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 [Terminé] L'ébauche de la débauche ♠ [Merrick].

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CesarePrêtre responsable
Cesare



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MessageSujet: Re: [Terminé] L'ébauche de la débauche ♠ [Merrick].   [Terminé] L'ébauche de la débauche ♠ [Merrick]. - Page 3 EmptyLun 8 Avr 2019 - 18:44
À eux deux, ils pouvaient rivaliser d’audace face au prêtre. À eux deux, ils pouvaient s’allier et faire front commun contre les sermons. À eux deux, leur courage renforcé par l’alcool inhibait les terribles conséquences de leurs moqueries. Mais il suffisait qu’un seul d’entre eux succombe pour que le clerc remporte le round. Tel un édifice disposé sur deux colonnes porteuses, la chute d’un des supports condamnait tout le reste à la ruine. Hors la tentative d’intimidation du religieux parvint justement à ébranler tout l’édifice en portant atteinte au plus pieux (ou le moins vicieux) du duo. Certes, vider ses tripes sur le plancher n’était pas la réaction à laquelle il s’attendait à la suite de son discours, mais autant imaginer que par ce procédé le démon qui habitait le cœur du jeune noble fut dispersé par la détestable substance régurgitée. La raison sembla d’ailleurs reprendre le contrôle de l’esprit du beau blond, ce dernier s’excusant platement, le visage plongé dans ses mains.

Le regret. Le premier pas vers le repentit. L’attitude de Cesare se fit moins sévère et ses yeux glacials prirent une étincelle moins frigide. Même ses muscles se détendirent et son front se déplissa légèrement. Il suffisait d’une marque de regret pour que le rigoureux personnage baisse légèrement sa garde et se montre magnanime, après tout il n’était pas un tortionnaire infâme et impitoyable se délectant de la souffrance de ses victimes, mais bel et bien le doux berger des âmes perdues. Si son gant était de fer, sa main quant à elle était de velours et savait caresser ceux qui rentraient sagement se réfugier sous la lumière du Clergé.

Cependant, l’élan de compassion était encore loin de faire son apparition et ce pour une simple raison : le milicien. Cet énergumène à la forte haleine de rhum possédait une fierté qui ferait pâlir de jalousie le plus pompeux des seigneurs locaux. S’il avait abandonné ses jérémiades moqueuses il n’en gardait pas moins une scandaleuse insolence, notamment dans le manque flagrant de honte ou de regret dans sa voix enrouée par la boisson qui gavait aussi bien sa panse que ses veines. Et il se défilait en plus, battant lâchement en retraite en tentant de détourner l’attention générale sur le malheureux seigneur dont la peine commençait à montrer des séquelles physiques, à croire que Rikni avait décidé de foudroyer le croyant de peur qu’il ne soit complétement emporté par la présence corruptrice du malotru. Agacé, Cesare aurait remis à sa place l’indocile milicien si la propriétaire des lieux n’avait pas fait son intervention, apparition salvatrice qui dissuada le prêtre de laisser son courroux s’exprimer dans toute sa gloire. Le jugement était donc reporté, à moins que le destin facétieux ne cachât encore quelques vilaines surprises susceptibles de mettre à bout la patience de l’ecclésiastique.

« Bien. Il serait regrettable que cet infortuné enfant ne succombe à une chose aussi détestable que l’ivresse. »

Le regard de Cesare suivit celui de la jeune Estelle, curieux de voir sa réaction quant à l’état de sa cuisine changée en champ de bataille. C’est en arquant légèrement un sourcil qu’il remarqua la douceur de ses prunelles quand elle fixait l’intransigeant gamin au corps d’adulte, d’autant qu’elle s’empressa de vérifier s’il se portait bien avant de s’intéresser au pauvre Roland dont l’état était clairement plus problématique. Clignant légèrement des yeux, le prêtre croisa les mains sur sa ceinture en affichant une mine intriguée. Petit à petit, il commençait à comprendre ce qui liait ces deux jeunes gens. Certes, il n’avait pas deviné sur l’instant la petite affection qui électrisait l’air entre eux vu qu’il était clairement le moins habile des quatre en termes de douces émotions, mais il n’était pas non plus aveugle et saisit l’implication de leurs comportements langoureux savamment dissimulés.

Qu’ils soient rassurés, il n’allait pas crier au scandale pour un simple regard amoureux ! La seule chose qui pouvait agacer le prêtre était de voir cette fidèle croyante s’attacher à quelqu’un comme Merrick. Deux parfaits opposés, ou se fourvoyait-il ? Le milicien pouvait-il cacher des qualités valeureuses et un cœur d’or derrière ses airs d’ivrogne indomptable ? Ou bien la douce Estelle avait-elle succombé à ce vil coquin comme le noble martyrisé ?

D’un mouvement de la main, il avisa le grognon petit soldat avant de déclarer sur un ton qui ne laissait aucune place à la négociation, sec et autoritaire :

« Rendez-vous utile et transportez votre ami là où dame Estelle vous l’a demandé. »

Sans quoi, le voilà qui s’éclipsait en rabattant impérialement les pans de sa robe cléricale, allant rejoindre une pièce un peu moins odorante. Puis il attendit, le regard ailleurs, ses pensées dirigées vers des sujets bien moins embêtants tels les psaumes qu’il chanter en compagnie de ses frères à l’aube, ou encore les corvées auxquelles il s’adonnera avec joie dans les murs réconfortants de son refuge spirituel.

Ses pensées furent coupées par le retour d’Estelle qui leur accorda généreusement une tisane de sa spécialité dont le seul parfum eut raison de la morosité du religieux qui la gratifia d’un sourire reconnaissant et d’un petit hochement de tête en signe de remerciement avant d’imprégner ses narines avec la fine vapeur aromatique qui s’échappait de sa tasse, prémisse d’un délice gustatif indéniable. Il ne souffla point sur le liquide brûlant, préférant attendre sagement qu’il refroidisse naturellement tout en écoutant la tenancière se perdre en excuses.

La seule chose qui retint l’attention de Cesare outre les noms des deux compagnons de chope était le fait que le dénommé Merrick était le fiancé d’Estelle. Nouvelle surprise, nouvelle curiosité, nouvelle confusion. C’est difficilement qu’il se retint de faire des remarques acides, préférant plonger ses lèvres dans son thé avant de les mordre pour réprimer un petit couinement de douleur, ayant certainement oublié la chaleur encore cuisante. Posant son index glacé sur ses lèvres pour en apaiser la douleur, il finit par rompre le silence en consolant la seule personne digne de sa pitié.

« Vu le grand nombre de clients que vous servez il n’est guère étonnant que l’épuisement affecte votre efficacité, après tout vous êtes aussi humaine que nous tous et on ne peut vous blâmer pour une erreur d’inattention. Il est juste regrettable de voir ce que cette erreur provoque chez certains comme comportements indignes, mais j’ose imaginer que vous ne seriez pas prête à défendre quelqu’un d’indigne. Maintenant, je suis uniquement concerné par l’état de santé de messire de Rivefière. »

Secrètement, il avait envie de connaître un peu plus cet étrange duo. Peut-être qu’ils décelaient quelques belles surprises, ou que l’un d’eux en particulier avait besoin d’une éducation intensive, mais dans tous les cas ils n’avaient pas été disposés devant la route de Cesare par hasard. Les voies de la Trinité sont, après tout, impénétrables et mystérieuses.

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Roland de RivefièreComte
Roland de Rivefière



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MessageSujet: Re: [Terminé] L'ébauche de la débauche ♠ [Merrick].   [Terminé] L'ébauche de la débauche ♠ [Merrick]. - Page 3 EmptyMar 9 Avr 2019 - 12:14
Merrick ne semblait pas voir les choses sous le même angle que l’héritier. En effet, il gardait son sourire en coin, restait presque de marbre sous les menaces du prêtre. Il semblait avoir retrouvé de son courage, au moment le moins opportun. Sous l’intimidation du religieux, Roland avait préféré quitter le navire. De plus, ce qu’il n’avait pas prédit, le fit prendre complètement la tangente. La gorgée de cette nouvelle bouteille, plus les paroles de l’homme avaient continué à brasser le mélange détonnant de son estomac, il rejeta toutes ces immondices sur le plancher.

Le blond n’entendit que faiblement le mot du milicien, mais fut soulagé qu’il prenne le même chemin que lui vers le repentir. Il entendit la bouteille se poser sur la table, du moins c’est ce qu’il devinait, n’étant pas capable de sortir la tête de ses mains, regard vide fixé sur la table juste devant lui.
Le milicien proposait ensuite qu’il aille s’allonger, qu’il quitte l’ivresse, Roland essaya maladroitement de faire bouger sa tête de haut en bas, en signe d’acquiescement. Mais le moindre geste brusque lui redonnait instantanément le mal de mer.

Une voix de femme semblait ensuite se faire entendre dans la pièce. L’aîné Rivefière leva très légèrement la tête, en douceur, pour connaître l’identité de la personne. Oh ! La tenancière, il l’avait complètement oublié. Il réalisa qu’ils étaient dans sa cuisine, lui avait pris une bouteille de vin en douce, celle d’avant avait terminé sur le sol et… ce n’était pas le pire. Il avait vomit dans sa cuisine… Honteux, il tenta de s’excuser à elle aussi, cette brave femme qui n’y était pour rien. Enfin d’après lui, elle n’y était pour rien. Parce que même si évidemment, elle ne l’avait pas fait exprès, elle contribua malgré tout à sa déchéance, avec la drogue.

- « Pardonnez-moi madame de Chante… Chant...onnement ?! » Il avait oublié son nom, Chantonnement ? Chantehurlant ? « Chantauvent ! Chantauvent désolé... »

Elle aussi parlait maintenant de les coucher. Il lui adressa un regard presque implorant, oui un lit, s’allonger, ce serait très bien. Elle vint cependant glisser une main sur son front, Roland, docile, se laissa faire. Ils devraient tous se mouvoir dans la pièce à côté, s’éloigner des différentes effluves, c’était certes une bonne idée, mais se lever, cela allait être bien compliqué !

Fort heureusement, le prêtre semblait s’être radouci, puis demanda à Lorren de l’aider à bouger et d’aller s’installer dans la pièce à côté. Il attendit alors bien sagement l’arrivée de son acolyte pour l’aider à se hisser et enfin marcher. Mais, le brun ne semblait pas aussi stable non plus sur ses appuis. Avec un peu de difficultés et en titubant, les deux hommes parviennent tout de même, avec un peu de chance à gagner l’autre salle en semble et sans chuter. Ils rejoignirent l’homme du temple et s’installèrent difficilement à la table. Estelle allait arriver avec des boissons chaudes pour tout le monde. Roland prit sa tasse, soufflant dessus comme demandé. Il préférait en cet instant, faire tout ce qu’on lui demandait sans se poser de questions. Il en avait déjà bien assez fait. Puis de toute façon, son esprit n’était plus aussi vif pour réfléchir davantage. Écouter, appliquer, c’était déjà beaucoup. Estelle se confondit en excuses, auxquelles néanmoins, le comte ne put accepter sans intervenir.

- « Vous n’êtes pas la seule fautive madame, vous nous avez pas forcé la main. Pardonnez-moi encore je vous prie, je nettoierai votre cuisine, laissez-moi faire. Je me sens honteux, réellement honteux. » Il secouait la tête, une expression navrée sur le visage. Il prit une gorgée du liquide, il était encore chaud, mais faisait du bien. Cela allait peut être l’aider à y voir plus clair, ou éviter un trop gros mal de tête le lendemain sans doute. Il ne le savait pas, ne s’étant jamais retrouvé dans un si pitoyable état. « En tout cas, merci à vous Estelle de Chantauvent, et merci à vous mon Père, je vais un peu mieux, il me semble. »

Vomir avait dû être un mal pour un bien, il semblerait, ajouté à cela la tasse d’eau chaude aux plantes, l’état du comte était peut être un peu moins lamentable.

Estelle avoua ensuite à demi mot être la fiancée de Merrick. Roland se retourna aussitôt vers lui, était-il au courant d’avoir ce rôle ? Le blond n’en était pas certain.

- « Félicitations ! Enfin… je crois ? »

Peut être la rousse essayait-elle simplement d’officialiser une relation sous le regard et le jugement du religieux. Ce qui lui rappela évidemment sa propre promise, qui n’était pas encore tout à fait sa fiancée d’ailleurs. Même si c’était en bonne voie, rien n’était encore officiel, mais mieux valait ne pas l’avouer devant le prêtre. Pour ce qui était de la faire mander, c’était une autre histoire.

- « Merci de le proposer madame, mais je préfère laisser mademoiselle d’Algrange en dehors de cette histoire. Que penserait-elle de son futur époux, en le voyant dans un si pitoyable état ? »

Affronter le regard d’Estelle et encore pire celui de l’homme du temple étaient délicat, alors il ne se voyait pas ajouter celui de sa jolie brune en plus. Bien sûr, elle l’aurait peut être rassuré, ou bien moquer, c’était possible. Mais lui se sentait surtout honteux et misérable.





Citation :
1 à 7 = Les deux hommes parviennent dans l'autre salle, en titubant certes, mais c'est tout
8 à 14 = Roland glisse et tombe les genoux au sol, Merrick parvient à le relever et ils arrivent dans l'autre salle
15 à 20 = Roland glisse et chute, entraînant Merrick avec lui. Ils mettent un temps fou à se relever et arriver dans l'autre salle.

'D20' : 7
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Merrick LorrenCoutilier
Merrick Lorren



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MessageSujet: Re: [Terminé] L'ébauche de la débauche ♠ [Merrick].   [Terminé] L'ébauche de la débauche ♠ [Merrick]. - Page 3 EmptyMer 10 Avr 2019 - 2:14
Le silence s'éternisait déjà depuis quelques instants tandis que Merrick Lorren avait vaillamment tenté de fomenter leur retraite à lui et son second, Roland de Rivefière. De fait, le milicien aviné et drogué avait formulé l'impératif d'aller étendre son noble comparse pour éviter que ce dernier ne se retrouve véritablement au plus mal et face à des maux importants. Loin d'être véritablement inquiet pour ce qui promettait de n'être qu'un réveil excessivement difficile pour le comte, l'homme d'armes usait plutôt de la faiblesse de son homologue, qui l'avait lâchement abandonné sur la voie de l'ivresse, pour s'esquiver sans demander son reste. En cette heure, tous les moyens étaient bons pour prendre la tangente. Or, bien qu'aucun mot n'avait encore été proféré par celui qui n'avait pas encore donné son nom, Lorren sut que cela n'arriverait pas. Le prêtre ne semblait pas prêt à les laisser s'éloigner. Loin de s'épancher sur la cause de cet échec, bien que c'était une évidence que la problématique prenait racine dans ses propres forfanteries et bravades, le milicien resta muet, attendant le verdict qui sonnerait comme le glas et la finalité de la débauche.

Mais un léger détail avait aussi bien été oublié par les condamnés que par le bourreau. Un membre de cette folle équipée manquait à l'appel: Estelle de Chantauvent. Cette dernière, privilégiant logiquement -et heureusement- le côté des repris de justice, fit son apparition pour souffler au loin les velléités que le membre du clergé aurait pu avoir. Ce maigre sursis fut dès lors amené par celle qui paraissait innocente, bien que celle-ci soit aussi incriminée que les deux lascars. Merrick accueillit sa présence avec un grand sourire, laissant son regard déserter le faciès du prêtre pour se perdre sur celui de sa tenancière. Goûtant aussi bien au plaisir de la voir que de la savoir potentiellement la source de leur sauvetage, Lorren se força au mutisme pour éviter tout débordement ou excès. Pour autant, lorsqu'elle lui demanda s'il allait bien, l'ivrogne lui offrit un hochement de tête ainsi qu'un clin d'œil. Ce n'était pas aujourd'hui que Merrick Lorren irait mal à cause de l'alcool, tenez-le-vous pour dit !

Pour autant, son sourire vacilla excessivement rapidement, alors que la dame de Chantauvent s'éloigna et déposa sa main sur le front de son seco...ex second. Gardant les bras obstinément croisés et fronçant les sourcils, l'énergumène en éprouva une pointe de jalousie puérile. Déjà qu'en temps normal ce trait de caractère était l'un de la pléthore de défaut le concernant, l'alcool et les herbes ingurgitées décuplait la contrariété qui l'accaparait lorsqu'un homme s'approchait de la jeune femme. Se mordant la langue pour rester silencieux, sachant que le blond ne jouait pas de son état, et surtout que celui-ci était supposé épouser la sergente d'Algrange, le milicien s'assura tout de même que ce dernier n'en profite pas. En un tel cas, il ne répondrait plus de lui ! Il se risquerait à quelques mots acérés, mais guère plus...Lorsque Cesare prit la parole, Merrick Lorren hésita un instant avant de hocher la tête. Il n'était pas l'heure de discuter ses directives, bien que les ordres n'étaient en aucun cas quelque chose qu'il appréciait. Pour le moment, il ferait profil bas.

-''Debout, de Rivefière.''
Dit-il sans animosité, mais aussi sans le brin de complicité qu'il avait eu. Entre la stupide et insipide jalousie qui l'avait frappé, et l'abandon de son second face aux mots qui se liguaient en maux du prêtre, le capitaine Merrick Lorren ne pouvait plus faire confiance en son second. Ce dernier avait décidé de mettre pied à terre, de quitter le navire. Grand bien lui fasse. L'ivrogne continuerait son périple seul, comme cela avait toujours été. Il avait mis de lourds espoirs sur les épaules du comte et ce dernier avait penché du côté de la foi, alors que son foie n'en pouvait plus. Dommage.

Passant un bras du comte par-dessus ses épaules, Merrick tenta de lui offrir un support adéquat. Or, incapable d'être cette béquille salvatrice, alors que lui-même aurait bien eu besoin d'un guide à même de le faire filer en ligne droite, le duo parti à la dérive à quelques reprises, oscillant et tanguant, avant d'arriver à l'ouverture qui les ramènerait en direction de la salle principale de la Chope Sucrée. Cette véritable aventure aussi fastidieuse qu'amusante eut le mérite de faire pouffer l'homme d'armes. ''Il semblerait que nous n'ayons guère le pied marin, vous et moi !'' Ce vent d'amusement eut le mérite de souffler, en partie du moins, le léger ressentiment qui l'habitait contre son blond collègue. Enfin, le pire fut passé. Dès lors, logiquement, le duo réussi à prendre assise autour de la table où se situait le prêtre. L'effort décupla les affres véhiculées par l'ingurgitation du houblon et de la drogue. La tête de Lorren se mit à tourner, mais celui-ci fit un effort pour ne pas s'en formaliser ni présenter cette faiblesse à son entourage. La cause ? Une fierté aussi mal placée qu'enfantine, comme d'habitude.

L'incongru trio resta muet jusqu'au retour d'Estelle. Contemplant ses collègues avant le retour de la rouquine, Lorren ne put s'empêcher de pouffer, sans dévoiler le fond de sa pensée. De fait, l'ivrogne s'amusait de voir regrouper trois hommes aussi discordant et dissonant les uns des autres. Le noble comte, l'ivrogne milicien et le prêtre prédicateur. ''Merci.'' Dit-il en attrapant de ses deux mains la tasse que lui tendait la propriétaire des lieux. L'écoutant parler, Merrick fronça des sourcils, n'étant pas certain d'apprécier les paroles de la jeune femme. De fait, celle-ci considérait prendre une partie du blâme. Or, bien que cela se présente comme une aide pour les éloigner de l'impératif du repentir, le milicien pouvait tout de même dire qu'il n'appréciait aucunement qu'elle se passe d'elle-même la corde au cou. Après tout, elle n'avait rien fait...non ?

-''Je crois que c'est la première fois que nous sommes d'accord sur un même point, tous les trois. '' Commença Merrick avec un grand sourire pour son auditoire. ''Ma fiancée n'y est pour rien, c'est une évidence !'' Ponctua-t-il en hochant la tête en direction du prêtre, puis en tapotant malhabilement l'épaule de Roland. Puis, ce fut le drame alors que son cerveau ralenti par les substances analysait aussi bien les paroles d'Estelle que les siennes. ''...Ma fiancée ?'' Répéta-t-il quelque peu indécis, avant de se raviser rapidement. ''Heu... oui, ma fiancée !'' Puis regardant Roland, il tapota encore plus malhabilement son épaule. ''Merci, l'ami ! Enfin... je crois ?'' Dispensant un petit rire gêné et glissant un regard à sa tenancière, Merrick décida de s'en tenir au mutisme durant un petit moment, plongeant le nez dans son infusion.

Grimaçant, Merrick hocha la tête avec conviction lorsque Roland ne voulut pas voir rappliquer sa promise. En effet, le milicien ne goûtait que très peu que la sergente le découvre dans cet état. En outre, il ne voulait aucunement être pris pour le coupable de cette débauche ! Bien que ce soit le cas, il va s'en dire. Bref, dans tous les cas, si la gradée débarquait, celle-ci risquait de lui faire payer. Et ça, c'était inacceptable ! '' La sergente n'a pas besoin de savoir ni de venir récupérer Roland. Hein pas vrai ? Il peut très bien dormir ici ! Pour son propre bien, évidemment !'' Puis regardant le comte, espérant que ses mots satisferaient aussi bien le prêtre qu'Estelle, Lorren ajouta une couche aux tourments de Roland pour éviter que celui-ci change d'idée inopinément. '' Aucune promise ne voudrait voir son fiancé dans cet état, c'est certain. Laissons-la en dehors de ça !'' En proférant ses mots, le stupide ivrogne hocha la tête avec conviction par trois fois, avant de tourner lentement son visage en direction d'Estelle de Chantauvent et de l'homme d'Église.

-''Ah...''. Se passant une main dans les cheveux, réalisant que ses mots pouvaient aussi bien s'assujettir à la situation de Roland que la sienne, dorénavant qu'il avait présenté la rouquine comme sa fiancée, Merrick tenta d'offrir un sourire un peu gauche à son auditoire. ''Enfin ! De temps en temps, tout le monde a le droit de commettre une petite, une simple et bien bénigne bévue non, mon père ?'' Point convaincu que ce dernier soit la bonne cible pour aller quêter son appui, Lorren relança en direction du noble. ''N'êtes-vous pas d'accord, Roland ?'' Puis, ayant déjà été abandonné une fois par son second, le jeune homme se mit à douter du support de son homologue. Par la Trinité ! Personne n'était donc dans son camp ici ?!

Offrant un regard piteux à Estelle, il tenta de la sonder et de s'assurer qu'il n'était pas coupable et impardonnable. En cet instant, aussi bien à cause des drogues que des liqueurs, il se sentait comme le pire fléau de l'humanité, en pole position devant la fange. Ayant peur que cette dernière s'offusque de son comportement, se braque et soit réfractaire au point de l'abandonner, le milicien prit la parole. ''...Non, Estelle ?''

À force de parler, Merrick Lorren risquait de couler...
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Estelle LorrenAubergiste
Estelle Lorren



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MessageSujet: Re: [Terminé] L'ébauche de la débauche ♠ [Merrick].   [Terminé] L'ébauche de la débauche ♠ [Merrick]. - Page 3 EmptySam 13 Avr 2019 - 19:53


Tenant sa propre tasse entre les mains, Estelle de Chantauvent semblait véritablement gênée par la situation. Premièrement, elle avait drogué deux personnes –dont une qui comptait énormément pour elle-, involontairement certes, mais drogué quand même. Secondement, le tout avait fini par être constaté par un prêtre, un représentant de la Trinité qu’elle savait particulièrement sévère et à cheval sur les principes moraux. Aussi, la rousse tentait de se confondre en excuse, s’embrouillant un peu parfois elle-même, alors qu’elle ne savait guère comment se sortir dans cette situation plus que délicate. Se retrouvait-elle face à un noble, fiancé officiellement ou non à une sergente, un milicien qui était aussi accessoire en relation plus ou moins étrange avec elle-même et un homme de foi. Douloureuse mixité qui pouvait tout aussi très bien se terminer ou de la plus dramatique des manières. Tournant le liquide dans le récipient qu’elle tenait entre les mains, son cerveau semblait se faire des nœuds en pensée pour trouver une solution, un semblant d’explication qui lui éviterait de se retrouver dans une situation bien délicate, ou même que Roland ou Merrick soient eux même dans une situation plus ou moins bancale. Ainsi avait-elle avancé le fait qu’elle était fiancée au milicien, consciente que son attachement pour lui devait crever les yeux des deux observateurs, avant de conclure sur son manque d’organisation du soir. Ce fut la voix de Cesare tranchant, mais presque tolérante qui se fut entendre en premier.

- « Les indignes n’ont-ils pas le droit eux aussi d’être remis dans le droit chemin par la bienveillance des trois ? » questionna presque naturellement la rousse en direction du prêtre.

Estelle n’était pas surprise par ce type de paroles venant de ce représentant-là, n’était-elle pas non plus surprise de le voir principalement se préoccuper du noble, que du milicien –vis-à-vis des grades, mais aussi vis-à-vis de la manière dont l’un et l’autre s’exprimaient au prêtre-. Roland confirma les dires du prêtre vis-à-vis de l’innocence d’Estelle dans cette situation, visiblement particulièrement confus vis-à-vis de l’état de sa cuisine, se pinçant les lèvres, la rouquine ne pouvait que culpabiliser davantage. Le comte s’appliquait encore et encore à souligner sa gêne, à proposer de nettoyer l’ensemble et maintenant l’équilibre de sa tasse d’une main, secouant négativement l’autre comme pour attester du non nécessaire de la chose, Estelle s’appliqua à refuser.

- « Allons, allons, ne soyez pas bêtes » fit-elle « La place d’un noble n’est guère à quatre pattes dans ma cuisine à éponger alcool et… accident. » tenta-t-elle de formuler cela de manière moins aggravante « Ce n’est pas la dernière ni la première fois que cela arrive, je gère une taverne, pas une boutique de couture » conclut-elle dans un sourire.

La suite, qu’elle avait finalement un peu amorcée d’elle-même, sembla la mettre particulièrement mal à l’aise, découvrir un état de fait plus ou moins fait devant un prêtre n’était peut-être finalement pas la bonne solution. Merrick avait repris en sa direction le mot fiancé, annonçant son innocence et ce simple mot manqua de la faire vaciller. Attrapant à son tour sa tasse encore fumante pour la porter à ses lèvres, avalant une longue gorgée, tout en se brûlant l’intérieur de la bouche, la rouquine tentait d’utiliser une fuite toute relative pour ne pas avoir rebondir par ce mot qui la faisait entièrement frissonner. Merrick s’enfonça dans une mer de doute, ce qui n’avait aucun apport positif sur la gérante de l’établissement, qui s’enfonçait dans des doutes particulièrement présents et dans cette culpabilité alarmante vis-à-vis de son défunt époux. Déposant finalement la tasse du bout des doigts sur le rebord de la table, laissant ses yeux vagabonder sur chacun des visages, insistant peut-être sur son milicien qui semblait sur l’instant aussi perdu qu’elle. N’était-ce pourtant pas une problématique de substance ingérée, pouvait-elle en être certaine. S’enfonçant finalement dans un mutisme, elle se contenta d’offrir un énième sourire au prêtre, ne sachant pas réellement comment rebondir sur l’ensemble des éléments.

Ce fut finalement Roland qui sauva le groupe de ce silence légèrement pesant, évoquant le fait qu’il ne souhaitait pas que sa sergente ne vienne le récupérer, davantage gêné l’homme ne semblait pas avoir envie de s’afficher ainsi devant sa future épouse. Fronçant légèrement les sourcils, Estelle n’était pas convaincue d’en comprendre réellement la raison, la vie de couple, ce n’était pas que des bons moments et à trop s’éviter ainsi le pire, ou du moins à glisser sous le tapis les sources de conflits, elle n’était pas certaine que la pérennité du couple en devenir pourrait réellement perdurer. Ce fut Merrick qui tenta de convaincre le reste de l’assemblée avançant des paroles bien…maladroite. Les lèvres d’Estelle s’étaient légèrement entrouvertes alors qu’elle aurait voulu lui venir en aide, à moins qu’elle n’avait pour l’heure qu’une envie, venir lui octroyer un coup de Brigitte sur la tête pour le manque de considération qu’il lui offrait. La gérante avait fini par suivre de regard ses trois mouvements de tête visiblement convaincus de la chose, avant de couler un regard vers le prêtre, qui elle n’en doutait pas, allait bien finir par avoir envie de lui faire une formation expresse des règles de bonnes conduites d’après le registre de la Trinité.

Merrick tenta de s’accrocher à une branche délicate, cherchant appuis sur le prêtre, puis sur Roland. Sous le regard un peu perdu de la tenancière, qui, une fois n’est pas coutume, venait de tremper ses lèvres dans le liquide un peu moins chaud, cherchant à fuir ou ne pas percevoir la conversation. Malheureusement pour elle, boire ne rendait pas sourd, même temporairement. Ce ne fut que lorsqu’elle perçut son prénom de la bouche de son fiancé, qu’elle releva les yeux vers lui. Déposant une nouvelle fois sa tasse sur le rebord de la table.


- « Eh bien, mh… non, non évidemment, nous sommes humains, l’erreur est donc courante enfin existante » tenta-t-elle en sentant le regard du prêtre sur elle « C’est pour ça que nos représentants des trois sont là, pour nous permettre de ne pas nous perdre devant la… tentation et pour ne pas nous laisser… dévorer entièrement par nos petites erreurs et maladresses… Ce sont des choses qui arrivent » comme se tromper de bouteille, de droguer involontairement l’homme qu’elle affectionnait et un noble, mentir par oubli d’évoquer la chose à un prêtre, des petites erreurs oui « N’est-ce pas mon père ? La trinité est tolérante, alors… Je suppose que nous ne sommes pas dans l’obligation d’informer la fiancée de monsieur ? »

Avisant l’un et l’autre et se remémorant la difficulté qu’ils avaient pu rencontrée à traverser juste une porte pour venir trouver stabilité autour d’une table. Estelle se questionnait sur la capacité des deux hommes à monter à l’étage pour rentrer dans une chambre et s’y installer. Presque naturellement et au fil de sa pensée, son regard s’était déposé sur Roland, puis Merrick, puis les marches, pour terminer ses doutes psychiques en avisant le prêtre. Peut-être pourrait-il aider le duo ? Après tout en tant que femme et devant un religieux il lui était impossible d’aider qui que ce soit à se dévêtir ou à s’installer. Il ne lui restait qu’une solution : le prêtre Cesare.

- « Je vais préparer la chambre… Et préparer un peu plus d’infusion, peut-être une bassine aussi » questionna-t-elle sans réellement questionner « Pendant ce temps, mon père, si vous voulez bien aider nos deux enfants des trois à monter ? Peut-être même à se dévêtir ou à prendre un bain ? » elle insista son regard sur Roland et les quelques traces de sa nausée « Je ne peux guère le faire, je suppose que vous comprendrez et que vous confirmerez ce fait… Peut-être pourrions-nous prier ensemble avant de nous séparer ? » elle lui fit ce regard presque suppliant, un peu de chat battu « Et puis, pour m’excuser et comme je vous l’avais promis à notre précédente rencontrer, je vous préparerai un bon repas et un repas un peu plus léger pour nos deux aventuriers et goûteurs des mélanges... »

Elle fit une pause termina sa tasse dans une longue gorgée, avisa chacune des personnes présentes en cherchant l’approbation du groupe –mais inconsciemment surtout du prêtre- pour s’éclipser vers l’étage et préparer les chambres. Devant le représentant du trois, impossible d’admettre qu’elle partageait sa couche avec Merrick, se ferait-il des idées, allait-elle devoir donc préparer deux chambres. Après avoir reçu l’accord, la dame s’éclipsa, aidant si besoin la réception à l’étage des deux hommes – au cas où-.



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CesarePrêtre responsable
Cesare



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MessageSujet: Re: [Terminé] L'ébauche de la débauche ♠ [Merrick].   [Terminé] L'ébauche de la débauche ♠ [Merrick]. - Page 3 EmptyMar 14 Mai 2019 - 14:48
« Les indignes, dame de Chantauvent, sont souvent très récalcitrants à l’idée d’une quelconque perspective de pénitence ou d’absolution. Je parle d’expérience, mais n’allez pas croire que mon cœur est de pierre : j’ouvre mes bras à tous ceux qui embrassent la Trinité avec un sincère désir de rédemption. Hélas, certains plongent les pieds si profondément dans leurs erreurs qu’ils finissent par y prendre racine, compliquant fortement toute tentative de réhabilitation. »

Cesare était pour le moins intrigué par la jeune tenancière à la chevelure flamboyante. Elle était douce et attentionnée, sans doute dotée d’une grande empathie et d’un cœur d’or, mais c’était justement ces qualités qui l’inquiétaient quant à un potentiel laxisme envers ce qui devait être sanctionné et interdit. Pardonner était un luxe mais aussi une responsabilité, le pénitent qu’on ne corrige pas fermement peut du jour au lendemain s’adonner à de plus discutables pratiques, voir même à des crimes abjects nés de ses pulsions hédonistes nullement freinés par la solide main d’un religieux aguerri. Ainsi l’inflexible rigueur du prêtre s’expliquait par cette logique somme-toute martiale et totalitaire, mais qui avait pour avantage de ne rien laisser au hasard.

L’exemple le plus flagrant devait sans doute être le bon de Rivefière, teint pâle et yeux hagards. Victime de plus dans le cycle vicieux d’une amitié toxique, si le prêtre osait juger de la sorte le milicien Merrick qui ne faisait aucune preuve de regret ni de sincère remord. Oh non, le bougre était fier et moqueur, un plaisantin qui n’abandonnait guère facilement ses positions tant qu’elles l’opposent à un individu qui ne brandira ni lame ni masse, mais seulement des mots. Mais qu’il y prenne garde, car ces mêmes mots pourraient le condamner à une existence que même les plus détestables bandits craindraient, recroquevillés dans un cachot sombre et humide, en compagnie de la vermine rampante, à attendre que la porte s’ouvre pour qu’un tortionnaire expérimenté transforme chaque seconde de son existence en un immense supplice.

Ils mentionnèrent l’idée de faire appel à la promise de Roland, la sergente d’Algrange. Cesare aurait certainement agréé à cette proposition, pensant que toute femme devait savoir ce que son mari pouvait s’adonner comme divertissements hors de la demeure familiale, mais se ravisa. Mine de rien il était las de donner des leçons à longueur de journée, d’autant que sa journée à lui fut longue et éprouvante au sein du Temple et qu’il était venu ici dans l’optique de se détendre, non de faire la morale à deux coquins ivres-morts. Réprimant un soupir, il sirota à nouveau l’excellent thé parfumé qui avait le don d’apaiser son irritable caractère et d’apaiser son esprit. Le goût des herbes aromatiques lui rappelait une époque de paix et de tranquillité, une époque où il labourait la terre en compagnie de son père, le soleil faisant luire son front de sueur, sa tunique recouverte de la senteur du sol fraichement retourné. Il se remémorait une mère préparant un bon pain dont le parfum venait charmer ses sens à des dizaines de mètre de leur chaumière, du goût des baies qu’il récoltait parfois quand il allait gambader près des bois. Tant de souvenirs ravivés par son hippocampe réagissant chimiquement au stimulus gustative, une explication scientifique que le prêtre interpréterait comme les tergiversations d’un dément, mais nous nous égarons.

« Le thé est divin, merci. »

C’était sa maigre tentative d’atténuer un peu la tension gênante qui s’était installée entre eux, une initiative timide d’enterrer la hache de guerre. Non, il n’abandonnait guère ses positions dont lesquelles il était retranché aussi solidement qu’un soldat dans ses tranchées, mais il escomptait plutôt laisser les principaux intéressés méditer eux-mêmes sur les événements. La guidance du Clergé ne devait pas être la seule route vers l’illumination, père Cuthbert avait toujours mentionné l’importance de la réflexion personnelle et la méditation.

« L’erreur est l’apanage des mortels, en effet. Notre route est parsemée de pierres et ronces et il est de notre devoir à nous, membres du Clergé d’aider le peuple à surmonter ces difficultés multiples. Mais sachez qu’il est absolument méprisable de justifier chaque erreur par le fait que nous sommes humains, prédestinés à tromper et se tromper. Je ne tolère absolument pas de telles excuses qui prouvent la mentalité méprisable de ceux qui ne cautionnent plus les tragiques extensions de leurs échecs. » Laissant ses paroles faire leur effet sans qu’il porte le regard sur quelqu’un de bien précis tout en sachant qu’il ciblait bien plus que les personnes ici présentes, il poursuivit sur un ton toujours aussi neutre « Mais notre main sera toujours tendue pour vous aider, car telle est le vœu sacré que nous avons juré en portant les armoiries de la Trinité. Pour répondre à votre dernière question, je laisserais messire Roland juger par lui-même s’il souhaite être à jamais sincère envers sa fiancée ou s’il préfère camoufler son moment d’égarement. »

Sur cette dernière remarque dissimulant à peine son point de vue sur la procédure à suivre, il finit par boire la dernière gorgée d’infusion qui restait au creux de sa tasse avant de la reposer délicatement sur la table la plus proche. Il s’apprêtait à prendre congé, pensant qu’il serait plus sage de laisser la tenancière régler ses comptes avec son fiancé joueur mais cette dernière quémanda à nouveau son aide. Il haussa brièvement un sourcil et aurait rétorqué que Merrick semblait assez tolérant à l’alcool pour s’occuper de lui-même avant que le reste des arguments d’Estelle ne le convainquent aussi rapidement qu’il fut réticent.

« En effet, je ne peux vous laisser piétiner nos lois religieuses et vous condamner devant la Trinité. Je loue votre respect envers nos préceptes et je m’engage donc à vous tenir main-forte. Messieurs, suivez-moi donc, nous allons vous coucher avant que vous ne vous écrouliez de fatigue. »

Ou sous le poids de votre bêtise, aurait-il ajouté s’il n’avait pas un contrôle sur soi-même des plus stricts. La répartie était tentante mais la situation ne se prêtait guère à jouer le jeu du duel verbal, surtout pas avec le malicieux Lorren !

« Je serais ravi de goûter à votre gastronomie et l’idée de mener une prière est sans doute la meilleure proposition que j’ai entendu cette soirée. Vous ne décevez jamais, mon enfant, que les Dieux ne vous quittent jamais ! »

Et sur ces paroles, il alla saisir par l’avant-bras le noble à la chevelure de platine, encourageant son compère à les aider à gravir les marches menant à la chambre susmentionnée. Il allait s’occuper d’eux comme un père prend soin de ses enfants après une belle réprimande : avec attention, délicatesse mais fermeté. L’esprit paternaliste par excellence.
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Roland de RivefièreComte
Roland de Rivefière



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MessageSujet: Re: [Terminé] L'ébauche de la débauche ♠ [Merrick].   [Terminé] L'ébauche de la débauche ♠ [Merrick]. - Page 3 EmptyDim 19 Mai 2019 - 13:46
Installés tous autour de cette table, buvant leur infusion, la scène semblait assez surréaliste. Une femme du peuple, tenancière de l’auberge, un milicien, légèrement porté sur la bouteille, un prêtre, dont la fermeté n’était plus à prouver et un noble, ce dernier étant dans l’état le plus pitoyable qu’il soit. D’un œil extérieur, la situation devait être assez cocasse. Roland peinait encore à prendre totalement conscience de tout cela. Mais peu à peu, les ravages de la drogue qui lui avait été administrée à son insu, commençaient à s’estomper. Restait encore les vapeurs de l’alcool consommé en trop grande quantité.

Lorsque l’héritier préféra ne pas faire appel à Sydonnie, Merrick se rangea de son côté. Pas par pure solidarité masculine, mais surtout pas crainte de sa sergente, mais peu importe la raison, il était de son avis. Et c’était très bien ainsi. Le blond hocha alors la tête vers son complice, d’un air hautement reconnaissant. Estelle semblait aussi être de cet avis. Restait la volonté du prêtre. Roland se retourna alors doucement vers lui, attendant la terrible sentence qui s’abattrait sans doute sur lui. Mais non, sans se ranger tout à fait de leur côté, il laissa la possibilité d’avouer lui-même sa faute. Sur le moment, il était bien convaincu qu’il ne lui dirait absolument rien de tout cela. Mais avec le temps, plus tard, bien plus tard, sans doute qui lui en toucherait un mot. Il verrait bien. Mais au moins, pour ce soir, son honneur restait à peu près sauf et il échapperait à d’éventuelles autres réprimandes. Il avait déjà écopé d’une gifle de la part du religieux, autant s’en arrêter là. Il n’était pas apte à s’expliquer, de toute façon.

Merrick plaidait leur cause en évoquant le fait que personne n’était à l’abri d’une erreur. Bon, là pour le coup, Roland se sentirait certainement encore davantage coupable de tout cela le lendemain. Assurément qu’il irait s’excuser auprès de la tenancière, de Merrick aussi, puis du prêtre, bien évidemment. Quelle horreur qu’un homme des Trois ait assisté à cet affligeant spectacle.

Lorsque Estelle s’éclipsa pour aller préparer les chambres, le noble fut soulagé. Il ne voulait plus discuter, pas manger, plus rien ingurgiter. Il rêvait d’un lit, de s’allonger et d’en finir avec cet état lamentable. En espérant que le réveil ne serait pas trop douloureux. Mais finalement, il aurait que ce qu’il méritait si c’était effectivement le cas.
Il se laissa ensuite soutenir par les épaules de Cesare et Merrick, afin de l’aider à monter à l’étage, puis gagner la chambre qui lui était assignée. Il se laissa assister par le prêtre, puis gagné par l’épuisement, il s’écroula dans le lit. Une soirée riche en émotions et rebondissements, qui le marquerait certainement, même si sans doute, il ne se rappellerait pas de tout.



[ Petite clôture, merci beaucoup à tous pour ce rp fort sympathique <3 ]
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