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 Magda - Boîte [Validée]

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MagdaArtisan
Magda



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MessageSujet: Magda - Boîte [Validée]   Magda - Boîte [Validée] EmptyJeu 15 Aoû 2019 - 12:47





Magda, Ne venge pas, honore




Identité




Nom : Santrefon (naissance)

Prénom : Magdalena (naissance) – Le monde l'appelle la femme aux boîtes, ou 'Boîte' depuis quelques années

Age : 45 ans

Sexe : Femme

Situation : Veuve

Rang : Bas, vagabonde, artisan, rôdeuse, roturière.

Lieu de vie : Les rues pauvres de Marbrume.

Carrière envisagée & tableau de départ avec les 4 PCs : (voir topic Système Rp & Xp - Carrières)

Carrière : Artisan
PC : + 2 Endurance, +2 Intelligence

Compétences et objets choisis : (voir topic Système Rp & Xp - Compétences)

Art (fabrication/sculpture de conteneurs en bois ou en os - Boîtes)
Coriace
Discernement
Volonté de fer

Objet : Vêtements, des boîtes, un sac, quelques outils (trop petits pour servir d'armes), du fil et aiguille.




Apparence


Sa chair sculptée par le temps, tannée par le soleil et le vent, semble immuable depuis ses quarante printemps. Un relief de petites rides borde ses yeux, des veines bleues courent sur ses mains aux doigts noueux. L’encre noire de ses cheveux s’est diluée, ils se sont lacés d’argent.

Boîte marche depuis longtemps, son corps dur comme les clous d’un cercueil. Elle a survécu aux circonstance de l’existence et continuera – elle n’a plus peur de voir son sang, seulement celui des autres.

Belle d’avant, il reste son regard bleu pâle aux couleurs du matin. La furie est partie et ne reviendra heureusement plus troubler ces eaux-là. Les cicatrices qui lézardent sa peau lui en servent de souvenir. Ses sourires sont toujours sincères, sa vraie beauté est là, elle ne sait pas mentir.

Ses vêtements sont rapiécés avec l'étoffe et le fil qu'elle peut trouver, des couleurs communes, blanches, grises, marrons ou bleues. Une besace passée sur son dos contient ses seules possessions. Elle porte des sandales usées jusqu'à la corde, rembourrées par du tissu pour protéger du froid.

Magda est grande pour une femme, elle souvent à égalité avec les hommes et les dominent parfois. Cette taille fut avantage dans son passé, elle frappait de haut. Aujourd’hui, elle en garde une longue et infatigable foulée.

L’ironie veut que l’on imagine Magda comme une pauvre mère ayant perdu ses enfants lors des massacres, tant elle aime s’occuper des autres. On ignore comment elle a lutté pour enfermer cette rage incoercible qui a habité son cœur pendant si longtemps, laissant un énorme vide qu’elle comble en prenant soin de son entourage. On l'estime de confiance et elle ne veut pas faire mentir.



Personnalité


Elle cache son mal dans les boîtes et montre une sérénité inaltérable.
Elle refuse de prendre une arme, encore.
Elle a tant criée qu’aujourd’hui ses mots sont comme une brise.
Son mental est marqué, obsessionnel, déterminé.
Elle vit pour honorer Sigil, elle veut aimer le monde qu’elle a haï pour s’exorciser.
Elle fait preuve d'abnégation envers la Trinité
Malgré tout, elle ne laisse personne trop s'approcher, elle n’est pas sûre de comment faire.
Mais la solitude pèse sur ses épaules, son esprit l'enferme dans un qu'elle est incapable de briser d'elle-même.

Magda est à priori une femme de peu de mots, elle s’exprime d’une voix basse et grave parfaitement distincte, avec une chaleur aimable. Si la nécessite l’oblige, elle peut parler durant des heures, il y a une sagesse dans ses paroles qui force à l’écoute – ce n’est que rarement des mots vains.

La noblesse lui laisse un goût amer dans la bouche à cause du système de castes qu'elle force sur les autres et de l'égoïsme qu'elle génère. Ils prétendent que le sang permet un droit supérieur, mais Magda a vu le sang des riches comme des pauvres - il coule de la même façon. Plus jeune, elle rêvait de silencer leur insupportable arrogance par la violence. Aujourd'hui, elle laisse ce jugement à la Trinité, le regard des Trois saura leur rappeler la fragilité de leurs âmes.

Elle croit que les Fangeux n’ont pas été envoyés par la Trinité mais par une autre entité, noire, naît du malheur des hommes. Une présence si puissante que même les dieux n’ont pu l’arrêter. Si les liens entre les hommes se resserrent suffisamment alors les monstres disparaîtront et la Trinité baignera à nouveau le monde de sa lumière. La Trinité lui a accordé son pardon alors elle ne peut vouloir punir les hommes sans distinction

Malgré le massacre engendré par les Fangeux, Magda est confuse quant à leur nature et cette question l’obsède de plus en plus. Peut-être qu’une dernière once d’humanité habite le corps des créatures, quelque chose de profondément enfouis et qu’une douleur puissante les pousse à la folie. La colère déforme l’âme, Magda le sait trop bien.



Histoire


Les boîtes enferment les souvenirs que l’on veut garder, oublier, cacher ou protéger. Elles sont comme des tombes.

Une boîte pour ma mère ? - Ma naissance a prit la vie de celle qui m’aimait et qui m’attendait, morte en couche. Mon père m’a dit que j’étais une meurtrière, je n’aurais pas dû l’écouter. Je ne connais de ma mère qu’un tableau, elle me ressemblait beaucoup.

Une boîte pour mon père - Farod – Un homme que je hais toujours malgré les efforts de Sigil. Riche, fier et fort, intransigeant et impatient, il m’a mariée à Andrew – lui -.
Farod me haïssait aussi, dès mon première souffle, j’avais tué sa précieuse femme Isabel.

Il n y a rien d’autre à dire de Farod, il est mort vieux et seul. Cette boîte doit rester fermée.

Une boîte pour ma colère – Depuis ma naissance injuste, au fardeau injuste imposé par Farod, la colère fut un feu qui m’a guidé jusqu’à tout brûler. La lumière montre la voie jusqu’à ce que son intensité n'aveugle. Tout était plus fort, l’amour et le désir à me consumer, et la rage du monde. Maintenant, les cendres sont tièdes, bientôt froides, mais je vois si clairement.

Une boîte pour mon frère - Odrin. L’As d’épée qui danse entre les lames, la force de volonté qui tempère le fer. Un guerrier sans égal, ou c’est ce qu’il croyait. Aveuglé par la lumière lui aussi, mort à la guerre avec tant d'autres. Je garde de lui sa pugnacité. Odrin, je n’ai jamais pu te le dire mais je t’aime. Si seulement tu étais resté pour me tenir la main quand j’avais si peur de moi-même.

Une boîte pour – lui - Andrew, mon mari. Ce n’est pas une histoire jolie. Il me battait, il ne supportait pas que je le regarde dans les yeux, que je lui réponde, que je le provoque, puis n'importe quelle excuse faisait l'affaire. Alors un soir, j'ai pris la hache sous l’appentis et j'ai attendu mon mari. Quand il a passé la porte je l'ai massacré. Il ne restait plus grand chose d'humain, ni de lui ni de moi. Puis j'ai tué les deux domestiques. Les sales petits domestiques qui regardaient sans rien dire et sans rien faire depuis toujours. Andrew fut le commencement, il a fait de moi une chienne qui mord.

Une boîte pour eux - Tous ceux qui sont venus après Lui. Il y a douze boîtes. C’est loin, loin, sous terre, personne ne veut creuser ici. Certains l’avaient mérités, d’autres non. Oui, tout le monde ne mérite pas d’être épargné, mais je ne veux plus faire ce choix, plus jamais, le sang ne remplira plus ma bouche du goût du fer.

Une boîte pour Sigil. Oh, Sigil - Sigil – La belle et blonde, au cœur d’or et à la langue d’argent. Elle m’a relevée d’une main ferme, m’a sourit avec un amour sincère – j’ai pris cette habitude d’elle – elle m’a portée comme si j’étais son propre sang. Elle aidait tout le monde, c’était sa nature, elle soignait, elle parlait, elle refermait les blessures du corps et de l’esprit. Sigil, mon amie, je me souviens les fois tu t’asseyais à côté de moi et que je vivais ta douceur sans rien dire. Tu m’as montré que le monde n’est ni lumière ni ténèbre, tu m’as montré le discernement, tu m’as montré comment abandonner ma rancœur, tu m’as simplement ouvert les bras et tu m’as aimée si fort qu’un fragment de toi s’est planté en moi. La graine a grandit et je continuerais de la cultiver.

Malgré toute ta bonté et ta beauté, un homme malade t’a poignardé. Je ne l’ai pas tué, tu m’as dis de ne pas venger, mais d’honorer. J’ai accepté la douleur et j’ai regardé la foule le lyncher, ce jour là j’étais triste pour tout le monde.

Une boîte pour les Fangeux – Je croyais n'avoir plus personne à perdre mais je donnais tellement d’efforts pour aimer chaque âme que toutes les morts m’ont touchée. La souffrance, la misère, la douleur, la colère, des choses qui m’étaient familières, peintes sur les visages des hommes, dans leurs couleurs les plus sombres. Alors je fuis là où il y a des vivants et je fabrique des boîtes pour qu’ils puissent mettre leurs souvenirs dedans.

Certaines boîtes ne devraient jamais être ré-ouvertes.


1127
A côté de lui, elle ressemble à une petite poupée de chiffon. Odrin porte un haubert, le bruit des anneaux amuse Magdalena qui essaye en vain d’attacher les manches du garçon. Le grand frère passe un grosse main dans les cheveux de la gamine pour la pousser et termine le travail.

- J’aime pas quand tu pars

Il rit d’une voix très chaude mais qui masque un léger embarras.

- Je reviendrais vite, Mag, je te le promets. Tu peux m’apporter ma ceinture ?’

Elle hoche la tête très vite et se précipite vers le lit ou le matériel est étalé. Le harnais d’Odrin pèse lourd entre les bras de la petite, l’épée est rangée dans son fourreau, son cuir est décoré par des fils dorés et tracent une prière de Rikni. L’arme a un nom : Sol. Quand son frère s’équipe de la pièce, Magda est triste.

- Allez, fais pas cette tête, petite cuillère.’

Un sourire éclaire le visage de la fille à l’écoute de son surnom.

- Passes-moi ton foulard, demande Odrin.’

Elle s’empresse de décrocher le tissu rouge qui protège son cou, son frère l’attrape pour l’enrouler autour de la garde de Sol et l’attache d’un nœud solide.

- Avec ça, je sais qu’il ne m’arrivera jamais rien.

Lorsqu’il est prêt, avec son tabard rouge sang, les yeux de Magda brillent, il est beau son frère, il est fort son frère, on dit même que c’est un héro. Elle, elle aimerait juste qu’il reste pour toujours, comme quand ils étaient petits.


1135
Elle ferme les yeux lorsqu’il la frappe à l’estomac, il ne vise plus la tête, ça l’abîme trop, cette beauté est sa seule valeur. La douleur l’a fait s’affaisser et il la jette au sol. Andrew donne un coup de pied à Magda qui rampe pour tenter de prendre de la distance.

- Tu ne fais rien de ce que je te demande.

Il continue à cogner, les reins, le dos, les côtes, elle se roule en boule, les mains sur le visage. Le déluge tombe, elle crie, ce qui qu’excite son mari un peu plus. Il vise les parties exposées, il veut faire mal et la voir supplier. Elle l’implore d’arrêter, ce qui attire une autre ruée.

- Tu n’aura rien si tu ne donne rien, hurle t-il avec l’écume aux lèvres, je donne, je donne et tu ne rends rien ! Toujours à ne penser qu’à toi !

Elle ne veux plus bouger, pour s’épargner la douleur.

- Je souhaite seulement une histoire heureuse, mais il faut que tu me mettes dans cet état. Et regardes-toi… Tu n’y gagnes rien non plus…

Il soupire, embarrassé, caresse la chevelure noire de sa femme. La douceur de son mari, des mêmes doigts qui viennent de casser son corps, est ce qui la terrifie le plus. Par chance, il se lasse, peut-être que l’alcool l’empêche de la déshabiller pour la prendre.

- Allez, va te laver et viens de te coucher.

Laissée au silence, Magda ne perçoit plus que sa propre respiration, elle se redresse contre une cloison, une main pressée sur son flanc. Sa tête se relève pour surprendre le domestique, encore là, à la fixer depuis l'autre bout du couloir.

- Je vais préparer votre bain, déclare t-il sans émotions.


1139
Elle veut lever son bras et frapper mais ses muscles se figent dans une gangue de glace. Sa volonté fléchit, sur le point de se rendre à la peur, à reprendre le chemin connu, puis elle pense à une raison de ne pas le faire. Elle n’en trouve aucune. L'instant après la réalisation, Magda abat son arme sur l'arrière du crâne de cet homme.

C'est un geste hésitant, un peu faible. Le blessé gémit et s'écroule en avant. Ses mains se raccrochent à l'étagère et il parvient à se retourner pour s'adosser au meuble. Du sang noie ses cheveux, dégouline dans son cou, sur ses épaules, il presse ses doigts sur la plaie, les larmes lui montent aux yeux.

Magda tremble sous l'afflux d'adrénaline. Elle observe un instant sa victime terrifiée, ses yeux brillent d’un dernier espoir inutile : il doit s’agir d’une erreur, d’un mauvais rêve. Une vigueur renouvelée explose dans le corps de Magda. La vague avale tout, submerge la peur, l’hésitation, les pensées, remplacée par un juste sentiment d'accomplissement.

Les quatre coups suivants sont dénués de compromis et arrachent le sang des plaies pour recouvrir les murs. Elle quitte la remise avec un cageot remplit de nourriture sous un bras et sa hache souillée dans l'autre main. Des grains rouges parsèment son visage comme des tâches de rousseur.


1147
Sept jours de soleil. La plaine verte s'oppose au ciel bleu, il n y a rien d’autre que le temple à l’horizon.

Elle marche avec une respiration légère, sa peau couverte d’une fine pellicule de sueur colle ses cheveux noirs sur son front. La chaleur ne l’assomme pas car il y a cette brise qui gonfle ses vêtements comme une voile et la pousse en avant. Elle ignore la raison de sa présence sur ce chemin, elle marche parce qu’il s’agit de la seule route à suivre, elle a prise à la croisée précédente.

La porte du temple est fermée. Trois statues de la Trinité toisent Magdalena de leur regard de pierre. Elle reste longtemps ici à les observer. Une émotion l’a saisit à la gorge, qui l’étrangle, qui lui cingle l’estomac et sape toute sa force. Elle tombe lentement à genoux, sa poitrine soulevée par un sanglot, ses mains s’accrochent à son visage. Quelques larmes s’écrasent sur le sol sec, puis un torrent cascade sur les joues de Magda, elles étincellent sous l’ardeur du soleil. Elle s’écroule frappée par ce moment de clarté, sa culpabilité est exposée et dégueule de sa bouche grande ouverte sur un cri silencieux. Elle demande pardon.

Une main aux doigts translucides soulève son menton avec douceur. Face à elle flotte une silhouette éthérée, dissimulée sous une fine robe blanche. L’instant grâce s’efface et Sigil s’agenouille pour envelopper Magda entre ses bras. Elle porte un parfum au lilas.

Eté 1164 - I
Magda s'acharne à terminer son deuil de Sigil, elle voyage d'un village à l'autre et offre son artisanat en échange d'un toit et d'un repas. Ce mois-ci, elle vit avec la famille Carant, des fermiers, un grand-père, un père, une mère et trois adolescents ; elle dors avec les bêtes dans la grange.
On comprend vite son caractère différent, emprunt de mélancolie. Magda aime rêver éveillée, allongée près des champs. A cette saison, l'été est lourd, le soleil est un tyran qui frappe le dos des paysans occupés à la récolte.

Pour les Carant, elle fabrique d'abord une grande malle, un projet ambitieux qui lui permet de se vider l'esprit. Au départ, le père émet des doutes, c'est sa femme qui a insisté, car elle a toujours beaucoup trop de chose à ranger. Lorsqu'il passe enfin ses doigts sur l'objet, et qu'il constate la finesse des gravures, la précision de l'assemblage et même l'harmonie du bois utilisé, il reconnait là le travail d'une véritable artiste. "Il m'en aurait coûté beaucoup plus au marché, admet-il, je n'ai jamais possédé un si beau meuble." Magda sourit, et ils tombent tous d'accord : qu'elle reste plus longtemps cette rêveuse, il a besoin d'autres boîtes pour garder ses outils. Puis elle tient la conversation à grand-père, et montre son talent à l'ainé de la famille.

Malgré tout le mépris qu'elle avait reçu et la colère qui faillit la consumer, Magda semblait capable de se réinventer. Sigil l'avait relevée et maintenant elle devait marcher sa voie – avec une compagnie sincère. Elle n'avait aucun autre besoin.


Eté 1164 - II
Il arrive encore que Magda fasse de mauvais rêves, des cauchemars ou elle frappe avec la hache ou le couteau et taille la chair, ses mains se couvrent de sang, jusqu'aux coudes et sous les ongles. Un soir d'été, la nuit est étouffante et humide, elle se réveille en sursaut suite à l'un de ces songes morbides.

Si elle s'habitue à ces rappels réguliers de son esprit marqué à vie, certains sont plus vivaces que d'autres et évoquent une montée de violence. Elle tremble comme une feuille lorsqu'elle prie la Trinité avec ferveur. Le calme revient mais un mauvais pré-sentiment trouble ses pensées, une chose horrible dont elle ignore la nature. Magda quitte la grange des Carant pour respirer l'air frais, la brise soulage sa peau nacrée par la sueur, une lune pleine domine le ciel.

Les battements de son cœur diminuent à chacune de ses inspirations, elle arrive à reprendre le contrôle, puis un cri. Un hurlement éraillé, à peine humain, qui monte dans les aigus et s'étrangle. Magda reconnait cette tonalité : la peur brute qui nait de la douleur, celle qui précède la mort violente. Cela provient du village en contrebas de la ferme. Un silence pénible retombe.
Soudain, une agitation palpable excite l'obscurité toute proche. Quelque chose rampe dans les ténèbres et fait craquer le bois sec.

L'instinct de Magda s'active, elle courre vers la maison Carant, elle sent la présence se rapprocher. A peine eut-elle franchit le seuil d'entrée qu'un autre cri lui hérisse les poils de la nuque. Un grognement sourd et affamé. Elle referme la porte et barre l'entrée, juste à temps pour entrapercevoir une silhouette humanoïde aux membres trop allongés à la chair laiteuse. Le père Carant s'est réveillé, il porte un simple bâton comme si il s'attendait à des cambrioleurs. "A la cave, chuchote Magda, vite, avec les enfants." Elle garde son calme, le père est confus, il ne comprend pas la situation.

Un battement de cœur plus tard et la porte explose en échardes de bois, fracassée hors de ses gonds par une force surnaturelle. Magda traverse le salon, elle essaye de tirer l'homme pour le sortir de sa paralysie mais il est trop tard. Deux mains griffues se posent de part et d'autre de l'entrée, presque avec douceur, puis un visage apparaît. La peau de l’aberration est boursoufflée de grosseurs prêtes à éclater, un sourire de poisson carnivore anime cette face d'une expression dérangeante car trop humaine. Un œil du monstre est crevé, il dégueule de pus, l'autre est grand ouvert mais semble pruineux. Magda reprend sa course avant de perdre son momentum, le père Carant n'a pas cette chance. Le fangeux est sur lui et attrape le sommet de son crâne d'une main, son bras de l'autre, et d'une torsion arrache le membre. L'os claque comme l'on séparerait la cuisse d'un poulet, l'odeur métallique du sang chaud sature immédiatement l'air.

Magda rejoint la pièce de stockage à l'arrière de la demeure. Sur son chemin, elle croise Marie, la cadette de quinze ans et la prends par le bras sans explications. Ses deux frères apparaissent dans le couloir obscur, ils sortent de leurs chambres. "Courrez, courrez !" Magda s’époumone mais le Fangeux apparaît déjà.

Elle ouvre la trappe menant à la cave, pousse Marie à l'intérieur et se jette à la suite. Un dernier regard par dessus son épaule et elle voit le corps de l'ainé s'écraser contre un mur, suivit des cris de la mère. Magda referme le passage et verrouille, puis s'acharne à bloquer l'escalier avec tout ce qu'elle peut trouver. Un vacarme infernal emplit la maison, les hurlements, le mobilier et puis les râles d'agonie, qui durent et durent encore. Dans le noir, Magda tient Marie, une main plaquée sur la bouche de la fille qui pleure à torrent. En silence, Magda pleure aussi. Le bruit d'un corps que l'on traine sur le plancher, le son mat de la chair arrachée, s’appesantissent jusqu'au retour du silence. Elles restent collées l'une à l'autre par la terreur jusqu'au lever jour, chanceuses d'échapper au massacre – une famille nombreuse fournit assez de viande pour une créature seule.

La pauvre Marie ne survit pas au traumatisme, elle s'enlève la vie quelque jours plus tard. Magda marche avec un cauchemar de plus à sa collection, elle doit prier plus fort.


Hiver 1164
La pluie tombe sur Marbrume, les éclairs crèvent les nuages noirs. Magda regarde le ciel, sa tête abritée sous un châle gris. Autour, les réfugiés se protègent de la furie élémentaire comme ils peuvent, les corps émaciés frissonnent, certains ne bougent déjà plus, transits par le froid ou morts. Ils s’entassent aux portes de la cité, ils sont trop nombreux et l’entrée est trop lente.

Un enfant se tient au milieu du passage, hagard et égaré, l’incompréhension transpire au travers de son regard. Ses parents ne sont plus là, le monde semble avoir perdu ses couleurs, emportées par l’eau, tout n’est qu’ordure, les hommes et le reste. Magda marche vers lui, elle retire son châle et couvre l’enfant.

Elle est d’os et de muscles, à la peau rêche comme du cuir, une chatte maigre, peut-être pleine de maux mais increvable. Malgré tout, elle sourit, ce visage de gueule cassée montre une telle chaleur que l’enfant sourit lui aussi, il n’a plus peur. Elle lui prend la main et marche vers les portes, quelque part se trouve un abri, elle en est convaincu.

1165
Magda parcourt les rues de Marbrume pendant les jeux. Les gens sourient, elle entend des rires qui animent les groupe de passants. Elle s’approche d’un petit autel de la Trinité et s’agenouille pour prier. Son esprit est calme comme une mer d’huile, malgré toute l’adversité elle est investit d’une félicité radieuse.

Après son recueillement, Magda fouille sa sacoche et révèle une petite boîte en bois sculpté. L’objet est précis, gravé par des motifs floraux qui s’entrelacent dans une canopée complexe. Sur le couvercle, un soleil stylisé étend ses rayons jusqu’aux bords de la surface. Deux couleur de bois, l’une presque blanche et l’autre noire, sont assemblées grâce à un système d’attaches.

Magda dépose la boîte avec révérence, son offrande à l’autel de la Trinité pour ce jour si beau. Elle se relève en s’appuyant par terre, puis va rejoindre la foule. Quelque chose a bougé en elle durant ce court instant, comme si les axes de sa mécanique interne venaient de se réaligner, son corps fonctionne mieux. Elle peut faire plus, la pensée tourbillonne et rebondit dans sa tête : elle peut faire plus. Elle doit faire plus.

1166
L’attaque des Bas-quartiers de Marbrume laisse une hideuse cicatrice sur la ville. On salue les héros d’un jour mais on pleure surtout les morts. Honorer la mémoire de tous, un instant qui touche Magda en plein cœur. Elle aide à assembler les nombreux bûchers funéraires sous la supervision des prêtres de la Trinité débordés.

Les corps sont alignés presque main dans la main, hommes, femmes et enfants, mutilés par la sauvagerie des Fangeux. Magda regarde leur visage, elle ne pleure plus car elle connaît déjà trop bien cette douleur. La tristesse écrase ses épaules, elle enroule son corps comme une chaîne et la tire vers le fond. On verse l’eau salé sur les défunts, les gens prient. La chaîne se resserre, Magda n’entend plus, juste la rumeur des voix qui chantent à l’unisson. On brûle les corps, une blessure de plus car le rituel n’est pas respecté mais la nécessite fait loi. Magda ploie, ne venge pas, honore.

Pourtant, elle le sait, tout le monde pense à la vengeance, les Fangeux méritent-ils le pardon ? Sont-ils de pauvres âmes enchaînées à leur corps maudits ? Ou des monstres sans conscience ? Elle a vécu le carnage. Elle a tué pour le seul goût du sang aussi, mérite t-elle le pardon que la Trinité lui a donnée ? Elle est confuse.

On dit qu’au cœur de cette tempête, un nouveau Roi se dresse sur Marbrume, un homme dur mais qui se bat pour son peuple. Magda ne l’a pas vu en personne, une pauvre hère comme elle ne peut qu’observer ces évènements de loin et en subir les conséquences. Pourrait-il en être autrement ? Elle aimerait voir ce roi de ses propres yeux, voir si il est un roi de vengeance ou d'honneur.



Chronologie :
1106 – Naissance d’Odrin
1116 – Naissance de Magda, mort d’Isabel
1126 – Départ d’Odrin du domaine familial (armée)
1132 – Marriage de Magda à Andrew Santrefon (bourgeoisie)
(A cette époque, presque aucun contacts entre Magda et le reste de sa famille, seul Odrin la visite occasionnellement en retour de campagne)
1137 (début) – Nouvelle de la mort d’Odrin en bataille
1137 (fin) – Magda assassine Andrew et ses domestiques
1137-1145 – Magda en cavale, tue douze autres personnes (mentalement instable), ne reste jamais au même endroit
1146 – Veut retourner tuer son père, apprend qu’il est déjà mort.
1147 – Rencontre Sigil, dans un temple isolé dans la campagne, pour les pauvres, les laissés-pour compte et les dérangés, prêtresse de la Trinité.
1147-1160 – Magda reconstruit son mental grâce à son amie Sigil
1160 (fin) – Sigil est tuée par un croyant malade dans un accès de violence
1161-1164 – Magda vagabonde et commence l’artisanat pour vivre, gagne le surnom de la 'Femme aux Boîtes', douée dans son art.
1164 – Arrivée de la Fange. Magda rencontre son premier Fangeux avec la famille Carant, elle est la seule survivante.
1164 (Aout) – Magda suit la migration, la misère du monde la dévaste. Elle rejoint la ville de Marbrume.
1164 (Hiver) – Survit à la famine, elle aide en partageant le peu qu’elle possède
1165 (Les jeux) – Elle apprécie les jeux et y voit un signe d’espoir. Elle redouble d’effort pour gagner la moindre pièce et aider les autres. Elle rêve d’une entreprise similaire à Sigil, même si ses moyens sont ridicules en comparaison.
1166 – Le couronnement l’intrigue et elle commence à s’intéresser de plus près à la politique et au clergé, elle devient plus pieuse.






Résumé de la progression du personnage :


(Pour les anciens membres souhaitant réactualiser leur personnage, ne pas tenir compte de cette section en cas de nouvelle inscription.)


Derrière l'écran


Certifiez-vous avoir au moins 18 ans ? Oui

Comment avez-vous trouvé le forum ? En cherchant un autre

Vos premières impressions ? Bien

Des questions ou des suggestions ? Mon nom est un placeholder, comment puis-je le changer ?

Souhaitez-vous avoir accès à la zone 18+ ? Si c’est important pour le RP


Modèle de fiche codé par Aure et Séraphin Chantebrume



Dernière édition par Magda le Lun 19 Aoû 2019 - 23:19, édité 22 fois
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Alaïs MarlotVoleuse
Alaïs Marlot



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MessageSujet: Re: Magda - Boîte [Validée]   Magda - Boîte [Validée] EmptyJeu 15 Aoû 2019 - 12:59
Coucou et bienvenue ! Bon courage pour la création et la modération de ta fiche ! :)
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Victor de RougelacGouverneur de Sombrebois
Victor de Rougelac



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MessageSujet: Re: Magda - Boîte [Validée]   Magda - Boîte [Validée] EmptyJeu 15 Aoû 2019 - 13:20
La bienvenue.
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MagdaArtisan
Magda



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MessageSujet: Re: Magda - Boîte [Validée]   Magda - Boîte [Validée] EmptyJeu 15 Aoû 2019 - 13:41
Hey,

Merci,

A bientôt
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Landric L'OiseauMilicien
Landric L'Oiseau



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MessageSujet: Re: Magda - Boîte [Validée]   Magda - Boîte [Validée] EmptyJeu 15 Aoû 2019 - 16:16
Hey!
Le personnage est intéressant et la forme de ta fiche est superbe! J'ai hâte d'en lire plus de toi!
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MagdaArtisan
Magda



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MessageSujet: Re: Magda - Boîte [Validée]   Magda - Boîte [Validée] EmptyJeu 15 Aoû 2019 - 16:59
Merci,
J'ai hâte de RP avec vous !

J'ai ajouté une chronologie, je pense que la fiche est prête. Sauf pour la carrière, je ne suis pas certaine (Vagabond non banni, c'est possible ?)
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Élisabeth BlanchevigneCoutilier
Élisabeth Blanchevigne



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MessageSujet: Re: Magda - Boîte [Validée]   Magda - Boîte [Validée] EmptyJeu 15 Aoû 2019 - 17:19
Bienvenue par ici! o/
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Séraphin ChantebrumeAdministrateur
Séraphin Chantebrume



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MessageSujet: Re: Magda - Boîte [Validée]   Magda - Boîte [Validée] EmptyJeu 15 Aoû 2019 - 18:38
Salut à toi et bienvenue parmi nous!

Je m'occupe de ta fiche ce soir! Par contre Vagabond non banni non c'est pas possible, mais t'en fais pas, on va trouver ce qui te convient!

Pour le nom du compte, je te change ça en Magda tout court?

En attendant si tu as la moindre question, n'hésite pas à nous mp moi ou Sydonnie!
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MagdaArtisan
Magda



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MessageSujet: Re: Magda - Boîte [Validée]   Magda - Boîte [Validée] EmptyJeu 15 Aoû 2019 - 18:58
Salut,
Merci Séraphin ! J'ai vu artisan (je l'avais raté), ça pourrait faire l'affaire je pense, à moins que cela implique d'avoir une boutique ?
Le nom, oui, Magda ça sera bien je crois.
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EdmurMilicien
Edmur



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MessageSujet: Re: Magda - Boîte [Validée]   Magda - Boîte [Validée] EmptyJeu 15 Aoû 2019 - 20:09
Que voilà une femme qui parait respectable !

J'aime déjà ! Bonne chance pour la fiche.
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Sydonnie de RivefièreSergente
Sydonnie de Rivefière



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MessageSujet: Re: Magda - Boîte [Validée]   Magda - Boîte [Validée] EmptyJeu 15 Aoû 2019 - 21:07
Bienvenue parmi nous (:

Je te laisse entre les mains de mon collègue.

Attention cependant, ton vava n'est pas aux bonnes dimensions !

Bon courage ♥
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MagdaArtisan
Magda



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MessageSujet: Re: Magda - Boîte [Validée]   Magda - Boîte [Validée] EmptyJeu 15 Aoû 2019 - 21:16
Quel accueil ici,
Merci à tous !
Pour l'avatar, je peux essayer de l'étendre mais j'espère que ça ne va pas trop pixéliser
C'est vraiment difficile de trouver un avatar d'une femme de plus de 20-30 ans en médiéval.... (Pas de problèmes pour les garçons)
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Séraphin ChantebrumeAdministrateur
Séraphin Chantebrume



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MessageSujet: Re: Magda - Boîte [Validée]   Magda - Boîte [Validée] EmptyJeu 15 Aoû 2019 - 21:37
C'est parti!

Alors comme l'a souligné Sydo, le vava n'est pas aux bonnes dimensions, j'ai cherché l'image complète sur google et vu qu'elle porte une armure qui semble être de plate, ça risque de pas coller au personnage.

Sinon j'aime bien ton concept, je dirais que les deux premières sections sont un poil courtes, il m'en faudrait un peu plus! Et pour l'histoire , le début avec les boites est bien, mais plutôt qu'un résumé chronologique en fin de section j'aurais préféré du texte tu vois, qu'on se fasse une bonne idée du vécu du personnage!

Donc c'est plutôt cool et ça demande à être peaufiné, mais tu tiens un chouette personnage avec lequel tu devrais bien t'amuser!

Bon courage à toi pour ces modifications!
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Sydonnie de RivefièreSergente
Sydonnie de Rivefière



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MessageSujet: Re: Magda - Boîte [Validée]   Magda - Boîte [Validée] EmptyJeu 15 Aoû 2019 - 22:23
Voilà madame pour le vava, on ne voit même plus l'armure !

Magda - Boîte [Validée] Magda10

Si jamais, je te laisse ma galerie là au cas où par ici

Juste attention à ça :
- " qui dirige un hospice isolé dans la campagne, " => hospice = hopital = ça n'existe pas à Marbrume, c'est les temples qui s'occupent de soins à 95%, le reste c'est des petits guérisseurs indépendants
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Roland de RivefièreComte
Roland de Rivefière



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MessageSujet: Re: Magda - Boîte [Validée]   Magda - Boîte [Validée] EmptyJeu 15 Aoû 2019 - 22:56
Bienvenue parmi nous Magda!
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MessageSujet: Re: Magda - Boîte [Validée]   Magda - Boîte [Validée] Empty
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