc à moi. J'ai fais une petite moue, je n'aimais vraiment pas cette idée et j'avais dû mal à le dissimuler. Pourquoi diable fallait-il que je me retrouve dans ce genre de situations… Notre ville ne tournait-elle réellement qu'autour de séduction, charme… A croire que tout passait forcement par « ça », même en travaillant pour la milice. J'ai fini par détourner le regard et par une nouvelle fois retirer ma capuche en cuir, secouant de nouveau ma chevelure, j'ai avisé ma tenue, simple et non féminine. Elle devrait faire l'affaire, il était hors de questions que j'aille me changer de toute façon.

- « Tu penses que ça ira comme ça ? Ecoute… je ne suis pas certaine de parvenir à faire du charme a quelqu'un moi… Tu n'as pas une indication à me donner, un truc qui plait forcement histoire que je ne mette pas cent ans à obtenir l'accord de ton pigeon. Tiens par exemple, qu'est-ce qui te ferait succomber, toi ? »

© 2981 12289 0


Dernière édition par Sydonnie d'Algrange le Mer 27 Juil 2016 - 12:21, édité 1 fois
Revenir en haut Aller en bas
Dante NuitnoireMilicien
Dante Nuitnoire



Qui va à la chasse perd sa place [Dante] Empty
MessageSujet: Re: Qui va à la chasse perd sa place [Dante]   Qui va à la chasse perd sa place [Dante] EmptyMer 27 Juil 2016 - 11:45
En soi travailler en équipe ne le dérangeait pas plus que cela, la raison pour laquelle il préférait faire cavalier seul était simple, il pouvait prendre des risques inconsidérés sans se soucier du bien d’autrui. Cette mission l’avait mis dans une position inconfortable, la chasse au banni devenait intéressante, mais plus il passait de temps en compagnie de Sydonnie, plus il l’appréciait, ainsi en aucun cas il ne pourrait la mettre en danger. Mais comment attraper un homme dangereux sans prendre de risque.

La jeune milicienne vint tapoter le front de Dante avec un morceau de tissu, cela n’était pas nécessaire, mais il trouva cela agréable. L’air grognon que celle-ci affichait constamment amusait le jeune homme. Pour le coup, il commençait à comprendre le fonctionnement de la jeune femme, * Elle a vraiment un sacré caractère, difficile de la mettre à l’écart, si je veux la protéger je vais devoir lui faire confiance, après tout si elle est encore vivante aujourd’hui, c’est qu’elle doit savoir se débrouiller !*.

- « Oh, une minute, s'était avant ou après en avoir saigné un ? »

Dante la fixa du regard son sourciller, * Alors comme ça tu m’as suivi… Très bien au moins maintenant tu sais à quoi t’attendre *, cette révélation ne surprit guère le jeune homme, il avait bien compris que s'il lui donnait un ordre, elle allait faire le contraire. * Si je veux que tout se déroule bien, il faut que je change ma façon d’opérer avec elle…*. Elle se rapprocha de lui.

- « Juste une question ... Je ne savais pas que j'allais gagner de l'argent en plus de ma paye de milicienne aujourd'hui. »

Il ne répondit rien à cela, voyant qu’elle n’avait pas encore fini de s’exprimer. * Eh ben, elle a la langue bien pendue !*. La femme se rapprocha encore un peu plus, maintenant elle était presque collée au torse du jeune homme, elle approcha ses fines lèvres afin de lui murmurer ces quelques mots.

- « Ose juste répéter une seule fois...je te fais la promesse que tu rentreras avec un œil d'une magnifique couleur noir et un nez. »

Cette proximité avait eu pour effet de le rendre mal à l’aise, il ne sut pas vraiment pourquoi, mais la chaleur émanant du corps de la femme, son souffle chaud et sa voix en demie teinte, lui produisirent une sensation bizarre, il dut même se forcer pour reprendre ses esprits. Les propos de la jeune femme amusèrent Dante, il n’en attendant pas moins d’elle et il comptait bien jouer là-dessus. Elle s’éloigna de lui, mais pas trop, depuis le début ils ne s’étaient pas quittés du regard. Dante remarqua sans mal que la jeune femme était contrariée, surement son plan ne lui plaisait pas, ce qui était tout à fait compréhensible. Intérieurement il avoua que la voir ainsi la rendait encore plus attirante.

- « D'accord... te faire pardonner de ce comportement fort déplacé. »

- Toi… Une bière ? Pour me faire pardonner ? Le ton ironique de Dante montrait bien qu’il n’avait répondu cela que dans le but d’agacer un peu plus Sydonnie.

Elle finit par accepter son plan, en même temps elle n’avait pas trop le choix, enfin du moins il ne lui avait pas laissé. En voyant les quelques grimaces sur son visage, il comprit qu’elle faisait des efforts pour aller dans son sens, * Bon si elle y met du sien je vais aussi faire en sorte d’être un bon coéquipier ! *.

- « Tu penses que ça ira comme ça … Tiens par exemple, qu'est-ce qui te ferait succomber, toi ? »

- Heu… Moi ? Bah… Je….

Dante écarquilla les yeux, ses pommettes avaient légèrement rougi, il ne savait pas trop quoi répondre. Cela faisait un moment qu’il n’avait pas prêté attention à la gent féminine ou qu’il n’avait pas eu d’attirance pour une femme, ces derniers temps c’était vraiment le moindre de ses soucis. Mais la question de la jeune femme était pertinente. S’il avait été moins réservé, il lui aurait dit qu’elle était tout simplement parfaite à ses yeux, mais ce n’était pas le moment de montrer une faiblesse.

- Je ne pense pas avoir les mêmes gouts que les autres hommes… Enfin je veux dire que j’aime les femmes, pas de méprise, mais… Enfin bref tu m’as compris, de toute façon nous n’avons pas le temps de chipoter, il risque d’arriver à tout moment !

Dante remit sa capuche et posa sa main dans le dos de Sydonnie, l’entrainant avec lui jusqu’à la taverne. Arrivé devant, il s’arrêta regardant un homme assez bedonnant et complètement ivre qui apparemment avait besoin de prendre l’air. Il le désigna du regard, laissant la jeune femme faire le reste. Alors que celle-ci s’approchait de sa proie, Dante eut comme une sensation bizarre, ses jambes se mirent à bouger toutes seules, * Et puis merde je ne vais pas la laisser parler avec ce gros porc !* ; en l’espace d’un instant il était revenu à hauteur de sa coéquipière, l’empoignant vivement par le bras et la tirant vers lui.

- Laisse tomber, celui-là nous servira à rien !

Il poussa la porte de la taverne, l’odeur de sueur et d’alcool qui régnait à l’intérieur le fit grimacer. À part quelques ivrognes qui parlaient un peu trop fort, l’ambiance était relativement calme, la plupart des personnes présentes chuchotaient entre elles, regardant sans cesse par-dessus leurs épaules, * Un putain de repère à serpent !*. Il traversa la taverne pour se rendre au comptoir prenant soin de ne pas se faire remarquer. Arrivé au morceau de bois qui servait de présentoir, il remarqua un homme assit non loin, il était vêtu d’une cape de bonne confection et avait une magnifique et grosse bague à la main droite. Ne voulant pas retenter l’aventure de tout à l’heure il fit signe à Sydonnie de l’attendre.

- Je tiens notre homme, je m’en occupe, deux secondes je reviens.

Arrivé à hauteur de l’homme en question, il lui posa la main sur l’épaule. Ce n’était pas si rare de voir des personnes comme lui dans ce genre d’endroit. Souvent ce sont des anciens nobles qui ont tout perdu avec la Fange et qui un soir décident d’en finir avec la vie, venant ici habillé de leurs plus beaux apparats espérant qu’un voleur leur tranche la gorge.

- Bonjour, veuillez m’excuser, mais je ne pense pas que ce soit un endroit pour vous…

- J’ai eu envie de partir il y a quelques minutes, mais des gens pas très fréquentables m’attendent à l’extérieur, je préfère mourir ivre donc du coup…
Il souleva sa chope.

- Écoutez, je ne vous veux pas de mal et je suis même prêt à vous faire sortir d’ici sans encombres, si vous me rendez un service. Dante observa l’homme qui ne protesta pas. Bon voilà avec mon amie, nous sommes à la recherche d’un malfrat, normalement il doit se présenter ici, espérant trouver un riche marchand voulant faire affaire avec lui, je vous demande juste de jouer le jeu !

- Hum pourquoi pas…

- Venez allons-nous asseoir à la table là-bas.


Dante trouva une table dans un coin tranquille de la taverne, il expliqua son plan à l’homme, rencontrer le banni, lui dire qu’un ami à lui souhaite faire passer une cargaison hors de la ville et creuser un peu, il s’approcha de Sydonnie se penchant vers elle.

- Je veux que tu restes à côté de lui, une présence féminine adoucira les mœurs. Il regarda la jeune femme et avant qu’elle ne se mette à froncer le nez il ajouta. Enfin si tu es d’accord bien sûr… Quand le banni entrera il ne pourra pas rater cet homme, une fois les présentations faites, le gars à la bague fera semblant d’avoir un amie noble qui veut faire passer une cargaison d’arme à l’extérieur de la ville. Laisse le parler. Je serais juste derrière vous au cas où.

Dante la fixa un moment avant de se diriger vers une table juste à côté. Alors qu’il allait s’asseoir il rebroussa chemin, agrippant Sydonnie pour la tirer vers lui, il glissa sa main sous les cheveux de celle-ci, l'attrapant délicatement par la nuque, après avoir collé sa joue contre la sienne il murmura, d’une voix rauque.

- Si tu flaires la moindre embrouille tu te lèves et tu sors d’ici sans te retourner, on ne joue plus maintenant. Il recula la tête pour plongeait son regard froid dans les yeux de la jeune femme. J’ai confiance en toi !

Il la relâcha et repartit, au passage il attrapa une chope vide qui trainait par-là, s’asseyant de tout son poids sur la chaise qui craqua sur le coup. La porte de la taverne s’ouvrit laissant le vent s’engouffrer, Dante releva la tête et aperçu trois hommes dans l’encadrement de celle-ci, il les observa, deux était assez costaud, surement de mercenaires alors que le troisième au centre avait un air sournois. Après quelques minutes, les trois nouveaux venus avaient repéré la table où se trouvaient Sydonnie et l’homme à la bague, * Ca y est-ce sont eux ! Hum… je ne pense pas que cet homme soit le banni… Il ne serait pas stupide au point de venir après ce que j’ai fait à ses hommes. Surement une doublure.*
Revenir en haut Aller en bas
Sydonnie de RivefièreSergente
Sydonnie de Rivefière



Qui va à la chasse perd sa place [Dante] Empty
MessageSujet: Re: Qui va à la chasse perd sa place [Dante]   Qui va à la chasse perd sa place [Dante] EmptyMer 27 Juil 2016 - 14:43


Qui va à la chasse perd sa place"La réussite appartient à tout le monde. C’est au travail d’équipe qu’en revient le mérite."
( Dante & Sydonnie )


Dante m'avait répondu ironiquement, faisant apparaître un sourire sur mes lèvres. J'avais l'impression qu'il me taquinait et pour le coup, je n'avais absolument pas mal pris sa réflexion, au contraire, j'avais même pu paraître amusé par la situation. J'avais une nouvelle fois haussé les épaules, m'appliquant à me mettre à sa hauteur pour ne pas avoir l'impression d'être trop petite et fragile face à lui. Je venais de prendre conscience de la carrure de mon partenaire, ce qui me fit pester intérieurement. Les hommes avaient dès le début, un avantage sur nous les femmes, musculature plus importante, taille plus grande, visage plus… Stop. J'ai secoué doucement la tête de droite à gauche, faisant disparaître mon sourire joueur de mes traits, qu'est-ce qui m'arrivait ?

- « Mh-mh, je bois même du vin rouge, des alcools forts et même parfois quand j'me sens d'humeur un peu plus folle des mélanges, impressionnant, non ? »

Je me surprenais à faire de l'humour, à être même plutôt bavarde en sa compagnie. Généralement, je ne parlais pas, ne prenait pas de décision… L'unique chose qui ne connaissait pas d'amélioration ou de changement était ma capacité à râler, enfin, je devais vraiment me re-concentrer sur notre objectif, rentrer rapidement chez moi et oublier cette sensation étrange que je ressentais en sa compagnie. Que cherchait-il à faire en m'écartant de ces idées, me protéger… Pour quelle raison ? Il n'y a qu'une façon de réussir une mission, la prise de risques. Sans risques, pas de frissons, pas de frissons pas d'engouement, pas de plaisir et donc forcément, une possibilité d'échec plus élevée. Bref. Pour parvenir à mes fins dans la réalisation de son plan -stupide-, je devais avoir des indications et quoi de mieux qu'un homme pour m'enseigner l'approche parfaite… Quoi que... En voyant sa réaction, l'idée me semblait tout aussi laborieuse qu'invraisemblable. Dante avait écarquillé les yeux, et avait même… rougi ?! J'affichais un large sourire victorieuse cette fois-ci, sans avoir besoin de me forcer.Était-il timide, discret ou simplement incapable d'approcher une femme… Je n'en savais rien, une chose était certaine, j'avais réussi à le mettre mal à l'aise et juste pour ça, je me sentais déjà mieux. Je l'avais regardé un long moment se dépatouiller dans ses explications qui n'avaient absolument aucun sens, il n'aimait pas les femmes… Ah. Étrange. Je n'étais pas certaine d'avoir bien saisie le fond de ses arguments et une grimace passagère s'installa sur les traits de mon visage accompagnées d'une sensation de déception. Qu'est-ce qui m'arrivait encore, j'avais ressenti le besoin de prendre une légère inspiration, histoire de me donner l'illusion de reprendre le contrôle de la situation. Mes lèvres s'étaient ensuite entrouverte pour laisser entendre un « Bref. » froid et piquant, puis je l'avais suivi sans rien ajouter. Nos pas s'étaient stoppés devant la taverne et le regard azur de Dante arrêtés sur un ivrogne rendant ses boyaux sur le pas de la porte, il m'avait lancé un regard équivoque, m'incitant à faire la conversation avec le gros. J'ai froncé les sourcils, sentie une boule se former dans le bas de mon ventre, puis-je me suis avancée avec un sentiment de dégoût très prononcé. J'avais la nausée rien qu'à l'idée d'ouvrir la bouche pour l'aborder, le type était énorme, affreusement moche et une dégaine de pervers inratable à dix kilomètres à la ronde… Sur le coup, je sentie mon sang ne faire qu'un tour et je me suis surprise à en vouloir à Dante de m'envoyer faire le tapin. J'ai serré les poings, pris une nouvelle inspiration et entrouvrit les lèvres « Bon-… »

Je n'avais même pas eu le temps de terminer mon premier mot, que Dante était venu me tirer jusqu'à lui, m'annonçant que le type ne nous servirait à rien. Mon visage avait dû pâlir davantage, plus de soulagement que de réel contentement. Je n'avais de nouveau rien dit, lui lançant simplement un regard toujours aussi froid, le suivant en silence. Nous avons franchi ensemble la porte de la taverne et les regards qui s'étaient déposés sur nous, n'avaient absolument rien d'amicaux. Il avait raison depuis le début, j'avais été idiote de penser qu'ici, on pouvait faire notre travail sans trop d'encombre. Mes yeux bleus s'aventuraient de tête en tête, à la recherche d'un type qui pourrait succomber à mes -non- charmes, mais aucune inspiration ou plutôt aucune tête ne m'inspira quoi que ce soit, juste cette nouvelle sensation nauséeuse qui me prenait le bas du ventre. J'essayais de me convaincre que l'odeur d'alcool et de sueurs en étaient les responsables, tout en me refusant la prise de conscience qu'être simplement proche d'un homme inconnu me révulsait au plus haut point. J'étais tellement écœurée du lieu, de la situation et de ce que j'allais devoir faire que je ne fis même pas attention que Dante avait stoppé ses pas, provoquant ainsi une légère collision. Fronçant le nez, j'avais relevé la tête vers lui, prête à lui ordonner de faire plus attention, quand il prit la parole. « Je tiens notre homme, je m'en occupe, deux secondes je reviens. ». J'avais simplement haussée les épaules, s'il voulait se faire plaisir en plus du boulot, je n'avais rien à dire… Mon regard bleuté avait détaillé son interlocuteur, avec une étrange envie de lui enfoncer la tête dans le bois de la table, quoi, alors, il était vraiment plus homme que femme et il préférait les riches en plus ?! Roulant des yeux, je m'étais tournée vers le tenancier lui signifiant que je n'étais pas contre un alcool fort. Le verre en main, j'avais observé la scénette de loin, avisant le lieu plus en détail, repérant des sorties de secours, des objets pouvant servir d'armes, le nombre de personnes ivres... Enfin, de quoi me sortir de toute situation délicate, moi et Dante évidemment.

Mon collègue était finalement revenu vers moi, me tirant jusqu'à lui, je sentie son souffle, sa chaleur, sa corpulence et la situation me mis étrangement mal à l'aise. Notre pigeon s'étant installé à une table non loin. Il m'expliqua qu'une présence féminine ne serait pas de trop, que j'avais juste à m'installer à côté du dit client et de prendre la fuite si je sentais l'embrouille. Mes yeux avaient fixé un instant le regard de Dante, avouant malgré moi la difficulté que représentait ce plan. Il me faisait confiance, tu parles, il m'envoyait juste dans un piège… J'ai porté à mes lèvres le verre, le buvant cul sec, j'avais au moins besoin de ça. Hochant simplement la tête en vers Dante, j'ai pris la direction de la table du pigeon, sans un sourire ou une attention charmante. Au contraire, j'étais crispée. M'installant à côté de lui, sa main qui se déposa sur ma cuisse me donna davantage l'envie de rendre mon morceau de pain du jour et une nouvelle sensation de colère mélanger à cette envie de vomir s'empara de mes tripes. J'aurai dû prendre bien plus qu'un verre, beaucoup plus même. Par banalité nous avons échangé le minimum, un faux prénom et nom, une fausse vie et j'avais retiré la main qui montait le long de ma cuisse, signifiant dans un murmure à mon interlocuteur que s'il recommençait je lui faisais avaler sa jolie bague par les narines. Il avait haussé la voix, pour signifier à ceux ayant potentiellement perçu le refus de ses avances que « sa femme était d'humeur taquine ce soir, mais qu'elle prendrait suffisamment cher après la taverne. ». Foudroyant le type du regard, j'avais eu soudainement envie de lui exploser le crane à grand coup de chaise ou de n'importe quoi, j'allais même me lever quand les trois types firent leurs apparitions dans la taverne, provoquant un « fais chier » qui venait de s'échapper de mes lèvres. Je m'étais réinstallée, sans un mot, essayant de conserver un calme qui ne me ressemblait pas, l'autre idiot avait replacé sa main sur ma cuisse et pour le bien de la mission je n'avais rien dit, me promettant de lui offrir une mort lente et douloureuse quand tout ceci serait terminé.

Les individus vinrent sans tarder s'installer à nos côtés, un juste à ma droite, un autre à la gauche du brave pigeon qui continuait à remonter sa main le long de ma cuisse et le dernier juste en face de nous. J'avais la désagréable impression que tout ceci ne sentait pas bon, que l'homme face à moi n'était certainement pas le banni et qu'à peine allions nous sortir du lieu, qu'une montagne d'individu allaient nous attendre. Pour autant, je ne bougeai pas d'un centimètre, affichant un sourire malicieux en direction des différentes personnes. L'homme au centre prit la parole, se faisant passer pour l'ombre, avant de me fixer avec une intensité déconcertante, contrairement à toute femme de la noblesse qui aurait détourné le regard, moi je ne fis rien, me content d'écouter la conversation. Le pigeon se sentit obliger de remettre les choses dans l'ordre et de réaffirmer sa possession sur ma personne.

- « Elle est mignonne hein, mais c'est la mienne. Nous ne sommes pas là pour partager les belles choses, quoi que je ne serais pas contre… Enfin, nous sommes là pour parler affaire, alors, parlons.»

Comme pour confirmer ses propos, il passa une main sur mon visage, m'obligeant à me mordre avec force l'intérieur de la joue pour ne pas lui mettre une bonne droite. Le type a l'air sournois, opina simplement, étant visiblement dans l'attente de plus d'explication.

- « Bien, comme vous le savez sans doute, un ami souhaite faire passer une cargaison en dehors de la ville, mais avec toute cette milice et bourgeoisie, difficile de le faire de manière discrète… Vous comprenez ? »


L'homme ne bougea pas d'un millimètre, m'observant tour à tour avec mon prétendu époux. Le pigeon n'était pas bon en négociation, j'étais bien placée pour le savoir, si bien, que je me sentie dans l'obligation d'appliquer mes compétences.

- « La véritable question que mon… mon… époux n'ose visiblement pas vous dire, c'est qu'est-ce que vous-vous pouvez faire pour nous ? Est-ce que vous êtes en mesure de faire sortir les marchandises ou pas ? Si ce n'est pas le cas, inutile de perdre du temps puisque comme vous le savez, le temps c'est de l'argent. »

J'avais visiblement tapé juste en sous-entendant le manque de compétence du groupe, l'homme à ma droite lâcha un grognement alors que son supposé faux-boss m'avisa avec un regard remplie de perversion et de défis, prenant enfin la parole.

- « Pour commencer, si vous m'avez fait venir ici, c'est que vous savez parfaitement que je suis en mesure d'effectuer avec succès votre projet, sinon, nous ne serions pas là, si ? »

Je me suis mise à secouer la tête, stoppant net la conversation, provoquant visiblement le mécontentement de celui en pleine blablaterie.

- « Je crois qu'on ne se comprends pas bien mon cher, nous sommes venus ici dans l'unique but d'évaluer vos performances et non pas avec l'objectif de vous donner sans avoir au préalable le minimum de renseignement notre marchandise. »

L'homme frappa du poing sur la table, faisant vibrer le bois et sursauter mon cher et tendre pigeon de faux maris, crétin. Il reprit la parole en haussant la voix, visiblement mécontent de mon audace.

- « Vous devriez mieux tenir votre femme mon ami, il serait dommageable qu'il lui arrive quoi que ce soit. Nous sommes une dizaine d'hommes particulièrement qualifié dans bon nombre de domaines. Il serait fort simple pour nous de la faire disparaître sans éveiller le moindre soupçon. »

Bien, j'avais touché juste, titiller un homme et celui-ci se sentira dans l'obligation de montrer que c'est lui qui a la plus grosse paire. Cependant, impossible pour moi de jouer la comédie de la pauvre petite femme apeurée, cela ne me ressemblait pas. Je lançais un regard au pigeon l'incitant à poursuivre la discussion.

- « Je m'occuperais d'elle ce soir, ne vous inquiétez pas. Bien, donc avec une dizaine d'hommes, vous prétendez être capable de faire passer ma cargaison comment ? »

- « Écoute mon p'tit, on fait passer depuis une dizaine de jours une nouvelle drogue, alors ta marchandise, c'est du gâteau pour nous. »

Cette fois, j'en savais suffisamment, une nouvelle drogue, un groupe d'une dizaine de personnes menées par un banni, il était temps de mettre fin à cette entrevue. Sauf que le débile de pigeon en avait visiblement décidé autrement.

- « Fêtons ça autour d'un verre. Nous fixerons notre prochain rendez-vous pour procéder à l'échange. »

Je l'ai foudroyé du regard, le p'tit du milieu fit un signe de la tête au type à ma droite, celui-ci se leva commanda cinq chopes de bières qu'il récupéra, avant de prendre soin de bien déposer les chopes devant chaque personnes présentes, sembla même choisir les chopes en fonction des personnes.

- « A la vôtre » dit-il en levant le verre et en l'avalant cul sec.

J'étais la dernière à ne pas avoir touché au liquide, je sentais bien le mauvais coup, mais ne pas boire serait signer notre arrêt de mort. Je me suis crispée une nouvelle fois, relevant les yeux vers un de mes interlocuteurs quand celui-ci avait trouvé ça juste d'ajouter « Elle ne boit pas votre femme, nous allons être vexés ». J'ai jeté un regard discret vers Dante, quitte à devoir se faire confiance autant y aller à fond, j'ai porté la chope à mes lèvres la buvant d'une traite. Aucun gout suspect, rien de particulier à signaler... Je me suis peut-être fourvoyer.


- « Bien, rendez-vous ici dans quatre jours, même heure.»

Les trois types se relèvent brusquement et s'en vont, sans un nouveau regard. Le pigeon se relève j'en fais de même et je me dirige vers la sortie en prenant soin de m'assurer que Dante nous suit. La porte de la taverne est dernière nous et c'est sans un mot que j'accompagne le pigeon jusqu'à une ruelle plus sombre et surtout plus calme. J'empoigne le type le plaque contre le mur plus en rage que jamais, je dégaine ma lame que je lui mets directement sous la gorge.

- « Ecoute moi bien gros con, la prochaine fois que tu recommences avec ta main sur ma cuisse, rôle ou pas rôle, fais-moi confiance je te la coupe et je le fais gober… tu piges ?! »

Je sens doucement ma vision qui se trouble, un tournis me prends, j'ai une nouvelle nausée, beaucoup plus prononcée que les fois précédentes. Je relâche le type, qui semble plus contrariée que jamais et je me sens incapable de réagir. Je cligne doucement des yeux, cherchant à conserver un équilibre que je trouve étrangement précaire. Je vois le type qui s'approche, je cherche du regard Dante, sentant mon cœur s'emballer, pourquoi est-ce que j'ai l'impression d'être lente ou que je vais m'effondrer… Je recule doucement jusqu'à me heurter à l'autre côté de la ruelle ou alors est-ce Dante? . Un mur, j'ai l'impression d'avoir du mal à conserver les yeux ouverts… Qu'est-ce qui m'arrive…


Spoiler:


© 2981 12289 0
Revenir en haut Aller en bas
Dante NuitnoireMilicien
Dante Nuitnoire



Qui va à la chasse perd sa place [Dante] Empty
MessageSujet: Re: Qui va à la chasse perd sa place [Dante]   Qui va à la chasse perd sa place [Dante] EmptyMer 27 Juil 2016 - 17:28
Dante observait la scène de loin, la main sur sa dague, cette situation lui déplaisait, l’homme avait un peu trop pris son rôle à cœur et en avait profité pour poser sa main sur la cuisse de Sydonnie, à ce moment le jeune milicien sentit tous ses muscles se contracter, * Toi mon gars tu vas le regretter !*, les trois hommes finirent par s’asseoir et les pourparlers commencèrent.

Le tintamarre environnant l’empêchait d’entendre la discussion, ce qui intérieurement l’agaça au plus haut point. Apparemment la jeune femme s’en sortait bien, la situation était tendue, mais elle semblait savoir s’y prendre. Après quelques minutes l’un des deux mercenaires ce leva pour aller chercher des chopes de bière, Dante le suivi du regard et remarqua que celui-ci avait versé quelque chose dans au moins deux verres. * C’est surement cette nouvelle drogue qui tourne en ville, et merde je peux pas la laisser boire ça ! Mais si je m’interpose…*, il n’eut pas le temps de finir sa réflexion que la jeune femme avait avalé la bière.

Ils s’étaient tous levés, les trois malfrats avaient quitté la taverne en premier suivit du pigeon et de la milicienne. Dante se leva rapidement et sortit à son tour pour rejoindre sa coéquipière, une fois dehors il distingua leurs silhouettes s’engouffrant dans une petite ruelle non loin. Il accéléra le pas pour ne pas les perdre de vue, mais à peine avait-il tourné à droite qu’un homme se jeta sur lui, ils tombèrent tous les deux au sol, son assaillant s’était positionné à califourchon sur lui afin de pouvoir lui assainir autant de coup qu’il le souhaitait, sur le moment Dante fut tellement surpris qu’il ne put qu’encaisser la première droite qui vint s’écraser contre sa mâchoire. Il para rapidement le deuxième coup, attrapa le bras de l’homme le tirant sur le côté pour le faire tourner sur lui-même, une fois le dos de son adversaire face à lui, il lui serra la gorge de toutes ses forces avec son bras, petit à petit l’homme s’étouffa jusqu’à perdre connaissance. Le jeune Nuitnoire se releva rapidement, son assaillant évanoui sur le sol n’était autre que l’un des hommes de la taverne.

Dante parti à toute allure, il n’avait qu’une pensée en tête, * S'ils l’ont déjà attrapé…*. Arrivant enfin dans la ruelle ou s’était engouffré Sydonnie, il aperçut le pigeon qui se rapprochait dangereusement de la femme qui perdait l’équilibre. Un bruit de bottes le fit se retourner, quatre autres hommes arrivaient dans leur direction. Il fonça vers sa coéquipière, celle-ci se heurta à lui en titubant, il l’attrapa par la taille pour l’empêcher de tomber et l’accompagna jusqu’au mur pour qu’elle puisse s’appuyer. * Avant de partir faut que je fasse quelque chose…*, il s’approcha de l’homme qui commencé aussi à sentir les effets de la drogue, d’un geste vif il l’attrapa par le bras, lui prit la main et d’une simple ration il lui brisa, l’homme tomba par terre de tout son poids, se cognant la tête au passage.

- Ça c’est pour l’avoir touché ! Cracha Dante.

Il rejoignit rapidement Sydonie qui finit par s'évanouir dans ses bras, après l’avoir soulevé et plaqué contre lui, il partit à grandes enjambées, se retournant à tout moment pour voir s'il avait réussi à semer les bandits, mais ils étaient trop nombreux et Dante ne connaissait pas bien cette partie du Goulot. Il tourna a droit, puis à gauche et répéta ce schéma, les ruelles étaient de plus en plus sombres et étroites. Ses jambes commençaient à le faire souffrir, cela faisait bien quarante-huit heures qu’il n’avait pas fermé l’œil, la fatigue le força à ralentir, il ne pouvait continuer ainsi. Il trouva enfin une petite bâtisse abandonnée, en même temps ce n’était pas compliqué vu qu’elles l’étaient presque toute dans ce coin. Il entra dedans, Sydonnie toujours pendue à ses bras, après l’avoir délicatement posé par terre, il referma la porte sortie son épée et fit rapidement le tour des deux pièces qui constituaient la maison, il jeta un œil par la seule fenêtre présente, elle était barricadée avec des lattes de bois mais quelques trous laissaient entrevoir ce qui se passait à l’extérieur. Aucun son n’émanait de la ruelle, le silence régnait, il rengaina son épée et s’approcha de la jeune femme.

Celle-ci était toujours inconsciente et Dante ne savait pas trop quoi faire ; *Je dois trouver un moyen de lui faire recracher ce qu’elle a bu…*, il enleva ses gants, positionna la jeune femme sur le côté et lui ouvrit doucement la bouche, délicatement il glissa un doigt un l’intérieur, faisant pression sur sa langue, la forçant à vomir, au bout de quelque second le corps de Sydonnie eut un spasme avant de recracher tout ce qu’elle avait dans le ventre. Une fois cela fait, Dante lui essuya la bouche et l’allongea dans l’endroit le plus confortable qu’il avait trouvé. Il ne faisait pas très chaud et la jeune femme si mit un trembloter, il l’enlaça dans ses bras la réchauffant du mieux qu’il put. Une fois les tremblements terminés, il se releva pour regarder encore une fois à l’extérieur, * Bon pour l’instant nous sommes à l’abri, mais ils ont surement dû boucler tout le quartier, comment allons-nous sortir d’ici…*.

Tout ce que redoutait Dante s'était produit, sa coéquipière n’allait pas bien et ils étaient bloqués dans le Goulot alors que la nuit n’allait pas tarder à tomber. Son corps se réchauffa anormalement, son visage devint rouge, ses yeux étaient injectés de sang, son cœur s’emballa, il serra les dents et un grognement s’en échappa. Machinalement son poing droit alla s’écraser contre le mur à plusieurs reprises, laissant une trainé de sang à chaque impact, il continua, continua, jusqu’à ne plus sentir sa main. Une fois défoulé, il se laissa tomber par terre, s’adossant au mur, pliant ses genoux pour y reposer ses bras, du sang coulé de ses phalanges aplaties, il reposa sa tête en arrière contre le mur et ferma les paupières. Dante se concentra sur son souffle, reprenant son calme petit à petit. Il venait en l’espace d’un instant de perdre ce qui faisait sa force, son sang-froid. S’il était pourvu d’un sang-froid à toute épreuve ce n’était pas pour rien, car en contrepartie quand il s’énervait, il perdait instantanément le contrôle de ses actes, se perdant dans une fureur démoniaque. Heureusement cette fois-ci ce ne fut qu’une réaction due à son mécontentement et à la fatigue.

Décidément cette journée était assez étrange, toutes ces sensations bizarres qu’il avait ressenties au contact de cette jeune femme lui avaient fait perdre ses moyens. Son calme enfin de retour il ouvrit les yeux et tourna la tête vérifiant que Sydonnie n’avait pas de problème, celle-ci dormait encore, aucun signe d’agitation. Il la regarda un moment, laissant son regard scruter chaque détail du visage de la jeune femme, elle avait vraiment quelque chose de spécial qui ne le laissait pas indifférent. Il finit par détourner la tête fixant le mur en face de lui, à chaque battement de cœur il sentait une douleur lancinante s’échapper de ses phalanges meurtries. Le silence régnait toujours dans la pièce, cette fois s'il se concentra sur le souffle court de la jeune femme et referma les yeux un instant pour récupérer des forces.
Revenir en haut Aller en bas
Sydonnie de RivefièreSergente
Sydonnie de Rivefière



Qui va à la chasse perd sa place [Dante] Empty
MessageSujet: Re: Qui va à la chasse perd sa place [Dante]   Qui va à la chasse perd sa place [Dante] EmptyMer 27 Juil 2016 - 18:51


Qui va à la chasse perd sa place"La réussite appartient à tout le monde. C’est au travail d’équipe qu’en revient le mérite."
( Dante & Sydonnie )



Dante m'avait laissé le soin de longer le mur, je ne m'étais pas fait prier pour poursuivre mon chemin. Ma vision était particulièrement floue, tous les bruits que je percevais me semblaient amplifier. Je crois que je pouvais rajouter ça sur ma liste des premières fois, prendre de la drogue sans en être consciente. Je connaissais les risques, j'avais fait le choix de boire pour ne pas éveiller les soupçons et maintenant, maintenant je me retrouvais titubante à lutter contre cette envie de me laisser sombré. J'ai soudainement stoppé mes pas, me retournant avec une lenteur hors norme, faisant le choix d'attendre Dante, refusant l'idée même de le laisser en arrière, comme-ci dans ma situation je pouvais faire quoi que ce soit. Cependant, je tenais bon, les nausées augmentaient, ma vue était devenue complètement trouble, mais je continuais à combattre contre moi-même, je me faisais violence pour rester bien consciente. La silhouette de Dante avait finalement fait son apparition, j'aurai pu la reconnaître entre mille, je savais que je ne me trompais pas. Je me suis surprise à lâcher un soupir de soulagement avant de finalement m'effondrer dans ses bras. Le trou noir. Plus rien. J'avais eu raison de lui faire confiance. Inconsciente, je profitais de cette sensation d'apaisement, celui de ne rien sentir, de ne rien percevoir. Inutile de lutter davantage pour forcer le réveil, j'en étais tout bonnement incapable. Depuis combien de temps n'avais-je pas dormi ainsi, depuis combien de temps le sommeil ne m'avait-il pas emporté. J'étais simplement entre les mains de Dante, en faisant le choix de boire le liquide, j'avais fait le choix de lui faire confiance à lui, chose rare chez moi. Mais s'il était capable d'égorger un homme, il devait lui être facile de nous ramener dans un coin sécurisé, non ? En tout cas, j'étais certaine qu'il en était capable.


Doucement, sans comprendre réellement les événements, je sentie mon corps se contracter et une substance s'échapper de mes lèvres. Cependant, malgré tous les efforts possibles tout mon être refusait de reprendre conscience, je n'arrivais pas à percevoir les bruits, ni même à maîtriser les spasmes qui agitait mon corps, j'avais soudainement froid, puis chaud, mais aucun son ne parvenait à s'échapper de mes lèvres. M'abandonnant une nouvelle fois à l'obscurité, j'espérais simplement que Dante allait bien. C'est un bruit sourd et répétitif qui me sorti de mon coma forcé. Doucement, je ressentie sous ma peau une sensation de froid, puis le gout du vomi dans l'arrière de ma gorge, l'odeur de l'humidité omniprésente. J'ai grogné je crois, je ne suis pas certaine d'avoir réellement réussi à sortir un grognement, mais plus un gémissement plaintif, celui qui indique qu'on sort de l'endormissement sans pour autant en être complètement sortie. J'ai fini par réussir à ouvrir les yeux, accompagnée par une migraine atroce. Doucement, je bougeais chacun de mes membres, cherchant à retracer le fil des événements. Dante. Je me suis redressée soudainement, cherchant du regard mon collègue. Une fois, l'homme dans mon champ de visions, mes lèvres étirèrent un sourire. Il allait bien, enfin presque. Mes yeux bleutés se déposèrent sur ses mains et une grimace s'imprégna presque immédiatement de mes traits. Je me suis redressée en douceur, sans bruits, passant une main jusqu'à mon front. La migraine s'intensifiait et il me semblait avoir quelques difficultés à me souvenir de la totalité des événements. Grimaçant une nouvelle fois, je me suis finalement approchée de Dante le plus silencieusement possible, je lui étais redevable. L'homme avait les yeux fermés, je me suis surprise à prendre le temps de le détailler, il était plutôt bel homme, agréable à l'œil. Je n'avais pas encore fait raisonner ma voix, privilégiant simplement le calme plutôt que des blablas inutiles, et puis, surtout, je ne souhaitais pas réveiller Dante qui semblait en avoir bien besoin. Je me suis agenouillée devant lui, déchirant avec soin des morceaux de mon haut, afin de faire un bandage de fortunes à chacune de ses mains, je n'avais pas de quoi humidifier le bandage ou désinfecter la plaie, juste mon tissu pour protéger et calmer les saignements. Comme pour éviter toute inquiétude au contact de mes mains sur les siennes, il m'avait semblé intéressant de murmurer afin de l'avertir de ma présence proche.

- « Repose toi, c’est moi… Je m’occupe de tes mains. Je suis désolée… Sincèrement. »

Des mots simples, une phrase courte, rien de bien intéressant en soit, mais je ne savais quoi lui dire d'autre et surtout conserver l'espoir que mes mouvements ne le sortent pas de ses songes. Je me suis installée à côté de lui, relevant légèrement la tête de façon à pouvoir l'observer, j'ai rabattu mes jambes contre ma poitrine, lâchant un nouveau soupir. J'étais épuisée, ma migraine ne semblait pas vouloir me quitter, je culpabilisais d'avoir causé du souci à mon partenaire, bien que sur le moment, c'était l'unique solution qui m'avait semblé pertinente. Je m'appliquais à retracer l’enchaînement des événements, satisfaite d'en être encore capable. J'avais finalement détourné le regard de Dante, déposant mes yeux clairs sur la flaque de vomie, provoquant un frisson désagréable le long de ma peau. Il m'avait fait vomir, s'était donc ça le gout dans ma bouche… Je suis devenue rouge presque immédiatement, de honte, de gêne… Même si grâce à lui j'avais pu conserver mes souvenirs, l'idée même qu'il se soit autant rapproché de moi me mit mal à l'aise et me déstabilisa. Je me suis ensuite relevée, plus par gêne que par réelle envie de m'éloigner de Dante, la fatigue était encore bien présente, provoquant un nouveau tournis. Secouant doucement la tête, j'ai fait un tour de notre abri de fortune, glissant un regard vers l'extérieur afin de vérifier qu'aucune mauvaise rencontre n'allait venir jusqu'à nous. Des bruits de pas raisonnèrent dans une ruelle non loin, suivis de quelques paroles :

- « Ils ont dû partir, je n’ai rien trouvé, personne ici. Rentrons. »

Un sourire s'afficha sur mes lèvres, je pris le soin d'attendre la disparition des mercenaires avant de me faufiler pour retrouver Dante, me réinstallant à ses côtés. J'ignorais s'il avait entendu toute la conversation à la taverne, ni même comment ont été arrivés ici… Au fond, j'attendais des explications, peut-être avait-il des questions lui aussi ? Étrangement je restais quasiment silencieuse, le laissant prendre le contrôle de la conversation s'il en avait envie. J'entrouvris juste les lèvres pour annoncer d'une voix douce et remplie de fatigue :

- « Ils sont partis. Plus d’inquiétude à avoir. Merci pour le coup de main... Vraiment... Est-ce que tu vas bien toi ? Comment est-ce que tu t'es abîmés les mains? Qu'est-ce qui c'est passé ? »


© 2981 12289 0
Revenir en haut Aller en bas
Dante NuitnoireMilicien
Dante Nuitnoire



Qui va à la chasse perd sa place [Dante] Empty
MessageSujet: Re: Qui va à la chasse perd sa place [Dante]   Qui va à la chasse perd sa place [Dante] EmptyJeu 28 Juil 2016 - 19:23
Les paupières closes son esprit pouvait enfin s’échapper de son corps, il s’envola hors de la vieille bâtisse humide, survolant les bas quartiers, montant de plus en plus haut, il se trouvait au-dessus de la ville la voyant dans son intégralité, elle dégageait une certaine beauté vue d'en haut. Son esprit se tourna vers l’étendue d’eau à l’est, celle-ci l’attira vers lui, elle était vaste et d’une couleur particulière, tantôt clair, tantôt foncé. Le vent passait à travers lui, cela était vivifiant, à ce moment loin de ses problèmes quotidiens, loin du monde des vivants il se sentait comme revivre. Son esprit continua à vagabonder à travers les vastes terres, montagnes et forêt qui recouvraient le monde. Un murmure venu de loin amené par les bourrasques de vent se fit entendre, elle amplifia devenant une voix douce et amicale, après quelques minutes elle revint à lui cette fois plus forte. Il se sentit attiré vers la terre et en un instant il se retrouva à nouveau dans son corps.

- « Ils sont partis. Plus d’inquiétude à avoir. Merci pour le coup de main... Vraiment... Est-ce que tu vas bien toi ? Comment est-ce que tu t'es abîmés les mains? Qu'est-ce qui s’est passé ? »

Dante ouvrit les yeux, voyant dans un premier temps le plafond moisie au-dessus de lui, son visage se ferma, les dents serrées, * Pourquoi suis-je toujours en vie ? Tant de personnes meurent chaque jour, pourtant je suis là, me battant pour survivre. À quel jeu sadique les dieux s’amusent-ils avec moi ? Ne pouvez-vous pas me laisser partir en paix ?*. Redressant la tête il voyait la jeune femme devant lui, les quelques grimaces qui jonchaient son joli visage lui firent comprendre qu’elle ne s’était pas totalement remis de ses mésaventures.

- C’était un piège. La voix de Dante semblé dépourvue d’émotion, il lâcha ces quelques mots qui lui héritèrent la gorge au passage.

Il se leva rapidement sans dire un mot de plus allant tout droit vers la fenêtre, tout était calme à l’extérieur, les derniers rayons de soleil éclairaient les dalles de la ruelle. Passant la main sur ses yeux, il sentit les bandages de fortune que lui avait faits sa camarade, il se retourna pour poser son regard sur elle. Il s’approcha calmement, tomba sur ses genoux pour se mettre à sa hauteur, il posa ses mains sur les joues de la jeune femme, lui prenant délicatement le visage. L’air s’était rafraichi et le contact de leurs peaux lui faisait du bien.

- Comment te sens-tu ? Tu n’as rien ?

Il la dévisagea encore un instant avant de retirer ses mains et de s’asseoir à côté d’elle, épaule contre épaule. Les yeux dans le vide, il repensa à tout ce qui venait de se passer. * Comment j’ai pu louper ça ! Je n’avais pas le droit de la mettre dans cette position, ah qu’est-ce que je peux être égoïste !*. Il interrompit le silence d’une voix saccadée.

- Je… Je suis… Désolé, je me doutais qu’ils allaient essayer de nous tendre un piège pourtant je t’ai entrainé là-dedans, je n’aurais pas dû ! Je suppose que tu ne te souviens pas bien de ce qui s’est passé non ? Dans la taverne j'étais assis trop loin pour vous entendre, quand vous êtes sorti je ne vous ai pas suivi de prêt ne sachant pas exactement ce qui se passait. La drogue qu’ils avaient mise dans ton verre a commencé à faire effet alors que tu te trouvais dans la ruelle, je t’ai retrouvé. Des hommes nous pourchassaient donc j’ai trouvé refuge dans cet endroit merdique. Voilà le résumé de ceux deux dernières heures. Je pense qu’on pourra sortir d’ici dans pas longtemps.

Dante parla d’une traite ne laissant pas le temps à la jeune femme de prendre la parole, trop mal à l’aise de ce qui était arrivé par sa faute. Il ferma enfin sa bouche tourna la tête vers la jeune femme, plongeant ses yeux dans les siens.

Spoiler:
Revenir en haut Aller en bas
Sydonnie de RivefièreSergente
Sydonnie de Rivefière



Qui va à la chasse perd sa place [Dante] Empty
MessageSujet: Re: Qui va à la chasse perd sa place [Dante]   Qui va à la chasse perd sa place [Dante] EmptyJeu 28 Juil 2016 - 22:41


Qui va à la chasse perd sa place"La réussite appartient à tout le monde. C’est au travail d’équipe qu’en revient le mérite."
( Dante & Sydonnie )


Dante annonça brutalement que c'était un piège, avant de se relever pour faire le tour de l'habitation de fortune. Je l'ai simplement suivi du regard de mes grands yeux bleu, sans dire un mot. Que pouvais-je bien ajouter de toute manière, il n'avait fait que confirmer une évidence. Ce n'était que la suite logique des événements. J'ai passé une main dans ma chevelure, réprimant une violente nausée, ma tête me lançait encore et j'avais dû faire un effort surhumain pour conserver mon attention sur mon partenaire. J'ai simplement secoué la tête, suivant le moindre mouvement de mon collègue. Il ressemblait à un animal en cage, inquiet, en colère, rebelle, désabusé. J'avais de nouveau rabattue mes jambes contre ma poitrine, essayant tant bien que mal de conserver une certaine chaleur corporelle, l'environnement se rafraîchissait et ni lui, ni moi, ne pouvions y faire quoi que ce soit. Dante était venu se poster face à moi, déposant ses mains sur mes joues, provoquant un mouvement de recul de mon côté. Il était trop proche, trop, trop, tout. Je pouvais sentir son odeur, son souffle sur mon visage, j'étais capable de mémoriser le moindre de ses traits… J'ai dû le dévisager un long moment, bien plus qu'auparavant, l'observant avec plus d'intensité, de curiosité, d'envie. J'ai de nouveau secoué la tête, déposant mes mains sur les siennes, juste avant que celui-ci ne les retire. Mon regard c'était attardé un long moment sur ses mains, simplement entouré d'un morceau de tissu de mon haut, une grimaça avait de nouveau imprégné mes lèvres. Cela devait être douloureux.Sa voix me sortit de mes pensées, me réimposant le moment présent. Comment est-ce que j'allais, comment est-ce que je me sentais ? Je n'en savais rien. Nauséeuse, avec l'impression d'être là sans vraiment l'être. J'avais simplement haussé les épaules, c'était plutôt à lui qu'il fallait poser cette question, je n'avais rien, pas une trace de sang ou d'égratignure, alors que lui. Où est-ce que j'avais merdé dans cette mission ?

Dante avait finalement pris place à ma droite, son épaule contre la mienne. Je n'avais toujours pas prononcé un mot, pas parce que je lui en voulais, bien au contrairement, simplement parce que je ne savais pas quoi dire, quoi faire… J'essayais de me souvenir, je voulais me souvenir de l’enchaînement de cette soirée, mais rien, du moins presque rien, juste quelques flashs par-ci, par-là. Je me souvenais du gros, de son prénom, mais pas de son nom, de l'ordre de mission, du type et de sa main sur ma cuisse, d'une taverne. Comment est-ce que j'avais pu en arriver là. Dante à de nouveau briser le silence, m'obligeant à tourner la tête vers ma droite, me perdant de nouveau dans ses iris d'un bleu profond. Je me suis surprise à oublier la mission, à trouver que la situation n'était peut-être pas si désagréable que ça. Je ne me comprenais pas, j'étais perdue, était-ce aussi la drogue qui était responsable de ça ? J'ai finalement déposé ma tête contre le mur derrière moi, fermant les yeux, mordillant ma lèvre inférieure, comme à chaque fois que je réfléchissais. « Je… Je suis… Désolé, je me doutais […] ». De quoi pouvait-il bien être désolé, il n'était pas responsable de tout ça, après tout, j'étais aussi milicienne que lui. « Dans la taverne j'étais assis trop loin ».Trop loin ? J'ai dû me mordre davantage la lèvre inférieure, laissant apparaitre un léger saignement sur celle-ci. Je ne me souviens pas. « La drogue qu'ils avaient mise dans ton verre ». Mh. J'ai ouvert doucement les yeux, refaisant doucement le fil des événements, je devais charmer un homme, je me souviens. Dante était parti en solitaire, pour m'épargner, certainement, je lui avais reproché… « Voilà le résumé de ceux deux dernières heures ». HEIN ?! J'avais sursauté à l'évocation du temps écoulé, j'ai penché soudainement la tête vers lui. Deux heures… J'avais entrouvert mes lèvres avec l'envie certaine de m'exprimer, de le remercier d'être là, d'être resté, de m'avoir fait vomir… Mais mes joues s'empourprèrent presque immédiatement de rose, me mettant particulièrement mal à l'aise. J'avais essayé d'afficher un sourire rassurant sur mes lèvres, certaine qu'il sonnerait de toute manière faux. Je ne savais pas faire ça, rassurer. J'en été simplement incapable. Je n'étais pas une personne affectueuse, tendre, douce, où je ne sais quelle autre qualité qu'on pourrait attribuer à une femme. Alors, que pouvais-je lui dire ? J'avais glissé ma main gauche jusqu'à sa main droite, passant un doigt après l'autre sur le bandage de fortune que je lui avais fait, guettant la moindre réaction de sa part. Je ne savais pas pourquoi je faisais ça, mes mouvements c'étaient fait machinalement, sans que je puisse réellement le contrôler. Ma voix raisonna finalement, faiblement, doucement :

- « Est-ce que tu as mal ? »

Au fond, cela me semblait être la chose la plus importante. Comment lui, il allait. Je me fichais bien d'avoir été drogué, de m'être retrouvé dans une situation délicate, je ne me souvenais pas de tout, alors à quoi bon débattre sur des événements passés sans importances. J'allais bien, j'étais certaine qu'il était responsable de mon état, et je me sentais redevable. Je me suis tortillé un peu sur place, mal à l'aise, je n'arrivais pas à savoir si le moment était agréable ou désagréable. L'idée même qu'il est touché mon corps, mon visage, qu'il est dû me faire vomir me fit frissonner. J'avais dû lui paraître faible, fragile… Inutile. Le silence avait finalement repris une place importante entre nous, sans pour autant que celui-ci paraisse pesant. J'avais besoin de réfléchir. J'me suis surprise à me perdre une nouvelle fois dans son regard azur, sans le détourner, mes joues virant de nouveau vers les teintes rosées.

- « Merci. »

Oui, merci, c’est bien l’unique chose que je réussi à articuler convenablement, avec l’espoir qu’il comprenne que non, je ne le tenais pas responsable de tout ça. J’ai fini par ré-ouvrir les lèvres, reprenant la parole d’une voix beaucoup moins fragile et fatiguée :

- « J’ai dû te faire drôlement confiance pour boire en sachant que j’allais ingérer une drogue. C’est rare. »

Alors que je termine ma phrase, je me revoie avaler le verre d’une traite, avec la pensée agréable que je pouvais lui faire confiance. Un sourire beaucoup plus sincère c’est dessiné sur mes lèvres et me voix fut soudainement plus assurée.

- « Sans toi, je ne serais pas là… Finalement, on forme un bon duo tu ne crois pas ? Toi qui fonce sans réfléchir et moi qui râle en permanence… Ce n’est pas si mal. »

J’ai haussé les épaules, j’étais sincère. Sa présence ne m’était pas désagréable au contraire, même si je me refusais encore de l’admettre à voix haute. J’ai repris doucement la parole, une dernière fois, pour lui faire part de mes souvenirs.

- « Ils sont une dizaine, pas plus. Ils font rentrer de la drogue de l’extérieur de la ville jusqu’à l’intérieur de celle-ci. Je crois que j’ai rendez-vous dans quelques jours avec eux… »

Oui, je n’étais pas certaine du temps, des jours. Au fond, je n’étais même pas sûre des informations que je venais de lui fournir, peut-être que cela me reviendrait dans les heures à venir, qui sait. J’ai déposé ma tête sur son épaule, sans vraiment comprendre de nouveau mon comportement, j’étais fatiguée. Vraiment. Et, bien que cela semble complètement incohérent, je me sentais en sécurité dans cette habitation délabrée en plein milieu des bas quartiers.

- « Qu’est-ce qu’on fait, maintenant ? »

Partir, rester, rentrer, enquêter encore un peu… Il y avait bons nombres de possibilités et je m’étais promise qu’en cas d’attaque, cette fois-ci c’est moi qui le protégerait. Je n’étais pas prête d’oublier ce début de missions et j’espérais au fond, qu’il acceptait une nouvelle collaboration.


Spoiler:


© 2981 12289 0
Revenir en haut Aller en bas
Dante NuitnoireMilicien
Dante Nuitnoire



Qui va à la chasse perd sa place [Dante] Empty
MessageSujet: Re: Qui va à la chasse perd sa place [Dante]   Qui va à la chasse perd sa place [Dante] EmptyVen 29 Juil 2016 - 18:47
Cette journée ne pouvait pas être pire, la situation dans laquelle ils se trouvaient en était la preuve, coincé dans cet endroit insalubre ne sachant pas trop à quoi s’attendre s’ils décidaient de mettre un pied dehors, n’étant pas non plus dans les meilleures dispositions pour livrer un combat, ils semblaient vraiment être en mauvaise posture. Mais Dante ne se sentait pas si mal que ça au final, car une chose positive se dégageait de tout ce foutoir, la rencontre avec la jeune femme, il n’avait vraiment pas était emballé au début de devoir faire équipe avec une personne, homme ou femme, puis la rencontre avec Sydonnie fut assez mouvementé, dans un premier temps il l’avait trouvé faible et énervante, mais petit à petit il avait fini par apprécier le fort tempérament de celle-ci, la trouvant de plus agréable à regarder. Il avait aussi pu admirer le courage dont elle avait fait preuve au cours de leur mission. Forcé de constater que ce fut une belle rencontre.

Alors qu’ils étaient assis côte à côte en silence, il sentit la petite main de Sydonnie se poser délicatement sur ses phalanges encore douloureuses, un léger sursaut dut à la surprise fit bouger sa main, mais il la reposa calmement et la tourna insérant ses doigts dans ceux de la jeune femme effectuant une légère pression. Ce simple contact le réchauffa, soutenir le regard de Sydonnie devenait de plus en plus difficile pour lui, tant celui-ci était agréable et doux, les battements de son cœur s’accéléraient au fur et à mesure et des pensées agréables passèrent furtivement dans sa tête.

- « Est-ce que tu as mal ? »

- Non plus maintenant.

La voix de la jeune femme était à peine audible, mais elle raisonna dans la tête de Dante. La douleur physique était une chose assez relative pour lui, il avait appris à encaisser les coups sans broncher, il aimait ressentir chaque partie de son corps, chaque portion de muscles qui se crispaient de douleur après une bonne journée de dur labeur. Son père lui disait souvent qu’avoir mal était une façon de se sentir en vie, à ce moment précis Dante avait mal un peu partout, mais avec Sydonnie à ses côtés il se sentait plus en vie que jamais.

- « Merci. »

Sur ce mot les joues de la jeune femme rougirent légèrement ce qui provoqua un rictus à peine perceptible sur le visage du jeune milicien, ce n’était autre qu’un sourire qui avait du mal à se dessiner sur ce visage fermé et froid. Sydonnie avoua qu’elle lui avait fait confiance, il se sentit un peu gêné vu la tournure des événements, * J’aurais aimé être digne de ta confiance…*, il s’en voulait encore de l’avoir laissé seul avec ces hommes.

- « Sans toi, je ne serais pas là… Finalement, on forme un bon duo tu ne crois pas ? Toi qui fonce sans réfléchir et moi qui râle en permanence… Ce n’est pas si mal. »

Le constat n’était pas totalement erroné, au contraire la jeune femme avait raison, finalement ils formaient un bon duo, pas totalement au point, pas parfait ou très efficaces, mais une certaine complémentarité les liaient. L’un sans l’autre ils n’auraient sûrement pas pu mener l’enquête si loin. Dante se demandait toujours ce qu’il avait pu se dire lors de la rencontre avec les bandits, sa camarade vint par répondre à son interrogation.

- « Ils sont une dizaine, pas plus. Ils font rentrer de la drogue de l’extérieur de la ville jusqu’à l’intérieur de celle-ci. Je crois que j’ai rendez-vous dans quelques jours avec eux… »

Il fixa un moment devant lui, les yeux dans le vide réfléchissant à ses nouvelles révélations, * Une dizaine, hum… Donc la drogue vient bien de l’extérieur, il doit avoir des complices pour passer à travers les remparts, cet Ombre doit avoir beaucoup plus d’influence dans la ville que je le pensais, il doit aussi avoir quelques bourgeois dans sa poche. Un rendez-vous… *. Sydonnie déposa la tête sur son épaule ce qui le sortit de ses songes, il fut un peu gêné par ce geste, ne sachant pas trop comment réagir.

- « Qu’est-ce qu’on fait, maintenant ? »

La jeune femme semblait encore fatiguée, partir maintenant n’était pas envisageable tant qu’elle n’avait pas retrouvé une partie de ses forces. Dante allongea le bras le passant derrière elle pour l’enlacer contre lui, essayant de la réchauffer avec la chaleur de son corps en la serrant légèrement. Le contact du corps de Sydonie lui fit monter sa chaleur corporelle, une sensation assez étrange s’empara de lui et lui mit tous ses sens en éveillent. Mais la réalité revint lui frapper la tête, ils n’étaient pas encore hors de danger.

- Repose-toi encore un peu, nous attendrons que la nuit soit complètement tombée. Les hommes qui nous pourchassent son surement encore dans les parages guettant le moindre mouvement suspect, nous serons moins en danger si nous bougeons dans l’ombre.

La voix de Dante avait retrouvé toute son assurance et son autorité habituelle, l’homme avait retrouvé tous ses esprits et son sang-froid. Il comptait bien ramener la jeune milicienne saine et sauve chez elle, il n’était plus question de quelconque mission, maintenant sa priorité était la sécurité de sa nouvelle amie. En effet après ce qui venait de se passer on peut dire qu’ils étaient à présent plus que de simple collègue de travail. Il la serra un peu plus fort contre lui lorsqu'une bourrasque de vent vint s’abattre contre la porte craquante de la vieille bâtisse, calmement il échafauda étape par étape le plan de leur fuite dans sa tête.
Revenir en haut Aller en bas
Sydonnie de RivefièreSergente
Sydonnie de Rivefière



Qui va à la chasse perd sa place [Dante] Empty
MessageSujet: Re: Qui va à la chasse perd sa place [Dante]   Qui va à la chasse perd sa place [Dante] EmptySam 30 Juil 2016 - 0:56


Qui va à la chasse perd sa place"La réussite appartient à tout le monde. C’est au travail d’équipe qu’en revient le mérite."
( Dante & Sydonnie )



J'avais déposé ma tête sur son épaule, cherchant inconsciemment un peu de réconfort après un après-midi aussi mouvementé. Je savais pertinemment que je n'en aurais pas en rentrant. Qu'en franchissant le pas de la porte de chez ma mère, une nouvelle dispute verrait même certainement le jour, forcement avec ma tête de fangeuse. Alors, oui, pour une fois, j'oubliais un peu la bienséance, ma méfiance ou la montagne de petites voix qui me murmuraient des mots d'alertes à l'oreille. De toute façon, j'avais conscience que j'allais devoir donner ma confiance pour pouvoir avancer dans la milice. J'ai lâché un soupir de satisfaction, soulevant légèrement mon dos pour que Dante puisse passer son bras, sans trop de difficultés. Sans vraiment comprendre pourquoi, je me suis soudainement sentie plus gênée. Était-ce le fait de me retrouver contre lui, de sentir sa chaleur, son rythme respiratoire, d'entendre plus nettement chacune de ses inspirations et expiration, où simplement le contact de si proche qui me mis mal à l'aise ? Je n'en savais rien, un frisson parcouru mon corps et je me sentie dans l'obligation de me redresser, comme pour essayer de reprendre mes esprits. Je me suis un peu raclée la gorge, essayant de cacher tant bien que mal mon ressenti. J'ai penché la tête en arrière, avisant le plafond, fermant les yeux, en prenant une longue et grande inspiration. Qu'est-ce qui me perturbais autant ? Dante me sortit de mon analyse en reprenant la parole, sa voix se voulait comme à a ses débuts, plus d'assurance, plus directive, plus autoritaire. J'ai ré-ouvert les yeux, tournant la tête vers lui, l'avisant un instant, qu'est-ce qu'il redoutait, une nouvelle attaque ? Probablement, mais sans risque, il n'y avait pas de vie, pas de frissons. J'ai descendu mon regard vers son torse, puis jusqu'à sa main encore visible avant de remonter brusquement vers son visage, secouant doucement la tête. Brusquement, je me suis relevée d'un bon, me postant devant lui. Je lui ai tendu une main pleine d'assurance.

- «Tu as raison, allons-y. Inutile d’attendre. Depuis quand la milice doit se cacher ? »

Je me suis bien redressée, de toute ma petite taille, m'étirant un peu, histoire de vérifier mes appuis et mon état de conscience. Evidemment, j'étais encore fatiguée, tout mon corps me hurlait sa perturbation, mon esprit était encore bien embrouillé, mais tant pis. Il était hors de question que Dante conserve une vision de moi fragile. Je n'étais pas dans la milice par hasard, non. Je le voulais depuis bien longtemps, bien avant que les femmes y soient autorisées. Je n'étais pas qu'une personne râleuse et faible, non, j'étais aussi pleine de ressources, parfaitement consciente de mes faiblesses et de mes forces… Mon père me répétait souvent, qu'en tant que femme, j'allais rencontrer bons nombres de difficultés, que beaucoup seraient plus puissants que moi, mais que je pouvais facilement contrer la force physique avec ma réflexion et mon intelligence. Je sentais que c'était le moment de lui prouver qu'il n'avait pas tort. Alors, je me suis redressée une nouvelle fois, me tenant bien droite devant mon compère, prête à lui montrer de quoi moi aussi j'étais capable. Je me suis surprise à lui sourire, à le trouver agréable à l'œil, à me perdre dans des pensées que je n'avais encore jamais eues. Si bien, que j'avais jugé bon, de, de nouveau secouer ma tête, faisant trembler ma chevelure de droite à gauche. Un sourire s'afficha sur mes lèvres, et je pris de nouveau la parole, d'une voix beaucoup plus assurée que les fois précédentes.

- « Bon, on ne traîne pas, on ne cherche pas la confrontation, ni même des informations supplémentaires. On rentre. Tu surveilles derrière nous, je passe devant. »

Au fond, je ne lui laisse pas le choix, mon regard doit en dire tout autant, inutile de débattre sur mon état, de privilégier la prudence à l'inconscience, je ne suis pas comme ça et je ne serais jamais ainsi. A prendre ou à laisser. Je suis plus directive, plus décidée que jamais. Je fais le tour de l'habitation, beaucoup plus méthodiquement que précédemment, je m'arrête à chaque fissure offrant une ouverture sur l'extérieur. J'avise les ruelles, je vérifie que le calme et la solitude ont repris possessions de notre environnement. Je suis certaine que les divinités sont de notre côté, sinon, pourquoi nous avoir tenus en vie jusque-là ? Personne de visible dehors, j'avise Dante hochant simplement la tête. Comme un chat en pleine chasse, je me décide à sortir le bout de mon nez. Je fais vite pour éviter tout refus ou contrainte vis-à-vis de mon partenaire, je souhaite qu'il me fasse confiance et d'ailleurs, je la provoque. Soit il me suit, soit il reste enfermé dans la maison délabrée qui nous à protégée. Je m'avance dans la ruelle en silence, longeant le mur -si je pouvais ne faire qu'un avec la paroi, je le ferais sans hésiter-, mais je ne peux pas, alors je me contente d'avancer petit pas, par petit pas, sans un mot, sans un bruit. Arrivée à la fin de la route boueuse et puant l'humidité, j'ai juste laissé dépasser ma tête. Histoire de vérifier que le nouveau chemin était vide, ou que du moins aucun danger n'était présent. D'un geste de la main droite, je fis signe à Dante de s'approcher. Je trouvais la situation amusante finalement. *Sydonnie et Dante, deux grands enquêteurs en infiltration, tome 1*. J'ai retenu un petit rire, camouflant la chose dans une petite toux discrète. J'ai repris ma position initiale pour m'engouffrer dans la rue principale. Les dernières lueurs du soleil disparaissaient définitivement et le lieu s'assombrissait particulièrement. Les petits malfrats n'allaient plus tarder à sortir, eux aussi. Il fallait donc qu'on s'active. Je me retourne une nouvelle fois, faisant plus rapidement un signe de la main vers Dante, une fois au bout de la rue, nous serions enfin tranquilles.

Je sens une main sur mes lèvres, et un corps derrière moi. Mon cœur s'accélère soudainement, tout comme ma respiration. Je vois un homme qui s'approche dangereusement de Dante, alors que moi je suis immobilisée par des bras masculins qui font deux fois les miens. Je grogne, essaye de l'avertir, mais rien n'y fait. Hors de question, que la soirée se termine comme ça. J'ouvre la bouche et mord avec une violence soudaine la main de mon assaillant, dans le même moment je plie le genou pour venir lui appuyer avec force sur son pied, l'obligeant un instant à me relâcher tout en secouant vivant sa main ensanglantée « Sale catin » . Je crache le liquide rougeâtre, avant de hurler vers Dante.


- « Dante ! Derrière toi, un hom-. »

Je n'ai pas le temps de terminer ma phrase, que l'autre imbécile revient à la charge, avec sa main portant la marque de ma mâchoire. Il n'est visiblement par armée puisqu'il tente de me mettre une droite, il semble en colère le pauvre. J'abandonne Dante du regard, ne doutant pas une seconde sur l'issue finale de son combat. La phrase de mon père raisonne presque immédiatement dans mon esprit « tu ne fais pas le poids physiquement, trouve le point faible ». Le point faible ? J'esquive le poing de l'homme de justesse, mon rythme cardiaque refuse de ralentir, certainement dû au stress. Jusqu'à maintenant, je n'avais jamais dû affronter une autre personne que ceux avec qui je m'entraîne, ou alors, mon défunt père… Je déglutis l'analysant, l'homme me fonce dessus sans réfléchir. Sans comprendre pourquoi je me tétanise, je sens mon corps heurter le mur. Un rire narquois s'échappe de ses lèvres, alors qu'il me murmure à l'oreille que si je ne réagis pas, c'est avec lui que je passerais ma nuit. Mon sang ne fait qu'un tour, mon genou se relève et vient caresser sans une once de délicatesse l'entre-jambe de mon agresseur. L'homme se recule me hurlant une multitude de petits noms d'oiseaux. J'affiche un sourire provocateur, lui faisant signe d'approcher, oui cette fois, je l'attends, c'est moi qui mène la danse. L'homme devient rouge de colère, sort une petite dague de sous ses vêtements et se précipite vers moi, d'un pas de côté je l'évite. Il recommence la manœuvre et je répète la mienne. Il tourne trop vite, d'un coup sec, je sens la lame effleurer ma joue et une substance chaude s'écouler de l'entaille. Par réflexe, je porte ma main à la coupure, c'est léger, ça me rassure. Il profite de ma faiblesse pour attaquer une nouvelle fois, sauf que, cette fois-ci, il n'est pas le seul à être grognons. Il lève sa dague, celle-ci arrivant rapidement vers moi, j'avise le mouvement, attrapant son poignet et le tournant avec force, jusqu'à ce que mon adversaire lâche son arme. Je poursuis le mouvement s'y bien, qu'il est obligé de me tourner le dos. Une fois dos à moi, je lui mets un bon coup derrière le genou, l'homme se retrouve à terre, se débat, parvient à me pousser et prend finalement la fuite. Mon côté de rue retrouve rapidement son calme et je suis à présent certaine qu'on vient d'avoir notre dernière altercation de la soirée. Je souffle doucement en me relevant, me tournant vers Dante, avec une légère angoisse, j'espère qu'il va bien ? L'homme avait l'air plus fin que moi, certainement un petit homme de main qu'on jette en pâture. Ma respiration retrouve petit à petit son rythme, je dépose mes mains sur mes cuisses, recrachant de nouveau sur le sol, le goût du sang est encore très présent dans ma bouche. Mon regard Azur se dépose de nouveau sur Dante, cherchant le moindre signe de victoire ou de demande d'aide.



Spoiler:


© 2981 12289 0


Dernière édition par Sydonnie d'Algrange le Dim 31 Juil 2016 - 0:36, édité 2 fois
Revenir en haut Aller en bas
Dante NuitnoireMilicien
Dante Nuitnoire



Qui va à la chasse perd sa place [Dante] Empty
MessageSujet: Re: Qui va à la chasse perd sa place [Dante]   Qui va à la chasse perd sa place [Dante] EmptySam 30 Juil 2016 - 20:32
Dante profitait encore de la sensation agréable que lui provoquait la chaleur du corps de la jeune femme quand celle-ci se releva brusquement. Il la dévisagea un moment, elle semblait avoir repris du poil de la bête, son visage avait pris des couleurs, enfin elle était juste un peu moins pâle qu’il y a un instant. Elle lui tendit une de ces petites mains avant de prendre la parole avec assurance.

- «Tu as raison, allons-y. Inutile d’attendre. Depuis quand la milice doit se cacher ? »

Dante lui attrapa délicatement la main et se releva, il ressentit toutes les parties de son corps, un pic de douleur parcouru l’arrière de ses jambes. Ses bras étaient courbaturés, il dut faire deux trois extensions afin de les rendre plus flexibles. Il prit aussi le temps de retirer les bandages qu’il avait sur les mains, le sang avait coagulé sur ses phalanges et des croutes commençaient à se former, il serra les poings faisant craquer ses doigts, la douleur devint un peu plus vive, ce qu’il apprécia.

- « Bon, on ne traîne pas, on ne cherche pas la confrontation, ni même des informations supplémentaires. On rentre. Tu surveilles derrière nous, je passe devant. »

Partir maintenant ne semblait pas être une bonne idée, mais la jeune femme avait prise sa décision et Dante ne voulait pas la contredire, après les événements de la journée la brusquer n’était pas la chose à faire, alors il acquiesça d’un signe de la tête suivit de ces quelques mots.

- Très bien !

Le jeune Nuitnoire se remit en condition pour affronter l’extérieur, tirant sur ses vêtements, tapotant par-ci par-là pour enlever la poussière et la terre, effleurant sa dague et son épée courte de la main comme pour leur signifier de se tenir prêts. Pendant ce temps Sydonnie vérifiait une dernière fois que la ruelle était libre. Elle fit un signe de la tête et sortie dehors sans plus attendre, Dante enfonça calmement sa tête dans sa capuche prenant le temps de se concentrer. Son sang-froid habituel revenu à son paroxysme il sortit dans la ruelle, il commençait à faire vraiment sombre, il accéléra ses pas essayant de rattraper sa jeune compagne, arrivait à l’embranchement de la petite rue, elle lui fit signe de venir avant de disparaitre derrière le mur.

Il arriva enfin en bout du chemin de terre, à peine avait-il tourné qu’il aperçut la jeune femme prise dans les griffes d’une ombre, il posa instinctivement la paume de sa main sur sa dague ralentissant le pas pour ne pas effrayer l’homme qui avait mainmise sur Sydonnie. Elle semblait vouloir lui dire quelque chose, mais aucun son n’était audible.

- « Dante ! Derrière toi, un hom-. »

Cet avertissement sortit enfin de sa bouche, Dante se retourna en un éclair levant son avant-bras devant son visage par réflexe. Un réflexe qui lui sauva la vie car il para un coup de dague qui lui entailla profondément le bras, il le poussa rapidement enfin de prendre du recul. L’homme en face de lui était beaucoup plus grand et apparemment plus costaud, il leva son arme au niveau du visage de Dante comme pour le défier dessinant un sourire sur ses lèvres, un sourire qui disparut rapidement quand il vit le jeune milicien baisser tranquillement son bras ensanglanté sans broncher, aucune émotion n’était perceptible sur son visage. Le silence était tellement pesant qu’on pouvait entendre les gouttes de sang de son bras s’éclater sur le sol boueux. Dante ne bougea pas d’un cil attendant que son adversaire repasse à l’attaque, mais apparemment celui-ci n’avait pas l’attention de refaire le premier pas et Dante n’arrivait pas à sortir de son esprit le fait que Sydonnie soit en danger, alors il prit les devants. Il fit deux pas en avant, sortit rapidement sa dague qu’il lança d’un geste fluide. Il avait dû plisser les yeux pour ajuster sa visée tant il faisait sombre dans la ruelle. Malheureusement pour son assaillant Dante n’était pas l’un des meilleurs lanceurs de dague de la ville pour rien. Son arme vint se planter dans la main de son agresseur l’obligeant à lâcher la sienne, le jeune homme en profita pour se rapprocher rapidement de lui, il lui envoya un crocher en pleine mâchoire le faisant tomber contre le mur, Dante attrapa la tête de son adversaire et la fracassa à plusieurs reprises contre la brique humide, un bruit de craquement d’os vint rompre le silence ambiant, jusqu’à ce que celui-ci perde connaissance.

Son assaillant à terre il se retourna rapidement pour voir où était Sydonnie, il l’aperçut penché en avant, les mains sur les cuisses, du sang coulait de sa bouche. Il courut rapidement pour la rejoindre, en fois en face d’elle il lui attrapa délicatement le menton avec la main, la redressant pour mieux voir son visage, une fine entaille lui parcourait la joue, une blessure superficielle, * Elle est saine et sauve…*, Dante soupira de soulagement. Il humidifia légèrement le bout de son pouce avec sa langue et essuya la trace de sang qui rougissait la fine lèvre inférieure de la jeune femme. Il plongea son regard dans le sien et prit la parole.

- Tu vas bien ? Si tu veux toujours nous sortir d’ici je te suis, mais cette fois je te collerai comme ton hombre !

Il avait encore fait l’erreur de s’éloigner de sa camarade, cette fois-ci il ne s’en voulait pas, il avait tendu le bâton pour se faire battre et il ne l’avait pas raté. Il fut toutefois assez impressionné de la combativité de la jeune femme, elle s’était débarrassé de son assaillant faisant preuve de courage et avait utilisé son cerveau à son avantage. * Décidément cette femme est de plus en plus intéressante…*, une douleur lancinante le fit sortir de ses songes, son bras saignait abondamment et il commençait à se sentir mal.

Spoiler:
Revenir en haut Aller en bas
Sydonnie de RivefièreSergente
Sydonnie de Rivefière



Qui va à la chasse perd sa place [Dante] Empty
MessageSujet: Re: Qui va à la chasse perd sa place [Dante]   Qui va à la chasse perd sa place [Dante] EmptyDim 31 Juil 2016 - 1:27


Qui va à la chasse perd sa place"La réussite appartient à tout le monde. C’est au travail d’équipe qu’en revient le mérite."
( Dante & Sydonnie )



Je me penche un peu plus, les mains sur les cuisses recrachant par terre le sang qui n’est pas le miens. Mon corps vibre encore sous l’intensité du stress et de l’excitation, sans réellement m’en rendre compte, je venais d’effectuer mon premier combat, seule à seule, sans plan B pour m’en sortir. J’étais fière, vraiment. Même si, cette fois, j’étais certaine que ma rentrée dans l’habitation familiale n’allait pas passer inaperçue et que la dispute allait être inévitable avec ma chère et tendre mère. J’ai lâché un bref soupir avant de relever la tête et de me redresser sous le geste de mon collègue. Dante humidifia son pouce et le passa simplement le long de mon entaille, son geste me fit reculer d’un pas, alors que mon regard fut happé par le siens. J’ignore combien de temps je me suis perdue dans ses yeux bleus. J’ai dû afficher un sourire rassurant et sincère, j’allais bien, parfaitement bien même et j’étais prête à affronter n’importe qui d’autre, oserait s’approcher de nous. L’adrénaline du combat, le petit frisson, l’angoisse, c’était vraiment ça qui me tenait en vie, qui me permettait d’être certaine de pouvoir poursuivre quoi qu’il arrive.

- « Tu vas bien ? Si tu veux toujours nous sortir d'ici je te suis, mais cette fois je te collerai comme ton ombre ! »
- « Je vais bien, ce n'est pas mon sang, c'est celui de l'autre crétin. »

J'opine simplement, comme pour confirmer mes dires, je refuse qu'il s'inquiète sans cesse pour moi. Je ne suis pas fragile. Je fronce les sourcils, descend mon regard sur le corps de mon coéquipier, vérifiant que lui se porte en parfaite santé. Mes yeux s'arrêtent un instant sur les gouttes de sang sur le sol, puis remontent de nouveau jusqu'au physique de Dante, cherchant l'origine du liquide rougeâtre. Est-ce le siens, celui de l'autre type, comme moi ? Je sens mes pupilles se dilater, alors que mes yeux s'écarquillent rapidement. Je viens de trouver la source. Son bras. Mes lèvres s'entrouvrent légèrement, laissant entendre un souffle plus retenu, plus saccadé. Au fond, je ne sais pas ce que je dois faire, trouver un abri, ne pas bouger, l’entraîner jusqu'au temple en prenant le risque de le voir tomber dans les pommes. Je me mords une nouvelle fois la lèvre, inquiète et perturbée. Que je sois blessée, je m'en contre fou royalement, que je mette en danger une autre personne que moi-même, c'est différent. Je serre les poings, culpabilisant. Si je l'avais écouté, si nous étions restés dans notre abri de fortune en attendant que la nuit tombe définitivement… Rah. Je secoue de nouveau la tête, pas de si, non. C'est fait, c'est fait, maintenant il faut trouver une solution. Je reprends la parole, ma voix partant légèrement dans les aiguës, trahissant certainement mon angoisse :

- « Tu es blessé ?! »

Sans blague, comme-ci, je ne venais pas de le remarquer par moi-même. Bien joué Sydo', la reine de la question stupide. Je me mordille de nouveau la lèvre, tout en brisant de nouveau la distance qui nous sépare. Je récupère son bras, retire/relève les tissus qui pourraient me gêner dans mon observation, avisant de nouveau un long moment la blessure, je relève les yeux vers Dante, cherchant une solution. Bien. Je grimace légèrement, je n'ai jamais fait ça, je ne sais pas soigner, ou bien simplement prendre soin des autres. Je me doute qu'il faut stopper le saignement d'une façon ou d'une autre, je sais aussi que Dante va devoir s'appuyer sur moi histoire de le ménager un maximum. JE SAIS.

- « Laisse-toi faire. » ordonnais-je d’une voix qui ne laisse place à aucune négociation.

Je passe sous son bras blessé, dépose son bras sur mon épaule de façon à ce qu’il puisse s’appuyer. Relève légèrement ma main droite et vient appuyer directement sur la plaie avec autant de force que je peux. Bien que la plaie soit profonde, cela devrait suffire, du moins jusqu’à notre trajet au temple ou à la caserne histoire qu’il puisse se faire soigner par plus qualifié que moi.

- « Ok, il suffit de poursuivre dans cette ruelle, on avance… Ensemble. Je vais me fixer à ton rythme t’inquiète pas. Tu t’appuis sur moi. Tchute. Non. Je ne veux pas savoir, tu t’appuis sur moi, j’ai dis. »

J’avise Dante, un long moment, attendant qu’il débute sa marche pour me fixer à son rythme, essayant autant que possible de le soulager. Je me concentre sur notre environnement, hors de questions de se faire surprendre une nouvelle fois. Je laisse de côté ma fatigue et le reste. Je vais nous ramener presque en pleine forme à notre point de départ. Notre progression est lente, mais efficace, la rue est calme, seul le bruit du vent et l’odeur nauséabonde de l’humidité sont présents. Je me sens dans l’obligation de lui faire des excuses, profitant même de l’occasion pour essayer d’en apprendre un peu plus à son sujet.


- « Je suis désolée… C’est moi la responsable… On aurait dû attendre. » Je laisse un petit silence, puis je poursuis dans un sourire rempli de culpabilité. « Bon, histoire d’être certaine que tu restes bien éveillé... Si tu me parlais un peu de toi ? Pourquoi la milice ? Tu as encore une famille ? Une fiancée ? »

Je continue mon avancée, grognant à chaque fois qu’il tente de me soulager ou de reprendre une position plus solitaire. Je lui ai dis, il n’a pas le choix cette fois, on ne forme qu’un jusqu’à la caserne, c’est une obligation. Je me surprends à le surveiller du coin de l’œil, à essayer de mémoriser ses traits, au fond, j’ignore si après tout ça, nous allons encore avoir la chance de travailler ensemble, si je vais le revoir autrement… Si… Je secoue de nouveau la tête, me mordillant une énième fois la lèvre inférieure. Je divague. La fatigue, certainement. Oui, cela ne peut-être que ça.

© 2981 12289 0
Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé



Qui va à la chasse perd sa place [Dante] Empty
MessageSujet: Re: Qui va à la chasse perd sa place [Dante]   Qui va à la chasse perd sa place [Dante] Empty
Revenir en haut Aller en bas
 
Qui va à la chasse perd sa place [Dante]
Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
Page 1 sur 2Aller à la page : 1, 2  Suivant

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Marbrume - Forum RPG Médiéval Apocalyptique :: ⚜ Cité de Marbrume - Quartiers populaires ⚜ :: Bas-Quartiers :: Le Goulot-
Sauter vers: