Marbrume


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 Sauvetage Risqué - Ilhanne Barrowmer

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Ilhanne BarrowmerMilicienne
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MessageSujet: Re: Sauvetage Risqué - Ilhanne Barrowmer   Sauvetage Risqué - Ilhanne Barrowmer - Page 2 EmptyDim 26 Juin 2016 - 19:28
Un dernier soupire, un dernier regard dans la direction d’où on venait. Le bruit, n’avait été que ça, un bruit, ça n’avait pas été un cri, ça ne s’était pas rapproché, pas éloigner. On avait eu de la chance de fuir, mais cette bonne fortune pouvait très vite tourner, ou plutôt se retourner contre nous. Je me souvenais plus si on avait entendu des cris ou non. En repensant à la course qu’on venait de faire, il n’y avait que la peur, pour Valériane, prenant aux tripes, qui me revenait, tout comme le battement son cœur qui raisonnait à mes oreilles et l’air qui s’engouffrait, de plus en plus douloureusement au fur et à mesure que les foulées s’enchaînaient, dans mes poumons. Si le mordeur s’était fait un repas des bannis, ils pourraient se relever, peut-être. Un fangeux aux trousses s’était déjà une mort très probable, mais un groupe, une meute entière, à moins d’un miracle vraiment très miraculeux, on était cuites.

Ça servait à rien de se torturer avec ça, s’était important de le garder en tête, de reste sur ses gardes, mais il fallait aussi voir les bonnes choses, si petites soit-elle, pour ne pas finir fataliste. Dans notre cas, au moins Val’ n’avait rien, si ce n’était quelque égratignures. L’apaisement de l’entendre confirmer que ça allait ne dura qu’un instant, mais s’était au moins ça a prendre.

Arc en main, flèche encochée, pour ma part, bouclier au bras, épée tirée pour elle, on avançait. Le jour déclinait, les ombres se faisaient plus mouvantes éprouvant un peu plus nos sens déjà piqués au vif par le simple fait d’être en train de patauger dans la vase des marais. Chaque flaque un peu profonde un peu imposante pouvait voir surgir une bête. Chaque arbre, chaque buisson pourrait également en voir surgir un. Ils n’avaient jamais vraiment montré de signe d’intelligence si ce n’était cela, le sens du traquenard, aussi succinct soit-il. Ça en plus de leur agilité, leur rapidité et de leur hargne… Si il étaient une épreuve de Dieux, on pouvait dire qu’ils avaient mis la barre haute, très haute. La question étant qu’est-ce qu’on avait fait pour mériter ça ? Mais ça, j’avais déjà quelques pistes.

La fatigue se faisait sentir et l’angoisse montait toujours plus présente à mesure que le jour déclinait. Ils étaient d’autant plus dangereux quand il n’y avait pas la lumière du soleil pour les faire hésiter un demi-instant.

« On peut au moins espérer… »

Qu’un moins un de ses hommes ait eu l’idée d’aller à leur fameux avant post. Autant fallait-il qu’il ait un peu de sens de l’orientation et de mémoire pour se rappeler où se trouvait ce lieu plus ou moins sûr.

La pénombre qui était tombée sur les marais n’avait rien, mais alors, rien de rassurant. Surtout qu’elle indiquait qu’on allait devoir passer la nuit dehors, hors des murs de Marbrumes ou de Traquemont. Et e n’était pas les palissades qui donnaient un fort sentiment de sécurité. Au moins avaient le mérite d’être debout et là, comme les petites bâtisses. C’était assurément mieux que rien.

Une fois le bout de palissade servant de porte remit en place, j’avisais un peu les lieux. Le feu n’avait pas été allumé depuis un moment, dommage, les chances de trouver un homme de Valériane ici était proche du néant comme le serait la probabilité de les retrouver vivants après cette nuit.

« Bien sûr… Je t’aurais bien proposé d’aller voir aux alentours si il y avait pas quelque chose pour éviter de taper dans ce qu’il nous reste, mais il fait trop noir. J’ai au moins de quoi nous caler ce soir dans mon sac. Mais juste ce soir. »

C’était une folie de vouloir s’éloigner d’un endroit relativement sûr là tout de suite. J’avais posé au moins mon sac et mon arc, pas très loin encore suffisamment à posté. On savait jamais.
Je m’autorisais à m’étirer un peu.

Lorsque ma sœur revient je ne pus m’empêcher de lui adresser un bref sourire.

« Je crois que ça f’sait un moment qu’on avait passé autant d’heures ensemble. Mais les dernières étaient moins … intenses. »

Intense, s’était le mot, stressant aussi. Il y avait quelques bruissements alentours, quelques brindilles qui craquaient, quelques feuilles qui bougeaient, quelques flaques qu’on troublait.
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Valériane BarrowmerCoutilier
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MessageSujet: Re: Sauvetage Risqué - Ilhanne Barrowmer   Sauvetage Risqué - Ilhanne Barrowmer - Page 2 EmptyLun 11 Juil 2016 - 13:03

Je déposai le bois sec en tas, au centre du cercle de pierres. Nos ressources étaient maigres, finalement. De quoi manger ce soir, certainement, j’avais moi-même quelques lanières de viande séchée, de l’eau et des fruits secs, mais rien de très consistant. Au moins, la viande était nourrissante, et si difficile à mâcher qu’elle occupait la bouche un bon moment.


«T’en fais pas. J’ai quelques trucs dans ma besace aussi. Valériane la lui envoya négligemment. Elle trouverait facilement les aliments au milieu du fouillis de cartes et autres ustensiles, dans lesquels elle avait prélevé deux silex et une fiole d’huile pour allumer le feu. C’est pas grand chose mais on peut pas se trimballer avec un festin sur nous.»

J’enduisis les bûches au sommet du tas d’un peu d’huile, et rassemblai quelques feuilles mortes sous le bois pour faciliter l’embrasement. Après quelques essais infructueux, quelques étincelles finirent par jaillir et le feu prit rapidement. Je rajoutai un ou deux morceaux de bois, et m’assis près du feu. Sa chaleur était la bienvenue, mine de rien. L’humidité régnant dans les marais, même s’il faisait assez bon en journée, par beau temps, pénétrait même les vêtements les plus épais. Je resserrai ma cape autour de mes épaules. J’avais encore du mal à digérer l’épisode qui nous avait mené ici. J’écoutais, distraitement, les bruits qui nous entouraient. Des bêtes qui chassaient, ou fuyaient des prédateurs. Des branches qui craquaient, ou un souffle de vent qui balayait des feuilles et faisait grincer du bois. En d’autres temps, cela aurait pu être dépaysant, de dormir en forêt ainsi. Là, c’était juste une excellente raison d’avoir peur. Je lorgnai Ilhanne un moment, puis laissai échapper un soupir à sa remarque.

«Tu l’as dit. J’aurais préféré que ça se déroule dans d’autres circonstances, dit-elle dans un souffle. Elle attrapa une lanière de boeuf séchée, et la mâchonna sans conviction. Mais ça m’avait manqué. A Marbrume, je passe plus de temps à distribuer des gadins qu’à profiter de la sécurité des murs. Et quand je torgnole pas à tour de bras, on nous envoie nous perdre dans les marais à la recherche d’habitations ou de campements dans lesquels des abrutis auraient oublié des trucs. Et j’parle même pas des expéditions punitives à l’encontre des bannis qui pillent les convois.»

Elle se demandait parfois si tout ce qu’ils faisaient, à Traquemont, Marbrume, peu importe, avait réellement une utilité. Peu importe le nombre de Fangeux qu’ils décimaient, ils y laissaient plus d’hommes qu’ils ne tuaient d’ennemis, et chaque tête coupée finissait tôt ou tard par être remplacée par dix nouvelles, encore plus furieuses, encore plus affamées. C’était réellement désespérant. Et quand la menace ne venait pas de l’extérieur, elle venait de la Caserne elle-même, où les femmes étaient moins bien traitées que les chiens de guerre. C’était ridicule. Alors même qu’elles faisaient de leur mieux pour donner leur maximum, montrer qu’elles en avaient et qu’elles en voulaient, on ne leur attribuait que les pires corvées. Pratiquement une femme sur deux, peut-être même plus, finissait agressée, violée, brutalisée, ou rabaissée ou rang de sous-humain, à curer des latrines, porter des boissons aux hommes, et allez, leur servir d’hôtesse, tant qu’à faire.

«Tu sais quoi ? J’vous envie un peu. Vous êtes pas les mieux placés, au milieu des marais, mais vous avez des villages pas loin, et surtout, c’est une femme qui vous dirige. Doit y avoir moins de souci que chez nous avec le sexe de vos guerriers. Valériane grinça des dents, et recracha sans la moindre élégance un bout de nerf qui s’était coincé entre deux incisives. Même si franchement… tes nouveaux amis me pompent sérieusement l’air à penser qu’ils sont les seuls à valoir quelque chose au combat et dans la défense du Morguestanc. Comme si on avait b’soin d’eux...»

Nombreux étaient les miliciens qui avaient été affectés à l’aide temporaire du fort, en vertu d’un accord passé entre le fortin et Marbrume. Et peu d’entre eux revenaient satisfaits. Valériane avait une autre raison de leur en vouloir : ils avaient sa soeur. C’était un choix de sa part, elle en était tout à fait consciente, mais l’instinct et l’amour étaient rarement rationnels. Elle leur en voulait presque par défaut. Le fait qu’ils pètent tous tellement plus haut que leur cul qu’ils en trouaient la couche d’ozone n’aidait en rien Valériane à nuancer ses pensées à leur égard. Elle se surprenait parfois, avec un sentiment mélangeant étonnamment la honte et le cynisme, à souhaiter la chute du fort. Cela ne changerait rien pour Marbrume, et elle récupérerait sa soeur. C’était une pensée qui ne faisait que rarement irruption dans son esprit, cela étant. Mais elle existait.

«J’espère que tu fais pas partie de ces guignols qui encensent le fort et le font passer pour la plus grande merveille du monde, ma belle. Ca m’obligerait à le faire tomber pierre par pierre pour te ramener chez nous.»


Sa phrase fut cependant ponctuée d’un sourire; elle n’était pas totalement sérieuse. Néanmoins, les faits étaient là. Si elle ne manquait pas de travail, et que cela occupait déjà grandement l’esprit, sa soeur lui manquait terriblement. Alors même si ces heures étaient sombres et dangereuses, elle comptait bien en profiter, un peu.
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MessageSujet: Re: Sauvetage Risqué - Ilhanne Barrowmer   Sauvetage Risqué - Ilhanne Barrowmer - Page 2 EmptyMar 2 Aoû 2016 - 21:06
Je m’étais assise pas trop loin de Val', à l’écouter. La description de ses journées m’arracha un petit sourire qui n’avait pas grand-chose d’amusé ou de moqueur. S’étaient plutôt ironiques, beaucoup de tâches ingrate et dangereuse, mais finalement ça m’étonnait pas vraiment. On devait passer autant de temps dans les marais toute les deux à la différence que moi j’avais plus de chances de pouvoir retrouver la sécurité de rempart le soir, alors qu’elle pas toujours.

Puis vint brièvement sur le tapis le sujet Châtelaine de Traquemont. Le fait que ce soit une femme qui dirige le fort, ça faisait jaser. Mais bon au quotidien c'était un homme qui faisait tourner le tout. Donc dans un sens… Après, elle n'avait pas tord, ça en faisait réfléchir plus d’un, les laissant cogiter.

« Je te dirais pas que ça change complètement la vie, parce que des préjugés de merdes vieux comme le monde, ça s’efface pas comme ça, mais au moins la plupart réfléchissent à deux fois avant de remettre en question les capacités d’une femme. Et ça, c’est déjà beaucoup. »

Mieux que la plupart dans la cité sûrement, mais ça changeait pas les remarques au quotidien, l’impression de devoir faire trois fois plus ses preuves pour avoir le droit au moins au silence, sans demander le respect.

« T’as ptètre pas besoin d’eux, mais je comme l’impression que t'es parfois pas complètement mécontente d'les trouver là. »

Fatalement que j’allais défendre un peu mon choix, ça faisait des mois que je vivais le bas, des mois que j’en avais vu des vertes et des pas mûres avec eux. Ça méritait bien quelques petites phrases glissées comme ça.
Je pensais pas qu’on était indispensable, si j’avais voulu faire ma pimbêche pessimiste j’aurais dit que personne ne l’était vraiment. ‘Fin au fond, ça se vérifiait tous les jours ce genre de lieus communs déprimants, mais s’était pas pour autant qu’il fallait se borner à le répéter comme si c'était la vérité absolue, du moins, à mon avis non.

Mais j’étais d’humeur à mettre un peu d’huile sur le feu, pas trop, pour faire une grosse gerbe qui m’auraient brûlée au passage, juste un peu, juste de quoi faire des petites étincelles.

« Même si je le pensais, je ne te le dirais jamais, courageuse, mais pas téméraire, enfin plutôt grande gueule, mais pas suicidaire. Puis ne sont pas si terrible et arrogant, juste un peu brute de décoffrage… Un peu comme une certaine Coutilière… »

Je le regardais avec un petit sourire en coin et un sourcil haussé. On pouvait dire ni de l’une ni de l’autre que nous avions des caractères doux et effacés. Si j’avais souvent l’air d’être la plus ouvertement vindicative, je savais que Val' était tout sauf en reste.

« T’aurais préféré que j’entre dans la milice comme toi ? »

Contrairement à ce que ça pouvait avoir l’air c'était une vraie question. Parce que même si savoir ce qu’elle aurait voulu pour moi ne changerait plus vraiment ma décision, j’étais curieuse de savoir ce que me sœur aurait préféré, quel tournant elle aurait aimé voir prendre ma vie.

De toute façon pour moi la milice ça avait site été hors de question. Déjà parce que je savais que j’aurais fini par dire un truc de travers et qu’on m’aurait pas loupé, plus d’une fois. Puis aussi fallait pas être devin pour comprendre que mettre une minorité de femmes dans une majorité d’homme ça allait être un enfer pour lesdites femmes et je pensais pas que j’aurais pu traverser ça sans séquelles.

« Je crois qu’aucune de nous aurait supporté. »

Je n'avais pas vraiment froid, la veste isolait plutôt bien, sans faire des miracles, j’aurais pu juste rester en boule à côté du feu, mais dehors protéger juste par quelque palissade, je n'étais pas rassuré, personne aurait été rassuré, Val’ elle-même devait flipper un peu au fond. Je m’étais rapprochée d’elle juste pour me mettre tout contre. Sa présence, ça me manquait, parfois même sa propension à me protéger qui m’avait tant agacé me manquait.

Au-dehors de cette petite bulle à la sûreté plus de relative le monde tournait, quelque chose était passé tout près, sûrement un petit animal qui passait.
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