Marbrume


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 [Terminé] L'ébauche de la débauche ♠ [Merrick].

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Roland de RivefièreComte
Roland de Rivefière



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MessageSujet: [Terminé] L'ébauche de la débauche ♠ [Merrick].   [Terminé] L'ébauche de la débauche ♠ [Merrick]. EmptyMer 27 Fév 2019 - 20:45
Fin Février 1166


Roland était parti à l’extérieur de Marbrume, dans les faubourgs cette nuit là. Le Duc avait besoin d’hommes pour protéger les alentours de la cité, en compagnie de la milice. Roland était ce genre d’hommes, très investi pour aider les autres, dans le domaine intellectuel. Il n’était pas en reste pour des missions plus chevaleresques. Apprendre à monter, et aussi se battre, repousser les ennemis, lutter contre le mal en tout genre.
C’est ainsi, qu’il se proposa volontaire pour participer à une mission de protection. Il allait falloir repousser les potentiels fangeux qui s’approchaient trop près, dans les Faubourgs, les repousser, les éloigner, en tuer aussi.

Il s’était habillé de son armure de maille, arbalète dans le dos, épée dans son fourreau. Dure soirée qui l’attendait, mais l’action le tenait en haleine, lui donnait une raison de vivre, de repousser ses limites, d’aller plus loin, encore et encore. Ce qui posait problème parfois, comme ce soir là. Il semblait ailleurs, trop imprudent. Il fonçait tête baissée vers le danger, sans réfléchir, sans analyser la situation, ce qui ne lui ressemblait pas. Il avait bien failli être mordu, et même pire, un milicien lui avait dit de ne pas trop forcer, mais c’était plus fort que lui. Le Comte avait besoin de cela, comme si qu’il cherchait volontairement à se mettre en danger, à chercher les graves ennuis. Sa vie à l’intérieur de Marbrume lui pesait, de plus en plus. Il ne supportait plus cet enfermement, alors il cherchait à sortir à l’extérieur, toujours plus. A accepter les missions périlleuses, à accueillir le danger les bras ouverts. Il n’était pas suicidaire pour autant, mais sembler retrouver vie en se trouvant dans d’indélicates postures. Se surpasser, donner un sens à tout cela. Cela pouvait s’avérer dangereux, plus fragile psychologiquement ces derniers temps, dépassant ses limites, l’aîné était moins rigoureux, moins concentré. Devant un fangeux, un mauvais pas, une seule hésitation peut être fatale. Après cette mission, on lui avait conseillé d’aller se poser un peu, de prendre du recul face à tout cela. Mort, il serait inutile. Mort, il ne lutterait plus contre la Fange, mais la Fange aura eu raison de lui.

Il fallait donc se ressaisir, se reposer un peu, essayer de penser à autre chose. Mais tout cela était bien plus difficile à dire qu’à faire.
Roland rentra au manoir au petit matin, s’affala sur son lit, sans réussir à fermer l’œil. Il tourna, pensa, se tortura l’esprit. Cette mission, les fangeux, le désordre que devenait sa vie, Sydonnie, Serena, la créance. Trop, trop d’évènements fâcheux venaient tourmenter l’esprit du blond. Lorsque enfin, il sembla trouver le sommeil, il en fut tirer par un horrible cauchemar, les corps entassés des membres de sa famille, morts, prêts pour le bûcher. Vision d’horreur. Rien pour arranger les choses, même dans ses rêves, le mal venait le pourchasser, le tourmenter.

Il se leva, n’ayant pas l’envie de faire un brin de toilette, ses vêtements encore marqués par l’assaut de la veille, les yeux cernés, la mine pas très nette. Ce fut à ce moment que la petite domestique frappa à sa porte. Elle lui apprit qu’un messager de la milice était à la porte, s’il fallait qu’elle prenne la missive ou si le Comte souhaitait l’accueillir lui-même.

- « Merci, je vais m’en occuper Margareth. »

Peut être il s’agissait d’hier soir. Mais après tout, la milice, est-ce qu’ils en avaient réellement quelque chose à faire qu’il se mette en danger ou non. Il l’ignorait. Sa vie n’était pas si importante que cela. Après tout, à part réussir à se mettre les gens de sa famille à dos, il n’arrivait pas à faire grand-chose de plus. Il s’en voulait, se méprisait et méprisait les autres à la fois. Une mauvaise passe, sans doute.
Enfin, il allait voir ce que ce milicien avait à lui dire ou à lui donner, et il passerait peut être à autre chose ensuite. Se débarbouillant simplement le visage et les mains, il sortit de sa chambre, descendit le grand escalier pour se rendre vers le hall d’entrée.
Derrière la porte, il trouva donc ce milicien, dont le visage ne lui était pas totalement inconnu. Mais il n’était pas là hier soir, leur rencontre remontait à un peu plus longtemps. Il chercha rapidement dans sa mémoire, en le saluant en même temps.

- « Bonjour, que puis-je faire pour vous monsieur ? »

C’est alors qu’il se rappela tout à fait. Maelyne Simard, la maison abandonnée, tous ces mystères…

- « … Monsieur Lorren, Merrick ! »

Roland ne l’avait pas revu depuis cette étrange journée, il se demandait bien la raison de sa venue. Il l’invita à entrer, de ce fait.

- « Je vous en prie, entrez à l’intérieur, nous pourrons discuter plus librement. »

Puis il fallait dire, que la tête et la tenue de Roland n’étaient pas vraiment coutumières, les nobles de l’esplanade jasaient si vite… Mieux valait pour lui ne pas trop attirer l’attention de ces quelques nobliaux ne sortant jamais le nez de leur cage dorée, dont seuls les ragots alimentaient leur triste vie.
Le hall d’entrée était assez vaste, il comportait un petit bureau, des chaises. Les murs étaient décorées de peintures murales plutôt jolies et agréables à l’œil, la pièce était baignée de lumière, accueillante et lumineuse, à l’image de ce magnifique manoir.

- « Dites-moi Merrick, en quoi je peux vous être utile ? Comment vous portez-vous depuis, nous nous sommes jamais recroisés depuis cette mission en extérieur ? »
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Merrick LorrenCoutilier
Merrick Lorren



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MessageSujet: Re: [Terminé] L'ébauche de la débauche ♠ [Merrick].   [Terminé] L'ébauche de la débauche ♠ [Merrick]. EmptyMer 27 Fév 2019 - 23:19
C'était étonnant, incongru et étrange à la fois. Dans les faits, c'était une première pour Merrick Lorren, une véritable incohérence pour celui qui trônait au sommet de l'échelle du laxisme et de la paresse. Durant un court instant, il n'y avait eu que le silence pour ponctuer sa prise de parole qui détonait et étonnait l'ensemble de sa coutelerie. Car voyez-vous, ce fieffé couard venait tout simplement de se proposer pour effectuer une mission. Oui, vous ne rêvez pas, et non, le jeune homme n'était en aucun cas malade, fou ou idiot. Du moins, pas plus que d'habitude... Mais ne brûlons pas les étapes, voulez-vous ?

Ainsi, en ce jour, l'escouade de l'ivrogne se trouvait à la caserne, et plus précisément sur le terrain d'entraînement. Séparé en groupes de deux, Merrick faisait face à son comparse Marius dans une rixe à l'épée de bois. Affrontement qui se finalisait encore et toujours par la défaite du plus jeune des deux. Offrant un sourire contrit et un mouvement d'épaule qui prouvait qu'il s'en moquait, Lorren récupérait à chaque fois son arme sur le sol, reprenant position excessivement lentement et essayant tant bien que mal de tenir face à son frère d'armes. Cette morne volonté était ponctuée des soupirs exubérants de son ami et adversaire, ainsi que du noir regard de son coutilier qui supervisait l'ensemble.

Dans les faits, le jeune homme aurait peut-être réussi à soutirer quelques victoires à son partenaire. En effet, il n'était guère une fine lame, mais il n'était pas non plus un combattant exécrable. Or, ne voyant pas l'importance de vaincre, et ne voyant surtout pas pourquoi il chercherait à se dépenser plus que nécessaire, Merrick offrait le moindre effort. Cela était insuffisant pour satisfaire son supérieur, mais juste assez pour éviter toute remontrance, critiques acerbes, ou punition malvenue.

Alors que la lutte continuait entre les deux vis à vis, Lorren remarqua qu'Arthur, son coutilier, était apostrophé par un collègue de profession. Écoutant d'une oreille attentive les dires du nouvel arrivant, le milicien compris qu'une missive était à apporter et transporter à quelqu'un. C'était parfait ! Se dégageant du duel en faisant en bond en arrière et en présentant sa lame vers l'avant pour garder Marius à distance, Merrick Lorren prit la parole : ''Chef, je peux le faire !''. Et c'est ainsi que le silence avait gagné la troupe qui luttait sur le terrain vague, alors que tous les regards se tournaient vers celui qui avait crevé le silence...


---

Sifflotant avec satisfaction, marchant la tête haute, et le sourire fièrement dressé, celui qui avait perdu l'ensemble de ses combats était au final, un perdant bien heureux, un défait qui goûtait pourtant à l'ivresse de la victoire et du triomphe. De fait, grâce à sa manœuvre, le milicien pouvait désormais flâner et vaquer tranquillement à une tâche bien moins difficile, âpre et ardue que la lutte physique. Dorénavant, il n'était plus question de sueur ou de fatigue. Dès lors, tout allait pour le mieux ! Déjà arrivé sur l'esplanade, l'ivrogne laissa son regard vagabonder ici et là sur les demeures au faste grandiloquent. Engoncé dans sa tenue de milicien, Lorren ne créait pas l'émoi plus que nécessaire. Après tout, il était notable que les miliciens vaquaient aussi à leurs occupations dans cette partie de la cité.

Un peu plus tôt, Merrick s'était renseigné sur l'endroit où il pourrait trouver le manoir Rivefière. Car bien faussement, il pensait trouver Sydonnie d'Algrange là-bas. Stupide erreur, et véritable idiotie bien commune pour l'homme qui ne manquait pas d'un laisser-aller et d'un laxisme évident... En effet, comme tout le monde aux alentours de la caserne, le jeune homme avait entendu les rumeurs concernant les fiançailles des deux nobles gens. Or, aviné, et tête en l'air comme il était, Lorren avait pris cela pour argent comptant, croyant que le mariage avait déjà été consommé dans l'allégresse. Dès lors, il était évident que, dans son esprit, la sergente d'Algrange devait maintenant résider chez son époux. C'est donc engoncé dans cette

incompréhension la plus totale de la situation, que Merrick Lorren cheminait, fier comme un paon, en direction de l'endroit où il ne trouvait pas celle qu'il cherchait. Arrivé devant l'imposant manoir, qui ne détonnait en aucun cas des bâtisses voisines, le sifflotement joyeux du milicien se transforma en un sifflement impressionné.

-''Je peux vous aider, monsieur ?''

Apercevant une domestique de la famille Rivefière qui s'adressait à lui, Merrick reporta son attention vers celle-ci, lui offrant un sourire typique de son cru. ''Bonjour, noble dame.'' Commença-t-il, joueur, mais se refusant à aller plus loin. Après tout, il n'était plus le même coureur de jupons qu'avant, alors que maintenant il n'en courait plus qu'après un seul... Et puis, il avait beaucoup trop peur de la réaction de la sergente, ou bien même de la sœur Rivefière qui était elle aussi milicienne. Ils ne les connaissaient ni l'une ni l'autre. Si ce n'était de réputation. Et cesdites réputations étaient suffisante pour que le couard de Merrick Lorren face on ne peut plus attention sur le territoire de ces deux femmes de... de caractère.

-''J'ai une missive à transmettre. C'est de la part de la milice ! ''

Sur ces mots, laissant en plan le jeune homme, Margaret partit vers l'intérieur pour en informer à qui de droit. Attendant patiemment, Merrick laissa son regard vagabonder ici et là. Enfin, ce fut le maître des lieux lui-même qui vint à sa rencontre. Il remarqua tout de suite son air un peu... fatigué. Après tout, le Roland qu'il avait rapidement connu lors de l'histoire concernant Maëlyne Simard était des plus fringant et chevaleresque. En ce moment, l'être se trouvant devant lui détonait clairement avec l'image qu'avait gardée le milicien du noble. Pour autant, il ne fit aucun commentaire. Du moins, pas encore...

-''Bien le bonjour à vous, Roland. '' Dit-il en offrant un sourire à son homologue, faisant fit -encore et comme toujours- des convenances et des titres discernés à ceux vivant de ce côté-ci de Marbrume. '' En personne !'' Répondit-il, lorsqu'enfin, le comte le reconnut. Invité à l'intérieur, Lorren hocha la tête, ne se faisant aucunement prier plus longtemps pour mettre les pieds dans la résidence Rivefière.

Franchissant le seuil, l'homme d'armes laissa son regard se perdre sur l'ensemble des éléments du hall d'entrée. Offrant un hochement de tête qui se voulait ''connaisseur'', quant à la beauté des lieux, Merrick prit le temps de répondre convenablement à l'ensemble des questionnements et dire de son hôte. Dans le désordre, privilégiant les mots qui parlaient de lui plutôt que du reste, bien évidemment. '' Je vais bien, merci de vous en inquiéter, Roland. Et vous ? Vous me semblez... en pleine forme ! '' Le questionnement du noble ne devait être qu'une marque de politesse. Pour autant, Merrick lui répondit en lui offrant la chance de s'épancher lui aussi sur la question. Cependant, le fieffé salopard qu'il était ne put s'empêcher de souligner bien gentiment l'air fatigué de ce dernier.

Se détournant de son homologue, Merrick glissa un doigt le long du bureau qui trônait non loin. Relevant son index devant son visage, le jeune homme fit semblant de s'assurer qu'aucune poussière ne se trouvait là. Faussement satisfait de la propreté des lieux, qui ne lui importait guère, il hocha la tête avec bonhomie. ''Très belle demeure que vous avez là !''

Enfin, après avoir peut-être un peut trop pris ses aises face à celui qui le recevait chez lui, l'homme d'armes se rappela la raison et le pourquoi de sa venu. ''Félicitation pour votre mariage Roland. Bien que je sois bien triste de ne pas avoir été invité...'' Dit-il en riant pour lui-même. ''...Qu'importe. Je suis ici pour remettre une missive à votre femme, la sergente d'Algrange. J'imagine qu'elle est ici ?'' Termina-t-il en sortant la lettre de sa poche et en l'agitant à la vue de Roland de Rivefière.

Certain d'avoir raison, Merrick Lorren offrait une moue satisfaite et amusée. Laisser une main aller dans ses cheveux, il attendit une réponse quelconque de la part de son partenaire de discussion, ne sachant pas encore qu'il était un véritable idiot...
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Roland de RivefièreComte
Roland de Rivefière



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MessageSujet: Re: [Terminé] L'ébauche de la débauche ♠ [Merrick].   [Terminé] L'ébauche de la débauche ♠ [Merrick]. EmptyJeu 28 Fév 2019 - 11:35
Roland observait son invité inhabituel, lorsque celui-ci explorait sa demeure. Il était cocasse ce Merrick Lorren, le noble n’avait pas vraiment eu le temps d’échanger avec lui à l’extérieur, ils étaient bien trop occupés avec cette madame Simard… Il se rappelait simplement qu’il n’était pas des plus téméraires, restant le plus souvent en retrait, préférant la fuite à l’attaque. Mais au fond, il ne lui en voulait pas. Simplement, il se questionnait sur son engagement dans la milice. Enfin, ce n’était pas des plus surprenants si un couard rejoignait leur rang. Après tout, la milice n’offrait-elle pas un toit à la caserne et un salaire ? Pour certains, cela était amplement suffisant avec les temps qui couraient.

Les paroles du jeune milicien arrachèrent tout de même un maigre sourire au Comte. ‘en pleine forme’, il ne se formalisait pas du fait qu’il ait relevé sa mina affreuse. De toutes les manières, c’était bien réel. Il n’avait pas beaucoup dormi, était d’une humeur plus que maussade. Subir une légère raillerie, c’était plutôt de bonne guerre.

- « Merci de le souligner mon cher Merrick ! La nuit a été plutôt… difficile. Mais rien de grave, la vie ou la survie continue, n’est-ce pas ? »

L’aîné n’était guère de bonne humeur, il était navré d’offrir au jeune milicien ce pénible spectacle. Mais ce dernier semblait se plaire à observer le manoir sous toutes ses coutures. Les gestes et les hochements de tête de Lorren marquaient le fait qu’il ne devait pas être tout à fait coutumier de ce genre de résidence. Roland et sa famille jouissaient encore de ce luxe, de ce somptueux manoir prêté par le Duc, ils essayaient de tout faire pour rester dans ses bonnes grâces. Les parents, en mondanités et aides diverses pour la cour. Roland, plutôt pour l’aide au peuple et au temple, les missions en extérieur. Serena pour son poste de milicienne et les deux plus jeunes, pour le moment n’avaient pas encore de rôle clé dans cette œuvre, mais cela ne saurait tarder.

- « Merci Merrick, le manoir est en tout point somptueux. Mais au fond, ce n’est qu’une façade, un beau jour, elle s’écroulera, comme tout le reste. »

Il se rendit compte à présent du grotesque de la situation. Il se plaignait comme un enfant trop gâté. Il se reprit à la suite.

- « Navré de vous assommer de ma morosité passagère. Je ne suis pas un très bon hôte ce jour, ne vous en formalisez pas je vous prie. »

Roland essayait de rester digne, ne méprisant aucunement les personnes inférieures à son rang, bien au contraire. Beaucoup d’entre eux étaient tellement plus méritants que la plupart de ceux appartenant à la noblesse, à son monde à lui, auquel il ne faisait plus entièrement partie, finalement. Se sentant ailleurs, une partie de son être ayant été enlevé par la fange.

Après ses brefs échanges, Merrick en vint à la véritable raison de sa venue, cette missive qu’il était censé lui apporter. C’est alors qu’au lieu de sortir de suite la lettre en question, le milicien le félicita pour son mariage. Et lui apprit par la même occasion que la missive était pour sa femme. Sa femme ? Sydonnie d’Algrange. La réalité de ces fiançailles lui revint en pleine tête. Il ne put s’empêcher d’arquer un sourcil. Se passant ensuite une main sur la tempe, il corrigea l’erreur de Lorren.

- « J’ai bien peur que vos informations ne soient erronées Merrick. Il y a bien des rumeurs qui courent sur nos fiançailles, mais rien d’officiel je vous l’affirme. »

Forcément, les rumeurs ne s’étaient pas arrêtées à l’Esplanade. Elles avaient traversé la Hanse, le quartier de la milice, peut être aussi le temple et pourquoi pas les bas-quartiers. Une cité fermée comme Marbrume, tout fuitait à une vitesse incroyable.

- « Mais vous pouvez tout à fait me remettre la lettre, cela vous évitera de partir à la recherche d’une nouvelle demeure. »

Il prit donc la missive, - si Merrick décide de la lui donner – et la glissa à l’intérieur de sa veste. Après tout, le milicien s’était trompé, il n’avait pas fait de mal. Sydonnie étant désormais dans ses connaissances proches, il pouvait très bien la lui remettre très prochainement. Cela lui donnerait de ce fait l’occasion d’une autre visite.
Le contenu de la missive attisait quelque peu sa curiosité, mais évidemment il ne prendrait pas la liberté de la lire, ne souhaitait pas violer la vie privée de la sergente.
Parenthèse faite, le Comte reporta son attention sur le jeune milicien, ayant appris son erreur.

- « Avez-vous le temps de boire un petit quelque chose, Merrick, ou devez-vous reprendre vos fonctions sans tarder ? »

Il était normal, l’ayant invité à entrer, de lui proposer une boisson. Se rattrapant ainsi de son inhospitalité antérieure. Le sang-bleu se dirigeait vers les cuisines, afin d’y trouver sa fidèle domestique, Margareth. La brave femme leur préparerait quelques boissons, accompagnées certainement de petits gâteaux préparés par ses soins, dont elle avait le secret.

Mais vu que Merrick affirmait sa disponibilité, Roland eut finalement une autre idée, tournant les talons en direction du milicien.

- « En y repensant, cela me ferait le plus grand bien de m’aérer l’esprit en dehors du manoir et de ses occupants. Connaissez-vous un endroit où nous pourrons aller, les braves miliciens tels quel vous, ont bien une taverne fétiche ? »

Il eut cette envie, de partir, de quitter les lieux une nouvelle fois. Les deux hommes ne sortiraient pas de Marbrume, mais leur aventure pourrait se révéler spéciale et inattendue. Roland était d’humeur à se laisser porter et consciemment ou non, il sentait que ce cher Merrick n’était pas forcément de la meilleure influence qu’il soit. Mais poussé par le destin dans ses derniers retranchements, il avait encore une fois envie d’évasion, de ne pas maîtriser tout ses faits et gestes, comme à l’accoutumée.
Roland ne connaissait pas le goût prononcé pour la boisson du milicien, mais peut être allait-il le découvrir bien assez tôt. Il vérifia que sa bourse était dans sa poche, ce qui était le cas. Il était fin prêt pour cette nouvelle aventure.

- « Allons-y ! »
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Merrick LorrenCoutilier
Merrick Lorren



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MessageSujet: Re: [Terminé] L'ébauche de la débauche ♠ [Merrick].   [Terminé] L'ébauche de la débauche ♠ [Merrick]. EmptyJeu 28 Fév 2019 - 21:37
Roland de Rivefière semblait ne pas être le genre de lascar à s'offusquer du manque de tact et de manière du quidam qu'était Merrick Lorren. Tant mieux pour les deux, alors que l'un aurait été dans son bon droit de réagir avec véhémence, tandis que l'autre n'aurait guère manqué de continuer dans ce registre quelque peu grossier et malpoli. Après tout, ceux qui se risquaient à échanger avec le milicien devaient être prêts à affronter sa verve, le discours de l'homme d'armes aucunement armé pour les palabres civilisés. Ainsi, couard de naissance, mais beau-parleur de profession, Merrick usait à tort et à travers de ce penchant pour le babillage intempestif, pour les attaques dissimulées derrière des mots à même de symboliser les maux chez autrui.

Or, le comte avait le mérite évident de ne pas entrer dans le jeu, de ne pas accepter cette compétition de palabre incessante et inutile. De fait, ce dernier ne fit que donner raison à l'ivrogne d'une manière empreinte d'une civilité à toute épreuve. Cette repartie bien simple, mais savamment conduite, eu le mérite d'arracher un grand sourire au ''beau salopard'' qu'était Lorren. Roland et lui-même semblaient si proche, mais si loin à la fois. Un peu comme les deux faces d'une pièce. L'un symbolisait l'intégrité et la vertu, l'autre le désordre et la débauche. Peut-être était-ce pour ça que Merrick aimait bien Roland...

La suite fut quelque peu étonnante, mais en aucun cas détonante. En effet, Lorren n'aurait pas cru que le noble de Rivefière apporterait le discours sur des propos aussi ombrageux et houleux sur sa vie. Ainsi, les thermes ''survies'', ''façade'' et ''difficile'' vinrent se lier pour dresser un portrait quelque peu étonnant de celui qui vivait dans des conditions parfaites aux yeux du simple fils de paysan qu'était Merrick. Pour autant, bien que cela étonna ce dernier, les dires ne détonaient en aucun cas de l'allure de son homologue. Évidemment, bien que ce dernier ne semblait guère aussi fringant qu'à son habitude, Roland restait tout de même bien au-dessus de la moyenne au niveau de sa prestance physique. Mais tout de même, cela avait le mérite d'être souligné.

-''Roland, peu importe ce que vous dites, vous êtes le meilleur hôte que je n'ai jamais eu !'' Dit-il en offrant un petit sourire au principal concerné, mais ne pouvant s'empêcher de corriger le tout avec une pointe d'amusement. ''Enfaîte, vous êtes le deuxième meilleur... Mais ce n'est pas de votre faute de ne pouvoir vous hisser à la première place !'' Répondit-il rapidement, pour ''excuser'' cette bien ''maigre'' et ''faible'' seconde position. ''C'est simplement que la première place est occupée par une femme, alors...'' Termina-t-il en haussant les épaules et en se passant une main dans la tignasse et ponctuant le tout d'un clin d'œil complice.

Parfois, même l'homme d'armes pouvait être gagné par le côté plus profond et réfléchi d'une discussion. Bien évidemment, lorsque la conversation se perdait au détour du sérieux, cela n'était guère pour longtemps, tandis que Merrick faisait revenir l'échange à la normalité de l'incongru. C'est ce qu'il se passa, au moment où le comte fit mention de sa morosité passagère. Haussant les épaules, Lorren dévia son regard sur les peintures du hall d'entrée. ''Nobles ou non, nous avons tous des problèmes. La situation sociale n'achète pas nécessairement une vie exempte de morosité, c'est évident.'' Laissant le silence s'installer durant d'infime seconde, il enchaîna, joueur, se penchant vers l'avant pour parler sur le ton de la confidence. '' Et puis, de vous à moi, je peux comprendre votre... difficile nuit avec votre femme. Loin de moi l'idée de l'insulté, évidemment ! Seulement, elle est connue, pour avoir un caractère bien... trempé, si je puis me permettre.''

Puis, le narcissique Merrick Lorren qui se croyait si intelligent, ne put que se trouver idiot en apprenant que ses ''informations'' n'étaient pas bonnes. Ainsi, il découvrit que Rolan n'était que fiancé à Sydonnie, et non pas encore marié. Entrouvrant la bouche, perdant de sa superbe, le milicien se reprit rapidement en passant une main dans ses cheveux. ''Après tout, je trouvais cela complètement illogique de ne pas avoir été invité à votre mariage ! Ceci explique cela...'' Il était évident que le milicien n'allait en aucun cas être invité à cette soirée qui risquait d'être des plus...mondaine. Après tout, le gratin de la milice allait probablement passer la soirée avec les nobles de l'esplanade. Ce n'était pas un lieu adéquat pour le simple et bien piètre milicien qu'il était. Pour autant, de dire le contraire l'amusait au plus haut point et lui permettait de retrouver une certaine contenance qu'il avait perdue à cause de son idiotie.

Il accepta sans le moindre problème de remettre la lettre à Roland. ''Je compte sur vous, Roland !'' Puis, lorsque celui-ci lui proposa de boire quelque chose, les yeux du milicien s'illuminèrent. '' J'ai le temps !'' Du moins, il le prenait. Arthur lui avait demandé un rapport de sa ''mission'', tandis qu'il ne faisait aucunement confiance à son milicien. Pour autant, c'était tout ce qu'il avait à faire avant de regagner sa liberté. Son coutilier attendrait bien un peu, non ? Pensant boire dans le manoir, Lorren fut surpris d'apprendre que le comte cherchait à s'éclipser et à prendre l'air. ''Allons, ne m'insultez pas, je vous prie ! La question n'est pas de savoir si je connais un établissement où nous pourrons aller, mais plutôt combien j'en connais !'' Lui ne trouvait pas l'idée mauvaise. Ainsi, il pourrait aller s'épancher d'une bonne rousse à la Chope Sucrée... Il pensait évidemment à la bière en réfléchissant à cela !

-''Je connais l'endroit parfait pour un noble comme vous et un milicien comme moi. La Chope Sucrée, vous connaissez ? Bref, suivez-moi !''

C'est sur ces heureuses paroles que le duo se mit en marche au moment ou le noble de Rivefière lui emboîterait le pas. Tout sourire, bien que sa ''mission'' soit un échec, Merrick marchait au côté de son noble homologue. Satisfait de la tournure des événements, ainsi que de leur destination, le milicien sifflotait joyeusement sur le chemin. Le duo avait quelque chose d'assez incongru. Non pas qu'ils attiraient le regard, après tout ce n'était ni la première fois ni la dernière qu'un milicien escorte un habitant de l'esplanade. Or, cette fois-ci, la chose était un peu différente. C'était tels deux égaux que les deux hommes cheminaient vers un lieu commun, pour s'attabler ensemble. L'ivrogne ne c'était pas attendu à cette proposition de son partenaire, mais il ne s'en plaignait pas, évidemment.

-'' Vous m'étonnez un peu de proposer ce genre... d'expédition avec moi, Roland. Non pas que je ne sois pas satisfait à l'idée de rejoindre ce lieu que j'affectionne particulièrement, mais je ne croyais pas que vous soyez prêt à vous risquer à mes côtés !'' Les mots du milicien n'attendaient pas véritablement une réponse, alors qu'aucune question n'avait été formulée. Ce n'était qu'un constat lucide, logique. Pour autant, Roland pouvait bien répondre s'il le souhaitait, Merrick lui laissa amplement le temps nécessaire à ce qu'il formule ladite potentielle réponse.

Le chemin vers la Chope se fit plutôt rapidement. C'est dans un certain silence que les deux comparses avaient cheminé. Loin d'être complet, alors que Lorren continuait à siffloter avec bonheur, ce non-dit entre les deux ne s'articulait autour d'aucun malaise. Il était présent, voilà tout. Peut-être que chacun était perdu dans ses pensées ? Pour tout dire, Merrick l'était quant à lui, alors qu'il réfléchissait déjà à comment il pourrait ''attaquer'' la tenancière Estelle de Chantauvent.

-''Nous y sommes presque. Nous pouvons déjà voir l'établissement, juste là.'' Dit-il en pointant la main vers la Chope Sucrée une fois qu'ils débouchèrent sur la place du pendu.

Se passant les mains dans les cheveux et prenant le temps de se détailler de pied en cape, pour s'assurer que son allure soit aussi resplendissante et charmante que possible, Merrick Lorren fut satisfait de son apparence. Hochant la tête pour lui-même, puis coulant un regard vers Roland, le milicien enchaîna la conversation. '' Comme suis-je ?'' La question avait possiblement le mérite d'être incongrue et étrange pour son vis-à-vis. Pour autant, le manège devait avoir été perçu par le comte. Comprendrait-il l'importance qui se cachait derrière la volonté du milicien d'être à son meilleur ?

-''À vous l'honneur de faire les premiers pas au paradis, l'ami !'' Dit-il une fois que les deux se trouvaient devant l'ouverture de l'auberge. Le milicien laisserait l'honneur à son noble comparse de choisir un siège et une table à la hauteur de son envie. Lui, il lui emboîterait le pas en souriant forcément à celle qui viendrait prendre leur commande...
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Roland de RivefièreComte
Roland de Rivefière



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MessageSujet: Re: [Terminé] L'ébauche de la débauche ♠ [Merrick].   [Terminé] L'ébauche de la débauche ♠ [Merrick]. EmptyVen 1 Mar 2019 - 22:47
Merrick lui avouait qu’une femme occupait ses pensées. Le Comte s’était contenté de sourire à la réponse du jeune milicien. Mais il gardait cette idée en tête, peut être lui en reparlerait-il plus tard, en temps voulu. Les femmes étaient sujet à bien des maux, mais bien des plaisirs aussi. L’aîné de Rivefière avait de quoi parler sur le sujet.
Le milicien avait rebondi sur l’humeur du noble, prétextant le caractère de sa soit-disant épouse, avant qu’il ne le corrige. Mais même après cela, le plus jeune des deux, ne se sentait pas décontenancé par la situation. Au contraire, il semblait rassuré et insistait sur le fait qu’il n’était pas envisageable qu’il ne soit pas convié au mariage. Quel drôle de personnage que ce Lorren, très à l’aise, faisait complètement fi des convenances. Roland, à son habitude, ne se formalisait pas de cela, étant bien souvent perçu comme une maladresse aux yeux de la noblesse. Mais il n’était pas de cela, il ne jouissant pas de sa position pour écraser le reste du monde. Au contraire, il se mêlait bien souvent au peuple, aux plus démunis, pour les aider, les instruire. Il restait bien entendu conscient du fossé qu’il pouvait exister entre eux. Mais depuis le fléau qui s’était abattu sur l’humanité, au fond, ils étaient tous dans le même bateau. Ils étaient tous, des survivants.

- « Ne vous inquiétez pas Merrick, je veillerai personnellement à ce que mademoiselle d’Algrange reçoive cette lettre. »

Merrick indiquait au comte qu’il avait du temps. De plus, il semblait bien connaître les tavernes de Marbrume. Roland se laisserait donc guider par le choix du milicien, n’étant lui-même pas expert en la matière.

- « Je ne connais pas la choppe sucrée, mais j’ai aucun doute sur le fait que vous soyez un homme plein de ressources. Je vous suis donc, après vous ! »

Le côté rafraîchissant de Lorren, axé sur l’humour et une certaine désinvolture n’étaient pas pour déplaire au sang-bleu. Il avait besoin de nouveauté, d’oublier. Et quoi de mieux que l’alcool, une taverne et un bon camarade de beuverie pour alimenter le tout. Enfin, Roland ne connaissait pas vraiment cela. Lui, n’ayant jamais connue l’ivresse procurée par les alcools. Il buvait certes, mais jamais à outrance. L’alcool était un vice qu’il n’avait pas, du moins pas encore.

Ils sortirent donc tous deux du somptueux manoir, quittant pas à pas l’Esplanade. Les gardes les saluèrent, peut être jaseront après leur passage. Roland n’était jamais accompagné par un milicien pour sortir. Les seuls miliciens qui l’accompagnaient ces derniers temps étaient des femmes, sa sœur plus rarement, et Sydonnie, bien évidemment.
Les paroles de Lorren étonnèrent un peu le sang-bleu.

- « Je ne vous connais pas assez pour juger complètement le risque que j’encours, peut être. Ou alors ce soir je m’en moque et me laisse guider, nous verrons bien. En quoi jugez-vous être un risque, Merrick ? »

De toute façon, il le saurait certainement bien assez tôt. Ils arrivèrent dans le quartier de la milice, qui n’était vraiment pas le secteur du noble héritier. Il ne venait pas ici, il n’avait jamais encore rencontré Sydonnie à la caserne, ni même sa sœur. Mais il y venait parfois pour des missions prévues à l’extérieur, comme celle de la veille, où il aurait bien pu perdre la vie, à se jeter à corps perdu dans le danger. Ils avaient éloignés un peu le mal, mais il grandissait encore et toujours, jusqu’aux portes de Marbrume. La place des pendus, quelle place, la plus grande de la cité. Elle était aussi majestueuse que sordide. Tout le monde y trouvait son compte, même les condamnés à mort. Roland appréciait cette place, au cœur des quartiers populaires. Elle était vivante, et morte à la fois. Un paradoxe auquel il se frottait lui même, ces derniers temps… Il s’arrêta un instant, observant le brasier, un de ces bûcher funéraire, en se disant qu’il aurait très pu à présent être en train d’y brûler, son corps devenant calciné, ses os revenant à la terre… Il ne savait pas si Merrick avait perçu son inattention passagère, mais le visage du noble avait dû s’assombrir un instant, sous ces lugubres pensées. La mort ne lui faisait pas réellement peur, il la côtoyait souvent maintenant. Après avoir vu des êtres chers périrent sous ses yeux, après avoir vu les cadavres s’entasser, l’odeur de putréfaction nous emplir les narines, peut être s’immunisait-on à cette crainte. Il ne le savait guère.

Néanmoins ses macabres évasions furent stoppées par le milicien, qui lui apprit ensuite qu’ils étaient presque arrivés à destination, il lui indiqua la direction de l’établissement.
Lorsqu’ils furent devant la taverne, Roland remarqua que son acolyte était en train de se refaire une petite beauté, l’air de rien. Et s’autorisa même à demander au comte s’il était présentable. Le noble ne put s’empêcher de se laisser aller à un petit rire, un brin moqueur.

- « Oh, quand vous parliez d’une certaine dame tout à l’heure, vous étiez alors bien sérieux Merrick ! Rassurez-vous, votre apparence ne vous fait pas défaut. »

Il s’autorisa alors lui aussi une petite familiarité, lui tapotant l’épaule, l’air faussement compatissant. L’apparence ce jour, c’était le cadet de ses soucis. Il entra donc dans le repère du milicien, ce dernier sur les talons. L’endroit était plutôt peuplé et agréable. Roland se dirigea vers une table, non loin du comptoir.

- « J’espère que cela vous va ! »

Adressa-t-il à Merrick, mais au vu des regards que celui-ci lançait - ou pas – à la supposée patronne des lieux, le noble pensa que c’était effectivement le cas.
L’établissement semblait accueillant, chaleureux, il y avait des tapis, des décorations murales. Le tout était gracieux, harmonieux. La maîtresse des lieux devait avoir du goût. Roland pensait à présent à Sydonnie, peut être était-elle aussi une habituée des lieux. Il l’avait emmenée au Hérisson Mélomane à leur première et désastreuse rencontre, mais au fond, il ne savait pas grand-chose de ses habitudes.

- « Vous êtes alors un habitué des lieux ? Je vais donc m’en remettre à vous pour commander nos boissons, vous devez savoir lesquels seront de meilleurs remèdes. »

Il ne savait pas si lui, cela le rendrait meilleur, sûrement pas. Mais qu’importait. Là, il avait envie de boire, de consommer cet alcool, peu importe lequel c’était, du moment qu’il lui apporte l’ivresse, qu’il lui permette de ne plus penser. ‘Qu'importe le flacon pourvu qu'on ait l'ivresse’.

- « Parlez-moi un peu de vous Merrick, qu’on se connaisse un peu mieux. Déjà, je ne sais même plus si vous êtes affecté à l’intérieur ou l’extérieur ? Êtes-vous originaire de la Cité ? »

Après tout, ils pouvaient boire, mais aussi bavarder un peu entre deux honnêtes hommes qu’ils étaient, ou non d’ailleurs. La jolie rousse, derrière son comptoir, allait venir chercher leur commande. Roland était bien curieux de voir la réaction du jeune Lorren, lorsqu’elle-ci arriverait. Lui qui semblait vouloir se montrer plus que présentable devant la dame… Il y avait fort à parier qu’elle ne le laissait pas indifférent…
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Merrick LorrenCoutilier
Merrick Lorren



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MessageSujet: Re: [Terminé] L'ébauche de la débauche ♠ [Merrick].   [Terminé] L'ébauche de la débauche ♠ [Merrick]. EmptySam 2 Mar 2019 - 20:33
C'est ainsi que le noble de Rivefière et le milicien Lorren était finalement parti en direction de la Chope Sucrée. Durant leur cheminement qui se devait de les mener vers ledit endroit, la conversation s'articula autour de la surprise de l'escapade chez Merrick, mais aussi par rapport à l'interrogation de Roland vis-à-vis du risque que pouvait symboliser le roturier. Devant ce questionnement, le jeune homme ne fit que hausser les épaules, offrant une moue contrite à son homologue. À proprement parler, Merrick Lorren n'était en aucun cas une source de risque ou de danger potentiel pour celui à la noblesse d'âme potentiellement aussi pur que son titre. Du moins, c'est ce que pensait l'homme d'armes... Pour autant, les mots qu'il avait proférés ne s'inscrivaient en aucun cas autour d'un non-sens vide de toute réflexion. De fait, le risque que pouvait entrevoir l'ivrogne pour le comte était plutôt pour sa réputation à lui, l'image qu'il véhiculerait à s'afficher en si piètre compagnie. Cela n'avait aucune conséquence pour le quidam de la plèbe qu'il était. Or, était-ce identique pour Roland de Rivefière ? Sa réputation en sortirait-elle tâchée ? Lorren ne connaissait guère les règles du jeu sur l'esplanade, mais qu'importe. C'était les choix du blond, après tout...

-''Ne vous inquiétez guère, Roland. Je ne suis en aucun cas une grande source de risque pour vous. Je m'étonnais simplement de votre proposition de s'afficher en ville avec le plus vil milicien. Cela ne doit guère être très bénéfique pour votre réputation !'' Dit-il dans un clin d'œil amusé. Puis plus rien. Il avait joué franc jeu, livrant le fond de ses pensées concernant l'étrange duo qu'ils formaient tous deux. La question était à ses yeux close, lui ne souffrirait aucunement de cette bien distinguée présence à ses côtés.

Une fois qu'ils débouchèrent sur la place des pendus, Merrick remarqua bien évidemment l'arrêt sur image du comte, qui alla perdre son regard dans le brasier imposant qu'était le bûcher qui flambait non loin de là. Ne discernant pas les émotions qui s'affichaient et qui passaient sur le faciès de son partenaire, l'homme d'armes put tout de même concevoir que quelque chose de négatif et néfaste tiraillait Roland. Peut-être y avait-il un lien entre ces émotions, son allure un peu moins fringante et son envie de prendre un verre dans un débit de boisson ?

-'' Dans les faits, j'ai peut-être menti... Je peux représenter un risque pour vous.'' Dit-il bien ''sérieusement'' pour tirer de cette potentielle et possible morosité son comparse. ''Ou plutôt pour votre foie. J'espère que vous avez l'estomac solide, messire le comte de Rivefière !''

Puis, Merrick Lorren avait questionné Roland à propos de son apparence. Joueur, le milicien avait laissé présager qu'il ne cheminait pas vers une simple auberge pour lui-même. En quelque sorte, bien que la façon de le présenter soit peu orthodoxe, c'était une marque de confiance, une ouverture envers le blond. Mais pas seulement évidemment. Le beau salopard qu'il était voulait aussi laisser présager et démontrer sa prévalence sur sa ''cible''. Si jamais le noble de Rivefière voulait courtiser et charmer, car il ne pouvait imaginer que ce dernier cherche plus, il devrait trouver une autre donzelle que celle sur laquelle le milicien avait jeté son dévolu. Tout cela était hautement puéril, enfantin et stupide. Mais, c'était là Merrick Lorren tout craché !

-'' Toujours est-il que vous aussi ne vous inquiétez pas, vous restez charmant en tout point !'' Le sang bleu ne semblait en aucun cas se soucier de son apparence à l'heure actuelle. Mais, c'était plaisant aux yeux de Lorren de lui en glisser un mot. Et puis, la suite était déjà toute trouvée... ''Bien que moins que moi, c'est une évidence !'' Aller savoir si le milicien se sentait réellement et véritablement supérieur à son aîné... Toujours est-il qu'une main alla se perdre dans sa tignasse, tentative de replacer une coiffure qui n'en avait nul besoin.

C'est ainsi que l'incongru duo rentra dans l'établissement. Fier comme un paon, tel un conquérant foulant le sol d'une nation en guerre, Merrick se permit de laisser aller son regard sur l'ensemble, à la recherche évidente de la patronne des lieux. Bien rapidement, il captura Estelle de Chantauvent du regard. L'avait-elle vu ? Il ne put le dire, ne voyant aucun détail sur son visage présenter le contraire. Roland choisit une table non loin du comptoir. Satisfait de la position ''stratégique'' de leur assise, Lorren hocha la tête pour signifier son accord et la décision intelligente du comte. ''Je m'en occupe !'' Répondit-il en faisant référence à leur commande. C'est ainsi, qu'avant de prendre chaise, le jeune homme se dirigea vers le comptoir et sa propriétaire. S'appuyant des coudes sur le support de bois avec son habituel sourire en coin bien en place.

-'' Mademoiselle, j'aimerais passer commande ! Serait-il possible d'avoir votre cœur et votre amour, je vous prie ?'' La table choisie par son noble collègue n'était guère loin. Possiblement qu'il entendait le baratin bien... étonnant du milicien. '' Bien le bonjour, Estelle.'' Laissant quelque temps le silence perdurer, tenter d'en dire plus, il se retint. Il n'allait pas faire attendre son camarade, après tout ! ''Je prendrais comme d'habitude pour moi et mon ami du jour, s'il te plaît.'' Dit-il en pointant du menton Roland de Rivefière. Évidemment. il faisait référence à la célèbre bière qui était ''l'amour de la vie'' de la rouquine. Du moins, selon ce qu'elle prétendait. Offrant un dernier clin d'oeil, il tourna les talons pour enfin s'attabler avec le sang bleu.

-''Vous parlez de moi ?'' Commença-t-il, songeur, laissant ses deux mains venir se positionner derrière son crâne, doigt croiser, pour lui offrir un support. Réfléchissant à tout cela, il haussa les épaules et répondit honnêtement à la question. ''Je suis affecté à la milice intérieure et non, je ne suis pas originaire de Marbrume. Je vivais dans une infâme bicoque, aussi petite que la bourgade dans laquelle elle se trouvait engoncée. Rien de bien passionnant, je dois dire '' Se redressant quelque peu de sa position avachit, il vrilla son regard dans les yeux de Roland, lui offrant un sourire ironique. ''Un piètre troupier fils d'un piètre fermier. Bien différent de ce que vous vivez ! '' Cela n'avait pas été dit avec humeur ou aigreur. C'était un simple constat bien bénin. Son sourire venait le prouver. Et puis, pour le moment, cela était suffisant. Il n'aimait pas s'épancher sur son passé. Cela le ramenait inévitablement à son erreur...

-'' Et vous, Roland, parlez-moi donc de votre vie ! Bal grandiloquent et fête exubérante doivent s'enchaîner sans cesse dans votre monde, non ? Vous pourriez m'inviter un de ces jours...'' Merrick avait l'intime conviction que le comte n'était pas du genre à vivre dans l'excès. Encore moins aujourd'hui, alors que les fangeux étaient apparus. Mais il lui laissa la chance de nier tout cela par lui-même.

Se penchant vers l'avant, il continua sur le ton de la confidence. ''Et puis, je dois vous poser une question, d'honnête homme à honnête homme, évidemment !'' C'était ironique de présenter la situation ainsi, alors que l'un des deux n'était guère un gentilhomme. Allez savoir lequel...'' Comment avez-vous réussi à charmer votre future épouse ?'' Se reculant à nouveau il croisa les bras, penchant la tête sur la gauche. ''Vous êtes charmant et plaisant à côtoyer, cela doit avoir aidé. Mais, c'est tout de même un véritable tour de force que vous avez fait là en réussissant à susciter son intérêt.'' Laissant un léger silence s'installer, Merrick leva enfin les deux mains en signe d'excuse, réalisant que ses propos pouvaient-être mal prit. Chose qu'il ne cherchait aucunement à produire, bien que ses dires ne s'embarrassaient peut-être pas d'assez de convenance.

-''Je ne cherche pas à manquer de respect au sergent d'Algrange, cela va de soi ! Je ne la connais aucunement, après tout. Mais, elle semble tout de même avoir un sacré caractère, alors...'' Poursuivit-il sans chercher à finir sa sentence. D'ailleurs, peut-être qu'il se trompait complètement au niveau de la réputation de sa supérieure. Ne faisait-il que répéter ce qu'il avait entendu au détour des couloirs de la caserne. Difficile d'adjoindre une réelle notoriété ou trait de caractère à une inconnue, encore plus si ce qu'il avait entendu était faux ! Par ailleurs, Merrick était peut-être idiot, ou incapable de concevoir les propres difficultés et problématiques que pouvait apporter une noble naissance. Ainsi, il n'avait pas cru ou pensé que cela puisse être un mariage arrangé entre les familles. Il pensait que ce n'était qu'une question d'amour... Toujours est-il qu'il tenta de ramener son discours sur le ton de l'humour amical. '' Je suis curieux pour avoir des conseils pour savoir comment agir avec la gent féminine, évidemment...''

Roland de Rivefière devait avoir eu le temps de répondre s’il ne s'était pas épanché sur la réflexion ou sur un silence qui pouvait en dire long. Toujours est-il qu'Estelle de Chantauvent finit par faire son apparition, la commande bien en main. Devant l'apparition de la jeune femme, Lorren se redressa complètement, détournant ses yeux du comte pour les river sur celle qui venait d'arriver. Se passant une main dans les cheveux, lui offrant un grand sourire qui en disait long, Merrick prit la parole.

-''Estelle, je te présente mon grand ami, Roland de Rivefière. Roland, je vous présente Estelle de Chantauvent, la plus charmante tenancière de Marbrume !''

Souriant, satisfait de la tournure des événements, Merrick Lorren attendit bien patiemment la suite des choses. Il ne put s'empêcher de couler un regard satisfait envers la boisson qui venait de faire son apparition. Est-ce que la débauche était à l'ordre du jour ? Si oui, était-ce le début de la course vers l'idylle qu'était la promesse de l'ivresse...?
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Estelle LorrenAubergiste
Estelle Lorren



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MessageSujet: Re: [Terminé] L'ébauche de la débauche ♠ [Merrick].   [Terminé] L'ébauche de la débauche ♠ [Merrick]. EmptySam 2 Mar 2019 - 23:57


Estelle avait ce jour décidé de prendre un peu de temps pour elle, de ne pas trop se surmener ou s’exposer. Ainsi avait-elle fermé son établissement la matinée, savourant pleinement de son lit, de ses draps et d’un sommeil qu’elle méritait largement. Debout seulement en fin de matinée, la rousse avait fait un peu d’entretien, de ménage, c’était préparé en prenant son temps et en s’appliquant pour une fois. Petit à petit, elle semblait accepter cette idée d’avancer, de relativiser, son mari était mort, il ne reviendrait pas. Elle se devait de réagir. La chevelure parfaitement brossée, puis relevée en un chignon particulièrement rebelle, elle avait ensuite enfilé son corset, ses bas, sa jupe et une chemise blanche, très légèrement ouverte sur la naissance de sa poitrine. Descendant les marches une fois parfaitement prêtes, elle était venue ouvrir la porte de l’établissement, indiquant par le petit symbole vert qu’il était ouvert. Les habitués avaient fini par s’accoutumer à ce petit changement de gestions, sans jamais s’en offusquer.

Fallait-il bien avouer que cela allait beaucoup mieux au teint à la rouquine, moins de cernes, des sourires plus sincères, un dynamisme un peu plus poussé qu’à son habitude –et la trinité savait que déjà naturellement elle était dynamique-. Chantonnant une musique qu’elle avait entendue il y a peu, elle terminait d’astiquer son comptoir alors que les premiers passaient le seuil de la porte. Sa voix avait salué chaque personne, laissant les arrivants s’installer avant de s’approcher des différentes tables qui s’étaient remplies plus rapidement qu’elle ne l’aurait imaginé.


- « Alors ça sera quoi ? Bière, mh, oui, infusion, alcool fort, autre chose ? Ah non, désolée, je ne suis pas à consommer » souffla-t-elle visiblement amusée. « Je vous apporte tout ça »

Plateau dans la main gauche, la main droite qui attrape et remplie tout ce qu’il faut avant de le déposer sur le dessus et hop la tenancière faisait déjà son service, déposant l’ensemble avec habilité et rapidité avant de réceptionner les quelques sous pour se reposter derrière son comptoir, détaillant le moindre des arrivants ou arrivantes. Satisfaite de ses heures de sommeil supplémentaires, elle avait fini par entamer le dialogue avec un habitué qui s’était accoudé au comptoir, riant aux éclats, la gérante ne pouvait que s’étonner de voir cet ancien s’amuser avec autant de facilité. Néanmoins, son regard sembla rapidement s’attarder sur l’entrée de deux nouveaux arrivants, notamment d’une silhouette qu’elle ne connaissait que trop bien. Ses lèvres s’étirèrent en un large sourire et ses yeux avaient dû se mettre à pétiller d’une certaine malice. Poursuivant sa conservation innocemment elle s’appliqua à ne pas aller directement à la rencontre des deux hommes, fallait-il apprendre à se faire désirer non pas ?

- « Je serais ravi de venir voir cette exposition » conclut-elle simplement « Surtout en votre compagnie, évidemment » insista-t-elle un peu plus fort alors qu’elle avait parfaitement vu le milicien se rapprocher pour passer commande « Excusez-moi, le travail n’attend pas »

Elle avait conclu dans un petit clin d’œil, alors qu’elle pivotait vers Merrick qui venait d’arriver, oooh le petit manège de la rouquine n’était pas innocent, loin de là, une manière de provoquer le milicien, de tester son degré de possessivité. En était-il toujours tous deux à l’amusement, à la séduction au jeu, sans n’avoir aucune idée de comment tout ceci finirait.

- « Merrick Lorren, en voilà une surprise » souffla-t-elle « Allons, allons, tu sais bien que l’amour ne tient qu’à un fil… Qui sait peut-être qu’à force de tisser votre toile vous finirez pas obtenir un mouchoir ? À moins que le tout ne se casse, c’est fragile un fil. »

La Chautauvent avait déjà récupéré des chopes sous le comptoir, pivotant tout en faisant un bref signe de la main afin de lui indiquer qu’elle apportait tout ça. Le liquide coula à flots jusqu’à la limite que le contenant pouvait recevoir avant de se rapprocher de l’étrange duo pour déposer devant l’un puis l’autre, la commande.

- « Et voilà, deux amours de votre vie pour étancher votre soif et votre cœur évidemment. » elle fit un clin d’œil à Roland qu’elle identifiait rapidement « Enchantée monsieur de Rivefière, je suis ravie de faire enfin votre connaissance, c’est que pas mal de rumeurs tournent autour de vous et votre nouvelle relation. » elle hésita puis ajouta de cette voix particulièrement taquine « C’est que vous savez, votre couple reflète parfaitement l’expression l’amour commence toujours par la haine non ? » elle fit une légère pause avant de poursuivre « C’est offert par la maison, vous m’en direz des nouvelles, mais si vous voulez un conseil, ce n’est pas avec les conseils de Merrick Lorren que vous allez séduire votre bien-aimée. »

Elle c’était mis à rire, se retenant de déposer son regard pétillant sur la silhouette du milicien, inclinant poliment la tête, elle laissa ses deux prunelles détailler le restant de la pièce, n’avait-elle pas pour habitude de trop s’attarder, l’établissement était plutôt peuplé.

- « Tu es en repos Merrick ? Ne t’imagine pas pouvoir en profiter pour dévaler la chope sucrée de toutes les bouteilles, vous nous plus monsieur Rivefière hein… Je vous garde l’œil » elle fit un bref signe avec ses doigts, de ses yeux vers les deux hommes.

Après un énième sourire, le temps d’échanger encore ou peu ou non, la rousse avait fini par retourner derrière son comptoir pour reprendre son service avec les autres clients ou simplement converser avec l’ancien toujours étalé sur le comptoir qui ne loupait pas le moindre de ses mouvements.

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Roland de RivefièreComte
Roland de Rivefière



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MessageSujet: Re: [Terminé] L'ébauche de la débauche ♠ [Merrick].   [Terminé] L'ébauche de la débauche ♠ [Merrick]. EmptyLun 4 Mar 2019 - 12:07
Merrick lui confirma finalement qu’il pourrait s’avérer être un risque pour le comte. Il lui fit part indirectement qu’il ne se limitait pas à un verre, qu’il fallait qu’il s’accroche. Roland n’avait pas pour habitude de boire à outrance, un verre ou deux, pas d’exagération. Mais là, ce jour, il était prêt à connaître et se laisser guider par la voie de l’ivresse. Sa réputation, sur le moment, il s’en fichait bien. Il ne présentait pas bien, ses vêtements n’étaient pas propres. Il avait une tête à faire peur, accompagné d’un milicien sans doute ivrogne à ses heures. Mais étrangement, cela lui allait très bien comme cela. Il avait envie de connaître un tant soit peu la déchéance, ne plus penser à l’étiquette, à comment ben se comporter. A se détacher de cette morale, qui le suivait tout le temps, depuis l’enfance. ‘Par-delà le bien et le mal’, c’est là qu’il avait envie d’aller. Qui n’était pas une direction, à proprement dire. Il avait d’aller vers le rien, vers le néant. Ne plus être lui-même, l’espace d’un instant. Se sentir quelqu’un d’autre, ailleurs qu’à Marbrume. Plonger dans la folie, pour s’en sortir également. Plus rien ne comptait.

Lorren parla une nouvelle fois de l’apparence, Roland leva la main, paume vers le ciel,en signe d’indifférence. Il n’était pas là pour charmer, lui. Ce qui était néanmoins, peut être le cas pour le jeune milicien. Le noble l’avait entendu parler de cœur et d’amour, bien étrange manière de commander des boissons. Mais soit, tant que le résultat obtenu était satisfaisant. Chose faite, Merrick revint à leur table, répondant aux interrogations du sang-bleu.

- « Peut-être différent par le passé oui, mais aujourd’hui malgré nos différences, face à la fange, nous sommes tous égaux. Elle s’en moque bien du sang, tant qu’il est frais. »

Roland était bien conscient du côté morbide de ses pensées, mais il n’arrivait pas encore à bifurquer de cet état d’esprit maussade. Il attendait impatiemment le premier verre, et encore plus les suivants et espérait qu’ils accomplissent bien rapidement leur œuvre.

- « Bien sûr oui, il y a des bals, des soirées mondaines etc. tout un tas de fioritures les accompagnent. Je m’y rends, par obligation plus que par plaisir ces derniers temps. J’ai de plus en plus de mal à faire semblant, voyez-vous. Mais je peux tout à fait comprendre que tout cela vous attire, Merrick. Si vous ne l’avez pas connu, de loin, tout cela peut sembler attirant. Mais au fil du temps, vous vous rendez bien compte que tout ce petit monde renferme une tristesse sans nom que même toutes les dentelles du monde ne suffiraient pas à masquer. »

Il fixait la table, l’air absent. Puis, se concentra sur son acolyte, essayant tout de même de se montrer un peu de meilleure compagnie.

- « Enfin, peut être serez-vous invité à mon mariage, si celui-ci se fait bien entendu ! »

Car pour l’instant, leur sort était encore loin d’être scellé. Merrick revint sur la sergente d’Algrange, les rumeurs, toujours les rumeurs.

- « Les rumeurs sont-elles aussi farouches à son sujet ? J’en entends de ci, de là. Mais voyez-vous Merrick, de par mon statut, on n’ose pas tellement me rapporter ce genre de choses. Mais je suis toute ouïe, si vous avez des confidences à me faire concernant mademoiselle d’Algrange. »

Il retrouvait à cet instant son petit sourire espiègle. Même si leur relation n’était pas toujours au beau fixe, que le caractère changeant de la brune était compliqué à apprivoiser, ils étaient à cet instant sur une meilleure optique, il espérait tout de même que cela dure.

Il marqua un silence avant de poursuivre, lorsque la gérante de la taverne fit son apparition avec leur boisson. Merrick fit les présentations. Roland salua en retour la ravissante rouquine. Elle n’était as bien grande ni bien épaisse, mais sa chevelure de feu, ainsi que ses multiples petites taches de rousseur lui donnaient une allure reconnaissable sans doute entre toutes. Ses vêtements étaient en parfait état, signe qu’elle ne laissait pas complètement aller et donnait une note chaleureuse à son apparence. En somme, un petit bout de femme tout à fait charmant. Roland comprenait alors le supposé intérêt du milicien.

- « Bonjour madame de Chantauvent, enchanté également. »

Cette dernière lui parla quasiment instantanément des rumeurs sur sa nouvelle relation. Décidément, à croire qu’il ne pouvait plus faire un seul pas sans que ses fiançailles lui sautent de nouveau au visage. Il se crispa donc légèrement à cette évocation, sans pour autant paraître désagréable envers Estelle. La pauvre, elle n’y était pour rien… Mais se faire rabâcher cela sans cesse de la part d’inconnus, devenait un brin lassant. Elle continua sur sa lancée, parlant d’amour, de haine. Elle donc au courant de tout ? Sydonnie racontait à qui voulait bien l’entendre, dans une taverne ce qui c’était passé entre eux ? Là, ce n’était plus qu’une légère crispation qu’on lisait sur son visage. Déjà, d’humeur plus que maussade à son arrivée, se faire ainsi déstabiliser, il ne le supportait que trop mal. Il se retient de lui envoyer une réplique cinglante, pourquoi cette brave madame de Chantauvent devait subir sa mauvaise humeur, non. Il souffla un bon coup, montrant tout de même qu’il n’avait pas l’intention de s’étendre avec elle sur le sujet, qui ne la concernait en rien. Il n’appréciait pas que le tout Marbrume s’immisce dans sa vie privée de la sorte.

Pourtant, la sympathique tenancière leur offrit les boissons. Ce n’était pas tant la gratuité de celle-ci, mais bien simplement le liquide que contenait la choppe, qui ravit le sang-bleu.

- « Nous ne pouvons rien vous promettre, madame, mais nous tâcherons de nous tenir tranquille. D’ailleurs, si je puis me permettre, c’est un bien bel endroit que vous tenez là. »

Après un large sourire, atténuant de la sorte son humeur et l’expression qu’il lui avait servit précédemment, Roland leva sa choppe pour trinquer avec son acolyte alcoolique, tandis qu’Estelle retournait à ses occupations.

- « A la votre, Merrick. »

Il ne se retint plus un instant pour porter la choppe à ses lèvres. Le liquide était tout à fait savoureux. C’était bien plaisant. Il avait envie de s’enivrer, mais s’il le faisait avec un très bon alcool, cela s’avérait tâche plus aisée.

- « Alors, me dites pas que vous avez choisi la Choppe Sucrée par hasard, mon cher ? Des boissons, de la bière, il y en a dans toutes les tavernes. Mais une jolie rouquine au doux nom d’Estelle... »

Il le taquina avec malice, Merrick allait-il lui révéler son attirance pour la dame ? Il verrait bien, mais cela étant, Roland bu plusieurs gorgées du doux liquide. Ils continuèrent à échanger -ou non- à propos d’Estelle, les verres se vidant bien vite, qu’il fut tout aussi rapidement le temps d’en commander d’autres.
Deuxième verre à la main, tout étant encore parfaitement clair, pour poursuivre leur discussion.
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MessageSujet: Re: [Terminé] L'ébauche de la débauche ♠ [Merrick].   [Terminé] L'ébauche de la débauche ♠ [Merrick]. EmptyMar 5 Mar 2019 - 8:05
Merrick Lorren pouvait bien être qualifié d'idiot, de laxiste ou bien d'arrogant, mais il n'était pas aveugle. En rentrant dans l'établissement d'Estelle de Chantauvent, en bonne compagnie alors qu'il était accompagné par Roland de Rivefière, le jeune homme avait tout de suite remarqué que la tenancière était particulièrement en forme. Son regard avait inévitablement été appâté vers celle qui était resplendissante en ce jour, vers celle qui chamboulait toujours plus son existence. Bien que la présence de la rouquine avait tendance à oblitérer tout le reste, Lorren n'oubliait pas qui il accompagnait véritablement et ce pour quoi il était là. Ainsi, c'est en observant aussi bien la rouquine que l'habitué qui lui faisait de l'œil, que Merrick suivit son noble comparse jusqu'à la destination qu'il choisit pour tous deux.

En plus de ne pas être aveugle, le milicien avait la chance de ne pas être sourd. Dès lors, il entendit que la rouquine acceptait d'aller à une exposition avec le fieffé quidam qui se tentait au charme, alors qu'il s'approchait du comptoir pour commander. Merrick Lorren était-il jaloux ? Complètement. Son sourire ''ravageur'' était dressé comme un bouclier, alors qu'il déclamait la commande de bière pour lui et son compagnon, en essayant de ne point réagir à cet élan négatif qui l'assaillait. Or, il suffisait de le connaître pour percevoir sa contrariété envers l'ancien qui tentait beaucoup trop à ses yeux. Et puis, il suffisait de le connaître pour savoir qu'il ne pourrait pas ne pas réagir...

-''Une surprise ? Je suis bien incapable de me tenir loin de toi plus de quelques heures, tu le sais bien...'' Puis souriant et glissant un regard vers le lascar qui était au comptoir, Lorren continua innocemment avant de quitter pour de bon le bar pour retrouver Roland : '' Pourrais-tu me rappeler la règle numéro une de la Chope Sucrée, Estelle ? Si je ne m'abuse c'est quelque chose comme; aucune tentative de charme sur la tenancière, non ?'' Sur ces mots, le milicien s'éloigna sans attendre une réponse. Il était mal placé pour rappeler la règle, alors qu'il ne la respectait aucunement. Mais, à ses yeux, c'était un moyen bien sage et avisé de critiquer la tentative de l'habitué sans risquer la colère de la jeune femme...

De retour auprès de Roland, les deux hommes avaient commencé a discuter et échanger en attendant leur commande. Rapidement le noble avait questionné le roturier par rapport à ses origines dans la milice et d'où il venait. N'aimant guère s'épancher sur le passé, Merrick avait répondu bien simplement et nébuleusement à tout cela, préférant tourner la question, mais aussi la reformuler, en direction de l'aîné du duo. Encore une fois, la réponse du comte eut le mérite de l'interpeller. Ses propos étaient excessivement négatifs et morbides. Pour autant, l'homme d'armes ne s'en offusqua aucunement. Tout le monde avait ses raisons pour broyer du noir. Mais, il n'était pas tout à fait d'accord avec les dires du blond.

-'' Nous sommes tous égaux devant la fange, vous dites ?'' Hochant la tête très lentement, Merrick ne put s'empêcher de corriger cette prise de parole qui lui semblait si erronée. '' Il n'y a bien que les gens de l'esplanade pour parler d'égalité devant les monstruosités qui existent en dehors de Marbrume. Parce qu'alors que vous avez le regard rivé sur ce qui se passe en extérieur, une masse plus que conséquente des bas-fonds vrillent toujours leur regard sur le quartier noble. La faim et la pauvreté sont des ennemis aussi terrifiants que la fange, Roland.'' Par chance, la famine avait été amoindrie depuis la reconquête du Labret. Or, le milicien ne pouvait oublier tous les affamés qu'il côtoyait de temps en temps. Haussant les épaules, il continua : '' Par chance, je me situe dans un entre-deux des plus acceptable avec ma fonction de milicien.'' Ni noble ni quidam en manque de tout, la milice lui permettait d'osciller entre sécurité et insécurité, entre abondance et besoin.

Par ailleurs, Lorren n'était pas dénué de bon sens. Roland n'avait pas articulé ses paroles autour de l'idéal d'une égalité de rang, alors qu'il avait sous-entendu que bien que des divergences existent toujours. Non, de ce qu'il avait compris, Lorren imaginait que le comte avait voulu parler qu'ils se retrouvaient tous devant un même problème; à savoir les fangeux. Or, bien que le milicien avait compris cela, il n'avait pu s'empêcher de s'épancher sur la question de l'avantage qu'apportait le sang bleu, sur l'inégalité que cela impliquait. Après tout, les troupiers mourraient avant leur maître, non ? Pour autant, aucune trace de marasme ne venait parachever ses dires. Ce n'était qu'un simple et bien triste constat.

La morne mélancolie des dires de son interlocuteur continua autour de la question des bals et des fêtes qui avait lieu dans son monde. Bien qu'attrayant au regard, il mentionnait que ce n'était qu'une façade, qu'un apparat et un faste aguicheur qui cachait un mal-être plus profond. ''Il doit en aller de même avec l'ivresse dans les tavernes des quartiers populaires...'' Le parallèle semblait logique. Merrick ne pouvait imaginer la raison de cette tristesse que son homologue décrivait à l'intérieur de ses soirées mondaines, mais ce devait être une tentative de se cacher, d'oublier et de s'épancher dans le vice. Un peu comme ce que faisait le milicien et bon nombre de roturier dans les auberges et autres débits de boisson...

Décidément, l'alcool n'était même pas encore là, et leur propos et leur dire avait le dont d'être sombre et torturé ! Par chance, ou bien par volonté, la discussion s'articula autour d'une nouvelle constante qui semblait moins ardue et âpre pour les deux. Du moins, au premier regard... En l'occurrence; les femmes et plus particulièrement la fiancé de Roland de Rivefière. '' ''Peut-être'' ? Vous me blessez là, Roland. Je pensais que ma présence était assurée à votre mariage !'' N'en manquant pas une, le milicien se pencha vers l'avant, croisant les doigts et déposant ses coudes sur la table: '' Pourquoi n'aurait-il pas lieu ?'' interrogea-t-il malicieusement.

Haussant les épaules et retournant se caler dans le fond de son assise, il revint sur les rumeurs concernant le caractère de Sydonnie. ''Comme je l'ai déjà dit, je ne la connais pas. Mais, il est évident qu'elle a du caractère, si on se fit à ce qu'il est dit et au poste qu'elle occupe alors qu'elle est une femme.'' Lorren ne pouvait en dire plus, sachant qu'il manquait pertinemment d'information. '' De vous à moi, je ne suis pas certain que nous nous entendrions très bien elle et moi. Elle semble prendre sa profession très au sérieux, alors que moi...'' Dit-il sans terminer sa sentence par des mots, mais levant les deux mains pour montrer où il était. '' Et puis, je n'aime guère les ordres, privilégiant plus le désordre, alors...''


Enfin, la commande fit son apparition, apportée par nulle autre qu'Estelle de Chantauvent. Bon joueur, Merrick fit les présentations et se tint dans un mutisme qui ne lui ressemblait guère. Après tout, les devants de la scène revenaient logiquement à Roland, alors qu'il rencontrait une nouvelle personne. Lui, n'était qu'un observateur de ce premier échange. Du moins, pour le moment... Souriant, il écouta les dires de ses deux comparses, les regardant à tour de rôle. Merrick Lorren ne put se rendre compte complètement de l'état de l'aîné des Rivefière, ne le connaissant pas assez pour définir l'ensemble des sentiments qui l'assaillait. Or, son silence et son soupir furent assez révélateurs pour qu'il comprenne que le sujet était sensible. Pianotant sur la table, mais restant silencieux, il ne put que saluer le tact du noble, alors que celui-ci ne répondit aucunement aux dires de celle à la chevelure de feu, aux mots qui lui infligeaient bien des maux. Par chance, pour le milicien aussi, alors qu'il n'aurait su comment réagir ni où se placer. Par ailleurs, Merrick n'aurait guère apprécié que son compagnon réagisse avec excès envers celle qui venait d'ailleurs de leur offrir les premières boissons. Bien que peureux, l'ivrogne se serait ligué contre des dires trop négatifs.

Voulant souffler un vent de fraîcheur sur la discussion, le jeune homme reprit la parole. ''Allons, mes conseils de séduction son imparable ! Dois-je en faire une démonstration à Roland pour le prouver ?'' Lorsqu'elle demanda s'il était en congé, Merrick fronça du visage, avant de repousser la question d'un geste de la main. '' En quelque sorte.'' Puis, se penchant vers l'avant, coulant un regard vers le noble et la tenancière, il enchaîna : ''Je suis en mission pour tout te dire. J'escorte le comte jusqu'à l'ivresse.'' Murmura-t-il.

Bien évidemment, il n'avait aucunement été question d'une exagération dans leur consommation. Bien évidemment, Merrick visait la consommation excessive et à outrance de spiritueux en tout genre. Les mots de Roland, lorsqu'il ne put promettre de ne point dévaliser la Chope de l'ensemble de ses bouteilles, arrachèrent le plus grand sourire de la journée à l'homme d'armes. Applaudissant légèrement, le milicien répondit. ''Roland de Rivefière, vous êtes un chic type.'' Il en fallait si peu pour le satisfaire...

Alors qu'Estelle de Chantauvent repartait vers son comptoir, Merrick Lorren n'avait pu s'empêcher d'attraper sa main pour la retenir, la lâchant aussi vite. ''Je vous est aussi à l'œil, comme toujours.'' Dit-il, bien ''innocemment''. À quoi faisait-il mention ? Au fait qu'il la regardait toujours, ou bien à la situation avec l'autre habitué qui tentait de la séduire ? Allez savoir...

De nouveau seul avec le comte, le milicien répondit à ce dernier. ''Et à la vôtre, l'ami !'' Comme d'habitude, la bière était excellente. Comme à son habitude, il en prit une gorgée à même de faire pâlir d'envie tous les ivrognes de la salle. Redéposant la chope sur le support de bois, il sourit devant les mots de son partenaire.

-'' Il n'y en a qu'une, en effet. '' Dit-il en terminant la phrase amorcée par Roland à propos d'Estelle. '' Pour tout vous dire, elle m'a tapé dans l'œil depuis un moment, mais... c'est compliqué.'' Poursuivit-il en se passant une main dans la chevelure, ne préférant pas raconter l'histoire dans son entièreté. ''Après, qu'est-ce qui ne l'est pas avec les femmes ?'' Une gorgé de bière pour reprendre contenance, un clin d'œil pour appuyer ses dires. '' J'ai du mal à cerner si je suis en bonne position ou en bien mauvaise. Tout dépend des moments, je crois...''

Ce début de conversation, alors que le milicien avouait son attirance et en quelque sorte le jeu qui le liait à la propriétaire des lieux s'articulait et se noua jusqu'à la fin de la première commande. Première commande qui fut rapidement suivie de la seconde. Satisfait de voir rappliquer la deuxième bière, fière de voir que la descente du coude du blond était bien rapide, Lorren décida de dévier quelque peu de la conversation, mais de ne pas s'éloigner des mots concernant les femmes. Après tout, les deux pouvaient peut-être s'entraider...

-'' Vous êtes mon aîné. Auriez-vous donc un conseil à me donner a même de séduire convenablement, Roland ? En échange, je peux vous proposer mes propres secrets...'' Dit-il bien amusé par l'idée. '' Y a-t-il une recette miracle que vous connaissiez ? Quelque chose à même de me faire triompher ?'' Cela était une évidence; le jeune homme déclamait cela comme une blague. Son ton en était la preuve. Or, si Roland voulait répondre avec ''sérieux'', grand bien lui fasse ! Merrick s'amuserait autant, sinon plus, de cela.

Après quelques secondes de silence, il poursuivit bien malgré lui, pointant d'un signe de la tête la jeune femme. ''Vous croyez en mes chances... ?'' Puis, après quelques infimes secondes. ''Oubliez ce que je viens de dire. Je crois que je préfère ne pas le savoir.''

Pour le moment, l'ivresse n'avait pas encore pris les rênes de l'échange, et les deux parlaient autour de sujet bien calme et bénin. Or, à la vitesse que les consommations s'enchaînaient, il était évident que le temps de la banalité laisserait bien vite place à la potentielle morosité.

-''À quoi pourrions-nous trinquer, cette fois-ci ?'' Dit-il lorsque la seconde pinte fut bien arrimé dans ses mains.
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Roland de RivefièreComte
Roland de Rivefière



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MessageSujet: Re: [Terminé] L'ébauche de la débauche ♠ [Merrick].   [Terminé] L'ébauche de la débauche ♠ [Merrick]. EmptyMer 6 Mar 2019 - 1:40
Merrick disait ce qu’il pensait, se fichant pas mal que celui qui l’accompagnait faisait partie du gratin de l’Esplanade. Mais eu lieu de s’en offusquer, de le remettre à sa place ou pire encore, il acquiesça tout bonnement ses propos. Il n’avait pas tout à fait tort. Et au final, l’héritier appréciait ce genre de personnes, qui pouvaient paraître effrontées aux yeux de certains nobles de son rang. Il mettait simplement en lumière ses pensées, se permettait de rétablir la vérité qui lui semblait juste.

- « Je le sais bien malheureusement Merrick, je suis confronté aussi à cette misère, aidant comme je le peux les personnes dans le besoin, en offrant quelques services. Je ne me compare pas aux affamés des bas-fonds, jamais je n’oserai le faire. Je suis bien trop conscient de l’écart flagrant entre nos deux mondes. Car oui, c’est bien le cas, ce n’est pas seulement des murs qui nous séparent. Je troquerai ma vie si je le pouvais vous savez, mais je ne peux pas m’y résoudre parce que je ne suis pas seul. J’ai une famille avec moi, des frères et sœurs, des parents. Je me dois d’être fort, pour leur survie aussi, pour eux. »

Il était bien conscient de la triste réalité de la vie à Marbrume oui et se sentait si impuissant face à cela. Son regard s’était de nouveau assombri, il vivait de plus en plus mal la situation. Et de le faire envoyer en plein figure ainsi, cela faisait mal et en rajouter un peu à son mal être. Mais il ne pouvait pas blâmer Merrick pour cela, certainement pas. Il avait raison, il avait parfaitement raison. Et Roland se trouva encore plus misérable d’être là, à se plaindre de sa vie, alors que d’autres crevaient la gueule ouverte dans les bas-fonds. Pourquoi les plus riches, parfois se sentent au fond si seuls, si émotifs. Ne pas savoir se contenter de ce que l’on a, chercher toujours plus, pour satisfaire des besoins non primaires, s’inventer des besoins et se créer des problèmes, c’était bien étrange. Surtout dans ces moments, avec ce fléau qui rongeait, se concentrer sur quelque chose de plus grand que sa propre situation l’aîné Rivefière en avait grandement besoin. Sortir de ces murs, donner un sens à cette vie qui en avait perdu, continuer d’avancer malgré tout.

Merrick donna ensuite l’exemple des tavernes, comme pour contrer l’image qu’avait le sang-bleu des soirées mondaines. C’était encore une fois tout à fait exact, mais une question vint à l’esprit du noble, qu’il posa donc sans gêne, vu que cela était de mise entre les deux hommes.

- « Alors vous Merrick, pourquoi êtes-vous un habitué des tavernes ? Et ne me répondez pas que c’est simplement pour les beaux yeux d’Estelle, j’ai l’impression que c’est plus que cela. »

Bien sûr, il n’était pas obligé de lui répondre, ou même il pouvait lui mentir. Roland commençait très légèrement à comprendre la manière de procéder de Lorren. Lorsque le sujet devenait trop sérieux, trop triste ou centré sur sa personne, il l’esquivait avec brio, jouant de paroles et de gestuelles, pour détourner magnifiquement la conversation. Cependant, le compte sentait lorsque les gens dissimulait quelque chose en eux et cherchaient à le masquer par des pitreries ou autre chose. Il connaissait très bien cela, étant le plus souvent un maître en le domaine. Mais pas aujourd’hui, pas maintenant, et de moins en moins en réalité, il parvenait à se cacher derrière son masque.

Ils continuèrent sur un sujet qui n’était pas encore au goût du jour, mais qui avait bien tourmenté également le noble. Le mariage. Les choses oui s’étaient bien arrangées avec Sydonnie, mais leur relation n’était pas encore officielle, il n’était pas tout à fait certain de la tournure que prenait leur relation. Mais il était tout de même un peu plus serein sur le sujet. Tout était bien différent. Ils se voyaient assez souvent, elle l’amusait. Elle était amusante, ils découvraient tous deux les différentes facettes de l’un et de l’autre. C’était agréable. Elle arrivait à lui redonner le sourire, à même parfois le faire rire. Un plaisir tellement rare, il fallait le garder, en prendre soin, l’entretenir pour ne pas qu’il brûle et s’éteigne aussi vite qu’il n’avait commencé.

- « Assurément Merrick, vous y serez ! Je dis peut être oui, rien est officialisé pour le moment, comme je vous l’ai dit. »

Les deux acolytes se délectaient de leur boisson, elles furent aussi vite bues qu’elle n’étaient arrivées. La deuxième tournée allait suivre, ce qui évidemment ravissait les hommes, venus exprès pour cela. Enfin, et aussi pour Estelle, concernant le milicien. Il l’observait d’ailleurs, se comporter avec Estelle, au fond cela la faisait rire intérieurement. Ils vivaient peut être la même chose au fond, en mettant de côté les détails. Merrick avait Estelle, Roland avec Sydonnie. C’était amusant. Les deux hommes que de premier abord tout éloignait, se trouveraient bien vite quelques points communs intéressants.
Le milicien avait l’air de lui promettre l’ivresse, cela lui allait tellement bien. Roland leva donc une nouvelle fois sa choppe à cette promesse, en espérant qu’elle serait tenue bien vite ! Il avait envie de repousser les limites qu’il n’avait encore jamais franchies avec l’alcool, s’adonner à l’ivresse, aux doux breuvages qui feraient chavirer son esprit. Il ne connaissait pas encore réellement la sensation que cela procurait. Est-ce que vraiment l’alcool réussissait à faire taie tous les maux ? Il voulait le savoir si vite, faites taire sa conscience, rabaisser le caquet de la morale et de la bien-pensance.

Le milicien avouait sincèrement son attirance pour Estelle, ne se dévoilant cependant pas tout à fait.

- « Je pense effectivement que toute relation a son lot de complications. Enfin, tout dépend de la femme en question et de son caractère, sans doute. Mon ancienne épouse était une femme très facile à vivre, au tempéremment léger, je n’étais pas encore confronté au caractère bien trempé d’une sergente par exemple. Mais je dois bien avouer que cela a son charme. Estelle a l’air également d’être une femme de caractère. Tout ce que je peux vous conseiller Merrick, si je me le permets, c’est de persévérer. Ces femmes là, plus que d’autres, sont de l’or dans nos mains. Elle nous pousse toujours vers l’inconnu, sont extrêmement intéressantes et pimentent nos vies. Enfin, c’est à vous de voir. Mais j’ai bien l’impression que vous n’êtes pas homme à vous décourager facilement pour parvenir à vos fins. Je me trompe ? »

Il ponctua ses paroles d’un sourire espiègle. Oui, le Lorren avait de toute évidence un peu d’expérience en ce qui concernait les techniques d’approche et de drague auprès de la gente féminine. Ce qui n’était pas tout à fait le cas de Roland.

- « Je crois tout à fait en vos chances, madame de Chantauvent n’a pas l’air d’être complètement indifférentes à vos charmes, si je puis m’exprimer ainsi. Vous n’avez guère besoin de mes conseils, ce serait plutôt à vous de m’en donner ! »

Il émit un petit rire à cette formulation. Reprenant tout de même sur une note plus légère que précédemment.

- « Je n’ai pour ma part aucune technique, rien de rien. Je laisse les choses se faire naturellement entre… Enfin, en réalité Merrick, ce mariage entre mademoiselle Sydonnie d’Algrange et moi-même a été arrangé par nos parents. J’étais au courant avant elle et lorsque je lui ai appris, Sydonnie a plutôt mal pris la nouvelle. Ce qui explique les sous-entendus de votre chère tenancière, au sujet de la haine et de l’amour, voyez-vous. »

Ce n’était pas un secret, après tout les mariages arrangés étaient communs à leur époque. Il osa donc en parler au jeune milicien. Ils étaient après tout à l’heure des confidences. Puis, après ce que venait de dire Estelle de Chantauvent, beaucoup de personnes semblaient déjà être au courant de bien des choses.

- « Mais, nous avons décidé de laisser faire les choses, ne pas se forcer, malgré mes parents et enfin… la situation. Nous voulons voir où les choses nous mènent. Si les Trois veulent nous unir, nous le serons bien assez tôt. Si ce n’est pas le cas, chacun reprendra sa vie de son côté. »

Il était on ne peut plus clair. La situation avançant positivement, peut être seraient-ils au courant de l’officialisation de leurs fiançailles bien assez tôt.

Une chose l’inquiétait néanmoins, allait-il se comporter comme le pire des salauds sous l’effet de l’alcool. Il avait encore peur pour son image, pour ce qu’il serait capable de faire. Ses inquiétudes au sujet de sa réputation avaient du mal à quitter le navire. Peut être que finir ce verre et vite en commander un allait l’aider à éloigner ses pensées ? Il le fit donc, deuxième tournée, les voilà !

- « Et bien, trinquons aux femmes ? »

Vu que c’était le sujet qui revenait le plus pour le moment, Roland trouvait adéquat de trinquer à elles.
Il porta bien vite la nouvelle choppe à ses lèvres. Le goût était divin, il ne buvait pas le plus souvent de la bière, optant généralement pour un verre de vin. Mais la boisson lui plaisait amplement. Il lui vint une idée.

- « Merrick, je vous propose à présent de nous parler encore plus franchement. De vous à moi, nous n’allons pas nous cacher que nous recherchons l’ivresse ? Pourquoi donc continuer de boire ainsi bien calmement ? Je vous soumets donc l’idée de faire un petit jeu à boire, histoire d’accélérer, mais aussi de pimenter les choses. Qu’en dites-vous ? »

Il attendit que Merrick réponde positivement à la question, mais s’il ne doutait pas forcément de la réponse. Puis il se mit à exposer son idée, qui semblait bien intéressante, mais très risquée en même temps.

- « Alors, si vous êtes joueur mon cher Merrick, je vais vous dire une phrase de mon imagination, n’importe quoi concernant ou non votre vie, et si elle s’avère exacte, vous devez boire entièrement votre verre et aller en chercher un autre. Et bien sûr, expliquer si la réponse est positive. Ensuite, ce sera à votre tour de me poser une question. »

Le jeu était très simple, peut être trop même. Mais qu’importait, le résultat escompté serait sans doute bien vite présent. Si tant est, qu »ils trouvent les bonnes questions.

- « Cela permettra de continuer d’en apprendre un peu plus sur chacun. Alors je commence, avez-vous déjà perdu un être cher ? »

Oui, il mettait les pieds dans le plat directement, il ne ménageait pas son camarade de boissons. Beaucoup étaient ceux ayant perdus des proches pendant la Fange et même encore maintenant. Mais certains en réchappaient, peut être était-ce le cas de Merrick. Il pouvait encore une fois, tout aussi bien lui mentir. Mais au fond, le comte espérait qu’il joue très sincèrement le jeu. En tout cas, lui le ferait. Mais avec ce filou de Lorren, tout était permis ! Oserait-il avouer des choses à Roland, qui n’était plus tout à fait inconnu, mais ne pouvant guère encore être qualifié d’ami. Et aussi, se risquerait-il à ce que la tenancière de la Choppe Sucrée apprenne des confidences qu’il ne lui aurait pas encore faites ? Tout était possible. Le compte de Rivefière n’avait pas toutes les cartes en main sur leur début de relation. Il ne savait pas où en était le peut être couple en devenir, s’ils s’étaient un peu dévoilés l’un à l’autre, sur leur passif, leur vécu. Comme c’était le cas entre Roland et Sydonnie. La sergente s’était livrée récemment à lui. Il en avait appris plus sur elle. Parfois, les choses n’étaient pas toujours si faciles à entendre. Mais cela faisait partie d’un tout, se faire confiance, en apprendre davantage sur l’autre, accepter ses erreurs, ses actes manqués.
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Merrick LorrenCoutilier
Merrick Lorren



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MessageSujet: Re: [Terminé] L'ébauche de la débauche ♠ [Merrick].   [Terminé] L'ébauche de la débauche ♠ [Merrick]. EmptyMer 6 Mar 2019 - 5:59
-''En effet, ce n'est pas simplement pour Estelle que je suis un habitué des tavernes... C'est aussi pour l'alcool ! '' Se permit de répondre Merrick Lorren, alors qu'un sourire malicieux venait trôner sur son faciès, tandis qu'il ponctuait ses dires en faisant tourner le liquide ambré au fond de sa chope.

Il n'avait pas menti, alors qu'il avait répondu à la question avec justesse, tandis qu'il avait offert une réponse qui s'avérait acceptable. Or, bien que convenable, cette simple réplique manquait de sérieux et de rigueur. Le fait qu'il manquait une grande part d'information était bien évidemment quelque chose que risquait de relever Roland de Rivefière. Car oui, l'homme d'armes venait s'épancher dans la paresseuse, caresse de l'ivresse qu'apportait l'alcool. Or, le réel objectif était l'oubli, le fait de s'assommer pour ne pas ressasser ce qui risquait de le blesser. En l'occurrence, son passé tourmenté, les souvenirs de son échec. Peureux et couard, cette ivrognerie était un moyen de s'échapper, de ne point faire face aux maux qui le mordait lâchement et qui le vrillait d'une douleur dont les rémanences prenaient racine dans sa fuite devant la fange.

Toujours est-il que Merrick Lorren était joueur. Beau parleur, faisant de cet art son arme de prédilection, le milicien avait survolé la question du noble sans s'épancher sur le sujet. Le comte voulait en savoir plus ? Il devrait poser les bonnes questions, il devrait dresser les interrogations qui coinceraient le beau salopard qu'il était dans un coin dont il ne pourrait s'échapper. Pour Lorren, cela n'était qu'un énième jeu. Il répondait pour l'heure avec franchise, sans faux-semblant ni mensonge. Après tout, l'ivrogne ne faisait que détourner et retourner les mots pour s'éloigner des choses qui ne lui plaisait guère ou que trop peu....

-''Vous m'en voyez fort aise, Roland !'' Dit-il en réponse à son invitation pour le mariage. '' Je me disais bien qu'il vous était impossible de vous passer de moi.''

De fil en aiguille, la discussion chemina bien naturellement en direction des femmes. Après tout, les deux hommes semblaient avoir un défi de taille à relever lorsqu'il était question de la gent féminine... Alors que le début de l'échange avait plutôt concerné le noble et la sergente, les dires du duo s'articulèrent dorénavant autour du milicien et de la tenancière. Quoi de plus normal, tandis que le comte pouvait observer le petit jeu qui liait l'ivrogne à la rouquine ? Écoutant Roland lui répondre en se murant dans un silence attentif, Lorren se permit aussi d'hydrater son gosier.

-'' La persévérance, hein ?'' Commença-t-il doucement à titre de préambule. '' Je ne le suis guère...généralement.'' Se calant confortablement sur sa chaise, croisant les jambes, Merrick poursuivit. '' Vous savez Roland, j'ai 25 ans et je n'ai jamais été marié. J'ai tendance à passer d'une femme à l'autre, appréciant seulement la finalité de la traque. Mais aujourd'hui... je crois que j'aime autant le jeu que le potentiel fruit de la chasse.''

Ici, il n'était pas question de fiançailles, d'amour ou bien de sentiment qui transcendait toute autre forte émotion. C'était quelque chose de plus bas, de plus vil et de plus charnel. Au final, cette différenciation dans l'approche chez les deux hommes reflétait admirablement bien leur différence. L'un était en quête d'un mariage, l'autre de l'ébat sexuelle...

Pour autant, bien que Merrick Lorren ne l'aille qu'avoué à demi-mot au blond, aujourd'hui tout cela était un peu différent. Le beau salopard se savait sur le bord du gouffre, sur le point de possiblement chuter vers quelque chose de plus doux et aimant envers Estelle de Chantauvent. Il n'était pas apte à parler d'amour, alors que cette idée même l'effrayait. Qui était-il pour vouloir se lier avec quelqu'un, lui le couard qui abandonnait ses proches ? Ainsi, le milicien se forçait et continuait à se voiler la face, vivant au jour le jour cette drôle de relation qui n'en était pas vraiment une.

Riant à la suite des dires de son comparse, il se permit de répondre : ''Je ne suis pas certain que mes conseils vous soient d'une aide favorable avec la sergente d'Algrange ! Mais si jamais vous voulez tenter le coup...'' Puis un brin moqueur, haussant les épaules il poursuivit ''modestement'' pour saluer sa relative réussite avec la tenancière de la Chope Sucrée. ''Vous savez Roland, un bon ami à moi m'a dit un jour que ce n'était qu'une question de persévérance...''

Enfin, le milicien apprit que le comte était fiancé à cause de raison familiale plutôt que par amour envers sa promise. Cet état des faits eut le mérite de le surprendre et de l'étonner, tandis qu'il n'était guère habitué à ce genre de procédé alors qu'il venait d'un milieu de va-nu-pieds. Milieu qu'il détestait au plus haut point, existence et naissance qui ne lui apportaient que des relents de ressentiment pour sa condition. Toujours est-il que Merrick croyait avoir perçu quelque chose de positif au travers de cette prise de parole qui avait tout lieu d'être un cauchemar. De fait, l'aîné de la famille Rivefière semblait intéressé envers sa promise. Ses réactions ainsi que sa façon de parler de Sydonnie donnaient l'impression à l'ivrogne que ce potentiel mariage ne s'inscrivait pas nécessairement autour d'augure néfaste. Les auspices pouvaient-ils être favorables à ce duo ? Dans l'impératif du rang, pouvaient-ils tout de même trouver l'amour véritable ?

Le gentilhomme poursuivit en présentant le fait que le mariage aurait lieu seulement si tout se passait bien, si les choses s'inscrivaient autour d'une constante positive. En somme, rien ne serait forcé. ''Je ne peux que vous souhaiter bonne chance et vous dire que je suis de tout coeur avec vous !'' Lorren ne fit que hocher de la tête pour terminer sa prise de parole, préférant ne pas trop s'épancher sur la question. Son homologue semblait engoncé dans un imbroglio aux ramifications aussi tortueuses que sa propre situation.

Logiquement, l'avancée de l'apprentissage de l'un pour l'autre s'articulait aussi autour de la consommation de leur boisson. Systématiquement, à chaque prise de parole, une rasade d'alcool venait humidifier son gosier. Or, son adversaire n'était pas en reste. Bien que le nouvel arrivant n'était aucunement un expérimenté du milieu et de la consommation à outrance, son rythme de descente avait le mérite d'être impressionnant, de faire sourire celui qui avait fait de cette action une manie. Appréciant à sa juste valeur le fait que le noble tombait dans le vice, que son distingué homologue rejoigne dans son monde la crapule qu'il était, Merrick Lorren ne s'en laissa pas conter, suivant le débit de la soif qui les conduisait vers l'état d'ivresse.

Ainsi, la deuxième tournée fut commandée. Dès lors ils trinquèrent aux femmes, clôturant en quelque sorte leur dernière conversation sur le sujet. Non pas que tout cela était à proprement parlé terminer pour de bon. Ce n'était qu'un interlude, qu'un bref répit sur la question qui pouvait et pourrait revenir sur le tapis à tout moment. ''Roland de Rivefière, vous me prenez par les sentiments...'' Répondit-il à la proposition de son noble comparse. En cette heure, le blond venait de proposer deux choses que l'ivrogne affectionnait particulièrement. À savoir l'ivresse et le jeu. De ce fait, le sourire de Lorren s'était agrandi, son regard s'était fait intéresser, et son corps était venu se pencher vers l'avant tandis que le comte déclamait les règles du jeu. Quant à lui, Merrick ne put qu'acclamer tout cela.

-''Je n'ai rien à redire contre cela. Préparez-vous donc au ''combat'', j'embarque dans ce jeu !'' Dit-il amusé devant tout cela.

Oh non, Merrick Lorren n'avait pas prévu la première question. Alors qu'il e s'attendait aucunement à cette question qui semblait bien bénigne pour d'autres. Non, Roland de Rivefière était un beau salopard qui avait visé juste, qui avait envoyé une attaque à même de faire blêmir celui qui pensait être en droit de vaincre sans subir. Or, tout jeu et toutes récompenses s'obtiennent avec une certaine part de risque. En acceptant de participer à cette lutte, à cette rixe des mots, le jeune homme avait aussi accepté sans le savoir l'idée de se livrer à des discussions houleuses, à des propos à même de le chambouler. Il goûta amèrement à la première attaque de celui qui était devenu son opposant dans ce nouveau jeu. Gardant son sourire dressé en façade, s'assurant que ses traits ne vacilleraient plus et qu'ils seraient une muraille inexpugnable sur ses émotions, Merrick prit sur lui de répondre. Car avouer sa défaite était peut-être pire que de ne pas parler...

-''Oui, toute ma famille.'' Ça faisait mal, drastiquement mal alors que c'était par sa faute. Pourquoi les avaient-ils abandonnés, pourquoi avait-il tourné les talons ? Il revoyait le regard de son père, le cadavre de sa mère et le corps de sa sœur... Il souffrait. Or, que faisait-il lorsqu'il goûtait aux blessures du passé ? Il buvait. Et qu'elle était la règle du jeu si la question s'avérait être fondée ? Il devait boire. Alors, c'est ce qu'il fit. Terminant sa chope pleine en quelques secondes seulement, décuplant ses ''talents'' d'ivrogne par les relents de peur et d'amertume. Roland voulait jouer à un jeu de boisson ? Il roulerait sous la table le premier...

La bière qui était si bonne avait dorénavant un goût de cendre. Son sourire avait complètement disparu. D'ailleurs, n'était-ce pas la première fois qu'il n'avait plus une moue amusée qui trônait sur son faciès, depuis qu'il avait rencontré Roland ? Cet élément inquiétant et inopiné devait mettre la puce à l'oriel du noble; si la discussion continuait sur ce terrain, Merrick Lorren fuirait tout bonnement. À trop s'ouvrir il est possible de souffrir...

-''La première apparition de la fange a amené tout mon village.'' C'est tout ce qu'il avait à dire, tout ce qu'il pouvait dire. Retrouvant un maigre sourire, il enchaîna : ''Je vais aller chercher mon troisième poison, donc. En attendant, je vais en profiter pour réfléchir à ma question pour vous, Roland.''

Quittant la table chamboulé, il se dirigea vers le bar. Merrick savait qu'il lui aurait suffi de faire signe à Estelle pour avoir une continuité à sa commande. Or, il avait besoin d'un sursit, d'une pause pour revenir en forme et pour être prêt à circonvenir de son adversaire. ''Pousse-toi'' dit-il à l'habitué qui commençait à prendre trop de place devant lui. ''Une bière, s'il te plaît.'' Demanda-t-il, partant avec le fruit de sa commande en évitant le regard de la rouquine.

Revenu sur place, s'asseyant calmement et lentement, Lorren déposa sa chope sur la table. Se passant une main dans les cheveux, il fis fleurir de nouveau le sourire qui le caractérisait, l'amusement facial qui l'avait quitté. Il était à son tour de se fendre d'une attaque, de tourmenter Roland par une question. Probablement qu'il n'arriverait aucunement à frapper aussi fort. Or, sa fierté de compétiteur et son envie d'en démordre par les mots lui donnaient le besoin de tenter de prendre l'ascendant par le jeu. Or, avant de déclamer son interrogation, Merrick avait besoin d'ajouter ses propres règles à ce qu'avait instigué le noble.

-''Votre idée était des plus intéressantes. Mais, il manque un infime détail pour rendre votre jeu exceptionnel... la récompense. Que pourrait bien gagner le dernier à rouler en dessous de la table, Roland ?'' Oui, le milicien était friand de compétition et de duels qui tournaient autour de défis. Or, tout bon affrontement devait se solder par le plaisir de la récompense. '' Je vous propose de laisser le vainqueur choisir son propre gain. Sans virer dans l'excès, c'est évident. Après tout, nous sommes deux gentilshommes...''

Laissant le temps au noble de répondre, Merrick Lorren prit enfin sur lui de poser sa première question, se permettant enfin d'envoyer sa première attaque. ''Ma question sera bien simple, Roland. Ou plutôt, mon affirmation.'' Car il était vrai que le divertissement s'articulait autour d'une prise de considération d'un élément de la vie de son homologue. Si les mots de Lorren s'arrimaient autour d'un élément positif, le comte terminerait sa pinte. En plus de devoir s'ouvrir...

Se penchant vers l'avant le compétiteur né, celui qui ne voulait souffrir aucune défaite, aucun larcin envers la victoire, s'élança et se lança dans l'affirmation à même de lui ouvrir les portes vers le triomphe. Pour gagner la guerre, il faut vaincre par une première bataille...

-''J'ai l'intime conviction, corrigez-moi si je me trompe, que votre mariage, bien qu'il soit une obligation, s'articule vers plus que seulement cela. Roland de Rivefière, espérez-vous ce mariage ? De vous à moi, voulez-vous marier Sydonnie d'Algrange ?'' Puis après quelques secondes de silence, il s'assura que le tout soit bien compris, pour éviter l'évitement de la question de la part du blond, car il y aurait un non-dit : '' Je parle de désir et d'amour. Aucunement d'un intérêt nobiliaire, pécuniaire ou de titre !''

Souriant malicieusement à son partenaire, il sourit. Était-ce une erreur, un échec, une vérité ou une victoire pour Merrick Lorren ? Nul ne le savait, si ce n'est Roland de Rivefière...
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Roland de RivefièreComte
Roland de Rivefière



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MessageSujet: Re: [Terminé] L'ébauche de la débauche ♠ [Merrick].   [Terminé] L'ébauche de la débauche ♠ [Merrick]. EmptyJeu 7 Mar 2019 - 20:41
Merrick avouait bien volontiers son amour pour l’alcool, Roland compris bien vite et ne trouvait pas, de ce fait, cela vraiment surprenant. Qui n’avait aucun vice, finalement, surtout par les temps qui courent ? L’alcool pouvait attirer bien des personnes, s’enivrer pour oublier, pouvoir plaisanter, rire en bon ivrogne, faisant mine de ne guère se soucier du reste. Bien sûr, cela n’était qu’une façade, également. Les effets s’estompaient bien vite. Et au final, le lendemain d’une soirée bien trop arrosée, au petit matin, ne se réveillait-t-on pas encore plus mal que la veille ? Honteux, inquiet, se dégoûtant presque de la personne qu’on était. Mais, pour vaincre ce mal, il fallait l’oublier, donc boire de nouveau et recommencer. Un cercle vicieux, une descente vers les ténèbres, lente, une petite mort, à feux doux.

- « Vous n’avez pas l’air bien ravi de parler de vous, ce que je peux comprendre. Mais vous acceptez de m’accompagner en ce jour, cela se paie, et pas en pièces ! Merrick, vous m’avez prévenu des risques que j’encourais à demeurer en votre compagnie, mais avez-vous pensez que ce serait le cas peut être pour vous ? »


Le noble comprenait bien que le jeune milicien cachait quelques secrets. Mais joueur qu’il était, et surtout quelque peu torturé en ce moment, il avait peut être ce besoin de piquer un peu, de voir si cela faisait mal. Une petite perversion qui ne lui était pas connu jusqu’à maintenant. Il commençait à changer oui, mais peu à peu, le changement se faisait plus que de raison. L’homme si bon, si loyal, en laissant tomber le masque, pourrait-il révéler une part beaucoup plus sombre de sa personnalité, restée si longtemps, enfouie, dissimulée à tous. C’était dangereux, très dangereux. Surtout que l’alcool aidant, basculer ne pouvait se faire qu’en un claquement de doigts. Néanmoins, il n’avait pas envie de causer du tort à Lorren, ce n’était pas réellement son but. Il voulait simplement vérifier si les gens comprenaient ce qu’il ressentait en ce moment, si toute la population de Marbrume était torturée elle aussi. Et puis, lorsqu’on est mal, qu’on recherche l’ivresse, on recherche aussi une certaine décadence. Il ne voulait pas d’un acolyte bien sous tout rapport. Non, il recherchait à repousser des limites, à voir le vice qu’il renfermait en lui. Merrick et son goût prononcé pour l’alcool semblait être le bon partenaire pour l’entraîner dans cette quête de l’oubli.

Le milicien semblait ravi de se voir offrir une place au potentiel mariage du sang-bleu. Il rit même à sa seconde réplique.

- « Vous êtes bien aimable Merrick ! Il est vrai qu’un bon mariage ne serait pas réussi sans une personne comme vous. Nous compterons sur vous pour mettre un peu d’ambiance ! »


Le ton était redevenu prompt à l’humour cette fois. C’était bien connu, les mariages engendraient aussi, bien souvent, des dérives en tout genre, l’alcool coulant à flot. Il y aurait certainement beaucoup de monde, beaucoup de tout, à cette éventuelle célébration. Le Lorren y trouverait son compte, c’était plus que certain.

Le brun vint lui révéler qu’il n’était pas un homme très persévérant, en ce qui concernait les femmes. Il papillonnait, de toute évidence, d’une fleur à une autre. Ce qui n’était pas du tout le cas de Roland, qui lui n’avait connu sérieusement et intimement, que sa défunte épouse. Mais bon, il comprenait, encore une fois, cet autre vice. Décidément, Merrick avait bien des vices, mais c’était sans doute cela qui plu à l’héritier. Changeait tellement de ses habituelles fréquentations.

- « Je vois… Intéressant ! Peut être n’avez-vous pas encore trouvé la femme qui en valait véritablement la peine à vos yeux. Vous êtes jeune oui, vous pensez profiter ainsi. Moi je vois que là, une certaine appréhension. Lâcher prise, s’intéresser réellement à une personne, c’est difficile. Surtout maintenant. Lorsque l’on chérit personne, on a personne à perdre, n’est-ce pas ? Mais ne vous méprenez pas, mon cher Merrick, je ne vous juge pas. C’est simplement un constat. »

Il appuya ses paroles d’un mince sourire, plutôt amical, signe qu’il ne voulait pas le contrarier, ils échangeaient sur leur point de vue, voilà tout. Même s’il différait, là n’était pas toute l’utilité d’un débat ?
Roland trempa une nouvelle fois ses lèvres dans ce doux breuvage, reportant son attention vers la rouquine, tenancière des lieux.

- « Si ça se trouve, une jolie rousse vous fera chavirer, vous ne pouvez pas tout contrôler ! »

Le piqua-t-il, gentiment. Cela arrivait bien souvent, qu’un coureur de jupons tombe finalement sur la perle rare, celle qui saurait faire chavirer son cœur et effacerait toutes les autres. Il ne savait pas où se situait Merrick par rapport à la Trinité. Bien sûr, les relations charnelles étaient encouragées, afin de procréer, mais seulement lorsque les liens du mariage avait été établis. Là, Merrick avouait à demi-mot que ce n’était guère le cas. Il faisait offense aux Trois, et ce, quasiment ouvertement. Mais, encore une fois, en ce jour, Roland s’en moquait éperdument. Il n’était tellement pas là pour répandre la bonne parole ou juger les infidèles. Ce n’était pas son combat, pas son but. Ici, il n’avait qu’une seule lutte, combattre avec acharnement sa sobriété. Et il avait l’avantage !

Merrick semblait revenir sur ses dires précédents, il allait visiblement prodiguer quelques conseils avisés à Roland, quant à ses techniques de séduction. Ce qu’il dit ensuite fit rire à nouveau le comte, bien plus franchement qu’auparavant.

- « Vous n’êtes pas possible, Merrick ! Je tacherai donc de suivre le conseil de votre ami, il me semble tout à fait charmant ! »


Cela lui faisait du bien, était-ce l’alcool qui commençait à faire son bonhomme de chemin dans la sang du noble, ou bien la sympathique et amicale compagnie qu’il avait en cet instant. Il l’ignorait, mais le tout lui rendait l’humeur un tantinet meilleure subitement.
Merrick souhaita de la chance au comte, en rapport avec l’aveu de ce dernier quand au mariage arrangé du duo Sydonnie d’Algrange et Roland de Rivefière. Il lui sourit et leva sa choppe en guise de réponse, inutile de revenir sur le sujet. Il le remercia en l’invitant donc à boire, ci qui, il en était certain, allait tout à fait ravir le milicien.

S’en vient ensuite la proposition du blond, pas très en accord avec sa morale, à savoir un jeu à boire. Ce qui combinait deux états de dépravation en cette seule petite suite de mots. Bien évidemment, le plus jeune des deux accepta la requête, c’était donc parfait. Ils pourraient donc rentrer bien plus rapidement dans le vif du sujet.

- « Je me tiens prêt, le combat sera épique c’est certain ! Bien que je vous avoue déjà votre avantage, je n’ai peut être pas le même entraînement que vous ! Enfin, nous verrons bien ! »


Il était honnête, il n’avait pas à rougir de son manque d’expérience dans l’alcoolisme. Il débutait et il s’attaquait, de toute évidence, à un adversaire de taille.

Cependant, la suit se fit beaucoup moins enjouée. Merrick visiblement, ne s’était pas attendu à une telle question, pourtant, tristement devenue banale depuis le fléau. Tandis que Merrick affirmait qu’il avait perdu toute sa famille, Roland cru apercevoir une certaine tristesse, qui fut dissimulée bien vite et admirablement par l’homme d’armes. Roland n’était pas le seul à maîtriser l’art de cacher ses émotions. Le Lorren usait et abusait aussi de ce masque, si longtemps arboré par le Comte. Pourtant, le sourire s’effaça de la mine du milicien. C’était la première fois depuis leur rencontre qu’il le voyait ainsi, il découvrait à présent la véritable tristesse du brun. Il semblait terriblement abattu, rongé par un mal virulent lorsqu’il continua ses aveux.

- « Je suis navré Merrick. »

Il préféra ne pas en dire davantage, ne pas continuer sur ce sujet, très délicat pour le jeune homme. Il avait cependant plus ou moins compris d’où lui venait ce mal qui le rongeait. Il avait perdu toute sa famille, son village avait été décimé. Et lui, seul, était là, en train de boire des bières en sa compagnie. Il afficha un visage sincèrement désolé pourtant, il voulait savoir, ce qui c’était passé réellement, pourquoi était-il unique survivant de ce drame. Mais il ne le fit pas. Ne dis rien de plsu sur ce sujet, ne voulant pas se risquer à faire fuir son acolyte de beuverie. Qui d’ailleurs, alla chercher très rapidement une nouvelle choppe, selon les règles du jeu.

Roland observa son adversaire se rendre au bal, entendit de qu’il lança à l’homme accoudé au bar. Ce dernier avait échangé plusieurs mots avec Estelle de Chantauvent depuis leur arrivée. Cela déplaisait certainement au milicien, qui profita de ce moment pour lui faire rabaisser quelque peu le caquet. L’homme ne sembla pas broncher plus que de raisons, le noble ne bougea pas donc pas non plus et laissa Merrick commander son troisième poison, comme il l’avait énoncé. Il n’était plus du tout blagueur, ne cherchant même pas à lancer une petite attaque séductrice à la tenancière. Décidément, Roland avait affreusement visé juste.
Merrick tenta, en revenant, de chasser sa terrible expression, revêtant son sourire caractéristique, avant de reprendre la parole. Il avait envie qu’une récompense vienne pimenter le jeu. Roland n’en avait pas vu la nécessité, car pour lui l’ivresse procurée par les boissons qui s’enchaînaient était déjà la récompense. Mais il se montrait joueur jusqu’au bout et invita d’un signe de la main, son acolyte à exposer son idée, ce qu’il fit sans tarder.

- « Cela me va parfaitement, Merrick ! Ce qui ajoutera encore plus de piquant à cette bataille. »


Il était bien content que le brun parvienne à oublier rapidement sa tristesse, enfin tout du moins, à la mettre suffisamment de côté pour poursuivre sur leur lancée. Cela aurait, il fallait bien l’avouer, bien peiné le sang-bleu sur l’instant.

Roland écouta ensuite bien attentivement la question du milicien. Celui-ci jouait à contrario, sur une autre corde sensible, celui du mariage avec Sydonnie. Espérait-il sincèrement ce mariage ? Il pensait bine que oui. Tout n’était pas confirmé à ce jour, mais leur relation avait bel et bien avancé. Ils se faisaient plus confiance, s’étaient accordés à essayer, mais pas encore de date éventuelle n’était venue enrichir leur calendrier. Il prit le temps de la réflexion, ne répondant pas de suite. Merrick en profita pour appuyer sa demande à l’aide quelques précisions. Le désir, oui il en avait pour elle, c’était certain. Il voulait poursuivre les choses et aller jusqu’au mariage. L’amour ? C’était peut être un peu prématuré pour en parler. Il y avait un attachement mutuel, c’était certain. Mais pas encore de réels sentiments amoureux. Cela prendrait du temps, sans doute, à se développer. La sergente avait fait beaucoup d’efforts dernièrement, Roland s’évertuait de son côté à lui faire plaisir. Ils se voyaient souvent, s’étaient beaucoup rapprochés. Mais non, leur histoire ne parlait pas encore tout à fait d’amour à proprement dire. Mais il n’était pas fermé cependant à cette approche.

- « Oui, vous avez tout à fait raison. Je l’espère et le désire. Mademoiselle d’Algrange a les cartes en main, elle seule saura me faire part de sa volonté. Mais de mon côté, oui, c’est déjà acté. »

Il avait répondu sincèrement et positivement, tout comme Merrick. Avait simpelment omis des détails, tout comme Merrick. Mais qui dit réponse positive dans ce jeu, dit aussi nouvelle boisson. Il termina donc d’un trait celle qu’il possédait déjà, puis s’en alla en reprendre une auprès d’Estelle, tout naturellement.

- « Je prendrai la même je vous prie, madame de Chantauvent. »

Revenant donc à la table avec ladite boisson, la petite troisième, Roland n’avait pas eu le temps de réfléchir à la question à adresser à son camarade. Il prit d’ores et déjà une gorgée de sa nouvelle bière, et bien oui de toutes les manières, peut être à la prochaine question lui étant posée, il devrait finir, alors autant s’avancer.

Une idée lui vint à présent en tête, regardant Merrick, repensant à leur mission il y a quelque temps, hors de Marbrume. Merrick ne semblait pas très à l’aise de la situation, cherchant à fuir le danger, à ne pas chercher l’affrontement, à stabiliser les choses plutôt que de lutter contre. Au fond, ce n’était pas vraiment les atouts d’un homme d’armes. Donc naturellement, sa question émergea.

- « J’ai l’impression que vous n’êtes pas totalement à votre place dans la milice. Je sais bien que les places sont très recherchées, à cause de la Fange, des bandits, voleurs et tout autre brigand, cela vous procure une place au chaud et un salaire non négligeable. Mais au-delà de ce cela, regrettez-vous votre entrée dans la milice ? »


Il n’était pas du tout certain de la réponse de Lorren, beaucoup entraient dans la milice car la fonction pouvait représenter des avantages certains. Mais, au fond, ils devaient être nombreux à regretter d’avoir choisi cette voie, si ce n’était pas par réelle vocation.
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Merrick Lorren



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MessageSujet: Re: [Terminé] L'ébauche de la débauche ♠ [Merrick].   [Terminé] L'ébauche de la débauche ♠ [Merrick]. EmptyJeu 7 Mar 2019 - 22:46
-''Mettre de l'ambiance, hein ? En espérant que vous ne regretterez point ces mots lorsque sera venue l'heure fatidique...'' Dit en souriant Merrick Lorren, offrant par-dessus le marché un clin d'œil amusé à Roland de Rivefière.

Le comte semblait être un individu bien terre à terre pour apprécier l'idée de voir le piètre milicien être présent à son mariage. Après tout, le gratin de la milice et de la noblesse risquait d'être présent à cet échange de vœux. Merrick n'était pas spécialement du même moule que les autres individus qui seraient de la partie. Or, pour lui cela n'avait aucune importance. Évoluer dans ce milieu, survivre aux déchaînements d'opulence et de faste chez ces grandiloquents invités serait pour lui une source du plus grand amusement. Une petite partie de lui-même espérait qu'il aurait la décence de faire honneur à ladite invitation, de ne pas mettre les pieds dans les plats, ou de causer toutes sortes d'émois. Mais, le naturel revint bien vite au galop, expulsant ces bien minimes et dérisoires réflexions d'abnégation et d'altruisme. Après tout, l'amusement allait être le centre névralgique de tout cela, le seul et unique point d'ancrage pour le fieffé quidam qu'il était.

La conversation s'enchaîna sur les femmes. Ou plus à proprement parler, sur la façon que l'un et l'autre ''consommaient'' et ''consumaient'' ces idylles avec la gent féminine. Encore une fois, leurs différences et leurs divergences s'inscrivirent drastiquement dans les propos tenus par l'un et l'autre. Pour autant, ces points de vue contradictoires s'inscrivaient dans le respect et la reconnaissance du mode de vie propre à chacun. Non pas que Merrick trouvait décent ce morne destin de n'être cloîtré toute sa vie durant qu'à une seule et unique partenaire. Or, pouvait-il le comprendre. Encore mieux aujourd'hui... pensa-t-il en envoyant un petit regard vers le bar. Regard qui revint rapidement sur son partenaire de discussion.

-''Il doit y avoir une part de vérité dans ce que vous dites, Roland.'' Dit-il en haussant les épaules. ''Mais, je trouve votre discours bien aberrant et erroné. Vous vous amusez à être fleur bleue, alors que vous êtes engoncé dans un mariage forcé ? Vous tentez de me parler d'un intérêt pour une seule et unique femme, alors que dans votre monde on vous met dans les mains fiancé après fiancé, où le mariage n'est qu'une question de pouvoir politique et d'alliance, sans qu'il ne soit question d'amour ? '' Se penchant vers l'avant, il continua ses propos : '' Ne sommes-nous pas un peu pareil, au final ? Vous, on vous force un mariage, et moi je ne le cherche pas spécialement...'' Prenant une gorgée de son breuvage il clôtura le tout : '' Mais n'ayez pas d'inquiétude, je ne vous juge pas, Roland. Je ne fais que dresser un simple constat...'' Continua-t-il malicieusement.

De fait, le jeune homme avait réellement du mal à comprendre les dires de son collègue. Non pas qu'il dénaturait l'idée d'un réel et profond attachement envers une seule et unique partenaire de vie. Mais, n'était-ce pas un peu contradictoire, cette façon de penser et de dresser un ''simple constat'' sur la vie du milicien, alors que le comte nageait dans une société qui faisait fit de l'amour véritable et de l'attachement profond ? Ainsi, Lorren se demandait bien franchement quelle était la différence qui faisait que Roland pouvait jurer par et pour l'attachement unique. La Trinité, sans le moindre doute... Merrick était croyant, mais restait nébuleux sur les questions et interrogations qui piétinaient en quelque sorte son libre arbitre, son droit au choix. Fermait-il dès lors les yeux, ne poussant pas la réflexion sur la question de son butinage envers la croyance.

Aucune contrariété n'avait pris le dessus sur l'ivrogne qu'il était. Après tout, il n'était pas très susceptible. Et puis, à ses yeux, toutes rebuffades de ses dires ou de ses idéaux étaient un moyen de répondre avec bonhomie et amusement aux phrases envoyé à son encontre. À ses yeux, ces conversations pouvant être houleuses et qualifiées de débats étaient le Jeu des jeux, en quelque sorte. ''Ah ça... qui c'est !'' Répondit-il lorsque Roland parla d'Estelle de Chantauvent. Lorren n'était pas encore assez abruti par l'alcool pour s'épancher dans une conversation approfondie par rapport à ses sentiments auprès de la tenancière. Manque de courage ? Pas seulement. Après tout, le duo était assis très proche du bar... Il préférait ne pas trop s'ouvrir, histoire de ne pas créer un quiproquo quelconque auprès de ladite jeune femme qui pouvait laisser traîner son oreille vers eux.

Le rire de Roland lorsque ce dernier eut droit au conseil de ''l'ami'' de l'ivrogne fut une source de satisfaction, qui lui permit d'offrir un grand sourire à son interlocuteur. ''Je vais le prendre comme un compliment !'' Offrit-il en réponse aux palabres du noble.

Après tout cela, il fut l'heure du jeu fomenté par le comte de Rivefière. Acceptant bien rapidement de faire compétition contre son opposant, se sachant d'ailleurs en bonne position de vaincre au vu de son habitude envers la bouteille, Lorren n'en fut que plus aise de l'acceptation d'une récompense pour le vainqueur. Or, la première question eut le mérite de le désarçonner et de le surprendre. Faisant contre mauvaise fortune, relativement bon cœur, il répondit nébuleusement au tout. Profitant du besoin d'aller chercher une énième bière pour se refaire un masque à même de faire face à Roland. De nouveau en place pour l'échange, il avait été à son tour de se lancer à l'attaque, de fomenter la contre-offensive. Chose que Merrick fit, visant un sujet qu'il savait déjà ''difficile''. Les quelques réponses offertes pas son comparse l'avait transporté sur la bonne voie, après tout.

Ainsi, la réponse fut longue à venir et lui parvenir. C'était bon signe ! Si la réflexion était longue, c'est que le questionnement qui prenait racine dans l'esprit du blond était ardu. Bien souvent, il fallait le reconnaître, l'affirmation prenait plus de temps à se frayer un passage que la négation. Il était toujours plus dur de se livrer positivement à la découverte d'un autre, après tout. Enfin, il reçut la réponse. Bien qu'il soit vainqueur, ayant deviné les dires véridiques de son opposant, Merrick Lorren avait bien remarqué la petite évasion, ou plutôt les non-dits qui restaient autour de l'interrogation. C'était de bonne guerre, lui-même avait fait la même chose, après tout...

-''Ah ! Était-ce en pensant à elle que tout à l'heure vous m'aviez parlé de l'attirance pour une seule et unique femme, Roland ? Si oui, je crois que je comprends, maintenant...'' Dit-il soulevant sa chope en signe de salut.

Laissant le temps à son compagnon de récupérer le poison avec lequel tout deux s'envenimait. L'ivrogne offrit un hochement de tête à son acolyte, lorsque celui-ci prit une rasade de sa toute nouvelle boisson. ''Vous prenez de l'avance, Roland de Rivefière ? C'est plus simple que de la finir en un seul et unique instant, après tout...'' Continua-t-il sur ce ton amusé et amical qui caractérisait l'ensemble de leur échange depuis le début de la beuverie. ''Si je ne m'abuse, c'est à votre tour de vous fendre d'une attaque, messire le comte !'' En offrant ses mots au blond, le milicien se pencha vers l'avant, le regard pétillant et prêt à la suite des choses. Pour le moment, les tourments de la question étaient bien loin, alors qu'il était complètement happé et appâter par le jeu en lui-même. Que lui réservait son comparse ?

-''Aaah, la milice...'' Dit-il en retournant s'enfoncer dans le fond de son assise une fois les mots terminés. Roland avait dressé un portrait très fidèle du milicien. En effet, il n'était guère à sa place là. Or, jamais il ne regretterait son entrée en fonction. En quelque sorte, cela était son moyen de survivre et de vivre à ses aises. Si l'interrogation s'articulait en direction de savoir s'il pensait avoir fait une erreur en devenant homme d'armes; la réponse était négative.

-''Vous savez quoi, Roland ? Je vais être bon joueur.'' Dit-il en commençant à boire avant de répondre. D'un geste et de quelques rasades, il descendit l'incroyable bière jusqu'à sa moitié. Déposant la chope sur la table, histoire que son homologue puisse voir son manège, il prit enfin sur lui de répondre, après quelques instants de silence. Petite période de non-dit qui lui permit de faire descendre convenablement le liquide. ''Vous avez en partie raison. Je ne suis pas totalement à ma place dans la milice. Mais, jamais je ne regretterais ma prise de fonction. Ce n'est pas de noblesse d'âme que je dit cela, simplement c'est une profession qui me permet de vivre plus que convenablement en ces heures troublées.'' Sans le dire explicitement, Merrick Lorren venait tout de même de se présenter comme un grand profiteur du système. Qu'importe. Ils avaient décidé de jouer franc-jeu, non ? '' Alors, pour cette question qui toucha à moitié la vérité, je vous offre la moitié de ma chope ! Vous pouvez me qualifier de grand prince, je sais...'' Dit-il entre l'amusement et une infime note de sérieux.

-''À mon tour, donc...'' Il était l'heure de la réflexion. Quelle question pouvait-il envoyer en direction du comte ? Prenant le temps de l'observer, il partit se perdre dans les méandres de son esprit. Esprit qui avait tendance à être excessivement tortueux, mais là n'était pas l'important en cette heure... Au final, le jeu qu'avait instauré le comte était peut-être le meilleur moyen d'avoir des réponses.

-''Roland de Rivefière, pourquoi avez-vous décidé de venir ici avec moi ? Vous cherchez étrangement la complaisance et la plaisance d'un quelconque risque. Vous aviez à faire à un être de petite vertu, et vous lui emboîtez le pas en direction de l'ivrognerie. C'est...intéressant.'' Puis, du menton, il désigna l'allure de son homologue. ''Vous semblez quelque peu tourmenté, si j'en juge par votre allure. Mais la question reste à savoir dire pourquoi...'' Dit-il plus pour lui-même que pour le comte. En s'épanchant dans la prise de parole, avant d'envoyer sa question qui partirait en quête de la vérité pour faire boire son opposant, Lorren était à la recherche d'un signe à même de lui révéler les raisons et les aboutissants de tout cela.

-''Où en étions-nous ? Ah, oui ! La cause de tout cela... c'est un peu injuste, je ne vous connais pas assez pour pouvoir le dire.'' Dit-il en fronçant du nez. ''Mais c'est moi qui me suis risqué sur le sujet, alors...'' Se penchant vers l'avant, déposant son menton dans sa paume, tandis que son coude s'appuyait à la table, il termina son monologue : ''Vous tentez de vous épancher dans l'ivresse, car vous vous en voulez pour un geste que vous avez commis, potentiellement ? ''

Après la victoire qu'il savait de sa première question, le jeune homme n'était pas certain d'avoir réussit à convenablement cerner son aîné sur la seconde. Tout de même, est-ce que Roland de Rivefière lui donnerait raison ? Pour le savoir, il suffisait d'attendre la prise de parole du noble en question...
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Roland de RivefièreComte
Roland de Rivefière



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MessageSujet: Re: [Terminé] L'ébauche de la débauche ♠ [Merrick].   [Terminé] L'ébauche de la débauche ♠ [Merrick]. EmptyDim 10 Mar 2019 - 18:05
Merrick lui faisait une promesse à peine déguisée quant à sa mise d’ambiance au potentiel mariage. Ce qui amusa le comte, il se doutait qu’un Lorren hautement alcoolisé pourrait possiblement mettre un peu de grabuge, mais qu’importait, il ne sentait pas de méchanceté gratuite chez le milicien. Ce qu’il pourrait faire, serait possiblement contrôlable. Enfin, ils verraient bien, pour l’instant, ils n’y étaient pas encore.

Les deux compères continuaient leur débat quant au sujet des femmes et plus spécialement du mariage. Merrick ne voyait pas les choses sous le même angle que Roland. Leur différence de classe jouait peut être sur la question, le milicien n’était pas habitué à ces mariages arrangés, cela lui était complètement étranger. Cependant, il ponctua ses paroles d’une certaine pointe d’humour. Oui, ils arrivaient toutefois à se comprendre.

- « Dans notre cas, parler de mariage forcé n’est pas complètement juste. Cela a été annoncé par nos parents, mais nous avons décidés de s’y prêter si et seulement si nous étions d’un commun accord. Se laissant le temps de la réflexion, apprendre à se connaître. Si l’un de nous se rend compte subitement qu’une telle histoire ne serait pas possible, on arrête tout. Donc pas de prise de tête, nous ne nous sentons pas forcés. Seul le destin a peut être été un peu forcé, je vous l’accorde bien. »

Ses propos étaient sans doute un peu confus, reflétant aussi ce qu’était son esprit en ce moment sur la question. Ce n’était pas si facile de garder que le positif dans cette histoire. Mais il s’y forçait, pour garder bonne figure.

Le milicien ne répondit pas totalement lorsque le comte lui parla d’un susceptible rapprochement plus sérieux avec la tenancière de la Choppe Sucrée. Il restait volontairement évasif, mais ne niait pas complètement cette possibilité. L’amour après tout ne se contrôlait pas toujours. Même ceux pensant être hermétiquement fermés à la chose, pouvait finir par succomber. Roland serait bien curieux de voir si cela s’avérerait vrai entre les deux.

Le jeu avait été annoncé, les deux participants s’y donnaient à cœur joie. Lorsque ce fut au tour du sang-bleu de répondre, celui-ci cherchait ses mots, non pas qu’il n’était pas sûr de la réponse, mais il se permit de prendre le temps de la réflexion.

Merrick affirmait comprendre à présent la relation assez particulière qui unissait Sydonnie et Roland. Ce n’était pas si commun, au final. En faisant comme s’il n’y avait pas eu de pré-discussion de mariage, et au contraire, une rencontre tout à fait fortuite, les choses s’étaient déroulées très naturellement entre eux. Se donnant plusieurs rendez-vous, apprenant à se découvrir, comme un couple normal en devenir, finalement.

- « Effectivement, je pensais bien à Sydonnie. »

Avouait-il. Il espérait véritablement que cette relation aboutisse, mais il doutait toujours, avait peur qu’elle refuse et avait à la fois peur du réel engagement que cela représentait. S’attacher à une personne, lui offrir sa confiance et son amour, c’était aussi possiblement souffrir.

Merrick avait relevé le fait que le noble continuait à boire, après tout les règles n’étaient pas fermées sur le sujet. Ils pouvaient boire à leur guise, du moment qu’ils buvaient finalement, il n’y avait que cela qui comptait vraiment. Bien que les révélations de l’un ou de l’autre s’avéraient aussi, tout à fait intéressantes. Il confirma cela en piquant une nouvelle gorgée. Oui, cette bière était très bonne et elle passait très bien.

Quand s’en vint la question sur la milice et l’avis du milicien vis à vis de cela, Merrick bu que la moitié de sa choppe, signe que l’affirmation était que partiellement exacte. Mais c’était déjà cela !

- « C’est ce que je croyais, oui. La milice offre certes une place de choix. Après tout, ce métier n’est plus vraiment choisi comme vocation aujourd’hui, comme beaucoup d’autres. Il faut bien manger, il faut bien survivre, n’est-ce pas ? »

Rien d’étonnant donc à la réponse du jeune milicien. Cela allait être au tour de Lorren de poser une question. Ils étaient à peu prêt équivalents dans la boisson à cet instant, à une demi choppe près. Roland allait peut être rattraper son retard au prochain tour !
Le milicien piqua le noble avec cette question, c’était de bonne guerre. Il n’était pas dupe, et avait donc bien compris que quelque chose clochait chez l’héritier. Sa tenue, sa tête fatiguée, son humeur, ses paroles… Tant de choses qui pouvaient mettre la puce à l’oreille, et ce, même si les deux hommes ne se connaissaient pas très bien. Il ne répondit pas de suite, avisant le Lorren d’un regard plutôt lointain. Il n’avait pas forcément envie de se lancer dans le sujet, tout simplement parce qu’il ne le méprisait aucunement. Puis aussi, parce qu’il se sentait en cet instant beaucoup plus vulnérable, sans son éternel masque d’impassibilité. Il prit avant tout une longue gorgée de bière, cela allait l’encourager à parler et montrait aussi à Merrick qu’il était dans le vrai sur ses premières paroles. Il énonçait des vérités, sans pour autant en venir réellement à la question fatidique. Toutefois, près quelques temps, elle arriva. Cette interrogation était assez vaste, il fallait bien l’avouer. Cependant, Roland se mit à boire, sans prendre encore la parole, il bu sans s’arrêter, vidant ainsi complètement la choppe.
Puis il se leva, laissant Merrick dans l’attente. La position debout révéla peut être un léger trouble, oui il commençait à ressentir les effets de l’alcool avec cette autre choppe presque vidée d’un seul trait. Il ne chancelait pas, néanmoins il sentait que les informations données par son cerveau arrivait un tantinet moins rapidement. Il commanda donc une quatrième bière à Estelle de Chantauvent.

- « Navré madame de Chantauvent, j’ai bien peur que nous n’arrivons pas à rester raisonnable ! Mais c’est de votre faute, vous vendez une bien trop bonne bière ! »

Ce n’était pas vraiment son genre de lancer de telles paroles, un peu décousues, et sans grand intérêt, il fallait bien l’avouer. Mais l’alcool commençait à parler pour lui.
Il repartit en direction de son acolyte, déposa sa choppe sur la table.

- « Je reviens Merrick, affaire urgente à régler ! »

Ce qui était bien connu, avec la bière, c’était que cela donnait envie d’uriner. Ce qu’il alla donc faire sans plus tarder. Chose faite, il passa devant le comptoir. L’homme, certainement un habitué, qui discutait un peu trop tendrement avec la tenancière, se faisait de plus en plus avenant avec celle-ci. Sans doute Merrick l’aurait remarqué, ce qui donna une petite idée à Roland pour sa prochaine interrogation. Mais le soucis dans tout cela, c’était qu’il venait de se rappeler que pour l’heure, c’était à lui de répondre.
Le comte s’assit donc à sa table, regarda Estelle et l’homme habitué, reporta son attention vers Merrick, en mimant une petite moue désolée. Il se voulait un peu taquin, cherchant peut être à se rassurer lui-même, à se donner le courage de répondre. Décidément, sa réponse se faisait attendre.

- « Je vous ai accompagné en quête d’ivresse et de je ne sais quoi, pour sortir de ce quotidien où je me suis enfermé depuis trop longtemps. Je m’en veux pour beaucoup de choses, oui. Je ne me reconnais plus parfois, je regrette même d’être la personne que je suis, d’être présent alors que d’autres ne sont plus, je… je ne sais plus vraiment où j’en suis Merrick. »

C’était tellement vrai. Jamais il n’aurait dit ses mots si l’alcool ne l’avait pas aidé à le faire, il paraissait si mal en cet instant. Perdu, dans la souffrance et l’isolement. Il ne souriait plus, regardait presque dans le vide. Il posa ses coudes sur la table, passa ses deux mains de part et d’autre de son visage, paumes sur les joues.

- « Enfin, je ne sais pas si je réponds correctement à votre question, j’en doute un peu. Mes paroles doivent vous sembler confuses. Mais tout cela l’est aussi pour moi. »

L’aîné de redressa ensuite, chassant d’une main ses pensées.
Merrick avait le temps de réagir à tout cela s’il le souhaitait, sinon l’héritier enchaînerait avec une nouvelle question, celle qui avait germé dans son esprit tout à l’heure.
Montrant d’un signe de tête l’homme accoudé au bar avec Estelle, il questionna le milicien.

- « Si le bougre là-bas se montre un peu trop entreprenant avec Estelle, seriez-vous capable de batailler avec lui ? »

Roland, par cette question, souhaitait savoir si Merrick était suffisamment attaché à la tenancière pour se montrer jaloux, et aussi si l’alcool pouvait animer chez lui une certaine animosité.
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Merrick LorrenCoutilier
Merrick Lorren



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MessageSujet: Re: [Terminé] L'ébauche de la débauche ♠ [Merrick].   [Terminé] L'ébauche de la débauche ♠ [Merrick]. EmptyLun 11 Mar 2019 - 5:13
Roland de Rivefière était un être aux multiples facettes, aux prises de position bien étonnantes et bien divergentes de la part de ce que s'attendait à trouver Merrick Lorren chez un noble. Détrompez-vous; cette pensée ne s'inscrivait aucunement autour d'une constante négative ou péjorative. De fait, c'était plutôt un détail à même de satisfaire le bien simple roturier et milicien qu'il était. Ainsi donc, attablé de la sorte avec son comparse, profitant d'une énième bière et d'une discussion qui oscillait entre le jeu et le sérieux, l'ivrogne était dans son élément. Et ça, ça n'avait guère le mérite d'être étonnant.

Toujours est-il que le comte reçut enfin une réponse par rapport à l'enrôlement du beau salopard qu'était Lorren. Bon joueur, alors que Merrick se désignait quant à lui comme bon prince, l'aîné du duo eut l'obligeance d'accepter cette petite incartade et entourloupe du jeune homme. En effet, Roland aurait très bien eu la possibilité de remettre en question cette décision de ne boire que la moitié sa chope. Après tout, n'était-il pas suffisant d'avoir à moitié raison pour présenter cela comme une interrogation véridique ? Si leurs places avaient été échangées, l'homme d'armes se serait insurgé contre cette action, présentant son vis-à-vis comme un tricheur et un être hautement malhonnête. Probablement qu'il n'en aurait démordu qu'au moment où Roland serait revenu sur le droit chemin et aurait terminé la moitié restante de sa boisson. Évidemment, cela aurait été clôturé par un autre de ses énièmes sourires...

Ainsi, sans que son agissement ne soit remis en question, Merrick put apprécier la réponse pleine de tact du comte de Rivefière. Souriant et appréciant ces paroles qui ne l'incriminaient aucunement, alors qu'il profitait complètement de sa fonction, le jeune homme souleva sa chope pour saluer les opinions de son comparse et pour l'inviter à trinquer. '' En effet, tous les moins sont bons pour survivre. Si en plus les conditions d'existences peuvent être propices, je ne peux m'en plaindre !'' Oui, d'être milicien pouvait avoir des aspects négatifs, évidemment. Mais toujours moins que de n'être qu'un va-nu-pieds en provenance d'une campagne depuis bien longtemps écrasé et martyrisé sous le joug des fangeux. ''Aux grands maux, les grands remèdes...'' Termina-t-il en tapotant sa chope d'un doigt. Gestuelle claire ou ambiguë ? Dur de savoir...

Enfin, ce fut au tour de Merrick Lorren de se fendre d'une passe d'armes à même de terrasser son adversaire. À ce moment, en cette heure, il avait l'opportunité de supplanter Roland de Rivefière, de prendre la tête de cette course effrénée vers l'ivresse. Jouant autant pour gagner que pour mettre le doigt sur des vérités à même de l'éclairer sur l'aîné, la réflexion fut de mise. Au départ, la prise de parole du milicien s'articula autour d'une énonciation de fait et d'idée que celui-ci se faisait vis-à-vis de son homologue. Commençant peu à peu à encrer et arrimer tout cela en direction d'une seule et unique question, Merrick mit enfin le doigt sur quelque chose qui avait le potentiel de le faire triompher. Du moins, de le faire vaincre pour cette manche-ci.

C'était de bonne guerre. La première question de Roland l'avait mordu sauvagement. Or, il semblerait que dorénavant, c'était son tour. Son regard se fit lointain, tandis que la réponse prenait du temps à être produite et dite. Sans qu'un seul mot ne soit proféré suite à son monologue, le comte vida sa chope, donnant ainsi raison à Lorren, sans s'être épanché sur la question. Évidemment, l'homme d'armes n'était point là pour torturer et vriller de questionnement un être qui luttait avec ses propres tourments. Lui-même connaissait trop cela pour s'accaparer la position et le rôle de bourreau. De ce fait, le laissait-il prendre la fuite en direction de ''sa'' tenancière et de la prochaine bière. Et puis, lui-même n'avait il pas fomenté le même repli quelques instants plutôt ?

Prêtant une oreille attentive, alors qu'il était resté particulièrement concentré à ce qui se déroulait autour du comptoir, Merrick entendit les palabres de son partenaire. En quelque sorte, fier de cette tirade qui semblait être beaucoup plus du ''Lorren'', que du ''de Rivefière'', l'ivrogne ne put qu'offrir un grand sourire à celui qui passait une nouvelle commande et à Estelle de Chantauvent. Le retour du blond fut encore repoussé, tandis que ce dernier s'excusa alors qu'il venait tout juste de revenir. ''Prenez votre temps, Roland. J'ai amplement de quoi m'occuper.'' Dit-il en tapotant à nouveau sa chope, mais en regardant en direction de la rouquine.

L'interlude offert par la disparition du noble opposant permis au milicien à s'épancher dans une observation intempestive de l'habitué qui se risquait aux charmes, sans savoir les risques qu'il encourrait. De fait, Brigitte n'était jamais bien loin dans ce genre de situation. Bien que Merrick soit un être qui s'enflammait rapidement d'une jalousie qui n'avait guère lieu d'être, le milicien avait appris à faire confiance à la jeune femme. Du moins, essayait-il de se le rappeler... La dernière fois qu'il avait douté d'elle, leurs ''retrouvailles'' avaient été particulièrement âpres et disputées. Mieux valait donc éviter toutes récidives et toutes actions. Pour le moment, du moins...

Il ne fut pas le seul à remarquer le manège du fieffé quidam, alors que Roland lui offrit une moue contrite devant le jeu qui se jouait devant leurs yeux. Lorren ne fit qu'hausser les épaules énigmatiquement. Le point crucial en cette heure n'était point sa réaction vis-à-vis de ce personnage grossier et outrancier à souhait, mais plutôt la réponse qui se faisait attendre depuis déjà un bon moment. Enfin, celle-ci fut offerte.

-''Je ne sais plus où j'en suis, hein ?'' Ne fit-il que répétez doucement, réfléchissant au mot du comte et goûtant lui aussi cette prise de position. Les yeux perdus sur le bois de la table, le milicien releva brusquement le regard pour le vriller dans celui de Roland. ''Vous savez quoi...?'' Commença-t-il, sans pour autant mettre des mots pour finir sa sentence. De fait, Lorren compléta plutôt ses dires par un agissement équivoque. Levant sa boisson, il la termina d'un trait. En quelque sorte, cela était un moyen de prouver et démontrer à son partenaire de discussion qu'il comprenait et qu'il vivait quelque chose qui pouvait être apparenté. Après tout, ne devait-on pas boire lorsque quelque chose était vrai ? C'est ce qu'avait fait Merrick.

-'' Chacun fait face à des maux et des tourments différents. Pour autant, ne sommes-nous pas tous torturés identiquement par ceux-ci ? Nous souffrons, et nous tentons d'endurer plus ou moins courageusement tout cela. Mais parfois, cela n'est pas suffisant. D'où notre présence ici je présume.'' Puis offrant un sourire triste, il poursuivit. '' En quelque sorte, il est possible de dire que nous sommes dans le même bateau, Roland...'' Puis enfin, transformant cette expression faciale fade et sans saveur en une expression plus joueuse il enchaîna, le naturel revenant au galop, le sérieux s'enfuyant sous les coups du jeu. ''Si tel est le cas, que nous partageons un navire vous et moi, je serais forcément le capitaine. Après tout, je suis nettement plus charmant !'' Ces mots ne souffraient d'aucune contestation possible. Est-ce que le milicien le croyait vraiment ? Allez savoir... ''Alors, en tant que capitaine, je dis qu'aujourd'hui, notre planche de salut sera l'ivresse !''

Se levant pour ponctuer ses dires, Merrick se dirigea vers le bar pour commander la bière qui mettrait à égalité lui et le comte. Cette fois-ci, le milicien ne dit rien à l'habitué, s'efforçant de l'ignorer du regard. Finalement, il retourna prendre place.

-''Je crois que c'est à vous d'attaquer, moussaillon !''

Écoutant la question de Roland de Rivefière, Merrick Lorren sourit en l'entendant, se permettant de couler un regard en coin au principal concerné de la question. Se penchant vers l'avant pour murmurer une réponse qui n'avait guère besoin d'être plus réfléchie, l'homme d'armes commença son discours. En espérant qu'aucun propos ne serait entendu par Estelle, histoire d'éviter tout quiproquo...

-''Sans le moindre doute, oui. Mais faut-il encore que nous luttions à armes égales pour parler de bataille. Je n'aime guère le voir tenter sa chance de la sorte, mais je sais que j'ai plusieurs coups d'avance, alors...'' Dit-il en se reculant finalement. '' Par contre, si vous parlez de violence physique, ce n'est pas mon genre.'' Peureux et couard comme il l'était, c'était évident. '' Or, si l'insistance dépasse le stade du baratin, il est évident que je ne refuserais aucune alternative possible. Alors, oui, il est possible de dire que je pourrais me risquer à ''batailler avec lui''...'' Cette sentence fut inévitablement ponctuée par la descente de sa chope qui venait tout juste d'être remplie.

Cette fois-ci, Merrick ne put retenir une grimace. Oui, le breuvage était toujours aussi bon. Or, après avoir terminé aussi rapidement la seconde moitié de la dernière, puis avoir vidé complètement celle-ci, les effets commençaient de plus drastiquement à se faire ressentir. ''Je vais attendre quelques instants avant de déjà me représenter au comptoir.'' Dit-il en pointant Estelle. ''Je ne suis pas certain que ma descente du coude lui plaise énormément...'' poursuivit-il sur le ton de l'amusement, bien qu'une part de vérité ce cachait derrière ces dires.

-''À mon tour. Vous tenez le coup, Roland de Rivefière ? Moi je suis en pleine forme !'' Loin s'en fallait. Mais ça, il n'avait pas besoin de le faire savoir.

-''Si jamais je dois me battre contre lui'' dit-il en pointant l'habitué, ''Lui tiendriez-vous les bras pour que je puisse le frapper sans qu'il se débatte ? Un simple petit coup de main...'' Pendant quelques secondes, Merrick laissa la question planer avant de crever tout cela d'un rire. ''Ce n'est pas véritablement ma question, mais je trouvais l'image attrayante !''

Reprenant contenance, le milicien offrit enfin l'interrogation à même de faire réfléchir et peut-être fléchir le noble. '' Ne pensez-vous pas que vous seriez plus utile pour Marbrume dans la milice, ou bien ailleurs, qu'avec votre titre de comte ?'' Merrick cherchait à savoir si Roland trouvait son rang et sa caste sociale désuets quand à l'apport que celui-ci pouvait réellement apporter au bien du plus grand nombre. ''Si jamais vous voulez devenir mon coutilier, je ne dirais pas non ! Le mien est assez dur à vivre, je dois dire...''
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