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 [Terminé] Entre devoir et obligation, il n’y a parfois qu’un pas [Theodren]

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Constance HilairePrêtresse responsable
Constance Hilaire



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MessageSujet: [Terminé] Entre devoir et obligation, il n’y a parfois qu’un pas [Theodren]   [Terminé] Entre devoir et obligation, il n’y a parfois qu’un pas [Theodren] EmptyMar 18 Avr 2017 - 16:16
Entre devoir et obligation, il n’y a parfois qu’un pas

~ Octobre 1165 ~

Constance n’était jamais très à l’aise quand les situations s’annonçaient complexes, elle aimait toujours quand les choses étaient claires, du moins parfaitement encadrées. Ainsi, quand il y a plusieurs jours elle était rentrée complètement révoltée et en colère elle n’avait pas pu s’empêcher de livrer sa peine à un haut prêtre, jugeant les actes dont elle avait entendu parler, complètement insensés. Après un dialogue intense, elle avait fini par prendre conscience que si son obligation était de faire remonter l’information à qui de droit, son devoir lui était légèrement différent. La blonde s’était donc engagée dans une pente plus que raide, promettant au haut prêtre de faire changer de comportement cet homme qui était parvenu à l’impensable, la mettre en colère. Il y avait bon nombre de chose que la prêtresse ne portait pas en son cœur, mais il y avait aussi bon nombre de choses qu’elles entendaient lors des confessions et qu’elle pardonnait, pourquoi cet incident-ci serait-il différent ? Se remémorant d’un passage de la conversation avec son supérieur, la jeune femme avait allègrement froncé les sourcils lâchant un long et profond soupir.

- « Constance, savez-vous ce qui se passe dans les sous-sols, du temple, savez-vous pourquoi vous êtes formés et à quoi vous serez amené ? »
- « Je sais, mais…. »
- « Voyons ma mère, vous devriez ramener la brebis égarée, lui indiquer la bonne marche à suivre plutôt que de lui jeter la pierre. »
- « Je sais bien, mais… »
- « Je vous ai connu beaucoup plus douce et apte à la compréhension à une certaine époque ma douce enfant, ne devriez-vous pas vous reposer un peu avant de prendre votre décision ? »

Par les trois, pourquoi pensait-il tous qu’elle avait besoin de repos. Se relevant de son lit, ouvrant les yeux. La jeune femme était retournée en long, en large et en travers la discussion et les possibilités qui s’offraient à elle. La prêtresse avait finalement décidé de se rendre compte par elle-même des dégâts et de l’activité du bougre qu’elle n’avait absolument pas envie de revoir. Qu’à cela ne tienne, elle irait quand même et elle lui montrerait comment on soigne quand on prétend être guérisseur. S’habillant, enfilant sa cape et de longs gants, elle avait attrapé son bâton de marche, placé une petite dague et avait quitté le temple dans une grande hâte, la démarche particulièrement rapidement. Constance voulait en finir vite avec cette histoire, soit être témoin de l’impensable et le condamner, soit revenir sur sa position initiale et lui offrir une chance de se rattraper. Par acquit de conscience, elle avait tout de même emporté avec elle quelques plantes et plusieurs fioles d’eau salée. Arrivant devant chez ledit guérisseur elle frappa simplement à la porte, attendant patiemment que celui-ci lui ouvre. Quand la porte s’était ouverte, elle n’avait pas pris la peine de se présenter pour entrer. Constance n’avait plus de fièvre et ce n’était pas forcement une chance pour le jeune homme.

- « Bonjour » avait-elle à moitié grogné dans la barbe qu’elle n’avait pas « Comme convenu, je suis venue voir votre travail et dialoguer avec vous sur les principes de soins. »

Son visage pivote discrètement de droite à gauche, certainement à la recherche d’un élément qui pourrait lui permettre de la condamner directement sans passer par la case départ. Bien que le haut prêtre avait tenté de la mettre sur la bonne voie, la prêtresse ne parvenait à passer outre ou du moins se refusait simplement de passer outre. Lâchant un long soupir, elle sembla soudainement se détendre, alors qu’elle prenait enfin conscience que ce comportement ne lui semblait guère pas et qu’au fond, c’était plutôt ça que le haut prêtre avait voulu lui sous-entendre. Elle était une des rares encore à pardonner l’impardonnable, à comprendre et chercher des raisons pour tout, alors pourquoi avec cet homme qui au fond ne voulait que bien faire, n’y parvenait-elle pas ? Elle reprit donc, en tendant cette fois-ci sa main vers lui, forçant un sourire.

- « Bonjour, je suis Constance. Nous nous sommes vus la dernière fois dans la boutique de la vieille dame aux plantes, comme convenu, je me permets de venir vous voir pour dialoguer avec vous sur les différentes méthodes de soins. » Elle prend une inspiration « Comme vous pouvez le voir, je me sens beaucoup mieux. »


Dernière édition par Constance le Dim 23 Avr 2017 - 17:00, édité 1 fois
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Theodren Hilaire
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MessageSujet: Re: [Terminé] Entre devoir et obligation, il n’y a parfois qu’un pas [Theodren]   [Terminé] Entre devoir et obligation, il n’y a parfois qu’un pas [Theodren] EmptyMar 18 Avr 2017 - 18:38
- Et vous n'avez pas respecté une de mes instructions, Mère, celle de ne pas venir seule dans ce coupe-gorge qu'est le Goulot. Mais entrez, je vous en prie...

Répond un peu cyniquement le chirurgien-barbier, puisque la Prêtresse est déjà rentrée sans y avoir été invitée. Et si Constance a l'air en forme, ça n'est pas le cas de Theodren, qu'elle vient probablement de réveiller et qui est loin d'avoir fait sa nuit. Il met chauffer de l'eau et demande simplement :

- Vous partagerez une tisane avec moi ?

Puis il fait craquer sa nuque et remet tant bien que mal sa coiffure un peu en place.

- Ceci étant, il y a un bon pont pour moi. Comme vous n'êtes pas venue avec des gens d'armes, je présume que ma pendaison n'est pas encore décidée. C'est soit que vous avez compris mon action en discutant avec les chirurgiens qui oeuvrent au Temple, soit que vous m'offrez une occasion de m'expliquer, maintenant que la fièvre tombée vous permet de garder vos sens au frais. Mais vous y gagnez au change, Mère, votre charme est à son zénith et ça aide à rassurer les patients.

Tentative de séduction ? On pourrait le croire, mais non, car il ne la fixe même pas dans les yeux pour cerner sa réaction, s'étant retourné pour trouver des herbes pour faire son infusion.

- Dialoguer de nos méthodes de soin... Dois-je entendre par là que vous voulez me convaincre de renoncer à ce que j'ai appris pour soigner comme vous le faites ? Ce qui vous a particulièrement choquée, c'est cette future maman dont je n'ai pas attendu la mort comme l'usage le prévoit pour libérer l'enfant. Alors, Mère, si nous mettions cette histoire à plat avant qu'on ne débatte de nos méthodes de travail, voulez-vous ? Parce que, aussi bizarre que ça puisse paraître, j'apprécie mal d'être jugé, même par une autorité morale comme la vôtre, sans que vous ayez les tenants et aboutissants de cette histoire.

La menace de pendaison n'y change visiblement rien. Le jeune chirurgien n'en démord pas. Il a une vision des choses et semble convaincu qu'elle est valable. Ou au minimum défendable. Constance pourra constater que le lieu est bien entretenu et même propre et bien rangé. L'endroit ne ressemble pas à une salle de soins, sans doute est-elle dans une pièce annexe, mais contient déjà du matériel médical, des fioles et potions, de la bandagisterie et des parchemins. Il y a même une plume et un encrier. La porte vers ce qui pourrait être la salle de soins et celle vers ce qui pourrait être sa chambre est fermée. Ici, c'est plus un local d'accueil et de vie, où sont aussi stockés divers éléments médicaux, probablement pour libérer de la place dans son local de soins.

- Pardonnez si mes propos paraissent un peu secs, je ne suis pas du matin... Enfin, au réveil, je ne suis pas des plus agréables, sauf si un soin s'avère utile. Là, j'arrive à passer en mode "soigneur". Mais vu qu'il s'agit d'un interrogatoire, le soigneur ne prend pas encore le pas sur l'homme.
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Constance HilairePrêtresse responsable
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MessageSujet: Re: [Terminé] Entre devoir et obligation, il n’y a parfois qu’un pas [Theodren]   [Terminé] Entre devoir et obligation, il n’y a parfois qu’un pas [Theodren] EmptyMar 18 Avr 2017 - 20:07
- « Ce n’est pas parce que je suis une prêtresse que je suis sans aucune défense » avait rétorqué la jeune femme « Si vous pensez que j’ai attendu sur vous pour venir ici, vous vous trompez lourdement. »

En effet la prêtresse vient au minimum une fois tous les sept jours dans le bas quartier, elle n’est jamais accompagnée ou alors très rarement. Parfois le trajet se passe merveilleusement bien, parfois elle rencontre des difficultés, mais jusque-là elle a toujours su se sortir des situations complexes. Cette fois semble cependant bien différente, elle avise son interlocuteur, alors qu’elle s’installe lourdement sur une chaise. Il n’avait cependant pas conscience qu’en venant, la jeune femme lui faisait une faveur, faveur que personne d’autre ne lui aurait accordée. Elle opina simplement pour la tisane, alors que déjà un frisson d’inconfort lui parcourait l’échine. La prêtresse n’était pas à son aise, n’était pas dans son environnement et pourtant, c’était bien à elle que le haut prêtre avait remis son jugement, elle était seule juge de la suite des événements concernant le guérisseur. C’était à lui de justifier ses actes.

- « Je pense que nous allons déjà remettre les choses dans l’ordre. Premièrement je suis une prêtresse, j’estime avoir le droit à un certain respect dû à mon affiliation. Ensuite, contrairement à ce que vous semblez croire, jamais au grand jamais quelqu’un vous donnera raison sur les actes que vous avez commis. Ce que je fais actuellement, c’est une faveur que je vous accorde, rien de plus, rien de moins. N’importe qui d’autre vous aurez déjà envoyé à la potence sans aucune hésitation, malheureusement pour moi, j’estime que chaque vie est importante. »

La voix de Constance est douce, posée, elle est honnête, à lui d’utiliser la bonne méthode avec elle. Si la prêtresse est venue le trouver c’est bien pour lui donner l’occasion de s’expliquer, il n’arrivait certainement à rien avec cette arrogance et cette sûreté qu’il dégageait alors qu’il était entièrement en tords. Elle avait laissé son regard se déplacer de côté en côté, abandonnant son observation avec objectif pour une observation plus vaste, moins intéressée. Si elle-même avait réussi à canaliser la colère la rongeant, il devrait bien être en mesure de faire de même.

- « Commençons donc notre discussion, si vous le voulez bien. » Elle allait devoir lui faire comprendre, lui faire prendre mesure de ses erreurs, prenant une légère inspiration elle commença ensuite « Vous devez tout d’abord comprendre que peu importe la raison, que vous semblez trouver justifié, rien ne peut pardonner le fait que vous ayez ouvert ou non cette femme encore vivante portant la vie. Absolument rien. C’est un crime, il se doit être d’ailleurs puni. » ceci était une première chose et bien que la prêtresse est abordée le sujet comme une discussion, cela n’en était pas vraiment une, du moins elle n’était pas ouverte, certain point n’était simplement pas négociable. « Ce que je vous reproche ensuite, c’est d’avoir sous-entendu que pour un soin, vous pouviez soigner de l’intérieur. Il est simplement hors de questions, même inenvisageable qu’un homme ou une femme guérisseur, chirurgien ou ce que vous voulez puissent ouvrir un individu, puisse profaner un corps pour soigner, ce n’est dans ce cas absolument pas du soin. »

Elle espérait que son interlocuteur ne découvrait pas tout ça, qu’il en avait conscience, oh oui Constance espérait qu’il allait simplement lui dire que tout ceci n’était qu’un malentendu qu’il n’avait jamais soigner qui que ce soit de l’intérieur, qu’il n’avait jamais eu dans l’idée hormis cette fois, cette erreur gravissime d’inciser le ventre d’une femme portant la vie. La prêtresse n’était cependant plus aussi insouciante qu’à l’époque et prenait bien conscience qu’elle allait devoir argumenter.

- « Maintenant si vous voulez m’expliquer, confesser votre acte sur cette femme, je suis à votre écoute, je suis là pour ça. Mon but dans ma démarche est qu’e sortant d’ici je n’ai point à aller jusqu’à la milice pour vous accuser d’un quelconque crime. Contrairement à ce que vous devez penser, vous avez eu de la chance dans votre malchance, peu, voir aucun de mes confrères ne vous aurez accordé ne serait que la moitié d’un pardon. »

De nouveau sincère, Constance tentait de jouer cartes sur table, si le haut prêtre avait pu voir en elle, l’âme d’être capable de le remettre dans le droit chemin, alors c’est qu’elle devait bien l’être d’une façon ou d’une autre. Son regard vagabondait d’objet en objet que ce soit pour le soin ou non, elle ne semblait pas juger, elle avait retrouvé son sang-froid et le jugement n’était pas dans sa nature.

- « Croyez-moi, si je pouvais avoir la chance de ne point vous condamner à la potence, cela m’arrangerait grandement. Cependant, j’ai des obligations et des devoirs, je ne peux vous laisser faire des actes qui vont à l’encontre de nos divinités. »
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Theodren Hilaire
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MessageSujet: Re: [Terminé] Entre devoir et obligation, il n’y a parfois qu’un pas [Theodren]   [Terminé] Entre devoir et obligation, il n’y a parfois qu’un pas [Theodren] EmptyMar 18 Avr 2017 - 21:59
- Je pensais la confession sous le sceau sacré du secret. Comment voulez-vous qu'une âme perdue trouve le chemin de la rédemption si celui ou celle qui doit le guider est aussi celui ou celle qui peut le mener à la potence ? D'autant que vous n'avez pas compris ce que j'ai dit. Je n'ouvre pas pour soigner, je soigne ce qui a été ouvert.

Il la regarde, espérant que ce point est clair. Il est prêt à parler des plaies purulentes qu'il débride, des actes d'énucléation et autres choses qui paraissent assez horribles aux profanes, mais il n'ouvre pas, il répare ce qui a été ouvert. La nuance est d'importance.

- Pour cette femme, et même si j'en rêve encore avec des frissons d'effroi, j'ai beau me repasser le fil de l'intervention, je ne sais toujours pas comment j'aurais pu agir autrement. Alors, je vais vous expliquer en détails, et j'espère que vous m'écouterez jusqu'au bout, sans juger, puis que vous analyserez l'intervention de façon juste, avec toutes les données.

Il lui sert sa tisane puis se sert à son tour et la laisse infuser, repassant l'intervention dans son esprit avant de se lancer.

- C'était la nuit, le printemps était là. Ma journée n'avait pas été simple, j'avais perdu deux patients, comme cela arrive malheureusement. Des bagarres au couteau et des saignements qu'il était impossible d'interrompre. Je me préparais mon repas et aspirais à une soirée calme. Le sommeil est un luxe pour les soigneurs, je ne vous apprends rien. Et encore plus ici où on ne peut pas vraiment faire appel à un collègue pour nous remplacer comme c'est le cas au Temple.

Tisane prête, il souffle dessus et boit une gorgée, puis grimace :

- Attention, il est chaud !... Ou en étais-je ? Ah oui, la préparation du repas. J'avais à peine commencé à faire chauffer l'eau pour me faire une soupe qu'on frappe à ma porte. J'ouvre et un homme en panique m'explique :

"Ma femme accouche, la délivrance se passe mal. L'accoucheuse m'a dit de faire venir le boucher"

J'ai retiré la casserole de l'eau, pris mon matériel et j'ai suivi l'homme jusque chez lui. A mon arrivée, les hurlements de douleur de la femme sont la première chose que j'ai entendues. Il y avait du monde autour de la masure. Les gens discutaient mais en me voyant arriver avec le père, le silence s'est fait. Le père a fait chasser les gens et nous sommes entrés. L'accoucheuse était encore là et n'a pas eu besoin de m'expliquer la situation. Elle a quitté ensuite le domicile, ayant un autre accouchement à faire. Pourtant, ça n'était pas une nuit de pleine lune.


Pendant qu'il explique la scène, on peut voir qu'il la visualise clairement. Il ne regarde pas Constance quand il parle, mais il revoit la scène, situant les différents éléments de la main, comme s'il était plongé dans son passé.

- La tête de l'enfant se présentait à peu près normalement, le sens était bon, mais l'enfant était trop gros et le bassin de la maman trop étroit. Les os du bassin empêchait la délivrance et chaque contraction était une souffrance atroce pour la maman. Et comble de malheur, au toucher j'ai constaté que le cordon s'était enroulé autour du cou de l'enfant. L'asphyxie était imminente et risquait de survenir avant la mort de la maman, rendant mon intervention tout aussi triste qu'inutile, A moins que la mère ne décède rapidement, l'enfant était condamné avant sa maman.

Une réalité sordide, mais une réalité que les soigneurs connaissent. Les pertes lors des accouchements sont nombreuses.

- Les douleurs étaient insupportables pour la mère, et pourtant elle ne perdait pas ce sang qui l'aurait entrainée dans la mort et gardait ses esprits. Puis elle m'a regardé et m'a dit "Sauvez l'enfant ! Je sais qu'il est en train de mourir. Sauvez l'enfant ! Je suis déjà condamnée"

Il a un frisson à ce souvenir. Avec sa replongée dans le moment, il revit aussi les émotions qui l'ont assailli. D'ordinaire, il est stoique, mais ce jou-là, il a eu un frisson. Il n'avait visiblement pas envisagé ce cas de figure ce jour-là

- J'ai d'abord refusé, on n'ouvre pas un corps en vie. Mais la mère a dit "Je suis déjà morte, sauvez l'enfant !" et le père m'a dit de le faire. J'ai voulu prier, trouver quelqu'un, avoir une solution. Je ne pensais pas pouvoir sauver l'enfant même en ouvrant. Il est rare qu'on récupère une vie après la mort de la mère, sauf si les Trois le veulent ainsi. Mais la maman était en souffrance morale plus encore que physique et elle n'aurait pas pu faire son dernier voyage l'âme en paix, car je ne trouvais pas les mots pour la calmer. Aucun mot ne me venait. Alors j'ai fait oui de la tête et j'ai prié. Et ce "oui" a apaisé la mère. J'ai demandé pardon aux Trois pour l'acte que j'allais commettre. Faire qu'elle parte en paix était mon but, aussi tragique que ma décision semble paraître. Je savais que j'aurai des comptes à rendre aux Trois.

Il soupire, ayant encore ce dilemme moral à l'esprit, puis "remarque" Constance pour la première fois depuis qu'il a entamé son récit. Il regarde ses yeux un court instant, sans vraiment les voir ou y lire ce qu'elle ressent, puis détourne le regard, avale sa salive et poursuit :

- Le reste est allé très vite. Comme la mère me l'avait demandé, j'ai agi comme si elle avait déjà quitté notre monde. J'ai bien songé à l'étourdir avec de l'alcool, mais j'avais peur que ça nuise à son bébé. Alors j'ai procédé comme on le fait sur un corps mort. J'ai pratiqué une incision en croix -il mime le geste, étant replongé dans son souvenir- J'ai écarté les chairs et j'ai délivré prudemment l'enfant et libérer son cou de l'étranglement du cordon. La mère a perdu connaissance dès l'incision. J'ai tenu l'enfant par les pieds et ai tapé sur son dos, puis j'ai repris ma respiration quand il a poussé un cri.

Il secoue la tête et se mord la lèvre inférieure

- Je ne savais que penser de ce cri, du fait que l'enfant crie, puis ai appelé sur lui la protection des trois après l'avoir emmailloté et tendu à son père. Puis mon regard est revenu vers la mère, qui respirait encore. Et là... -il a fermé les yeux- ... Là, je l'ai traitée comme j'aurais traité une dame qui avait reçu un coup de couteau. Deux en l'occurrence. J'ai procédé à l'évacuation du nid, comme on le fait pour un accouchement normal, puis j'ai cautérisé les plaies. J'ai arrosé à l'eau divine comme tout guérisseur le ferait et j'ai refermé avec la plus grande des attentions, prodiguant crèmes de soins et de cicatrisation. J'ai veillé la mère des heures avant de m'endormir assis. A mon réveil, elle donnait le sein à son enfant. Elle n'avait pas de fièvre. Je suis resté encore un peu avant de rentrer chez moi. Je l'ai surveillée encore les jours suivants, jusqu'au retrait des points de suture.

Il a un étrange sourire triste alors qu'il revient à lui.

- J'ai agi contre tous les préceptes, j'en suis conscient. Et je n'ai nulle envie de me retrouver un jour prochain devant un tel choix parce que j'en fais encore des cauchemars. Mais, Mère, pardonnez ce propos, mais je suis heureux que les deux soient en vie, même si ça n'est pas grâce à moi.
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Constance HilairePrêtresse responsable
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MessageSujet: Re: [Terminé] Entre devoir et obligation, il n’y a parfois qu’un pas [Theodren]   [Terminé] Entre devoir et obligation, il n’y a parfois qu’un pas [Theodren] EmptyMer 19 Avr 2017 - 12:17
- « Vous ne pouvez pas imaginer tout ce que j’ai pu entendre lors d’une confession, je n’ai d’ailleurs jamais partagé aucune information. C’est à moi de juger si cela dépasse le bon entendement ou non. »

De nouveau la voix de la jeune femme était douce, elle se voulait à l’écoute, elle essayait de n’avoir absolument aucun préjugé. Chose difficile en l’instant malgré sa volonté inébranlable que la vérité soit faite sur toute cette histoire et son autre envie un peu moins juste, celle que l’homme ne soit condamnable pour aucune raison. La prêtresse se contente de son premier argument, ne remettant pas en cause le fait qu’elle ait pu réellement mal comprendre, mal interpréter les paroles. Après tout, elle était fiévreuse ce jour-là, particulièrement épuisée aussi. La blonde hausse simplement les épaules, laissant couler un silence. La prêtresse avait connu bon nombre de situations, bon nombre de supplications, que pouvait-elle bien dire, elle qui n’avait jamais succombé à la faiblesse d’y répondre, elle était bien trop ancrée dans ses croyances, bien trop certaine que le temple avait raison pour l’envisager. Constance l’avait remercié dans un sourire pour la tisane, plaçant ses mains autour de la tasse chaude. La jeune femme avait toujours apprécié cette sensation de chaleur, ce bien-être que procurait cette eau bouillante avec de simples plantes.

- « Au temple non plus » murmura-t-elle sans pour autant le couper.

Constance approche ses lèvres de la tasse avant de s’arrêter devant la mise en garde, préférant finalement souffler doucement. Constance écoutait avec attention, joignant ses mains sur la table, afin d’éviter le jeu de ses ongles sur le bois. La prêtresse adoptait un comportement plutôt neutre, attentif, calme. Elle connaissait parfaitement ce genre de situations et elle savait par expérience, comme bon nombre d’ailleurs, que énormément de femmes perdaient la vie pendant l’accouchement, si ce n’était le bébé avec elle. Constance avait déjà dû ouvrir une mère décédée pour essayer de sauver l’enfant, peu de fois cela avait réellement réussi. Alors, oui elle comprenait la situation, elle imaginait parfaitement le stress, l’angoisse que ce sentiment faisait naître dans les esprits des bouchers, des guérisseurs ou des prêtres prêtresses ayant à devoir faire ce genre de pratique.

La jeune femme ferma les yeux, prenant une longue gorgée de la tisane, cherchant à trouver les bons mots, l’homme avait sauvé deux vie, même si cela signifiait aller à l’encontre de nos croyances. Doucement, elle ouvrit une nouvelle fois ses prunelles vertes, le fixant un long moment. Si la femme en elle comprenait parfaitement, la prêtresse elle, ne pouvait encourager la pratique. Finalement, après avoir longuement réfléchi, elle décida de fermer les yeux sur cette affaire, de changer de sujet l’air de rien, de ne plus en parler.

- « Vous ne devez plus recommencer. Vous avez eu énormément de chance pendant votre pratique. Comme vous l’avez si justement évoquée, le corps est sacré, les trois ont dû vous accorder leurs aides durant votre pratique, mais vous comprenez bien que ce n’est pas toujours possible. Le corps ne peut être ainsi profané, si la femme doit mourir, c’est qu’Anür a décidé de lui accorder son jugement. Nous n’avons pas le droit d’aller à l’encontre de nos divins. Avez-vous encore des nouvelles de cette femme et de cet enfant ? »

Si l’idée d’aller obtenir le témoignage de la femme lui avait frôlé l’esprit, elle l’avait fait rapidement disparaître. Si la jeune femme ne pensait pas prononcer de telle parole un jour et même si elle devait être une des rares à comprendre et après ce témoignage à ne pas condamner, son choix était fait, elle n’avait à son sens plus rien n’à faire ici. Buvant une longue gorgée de son mélange, la jeune femme s’était laissé glisser contre la chaise, profitant du peu de confort et de détente qu’elle venait de retrouver.

- « Vous avez fait ce qu’il fallait, il faut toujours écouter sa conscience. Je ne dirais cela qu’une seule fois, profitez-en. Ne répétez cependant jamais ce témoignage, ou n’évoquez plus l’acte en présence de quiconque, je crains malheureusement être un des rares à pouvoir le comprendre. » elle prit une légère inspiration « Si vous suivez pour le reste les habitudes que nous permettent les trois, je n’ai plus rien à faire ici et je vais vous laissez vous reposer. »

Elle étire un sourire alors qu’elle termine sa tisane, elle espérait vraiment avoir trouvé les bons mots, lui faire comprendre que ce n’était pas une pratique qu’on pouvait exprimer, quelque chose que l’on pouvait refaire systématiquement. Elle avait bien perçu dans son regard les regrets, elle imaginait parfaitement les nuits tourmentées qu’il devait subir. Elle se releva doucement en se dirigeant vers la porte.

- « Vous savez, les trois sont bons. Si l’enfant et la mère ont survécu, c’est que pour une raison inconnue, ils vous ont déjà pardonné votre acte. » Elle afficha un sourire « J’espère que vous serez vous comporter à présent digne de cette chance et que vous ne commettrez plus d’erreurs. »
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Theodren Hilaire
Theodren Hilaire



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MessageSujet: Re: [Terminé] Entre devoir et obligation, il n’y a parfois qu’un pas [Theodren]   [Terminé] Entre devoir et obligation, il n’y a parfois qu’un pas [Theodren] EmptyMer 19 Avr 2017 - 13:13
Il la regarde, surpris, puis répond à sa première question

- Je les revois régulièrement. Ils sont ultra protecteurs avec leur fils. Pas plus tard qu'il y a deux jours, ils sont venus me voir car l'enfant pleurait beaucoup et ils craignaient mille et une catastrophe. J'ai pu les rassurer, il fait simplement ses dents.

Il sourit à cette évocation. Puis fait un aveu.

- J'ai du mal avec les enfants. Les posologies sont différentes, l'art du diagnostic plus compliqué. En même temps ils sont beaucoup plus résistants, mais moins... dociles lors de l'examen. C'est vraiment un art à part et j'y trouve souvent mes limites. En cas de doute, je les envoie vers le Temple, avec l'espoir que vous êtes mieux armés que moi pour les traiter. Et j'espère que cet espoir n'est pas vain. D'autant plus que souvent, les troubles qu'ils ont sont le fait de parents à la main trop lourde. Et j'avoue que quand j'en prends conscience, mon envie de massacrer les parents est forte, alors que je n'ai pas un tempérament belliqueux.

Il soupire. Puis hésite et se lance :

- Mère, vous aviez dit que nous allions dialoguer sur nos méthodes de soin. Je suis loin d'être contre un échange. J'ai divers croquis des plantes que j'utilise pour fabriquer les potions, le coût des potions elles-même étant prohibitif. D'autres croquis de mes interventions, ils sont assez détaillés. Puis il m'arrive de procéder à des accouchements quand les accoucheuses sont débordées, souvent les nuits de pleine lune, mais en tant qu'homme, mon expertise dans le domaine est faible, car les futures mères préféreront toujours une femme à un boucher. Peut-être sauriez-vous m'aider ? De mon côté, je pourrai partager mes méthodes sur d'autres sujets ? Si cela sert nos patients, je pense que ça serait une bonne idée. Enfin, si ça ne vous dérange pas et si vous avez le temps.
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Constance HilairePrêtresse responsable
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MessageSujet: Re: [Terminé] Entre devoir et obligation, il n’y a parfois qu’un pas [Theodren]   [Terminé] Entre devoir et obligation, il n’y a parfois qu’un pas [Theodren] EmptyMer 19 Avr 2017 - 15:31
- « Ils risquent de beaucoup le couver, mais c’est une bonne chose. Au moins cet enfant ne sera pas malheureux. »

Constance à conscience que son comportement doit être étrange, qu’il ne doit pas saisir toute la subtilité de sa réflexion. Peu importe, elle ne change pas de fil de direction. Elle l’écoute avec attention et l’observe toujours avec ce regard désormais dénudé d’amertume, mais plein de bienveillance. Elle s’arrêta dans ses gestes, pivotant pour lui faire face, Constance à beaucoup à faire et elle le sait, dialoguer dans le domaine du soin n’est pas quelque chose qui la gêne loin de là, mais pas maintenant, pas de suite. Surtout maintenant qu’elle sait que cet homme est juste plein d’insouciance.

- « Je pense que nous n’avons simplement pas les bonnes cartes en main pour réaliser des soins parfaits. On évoluera j’en suis certaine, avec l’aide des trois. Vos méthodes ne sont pas si différentes et de celle du temple et vous ne pourrez jamais remplacer une femme dans un soin, vu que vous êtes un homme. Ce n’est pas contre vous, ce n’est pas parce que vous ne savez pas faire ou que vous n’êtes pas compétent, c’est simplement que pour rentrer dans l’intimité d’une femme… Eh bien il faut être femme ou époux, vous comprenez ? »

Constance avait affiché un sourire, c’était rare, très rare, d’ailleurs il avait rapidement disparu des traits de son visage, elle s’était légèrement approchée de la table s’appuyant dans une certaine douceur. La blonde avait pris le temps de réfléchir, quelques secondes tout au plus, sa réflexion était toujours plus ou moins rapide.

- « Je n’ai pas l’impression de pouvoir vous enseigner davantage. Je n’ai jamais été une très bonne formatrice » admit-elle plus par non-confiance que par réalité « Je suis certaine que tant que vous ne dépassez pas les limites vous êtes très compétent dans votre domaine, avec la fange nous aurons toujours des nouvelles blessures, toujours de nouveaux soins à faire et par conséquent besoin de personnes comme vous. Vous avez dit que c’était vos parents qui vous ont enseigné vos talents ? Alors je suppose que vous n’auriez pas pu avoir meilleur formateur. » Elle fit une pause, avouant « Je tiens à m’excuser si j’ai pu vous paraître indélicate, par les temps qui court le temple ne peut pas se permettre le moindre écart. Nous avons besoin de personnes compétentes et non qui donnent une mauvaise imagine d’un domaine si particulier. »


Dernière édition par Constance le Jeu 20 Avr 2017 - 13:10, édité 1 fois
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Theodren Hilaire
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MessageSujet: Re: [Terminé] Entre devoir et obligation, il n’y a parfois qu’un pas [Theodren]   [Terminé] Entre devoir et obligation, il n’y a parfois qu’un pas [Theodren] EmptyMer 19 Avr 2017 - 22:34
Il écoute avec bienveillance l'explication le refus de Constance.

- Vous savez, Mère, j'imagine qu'un jour les hommes seront bien accueillis pour les accouchements. Enfin, plutôt, je l'espère. Car donner la vie est la partie du boulot que je préfère. Seulement, je suis mal né, je suis né homme. Et pour cette partie, être un homme est un réel inconvénient. Quant à l'enseignement reçu de mes parents, je me dois de vous contredire. Mon père était guérisseur, mais pas brillant. Il recherchait d'abord les bons clients, pour avoir plus d'argent. Et si je pouvais l'accompagner, c'est que la présence d'un enfant aidait les clients à mieux payer. Il y avait beaucoup de charlatanisme dans son oeuvre, un étalage de savoir pour cacher son manque de compétence. Mais il ne faisait pas trop de mal et savait parler aux patients, mieux que moi.

Quand je suis devenu trop grand que pour lui rapporter des sous, il m'a envoyé chez d'autres guérisseurs, aussi pour ne pas avoir à payer pour ma nourriture. C'est avec eux que j'ai beaucoup appris. J'ai toujours cherché à améliorer mes techniques, à analyser, voir ce qui fonctionnait bien ou moins bien, pour me perfectionner. Je n'ai pas hérité du bagout du paternel, mais j'ai la chance d'avoir une bonne dextérité. Mes mains ne tremblent pas, même sous une intense pression. Et si j'ai ma clientèle, c'est plus lié à mes résultats qu'à la façon que j'ai de me vendre. Et ma mère, j'ignore qui elle est. Je sais qu'elle a survécu à ma naissance mais elle et mon père n'étaient pas en couple et elle m'a abandonné à lui. J'ignore son identité et si elle est toujours vivante. Qui sait, peut-être l'ai-je soignée.


Il baisse un peu les yeux avant de la fixer

- Il n'y a pas qu'avec les patients que je ne suis pas doué en parole. Ma voix et mon visage m'aident, j'ai l'air doux, ça inspire confiance. Mais je ne sais pas parler aux femmes, je n'ai pas ce talent non plus. J'ai vu, malgré votre fièvre et votre fatigue, beaucoup de choses qui me plaisaient. De la bonté dans votre regard, la beauté de vos traits. Un côté énigmatique aussi, qui m'a troublé. Et j'ai voulu attirer votre attention... Sans me douter que ça pourrait me mener à la potence. C'est à moi à m'excuser, pour ma maladresse, pour pas savoir comment faire pour vous dire que... Nos métiers nous laissent peu de temps à nous, vous le savez, je le sais. Mais ce peu de temps, il me plairait de le passer avec vous.

Il se gratte la nuque et regarde le sol.

- Décidément, j'suis trop nul...
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MessageSujet: Re: [Terminé] Entre devoir et obligation, il n’y a parfois qu’un pas [Theodren]   [Terminé] Entre devoir et obligation, il n’y a parfois qu’un pas [Theodren] EmptyJeu 20 Avr 2017 - 13:09
Une nouvelle fois la discussion avance, alors qu’elle devrait s’arrêter. Au fond, cela ne dérange pas la prêtresse qui a l’habitude d’écouter. La blonde prenait note mentalement des différents éléments, sans pour autant revenir sur ses arguments initiale. Bien qu’il puisse penser le contraire, il avait eu de la chance, oui, de la chance que le père ne l’abandonne pas au temple, qu’il accepte de l’éduquer, de le soigner et aussi maladroitement que possible, lui enseigner à sa façon, même si il ne s’agissait que d’un simple intérêt. A ses yeux, en l’envoyant vers d’autres, il lui avait permis d’obtenir beaucoup plus de qualités que de défaut, de voir, de comparer. Peu importe, on ne voyait jamais les bonnes choses, l’homme avait toujours tendance à s’accrocher au négatif. Prenant une légère inspiration, la jeune femme avait fini par articuler dans cette douceur qui la caractérisait :

- « Parfois, il est bon de rester dans une certaine ignorance. » Elle en savait quelque chose Constance, elle qui ignorait l’identité de son père et sa mère « Il faut accepter notre vie et avancer ainsi. Connaître le visage, le nom et prénom de votre mère ne vous apporterez rien de plus que ce que vous avez aujourd’hui. » Elle fait une légère pause, puis reprend « Quant à votre père, il s’est conduit de manière très maladroite, je veux bien vous l’accorder, mais il me semble qui vous a permis volontaire ou non d’obtenir et de faire beaucoup de chose. Il n’y a jamais que du bon ou du moins bon, il y a souvent un peu des deux. »

La prêtresse n’aborda pas le sujet des tremblements, elle estimait que cela pouvait dire beaucoup de choses, mais que quelqu’un tremblant n’était pas forcément un mauvais guérisseur ou chirurgien, les émotions étaient la base de notre existence et parfois, elle aurait souhaité elle-même en avoir plus. Elle s’était appuyée davantage contre la table, laissant de nouveau vagabonder ses yeux dans l’habitat, il n’avait pas de quoi se plaindre, il possédait une habitation sommaire, mais agréable. Alors, que son regard observait à droite à gauche elle sentit les yeux de son interlocuteur sur elle, instinctivement elle avait pivoté la tête vers lui, le regard plein d’interrogation. Cette fois-ci, heureusement que Constance n’avait rien entre les mains, parce qu’elle aurait certainement laissé tomber sous le choc de la surprise l’élément. Ses lèvres s’entrouvrirent puis se refermèrent presque immédiatement, un filet d’air s’en échappa, perplexe. Elle ne savait quoi dire, quoi faire, quoi penser. Elle fronça légèrement les sourcils, cherchant une évidence qui ne venait malheureusement pas. Elle finit par reprendre la parole, relativisant la chose.

- « Si vous avez besoin d’échanger avec une prêtresse, il suffit de lui demander. Je ne refuse jamais une confession, ou un échange. Ce n’est pas un stupide, ou nul, cessez de vous dévaloriser ainsi. »

Définitivement, Constance n’avait pas bien pris la mesure des paroles, soit par refus, soit par aveuglement, personne ne pourrait dire de quoi il s’agissait réellement. Elle avait pivoté légèrement pour lui faire face, pour pouvoir l’aviser plus longuement, alors sa main droite venait réajuster son chignon. Ses deux perles vertes, le détaillaient, curieuse, perplexe, un peu mal à l’aise aussi par les tenues qu’il avait pu prononcer. Si Constance savait par expérience que bon nombre était arrangé, elle savait aussi que l’amour existait et ne souhaitait à l’heure actuelle ne connaître, ni l’un ni l’autre, pour se protéger, mais aussi pour protéger les autres. Malgré sa bienveillance, cette douceur, elle était aussi une femme inexpressive, froide qui s’était enfermée dans une coquille pour se protéger. Depuis enfant, elle ne pleurait pas, ne montrait pas ses émotions, n’évoquait avec personne ce qu’elle pouvait ressentir. C’était d’ailleurs une des rares fois où elle se mettait en colère. Personne ne l’avait jamais vu avant dévoiler autant, lever la voix, ou grogné. Une première.

- « Je… Je ne suis pas certaine de bien saisir vos propos… Vous voulez passer du temps avec une prêtresse pour avoir un enseignement, c’est bien ça ? Ou vous êtes en train de sous-entendre que vous…. »

Non, ce n’était pas envisageable pour elle, pas envisageable qu’une personne puisse voir en elle autre chose qu’une prêtresse. Il ne savait rien de sa personne, ignorait jusqu’à même sa façon de percevoir les éléments, le monde l’entourant et il souhaiterait passer du temps en sa compagnie… Pourquoi ?
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Theodren Hilaire
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MessageSujet: Re: [Terminé] Entre devoir et obligation, il n’y a parfois qu’un pas [Theodren]   [Terminé] Entre devoir et obligation, il n’y a parfois qu’un pas [Theodren] EmptyJeu 20 Avr 2017 - 19:20
Il a un sourire las

- Mère, concernant mes parents, je ne me plaignais pas, je ne demandais pas conseil, je vous expliquais simplement ce qu'il en était. Vous aviez une vision un peu idéalisée de mon passé, j'ai simplement rectifié. Et je ne me suis permis de juger uniquement son travail de guérisseur. Je ne peux le juger en tant qu'enseignant ou en tant que père, n'étant ni l'un ni l'autre, j'ignore quel mentor ou quel père je pourrais être. Puis chacun fait de son mieux.

Son sourire se fait un peu plus franc après cette explication. Il a vu assez de gamins maltraités que pour savoir qu'il a fait partie des biens lotis. Sourire qui disparaît quand il entend la suite des propos.

- Décidément... Je n'arrive pas à me faire comprendre. Mère, mais vous ne me facilitez pas la tâche. Un refus franc et poli serait bien plus simple à vivre pour moi.

Il inspire profondément.

- Je sais qu'on ne se connaît que peu. Je sais qu'on n'est pas parti sur les meilleures bases, moi en vous critiquant pour vous faire réagir, vous en envisageant de me pendre. Et je vois bien que votre rôle de Prêtresse domine nos échanges. Mais j'ai envie de connaître la femme qui vit derrière la Mère. Je ne sous-entends rien, je pense l'avoir dit clairement. J'ai envie qu'on se voie, qu'on se découvre, qu'on s'apprivoise aussi sans doute, pour voir si un avenir peut être envisagé à deux, vous et moi.

Il rougit mais ne cille pas du regard.

- J'sais rien sur vous. Vous pourriez être mariée, auquel cas ma proposition serait vraiment indécente. Mais le peu que je vois de vous me donne l'envie d'en savoir beaucoup plus. J'ai vraiment envie de vous comprendre. Vous m'intriguez et vous me plaisez. Et j'm'en serais voulu de ne pas me lancer.

Je... Ai-je été suffisamment clair pour qu'il n'y ait plus aucun sous-entendu ?
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MessageSujet: Re: [Terminé] Entre devoir et obligation, il n’y a parfois qu’un pas [Theodren]   [Terminé] Entre devoir et obligation, il n’y a parfois qu’un pas [Theodren] EmptyJeu 20 Avr 2017 - 20:50
- « Oh, je ne voulais pas vous offenser… Je… »

Décidément, Constance n’était pas vraiment douée dans la discussion qu’elle menait ou plutôt subissait avec son interlocuteur. La prêtresse n’avait pas terminé sa phrase, jugeant qu’il n’était pas forcément nécessaire d’avoir une fin à toute conversation. Elle aurait pu partager le fait qu’elle était orpheline, qu’elle n’avait connu ni mère ni père, que sa famille n’était que le temple et que c’était bien pour cette raison que cela lui tenait tant à cœur. Cependant, elle ne dit rien, elle ne se dévoile pas parce qu’en l’état, elle n’y arrive pas. La suite était tout aussi étrange et surprenant pour elle, ses lèvres s’étaient entrouvertes alors que ses yeux avaient dû former deux ovales bien ronds sous la surprise. Par les trois, elle n’avait en effet absolument rien compris de la démarche qu’entreprenait le jeune homme.

- « »

Comment pouvait-il espérer un refus tout en espérant un événement positif… Elle se sentait à présent bien bête la prêtresse. Passant une main derrière sa nuque, la frottant légèrement. La gêne devait être particulièrement visible sur les traits de son visage normalement inexpressif. Il fallait reconnaître que ce guérisseur avait un don pour la faire passer d’une émotion à une autre en très peu de temps. Constance ne savait pas quoi répondre, pas quoi dire devant quelque chose que n’importe qui d’autre aurait trouvé touchant. Elle, elle se sentait plutôt agressée, plutôt bousculée dans ses pensées, dans sa discrétion et son invisibilité. La balafrée s’était emmurée dans un silence profond, presque pesant, pour elle surtout moins pour son interlocuteur.

- « »

Qu’elle se sentait sotte la jolie blonde, qu’elle se sentait impuissante devant cette situation. Elle qui ne cessait de conseiller des couples, des âmes en peine, des personnes célibataires, elle qui prononçait des mariages d’amour, mais aussi des mariages arrangés, ne savait sur le coup, absolument pas quoi répondre. Pourtant, devant ce visage rouge, ses yeux posés sur sa personne elle avait conscience qu’elle devait briser ce silence, qu’elle devait absolument dire quelque chose n’importe quoi. Elle aurait préféré pouvoir se cacher dans un trou de souris, d’ailleurs instinctivement son regard s’était déposé sur le sol à la recherche du dit trou. Constance, prêtresse du temple de Marbrume avait un prétendant. Qui l’aurait cru… Elle prit une légère inspiration, pour se donner du courage, alors que ses doigts venaient s’emmêler dans les plis de sa tenue, elle avait presque donné l’illusion de prendre la parole, quand tout aussi soudainement elle s’était refermée. Une phrase fut prononcée dans un murmure, incompréhensible, indéchiffrable, si bien qu’elle comprit directement qu’elle allait devoir reformuler.

- « Oui »

Oui quoi, c’est un mot vaste qui peut sous-entendre tellement de réponses, oui elle est mariée, oui elle est gênée, oui elle est intéressée. Cependant, elle ne juge pas bon de poursuivre de suite, du moins, elle ne se sent pas capable de le faire, elle vient déjà de réaliser un exploit, parler. Cependant le regard encore sur elle finit par lui indiquer que ce n’est pas suffisant, qu’elle doit poursuivre. Elle qui avait jusque-là, la réponse facile, se retrouvait sans suffisamment de vocabulaire pour entamer cette nouvelle discussion.

- « Oui, c’est clair » compléta donc la prêtresse, sans trop en dire. Elle enfonça davantage ses doigts dans le tissu de sa tenue, puis compléta sans grande conviction « Je ne sais pas trop quoi vous répondre, pour dire vrai.. C’est la première fois que je suis face à cette situation… Je… »

Je suis gênée, c’est ça qu’elle aurait voulu dire, mais ça ne sort pas, plus. Alors elle se pince la lèvre, elle prend encore une respiration, alors qu’elle semble sujette de nouveau à des bouffées de température, ou ne serait-ce des bouffées de chaleur provoquées par la situation ? Qui sait. La bienséance lui indiquait qu’elle n’avait pas le droit de refuser, elle n’en avait pas forcément envie –de refuser- non plus. Peut-être qu’un nouvel échange lui permettrait d’en savoir plus sur celui qui semble être doué dans le domaine de la maladresse.

- « Eh bien, je ne peux refuser une demande si…. » charmante ? « étonnante. J’admets être un peu déroutée.. Je… » elle doit trouver quelque chose, détourner la conversation « Je prendrais bien une seconde infusion si vous voulez bien. »

Elle délaisse l’appui qu’elle pouvait avoir sur la table pour venir se réinstaller sur la chaise. Jouant de ses doigts sur le bois de celle-ci, elle essaie vraiment de se détendre, mais la pression qu’elle récent soudainement n’aide pas. Peut-être que la tisane aura plus d’effet sur elle que ses propres pensées.

- « Je suis navrée… Je dois avouer que je ne m’attendais pas du tout à cette révélation… » elle préfère être honnête, elle n’a pas refusé ni vraiment acceptée, elle lui laisse le bénéfice du doute « Alors, dites-moi… » elle ne sait pas vraiment quoi demander au fond… « Heureux de ne pas finir sur la potence ? »

Ah bah bravo Constance, c’est vrai que comme question, c’est très bien ça… Presque aussitôt elle fait mine de se concentrer sur autre chose, de fixer un point, un petit amas de plantes dans un coin, elle le fixe sans s’en détourner.
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Theodren Hilaire
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MessageSujet: Re: [Terminé] Entre devoir et obligation, il n’y a parfois qu’un pas [Theodren]   [Terminé] Entre devoir et obligation, il n’y a parfois qu’un pas [Theodren] EmptyJeu 20 Avr 2017 - 21:59
Il la fixe, essayant de lire une réponse, quoi que ce soit, dans ses traits. Puis du silence, elle tente de s'exprimer, puis à nouveau du silence. Les expressions du visage du barbier varient, attentif. C'est que pour lui c'est important. Un sourcil se lève, l'autre après se fronce, il tente un sourire apaisant, il passe en apnée, essaie de contrôler sa respiration. Puis quand il entend un oui sortir de la bouche de la Mère, il ignore à quoi elle répond... Ah, oui, il a été clair. Bon, c'est déjà ça de pris. Son visage s'attendrit et le stress disparaît quand elle lui confie que c'est la première fois qu'elle est confrontée à ça. Il comprend mieux ses hésitations à elle. Il cherche à dire quelque chose mais rien ne vient. Et pourtant il est heureux que ça soit une première, car ça signifie qu'elle est célibataire. Ou lui dire qu'il ne voulait pas la mettre mal à l'aise. Ou lui prendre la main ? Non, elle pourrait avoir peur du geste. Bref, il ne sait pas quoi faire, lui non plus. Et elle a la bonne idée de lui offrir une porte de sortie, qu'il saisit des deux mains.

- Une autre tisane ? Mais volontiers, je vais m'en prendre une aussi, d'ailleurs !

Il retourne chercher la casserole d'eau et les sert tout deux. Puis récupère les plantes pour faire l'infusion et ferme les yeux, en réalisant qu'elle acceptait son invitation. Par contre, il a un petit rire, loin d'être moqueur, plutôt compassionnel, quand elle lui pose cette étrange question.

- Visiblement, vous comme moi avons du mal. C'est assez inédit pour moi aussi. Mon métier a toujours pris le pas sur le reste et je... Je suis pas coutumier du fait, Mère, je... Enfin, je veux dire, vous êtes la première qui m'inspire cela, qui me détourne des soins, de l'apprentissage. Vous êtes une bouffée d'air pur dans ma vie, j'ai l'impression... comment dire ?... que j'ouvre les yeux pour la première fois. Vous voyez ce que je veux dire ?

Il sourit et prend sa tasse en main, pour éviter de lui prendre les mains.

- J'ignore comment vous vous appelez, Mère. Et si j'ai envie de connaître la femme derrière la Prêtresse, j'aimerais vous nommer par votre prénom... si vous m'y autorisez.
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MessageSujet: Re: [Terminé] Entre devoir et obligation, il n’y a parfois qu’un pas [Theodren]   [Terminé] Entre devoir et obligation, il n’y a parfois qu’un pas [Theodren] EmptyJeu 20 Avr 2017 - 23:08
- « Merci… »

C’est tout ce qu’elle arrive à dire pour l’instant, elle suit ses mouvement, l’avise de longue seconde en se demandant si elle est capable d’aimer, d’aimer autrement que par compassion ou comme elle aime les fidèles et les autres prêtres et prêtresses. Elle a vraiment du mal à enchaîner la balafrée, rencontre de vraie difficulté à suivre la discussion, à penser à autre chose que cette demande qu’elle ne comprend toujours pas. Alors elle se tait, elle fait silence comme elle le fait si souvent avec les autres. Au fond elle est plutôt comme ça la prêtresse, quand elle n’exerce pas ceux pour quoi elle a l’impression d’être née, elle n’est pas très bavarde. Dans l’observation continuelle, elle essai vraiment de faire des efforts, du moins de ne pas paraitre encore trop sous le choc de tout ça.

- « Eh bien je… » non, non elle ne voyait pas vraiment, par aveuglement, par non envie, par principe ou peut-être simplement par gêne « Je ne suis pas très… Enfin je… Ne vous sentez pas obligé de me complimenter, ça fait un peu trop…Trop. »

Constance s’appliquait à rester naturelle, à dire les choses comme elle avait toujours su le faire, avec plus ou moins de tact. Si elle avoue sans le moindre complexe être une femme sans expérience, elle ne peut cependant faire semblant d’aimer ce qu’elle n’aime pas. Elle a l’impression qu’il veut bien faire, qu’il cherche un peu maladroitement une façon de l’atteindre, mais, les compliments, ce n’est pas pour constance. Elle sait que son visage est marquée, elle sait qu’on ne voit que ça sur son ses traits, alors il n’était évidemment pas possible de parler de beauté. Quant à son caractère et sa pseudo bienveillance, elle était caractéristique de bon nombre d’autres clercs. La jeune femme avait regardé sa tasse vide disparaitre, se remplir, puis revenir jusqu’à elle, un sourire plus sincère sur les lèvres. Elle avait murmuré un merci, avant de se redresser de façon à être plus confortablement installée sur la chaise. Ses yeux s’écarquillent légèrement sous la surprise, c’est vrai, elle ne c’était même pas présenté.

- « Constance… Juste Constance. » elle ne dit pas son nom, parce qu’elle n’en possède pas c’est aussi simple que ça. « Vous, c’est Théodren c’est ça ? Quel âge avez-vous ? »

La jeune femme se souvient parfaitement de son prénom et de son nom, mais elle pose la question pour poursuivre la conversation, pour montrer qu’elle fait attention. Pour le reste, l’âge n’a absolument aucune importance à ses yeux, cependant, ça lui permet encore de fuir un peu tout ça, de converser simplement, sans objectif précis. Elle ne sait pas ce qu’il faut faire, ce qu’il faut dire. Constance ne sait même pas ce qui doit être important dans le domaine, elle entend toujours parler de l’argent, des dots, des échanges, des lignées… Elle, elle n’a rien de tout ça, elle n’a même pas de nom, de véritable famille. Alors… Soudainement, une pensée s’agite, s’extirpe même de ses lèvres bien trop brusquement pour qu’elle en contrôle le flux :

- « Vous êtes croyants ?! Je veux dire, vraiment… Enfin, vous croyez encore aux trois ? »

Oui parce que ça, c’est important pour elle, c’est sa vie. Elle est dévouée aux divinités, sans préférence, alors si il lui disait qu’il faisait partie de ceux qui n’espère plus rien, si il venait lui dire que les divinités n’étaient plus ou pire, si il pensait Anür responsable de la fange… Il lui avait bien dit qu’il utilisait de l’eau salée, mais, ce n’était peut-être qu’une question d’habitude. Elle se pinça la lèvre inférieure, entoura ses mains autour de la tasse, savourant la chaleur qui se dégageait de celle-ci. Aussi étrange que cela puisse paraître, Constance adorait les tisanes, cependant, elle était tellement sans sous, ou plutôt elle donnait tellement même le peu qu’elle avait, qu’elle n’en buvait que très rarement.
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MessageSujet: Re: [Terminé] Entre devoir et obligation, il n’y a parfois qu’un pas [Theodren]   [Terminé] Entre devoir et obligation, il n’y a parfois qu’un pas [Theodren] EmptyVen 21 Avr 2017 - 1:28
Il adresse un simple signe de tête au merci de Constance, mais se rembrunit un peu quand elle lui reproche ses compliments.

- Mère, que vous puissiez douter de votre charme, je peux le comprendre. On a tous des choses qu'on aimerait voir changées en nous. J'y ai déjà réfléchi me concernant. J'ai un physique de crevette, il ne me déplairait pas d'avoir vingt centimètres de plus et au moins trente kilos de muscles en plus, parce que je ne suis vraiment pas le prototype du garçon qui sait protéger une maison ou une famille contre des malandrins. Mais j'ai réalisé que si j'avais eu un physique de combattant, j'aurais peut-être opté pour une carrière dans la milice. Mais ce n'est pas la voie qu'Ils m'ont choisie. Peut-être pour vous est-ce pareil ? Peut-être les Trois ont fait ce choix pour que ce soit le bon homme qui entre dans votre vie ? Celui qui saura voir au-delà de ce qui vous gêne ? Qui sait leurs desseins ? Mais je ne cherche pas à vous mettre mal à l'aise. Je vous dis comment mes yeux, mes sens, vous perçoivent. Et à mes yeux vous êtes belle, ne vous en déplaise.

Il a cette voix douce, ce débit lent et assuré. Sa voix n'a pas tremblé, les mots sont venus naturellement. Il ne nie pas la balafre, elle est là. Mais à ses yeux, celui ne lui ôte pas son charme. Il ferme les yeux en prononçant son nom.

- Constance... Juste Constance. Je comprends mieux votre propos quant à la famille et au choix de mon père de m'élever. Je n'aurais pas dû le relever tout à l'heure. Mon prénom est bien Theodren. Theodren Hilaire. J'ai 22 ans. Est-ce trop jeune ? Ou trop vieux ?

Quand elle lui demande s'il croit, il la regarde, surpris. La question est importante, il s'en doute, et décide d'y répondre franchement.

- Je n'ai pas eu votre formation, je n'ai pas une connaissance parfaite des préceptes de nos Dieux. Mais je crois aux Trois. Je crois n'être que leur instrument. Je crois que mon rôle est d'agir au maximum de mes capacités et qu'il Leur appartient ensuite de décider. Quand je soigne, je mets mes mains, ma concentration et mon patient entre Leurs mains. Si le patient survit, c'est que tel était Leur dessein. S'il décède, c'est peut-être aussi parce que je n'ai pas été suffisamment fort, ou à l'écoute, ou pieux, ou qu'il devait en être ainsi. Je ne sais pas pourquoi les Fangeux existent, mais je sais que certains pensent que les Trois nous ont abandonnés, ou qu'il s'agit d'une punition divine. Je ne suis pas d'accord avec ça. Peut-être est-ce une épreuve pour tester notre piété. Peut-être est-ce une punition pour nos fautes. Mais comment savoir ? Qui peut deviner ce qu'Ils ont prévu pour nous ? Mais je suis convaincu d'une chose. Le salut de l'humanité ne passera que par eux. Ils sont notre seul espoir. Et j'ai choisi de continuer à vivre, à agir comme Ils l'entendent et à continuer à voir le beau du monde.

Il soupire

- Je peux te paraître impie et je le suis sans doute. Mais je ne demande qu'à apprendre.

Il réalise qu'il l'a tutoyée et s'apprête à s'en excuser. Puis renonce. Il ne se serait pas exprimé ainsi face à elle s'il n'avait pas envie de se livrer à elle. Il n'y a qu'à une proche qu'il répondrait ainsi. Et une proche se tutoie. Ce n'est pas un manque de respect de sa part. Mais il corrigera le tir si ça l'a choquée.
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MessageSujet: Re: [Terminé] Entre devoir et obligation, il n’y a parfois qu’un pas [Theodren]   [Terminé] Entre devoir et obligation, il n’y a parfois qu’un pas [Theodren] EmptyVen 21 Avr 2017 - 9:01
- « Je… »

De nouveau elle ne termine pas sa phrase, elle observe, avec un petit air amusé dans le regard. Elle ne trouve pas forcement la conversation drôle, elle a juste l’impression que la maladresse de l’un et de l’autre n’aidait pas franchement à parler ouvertement, ou à se comprendre parfaitement. Theodren parlait beaucoup, pour deux, cela arrangeait bien la balafrée qui ne voyait pas en lui un homme imbu de sa personne, mais bien un individu dynamique, avec beaucoup d’entrain. Les traits de son visage avaient fini par s’adoucir un peu, abandonnant la surprise perpétuelle qu’il affichait depuis quelque échange à présent. Ses joues ne s’étaient que très légèrement empourprées de rose, alors que la jeune femme était touchée par autant d’élan, de compliment sur sa personne. Même si elle ne démordait pas de son avis plutôt tranché sur la question la concernant, elle n’en avait rien dit. Opinant avec cette douceur qui la caractérisait tant.

- « Oh, non… Je ne porte jamais un jugement ou je ne réagis jamais d’après mon vécu personnel, mais bien en fonction de mes observations vis-à-vis de mes échanges, des confessions ou de mes rencontres. »

Elle avait réajusté, comme elle l’aurait fait durant un échange au temple, elle aimait mettre les choses à plat, expliqué que son point de vue n’était jamais basé sur son vécu personnel, mais bien sur des expériences réelles. Constance était une femme jeune, qui n’avait connu que les murs du lieu de culte, elle n’était que très rarement sortie de Marbrume et le peu de fois ou l’avait fait, ce n’était que pour se rendre dans un autre temple d’une autre ville. A l’époque, il n’y avait pas encore la fange, les temps étaient beaucoup plus calmes. La suite de la conversation la surprise un peu plus, et aussi étrange que cela peut paraître, elle y avait répondu avec toute la spontanéité du royaume. Un observateur pourrait tout à fait constater une manière différente entre ses propos réfléchis et au contraire, son petit bout de caractère insouciant.

- « Hein ? » surprise par sa réaction, par ce ‘hein’ qu’elle n’aurait jamais formulé dans une confession elle se tue un instant avant de compléter « Non du tout, je célèbre des mariages avec beaucoup plus de différences… L’âge n’a jamais eu d’importance à mes yeux. De toute façon, actuellement… » il y a beaucoup de mariages arrangés, c’est ça qu’elle aurait voulu dire, mais de nouveau elle ne termine pas.

La balafrée à bien conscience qu’elle ne peut pas parler sans cesse du temple de son occupation, de son rôle, mais elle ne connaît que ça. Alors, elle ne voit pas vraiment ce qu’elle pourrait dire ou raconter d’autre. La jeune femme n’a pas précisé son âge, à vrai dire, cela ne lui a même pas traversé l’esprit, ou alors peut-être que c’est parce qu’elle ne le connaît pas avec certitude. Bon nombre d’enfants sont abandonnés au temple, bien qu’un registre est tenu, les dates sont parfois approximatives. D’ailleurs, la chose qui a toujours le plus marqué les clercs chez la jeune femme, c’était cette absence d’émotion, nourrisson déjà, elle ne pleurait, ne faisait pas de colère. Doucement, elle enlace encore sa tasse entre ses doigts, humant avec plaisir la vapeur qui se dégage encore de celle-ci. Il ne manque qu’un bon feu de cheminée et elle pourrait se sentir parfaitement bien. Portant lentement le liquide à ses lèvres, elle en avait bu une gorgée avant de reposer doucement la tasse sur le bois. Constance avait écouté attentivement, très attentivement les paroles qu’avait prononcées son interlocuteur, elle en était satisfaite, du moins, il avait été suffisamment honnête pour qu’elle ne se sente pas mal à l’aise. Naturellement, elle avait eu envie de partir sur les débats, d’exprimer ce qu’elle pensait sur le sujet, ses lèvres s’étaient ouverte, puis immédiatement refermées. Elle n’était pas prêtresse à ce moment, juste Constance, elle devait s’en rappeler. Si le tutoiement avait pu la surprendre, elle n’en avait rien montré, se disant qu’elle était en mesure de s’adapter, même si pour un temps il était fort probable que de son côté elle conserve le vouvoiement.

- « On ne peut pas forcer quelqu’un à croire, cela doit venir de la personne. Cela ne sert à rien de débattre avec un individu refusant la présence et l’amour des trois. »

Elle ne disait pas ça pour lui, elle avait bien compris que même s’il n’en avait pas forcément conscience, il était plutôt dans la catégorie de ceux qui croyaient encore. Elle avait de nouveau porté la tasse à ses lèvres, buvant une nouvelle gorgée, savourant l’instant de silence qui venait de s’installer entre eux. Constance n’était absolument pas le genre de femme à poser une montagne de questions, à s’intéresser au bien, aux finances ou à d’autre élément qui paraîtrait normal d’aborder. Par habitude aussi, elle ne menait jamais une conversation, n’ayant pas eu souvent l’occasion de s’exprimer dans le domaine privé, intime, elle ne savait du coup, pas trop si elle devait se forcer, ou rester naturel. Parfaitement consciente que pour certains, le silence n’était pas quelque chose d’agréable, elle avait tenté de reprendre la parole, sans grande conviction cependant :

- « Votre maison est très agréable pour une personne vivant seul. Peut-être un peu trop porté sur le soin, mais agréable. C’est important de prendre du temps pour soi aussi. »

C’était un peu le temple qui se moquait de la charité, cependant aucun mot ne sonnait comme un reproche ou un jugement. Elle ne faisait que conseiller ce qu’elle n’appliquait que très rarement à elle-même. Au temple ce n’était pas simple, elle était en permanence dans le flux de croyant, de clercs, de soins… En observant un peu, elle avait rapidement déduit que cela devait être la même chose, habitation et travail ne faisaient qu’un.

- « Enfin, je sais que ce n’est pas évident… » elle s’était empressée de rajouter cette phrase, pour le rassurer, mais aussi pour ne pas paraître une nouvelle fois déplaisante. Se pinçant la lèvre inférieure, elle finit par revenir sur des propos tenus précédemment dans la conversation « Vous savez, il faut de tout pour faire un royaume, un homme, même sans la carrure d’un milicien ou d’un chevalier est aussi en mesure de protéger son foyer. Parfois même mieux que ceux d’expérience. »
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