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 Le berceau lève le voile, multiples sont les routes qu'il dévoile [Libre, Alix l'Espiègle]

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Hérald DreitMilicien
Hérald Dreit



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MessageSujet: Re: Le berceau lève le voile, multiples sont les routes qu'il dévoile [Libre, Alix l'Espiègle]   Le berceau lève le voile, multiples sont les routes qu'il dévoile [Libre, Alix l'Espiègle] - Page 3 EmptyLun 13 Mar 2017 - 23:45
Le grand blond pâle écoutait Alix d'une oreille alors qu'il remplissait un chaudron d'eau plus propre et plus potable, qu'il allait suspendre au-dessus de la cheminée. Le bois était encore suffisant et peu consumé pour permettre de chauffer l'espèce de marmitte en suspend, ainsi Dreit se saisit de son briquet pour provoquer des étincelles, émettant un son semblable à deux cailloux qu'on cognait entre eux.

"Oh hiiiiisse !" fit Asselin alors qu'il aidait la jeune fille à émerger.
"Asselin, peux-tu t'occuper de Pyô et Liliane le temps que je dise un secret à Alix ?"
"Tu veux dire Pyô et Leanne." répondit-il en les regardant tout sourire, s'adressant par la suite à eux, "vous venez dans la chambre avec moi ? Ca sera pas long, je pense !"

Asselin vint les prendre par la main, un dans chaque, tandis qu'il passait le seuil de la pièce, fermant la porte derrière eux sous le regard assuré du grand blond pâle qui porta ensuite un regard inquisiteur sur Alix qui devait être entrain de se sécher au possible. Elle était un peu plus aimable à voir lorsqu'elle était propre. Dreit prit un air un peu grave.

"Ecoute très attentivement ce que j'ai à te dire. Comme Maman nourrice est portée disparue, je suis allé signaler ta maison comme officiellement inoccupée. Elle sera saisie par les autorités du Duc. Je ne pouvais pas te laisser vivre dans cette maison seule avec tes amis, j'aurais eu de gros ennuis sinon. Sache que je n'ai fait que mon devoir et que ça n'est pas pour te contrarier."

Il marqua un silence, plantant un regard profond dans celui d'Alix, qui, malgré son jeune âge, semblait raisonner comme une jeune fille d'au moins la quinzaine par moments.

"Vous allez passer la nuit ici, tandis que demain, je vous accompagnerai au Temple qui sera votre nouveau lieu de vie. Je ne connais pas encore de nourrice qui serait non seulement capable de vous accueillir, mais en plus être en mesure de vous garder tous les trois."

Ce qu'il ne disait pas, c'est qu'il était incapable d'assumer trois pensions complètes pour ces jeunes, et ce même malgré le décès de sa soeur dont il n'avait plus à s'occuper. Verser une contrepartie financière plus généreuse au temple lui avait permis qu'on lui accordât la clémence du clergé.

"Il va de soi que je ne puis faire cela pour tous les orphelins qui croisent ma route. Mais la Trinité a voulu que je te rencontre, et même si quelqu'un ne peut pas aider tout le monde, tout le monde peut aider quelqu'un, Alix. Je tiens à ce que tu t'en souviennes."

Il tourna les talons pour vérifier la température de l'eau, qui frémissait lentement. Il ajouta.

"J'espère que tu comprendras mes décisions et mes choix pour ton jeune âge. C'est la seule solution que j'ai trouvée pour que vous restiez ensemble et en bonne compagnie tous les trois. Maintenant, si tu veux me dire merci comme il faut, il y a quelque chose que tu pourrais faire ; non pas pour me servir, mais plus dans ton intérêt, et ça ne sera peut-être pas une chose facile puisque je ne serai pas nécessairement là pour t'aider."

Il se redressa pour aller fouiller dans une étagère quelques bols en bois, qu'il préparait lui-même, attrapant des sachets de thé enveloppés dans des espèces de dosettes opaques et perméables.

"Je voudrais que vous trois vous initiez sagement aux voies de la Trinité et aux lettres. C'est le meilleur moyen de mener une vie un tant soit peu sereine plus tard. Si vous pouvez faire cet effort, alors j'ai deux récompences à vous proposer. La première, c'est que je vous enseignerai à tous les trois l'art de l'escrime. La seconde, c'est que vous pourrez venir ici de temps à autre pour vous évader de l'atmosphère du Temple si celle-ci vous pèse."

L'art de l'escrime. Leur jeune âge était idéal, parfait pour débuter. Restait à savoir si l'idée enchantait Alix et si elle enchanterait les deux enfants. Ils risqueraient sans doute de se voir rebutés mais si Alix était suffisamment reconnaissante et mature, en plus d'être assité par Asselin lors des leçons, peut-être que...

Il secoua la tête. C'était un peu trop beau pour être beau. Après tout, peut-être que la fillette lui en voulait pour la décision qu'il avait prise en ce qui concerne sa bâtisse abandonnée. Mais au moins, il n'y aurait plus de soucis avec ces arnaqueurs, et les petits seraient en sécurité. Ruminant ses pensées, il commençait à remplir les bols à l'aide d'une cruche pendue près de la cheminée, alors que l'eau frémissait plus encore, fumait, bouillait presque. La température était idéale.

"Que penses-tu de tout cela, jeune fille ?"
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Alix de BeauharnaisVicomtesse
Alix de Beauharnais



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MessageSujet: Re: Le berceau lève le voile, multiples sont les routes qu'il dévoile [Libre, Alix l'Espiègle]   Le berceau lève le voile, multiples sont les routes qu'il dévoile [Libre, Alix l'Espiègle] - Page 3 EmptyMar 14 Mar 2017 - 20:14
Un grand sourire, lorsque les bras forts de Rémi l'aida à sortir du baquet. Elle était totalement trempée, et Alix fila en direction de la bassine, au soleil, pour que ses habits puissent sécher. A peine ses cheveux étaient-ils libérés de la crasse qu'ils commençaient à boucler lourdement sur sa nuque gracile, dévoilant l'extrême pâleur de sa peau trempée. Et pendant que les enfants repartaient dans la chambre, elle se mirait dans le reflet de la fenêtre, sans s'apercevoir tout de suite qu'elle était maintenant seule avec le milicien.

Aussi l'enfant fut-elle un peu surprise lorsqu'Hérald s'approcha d'elle. Elle lui répondit par un sourire béat, qui s'effaça un peu, devant son air grave.
Elle le perdit rapidement. Ses yeux s'écarquillèrent, tandis que de longs frissons commençaient à la parcourir. Elle continuait à le regarder, fixement, alors que l'angoisse montait en elle, horrible étau qui nouait son estomac.

Ils venaient de perdre leur maison. L'endroit dans lequel ils avaient tous grandi, la seule chose qui soit permanente, sûre, dans leur vie, venait de disparaitre ! Ce n'était pas juste, pas JUSTE !
Alix perdit les dernières couleurs qui lui restaient. Elle se sentait sans force, perdue, si petite face à tout ce qui se jouait. Pourquoi le Duc, qui avait déjà tout, voulait lui prendre le seul bien qu'il lui restait ?! Que se passerait-il au Temple ? L'enfant n'avait aucune certitude quant à ce qui pourrait s'y passer, et l'idée de devoir faire face à des gens qui contrôleraient complètement sa vie lui donnait envie de vomir.
Le souffle court, l'enfant se rendit compte que le seigneur lui avait posé une question, mais à dire vrai, elle avait du mal à se remettre.

- "Je ... c'est... Nous avons grandi dans cette maison, m'sire. Notre maison."

Alix baissa la tête, désemparée, essayant de rassembler ses esprits. Elle avait charge d'âme, et en tant que tel, il fallait réfléchir à la meilleure solution, fut-elle douloureuse et horrible. C'était comme ça, la vie... dur, sale et moche.
Nerveusement, la gamine tordit sa robe grise encore trempée, essayant de se donner une contenance. Elle croyait la milice de son côté, et ils en avaient seulement profité pour la déposséder. Mais qu'est-ce qu'elle pouvait y faire ? Œuvrer pour le futur de ses petits... il fallait songer à leur avenir.

- "Je comprends."

Sa voix était difficile et étouffée, comme si les mots avaient du mal à sortir. Elle détestait tout ce qu'on l'obligeait à faire. Sa respiration était difficile, presque impossible à retrouver.

- "Qu'est-ce qui va se passer, maintenant ? Comment ça va se passer là-bas ? Est-ce qu'ils vont bien traiter Pyô et Leanne ?"

C’était fait. Plus jamais elle ne reverrait ce gentil garde qui lui avait donné le beau ruban rouge. Elle avait l'impression que sa vie venait de partir en fumée. Que maman-nourrice venait de mourir à nouveau.

- "Je sais que je peux pas être milicienne, parce que je suis une félonne, moi aussi. C'est Rémi qui le l'a dit. C'est sûrement mieux de travailler dans un temple que ... enfin... j'imagine. Mais j'ai du mal à croire dans les Dieux."

Elle trembla violemment, serrant ses bras maigres contre son torse.

- "Merci, m'sire."
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Hérald DreitMilicien
Hérald Dreit



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MessageSujet: Re: Le berceau lève le voile, multiples sont les routes qu'il dévoile [Libre, Alix l'Espiègle]   Le berceau lève le voile, multiples sont les routes qu'il dévoile [Libre, Alix l'Espiègle] - Page 3 EmptyMer 15 Mar 2017 - 0:21
La réaction de la jeune fille était prévisible, et Dreit s'était montré impartial envers Alix qui était rattrapée par son innocence et son jeune âge. Il finissait par se rapprocher d'elle et s'accroupir pour se mettre à auteur de son visage, essayant d'adoucir son regard et ses traits. Il n'était pas aussi doué qu'Asselin pour traiter les enfants, mais là où il excellait, pour quiconque savait lire un regard, un vrai regard profond, c'est que Dreit n'éprouvait aucun regret, aucun remord, aucune animosité dans ses entreprises ; quiconque regardait dans ses yeux pouvait y voir deux choses différentes : son propre reflet, son égoïsme, ou bien l'univers entier que le milicien s'évertuait à imiter. Parce que l'univers, lui, n'agit jamais de façon malhonnête ou injuste. Il est la représentation parfaite de la Trinité.

Finalement, il n'avait rien à lui dire. Ce regard suffirait, l'eût-elle rassérénée ou exprimé une certaine assurance à son égard. Asselin, qui n'avait plus entendu de brouhaha depuis la présence pièce, était revenu avec les deux enfants, enjoué, tandis qu'il leur servait un bol.

"Messieurs Dames, c'est l'heuuuuuure du théééé ! Le boooon théé de jasmiin ! Attention c'est chaud !" disait-il de cette éternelle voie théâtrale toujours pour amuser les enfants.

Dreit se relevait pour agripper deux bols de ses grands doigts, une main tendue vers Alix pour qu'elle saisisse son breuvage. Il se retournait ensuite vers le groupe complet, regardant Asselin.

"Tu as vraiment dit à Alix qu'elle était félonne ?"
"Moi ? Non..." répondit Asselin en interrogeant Alix du regard. "J'ai parlé de félons qu'on arrêtait dans la milice."

Le blond porta une main à son menton, comme se murmurant à lui-même quelque logique pour tenter de discener si la jeune fille ne confondait pas tout. Sans doute devait-elle culpabiliser de ne pas croire convenablement en la Trinité. Cela pouvait s'arranger avec le temps. Il porta son infusion à ses lèvres et en but une longue gorgée silencieuse, le liquide chaud véhiculant une sensation agréable dans son gosier. Il regardait ensuite Pyô et Leanne et leur posait cette question restée en suspend auprès d'Alix.

"Que diriez-vous d'apprendre l'art de l'escrime ?"
Asselin sursauta, avala de travers, se tordait en moult quintes de toux alors qu'il regardait les jeunes. Il était surpris, et ce même s'il avait dû commencer à tenir une épée à un âge un peu plus jeune. C'était curieux de la part de Dreit. De son point de vue.
"Tu veux leur enseigner l'épée ?"
"Et pourquoi pas. Alix ?" il tournait son regard vers la jeune espiègle pour la dévisager. En ce qui concernait l'alphabétisme, ça n'était pas de sa responsabilité, mais pour le reste, c'est lui qui en avait le pouvoir.
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Alix de BeauharnaisVicomtesse
Alix de Beauharnais



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MessageSujet: Re: Le berceau lève le voile, multiples sont les routes qu'il dévoile [Libre, Alix l'Espiègle]   Le berceau lève le voile, multiples sont les routes qu'il dévoile [Libre, Alix l'Espiègle] - Page 3 EmptyMer 15 Mar 2017 - 10:09
Ils se regardèrent. Lui, le grand milicien aux cheveux blonds et courts, accroupi devant la fillette aux yeux noirs, qui gardait un air grave, tellement apeuré qu'il en semblait impassible. Ils se regardèrent en silence, brièvement, mais cet instant sembla s'étirer, s'étirer encore. Elle attendait désespérément une réponse à ses angoisses, une réponse qui viendrait mettre un terme à ce qui montait dans ses entrailles ; mais rien ne vint. Seulement un regard assuré, dans lequel l'enfant, pour mûre qu'elle soit, ne sut lire qu'un mur rempli d'assurance, sur laquelle se heurta toutes ses espérances.

S'il ne répondait, c'était donc que ce qui l'attendrait là-bas serait pire que tout, à part qu'il aurait un toit ? Qu'est-ce qui allait se passer, là-bas ?
Peut-être que leur meilleure chance serait de fuir, de partir loin de ces hommes qui leur avait pris la dernière chose qui leur restait, et qui les condamnaient vraisemblablement à être brûlés pour leurs crimes ou à y être enfermés.

Finalement, Hérald se redressa, alors que la porte de la chambre se rouvrit, laissant passer les deux petiots trempés et leur "protecteur". Alix ne parvenait même plus à sourire aux deux enfants. Eux sautillaient de joie en prenant leur bol de thé, soufflaient vigoureusement dessus pour en baisser la température, en profitant de leur innocence et de leur ignorance pour jouir encore de la vie. Mais elle resta debout, immobile, saisissant le bol avec une légère flexion des genoux, presque automatique, pour remercier l'adulte, avant d'essayer de boire une gorgée de breuvage chaud.

Elle ne manqua pas d'entendre le bref échange entre les deux hommes, d'intercepter le regard interrogateur à son encontre ; mais Alix ne pipa mot. Comment ne pouvait-il pas comprendre ? C'était pourtant limpide : les petits avaient commis des crimes, ils étaient des félons, même dans le cas où ils tenteraient d'avoir une nouvelle vie exempte de péchés, au possible.

Pyô et Leanne, par contre, n'étaient pas dans le même état d'esprit. Encore naïfs en raison de leur jeune âge, ils vouaient désormais une confiance totale dans les deux miliciens qui s'occupaient d'eux.
Aussi le petit garçon, fou de joie de se voir offrir des leçons d'escrime, le cœur rempli d'images de chevaliers, hocha la tête avec enthousiasme, tandis que Leanne rigolait, en montrant ses petites quenottes un peu trop longues.

- "Oh non ! Moi, je serai la dame du chevalier Pyô, mais je sais qu'il veut en devenir un !"

Doucement, Alix vint poser la main sur la tête de la petite, ébouriffant ses cheveux mouillés. Celui lui faisait du bien de les entendre raconter des bêtises, de comprendre que c'était son devoir à elle de faire au mieux pour qu'ils survivent. Quel poids atrocement lourd c'était ; mais elle l'avait pris, et la gamine sentait qu'elle ne pouvait pas les laisser à leur sort.
Apprendre à se battre, c'était pas pour les femmes ; mais Alphonsine et Xandra connaissaient ces trucs-là, et elles avaient l'air de bien s'en sortir dans la vie. Sûrement mieux que pute ou servante, de toute façon.

- "J'aimerai bien, ouais. J'pourrais d'venir mercenaire. Y pendent pas les félons comme nous, pis ça gagne bien. C'est Rémi qui a dit que pour les miliciens, y tuaient les gens qu'ont fait des trucs avant d'être dans la garde. Si j'peux pas être comme Xandra ou Alphonsine, j'veux être mercenaire pour avoir plein d'argent. Et retrouver not'maison. Les petits sont pas responsables, eux, y sont trop petits pour travailler, même au temple. Z'ont besoin qu'on prenne soin d'eux, c'est tout."

Elle prit la main de Leanne, souffla dans sa tasse pour la refroidir plus efficacement.

- "Bois, gamine. Pis après t'as qu'à aller jouer avec Pyô."

S'il fallait plaider leur cause, elle ne voulait pas que les deux petits s'en mêlent. Ils comprenaient jamais rien t'façon !
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Hérald DreitMilicien
Hérald Dreit



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MessageSujet: Re: Le berceau lève le voile, multiples sont les routes qu'il dévoile [Libre, Alix l'Espiègle]   Le berceau lève le voile, multiples sont les routes qu'il dévoile [Libre, Alix l'Espiègle] - Page 3 EmptyMer 15 Mar 2017 - 11:24
Alix semblait avoir la conscience bien plus lourde qu'on aurait pu le croire. Il échangeait un regard à Asselin qui voulait tout dire et, tandis que le jeune homme comprit les intentions de Dreit, il s'adressa à nouveau à Pyô et Leanne.

"Pyô, Leanne, on va jouer dans la chambre ? Faîtes attention à pas renverser votre thé. Et je vais vous raconter des histoires de chevaliers, car moi aussi j'adore ça. Allez allez allleeeeeez !"

Le ton toujours enjoué et entraînant, il convainquit au possible les enfants de le rejoindre pour fermer à nouveau la porte, laissant de nouveau Dreit et Alix seuls. Il y avait un quiproquo à ôter de toute évidence, à commencer par le début. Il but avant tout une longue gorgée de son breuvage fumant, reposant le bol vide sur la paillasse, tout en observant Alix. Il revint alors se poster devant elle, comme il l'avait fait. S'agenouiller, comme il l'avait fait aussi. Et ce même regard, profond, à qui il décida néanmoins de joindre la parole.

"Sais-tu exactement ce qu'est un félon ? Il s'agit d'un traitre dans la milice, quelqu'un qui trahit son suzerain - en l'occurrence le Duc. Qui revient sur ses serments. Il n'y a rien de pire que cela pour un milicien de prostituer son allégence au Duc. Vois-tu, jeune fille, si j'avais volontairement oublié la petite maison abandonnée dans laquelle tu vivais, cela aurait fait de moi un possible félon. Lors de notre intronisation dans la milice, nous jurons de protéger Marbrume et le Duc au péril de notre vie. Ce ne sont pas des paroles pour faire joli. Nous le jurons sur notre honneur et devant la magnifique Rikni. Je pense que ce sont des concepts que tu peines encore à saisir, mais cela viendra avec l'âge."

Il posa une main imposante sur l'épaule d'Alix, comme pour essayer de la rassurer, de chasser ce poids invisible qui pesait de ses épaules, dont il voulait la délester.

"Tu n'es pas une félonne. Tu es obligée de voler pour survivre et tu es jeune, pas même encore adulte. C'est pour cela que je ne t'ai pas mise au bagne. Pourquoi dis-tu que tu es une traitresse ? Tu as peut-être fait des choses qui vont à l'encontre des lois de Marbrume, mais un enfant est plus sujet à faire des erreurs qu'un adulte consciencieux. Quand bien même tu sembles avancée pour ton jeune âge."

Il retira sa lourde main gantée et se redressa.

"J'ignore ce que t'a dit Asselin, mais il est probable que tu aies compris certaines choses de travers. Ainsi j'aimerais dissiper certains doutes avec toi. Tu n'as rien à craindre avec nous, du moment que tu seras honnête comme tu l'as été pour la maison."
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Alix de BeauharnaisVicomtesse
Alix de Beauharnais



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MessageSujet: Re: Le berceau lève le voile, multiples sont les routes qu'il dévoile [Libre, Alix l'Espiègle]   Le berceau lève le voile, multiples sont les routes qu'il dévoile [Libre, Alix l'Espiègle] - Page 3 EmptyMer 15 Mar 2017 - 17:10
A nouveau, les deux enfants furent entrainés dans l'autre pièce. Alix commençait à se sentir fatiguée de toutes ces émotions, mais elle s'obligea à rester droite devant le milicien qui se mettait à sa hauteur.

Bien sûr, la fillette se doutait maintenant du sujet qui allait être abordé - elle n'était pas stupide - mais elle se sentait encore plus mal, si c'était possible. Elle enviait un peu les deux petits qui écouteraient des histoires de chevaliers pendant qu'elle se ferait tancer !

Mais cela ne fut pas le cas. Il parla de serments, d'honneur, d'honnêteté, aussi. De protection de Marbrume, et du Duc.
A vrai dire, la petite fille n'aimait pas trop ce Duc inconnu, qui était si protégé du haut de son beau château de pierre. Et comme si cela ne suffisait pas, il lui prenait aussi sa maison. Au final, Hérald n'avait pas tord : il accomplissait son devoir. Si elle avait su, l'enfant n'aurait rien dit ; mais c'était trop tard. Il avait fait son travail... comme elle avait dû faire le sien.
Elle se frotta le bout du nez, attrapa une mèche de ses cheveux pour la mettre dans sa bouche, et, tout en mâchouillant, se détendit un tout petit peu, tandis que l'adulte posait sa main sur son épaule frêle.

Peut-être que c'était vrai, qu'elle avait mal compris ? Et si elle lui disait, pour l'espionnage ? Il avait dit qu'il lui pardonnerait, et Alix était réellement tentée de le croire.

- "Rémi, enfin, Asselin, il a dit que des miliciens devaient chercher le passé des gens qui veulent être miliciens. Parce que si on a fait quelque chose, des crimes, et qu'on est recruté après, alors on se fait pendre. Vous avez dû en tuer, il n'y a pas longtemps. Faut être sans taches. Et... et je m'étais dit, si je demande à être apprentie à la milice... Je voulais faire comme Xandra et Alphonsine. J'ai pas très envie d'être pute ou servante, et des fois, ça revient au même, mais je sais qu'il faut un travail. Seulement ils veulent jamais un enfant, y disent qu'y'a plus de travail pour personne. Mais j'préfère être mercenaire, et pas exécutée. Mais je suis fidèle aux promesses. J'ai promis à Pyô et Leanne de rester avec eux, de m'occuper d'eux. Et depuis que maman-nourrice est partie, j'ai respecté ma promesse."

Un petit temps de silence, après cette logorrhée verbale. Maintenant, elle se sentait un peu coupable d'avoir douté de l'homme en face d'elle - mais la fillette avait envie de réponses. D'être vraiment sûre.

- "Comment ça va être, au Temple ? J'ai b'soin de savoir. Ca me fait très peur... T'as pas répondu, tout à l'heure. C'est pas une prison pour nous, hein ?"

Elle se frotta les yeux, enfin. Elle se sentait vidée de toute énergie, au bout de ce qu'elle était capable d'endurer mentalement. Fatiguée comme si elle avait cent ans.

- "Tu crois que Rémi me laissera entendre une histoire de chevaliers, moi aussi ?"



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Hérald DreitMilicien
Hérald Dreit



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MessageSujet: Re: Le berceau lève le voile, multiples sont les routes qu'il dévoile [Libre, Alix l'Espiègle]   Le berceau lève le voile, multiples sont les routes qu'il dévoile [Libre, Alix l'Espiègle] - Page 3 EmptyJeu 16 Mar 2017 - 0:26
Dreit arquait un sourcil de temps à autre, au fur et à mesure qu'Alix s'égarait dans sa logorrhée qui trahisait ses pensées confuses. Il se redressa pour faire les cent pas pour articulier ses paroles, contrairement à la jeune fille qui semblait perdue et semblait confondre beaucoup de choses.

"Un milicien félon est un milicien qui a décidé de trahir les siens. Pendant quelques temps, les contrôles internes se sont renforcés pour débusquer d'éventuels fautifs au sein de la milice. Cela a permis d'évincer une partie corrompue de la milice, mais cela n'a rien à avoir avec les bêtises que tu as pu faire dans ton état. Admettons que si tu postules à la milice à, disons, dix-huit ans, je doute que les miliciens t'en voudront d'avoir volé un pomme sachant que tu étais un enfant errant. Ce qu'on cherche à vérifier, c'est : est-ce que la personne ne trempe pas son nez dans des affaires sordides, a-t-elle un passif de meurtrier déjà condamné, ... Tu te fais du sang d'encre pour rien. Tu es dans tache."

Cela dit pour les appréhensions de la petite Alix.

"Tu connais Xandra personnellement ? Je ne l'ai jamais croisée. Il s'agit d'une milicienne exceptionnelle, je pense."

Parce que certains médisaient avec véhémence dans son dos, preuve d'un certain mépris et d'une certaine jalousie envers une personne qui devait faire parler d'elle à sa manière.

"Evite de dire des vilains mots en ma présence. Si Asselin t'avait entendue, il aurait été outré et t'aurait dit que ce vocabulaire ne sied pas à une petite princesse de ton acabit. Enfin, sache que j'ai fait mon possible pour que vous puissiez rester ensemble avec Pyô et Leanne. Je ne savais pas que tu leur avais fait une telle promesse, mais cela se voit comme le nez au milieu de la figure qu'ils ont besoin de toi. Et le Temple n'est pas une prison, même si tu risques d'avoir cette impression. Tu y recevras une solide éducation. Certes, tu ne pourras pas tout le temps jouer avec tes amis, mais il te restera un peu de temps pour le faire, et il sera plus appréciable pour deux raison, Alix."

Le milicien prit une pause et fit face à la jeune fille.

"La première, c'est que tu n'auras plus à te soucier de voler pour survivre. Tu seras protégée par les prêtres et prêtresses. Je viendrai même te rendre visite aux zéniths. La seconde, c'est que parce que tu auras moins de temps pour faire ce que tu veux, tu apprécieras mieux la saveur, le caractère précieux de ce temps. Ainsi quand je ne fais pas de quart à la milice, j'étudie l'escrime, je lis, et j'aide mon prochain à ma manière. Je ne suis rien d'un chevalier et si je me fie à l'avis que les gens ont de moi, je suis quelqu'un de très mauvais, un démon. Mais je connais une histoire de chevalier que je vais vous raconter."

Sur ces paroles, le milicien se dirigea vers la porte qui séparait sa chambre de la salle commune, et fit signe à Asselin qui était surpris entrain de faire faire l'avion à Leanne. Il regardait Dreit d'un air innocent et stupide, puis reposait le gamin, l'air de rien, le plus innocent du monde. C'est ainsi que le grand blond pâle pouvait refaire les cent pas, au milieu de la petite salle, jaugeant tour à tour son public.

"Chevalier... Voilà un mot intéressant. Qu'est-ce que le chevalier de nos jours, si ce n'est un titre de noblesse ? L'on raconte qu'il s'agit à l'origine d'un combattant à cheval. Ce qui est d'autant plus vrai si l'on se réfère à l'origine du terme. Mais en vérité, c'est bien plus que ça. Les chevaliers haussés sur leur équidés voulaient se distinguer du peuple, à leur manière. Au fil du temps, ils ont établi leur propre code de l'honneur, largement inspiré des guerriers."

Il avait établi un contact visuel avec chacun des quatre personnes, pour n'en oublier aucune, pour capter leur attention dans son récit.

"Je vais vous raconter l'histoire du plus grand chevalier de tous les temps, bien que les récits ne retracent nulle présence de quelconque destrié et, de plus, ce chevalier était... Une femme !"

Révélation ! Il plantait son regard tantôt dans celui d'Alix, tantôt dans celui de Leanne.

"Elle s'appelait Caelestis Psalmus. Il s'agisait à l'origine d'une simple roturière. Elle vivait dans une époque où les hommes se faisaient incessament la guerre au nom de la violence et du sang et ce depuis des décennies. Les peuples peinaient à se développer, l'un mourrait au profit d'un autre, il n'y avait que barbarie et champs de bataille ensanglantés. Et un beau jour, le monde connut un grand froid, une rudesse hivernale impropice aux campagnes militaires. Les hommes étaient maintenant préoccupés par leur survie et ne se faisaient plus la guerre. Même s'il s'agissait d'un armistice forcé, l'animosité demeurait, certains restaient au bord de la mort sans jamais succombé, comme si le temp s'était figé. Glacé."

Il prit une pause, cherchant ses mots.

"Caelestis Psalmus a connu cette transition, cet hiver qui a duré sur plusieurs années et qui laissait les peuples dépérir. Elle avait connu la guerre en tant que simple roturière ayant assisté à des scènes de violence, ayant réconforté à sa manière l'orphelin qui avait perdu son père mort sur un champ de bataille ou sa mère lui ayant été arrachée par la maladie. Sans le savoir, l'esprit de la chevalerie germait déjà en elle. C'était aussi une grande croyante en la Trinité. Ainsi elle se demandait si Rikni, divnité de la guerre, pronait véritablement les valeurs du massacre, de la violence et du sang. Si ça n'était pas une mauvaise interprétation de la part des hommes pour justifier leur barbarie. Elle se demandait s'il ne s'agissait pas de la volonté de Rikni que d'arrêter ces massacres en provoquant un froid éternel sur le pays de Langres pour tuer dans l'oeuf toute bataille ensanglantée."

Son regard s'établissait ensuite sur Pyô, par hasard.

"Certes les peuples ne se faisaient plus la guerre, mais le froid ne passait pas. Caelestis y voyait là une volonté des Dieux de faire comprendre aux hommes qu'ils étaient allés trop loin, qu'ils voyaient la guerre comme une fin et non comme un moyen. Un moyen de maintenir la paix. Elle se mit en quête de prêcher la bonne parole, bravant le froid de hammeau en hammeau dans le seul et unique but de répandre son interprétation de la volonté des Dieux. Mais personne ne l'écoutait. Tous étaient tournés vers leur survie. Certains n'avaient qu'une envie : mourir pour que toute cette souffrance que d'être condamné à la faim et au froid s'arrête. Mais Caelestis n'abandonnait pas. Elle aussi subissait la faim et le froid, mais elle marchait de nuit. De jour. Elle rampait parfois. Puis un jour son grand coeur s'éteint sur le bord de la route et son esprit rejoint la grand voûte célèste. Son corps fut retrouvé par des villageois qui passaient par là et récupérèrent ses notes, qu'ils firent intérpréter par des personnes capable de les lire."

Il reportait son attention sur Alix, elle qui avait demandé un récit sur les chevaliers, après tout.

"Ils purent lire toutes les mémoires de Caelestis et par la même comprendre l'importance qu'elle donnait à son combat, sa mission, son devoir. Ils furent ému par la chose et décidèrent d'en faire de même. Il n'y avait plus une personne pour prêcher la bonne parole, mais dix. Bientôt ceux qui acceptèrent de croire en la théorie de Caelestis sur le message des dieux se multiplièrent ; ils purent connaître la mort qui les attendait depuis longtemps. Et bientôt le monde reconnut une ère propice à la vie. Les cerisiers se remient à fleurir, les fleuves se remirent à couler, la verdure regagna le pays de Langres. L'on considérait Caelestis comme la plus grande guerrière de tous les temps, parce qu'elle avait à elle seule mené un combat contre l'humanité au bord de l'extinction, dans l'unique but de la sauver. L'on raconte que c'est de là qu'est née la chevalerie qui anoblit le caractère brut des guerriers. L'on raconte aussi que c'est de Caelestis que l'avatar de la magnifique déesse Rikni tient son apparence."

Il y eut un bref silence. Silence qui fut brisé par les applaudissements d'Asselin qui ne se lassait jamais d'entendre à nouveau cette histoire. Il en avait même une larme à l'oeil.

"J'aurais aimé connaître une femme comme elle ; mourir pour ses idées et son combat, y a pas plus chevaleresque pour moi..."
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Alix de BeauharnaisVicomtesse
Alix de Beauharnais



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MessageSujet: Re: Le berceau lève le voile, multiples sont les routes qu'il dévoile [Libre, Alix l'Espiègle]   Le berceau lève le voile, multiples sont les routes qu'il dévoile [Libre, Alix l'Espiègle] - Page 3 EmptySam 18 Mar 2017 - 7:39
Il avait l'air de plus en plus dubitatif à mesure qu'elle parlait ; et tandis que la petite eut fini, le milicien se redressa, pour faire les cent pas.

Les yeux levés très haut en l'air du haut de son mètre dix, Alix resta silencieuse pendant la tirade de son interlocuteur. Cette fois, il avait compris ce dont elle parlait, là où elle voulait en venir, et il lui expliqua tout. Petit à petit, elle sentait le poids sur ses épaules s'alléger un peu, et ses yeux brillèrent un peu, en esquissant un sourire innocent, presque émerveillé, lorsqu'il lui assura qu'elle était sans taches. Elle avait refusé d'espionner la milice, devant ce noble - et l'enfant en était fière désormais.
Elle les avaient mal jugé, elle l'avait mal jugé, lui... et elle éprouvait une forme de reconnaissance maintenant, comme s'il lui communiquait son assurance et son calme.

La gamine étendit ses doigts de contentement alors qu'Hérald louait sa grande amie Xandra, et eut comme une grimace un peu contrite, à ses derniers mots. Elle ne savait pas trop quand elle avait dit des "vilains mots", mais visiblement, ce n'était pas si grave, il n'en faisait guère un plat ! Même pas une claque pour la recadrer, c'était juste une vague réprimande, et ce fut à une enfant plus détendue que l'homme d'arme continua sa tirade. C'était dur de lui répondre, parce qu'il parlait vite, alors la fillette n'osait pas trop l'interrompre. Ce serait dommage de postuler si tard à la milice, pensait-elle ; dix ans à attendre, c'était bien trop long ! Non, Alix deviendrait mercenaire quand elle aurait dix ans, comme ça elle gagnerait sa vie et celle de ses petits. Peut-être même qu'elle pourrait les mettre en pension quelque part, comme ça avait déjà le cas pour eux avec maman-nourrice ?

La vie qu'il lui relatait au temple n'avait pas l'air si terrible cependant. L'enfant se sentit se détendre encore un peu, même si la peur, impossible à annihiler complètement, demeurait comme un poids fâcheux sur ses épaules.

Mais il était vrai qu'au moins, ils auraient un toit, maintenant que le milicien leur avait retiré leur abri, et c'était l'essentiel avec l'hiver qui arrivait. Fallait toujours se concentrer sur l'essentiel.

Doucement, la fillette glissa sa petite menotte dans celle, calleuse et tannée, de son interlocuteur. Il se voyait comme un démon, et c'était bien étonnant ! Un démon l'aurait simplement condamné à la pendaison comme le marchand le désirait - mais lui s'était occupé d'eux. A sa manière, mais elle ne pouvait pas le nier.

- "Moi, je sais que tu n'es pas très mauvais. Tu es mon chevalier et quand je serai grande, je serai ta milicienne. Moi, j'ai un avis que tu peux te fier, tu es très généreux, je le sais bien, moi."

Elle serra sa main dans la sienne. Comment exprimer autrement ses sentiments ? Ils étaient déjà tellement confus en elle, mais elle savait surtout ce qui prédominait actuellement : elle avait envie qu'il soit content et qu'il se souvienne d'elle.
Docilement, Alix le suivit, en sautillant un peu. Brusquement, elle se sentait ravie qu'on lui raconte une histoire. Cela lui manquait terriblement, et sitôt dans la chambre, elle fila contre Pyô et Leanne, pour s'asseoir contre le lit, les yeux grands ouverts et le cœur battant d'excitation.

Première révélation : Le chevalier de l'histoire était une femme ! La petite cadette poussa un cri d'étonnement, son ainée ouvrit un peu la bouche, en silence. Et captivée, elle écouta la suite de l'histoire.
Comme c'était étonnant, tout ça, en nette contradiction avec ce qu'elle avait toujours imaginé. Mais pourquoi pas après tout ! Déjà, l'imagination d'Alix s'enflammait. Elle pourrait peut-être devenir comme Caelestis Psalmus, quelqu'un qui marquerait l'histoire de Marbrume. Qui rassemblerait tous les enfants dans une maison et qui prendrait bien soin d'eux malgré le frois, transformant la violence de leur vie en sécurité, et elle serait un grand chevalier dont on lirait les écrits. Alix n'avait guère compris la rapport avec Rikni, mais l'histoire lui plaisait énormément malgré tout !

Ce fut les yeux brillants qu'elle applaudit à tout rompre, aussitôt imitée par ses petits, baillant mais enchantés. Elle avait bien envie de poser des questions, tout de même, et l'intervention de Rémi finit par lui donner un peu de courage.

- "Pourquoi Rikni a voulu faire cesser les combats par un long hiver qui tue aussi les gens ? Est-ce que la Déesse voulait mettre les gens à l'épreuve ? Je ne comprends pas bien."

La fillette ne se posait pas beaucoup de questions sur la religion en temps ordinaire. Ils priaient un peu, de manière erratique depuis que maman-nourrice était partie, en oubliant un peu ses enseignements sur la religion. elle s'était parfois dit que les Dieux ne devaient pas beaucoup les aimer ; puis elle avait vite essayé d'enterrer l'idée, parce que c'était déprimant, et que pleurer, ça résolvait jamais rien.
En tout cas, il commençait à être tard pour les petits, qui commençaient à bailler à qui mieux mieux ; sans compter qu'elle risquait fort de s'endormir sur place sous peu tellement son corps lui semblait lourd. Alix se frotta un peu les yeux, mais s'obligea à rester attentive aux adultes qui allaient lui répondre. Elle aimait bien avoir des réponses dans la vie...

Pyô s'exclama soudain, en balbutiant un peu et en se grattant fortement la tête :

- "Encore une histoire !"
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Hérald DreitMilicien
Hérald Dreit



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MessageSujet: Re: Le berceau lève le voile, multiples sont les routes qu'il dévoile [Libre, Alix l'Espiègle]   Le berceau lève le voile, multiples sont les routes qu'il dévoile [Libre, Alix l'Espiègle] - Page 3 EmptySam 18 Mar 2017 - 13:17
Tu es mon chevalier. Ces paroles avaient résonné comme un coup de tonnerre dans l'esprit de Dreit. Il était difficile de ne pas s'attendrir face à une révélation si sincère, si pure, si... belle. Alix, qui avait saisit de toute sa poigne deux doigts de l'imposante main musclée du milicien, même si elle demeurait si jeune, il y avait ce quelque chose en elle qui réussit à arracher un sourire sincère et à la fois triste au grand blond pâle, qui se souvenait de ses frères d'arme tombés au combat comme si c'était hier, qui se rappelait de la lumière qu'avait apporté son père adoptif dans sa vie tourmentée. Le mieux qu'il pût faire, à côté de ses nombreux écarts dans la milice, c'était de faire le bien autour. Parce que c'est ce qu'il était après tout. Il n'eut malheureusement pas le temps de répondre à la question d'Alix qu'on frappa lourdement à sa porte. Le grand blond pâle releva lentement le menton alors qu'il avait le regard attendri rivé vers la jeune fille. Il releva doucement sa main pour qu'elle renonce à son emprise, tandis qu'il se dirigea calmement vers le seuil de la porte d'entrée, Asselin gardant de part et d'autre dans ses bras Pyô et Leanne, le regard curieux tandis qu'il reconnaissait la silhouette de deux miliciens, dont ce fameux Pêcheur qui faisait partie des censeurs internes de la milice.

"Cela n'aura pas pris longtemps."
"J'suis vraiment désolé vieux blond," introduit le Pêcheur, "j'ai fait c'que j'ai pu. J'pense que ça vaut mieux plutôt que les mauvaises personnes te tombent dessus. Rassure-moi j'ai pas b'soin de t'encorder, hein ?"

Le grand blond secoua la tête, tandis que Le Pêcheur, ce grand milicien - plus grand que Dreit encore - fin au nez crochu et aux yeux bleus globuleux adressait un sourire gené à Asselin et aux gamins qu'il aperçut chez Dreit. Il gratifia quand même la compagnie d'un geste de main las, avant de baisser le regard et de refermer la porte derrière lui. Pas d'autre histoire, pas d'autre explications sur le récit de Dreit qui s'était subitement évaporé sans même regarder derrière lui. La seule image qu'il avait laissée à Alix était un sourire apaisé et rassurant. De son côté, Asselin, qui avait une idée précise de ce qui allait se passer, ne trahissait aucune émotion et gardait le même engouement, rattrapant le coche au possible.

"Bon, eh bien je crois que c'est moi qui vais devoir m'occuper de vous mettre au lit et veiller sur vous. Je vous emmènerai demain au Temple à la première heure, ça vous va ?" dit-il tout sourire, soucieux de ne pas éveiller de soupçons chez les trois enfants.
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