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| Mauvais choix de cabanon [Jadanach] | |
| Odomer SigerSoldat
| Sujet: Mauvais choix de cabanon [Jadanach] Mar 24 Nov 2015 - 17:27 | | | Il y a des jours ou les dieux décident de vous emmerder. J'l'savait depuis longtemps et aujourd'hui en était l'exemple parfait, encore une fois. Pourtant, la journée sortait pas de l'ordinaire a la base. La matinée avait été tranquille, alors que je comatais pour sortir de ma gueule de bois en observant des bleusailles s’entraîner a manier correctement la pique. Un sacré spectacle, qu'on sifflait sans vergogne depuis les hauts de la caserne, avec d'autres des vieux de la milice. Faut dire, depuis les derniers temps, des gens avec de la bouteille, ça se faisait rare, on était plutôt laissés tranquilles malgré nos conneries tant que ça restait bon enfant, dans le registre des noms d'oiseau et des sobriquets pour pécore quoi.
Et paf, juste avant que sonne la cloche pour le repas du midi qu'avait débarqué une saloperie d'estafette pour venir me les briser menu en m’annonçant que j'étais de patrouille dans l’après-midi. Connerie tiens. Autant dire que le repas, du chou et de la poiscaille, bouillis, avait été morose pour ma part et les membres de l'escouade. Deux nouveaux, les frangins Drek' et moi. Une demi-unité, pour aller faire un tour aux limites du Labret, tandis que l'autre morceau de l'unité ferait le même circuit mais en décalé vers l’intérieur des terres. Le truc classique des périmètres quoi. Au moins, les frangins connaissaient le boulot, leur mère s'était fait becqueter y’avait pas cinq semaines. Sale histoire, en plein faubourgs en plus. Par contre, clairement, je les sentais pas les nouveaux. Du genre a descendre d'une rafle dans le Labourg, de la chair fraîche pour la machine quoi.
Et les dieux savent que rétrospectivement, j'avais raison.
Comme d'habitude, la patrouille avait commencé dans la joie et la bonne humeur, en râlant contre le sort qui m'avait désigné pour aller crapahuter aujourd'hui encore aux limites des zones "contrôlées". Néanmoins, un avantage était que la patrouille serait courte, vu qu'il fallait rentrer avant la nuit, sous faute de sûrement finir boulottés par des bâtards griffus. Une bonne motivation a pas en faire trop quoi.
C'est la que les emmerdes du jour avaient commencées. En fait, dans un sens, j'avais eu de la chance je crois. Tout ça, pour une saloperie d'envie de pisser, a cause de la tisane de l'autre herboriste pour éviter la chaude-pisse. Juste le temps de me débarrasser de mon futal que tout était parti en couilles. De un, un fangeux m'était sorti de l'eau alors que je l'arrosais joyeusement du canon a eau, pour tenter de me boulotter. Et c'est pas facile de s'occuper du fangeux surprise, une main guidant les parties dans l’évacuation des surplus. Sur le coup, l'instinct avait prévalu et après une lutte acharnée, j'avais réussi en lui faisant se manger mon casque dans les dents sortir la matraque pour lui réduire la tête en bouillie rougeâtre. Le tout, le pantalon sur les chevilles, c'est dire. Sauf que le temps de s'occuper de mon affaire, les autres avaient salement dégustés. Du genre a trouver les frangins éventrés, mordus et griffés, en train de se lâcher les intestins dans la mort, entouré de trois fangeux bien équarris. Sacré combat, mais pas une trace des deux bleusailles. En fait, si, y'avais des traces, genre deux paires de bottes qui se retournent rapidement avant même la zone de combat et qui se tire a toute jambes. Foutus bâtards de lâches. J'étais donc tout seul, au milieu de nul part, couverts égratignures parce que le corps a corps avec un fangeux, c'est pas ça, a devoir m'occuper de débiter les copains morts. J'avais pas de quoi les brûlés et il était hors de question de les laisser rejoindre les rangs des bâtards dégénérés.
Et comme débiter des gens, même a la hallebarde, ça prend du temps, j'avais pas trop eu le choix. Soit, vu la distance, revenir en ligne droite a la cité, en priant pour tomber sur rien, d'autant que la nuit serait tombée avant que je rentre, ou tenter de me trouver un abri dans le coin. Sagement, j'avais choisi de chercher dans le coin, la hallebarde brandie, le fangeux visiblement vindicatif dans le coin.
Et c'est la que j'étais tombé sur le deuxième lot d'emmerdes du jour.
Sous la forme d'une bénédiction. Des cadavres de fangeux, bien éclatés, du genre récent, qui m'avait mené a une cabane perchée en haut d'une petite éminence. On pouvait encore deviner une étable a demi-écroulée a coté et les enclos en ruines. Bref, un coin a berger, en somme. Dans le genre ruine encore défendable et surtout, pas du genre a vous laisser dormir dehors a la vue des bébêtes.
Ni une ni deux, je m'étais donc abrité dans la cabane, pour se préparer a passer la nuit ici. Le point de vue était pas mal, l'endroit pas trop exposé une fois a l’intérieur... Bref, un coin limite tomber du ciel. D'autant plus quand je m'étais rendu compte du stock de bois a l’intérieur, parfait pour alimenter un petit feu et des deux fromages secs comme un coup de trique qui traînaient encore. Secs, mais mangeable, fallait pas se plaindre non plus.
Je m'étais donc installé tranquillement, en allumant quelques braises, pour me faire chauffer ma petite infusion du soir d'ail et de bruyère. Et oui, quand on patrouille dans ce coin la, les imprévus arrivants, j'avais pris l'habitude de toujours avoir au moins un morceau de pain et une gamelle pour faire chauffer des trucs. Une précaution au cas ou la nuit arriverais. Et vu que le sachet me quittais jamais depuis mon passage chez l'herboriste... Autant continuer le traitement préventif.
Et c'est alors que j'étais confortablement assis sur un tabouret bancal, en train de touiller de l'ail et de la bruyère dans de l'eau chaude que les ennuis avaient décides de repointer le bout de leur nez. Sous la forme de l'entrée fracassante d'un groupe de malabars aux sales gueules de vicieux, tout aussi surpris que moi de les croiser. Mais surtout, d'un gros chien qui m'avait instantanément rappelé un truc très désagréable, du genre mortel pour les gens comme moi dans une situation pareille. J'étais vraiment pas tombé sur le bon cabanon pour passer la nuit, surtout avec mon surcot de la milice bien visible sur la jaque... La, j'étais dans la merde et les dieux savent que la réalisation brutale de la situation se voyait sur mon visage, la cuillère en main, penchée sur la gamelle.
"Et merde..."
Quand je vous dit que c'était pas le jour. |
| | | JadanachBandit
| Sujet: Re: Mauvais choix de cabanon [Jadanach] Jeu 26 Nov 2015 - 15:37 | | | C'était une agréable journée, du moins, autant qu'il soit possible de l'être quand l'on vivait dans les marais. Jadanach c'était réveillé doucement d'une soirée bien agité avec un mal de crâne qui aurait fait pâlir un cheval de trait. L'alcool de blé avait coulé à flot ininterrompu dans le quartier sud du village des Bannis qu'avait annexé les Félombres. Le groupe de Heinrich le Sans-dent était revenu triomphant de leur expédition sur la route du Nord. Tout une caravane de liqueur de contrebande, un réel trésor, du genre que personne ne pouvait réellement quémander, car il n'avait jamais officiellement existé. Alors pour un temps, ses hommes c'étaient détenu à leurs manières. Il y avait eu de la casse, meubles et bancs de fortunes n'avaient pas résisté, quelques chicots en moins, des cotes cassés, un nez brisé et des femmes contraintes à s'offrir aux plus méritants, rien de bien inhabituel en somme. Jadanach c'était contenté de l'alcool, petit plaisir éphémère suffisant à sa bonne humeur matinal. Tout c'était enchaîné en suite relativement vite. Il avait aboyé quelques ordres, dispersé les brebis sur les routes en leurs promettant une sévère punition s'ils revenaient les mains vides. Diriger par la peur, rien de meilleur en se bas monde et les aboiements féroces du cabot suffisaient généralement à appuyer ses ordres de la manière la plus convaincante qui soit. Brave bête, toujours le bon mot au moment ou il fallait, c'était peut être la plus belle réussite de sa vie, son fier Dunkel. Décidant de combattre le mal par le mal, il c'était en suite resservit une rasade en guise de petit-déjeuner, n'omettant pas de laisser quelques lampés au canidé qui semblait apprécier cela autant que lui. Puis il réunit sa bande à lui, Bortul, son frère et compagnon de toujours, mais aussi Yvrak le Borgne, Jormund Solseim, Irkund et Savanio et enfin le petit dernier et fraîchement promu, Fajmo le Batteleur. Dans la masse de canaille, chacun se démarquait du lot, pas forcément par son intelligence, loin de la, mais ils avaient tous ce petit quelque chose en plus qui les rendaient appréciable aux yeux de Jadanach. L'étape suivante fut de battre la Lande tout du long de la sainte journée. Aucun but précis, jouer les opportunistes étaient suffisant. Ainsi, chaque jour était emprunt de hasard et aucun ne ressemblait à celui passé. Du capot complet au pillage de caravane en passant par le détroussement d'une vieille carne revenant des champs, quelle belle vie que celle du brigand. L'après midi s'annonça bien vite après un arrêt bien mérité à la lisière du Labret. Bien qu'ils n'aient trouvé personne jusqu'à la, ils s'accordèrent un moment de répits en dégustant une viande séché légèrement moisi à ses extrémités. Cela ne semblait gêner personne, ils avaient tous déjà becqueter bien pire et bien moins savoureux. Les relents de l'alcool c'était maintenant dissipé, la céphalée quand à elle faisait de la résistance. Jadanach ce releva, agrippa les chaînes qui retenaient la bête et fit un signe à ses compères.
-Bougez vous, on passera la nuit dehors s'il le faut, pas question de faire moins bien que la bleusaille. -Jada, il va pleuvoir. Grogna Bortul -Et alors ? Ta peur de t'noyer pti frère ? -Non. J'aime pas l'eau, c'est différent. -Alors ouvre grand les yeux et prie un des trois saints lurons pour qu'on tombe sur une poule chieuse de diamant avant la nuit. -D'accord. J'vais faire ça.
Et il se mit effectivement à prier, les yeux grands ouverts. Bortul n'était pas quelqu'un de très vif d'esprit, plutôt naif même, mais c'était sûrement l'homme qui lui était plus le plus fidèle. Il leva alors les yeux au ciel mais ne dit rien, préférant laisser à son frère à ses occupations spirituel et qui sait, peut être que cela marcherait. Après une heure de marche supplémentaire, ils furent en vue de la vieille étable. Une planque qui servait d'abris à tous les Félombres. Les Bergers de la zone évitaient le coin autant que faire ce peut, il était de notoriété publique que ses quartes murs de pierres branlants étaient du genre louche. La croix à houlette qui ornait le linteau y était sûrement pour quelque chose. Comme l'avait prédit Bortul, la pluie se mit à tomber. Cet homme avait un réel don quand il s'agissait de prédire le temps. Le groupe prit la direction de la masure afin d'éviter la douche, les averses étaient violente en cette saison, mais elles disparaissaient aussi vite qu'elles arrivaient.
Quand Fajmo poussa la porte, Dunkel le chien de berger se crispa et émit un grognement sourd. Il était déjà trop tard pour le Batteleur. Une masse ténébreuse fondit sur le jeunot et l'emporta avec elle dans les ténèbres de l'étable. La victime hurla un moment et le silence ce fit. Jadanach et les hommes qui le suivait s'éloignèrent d'un bond en arrière, tous bien au courant de la nature de l'agresseur. Les armes jaillirent, prêt à en découdre, les hommes se regroupèrent en cercle dos à dos. Les Fangeux ne se firent pas attendre plus longtemps, ils fondirent en hurlant eux aussi. Le combat fut difficile mais rapide, à deux contre un, les hommes entraînés à ce genre de rixe furent redoutable. Bortul en tua un à lui tout seul en le fendant en deux avec son énorme hache d'arme. Jormund et Irkund furent légèrement blessés mais toujours apte. Jadanach lui acheva le dernier d'un coup de gourdin dans le melon. Entre temps, la pluie avait cessé.
-Récupérez Fajmo, on va l'enterrer en morceau un peu plus loin. -L'brûler ça s'rait mieux. -Le bois est mouillé et j'ai pas envie d'attendre qu'il crame.
Personne ne rajouta mot. Ils s'éclipsèrent en direction de la forêt, las bas, ils découpèrent le cadavre en plusieurs morceau et Bortul creusa rapidement une tombe. On dénicha quelques grosses pierres qui furent placés directement sur les restes du Bateleur, on en plaça aussi une dans sa bouche. Ainsi, si malgré toutes ses précautions, le cadavre retrouvait le chemin de la sortit, il lui serait impossible de fermer mâchoire et de mordre quelqu'un. Mieux valait t'il être prudent. C'est sur ce sombre dénouement que s'acheva la journée de traque. Jadanach était de la plus mauvaise des humeurs, en plus d'avoir perdu un homme, ils étaient tous bredouille. Le village était maintenant trop loin, la planque servirait d'abris pour la nuit. Quand les murs de pierre furent en vue, le Berger ordonna l'arrêt, quelqu'un était entrain d'occuper les lieux, la lumière d'un feu transperçait les meurtrières de pierre. Un sourire carnassier s'afficha sur son visage. Finalement, les dieux avaient peut être répondu à la prière de son petit frère. Une nouvelle fois les armes furent tirés au clair.
Yvrak le Borgne força la porte et braqua son arbalète sur l’intrus, les autres suivirent, Jadanach ferma la marche retenant avec fermeté les chaînes de son cabot qui ne cessait de grogner en montrant les dents. Après un bref coup d'oeil, il fut un brin déçut, pas de poule chieuse de diamant, non, mais un milicien à en juger par son accoutrement. Cela suffirait largement. Il se plaça en face de lui, le sourire toujours aux lèvres.
-Eh bien mon gas, me semble que c'est pas l'meilleur des jours pour toi. C'est pas qu'on est pas partageur moi et mes lurons, mais on aime pas trop les squatteurs, hein les gars ? Ils suivirent tous à coup de "Oh oui patron", "On aime pas ça chef" et de rire gras appuyé. -Maintenant, j'suis pas un mauvais bougre, du moins y a ptète pire...ou pas. Ta d'quoi t'affranchir sur toi ? Ou on doit choisir nous même ? -WARF !
L'cabot avait encore une fois gueulé au bon moment.
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| | | Odomer SigerSoldat
| Sujet: Re: Mauvais choix de cabanon [Jadanach] Ven 27 Nov 2015 - 13:22 | | | En règle générale, j’aurais dit à n’importe qui de pas se la jouer devant une bande de malabars armés, de mauvaise réputation et visiblement plutôt content de tomber sur un milicien isolé. Pour autant, je ne sais pas ce qu’il m’a pris, une inspiration subite, une réminiscence des conversations avec Neuf-Dents peut-être. J’ai fait signe limite tranquillement au type de poser son cul sur le tabouret a côté si il voulait.
« B’soir messieurs.
Désolé d’squatter vot’piaule, mais avec la nuit, même les croulants c’mieux qu’l’dehors, j’pense qu’on est d’accord sur l’point. Parce contre, niveau loyer, j’ai qu’l’ail et d’la bruyère en infusion, un quignon d’pain rassis ou une lichette de gnôle pour réchauffer.
C’fait léger, j’sais, mais j’sors pas avec le mobilier en règle générale. »
J’étais reparti a touiller ma mixture, d’toute façon, c’était pas vraiment comme si j’avais le choix, balançant la flasque métallique de liqueur suspendue à la ceinture, de l’autre côté de la matraque, le geste assez ample pour bien faire comprendre que je comptais me servir de cette dernière. De toute façon, il aurait quand même fallu être sacrement con pour esquisser un mouvement vers une arme avec un mec armé d’une arbalète pointé sur vous. A cette portée, j’aurais fait papillon, gentiment cloué au mur par une pointe d’acier. Pas terriblement mon genre de fin.
« Sympa le clébard, l’avez depuis longtemps ? »
Je désignais presque négligemment le chien, les jambes heureusement solidement plantées au sol ou j’aurais surement tremblé bien comme il faut, alors que l’odeur de l’ail chaud se répandant dans la pièce. Sérieusement, c’était pas terrible à respirer. Un truc qui vous prend le pif comme la vérole.
En tout cas, en désignant tout spécialement le clébard, j’expliquais clairement que je savais qui ces types étaient, clairement pas des tendres, du genre plutôt hostiles en règle générale envers les types portant l’uniforme, surement à cause de deux trois balais dans le cul qui leurs avaient cassés les miquettes, ce qui, expressément, voulait dire que je n’avais strictement aucune carte en main, a part… non, aucune en fait.
Je soupirais doucement, avant de reprendre la parole, la voix morne et l’œil terne en observant le groupe.
« Bon, la grande question, vous comptez m’écharper pour un surcot ou on peut causer avant ? Histoire d’mettre les choses bien, c’m’ferait chier de boire encore d’ça pour y passer juste ensuite »
Dernière édition par Odomer Siger le Mar 8 Déc 2015 - 10:45, édité 1 fois |
| | | JadanachBandit
| Sujet: Re: Mauvais choix de cabanon [Jadanach] Mar 1 Déc 2015 - 17:30 | | | Certains hommes se chiaient dessus, certains étaient plutôt du genre à bégayer en essayant de sauver leurs cuirs jusqu'à la fin, ils en existaient même qui faisait les fortes-têtes en essayant de se servir de leurs loyautés comme d'un bouclier divin, mais lui, il semblait être d'une autre trempe, celle qu'on arrive à acheter. Un désabusé des beaux quartier qui sentait l'ail. En c'est temps trouble, cela avait presque autant de valeur qu'un gallinacé chieur d'émeraude. Le sourire de Jadanach n'avait toujours pas quitté ses lèvres ébréchées, il plia les jambes doucement pour se retrouver à hauteur de la tête de son interlocuteur.
-T'es un marrant toi. ça m'plait.
Sans plus de précision, il décocha un bourre pif d'on il avait le secret de sa main libre. Il n'entendit pas le nez craqué et en fut presque déçut. Mais le Marbrumeux semblait robuste il n'en fut donc pas plus étonné. Tendant les chaînes de son cabot à son petit frère, il entreprit en suite de goûter la soupe. Pas mauvaise, appréciable même.
-Et en plus t'sais faire la mijote. Gouttez moi ça les brebis, ça devrait t'plaire Savanio, ça s'bouffe sans chicot.
Les rires gras reprirent de plus belle et ils se mirent tous à goûter au breuvage, sauf le borgne qui tenait toujours l'arbalète bien calé sur son épaule. Il en revint au squatteur nocturne. Une idée avait germé dans son crâne. En effet, il ne valait peut être pas le coup de le tuer tout de suite, même si un surcot et des armes en bon état serait appréciable comme butin, Jadanach avait d'autre projet. Un en particulier. Il saisit un tabouret de fortune et s'assis aussi confortablement qu'il le put. Dunkel, le berger au pelage noir grognait toujours sourdement.
-Faut pas lui en vouloir, l'cabot à un faible pour le viande rouge sur patte, il en a déjà becqueter pas mal qui avait moins gras qu'toi. -On devrait l'buter Jada. On devrait tous les buter ces mange-merde de Marbrume. -Ta gueule Bortul, s'moi qui décide et j'ai pas encore dit qu'on allait pas le faire. Allez, rassied toi l'viandar, on va causer.
C'était une invitation qui résonnait bien plus comme un ordre, mais il doutait que dans une telle situation, l’interpellé la décline. Les hommes se placèrent autour, le regarde morne, Savanio avait emporté avec lui la gamelle de soupe et jouait la vigie, fidèlement posté devant une meurtrière.
- Mon cabochard d'frangin à raison, on devrait tous vous crever derrière vos grands murs et c'est pas l'envi qui m'en manque, crois moi, ni à aucun d'mes Félombres ici présent. On pourrait commencer par toi histoire d'se sentir mieux pour la soirée, mais t'me semble avoir l'air d'en avoir plus dans l'froc que pas mal de tes collègues, ta juste pas eu d'bol pour se soir, ça peut arriver. Problème t'vois, si j'te fait pas payer, qu'est ce qui vont dire mes lurons ? Alors, d'la gnôle on en à, ta soupe, y en à déjà plus...Reste plus grand chose. Mais l'Berger que j'suis à trouvé un moyen pour qu'toi petit mouton égaré, tu t'acquittes de ta dette. T'es d'explo non ? Tu connais du monde à l'intérieur ? Du genre qui garde les cachots ? C'est l'moment de dire oui si tu veux mon avis.
Nouvelle salve de rire gras, incorrigible ces hommes.
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| | | Odomer SigerSoldat
| Sujet: Re: Mauvais choix de cabanon [Jadanach] Mer 2 Déc 2015 - 12:35 | | | J’dois reconnaitre pas m’y être attendu à la mandale surprise. Heureusement, avec l’habitude vient les réflexes. Genre tourner la tête pour accompagner le coup, histoire d’éviter de se faire péter le nez pour la huitième fois. Faut dire que j’avais de l’expérience niveau bourre-pif et encaissement. 20 ans dans la garde ou presque après tout.
Toujours est-il que le gnon était presque trivial, comparativement a voir les types s’enfiler l’infusion comme une soupaille, et qualifier ca de goutu. La, fallait devoir bouffer des cailloux pour aimer un truc pareil, c’qui en disait long sur le côté famélique du groupe. J’avais pas vraiment pu réprimer le haussement de sourcil, heureusement que la suite de la déclaration du patron des grouillots avait aussi matière à hausser le sourcil, ça aurait fait bizarre sinon.
Pour le coup, clairement, le type avait pas visiblement envie de me pourrir la rondelle de suite, mais avait senti le marché possible, l’opportunité qui se présente. Ce qui, en plus de m’arranger, avant tendance a éclairé le bonhomme d’un jour nouveau. Oui, l’intellect, cette chose rare chez les péquins. Ou l’opportunisme, ce qui m’allait autant.
J’avais donc pris le temps de réfléchir un peu à son torrent de questions, pas finaudes en plus, pour lui donner une réponse convenable. En étant honnête, j’étais tout à fait prêt de prime abord a juste lui donner ce qu’il voulait sur le moment et d’envoyer chier la création des que je serais loin. Mais dans un sens, sachant pas combien de temps j’allais encore devoir crécher dehors, c’était pas forcement malin. Et puis, les tueurs sanguinaires sont toujours mieux comme amis que comme ennemis.
Et que je hochais donc de la tête avant de lever les doigts à chaque point soulevé, la cuillère dans l’autre main.
« Pour répondre disons posément aux questions.
A, j’suis pas d’l’exploration. J’suis juste de corvée dehors le temps qu’mon sergent s’calme pour un arrangement foireux, si t’vois c’qu’j’veux dire. Mais disons qu’j’crapahute pas mal ouais.
B, j’suis garde depuis presque 20 ans mon gars, j’pourrais presque te citer le nom des mères de toutes les recrues de la dernière décennie, donc oui, du monde, j’en connais.
C, c’est qui t’veux sortir des cachots au juste ? Juste pour l’information, histoire d’mettre sur pieds les bons gens qu’c’marche. Ah oui, puis si jamais t’y pensais pas parce qu’t’me tiens par les couilles la de-suite, faudrait aussi penser à l’équivalence des services, parc’qu’ca s’fait pas en un claquement d’doigts d’sortir un gus. Y’a des routes, certes. Mais c’pas facile, facile. »
J’avais complètement ignoré ces gus, pour entamer une discussion directe avec le patron, bien conscient que sinon, le groupe allait surement finir par s’échauffer si on posait pas directement les bases. C’était couillu de demander un truc en échange de sa proposition, mais c’était du bon sens après tout, on pouvait décemment sortir quelqu’un sans rien gagner en échange, ça irait contre les lois des affaires.
Limite si j’avais pas souri, dans mon élément, les affaires louches.
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| | | JadanachBandit
| Sujet: Re: Mauvais choix de cabanon [Jadanach] Ven 4 Déc 2015 - 16:37 | | | -A, B, C dans tes dents d'lgrouillot !
Bortul réagit sans prévenir, l'immense masse qu'il était avait décidé de son propre chef de sauter sur le milicien, botte bien en avant et il visait les dents. Jadanach ne put que sentir le coup lui frôler les oreilles. S'il s'était décalé un brin sur la gauche, il aurait prit de plein fouet la savate de son petit frère et son mal de crâne du à l'alcool aurait alors était comparable à une douce caresse sur les tempes. Heureusement pour lui elle toucha le soldat. Il ne pouvait pas en vouloir à son cadet, c'était un impulsif.
-Dämli'Dàmpfhàmmer ! Tu viens d'lui péter les chicots frangin ! S'il arrive plus à en placer une d'la soirée, ça s'ra d'ta faute et lien d'sang ou pas j'vais d'voir sévir ! -S'cuse moi Jada...Mais y s'foutait d'nous... -Bien sûr qui s'payait nos tronches ! Il lui reste pu' qu'sa, son parlé fleurit alors y fait avec ! Mais tant qu'jdis pas touche, s'pas touche ! -Pardon Jada. -Casse toi maint'nant, va faire chier l'clébard dehors, ça puire d'jà assez ici. -J'vais faire ça Jada, j'vais faire ça.
Le géant baissa la tête, un peu pénau et s'executa. Jadanach soupira longement en regardant Bortul s'éloignait. Il était trop gentil avec lui, beaucoup trop. Il lui pardonnait généralement bien plus qu'au autres et cela uniquement parce qu'il était son petit frère, n'importe lequel de ses hommes à avoir ainsi prit une initiative se serait retrouvé avec un coup de gourdin sur l'billot si fort qu'il ne s'en serait pas relevé. Autour de lui, les Félombres étaient silencieux, sachant bien qu'il fallait garder bouche close dans un tel moment de démonstration fraternel, certains se permettaient tout de même un fugace sourire devant le comique de la situation. Le Berger se pencha en avant et remit sur cul son hôte d'infortune, il respirait toujours.
-Faut pas lui en vouloir mon gas, il a sang qui chauffe quand y pige pas tout. Moi par contre, j'ai saisi et ça m'plait.
Il passa une main dans une de ses poches et en sortit un vélin de parchemin fait avec un cuir de mauvaise qualité, dessus, on avait dessiné un petit portrait au charbon. L'oeuvre était méconnaissable et à vrai dire, il fallait avoir l’œil pour discerner quoique ce soit de précis dessus, mais pourtant Jadanach le tendit au milicien comme si c'était un portrait parfait de celui qu'il fallait libérer.
-V'la l'bousin . Son p'ti nom c'est Hurmak, mon autre frangin. Y c'est fait topé y moins d'une lune, y d'vrait encore être en vie. Jm'en voudrais d'le laissé croupir chez les viandards, même si j'suis sur qui s'y plait le pti' con. Doit faire plus chaud qu'ici et la bouffe doit être meilleurs...Enfin v'la. Jt'ai bien comprit l'soldat, j'pourrais t'dire que ta vie en échange de service suffirait, mais sans doute qu'une fois qu'on t'aurait laissé partir t'en aurait plus rien à carrer ! Alors comme t'me semble bien aimable, j'vais l'être aussi. On a ptète l'air d'péquenaud, mais d'puis qu'les mots se r'lèvent, on à dl'écus à en chier des caisses. T'aura ta part et si tout s'passe bien, on pourrait p'tète même cohabiter sur le long...J'ai un gros coup bientôt et m'faudra des bras.
Il cracha dans sa main et la tendit en avant
-Partant ?
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| | | Odomer SigerSoldat
| Sujet: Re: Mauvais choix de cabanon [Jadanach] Sam 5 Déc 2015 - 16:41 | | | S'faire sonner les cloches n'est jamais agréable. Même avec l'habitude. Autant dire que se manger le pied volant de la barrique de frangin (semblerait-il) du chef de bande, j'avais connu mieux. Beaucoup mieux en fait. M'avait fallu un temps au calme, posé sur le sol pour recommencer a voir clair, en crachant l'incisive que le connard m'avait fait sauter. C'était bien le sol, dans le genre froid, solide, pas contraignant... Contrairement a ma lèvre vilainement fendue et ma bouche sanglante. Autant dire que j'avais rechigné a me redresser quand l'autre machin m'avait tendu la main pour se remettre a discuter, le cabochon encore plus tenté de rester a la position horizontale que reprendre l'axe vertical.
Pour autant, j'avais quand même écouter l'type important du moment, un poil trop conscient qu'mieux valait garder les idées claires pour la suite. Ce en quoi il ne m'avait pas déçu. Bon, le portrait était tellement merdique qu'il pourrait largement me servir de chiffon la prochaine fois que je graisserai mon arme, mais le nom suffisait largement. « Hurmak », un bon nom de bouseux tiens, frangin du chef des Félombres. Largement suffisant pour savoir a qui s’intéresser a mon goût.
Le reste m'avait lui fait sourire, limite de manière dérangeante, ma cupidité prenant le pas sur la douleur, le mixte entre la dent manquante, la gencive sanglante et la lèvre fendue détonnant un poil avec la lueur avide qui s'était allumé dans mes yeux en tapant fortement dans la main du type, m'étant épargné du crachat pour le coup, question de mâchoire douloureuse.
« Laisse-moi quinze jours et j't'renvoie ton frangin a la maison comme une jolie p'tite fleur. Quand il est sorti, j'te livre ou le colis ? Ou t'as un nom qu'j'pourrais croiser pour t'mettre au courant ? E pis, j'y pense, j'pourrais p'tete te présenter d'intéressants collègues s'tu vois c'qu'jveux dire.
Pour l'long... j'pense qu'on va d'ja voir la hein, c'pas non plus facile a exécuter, faut pas déconner. Ça va personne pour m'dechausser une autre dent ? Non ? »
Devant les marauds tenus en laisse par le regard du chef, j'm'étais permis un p'tit éclat d'amusement dans le regard, bien content d'avoir choisi d'm'montrer raisonnable et d'avoir pris au sérieux l'type au clébard, plutôt qu'd'finir six pieds sous terre après une nuit sûrement foutrement douloureuse. J'avais donc pris une rasade d'eau pour me rincer la gueule et dissoudre l'goût du sang avant d'claquer sur ma cuisse d'une main.
« Bon, maint'nant qu'on est d'accord niveau affaire. On bouffe un truc ? J'vous avoue, j'ai un poil la dalle les gars. » |
| | | JadanachBandit
| Sujet: Re: Mauvais choix de cabanon [Jadanach] Mar 8 Déc 2015 - 10:58 | | | -Quinze jours, pas un d'plus.
Jadanach affichait encore son petit sourire malsain révélant ainsi l'intégralité de son chapelet de quenotte à l'hygiène inexistante. Le milicien lui plaisait bien, c'était un dur à n'en pas douter. Il avait déjà vu des hommes rester au sol pour toujours après un coup de pied ravageur de sa souche de petit-frère. Mais lui non, il était bien conscient, le visage ravagé certes, mais toujours apte à la discutaille autour du feu. Quel dommage qu'il ne serve pas dans le bon camp, en le contemplant, il en venait presque à oublier sa haine pour les suppôts du Duc et regrettait de ne pas le compter parmi son troupeau. Presque bien sûr, car la rancœur était bien trop engoncé en lui et bien trop tenace pour être balayé par un simple accord passé à coup de chicane dans le cabanon Est. Qui plus est, pour l'instant rien que des promesses, l'homme pouvait toujours se retourner contre lui, mais il sentait l'attrait de l'or à plein nez, un gage de sûreté dans se monde. Bien heureux celui qui portait à la clinquante un culte plus élevé que celui qu'il entretenait à la moral et à l'éthique. Des hommes de choix à n'en pas douter. Et bon allié de circonstance, le soldat demandait des détails.
-Quand t'l'aura l'frangin, f'dra l'rammener aux Six-Roses, j'pense bien qu'tu connais, dans l'Goulot. Y aura un grouillot à moi las bas, c'lui qui viendra vers toi pour r'cupérer l'colis. Pas b'soin d'nom, l'bousin connait la tête à mon fragin, y vous r'connaitra. Il aura l'trèfle sur lui. Essaye d'pas trop attirer l'attention d'la sorcière qui tient l'bouge, si on t'questionne, t'aura qu'a dire qu'mon frangin, c'est ton cousin. Ou ton fils, ou ton vidoir à foutre personnel, fin bref, tu t'débrouilles.
Le chef des Félombre siffla trois coup. La porte s'ouvrit en fracas pour laisser rentrer Bortul qui semblait transit de froid. Il avait la mine basse et le visage de celui qui cherchait une excuse convainquante sans arriver à la trouver. Incorrigible petit frère. Dehors le vent soufflait et la pluie avait reprit. Un petit clin d'oeil en direction du milicien.
-T'inquiet pas l'viandard, s'finit les bourres pifs pour la soirée.
Le cabot qui avait le poil trempé semblait toujours sur la défensive, il parcourut la pièce de long en large tournant autour du soldat, reniflant ses vêtements et se retirant lestement comme pour éviter un coup qui n'arrivait pas. Quand il eut finit son petit tour d'inspection, il vint se placer à la droite de son maître. L'odeur de chien mouillé emplit vite la pièce, surplombant l'odeur de l'ail. Jadanach allongea les bras, couteau dans la main gauche et saisit un morceau de la chemise de son hôte. Il en trancha un bout d'un geste vif avant de se rassoir. Il huma longuement son trophée, comme s'il pouvait en détecter toute les notes musquées . Une fois cela fait, il passa rapidement l'étoffe sous le flair de son fidèle compagnon à quatre patte, puis plaça celle ci avec précaution dans une petite bourse de cuir qui pendait à sa ceinture.
-Jt'ais dans l'pif et l'cabot aussi mait'nant. Lui plus qu'moi.
La chose semblait amuser les Félombres dans la pièces. L'efficacité d'une traque à l'odeur était toujours douteuse, surtout quand la pluie et la boue avait tendance à dissipier les moindres relent, mais Jadanach préférait entretenir le mythe du flair infaillible de son chien de garde au pelage noir. En réalité, ce simulacre n'était rien de plus qu'une menace tacite : Si tu déconnes, on te retrouvera.
-Savanio, rend nous l'casserolle ! L'ordre avait était ferme. Le dénommé s'approcha le sourrire mauvais lui aussi et tendit le fond de soupe l'ustensile, complètement vidé de sa soupe. P'tin ta rien laissé pour les autres connard. File nous ton lard, t'pe pas l'becqueté t'façon. Allez plus vite que ça ! Et le brigand s'executa une nouvelle fois, cette fois ci à contre coeur. Jadanach lui arracha des mains et tendit le morceau de bidoche au milicien. Le lard était passablement entrain de pourrir mais les Félombres n'étaient pas des fines bouches. -Tient mon gas, bouffe moi ça, si t'y arrive encore. On va faire bouillir d'la flotte et cuir s'qui reste dans la planque.
Le Borgne qui avait maintenant relaché son arbalète prit la direction du petit tas de bois. Il poussa quelques grosses bûches et commença à creuser avec ses mains la terre meuble. Il en sortit un sac de chanvre, celui ci contenait quelques oignons et des pommes de terres. Sans un mot, il commença à préparer le ragout. Il y en avait bien assé pour tout le monde se soir. -Content l'bousin ? On va grailler et ça s'ra mieux qu'ta soupe. Maintenant qu'on est d'accord pour pas t'larder pour la soirée, s'quoi ton sobriquet ? Autours du duo, les bandits se détendirent et s'assirent tous dans un coin de la pièce en reprenant des discutions qu'ils avaient arrêter avant de pénétrer dans la planque. Tout le monde semblait déjà avoir oublié la mort de Fajmo et les Fangeux rencontraient dans la soirée.
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| | | Odomer SigerSoldat
| Sujet: Re: Mauvais choix de cabanon [Jadanach] Mar 8 Déc 2015 - 12:07 | | | Quinze jours. La durée était honnête, du genre raisonnable, pas trop longue, pour éviter les coups fourrés, mais pas trop courte, pour faire les choses bien. J’étais content qu’il accepte sans discutailler. Par contre, son plan aux Six-Roses la… j’l’sentais. Mais putain d’pas. Pour autant, j’avais trop rien dit de suite, argumenter avec le chef serait une foutue connerie, c’était pas l’moment. J’gardais donc ça dans ma poche, pour lui en causer plus tard, quand tout l’monde y pioncerait. Pas questions d’remettre en cause son autorité de chef en ergotant, c’était un coup à s’faire suriner. Pour autant, s’était surtout l’coup d’la manche qui m’avait laissé dubitatif. Premio, cette chemise m’avait couté 4 sous il y avait deux ans, j’avais donc pas fini de la rentabiliser. Deuxio, ça allait frotter au niveau des poignets, et c’est chiant. Troisio, qu’est ce qu’c’glandu était en train de me Peter avec ses manières de chasseur cueilleur dégénéré la ? Autant, l’avertissement, j’l’avais compris, mais il avait franchement un gout du décorum de pécore le type. Sérieusement, se renifler à plein nez ma manche ? Quand en plus, j’m’étais secoué la queue y’a pas si longtemps ? Bah, si les odeurs de pisse le dérangeaient pas lui, j’allais pas m’en occuper hein. Toujours est-il que le morceau d’lard avait en effet calé la dent creuse, métaphorique j’entends, parce que l’incisive en moins me lançais sacrement, comme la moitié de ma mâchoire, mon nez et une arcade. Ô joie quoi. L’frangin allait recevoir un chien d’ma chienne un de ces quat’ tiens pour son pied volant. Un peu beaucoup filandreux, pas mal rassis, en train d’développer du vert étrange sur les bouts, mais elle restait mangeable, dans son genre. Et puis vu qu’la dernière becquetance commençait à dater… j’allais pas râler non ?
« Moi c’est Odo. Odomer Siger, en nom complet, mais Odo t’suffira. Et si t’as un gus aux Roses, j’pense qu’t’as déjà du entendre parler d’ma trogne. Vu l’temps qu’j’suis dans l’métier, c’est limite une certitude, même si j’ai jamais encore croisés tes gus. Et présente pas hein, l’cabot y renseigne largement sur toi et ta bande de copines.
C'fait un moment quand même qu'vous foutez l'boxon les gens.»
Bon, c’était un peu dire que j’étais l’équivalent d’la peste et du choléra réunis quand j’étais d’sale humeur, mais quitte a partir sur une relation d’affaires, autant y donner d’l’honnête, moyen bien plus efficace qu’a l’odeur tiens. J’en souriait même en faisant la conversation, du genre plutôt plaisante avec les bandits qui étaient tout au plus les même types que je serais devenu si j’avais pas enfilé l’uniforme. En somme, on graillait tranquille, d’un ragout un poil insipide mais qui calait bien, l’un des types entamant une chanson paillarde pour tenir l’ambiance pendant qu’ca discutait. Pas pour autant qu’on était tous resté tard à papoter, faut pas détonner. Les gens comme nous se lèvent à l’aube, donc il faut aussi dormir, surtout que bon, j’allais avoir sacrement de la marche à pieds pour me rentrer.
Bien entendu dans cette situation, j’avais pas eu à faire mon tour de guet, on savait jamais avec les fangeux, mais encore moins avec les invités surprises. En toute franchise, si j’aurais eu le tour, j’aurais surement appâté du fangeux pour faire bouffer ses raclures, récupérés des moreaux et serait allé déposer ça chez l’sergent, en souriant d’une oreille à l’autre. Mais n’ayant pas l’occasion… Bah j’m’étais retranché sur aller finir ma discussion d’affaires avec la cheftaine du groupe, à voix basse.
« Plus sérieusement par contre. Ton frangin, j’vais pas pouvoir l’livrer aux Roses. J’ai réfléchi a un plan pour l’sortir avec la garantie qu’personne le vois, j’vais pas te l’amener en plein Goulot dans l’rade de la mère maquerelle. C’qu’j’te propose est simple. J’vais m’arranger, j’t’explique pas comment, par prudence, pour te ramener l’frangin directement en dehors d’la ville. T’connais la pointe des loutres, genre à quelques encablures d’la cité ? J’te livrerai là-bas l’frangin, en prévenant ton gus du jour et de l’heure. Toi tu t’fais pas chier a le ressortir, moi j’évite qu’on prenne le risque d’me voir avec ton frangin. Gagnant/Gagnant quoi. Ja préféré attendre maintenant, pas qu’j’ai pas confiance dans tes hommes, mais si l’un avait l’idée d’se faire du pognon en vendant la mèche… mieux vaut y’en être prudent. »
J’en avais attendu la réponse, confiant qu’il allait comprendre l’intérêt d’c’qu’j’racontais, en regardant dehors, ou des silhouettes troubles déambulaient librement. P’tain d’fangeux, heureusement qu’j’étais parti rejoindre Marbrume a pieds tiens.
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