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 La traque d'une renarde PV Lyanna

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Lyanna DesrosesVoleuse
Lyanna Desroses



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MessageSujet: Re: La traque d'une renarde PV Lyanna    La traque d'une renarde PV Lyanna  - Page 2 EmptySam 6 Avr 2019 - 23:50
Le sourire du noble revenait petit à petit. Il n'avait certes plus l'éclat qu'il avait eu au début de leur "accidentelle" rencontre, mais néanmoins, les choses semblaient allé dans le bon sens pour les affaires de la voleuse sous couverture.
Lui offrant son bras, Ulysse et Lyanna prenaient tout deux la direction de la taverne sans grand empressement. La conversation suivait son court, sans sembler éveiller plus que cela les soupçons de l'insouciante victime. Le jeune homme adhéra à sa petite histoire quant à son passé et à son présent. Elle était resté volontairement vague, pour ne pas s'enliser dans des mensonges trop compliqué à gérer. Elle n'en était pas à son premier coup. Même si, à vrai dire, elle avait toujours préféré faire ses espionnages à distance. Même si elle s'était trouvé plutôt convaincante - ce que semblait confirmer le noble qui était en sa compagnie -, celui-ci, néanmoins, ne manqua pas de souligner deux petits détails qui, en effet, ne collaient pas vraiment avec la personne qu'elle incarnait à l'instant. D'abord : son travail et son domicile sur le port. En vérité, on ne pouvait pas vraiment dire qu'elle "résidait" dans ce quartier, puisqu'elle squattait depuis quelques années le grenier d'une vieille maison abandonnée depuis longtemps par ses propriétaires, et ce seulement depuis quelques années. Elle ne badinait pas souvent en bord de mer, trop occupée à ses missions et contrats, visant à s'enrichir le plus efficacement possible. Quant à son travail... Inutile d'approfondir ce sujet, vous devez avoir très bien compris. Le dernier point, néanmoins, prouvait soit qu'elle n'était pas aussi mauvaise actrice qu'elle le pensait, soit qu'il était bien plus perspicace qu'elle ne s'y était attendue : Il souligna qu'elle semblait bien plus habile qu'elle ne le laissait entendre. A ce point, il avait entièrement raison... Elle n'était pas devenu par la grâce divine la plus grande voleuse de cette cité : elle y avait travaillée dure et témoignait d'une grande agilité à faire pâlir bien de ses confrères où membres officiels de la milice. S'il l'avait vu à l'oeuvre, Ulysse aurait sans doute été ébahit de voir avec quelle aisance elle se mouvait dans son travail, aussi bien à travers rues que sur les toits, et avec quelle facilité elle subtilisait les bourses des passants.
Mais dans l'immédiat, il fallait briser tout ces soupçons, aussi minuscules furent ils. Feignant être gênée, Lyanna lui adressa un petit sourire.


- Oh eh bien... Vous me voyez flattée de cet intérêt à mon égard, cher Monsieur. A vrai dire, je ne travaille que depuis peu dans cet endroit... Je n'ai pas non plus pour habitude de flâner dans les rues, mais il est vrai que c'est un heureux hasard qui m'a mené jusqu'ici ce soir, et un tout aussi plaisant accident qui m'a fait... Comme qui dirait : tomber dans vos bras !

La rousse émit un nouveau petit rire en adressant un sourire amusé à son compagnon de marche. Elle espèrait que la plaisanterie et le ton plus léger qu'elle arborait à présent endormirait les doutes d'Ulysse et que celui-ci serait plus à même de se détendre et de se livrer à elle par la suite. Si par la même occasion il pouvait décider de s'ouvrir un peu plus à elle et se détourner de l'histoire que lui servait la petite menteuse, ce serait d'autant mieux !
Ce n'est qu'arriver à la deventure de la taverne qu'ils avaient choisit pour destination que le jeune homme remarqua les inquiétudes feintes de Lyanna à l'égard de son escort. Un petit rire s'échappa des lèvres d'Ulysse, qui ne tarda pas à la rassurer à leur propos. Prennant soin de conserver une mine soucieuse, mal à l'aise et embarassée, la rouquine s'afférait pourtant à tout autre excercice en son fort intérieur. Elle devait graver dans sa mémoire le nom de ces trois hommes, ceux de la garde rapprocher de ce cher Monsieur de Sombreval, dans le but de les répéter quelques jours plus tard à son commanditaire. Pas évident, elle devait rester concentrée et se répétait plusieurs fois leur noms dans sa tête : Ser George, Sam et Enzo... Ser George, Sam et Enzo... Ser George, Sam et Enzo... Mercenaires... Ville basse... C'était sans doute le genre d'informations qui intéresseraient Victor, au moment de son rapport.
Le noble sembla ne pas prendre à la légère la gêne qu'avait évoquée Lyanna. Il plaisanta, sans doute tant pour la détendre que pour détendre ses gardes eux-même alertes. Lyanna lui adressa un sourire angélique, et fit de même pour chacun des hommes qui attendaient les ordres de leur protégé. Celui-ci leur demanda alors de s'installer un peu plus loin d'eux lorsqu'ils seraient à l'intérieur, leur laissant par l'occasion un peu plus d'intimité qu'il pensait sans doute voulu simplement pour apaiser les craintes de la jeune femme qui semblait se laisser charmer par son cavalier. Ce qui semblait le plus amusant à Lyanna, dans le cas présent, c'était surtout qu'au vu de la facilité avec laquelle elle s'était rapproché du beau noble et celle avec laquelle elle le manipulait pour l'éloigner des éventuels gêneurs à sa mission, il lui aurait été tout à fait aisé de l'assassiner sans qu'il ne l'ai vu venir. Heureusement pour lui, ce n'était pas l'objet de sa mission. D'ailleurs, Lyanna ne faisait pas d'assassinat... Enfin, pas pour le compte des autres tout du moins.


- Je vous assure que je n'ai absolument aucune vilaine intention à votre égard, Monsieur de Sombreval. Vous pourrez vous dèsaltérer sans crainte... Et vos gens aussi.

Secrètement très fière d'elle, la rousse suivit Ulysse à l'intérieur de la taverne. Celui-ci prit directement direction du comptoir pour commander.

- Je prendrais comme vous, je vous fait confiance.

Une fois cela fait, ils choisirent une table vide non loin du comptoir et s'y instalèrent. La taverne était déjà bien fréquentée, une rumeur forte et joyeuse y courrait sans intéruption. Il ne serait pas aussi aisé qu'elle ne l'espèrait de communiquer. Mais au moins, ils étaient désormais loin des oreilles indiscrètes et affutées.
Posant son visage sur ses mains croisées, coudes sur la table, sourire aux lèvres, elle planta son regard azuré dans celui du bel homme qui patientait tout comme elle de recevoir leur boisson. Elle se voulait charmeuse, mais pas de manière excessive. Nul n'était le but de paraître être femme facile, il fallait seulement mettre à l'aise le noble, qu'il est envie de se confier à elle, de se livrer à elle, qu'il abaisse ses défenses et qu'elle lise en lui comme dans un livre ouvert. Battant doucement de ses longs cils, et prit l'initiative de la conversation.


- C'est un endroit agréable. Le Cygne Rieur, c'est bien cela? Je n'y suis jamais venu, si ma mémoire et bonne. Est-ce un endroit que vous avez pour habitude de fréquenter?

Lyanna se trouvait convainquante, dans le rôle de la jeune femme sincérement intéressée par le cavalier inattendu d'une situation tout aussi inattendue. Elle laissait de côté ses craintes, pour l'instant. Ce genre de jeu était assez dans ses cordes.

- Vous parliez d'une caserne tout à l'heure... Etes vous vous même engagez dans la milice, Monsieur de Sombreval?
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Ulysse de SombrevalBaron
Ulysse de Sombreval



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MessageSujet: Re: La traque d'une renarde PV Lyanna    La traque d'une renarde PV Lyanna  - Page 2 EmptyDim 7 Avr 2019 - 18:56
Le brouhaha de l'Esplanade s'estompait peu à peu dans mon dos tandis que je m'en éloignais d'un pas nonchalant de ce parvis qui avait été l'espace de quelques fugaces instants un modeste paradis mélomane irradiant de joie de vivre. Joie aussi féroce que sauvage permettant d'oublier le purin malodorant dans lequel se trouvait la vie face à la perspective inexorable que la Fange finisse par triompher et tout emporter sur son passage à l'instar d'une vague implaccable. Accroché à mon bras galamment tendu, une inconnue aux cheveux de feu. Le hasard des rencontres avait cela de magique que l'on ne savait jamais si elle serait bonne ou mauvaise. Difficile de jauger celle-ci car quand bien mème nous avions partagé un agréable moment que dis-je délicieux sur le rythme entetant d'un groupe de troubadours il eut été impossible de faire abstraction du fait que la mélancolie que je combattais aprement la plupart de mon temps avait été réveillée par ma charmante partenaire de danse. A l'instar de toute ma fratrie désormais anéantie par la Fange et plus spécialement Achille je n'étais pas quelqu'un d'élitiste en dépit de mon sang noble. Facile à vivre la plupart du temps autant que bon vivant, le champ de bataille révélait un autre homme. Un homme n'ayant plus rien à voir avec l'amoureux des belles lettres, de l'art et de la musique.


Cependant, la vie avait la facheuse tendance à laisser les traces de ses effets sur les ames. Tout soldat pouvait vous le garantir. Le fléau m'avait changé. Il l'avait fait à tous. Et, en toute humilité ce fut loin d'ètre en bien. Un sourire affligé se dessina sur mes lippes alors que je me fis la réflexion que Cat aurait détesté voir ce que j'étais devenu. Buveur invétéré, duelliste violent et agressif, noble capable de frayer avec les pires crapules de la ville, gestionnaire endetté et commandant aux élans douceureusement suicidaires. Oui, ma chère femme aurait été mortifiée d'un pareil tableau. Et pourtant, c'était de sa faute. Si, elle n'était pas morte. Si, je n'avais pas du... Si, je ne l'avais pas quitté. Si, j'avais refusé de rejoindre le ban. Chassant toute cette noirceur de mes pensées, je contemplais les environs animées du coeur économique de la cité survivante. Il fallait bien continuer à vivre et à avancer. Cela faisait deux ans que cela durait. Non pas pour moi mais pour mes frères d'armes, mes amis, vassaux et soldats. Pour cette famille martiale, cette fraternité. Je n'avais pas le droit de les entrainer dans ma chute par pur égoisme. Inspirant une grande goulée d'air franchement glacé, je levais les yeux au ciel avant de reporter mon attention sur ma compagne de promenade. Mes yeux se posèrent sur un visage rougissant de gène sur lequel vint se poser un bref sourire. J'éclatais d'un rire rauque et franc formant un panache de buée dans la fraicheur hivernale.


-"Qui flatte qui désormais ma chère ? Heureux hasard et plaisant incident... Si, j'étais naif je pourrais penser que vous ètes en train de flirter avec moi Lyanna. Nul besoin de se justifier quant à ce vous faisiez dans les rues. Je passe pour ma part une bonne part de mon temps libre à le faire. Il y a toujours de la vie à chaque recoin. Cela me rappelle que je suis bien vivant. Que Marbrume n'est pas un mirage et que la Fange si elle n'est pas vaincue est au moins repoussée ce qui constitue déjà une petite victoire ne croyez-vous pas ? Ne soyez pas flattée vous méritez toutes les éloges que mes maigres talents de poète peuvent vous offrir."


Le rire crystallin de la jeune femme bien moins malhabile qu'elle l'avait prétendue un peu plus tot résonna de nouveau suite à cet échange et un sourire satisfait illumina quelque peu mon visage morose. Ma mauvaise humeur ne concernait que moi et je détestais paradoxalement qu'elle pousse mes interlocuteurs dans de sombres dispositions. Le ton léger autant que l'amusement sur les lippes chatoyantes m'indiquèrent que les nuages s'étaient éloignés de notre étrange duo. Nous atteignames finalement la taverne et ce fut à cet instant précis que je notais enfin la mine soucieuse un brin inquiète de la jeune femme vis à vis de mes trois gardes du corps aux mines patibulaires et aux mains proches de leurs armes. J'éclatais cette fois d'un grand rire spontané et tentais de la rassurer quant à mes tueurs arborant le tabard aux couleurs des Griffons Moqueurs. Jaugeant l'expression toujours soucieuse de Lyanna je pris la décision de garder les hommes à une certaine distance de mon interlocutrice. J'entendais presque la voix du vieux sire Cassis de Pontfroid couplée à celle du banneret Guillhem de Sombrelance. Je pouvais les entendre me réprimander quant au fait que je négligeais ma sécurité.


Comme si je ne me trimballais pas avec une escorte de chiens d'attaque et de bouchers depuis mon installation à Marbrume. Et par l'enfer, j'étais plus que capable de veiller sur moi-mème. Si Achille avait été meilleur combattant que moi en tout, chaque duel depuis mon installation à Marbrume s'était invariablement achevé de la mème manière. Dague pour les endroits clos, épée courbe pour les ruelles. Un sourire amusé donna à mon visage l'aspect d'un masque de théatre alors que je me voyais beugler aux deux vieux vassaux que je n'avais jamais imaginé que le fait d'ètre baron pouvait donner l'impression d'ètre traité en enfant. Concrétisant ma décision en ordonnant au chevalier et ses deux camarades d'aller s'installer le plus loin possible de notre duo. La donzelle nous gratifia tous d'un sourire angélique qui aurait pu faire se pâmer bien des hommes. Mais, mes Griffons se contentèrent d'exécuter les ordres sans rechigner. Je pus entendre ser George grommeler dans sa barbe sur les nobles se laissant mener par le bout de leur queue tandis qu'ils s'éloignaient et dus réprimer un accès d'hilarité. Si, Francis était présent lui aurait su qu'il n'en était rien.


-"Mais, je n'en ai jamais douté ma dame. Comment une beauté aussi angélique que vous pourrait avoir un cœur suffisamment noir pour empêcher un homme d'accomplir le devoir sacré de savourer une pinte ? Mais, il existe bien des vilainies."


Concluais-je dans un rire goguenard. Ce n'était pas parce que cette masse musculeuse d'acier de chevalier se trompait que je ne comptais point m'amuser un brin. Je me séparais de la jolie rousse afin d'aller commander. Comme moi hein. Eh bien pourquoi pas. J'espérais qu'elle savait tenir l'alcool. Parce que pour ma part, la douleur émotionelle réveillée au sujet de Cat réclamait à grand cri de se voir noyée. Je commandais donc deux coupes d'absinthe, deux chopes de bières et deux coupes de vin chaud corsé ainsi qu'un peu d'accompagnement pour faire passer le tout. Le tavernier me reconnut et je pris le temps d'échanger quelques mots avec le brave homme. Ce qui me permit de lui glisser que les commandes de mes hommes installés à l'autre bout de la pièce seraient à mes frais. Après m'ètre encquéri de sa famille, je rejoignais finalement Lyanna à la table choisie. Les affaires tournaient bien pour le vieux Richard aussi le brouhaha était presque aussi suffocant que celui de la place. Visage en forme de coeur au teint délicatement pale enserré entre ses deux mains, yeux azuréens plongés dans les miens et quelques battements de cils plus tard le silence fut rompu.


-"Une excellente taverne de très bonne réputation. Richard est un homme aussi sérieux que passionné. Je suis bien heureux que les affaires soient florissantes pour lui. Oui, il s'agit bien du Cygne Rieur. En effet, j'y passe pas mal de temps avec mes hommes. Mais, quelle taverne de la cité ne nous a point vu mettre de l'ambiance de manière un brin moins distinguée que nos rangs ? Vous n'aimez pas les tavernes ?"


Des questions succedèrent à d'autres questions et je contemplai le visage mutin penché au dessus de la tablée d'un air énigmatique durant une poignée de secondes. Jusqu'à ce que Simon le beau-fils de Richard ne nous apporte nos commandes. Je saluais le vieux gredin et l'interrogeais sur son maniement de la dague. L'homme n'avait jamais servi sous les drapeaux mais admirait la chose martiale. Je lui avais enseigné deux ou trois choses à l'occasion alors que j'avais quelques coups dans le nez. Il nous quitta dans un grand rire. Je saisissais la coupe d'absynthe et la portais à mes lippes qui me brulèrent.


"Hum délicieux et corrosif. Ah oui, la fameuse caserne. Toutes mes excuses. Je me suis égaré. Non, je ne fais pas partie de la milice. Il s'agit de ma caserne enfin celle des hommes de ma compagnie martiale. Les Griffons Moqueurs. Mi mercenaires mi défenseurs de la cité suppléant aux actions de la milice comme le souhaite la volonté ducale. Le quartier du port n'est guère le plus agréable mais la brise marine balaie quelque peu la puanteur et puis ce sont des soldats et les soldats savent vivre à la dure. Après tout, nous sommes à jamais en guerre désormais. En guerre contre la Fange."
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Lyanna DesrosesVoleuse
Lyanna Desroses



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MessageSujet: Re: La traque d'une renarde PV Lyanna    La traque d'une renarde PV Lyanna  - Page 2 EmptyVen 19 Avr 2019 - 23:36
A mesure qu'ils avançaient dans leur discussion et qu'elle apprenait à petits pas de nouvelles informations au sujet de sa victime, Lyanna sentait qu'Ulysse flairait un petit manège de sa part. C'était ennuyeux... Elle devrait sans doute jouer plus finement, ou alors s'apprêter à écourter leur rencontre de sorte à ne pas se faire coincer en pleine investigation. Or, elle doutait que le peu qu'elle avait appris suffirait à calmer l'appétit dévorant de savoir de la part de son cruel commanditaire. Fort heureusement, au vue des paroles du baron ainsi que de son regard amusé, il semblait qu'il penchait plus pour une approche charmeuse de la part de la jeune femme. Il faut dire qu'elle mettait souvent le paquet avec cette tactique. Qui soupçonnerait une sulfureuse jeune femme de vouloir autre chose que des bras chauds dans lesquels se blottir? Mais il fallait qu'elle se calme un peu... Il finirait sans doute par croire qu'elle essayait de la manipuler pour son argent... Mieux valait lui laisser entendre qu'elle s'intéressait à lui pour son charme et sa prestance comme... Si elle avait eu un coup de foudre?
Feignant de rougir comme une jeune fille innocente, elle s'agita un peu, de sorte à laissé entendre que les paroles de son flatteur la gênait et qu'elle était en proie à une certaine timidité.
Finalement, une fois à table, Ulysse la délaissa quelques instants le temps d'aller leur commander de quoi se désaltérer. Lyanna prit une profonde respiration, profitant de ce premier court moment de répi depuis le début de sa mission. Elle guetta les gardes qui s'étaient installer un peu plus loin, leur offrant une certaine intimité. Ca semblait bien se passer... La suite promettait d'être plus intéressante. L'alcool délierait sans aucun doute la langue de sa victime, elle espérait seulement ne pas en faire les frais la première.
De cela, elle en doutait immédiatement en voyant arrivé leur consommations devant eux : du vin chaud, des bières et de l'absinthe. Aïe... Ca risquait de piquer... Malgré tout, elle adressa un sourire enchanté à son compagnon, comme si elle se sentait sincèrement heureuse de se trouver ici en sa compagnie. Si tôt ses questions posées, Ulysse entama la conversation, toujours de manière aussi aimable. Lyanna, quant à elle, notait tout ce qui pouvait être d'une quelconque utilité dans un coin de sa tête : Richard, le patron du Cygne rieur; Ulysse en est un habitué. Il semblait connaître un peu tout le monde, car il salua le garçon de salle et discuta quelques instants avec lui. Lyanna les observait faire, un petit sourire aux lèvres. Ses yeux allaient du serveur au baron. Le voir s'enquérir des nouvelles pour un jeune homme du peuple comme il le faisait à l'instant le rendait d'autant plus appréciable aux yeux de la jeune femme. Elle l'observait curieusement, découvrant un homme au grand coeur, d'une grande patience et sensibilité peu commune. Elle le trouvait sympathique... Non, en fait, elle pensait que c'était un homme bien et gentil. Un homme comme on en faisait peu, loin de l'horrible bourreau qui l'avait envoyé ici.
Il se tourna à nouveau vers elle, s'emparant de la coupe d'absinthe qu'il avait commandé. L'imitant, elle préféra commencé par le vin chaud. Les heures qu'elle avait passé à attendre sa venue en planque l'avait totalement frigorifiées. La boisson lui ferait le plus grand bien. Elle eut un frisson en avalant la première gorgée, tant le liquide brûlant jurait avec son corps glacé.
Parlant en toute honnêteté, d'une voix légère et quelque peu joyeuse, elle rebondit sur sa question :


- Au contraire, j'adore les tavernes ! C'est chaleureux, bruyant et plein de vie... On s'y sent moins seule... C'est véritablement un refuge, parfois.

Ce qui s'en suivit de discussion semblait plus dans le ton du genre d'informations qu'attendaient Victor. Elle nota intérieurement chacun des détails concernant les affaires militaires de ce cher Sombreval, le gratifiant toujours d'un sourire mi-charmé mi-charmeur, écoutant simplement, sincèrement intéressée par chacune de ses paroles. Quand il conclut, elle reprit à son tour, d'une voix plus sinistre pour l'occasion. Il était vrai que la Fange était des plus préoccupantes... Et elle finirait sans doute par les engloutir tous tôt ou tard.

- Malheureusement, vous avez raison... Ce doit être dur d'affronter ce qu'il vous attend au dehors de ces murs. Je n'ose pas imaginer l'horreur que cela doit être. Mais même si nous sommes bien loin d'en être sauvé, nous avons véritablement beaucoup de chance qu'il y ait des gens pour se battre pour notre sécurité et pour repousser le fléau de la Fange...

Le visage de la rouquine s'était assombrit. Elle ne voulait pas voir le jour où Marbrume serait renversé par ces monstres. Elle ne voulait jamais pouvoir donné un visage à ces choses. C'était entre autre pour cela qu'elle faisait tout cela. Elle voulait fuir loin d'eux. Oh, certes, les fangieux n'avaient pas toujours été sa plus grande crainte. En fait, ils ne l'étaient peut être encore même pas à ce jour. Mais ils étaient devenu une nouvelle motivation, une nouvelle raison pour atteindre son but : prendre le large, mettre les voiles, quitter à tout jamais cette vie faite de monstres aux multiples facettes.
Au bout de quelques secondes qui lui semblèrent durer une éternité, Lyanna releva les yeux qui s'étaient perdu dans le vague, malgré elle. Elle plongea de nouveau son regard azuré dans celui du baron assit non loin d'elle. Cherchant à retrouver un peu de contenance, elle lui adressa un faible sourire maladroit. Puis, venant tinter doucement son verre contre celui de son charmant compagnon, elle ajouta d'une voix légèrement plus gaie :


- Santé, Ulysse de Sombreval. Profitons de ce moment, ici, dans cette taverne bruyante et Ô combien chaleureuse. Savourons nos délicieuses boissons, que je n'aurais pas eu le plaisir d'apprécier sans notre rencontre quelque peu incongrue...

Ses paroles ne sonnaient vraiment pas comme celle d'une lady -d'ailleurs elle était bien loin d'en être une- mais elle ne dénotait pas avec l'ambiance conviviale de la taverne. Ajoutant à cela un petit gloussement, Lyanna avala une nouvelle gorgée de vin chaud qui lui arracha un nouveau frisson de plaisir.
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Ulysse de SombrevalBaron
Ulysse de Sombreval



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MessageSujet: Re: La traque d'une renarde PV Lyanna    La traque d'une renarde PV Lyanna  - Page 2 EmptyLun 29 Avr 2019 - 1:31
Bien des damoiseaux et des gentillhommes seraient tombés en pamoison devant le magnifique sourire visiblement ravi aux allures de rayons de soleil de la jeune femme à la chevelure crépusculaire. Comment leur en vouloir devant pareil tableau mirifique qui serait capable de redonner espoir à un cynique estimant que la vie dans un monde ravagé par la Fange ne valait pas la peine d'ètre vécue ou à un mourrant qui s'en irait en paix d'avoir pu contemplé une telle merveille ? Le palpitant brisé et détraqué me tenant lieu de coeur rata un battement devant ce spectacle. Je fus littéralement saisi par la délicate courbure des traits graciles de ce visage mutin avant de me reprendre en m'admonestant intérieurement face à pareille réaction. Un peu plus et j'eus envie de me foutre une série de claques pour me remettre les idées en place. Déposant doucement le plateau bien chargé sur la tablée, je laissais un sourire satisfait ensoleiller ma goule couturée lorsque les effluves puissantes d'alcool atteignirent mes narines. La discussion s'engagea de nouveau limpide comme l'eau de vie que je voyais dans un des verres du cercle de bois. Naturelle comme une averse de printemps et agréable comme la caresse du vent sur la chair par un temps de canicule.


Je pris avant toute chose le temps de m'encquérir des nouvelles du personnel de la taverne que je connaissais bien et qui me connaissait réciproquement tout aussi bien. Richard m'étant plus que reconnaissant d'orienter mes soudards vers son établissement ce qui avait un  impact non négligeable sur son chiffre d'affaire. D'autant que j'avais donné des consignes strictes à mes Griffons concernant les échoppes de la Hanse. Tenue convenable et nul excès. Le vieux bougre de tenancier savait que la sécurité était assuré lorsque mes hommes venaient cuver sa délicieuse bierre blonde. Non, lorsque mes soldats et moi nous encanaillions nous prenions le chemin des pires bouges de la ville basse. Thomas le neveu de Richard m'apprit avec fierté qu'il allait bientot se marier et qu'il continuait de s'entrainer comme ser Francis et moi mème nous l'avions appris.


Le garcon de salle fut bien vite héler ailleurs et je reportais mon attention sur mon interlocutrice un sourire simple et sincère aux lèvres. La coupe d'absynthe vint tremper mes lèvres dans la foulée et me brula agréablement le palais autant que le gosier. Je sirotais doucement ma boisson puissante tandis que Lyanna porta son choix sur du vin chaud. Mon sourire se fit taquin en constatant son frisson initial. La joie dans son timbre poussa mon sourire à s'élargir de lui-mème. La mélancolie dévorante avait été chassée et repoussée dans les tréfonds de mon ètre et rien que pour cela je me sentis terriblement bien.


-"Je suis parfaitement d'accord. Il n'y a rien de plus vivant qu'une taverne. Ce sont des lieux de salubrité publique. En leurs sein tout le monde peut fraterniser avec tout le monde sans distinction de son rang. Je les considère comme des temples de la joie de vivre."


La suite de la discussion fut un brin moins léger puisque j'étalais mes devoirs martiaux ainsi que mes ressources militaires sans fierté aucune cela dit en passant. Je ne fis que répondre à des interrogations de manière sincère. De toute manière mème les gens que je croisais dans les rues de la Hanse reconnaissait en moi un officier militaire. Quelque chose dans le pas trop nonchalant et paradoxalement trop pressé pour ètre celui d'un civil. Je ne livrais nul secret sur le nomnbre de mes hommes ou la composition de ma compagnie. Aussi, je mis cette curiosité sur le compte de l'intérèt. D'autant que le sourire angélique de la jeune serveuse aurait pu pousser un coupe jarret à la faute. Celle-ci sembla pourtant véritablement effrayée lorsque la Fange fut mise sur le tapis.


-"Vous savez Lyanna. On finit par s'habituer à tout. Tout les soldats vous le diront. La Fange est différente peu importe la valeur de l'homme ou le courage du guerrier la terreur qu'elle propage est irrémediable. Mais, je fais mon devoir envers la cité comme tout sujet du duc. Oh oui très chère beauté, nous sommes loin d'ètre sauvée soyez en sur. Il est vrai que tant qu'il y aura des soldats nous pourrons espérer contenir le fléau."


Le minois digne d'éloge de la jeune rousse se perdit dans le vague en mème temps que ses yeux. Et le soleil d'alors sembla englouti par une marée de nuages tempétueux. Le contraste fut tellement saisissant que je me figeais et écarquillais les sourcils dans une expression de surprise. Je n'aurais jamais pensé que la Fange terrifiait à ce point la jeune femme. Je veux dire cette abomination nous prenait tous aux trippes mais les cidatins n'ayant jamais eu à maille avec la Fange pouvait se sentir privilégiés par rapporte aux habitants du Labret et aux gens de guerre qui quittaient les murailles massives entourant la cité. Constater à quel point le fléau et ses dangers impactaient la vie de toute la population me coupa le sifflet et mon visage perdit de sa faconde pour basculer dans une expression compatissante. Ironique lorsque l'on savait que j'étais celui qui chevauchait dans la fange. Décidant de me siffler mon verre d'absinthe je m'abstins lorsque son regard azur retrouva l'émeraude du mien. Un sourire maladroit me fut offert et son verre de vin chaud vint tinter contre ma coupette dans un fracs sybillin. Soulagé du retour de la gaieté dans sa voix, j'esquissais un modeste sourire.


-"Santé mademoiselle ! Aux rencontres fortuites et à la maladresse ! Guère aussi délicieuses que votre présence j'en ai bien peur. Quoi qu'il en soit, les rencontres incongrues ne sont-elles point les meilleures ?"
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Lyanna DesrosesVoleuse
Lyanna Desroses



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MessageSujet: Re: La traque d'une renarde PV Lyanna    La traque d'une renarde PV Lyanna  - Page 2 EmptyMar 30 Avr 2019 - 23:28
Ulysse n'était pas n'importe qui, la voleuse le savait bien. Elle n'avait que très rarement eut l'occasion de se frotter à quelqu'un de son rang et de sa trempe. Elle aurait sans doute pu s'en réjouir, d'autant plus que son entretien semblait plutôt bien se dérouler. Mais même si elle était en bonne voie pour réussir à collecter toutes les informations qui lui étaient nécessaire et valider du même coup sa mission, Lyanna ne se sentait pas à son aise à cet instant précis.
Le noble lui avait d’ambler semblé être quelqu'un de jovial et de sympathique. Il était aimable, souriant et agréable en tout point, tant physiquement que caractériellement. Il s'était montré attentionné, patient et généreux dès l'instant de leur rencontre. Il ne s'était pas comporté de manière hautaine à son égard et n'avait rien exigé d'elle, contrairement à la plupart des autres Sang-Bleus qu'elle avait eu le déplaisir de rencontrer. Au contraire, gentil et galant, il s'était comporté en parfait gentleman avec elle, bien qu'elle n'eut rien avoir avec une personne de son rang. Sans insistance aucune, il n'avait pas chercher à user de son statut, de sa fortune ou de ses grades pour obtenir d'elle plus qu'elle n'aurait voulu lui offrir. Des hommes comme ça, on en croisait peu... Du moins, il n'était pour ainsi dire jamais arrivé à Lyanna d'en côtoyer, plutôt habituer à la pire espèce de mâles peuplement la cité, rendant son appréciation des hommes plus que mauvaise. Ulysse était très différent. Ils ne se connaissaient pas, pourtant elle savait déjà pertinemment qu'il était un homme bien et bon. Un homme qu'elle pouvait apprécier, sincèrement. Beaucoup de femmes devaient rêver d'avoir pareille gaillard pour époux...
C'est bien ce qui la déchirait. Elle n'avait aucune envie de créer de tord à Ulysse. Elle préférait d'ordinaire s'en prendre à des personnes fautives, qui méritaient les mauvais coups qu'elle leur réservait. Le baron de Sombreval, lui, ne méritait vraiment pas qu'on le trompe, l'épis, le travaille ainsi, pour le compte d'un vilain escroc qui lui préparait qui sait quel traquenard...
Si elle ne s'était pas retrouvé pieds et poings liés, à la merci de Victor Rougelac, sans doute aurait elle dérogé à ses propres règles et mis en garde son compagnon de tablé au sujet de son bourreau... Malheureusement, il lui était impossible de trahir l'homme qui tenait sa vie entre ses mains.

Essayant de récupérer un peu de son sourire, Lyanna avisa le visage étonné de son compère en vue de son changement d'humeur. Il tenta de la rassurée presque immédiatement, ce qui arracha un sourire touchée à la jeune femme qui ne put contenir un regard doux et pleine de tendresse à l'égard du noble. En plus de cela, il faisait preuve d'une grande humilité, mettant en avant ses troupes et non ses propres exploits personnels, pas même son propre grade. Quel homme, cet Ulysse... Un de ceux qu'elle aurait aimé faire la rencontre un jour... Une vraie rencontre, en fait... Pas au détours d'une enquête mesquine où elle incarnerait le chat, chassant la pauvre petite souris trop bienveillante...
La jeune femme vint faire tinter son verre contre celui du jeune homme, lui adressant de nouveau un sourire plus sincère. Ulysse sembla retrouver lui-même sa bonne humeur et lui adressa un nouveau petit compliment au passage. La rousse se sentit rougir, ses joues d'ordinaire si blanches tournant au rose. Lyanna détourna brièvement le regard.


- A force de flatteries, c'est moi qui vais finir par me faire des illusions sur vos desseins...

La jeune femme releva les yeux et lui fit un petit clin d’œil amusé avant de reprendre.

- ... Mais vous avez raison. C'est de l'inattendu et de l'étrange que ressortent les plus belles rencontres.

La rousse porta de nouveau la coupe à ses lèvres et en sirota le contenu. Plus de frissons. La chaleur de la taverne et celle de la boisson avait fini par réchauffé la jeune femme. Elle finit son verre et le reposa doucement sur la table, passant la langue sur ses lèvres pour n'en laisser échappé aucune goutte.
Plongeant son regard dans les yeux verts de son interlocuteur, Lyanna se dit qu'elle aurait aimé avoir cette discussion en d'autres circonstances. Mais elle ne devait pas perdre de vue la véritable raison de sa présence, en sa compagnie...


- Vous êtes différent, Ulysse... La plupart des hommes que je connais sont imbu de leur personne, profiteur et manipulateur... Je dois dire qu'il est rafraîchissant de rencontrer quelqu'un comme vous...

Battant légèrement des cils, Lyanna demeura souriante, bien que toujours empourprée au niveau des joues.
Glissant un regard sur la salle, la voleuse remarqua que les gardes d'Ulysse demeurait assit plus loin, sirotant leur godets, sans pour autant quitter des yeux leur maître, toujours alerte.


- Dites moi, pourquoi êtes vous pareillement escorté? Avez vous quelques ennemis en ville? Rien de trop sérieux j'espère...

Le visage inquiet, perdant partiellement son sourire, ses doigts effleurèrent ceux du baron alors qu'elle saisissait doucement sa propre chope de bière sans pour autant la porter à ses lèvres. Elle attendait que le jeune homme lui réponde sans décrocher son regard du sien.
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Ulysse de SombrevalBaron
Ulysse de Sombreval



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MessageSujet: Re: La traque d'une renarde PV Lyanna    La traque d'une renarde PV Lyanna  - Page 2 EmptyJeu 2 Mai 2019 - 0:18
L'ébauche de sourire qui se peignit sur les lèvres dessinées pour la malice de la jeune femme ne trompa personne et certainement pas l'officier que j'étais. D'autant que la tache s'avéra amplement facilitée par le simple fait que Lyanna m'avait quelques instants auparavant offert le véritable éclat de l'arc de cercle charnu capable d'illuminer ses traits graciles. Celui-ci ne pouvait par conséquent guère donner le change à un homme dont le rang imposait depuis plusieurs années d'avoir l'oeil inquisiteur. Les erreurs ne pardonnaient ni sur le champ de bataille et ce encore moins depuis que l'ennemi n'avait plus d'humain que l'apparence alliée à la force d'un ours affamée autant que rendu fou ni les nids de vipères que représentaient toute zone de concentration des puissants de ce monde en perdition. Cependant et ce de manière aussi cocasse que paradoxale, ce fut ma charmante interlocutrice qui esquissa une moue de surprise pure devant l'inquiétude s'étant frayée un chemin implaccable sur ma goule. Fidèle à moi-mème, je tentais de la rassurer de manière assuré en puisant dans l'aplomb offert par des années de commandement martial. 


Pour devenir un bon meneur d'homme, encore fallait-il paraitre certain de ses propos et ce quand bien mème l'on savait pertinnement que cela n'était point véridique. Il n'y avait rien de plus douloureux que de devoir mentir à des hommes vous contemplant comme si votre bouche était l'exutoire de la sainteté de la déesse Rikkni leur promettant victoire, pillage, gloire éternelle et or à profusion alors mème que vous saviez parfaitement en votre for intérieur que seule une infime partie d'entre eux verrait le soleil se coucher. Cela vous broyait l'ame mais l'endurcissait également jusqu'à ce qu'une carapace intangible rende l'exercice aussi aisé que le fait de trouver une faille dans l'armure d'un débutant. Soulagé de contempler de nouveau un étirement de lippes moins préoccupé sur le visage en forme d'amande encadré d'une chevelure de feu, je laissais un sourire quelque peu empreint de tristesse s'emparer des miennes. Chassant cette langueur de mon esprit, je me promettais que je ne sacrifierais pas un seul de mes Griffons dans une mission évitable ou dont le gain n'excedait pas la perte causé par la disparition de mes vétérans et frères d'armes. 


Me jeter seul contre la monstruosité de la Fange ne me posait guère plus de souci que cela me prouvant à moi mème que quelque chose s'était bel et bien brisé en moi mais la vie de mes hommes elle... Le sourire se fit empreint d'émotion et de tendresse. Je me fis la réflexion que mettre en avant les véritables héros mes bouchers à jamais dévoués n'était que justice car sans eux ma vie aurait prit fin à des centaines de lieux de là dans une forteresse en flammes. Je réprimais l'envie de détourner le regard par pudeur face à cette réalité mais le tintement du verre de vin chaud contre ma coupette d'absinthe vint balayer mes errances. Cette fois, le sourire solaire de Lyanna eut raison de l'orage intérieur de mes pensées tumultueuses et je relancais la conversation sans cesser de flirter courtoisement. Mon compliment entraina un changement physique sur les joues de la jeune femme. Le nacre se fit pourpre tandis qu'elle détournait pudiquement le regard. Je souriais d'un sourire amusé en portant ma coupette à mes lèvres. Un léger éclat de rire ne tarda pas à s'élever de ma bouche.


-"Oh mais je ne flatte jamais que les personnes le méritant. Ma flagornerie est particulièrement sélective. Ne vous en faites point car c'est vous qui menez la barque en cet instant. Je ne suis que le témoin honoré de votre éclat. Et ne puis que prier les trois pour que vous continuiez de vous abaisser à m'éclairer."


Un clin d'oeil mutin me fit sourire tandis que je me fis la réflexion que ce chantre de la poésie courtoise de Francis avait fini par déteindre sur moi. Fort heureusement, la geste s'amenuisa ou fort malheuresement simple question de point de vue. 


-"En effet, le mystère est paré d'un charme indéniable que la routine ne saurait qu'envier."


Tandis que la belle rousse achevait de siroter son verre de vin avec délectation, je vidais ma coupette d'une traite avant de secouer la tète comme le voulut une vieille tradition familiale du moins fraternelle et à laquelle Francis était rompu. Le feu liquide me déchira les entrailles et fit de mon gosier un véritable four de forge. L'effet fut immédiat les dernières traces de ma sempiternelle tristesse de veuf ne purent tenir le coup face à la marée d'ivresse aussi agressive que doucereuse qui s'insinua dans mes veines. L'esprit un peu moins clair, je me mis à contempler le reste des breuvages d'une moue dubitative. J'avais déjà bu bien plus que cela en compagnie de mes soudards. Tout Sombreval se respectant se devant de tenir l'alcool cependant je n'étais guère emballé à l'idée de devoir rentré soutenu par mes gardes du corps. Si seulement, j'étais venu à cheval. Mon compagnon equin aurait fait tout le travail me laissant libre de me coucher sur son encolure pour piquer un roupillon salvateur. Inspirant une grande goulée d'air frais, je me remis les idées en place en me passant une main sur le visage. Puis, en usant du torchon imbibé d'eau que m'avait laissé ce cher petit. Richard était un ami prévenant. Le contact du tissu mouillé acheva de me rendre contenance. Officielement ici pour éponger les débordements potentiels. Fatalement le regard sombre de la jeune rousse se replongea dans le mien émeraude. 


-"Ne jugez pas trop durement les hommes Lyanna. Je gage que vous avez malheuresement fait plus de mauvaises rencontres que de bonnes. Le compliment me va néanmoins droit au coeur. Cette fois c'est moi qui pourrais me méprendre sur vos desseins. J'ai des défauts comme les autres ma dame. Nul homme n'est parfait et je suis loin de l'ètre."


Les cils de la serveuse battirent alors que ses joues restaient délicatement rouges. Nul homme normalement constitué ne pouvait rester insensible à pareil spectacle fut il veuf et éploré. Je plongeais mon regard dans ma chope d'ale brune comme si je me sentais coupable de ressentir une telle attirance pour la belle danseuse. Ses doigts se posèrent sur mes mains un instant sur le passage vers sa propre chope alors que je lui découvris une nouvelle moue inquiète. Ses yeux se plongèrent dans les miens alors qu'elle m'interrogeait sur les raisons d'une escorte aussi musclée.


-"Mes vassaux tiennent à ce qu'ils ne m'arrivent strictement rien et ce peu importe que je me trouve en mon propre manoir ou au milieu de la Hanse. Leur loyauté pluri centenaire envers ma maison les pousse à basculer dans une paranoia presque maternelle. Comment leur en vouloir car je suis le dernier représentant de ma lignée. Ils se méfient comme de la peste de la partie mondaine de l'Esplanade et d'à peu près toute la cite de Marbrume y compris des amis de notre compagnie. Je préfère les savoir ainsi rassuré que de devoir me farcir le contre coup marital de leur argumentaire."


Je saisissais ma propre coupe de vin décidant que la bière formerait un baroud d'honneur acceptable et savourais la première gorgée en souriant. Puis, je pivotais sur moi mème pour lancer.
-"Richard mon bon ! Ou as tu donc trouvé pareil trésor ? Je m'attendais à ta pisse de cheval habituelle ! Réserve m'en une ou deux bouteilles veux tu mon ami ?"


Il était tragique de constater que le bon vin avait disparu de la cité depuis des mois de vaches maigres désormais. Seule l'élite de la cité possédait encore des réserves minimes de grand cru. Celui-ci n'était guère plus que passable mais bien meilleur que la moitié de ce que j'avais bu depuis des mois.
"Mille excuses Lyanna. Vous disiez ? Ah oui, mon escorte. Elle a néanmoins certains avantages vous savez."
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Lyanna DesrosesVoleuse
Lyanna Desroses



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MessageSujet: Re: La traque d'une renarde PV Lyanna    La traque d'une renarde PV Lyanna  - Page 2 EmptyVen 3 Mai 2019 - 1:19
La discussion était des plus agréables. Lyanna en oubliait même les bruits et rires graves des tables environnant la leur. L'ambiance était partout la même : réjouissante, chaleureuse... Il n'était encore pas l'heure aux lamentations et aux inévitables bagarres. Il faudrait attendre encore un peu pour cela, que les tonneaux se vident et que les caisses du tavernier s'emplissent. Il faisait bon et chaud à l'intérieur. Maintenant qu'elle avait fini son verre de vin chaud, la jeune femme se sentait ragaillardit et l'humidité mordante de l'hiver s'était peu à peu retirée pour laissé un sentiment de bien-être et de confort des plus agréable. Ulysse aussi semblait plus à son aise. Non pas qu'il lui avait semblé comme un poisson hors de l'eau plus tôt : pas de doute là-dessus, il était très bon danseur. Non, mais la mélancolie sombre qui l'avait gagné s'en était finalement repartit. La compagnie de la demoiselle ? La chaleur enveloppante de la pièce ? Ou plus simplement l'alcool qui sifflait lentement mais résolument ? Elle aurait juré qu'il y avait un peu de tout cela. Et c'était parfait, car tout justement, pour correctement se livrer, le baron avait besoin d'au moins toute cette jolie combinaison.
Riant à son tour des tournures poétiques que lui offrait Ulysse, Lyanna restait pendu à ses lèvres, profitant de ces jolies paroles qu'elle n'avait pas pour habitude d'entendre. Qui se souciait d'être aimable et agréable avec une miséreuse des bas quartiers ? Qui prenait la peine de lui faire la cours ? De toute évidence, il fallait savoir profiter de ce qu'on nous offre. La vie était bien courte, et plus qu'incertaine, avec la menace grandissante de la Fange. Et puis... Ca ne faisait de tord à personne, non? Ca ne mettait pas en péril sa mission, si? Bon, alors, où était le mal à se prendre au jeu? A lâcher un peu prise?
A cela, il rebondit sur les compliments qu'elle lui avait fait l'instant d'avant.
Sur le ton de la plaisanterie, riante à demi, Lyanna se laissait aller à la bonne humeur :


- Vous moqueriez vous, avec vos envolées poétiques? Beau parleur que vous êtes !

Elle acheva sa phrase sur un petit rire, les joues plus rouges encore.
Ulysse termina alors sa coupette d'absinthe, non sans faire la petite grimace à laquelle personne n'échappait après pareil breuvage. L'effet, prévisible, fut immédiat. Le temps d'un instant, le baron sembla dans le vague, accusant l'alcool fort du mieux qu'il pouvait. Il passa sa main sur son visage puis le tamponna à l'aide d'une serviette humide que le barman leur avait laissé. Ce n'est qu'après cela que le jeune homme retrouva un peu de sa contenance. Lyanna quant à elle se contenta d'observer la scène un sourire amusé aux lèvres. Après tout, cela arrangeait plutôt ses affaires... Elle n'émit aucun commentaire, ne souhaitant aucunement l'empêcher de boire, pas plus que de le vexer. Les hommes sont si susceptibles quand on leur parle de boisson...
A nouveau, Lyanna eut envie de rire à sa brève déclaration. Ce n'était cependant pas le même genre de rire... C'était plutôt une envie défensive de rire... Car oui, des mauvaises connaissances, elle en avait eut dans sa vie... Oui, des hommes cruels, elles en avaient côtoyé... Un, en fait, en particulier. Elle en avait fait les frais de longues années et, plus que la longue cicatrice qui ornait toujours son dos, c'était à l'intérieur que les séquelles demeuraient les plus grandes.
S'agitant nerveusement devant cette subite faille dans son masque, la jeune femme avala quelques gorgées de bière. Là encore, replis défensif... L'alcool était souvent le meilleur moyen de chassé les fantômes du passé. Elle baissa les yeux sur la table en reposant doucement sa choppe, conservant un petit sincère au coin des lèvres.


- Des mauvaises rencontres... Il est monnaie courante d'en faire. Depuis toujours, et plus encore par les temps qui courent...

Sa voix demeurait un peu cassée, alors que le souvenir atroce de Dic remontait en elle. Plongeant de nouveaux dans l’émeraude des yeux de son cavalier, Lyanna chassa ses vilaines pensées pour se concentrer sur l'homme qui lui faisait face.
Des défauts, elle ne lui en trouvait pas beaucoup au premier abord. Si ce n'est qu'elle l'eut peut être jugé un peu naïf... Mais étrangement, cela jouait plutôt positivement en sa faveur.
Tâchant de retrouver un peu de son pétillant, Lyanna gloussa et offrit un regard volontairement malieux et taquin à son interlocuteur :


- Eh bien, accordons nous pour dire que nos desseins sont à tout deux douteux ! Et que c'est cela qui fait tout le charme de notre échange ! Quant au reste, je veux bien croire que vous ne soyez pas parfait, Ulysse. Mais je ne suis guère friande de perfection... C'est bien trop ennuyeux.

Elle lui adressa un nouveau bref clin d'oeil avant de reposer son visage sur une main, et le coude sur la table. De l'autre main, elle tenait sa choppe qu'elle portait par moment jusqu'à ses lèvres pour en prendre une petite gorgée. La bière était excellente... Rien à voir avec celle de la taverne du port qu'elle avait pour l'habitude de fréquenter. Celle-là se buvait sans soif, elle était douce et parfumée. Un délice. Pas le genre qu'on a besoin de se forcer pour avaler.
Durant ce temps, Ulysse lui expliquait la raison de cette garde rapprochée. Si elle notait toujours les informations qui lui étaient livrées, la jeune femme pourtant le faisait de manière plus détachée. L'alcool l'imprégnait doucement, lui donnant un sentiment de bien-être et de pleinitude. Rien avoir avec l'ivresse cependant : même si elle était fatiguée de sa planque dans le froid, il en aurait fallut plus qu'un vin chaud et trois gorgées de bière pour la saouler tout à fait ! Et encore heureux aussi... Qui diable l'aurait reconduite jusqu'à chez elle, dans le port? Qui aurait sut l'emmener jusqu'à son pitoyable grenier? Et Ulysse, aurait il tout su de son traquenard? Non, fort heureusement, elle avait encore conscience qu'il ne fallait pas se laisser aller à la boisson... Sans quoi elle aurait vraiment été mal.
Rebondissant au milieu de son petit discours, la jeune femme faisait à nouveau preuve d'un grand intérêt quant à la personne du baron de Sombreval :


- Le dernier représentant de votre lignée, dites-vous? Vous étiez donc fils unique?

Ulysse se coupa pourtant, se retournant pour complimenter le tavernier au sujet de son vin chaud. Il était vrai que celui-ci aussi était particulièrement bon. C'était une vraiment bonne adresse que lui avait fait découvrir Ulysse. Elle en garderait sans nulle doute un très bon souvenir...
Il se retourna vers elle pour achever son petit récit. Lyanna leva les sourcils d'étonnement, piquée dans sa curiosité :


- Oh, vraiment ? De quels avantages parlez vous?

A présent que l'alcool montait à petit pas en elle, Lyanna se sentait suffisement réchauffée. Ecoutant ce qu'Ulysse avait à lui dire, elle dégrafa sa cape de voyage qu'elle avait garder jusqu'à lors et s'en défit. La pliant soigneusement, elle la pendit derrière elle, sur le dossier de sa chaise. Elle se repositionna face à son cavalier, moins encombrée, plus découverte...
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Ulysse de SombrevalBaron
Ulysse de Sombreval



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MessageSujet: Re: La traque d'une renarde PV Lyanna    La traque d'une renarde PV Lyanna  - Page 2 EmptyDim 5 Mai 2019 - 21:37
Un éclat de rire sybillin s'éleva dans l'air brulant de la vénérable taverne transpercant aisément les conersations grivoises, graveleuses ou fort ordinaires des habitués du cru tandis que ma partenaire de danse de fortune se laissait aller à une démonstration de joie qui me mit du baume au coeur. Exit les sentiments néfastes de la place marchande suite aux questions fort naturelles mais néanmoins toujours douloureuses concernant mon veuvage. Non, dans ce lieu amical chaleureux et surtout coutumier le gentillhomme reprenait le pas sur le baron morose et brisé. Je laissai un sourire goguenard s'imprimer sur mes lippes devant sa réplique faussement outrée quant à la sincérité de mes compliments.


-"Beau parleur demoiselle ? Je vais le prendre pour un compliment particulièrement appréciable. Je ne plaisante jamais avec la poésie Lyanna. Vous avez le potentiel d'une muse je vous l'assure."
Un nouveau rire suivit le premier tandis que ses joues se coloraient de carmin. Un véritable coqueliquot à présent songeais-je avec amusement. Une fois ma coupette d'absynthe avalée je tentai de reprendre contenance de manière fort discrète. Pourtant, quelque chose me souffla que Lyanna n'était guère dupe. Néanmoins, et ce avec cette dignité propre à tous les ivrognes je réussis à me persuader que mon manège avait brillement fonctionné et que je semblais aussi frais qu'un gardon un matin de printemps. Ce qui était aussi vain que ridicule. Les effets d'un tel alcool se firent encore longtemps sentir après ma tentative de récupération de toutes mes facultés. Je me considérais comme un bon buveur à l'instar de la majorité de mes hommes seulement débuter les hostilités par l'élite de l'armée ennemie n'était jamais très malin. D'autant que je me l'étais enfilé aussi sèchement que de l'eau pure fou que j'étais.


J'avais du faire cela pour oublier quelque chose mais plus foutu moyen de me remémorer quoi. Foutrecouille au moins le breuvage était bon. Mais, cela je le savais déjà pour ètre déjà venu à de nombreuses reprises. L'absynthe n'avait jamais fait partie de mes favoris trop brusque, trop rude, trop aride cependant il fallait parfois ce qu'il fallait. Au sourire amusé sur les lippes de ma voisine aux cheveux de feu, je sus que je ne devais guère taper dans le tableau du noble plein de panache et digne d'admiration. Comment pourrait-il en ètre autrement alors que j'eus un instant l'impression que le parquet s'était mit à voguer comme sur une saleté de raffiot. J'appréciai qu'elle ne me bassina point d'un ce n'est pas raisonnable messire qui m'aurait certainement soit mis en rogne soit fait hausser les épaules d'indifférence. Une fois mon esprit de nouveau éclairci, je répondais à son affirmation d'une voix amicale.


Je notai néanmoins l'agitation surprenante qui sembla l'animer suite à mes propos. Si, je ne venais point de me torcher pour chasser la souffrance latente liée à Cat j'eus pu trouver cela au minimum étrange au pis suspect cependant ayant déjà trempé mes lippes dans ma coupe de vin autant dire que je n'étais guère au meilleur. Eh bien ca, il avait belle allure le commandant des Griffons Moqueurs. Cependant, je crus avoir imaginé la scène car Lyanna s'envoya quelques gorgées de sa propre bière avant de lorgner sur la table comme si elle fuyait mon regard. Ce qui me détourna définitivement de l'interrogation fut le petit sourire installé au creux de ses lèvres. Cela ne pouvait s'avérer bien grave si elle souriait mème de biais si ? Je me contentais d'un simple hochement de tète devant sa remarque pleine de bon sens. Marbrume était une grande cité depuis bien avant la Fange. L'une des plus vastes du royaume de Langres. Or qui disait cité disait insécurité, bandes organisés et autres organisations criminelles rompues à se jouer du guet. La capitale du Morguestanc ne faisait pas abstraction à la règle d'une part et d'autre part avec l'afflux de réfugiés qu'elle avait connu ces dernières années cela ne pouvait que s'évarer pire. Si, je n'avais pas été aussi assomé par la boisson j'aurais promptement réagi en interrogeant la jeune femme sur tant de cynsime chez une serveuse vivant dans un quartier qui si il n'était pas le plus agréable de la ville était loin d'ètre le pire. Je le savais parfaitement pour l'avoir choisi pour y loger mes hommes de sorte qu'ils disposent d'un minimum de confort et ne soient pas obligés d'égorger des malandrins tous les quatre du mois.


Ce qui me fit tiquer fut la voix cassée qui fut sienne en cet instant. Une voix si semblable à la mienne lorsque je pensais à Cat et parlais seul à l'hommage de marbre que je lui avais offert à titre posthume que j'aurais voulu savoir. Savoir ce qui pouvait mettre une femme aussi rieuse et malicieuse que Lyanna dans un état comparable au mien. L'alcool se rappela néanmoins à nous à travers les vapeurs de nos breuvages et ce fut ce qui me dissuada de gacher un moment agréable par des questions déplaisantes. Ne me souvenant que trop bien pourquoi nous avions quitté la Hanse. Les yeux rieurs de la jeune femme se plongèrent dans l'émeraude de mon regard. Un moment de flottement étrange passa quelques temps entre nous au cours duquel les défauts de tout humain furent évoqués sans que celui de l'ivrognerie ne fut mis sur la table nous privant d'une gausserie certaine. Je finis par la retrouver lorsqu'elle m'adressa un regard aussi taquin que plein de malice accompagné d'un gloussement. Voilà comme je préférais mon interlocutrice joyeuse et provocante. La tristesse ne lui convenait guère. Mais qui étais-je pour vouloir m'emparer du monopole de celle-ci. Un sourire en coin étira mes lippes alors que mes yeux pétillaient d'un amusement certain devant l'impertinence rafraichissante de sa réponse. Flirter était un exercice auquel je ne m'étais guère souvent prété autrement que pour la forme portant mon veuvage comme le poids du monde sur mes épaules cependant avec la serveuse aux cheveux aux nuances enflammés cela m'était presque naturel. Un autre effet de l'alcool je supputai bien que notre ballet audacieux devant l'ochestre de rue avait constitué des prémisses cependant le coeur toujours tourné vers la mélancolie il eut été compliqué de considérer cela comme tel.


-"Les desseins douteux sont le plus souvent les plus intéressants je n'en disconviens pas. Cet échange n'égalera jamais votre propre charme j'en ai bien peur cependant il s'en approche. Vous faites bien ma chère. Je partage pleinement votre avis à ce sujet. La perfection est un brin surfaite."


Un autre clin d'oeil me fit sourire de plus belle tandis qu'elle prenait une posture détendue le visage reposant sur une main. De la dextre, elle sirotait sa bière. Heureux de me figurer que j'avais offert une nouvelle cliente à Richard, je notais dans un coin de ma tète de lui demander de me préparer une nouvelle ardoise. Les charges offertes par la milice lors de nos missions couplées aux services auprès de quelques bourgeois se gonfalonnant de posséder quelques gardes du corps d'élite étaient largement suffisantes pour une série de tournées cependant un noble en difficulté restant un noble en difficulté. Heureusement Richard avait été soldat dans le temps et avait une certaine sympathie pour la soldatesque. D'autant que lorsque mes hommes buvaient dans la taverne le service de sécurité lui revenait gratis. Je répondis lestement à la question concernant l'importance de mon escorte en dépit de mon rang de simple baron. J'aurais pu ergoter et gonfler du poitrail en jouant les coq par l'affirmation qu'autrefois mes fiefs étaient plus riches que certains marquisats cependant je me contentai de me montrer sincère ne souhaitant guère passer pour un orgeuilleux vaniteux bien que je le fus sur certains points. Ma compagnie, mes chevaux, mes talents de bretteur, mes oeuvres d'art et mon gout pour la musique mais là n'était point la question. Une moue cynique s'était dessinée sur mes traits alors que j'expliquais à quel point la paranoia de mes vassaux était élevée. Ma camarade de beuverie m'interpella sur un point et cette fois seuls les effets de l'alcool purent contenir mon désespoir.


-"Oui, le dernier mais non je ne naquis point fils unique. Toute ma famille a périe de la Fange de ma femme, mes fils, mes frères et mes soeurs. Mes parents sont quant à eux bien avant ce chaos innomable et je pense qu'ils ne purent mesurer leur chance. Il ne me reste qu'une cousine éloignée membre de la milice de Marbrume."


Je beuglais sur Richard pour le complimenter sur la vinasse tout en lui demandant de me garder au frais une couvée de ce délicieux cru du Labret autant que pour détourner mes pensées de la peine naissante. Une fois retourné je lui assurais que ma garde avait bien des avantages. Son sourcil dressé prouvait qu'elle n'y croyait guère et pourtant.


-"Eh bien les tire laines et autres détrousseurs se tiennent à distance. Difficile d'ètre piégé dans une foule compacte lorsque l'on vous ouvre un chemin de manière un brin brusque. En dépit de mes aptitudes martiales que je juge plus qu'admirable avoir quelques tueurs sous  la main est toujours rassurant bien que je m'en plaigne. Cela peut suffire à masquer certaines choses. Et enfin et c'est bien là le point le plus important mes hommes peuvent raccompagner chez elles les demoiselles en toute sécurité. Marbrume est une ville dangereuse vous l'avez dit vous mème ma chère. Je préfererais vous savoir escorter."
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Lyanna DesrosesVoleuse
Lyanna Desroses



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MessageSujet: Re: La traque d'une renarde PV Lyanna    La traque d'une renarde PV Lyanna  - Page 2 EmptyLun 6 Mai 2019 - 23:07
Le sourire et le rire d'Ulysse réchauffaient le coeur de la petite voleuse. Ils lui soutiraient de nouveaux sourires, bien moins surfait, plus sincère. Vraiment, elle appréciait ce noble. Il était d'un naturel avenant et tout bonnement sympathique et gentil. Nul doute qu'il était généreux, aussi. S'il fendait le coeur de Lyanna de devoir l'arnaquer de la sorte, elle balayait sa culpabilité en se concentrant sur les yeux emeraudes du jeune homme et son visage agréable.
Ses flatteries n'avaient de cesse de fuser, faisant rougir toujours un peu plus la jeune femme qui répondait d'un petit rire gênée à chacun de ses compliments. Comme elle l'avait dit plus tôt : douteux, c'était un adjectif parfait pour leur échange. En fait, le doute ne résidait plus tant. Entre leur folle danse sur la place et leur discussion caressante, il semblait évident qu'ils flirtaient l'un et l'autre. Gentillement, certes. Mais tout de même.
C'était bien la première fois que Lyanna se livrait à pareille danse avec un homme. D'ordinaire, son petit numéro de charme ne durait que le temps de se sortir d'une mauvaise passe. C'était seulement par nécessité, jamais par désir ou intérêt. Mais là, l'exercice semblait des plus naturel, et il était agréable d'être traité autrement que comme une vulgaire femme du peuple, aussi désirable que misérable. De plus, le noble n'avait rien pour lui déplaire, au contraire. Mais la jeune femme se doutait bien qu'il n'était pas étranger à ce genre d'échange. Elle pensait bien aussi qu'il pouvait faire cela simplement par politesse, ou peut être encore parce qu'il avait une autre idée derrière la tête...
Malgré cela, Lyanna continuait de sourire à Ulysse, d'un beau sourire sincère alors que ses douloureux souvenirs s'évaporaient doucement au rythme qu'elle avalait sa bière.


- Vous continuez encore, Ulysse ! Décidément, rien ne vous arrêtera donc dans votre lancé ?! Continuerez vous jusqu'à ce que je tombe complètement sous votre charme? Est-ce là votre vilain plan?

Le tout s'accompagna d'un nouveau petit rire cristallin et d'un regard malicieux, accentué sans doute par l'alcool qui commençait à faire doucement son effet.
Puis la discussion reprit son court. Ulysse lui parla un peu plus de la garde rapprochée dont il était victime. La paranoïa de ses vassaux semblaient assez importante... Cela intéresserait sans doute Victor. Quant à elle, Lyanna compatissait à l'agacement de son cavalier. Il était vrai qu'être suivit partout et en toutes circonstances devait être handicapant. Mais à la fois, avant même qu'il ne s'explique sur le reste, Lyanna se doutait déjà de l'importance que celle-ci pouvait avoir. Les nobles n'étaient jamais à l'abris d'une attaque : de la part d'un autre sang-bleu, d'un assassin, d'un simple membre du peuple... Ils étaient des cibles toutes choisies. Mais preuve en est qu'elle n'était pas toujours des plus efficaces... N'était elle pas là, en sa compagnie, sans qu'on ne se doute de rien? Elle aurait tout aussi bien pu l'empoisonner que personne n'aurait pu l'en empêcher.
Heureusement pour lui, ce n'était pas du tout dans son contrat... Ni dans ses intentions.
Lorsque la rouquine se renseigna sur sa vie familiale, le baron changea radicalement d'humeur. Devenant subitement froid et distant, les yeux dans le vague, noirs de douleur et de chagrin, sa voix perdit tout l'éclat joyeux qu'il avait eu jusque là. Lyanna elle même en perdu tout sourire. Ce qui lui apprit alors était si sombre et triste que la jeune femme sentit elle aussi son coeur chaviré. Elle n'osait imaginer la souffrance qu'il avait pu endurer... Et qu'il endurait toujours... Si elle y compatissait, la jeune femme resta muette, le visage déconfit, regardant le jeune homme perdre tout son semblant de vie en l'espace d'un instant.
Ses frères... Ses soeurs... Sa femme... Ses enfants...
Quelle horreur...
Alors qu'il lui répondait finalement au sujet de sa garde rapprochée, confirmant ce qu'elle avait pensé plus tôt, Lyanna demeurait encore silencieuse, sans bouger, sans réagir, cherchant des yeux l'étincelle de vie qui devait bien demeurer quelques part, en Ulysse... Mais elle semblait s'être perdu dans un épais brouillard de souvenirs... La jeune femme sentait son coeur déchiré et elle partageait sa peine. Elle n'avait nullement eu l'intention de le faire souffrir de nouveau... Quelle maladroite elle faisait !
La rousse hésita un instant, puis les mains tremblantes et hésitantes, elle attrapa doucement les mains du chevalier, lui faisant reposer son gobelet avant de glisser ses doigts sur ses paumes pour en resserrer l'étreinte. Elle n'était pas forte, plutôt tendre, et elle laissait doucement courir l'un de ses pouces, en de minuscules caresses qui se voulaient apaisantes. Plongeant son regard dans le sien, Lyanna parla à voix basse, avec toute la douceur et la tendresse dont elle était capable.


- Ulysse... Je compatis à votre douleur... Mais il est inutile de vous torturez davantage... Vous n'y pouviez rien... La seule responsable, c'est la Fange...

Des mots... Rien de plus... Elle savait pertinement qu'ils n'y changeraient rien, qu'ils n'apporteraient pas le réconfort nécessaire au baron... Elle se devait pourtant d'essayer.

- Je suis désolée d'avoir posé cette question... Je ne voulais en aucun cas rappeler à vous des chagrins...

Gardant ses mains dans les siennes, continuant ses brèves caresses, la jeune femme ne songeait même plus à son mission... Elle voulait son sourire, elle voulait ses mots et sa bonne humeur. Elle voulait qu'il respire la joie de vivre, qu'il lui parle encore avec tant de poésie. Qu'il s'amuse, qu'il sourit... Qu'il danse. Elle ne voulait pas le savoir triste, pas qu'il se tourmente encore... Pas qu'il noie son chagrin dans la boisson, mais au contraire qu'il célèbre sa joie avec elle.
Comprenant le sens de sa dernière phrase, cependant, Lyanna ajouta :


- Souhaitez vous que je m'en aille, Ulysse?
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Ulysse de SombrevalBaron
Ulysse de Sombreval



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MessageSujet: Re: La traque d'une renarde PV Lyanna    La traque d'une renarde PV Lyanna  - Page 2 EmptyMar 7 Mai 2019 - 23:29
Cet après-midi s'était avéré aussi inconstant que le roulis d'une galère machande de celle que l'on voyait encore vogué au large de la cité depuis les hauteurs de la caserne. Une des dernières survivantes de la puissante flotte qu'avait compté le duché si je me fiais à mes souvenirs d'enfance lorsque ma maison venait rendre visite à notre cousinage. Alternant entre moments de passion enfiévrée, de joie aussi simple que douceureuse et moments de flottement empreints de désespoir coutumier comme de mélancolie. De la place marchande sur laquelle j'adorais me rendre afin de déblatérer avec les marchands et les musiciens, discutailler avec les bourgeois et les clercs pressés ainsi que séduire par ma courtoisie. Bref, savourer la pulsation du coeur de la perle du Morguestanc comme si je pouvais de cette manière me sentir pleinement connectée à cette survivance humaine à l'instar du maillon d'une grande chaine tout en reléguant à un monde fait de néant les circonstances m'ayant conduit au sein de cette cité. A cette taverne de caractère dans laquelle j'avais mes habitudes et qui me servait de refuge lorsque je souhaitais simplement cuver en paix avec mon cercle rapproché de lieutenants et de vassaux tous des amis proches plus que cela des frères d'armes de plus d'une décennie désormais.


Oui, mon palpitant avait joué les montagnes russes à de nombreuses reprises et j'étais persuadé que Lyanna avait vu en quelques heures toute la palette de mes expressions faciales et émotions là ou il m'arrivait parfois de demeurer aisément impassible. J'aurais du m'en vouloir intérieurement, me baffer psychiquement car se livrer ainsi n'était guère prudent dans une ville ou la noblesse de cour prenait depuis toujours le pas sur celle de terre dont j'avais fait partie. Par conséquent, tout pouvait devenir intrigue potentielle entre ces murailles. Pourtant, je ne regrettais pas à un seul instant cette bousculade involontaire au milieu de la ronde des danseurs. Parce que je passais sincèrement un bon moment en dehors de la compagnie de mes Griffons, de catins, de connaissances nobles ou bourgeoises, de coups d'un soir ou mème de ma propre famille. Or, pressé par mes responsabilités de commandant de compagnie je ne prenais que trop rarement ce temps. Celui de vivre tout simplement en appréciant l'innocence d'une rencontre fortuite et pour cela j'étais extrèmement reconnaissant à la charmante jeune femme.


D'ailleurs, je laissais glisser la discussion vers le doux chemin du flirt à coups de courtoisie poétique propre à mon environnement de naissance. A dire vrai, je n'avais aucune idée derrière la tète. Je souhaitais simplement voir son sourire malicieux illuminer son joli minois comme le soleil chassait les nuages sombres de l'orage. Lorsque l'on ne parvenait guère plus à se souvenir la sensation d'ètre heureux le simple fait de contempler cette émotion chez autrui était gratifiante. Comme le doux souvenir d'un met délicieux que l'on savait que l'on ne gouterait plus jamais mais qui continuait de nous hanter. Et puis, le fait que la jeune serveuse soit si joueuse rendait l'exercice encore plus plaisant. Nous passions un moment excellent et rien que pour cela j'avais eu raison de baisser ma garde de noble. Non pas que je sois relativement inquiet de nature bien trop confiant dans mes talents à l'épée et par la présence de quelques gaillards peu coutumiers de faire dans la dentelle seulement à force de la subir la paranoia de mes vassaux avaient fini par déteindre quelque peu en dépit de l'exaspération qu'elle ne cessait de provoquer. Un superbe sourire récompasa mon compliment aussi aisé à composer que de vider ma coupe. Car, Lyanna était une très belle jeune femme il fallait en convenir. Ce qui m'amenai à m'interroger à son sujet. N'avait-elle point d'homme dans sa vie ? Non pas qu'une femme eut obligatoirement besoin d'un compagnon j'en avais des exemples à la pelle en tète y compris la personne la plus chère à mon coeur en dehors de mes hommes cependant une telle beauté eut du attiré moult prétendants. L'alcool n'aidant guère à organiser les pensées je balayais cette question.


-"C'est que ma dame nul poète digne de ce nom ne saurait rester muet devant pareille perfection. Cela serait un péché par la Trinité. Louer une vérité n'est en rien mauvaise chose. Cependant, si mes compliments vous gènent je les garderais en mon coeur et souffrirai en silence de ne point pouvoir les offrir. De quel vilain plan parlez-vous dame celui de voir votre sourire ravissant ne jamais quitter vos lèvres ? Je le reconnais."


Regard malicieux et nouveau rire sybillin. Je souriais à mon tour de l'air quelque peu béat des gens alcoolisés mais dont la sincérité ne saurait adoncque se voir remis en cause. La conversation reprit en faisant fi des civilités séductrices pour s'en aller fureter autour des motifs d'une bande armée aussi nombreuse me servant d'ombre dans mon sillage. Tout sauf discrète la dite petite troupe et c'était bien là le but recherché par le plus puissant de mes vassaux que l'on sache et entende de la ville haute à la basse que le baron Ulysse de Sombreval était intouchable d'une part et que ce dernier avait largement les moyens financiers d'un tel étalage d'intimidation. Ce qui n'était guère vrai pour la seconde partie. Cependant, les comptes de la compagnie s'équilibraient assez bien et la loyauté de mes hommes n'était pas celle de vulgaires coupes jarrets. Il s'agissait d'hommes de mon ban m'ayant servi sous la bannière de feu le comte de Beauclerc durant des années. Pour autant, je faisais tout ce qui était en mon pouvoir pour qu'ils aient l'estomac bien rempli, le sourire aux lèvres, une solde convenable et tout ce qu'un soldat pouvait espérer obtenir de son seigneur. Non pas pour renforcer cette loyauté mais bien parce que j'appréciais chacun de ces rustres à sa juste valeur et qu'un soldat en bonne forme était un soldat compétent, un soldat compétent avait plus de chance de survivre à une descente dans l'enfer de la Fange et je souhaitais que tout mes Grffons gardent le chef sur les épaules.


Concernant, le premier point un assassin d'élite pourrait toujours parvenir à bondir d'un toit ou du poison pourrait se voir versé dans mon vin quelque part dans la cité à mon insu. Bon vivant malgré ma mélancolie, je voyais pas mal de monde. M'empoisonner dans mon manoir tenait de la gageure un personnel dévoué, des vassaux sur les nerfs, des chevaliers à l'affut. Je savais que l'on goutait mes plats sans que l'on ne me l'eut jamais dit. Francis me l'avait avoué un soir alors que j'évoquais le nid à vipères que représentait l'Esplanade.


Cependant, je ne me connaissais guère d'ennemis dans la cité. La Fange ayant ce privilège à mes yeux pour m'avoir tout arraché. D'ailleurs la discussion s'orienta à mon plus grand dam vers icelle de manière fort indésirable. Je me crispais instamment comme à chaque fois que mon passé heureux massacré par le fléau se rapellait à moi. Mes yeux se perdirent dans le vague vers un horizon que j'étais le seul à déceler tandis que mes traits se durcirent, que mon expression se faisait hagarde. L'alcool puissant avait vaincu la nostalgie quelques instant auparavant et voilà que sur une simple question je perdai de nouveau ce combat contre mes cauchemars. Je n'étais plus qu'une ombre désormais. Un automate dont la douleur empechait de permettre de décrisper les machoires ou de retrouver l'envie de sourire ou de badiner. Je reprenais sur la question de ma garde baronniale comme pour chasser la tristesse mais cela fut aussi vain que de tenter de lutter. Le visage débordant d'allegresse aux yeux sombres rieurs et aux cheveux de jais indisciplinés m'adressant un sourire goguenard. Un chevalier plus imposant que moi dont le rire me parvint en dépit de l'épaisseur de son heaume et qui le retira bientot pour plonger des yeux émeraudes dans les miens. Des bambins aussi aventureux que leur père mais aussi vifs d'esprit que leur mère galopant dans une cour pavée. Un grand banquet autour duquel se trouvait une vaste assemblée de crinières rousses et chatains. Puis, des flammes rien que des flammes et encore des flammes mais celles-ci ne dansèrent point dans mon regard comme aussi mort que les personnes auxquelles je pensais.


Soudain un contact chaud sur ma paume enserrant ma coupe comme le pommeau d'une épée par un bleu avant son premier combat fut fermement mais doucement écartée de ma coupe de vin. Non, je devais vider icelle d'un trait pour m'assommer un peu plus et non pas redevenir lucide. Pourtant, je laissai cette main douce balayer mon emprise sur la boisson sans comprendre. Je sentis le tremblement et compris que des doigts s'étaient intercalés avec les miens dans une étreinte réconfortante. Pourtant mon regard se perdait encore quelque part dans un lieu sans consistance ni matière ni forme. Les caresses tendres sur ma main m'apaisèrent instinctivement car je ne m'étais guère attendu à un tel geste. La surprise se mélant à la reconnaissance d'une telle compassion. Finalement, mes yeux croisèrent de nouveau ceux de Lyanna et mon échine fut traversée d'un frisson tandis qu'un murmure aussi soyeux que du velours m'enjoignait à ne pas culpabiliser que la Fange était la seule à blamer. Ma voix cassé et vibrante répondit bien plus doucement que ce que j'eus imaginé.


-"C'est ce que l'on ne cesse de me répeter encore et toujours. Que je n'aurais rien pu faire. Que seule la Fange est responsable de ce carnage. Mais, c'est faux j'aurais pu...J'aurais pu refuser de répondre à l'appel du ban. J'aurais pu rester auprès des miens pour les préserver de ce fléau. Voilà ce que j'aurais du faire. Oui, j'aurais pu ètre auprès d'eux plutot que sur un champ de bataille à combattre l'impossible. Et mourir avec eux..."


Lorsque je lus la culpabilité sur les traits graciles de Lyanna, je m'en voulus immédiatement de lui avoir gacher ce bon moment de ma mélancolie dévorante. Des milliers avaient perdu des proches à cause de la Fange. C'était peut-ètre son cas et je m'apitoyais sur mon sort de manière égoiste. Seulement, l'on était toujours égoiste devant ce genre de cas. Malgré, ma tristesse encore présente je tachai de me composer un visage plus avenant ou du moins un brin plus neutre à défaut de pouvoir paraitre agréable.


-"Ne le soyez pas. Ce n'est que de la conversation. Rien de plus. Ce n'est pas votre faute si je suis incapable de faire mon deuil."


La jeune femme continua de m'apaiser de manière affectueuse par ses caresses sur ma main. Je la laissais faire sans mot dire. Cette douceur faisait du bien que je le veuille ou non. A l'instar d'un baume passé sur la plaie d'un blessé. Ce simple contact me rappellait que la vie n'était pas que sang, horreur, combat, violence, desespoir, haine et tragédie mais qu'elle pouvait s'avérer lumière, bonté, compassion, douceur, gentillesse et joie. Un sourire parvint à revenir sur mon visage mais celui-ci était indéniablement teinté de tristesse alors que je me demandai cyniquement si je parviendrais un jour à retrouver pleinement gout à icelle sans ressentir l'amertume cendrée qui souillait tout. Ou si je serais encore en vie pour le retrouver. La dernière phrase de la jeune femme me tira de ce moment béni de paix et de bonheur réconfortant. Un instant interloqué par ses paroles, je pris le temps de réflechir. Presqu'une éternité à mes yeux avant de répondre. Intonation implacable et terme laconique. 


-"Oui."
Cependant, avant mème que la jeune femme n'ait pu esquisser de mouvement j'approchais sa main de mes lèvres et y apposais un baiser chaste. D'une voix infiniment plus délicate dans ce qui ressemblait fort à une supplique pour un homme qui détestait cela plus que tout au monde. 
-"Non restez je vous en prie. Votre sourire vaut mille mots de réconfort. Je ne puis promettre ètre de charmante compagnie cependant."
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Lyanna DesrosesVoleuse
Lyanna Desroses



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MessageSujet: Re: La traque d'une renarde PV Lyanna    La traque d'une renarde PV Lyanna  - Page 2 EmptyMer 8 Mai 2019 - 23:45
Lorsque leurs mains se touchèrent, un léger frisson parcourut l'épiderme de la jeune femme, tremblant devant l'audace de son propre geste. C'était poussée par la détresse d'Ulysse, incitée par l'alcool qui l’imprégnait doucement mais surement, désireuse d'établir ce contact physique léger qu'elle s'était laisser tentée et qu'elle avait glissé doucement ses mains sur celles du jeune homme et, une fois qu'il eut lâché sa choppe, y avait entrelacé ses doigts avec les siens. Ce n'était pas une étreinte franche et possessive, mais plutôt un geste tendre et timide, qui avait le désir de se montrer aussi apaisant que réconfortant. Les légères caresses qu'elle faisait sur le dos de sa main avait le même objectif... Mais celles-là, ce n'était pas consciemment qu'elle le faisait.
La rousse savait que cette petite intention, ce léger contact, et ses quelques mots ne seraient vraiment pas suffisant à apaiser les tourments du baron, en proie aux pires souvenirs de son existence, désarmé face à ses plus grandes peines et regrets... Néanmoins, elle se devait d'essayer. Elle LUI devait d'essayer... Pour sa bonne humeur, son sourire, sa compagnie charmante... Pour cette rencontre qui, autre son aspect professionnel caché, n'était pas anodine pour elle...
La voix d'Ulysse se fit étonnement douce, bien qu'étranglée, mais ses mots étaient aussi durs que rudes à entendre. Lyanna s'en offusqua quelques peu.


- Ne dites pas cela... Vous ne pouviez pas savoir... Pas prévoir... Je ne peux pas vous laisser dire ça... C'est bien trop cruel envers vous.

Les yeux de la jeune femme cherchèrent à entrer plus profondément dans ceux de son compagnon de tablée. Elle pressa un peu plus fort ses mains, cherchant à le faire revenir sur ses propos. Mais celui-ci semblait partie dans des limbes dont elle n'aurait su le tirer.
Mais finalement, le jeune homme la rassura, assurant que c'était de sa faute à lui, et non de la sienne.
Incapable de faire son deuil... Que pouvait elle répondre à cela? Rien en fait... Elle n'était pas en mesure de répondre. Elle n'aurait su imaginer la sensation que cela pouvait produire d'aimer quelqu'un, d'être aimer en retour, de fonder quelques choses, un avenir, un foyer, une famille... Et de tout voir partir en fumée. Quel horreur cela pouvait il être... Ne valait il mieux pas ne jamais aimer? Ne jamais se lier à personne? Pour ne pas souffrir d'une peine éternelle à la disparition de l'être cher à notre coeur? Mais... Est-ce que cela au moins se choisissait? Se contrôlait? Ou est-ce que cela nous tombait dessus, comme la foudre sur un arbre, nous brûlant, nous consommant de l'intérieur, de façon si inattendu, si imprévisible, que l'on a pas le temps de s'en rendre compte que déjà il est trop tard? Saurait elle toujours se protéger du fléau de l'amour? Ou rejoindrait elle un jour Ulysse, pleurant à chaudes larmes la perte irremplaçable de sa moitié? Y avait il un moyen de se relever? Un moyen de continuer après cela? Existait il une seconde chance, un deuxième souffle, lorsque le coeur semble s'être tout à fait arrêter de battre...
Trop d'interrogations... Trop peu de réponses...
C'est pourquoi, revenant sur les précédents propos d'Ulysse, elle lui proposa d'en rester là et de le laisser, s'il préférait être seul. Elle s'attendait à ce qu'il accepte cette idée, de manière plus ou moins polie. Elle ne s'attendait en revanche pas à un "Oui" franc et catégorique.
Son coeur ne fit qu'un bond avant de sombrer quelques peu. Elle devait s'y attendre, pourtant, elle se sentit blessée par cette acceptation si rapide et empressée. Baissant les yeux, sans feindre sa tristesse, elle apprécia un court instant encore le contact avec la peau d'Ulysse. Puis...
Il retint sa main. Lyanna releva brusquement les yeux, surprise. Il attira celle-ci jusqu'à ses lèvres et y apposa un bref baiser. Un baise-main... Il lui faisait un baise-main... A une simple fille du peuple... Lui, un baron... Rougissante de plus belle, le visage figé dans une surprise non contenue, elle fixa Ulysse alors qu'il revenait sur son "Oui", un soupçon de supplication dans la voix, implorant presque la jeune femme de rester au près de lui. La rouquine resta un instant silencieuse, tant elle ne s'attendait pas à son revirement...
Son coeur reprit un battement normal. Ses yeux ne purent contenir une étincelle trahir leur joie.
Lyanna serra un peu plus fort les mains d'Ulysse, comme pour lui signifier qu'elle état là et qu'elle resterait là, au près de lui. Comme pour le garder à ses côtés, elle aussi. Présent, là avec elle. Pour l'empêcher de retourner au près des fantômes partit depuis longtemps... Sa voix était douce, lente, caressante.


- Je resterai alors. Aussi longtemps que vous le voudrez, je resterai.

Elle lui adressa un bref sourire, toujours désolée et compatissant, mais teintée d'une forme de gaieté inexpliquée.

- Ne vous sentez pas obligé de faire semblant avec moi, Ulysse. Je ne suis pas l'un de vos soldats ou mercenaires, au près de qui vous devez asseoir votre autorité et imposer votre respect. Je ne suis pas non plus une de ces dames de la Cour, trop contentes de commérer et d'user de vos plus petites faiblesses contre vous. Je ne ferais rien pour vous blesser. Rien vous faisant du tord. Vous pouvez - non, vous devez ! - être vous même avec moi. Etre honnête et véritable, sans masque théâtral pour me faire plaisir. Je ne veux pas vous connaître pour de faux, Ulysse. Et comme je vous l'ai dis... La perfection n'est pas à mon goût...

La jeune femme laissa planer quelques instants ses paroles pour être sûr qu'il en imprègne tout le sens, avant de reprendre.

- Mais... Si je peux faire quelques choses pour vous être agréable ou pour vous donnez un peu de votre si charmant sourire, alors n'hésitez pas à me demander. Je serais ravie de contribuer un peu à votre bonheur, cher Baron.

Elle plongea ses prunelles dans les pupilles emeraudes de son cavalier, souriant peu, mais avec la plus grande tendresse dont elle était capable sur le moment. Elle reprit lentement ses caresses sur le dos de la main du jeune homme, d'une main, de l'autre, elle reprit sa choppe de bière qu'elle vida à petites gorgées.
Diantre, qu'elle était bonne, cette bière...
Baissant les yeux sur la petite coupe d'absinthe qu'elle avait gardé pour la fin, elle eut une hésitation. La boire d'un seul coup était un coup à être malade dans la seconde. La boire, tout court, revenait à prendre le risque de finir mal pour le restant de la soirée. Le tout, n'était pas d'une élégance folle... Aussi, prit elle le partit d'y tremper doucement ses lèvres et de n'en prendre qu'une infime gorgée insignifiante. Malgré cela, le liquide de feu lui arracha un légère grimace de circonstance en brûlant sa gorge et ses papilles.
Relevant la tête vers le baron, elle eut un petit rire amusé.


- Oulala ! Ce n'est vraiment pas mon truc, ce genre d'alcool fort ! Si je le bois en entier, je risque d'être dans un bien mauvais état... Voudriez vous m'aider à le boire? A deux, les dégats seront sans aucun doute moins conséquents...

Sur ces mots, elle approcha gentilement la coupette de la bouche du bel homme qui lui tenait compagnie.

Oupss:
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Ulysse de SombrevalBaron
Ulysse de Sombreval



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MessageSujet: Re: La traque d'une renarde PV Lyanna    La traque d'une renarde PV Lyanna  - Page 2 EmptyVen 10 Mai 2019 - 17:46
Sans l'intimité presque touchante de ce contact inopiné ainsi que les caresses doucereuses accompagnant la poigne gracile mais ferme dénotant à mes yeux que Lyanna était bien ce qu'elle prétendait ètre car les serveuses de taverne si elles n'avaient pas le malheur d'une callosité rugueuse n'étaient néanmoins point dénuées d'une force nécessaire à la succession d'un soulevé de plateaux bien chargés, je ne me faisais nulle illusion quant au fait que j'eus une fois de plus sombré dans les ténèbres de mes abysses personnelles. Or, cette fois à l'instar des pires je n'avais ni mon acolyte de toujours pour s'acharner à me dérider par le biais d'un assaut au cœur en me narrant une anecdote de son amitié avec Cat défendant ma joie vacillante à l'image d'un chevalier unique s'échinant à défendre la dépouille de son seigneur tombé au combat blessé cerclé de soudards aux regards meurtriers. Non, je n'avais ni la poésie ou le talent de harpiste du Sombrelame ni la gouaille goguenarde de mes vassaux ni les herbes médicinales et autres substances entêtantes m'assommant sans ménagement pour me transporter vers un havre de repos nommé néant ni même la chaleur désirable, réconfortante et humaine du corps d'une jolie donzelle réchauffant ma couche en guise de rempart. Je ne me trouvais point sur mon domaine urbain au sein duquel j'eus pu contemplé et médité devant la statue érigée en souvenir de mon aimée morte en monstre. J'eus pu savourer une coupe de mon vin tout en jouant l'air favori de ma femme dans l'ombre de  quelque arbre ou des écuries car la proximité avec mes précieux trésors équins m'apaisait bien souvent.


Non que je me souvienne d'à quel point Catherine adorait chevaucher mais le lien entre les montures et ma personne était tel que j'avais l'impression qu'ils pouvaient sentir ma peine et venaient pour cela chercher ma main de leur altière trogne. Le contact de cette paume lisse et chaude contre la mienne m'arracha à cette spirale de sombres tumultueuses pensées sans que je ne m'en rendis vraiment compte et ma voix s'éleva doucement telles les dernières paroles arrachées à un mourant suite à la bataille. D'ailleurs, au vu de mes métaphores soldatesques il ne serait point anodin de comparer ma situation à celle d'un cavalier perdu loin de son camp mais trouvant miraculeusement une inestimable aide sur sa route. La rudesse de mon propos contredisait la douceur de mon murmure. La réponse empreinte de compassion de la belle rousse atteignit mes oreilles avec un temps de retard comme si nous n'étions guère en face de l'autre dans une auberge bondée et chaleureuse mais éloigné d'une venelle. Le regard toujours aussi hagard et perdu dans un passé aussi brulé que ma forteresse familiale et les restes des miens, je répondis de la mème manière.


-"Personne n'aurait pu prévoir sur cela au moins nous sommes d'accord. Pourquoi les Trois ont ils permis un tel fléau ? Quoi qu'il en soit, vous avez tord ce n'est point assez cruel envers moi. Bien au contraire."


Une pression plus volontaire sur ma dextre me fit presque émerger de ma transe mélancolique sans pour autant y parvenir et ce ne fut qu'à l'issue d'un long moment de flottement synonyme de perdition que je me secouais suffisamment pour reprendre pied dans le réel. Mon premier réflexe fut de tuer la mésaise que j'avais instillé ou du moins de m'y attaquer en assurant à Lyanna qu'elle n'y était strictement pour rien ce qui n'était que la plus stricte des vérités. Durant un long moment au cours duquel, mon chagrin reflua je pus observer dicrètement ma partenaire de beuverie et clairement lire l'interrogation sur son sublime visage et dans ses yeux expressifs. Elle se demandait ce que cela devait-ètre de ressentir quelque chose d'aussi puissant qu'il était capable de vous détruire littéralement en un claquement de doigt. Pourquoi s'infliger une telle chose en ce cas ? Et bien d'autres questions auxquelles je ne serais pas foutu de répondre quand bien mème j'étais déchiré par les conséquences de cela.


J'étais au moins fixé sur le statut de la donzelle. Si, elle se posait ce genre d'interrogations ce devait ètre qu'elle n'avait pas encore connu le gout délectable de l'amour véritable. Cela m'attrista sans que je ne sache dire pourquoi. Probablement parce qu'avec la Fange en passe de submerger l'humanité ou du moins ce qu'il en restait mourir sans avoir connu pareille émotion me paraissait détestable perspective. Lorsque la jeune femme me proposa de m'abandonner là afin de me laisser cuver ma boisson et mon desespoir en paix, ce fut avec une célérité teintée de certitude que je répondis brusquement par l'affirmative. Après tout, cela serait parfaitement ordinaire le baron de Sombreval plongé et noyé dans sa peine et sous des litres d'alcool sous le regard de sa garde rapprochée tristement habituée à voir leur leader se perdre dans les affres de cette nuit tragique qu'ils avaient tous vécus. Cependant, il ne fallut qu'une poignée de secondes pour me faire radicalement changer d'avis. Fusse la tristesse bien réelle sur ce visage d'albâtre ?


Ou la certitude que sans ce brin de femme sarcastique mais malicieuse, compatissante et généreuse je ne cesserai de souffrir atrocement ? Ou éventuellement le simple fait de ne pas vouloir ne plus contempler son sourire rieur ? Je ne saurais le dire cependant emmenant doucement sa main encore serrée dans la mienne jusqu'à mes lippes je déposais un baiser aussi chaste que passioné eu égard à l'état de mon cœur. Je ne me délectais point de ce contact de mes lèvres sur cette peau de pèche car ma bouche était déjà occupée à implorer la jeune femme de ne pas me quitter en dépit de la discourtoisie dont je venais de faire preuve à son égard. La rougeur de ses fossettes agréables m'apprirent que mon geste spontané l'avait autant prise au dépourvu que ma propre personne. La surprise pouvait se déceler sur les traits graciles de Lyanna aussi aisément que le soleil percait les dernières traces de l'ombre nocturne chaque aube. Un instant inquiet quant à sa réaction, je me persuadais que je l'avais par trop vexé par mon ton précédent dur et implaccable. Elle partirait et je resterai seul. Seul comme je l'avais été depuis la flambée de Sombreval.


Oh, mes Griffons étaient tant des frères, des fils, des oncles bref une fraternité de survivants liés entre eux par tellement de choses qu'il serait éreintant de lister ici cependant il n'était pas mon sang. Seule, une dernière parente incarnait cette définition de la famille et encore nous ne voyions que bien rarement très pris par nos obligations respectives. Il n'y avait rien de pire que d'ètre seul au milieu d'une foule et quand bien mème j'étais un homme très sociable tout cela ne devenait que poudre aux yeux lorsque les griffes de la Fange m'entrainaient vers mes morts. Jusqu'à ce qu'une étincelle de joie ne prit racine dans ses yeux et je soupirais de soulagement alors qu'elle m'affirmait qu'elle resterait aussi longtemps que je le voudrais. Sa poigne se fit plus autoritaire et sa voix plus lente et douce comme si elle souhaitait me prouver que je pouvais compter sur elle pour m'empecher de replonger dans l'horreur. Qu'elle ne laisserait pas les spectres prendre le dessus sur cette réalité qu'elle incarnait en cet instant.


-"Je ne puis que vous remercier Lyanna bien que je ne vous comprenne point. Je suis d'une bien meilleure compagnie en d'autres circonstances."


Le sourire qu'elle m'adressa fut compatissant, adorable et étrangement plein de gaieté. Ne trouvant rien à répondre à sa remarque sur le fait de rester moi-mème en sa présence car ne me trouvant ni à la caserne ou à l'extérieur ou je devais apparaitre comme un modèle de bravoure autant que de solidité goguenarde pour mes hommes ni sur l'Esplanade ou le jeu de dupe thétral propre à la noblesse rendait chaque sang bleu acteur d'une pièce le dépassant. Je  me contentais d'acquieser du chef sans parvenir à rien articuler. Après un petit moment de silence volontaire, Lyanna reprit toujours aussi douce.


-Eh bien contentez vous d'ètre vous-mème Lya car vous m'apparaissez comme un rayon de soleil dans une nuit perpétuelle. Seulement s'il vous plait plus de question sur mon passé. Mon veuvage, ma famille, mon histoire car je crains fort que mes capacités martiales ne soient guère suffisantes pour vaincre ce mal. Par contre votre sourire suffit à lui seul pour faire fuir ma peine. J'imagine qu'elle est bien consciente de ne pas faire le poids."


Les caresses sur ma main reprirent délicatement tandis que de son autre main Lyanna sirotait sa chope d'ale. Pour ma part, fasciné littéralement par l'effet apaisant que la jeune femme avait réussi à avoir sur moi je délaissais allègrement le contenu de ma coupe de vin. Traitement ordinaire à la tristesse là ou elle représentait un remède exceptionnel. Ses yeux se plongèrent dans mes émeraudes acérées et esquissa un sourire mince mais sincère. La voir savourer sa bière me fit sourire de manière bien modeste mais sourire néanmoins. Ce sourire se fit carrément plus enjoué face à sa réaction devant la coupette d'absynthe. Je ne pus que la comprendre.


Cela vous matraquait son bonhomme en moins de temps qu'il ne fallait pour réciter une prière à Rikkni déchirait les entrailles, brulait son gosier, arrachait ses lippes et donnait l'impression de s'enflammer de l'intérieur sans compter le marttèlement cranien. J'avais vu des vétérans s'effondre le nez sur la tablée suite à une gourmandise trop appuyée ou une fierté de buveur invétéré trop orgeuilleuse. Pour ètre honnète, si les deux dernières années ne m'avaient pas vu m'imprégner d'une telle quantité d'alcool qu'un ensemble vigneron ne suffirait point je me serais certainement affaisé suite à cet élan inconscient dans cette rasade outrecuidante. Je l'observais en essayant de ne point me moquer alors qu'elle loucha sur le breuvage avec circonspection comme s'il s'agissait de venin. Elle décida d'y tremper à peine les lippes cependant sa grimace fut assez éloquente et j'eus soudainement de nouveau envie de sourire franchement d'amusement sans y parvenir. Son rire finit par craqueler les restes de noirceur et je liais mon rire au sien dans un éclat incongru.


-"Chaque personne portant son choix sur ce genre d'alcool le fait souvent pour finir dans un mauvais état. Ce me semble inhérent à ce choix car qui de sain d'esprit irait s'incendier le corps à part un soldat j'entends. Mais, nous sommes par trop particulier. Je soulignerais bien que j'ai déjà eu droit à mon propre verre de feu liquide mais cela serait bien peu chevaleresque de ma part de vous laisser vous débattre avec ce poison. D'autant que Richard déteste que l'on gache la marchandise. Et puis de toute manière, je ne saurais absolument rien vous refuser Lyanna alors allons-y mais si je tombe comme une loque. Promettez de m'offrir un baiser avant que mes hommes ne me ramènent de bien triste manière en ma demeure."


Tandis qu'elle approcha la coupette de ma bouche, je ne la quittai point du regard et finalement lorsque mes lippes se posèrent dessus je pus bien involontairement me délecter du gout des siennes ce qui compensa la brulure dans mon ètre. Otant ma bouche du verre, je m'exclamais en riant.
-"Vous avez triché ma dame ! Il ne vous reste plus qu'un modeste fond. Vous devrez par conséquent écouler la moitié de ma chope d'ale j'en ai bien peur afin de rétablir l'égalité. Cela ne devrait point vous couter j'ai bien vu comme cette bière vous plaisait. J'en serais presque jaloux au demeurant."
Laissant un sourire d'ivrogne heureux se poser sur mes lippes, je posais cette question simple mais évidente à mes yeux.
-"Comment faites-vous donc ?"
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Lyanna DesrosesVoleuse
Lyanna Desroses



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MessageSujet: Re: La traque d'une renarde PV Lyanna    La traque d'une renarde PV Lyanna  - Page 2 EmptySam 11 Mai 2019 - 0:20
A le question d'Ulysse, Lyanna n'avait aucune réponse. La cruauté des dieux était un mystère pour le commun des mortels. Pourquoi la maladie, la disette, la sécheresse? Pourquoi la guerre, au nom et contre les dieux? Pourquoi la mort, l'infirmité, la méchanceté? Pourquoi tant de malheurs? Pourquoi la Fange? Les Trois seuls savaient, et eux, pauvres êtres humains désarmés, n'avaient plus qu'à essuyer leurs tempêtes en espérant voir un nouveau jour se lever. Prier pour avoir un dernier jour de plaisir et de bonheur... Un dernier souvenir à chérir...
Déglutissant, la jeune femme ne répondait rien. Qui avait il à répondre? L'injustice divine n'avait nulle explication, et n'en aurait jamais. Ils étaient tous faibles et égaux à ce propos : les dieux seuls décidaient des règles du jeu.
A ses excuses, là encore, aucune réponse n'était de mise. Comment en vouloir à un homme en deuil, souffrant encore du mal que la perte d'êtres chers lui avaient causer?
C'est dans le plus grand silence, la mine toujours compatissante, trahissant la douleur qu'elle ressentait pour lui, que Lyanna attendait avec appréhension que son beau cavalier ne la congédie...


... Ce qu'il ne fit finalement pas.
Tentant tant bien que mal de faire remonter le moral d'Ulysse, la rouquine se laissait aller à un sourire. Bien qu'elle ne voulut rien en montrer, que le baron soit revenu sur sa décision la mettait en joie. Par pudeur, elle voulait qu'il n'en sache rien. Ce n'était pas très respectueux envers les terribles sentiments qui déchirait le coeur de son interlocuteur à cet instant là.


- Bien. Je ne vous poserai plus de questions alors. Restons en au présent, s'il vous met plus en joie ! Quant à mon sourire... Je n'ai pas de mérite, il est aisé de sourire à un homme tel que vous, Monsieur de Sombreval. Je vous assure que je n'aurai pas pu rêver à meilleure compagnie en cet instant.

Penchant légèrement la tête sur le côté, Lyanna enfonça son regard dans les pupilles vertes de son compagnon, cherchant par ce biais à gagner un peu son coeur et à y faire fondre la glace qui s'était depuis trop longtemps déjà installée.

Lorsqu'elle saisit sa coupette d'absinthe, son regard affûtée d'espionne décela un léger changement dans le faciès d'Ulysse. Lui qui demeurait malgré tout ses efforts perdu dans des limbes sombres, amplis de fantômes et souffrances, sembla soudain se radoucir, retrouvant un soupçon de pétillant dans son sourire tout juste courtois. Intérieurement, Lyanna s'en réjouit. Peut être arriverait elle, finalement, à lui faire oublier pour l'heure son chagrin et ses tourments. Si déjà elle avait oeuvré dans l'ombre pour le compte d'un autre, ce n'était pas en plus pour l'enfoncer avant de le quitter... En plus de cela... Le baron était incroyablement touchant et attachant... En fait... C'était difficile à expliquer...
Mais en somme, elle n'avait aucune envie de partir. Elle voulait demeurer encore là, avec Ulysse, et profiter encore de ses charmantes intentions, de sa malice, de ce petit jeu de flirt innocent... De sa main qu'elle gardait emprisonnée de la sienne...
A sa petite gorgée, minuscule, ridicule même, mais surtout à sa grimace démesurée par rapport à la proportion d'alcool qu'elle avait avalée, le baron céda tout à fait à la bonne humeur, repassant du bon. Alors que la jeune femme laissait s'échapper un petit rire, amusée de sa propre réaction, le jeune homme vint mêler son rire au sien. Cet échantillon de bonne humeur et d'hilarité fit repartir de plus belle la rouquine, qui se sentait à nouveau tout à son aise, heureuse, simplement heureuse, d'être ici, en sa présence. Son coeur bondissait de bonheur en voyant la joie d'Ulysse revenir au galop. Son petit discours fit sourire de plus belle la jeune femme, qui bien loin de son attitude normal, cédait au plaisir de la normalité avec le beau jeune homme qui reprenait son numéro de charme.
En entendant parler de baiser, cependant, Lyanna leva des sourcils de surprises. Voilà une proposition à laquelle elle ne s'attendait pas. Les joues empourprées, la main toujours levée, coupe en direction de son cavalier, la rousse essaya de demeurée calme et confiante. Après tout, elle n'était pas une petite timorée qui succombait au charme du premier flatteur... Si?
Un doute subsistait pourtant... Car si ce n'était pas la boisson qui parlait, c'était que la petite séduction du baron avait plus d'effet qu'elle ne l'aurait cru...


- Vous offrir un baiser, mon cher Baron? Je vous soupçonnerai de vouloir vous saouler, si je m'engageais à vous promettre pareille récompense ! Et je ne voudrais pas vous encourager à vous laisser allez à la boisson... Quoi que je n'y vois pas grand inconvénient : il est parfois si plaisant de se laisser allez à son ivresse ! Mais le problème serait plutôt le suivant... Comment sauriez vous que j'ai tenu promesse, si vous êtes saoul comme cochon? Vous n'auriez aucun souvenir de ce baiser promis. Ne serait-il pas infiniment plus logique - et drôlement plus intéressant - de se promettre le contraire?

Lyanna lui adressa un petit regard malicieux et enjôleur. Elle était joueuse, comme beaucoup d'autres malfrats de la cité.

- Le jeu serait bien plus amusant, ainsi... Qu'en pensez vous, Ulysse? Si je vous promettais plutôt ce baiser, si vous résistez à la boisson que l'on se partage? Que si, et uniquement si, vous êtes en mesure de réclamer votre dû?

La jeune femme ignorait si la demande du baron était du lard ou du cochon. Le fait est que l'enjeu était amusant. Et s'il n'était pas sérieux et qu'il avait pour simple but que d'embarrasser la jeune femme, eh bien voila qui devrait le mouché !
Quant à cette promesse, eh bien... Il n'était pas dans les habitudes de Lyanna de ne pas tenir parole. Même si elle doutait qu'Ulysse ne soit en mesure de lui réclamer son dû, plus tard, au rythme de la boisson qu'il avalait ! Quoi que... Elle pouvait toujours être surprise... Il pouvait être plus résistant qu'elle ne le pensait... Ce serait la grande surprise!
Ceci dit, elle approcha la coupe des lèvres du jeune homme, un joli sourire aux lèvres, qui révélait légèrement ses dents, tant il était étiré. Ulysse ne se fit pas prier davantage et happa une bonne gorgée de l'absinthe. Pas de franche grimace pour cette fois. Dommage. Elle lui adressa une petite moue impressionnée.


- Quel homme !

Si tôt avalé, il se prit à l'accuser de tricheries. L'ensemble arracha un rire crystallin à Lyanna, qui poussa quelques voisins de table à se retourner sur eux. Ils les observèrent un petit moment, perplexes, étonnée de voir pareil duo se prendre à des jeux qui les rendaient si hilares tout deux. Il fallait dire qu'ils étaient tout deux particulièrement joyeux, alors qu'à cette heure, la taverne commençait à avoir un publique plus morose.

- Je ne triche pas ! J'optimise mes chances, c'est différent !

Elle lui adressa un petit clin d'oeil joueur.
Pour sûr, la boisson la rendait drôlement plus guillerette ! Mais elle restait lucide, quoi qu'elle avait l'esprit un peu plus lent.
Oui, enfin, sauf qu'elle en avait tout à fait oublier que l'une de leurs mains respectives restaient entre-croisées, et que l'un de ses doigt caressait doucement le dos de celle du baron...
En fait, c'était sans doute ça que les autres devaient regarder avec étonnement... Un baron et une rouquine du peuple se tenant main dans la main au milieu même d'une taverne... Bonjour le scandale !
Mais comme dit plus tôt, Lyanna était à des lieux de là.


- Puisque vous insistez, que votre volonté soit faite, Monsieur de Sombreval ! De plus, vous avez raison, elle est tout à fait délicieuse, cette bière ! Mais je pense surtout que vous craignez de perdre à notre petit jeu...

Prenant doucement la choppe, elle la porta immédiatement à ses lèvres, buvant une , puis deux, puis trois petites gorgées, avant de ne faire une pause.
Ulysse lui souriait, les yeux brillants. Elle se sentait bien et une chaleur l'envahissait. De toute sa vie, elle n'avait que très peu de souvenirs aussi joyeux et confortables que celui qu'elle était entrain de vivre... Et elle ne se souvenait pas des autres, pour l'heure... En cela, elle était reconnaissante. Et en cela, elle voulait que ce moment ne cesse jamais...
Il posa alors une question, et elle ne sembla pas avoir beaucoup de sens aux oreilles de Lyanna. Relevant les yeux du contenu de son verre qui ne semblait pas vouloir décroître, elle interrogea du regard son compère, non sans garder un sourire aussi charmé que charmeur éclairé son visage.


- Comment je fais quoi?
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Ulysse de SombrevalBaron
Ulysse de Sombreval



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MessageSujet: Re: La traque d'une renarde PV Lyanna    La traque d'une renarde PV Lyanna  - Page 2 EmptyDim 12 Mai 2019 - 4:12
L'étirement des lippes de la superbe jeune femme aux cheveux de feu en un sincère mouvement me conforta dans mon choix presque aussi instinctif qu'incongru de la garder auprès de moi. Elle semblait tel un soleil ravageur dont les rayons ne pouvaient que repousser les nuages tumultueux de mon ètre sans effort à l'instar d'une divinité paienne d'autrefois. C'en était presque effrayant. Délicieusement rafraichissant autant que salvateur. Je posais néanmoins quelques limites à notre tète à tète de fortune. J'avais sombré de nouveau aux méandres de la sanguinaire tristesse m'habitant par deux fois. Je ne saurais le supporter une troisième fois sans me voir contraint de faire ce que je détestais le plus au monde tant en ma qualité de bretteur émerite que celle de chevalier autant que celle de commandant menant en personne ses hommes au combat... Fuir loin de tout, me claquemurer au manoir et m'enivrer de potions afin de m'affaler tel un cadavre sur mon lit à baldaquin chose que je ne souhaitais absolument point. Ainsi, la réponse affirmative de Lya me soulagea bien plus que je n'aurais jamais accepté de le desmontrer et ce par pure fierté masculine autant qu'icelle de ma maison.


-"Le présent a le mérite d'ètre moins terriblement douloureux que le passé. Qui plus est puisqu'il se pare de votre délicieuse compagnie je le qualifierais sans nul doute de bienheureux. Vous me flattez ma dame. Je ne mérite nullement tant d'égards cependant je recois ce compliment comme l'un des plus beaux que l'on ne m'ait jamais fait. Ne mentez point ma chère je fais un compagnon pitoyable. Vous m'avez demandé d'ètre sincère. Alors, reconnaissez que mes meurtrissures entachent quelques peu la saveur de notre échange."


(...)


J'eus le bonheur de contempler l'élargissement du sourire de la jeune femme alors que son charme avait pleinement déblayé les vestiges encore fumants de mon desespoir pour faire renaitre ma bonne humeur naturelle à l'instar du phénix rennaissant de ses cendres. Les yeux si expressifs et malicieux de la jeune serveuse se dressèrent bien droit vers le plafond de la taverne paisible alors que le terme de baiser émanait de mes lippes. Une moue de surprise se peignit sur ses traits attirants. Dans la vie comme à la bataille, j'aimais à surprendre mes partenaires ou adversaires la surprise était une puissante alliée. Cependant, à l'issue de ma proposition je pris le temps de tenter de m'interroger. Pourquoi cette proposition galante à la jeune femme ? Parce qu'elle avait su me ramener à la vie en m'arrachant du néant de mon ame brisée ? Parce qu'elle était charmante, pleine de vie, sarcastique, joueuse, amusante et bien d'autres choses ? Parce que son physique attrayant ne me laissait point indifférent ? Parce que sa présence m'apaisait avec plus de puissance que les herbes, potions ou remèdes que je prenais depuis plus d'un an désormais ? Ou simplement parce que l'alcool qui m'imbibait désormais complètement prenait le pas sur ma raison ? 


A moins que notre flirt ne soit allé bien trop loin pour ne point se gargariser de cet acte passioné ? Probablement un peu de tout cela à la fois. Rompu au jeu de la séduction je me souvins n'avoir rien attendu en retour de la douce et rafraichissante présence de la superbe rouquine. Car, un sieur ne séduisait point une donzelle comme le ferait un soudard. Et puis tout était allé si vite quelque part que j'étais moi-mème dépassé par notre petit jeu. 


Cependant, quelque part au milieu de cette brume alcoolisante et assommante engourdissant tant ma réflexion que mon corps je me rendis compte que je souhaitais ardemment connaitre le gout des lèvres de Lyanna à l'image d'un vigneron ayant oublié le gout du vin en raison de la Fange. Je voulais savoir ce que cela faisait de nouveau. Non pas que je n'eus point quelques maitresses ou catins préférées en ville cependant avec la ravissante servante tout semblait si naturel que je me perdis un instant entre passé et présent néanmoins sans en souffrir cette fois-ci. Ses joues d'albatre se parèrent d'une rousseur adorable alors qu'elle sembla hésiter quelques instants non sans garder la coupe levée vers ma personne et l'approchant un peu plus à chaque instant. Suspendu à sa décision à l'image du bigot au sermon du prètre au temple, je ne cessais pourtant de sourire d'un air enjôleur. Finalement, la jeune femme reprit la parole et me surprit par son audace. Voilà également ce que j'appréciais chez elle.J'éclatais d'un rire franc et malicieux.


-"Eh bien vous présummez parfaitement Lya ! Car, je pourrais m'engager à avaler une barrique entière de vin si vous m'assureriez de connaitre cette apogée. Oh, la boisson est déjà une vieille amie pour le meilleur comme pour le pire et ce pour des raisons que nous connaissons. Mais, je ne voudrais pas quitter ce monde la panse éclatée d'un trop plein d'alcool à dire vrai. Plutot les armes à la main contre la Fange auprès de mes hommes. Mais vous avez raison l'ivresse est souvent délicieuse. Il est vrai que votre raisonnement écrase le mien de son implaccable logique. Ne pas se souvenir d'un tel moment serait un péché qui conduirait mon imagination à la folie j'en ai bien peur. J'accepte donc votre proposition ma dame."


Les yeux sombres de la belle rousse se parèrent de malice et de cette lueur que chaque habitué des tavernes et de leurs jeux d'argent ou d'alcool avait connu au moins une fois dans l'existence. Je le lui rendis en lui offrant un sourire quelque peu goguenard. Cet arc de cercle canaille qui incarnait une promesse de tout tenter pour obtenir ce fameux baiser. Cet étirement de mes lèvres qui rappellaient à chacune des femmes croisant mon chemin que le bon chevalier n'était néanmoins point ce cliché des chansons de geste mais quelque peu mauvais garcon sur les bords. 


-"Infiniment plus amusant en effet je vous l'accorde. Si, je perds je ne pourrai que m'en prendre à moi-mème pour le choix de ces alcools mais vous épargnerai la cruauté d'une telle déception. Allons-y !"


Tandis que la main habile plaquait la coupette contre mes lippes, un joli sourire s'épanouit sur les lèvres de mon interlocutrice révélant des dents aussi blanches que le nacre. Je la laissais me déverser une bonne partie de l'absynthe dans le gosier en résistant à l'envie d'arracher ma trogne à cette torture liquide enflammant tout mon ètre d'une autre manière que la présence de la jeune femme. Celle-ci plus désagréable car assommante, brulante, dévorante, ravageante et implaccable dans le moindre recoin de mon ètre. J'eus l'impression que mon chef venait de prendre quelques livres de poids et vacillait anormalement. Quant à mes appuis, cette fois je sus rester stable mais ce furent les murs qui firent l'effet d'ètre instables. Drole de situation. Je plaquais mes mains sur la tablée devant nous afin de me maintenir une assise solide et retirais mes lèvres de la coupe en souriant tel le chevalier ayant remporté une joute et s'appretant à couronner sa dame de coeur reine d'amour et de beauté. Sa moue impressionée me fit éclater de rire. A moins que ce ne fut la boisson ? A ce moment là impossible de le dire clairement.


-"Je n'ai aucun mérite Lya. J'ai grandi entouré de soldat. En suis devenu un. Et en commande depuis désormais plus de huit ans. La boisson est le moteur du soldat ce qui lui permet de ne pas finir dingue après ce qu'il a vu sur le champ de bataille. Mais revenons en à notre jeu ! Vous avez triché ma chère. J'ai avalé les deux tiers de ce breuvage infect."


Son rire amusé empreint de cette malice la caractérisant attira l'attention d'habitués qui louchèrent sur notre duo avec stupéfaction autant que méfiance car l'heure n'était point aux groupes de ripailleurs déchainés mais bien aux cuveurs de chagrin ou aux philosophes de la bouteille. Nous dénotions par nos rires francs et joyeux à l'instar de deux chevaliers au milieu d'un atelier de couture.
-"Quelle superbe manière de reconnaitre le forfait ma dame. Las, j'ai gagné ce me semble du moins cette manche. Parce que si je suis tombé dans les vapes votre présence est une excellente surprise."
Concluais-je dans un rire nerveux. Clin d'oeil envouteur plus tard, je ne remarquais mème plus que nos mains gauches étaient toujours entrecroisées doigts liés et que celle de la jeune femme caressait doucement la mienne avec régularité. D'ailleurs, le regard de certains semblaient se porter sur cette étrange association. Un éclair de lucidité me fit apprécier ces mouvements apaisants à leur juste valeur. Qu'ils pensent ce qu'ils veulent ! Sans cette main dans la mienne, je serais déjà une loque à cet instant précis. Le sang dans les veines d'une personne ne la rendait ni plus ni moins apte à soigner le malheur d'une autre. 


-"Richard la brasse avec amour et dévotion mais au diable Ric pour l'instant. Oui, cette ale est un régal pour les papilles. Moi craindre de perdre allons Lya ? Nous savons tout deux que je vais gagner et que cela vous fera autant plaisir qu'à moi n'est ce pas ? Du moins je l'espère franchement."
Lyanna sirotait sa chope avec délicatesse en appréciant la boisson à sa juste valeur mais si lentement que j'eus l'impression qu'elle souhaitait me faire languir. Quelques gorgées de bières que je comptais presque trop vite suivie par une pause. Mes émeraudes pétillaient d'amusement alors qu'un large sourire était plaqué sur ma goule. Ma question un brin étrange la prit au dépourvu et elle releva les yeux du contenu de sa chope interloquée. 


-"Comment faites vous pour ètre aussi merveilleuse ? Pour parvenir à me sauver de mes démons, de mes cauchemars et de mes peines ? Comment faites vous pour briller ainsi dans la nuit perpétuelle de mon existence ? Seriez vous une étoile tombée du ciel pour me sauver de mon auto destruction Lya ? Comment... Comment ? Je ne me l'explique point ma dame."
Récupérant délicatement sa chope de bière, je la ramenais à mes lippes et pris le temps de la vider destabilisé par mes propres interrogations. La bière s'en alla gonfler ma panse tel le timbre d'un gonfalonnier. La jeune femme avait eu le nez fin en affirmant que je serais capable de me saouler complètement rien que pour elle. Car c'était littéralement ce que j'étais en train de faire. Une fois la chope achevée à un rythme tranquille je la reposais doucement sur la tablée et vacillais longuement sur mes guibolles. Plongeant mes yeux dans les siens, je riais en lancant.
-"J'ai à mon tour triché Lya ! Chose promise chose due avant que je ne m'effondre telle une masse je vous prie ma dame."
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Lyanna DesrosesVoleuse
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MessageSujet: Re: La traque d'une renarde PV Lyanna    La traque d'une renarde PV Lyanna  - Page 2 EmptyMer 15 Mai 2019 - 23:01
La tête tournait à la jeune femme.
Elle avait sans doute un peu surestimée sa résistance face à la boisson... Le froid, sa planque, leur danse effrénée, cette conversation en montagne russe... Le tout avait contribué à faire en sorte qu'elle faiblisse devant l'alcool... Ou bien était-ce le charme du baron, qui la mettait dans tout ses états?
Elle ne remarquait même pas les petits regards courroucés de la part de leurs voisins de table. Leur allégresse les irritaient sans doute... Ou peut être était ce mélange incongru... Ou de la simple jalousie... Même si elle y avait prêté attention, il aurait été fort peu probable qu'elle devine le fin mot de l'histoire, tant leurs breuvages avait déjà fait son chemin, et tant l'emprise qu'avait Ulysse sur elle était déjà forte et palpable.
La rousse se laissait simplement bercée par les paroles du sang-bleu et par leur petit jeu. Leur flirt les avait conduit si loin qu'elle ne savait même plus très bien si le jeune homme plaisantait dans ses propos ou s'il était tout à fait sérieux dans ses attentes. Ce qu'elle savait... C'était qu'enjeux ou non, elle désirait purement et simplement continuer. Elle n'avait pas envie de rentrer de suite, de se confronter à sa triste réalité, à la précarité de sa vie, à la dangerosité de son métier, à la cruauté de son bourreau et des hommes en général... Ni se rappeler celle des vieux fantômes. Elle voulait demeurer là, en compagnie de cet homme qu'elle connaissait à peine mais avec qui, curieusement, elle se sentait bien et elle même. C'était sans doute l'une des toutes premières fois de sa vie que Lyanna ne portait pas se masque, mi-innocent, mi-professionnel. Une première également qu'elle se soucia de quelqu'un d'autre qu'elle même, qu'elle ne chassa pas le loup mâle loin d'elle, de peur de sentir une nouvelle morsure marquée impitoyablement sa peau, la laissant meurtrie, brisée, une nouvelle fois. Avec Ulysse, elle n'avait pas peur. Elle ne se méfiait pas. Peut être avait elle tord... Mais dans l'instant, il lui importait d'avantage de vivre que de se soucier des répercutions de leurs actes.
Et puis... Elle était joueuse, et ne démordait pas facilement. Un esprit de compétition qui lui poussait à relever le défi avec tout le courage dont elle disposait encore.
Pourtant... Elle peinait sérieusement à vider cette chope, malgré tout l'entrain qu'elle mettait à en boire le contenu. A chaque gorgées, il lui semblait que le niveau de boisson se refusait à baisser. Elle regardait à l'intérieur lorsque Ulysse lui posa la question incongrue qui lui fit relever des yeux interrogateur sur le visage joyeux et rougit d'alcool de son compagnon. Elle n'eut pas à sourire : une expression de bien-être demeurait graver sur son visage. Lorsqu'elle l'interrogea sur le sens de sa question, il répondit calmement.
Une nouvelle flopée de compliments fusèrent. Bien qu'imbibé, le baron n'en était pas moins lyrique, ce qui arracha un regard tendre de la part de la jeune femme qui, décidément, en pinçait pour ses jolies formules qui la faisait se sentir spéciale, belle, importante...
Que demandait une femme, du peuple comme de la haute bourgeoisie, si ce n'était cela? Que vouloir de plus qu'un joli chevalier servant pour compter fleurette à son intention ? Lyanna n'était d'ordinaire pas ce genre... Elle même n'aurait su dire ce qui faisait qu'avec le baron de Sombreval tout était si différent...
Son coeur s'accéléra légèrement et son regard se fit plus tendre encore, lorsqu'il l'appela "Lya" pour la seconde fois. Pour une jeune fille n'ayant jamais eu de proche pour lui donné un surnom, c'était mignon... C'était touchant... C'était intime.
Elle se tenta à une réponse hasardeuse. Ce genre de déclaration ne laissait pas beaucoup de possibilités...


- Je ne suis pas merveilleuse, Ulysse. Vraiment pas. Comme tout le monde, j'ai ma part d'ombre... Vous ne devriez pas m'en attribuer tout le mérite, je pense que nos consommations nous ont sans doute beaucoup aidé. Je ne crois pas avoir fait grand chose pour, mais si ma présence à pu contribuer à apaiser vos peines, alors j'en suis comblée. J'aimerai pouvoir en faire davanta...

"...ge..."
Elle n'eut pas l'occasion de terminer sa phrase.
Le noble avait doucement reprit la chope de la main libre de la rouquine, qui si tôt la voix du baron retentissant à ses oreilles en avait oublier sa mission qui consistait à en vider le contenu. La faisant lâcher prise - ce qu'elle laissa faire, toute perplexe -, il en approcha le rebord de ses lèvres et la bu à grandes gorgées, d'un rythme calme et entraîné, et ne la reposa qu'une fois tout le liquide écoulé. Lyanna le regarda faire avec tant de surprise que ses lèvres en restèrent figées, à demi-ouverte, dans la continuité de son mot. Elle cligna plusieurs fois des yeux.
Il venait d'enfreindre les règles de leur jeu. Il lui avait fait passé son tour en vidant sa dose à elle d'alcool d'une seule rasade simple et efficace. Il le redouta sans doute, car il fut alors évident que le mal commençait à sérieusement taper sur la tête du malheureux. Il vacilla sur lui-même, se teint fermement à la table pour se stabiliser, et ses yeux roulèrent légèrement, à la recherche d'un repère auquel se raccrocher. L'espace d'un instant, Lyanna crut qu'il allait s'effondrer sur la table. Pourtant, il se reprit et reposa finalement sur elle ses prunelles vertes emmeraudes.
C'était fini. Leur jeu venait de prendre fin.
La jeune femme restait muette, stupéfaite, piégée, vaincue... Le baron allait il se souvenir? Allait il oser?
... Oui ...
Le coeur de la rousse manqua un bond. Son rire, sa voix, résonnait en elle. Elle arrêta subitement ses caresses, fixa longuement le baron, comme si des tonnes et des tonnes de questions la traversaient.
En vérité, elle savait déjà très bien ce qu'elle ferait, le cas échéant, elle se demandait seulement si elle aurait le courage. Elle se demandait seulement si elle y arriverait. Elle se demandait seulement si le baron la laisserait faire, s'il faisait cela simplement pour l’embarrasser, ou par jeu, ou par réel désir. Elle... Elle aurait bien incapable de dire où elle en était... Mais elle n'avait qu'une parole et elle ne reculait pas devant cette intrusion de sa petite bulle d'aisance qu'elle avait toujours mis un point d'honneur à préserver.
Après de longues secondes qui semblèrent durer une éternité, elle lâcha la main d'Ulysse et se leva doucement.
Les murs tanguèrent un bref instant, le sol sembla se dérober, comme s'il était fait dans une substance élastique et molle, sa vue se brouilla et dansa... La jeune femme posa sa main sur la table pour se stabilisée. Le monde revint à son état originel.
Elle contourna la table et alla se placer juste à côté de la chaise où demeurait encore Ulysse. Elle était si proche de lui que leur jambes se touchaient presque. Ainsi placée, elle le dominait un peu, compensant sa petite taille par la position assise de son cavalier.
Tremblante, aussi bien de crainte que d'angoisse, aussi bien d'appréhension que d'excitation, Lyanna plaça doucement ses mains sur les épaules du noble. Celui-ci leva la tête vers elle et elle plongea son regard bleu dans le regard profond du bel homme qui réclamait son dû.
Elle hésita encore un instant, l'interrogeant du regard, semblant dire "Vous êtes sûr?". Elle attendait un éventuel "Je plaisantais Lyanna ! Allez vous rasseoir !". Mais rien ne venait, et cédant à la tentation... Cédant à l'envie même... Capitulant devant le malaise qu'était cette attente insoutenable où plus rien ne semblait se passer... Ses yeux passèrent lentement de ses yeux à ses lèvres... De ses lèvres à ses yeux... Elle approcha lentement son visage du sien, si doucement qu'on eut pu la croire craintive. Mais lorsque leurs lèvres étaient à rien l'une de l'autres, qu'elles se frolaient pour ainsi dire, la rouquine, sentant son coeur s'emballer à une vitesse vertigineuse, se stoppa un bref, très bref instant, infime, ridicule...
Ce n'était pas une contrainte. Elle voulait ce baiser.
... Elle ferma les yeux et posa délicatement ses lèvres contre les siennes, d'une pression douce mais franche. La bouche d'Ulysse était chaude, lisse, agréable. Elle laissait un léger goût d'épices, sans doute à cause du vin chaud qu'ils avaient partagé. Un baiser. Pas un semblant de baiser. Un baiser simple, sans complication, mais qu'elle prolongea quelques secondes avant de doucement se retirer après un léger bruit d'embrassade.
Rouvrant les yeux, elle posait un regard timide sur le baron, les joues empourprées devant ce geste qu'elle n'avait encore jamais vraiment fait de son plein gré. Son coeur battait toujours aussi vite.
Sa voix se fit murmure, et paraissait étouffée.


- Voilà votre vœu exaucé, Monsieur de Sombreval...

Elle demeurait ainsi, guettant la réaction de son compagnon, dans une attente à demi soulagée, à demi nerveuse...
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