Marbrume


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 Le berceau lève le voile, multiples sont les routes qu'il dévoile [Libre, Alix l'Espiègle]

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Alix de BeauharnaisVicomtesse
Alix de Beauharnais



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MessageSujet: Re: Le berceau lève le voile, multiples sont les routes qu'il dévoile [Libre, Alix l'Espiègle]   Le berceau lève le voile, multiples sont les routes qu'il dévoile [Libre, Alix l'Espiègle] - Page 2 EmptyLun 6 Mar 2017 - 20:31
Le regard meurtrier que dédiait la milicienne à son collègue n'échappa pas à la petite fille, qui recula d'un pas en accueillant le petit garçon à ses côtés. Quelques soient les sentiments que se vouaient les deux adultes, Hérald devait avoir ses raisons. sinon, pourquoi l'avoir fait mandé elle, spécialement ?

D'un mouvement de tête rapide, Alix obtempéra à la demande du milicien de les laisser bavarder tranquille, et de s'occuper de "sa" petite marmaille en attendant. Bien sûr, elle ne saisit guère l'ordre implicite, mais elle avait assez la tête sur les épaules pour ne pas entraver leur manœuvre. Après tout, ils allaient les débarrasser des méchants, alors il ne fallait pas les déranger. Jamais encore elle n'aurait imaginé que la milice se bougerait autant pour eux, et elle semonça longuement les deux gosses sur l'importance de se montrer respectueux envers les hommes d'armes qui les protégeaient, même si personne ne s'occupait plus d'eux.

Enfin, les deux adultes finirent leur conciliabule, et les trois petits levèrent les yeux sur l'homme qui venait de taper dans ses mains pour attirer leur attention.
Alix l'écouta religieusement - dans son petit cœur encore inexpérimenté, elle était déjà si admirative de l'homme d'arme - avant de laisser lentement mourir son sourire sur ses lèvre. Il allait partir, déjà ? Sa respiration s’accéléra, tandis qu'elle sentait naitre en elle un sentiment d'amère déception. D'abandon étrange, comme s'il lui avait promis un bon toit bien chaud et qu'il l'avait jeté dehors quelques minutes plus tard.
Elle se sentait tellement stupide qu'elle détourna le regard d'un air colérique, en marmonnant un "bon débarras" à mi-voix, tandis qu'il reprenait Alphosine à part, à nouveau.

Alix l'ignora délibérément en le voyant saluer cette dernière d'un salut plus militaire, et resta figée, bras croisés, quand il sortit et que sa collègue reprit la parole.

Elle semblait froide, remplie de mépris pour eux. L'air habituel de la plupart des gens quand on s'adressait à eux, comme si la saleté qui leur collait à la peau les transformait en vagues choses indignes de leur intérêt, à tous.
La gamine renifla, pencha sa tête sur le côté. Décrire un homme, c'était une chose ; le reconnaitre, c'était bien mieux ! Bien plus efficace. Et si elle aidait directement, peut-être qu'elle reverrait Hérald, qu'il lui dirait qu'elle s'était montrée courageuse. Il lui parlerait à nouveau ; il ne les oublierait pas. Pas tout de suite, en tout cas.

Sa voix s'éleva dans le silence, les petits accrochés à elle, incapable de trouver les mots qui permettraient de décrire les hommes qui avaient fait irruption dans leurs vies.

- "J'aimerai venir vous aider, m'dame. Je les ai bien vu, moi, quand ils sont venus. Et je sais que Pyô et Leanne les ont rencontré près du cercle de combat des chiens. A côté de l'auberge, c'est dans une cour. J'aimerai venir, j'suis capable d'aider. J'en suis sûre."

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Hérald DreitMilicien
Hérald Dreit



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MessageSujet: Re: Le berceau lève le voile, multiples sont les routes qu'il dévoile [Libre, Alix l'Espiègle]   Le berceau lève le voile, multiples sont les routes qu'il dévoile [Libre, Alix l'Espiègle] - Page 2 EmptyMar 7 Mar 2017 - 0:41
"On ne BOUGE pas d'ici, c'est clair ?!"

Elle avait haussé la voix, grossi les yeux, montré le doigt. Elle ne possédait vraisemblablement pas autant de patience que le grand blond pâle et n'allait certainement pas laisser trois gamins prendre des décisions. Et si elle était impatiente et un peu égocentrique, elle se donna tout de même la peine de se confondre en explications.

"J'sais pas si vous vous rendez bien compte, les morveux ? Vous auriez pu mourir dans un endroit pareil. C'est quoi votre problème ? La vie est trop dure ? Vous y tenez plus pour faire des choix aussi stupides ? Là vous avez des... Des... Des ordures aux basques !"

Elle s'exprimait avec véhémence et semblait s'être retenue de dire un vilain mot. Etait-ce parce qu'elle s'adressait à des jeunes gens ? Ou parce qu'elle ne voulait pas sombrer dans une animosité déjà bien visible ? Ne pas être vaincue par la violence de Marbrume ? Ah, les interrogations étaient grandes, multiples, d'autant plus pour le trio d'orphelin qui ne devait peut-être pas tout comprendre ce qu'il se passait dans la tête de cette jeune femme. Peut-être qu'Alix, si elle était suffisamment courageuse pour avoir endossé le rôle de maman-nourrice, marquée par la vie, avait une vague idée de ce qu'une femme comme Stuart pouvait ressentir. Mais pour l'heure, elle préférait les tenir en respect, comme elle tiendrait en respect les hommes qui viendraient demander des comptes. Si elle n'avait pas confiance en ses capacités, elle ne le montrait pas.

"Faut pas traîner dans des endroits pareils. Et à la milice on se déplace jamais seul. Surtout dans un tel endroit où ça nécessite d'être une dizaine, et encore, pour rentrer bredouille. Parce que les 'vilains monsieurs' ils sont malins. Sinon, question de logique, on n'entendrait pas parler d'eux. N'allez pas penser qu'on est stupide."

Enfin, si, il y avait vraiment des gens stupides à la milice. Des salauds, pensait-elle fortement. Mais sa contenance était telle qu'elle réussissait à ne pas débiter ce mot. Elle s'adossa au mur, croisa les bras et tourna le regard vers le seuil de la porte qui n'était plus.

"Bon, vous êtes mignons mais j'ai pas que ça à faire d'attendre les bras croisés. Je vais m'exercer dehors, n'approchez pas si vous voulez pas finir déchirés par mes flêches. Criez Alphonsine si jamais y a besoin, d'accord ?"

Elle n'attendit aucune réponse, maugréant silencieusement contre Dreit, contre cette situation frustrante. Elle n'avait pas envie de s'occuper de ces enfants et cela se voyait. Dehors, elle cherchait un support pour y placer une petite statuette ; une cible pour s'exercer en l'occurence, tandis qu'elle s'éloignait, jetant au passage un coup d'oeil dans la maisonnée pour voir si les enfants s'occupaient malgré la situation. Ce ne devait pas être évident pour eux non plus d'être consignés, comme ça. Enfin, elle les oublia l'espace d'un instant, se saisissant de son arc qui reposait sur son dos, tirant une flêche de son carquois, l'encochant, se mettant de profil, les pieds parallèles et bien ancrés au sol. Elle ferma un oeil, coupa sa respiration, se créant une image mentale d'une cible matérialisée par ce petit manequin de sel qui tenait debout. Elle ressentait le vent chaud lui caresser la joue et faire flotter ses cheveux roux sombre. Mais son esprit n'y était pas. Elle relâcha lentement la pression de la corde, rangea la flêche et observa de nouveau l'entrée de la bâtise, vers laquelle elle se dirigea pour retrouver les protégés.

"Ils étaient combien ceux qui ont déboulé ici la dernière fois ? Ils étaient armés comment ?" demanda-t-elle de dehors en haussant la voix pour faire comprendre qu'elle s'adressait aux rejetons.
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Alix de BeauharnaisVicomtesse
Alix de Beauharnais



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MessageSujet: Re: Le berceau lève le voile, multiples sont les routes qu'il dévoile [Libre, Alix l'Espiègle]   Le berceau lève le voile, multiples sont les routes qu'il dévoile [Libre, Alix l'Espiègle] - Page 2 EmptyMer 8 Mar 2017 - 11:05
Les enfants plissèrent les lèvres, Alix en tête.

Elle n'aimait pas beaucoup cette femme. Visiblement, cette dernière ne les aimait pas. Même si ça arrivait souvent en ville, la petite fille avait apprécié la sollicitude un peu froide de l'homme, et revenir à un traitement plus rude lui serrait un peu le cœur, comme si après avoir pris une bouffée d'air frais, on l'obligeait à replonger dans l'eau.
Et puis en plus, cette Alphonsine, elle était un peu bête. Comme si les combats de chiens étaient plus dangereux qu'ailleurs... comme si l'ensemble du quartier n'était pas dangereux ! Mais eux, ils devaient vivre ici : c'était leur foyer.

Alors comment ils voulaient qu'ils ne sortent pas de chez eux ?!

Mais l'enfant ne dit rien. Elle garda sagement ce qu'elle pensait pour elle, avec la vague pensée que de toute manière, ils étaient foutus. Si la garde devait aller voir aux combats à dix, alors comment feraient-ils pour empêcher les autres de revenir ?
Alix finit par murmurer.

- "Non, vous êtes pas stupides, m'dame."

Elle trouvait ça étrange que son interlocutrice transforme les vulgarités en des mots plus normaux, des mots que Leane et Pyô employait encore. Elle croyait peut-être les choquer ? Il fallait avouer que c'était une très gentille attention.

Puis l'attente commença, la milicienne à l'extérieur, à s'entrainer, pendant que les petits s'étaient remis à dessiner dans la poussière, tandis que la petite fille de huit se tordait le cou pour espionner la femme d'arme depuis la l'embrasure de la porte. Elle était si belle, si forte avec son arc, et puis aussi son armure, et ses cheveux roux ! Elle ressemblait un peu à Xandra, bien qu'elle avait l'air un peu plus dangereuse.
Elle l'aurait bien imité, pour mieux protéger sa petite famille, mais bien que ça avait l'air facile, la gamine ne saurait pas où se procurer un arc. Et des flèches... Autant de difficultés insurmontables pour le moment.

Elle avait envie de courir hors de la maison, de la regarder faire ; mais Alix n'osait pas passer outre les ordres de la jeune femme, même si rester à l'intérieur confinait à l'insupportable. Cela faisait longtemps maintenant qu'ils étaient laissé à eux-même, et qu'elle avait pris l'habitude de se promener comme elle l'entendait - aussi le temps semblait s'étirer à l'infini, dans l'inaction la plus totale.

Après ce qui sembla des heures, la milicienne finit par baisser son arc, et par tourner la tête en direction de la maisonnette avant de s'y diriger d'un pas décidé, où la plus grande des fillettes se remit sur ses pieds, en fouillant dans son nez pensivement.

- "Ils étaient trois. Avec deux épées, et un avec une dague. Ils portaient un genre de pourpoint en cuir, mais pas aussi beau qu'le vôtre. V'savez, c'est tout près d'ici, les combats, et puis nous, on aime bien s'amuser. Nous aussi. Mais..."

L'enfant s'interrompit. Deux hommes s'avançaient, considérant la nouvelle venue avec un air tout particulièrement vicelard, la main sur son épée.

- "Ben, dis donc. On dirait qu'les gosses abandonnés d'la vieille Mya s'font des potes. Qui t'es, beauté ? Tu voudrais pas v'nir faire un tour avec moi dans la ruelle à côté ?"

Son acolyte émit un rire satisfait, et vint se poser sur la façade de la maison, en faisant un petit signe à Alix, qui en devenait muette, toute rouge.

- "Bah, not'venue vous fait pas plaisir ? Viens voir par ici, gamine, j'voudrais voir si t'as l'cheveux épais. C'est signe de bonne santé."
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Hérald DreitMilicien
Hérald Dreit



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MessageSujet: Re: Le berceau lève le voile, multiples sont les routes qu'il dévoile [Libre, Alix l'Espiègle]   Le berceau lève le voile, multiples sont les routes qu'il dévoile [Libre, Alix l'Espiègle] - Page 2 EmptyMer 8 Mar 2017 - 11:31
Stuart repositionnait son arc à son dos, qu'elle fixa à son pourpoint, tout en écoutant la jeune fille d'un regard dur et analytique. Elle se fit rapidement une image mentale des nigauds que décrivait Alix avec toute la sincérité du monde dont elle ne s'attendrit pas une seconde, restant sèche, dure, croisant les bras, montrant cette éternelle impression de refus, de dénis. Elle fit volte-face, décroisant les bras en apercevant non pas trois, mais deux hommes qui semblaient répondre aux critères énumérés par l'orpheline. Elle plissait les yeux, les fusillant du regard, d'un regard qui n'avait rien de mauvais et trahissait une envie de meurtre. La démarche de ces deux salauds n'avait rien d'avenant et, pour Stuart, il s'agissait de deux porcs de plus qu'elle étriperait sans sommation. Mais elle avait des directives et devrait la jouer fine si jamais elle voulait venir à bout de ces deux gorilles. Elle tira Alix vers elle, l'agrippant par le poignet, passant le seuil de la maison pour se retrancher à l'intérieur alors qu'un des voleurs voulait, disait-il, vérifier son cuir chevelu.

"La petite n'a pas l'air très heureuse de vous voir, et moi-même j'vous cache pas que le coeur me soulève rien que d'être en votre présence. Celui qui pose ses gros doigts pourris sur un de ces enfants, je vous jure sur la Trinité que je le donne en pâture aux gueux."

Il y a quelques mois, c'aurait été des phrases type "je lui fais bouffer ses couilles", mais Stuart semblait essayer de tuer ces accès de violence qu'elle avait en elle. Elle dissimulait une peur certaine, peur alimentée par sa haine pour le genre masculin. Elle avait peur. Pas pour elle, mais pour ce que les petits pourraient subir, tant physiquement que psychologiquement. Dans d'autres circonstances, elle était prête à faire couler le sang sans hésiter, mais depuis quelques temps, depuis qu'elle travaillait avec Dreit, elle semblait s'y plier, à cette droiture utopique qui la rendait presque menaçante, qui tempérait sa crainte de devoir entrer dans un conflit où elle n'en ressortirait pas indemne. Etait-elle prête à mourir si c'était pour condamner ces enfants ? Elle se disait presque qu'elle avait mieux fait de laisser faire ces hommes s'ils ne devait rien arriver de grave. Mais trop tard. Sa responsabilité de milicienne était engagée.

"Vous allez me faire le plaisir de déguerpir, d'avertir votre troisième pote de plus foutre les pieds ici, de laisser ces enfants tranquilles. Vous leur avez donné de l'argent grâcieusement, vous avez tout cassé ici, je pense que vous en avez assez fait. Vous n'allez pas aggraver votre cas, quand même ? Parce que plus le temps passe, plus vous vous approchez de la ligne rouge. C'est osé de faire outrage à une milicienne dans l'exercice de ses fonctions."

S'exprimer de la sorte était un supplice pour Stuart, qui d'ordinaire n'était pas diplômate. Ce qu'elle faisait de mieux, c'était tailler dans le lard des hommes qui essayaient d'abuser d'elle, mue par une mysandrie sans borgne. Elle faisait son possible pour ne pas alimenter cette haine viscérale qui transpirait de son regard, cette haine à l'attention des deux voleurs.

"DÉGAGEZ !" hurla-t-elle, le regard littéralement empli de colère, comme si la vipère avait soudainement ouvert sa gueule comme menaçant de mordre les prédateurs qui viendraient à l'agresser.
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Alix de BeauharnaisVicomtesse
Alix de Beauharnais



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MessageSujet: Re: Le berceau lève le voile, multiples sont les routes qu'il dévoile [Libre, Alix l'Espiègle]   Le berceau lève le voile, multiples sont les routes qu'il dévoile [Libre, Alix l'Espiègle] - Page 2 EmptyMer 8 Mar 2017 - 18:06
Oh, non, ils étaient revenus ! Déjà ... Aussitôt, la petite fille se félicita intérieurement d'avoir amené la garde à s'intéresser à son cas. Même la rousse, qui ne lui plaisait pas, lui sembler bien préférable à ces deux brigands aux doigts calleux, dont elle avait pu sentir l'haleine fétide au parfum d'oignons et de tabac.

Alors Alix ne protesta pas lorsque la milicienne serra son poignet, la tirant près d'elle avec force pour se diriger sur le seuil de la maisonnette. Elles faisaient désormais face aux deux hommes, la fillette, serrée contre l'adulte avec une moue peu rassurée - et l'adulte, mauvaise et déterminée. Sa première tirade fut largement approuvée par Alix, qui hocha vivement du chef avec conviction, tout autant qu'à la seconde algarade.

Elle avait bien raison, cette femme, et la fillette tâchait de bien mémoriser ses paroles, pour les reproduire ensuite en cas de problèmes. Il fallait dire qu'elle était tellement impressionnante ! Le seul souci, c'était que les malandrins ne semblaient pas très touchés - et qu'ils ricanèrent tandis que l'adulte les exhortaient à s'en aller.

L'un deux - un chauve, au chapeau de feutre surmonté d'une plume rouge crasseuse - s'approcha un peu plus des deux femmes, posant sa main sur la tignasse de l'enfant.

- "On va partir, promis. Le truc, c'est que les gamins ont fait un achat. Leur protection. Voyez-vous, ces rues ne sont pas sûres, et des gosses vulnérables ont besoin qu'on veille sur eux. Comme vous l'faites maintenant, d'ailleurs. Alors j'vous propose un marché. En échange des gamins, j'vous d'mande un mec en prison. Amaury Tire-Sous. On l'récupère, et les gamins seront protégés et laissés en paix. Dans le cas contraire, on piquera les gamins quand ils s'y attendront pas et on trouvera bien à leur trouver une occupation. Alors, t'en dis quoi, la milicienne ?"

De son côté, Alix se sentait bouillir de rage. Elle avait le sentiment que son frère les avait impliqué dans une situation intenable ; et que le chantage du brigand ne serait pas accepté.
Alors elle fourra sa petite main près du fourreau de cuir de l'adulte, tirant la dague d'un coup sec, à deux mains. Puis, aussi vive que l'éclair, posa la lame près de son entrejambe, qui se trouvait fort commodément à sa portée au vu de sa petite taille.

- "Tu vas faire s'que dit la dame, tu pars, tu pars, maintenant ! Ou c'est moi que tu seras bientôt plus un homme !"
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Hérald DreitMilicien
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MessageSujet: Re: Le berceau lève le voile, multiples sont les routes qu'il dévoile [Libre, Alix l'Espiègle]   Le berceau lève le voile, multiples sont les routes qu'il dévoile [Libre, Alix l'Espiègle] - Page 2 EmptyMer 8 Mar 2017 - 19:11
C'était allé vite. La réaction de la jeune fille, démesurément folle fût-elle, permis à Stuart d'envoyer son pied loger vivement dans le plexus solaire de celui qui avait essayé de chanter et de corrompre la milicienne.

"A l'intérieur." ordonna-t-elle sèchement à Alix comme pour lui intimer de surveiller Pyô et Leanne pour qu'ils n'assistent pas à cette potentielle scène de violence qui allait se dérouler devant la maison abandonnée. si Stuart avait laissé sa première dague filer entre les mains d'Alix, elle en possédait une autre, qu'elle tenait en forme de couteau, le corps légèrement courbé, dans une posture exotique alors qu'elle fusillait du regard l'autre malandrin dont le sourire s'était effacé. Elle se pencha prêt de l'homme à terre, sonné par le choc d'être tombé sur les lombaires, peinant encore à respirer. Elle pointa sa dague sur son cou et releva la tête à l'attention de l'autre.

"Tu bouges et je le saigne ! Tu m'as bien compris ?!" lança-t-elle en pointant un regard assassin à l'homme qu'elle tenait en respect, "tu sais que si tu meurs, cet argent que tu auras récupéré du rachat te sera inutile. Alors laisse-moi te faire comprendre que tu as commis une erreur grotesque en essayant de t'en prendre à une milicienne, vermine. Je vais te faire plonger."

Elle lui faisait comprendre que s'il n'allait pas perdre la vie, il serait le maillon faible responsable de la chute de tout son réseau se contrebande. C'était impensable. Pour lui comme pour l'autre qui tira sa lame, tremblant et hésitant, car quand même, la vie de son acolyte était en jeu.

"C'est toi qu'j'vais saigner ! SALOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOPE !"

Il avait réussi à profiter d'un effet de surprise alors que Stuart reçut un coup de poing dans la tempe avant de se faire bousculer sur le côté comme un vulgaire sac à patate. Sonnée, la vision trouble, elle peinait à distinguer la silhouette du malfrat sur qui elle avait tantot le dessus, qui s'était mis à califourchon sur elle, l'étranglant, arrachant tant bien que mal sa tenue de cuir. Elle avait beau se débattre, mais son manque d'air la privait de ses forces. L'autre malandrin était revenu en direction de la maison, pointant une lame en direction d'Alix, cherchant à mater les trois gamins, à les aculer dans leurs derniers retranchements.

"Vous allez regretter d'nous avoir pris pour des cons. J'vais vous saigner à vif, vous enfermer en cage ET VOUS REGARDER HURLER DE RAGE LORSQUE VOUS VOUS SEREZ RELEVES EN FANGEUX !" dit-il en brandissant sa lame, le regard mauvais et le sourire malsain. Mais il n'eut pas le temps de comprendre sa douleur lorsqu'une planche de bois vint violemment percuter sa tempe, chutant le côté, complètement inconscient, Stuart regardant les trois enfants pour vérifier qu'ils n'aient rien, relâchant l'arme improvisée. A côté d'elle se tenait un jeune homme vêtu d'un même uniforme de la milice aux cheveux bruns, aux yeux bleus et au sourire fin qui lui donnait un air enfantin et innocent. Il alla se pencher prêt du malfaiteur évanoui pour vérifier son pouls.

"Bon, il devrait survivre pour les cachots." conclut-il en se redressant à l'attention de Stuart, qui elle s'empressait de récupérer sa dague, le regard furieux.
"Laisse-moi gérer la prochaine fois, veux-tu ?!" gronda-t-elle à l'attention d'Alix, rengainant son arme et racommodant autant que possible sa tenue presque en lambeaux, en vain. "ET TOI TU TE RINCES PAS L'OEIL, ASSELIN !" hurla-t-elle à l'attention du jeune homme qui levait les mains, l'air idiot en signe d'innocence, ouvrant la bouche pour ensuite la refermer.
"M-mais j't'ai sauvée la vie, Dreit m'a dit que c'était à moi de prendre la relève après toi. Sois pas vilaine comme ça !"
"Ce porc a essayé de me ! ..."

Stuart tourna la tête un instant vers les enfants. Elle se retint de dire une autre obscénité. Pour deux adultes sanguinaires, ils s'étaient plutôt bien débrouillés. La pression retomba, Stuart jactant du poing dans le vide, comme frustrée de s'être fait avoir aussi facilement, essayant de rapprocher sa tenue de cuir déchirée encore une fois. Mais celle-ci s'écartait de nouveau, laissant paraître de moitié ses belles protubérances.

"Qu'est-ce que je déteste ça..." dit-elle en relevant le regard au plafond, tandis qu'Asselin accordait un clin d'oeil amusé aux enfants. Il porta à nouveau son regard sur Stuart, "Tu t'occupes des méchants, et moi je m'occupe des enfants. Ca te va ?"

Il louchait légèrement en-dessous.

"REGARDE PAS, ASSELIN !"
"Oh, c'est bon..." dit-il d'un air gêné tandis qu'il se grattait la tête.

Asselin se dirigea ensuite vers Alix, se penchant pour se mettre à peu près à sa taille.

"Bonjour petite fleur, moi c'est Rémi !" Il s'arrêta un instant, perturbé par l'odeur de la jeune fille des rues, mais ne tordit aucun rictus, ne montra aucune gêne, il sourit de plus belle au final, "Je suis un ami de Dreit et de Stuart. J'ai pour consigne de vous amener en lieu sûr. Est-ce que tu peux demander à tes petits copains de préparer leurs affaires ? Vous allez passer la nuit chez Dreit."

Il eut à peine le temps de se redresser qu'on entendit une protestation.

"Mais c'est séri-... Oh, vous m'embêtez, j'ai pas que ça à faire."
"Occupe-toi des vilains méchaaaants !" répliqua Asselin d'une voix enfantine et enjouée à Stuart qu'il regardait par-dessus son épaule, alors qu'il en revint à Alix.

"Alors, tu me fais confiance pour venir avec moi ?" demanda Rémi tout sourire à Alix, un bonheur sans pareil se lisant dans son regard tandis qu'il souriait finement jusqu'aux oreilles.

Spoiler:
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Alix de BeauharnaisVicomtesse
Alix de Beauharnais



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MessageSujet: Re: Le berceau lève le voile, multiples sont les routes qu'il dévoile [Libre, Alix l'Espiègle]   Le berceau lève le voile, multiples sont les routes qu'il dévoile [Libre, Alix l'Espiègle] - Page 2 EmptyJeu 9 Mar 2017 - 21:18
Tout allait vite, beaucoup trop vite. L'enfant sursauta lorsque le corps de l'homme sembla brièvement se soulever, se "hausser" devant elle ; et l'ordre fusa, sec, autoritaire, de la part de la milicienne. Vivement, elle se recula, vive comme un petit serpent et nullement vexée - elle savait bien que tuer n'était pas son rôle.

Pas encore du moins. Elle n'était certes pas désireuse de donner la mort, mais aider la milicienne lui avait procuré un vif plaisir, à peu près égal à celui qu'elle ressentait quand elle rentrait à la maison avec de la bonne nourriture. Auto-satisfaction ? Certainement. Mais à ce sentiment stimulant s'ajoutait celui, plus étonnant, d'une certaine sécurité. Quelqu'un prenait vraiment les choses en mains dans sa petite vie trop libre. Pour la première fois depuis des mois, on lui disait quoi faire, comment se comporter, ce qui lui ôtait un souci de la tête.

En deux bonds, elle gagna le seuil de sa maisonnette, se retournant pour suivre le combat. Le souffle court, la jeune Alix s'aperçut avec horreur que la milicienne était dans une mauvaise situation, tandis qu'un des hommes s'approchait d'elle. Il la menaçait de sa dague, l'acculant à l'intérieur, où elle reculait sans vraiment le vouloir, bras écartés pour protéger les petits, en une ultime tentative pour les sauvegarder. Elle tremblait de tous ses membres, sans un cri, alors qu'il formulait des horreurs ; tandis qu'une silhouette se profilait derrière le malandrin.
Son petit cœur sembla exploser, et des larmes lui vinrent aux yeux quand la planche de bois s'abattit sur la tête de son adversaire, le percutant avec suffisamment de violence pour lui faire perdre connaissance.

Elle faillit se précipiter dans les bras de la milicienne, de l'autre qui les avait rejoints pendant l'échauffourée, sans distinction, mais la fillette se contente d'étreindre les petits, le souffle encore affolé, et le visage tout rouge. On lui prit la dague des mains, on la morigéna, sans qu'elle arrive à se concentrer réellement, elle les regarda même discuter entre eux deux, sans que son cerveau ne réalise réellement à quel point elle était passée proche de la mort.
Enfin, Alix pouffa doucement alors que le jeune homme se faisait tancer. Elle avait vu bien trop de prostituées pour seulement songer qu'une femme pût avoir de la décence !

En se ramassant un peu sur elle-même, timide, la fillette esquissa un nouveau sourire à son interlocuteur. Il lui parlait si gentiment qu'elle se demandait un peu où était l'embrouille ; mais elle finit par hocher la tête, les joues toutes roses. Oui, oui, lui, ce serait son mari plus tard !
En vitesse, elle fila chercher leurs trois précieux jouets - sa poupée de chiffon, son cerf en bois et son chien dans le même matériau - avant de s'arrêter, tout net, en se remémorant le piège tendu par le Comte, quelques lunes auparavant.

Pouvait-elle vraiment leur faire confiance ? Après tout, ils s'étaient battus pour eux. Elle ne pouvait pas se montrer ingrate à ce point.

- "Oui, je... on te fait confiance. Mais tu-tu promets, tu restes avec nous ?"

Des étoiles dans les yeux, l'enfant le voyait si gentil, si doux, qu'elle voulait le croire. Qu'elle désirait vraiment pouvoir lui faire confiance. Alors elle agrippa sa main, lui dédiant un regard de pure admiration, avant de rigoler un peu, nerveusement, alors qu'ils se mettaient en route.

- "J'vous remercie. Tous les deux. Enfin, tous les trois. Je.. je voulais protéger un peu la dame, moi aussi. Tout à l'heure. Mais on n'oubliera pas. Promis. La milice, c'est les meilleurs du monde !"
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Hérald DreitMilicien
Hérald Dreit



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MessageSujet: Re: Le berceau lève le voile, multiples sont les routes qu'il dévoile [Libre, Alix l'Espiègle]   Le berceau lève le voile, multiples sont les routes qu'il dévoile [Libre, Alix l'Espiègle] - Page 2 EmptyJeu 9 Mar 2017 - 21:46
Stuart ne s'était pas faite prier pour aller chercher de l'aide, essuyant au passage quelques moqueries quant à sa tenue indécente de la part de quelques collègues qui étaient venus en renfort pour relever les nigauds, les baffer, les ramener à la réalité, les ligoter et les embarquer. Pendant ce temps, Asselin affichait un sourire radieu et un regard heureux et les petits préparer leurs affaires. Il souriait de plus belle. Cela se voyait qu'il adorait les enfants. Il souriait à Stuart qui ne lui témoigna qu'indifférence et mépris pour l'instant, mais son regard porté sur Alix trahissait une certaine émotion de douceur qu'elle-même ne s'expliquait pas.

"Bon. Fais gaffe avec les morveux." dit-elle en hochant la tête à la direction d'Asselin. C'était sa manière de lui dire, sans trop se confondre en fille émotive qui sortait les violons, "fais attention à toi aussi", et peut-être même qu'elle se plairait à ponctuer sa phrase de "p'tit con", mais tout ça, la camaraderie, l'amitié, tout ça c'était nouveau pour elle. Pourtant cette expérienec ne l'avait pas laissée indifférente, alors qu'elle tentait une enième fois de rembourer sa veste déchirée, sur le chemin du retour de la caserne.

Asselin avait prit en charge les trois petits co... compagnons. Il tenait Alix dans une main, offrait l'autre main transportant leurs affaires, marchait comme un enfant, se comportait littéralement comme un enfant en leur compagnie... Un enfant qui faisait bien au moins une tête de plus qu'eux - si ce n'est deux - et qui revêtait l'armure de la milice. Derrière ce visage d'ange se cachait quelque chose, c'est certain, mais les enfants s'en apercevraient-ils ?

"Je pense que Alphonsine est très contente que tu aies voulu la protéger, et elle a eu très peur pour vous. Il ne faut pas la gronder, elle n'a pas beaucoup l'habitude des enfants, tu sais ? J'ai quatre frères et soeurs, certains ont autour de ton âge. C'est plus facile pour moi. Et on est les meilleurs du monde, tu as tout à fait raison !"

Il rit, affichant cet air radieux et innocent à l'attention d'Alix, Pyô et Leanne. Parfois il paraissait maladroit tant il était concentré sur ses nouveaux petits camarades et en oubliait de regarder devant lui. L'on pouvait penser que c'était un drôle de milicien. Cela n'empêcha pas toutefois Asselin d'arriver à bon port, jusqu'à la maison d'Hérald où, après avoir extirpé un vieille clef en fer de sa poche, il la tourna deux fois dans la serrure, donnant sur un salon sobrement décoré mais qui seyait parfaitement à un milicien célibataire de sa trempe.

"Allez, on entre tout de suite et on va s'asseoir tranquillement sur le lit dans la pièce voisine ! Allez allez allez !"

Rémi posa les affaires et imita un grand croque mitaine, levant les mains, grimaçant, prenant la posture d'on ne sait quel grand méchant personnage pour amuser les petits et les faire courir à travers la pièce, essayant de leur faire oublier le malheureux incident qu'ils avaient subi. Et les acculer dans la chambre.

"Le seuuul moyeeeen pour échapper au graaand méchaaant... monsieur... C'est d'alleeeer s'asseoir suuuur le liiit !" disait-il avec une voix théâtrale, imitant une petite foulée dans un air qui pouvait paraître ridicule d'un point de vue adulte, mais qui avait le don d'amuser sa fratrie. Alors pourquoi pas eux ?
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Alix de BeauharnaisVicomtesse
Alix de Beauharnais



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MessageSujet: Re: Le berceau lève le voile, multiples sont les routes qu'il dévoile [Libre, Alix l'Espiègle]   Le berceau lève le voile, multiples sont les routes qu'il dévoile [Libre, Alix l'Espiègle] - Page 2 EmptySam 11 Mar 2017 - 17:10
Tandis qu'elle prenait la main du milicien, Alix regardait les miliciens redresser les marauds, les ligoter, pour les emporter. Elle savait qu'ils iraient au cachot, et que c'était un peu de sa faute aussi - que l'homme d'arme les emmenaient tout quatre pour les protéger des représailles.

C'était aussi pourquoi l'enfant lui faisait confiance si facilement. Ces hommes et ces femmes, dont elle avait une sainte terreur le matin même, lui avait donné à manger, avait fait preuve d'une mansuétude qu'elle n'aurait jamais pu imaginer jusque là ; et maintenant, ils arrêtaient même les méchants. On pouvait dire qu'ils étaient efficaces !

Avec les brigands des combats de chiens, Alphonsine s'éloigna, après un bref adieu qui n'avait rien de très chaleureux. Rien de terrible, la petite était habituée à la rudesse de ses relations, et cela ne l'empêcha pas d'offrir un grand sourire à l'homme qui semblait si heureux d'être avec eux. Elle lui avait gentiment donné les jouets, un vieux jupon qui avait appartenu à Mya et sans lequel Leanne ne pouvait dormir, et le reste de la nourriture de Dreit, bien enveloppé à l'intérieur. Il était si maladroit ! Parfois, sur le chemin, il faisait mine de trébucher dans les ornières, riait de joie, les rassurait sur Alphonsine, en arguant du fait qu'elle n'avait pas l'habitude des enfants et qu'elle était heureuse qu'Alix ait voulu la protéger. Oh, cela procurait un bonheur fou à l'enfant, qui se serait presque mise à sautiller de joie sur le trajet !

Elle se retint à grand-peine, encore un peu timide, les joues rosies cependant. Elle regarda Asselin ouvrir la porte de la bâtisse, poussa les petits devant elle, tournoya ses yeux noirs autour d'elle, examinant le salon sobrement décoré avec une nouvelle gravité. La chambre ? Elle leva les yeux, perplexes, brusquement un peu méfiante, presque angoissée - mais le sourire, puis la grimace de son tout nouvel amour lui fit lâcher un rire sincère.

Avec lui, rien de mal ne pouvait arriver !

Alors elle se mit à hurler, à l'instar de autres enfants dont elle avait la charge, et ils se précipitèrent tous les trois dans la chambre que l'homme avait indiqué. Elle était ravie de voir Pyô et Leanne s'amuser autant ; et elle grimpa à son tour sur le lit de paille, en pouffant et en agitant la tête puérilement. Quelques secondes plus tard, elle se calmait néanmoins, tapotant la tête du garçonnet qui se roulait littéralement sur la couche en rigolant, les cheveux en bataille et les vêtements froissés.

- "On attends Dreit, Asselin ? C'est bien ton nom, hein ?"

Elle frotta sa joue pensivement, avant d'esquisser un nouveau sourire.

- "Pourquoi on doit rester dans la chambre ?"

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Hérald DreitMilicien
Hérald Dreit



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MessageSujet: Re: Le berceau lève le voile, multiples sont les routes qu'il dévoile [Libre, Alix l'Espiègle]   Le berceau lève le voile, multiples sont les routes qu'il dévoile [Libre, Alix l'Espiègle] - Page 2 EmptyDim 12 Mar 2017 - 1:03
Le jeune Asselin, qui avait réussi à tenir les enfants en respect, leur afficha un sourire radieux, le visage toujours rayonnant, et leur expliqua brièvement la situation.

"Vous pouvez m'appeler Rémi, tous les trois. Asselin, c'est mon nom de famille. Vous savez, dans la milice, on s'appelle par nos noms. Quand les effectifs sont grands et qu'on a deux personnes avec le même prénom, eh bien ça évite les ambiguïtés. Et vous, c'est quoi vos prénoms ? Laquelle d'entre vous est Alix ?"

Il continuait de leur sourire, leur faisant signe de patienter tandis qu'il se dirigeait dans la salle à vivre à côté pour vérifier l'état du tonneau qui servait de bain d'ordinaire. L'eau était restée éclairée à la lumière du soleil tout le jour et, lorsqu'Asselin y trempa son doigt pour vérifier la température, il se dit qu'elle était suffisamment tiède. Mais le barril était suffisamment grand pour que les gamins s'y risquent à se noyer. Il fronça les sourcils, faisant la moue. Il avait bien envie de faire prendre un bain à ces trois canailles, car si elles supportaient leurs odeurs à force d'habitude, ça n'était pas tout à fait naturel pour quiconque faisait leur rencontre. Ainsi il revint dans la chambre et s'adressa aux trois.

"Bien, écoutez-moi, les amis. Il y a un barril dans la salle à vivre pour prendre votre bain. Le problème c'est qu'il est très grand et que vous n'aurez peut-être pas pied dedans. L'autre problème..."

Il ne voulait pas s'en occuper de la sorte alors qu'il ne les connaissait pas. Voir ses jeunes frères et soeurs nu qu'il brossait avec de l'huile de coude, ça, c'était tout à fait naturel, mais ces enfants-là, il ne se sentait pas encore suffisamment proche d'eux pour leur faire la toilette. Et puis c'était généralement le rôle des femmes que de faire cela après la sieste des enfants. Ah, si Stuart était encore là. Mais il avait une idée.

"Je sais ! Je vais me bander les yeux, tandis que je vous aiderai à vous maintenir la tête hors de l'eau, tandis que vous vous aiderez mutuellement à vous savonner et à vous faire propre ? Je peux vous faire confiance ? Ce serait bien que vous soyiez propre au retour de Dr... Hérald. Alors, vous en pensez quoi ?"

Le jeune Asselin insista son regard sur Alix, qu'il pensait implicitement comme la responsable du groupe aux dires de Dreit. Si les enfants avaient eu la confiance de le suivre jusqu'ici, il fallait se montrer prudent et délicat, déjà qu'il se demandait bien ce que le grand blond pâle allait faire d'eux...
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Alix de BeauharnaisVicomtesse
Alix de Beauharnais



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MessageSujet: Re: Le berceau lève le voile, multiples sont les routes qu'il dévoile [Libre, Alix l'Espiègle]   Le berceau lève le voile, multiples sont les routes qu'il dévoile [Libre, Alix l'Espiègle] - Page 2 EmptyDim 12 Mar 2017 - 5:22
- "C'est moi, Alix."

Ladite blondinette s'avança d'un pas, sautant prestement du lit pour venir caler ses épaules menues contre l'embrasure de la porte. Elle se sentait naïvement heureuse que son prénom fut connue du grand milicien un peu dégingandé qui se tenait devant elle ; et elle lui adressa un sourire lumineux, à la fois confiant et rempli d'un espoir renouvelé, tandis qu'elle désignait du doigt les deux enfants qui continuaient à s'amuser sur le lit.

- "Eux, c'est Leanne et Pyô. C'est mes enfants à moi. Qu'est-ce qui se passe, Rémi, dans la milice, si on a pas de nom ? Seulement un prénom ?"

Elle n'avait aucune idée de ce que signifiait "ambiguïté", mais elle pensait avoir compris l'essentiel de ses propos. D'ailleurs, ça n'avait pas beaucoup d'importance : déjà, l'homme repartait dans la pièce principale, en direction d'un baril volumineux qui faisait pratiquement sa taille. Curieuse mais sans oser quitter l'espace de la chambre, la petite fille se pencha dans la direction du fût, dans l'espoir d'entrevoir quelque chose, son imagination emballée par l'idée qu'il puisse leur donner un peu de cidre ou de vin. Ça donnait chaud au ventre, ça permettait de dormir, même quand on avait froid, et c'était une sorte de médicament universel, qu'on devait prendre quand on était malade ou fatigué. Mais il revint les mains vides, à la grande déception de la fillette qui fit attention cependant à dissimuler sa soudaine frustration. Elle ne voulait pas qu'on puisse la trouver ingrate - ils étaient déjà ici, bien au chaud, bien à l'abri pour la nuit, et c'était tout ce qui devait avoir de l'importance à ses yeux.

Il reprit la parole, et elle appela ses petits pour qu'ils montrassent du respect à l'adulte en cessant de jouer. Dociles, ils s'assirent sur le lit sans discuter, tandis que Rémi poursuivait de sa voix mâle et joyeuse.

De son côté, Alix ouvrit bientôt la bouche, étonnée. Un bain ?! Voilà longtemps qu'elle n'en avait fait un - au moins trois lunes, et désormais, elle avait presque peur de se laver. Ne disait-on pas que la crasse protégeait les pauvres du froid et des maladies ? C'était un peu comme l'alcool, au final... !
Mais le milicien avait décidé qu'il fallait qu'ils soient propres au retour d'Hérald, alors fallait obéir. Seulement, la fillette trouvait étrange qu'il veuille se bander les yeux. Ça allait déjà être difficile de maintenir les deux petits hors de l'eau ; alors sans rien voir... c'était mission impossible !

- "Y'a pas b'soin de se bander les yeux, on a pas le droit de se baigner tout nus. Maman-nourrice a dit qu'on lavait nos habits en même temps que nous, et que du coup on pouvait économiser l'eau. J'propose que Pyô et Leanne se lavent tous les deux d'abord, comme ça se sera plus facile de les tenir hors de l'eau... et pis moi ensuite. A la maison, on avait un baquet en bois, mais un monsieur nous a aidé à le casser pour faire du feu."

L'enfant attendit l'approbation de leur bienfaiteur, avant de se tourner vers les deux gosses qui la fixaient en tapotant puérilement le bois du lit.

- "Au bain, vous deux. Et pis gaspillez pas l'eau du seigneur Rémi pis du seigneur Hérald."

Elle les regarda filer en piaillant, sans discuter, vers le baquet, avant de les suivre plus lentement. Elle repensait à ce que l'homme, le brigand, lui avait dit à propos de la cage et des fangeux ; et tandis qu'elle essayait laborieusement de soulever Pyô pour qu'il puisse grimper sur le tonneau, elle reprit la parole d'une voix plus timide.

-"Est-ce que les Dieux vont me transformer en fangeux parce que j'ai péché ? Quand j'ai pas très très, très besoin de manger, je vole pas. Et pis des fois, on fait des prières avec les petits."

Elle lâcha le garçonnet à terre, essoufflée. Il était sacrément lourd à ses bras osseux ; et elle commençait à avoir des vertiges bizarres, un peu comme une nausée lointaine sur une embarcation en pleine mer.

- "Faut une chaise, Rémi..."
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Hérald DreitMilicien
Hérald Dreit



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MessageSujet: Re: Le berceau lève le voile, multiples sont les routes qu'il dévoile [Libre, Alix l'Espiègle]   Le berceau lève le voile, multiples sont les routes qu'il dévoile [Libre, Alix l'Espiègle] - Page 2 EmptyDim 12 Mar 2017 - 11:48
Asselin passa sous silence la raison pour lui de se cacher les yeux. Si les gamins avaient l'habitude de se laver avec leurs habits, alors voilà qui arrangerait le jeune. Il regarda Alix avec un sourire.

"Je pense que si quelqu'un a seulement un prénom, alors nous l'appelons par son prénom. Il y a aussi des surnoms qui sont accordés. Par exemple, on a quelqu'un qui s'appelle Sam Lécasse et son surnom c'est "Le Pêcheur", un jeu de mots car c'est un obsédé sexuel, gourmand, bref, qui aime les sept péchers capitaux et parce qu'il va souvent "à la pêche" aux informations. Et il est très bon ! C'est quelqu'un qui est chargé d'enquêter sur le passif des miliciens pour s'assurer que tous sont vierge de tout méfait et de toute activité illicite. C'est fondamental si tu veux recruter des miliciens fidèles. Malheureusement c'est pas aussi simple. Il y a un mois, avec Hérald et Samara, j'ai participé à une arrêstation de félons. Et parce qu'on est les plus fort, on a gagné !"

Là aussi, il passait sous silence certains détails sordides. Le fangeux qui leur avait bondi dessus dans les égoûts et les félons massacrés dont les corps sont revenus à l'état de poussière. Il brandissait un peu le poing comme pour susciter l'admiration des petits, toujours souriant, ne trahissant pas le moindre rictus d'horreur par rapport à ce qu'il avait pu faire. Derrière le masque d'Asselin, devenu naturel au fil des années, se dissimulait un véritable assassin froid et méthodique qui était tout autre sur le champ de bataille. Mais pour l'heure... Il adorait jouer avec les enfants, et tout ça n'avait pas d'importance.

"Ah et je suis pas un seigneur, tu sais. Rémi ça suffit comme nom. Pareil pour Dreit, tu peux l'appeler Hérald, mais moi, je l'appelle Dreit, pour les raisons que je t'ai expliquées. Alphonsine, je l'appelle Stuart. Et ainsi de suite..."

Il regardait le jeune Pyô qui peinait à être hissé dans le barril et, à la remarque de la jeune Alix, Rémi disparut dans la chambre à coucher pour récupérer une chaise ni trop haute ni trop basse en guise de support pour permettre au garçon d'aller dans le tonneau. Rémi le soutenait par les aisselles pour l'aider à s'installer, veillant à ce qu'il s'habitue à la température de l'eau.

"Malheureusement, ma petite fleur, je ne peux pas répondre avec certitude à cette question concernant la Fange... On raconte que pour devenir Fangeux, il faut avoir été mordu ou avoir bu de l'eau contaminée. Dans le doute, tous les morts sont brûlés ou décapités pour éviter que le fléau n'agisse. Je pense que ce fléau existe car quelqu'un a commis une terrible erreur à l'Ouest... Mais laquelle ? Je crois que je suis trop jeune pour comprendre certaines choses. Un peu comme vous trois, petites canailles !"

Sur ces mots, il attrapa un morceau de savon à proximité et l'humidifia pour frotter avec energie le cuir chevelu de Pyô, et il avait de l'huile de coude à revendre, le jeune Asselin qui demeurait un escrimeur des plus talentueux parmi les miliciens. Mais il se débrouillait encore mieux avec les enfants, ayant eu à endosser le rôle d'homme de la maison depuis la mort de son père milicien. Mais l'idée de mourir au combat ne lui faisait pas peur, ou du moins il ne le montrait pas. S'il devait partir, il y avait encore son jeune frère qui travaillait dans un atelier de couture, ses petites mains ouvrières permettant de renflouer les caisses familiales de quelques pistoles hebdomadaires. Y pensant et repensant, laissant une sorte de nostalgie pensive envahir son regard, toujours souriant, il appliquait avec énergie le savon sur les zones découvertes de Pyô, chassant la crasse, rinçant, comme s'il s'agissait de son petit frère au final.

"Qui est le suivant après Pyô ?"
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Alix de BeauharnaisVicomtesse
Alix de Beauharnais



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MessageSujet: Re: Le berceau lève le voile, multiples sont les routes qu'il dévoile [Libre, Alix l'Espiègle]   Le berceau lève le voile, multiples sont les routes qu'il dévoile [Libre, Alix l'Espiègle] - Page 2 EmptyDim 12 Mar 2017 - 19:11
Si les explications des surnoms la fit rire, Alix pinça un peu ses lèvres quant aux réflexions du milicien sur le mode de recrutement des hommes d'arme.
Comme si un plomb venait de descendre sur son estomac, et qu'on lui nouait les entrailles derrière.

Elle avait bien été mise au courant des pendaisons de félons de la garde ; mais elle n'aurait jamais pensé qu'il s'agissait "simplement" de soldats ayant eu un passé trouble. Pourquoi ne pouvait-on pas être fidèle, si on avait eu des débuts difficiles dans la vie ? L'enfant ne les trouvait pas très juste, mais si Rémi et Hérald l'avait fait, c'était certainement pour une raison qui lui échappait.
Cela voulait dire aussi que le avenir qu'elle commençait vaguement à envisager pour sortir de tout cet enfer était impossible, barré à jamais par les actes commis dans le désespoir, par le manque de solutions alternatives.
Et elle avait envie d'en pleurer de frustration.

Mais elle tâcha de se contrôler. De sourire un peu à ses rodomontades, de se forcer à se concentrer sur les petits, plutôt que sur les problèmes qui l'attendaient.

- "Ouais, t'es le meilleur. Ils méritent d'être pendus, ces sales traitres."

L'entrain n'y était pas. Elle aussi méritait la corde, après tout, et plutôt deux fois qu'une, malheureusement !
Cependant, elle retrouva un peu de baume au cœur lorsque le jeune adulte fit monter son petit sur une chaise, pour l'amener enfin dans le bac. Elle s'amusa de le voir rigoler de joie, grimacer quand Rémi commença à l'étriller, comme un jeune chiot ; et elle rit franchement, lorsque les poux se mirent à tomber de sa tête, et que le gamin se mettait à les noyer consciencieusement.

- "T"es un bon gars, Pyô. allez, maintenant, faut sortir. C'est au tour de Leanne."

Elle prit la main du garçonnet pour l'aider à sortir, le maintint sur la chaise, pour qu'il puisse sauter, et le regarda s'ébrouer en mettant de l'eau un peu partout. Il claquait des dents, mais elle lui frotta un peu le dos trempé, pendant que Leanne, un peu peureusement, se glissait déjà dans l'eau noire de crasse.
Après un regard à Rémi, Alix s'empara du savon pour nettoyer sa petite sœur d'adoption. Elle aussi avait sacrément des poux, et se frottait vigoureusement la tignasse, tout en s'ébattant un peu dans l'eau tiède, apaisée par le savon sur sa peau étonnamment pâle sous la saleté. La petite s'aperçut des marques infectées sur les bras de sa jeune protégée, et tira les manches, pour ne pas se faire jeter dehors. Espérons que Leanne n'ait pas de maladie de peau, mais sinon, c'était déjà trop tard. Alix avait les mêmes marques, les mêmes croutes incapables de guérir, mais elle ne se sentait pas malade. Juste un peu faiblarde - mais c'était habituel. Tout allait bien.

- "Allez, ma doucette, Tu as fini. Tu es toute propre, maintenant."

A nouveau, l'enfant s'exécuta, un peu à contrecoeur, en râlant un peu. L'eau était uniformément noire, maintenant, et des morceaux non-identifiés y flottaient ; pourtant, Alix avait maintenant hâte que ce soit son tour. Qu'on prenne soin d'elle, et qu'elle en ressorte toute parfumée du morceau de savon.

- "Est-ce que je peux y aller, moi aussi ?"


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Hérald DreitMilicien
Hérald Dreit



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MessageSujet: Re: Le berceau lève le voile, multiples sont les routes qu'il dévoile [Libre, Alix l'Espiègle]   Le berceau lève le voile, multiples sont les routes qu'il dévoile [Libre, Alix l'Espiègle] - Page 2 EmptyDim 12 Mar 2017 - 21:42
Asselin était focalisé sur l'enfant du moment qu'il savonait avec énergie, sans montrer la moindre once de fatigue musculaire. Il s'arrêta net lorsqu'il entendu Alix qui allait presque jusqu'à jurer et fourcher sa langue sous le coup de la véhémence. Il afficha un air stupéfait devant tant d'affligeance de la part d'une jeune fille comme elle, tournant sa tête incrédule vers la petite princesse. Pour le coup, il savait déjà qu'il faisait partie des meilleurs, alors il n'avait retenu que ce qu'elle avait pu dire sur la fin. Et ça venait droit du coeur.

"Oh ben dis donc, petit bout de chou ? Ce n'est pas des paroles pour une princesse comme toi ! Enfin, tu peux aller prendre la bassine sur la paillasse là-bas au fond de la pièce et la mettre devant la fenêtre ? Pyô va sécher à la lumière du soleil avec ses vêtements."

Il s'était repris et n'avait fait aucune remontrance à Alix tandis qu'il continuait de savoner Pyô jusqu'à ce que celui-ci soit propre. Il l'aida à emerger du bassin tiède, le soutenant par les aisselles de ses mains gantées et fortes, tandis qu'il le plassa près de la fenêtre. Vint ensuite le tour de Leanne, à qui il réserva le même traitement de faveur, frottant énergiquement son cuir chevelu, enlevant la crasse qui s'était entamée depuis sans doute pas mal de temps.

"Les enfants, vous aimez chanter ? Vous connaissez des contines ?"

Il avait vu ces petites bêbêtes transparentes, ces petits minus qui élisaient domicile dans les cheveux sales des enfants. Cela lui rappelait cette chanson que lui chantait sa mère quand il était petit, et qu'il chantait à son tour aux trois enfants pour les faire patienter.

"Attention aux poux !
Attention aux poux !
Ils sont dans mes cheveux !
Ils sont très nombreux !

Attention aux poux !
Attention aux poux !
Ils veulent faire la fête !
Tout ça sur ma tête !

Attention aux poux !
Attention aux poux !
Ils sont toujours plus !
Ces petits minus !

Attention aux poux !
Attention aux poux !
J'ai vu leur portrait !
Et ils sont très laids !

Je veux pas faire joujou !
Joujou avec ces poux !

Attention aux poux !
Attention aux poux !
Ils sont dans mes cheveux !
Ils sont très nombreux !

Attention aux poux !
Attention aux poux !
Et même le savon !
N'en a pas raison !

Attention aux poux !
Attention aux poux !
Ils s'invitent chez moi !
Nan mais qu'est-ce qu'ils croient !

Attention aux poux !
Attention aux poux !
Ils n'ont qu'un seul jeu !
C'est le saut d'cheveux !

Je veux pas faire joujou !
Joujou avec ces poux !

Attention aux poux !
Attention aux poux !
Ils sont dans mes cheveux !
Ils sont très nombreux !

Attention aux poux !
Attention aux poux !
J'vais pas m'laisser faire !
Par ces poux d'poussière !

Attention aux poux !
Attention aux poux !
Demain que pour eux !
Je me coupe les cheveux !

Attention aux poux !
Attention aux poux !
Ils feront leurs valises !
Iront chez Elise !

Je veux pas faire joujou !
Joujou avec ces poux !

Attention aux poux !
Attention aux poux !
Attention aux poux !
Attention aux poux !"

Eût-il chanté seul, Rémi se sentait galvanisé, continuant la toilette de Leanne qui finissait d'être relativement propre. Il allait disposer la jeune fille comme il avait disposé Pyô, regardant ce dernier avec un sourire tout en s'assurant qu'il séchait convenablement. Puis il regarda Alix, avec un sourire encore plus radieux.

"Oui, jeune princesse des Langres, c'est à toi de subir la purge du saint savoooon deee Marbruuuuuuuuuuume !" dit-il dans un air théâtral en saisissant Alix sous les aisselles, joignant son geste à des "hop hop hop hop !" tandis qu'il trempait la jeune fille dans l'eau devenant noircie, mais qui réussisait encore à enlever la crasse de la jeune fille.

Un bruit de serrure se fit entendre. Le grand blond pâle était de retour à la maison, portant son éternel regard inquisiteur sur les deux jeunes, puis sur Asselin qui s'occupait d'Alix.

"Tout le monde vous a entendu d'en bas. Maintenant, à cause de vos bêtises, tout le monde a peur de passer sous ma fenêtre de peur de se prendre des poux sur la tête."

Il dit cela le plus sérieusement du monde, tournant le visage pour ne pas afficher un sourire satisfait de sa boutade tandis qu'Asselin éclata de rire.

"Allez, Dreit, je suis sûr qu'ils ont apprécié ma prestation. Je vais me reconvertir en trouuuubadouuuuur !"
"Compte là-dessus, jeune homme..." disait-il en ouvrant des étagères en hauteur ça et là, à la recherche de quelques verres. "Quelqu'un veut-il un thé chaud ?" demanda-t-il machinalement, demeurant cet éternel iceberg impassible alors qu'il avait posé sa question sans agacement ni engouement aucun, sans accorder un regard à ses invités. Nul doute qu'il était porteur de nouvelles délicates et il ne voulait pas nécessairement faire le rabat-joie.
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Alix de BeauharnaisVicomtesse
Alix de Beauharnais



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- "Oui, Rémi !"

La fillette secoua la tête, obéissant docilement à la demande du milicien. Elle aimait qu'on l'appelle "petit bout de chou" et "princesse". Qu'on soit si gentil lui mettait du baume au cœur, la rendait plus désireuse encore de bien faire, de bien se conduire. Elle avait toujours été une enfant assez sage, assez douce ; caractère un peu mis à mal par la dureté de leur nouvelle vie.

Mais aujourd'hui, à cette heure, il lui semblait qu'elle redevenait la petite fille qu'elle avait été. On prenait les décisions pour elle, on s'occupait d'eux. Et Alix adorait cela.

Elle disposa la bassine au soleil, près de la fenêtre, regardant l'adulte transporter Piô, puis s'occuper de Leanne tranquillement. Ses yeux brillèrent, tandis qu'il entonnait une chanson très gai sur les poux, qu'ils reprirent tous en chœur, d'une voix horriblement fausse. Mais comme tout ceci était amusant ! La fillette sautillait en rythme, observant avec un sourire tendre de maman poule la petite Leanne se lover dans les bras de leur protecteur temporaire. Puis ce fut son tour ; alors, hop, elle s'enfonça dans l'eau fraiche, aidée des bras puissants.

- "Vive le Saint savoooon ! Vive le saint savon des Pouuuuux !"

Elle se remit à rire puérilement. Elle disait n'importe quoi et elle s'en fichait ! Pour le moment, seul comptait le moment présent, et la petite fille ferma ses yeux, pour mieux savourer la douce caresse du savon sur sa peau.
La porte qui grinça la ramena un peu à la réalité, et Alix fit un petit signe enthousiaste à Hérald, le rose aux joues.

- "On va faire tomber une pluie de poux en chantant !"

A nouveau, elle rit sottement, en tapant des coudes dans d'eau, sans trop éclabousser, avant de pouffer de plus belles aux dires de Rémi. Avec joie, elle applaudit à l'initiative.

- "Oh oui, oh oui, nous serons tous des troubadours !"

Avec force, elle s'agrippait au rebord du bac, dans lequel elle n'avait pieds qu'en renonçant à respirer, l'eau passant au-dessus de son nez lorsqu'elle tentait de se tenir debout dans l'eau.
Hérald s'approche de la petite cuisine, proposant du thé chaud, question qui fut accueilli par un cri d'approbation des trois enfants, de manière unanime.
Puis, enfin, Alix se calma un peu. On leur offrait un toit loin des malandrins pendant une nuit, c'était la moindre des choses qu'elle aide de son mieux. Après tout, elle était la plus grande femme de la maison, alors c'était un peu son rôle.

- "Je peux aller chercher les bols, m'sire Hérald. J'arrive, si Rémi m'aide à sortir. Il est grand, ce baquet, on peut pas avoir pied dedans sans se noyer ! J'voudrais vous dire merci comme y faut, vous avez été si bon avec nous. On l'oubliera pas, on savait plus quoi faire... Vous savez, maman-nourrice nous a appris à un peu faire à manger et tout. J'suis à vot'service tant qu'on est ici."
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