Marbrume



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 [LIBRE] Inauguration de « la Rose Blanche » (Fev. 1166)

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Nathaniel Lenoir
Nathaniel Lenoir



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MessageSujet: [LIBRE] Inauguration de « la Rose Blanche » (Fev. 1166)   [LIBRE] Inauguration de « la Rose Blanche » (Fev. 1166) EmptySam 29 Déc 2018 - 22:30

Le petit matin pointait doucement le bout de son nez en ce nouveau jour de février. Un vent froid provenant de la mer balayait les rues de la ville fortifiée. Le battement sourd des volets de la chambre berçait le récent propriétaire des lieux, jusqu’à ce qu’une rafale puissante ne déloge le loquet et autorise la lumière solaire à faire irruption dans la pièce. Il fut réveillé par un grincement strident et un grand fracas, alors qu’il était en plein milieu d’un habituel cauchemar. La forêt sombre, les arbres aux griffes fourchues, les sourires carnassiers qui se cachent dans les ombres.

- Helena ! Elle court encore et encore, esquivant des arbres fangeux qui cherchent à l’attraper pour la convertir. Elle court avec sa robe bleu couleur de l’océan, flottant au grès d’un vent inexistant et pourtant si puissant. Elle court dans la nuit poursuivit par son amant, qu’elle prend pour un monstre revenu d’outre-tombe. Et à l’instant où les branches se replient sur elle, Nathaniel en tombe du lit, le flanc gauche percutant un pichet abandonné la vieille au soir.

- Aïeeuuux, merde de saleté de "@&#$!", Saloperie !!

Et sur ces mots emplis de douceur et de joie de vivre, le tavernier se remit maladroitement debout, continuant un flot de juron. Il avança jusqu’à la fenêtre pour vérifier que rien n’était cassé et s’habilla en brayant tout seul contre son mal de tête. En ce jour d’ouverture officiel, les chambres à louer n’étaient pas occupées, personne ne viendrait lui porter réclamation. Il descendit les marches et traversa la salle toute propre, continuant dans la cuisine en direction de la porte menant à l’arrière-cour ou était stockées les bûches sèches. Les rosiers blancs de sa défunte femme avaient bien tenus et fleuriraient surement au printemps prochain. Sur ces nostalgiques pensées, il retourna allumer l’âtre au centre de la taverne, le crépitement et l’odeur du bois commença alors à donner au lieu, une ambiance chaleureuse et accueillante.

Assis à l’une des tables, buvant un thé chaud pour se réveiller, Nathaniel examinait son livre de compte et donc ses dettes actuels. Il étudia la dizaine de lignes dévolues aux artisans et pensa à la gentillesse de ces hommes qui avaient investis du temps à la rénovation. Enfin, ce n’était pas uniquement de la gentillesse puisqu’ils y gagneraient leur dû au final, mais quand même. Absorbé par sa réflexion, le tavernier n’avait pas entendu la porte qui essayait de s’ouvrir, il fallut que l’inconnu tambourine le bois pour le tirer de ses rêveries.

- Qu’est ce tu fais Nath, tu vas ouvrir ! cria Joseph
- Ouais ! J’arrive, arrêtes de gueuler !

Joseph c’est le maçon qui a conduit les travaux, depuis un an il est devenu un très bon ami de Nath, avec Henri le menuisier, ces trois là faisaient la paire. La porte mit quelque minute à s’ouvrir, d’abord ôter la barre qui l’entrave puis insérer l’énorme clé qui déverrouille le pêne de la serrure. Les deux amis allèrent ensuite prendre un siège et Nath versa un godet de bière à son invité.

- C’est qu’on se pèle les miches s’matin, t’en mets un temps à ouvrir !
- J’ai pas encore l’habitude de cette serrure, y a fallu que je la change la semaine dernière à cause de la tentative de vol
- Ha ouais, c’est vrai, heureusement que tu loges ici.
- Elle ma coûtée les yeux de la tête mais elle est costaud celle-là !

Une fois les comptes vérifiés et un autre godet versé, le tenancier commença à donner un énième coup de balai dans une salle pourtant déjà impeccable. L’anxiété vis-à-vis de l’ouverture de « la Rose Blanche » montait dans la tête de Nathaniel, qui n’était pourtant pas homme à avoir peur, mais à cet instant précis, un million d’interrogations affluées dans son cerveau. Sans même ce rendre compte qu’il laissait Joseph seul avec sa bière, il partit ouvrir tout les volets pour laisser la lumière matinale entrer et retourna en cuisine préparer ses bouillons et menus divers.

Le pauvre maçon habitué maintenant à voir son ami s’agiter partout en même temps, ne put que rire de bon cœur et accueillir Henri qui venait d’arriver. Les deux compères se mirent alors en bout de comptoir avec trois dés et commencèrent à jouer la prochaine tournée. Toujours absorbé par sa tâche, le cuisinier finissait le taillage des légumes avant de les jeter dans la grande marmite à soupe, il ajouta quelques branches de thyms frais provenant du petit jardin en arrière-cours, et la cuisine commençait enfin à embaumer.

Voilà que la porte s’ouvre encore, pas un client mais Michel J., le joueur de luth. Il entrait avec son instrument en main, ôtant sa cape de voyage qu’il jeta sur une chaise proche de la scène, avant de venir se chauffer les mains au foyer central. Le jeune musicien, grand et maigre, ne passait pas inaperçu avec sa tenue bigarrée aux couleurs vives. Son grand chapeau exotique cachant une partie de ses cheveux blonds et bouclés. Les yeux pétillants de pouvoir à nouveau se produire sur une scène depuis un long moment sans travailler, il héla le tavernier d’une voie aiguë et enjouée. « Nath ! Toujours d’accord pour aujourd’hui ? Je place mon bol à sébile prés de l’estrade. »

Acquiescent silencieusement, l’aubergiste continua ses activités en cuisine, un travail qui se faisait doucement. Il réfléchissait ou ressassait selon l’interprétation mais arborait en dehors de l’anxiété, un masque de tristesse qui ne lui allait pas du tout. « Si seulement ma Léna était là, elle serait si fière, elle qui voulait toujours que je change de carrière et qui aimait tant ma cuisine ». Le temps filait vite, et bientôt le premier client franchit la porte.

* bol à sébile = bol pour la rémunération
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Estelle LorrenAubergiste
Estelle Lorren



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MessageSujet: Re: [LIBRE] Inauguration de « la Rose Blanche » (Fev. 1166)   [LIBRE] Inauguration de « la Rose Blanche » (Fev. 1166) EmptySam 29 Déc 2018 - 23:32


Estelle avait toujours été de nature curieuse, presque malicieuse. Elle avait eu vent de cette nouvelle ouverture d’une auberge dans la hanse. Comment aurait-elle pu la louper alors qu’on n’avait de cesse de le lui répéter depuis plusieurs jours. La tenancière ne s’était nullement sentie menacée par ce nouvel arrivant, la distance entre le quartier de la chope et celui de la hanse étant suffisamment large pour permettre aux deux établissements de subsister sans se tirer dans les pieds. La dame de Chantauvent avait eu l’envie de s’y rendre, mais pas en tant que tenancière, en tant que cliente, profiter d’un moment de calme autour d’un bon verre, voilà à quoi elle aspirait. Naturellement, elle avait informé son frère de sa destination, plus par habitude que par réelle nécessité. Une fois à l’extérieur ses pas s’étaient faits plutôt lents, appréciait-elle particulièrement observer son environnement, prendre le temps de sentir le froid de l’hiver sur sa peau, sur ses doigts sans le moindre gant. La rouquine avait laissé son regard se perdre sur la devanture d’une boutique, dont un long manteau semblait lui faire envie, un sourire s’était étiré sur ses lèvres avant de s’évaporer. Hésitante, elle avait fini par s’emmitoufler dans son manteau usé, mais encore chaud. Sa marche avait repris dans le même rythme, laissant ses deux prunelles vertes vagabonder ici et là, sans jamais trouver un réel centre d’intérêt. Sa chevelure était remontée en un chignon mal noué qui laissait s’échapper bon nombre de mèches ondulées.

Sous son imposante protection du froid se trouvait sa petite robe hivernale qu’elle affectionnait particulièrement, une chemise blanche sous un corset marron pourpre, une longue jupe plissée aux nombreux détails floraux. Sous les nombreuses accumulations de tissus, on trouve ses petites chaussures à talonnettes, qui sont parfaitement audibles sur les pavés de la rue. Replaçant un châle autour de son cou, laissant son nez se perdre dans le tissu agréable et épais de son foulard. Prenant une légère inspiration, la rousse arriva enfin jusqu’à la devanture de l’établissement, une petite maisonnette sur sa gauche dans une ruelle plutôt fréquentée. L’analyse de sa tenancière fut rapide, la rose blanche avait une bonne position, il risquait d’avoir des clients, regrettait-elle qui n’est pas suffisamment insisté avec les crieurs publics, aucun doute que la foule ait été présente à cette heure-ci.

Après quelques minutes d’hésitation, ce fut une fine pluie qui avait fini de la convaincre, c’est donc avec une chevelure humide qu’elle avait fini par pousser la porte d’entrée de la rose blanche. Une fois à l’intérieur, la porte n’avait pas tardé à se refermer et c’est une chaleur agréable qui se rependit dans son corps. Retirant les deux tours de son châle, puis son manteau, elle s’approcha d’un pas plein d’assurance du comptoir, non pas sans laisser ses deux prunelles détailler le lieu qu’elle trouvait somme tout agréable, quoique manquant un peu de décoration. Offrant un sourire aux regards qui se portaient sur sa silhouette, elle avait fini par déposer ses affaires sur une chaise haute, celle qui traîne toujours autour des comptoirs. Laissant ses doigts courir sur le bois, elle prenait plaisir à détailler les éléments qui se trouvaient justes devant elle : bouteilles, chopes, verres et autres mélanges.


- « Bonjour » fit-elle presque gaiement « Je prendrais quelque chose de chaud, peut-être de quoi bien commencer ma journée, je suis partie sans prendre le temps de boire quoi que ce soit »

Comme à son habitude, ses lèvres c’étaient inévitablement étiré dans un nouveau sourire, alors qu’elle détaillait son interlocuteur sans être certaine de savoir à qui elle avait affaire. Le patron, un simple employé, peut-être un client qui voulait se rendre plus important ? Qui sait. Quoi qu’il en soit peu satisfaite des énigmes, celle à la chevelure de feu n’avait pas tardé à faire preuve d’une légère curiosité.

- « C’est un bel établissement que vous avez là. Les travaux ont dû vous prendre pas mal de temps, cela doit être un projet mûrement réfléchi depuis quelques années, non pas ? »

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Nathaniel Lenoir
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MessageSujet: Re: [LIBRE] Inauguration de « la Rose Blanche » (Fev. 1166)   [LIBRE] Inauguration de « la Rose Blanche » (Fev. 1166) EmptyDim 30 Déc 2018 - 13:01

- « Bonjour »

La jolie voix féminine filtra en cuisine, interrompant la préparation. Immédiatement un sourire enjoué réapparu sur le visage de Nathaniel, une cliente, sa première vraie cliente. Il y avait déjà bien eu les artisans, ses parents, et d’autres saltimbanques invités à venir solliciter la scène. Mais cette voix inconnue cependant, baptisait réellement le commerce. Par quoi commencer ? que dire ? sa tenue, ses mains, un thé de bienvenu ? Puis les marrons qui craquaient dans le four attirèrent son attention, munis de grosse bande de tissu aux mains, il les en extirpa avant d’aller se rincer les doigts dans un baquet d’eau clair. C’est un homme souriant jusqu’aux oreilles qui s’installa derrière le comptoir. Sa tenue de lin sombre, sobre et modeste, attestait de sa condition d’homme du peuple à n’en point douter. Des mèches de cheveu noir faisaient leur vie de leur côté, sans se préoccuper de l’avis de leur propriétaire. Et le rasage n’était pas non plus l’une de ses préoccupations, à l’évidence. Malgré cela, il n’y avait aucune tâche de saleté sur ses vêtements ou la peau nue de ses bras robustes. Le tablier de cuir ne portait lui non plus aucune souillure, pas encore du moins.

- « Je prendrais quelque chose de chaud, peut-être de quoi bien commencer ma journée, je suis partie sans prendre le temps de boire quoi que ce soit »
- Mada ... meu ... demoi ... selle. Bafouilla t il, faiblement.

Oh misère, idiot ! Il n’était pourtant pas intimidé par les femmes ou même bègue. Toute cette tension accumulée depuis son réveil venait de se libérer d’un coup dans un méli-mélo de syllabe. Surpris lui-même par le son qui sortait de sa gorge, Nath leva les yeux au ciel et retourna sur ses pas espérant que la jolie rousse ne l’avait pas remarqué. Juste quelque secondes pour reprendre ses esprits, il se dirigea vers la bouilloire accrochée à la cheminée de la cuisine, attrapant une choppe et une poignée de feuille de menthe fraiche. Une fois revenu et sans un mot, il lui versa un thé. Minutieusement distiller les arômes avec une cuillère en bois percée, puis ôter les feuilles de la chope et jeter les résidus dans un sceau à ses pieds. Voilà c’est prêt se dit-il en lui tendant la choppe de bois. Peut être Estelle n’avait elle pas remarquée le troublant manège de son hôte, faisait-elle simplement preuve de politesse ou s’amusait-elle du comportement de Nath. Dans tout les cas, elle lui souriait et cela il l’appréciait grandement.

- « C’est un bel établissement que vous avez là. Les travaux ont dû vous prendre pas mal de temps, cela doit être un projet mûrement réfléchi depuis quelques années, non pas ? »
- Bonjour. Réussit-il enfin à dire d’une voix clair. Bienvenue, je suis très content de vous accueillir et merci

Ses mots étaient sortis rapidement, presque mécaniquement, comme ayant été répétés des dizaines de fois devant la glace. D’ailleurs les deux joueurs à l’autre bout du bar ne s’y trompèrent pas et un rire amical éclata de leur part. Depuis que Nath s’était planté devant sa cliente, il n’avait eu de cesse de s’avachir sur le comptoir pour se retrouver à sa hauteur, mais à force de rapetisser. Son regard effleura de loin et seulement une seconde, le corsage de la demoiselle, ses joues rosirent et il se remit droit en priant pour que la rouquine n’ait rien remarquée.

- Les travaux ont durés quelques temps, c’est vrai, moins que je l’aurai imaginé, grâce à mes deux amis là-bas. désignant les deux joueurs de la tête, qui répondirent dans salut de la main.

Pendant ce temps Michel le luthier bariolé se préparait pour sa journée, s’échauffant les doigts et répétant quelques accords. Assis devant la petite estrade, le dos tourné au comptoir, il imaginait déjà une foule en délire qui scanderait son nom. Surement pas aujourd’hui mais qui sait. Les deux artisans continuaient de lancer les dés chacun leur tour. Et Nathaniel quant à lui, tentant maladroitement de se changer les idées, se disait qu’il faudrait vraiment installer des patères au mur avant de se retrouver envahi par les vêtements d’hiver.

- J’espère que ce thé vous conviendra. Continua t-il gaiement. Moi c’est Nathaniel, mais vous pouvez m’appeler Nath et ici c’est le premier jour d’ouverture de la « Rose Blanche », même si en cette saison vous n’en trouverez pas sur les tables.

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Estelle LorrenAubergiste
Estelle Lorren



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MessageSujet: Re: [LIBRE] Inauguration de « la Rose Blanche » (Fev. 1166)   [LIBRE] Inauguration de « la Rose Blanche » (Fev. 1166) EmptyDim 30 Déc 2018 - 15:45


Une voix lointaine avait fini par se faire entendre, à moins que ce ne soit un murmure hésitant, toujours est-il qu’Estelle n’était pas parvenue pleinement à l’identifier, pourtant elle était connue pour avoir une bonne oreille. Discrètement, elle laissait ses yeux observer les alentours et les quelques personnes présentes, des amis certainement, de la famille peut-être aussi, un début de clients comme elle. Ses lèvres continuaient à s’étirer en un sourire rassurant, visiblement ravi de prendre un peu de temps pour sa petite personne, cela faisait bien trop longtemps qu’Estelle ne s’était pas accordé un peu de repos, même minime. Intriguée par l’endroit, elle frottait encore ses mains entre elles, par réflexe, mais aussi pour se réchauffer un peu. Même si l’établissement était agréable et certainement pas froid, le bout des doigts de la rouquine conservait encore le souvenir de la rudesse de l’extérieur, approchant ses mains à sa bouche, elle avait soufflé à plusieurs reprises dessus avant d’être interrompue par l’homme qui lui rapportait une chope d’eau visiblement bien chaude, une cuillère en bois et quelques feuilles de menthe. L’inconnu ne lui avait pas adressé la parole, ce qui fallait-il l’avouer la perturba un peu, la dame de Chautauvent était habituée à trouver des personnes aussi sociables qu’elle dans les auberges ou taverne, tomber sur quelqu’un de discret la déroutait quelque peu.

Sans s’en offusquer, elle avait tenté de le mettre à l’aise en le questionnant, sur l’établissement, les travaux, des interrogations somme toute basiques, mais qui amorceraient le dialogue sans violence, tout en délicatesse. Instinctivement elle avait enroulé ses doigts autour du récipient, frissonnant de plaisir au contact de la chaleur sur sa peau encore un peu froide. Un moment juste pour elle, enfin. Il avait retiré les feuilles de menthe, jetant le tout à ses pieds, certainement dans une poubelle qu’elle ne pouvait pas voir à son niveau. S’installant convenablement sur son tabouret ou sa chaise haute, Estelle fut comme surprise d’entendre enfin le son de la voix de son interlocuteur. Des premiers mots simples, un bonjour, un remerciement une manière de se comporter quelque peu singulière, il se tortillait, s’allongeait presque sur le comptoir pour être à son niveau, jusqu’à se redresser soudainement les joues un peu roses. Attrapant définitivement sa tasse pour souffler délicatement dessus afin de ne pas se brûler lorsqu’elle y tremperait ses lèvres, la gérante de la chope sucrée écouta la suite d’une oreille attentive. La jeune femme avait inévitablement tourné la tête vers les deux amis en question, offrant comme à son habitude un petit sourire suivi d’un hochement de tête de salutation avant de se reconcentrer sur le gérant.


- « Vous avez bien de la chance, les amis sont des êtres rares de nos jours, surtout lorsqu’on devient gérant. »

Estelle avait appris à ses dépens que la réussite n’apportait pas que des bonnes choses, surtout depuis que la fange, la famine et la souffrance sont devenues des choses un peu trop courantes. Chacun tente de survivre à sa manière et parfois de la plus vilaine des manières, voler, brûler, piler ou faire chanter les honnêtes commerçants, voilà bien des problématiques que le nouveau propriétaire allait découvrir dans les mois à venir. Ne souhaitant pas le démoraliser, elle tut néanmoins ses mauvaises pensées, évacuant le tout dans quelques battements de cils. Abandonnant son centre d’intérêt de son interlocuteur, la rousse avait laissé ses doigts parcourir le comptoir, dans un petit cliquetis dû à ses ongles, pivotant légèrement pour détailler le jouer de musique et les deux hommes jouant au fond de la salle. Estelle avait toujours été une mauvaise joueuse, elle aimait participer, mais détestait perdre, c’était plus fort qu’elle, la jeune femme avait une grande difficulté à accepter la défaite. Retournant vers le gérant, elle toussota légèrement pour camoufler son amusement. Devait-il être sacrément stressé pour souligner ce que tous ceux passant la porte aujourd’hui savaient déjà que c’était l’inauguration de l’établissement.

- « Je sais » murmura-t-elle toujours avec ce sourire « Je suis venue justement parce que c’était le premier jour » lentement elle avait porté sa tasse à ses lèvres, avalant une gorgée « Ouuu c’est encore chaud » fit-elle avec une petite grimace « mais c’est très bon. Je suis Estelle, Estelle de Chautauvent, je suis la gérante de la chope sucrée sur la place des pendues, enchantée. »

Elle laissa un petit silence s’installer, pas bien long, pas bien désagréable non plus, simplement le temps de réfléchir de poser les choses.

- « Tiens d’ailleurs. » fit-elle en redéposant sa tasse « Pourquoi la rose blanche ? C’est un nom plutôt atypique. Vous étiez nostalgique des beaux jours et de la délicieuse odeur des roses ? »

Une nouvelle fois, la jeune femme laissa un petit silence s’installer, le temps pour elle de tremper ses lèvres dans la tasse, non pas sans souffler plusieurs fois dessus pour éviter tout risque de brûlure. Sa langue se souvenait encore de la première.

- « Vous ne m’accompagnez pas ? Ce n’est pas très poli ne pas boire avec sa première cliente. » Taquina-t-elle gentiment en lui offrant un regard bienveillant.

Derrière elle, les premières cordes venaient d’être caressées, offrant une douce et agréable mélodie, un petit quelque chose en plus. Une ambiance pleine de douceur, la mélodie choisie était plutôt lente, une mise en bouche certainement, le temps que les tympans des personnes présentes s’habituent aux bruits de ses cordes.

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Lyanna DesrosesVoleuse
Lyanna Desroses



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MessageSujet: Re: [LIBRE] Inauguration de « la Rose Blanche » (Fev. 1166)   [LIBRE] Inauguration de « la Rose Blanche » (Fev. 1166) EmptyJeu 3 Jan 2019 - 23:06
La nuit avait été longue. Un contrat... Pour changer. Rien de bien compliqué. Une babiole à récupérée chez une demoiselle, preuve de l'adultère de Monsieur-le-Mari. Aucune complication, aucun encombre en court de route. Malgré tout, ça avait été un véritable jeu de patience... On vous passe les détails. L'essentiel c'est qu'une fois la mission accomplie, elle s'en était retournée vers la commanditaire de l'affaire. Celle-ci, vous l'aurez compris, était la femme du mari infidèle. Inutile aussi de vous raconter toutes les humeurs qui l'avait traversé lorsque Lyanna lui avait remis la preuve qu'elle avait pourtant commandé. Crise de larmes, de cris, de supplications, d'insultes en tout genre et coups de poing furieux sur la table... L'épouse avait rendu la matinée de Lyanna des plus désagréable et bruyante. Mais ce n'était sans doute rien comparé à ce qui attendait son frivole mari.
Bref, en sortant de la maison de sa commanditaire qui ne l'était désormais plus, une jolie petite bourse d'or dans la poche, elle arpentait les rues de la Hanse en se demandant ce qu'elle pourrait bien faire par une heure si matinale. En vérité, elle avait soif - et froid, cela va s'en dire -, et l'idée de boire quelque chose au chaud était d'une grande tentation. En plus, elle avait de l'argent pour une fois, et du temps à tuer... Pourquoi ne pas se mêler au commun des mortels pour profiter des plaisirs simples de la vie?
A croire que c'était un signe, la jeune femme arriva finalement devant une enseigne qu'elle ne se souvenait pas avoir déjà vu par le passé. C'était sans doute une nouvelle taverne. La devanture était propre et soignée, accueillante. Trempée et glacée par la bruine qui tombait depuis plusieurs minutes déjà, elle n'hésita pas longtemps à passé la porte de l'établissement.
A l'intérieur, tout était impeccable, du sol au plafond, jusqu'au plus petit détail. Il y avait également un joueur de luth, sur une petite scène, qui avait déjà entamé sa mélodie. L'ambiance était chaude et agréable, quoi qu'un peu trop calme... C'est vrai, rien ne clochait du tout dans cette salle... Si ce n'était le manque de client.
Loin d'être déstabilisé par ce tout petit comité, qui en entendant la porte s'ouvrir avait bien entendu jeté un regard vers elle, la rousse s'avança d'un pas assuré et alla s'asseoir, elle aussi, au bar. Elle passa une main dans ses cheveux humides, histoire de leur redonné ce volume quelque peu sauvage qu'ils avaient à l'ordinaire et défit la cape qui lui couvrait les épaules pour la poser à côté d'elle, découvrant sa robe noire corsetée, ornées de fines et discrètes broderies et dentelles blanches.
Un soupir de bien être. Elle observa finalement le peu de personnes présentes dans la salle. L'une d'elle, immanquable, était Estelle de Chantauvent, la tenancière de la Chope Sucrée. Lyanna la connaissait de vue, car elle s'était rendu à un bal masqué organisé dans son établissement quelques temps plus tôt. Avec ses longs cheveux roux et son sourire chaleureux, impossible de la confondre. Elle discutait avec un homme - sans doute le propriétaire de l'établissement - de l'autre côté du bar, qui ne semblait qu'à moitié à l'aise dans son rôle, sans doute intimidé par la belle et joyeuse jeune femme qui lui faisait la conversation. Il était habillé sobrement et son tablier de cuisine était d'un blanc immaculé. Lyanna lui trouvait, malgré son côté soigné, un petit air anxieux. Peut être était il déstabilisé par sa concurrente. Allez s'avoir ! Et plus loin, tout à fait à l'autre bout, deux hommes jouaient et discutaient entre eux, non sans jeter quelques regards aux deux autres protagonistes, ainsi qu'à la nouvelle arrivante.
Lyanna, tout en jouant de ses doigts sur le bar, appela le tavernier d'un petit geste de la main.


- S'il-vous-plait? Pourrais je avoir quelque chose à boire?

Laissant courir son regard azuré sur les consommations des autres clients, elle s'empressa de rajouter :

- Une bière ou un vin chaud fera l'affaire... Ce que vous avez...

Sa voix s'était faite lente et assurée.
Ce n'était pas vraiment du genre de Lyanna, les infusions et autres boissons non-alcoolisées...
La rouquine se tourna à moitié et regarda les doigts du luthier courir sur les cordes de son instrument, se laissant imprégner par la musique qui en émanait.
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Nathaniel Lenoir
Nathaniel Lenoir



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MessageSujet: Re: [LIBRE] Inauguration de « la Rose Blanche » (Fev. 1166)   [LIBRE] Inauguration de « la Rose Blanche » (Fev. 1166) EmptyVen 4 Jan 2019 - 15:43

Estelle, c’est un nom qui tintait agréablement aux oreilles du tavernier. Pourquoi ? Aucune raison apparente, juste c’était jolie. Surement une femme bien, il se trompait rarement pour ce genre de chose, comme avec les deux loustiques qui jouaient aux dés, pas parce qu’ils n’avaient rien d’autre à faire, non. Mais par soutiens, Nathaniel en était sure et certain, les deux resteraient jusqu’à ce qu’un nombre suffisant de clients accaparent le tenancier et ils s’en iraient d’un signe de main. C’est pourquoi il leur servirait verre après verre, quittes à en vider un tonnelet. Depuis que Nath les avait rencontrés l’année précédente, leurs amitiés n’avaient eues de cesses de s’améliorer, la chance, le sort ou juste un sourire de Rikni. Qui sait.

En parlant de sourire, la belle rousse n’en démordait pas. Nathaniel n’avait strictement aucune intention de jouer les jolis cœurs mais il ne pouvait pas y rester insensible. Hélena aussi riait beaucoup, tout le temps en faites. La « Rose Blanche » c’était pour elle, du moins le nom. Parce que l’établissement en lui-même, bien que chaleureux et accueillant, manquait cruellement de son bon gout ou de sa joie de vivre. De grossières pierres grises au sol, des murs en torchis, et tous ces vieux meubles rustiques de récupération. Ça ne lui ressemblait pas. Certes Nath mettait une point d’honneur à ce que tout reste nettoyé et convenable, mais il aurait préféré un meilleur hommage à sa défunte femme.

- « La chope sucrée » vous dites, il n’y aurait pas eu un bal en décembre ? J’avais failli y aller et puis avec les préparatifs de l’ouverture, j’ai raté mon tour.

Une consœur voilà qui devenait très intéressant, mais n’était-elle pas un peu petite et fragile pour abattre un travail pareil. Enfin, ce n’était pas vraiment la préoccupation de Nath qui s’abstient de tout commentaire. Estelle était-elle venue voir la concurrence ou seulement profiter du service d’un autre, d’un autre lieu, d’une autre ambiance. Peu importait.

- La Rose, c’est un hommage, un souvenir. J’en ai planté cet automne et j’espère bien pouvoir fleurir les lieux au printemps. Dit-il d’un air optimiste, puis il continua. En décidant du nom je m’suis dit que ça ferait un peu trop ... heu ... guindé, nobliau, mais en faites ça me plait beaucoup.

Après ce petit échange de courtoisie, l’odeur des marrons chaud qui sortaient du four vint titiller les narines du gérant. Au cours de ses patrouilles avant la fange, il avait pris l’habitude de cuisiner des choses simple pour ses compagnons et d’ouvrir l’œil sur les opportunités qu’offre la nature. A Marbrume, il avait continué, et sur un sentier tout près de la porte principale se trouvait un grand marronnier ou il avait put ramasser une grande quantité de fruit et gratuitement. Il laissa sa cliente un petit moment, revenant avec un grand saladier plein de friandise et commença à les éplucher minutieusement tout en continuant à bavarder.

- j’ai pas très soif là, vous en voulez ? lui répondit-il en tendant une écuelle avec les premiers marrons chauds.

La porte s’ouvrit de nouveau, sur une autre jolie rousse, décidément. Pas aussi souriante que la précédente mais d’une beauté remarquable. Nath la regardait arriver du coin de l’œil, le plus discrètement possible. Des yeux bleus envoutants, un teint de lait et des lèvres ... Il en perdit l’esprit quelques secondes puis souriant, il la laissa s’installer et lui souhaita la bienvenue.

- Bienvenue, un vin chaud à la cannelle ? Voudriez-vous une serviette pour vous sécher ?

Emporté par l’enthousiasme, le tavernier disparut en cuisine sans attendre de réponse. Il revint rapidement, un godet de vin chaud dans une main et une petite serviette dans l’autre. A ce moment là, une idée saugrenue lui traversa l’esprit Ne pas renverser, non, ne pas lui renverser de vin dans le corsage. Et patatra ... Il leva les yeux sur sa poitrine, déconcentré, il failli de justesse s’emmêler les pieds mais réussi par chance à ne pas vaciller. Il déposa doucement la boisson sur le bar, lui tendit la serviette et la repartit éplucher ses marrons.

- Nath, tu nous remets une tournée ! Interpella Joseph, un des joueurs d’un signe de la main.

HRP Plan:
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Estelle LorrenAubergiste
Estelle Lorren



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MessageSujet: Re: [LIBRE] Inauguration de « la Rose Blanche » (Fev. 1166)   [LIBRE] Inauguration de « la Rose Blanche » (Fev. 1166) EmptyVen 4 Jan 2019 - 18:04
- « N’hésitez pas la prochaine fois, ça fait du bien de temps en temps de ne plus être gérant et de profiter du moment présent »

Estelle lui avait répondu de sa voix habituelle, variation de douceur et de bienveillance. La rouquine n’en restait pas moins quelqu’un de curieux, qui ne pouvait s’empêcher de détailler son interlocuteur avec minutie. La dame de Chantauvent aimait savoir à qui elle avait à faire, que ce soit d’un point de vue purement commercial, amical, relationnel ou tout autre, découvrir l’autre était un élément important pour toujours savoir le mettre à l’aise. L’homme semblait rustique, du moins, c’est la sensation qu’elle avait, visiblement débutant dans le domaine, elle pouvait le sentir à sa façon d’agir, sa façon de parler, il n’était pas habitué. Lorsqu’il lui avait évoqué la source du prénom, Estelle l’avait écouté, un sourire sur ses lèvres, comme bien souvent, opinant pour lui montrer qu’elle était attentive. Le nom était quelque chose d’important, du moins pour elle, avec son mari elle avait mis plusieurs mois à trouver, à choisir. Quoi de mieux que la chope sucrée pour une auberge ou l’alcool coulerait à flots et/ou les papilles prendraient autant de plaisir que lorsqu’elles mangeaient une sucrerie ? Peut-être que lui aussi, malgré ce qu’il en disait il avait mis du temps, ou bien peut-être que ce n’était qu’une question d’agréabilité à l’oreille, comme il semblait le sous-entendre.

- « C’est très joli en tout cas, cela devait être un souvenir aussi agréable. » Supposa-t-elle avec une certaine délicatesse « Vous devriez faire, faire quelque toile représentant votre fameuse rose, c’est important pour les clients d’avoir une valeur visuelle » pensa-t-elle à voix haute « Une grande représentation, juste là sur le mur au-dessus de votre comptoir, ça serait parfait. »

Pensive, elle avait laissé son imagination parler, avec une touche féminine l’établissement n’en serait que davantage prometteur. Elle ne s’inquiétait pas vraiment pour lui, les clients ce n’étaient clairement pas ce qu’il manquait, aurait-il certainement un peu plus de personnes du bas peuple que de milicien, quoiqu’avec les patrouilles tout était possible après tout. Relevant sa tasse, elle l’avait porté à ses lèvres, avalant une longue gorgée, toujours aussi pensive. Il avait refusé sa proposition et elle avait dû froncer les sourcils, l’homme n’était décidément pas très avenant avec sa clientèle, à moins que ce n’était qu’uniquement parce qu’elle gérait elle aussi un établissement ? Il lui avait tendu un récipient avec des marrons et ce fut à son tour de refuser, plus par une mesquine vengeance, que par une réelle non-envie. La tenancière n’avait pas réellement l’habitude qu’on lui dise non et ce refus l’avait un peu décontenancé. N’était-ce finalement peut-être pas une si bonne idée de se rendre chez les autres aubergistes, à moins que ce ne soit seulement lui ?

- « C’est gentil, mais je n’ai pas très faim, je vous laisse volontiers ma portion. »

La jeune femme restait dans cette courtoisie, de façade ou non, c’était difficile à dire, l’expérience lui avait appris à sourire, même quand la vie ne donnait rien de positif à se mettre sous la dent, même quand tout semblait sans le moindre espoir. La porte avait fini par s’ouvrir, la sortant de ses pensées, une jolie rouquine fit son apparition qui ne sembla pas laisser indifférent notre brave tenancier aux regards pétillants. Si Estelle avait retenu la phrase « vous avez un peu de bave qui coule juste là… » elle n’avait pas pu s’empêcher de rire, discrètement évidemment. Il avait fait son travail, ce précipitant comme un homme quittant la couche de sa maîtresse par peur que sa femme le découvre et la gérante de la chope ne s’en était pas réellement offusquée. Elle était peut-être trop âgée pour tout ça après tout. Observant la scène du coin de l’œil, Estelle avait pivoté pour être dos au comptoir, mais face à la salle et au foyer au centre de la pièce. Son regard s’était perdu dans les quelques flammes, avant de secouer doucement la tête. Nathaniel était retourné à ses marrons, épluchant le tout avec soin, ne tarderait-il certainement pas à revenir vers sa nouvelle cliente pour lui en proposer. Attrapant sa tasse, Estelle avait terminé l’infusion, délaissant sur le comptoir un peu plus que le nécessaire. Lentement, elle s’était relevée, enfilant son manteau avec une certaine délicatesse, noua son semblant d’écharpe autour de son cou, avant de prendre la direction de la porte de sortie. Un instant elle s’arrêta devant la nouvelle venante, affichant un chaleureux sourire.

- « Bonne consommation madame, si vous voulez mon avis, avec un petit sourire charmeur vous devriez pouvoir obtenir quelques suppléments de consommations, gratuitement » elle lui fit un clin d’œil sans réellement la reconnaître « Bonne journée, au plaisir. »

Poliment elle avait incliné la tête, fait un petit signe de la main aux deux hommes qui jouaient encore un peu plus, curieusement, elle ne s’attarda pas beaucoup plus, en sortant ses gants avaient dû tomber de sa poche sans qu’elle le remarquer et juste avant de passer la porte de l’établissement elle ajouta à destination du gérant :

- « Merci pour l’infusion, bon courage pour la suite, bonne journée à vous. »

C’était tout, même si Estelle pouvait être bavarde, elle n’était pas venue dans l’objectif de rester trop longtemps, elle-même ayant énormément d’obligation vis-à-vis de la chope sucrée, elle n’avait souhaité qu’encourager un nouvel arrivant, ou peut-être simplement comme elle l’avait évoqué passer un moment normal, sans avoir la sensation d’avoir une montagne de responsabilités sur les épaules. Un dernier sourire et elle avait disparue, laissant le bruit d’une porte qui se ferme comme un unique écho de sa visite. Soufflant sur ses mains déjà froides, elle avait repris la direction du port, avec l’idée de profiter de sa sortie pour faire quelques achats, même si à cette heure-ci elle doutait de trouver quoi que ce soit de particulièrement intéressant, on ne savait jamais.

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Lyanna DesrosesVoleuse
Lyanna Desroses



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MessageSujet: Re: [LIBRE] Inauguration de « la Rose Blanche » (Fev. 1166)   [LIBRE] Inauguration de « la Rose Blanche » (Fev. 1166) EmptyVen 4 Jan 2019 - 20:36
- Bienvenue, un vin chaud à la cannelle ? Voudriez-vous une serviette pour vous sécher ?

Lyanna détourna le regard des mouvements hypnotiques du luthier pour le plongé dans les yeux du tavernier, qui semblait d'un seul coup bien chaleureux et guilleret. Il semblait sympathique, au premier abord. Peu de personne se montrait si dévouée au près de sa clientèle, et il était vraiment que l'idée était des meilleures, au vu de ses cheveux humides qui avaient bien du mal à sécher. Il était sans doute d'un naturel avenant et généreux. Cela ne collait pourtant pas vraiment avec le bref échange qu'elle avait surpris entre sa concurrente et lui...
La jeune femme s'apprêtait à remercier le tenancier et lui répondre par la positive, mais déjà, il tournait les talons pour regagner sa cuisine, la laissant la bouche entrouverte, les mots coincés dans sa gorge. Eh bien, en voilà un homme qui ne tenait pas en place ! Lui faisait elle peur? Lyanna haussa des sourcils surpris, avant de refermer la bouche et de hausser les épaules. Bah, tant qu'elle avait sa boisson... Le caractère plus qu'étrange du tavernier lui allait.
Quelques instants après, l'autre rousse se leva de son siège et se tourna vers elle. Lyanna, surprise, leva les yeux vers elle, alors qu'elle lui adressait la parole, de cette voix aimable et douce qui lui était caractéristique :


- « Bonne consommation madame, si vous voulez mon avis, avec un petit sourire charmeur vous devriez pouvoir obtenir quelques suppléments de consommations, gratuitement. Bonne journée, au plaisir. »

La jeune femme eut une nouvelle réaction de surprise. C'était quoi ça? L’incitait elle réellement à battre de ses jolis cils pour obtenir les bonnes grâces du tavernier? Insinuait elle qu'elle avait ses chances en la matière? Quoi qu'il en soit, c'était un conseil pas commun... Un petit peu étrange... Et même si l'idée d'avoir des consommations gratuites semblait charmante, la jeune femme doutait que ce petit manège puisse la conduire bien loin... Et que le tavernier l'apprécia.
Sans savoir réellement comment réagir ou le prendre, Lyanna bafouilla :


- Ah... Euh... Je vous remercie... Et à vous de même...

Lyanna se tourna à nouveau, pour le moins perturbée par la remarque de la jeune femme, qui saluait justement les convives avant de s’éclipser, la laissant en tant que seule présence féminine dans ce petit commité.
Le tavernier revenait justement, muni de son vin chaud à la cannelle et d'une serviette. Lyanna l'observa s'approcher. Il semblait déconcentré, comme ailleurs. La raison n'était pas dure à comprendre : son regard s'attarda un instant sur sa poitrine avant de remonter en hâte. La jeune femme avait bien entendu remarqué ce coup d'oeil furtif, mais ne s'en froissa pas. C'était peut être un peu prétentieux, mais elle avait l'habitude d'être regardée sous toutes ses coutures. Et il fallait dire que le corsage offrait une vue généreuse sur sa gorge opulente. La jeune femme resta donc de marbre, feignant ne pas remarquer la faiblesse de l'homme qui lui déposa sa boisson. En fin de compte, Estelle de Chantauvent avait peut être raison sur ses possibilités...
La jeune femme se saisit de la serviette avec douceur et se risqua à un petit sourire de gratitude.


- Merci, Monsieur...

Pas le temps en bavardage, le voilà déjà repartit à ses autres occupations. Vraiment curieux, ce cher tavernier...
Lyanna resta un moment pantoise, puis secoua la tête, ne comprenant décidément rien aux hommes... A l'autre bout du bar, les deux compères réclamaient une autre tournée. Lyanna bu d'abord une gorgée du vin qu'on lui avait servit. Il était brûlant... Mais délicieux. Elle en sirota une autre minuscule lampée, appréciant les succulents arômes et la chaleur que provoquait le breuvage en descendant dans sa gorge. Nul doute que c'était l'un des meilleurs qu'elle n'ait jamais goûté.
Puis, à l'aide de la serviette qu'on lui avait généreusement donnée, elle entreprit de sécher un petit peu ses cheveux, qui formeraient bientôt des anglaises souples à la couleur flamboyante. Elle tamponna également ses épaules et son cou, eux aussi humides de gouttelettes de pluie. Puis elle replia la serviette avec soin et la posa sur le comptoir.
Tout en sirotant lentement sa chope et en laissant la douce musique bercée ses pensées, elle observait le tavernier allé et venir entre ses fourneaux et clients masculins. Elle ne saisissait pas leur conversation, mais il ne faisait aucun doute qu'ils étaient tous bien heureux de se trouver là, en compagnie amicale, à jouer à leur jeu tout en descendant quelques bières. Lyanna elle même se sentait bien, dans cet établissement pour l'heure calme et sans chichi. Même si elle demeurait perplexe des agissements étranges de son hôte, elle s'évertuait à comprendre sans piper mot de s'il était d'un naturel singulier, de s'il était anxieux devant sa toute nouvelle responsabilité, ou de s'il était perturbé par sa présence, comme l'avait laisser entendre la cliente qui s'était éclipsée.
En tout cas, il fallait reconnaître que le lieu était charmant et agréable.
L'odeur des marrons chauds embaumait la pièce, faisant naître une faim grandissante chez la jeune femme, qui continuait à observer le tenancier de loin, dans le plus grand des silences. L'un des compères de l'autre côté dû le remarquer, car il lui jeta un regard amusé ainsi qu'un petit sourire. La rouquine comprit alors que ce comportement, en plus d'être un peu indiscret, avait quelque chose d'un tantinet suspect. Elle rougit légèrement et détourna le regard pour fixer le contenu de son godet de vin chaud. Pas très discrète pour le coup, la voleuse et espionne...
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Nathaniel Lenoir
Nathaniel Lenoir



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MessageSujet: Re: [LIBRE] Inauguration de « la Rose Blanche » (Fev. 1166)   [LIBRE] Inauguration de « la Rose Blanche » (Fev. 1166) EmptySam 5 Jan 2019 - 18:07


La voilà partit, Nathaniel était un déçu de voir sa première vraie cliente s’en aller ainsi, mais il n’allait tout de même pas la retenir de force. Il aurait voulu pouvoir lui demander tellement d’autre chose, des conseils à entendre ou une mis en garde à recevoir. Parce que oui, on pouvait compter sur lui pour tout un tas de chose, optimiste par nature il ne voyait que le bon côté chez les autres et n’imaginait pas qu’un citoyen ou qu’une citoyenne digne de ce nom puissent être véritablement fourbe ou mal intentionné. Il pensait réellement qu’en ces temps de malheur amenés par la fange, il fallait se serrer les coudes. Naïf ? Oh surement mais pourquoi serait-ce une mauvaise chose.

Elle lui avait malgré tout conseillée d’embellir les lieux, par des tableaux. Une pensée qui ne lui avait pas du tout traversée l’esprit, comme quoi, une vision féminine manquée vraiment à la taverne. Heureusement qu’elle n’avait pas pris une chambre, parce que c’était pire la haut. Dans tout les cas, il avait été heureux de la rencontrer et irait certainement lui rendre visite à son tour. « la chope sucrée sur la place des pendues » lui avait-elle dit, une place que Nathaniel n’aimait vraiment pas, un rappel beaucoup trop évident que finalement non, les gens n’était pas tous bienveillant ou charitable.

Depuis l’année précédente ou il avait réchappé de justesse à une attaque de fangeux, et ou il avait vu ses amis et compagnons d’arme mourir sous ses yeux. Il ne pouvait plus supporter la mortalité, bien qu’omniprésente en cette période trouble. C’est pourquoi, inconsciemment il occultait la mort dorénavant, la voyant comme un enfant à qui on dit « il est partie au ciel ». Alors quand il irait revoir la souriante rouquine, ce serait en évitant soigneusement les potences. En attendant, il avait une autre cliente à laquelle reporter toute son attention et les deux artisans qui lui réclamaient déjà une nouvelle tournée.

Délaissant son ouvrage quelques instants, le tavernier commença par remettre une bûche dans l’âtre centrale. La cour de l’arrière cuisine était idéale pour y faire sécher du bois au soleil, totalement close et entourée par les bâtiments voisins, elle était découverte. Il continua ensuite son travail en salle apportant un pichet sur la table de ses deux amis. Joseph un homme trapu à la peau hâlé et au cheveu noir corbeau mit un coup de coude à Nathaniel à son passage ; Henri le menuisier, un rouquin maigre comme un clou, blanc comme un cachet d’aspirine et illuminait de tâche de rousseur, s’exclamait dans un rire gras et rauque beaucoup trop bruyant pour le calme paisible de cette matinée. Tout ça pendant que la belle se séchait les cheveux.

- Mais dit moi Nath, ton bar il attire les jolies poulettes ma parole. dit subtilement Henri, pour ne pas être entendu.
- Tu l’a dit ! mais elle pourrait être ta fille si tu n’étais pas si moche ! Répliqua Joseph, en riant.
- Merde fermez la, bande d’idiots, faites la pas fuir ! J’ai pas d’autre client là. répondit Nathaniel.
- Ben nous on comptes pour des cacahuètes, tête de pioche ! continua Henri d’un air faussement vexé.
- Chut ! Soyez gentils et je ramène un autre pichet tout à l’heure.

En revenant vers le bar, le tavernier aperçût quelques pièces sur le sol, juste sous le tabouret utilisé par Estelle. Il s’approcha pour les ramasser en se disant que la demoiselle avait dut les perdre en partant, une bonne raison pour lui rendre visite et aller lui rendre. Non Nath n’était pas du genre à prendre le bien d’autrui comme si de rien était, sauf si la situation l’exigée. D’ailleurs, au cas ou, il se dirigea vers la porte et y passa la tête pour vérifier si la rouquine n’était pas dans le coin, mais non. Au lieu de ça, ce fut une bourrasque de vent qui lui gifla le visage. Il leva les yeux au ciel pour apercevoir le gris qui annonçait une journée pluvieuse et morne. Un vent marin froid qui emportait avec lui une odeur salée caractéristique, tout en battant sur les vitres des commerces de la Hanse. « J’espère que ce temps pourri ne découragera pas la clientèle »

En rentrant, Nath se focalisa de nouveau sur la belle mais plus de façon énamourée, il avait eu le temps de se réveiller correctement et l’angoisse qui le tenaillait depuis son réveil commençait à se dissiper. Il attendit donc poliment avant de récupérer la serviette puis il lui proposa son écuelle de marron avant de commencer la discussion.

- J’suis un peu soucieux ce matin, c’est le premier jour d’ouverture. J’espère que le vin est bon, c’est une recette de famille. commença-t-il.

Depuis la scène, le luthier continuait sa douce musique d’ambiance. Il avait le sourire aux lèvres et les yeux mi-clos, ses notes traversaient la pièce qui de toute évidence possédait une acoustique particulière. Il s’arrêta un moment, leva la tête de son instrument visiblement un peu déçu du manque de spectateur. Mais sans se démonter, il se redressa debout sur la scène avec un grand mouvement ample et théâtrale, puis déclama sans crier ni murmurer.

- Voici brave gens, un conte ...

----- ----- ----- ----- -----

Le dragon près du village.

Loin, dans la montagne mystérieuse
Vit le dragon des légendes mythiques
Qui d'une respiration lente et silencieuse
Nous enveloppe de sa brume empirique

Loin, dans sa tanière si précieuse
Vit une belle créature chimérique
Qui d'une patte lourde et pieuse
Nous rend parfois si lyrique

Loin, dans sa maison pierreuse
Vit la bête terrible et magnifique
Qui d'une brume clair et sinueuse
Nous mène à des victoires épiques

Loin de nous son âme généreuse
Vibre d’une mélancolie cynique
Qui pleure d’une douleur fiévreuse
Nos chants et louanges emphatique
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Lyanna DesrosesVoleuse
Lyanna Desroses



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MessageSujet: Re: [LIBRE] Inauguration de « la Rose Blanche » (Fev. 1166)   [LIBRE] Inauguration de « la Rose Blanche » (Fev. 1166) EmptySam 5 Jan 2019 - 23:54
Le jeune femme eut un léger sursaut lorsque le tavernier revint finalement vers elle. Le rouge à ses joues ne s'étaient pas tout à fait dissipé et elle se sentait étrangement observée par les deux gaillards qui avaient intercepté ses regards.
L'homme semblait moins dans la lune, et son regard ne se fit pas indiscret comme précédemment. Il semblait plus agréable et avenant, et n'avait plus tant le bougeotte que tout à l'heure. Il posa une assiette pleine de délicieux marrons dont le fumet attisait un petit peu plus la faim de la jeune fille. Mais Lyanna, un peu gêné, détourna le regard un bref instant, le temps d'avalée une lampée de son breuvage et de se ressaisir.


- J’suis un peu soucieux ce matin, c’est le premier jour d’ouverture. J’espère que le vin est bon, c’est une recette de famille.

La rousse reporta son attention, ainsi que ses yeux, sur le tavernier. Bien qu'ayant encore un peu le rose aux joues, elle parvint à lui offrir un petit - mais joli - sourire. Malgré ses dires, elle le trouvait plus détendu qu'au part avant. Etait-ce la jolie Estelle qui, en fin de compte, l'avait mi dans tout ces états?
Sa voix se fit douce, apaisante, quoi qu'un peu enjouée.


- A vrai dire, il est absolument délicieux. Je n'en ai jamais bu de tel ! Votre recette est excellente, à faire pâlir de jalousie vos concurrents, croyez moi.

Le barde intervint pour annoncer une nouvelle mélopée. Le rythme était doux, calme, un peu mélancolique, contant l'histoire d'une créature mythique et imaginaire. Lyanna se laissait bercer par la lenteur des notes et du chant, appréciant le calme apaisant d'une journée ordinaire au près des gens ordinaires. Si elle avait eut quelqu'un à regretter, sans doute que la musique l'aurait rendu nostalgique. Heureusement - ou pas - pour elle, elle n'avait ni famille, ni amis, ni amour... Seulement une triste histoire et un paquet de rêves inassouvis.
La jeune femme lança un regard au luthier, avant de planter à nouveau ses yeux sur le tavernier. Maintenant qu'elle avait l'occasion de le voir de près sans qu'il ne s'enfuit pour vaquer à d'autres occupations, elle put le détailler avec plus de facilités, sans paraître pour le moins indiscrète.
C'était un homme bien fait et musclé. Étonnant, pour un propriétaire de taverne... Son visage était agréable, encadré d'une barbe aussi noire que sa chevelure. Ses yeux étaient eux aussi d'une couleur sombre, et semblaient renfermés quelques lourds secrets du passé. Dans l'ensemble, c'était un bel homme, au charme ténébreux.
Lyanna lui adressa un nouveau sourire tout en avalant l'un des marrons qu'on lui avait si généreusement offert. Par les dieux ! Qu'ils étaient délicieux eux aussi... Leur chaleur ravissait son estomac et leur goût ses papilles. Il était réellement doué, ce cher tavernier !


- Ne vous en faites pas, je suis sûr que tout le monde se pressera bientôt pour découvrir votre taverne. Il y a un certain engouement pour la nouveauté, comme partout.

Comme il restait là, ne semblant pas beaucoup plus rassuré, et que Lyanna appréciait sa compagnie qui lui changeait radicalement de l'ordinaire, elle décida de poursuivre après une nouvelle gorgée de vin, en lançant d'un ton plus plaisantin :

- Votre établissement est charmant et le tablier vous va à ravir ! Vous n'aurez sans doute aucun mal à gagner votre publique !

Elle eut un petit rire et son regard se fit plus pétillant, sous-entendant que c'était surtout au près de la gente féminine qu'il allait faire des habitués. C'était d'autant plus amusant pour elle que force était de constater que sur les quatre clients qu'il avait eu jusqu'ici il y en avait déjà deux qui étaient des femmes. Et puis, comme il avait été dit, l'homme était charmant et plutôt bel homme.
La jeune femme n'hésita pas à se resservir un marron tant ils étaient succulent. Elle désigna l'écuelle :


- Eh puis, si jamais personne ne vient, vous n'aurez cas mettre cela sur la fenêtre, avec votre vin chaud à la cannelle. Je vous assure que personne ne pourra résister à cette odeur enivrante ! Ils auraient vraiment tord de s'en priver !

Un nouveau sourire, accompagné d'un petit clin d'oeil.
Lyanna buvait à petites gorgées son vin chaud, dont le niveau diminuait assez rapidement, maintenant qu'il avait un peu refroidit.
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Nathaniel Lenoir
Nathaniel Lenoir



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MessageSujet: Re: [LIBRE] Inauguration de « la Rose Blanche » (Fev. 1166)   [LIBRE] Inauguration de « la Rose Blanche » (Fev. 1166) EmptyMar 8 Jan 2019 - 21:45


Oh la, le luthier. On dirait qu’il se sentait poussé des ailes, il ne lui avait pas fallut longtemps pour se chauffer. Sa voix aiguë n’avait rien d’agaçante en soi, mais pour Nathaniel, ce n’était vraiment pas le moment de commencer à raconter des histoires. Pas pour une seule cliente, enfin bon, après tout pourquoi pas. Une fois sa tirade terminé, il se rassit sur sa chaise, sur la scène, et continua sa douce musique apaisante. Le tavernier se dit alors que même si il n’était pas mauvais, il faudrait en trouver un autre un peu plus joyeux et festif.

Surtout qu’avant sa théâtrale intervention, Nath avait réussi à obtenir un joli sourire et un compliment de la part de la belle. Heureusement, ce ne fut qu’un rapide et passager moment de mélancolie qui lui passa sur le visage avant qu’elle ne reprenne une attitude plus enjouée. Nathaniel pensa que tout de même, il était bien dommage que son si bel établissement soi encore aussi vide alors qu’il était déjà le milieu de la matinée. Le temps passe si vite quand on est en charmante compagnie. A croire que la rousse lut sur son visage car elle émit un commentaire des plus rassurant.

- Ne vous en faites pas, je suis sûr que tout le monde se pressera bientôt pour découvrir votre taverne. Il y a un certain engouement pour la nouveauté, comme partout.

Certainement oui, mais par ce temps de chien, le gérant en doutait encore. N’avait-il pas oublié quelque chose en ouvrant aujourd’hui ? Aurait- il fallut verser une offrande au temple ? Contacter ses anciens amis ? Ah non, ils étaient tous mort !
Non, vraiment rien ne lui venait à l’esprit. Il continuait à éplucher ses marrons les uns après les autres, jetant les peaux au fur et à mesure dans un seau à ses pieds, de sorte que tout reste propre. L’hygiène c’était quelque chose d’important pour un cuisinier, à l’époque ou il préparait les repas en patrouille, il disait toujours : Le plus grand ennemi du soldat c’est la maladie, les blessures et les carences, on se bat quelque fois mais on mange tout les jours.

- Votre établissement est charmant et le tablier vous va à ravir ! Vous n'aurez sans doute aucun mal à gagner votre publique !

- Heu ... merci, c’est gentil. Dit-il heureux de recevoir tant de louange.

- Eh puis, si jamais personne ne vient, vous n'aurez cas mettre cela sur la fenêtre, avec votre vin chaud à la cannelle. Je vous assure que personne ne pourra résister à cette odeur enivrante ! Ils auraient vraiment tord de s'en priver !


Un clin d'œil. « Mais elle me drague ou je rêve ? » pensa-t-il. Ça n’avait rien de déplaisant à vrai dire, mais Nathaniel, veuf, même si il gardait ses instincts primaire d’animal mâle, n’avait vraiment pas ce genre de chose en tête. Peut-être se méprenait-il mais pour lui qui ne voyait jamais quand il plaisait à une fille, une femme. Ce fut insolite et avec une certaine gêne, il tenta de détourner la conversation vers un sujet beaucoup moins déroutant.

- En parlant d’odeur, vous sentez ? J’ai trouvé sur le port un pêcheur qui m’a vendu des petits poissons excellent en soupe.

Même en parlant d’autre chose, Nath commençait à rougir. Peut être devrait-il aller s’occuper de ce fameux potage avant de se perdre dans les yeux d’une inconnue. Finalement c’est à croire que notre aubergiste est vraiment un cœur d’artichaut. Non, il rejetait cette folle image de lui faisant la cour à une autre femme que la sienne, même si cela faisait déjà un moment qu’elle était partie. Pourquoi cet indicible dilemme. Pendant qu’il faisait des plans sur la comète, la jeune femme souriait, riait et lui ne connaissait pas même son nom. « Je ne peut tout de même pas l’inviter, j’ai des dettes à payer, si je commence à faire plaisir à toute les jolie fille qui passe ici je ne vais pas rester longtemps ouvert ! » pensa-t-il

- Au faites, puisqu’il n’y a pas beaucoup de monde. En souriant. Moi c’est Nath, enchanté.

« Mais quel gaffeur aujourd’hui. Oh pas beaucoup de monde, mais n’importe quoi !!
Au lieu de simplement dire que nous, ne nous sommes pas encore présentés !! Crétin !! »


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Yann PêcheurPirate
Yann Pêcheur



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MessageSujet: Re: [LIBRE] Inauguration de « la Rose Blanche » (Fev. 1166)   [LIBRE] Inauguration de « la Rose Blanche » (Fev. 1166) EmptyMer 9 Jan 2019 - 21:35
La porte de La Rose Blanche s’ouvrit laissant entrer deux nouveaux clients et avec eux un courant d’air frais accompagné de quelques gouttes de pluie.
Les nouveaux arrivants restèrent quelques instants devant la porte, laissant le temps à de petites flaques de se créer à leur pied.

Visiblement satisfaits de l’air propre et accueillant -quoiqu’un peu vide- de l’établissement, ils adressèrent un signe de tête polis aux autres clients et se choisirent une table.

Le premier des deux individus était de taille moyenne et avait la démarche des hommes qui savent où ils vont et qui ils sont. Cependant, à côté du second qui le précédait de quelques pas, il semblait petit et maigrelet. On sentait qu’entre ces deux-là, le lien était fort. Un lien de hiérarchie et de respect teinté d’un début d’amitié.


Ainsi, Yann et Ours -car c’était bien eux- s’installèrent à l’une des tables. Ils avaient entendus parlé de l’ouverture de l’auberge assez fortuitement, un bruit qui courrait, tout simplement. Les deux hommes avaient donc décidés d’aller jeter un œil. Si l’auberge ouvrait à peine ses portes, se disaient-ils, il y avait fort à parier que le tenancier n’aurait pas encore tout à fait fini sa liste de fournisseurs. Et comme les cales de La Déception étaient commodément remplies, il y avait là une belle occasion de se faire un nouveau client.


Lorsqu’ils étaient entrés, le patron semblait occupé par l’une des rares clientes de l’établissement. Les deux compères attendirent donc patiemment que l’homme vienne s’enquérir de leur commande, profitant de l’air chauds et de la musique du trouvère qui s’exerçait sur une petite estrade.


Lorsque le patron s’approcha, Yann pris le temps de le détailler sans se soucier de la bienséance. Le tablier du tavernier était encore presque propre ; ça n’avait rien d’étonnant, il venait juste d’ouvrir. Ses manches retroussées jusqu’au coude et son chemiser –certes usé mais propre- attestaient d’un sens pratique qui plus immédiatement au capitaine de La Déception. Ce dernier n’en laissa toutefois rien paraître et, comme à son habitude, laissa Ours prendre les commande pour eux deux.
Ours commençait à connaître son capitaine de mieux en mieux. Cela faisait maintenant trois mois qu’ils ne se quittaient plus et le colosse avait de plus en plus de respect pour cet homme qui, sans en avoir l’air, menait ses affaires d’une main sûre.

« - Bonsoir tavernier, une bière et un vin chaud s’il te plaît. »


Un regard jeté à Yann confirma à Ours qu’il avait fait le bon choix. Il fallait dire qu’avec le temps qui mouillait au dehors, un peu de réconfort n’était pas mal venus.

Les deux boissons arrivèrent prestement et Yann y trempa les lèvres après avoir remercié d’un signe de tête. La boisson n’était pas excellente, mais au moins n’était-elle pas coupée d’eau avec cet arrière-goût de vinaigre qu’on retrouvait dans tous les vins servis dans les tripots du port.
Oui, cette auberge n’était pas riche mais au moins elle était honnête et Yann aimait à faire affaire avec d’honnêtes personnes.

« - Dis-moi l’ami, qu’as-tu à nous proposer pour soulager notre faim ? »

Entendant son capitaine, Ours se rencogna dans sa chaise avec satisfaction. Yann avait décidé de faire affaire ici. Ce qui signifiait qu’ils ne partiraient pas de sitôt. Enfin, le temps d’un repas au moins. Et les repas, Ours les accueillait toujours avec plaisir. Il avait appris à se réjouir de chaque nourriture, ne sachant jamais quand il en verrait une autre.
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Lyanna DesrosesVoleuse
Lyanna Desroses



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MessageSujet: Re: [LIBRE] Inauguration de « la Rose Blanche » (Fev. 1166)   [LIBRE] Inauguration de « la Rose Blanche » (Fev. 1166) EmptyMer 9 Jan 2019 - 21:53
Le tavernier ne semblait guère plus à l'aise après les tentatives de la jeune femme. En fait, il semblait gêné en plus du reste. Étrange... Avait elle dit quelque chose de mal? De déplacé? Lyanna perdit un peu de son sourire et de son pétillant en songeant subitement qu'elle ennuyait peut être le ténébreux jeune homme. Ses yeux allaient de ses mains affairées à éplucher des marrons à son visage qui rougissait légèrement. Oui, de toute évidence, il y avait un truc qui clochait...
La rousse baissa le regard, un peu confuse. Elle n'était pas très douée pour faire la conversation, de manière générale... Pas très douée avec la vie commune, en fait... Encore une jolie preuve pour elle qu'elle vivait vraiment en recluse.
Le tenancier changea rapidement de sujet. La jeune fille baissa les yeux, un peu frustrée par cette conversation qui tournait légèrement en rond. Elle qui avait voulut se montrer gentille et compatissante avec le jeune homme et partager un petit moment privilégié avec lui, elle avait la sensation d'être royalement ignorée. Elle eut une petite pensée pour la dame de Chantauvent. Elle n'aurait pas pu être plus à côté de la plaque. Quel homme agirait ainsi, face à une femme qui l’intéressait? Et puis, qu'est ce qu'elle croyait, elle n'était pas irrésistible...
Euh... Pourquoi elle pensait à cela? Ce n'était pas dans cette fin que Lyanna avait entamer la discussion... Pas non plus pour des consommations gratuites... Mais plutôt dans le but de le soulager, et de cerner un peu plus le personnage. Alors pourquoi se souciait elle de ce que le tavernier pouvait bien penser d'elle? Pourquoi cherchait elle à tout prix à parler avec lui, alors que de toute évidence cela ne l'enchantait pas? Etait ce tout justement parce qu'il n'agissait pas comme un animal, bavant devant un bout de viande, qu'elle se sentait le besoin de partager un moment avec lui? Etait-ce parce qu'il n'était tout justement pas intéressé ? Ou était ce les yeux foncés et mystérieux du tenancier qui la rendait si boudeuse face à ce manque d'intérêt? Ca ne ressemblait pas à Lyanna, et elle s'en sentait d'autant plus vexée.
La jeune femme releva les yeux vers l'homme, sortant brusquement de ses songes. La soupe... Oui, il parlait de soupe... Une soupe de poisson de toute évidence... Lyanna n'aimait pas vraiment le poisson. Etrange, non? Pour une femme qui rêvait de prendre le large... C'était ce fort goût d'iode, cette bizarre sensation de la chair, ces petites arrêtes tranchantes qu'on retrouvait toutes les cinq minutes. Non, vraiment, elle n'était pas fan de poisson...


- Ca m'a l'air parfaitement délicieux ! Je vous en prendrais une portion, lorsqu'elle sera prête.

Quuuoiii? ... Elle ne comprenait pas elle même... Les mots étaient sorti tout seuls, rapide, enjoués, bizarre. Elle avait la sensation que c'était une toute autre personne qui avait parlé pour elle.
La jeune femme devint rouge écarlate devant sa propre bêtise. Elle attrapa résolument son verre et en but trois bonnes gorgées, achevant son contenu par la même occasion. Elle se maudissait. Vraiment, ce genre de comportement ne lui ressemblait pas...
C'était surement dû au manque de sommeil... Mais oui... Le manque de sommeil...
Elle se raccrocha à cette idée.
Le jeune homme semblait lui aussi peu à l'aise, mais il lui adressa un sourire et reprit :


- Au faites, puisqu’il n’y a pas beaucoup de monde. Moi c’est Nath, enchanté.

Lyanna eut comme un bond au cœur et ses pommettes devinrent encore plus rouge, tranchant sur sa peau blanche et pâle. Il fallait se ressaisir...
La rousse adressa donc elle aussi un sourire à Nath, ses yeux pétillants à nouveau, heureuse de constater qu'il se mêlait enfin lui aussi à une véritable conversation.


- Enchantée Nath ! Je m'appelle Lyanna.

Retrouvant sa confiance en elle, elle tendit vers lui une main amicale, dans l’intention de conclure leurs présentations.
Le barde entama une nouvelle mélodie, plus guillerette, plus rythmée. A croire qu'il suivait les émotions de la rousse ! Tantôt mélancolique pour sa sensation de solitude, tantôt heureux pour sa joie de faire connaissance avec le mystérieux jeune homme. Elle aimait bien ce petit air, qui lui redonnait quelques contenances.
Sans quitter des yeux son partenaire de causette, la jeune femme lui demanda d'une voix lente et calme, suave - qui était sa vraie voix, durement retrouvée - :


- Vous joindriez vous à moi, pour un autre vin chaud? En tout cas, moi j'en reprendrais un. Il est tellement délicieux...

Si Lyanna avait réussi à chasser de son esprit ses interrogations qui restaient malgré tout en suspend, elle n'était néanmoins pas très concentrée. Elle dévisageait le tavernier, avec retenu mais réel plaisir.
Elle ne remarqua pas qu'on les observait discrètement tout deux, à l'autre bout du comptoir, tout en feignant continuer de jouer à un jeu...
C'est alors que la porte s'ouvrit. Balayant lentement la salle de son regard bleuté, la jeune fille découvrit deux hommes, qui allèrent s'installer à une table. Vieille habitude de professionnelle - voleuse et espionne - elle les détailla. L'un avait beaucoup de prestance, l'autre semblait plus inoffensif, casi-faiblard. Ils n'étaient pas une menace, mais ils avaient cette dégaine qui signifiait bien qu'ils n'étaient pas personne. Lyanna ne connaissait ni l'un ni l'autre... Si ce n'est que le plus grand semblait lui dire vaguement quelque chose...
Lyanna retourna les yeux vers Nath, une pointe de tristesse à l'intérieur. Elle lui adressa un petit sourire chagriné, bien qu'elle essaya de paraître le plus heureuse pour lui possible.


- Peut être plus tard... Le devoir vous appelle. Je vous avais bien dit que du monde viendrait.
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Nathaniel Lenoir
Nathaniel Lenoir



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MessageSujet: Re: [LIBRE] Inauguration de « la Rose Blanche » (Fev. 1166)   [LIBRE] Inauguration de « la Rose Blanche » (Fev. 1166) EmptyVen 11 Jan 2019 - 21:30

Nathaniel fixait la belle dans les yeux, il ne voyait pas le malaise de la jeune femme, ni ses joues qui rougissaient, trop aveuglé par le flot de ses pensées. Il avait entendu chaque mot prononcé, sans pour autant faire vraiment attention à l’intonation de voix de la rousse ou même à ses gestes. En règle général, il n’était clairement pas doué pour interpréter les actions ou réactions des gens. Cela faisait d’ailleurs beaucoup rire Léna, qui s’amusait à le faire tourner en bourrique avec des jeux de séduction, pour le laisser planté comme un piquet, bêtement béat. Mais ce matin là, Lyanna ne jouait pas un rôle pour se distraire, Nath lui n’en savait rien et de toute façon ça ne lui vint pas à l’esprit.

Lui, il était tiraillé entre cette montée d’émotion déjà ressentie pour Hélène, qu’il avait enfoui sous des tonnes de gravas, et une petite musique de culpabilité à la simple évocation mentale d’une idylle hypothétique avec une femme. Quand son épouse était morte il n’avait pas fait vœu de célibat ou de chasteté, mais il ne s’était pas non plus projeté dans les conjectures d’une vie de couple ou d’une nouvelle connexion sentimentale. C’était la première fois, depuis quatre ans, qu’il imaginait peindre un nouveau tableau relationnel. Ce matin une toile blanche avait prit place sur le chevalet et un premier coup de pinceau avait était peint, d’une couleur rubis.

Mais trêve de sentimentalisme à l’eau de rose, c’est que notre gérant avait une entreprise à faire tourner. Il se saisit donc, délicatement de la main de la belle avec ses doigts un peu rugueux, comme on cueille une fleur fragile. Il l’enveloppa avec toute la douceur dont il était capable, d’une pression convenable et ne durant qu’un infime instant. Un instant ou il put ressentir la douceur et la dextérité de ses fines menottes. Il frémit légèrement sans que personne ne puisse le voir et ôta sa main sans abuser des convenances.
- Enchantée Nath ! Je m'appelle Lyanna.

Nathaniel ne réussissait pas à détacher son regard des yeux clairs de Lyanna. Rien qui puisse être interprété comme tendre ou amoureux, plutôt comme captivé, oui captivé par une recherche, il tentait de franchir un obstacle moral et tentait de trouver une solution dans les pupilles de la belle. Peut-être s’était-elle aperçût de son manège involontaire, néanmoins elle continua
- Vous joindriez vous à moi, pour un autre vin chaud? En tout cas, moi j'en reprendrais un. Il est tellement délicieux...

Puis la porte s’ouvrit, un courant d’air s’engouffra dans la salle, ravivant le feu et le tavernier. Deux hommes firent leur apparition, des ouvriers semblait-il, leurs teints marqués par le soleil trahissait une vie en plein air. Le plus costaud plut tout suite au tavernier, pourquoi ? Sait pas. L’autre était un peu plus singulier, plus complexe. Mais évidemment Nath et le langage corporel, ça faisait deux. Il les regarda s’installer, satisfait, puis s’approcha de leur table après avoir jeté un dernier coup d’œil à la rousse. La demoiselle le gratifia d’un petit sourire triste, que celui-ci ne put que percevoir comme un regret de voir leur échange interrompu. Nath, lui rendit se sentiment en se pinçant les lèvres avant de partir prendre la commande des nouveaux venus.
- Bonjour messieurs, une bière et un vin chaud, ça marche ! répondit-il joyeusement

Quelques instants après, les boissons étaient sur la table et une première commande arriva !
- Soupe de poisson à l’aneth, purée de patate, légumes et poissons grillés ou une recette maison de chou-fleur au four ! Vous savez, c’est la pénurie. Difficile de trouver autre chose que des légumes ! Et même ça, il est difficile de s’approvisionner. Expliqua t-il rapidement.

Nathaniel pris leur commande avec un grand sourire amical, cherchant au mieux à satisfaire les demande. Une fois la discussion achevée il les laissa en privé, prêt à revenir au besoin. Au retour, avant de repasser en cuisine, il n’oublia pas de resservir sa charmante convive.

- Vous aviez raison, j’ai eu tord de m’inquiéter autant. Je reviens avec une assiette ! Tout enjoué du travail accompli et à accomplir.

Maintenant il fallait servir tout se petit monde, mais qu’avaient ils commandés au juste ? ho oui évidemment ...
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Ulysse de SombrevalBaron
Ulysse de Sombreval



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MessageSujet: Re: [LIBRE] Inauguration de « la Rose Blanche » (Fev. 1166)   [LIBRE] Inauguration de « la Rose Blanche » (Fev. 1166) EmptySam 12 Jan 2019 - 0:05
L'annonce de l'ouverture d'un nouvel établissement de débit de boisson ne pouvait que tomber dans mon oreille au meilleur moment. En fin d'après midi à l'issue d'une rude séance d'entrainement avec mes hommes à la caserne des Griffons Moqueurs un crieur public certainement rémunéré par le propriétaire avait croisé mon chemin. La Rose blanche voilà quel était le nom de cette taverne flambant neuve et n'attendant que de voir une belle clientèle se créer pour la faire perdurer. Un nom bien poétique et relativement joli il fallait en convenir annoncant assez bien la couleur. Cette taverne se positionnerait probablement sur le mème segment de marché que celui de la Choppe sucrée soit celui d'un établissement de qualité. Rien à voir avec les bouges crasseux et mal famés dans lesquels j'allais me défouler car toujours remplis de types trop sanguins pour leur propre bien et prèts à dégainer l'épée en sachant à peine s'en servir. J'étais donc retourné au manoir pour y prendre un bain et me préparer convenablement pour l'évènement qui attirerait à n'en point douter une certaine foule bigarrée aussi hétéroclite qu'intéressante à observer. J'étais également curieux de juger la qualité de la Rose blanche en tant qu'habitué des tavernes. Ainsi, une fois préparé et l'épée au coté je descendais vers la ville basse en compagnie de mes officiers parmi lesquels se trouvait évidemment ser Francis mon compère de toujours. Une fois arrivé devant le batiment, je laissais un sifflement admiratif passer mes lèvres closes. Il fallait reconnaitre que l'établissement avait de l'allure à revendre. Je rentrais sur les lieux d'un pas nonchalant et pris le temps d'observer la foule assemblée avant de chercher une place ou s'installer pour commander. L'ambiance semblait au rendez-vous et la densité de personnes présentes poussait à penser que l'ouverture serait une réussite. "C'est une bien belle taverne que vous avez là aubergiste !"
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