[Quête] Tous à table (Danaé ; Ange ; Cyrielle )

Chandra était occupée à essayer de recoudre sa robe, puis devant ses échecs répété elle abandonna pour se remettre à la recherche d'éventuel aliments consommable. La faim lui tenaillait l'estomac, elle serait fort aise de le remplir pour calmer ses gargouillement intempestifs.
Elle décida de rester au rez de chaussé vu que déjà deux de ses adversaires c'était déjà fait piéger à l'étage.
Elle se mit à quatre pattes pour renifler le sol à la recherche de trouvailles.

Le gérant se plaignit de leur manque d'humour, sans que Cyrielle ne se sente vraiment concernée. Jouer avec la faim d'autrui n'était pas sa conception d'une bonne plaisanterie, et elle commençait, inconsciemment, à se demander si les aubergistes ne comptaient pas sur eux pour se fournir en viande à moindre frais. Ils étaient isolés, et maintenant enfermés, pour au moins deux d'entre eux, à en juger par la voix masculine qu'elle entendait dans la chambre voisine. Fort heureusement, elle s'aperçut en baissant les yeux, alors que le gros homme prenait plaisir à les faire tourner en rond, que la fameuse clé était dans le même tiroir qu'elle venait d'ouvrir, et elle s'en empara avec un mince sourire. La plaisanterie tournait court, et l'homme en serait pour ses frais s'il pensait jouer avec ses nerfs.

Mais un soudain fracas la fit sursauter, un vacarme de chute et de bois brisé, et elle se saisit de son marteau tout en se hâtant vers la porte. Une fois libre, elle s'avança vers la source des vociférations du tavernier, sans se défaire de son arme, qu'elle baissa toutefois en voyant les deux hommes. Elle n'était de toute évidence pas la seule à prévoir de casser des objets si on ne lui ouvrait pas. Elle adressa un mince sourire à son confrère, par-dessus l'épaule de l'adipeux personnage. Elle ne comprenait pas ce dont il parlait pour obtenir trois points supplémentaires, et ne pouvait donc être qu'intéressée, mais avec une pointe d'inquiétude. Si elle ignorait le contenu exact de la fiole qui pesait toujours dans sa poche, elle doutait de plus en plus de la bienveillance des organisateurs du concours...

« Je dois descendre, pour avoir le point, ou boire votre truc devant vous ça suffit ? »

Ange prit la clé au milieu des débris et la fourra dans la serrure de la porte de la chambre. Étonnamment, celle-ci était déjà ouverte. Et là, alors qu'il comptait se rendre dans la chambre adjacente, il se rendit compte qu'une des concurrente se trouvait dans le couloir - tout comme le tenancier - devant sa porte. Par chance ce n'était pas une rousse et celle-ci lui adressa même un sympathique sourire. Ange ignora le gras propriétaire et s'adressa à la jolie blonde :

- Bonjour, lui fit Ange, et bon courage pour... boire... ça !

Ça, ça ressemblait à l'une de ses "soupes" qu'il faisait, enfant, un mélange d'eau de terre, de plantes écrasées, d'excréments de petits animaux... Il s'en servait pour dégoûter les autres enfants et parfois, même, il les obligeait à les boire pour son plaisir sadique. Le gros patron était-il de la même trempe que lui ? Possible... mais Ange le trouvait un peu trop jovial.

- Faisons équipe ! Lança-t-il d'un coup à Cyrielle. Si nous trouvons quelque chose, peut-être que ça plaira plus à l'un d'entre nous... Même si là, j'avoue que votre... truc... ne me ragoûte pas vraiment !

Se faisant, le forgeron se mit à explorer le couloir. Il y avait là aussi, une multitude d'endroits où pouvait se cacher de la nourriture. Mais, en fait, notre psychopathe préféré s'intéressa tout d'abord à une discrète petite desserte qu'il avait à peine remarqué tout à l'heure, en montant. Il ouvrit tous ses tiroirs et, même, les sortit de leurs emplacements pour y glisser la main et voir si , par hasard, rien ne se cachait dans l'un d'eux...

- Quel merdier cette taverne. Une chose est sûre, jamais plus je n'y mettrais les pieds ! Foi de forgeron !

La tenancière regarda un long moment celle qui était en train de lui adresser la parole, fronçant les sourcils, elle se demandait si la jeune femme pensait réellement les propos qu’elle était en train de tenir, tout de même, ils offraient gratuitement un merveilleux repas, il n’allait pas en plus faciliter la tâche des participants. Légèrement hautaine, un peu vexée certainement aussi elle se contenta d’opiner la tête, roulant des yeux de façon purement provocatrice :

- « Vous ne voulez tout de même qu’en plus de vous offrir une nuit et un repas, ou ne vous demande rien en retour. Mh ?! » Elle fit une pause « vous êtes en tête jeune fille, tachez de vous concentrer sur les aliments à trouver plutôt que sur le bien-fondé de ce concours. N’allez pas vous faire mal en réfléchissant. Oui, oui à la cuisine partout. » un légère pause et elle reprit « Bonne chance. » Finit-elle en laissant claquer sa langue contre ses dents.

La gérante de l’établissement n’appréciait pas vraiment qu’on puisse douter de sa merveilleuse organisation, alors le fait qu’une jeune femme puisse lui tenir tête, c’était impensable. Plissant le regard elle se promit de la tenir à l’œil, hors de question de laisser gagner aussi simplement une femme avec un caractère aussi fort, elle ferait mieux de retourner auprès de son époux, à la condition qu’elle en avait un. La femme de Roger s’était ensuite rapprochée de celle qui s’amusait à renifler le sol, tapant légèrement du pied pour lui faire relever les yeux vers elle, la tenancière croisa les bras sous sa poitrine.

- « Vous voulez un morceau de tissu pour faire la poussière ? » Puis avisant sa tenue vestimentaire reprit, beaucoup moins agréable « J’ignorais que les femmes de joies pouvaient avoir des congés en pleine journée. »

Un sourire en coin elle disparue retournant à son occupation derrière le comptoir. Elle avait relevé les yeux vers l’étage quand elle avait entendu la voix de son mari, plus grognant qu’à son habitude :

- « Tout va bien mon petit poulet ? » demanda-t-elle, sa voix montant légèrement dans les aigus.


Monsieur Moune semblait dépassé par les événements, son regard se déposé tour à tour sur l’homme à la barbe imposante, puis sur la jeune femme… Qu’est-ce qu’il pouvait bien ajouter de plus. Croisant le bras sur son torse il essayait de se faire plus imposant qu’il n’était. L’homme ne semblait pas avoir compris la proposition et le dirigeant préféra abandonner la négociation tachant quand même de rappeler :

- « A la prochaine casse, c’est la porte. Quant à vous jeune femme, vous pouvez boire devant moi pour obtenir le point. »

Le temps commençait à s’écouler et finalement, Roger ne s’amusait pas autant que ce qu’il avait imaginé.

Jet d'observation:

Jet d'endurance:

Note Mj:

Quand deux esprits forts avec des perceptions du monde opposés se rencontrent, il y a peu de chance qu'ils s’entendent bien.
Cette rencontre avec la gérante ne faisait pas exception. Cependant sa remarque concernant ma réflexion ou mon intellect m'avait piquée dans fierté. Une tenancière d'auberge osait se penser plus savante que l'apothicaire ou sorcière que j'étais? On en voyait tout les jours. Il est vrai qu'aux yeux des ignorants, nos travail pouvaient se ressembler. Elle mélangeais de simple ingrédients sans danger tandis que moi, je pratiquais une science complexe et jouais avec la vie et la mort.

Ne voyant rien dans la cuisine, je décidais d'aller dans la cuisine et fouiller dedans. Cacher à manger à l'endroit où on fait à manger. C'était plutôt une bonne idée. Et puis, s'il y avait des aliments comestibles, ça pourrait me servir à faire passer ceux qui l'étaient un peu moins. Je regardais d'abord dans les plats servant à faire cuire les aliments car c'étaient ceux dans lesquelles on pouvais le plus facile de cacher les denrées. Il est plus facile de cacher un sac dans une marmite que dans une assiette.

Les encouragements du forgeron lui valurent un second sourire, plus sombre, de la part de la jeune femme, mais il lui en fallait davantage pour reculer, et une fois que le tenancier lui eut confirmé qu'elle pouvait boire devant lui, elle déboucha la fiole et, sans laisser le temps à l'odeur de lui parvenir, elle en avala le contenu d'un seul coup. Sa langue et sa gorge lui parurent se racornir à l'odieux contact, mais elle parvint néanmoins à conserver le breuvage dans son estomac, sans que ses yeux ne quittent le regard déçu du cabaretier. S'il voulait s'amuser à ses dépends, il en serait pour ses frais.

Son expression, toujours sévère, se fit cependant plus avenante à l'égard de l'artisan.

« Ça marche pour l'équipe, si je gagne, vous serez la seconde personne au repas offert, vous ou qui vous voulez, et si vous gagnez, c'est l'inverse, d'accord ? »

Sans maîtriser les nuances du marchandage, au grand dam de son père, elle savait évaluer une situation, avec ses avantages, ses inconvénients et sa valeur. Elle tendit une main ferme, rude et calleuse, à son confrère.

« Je suis Cyrielle Ferrand, la fille de Thomas Lefebvre. »

Et qu'elle ressente le besoin de se présenter par rapport à son père en disait plus long sur elle qu'elle ne l'aurait aimé, sur ses ambitions et ses valeurs, mais aussi sur la façon dont elle se voyait...

L'accord conclu, elle se dirigea vers la troisième chambre, non encore explorée, et en ouvrit la porte. Son attention se porta sur la commode, dont elle entreprit d'ouvrir tous les tiroirs et, suivant l'exemple d'Ange, de les vider sur le plancher.

- Ça marche pour l'équipe, si je gagne, vous serez la seconde personne au repas offert, vous ou qui vous voulez, et si vous gagnez, c'est l'inverse, d'accord ?

Ange opina du chef et regarda la blonde avec un regard étonné. Il était, en fait, aussi étonné par l'accord que lui proposait celle-ci que par le fait que lui-même ait proposé de faire équipe. Les relations humaines n'étaient pas son fort et, s'il appréciait les femmes, c'était plus souvent pour les torturer que pour leur compagnie...

- Je suis Cyrielle Ferrand, la fille de Thomas Lefebvre.

- Oh ! Vous êtes la fille de monsieur Lefebvre ?! Enchanté ! Je suis Ange Clairbosquet... de... enfin je suis forgeron. Tout comme vous, donc, je présume ?

Ange, comme rarement, souriait naturellement... et sans sadisme. Il était heureux de faire équipe avec une consoeur et s'étonna même à souhaiter en savoir plus sur son équipière. Evidemment, il ne sut comment lui poser des questions amicales et se contenta donc de ces quelques mots :

- Alors, allons-y, nous n'avons pas de temps à perdre !

Et il s'engouffra avec la jeune femme dans la 3ème chambre qu'elle commença à explorer de manière relativement peu délicate. Lui-même, ouvrit sans ménagement le placard et fouilla dans ses entrailles comme il l'eut fait dans celle d'une rousse !

- Trouvez-vous quelque chose, Cyrielle ?!

L’activité était à son temps fort, chacun avait bien compris l’enjeu de cette affaire, il fallait donc avaler des choses plus ou moins surprenantes, plus ou moins mangeable et avec le sourire si les candidats voulaient remporter le point et peut-être gagner la récompense de rêve. Une nuit gratuite, pour deux personnes, repas compris, non ce n’était pas rien. La famine se terminait peut-être, mais les assiettes, elles, elles n’étaient pas encore pleines. Alors les participants lutaient pour ne pas abandonner pour ne pas rendre leur tablier. Entre nausées, odeurs étranges venant et repartant, ils ne savaient plus vraiment où chercher ou regarder. Cependant, une petite maligne avait eu une bonne idée, chercher dans la cuisine, voler, emprunter, des aliments aux saveurs envoûtantes. Les placards s’ouvrent et se referment dans des petits claquements agréables. La jeune femme cherche, s’applique vraiment, elle en rêve certainement du petit goût sucré ou salé. Elle termine une lignée de rangement puis une autre et finalement par miracle, elle trouve, oui elle trouve un petit pot en terre cuite avec quelques amandes. Pas de quoi contenter un estomac vide, mais cela permet de relancer l’envie de gagner cette épreuve, de pouvoir manger l’énorme plat qui repend sa bonne odeur un peu partout, ça peut en donner l’eau à la bouche… Interpellée par les mouvements dans sa cuisine, la dame Moune n’avait pas tardé à faire son apparition, fronçant légèrement les sourcils, prise à son propre jeu, elle n’avait pas précisé qu’il était interdit de prendre autre chose que les aliments de l’épreuve, certes, mais quand même.

- « Dite donc jeune fille, ça, ça s’appelle voler par contre, je ne crois pas que ce soit dans les règles. » Elle plisse le regard en montrant d’une main les amandes « Si vous avez faim il faut gagner, et si vous voulez vous aider avec des boissons ou des aliments, il faut payer. » La bonne femme affiche un plus large sourire, satisfaite de son intervention « Si vous m’faites un joli sourire, j’vous donne un indice. »

Du côté de l’étage le gérant semble lui un peu dépasser par ce qui est en train de se manigancer, pas de compétitions, pas de rivalité, non les deux individus ont décidés de faire une alliance pour se donner plus de chance de remporter le festin. Saperlio de Saperlio, les bougres. Le Moune il n’avait point prévu ça. Il ronchonne dans son coin, croise les bras sous sa poitrine, ressort de la chambre et se place sur le tapis qui décore le petit couloir. Si sa bonne femme voyait ça, elle en serait toute retournée. La blonde avait obtenu un point, point qu’il avait oublié d’annoncer à voix haute, qu’à cela ne tienne, elle oublierait peut-être la participante qu’elle avait obtenu un point. Une fois dans la troisième et dernière planche, elle s’approche de la commode retire, tiroir par tiroir avec cette détermination dans le regard. Renversant le tout sur le plancher, elle regarde rouler divers petits éléments, petite bille en terre cuite, un cafard qui s’échappe, une petite fiole vide, une touffe de poil d’origine inconnu et… une queue-de-rat… Ne me dites pas qu’il s’agit d’un élément à manger ? Eh bien, si. Les organisateurs ont vraiment un esprit joueur…

Le grand homme lui, retourne la totalité du placard sans ménagement, si bien qu’il n’en avait pas vu la charmante petite rate ayant fait son nid en bas à droite avec ses petits encore rose. Si celle-ci n’avait rien dit au départ, habituée par les mouvements de l’établissement. Elle avait rapidement changé d’avis en se prenant divers éléments sur la tête. Ni une ni deux, elle avait sauté sur l’homme dans un cri strident et caractéristique, mordant à droite à gauche, en haut en bas, abîmant le vêtement recouvrant le bras de l’individu, puis une fois son le méfait accompli avait disparue avec sa progéniture dans un petit trou du placard.

Jet d'observation:

Petit mot du Mj:

J'étais vraiment deçue, il devait y avoir un nombre important de sacs cachés mais je ne parvenais pas à les trouver mais j'étais toujours en tête, c'était une bonne chose mais cela n'allait probablement pas durer.

Je trouva cependant le pot d'amande et suivant ses cosignes, je le pris donc le pot d'amende et l'accrocha à ma ceinture. Avant de me diriger vers la porte d'entrée je dis à la propriétaire de manière sérieuse:
"Merci pour votre bienveillante coopération madame. Toute aide est la bienvenue. Surtout quand elle vient de vous"

Une fois arrivée en courant vers le porte d'entrée, je fouilla la porte d'entrée, je chercha le petit sac qui devrait contenir le ''met'' qui allait me faire gagner ces précieux points. Je décida de prendre quelques amendes pour m'aider à faire passer tout cela mais d'en garder quand même pour plus tard car je me doutais bien que deux points ne suffiraient pas à me faire gagner ce concours.

Voir son père reconnu, et elle-même donc, et surtout que son interlocuteur la suppose forgeronne, fit bien plus plaisir à la jeune femme qu'on aurait pu le croire, plus que cela ne le méritait, en réalité. Elle craignait d'être réduite désormais au statut de veuve, de mère seule parmi tant d'autres, une créature fragile et une proie facile, et son attachement à sa profession et au prestige que cela apportait s'était encore accru. Ainsi cette vanité peu féminine de sa profession, accentuée encore auprès d'un confrère. D'autant que le nom de Clairbosquet ne lui était pas inconnu, l'artisan était assez réputé pour qu'elle ait déjà entendu parler de lui, alors que les deux forges se situaient dans le même quartier, même s'il y avait assez de travail pour qu'ils ne soient pas ennemis.

Elle n'était pas davantage à son aise avec les mondanités que l'homme, et ils se remirent donc rapidement à l'ouvrage, se partageant les recoins de la pièce pour plus d'efficacité. La chance semblait de son côté, car elle découvrit, au milieu d'une quantité d'objets sans intérêt et dont la présence dans une chambre soulevait d'étranges questions, une queue de rat, proprement coupée, de toute évidence destinée à finir dans l'estomac de l'un des concurrents. Au moins n'avait-elle pas eu le temps de se corrompre, et Cyrielle s'en saisit et la glissa dans la poche de son tablier de cuir, tout en se tournant vers Ange pour répondre à son interrogation et lui faire par de sa fortune.

Mais il devint aussi malchanceux qu'elle était favorisée, car un cri aigu se fit entendre, et une petite masse de fourrure brun-gris bondit sur l'homme, s'attaquant au tissu et à la chair avant de prendre la fuite, avant que la forgeronne, qui s'était précipitée au secours de son partenaire, ne puisse intervenir utilement. Elle ne put que constater le sang qui souillait désormais le membre et l'étoffe. Sans le moindre scrupule, elle prit un tissu d'aspect certes douteux, mais acceptable néanmoins, dans le bazar issu de leurs recherches, et entreprit de tamponner les plaies avec, pour nettoyer un peu le sang. Elle n'avait aucune notion de soins, hormis pour limiter les brûlures, aussi ne savait-elle guère que faire. Dans son malheur, Ange avait de la chance, car si elle n'avait pas déjà avalé le contenu de la fiole, elle aurait sans doute voulu s'en servir pour rincer ses écorchures.

« Ça va aller ? »

L'incident, autant que la vraie nature du concours, en disait long sur l'auberge et ses tenanciers, et elle en venait à se dire qu'il serait dangereux de laisser son fils y pénétrer, même sous la protection de son associé, dont elle ignorait les penchants...

Ange fouilla, fouilla, et finit par trouver... quelque chose qu'il n'attendait pas : ça griffait, ça mordillait, ça faisait mal, ça lui montait sur le corps et la tête avec la célérité de petits monstres vicieux. C'était des... des rats !

L'armurier cria un "Haaaaaaaaaaa !" légèrement trop effrayé - presque féminin - pour le tueur qu'il était mais l'effet de surprise, vous savez ce que c'est...

Heureusement, sa collègue et partenaire de jeu, Cyrielle, vint à sa rescousse pour nettoyer les petites plaies disséminées partout le long de son bras.

- Merci.
- Ça va aller ?
- Oui, oui, ne vous en faîtes pas... Grâce à vous, ces... morsures ne seront bientôt plus qu'un mauvais souvenir... comme cette... ce jeu de malheur !

Il mit un grand coup de pied dans l'une des étagères qui traînait par terre.

- Quel guet-apens, oui !

Il vit la queue de rat que la jeune blonde avait dans les mains.

- J'imagine que c'est l'un des "lots" que nous sommes sensé manger ? Fit-il en désignant l'appendice caudal. Si vous n'en voulez pas, je peux m'en charger... Ce serait une belle vengeance pour moi !

Allusion évidente aux blessures quel la rate lui avait infligées.

Quoi qu'il en soit, Ange continua de fouiller. Si l'armoire avait été vidée, il restait quelques petits meubles dans la chambre... et notamment une petite table de nuit qui semblait une parfaite planque à bouffe pour ce genre de concours. Et là, pour changer, c'est avec délicatesse qu'il farfouilla à l'intérieur. Peut-être ses blessures lui interdisaient toute violence... ou peut-être la gentillesse de Cyrielle déteignait un peu sur l'orageuse personnalité du forgeron.

Rassurée sur l'état de son partenaire, la forgeronne lui adressa un sourire encourageant, tout en secouant la tête à sa proposition.

« Je comprends, mais ça me paraît plus sûr de ne pas disperser les points, non ? Autant que je mange ça, pour l'instant mon ventre le supporte. »

Et le morceau de chair rosâtre lui paraissait en effet moins répugnant, et surtout moins dangereux, que la mixture qu'elle avait dû avaler un peu plus tôt. Retournant auprès du tenancier, qui semblait désemparé, elle lui montra la queue de rat avant de croquer dedans, broyant les vertèbres sous ses dents et avalant le « point » en deux bouchées.

« Deux points pour moi. »

Son calme était quelque peu forcé, l'expérience n'ayant rien d'agréable, mais tant qu'elle pouvait endurer, elle ne voulait pas donner à l'homme la satisfaction de la voir vaciller. Retournant dans la chambre du fond, elle se mit à défaire le lit, consciencieusement, un drap après l'autre, avant de mettre à terre la mauvaise paillasse et d'explorer le sommier. Elle allât jusqu'à retourner le cadre de bois rongé, pour s'assurer que rien ne se trouvait dessous. La victoire proche la rendait plutôt impatiente d'en finir.

- Vous avez raison, commença le forgeron d'un air soulagé, mangez... enfin marquez le point ! Ainsi nous en aurons plus vite fini !

Son regard se fit légèrement dégouté lorsque son équipière croqua la queue du rongeur, puis il s'en retourna à ses recherches. Malheureusement, il lui semblait avoir tout vérifié dans cette chambre alors le grand blond reprit la parole.

- Je vais voir en bas, mademoiselle Ferrand, je crains que l'étage ne cache plus rien de comestible... si tant est qu'il en ait déjà caché...

Et, tout en descendant l'escalier, Ange se mit accroupi pour examiner les marches, unes par unes, en poussant chaque planche de bois afin de voir si, par hasard, il n'était pas possible de les enlever et trouver quelque secret bien caché !

Elle ne m'avait pas menti, les queues se trouvaient précisément là où elle me l'avait indiqué. Je mangeais donc les queue de rat avec la moitié des amandes que j'avais désormais. Le goût n'était clairement pas bon mais elle s'en fichait. J'étais à deux point et les amandes aidaient à faire passer le tout.

Je m'approchais de la dame "Pouvons nous continuer notre coopération? En tant que qu'apothicaire, je suis sûr que j'arriverais à vous rendre la pareille. On ne sait jamais quand on a besoin d'un remède, d'un antidote ou d'un bon poison"

J'avais dit ce manière amicale, j'espérer qu'elle me donne la place du dernier aliments et qu'ainsi je gagne la compétition. J'avais promis à Gabin que ce soir, il mangerait dans une vraie auberge et il était temps d'accomplir cette promesse.