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| Temple de Serus et ferme fortifiée de la Grange-Batelière | |
| Côme de MestreHaut-Prêtre de Serus
| Sujet: Temple de Serus et ferme fortifiée de la Grange-Batelière Mar 27 Oct 2015 - 16:50 | | | [Réservé pour présentation des lieux] |
| | | Côme de MestreHaut-Prêtre de Serus
| Sujet: Re: Temple de Serus et ferme fortifiée de la Grange-Batelière Mar 27 Oct 2015 - 17:13 | | | Le soir tombait sur la Grange-Batelière, et un novice sonnait avec enthousiasme la cloche du temple. Les paysans et les frères travaillant dans les vergers et les champs attenants à la ferme fortifiée rentraient maintenant prudemment à l'abri des murs, leurs outils sur l'épaule, certains avec de lourdes hottes sur le dos. Du haut d'une tourelle, Côme surveillait le repli de ses ouailles. La semaine passée, une jeune fille avait été dévorée par les Fangeux alors qu'elle s'attardait trop tard dans les alentours. Chaque mort était un désastre pour la communauté qui y perdait de précieux bras. Le grand-prêtre assura sa main contre le pommeau de son épée, prêt à en faire usage. Seule la détermination des habitants de la Grange-Batelière leur permettait de survivre dans cet endroit désolé et abandonné par le reste de l'humanité. Le dernier des frères fut enfin dans l'enceinte. Les lourdes portes de chênes cloutées se refermèrent derrière lui dans un puissant vacarme. Il fallait dix hommes pour soulever l'épaisse barre de fer qui scellait l'entrée pour la nuit. Déjà les sentinelles allumaient des falots sur le chemin de ronde, pour parer à toute mauvaise surprise. Côme poussa un grognement d'assentiment, et s'apprêta à redescendre dans la basse-cour. Les travaux du jour avaient été épuisants, et il aspirait à un plat roboratif. Fort heureusement, ce n'était pas les provisions qui manquaient à la Grange-Batelière. Il fut donc légèrement exaspéré lorsque Frère Justinien le héla de la tourelle voisine.
"-Très-Révérend Père ! Une colonne sur la Grand-Route. Point des fangeux !"
Grand-route était un euphémisme poli pour désigner ce qui subsistait de l'ancienne Grand-Route, dorénavant une piste défoncée et boueuse. Si les habitants de la région avait abandonné leurs terres pour les bas-fonds de Marbrume, toutes sortes de bandes de brigands, bannis et autres individus erraient dorénavant dans la région, pour se livrer à des rapines ou du commerce avec les communautés extérieures. Prudence était mère de sûreté.
"-Faites sonner l'oliphant."
Le bruit puissant de la corne de brume perça le crépuscule. Avec une célérité impressionnante, les habitants de la ferme-fortifiée se portèrent sur les murs avec un équipement hétéroclite mais tout de même menaçant : fléaus, haches, quelques piques et un arc de chasse ça et là. Les voyageurs étaient dorénavant à portée de voix. Frère Justinien les apostropha :
"-Halte ! Au nom de Serus, identifiez-vous !"
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| | | Theodore SalemainSoldat
| Sujet: Re: Temple de Serus et ferme fortifiée de la Grange-Batelière Mar 27 Oct 2015 - 18:24 | | | La journée s'achevait, et maintenant il fallait trouver un couvert pour s'abriter car il était toujours préférable pour les miliciens d'exploration de ne pas camper directement dans un marécage grouillant de fangeux… Mais quand à trouver un couvert on chercha bien, et visiblement ils avaient eu de la chance. A croire que cela compenser la rencontre avec ce fangeux qui avait salement amocher le sergent… Ce dernier étant porté à bout de bras par deux de ses hommes, et avec un blessé ce fort semblait tout de suite une option assez sage… Rester à voir s'il était occupé, ou abandonner, après tout en ces terres désolés on pouvait s'atteindre aux pires surprises…
Ils s'approchèrent donc en décidant de vérifier d'abord s'il y avait de la vie avant d'y entrer… ils devaient être combien ? Une dizaine cette fois-ci… Un groupe assez solide pour des miliciens explorateur, et visiblement aux feux allumés du fort visibles de loins on pouvait déduire qu'il y avait effectivement de la vie là-bas. Tenter sa chance ne serait donc pas une sotte idée au finale, et resterait plus tentant que de finir en repas pour fangeux…
Et visiblement les habitants du fort les avaient repérés au vu du bruit de l'oliphant résonnat. Magnifique… Maintenant fallait se manier au risque de voir des fangeux rameutés par ce bruit débarqués par ici… Et visiblement du monde se rassembla sur les murailles non loin, et quand l'unité fut assez proche quelqu'un les apostropha, visiblement un prêtre d'après ses propos…
Hum un prêtre... Il n'était pas un croyant lui-même, mais les prêtres étaient supportables pour les pacifistes, surtout s'ils vous offraient le gîte, et le couvert. Enfin ça n'empêcherait pas bien entendu d'en avoir rien à fiche de la trinité surtout par cette période où pour certains les fangeux c'était la faute des dieux… Mais il ne serait pas contre de manger, et de dormir avec une sécurité plus grande que celle que l'on connaît dans un campement au sein d'un marais. Bon du coup. Il réfléchit juste à comment il allait aborder la chose surtout que le sergent était dans un sale état donc quelqu'un devait parler à sa place… Vivement que le sergent se fasse soigner.
Il se prononça donc à voix haute...
« Nous sommes de simples miliciens d'exploration qui cherchons gîte, et couvert mon père. En tant qu'enfant de la sainte trinité pourrions nous vous demandez séant de nous abriter le temps de nous repose? Après tout ne sommes nous pas censés fraterniser, et nous entraider sous la bienveillance de la trinité? » Il tâcher d'être le plus convaincant possible en disant cela car il ne croyait pas un seul mot de ce qu'il disait en vrai… Mais bon il était habitué à mentir après tout. Et puis lécher les bottes des religieux était un bien maigre prix à payer pour ne pas finir en repas pour fangeux...
Puis il conclut comme pour dire à l'autre qu'ils n'avaient pas non plus tout leurs temps.
« Mon père le temps presse, suite à vôtre sonnade à l’oliphant les fangeux ne tarderont guère à venir. Serus voudrait-il que vous laissiez ainsi ses enfants se faire massacrer sans rien faire ? » Ah oui jouer sur le côté soit disant compatissant, que l'autre gaillard le soit vraiment, ou pas... En tant que prêtre il devait au moins le faire croire n'est-ce pas ? Après tout tout était bon pour rester en vie, et pour un bon repas chaud... Alors autant faire croire qu'il était un bon croyant, et essayer e persuade l'autre de les laisser entrer. |
| | | Yseult de TraquemontChâtelaine
| Sujet: Re: Temple de Serus et ferme fortifiée de la Grange-Batelière Mer 28 Oct 2015 - 14:18 | | | - Spoiler:
On avait évoqué l'idée d'un RP commun et je me suis dit que c'était l'occasion ! =D Mais si ça dérange, n'hésitez pas à me le dire, je m'arrangerai autrement.
Je marche en silence, vers un horizon que l'agonie du soleil embrase doucement des couleurs d'or terne chères à l'automne.
En silence. A mes oreilles ne parvient pas le bruis mouillé de mes bottes cavalières de cuir souple lorsqu'elles s'enfoncent légèrement dans le sol meuble ; bien que Labret ait été asséché pour permettre la culture des terres, le plateau n'en demeure pas moins humide par endroits. A mes oreilles ne parvient pas non plus le cliquetis discret de la quinzaine d'hommes d'armes qui marchent dans mes traces, et dans les minces rangs desquels s'élève parfois un chuchotis. En silence toujours, car les trilles étouffées des oiseaux échouent à attirer mon attention ; celle-ci est ailleurs, en un royaume bien lointain et pourtant si proche. Elle est au royaume de Langres, mais au Langres qui était davantage vivant que mort. Au Langres des ans passés, au Langres d'il y a quelques mois. Curieux comme... en si peu de temps... un monde peut paraître si désespérément révolu.
Mon regard d'azur glacé, à l'ordinaire aussi perçant qu'un surin bien entretenu, se voile de mes mornes pensées tandis que ma troupe se fraie un chemin à l'orée des marais. Je perds mes réflexions en de futiles interrogations sur l'origine du fléau dont nous sommes accablés. Les Fangeux sont-ils réellement une épreuve envoyée par les dieux ? Avons-nous à ce point fauté, à ce point échoué ? J'ai foi en mes divinités, et je dois l'avoir en cette heure sombre plus qu'à n'importe quelle autre. Mais ne nous en demandent-elles pas trop...? Nous avons tant perdu. Et même... que les autres aillent se pendre ! C'est moi, moi qui ai tant perdu...!
Mes paupières se ferment brièvement alors qu'un tressaillement de fureur pure, primale, traverse mes traits. Je sais qu'en ces instants, la noble impassible sous l'aspect de laquelle je me présente se mue en une meurtrière patentée. Il y a trop de colère en moi, trop de haine pour ce qu'est devenue cette terre. Je m'en veux être l'altière défenderesse, mais au fond de mon âme, je sais que je suis un molosse à demi atteint par la rage.
Inspire. Profondément. L'air lourd de la mi-saison envahit mes poumons, chargé des senteurs de l'humus et de la décomposition. Ce n'est pas une mauvaise chose ; je sais que c'est d'un tel terreau que les gens de l'extérieur arrachent leur pitance à la terre nourricière. Les champs que je vois se dessiner sont le sang de Marbrume, et s'ils venaient à ne plus être cultivés, l'humanité s'en retrouverait exsangue.
Pourquoi le Duc ne le voit-il pas ? Pourquoi ne voit-on pas ici, à la frontière de la Grange-Batelière, la main protectrice des Vauvrur ?
Entre mes dents serrées claque un : « Tsch ! » irrité par ce que je considère être de la négligence.
« Nous approchons de la ferme. C'est le haut-prêtre Côme qui a la charge de cet endroit, tâchez de vous en souvenir. » Ma voix s'élève dans l'air froid du soir tombant, sévère, cassante. Je peux dire que j'ai vécu avec les guerriers qui me suivent, et je ne m'embarrasse pas du parler aristocrate qu'on pourrait me reprocher de ne pas employer. Notre sang a déjà coulé de concert.
J'ai envie de rajouter qu'il ne serait pas bon pour nous d'être mis à la porte avec la venue de la nuit ; en vérité, j'ai fait exprès de planifier cette visite tardive afin d'obliger le religieux à nous accueillir sous son toit. Pourquoi une telle manœuvre ? Parce que je veux que Traquemont et la Grange-Batelière se rencontrent aujourd'hui. Que les hommes parlent, mangent et dorment ensemble - religieux, combattants et paysans. Qu'ils voient que nous ne sommes pas tous isolés et que l'unité est possible même hors les murs. De cette rencontre, j'espère tirer une fertile entraide.
Le son d'une corne me tire de mes pensées et instantanément, c'est toute la troupe qui fait halte sur la route défoncée que nous empruntions jusqu'alors. Des questions perplexes s'élèvent dans mon dos ; on s'interroge sur ce que peut bien signaler l’olifant ayant retenti. Notre approche ? Celle de Fangeux ? Une méfiance palpable s'élève. J'exhale un léger soupir, avant d'ordonner d'un ton sombre :
« En avant, au pas de course. »
Il ne fallait pas le dire deux fois. Je m'élance en soulevant quelques giclées boueuses au passage, suivie de près par le piétinement bruyant de mes hommes. Notre livrée de cuir noir se teinte rapidement d'un brun poisseux, mais c'est là la dernière de nos préoccupations. J'aperçois des ombres mouvantes du coin de l’œil... ou bien est-ce mon imagination ? Un sourire féroce, sauvage, égaille mes lèvres - je me hâte de l'effacer avant qu'on puisse s'en apercevoir. Je sais qu'il n'est pas bon d'éprouver une telle joie impie à la seule idée d'affronter la Fange... Mettons simplement que je cache bien mon jeu.
C'est la vue d'une troupe milicienne au-devant des murs de la ferme fortifiée qui me fait ralentir, et mes gardes avec moi. Ainsi Marbrume est déjà sur place... La nouvelle suscite en moi autant de soulagement que d'agacement. Il était temps que la Cité Franche se préoccupe de cet endroit ! D'un autre côté, j'ai la désagréable impression de m'être faite coiffer au poteau.
Je n'ai pas deux jours à perdre dans une entreprise déjà conclue par le Duc !
Je pourrais m'annoncer, ne me souciant que peu du protocole lorsque je ne suis pas en présence de mes pairs ; mais, la gorge irritée par la course et l'air rafraîchi, je fais signe à un des soldats sur mes talons. Il s'avance tandis que nous nous arrêtons à quelques dizaines de toises des miliciens, et élève une voix rauque :
« La châtelaine de Traquemont rend visite de courtoisie... » Un mince sourire narquois sur mes lèvres. Comme si nous avions encore du temps à perdre pour la courtoisie, en cette ère où l'homme est devenu une proie de choix. « ... aux bonnes gens de la Grange-Batelière ! » |
| | | Côme de MestreHaut-Prêtre de Serus
| Sujet: Re: Temple de Serus et ferme fortifiée de la Grange-Batelière Mar 3 Nov 2015 - 23:35 | | |
Avec l'arrivée de la châtelaine de Traquemont, une trentaine d'hommes en arme se trouvaient maintenant devant les portes de la ferme fortifiée. Un léger malaise traversa les rangs des frères sur le mur d'enceinte. Frère Justinien interrogea silencieusement Côme du regard. On avait déjà vu des brigands user de telles ruses pour s'emparer d'une place forte. Mais les miliciens semblaient aussi être étonnés de l'arrivée de la châtelaine et sa troupe. Le Haut-prêtre hocha de la tête en direction de son second, qui se tourna vers les hommes en faction devant l'entrée :
"-Ouvrez les portes !"
Les pans de chênes craquèrent de nouveau en pivotant sur leurs gonds monumentaux. Côme descendit du chemin de ronde pour accueillir les nouveaux venus. Il jaugea les deux chefs alors que leurs troupes pénétraient dans la basse-cour. Tous deux avaient l'air d'être des combattants accomplis. L'homme l'avait légèrement irrité avec ses questions qui trahissaient son dédain pour la Trinité. A axer d'emblée l'invitation sous une obligation religieuse, il semblait oublier que les frères ne faisaient que rendre un devoir d'hospitalité qui se passait des croyances de chacun. La femme quant à elle était intimidante dans son harnachement de guerrière couvert de boue. Côme s'avança vers eux en ouvrant ses bras :
"-Soyez les bienvenus à la Grange-Batelière. Partagez donc le pain et le sel avec moi ce soir."
Un sourire accueillant écarquilla son épaisse barbe blanche :
"-Je dois vous demander de déposer vos armes ici, elles seront entreposées à l'abri jusqu'à votre départ."
Autour d'eux, les frères présentaient déjà des flasques d'eau fraîche aux nouveaux arrivants. Joignant le geste à la parole, Côme tendit son épée à Frère Justinien, qui se tourna ensuite vers Yseult et Theodore, dans l'attente qu'ils procèdent de même.
"-Ceci fait, nous pourrons nous rendre dans la salle commune pour souper."
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| | | Theodore SalemainSoldat
| Sujet: Re: Temple de Serus et ferme fortifiée de la Grange-Batelière Mer 4 Nov 2015 - 18:16 | | | Visiblement avant que les religieux décident, ou pas d'ouvrir leur porte une autre troupe se ramena. Visiblement… Assez différente mine de rien de celle dont faisait partie Theodore, avec des hommes en arme, mais qui ne ressemblaient pas vraiment à ceux de la milice d'exploration, et au milieu on voyait une femme qui menait la troupe. Et visiblement le groupe ne semble pas être agressif, même si les miliciens d'explorations étaient à cran… Et d'ailleurs le femme à la tête du groupe s'arrête à une distance de sécurité avant de dire qu'elle aussi venait rendre visite. Une femme militaire ? On dirait plutôt une noble, bah qu'est-ce qu'il en avait franchement à foutre ? Si une nobliau voulait connaître la fange, et la douleur soit. Cela lui apprendrait que le monde n'était pas une cour de courtisan propre, et sentant le parfum. En tout cas pour sa part il n'avait pas envie de s'attirer des ennuis donc il la regarda de manière neutre, mais poli car c'était une noble après tout…
Et puis visiblement cela convainquit le prêtre de faire ouvrir les portes, bien car on allait finir par prendre racine à force. Et Theodore ne se fit pas prier pour rentrer en compagnie des autres soldats de son unité qui pour certains portaient le courtiller blessé… Et à l'accueil du religieux Theodore répondit poliment. « Merci à vous. »
Puis il acquiesça quand le prêtre demander qu'ils déposent leurs armes, et Theodore le fit donc calmement, et visiblement c'était bientôt l'heure de souper, bien… Par contre… Avant il fit juste remarquer juste après cela, et calmement en désignant son courtiller blessé non loin…
« Nôtre courtiller aurait besoin de soins mon père. S'il n'est pas possible d'en avoir pourrions nous le déposer quelque part pour qu'il puisse se reposer au moins ? » Dit-il calmement, après tout c'était les religieux leurs hôtes donc autant être un minimum respectueux, après tout on crache pas à la face de ceux qui t’accueillent, et t'offre à manger. C'est des manières de noble ça, pas de paysan.
Puis il adressa un regard à Yseult comme s'il l'analysait en tant que guerrière, elle n'avait pas l'air minable, mais franchement elle devait sans doute avoir encore à apprendre. Cela se voit qu'elle n'avait pas commencé à le mercenariat plutôt jeune comme lui… Car pas assez de cicatrices, ou de ce genre de choses qui démontrant qu'on en a baver. Disons donc qu'il était assez sceptique en la voyant.
« Mes hommages demoiselle. » Dit-il donc vu que c'était le protocole qu'on ne pouvait pas outrepasser, avant d'emboîter par la suite le pas au prêtre... |
| | | Yseult de TraquemontChâtelaine
| Sujet: Re: Temple de Serus et ferme fortifiée de la Grange-Batelière Mer 11 Nov 2015 - 18:31 | | | C'est une troupe assez conséquente qui se tenait au-devant des portes de la ferme fortifiée lorsque l'ordre de les ouvrir retentit. Le commandement coïncida avec quelques panaches de vapeur dans l'air froid, comme plusieurs hommes esquissaient un léger soupir de soulagement ; si pour quelque lubie ou caprice les religieux avaient décidé de tenir clos le seuil de leur sanctuaire, alors je n'aurais guère donné cher de notre peau à tous. Combattant les Fangeux depuis plusieurs mois et hors les murs de Marbrume, je savais mieux que quiconque combien les ténèbres étaient devenues meurtrières. Oh, bien sûr ils vous mordaient la gorge avec autant de force que le soleil brillât ou pas ; mais on ne peut piéger cette engeance dans le noir, là où la ruse et l'habileté, sous le règne de la lumière, peuvent nous conférer la victoire.
Un de mes soldats fit mine de presser le pas alors que la cour intérieure commençait à se révéler à notre regard ; d'un claquement de langue agacé, je lui intimai de rester sur place. Nous aurions pu couper la politesse aux miliciens et pénétrer le refuge avant eux, mais pour être tout à fait honnête, je prenais sur moi de protéger ceux de ma race envers ces abominations infestant les marais et, pour ce que j'en savais, le reste du monde connu - ce qui dans une situation comme celle-ci, nous désignait d'office comme l'arrière-garde. De l'altruisme ? Pas vraiment. Rien qu'un devoir inflexible, assez pratique pour me permettre d'assouvir ma vengeance aux premières loges, accompagné d'un rien d'orgueil bien placé. Nous étions les plus expérimentés pour tuer ces monstres, c'était évident : nous le faisions tous les jours.
« Allez. »
Un simple mot à mi-voix, et nous nous mîmes en marche sur les traces boueuses des miliciens pour nous abriter derrière les murs étrangement rassurants de l'enceinte. Une clarté rougeoyante tombait à l'horizon et les couleurs rutilantes du crépuscule d'automne qu'en d'autres temps je trouvais jolies, m'apparaissaient désormais comme sinistres et de funeste augure. L'homme qui descendit les marches du chemin de ronde pour venir à notre encontre était aussi brun que les terres dont il tirait la sève nourricière. Si sa crinière et se barbe blanches tranchaient avec sa peau burinée, au lieu de le vieillir, elles semblaient lui donner - à mes yeux du moins - une sorte de vigueur paisible, de force tranquille. Le grand-prêtre nous accueillit d'un sourire que je n'hésitais pas à qualifier de bienveillant, et qui adoucissait l'aspect féroce que la cicatrice barrant son visage pouvait lui donner.
"-Soyez les bienvenus à la Grange-Batelière. Partagez donc le pain et le sel avec moi ce soir. Je dois vous demander de déposer vos armes ici, elles seront entreposées à l'abri jusqu'à votre départ."
J'inspirais profondément en fermant à moitié les yeux, gagnée par un sentiment de sécurité que je ne m'étais pas autorisée depuis bien longtemps. Si certains de mes gens d'armes hésitèrent un instant à se défaire de leurs armes, ils obtempérèrent bien vite en voyant que moi-même ôtais déjà le baudrier de ma longue épée. Il n'y avait aucune raison de douter de nos hôtes, lorsqu'eux-mêmes pouvaient avoir toutes celles du monde de se méfier de nous. Mes paupières se rouvrirent et, à ma grande surprise, je constatais que le servant de Serus s'était lui-même débarrassé de sa lame pour la confier à l'un de ses suivants. Si le geste m'apparaissait plus symbolique qu'autre chose, il n'en témoignait pas moins d'une certaine forme discrète de courtoisie ou à tout le moins d'équité.
"-Ceci fait, nous pourrons nous rendre dans la salle commune pour souper." « Nôtre courtiller aurait besoin de soins mon père. S'il n'est pas possible d'en avoir pourrions nous le déposer quelque part pour qu'il puisse se reposer au moins ? »
Je ramenais mon attention vers les gardes de Marbrume, constatant seulement la présence d'un blessé soutenu par deux hommes. Il n'y avait pas de médecin dans ma troupe, mais on pouvait garder bon espoir qu'il s'en trouvât avec quelques connaissances de cet acabit parmi les prêtres.
« Mes hommages demoiselle. »
Pardon ?
Le battement de cils que j'eus suite à cette remarque du milicien semblant être le porte-parole de sa patrouille équivalait assez facilement à une bouche bée chez toute autre personne un tant soit peu expressive - ce que, on l'aura compris, je n'étais pas. Demoiselle ?
« Je ne suis pas davantage demoiselle que vous n'êtes sieur. Apprenez à donner leur rang aux personnes auxquelles vous adressez la parole, soldat ; c'est là la seule responsabilité du vôtre » lâchai-je d'un ton froid en allant à pas vifs flanquer le maître présumé des lieux.
Quelques ricanements se firent entendre dans mon dos ; si je traitais mes propres guerriers davantage en tant que commandante que noble, la chose était toute différente envers les porte-épées sous une bannière autre que la mienne... et pour une raison que je ne m'expliquais pas, les premiers adoraient que je rappelle la chose aux seconds.
Nous nous apprêtions à gagner ce que je devinais être l'édifice principal lorsque mon effet fut quelque peu gâché par un gargouillement sonore. Je baissais des yeux surpris vers mon estomac, avant qu'une moue contrite ne se dessine sur mes traits.
« Si vous avez de quoi accompagner le pain annoncé, je ne serais pas contre... » marmonnai-je à voix basse, d'un ton penaud. |
| | | Côme de MestreHaut-Prêtre de Serus
| Sujet: Re: Temple de Serus et ferme fortifiée de la Grange-Batelière Mer 18 Nov 2015 - 19:01 | | | Les miliciens avaient donc un blessé dans leur rang. Fort heureusement, on comptait parmi la communauté un chirurgien-barbier, capable de fournir des soins. Côme se tourna vers Theodore :
"-Nous allons faire de notre mieux pour soigner votre homme."
Un simple signe de tête suffit pour que deux frères soutiennent le blessé par les bras avant de l'entraîner vers une des chaumières. Côme approuva d'un hochement de tête, avant de se diriger vers la salle commune. Il esquissa un sourire en entendant les remontrances de la châtelaine au milicien. Le Haut-Prêtre la rassura quant au souper:
"- Vous et vos hommes auront le ventre bien plein ce soir ! Nous avons justement abatu une bête ce matin pour rendre grâce à Serus de notre dernière récolte."
La viande était une denrée de luxe en ces temps de famine. Après avoir esquivé quelques poules, ils pénétrèrent dans une grande bâtisse allongée, basse de plafond. Deux murs épais de pierre soutenaient des poutres couvertes de chaume. Un feu amical ronflait déjà dans la cheminée. Le mobilier était constitué d'une longue table de chêne flanquée de deux bancs. Un chien touffu s'écarta de l'âtre pour se jeter amicalement sur les nouveaux arrivants en jappant :
"-Doux Ernest, doux !", s'esclaffa Côme.
Le dénommé Ernest entreprit alors de renifler les nouveaux arrivants avec curiosité. Le groupe prit place autour de la table. Côme pria Yseult de se placer en bout de table à sa droite, Theodore à sa gauche. Deux frères posèrent de lourdes marmites sur la table, d'où s'échappait un fumet appétissant. Les écuelles en bois furent bientôt pleines d'un ragoût de viande brûlant et bien gras, servi avec de généreuses miches de pain. Le Haut-prêtre se leva alors :
"- Voyageurs, mes frères, nous sommes réunis autour de ce plat grâce à la bienveillance de Serus. Que votre appétit soit une prière ! Mangez !"
Tandis que la tablée commençait à se régaler et que Ernest rodait près des bancs, Côme se reporta sur les deux chefs de troupe. :
"-Prenez garde, tout est bouillant ! Les voyageurs sont rares aujourd'hui, c'est un plaisir d'avoir non pas un mais deux groupes différents en ces lieux. Mais aussi curieux. Une fois que vous serez sustentés, dites moi ce qui vous amène dans notre ferme." |
| | | Theodore SalemainSoldat
| Sujet: Re: Temple de Serus et ferme fortifiée de la Grange-Batelière Sam 21 Nov 2015 - 7:45 | | | Il leva juste les yeux au ciel quand elle partit d'un air de, qu'est-ce que j'en ai à foutre ? Quand la nobliau lui avait rétorqué ses propos au sujet de demoiselle, rang blabla. Eh ben si elle voulait pas qu'on l'appelle demoiselle eh bien soit de toute manière il avait d'autres préoccupations, et visiblement ses collègues miliciens étaient d'accord, déjà qu'une femme guerrière ça en faisait rire plus d'un à cette idée. Ah ben oui si elle croyait qu'on ricanait de lui, non c'était elle l'aberration pas commune. Une nobliau maniant l'épée, et allant pourfendre les fangeux c'était pas quelque chose que grand monde acceptait déjà que les femmes dans l'armée c'était pas forcément désirable. Qu'elle s'étonne pas si beaucoup la regardaient bizarrement....
M'enfin… Un futur repas à fangeux voilà ce qu'elle était cette dame de Traquemont certainement, et si elle ne se rendait pas compte de sitôt des vrais risques de ce qu'elle faisait elle risquait d'en devenir un très vite, les fangeux ne sont pas des adversaires aisés à tuer, et beaucoup d'hommes ne peuvent y faire face seul. Pour dire que l'exploit de Theodore d'en avoir tuer un restait ce que c'était, un exploit pour y être arrivé seul… M'enfin autant ne pas penser à cela, mais plutôt au repas qui les attendait.
« Merci. » Avait-il dit d'ailleurs au prêtre qui avait accepté de prendre en charge les soins du courtiller qui en avait franchement besoin de toute manière. Surtout qu'il n'y avait pas que le risque des blessures en elle-même, mais aussi de la gangrène qui faudrait traiter…
Et le prêtre annonça peu après qu'ils avaient abattu une bête ce matin, et qu'ils allaient pouvoir en profiter, bien. Ce n'était pas du tout indésirable que ceci bien au contraire, déjà que la viande n'est pas forcément un met courant , et il restait même quand on sait comment s'en procurait comme Theodore, mais pas de manière forcément légale malheureusement, mais bon il n'y avait pas de petit profit, et par rapport à ce que faisaient d'autres miliciens Salemain était propre…
On les installa donc à table ensuite, et ce assez rapidement alors qu'ils apportèrent le repas qui semblait effectivement assez bon, mine de rien ça les changerait des rations habituelles de la milice… Et il ne fallut guère prier Theodore pour qu'il commence à manger dès que le prêtre donna son accord, et peu après ce dernier demanda les raisons de leur arrivés au deux groupes… Theodore s'exprima donc dès que ce fut le moment.
"Nous sommes des miliciens d’explorations chargés d'aider à l'étude des fangeux, et à l'exploration de nouvelles terres en plus de chercher des survivants dans des villages lointains... Et pour tout dire nous sommes actuellement engagés dans une mission prolongé qui prendra certainement plusieurs journées pour être effectuer. Pour la nuit nous avions donc besoin d'un refuge, et de quelques soins, suite à cela nous repartirons poursuivre nôtre mission. Quand au but actuel de nôtre mission, ma foi l'exploration lointaine pour trouver des ressources exploitables pour la cité de Marbrume..."
Dit-il calmement, alors que ses hommes pour les deux vétérans constituant la troupe à part lui semblaient assez fier de faire partie de la milice d'exploration, celle des miliciens prenant le taureau fangeux par les cornes, et allant au devants des risques pour le bien de Marbrume, et de l'humanité. Au moins ils ne manquaient guère d'enthousiasme |
| | | Yseult de TraquemontChâtelaine
| Sujet: Re: Temple de Serus et ferme fortifiée de la Grange-Batelière Lun 30 Nov 2015 - 15:50 | | | Ainsi les miliciens n'étaient ici que pour l'exploration. J'accueillis la nouvelle sans que la moindre surprise ne se devine sur mes traits imperturbables malgré l'étonnement qu'elle suscita en mon for intérieur ; je mangeais du bout des lèvres, là encore sans faire montre de l'appétit qui me tenaillait l'estomac et qui s'était fait plutôt audible quelques instants auparavant. Ne rien montrer de ce qui se passait réellement sous la barrière de la peau était devenu une seconde nature chez moi - mon insensibilité n'était jamais qu'une illusion, mais une illusion fort pratique.
D'un côté, cela signifiait que ma visite à la Grange-Batelière n'était finalement pas une perte du temps... du moins pour le moment. D'autre part, le fait que Marbrume persiste à ne pas se soucier des gens de l'extérieur m'agaçait davantage que je n'étais prête à l'admettre : l'humanité n'était pas un maudit bétail qu'on pouvait parquer derrière un enclos, fût-il de pierre et haut comme six hommes...!
Nous devions reprendre nos terres, et pour ça il fallait se battre. Qu'importe que nous ne puissions remporter une victoire frontale, car il existait bien des moyens de mener une guerre ; mais cette guerre-là, il semblait que le Duc avait choisi de la perdre bien avant de la débuter. Je mordis avec mauvaise humeur dans un morceau de pain, irritée rien que par le fait de songer à la politique de l'autruche de Sigfroi. Une truffe humide vint se fourrer contre mon coude et je portai en retour un regard curieux sur le côté : Ernest, lui, paraissait bien loin de se préoccuper de ces questions.
« Tsch. Ce n'est pas la peine de me faire ces yeux-là » tentai-je de le dissuader d'une voix distraite.
La vaste tablée accueillait religieux, miliciens et soldats dans une atmosphère reposante à laquelle je n'étais pas habituée. En vérité, je m'étais attendue à un refuge plus sobre et plus miséreux que ce que la ferme fortifiée n'était réellement. Je me fis la réflexion inattendue que Traquemont pourrait gagner à devenir plus chaleureux et peut-être un peu moins austère... Mais à quoi bon ? Le froid du quotidien, s'il engourdissait le bonheur, évitait également de trop souffrir de la rudesse de ma tâche. On aurait pu dire que ce n'était pas vivre vraiment, que de vivre sans attente de bonheur... Pour ma part je préférais ne pas creuser la question, sans doute par crainte de la réponse.
« Il s'avère que nous sommes voisins, Révérend-Père » commençai-je sur un ton quelque peu amusé en reposant ma cuillère auprès de l'écuelle à moitié vidée. « J'ai dans l'idée que notre royaume de Langres se divise désormais en trois territoires. Celui des Fangeux, celui de Marbrume... »
Je levais un doigt à chaque énoncé, appuyant mon propos. Je balayai la salle une poignée de secondes comme j'embrassais du regard chaque homme présent, ainsi que si j'avais souhaité graver leur visage en ma mémoire. La vie n'avait jamais été très tendre en ce bas-monde mais aujourd'hui plus que jamais, elle s'avérait si précaire... Et pour une fois, le pire ennemi de l'être humain n'était pas lui-même. Mon attention revint se fixer aux prunelles délavées du prêtre.
« Et celui des gens qui vivent entre les deux. »
Un jappement joyeux s'éleva comme pour confirmer mes dires, bien qu'il en gâcha quelque peu l'effet dramatique sinon sérieux. Je décernai une moue de reproche à Ernest avant de poursuivre :
« J'ignore ce que vous souhaitez pour ces terres. » Ces paroles s'adressaient autant au servant de Serus qu'à celui de la Cité Franche. « Vous obéissez, je suppose, aux préceptes de votre dieu et de votre suzerain. Pour ma part, je puis dire que j'ai de l'affection pour la sainte Trinité et pour mes seigneurs... mais j'en ai davantage encore pour l'humanité, quand bien même je ne le montre qu'à ma manière. »
Un sourire de dérision, sans joie aucune, accompagna les derniers mots. Je grattouillais machinalement le crâne du chien.
« Cette affection me commande de lui rendre ce qui fut jadis sien, bien que ce temps ne remonte de fait qu'à quelques mois : sa liberté de parcourir le royaume, de tirer la sève nourricière de la terre qui nous a vus naître. Cette liberté ne s'acquerra pas sans lutte, et ceux qui la désirent doivent accepter, comme je l'ai fait, de peut-être la donner aux autres sans en profiter eux-mêmes. »
Et moi de fixer les deux convives, avec franchise, sans fioriture aucune.
« Vous avez vos obligations envers vos propres maîtres. Malgré elles, pourrez-vous vous battre à mes côtés lorsque la nécessité s'en fera sentir ? » |
| | | Côme de MestreHaut-Prêtre de Serus
| Sujet: Re: Temple de Serus et ferme fortifiée de la Grange-Batelière Lun 7 Déc 2015 - 16:28 | | | Côme terminait son ragoût alors que le chef de la première troupe lui déclina la mission de sa colonne et leur provenance. Comme le suggérait le blason sur leurs écus, ils étaient donc bien de Marbrume. Les autorités avaient donc réagi au Fléau en créant un nouveau corps chargé d'explorer le peu qu'il restait de l'Humanité. Une tâche noble qui devait s'avérer dangereuse pour ces hommes. Côme fendit une miche de pain pour racler le fond de son écuelle, tout en écoutant avec attention Théodore. Le Haut-prêtre lissa son épaisse barbe blanche avant de lui répondre :
« - Votre mission vous honore miliciens. Quelques hameaux persistent à s'accrocher à la vie ici sur le Plateau de Labret, mais notre nombre se réduit de jours en jours. Nous avons nous-mêmes subit des pertes depuis le début de ce Fléau. Savoir que Marbrume se préoccupe de notre existence et de notre survie est déjà un réconfort. Les nouvelles ne nous parviennent que rarement et par bribes de la ville. »
Il s'arrêta un instant pour se caler plus confortablement dans son fauteuil, mais aussi pour s'assurer que tous mangeaient à sa faim. Les nouveaux arrivants avaient l'air affamés.
« -Vous êtes bien entendu les bienvenus pour vous reposer ici cette nuit. Je dois en revanche vous prévenir que nos ressources ne nous permettent pas de vous accueillir plus longtemps. Votre blessé peut en revanche rester en nos murs jusqu'à son rétablissement.»
Côme avait demandé aux frères cuisiniers, de doubler les rations de ce soir, pour honorer ses visiteurs. Mais chaque morceau de pain valaient de l'or. Le discours de la châtelaine de Traquemont l'intrigua d'autant plus qu'elle avait un représentant de l'autorité légale du duché en face d'elle. Côme espérait qu'aucune tension ne viendrait troubler le souper. La jeune femme avait une vision particulièrement combative de la situation dans laquelle ils se trouvaient. Mais lorsqu'elle lui demanda s'ils étaient prêt à se battre, ses yeux s'assombrir.
« - Votre réputation vous précède Yseult de Traquemont. Nous avons tous ici entendu parler de la dame guerrière de Traquemont, qui poursuit les Fangeux de sa vindicte furieuse. Mais regardez moi, et mes frères : nous ne sommes pas des guerriers. Nous portons des piques et des épées par nécessité, mais chaque arme que nous brandissons, c'est une bêche et une faux en moins dans nos champs. »
Côme marqua un temps.
« - Notre bataille ici est celle de faire éclore les fruits que nous dispensent Serus. Mais la terre elle-même se meure, et c'est une lutte difficile. Je comprends votre défiance pour Marbrume, dame de Traquemont, mais nous sommes trop faibles en ces murs pour espérer triompher de cette épreuve seuls et sans l'aide du duc...vous menez une lutte qui n'aura pas de fin. Pourquoi ne pas conjuguer votre efforts avec cette nouvelle milice d'exploration ?», acheva t-il en se tournant vers Theodore |
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