Marbrume


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 [Terminé] L'ébauche de la débauche ♠ [Merrick].

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Roland de RivefièreComte
Roland de Rivefière



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MessageSujet: Re: [Terminé] L'ébauche de la débauche ♠ [Merrick].   [Terminé] L'ébauche de la débauche ♠ [Merrick]. - Page 2 EmptyLun 11 Mar 2019 - 23:03
Merrick était en accord avec les propos du comte quant à sa raison d’être dans la milice. Il ne le jugeait pas pour cela, même si au premier abord, il ne semblait pas forcément avoir les qualités requises pour exercer cette fonction. Mais, non, il ne faut pas juger un homme par rapport à ses faiblesses, peut être qu’en prenant un peu plus d’ancienneté, il rivaliserait bientôt avec les meilleurs. S’il arrivait à chasser ses démons intérieurs autrement qu’avec l’abus d’alcool, qui cessait d’avoir peur, pourquoi pas. Il pourrait sans doute en surprendre plus d’un. Merrick avait peut être fauté quelque fois, ce qui expliquait ses déboires, mais Roland était convaincu que ce n’était pas un mauvais bougre et qu’il était certainement capable de bien plus que ce que lui-même croyait. Sa seconde phrase « aux grands maux les grands remèdes » pouvait s’employer pour diverses situations le concernant finalement, son poste de milicien, l’alcool comme remède également.

Après la question de Lorren, le comte était parti se chercher une nouvelle boisson, l’air absent. Lorsqu’il revint, juste pour poser cette nouvelle choppe, il avisa le milicien de sa nouvelle et courte absence. Celui-ci lui répondit qu’il avait de quoi s’occuper, touchant sa choppe du bout des doigts, tout en observant la tenancière derrière son bar. Roland comprit vite qu’il avait effectivement bien de quoi s’occuper ! Il ne culpabilisa donc pas d’abandonner une nouvelle fois son camarade de boisson.

Lorsque sa petite affaire fut terminée, il revint à la table, non sans observer le manège joué par l’habitué et jouer la comédie auprès de Merrick.
Il donna cependant sa réponse, sans trop s’épancher sur les détails. Roland fut simplement surpris, lorsqu’à la fin de ladite réponse, son compère vida sa choppe à son tour. C’était sa manière à lui certainement de lui prouver qu’ils étaient plus ou moins dans le même bateau.

- « Merci de cette solidarité, Merrick ! »

Puis, de toute façon, tout ce soir était propice au lever de coude, il n’attendait plus à cette heure une raison particulière ! Les bières s’enchaînaient assez rapidement, d’un seul trait à peu près, la plupart du temps. Oui, la raison s’éloignait petit à petit, laissant des émotions un peu plus brutes prendre le dessus. Il plongea après cela lui aussi dans sa nouvelle boisson, sans la terminer pour autant, mais en buvant une bonne gorgée. Il hochait la tête aux propos de Merrick, lui donnant aussi une petite tape amicale sur l’épaule.

- « Très belles paroles capitaine ! Le temps sera au beau fixe lorsque l’ivresse rejoindra l’équipage ! »

Oui, peut être que sans alcool, il n’aurait pas suivi le milicien dans ce délire naval. Mais à cet instant, ces images lui semblaient être une si jolie idée, qu’il s’engouffra bien rapidement sur le pont du navire !

Merrick alla ensuite chercher à son tour un nouveau remède, ignorant complètement l’homme qui faisait du gringue à sa rouquine préférée, mais Roland n’oubliait pas la petite idée qu’il avait en tête pour autant.
Il lui fit un signe de la main, salut que font les matelots à leur capitaine, puis enchaîna sur ladite question. Merrick sourit à l’évocation d’une potentielle bagarre, sous entendue par le blond. Il l’observa jeter un petit regard en coin à l’habitué et reporté ensuite son attention vers lui.

- « Je me doutais qu’il était possible de voir Merrick Lorren provoquer une quelconque prise de risques ! »

C’était bien vrai que pendant leur mission en extérieur, le milicien s’était montré plutôt en retrait, effacé. Mais oui, il pouvait aussi en découdre, s’il était bien suffisamment remonter, cela pouvait être drôle à voir, mais pour l’instant rien visiblement ne le poussait à le faire. Ils verront bien, si l’habitué dérape, Roland ne serait pas étonné de voir alors le brun se ruer contre lui !

Le sang-bleu nota ensuite la grimace de Merrick, après avoir descendu d’une traite toute sa nouvelle boisson, oui cela devait commencer à piquer de les enchaîner ainsi. Roland ne pouvait pas dire le contraire, ayant déjà senti la différence lorsqu’il s’était levé tout à l’heure. Le milicien préférait attendre un peu avant de se représenter auprès d’Estelle, doutant de la capacité de celle-ci à apprécier la descente rapide de celui-ci. Roland fit une expression désolée.

- « Ah les femmes ! Vous ne semblez pas complètement être en couple et déjà elle vous bride ! »

Encore une parole qui n’était pas du tout dans les habitudes du comte. Il ne critiquait pas les femmes comme cela, ouvertement. Certainement qu’elle aurait pu l’entendre en plus de cela. Ce n’était pas très poli, ni très malin. Mais l’alcool faisant de plus en plus effet, il n’était plus maître de tous les mots qui sortaient de sa bouche malheureusement.

- « Pour l’instant je tiens le coup Merrick, vu que je suis encore debout. Enfin assis présentement, mais vous me comprenez. Allez donc, posez-moi une nouvelle question, je suis prêt ! »

Merrick lui demandait alors une chose tout à fait incongrue, s’il était capable de tenir l’habitué lorsque le milicien le frapperait. Il rit plutôt fort, avant de répliquer.

- « Ah ! Je vous reconnais bien là Merrick, mais ce serait avec joie, de l’entraide jusqu’au bout, je tiendrai le bougre, pendant que vous lui collerez la dérouillée de sa vie. »

Il souriait encore assez largement, au fond, l’idée semblait réellement lui plaire. Le voilà qui tenait des propos décousus, buvait pour être saoul, proposait de se battre dans une taverne. Et bien, elle était belle la noblesse. Il finit alors sa choppe, bien content d’avoir répondu positivement.
Le Lorren lui avouait ensuite que là n’était pas sa vraie question. Celle-ci allait alors pas tarder à arriver, il avait donc déjà vidé une choppe et cette nouvelle interrogation allait peut être poser problème. Cependant, non, le comte n’était pas apte à lui fournir une nouvelle affirmation.

- « Et bien non Merrick. C’est la première fois depuis le début du jeu que je vous offre une réponse négative. Mais ma chère sœur est déjà entrée dans la milice. En tant qu’héritier, j’ai de très gros devoirs, pour mes frères et sœur, pour mes parents, pour l’avenir des Rivefière. Je ne peux pas me le permettre. Mais ce n’est pas pour cela que je reste au chaud dans mon manoir sans me préoccuper de ce qui se passe à l’extérieur ou à l’intérieur de la cité ! »

Oui, ce qui expliquait d’ailleurs sa tenue d’aujourd’hui. Il était sortit en mission à l’extérieur, accompagné justement de quelques hommes de la milice extérieure. Il offrait bien souvent son aide, ses talents de guerrier étaient mis à contribution.

- « Donc oui, je peux me battre, offrir ce que je possède en compétences de combat au service de la milice. Mais je ne m’engagerai pas pour l’heure. Je dois assumer aussi mon rang, j’ai des devoirs envers ma famille et envers le Duc ! »

Merrick lui avouait que son coutilier était difficile à vivre. Ce qui attisa forcément la curiosité du comte.

- « Dites-moi en plus Merrick je vous prie. Vous savez, même si je ne suis pas dupe, je ne suis pas non plus bien renseigné sur ce qu’il se passe réellement dans vos quartiers. Ma sœur et ma promise en font partie comme vous le savez maintenant, mais je n’ose pas leur poser des questions sur les mauvais traitements etc. Vous comprenez, ce sont des femmes qui comptent à mes yeux, j’aimerai savoir, mais en même temps, je n’ai pas spécialement envie… Enfin, si cela vient de vous, peut être que cela passera mieux. C’est très dur à vivre au quotidien ? »

Oui c’était assez compliqué d’en parler avec elles, même s’il y avait du mieux. L’aîné essayait de plus s’impliquer, de poser des questions, de s’intéresser et de les soutenir. Il acceptait maintenant tout cela, même si bien sûr, il aurait largement préféré les voir bien au chaud dans l’esplanade, plutôt que de courir les dangers. Mais c’était ainsi, il s’était fait une raison.

- « Mon bon Merrick, nous n’allons pas rester éternellement avec des choppes vides tout de même. Et votre réputation alors ? »

Il se leva donc à ses mots, allant chercher deux nouvelles choppes.

- « La même chose je vous prie madame ! Pour mon ami et moi-même ici présents ! »

Oui, de plus en plus alcoolisé, évidemment. Il revint donc vers la table.

- « Chaud devant ! »

Au moins, la morosité était plus ou moins passée. Mais les dangers de l’alcool, c’était que lorsque l’on avait déjà l’humeur sensible, il pouvait nous faire passer du tout au tout. Les montagnes russes, en somme.

- « Merrick, je ne sais plus quelle interrogation vous fournir. Si vous voulez, on peut changer de jeu ou simplement continuer à boire en bavassant. Mais du coup, je ne sais pas quel est le gagnant, nous en sommes au même point niveau choppes il me semble, mais aucun de nous deux ne roule encore sous la table ! Je vous laisse maître de cérémonie ! »

Il ponctua sa phrase d’un air sérieux, enfin d’un air sérieux pour un homme plutôt alcoolisé, cherchant à être sérieux plutôt.
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Merrick LorrenCoutilier
Merrick Lorren



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MessageSujet: Re: [Terminé] L'ébauche de la débauche ♠ [Merrick].   [Terminé] L'ébauche de la débauche ♠ [Merrick]. - Page 2 EmptyMar 12 Mar 2019 - 2:56
Ainsi donc, tout avait été acté. Merrick Lorren était dès lors capitaine d'une embarcation qui voguait sur l'ivresse, tandis que le noble Roland de Rivefière se trouvait être un membre de son équipage. De par cette acceptation, de par ses mots qui hissèrent le roturier en place de chef charismatique, l'ivrogne ne put que se convaincre d'une chose; il était évident que le comte méritait le titre de second de la frégate ''Loren''. ''Oubliez ce que je viens de dire Roland, vous n'êtes pas un simple mousse, mais plutôt le fidèle second du capitaine !'' Dit-il, ponctuant cette montée en grade de son sous-fifre dans un grand éclat de rire. ''Mais faites attention; avec moi, c'est la piraterie qui nous attend, camarade !'' Éructa-t-il haut et fort.

Ai-je besoin de sous-entendre l'état avancé des deux quidams ? J'imagine que point s'en faut, alors que la situation et la mise sur pied de l'équipage suffit à elle même pour décrire l'étendue de la déconfiture apportée par la bière. Au final, le navire ''Loren'' n'était point un bâtiment d'envergure, mais plus probablement un simple esquif, alors que les deux comparses devaient être des naufragés plutôt que des navigateurs. Qui les avait vaincus ? Et bien, cette mer houleuse qu'était l'ivresse, les noyant de ses flots tumultueux.

L'imaginaire qui se développa autour de tout cela fut assez alléchant et attrayant pour que le milicien oublie qu'il ne savait pas nager. C'est dire... Toujours est-il que tout ne s'inscrivit pas uniquement et finalement autour de cette nouvelle tangente. La conversation continua bien évidemment à s'articuler autour du jeu auquel les deux charmants forbans s'adonnaient. Roland voulut savoir si Lorren pouvait devenir violent, agressif, et agresseur intempestif. Sans la moindre gêne, il lui répondit avec vérité et offrant des dires positifs à l'interrogation. Ainsi, l'homme d'armes eut à terminer sa chope d'une traite, alors qu'il venait de la commander. Est-ce que cela lui faisait mal ? Aucunement. Mais, Estelle de Chantauvent ne risquait guère d'apprécier le manège du duo...

-'' Je ne m'entraîne pas tous les jours pour ne rien faire !'' Enfaîte, c'était précisément ce qu'il voulait et désirait ardemment en étant dans la milice ; ne rien faire. Or, avec l'alcool qui commençait à l'impacter, Merrick trouvait des plus intéressant de se hisser à un statut plus héroïque et courageux qu'il ne l'était véritablement. Laisser de côté sa modestie habituelle ne ferait pas de tort pour une fois, non ?... Attendez une minute, quelle modestie ?!

-'' Personne ne bride le capitaine Lorren ! Seul maître à bord, l'auberge est mon terrain de jeu et mon territoire !'' Ponctuant ses dires en se levant rapidement, il croisa -ou cru croiser- le regard de sa tenancière. Moribond, interdit et indécis, le ''capitaine'' préféra se rasseoir lentement, offrant une moue contrite à son noble ''second''. ''Mais il faut aussi parfois savoir choisir ses batailles, non ?''

Et puis, c'était son tour de soumettre le blond à l'interrogatoire ! Ainsi, la bière pouvait attendre avant de revenir devant lui. L'important en cette heure était d'avoir raison, de soumettre un questionnement à même de le faire vaincre dans ce jeu et non trépasser. Était-ce simplement et seulement pour être vainqueur que le milicien désirait si ardemment le triomphe et les lauriers ? Pas seulement... Oui, Lorren était un beau salopard qui se satisfaisait, que et uniquement que, de la victoire, et ce, en tout temps. Or, cette fois-ci, il avait eu une idée lumineuse, la récompense parfaite qu'il pouvait espérer et désirer. Au départ, cette idée s'était frayé un chemin dans son esprit encore clair de tous effluves de spiritueux quelconque. Il l'avait repoussé rapidement, la trouvant excessivement amusante et cocasse, mais se doutant que Roland n'accepterait jamais. Mais, depuis que l'alcool avait fait son bout de chemin, cette pensée revenait l'assaillir ardemment... Voulait-il dès lors gagner pour la soumettre au vaincu, pour le voir se débattre avec le butin que le ''capitaine'' désirait s'accaparer.

Mais avant cela, comme à son habitude, Merrick ne put s'empêcher de se fendre d'une répartie, d'un babillage intempestif et inopportun. Pour autant, le comte prit cela comme sa réelle question, terminant sa Chope d'une traite. Évidemment, mauvais joueur, l'ivrogne ne fit rien pour lui en empêcher... ''Roland de Rivefière, vous avez toute mon estime !'' Les yeux pétillants devant autant d'entraide promise, il ne put s'empêcher de hocher la tête d'extase à l'idée. Et bien, elle était véritablement belle la noblesse ! pensa Merrick Lorren, véritablement convaincu de ces dires.

Réajustant le tout, invitant son noble comparse à écouter les dires qui étaient sa véritable question, le milicien fut déçu d'être dans l'erreur. ''Très bien...'' Maugra t-il, goûtant amèrement et bien puérilement à sa ''défaite'' sur cette manche. Écoutant d'une oreille attentive la suite, le questionnement de Roland, Merrick retrouva de son bagout naturel. Après tout, il aimait déblatérer de tout et de rien, alors... ''La milice n'est guère très difficile au quotidien. Après tout, à partir du moment que tu fais ton devoir, que tu respectes les codes stricts de la hiérarchie et que tu suis les ordres, rien de mal ne peut t'arriver. Oui, parfois c'est difficile éreintant et fatiguant, mais tout cela est supportable.'' En disant cela, sa tête était venue s'échouer dans sa paume. '' Le problème est lorsque tu sors un peu du moule, ou que tu n'es guère l'archétype idéal de l'homme d'armes... Ou alors quand tu es une femme.'' Termina-t-il, prenant quelques secondes de silence pour que ses dires aient plus d'impact. Le début de sa prise de parole avait peut-être semblé positif, la suite risquait de l'être beaucoup moins alors que le comte questionnait Merrick pour concevoir ce que vivait Serena et Sydonnie.'' Encore une fois, je ne les connais pas. Peut-être ont-elle eu une bonne étoile qui les aida, mais... mais j'en doute un peu. Les femmes sont en sous-nombre, traité comme des souillons et des moins que rien. Il faut avoir un sacré caractère pour survivre à ce milieu. Et encore plus pour devenir sergente.'' Se raclant la gorge, le milicien offrit un maigre sourire au noble. Lui-même ne prenait aucunement part à ces lynchages de la gent féminine. Or, il ne se positionnait jamais comme protecteur de celles-ci. Ce n'était pas son rôle, et puis le jeune homme ne pouvait faire grand-chose.

Laissant ses mots s'installer entre eux et offrant à Roland le temps de réfléchir -ou de répondre à tout cela-, Merrick fut satisfait de le voir fendre l'achalandage de la Chope pour aller quémander leur breuvage. Le voyant partir, il ne put s'empêcher de hausser la voix pour que celui qui se mouvait l'entende distinctement: ''Ne parlez pas de ma réputation sur ce ton, Roland. Vous risquez de le regretter !'' Dit-il avec un ''éclat dangereux'' au fond de ses yeux. Se levant, il suivit d'une démarche chaloupée, mais à ses yeux emplis de grâce son compère. S'appuyant au bar, il sourit à la rouquine, lui offrant le meilleur sourire de son répertoire. ''Ajoute à la facture de ce noble et bon Roland, deux verres de ton pire tord-boyaux je te pris.'' S'accoudant au comptoir, tournant le dos à l'habitué, il plongea ses yeux dans ceux de celui qui l'invitait, un peu contre son gré, à boire les prochaines boissons.

''Monsieur le comte, ma réputation ne peut-être entaché par vos simples mots ! Elle s'est forgée à force d'acharnement, de maux de tête et de gueule de bois. Vous vous êtes risqué sur mon territoire en goûtant au meilleur nectar de Marbrume...'' Dit-il en parlant de la douce et prodigieuse bière d'Estelle. ''Qu'en sera-t-il lorsque vous viendrez m'affronter sur la pire boisson forte de Marbrume ? Serez-vous encore assez fort et vaillant pour tenter de me déloger de mon piédestal ? '' C'était le problème dans le duo Merrick Lorren et l'alcool... Loin de perdre sa verve intempestive, cette dernière se décuplait jusqu'à en devenir un baratin incroyable et incommensurable. Sa forfanterie atteignait de nouveaux sommets, ses bravades devenaient des maux bien lourds à écouter... du moins, pour un esprit qui n'était pas dans le même état que lui ! '' Retournons vers notre navire, Second !'' Proféra-t-il à l'encontre du noble de Rivefière, offrant un clin d'oeil à Estelle avant de s'éclipser. Lorsque Roland ponctua son avancée d'un ''chaud devant'', le milicien ne put s'empêcher de rire.

-''est-ce un aveu de défaite ?'' Commença-t-il rapidement devant les dires de son homologue ? Souriant à pleine dent, il enchaîna : ''Personnellement, je prends cela comme un abandon ! Alors, je suis le vainqueur. Cul sec pour fêter mon triomphe, l'ami !'' Dit-il en poussant le tord-boyaux vers le comte. Ni une ni deux, Lorren s'empara du petit verre, l'ingurgitant aussi vite que possible. La grimace que lui arracha le passage de la boisson eut le mérite d'être complètement visible de tous. Tapant du godet sur la table pour tenter de soulager bien vainement le passage du misérable alcool qui le brûlait à l'intérieur, il souffla une fois que le pire fut passé. ''Pas très doux, celui-là.''

Se calant au font de son assise, il sourit au blond. Ce dernier n'avait pas encore eu le temps de s'épancher sur la ''victoire'' de Merrick. Allait-il la contester, ou plutôt laisser couler ? Toujours est-il que le ''butin'' sur lequel voulait mettre la main le ''capitaine'' Lorren était excessivement intéressant... Est-ce que Roland de Rivefière serait assez impacté par l'alcool pour accepter ? ''Le vainqueur avait le droit de décider de sa récompense. C'est ce que nous avions dit, non ?'' Commença-t-il, s'assurant que l'aîné n'aille aucunement oublier cette règle. ''Alors, voici ce que je désire, Roland de Rivefière. Je désire de tout mon cœur que vous vous marier avec la sergente. Que vous ayez une famille nombreuse et que votre premier fils se nomme en mon honneur ; Merrick.'' Laissant le silence s'égrener pendant quelques secondes, il se pencha vers l'avant tout sourire :

-''avouez que sa en jette ; Merrick de Rivefière, hein ?''
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Roland de RivefièreComte
Roland de Rivefière



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MessageSujet: Re: [Terminé] L'ébauche de la débauche ♠ [Merrick].   [Terminé] L'ébauche de la débauche ♠ [Merrick]. - Page 2 EmptyMer 13 Mar 2019 - 17:28
Merrick indiqua qu’il venait de monter en grade. L’aîné de Rivefière, outrepassant son titre de comte, se venait affubler du rang de second du capitaine, embarqué dans une sombre affaire de piraterie. Très louche cette histoire, Roland plissa donc les yeux à tout cela.

- « La piraterie ? J’espère ô capitaine que nous partirons en quête des plus fameux trésors du duché ! »

Il semblait ainsi parfaitement convaincu que tout cela était une très bonne chose, se voyait déjà avec un somptueux chapeau, sentant presque le vent marin sur son visage. Les autres clients de la taverne devaient se poser quelques questions quant aux discours que tenaient les deux hommes. La piraterie n’était vraiment pas bien vue à Marbrume. Surtout, qu’ils n’étaient plus du tout aussi discrets qu’aux prémices de leur conversation. L’alcool aidant, les voix se faisaient fortes et plus enjouées qu’à l’ordinaire.
Le milicien, devenu capitaine d’un navire nommé Loren, répondait qu’il n’était bridé par nulle âme qui vive, aussi qu’il faisait de la taverne son territoire, Roland se dirigea ainsi involontairement vers la tenancière de l’établissement, pas convaincu qu’elle était en total accord avec ses dires. Mais quoiqu’il en soit, le noble relégué à la seconde place n’avait pas mot dire pour contrarier son capitaine. Il fit donc un salut marin en gardant dans la mesure du possible tout son sérieux. Merrick s’était levé, plein d’aplomb, mais fut rapidement rappelé à l’ordre par la réelle propriétaire. Roland, observant le petit manège et l’expression qui lui offrait son acolyte, explosa littéralement de rire.

- « Pauvre capitaine, il faut se méfier des sirènes, elle vous attrape et ne vous lâche plus jamais ! »

Le comte en profita pour imager leur relation naissante, comparant Merrick à un pirate trop aventureux et Estelle, à une légendaire créature des mers. Décidément, cette nouvelle vague avait de quoi leur donner le mal de mer.

Le brun fut ensuite ravi d’apprendre que Roland ne comptait pas le laisser batailler seul contre l’habitué, il lui offrit cette fois une belle expression, le regard pétillant de fierté et d’admiration fraternelle ! Ils s’entraidaient, se promettaient, ils naviguaient vers l’ivresse sur une eau calme et limpide.
Nos deux marins partirent ensuite sur un sujet un peu plus épineux, au cœur de la milice. Il lui apprit qu’au final ce n’était pas bien difficile de faire un bon milicien, se tenir à carreaux, filer droit, répondre aux ordres, sans faire de vagues. On pouvait s’assurer une bonne place au soleil, pendant un bon petit moment. Certains même arrivaient à gravir les échelons et monter en grade. Pour les femmes, bien sûr, tout était infiniment plus compliqué. Il fallait avoir des nerfs d’acier pour y parvenir, l’héritier pensa à Sydonnie, et tout ce qu’elle avait pu subir pour arriver là où elle en était aujourd’hui. Une femme forte, admirable, impressionnante. Une femme qui pourtant, lui accordait sa confiance et plus encore, cela restait encore tellement fou à imaginer. Il se sentait fier d’un coup, regonflé à bloc.

- « Merci Merrick, vous êtes vraiment un chic type ! »

Il lui offrit un sourire en retour, infiniment convaincu par ses paroles, à cette heure le milicien semblait en tout point un ami.
Merrick se leva à la suite du sang-bleu, en profitant pour commander deux verres d’une boisson beaucoup plus forte, c’était évidemment une idée incroyablement bonne sur le coup. Sauf que notre ami Roland, n’était pas du tout habitué de ce genre de boissons et risquerait bel et bien, à la suite de tout cela, de rouler véritablement sous la table.
Il ne réagissait même pas lorsque le milicien indiquait que Roland devrait régler la note, là à cet instant, tout cela ne semblait que simple formalités.

- « Nous verrons bien Merrick, je ne suis pas certain de tenir le coup mais après tout nul homme ne peut savoir de quoi il est capable, n’est-ce pas ? »

Il avait surtout l’esprit bien trop embrumé pour le savoir.
Le capitaine et son second, toujours aussi joyeux, retournèrent vers le navire et l’expression employé par l’aîné des deux les firent rire franchement. Roland faisant mine de pagayer, tout en regagnant sa chaise. Oui, ils s’enfonçaient de plus en plus vers le ridicule, mais puisque ce dernier ne tuait pas, autant continuer sur leur lancée !
Le milicien poussa ensuite le verre de la nouvelle boisson vers lui. Le comte prit donc le verre du dit tord-boyaux et le vida d’un trait. Hou ! La réaction du sang-bleu ne se fit pas attendre, le goût et la force du liquide était bien différent, il afficha une grimace sans précédent et écarquilla nettement les yeux.

- « Ah oui, un autre registre, sans nul doute! »

La boisson était bien forte, et cela cumulé à toutes les autres choppes, cela ne faisait pas bon ménage.

- « Je rends les armes, je vous laisse gagner ! »

En réalité, il avait lui aussi gagné dans un sens, sa recherche étant l’ivresse, pour déconnecter son esprit tourmenté, partir vers de folles épopées et pour le coup, c’était plutôt réussi.
Toutefois, il était question d’une récompense, à laquelle le vainqueur avait le droit. Roland avait parfaitement oublié ce détail et était bien curieux de savoir de quoi il allait s’agir. Il restait donc attentif, enfin du mieux qu’il le pouvait à cet instant.
Alors Merrick désirait que l’héritier se marie avec Sydonnie, oui cela il en était capable. Aussi, qu’ils aient de nombreux enfants, cela ne dérangerait aucunement le comte, bien au contraire. Et enfin, que le prénom de leur premier fils soit celui du milicien. Et là, Roland ne pu cacher sa surprise. Cependant, il ne dit rien. Avant que Merrick ne se penche vers lui pour lui offrir une nouvelle parole.

- « Merrick de Rivefière. » Répondit-il simplement, en murmurant. « Merrick de Rivefière ! » Répéta-t-il beaucoup plus fort, à qui voulait bien l’entendre.

Puis il se leva, se dirigea vers le milicien pour le prendre dans ses bras, visiblement ému. Oui l’alcool faisait traverser bon nombre de sentiments et d’émotions en très peu de temps. Il lui tapota dans le dos, puis se dégagea pour lui parler très sincèrement.

- « Je vous en fais la promesse, mon premier fils s’appellera ainsi ! »

Puis il revint à sa place, levant sa nouvelle choppe de bière, afin de trinquer à cette résolution.

- « Buvons à Merrick alors ! »

Dit-il haut et fort avant de vider sa choppe de moitié. Bon, là il commençait vraiment à être bien ivre, il avait bien dépassé le stade du simple « pompette ».
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Estelle LorrenAubergiste
Estelle Lorren



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MessageSujet: Re: [Terminé] L'ébauche de la débauche ♠ [Merrick].   [Terminé] L'ébauche de la débauche ♠ [Merrick]. - Page 2 EmptyMer 13 Mar 2019 - 18:13


Estelle observait sagement de son comptoir l’animation que SON milicien offrait à l’établissement, difficile de ne pas entendre la conversation, ou de ne pas offrir un petit sourire amusé. Toute la chope sucrée semblait suivre la conversation, sans même que les deux hommes ne s’en aperçoivent. Estelle avait évidemment repoussé les avances de l’ancien, servant les boissons à chaque commande, se déplaçant avec habilités dans son domaine, elle était chez elle et cela se voyait. Néanmoins, les mots employés tantôt par Merrick, tantôt par l’hériter des Rivefière lui avaient parfois laissé un petit arrière-goût amer. La rouquine n’en avait absolument rien dit, prenant plusieurs respirations, récupérant les chopes, remplissant celle qui était vide, servant de temps à autre des plats lorsque les commandes se faisaient plus présentes. Celui qui était toujours installé au comptoir, bien décidé à obtenir les faveurs de la gérante, n’en démordait pas. Agacée, elle avait fini par lui dévoiler la jolie Brigitte, toute en forme, un brin déformée par l’acharnement qu’Estelle mettait parfois à réduire en miette l’esprit embrumé de certains clients.

L’homme avait fini par se résoudre abandonnant sagement ses idées pour repartir un peu dépité de ne pas avoir obtenue son objectif : l’entrecuisse de la dame de Chantauvent. D’une humeur moins joyeuse, elle avait fini par tirer un tabouret pour s’y installer, astiquant les récipients sans détourner le regard de celui qui avait affirmé ne se faire brider par personne. Voyons ça, sa force dans le mouvement pour sécher la chope s’était faite plus pressante, alors que son attention était rapidement passée sur Roland qui ne semblait guère dans son état normal. Celui qui respecter les codes, l’étiquette s’était mis à parler fort, à rire, à devenir presque extravagant. Penchant la tête sur le côté, la rousse avait dû mal à croire que l’alcool pouvait à ce point permettre un relâchement, quoique pour sa défense : Merrick Lorren n’était pas bien innocent dans l’ensemble. Pour l’heure, jamais Estelle n’avait refusé de servir un verre ou une bouteille, ni au noble ni au milicien. Dans le fond, l’homme d’armes pouvait bien faire et prendre ce qu’il voulait, elle n’y trouvait presque rien à redire, presque. Ce ne fut que lorsque le noble s’écria qu’il acceptait de faire nommer son futur fils Merrick de Rivefière, qu’elle comprit que là, ça allait beaucoup trop loin.

Au même moment, la porte s’était rouverte sur cet habitué qui était parti il y a peu. Il bomba le torse, fièrement, s’avança jusqu’au comptoir d’une démarche pleine de confiance, se voulait-il certainement charismatique alors qu’Estelle ne voyait en lui qu’un grand-père qui tentait de se faire passer pour ce qu’il n’était pas là. Une fois devant elle, par une simple séparation du comptoir elle cessa son acte. Était-elle en train de préparer une commande un peu spéciale, pour le petit couple que le duo n’avait certainement même pas remarqué : l’homme lui avait demandé un mélange spécifique en accord avec sa compagne pour se détendre, mais pour aussi s’assurer d’être parfaitement performant. Habituée à ce genre de demande, elle avait accepté et terminer de réduire le tout en poudre pour le glisser dans la bouteille, d’eau-de-vie, son alcool le plus fort, mais également le plus sucrée.

- « Vous n’étiez pas parti ? » questionna la rouquine en suspendant son mouvement
- « Estelle de Chantauvent, j’ai une très grande nouvelle à vous annoncer : JE VOUS AIME »

Ce fut un silence, alors qu’elle poussait sur le côté les deux bouteilles qu’elle avait devant elle, celle qui contenait le mélange aux vertus plus qu’original et celle qui n’était qu’une bouteille simple de ce même alcool qu’elle avait eu dans l’idée d’offrir au noble et à son milicien. L’ancien avait fini par se mettre à genou, tendant vers elle un magnifique petit ruban, il n’était certes pas complètement ivre, mais pas suffisamment pour qu’aux yeux de la rouquine le geste soit excusé.

- « Devenez ma rousse, ma femme, ma sorcière bien-aimée, mon petit papillon des nuits, celle qui me fera oublier mon âge et me rendra l’éternité de la jeunesse, Estelle, vous ne pouvez guère me dire non. »

Nouveau silence de la part de celle qui n’avait finalement pas pris la parole, son regard coulant une première fois vers Merrick, espérant simplement que l’alcool ne lui octroie pas des ailes. Étirant ses lèvres dans un sourire, elle finit par répondre :

- « Ne bougez pas, j’arrive avec ma réponse. » fit-elle un peu trop guillerette, provoquant déjà un petit rire des autres habitués parfaitement installés

Contournant le bois du comptoir, elle avait récupéré sa brave Brigitte, la camouflant autant que possible dans son dos, s’approchant à petits pas de celui qui était toujours genou au sol. Elle se posta devant lui, se dandinant de droite à gauche avant de dégainer la fameuse Brigitte dans un geste net et précis, signe de son habitude. BIIIIIIIM. L’homme tomba sur le côté, portant ses mains à la partie de son visage rouge vif. Il bégaya quelque chose d’incompréhensible avant de ramasser son ruban qui s’était retrouvé sur le plancher. Un peu agar par le coup, il avait fini par prendre ses jambes à son cou pour repartir aussi vite qu’il était arrivé. Aucun doute qu’il ne ferait plus partie des habitués après ça, mais la règle était la règle, on ne drague pas la tenancière. Cela n’avait aucunement mis un coup dans l’ambiance de l’établissement, tous certainement habitué à ce genre de réaction, rare, mais existante. Certain avait hurlé « beau geste Estelle », « Attention il va déguster », mais ce sont finalement les rires qui avaient conclu l’ensemble.

Revenant à son comptoir, elle avait attrapé les deux bouteilles, en oubliant complètement ce qu’une des deux pouvait contenir.


Mjitage : Estelle a écrit:

Jet d’intelligence Estelle afin de déterminer si elle se trompe ou pas de bouteille
Pour réussir elle doit faire 10 et moins (aucun bonus)
Résultat 12 échec.

Récupérant les deux bouteilles, elle s’avança sagement jusqu’à la table du noble et de Merrick, récupérant celle encore pleine pour l’échanger avec celle contenant les deux différentes substances à savoir : une permettant l’amélioration des performances sexuelles et augmentant les différentes hormones du désir et un excitant pouvait ressembler très fortement à des drogues permettant la détente. Offrant tour à tour un sourire aux deux hommes, elle fit un léger clin d’œil à Merrick pour le rassurer, puis à Roland.

- « Si vous voulez mon avis, monsieur de Rivefière, avant de dire oui, pour un prénom particulièrement charmant, vous devriez déjà en parler avec madame. ET je ne vous laisse ni l’un ni l’autre rentrer ce soir, vous dormirez ici ce soir, vous ne sortez pas, sauf si vous souhaitez que quelqu’un vienne vous chercher » elle appuya son regard sur Merrick « Me suis-je bien fait comprendre ? Ni l’un, ni l’autre. »

Elle remplit presque immédiatement les verres, déposant un verre qu’elle avait récupéré pour elle, histoire de trinquer à cette animation qui l’amusait beaucoup.

- « Bien pour me faire pardonner, je vous offre la meilleure bouteille de la maison, c’est sucré, doux, ça passe tout seul. Si vous résistez à cette bouteille, je veux bien vous offrir pendant une semaine la totalité de vos consommations. »

Levant son verre, elle s’était fait interrompre dans sa propre consommation par le petit couple qui attendait sa bouteille.

- « Oh excusez-moi, j’ai un petit couple d’amoureux à servir. Soyez sage en attendant et n’oubliez pas, interdiction de sortir, si vous avez envie de vomir… Merrick, tu connais la maison, vous allez dans une chambre enfin, tu gères, je te fais confiance, mais hors de questions que monsieur de Rivefière soit vu ainsi. »

Soucieuse de préserver la discrétion de ses clients, mais aussi la réputation de ceux qui décident de venir oublier leurs problèmes chez elle. Surtout un noble, sur un de Rivefière dont sa future épouse était une habituée du lieu. Elle hésitait néanmoins à la prévenir, juste au cas où, avait-elle encore le temps d’y réfléchir. Finalement, elle était repartie non pas sans un petit doigt qu’elle avait levé comme pour mettre en garde les deux jeunes gens, gare, gare aux bêtises. Revenant derrière son comptoir, elle avait récupéré la bouteille restante, rajouté un peu du mélange qui restait encore derrière son comptoir avant d’offrir le tout au petit couple qui avait évidemment fait la demande de réserver une chambre.

- « Aucun problème » qu’elle avait répondu de sa voix chantante

Évidemment, elle avait dû rapidement retourner à ses occupations : cuisine, service, réponse pour les clients. Difficile pour elle de se rendre entièrement disponible pour Merrick ou Roland, gardait-elle l’ensemble bien à l’œil tout de même.


[Désolée, vous l'aurez compris, il est possible que les deux zozios ne consomment pas que de l'alcool de manière purement involontaire :hide: ]
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Merrick LorrenCoutilier
Merrick Lorren



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MessageSujet: Re: [Terminé] L'ébauche de la débauche ♠ [Merrick].   [Terminé] L'ébauche de la débauche ♠ [Merrick]. - Page 2 EmptyJeu 14 Mar 2019 - 18:22
Merrick Lorren avait gagné. Cette victoire face à Roland de Rivefière était en tout point délectable. Le milicien c'était adjoint la récompense qu'il désirait, et l'ivresse avait pris le dessus depuis déjà un bon moment. Nullement aidée par le jeu de boisson, la consommation des deux ''marins'' avait été spectaculairement rapide. Pour couronner le tout, le fieffé ivrogne qu'il était venait de commander deux godets de tord-boyaux, histoire de prouver au comte que rien ne pouvait se mettre entre lui et sa réputation. Enfin, mis à part Estelle de Chantauvent, il semblerait...

Mais qu'importe. En cette heure, le délice de la victoire supplantait tout le reste. Dès lors, fier de sa tirade, heureux de voir son noble camarade rendre les armes et lui tendre les lauriers de la consécration, le jeune homme n'en déchantait plus. Et pour cause ! Alors que son second venait d'accepter de prénommer son fils par son nom ! L'idée lui avait semblé extraordinaire; c'était comme si le roturier qu'il était s'infiltrait en douce dans le monde des nobles. Et puis, avec un peu de chance -ou de malchance- le couple fiancé aurait la chance d'avoir un enfant avec les mêmes habitudes et le même caractère que lui, non ? Peut-être que de partager un nom créait un lien entre les deux individus ? Imaginez, deux Merrick à Marbrume ! Cette idée, guidée par l'ivresse, semblait exquise pour le milicien. Pour la plus grande majorité, cela risquait d'être un fléau... mais là n'était pas la question !

-''Merrick de Rivefière !'' Répéta-t-il en réponse à l'énonciation de Roland. Dès lors, il était évident que tout le monde à l'intérieur de la Chope Sucrée avait entendu la ''brillante idée''...

La suite eut le mérite de le surprendre. Le blond se leva pour venir l'étreindre. Émut par le geste qui signifiait beaucoup, l'ivrogne répondit à la franche accolade sans la moindre gêne. Tapant aussi malhabilement, à cause de l'alcool, le dos de son homologue, le milicien affichait un grand sourire. ''Vous êtes un homme d'honneur Roland de Rivefière. J'ai confiance en vous et je sais qu'il sera un splendide héritier ! Avec des parents comme vous, et un nom aussi distingué que le mien, rien ne pourrait lui arriver !'' La tirade par rapport à ses parents pouvait être véridique. Pour ce qui concernait son nom ''distingué'', c'était un peu différent...

Laissant le noble retourner se glisser à sa place, l'ivrogne n'hésita pas un instant à trinquer et boire à l'honneur du nouveau nommé. ''À Merrick !'' Il était quelque peu étrange et aberrant de trinquer en l'honneur de son propre diminutif, mais pour un autre...

Merrick Lorren, l'homme qui était, comme à son habitude, bien innocent dans l'ensemble, regarda son second. Il était évident que l'alcool avait commencé à prendre le contrôle de l'esprit de son partenaire. Pourquoi le savait-il ? Parce que lui même n'était guère vaillant... À moins que le comte ne soit un buveur surentraîné, il était certain que les effets et les affres découlant des spiritueux qu'ils avaient ingurgités s'étaient sinueusement frayé un chemin dans le corps du blond. En un sens, c'était dans ce genre de moment que la soirée risquait de devenir particulièrement intéressante !

Or, -enfin- le devant de la scène occupé par le duo fut volé par nulle autre qu'Estelle et l'habitué qui tentait de la charmer. Ce dernier venait de refaire son apparition, allongeant un pas pleins d'allant vers la tenancière qui, aux yeux de Lorren, lui appartenait à lui seul. Le regard sombre, devinant clairement les intentions impures du lascar, alors que Merrick était un ''professionnel'' en la matière, Merrick s'adressa dans un murmure à Roland. ''Vous vous rappelez que vous aviez dit que vous le tiendriez, si je me risquais à la violence...?'' Même avec l'alcool, le courage ne s'inventait pas. Or, en deux contre un, le milicien se sentait assez confiant pour passer à l'attaque.

Les paroles de ce salopard se répétèrent en écho dans son esprit. Comment le bougre pouvait parler d'amour aussi facilement ? Comment pouvait-il demander en mariage sa tenancière ? Il allait voir ce qu'il allait voir ! Commençant un lent mouvement pour se lever, Merrick suspendit son geste lorsque son regard croisa celui de la dame de Chantauvent, après que l'habitué est continué à déclamer son monologue. Le silence était complet et total, tous attendaient la suite des événements. Se laissant retomber sur sa chaise, l'ivrogne offrit un sourire au comte. Il avait oublié qu'il n'avait pas à jouer au preux chevalier avec la rouquine. Après tout, elle était une adversaire plus puissante et nettement plus acharnée que ce qu'il pourrait être. Dans un sens, c'était plutôt elle le chevalier qui guerroyait entre eux deux... ''Laissez tomber, second de Rivefière. Je crois que l'amiral de Chantauvent est capable de se dépêtrer de la situation toute seule !'' Après tout, si Merrick était le capitaine de son bâtiment, il avait le droit de nommer qui il voulait dans son équipage et dans ses rêves maritimes, non ? Logiquement, la jeune femme avait sa place à l'intérieur de celui-ci !

L'habitué subit les foudres de l'amiral, goûtant à l'attaque fomentée et portée grâce à la tristement célèbre Brigitte. Un coup suffit à lui faire mordre la poussière, alors qu'Estelle remémorait à tout un chacun la première règle de l'établissement grâce à son offensive; personne ne tentait de charmer la tenancière. Un frisson courut le long de l'échine de Lorren, alors que l'habitué s'enfuyait rapidement de la Chope Sucrée. Le milicien n'avait pas encore eu le droit à ce traitement. Chance ou véritable talent ? Qu'importe, l'important était que jamais cela n'arrive. ''Elle est incroyable, n'est-ce pas ?'' Dit-il à Roland, les yeux brillants d'admiration. Après tout, loin de le refroidir, cette démonstration de caractère avait le mérite de le tenter farouchement. Plus le jeu était risqué et dangereux, plus la récompense était alléchante à ses yeux...

Les éclats d'amusements vinrent reprendre le pas sur le silence. Estelle finit par se diriger vers eux, transportant deux bouteilles. Le clin d'œil qu'elle lui offrit fut salué d'un petit et rapide sourire. ''Mais Estelle vient de l'avouer; c'est un nom particulièrement charmant ! Alors, il n'y a pas d'inquiétude à avoir !'' Tenta un Lorren qui voyait potentiellement les chances de voir l'héritier de Rivefière porter son nom s'amoindrir. Coulant un regard vers le blond, il poursuivit un ton plus bas. Or, impactées par l'ivresse comme il l'était, ses paroles étaient nettement perceptibles par la rouquine. ''Il serait mal avisé de refuser...'' Poursuivit-il en mimant l'agression potentielle et possible de la poêle de combat. Reportant son attention vers la jeune femme, offrant un sourire innocent, il répondit à cette ''invitation'' qui s'articulait quelque peu comme un ordre. '' Nous acceptons, avec plaisir, amiral.''

Les yeux de Merrick pétillèrent à la suite de son annonce. Une semaine de consommation gratuite ?! Regardant Roland, il jugea de l'état de son second. Pourrait-il l'aider pour finir la bouteille ? ''Il est l'heure de faire preuve de votre fidélité à votre capitaine ! Nous n'abandonnerons pas pour si peu !'' Dit-il en pointant le contenant et son contenu. '' À nous la gloire et la fortune, l'ami !''

Levant son verre de nouveau rempli, s'apprêtant à trinquer avec une Estelle, qui du s'éclipser, Merrick reporta son attention sur Roland, n'ayant pu s'empêcher d'observer le mouvement de la Chantauvent dans son...intégralité. ''Et bien, de nouveau seul ! À la vôtre, Roland !''

Sans le savoir, Merrick Lorren venait d'ingurgiter de lui-même le breuvage ''empoisonné'' par mégarde qu'Estelle avait apporté. Pendant un instant, durant une fraction de seconde, il eut une hésitation. Véritable habitué des lieux, mais aussi connaisseur de toute sorte d'alcool, à force d'en consommer à outrance, le milicien croyait percevoir quelque chose de différent derrière le goût et la saveur sucrée... comme si ce dernier avait été rehaussé par des essences herbacées... Pour autant, il n'était pas assez calé en la matière, encore moins au niveau de la préparation de ce genre de mixture, pour mettre le doigt sur ce qui clochait. Et puis, il ne pouvait croire, à ce moment, que sa tenancière aille ajouter quelque chose de néfaste et négatif à l'intérieur de son cadeau ! Devait-elle probablement avoir changé quelque peu la recette... Haussant les épaules pour lui-même, il termina son premier verre sans plus y penser.

-''Si je ne m'abuse, Estelle a dit que vous ne pouviez pas partir, à moins que quelqu'un ne vienne vous chercher. Allez-vous vouloir que j'aille quémander la sergente d'Algrange ? Elle pourrait vous raccompagner...'' Sous-entendus grivois, sans le moindre doute. Son sourire taquin et son haussement de sourcil, suivi d'un clin d'œil explicite, désignaient la teneur guère bénigne de ces mots. Merrick ponctua sa tirade d'une lampée de l'alcool sucré.

Attendant la réponse de Roland, le milicien s'excusa par la suite. ''C'est à mon tour d'aller me soulager. Je reviens vite.'' Se levant, chancelant, il s'appuya à leur ''vaisseau'' pour partir en direction de l'extérieur. Sa démarche chaloupée avait le mérite de l'étonné lui-même. Que se passait-il pour qu'il soit à ce point groggy ? Sa langue était pâteuse, et ses sens fonctionnaient encore plus aux ralentis, bien que son acuité de ce qui l'entourait aille gagner en sensibilité. Pour autant, il était si détendu...

Revenant à l'intérieur, le tumulte des lieux eut le mérite de l'impacter avec force. Par la Trinité ! Avait-il bu plus que ce qu'il pensait ? Qu'importe ! Son second l'attendait, et le capitaine Lorren ne l'abandonnerait pas ! C'est sur cette pensée qu'il retourna s'échouer à la table qu'il partageait avec Roland. ''Il fait foufrement...foutrement chaud, ici !'' Ce devait être parce qu'il revenait de dehors, parce qu'il avait côtoyé la fraîcheur de l'extérieur qu'il trouvait la Chope Sucrée surchauffée... Se passant une main dans les cheveux, Merrick se ventila de la seconde main le visage. Une gorgée de la boisson sucrée le rafraîchirait peut-être pensa-t-il en soulevant à nouveau son verre.

Du coin de l'œil, il aperçut la crinière de la couleur des flammes de sa tenancière. Appâté par cette vision comme un papillon pouvait l'être par une lumière dans la nuit, Merrick n'arriva pas à en détacher les yeux. Elle était foufrement ou foutrement belle. Son visage vira au cramoisi. ''Vous aviez dit que vous croyez en mes chances... Vous pensez qu'il est l'heure de jouer le tout pour le tout ?'' Demanda-t-il à Roland, en pointant du menton la jeune femme. Il avait du mal à se contenir et se retenir de rester assis. D'ailleurs, le comte n'était potentiellement pas le meilleur allié à qui demander conseil en cette heure... ''Serait-il l'heure de se jeter à l'eau, noble second ?'' Questionna-t-il avec avidité son blond comparse.

Son esprit était mélangé, oscillant entre détente et désir flamboyant. Si jamais Roland de Rivefière le guidait sur le chemin de la tentation, Merrick Lorren partirait à ''l'attaque'' de la rouquine. Qu'importe la règle une de l'établissement, qu'importe la présence menaçante de Brigitte et la démonstration récente de sa maîtrise de l'arme qu'Estelle de Chantauvent avait faite. Le milicien avait du mal à rester statique sur sa chaise, alors qu'il la détaillait toujours... Roland de Rivefière serait-il le déclencheur d'une situation hautement à risque pour son capitaine, ou bien l'ancre qui le retiendrait cloîtré et assis autour du navire ? Fidèle allié ou infidèle parjure ? Est-ce que l'alcool et les substances l'avaient autant envenimé que l'ivrogne ? Que la réponse soit positive ou négative, la suite risquait d'être hautement intéressante. Restait à savoir pour qui...
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Roland de RivefièreComte
Roland de Rivefière



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MessageSujet: Re: [Terminé] L'ébauche de la débauche ♠ [Merrick].   [Terminé] L'ébauche de la débauche ♠ [Merrick]. - Page 2 EmptySam 16 Mar 2019 - 3:00
Les deux hommes semblaient convaincu que le premier fils de Roland et Sydonnie, s’ils en avaient un évidemment, potentiel héritier, devrait s’appeler Merrick. Puis s’en suivit une étreinte franchement amicale entre eux, couverte d’émotions.
La descendance pour Roland était inévitablement un sujet sensible, il n’avait pas pu en avoir avec son ancienne épouse, un guérisseur avait posé le verdict comme quoi la défunte femme était stérile. Là, de parler d’un potentiel héritier un des termes si élogieux, le sang-bleu eut presque la larme à l’œil. L’alcool aidant, bien entendu.
Ils portèrent donc une énième fois la choppe à leurs lèvres, trinquant et buvant à cette merveilleuse idée.

Les pensées de l’aîné étaient déjà en train de flotter vers cet avenir rêver, lorsqu’une conversation provenant du comptoir non loin de leur table, retint son attention. Estelle de Chantauvent était en train de discuter avec cet habitué, qui revenait à la charge, plus déterminé que jamais. Le milicien semblait fin prêt à en découdre, lui rappelant sa promesse.

- « Parfaitement, je vous suis Merrick ! »

Il aiderait son camarade à venir à bout de l’ennemi, sans nul doute. Roland se tenait prêt, à se lever et aller attraper le rustre, tandis que le milicien le corrigerait sévèrement. Cependant, ils n’eurent même pas à bouger de leur chaise, Estelle semblait parfaitement maîtriser la situation. En effet, elle s’était saisie d’une poêle comme arme et avait frappé de toutes ses forces sur le bougre, qui tomba comme une masse au sol, sur le côté. Les rire fusèrent de toute part, Roland y comprit, ne s’étant pas attendu à un tel spectacle. Il applaudit même la tenancière avec enthousiasme, décidément, les dames de Marbrume avaient du caractère.

- « Incroyable, c’est bien le mot ! Et vous Merrick, avez-vous déjà goûté à l’arme de prédilection de la tenancière ? »

Dit-il, toujours en riant. Après tout, si la règle première de l’établissement était de ne pas draguer la tenancière, pourquoi le Lorren serait l’exception qui confirmait la règle ? Ah oui, parfois le cœur a ses raisons…
La rouquine arrivait à présent vers eux, leur prodiguant quelques conseils bien avisés.

- « Joli coup de poêle amiral de Chantauvent, vous m’avez impressionné ! »

Elle ne comprendrait peut être pas tout de suite pourquoi les deux hommes l’appelaient amiral, mais à vrai dire, elle avait sûrement assez bien l’habitude des personnes atteintes d’ivresse pour ne plus chercher à comprendre dans quel folie leurs esprits tortueux étaient partis.

- « Je vais lui en parler à madame, ne vous inquiétez pas, je suis certain qu’elle sera folle de joie ! Comment elle ne pourrait pas aimer Merrick ?! »

Bon, c’était beaucoup moins certain que Sydonnie d’Algrange soit complètement enchantée par cette idée, mais là en cet instant, l’aîné en était absolument persuadé. Estelle en profita aussi pour leur signaler qu’ils avaient pas le droit de sortir de l’établissement si personne ne venait les chercher. Étrange deuxième règle de l’établissement, ils verraient bien le moment venu. Pour l’instant, il passait un très agréable moment, il n’avait pas envie de partir. Problèmes envolés, il était sur un navire accompagné de son capitaine, tout allait pour le mieux. La tenancière leur offrit ensuite une bouteille, quel merveilleuse attention. Roland en termina sa choppe qui était encore à moitié pleine, pour partir en quête de ce nouveau nectar sucré. Puis elle les avait laissé, pour retourner à ses occupations, non sans aviser Merrick d’autres conseils. Mais le comte n’écoutait plus, trop préoccupé par l’idée de goûter à ce nouveau spiritueux. Il lâcha simplement un « merci amiral », les yeux rivés sur la bouteille.

- « Je ne vous ferai pas défaut mon capitaine, sus à l’ennemi ! »

Un nouveau verre était rempli, il trinqua avec son camarade de boissons et porta ledit verre à ses lèvres. Bien que le palais déjà alcoolisé, il put néanmoins noter la subtilité de ce nouveau liquide, sucré, étonnamment bon. Il but une gorgée, puis une seconde, termina son verre en un temps record.

- « Oui elle a dit cela, je n’ai d’ailleurs pas vraiment compris pourquoi ! Deux gaillards comme nous, pouvons très bien rentrer ! Vous pensez qu’elle était sérieuse ? Vous qui la connaissez mieux que moi, c’est que… je n’ai pas si envie que cela de goûter à sa poêle. »

Dit-il, repensant à la scène avec le pauvre bougre. Ivre certes, mais pas téméraire pour contrarier cette dame, cette merveilleuse dame qui leur offrait une si bonne bouteille, d’ailleurs.
Le capitaine se rendit ensuite à l’extérieur, pour régler également sa petite affaire. Roland en profita pour remettre le niveau des verres et en boire une lichette, l’air de rien. C’est que c’était vraiment bon, un goût particulier, jamais il n’avait encore goûté une telle boisson. Il se leva, afin de repérer son acolyte. Il se leva, levant le bras et faisant des signes pas très précis.

- « Capitaine, rejoignez vite le navire ! »

Se lever et se rasseoir si subitement, lui avait donné une étrange impression, comme si le sol bougeait, il avait eu la tête qui tourne un instant. Lorsque Merrick fut proche de lui, il lui fit une confidence, alors que celui-ce se plaignait d’avoir trop chaud. Il lui demanda conseil quant à l’abordage de l’amiral Chantauvent. Roland fit mine de réfléchir, portant sa main sous son menton, de manière assez théâtrale. Pour ceux qui le connaissaient, bien heureusement personne ici bas, cette image était tellement à l’opposé de lui-même, que cela pouvait être déroutant.

- « Jetez-vous à l’eau, mais faites attention, la mer m’a l’air plutôt houleuse ! »

Conseil avisé, du bon marin qu’il était.
Mais, pour son état, cela n’avait pas l’air de s’arranger. Le comte avait d’abord rougit, puis pâlit. Ce n’était visiblement pas bon signe. Cet alcool était déroutant, avec tout ce qu’il avait ingurgité au préalable, cela devenait compliqué de raisonner. D’ailleurs, il ne résonnait plus. Il se leva, il était pas bien, sans doute que Merrick était allé à l’attaque de l’amiral de Chantauvent, lui allait déambuler dans la salle, verre à la main. Il observait les autres clients, se demandait si eux aussi l’observait. Un étrange manège. Il ne prêtait plus tellement attention à ce qu’il se passait autour de lui, tout semblait devenir légèrement flou, assourdissant. Sa démarche ne devait pas être si bien assurée, planté à présent au milieu de la salle, il alla s’asseoir avec le petit couple d’amoureux.

- « Bonsoiiiir ! C’est beau l’amour, pas vrai ? Vous savez nous avons eu la même bouteille je crois, vous et nous... » il montra d’un geste malhabile,en se retournant, son acolyte. « Mais là il est parti voir l’amiral, mais je l’ai prévenu hein, la mer est agitée ! Faut faire attention à ça ! »

Oui, propos incohérents, mine qui n’était déjà pas bien vaillante en arrivant. Le Roland n’avait plus rien de noble, pas son comportement en tout cas. La fatigue, l’alcool, la drogue avaient bel et bien eut raison de lui.
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MessageSujet: Re: [Terminé] L'ébauche de la débauche ♠ [Merrick].   [Terminé] L'ébauche de la débauche ♠ [Merrick]. - Page 2 EmptyLun 18 Mar 2019 - 18:35
-''J'ai l'infime chance de n'avoir jamais eu à rencontrer l'aussi fameuse qu'infâme arme !'' Répondit-il à son homologue, rivant son regard vers la voûte de la Chope Sucrée, histoire de remercier muettement la Trinité pour ce qu'il prenait pour une réelle bénédiction. Ce fut les derniers mots que Merrick Lorren servit à Roland de Rivefière avant qu'Estelle de Chantauvent ne vienne leur servir la future source de tous leurs maux. À savoir; cet alcool sucré, rehaussé d'un soupçon d'herbacé aphrodisiaque. La soirée était déjà compliquée pour le foie des deux marins. Mais dès lors, elle risquait de s'annoncer aussi âpre pour leur esprit...

À l'arrivée de sa tenancière, Lorren eut peur de voir le futur Merrick, noble héritier de la famille Rivefière, perdre son diminutif. Par chance, Roland fit preuve d'une acuité d'esprit aussi incisive que tranchante, assurant au milicien que sa fiancée ne pourrait qu'aimer l'idée. Hochant la tête avec emphase, sinon avec exagération, Merrick ne put ajouter qu'un ''voilà'' tout simple, heureux de voir que lui et le comte étaient sur la même longueur d'onde. Or, aux prises avec les affres de son esprit embrumé et tourmenté par l'ivresse, même lui tiqua sur les dernières paroles du blond. Du moins, durant un infime instant. De fait, bien qu'il douta avoir la chance d'être ''apprécié'' par la sergente d'Algrange, il repoussa rapidement cette lugubre idée au loin. Si son second le disait, c'est que cela devait être vrai !

-''Prochaine fois, nous inviterons la mousse d'Algrange à rejoindre notre équipage et notre folle équipée ! '' Dit-il avec un sourire complaisant, appréciant de se hisser au-dessus de la sergente dans la hiérarchie maritime qu'il avait instaurée. Aurait-il osé présenter cette idée devant elle ? Pas le moins du monde. Mais, en cette heure, était-elle là ? Pas le moins du monde. Alors...

Enfin, la jeune femme les quitta, retournant vaquer à ses occupations. Offrant une moue déçue à ce départ qu'il aurait préféré retarder, Merrick haussa des épaules, faisant contre mauvaise fortune bon cœur. Une nouvelle bouteille les attendait et Roland était toujours là ! La discussion s'enchaîna; Lorren fut satisfait de voir Rivefière le suivre sur la nouvelle consommation, riant par la suite à la prise de parole de son collègue. '' Je pense qu'elle est suffisamment sérieuse pour que nous ne fassions rien à même de la mettre de mauvaise humeur.'' Répondit-il en riant doucement. Par la Trinité, dommage que le milicien allait oublié cette logique quelques instants plus tard... Mais ne brûlons pas les étapes.

Le jeune homme était ensuite parti à l'extérieur, revenant dans l'établissement pour retrouver un Roland qui lui faisait des signes guères net et précis pour désigner où il se trouvait. Par chance pour le duo, Lorren était encore apte à retrouver son chemin sans l'aide ''salvatrice'' de son second. Or, bien aise de voir ce dernier agir avec autant de... civilité et de noblesse d'âme, le milicien ne put que lui renvoyer ces signes d'une salutation aussi grandiloquente qu'exubérante. Retrouvant sa chaise, Merrick avait finalement questionné Roland pour savoir s'il devait partir en conquête dès maintenant. Mauvaise idée ? Potentiellement. Mais après tout, il était ivre ? Oui. Et puis, il était drogué ? Aussi... alors, comment lui en vouloir ?

Ainsi donc, le second Roland de Rivefière envoya le capitaine Merrick Lorren à la rencontre de son destin. Destin, qui risquait de s'annoncer plutôt fâcheux, alors que le quidam était sur le point de partir à l'attaque de sa proie; l'amiral Estelle de Chantauvent. Peut-être qu'il aurait été plus sage que le noble retienne le roturier de tenter une action aussi farouche. Potentiellement que le brun n'aurait même pas du poser la question au blond, mais plutôt se raviser de lui-même. Or, à la défense des deux idiots, l'alcool n'était pas exempt de tout reproche. Et puis, à l'encontre de la tenancière, la drogue mise par mégarde dans leur bouteille n'était elle non plus pas exempt de toutes critiques. Dès lors, cet amalgame malencontreux et fâcheux ne pouvait déboucher que sur une seule et unique situation; l'abordage de la rouquine.

Sans même y penser plus longuement, faisant confiance au comte pour le guider sur le droit et salvateur chemin de la bonne idée, le milicien se souleva vaillamment et difficilement de son assise, prêt à en découdre. Pour son propre bien, il aurait peut-être dû y réfléchir à deux fois et ramener à sa mémoire le traitement qu'avait subit l'habitué quelques instants avant. Or, si les mots de l'aîné de la famille de Rivefière n'avaient pas suffi, son ton et l'utilisation de l'argot maritime ne pouvaient laisser de marbre le pirate qu'il n'était pas. Ainsi, Merrick entendit vaguement la tentative de prudence glissé par son second, butant et arrêtant plutôt ses réflexions sur l'idée de se ''jeter à l'eau''. Un sourire niais vint prendre le contrôle de son faciès.

-'' Roland de Rivefière, vous êtes la voix qui me guide sur la voie de la raison...'' Commença-t-il en déposant sa main sur l'épaule de son compère.''...et un chic type. Ou un type chic ? '' Se questionna-t-il pour lui-même perdant son regard sur la bouteille, à la recherche du bon qualificatif dont il voulait décerner le comte. Puis, haussant les épaules et repoussant cette réflexion de la main, il poursuivit. ''Qu'importe, je décide que vous êtes les deux !'' Dit-il, fier de son idée, tandis qu'il n'avait plus besoin de s'inquiéter pour tout cela.

Prenant le temps de se passer une main malhabile dans les cheveux, geste qui eut le mérite de le décoiffer par le manque d'adresse et l'ivresse qui l'étreignait en cette heure, Lorren regarda Roland partir avec son verre à la main, lui-même en quête d'une table à aborder, de gens à accoster. Offrant une moue de fierté pour son ''élève'' qui était sur la voie vénale de la boisson, satisfait de le voir partir son verre à la main, Merrick souleva quant à lui la bouteille pour l'amener avec lui dans sa ''mission''. Si le second partait avec un verre, le capitaine se devait de partir avec le contenant complet, ne put s'empêcher de penser l'ivrogne, idéalisant le fait que c'était le meilleur moyen d'impressionner son équipage et d'éviter toute tentative de mutinerie.

-C'est à toi de jouer, Merrick Lorren.'' Murmura-t-il pour lui-même, cherchant à trouver le courage d'oser essayer. Même ivre, le courage ne s'inventait pas et la couardise ne s'effaçait guère...

Les yeux fixés sur Estelle, incapable de résister aux idées qui enflammaient son esprit embrumé et englué, Lorren commença tranquillement à marcher. À mi-chemin, il fut tenté de retourner sur ses pas. Mais, il réussit à trouver l'audace de persévérer et de continuer au fond de sa bouteille qu'il avait à la main. Glissant un regard vers Roland, pas certain d'avoir croisé ses yeux, alors que les siens le trahissaient, Lorren lui offrit un hochement de tête convaincu. Non, aujourd'hui il ne faiblirait pas ! La dame de Chantauvent était proche de son comptoir, œuvrant possiblement à une quelconque tâche dévolue à sa profession. Dos au quidam qu'il était, le moment était idéal pour passer à l'offensive...

Rappelant à son esprit un quelconque conseil dont il ne se rappelait plus la provenance, Merrick Lorren sut que l'effet de surprise était l'une des meilleures armes pour vaincre. Dès lors, le roturier n'annonça aucunement sa venue, restant dans l'angle mort d'Estelle. Interdit et indécis durant quelques instants, le jeune homme s'enfila une énième rasade du contenant pour reprendre contenance. Naturellement, le désir exacerbé par la drogue prit le dessus sur son indécision adoucie par l'ivresse.

Lentement il s'approcha, capturant rapidement Estelle de Chantauvent dans ses bras. Un silence d'outre-tombe prit le dessus sur le brouhaha habituel de la Chope Sucrée. Du moins, si Roland de Rivefière n'acclamait pas d'une quelconque façon l'action...Tous les regards convergeaient vers la propriétaire des lieux et cet imbécile qui avait oublié la première règle et la présence menaçante de Brigitte, qui était d'ailleurs à portée de main. Quelques sourires bien aises venait se dessiner ici et là. Déjà, quelques commentaires murmurés fusaient dans la pièce. ''Il va goûter''... ''Deux en un soir, c'est rare !''... Merrick n'entendait rien, mais Roland, situé au milieu des convives et du public avait la chance d'entendre les paroles qui ne donnait pas chère de la peau de son capitaine.

Les bras l'enserrant, la bouteille encore en main non loin de son visage, le capitaine Lorren se dit qu'il devait prendre la parole. C'est d'une voie aussi peu affirmé à cause de la crainte de son geste, qu'à cause de l'ivresse qu'il commença à déblatérer. ''Estelle de Chantauvent, je...'' Peut-être aurait-il mieux fait de réfléchir avant à ce qu'il voulait dire ?! ''je...je...'' Un bref éclair de conscience lui permit de réaliser que ce n'était aucunement une bonne idée de s'ouvrir sur l'ensemble des désirs qui l'enflammait en cette heure et devant tel public. ''Ne m'abandonne pas.'' Ne put que trouver son esprit alangui et torturé, alors que l'idée de la voir partir avec l'habitué l'avait vrillé.

Lentement, il la relâcha. Se reculant d'un pas, mais guère de plus, incapable de se soustraire à sa présence. Glissant un regard à Roland, essayant de juger si son action avait eu le mérite d'être bien menée, à la recherche d'un coup d'œil à même de le convaincre de sa réussite et de la ''bonne idée'', il reporta son attention sur la principale concernée pour l'heure. Avait-elle eu le temps de répondre ? Dur à dire pour l'homme qui était ivre... Or, dans ce silence qui se perpétuait, il entendit la clochette de la porte d'entrée retentir. Merrick Lorren ne pouvait qu'espérer être sur ses deux jambes, plutôt que dans les vapes à cause de Brigitte, pour accueillir le nouvel arrivant...
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Estelle LorrenAubergiste
Estelle Lorren



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MessageSujet: Re: [Terminé] L'ébauche de la débauche ♠ [Merrick].   [Terminé] L'ébauche de la débauche ♠ [Merrick]. - Page 2 EmptyLun 18 Mar 2019 - 23:33


Estelle observait de loin l’ensemble des événements, sans comprendre immédiatement ce qui pouvait bien se tramer et l’erreur dramatique qu’elle avait pu faire. Riant de bon cœur, elle observait les clients chanter, partager, s’amuser, jouer : la soirée était à ses yeux parfaite et cela n’était pas dû uniquement à la présence de Merrick Lorren. La rouquine n’avait pas le temps de s’épancher sur l’étrange duo bien alcoolisé, courant à droite, puis à gauche, passant de la cuisine à la salle, un plateau en équilibre sur les mains pour servir les chopes. Rapidité en priorité, efficacité en seconde option, la tenancière s’appliquait à tout réaliser avec brio, non pas sans toujours couler un regard vers son milicien qui semblait avoir une mauvaise influence sur l’héritier de Rivefière. La gérante de la chope sucrée avait fini par pouvoir souffler un peu, s’installant contre le comptoir, avalant une gorgée d’une infusion qui avait eu le temps de refroidir. Prenant une légère inspiration, elle avait laissé ses doigts s’enrouler autour du récipient.

Inconsciente de ce qui pouvait bien se tramer réellement, son regard sembla soudainement se déposer sur le petit couple, qui avec les différentes plantes aurait déjà dû monter à l’étage pour s’amuser un peu, alors… Ce fut cette étrange sensation, celle qui laisse entendre que quelque chose cloche, le murmure de cet inconscient qui vous fait comprendre qu’il y a vraiment quelque chose qui n’avance pas dans le bon sens. Puis ce fut tout aussi étrange, elle sentit cette odeur qu’elle reconnaissait parfaitement, elle sentit les bras qu’elle reconnaissait parfaitement, puis le murmure et cette voix qui tout comme le reste avait un écho un peu trop connu à son goût. Merrick Lorren venait de l’enlacer aux yeux de tous, il venait la supplier de ne pas partir, de ne pas l’abandonner, pire, il venait réellement d’officialiser bien malgré lui la relation.

Surprise, elle avait ressenti cet étrange frisson, ses sourcils s’étaient froncés, alors que son souffle avait dû se couper. Ils étaient silencieux tous, oui, tous, pour elle, ce silence la concernait parce que Merrick Lorren venait de franchir une étape qu’elle n’avait aucunement vue venir et dont elle n’était pas préparée. Immobile, silencieuse, elle ne savait plus quoi faire, ou quoi dire, préfèrent attendre que l’instant passe, qu’il réalise par lui-même le dépassement des limites. Son regard eut le temps de détailler la bouteille qu’il avait en main, de comprendre que les petits éléments qui flottaient à l’intérieur n’était aucunement un reste d’aliment et ce fut le choc. Estelle de Chantauvent avait drogué Merrick Lorren et son acolyte, involontairement. Il s’était détaché, la détaillant, il l’avait supplié de ne pas l’abandonner et elle avait par réflexe récupéré la brave Brigitte. Non, elle ne pouvait pas, réellement pas, pas sur lui, pas comme ça, pas en ayant conscience qu’elle était responsable de sa situation. La clochette venait de se faire entendre, sans qu’elle n’accorde la moindre importance à l’acte, sans qu’elle n’ose regarder le nouveau client. Toute son attention était véritablement sur le brave, le grand Merrick Lorren.


- « Merrick… Je crois que j’ai fait une bêtise… » murmure-t-elle en récupérant la bouteille « Je… » comment lui dire, comprendrait-il dans son état « Capitaine » fit-elle finalement « Votre navire prend l’eau, il coule, il coule » ajouta-t-elle rapidement en montrant la table ou il était installé avec Roland de Rivifière…

Ce fut en avisant la table vide qu’Estelle comprit qu’une nouvelle problématique allait rentrer dans cette situation improbable. Une problématique grave, très grave, l’héritier était installé à la table du couple et si elle ne voulait pas être la responsable d’une séparation par tromperie alors que le mariage n’était même pas encore prononcé, elle allait devoir vite, très vite réagir. Attrapant Brigitte, elle avait laissé son milicien essayer de retrouver son bateau, non pas sans déposer une tape discrète sur le haut de son dos. La stratégie était simple : occuper les deux jusqu’à parvenir à les isoler… Quitte à assommer l’ensemble, oui, toutes les possibilités devaient être amenées. La situation ne pouvait pas être pire n’est-ce pas ?

- « Roland de Rivefière » fit-t-elle brusquement « Laissez donc ce couple… » elle détailla le duo qui semblait faire des beaux yeux à Roland, visiblement eux aussi touché par l’ingestion des plantes… Avait-elle à ce point fait n’importe quoi ? Deux bouteilles ? Vraiment « AH NON » hurla-t-elle «Mon établissement n’est pas un établissement de luxure » grogna-t-elle « Filez faire vos conchonnetés à l’étage vous deux et VOUS » fit-elle en direction de Roland, parfaitement armée de Brigitte « VOUS, vous allez rejoindre le matelot Lorren et monter vos p’tits culs à l’étage IMMÉDIATEMENT »

Naturellement, son regard avait balayé la salle, alors que ses deux prunelles se déposaient enfin sur le nouvel arrivant : un prêtre, le prêtre… Non, pas maintenant, pas ce soir, ce n’était pas possible… Non… Ses lèvres se pincèrent, alors qu’elle abandonnait l’idée de condamner au silence pour la fin de la soirée le noble héritier, préférant faire signe à Cesare, de lui venir en aide, il le fallait, réellement.

- « Mon père j’ai besoin d’aide » souffla-t-elle « Surveillez-le, lui là, oui, oui s’il vous plaît… L’alcool fait des ravages mon père, des ravages… » tenta-t-elle de se convaincre autant qu’elle tentait de le convaincre « Il faut lui faire boire une infusion.. Beaucoup… plusieurs… Dans la salle derrière » ajouta-t-elle

Son regard se porta sur Merrick sans savoir ce qu’il venait encore de mettre en place pour s’essayer à quoi que ce soit, était-il encore au comptoir, était-il sur la table, sous la table, sur une chaise normalement installée, peu importe, elle avait fini par le rejoindre, laissant à Cesare l’opportunité de gérer dans un premier temps le Rivefière.

- « Merrick… » souffla-t-elle…. « On va rejoindre votre ami… Là-bas… Avec le prêtre… On va boire un peu, de l’infusion.. La bouteille est vide, si, si, si elle est vide. MAIS SI elle est vide ! » elle avise le voisin de table « HEIN qu’elle est vide ?! »

L’autre client opine rapidement, ne sachant pas réellement quoi dire, Estelle ne peut s’empêcher de venir attraper l’oreille de Merrick, pour l’entraîner jusqu’à Cesare et Roland qui, si tout va bien devaient se trouver dans l’arrière-salle. Poussant la porte, elle avisa tour à tour les personnes présentes.

- « Bien, que plus personne ne bouge » fit-elle « Mon père, j’ai besoin d’aide… Je suis navrée de vous embarquer dans ce genre de situations… Il faut faire vomir notre improbable duo… Vous avez une idée ? » elle avisa Roland, puis Merrick « Vous, vous devez boire ça. »

Elle attrapa deux tasses, versa de l’eau chaude, juste de l’eau chaude.

- « On boit, on boit… Plus vite que ça » tenta-t-elle avec autorité « Mon père voulez-vous bien… Surveiller les deux-là, ils doivent boire, beaucoup, promettez-moi, je dois m’occuper de la salle. Quoi qu’il arrive, ne buvez pas la bouteille là, et eux non plus ! »


Pouf, Estelle avait dû disparaitre, laissant lâchement le prêtre avec deux hommes en état d'ivresse, mais pas que... Et maintenant ?


[Je ne voulais pas vous bloquer, j'ai fais une petite réponse qui devrait vous permettre de bien bien bien réagir, bon courage ♥️ Si besoin vous savez où me trouver ! ]

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CesarePrêtre responsable
Cesare



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MessageSujet: Re: [Terminé] L'ébauche de la débauche ♠ [Merrick].   [Terminé] L'ébauche de la débauche ♠ [Merrick]. - Page 2 EmptyMer 20 Mar 2019 - 20:16
♫♪♪♫


Le jour était en ne peut plus parfait pour s’intéresser vers autre chose que les sempiternelles tâches, corvées et activités qui formaient le quotidien de l’ascète. Une fournée de jeunes novices récemment intégrés dans le saint ordre de la vraie religion allaient faire leurs preuves au sein du Temple en s’occupant de plusieurs missions généralement réservés à leurs aînés plus expérimentés, bien que personne au sein du Clergé ne se plaindra qu’un disciple au crâne rasé n’aille récurer les latrines à sa place, loin de là ! L’aubaine était trop belle et puis un peu d’expérience professionnelle ne ferait aucun mal à ces jeunes pousses qui allaient former la future génération de guides spirituels. Une couvée prometteuse pour le jeune prêtre qui portait tous ses espoir vers cette nouvelle légion de futurs bergers endoctrinés sous les contraintes religieuses de ces temps sombres et difficiles qui, il fallait le reconnaître, ont permit un refleurissement de la foi dans le cœur du peuple laxiste et trop porté vers les plaisirs simples et détestables. Oh, il aurait adoré être un précepteur de quelques élus, leur apprendre sous son aile les nobles principes qui distinguent le vrai croyant de ces pauvres païens damnés et perdus, mais pour le moment son âme avait besoin d’être nourrie et abreuvée avec les dons des Trois et un peu de repos était clairement bienvenue, aussi fanatique du travail bien fait qu’il était.

Restait à savoir où le rigoureux ecclésiastique allait pouvoir reposer ses os engourdis par le froid tombal du Temple. Une chose était sûre, l’homme de foi connaissait bien peu de lieux pouvant lui procurer une quiétude similaire à celle de son petit sanctuaire, en face des statues des Trois qui baignaient leur fidèle d’un regard aimant et compatissant. Ah, le doux parfum de l’encens, la sérénité qui le gagnait et l’écho de ses prières se répercutant sur les murs baignés d’une faible lumière perçant les douces ténèbres qui l’enveloppaient de leur linceul salvateur.

Ce ne fut qu’après une longue méditation où il raya d’une liste mentale les quelques établissements susceptibles de jouer office de refuge spirituel (et qui se comptaient sur les doigts d’une main mutilée) que Cesare finit par opter pour un choix qu’il avait précieusement gardé au fond de l’antichambre de son esprit : La Chope Sucrée. Le souvenir de cette brave Estelle, sa chevelure flamboyante et ses prunelles pétillantes arracha un petit sourire à la mine tristement inexpressive et rigide. Le nom même de la taverne avait de quoi attirer les plus réticents, après tout l’appellation était joyeuse et emprunte de gaieté contrairement à certaines bâtisses malfamées telles le tristement célèbre « Sanglier Noir », le redouté « Chez le Bouc Emissaire » et le Ô combien détestable repaire de soudards en tout genre qu’était le sinistre « à la dernière fessée ».

Brr … si ça ne tenait qu’à lui, il ne resterait de ces tanières de flibustiers qu’un tas de cendres fumantes ! Mais faute d’avoir les pouvoirs nécessaires pour lever une foule armée de torches et de fourches à l’assaut de ces nids de truands, il ne pouvait que les maudire silencieusement dans l’espoir qu’une foudre divine ne vienne embraser les lieux et emporter les infidèles qui y pullulent comme une infâme tumeur. Quoi qu’il en soit, il s’était donc décidé à aller rendre visite à cette brave tenancière et profiter de sa généreuse offre. Peut-être que ses repas étaient bien plus savoureux que les modestes rations d’orge et de blé qu’on leur servait quotidiennement et qui lui donnaient parfois de difficiles complications quand le besoin se faisait sentir. Aheum.

C’est donc après avoir prit le temps de lire ses versets pour recommander son âme à la Trinité et honorer le nom de leurs divins géniteurs que Cesare quitta le Grand Temple, sa robe couverte par une cape à capuche en bure assez épaisse pour le préserver des perfides courants glacés qui parcouraient de temps à autre les ruelles de la cité portuaire. Il s’était bien sûr renseigné sur le lieu de la fameuse auberge et sa pétulante tenancière et les braves roturiers étaient plus qu’enthousiastes de montrer le chemin au clerc, leurs yeux brillant d’une lueur d’espoir quand le brave homme de foi les bénissait avec une élégance qu’on ne pouvait qu’attribuer à un saint. C’est en tout cas ce que Cesare pensait à chaque fois qu’il gratifiait ses bonnes faveurs aux fidèles.

Arrivé en face de l’auberge à l’insigne caractéristique, il toqua poliment à la porte, lui qui était si peu coutumier aux pratiques citoyennes pour ne pas savoir qu’on pouvait pénétrer les lieux sans s’annoncer de la sorte, puis poussa l’obstacle de bois pour faire son entrée … et faire face à un spectacle qui lui fit l’effet d’une douche froide. La confusion la plus totale se lisait dans ses prunelles tandis qu’il jetait des regards d’incompréhension sur l’étrange pièce de théâtre qui se déroulait en ces lieux où le parfum de la boisson agressait ses fragiles narines. La jeune Estelle semblait être débordée par la présence d’un duo d’ivrognes aux joues rouges comme les fessiers d’une catin et aux sourires bien trop larges pour qu’ils soient bienveillants. Les ravages de l’alcool se manifestaient ! Combien de fois avait-il prévenu ses confrères et ses disciples des outrageuses conséquences du péché de l’ivresse ? Une fois de plus la Trinité lui exposait, à lui leur fidèle et juste serviteur, un nouvel exemple de la décrépitude et la décadence qui rongeait les fondations même de Marbrume comme une pierre souffrant d’une gangrène malsaine et gourmande.

Le premier portait un accoutrement dont la qualité et le style trahissaient facilement ses racines nobles, surtout qu’un visage aux angles aussi bien taillés ne pouvait appartenir à un être de sang mêlé. Le second, plus imposant, arborait les couleurs sombres de Rikni, la protectrice du bras-armé de Marbrume. Un milicien, donc. Ah quelle belle paire il avait devant les yeux ! La fleur de la noblesse et le protecteur du peuple, tous deux ricanant comme des hyènes, les lèvres humides et le regard perdu dans quelques obscurs horizons !

Estelle lui fit signe, l’implorant de venir à sa rescousse. Lui venir en aide ? Voilà donc le dessein des Trois ! Dans leur ultime sagesse, les Dieux avaient décidé de sauver ces deux malandrins de l’abjecte perdition qu’était la boisson en envoyant le plus loyal servant, lui ! Bombant le torse et prenant une attitude grave et inquisitrice, il s’approcha à grands pas, ignorant les regards curieux des habitués qui avaient perdu de leur bonne humeur à la vue de la robe ecclésiastique et ses lourdes implications.

« Allez donc, mon enfant, je m’occupe de chasser le démon qui a gagné ce malheureux. »

Quand la fulgurante boule de feu qu’était la tenancière s’éclipsa pour harponner entre ses doigts le milicien jovial, Cesare s’empara du visage de Roland, le saisissant entre ses deux mains transies de froid afin de capter toute son attention sur lui, l’obligeant à fixer ses yeux couleur d’ambre qui devaient jeter des éclairs menaçants, dardant les foudres de Rikni et les ouragans d’Anür sur le malheureux seigneur.

« Mon pauvre fils, voyez comment cette urine de sorcière vous a rongé le cerveau comme un ver affamé ! Réduit à l’état d’une semi-conscience pitoyable … quel gâchis. »

Estelle revint, accompagnée du second damné entre ses bras. Le prêtre écouta attentivement les instructions de la tenancière, partagé entre la confusion, le malaise et une sombre détermination. Il hocha lentement la tête pour lui faire comprendre qu’il saisissait la gravité de la situation, bien qu’il ne partageait pas sa façon de faire. Oh que non, il avait d’autres idées en tête. La main de velours de la tenancière allait être remplacée par le gant de fer.

« Vous pouvez partir en paix, je les surveille. »

Son ton n’avait rien de bien rassurant mais dans l’urgence de la situation, la belle rousse n’avait sans doute pas remarqué la froideur de la voix et encore moins les lourdes implications qu’elle dissimulait. Quand elle quitta la pièce pour s’occuper de sa clientèle assoiffée, l’ascète se retourna lentement vers ses deux prisonniers, les fixant à tour de rôle avec un mélange de condescendance et de mépris, le nez plissé et les paupières mi-closes. Son regard se porta ensuite vers la bouteille qui était la source de ce mal insidieux et il s’en empara, contemplant à travers le verre opaque le liquide, puis en renifla brièvement la bouche avant de grimacer de façon quelque peu exagérée.

« Êtes-vous fiers de vous ? Rabaissés à un état aussi déplorable à cause de cette boisson impie. Y trouvez-vous vraiment un quelconque réconfort ? Le plaisir que cette drogue vous procure n’est que factice ! Regardez-vous, vous faîtes pitié, à dodeliner comme des dindons dans une basse-cour ! Qu’Anür vous pardonne.»

Désireux de bannir la racine du mal, il déversa sans scrupule le reste de l’infâme bouteille sur le parquet, privant ainsi le triste duo de toute tentation future comme on écrase un jouet devant un enfant capricieux. Sa tâche accomplie, il reposa le récipient vide sur une table à portée avant de s’approcher des deux nigauds. Sans crier gare, il administra une première gifle à Merrick, petite claque sans grande force mais néanmoins sonore. L’élan de son coup s’arrêta brusquement et, avec expertise, le voilà qui administra un châtiment similaire à Roland avec le dos de sa poigne.

« Ce ne sont pas des tisanes qui vont vous redonner conscience, clairement pas. J’ai bien fais de venir sans quoi les dieux seuls savent ce dont vous auriez été capable en présence de cette innocente jeune femme. Soyez reconnaissant que nos créateurs aient décidé de vous donner une chance de reprendre vos esprits. »

Reculant d’un pas, il croisa les bras en prenant une attitude sévère et autoritaire, sourcils froncés et lèvres plissées en une balafre rosée.

« Mais avant que je plonge vos têtes dans une bassine d’eau glacée, vous devez vous excuser pour ce manque flagrant de retenue et de foi. De vrais croyants seraient déjà à prier nos Dieux pour les délivrer de leurs péchés et les protéger contre les viles tentations qui pavent notre chemin de mortels. Toute une éducation à refaire … »

Levant les bras au ciel pour quémander la force de lutter contre la bêtise humaine, il ajouta sur un ton dramatique :

« Repentez-vous, malheureux ! Déniez à jamais ces futiles bassesses et revenez vous réfugier sous la lumière de la Trinité ! Il n’est pas trop tard pour abandonner ces détestables divertissements et s’adonner à de plus nobles pratiques. La prière, la méditation, le mécénat, le bénévolat … »

Cesare risquait fort de continuer longtemps son sermon, lui qui ne pouvait se contrôler quand l’inspiration religieuse le frappait comme l’artiste foudroyé par une soudaine inspiration venue des cieux. Restait à savoir si le noble et le milicien écoutaient les éloquentes leçons de vie du clerc ou si leurs esprits étaient encore embrumés par les fiévreuses effluves de leurs boissons.

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Roland de RivefièreComte
Roland de Rivefière



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MessageSujet: Re: [Terminé] L'ébauche de la débauche ♠ [Merrick].   [Terminé] L'ébauche de la débauche ♠ [Merrick]. - Page 2 EmptyVen 22 Mar 2019 - 0:14
Merrick lui avouait ne jamais avoir goûté à la fameuse poêle, arme de prédilection d’Estelle. Il en avait bien de la veine, rien qu’à revoir le malheureux qui était étendu misérablement au sol, le milicien était un vrai privilégié il semblerait. Roland ne put qu’exprimer une moue impressionnée. Les talents du brun devaient finalement n’être plus à prouver, vu qu’il avait survécu à la tornade Estelle de Chantauvent.

Le milicien évoqua ensuite la venue dans une autre potentielle virée alcoolisée de Sydonnie. Sur le moment, bien qu’ivre, il sembla cependant penser que la sergente verrait sûrement d’un mauvais œil l’état de son promis. Elle pensait qu’il ne faisait jamais la fête, qu’il était tout le temps bien sérieux, craignant d’être vu, d’entacher sa réputation… Et bien là, elle serait servie !

- « Pas certain que la mousse d’Algrange soit tout à fait ravie de tout cela. Elle n’a pas le pied marin, il me semble. Enfin ! »

Il chassa cette pensée d’un geste confus de la main. De toutes les manières, elle n’était pas présente, alors que cela lui plaise ou non, le capitaine et son second voguaient de plus belle vers la douce ivresse.
La bouteille servie par la tenancière était excellente, sucrée, parfumée. Un réel délice. Roland ne se sentait plus lui-même, il semblait flotter, la sensation était si douce, si agréable, il se sentait libre. Il envoya son capitaine vers sa rouquine, aucun nuage ne semblait venir assombrir leur voyage. Le comte quant à lui partit en quête de nouvelles aventures. Il rencontra le petit couple installé dans la salle. Il entreprit quelques conversations avec eux. Ils semblaient bien sympathiques tout à coup, Roland les trouvait bien charmants, il se plaisant en leur compagnie.

En un instant, il vit Merrick prendre Estelle dans ses bras. Il était tellement fier de son capitaine à cet instant qu’il l’applaudit, se levant si brusquement, qu’il en fit tomber sa chaise. Il ne s’en préoccupa pas plus que cela, il venait de voir Estelle attrapé la fameuse Brigitte, il s’exclama :

- « Attention capitaine !!! »

Toutefois, elle sembla se raviser à attaquer, il ne savait pas si Merrick avait eu le temps de voir l’action, peut être pas. Ce qui le surprit néanmoins, c’était que cette brave rouquine était en train de foncer droit sur lui, il voulut se rasseoir, s’enfoncer dans sa chaise, mais elle n’était plus là. Il faillit tomber mais se rattrapa de toute justesse. Estelle criait après lui, il ne comprenait pas pourquoi, levant les bras au ciel en signe d’incompréhension et de non culpabilité. Il chercha son acolyte des yeux, mais celui-ci ne lui venait pas en aide. Il se sentait piégé, sans copain, et sans… bouteille ?

- « Où elle est la bouteille? »

Ce fut tout ce qu’il trouva à dire sur l’instant.
Puis la rousse se mit à parler étrangement, le second ne comprenait pas du tout où elle voulait en venir.

- « Je ne suis pas votre père… qu’est ce que… ? »

Mais là, le drame. Roland aperçut la robe d’un prêtre, que faisait-il en ce lieu ? Était-il venu pour lui ? Il voulut s’écraser au sol à cette seule vision. Bien que totalement ivre et même plus encore suite au doux mélange de la tenancière, il arrivait encore à comprendre, bien que difficilement, ce qui allait se passer. Fuir, là était la seule solution possible. Il s’apprêtait à s’écarter doucement, se faufiler. Oui, il était quasiment certain de passer inaperçu. Hélas, il était déjà pris au piège. Le prêtre avait empoigné son visage. Il avait les mains gelées, ce n’était pas très agréable, mais son ivresse réduisait de manière significative les effets de l’environnement. Il fallait bien un point positif. Ils étaient dans l’arrière salle, Roland cherchait son capitaine des yeux, lorsque celui-ci surgit, il ne put s’empêcher de sourire. Il n’était plus seul, à deux, ils pourraient s’entraider, tout allait très bien se passer !

Le sang-bleu observa le prêtre prendre la bouteille, sans doute allait-il finalement boire un petit verre avec eux, Roland se détendit, c’était parfait, il afficha un sourire satisfait, ne faisait pas le moins du monde attention à l’expression plus que fâcheuse du prêtre.

- « C’est mignon des dindons ! »

Dit-il toujours enjoué. Il ne comprenait pas la gravité de la situation. Sous alcool et sous drogue, tout semblait tellement facile, même comique.
Cependant, lorsque celui qui servait la Trinité vida la bouteille sous leurs yeux. Il ne comprit véritablement plus ce qu’il se passait. Il restait là, muet, les yeux rivés sur le divin liquide qui s’écoulait, puis faisait rapidement une flaque au sol. Un spectacle des plus navrants. Puis le prêtre s’avança vers Merrick et le gifla. Roland restait stupéfait, tout s’enchaîna si rapidement, trop rapidement pour son pauvre cerveau ramolli par les diverses drogues. Ce fut également son tour, il ne put parer cette attaque. Quelle humiliation, se faire gifler de la sorte, cela ne lui était jamais arrivé. Cela avait au moins eu le mérite de lui remettre quelques idées en place. Il prenait conscience qu’à présent, le prêtre n’était pas du tout là pour rigoler. Et il fallait qu’il se force à reprendre un peu de sérieux. Mais les drogues et l’alcool, pour un corps et un esprit si peu habitué à cela, étaient plus forts. Il n’arrivait pas à lutter.
Le noble se tourna vers son acolyte, lui fit un petit clin d’œil et gloussa légèrement, comme un enfant qu’on venait gronder, mais qui jouait au petit effronté. Il n’avait pas l’air de vouloir se repentir, son esprit était bien trop embrumé pour réaliser l’entière conséquence de ses actes… Est-ce que le capitaine allait l’aider à se sortir de cette impasse, ou était-il lui même incapable de faire face à cette grotesque situation.
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Merrick LorrenCoutilier
Merrick Lorren



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MessageSujet: Re: [Terminé] L'ébauche de la débauche ♠ [Merrick].   [Terminé] L'ébauche de la débauche ♠ [Merrick]. - Page 2 EmptyLun 25 Mar 2019 - 15:59
En cette heure, qui était le pire ennemi de Merrick Lorren ? A fortiori, le venin perfide du houblon et des autres spiritueux ingurgité était un adversaire aussi tenace que coriace. Or, il n'était guère possible de le dresser comme le maître d'œuvre de la déconvenue et des déboires du milicien. Alors, se pouvait-il que le véritable bourreau du capitaine Lorren soit les herbes dans lesquelles il s'était épanché par mégarde ? Bien que cette bouteille sucrée et herbacée soit un belligérant à la hauteur de l'ivrogne qu'il était, tandis que ses effets l'embrasaient et lui faisaient perdre la tête, ce n'était pas elle non plus qui était la source des maux et des affres du jeune homme. Non, l'opposant qui était aussi vil que vilipendant, portait plutôt une robe. Et pour tout vous dire, ce n'était pas l'habituelle rousse qui était engoncée dans ledit vêtement, mais plutôt un homme qui ne semblait guère goûter aux délices et aux bonheurs de la situation. Mais, ne brûlons pas les étapes...

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Le capitaine Merrick Lorren venait de jeter l'ensemble de ses forces dans la lutte. Capturant plus qu'enlaçant Estelle de Chantauvent entre ses bras, tandis que le dernier forban à avoir tenté un abordage de la sorte s'était retrouvé sabordé par la tristement célèbre Brigitte, le marin attendit une répartie ou bien une attaque qu'il pensait voir poindre à l'horizon. Pour autant, le jeune homme n'avait eu la force de se contenir ou de se retenir. Ainsi donc, c'est dans l' expectative du moment que le couard se forçait au courage. Lorsqu'il lâcha enfin son emprise sur la jeune femme, Merrick entendit l'avertissement de son second Roland de Rivefière. Tout d'abord, cette voix eut le mérite de le ragaillardir, et de lui redonner contenance. Son plus fidèle allié, avec qui il luttait face à la houle traîtresse de l'ivresse, était toujours là pour lui ! Rien ne pouvait lui arriver, tandis que son comparse surveillait ses arrières.

Or, c'est là qu'il vit la cause de cette exclamation de l'aîné de Rivefière. L'amiral de Chantauvent avait-elle aussi une alliée aussi puissante et fidèle que lui; sa poêle de combat. Ladite arme venait d'être soulevée par celle qu'il n'aurait jamais cru capable d'un tel geste. Dès lors, ''sa'' tenancière devint en l'espace d'un instant une menace qu'il ne pouvait concevoir. Pour Lorren, ce geste fut vécu comme un déchirement, disloqué et écartelé entre le désir ardent de la passion, renforcé par la drogue qu'il avait ingurgitée, et par le geste qu'il percevait comme une traîtrise. Il semblerait que Merrick Lorren ne méritait rien d'autre que le traitement que la jeune femme réservait aux autres clients avinés qui lui faisaient du charme... Sa tête chuta, ses yeux allèrent se perdre sur le sol tanguant de l'établissement. Décidément, la mer était agitée pour ballotter la Chope Sucrée de la sorte !

-'' Une bêtise, hein ?'' Répéta-t-il d'une petite voix, soulevant à peine son visage pour croiser le regard de la rouquine. Il voulait être en colère, mais par la Trinité, tout ce qu'il désirait c'était se jeter sur elle ! Que lui arrivait-il bon sang ?! ''Mon navire coule ?'' Se retournant, avisant la table qui était son embarcation à lui et Roland, Merrick fronça des sourcils. Pourtant, tout semblait en état de retourner sur les flots tumultueux de l'ivresse... Cette inspection en règle de son lieu de perdition fut à ses yeux aussi brève que rapide. Or, le milicien resta stupidement debout, tentant de démystifier ces paroles nébuleuses, et goûtant au titre de capitaine qu'elle lui avait donné, durant beaucoup trop de temps. Ainsi, lorsqu'Estelle revint le trouver, il n'avait pas bougé d'un pouce, analysant encore et toujours le ''navire Lorren''.

-''Que...quoi ?'' Elle parlait trop vite, présentant l'idée qu'ils aillent retrouver son ''ami''. Quel ami ? Il n'était qu'avec son second ce soir ! Puis, boire une infusion au lieu de boire de l'alcool ? Une bien étrange et incongrue idée ! Devant son regard interdit et indécis, face à sa moue obstinée et butée, Estelle haussa le ton, demandant même à un inconnu de se positionner avec elle contre Merrick. '' Tu essaies de me repousser pour de bon ?'' Murmura-t-il, ne sachant guère si elle avait entendu. Pour compléter le désenchantement de leur relation, elle l'attrapa par l'oreille, pour le faire se mouvoir de force vers la cuisine.

Ne comprenant pas tout, ou préférant choisir ce qu'il comprenait, Merrick jeta un coup d'œil morne et mauvais au nouvel arrivant. Que faisait-il là ? Toujours est-il que le milicien fut heureux de voir Roland se retrouver dans la même fâcheuse posture que lui. Histoire de retrouver une once de courage, il alla se positionner à sa droite, faisant face à celle qui l'avait éconduit -à son esprit- et le prêtre. Croisant les bras, il essaya de dresser un air furibond plutôt que moribond. ''Le capitaine peut boire beaucoup, mais ce ne sera pas de l'eau !'' Dit-il, annonçant clairement ses intentions de parachever cette débauche qui n'était plus qu'une simple ébauche.

Regardant Estelle partir, avec la flamme du désir au fond des prunelles, il reporta son attention sur le nouvel opposant, celui qui allait devenir son plus grand ennemi en cette soirée. Est-ce que ce dernier pensait avoir le monopole de la condescendance et du mépris ? Si tel avait été le cas, Merrick lui renvoya le même regard avilissant, ponctuant le tout d'un petit sourire narquois et hautain. Aucun mot ne serait apte à le vriller de maux, à percer ses défenses et son babillage intempestif. Ce fut Roland qui fut le premier à répondre au sermon de l'homme. De cette réponse, deux choses frappèrent le capitaine; son second avait un sens de l'humour particulièrement aiguisé, et ce dernier semblait quasiment hors course, tandis que l'alcool semblait avoir gagné le combat.

Pouffant devant les mots du noble, l'amusement disparu aussi rapidement qu'il était arrivé, tandis que le religieux vidait l'alcool sur le sol. Serrant la mâchoire, offrant un regard flamboyant de haine à ce fieffé lascar, Lorren ne fit aucune manœuvre à même d'empêcher le geste. Le courage d'une confrontation ne s'inventait et ne se trouvait pas en un instant ! ''Que...?!'' Puis, ce fut le désenchantement le plus total, tandis que le prêtre se risquait à la violence en giflant les deux ivrognes. L'inattendu du geste, couplé à l'état déplorable dans lequel il baignait ne permis pas au milicien de réagir. De toute façon, probablement qu'il n'aurait rien fait... Portant une main à son visage, la bouche entrouverte, il écouta la suite, quelque peu inquiet. Par chance, le gloussement du blond lui permit de reprendre contenance.

Le serviteur de la Trinité semblait ne pas être prêt à s'arrêter de déblatérer son sermon. Ainsi, il était l'heure pour Merrick Lorren d'entrer dans la danse, d'affronter celui-ci, d'épancher la sourde colère qui s'ourdissait en lui. Conscient que Roland ne pouvait guère palabrer et baratiner en cette heure, le capitaine se fit la promesse de sortir son second de leur fâcheuse posture. Bien que le comte n'était point un allié à même de déblatérer, son amusement bon enfant redonnait courage au couard qu'il était. Celui-ci était un peu sa bouée de sauvetage. Et c'était sur cette bouée qu'il escomptait partir à l'abordage !

Commençant à applaudir lentement, puis de plus en plus fort et rapidement, jusqu'à ce que le prêtre daigne enfin s'arrêter de parler, Merrick se passa une main dans les cheveux, puis offrit un sourire empreint de condescendance. ''Ce doit-être l'avantage de porter ce genre de vêtement; pouvoir gifler sans risquer la moindre violence en retour...'' il avait été tenté d'ajouter ''comme une femme'', mais il se retint. Le prêtre comprendrait ce qu'il voudrait comprendre.

''Mais vous savez...'' Commença-t-il en levant les deux mains en signe d'apaisement: ''Je suis complètement d'accord avec vous.'' S'avançant de quelques pas, vacillant à cause de l'ivresse, un sourire contrit sur son visage, le milicien bifurqua sur la droite, en quête de l'objet de sa salvation. ''En effet, ce n'est pas des tisanes qu'il nous faut.'' Ce n'était pas la première fois que Merrick Lorren se promenait dans la cuisine. Dès lors, l'ivrogne qu'il était savait où il pourrait mettre la main sur une bouteille de vin. Attrapant rapidement le contenant et son contenu, le milicien déboucha le tout rapidement, prenant une grande gorgée du breuvage, le regard fixé dans celui de leur opposant. Épanché par le spiritueux, le jeune homme offrit un grand soupir d'aise, aussi puéril que railleur, à ses spectateurs. Puis, retrouvant sa place auprès de Roland, il lui tendit la bouteille, avant de perdre toute contenance.

Incapable de garder son sérieux plus longtemps, Merrick partit d'un grand éclat de rire, fier de son action et de sa bravade. Après tout, l'homme d'armes était beaucoup trop ivre pour pouvoir se maintenir à ce niveau de jeu. ''Mécénat, bénévolat...'' Répéta-t-il entre deux hoquets de rire. ''Ce n'est pas pour nous !'' Arrivant à s'arrêter -enfin- de s'égosiller, Lorren reprit son souffle, avant de lever son menton. ''Savez-vous qui je suis ? Je suis le capitaine Merrick Lorren, et voici mon second; Roland de Rivefière !'' Proféra-t-il avec force. Peut-être qu'il aurait mieux valut qu'il taise leur identité, mais l'alcool et les herbes ne lui éclaircissait aucunement l'esprit.

-''La seule et unique noble pratique que nous acceptons de faire, c'est de naviguer sur notre navire ! Et vous, avez-vous l'âme d'un marin, ou non? Voudriez-vous devenir le quartier-maître ou préférez-vous rester à quai ?'' Dit-il fière de sa tirade, certain que le prêtre ne refuserait jamais une invitation de la sorte. Pour ponctuer ces dires empreints d'intelligence et d'une logique ne souffrant d'aucune contestation possible, Lorren passa un bras sur les épaules de Roland, puis offrit la bouteille de vin -qu'il avait au besoin repris des mains du comte- au serviteur de la Trinité. ''Rejoignez notre équipage, l'ami !''

En un sens, ce geste était une façon d'acheter la paix entre eux et le nouvel arrivant. De fait, l'ivrogne qu'il était ne voyait pas un meilleur moyen d'enterrer la hache de guerre. Or, ivre comme il était, Merrick n'avait pas réellement conscience que la proposition était probablement loin de ravir le prêtre. À ses yeux, tout cela était l'échappatoire parfait. ''Hips !''
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CesarePrêtre responsable
Cesare



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MessageSujet: Re: [Terminé] L'ébauche de la débauche ♠ [Merrick].   [Terminé] L'ébauche de la débauche ♠ [Merrick]. - Page 2 EmptySam 30 Mar 2019 - 22:59
Le comportement immature de messire Roland aurait bien agacé le père Cesare, lui qui était en pleine explication des bienfaits des saintes pratiques aptes à purifier le corps et l’âme, mais la petite plaisanterie du noble fut bien vite masquée par la totale insolence du milicien. D’abord un applaudissement moqueur qui interrompit les sages paroles du clerc, puis une remarque. Une seule remarque, une pique qui fusa comme le dard venimeux d’un nuisible frelon, touchant la fierté de Cesare avec une cuisante sensation qui le perturba net. Le ton condescendant et hypocrite utilisé par l’ivrogne ne faisait qu’accentuer d’avantage cette sensation d’être insulté, moqué, craché dessus comme un paria, lui qui représentait la faction sacrée du Clergé, les bergers de l’humanité, protecteurs et sauveurs.

Les bras du prêtre se rabattirent lentement, presque théâtralement sur ses flancs. La mine suffisante qu’il affichait s’était volatilisée, cédant la place à un masque plus rigide et sévère que celui d’une statue de guerrier dans une place publique. Après tout, il n’était pas assez bête pour que le lourd sens caché derrière les paroles du milicien ne l’atteigne pas, bien au contraire. La pique était telle une lame camouflée dans une toile et il en avait goûté le désagréable tranchant. Inutile de dire que ce manque absolu de respect n’allait pas passer impunément, surtout pas avec quelqu’un comme l’ascète dont le regard semblait jeter des foudres plus terribles que celles de Rikni.

Il n’écoutait plus, ne pensait plus. Seule une froide colère animait désormais son corps aussi tendu qu’un arc. Il n’était pas aussi fort que les deux grands gaillards, mais Cesare n’avait rien à envier à leur taille et il savait se dresser dans une posture qui transpirait d’une aura intimidante. N’utilisez pas l’exemple du lézard à collerette, cependant, vous risqueriez de blesser d’avantage l’amour-propre de l’impulsif serviteur de la Trinité. Quoi qu’il en soit, le prêtre était furieux ! Et ce n’était clairement pas la suite des événements qui allait refroidir son tempérament, car le jeune brun était loin d’avoir dévoilé tout le potentiel de son audace et c’est avec confidence (ou folie) qu’il saisit une nouvelle bouteille de liqueur avant de la porter à ses lèvres assoiffées, inhibant un peu plus son esprit déjà bien rongé par la vile boisson. C’était elle, la véritable ennemie à blâmer, à accuser ! Cette bouteille contenant une eau croupie aussi perfide que les drogues concoctées dans les bas-fonds de la cité et consommées par ceux qui n’avaient plus ni espoir ni goût pour la vie. Cet homme était un puits vide et froid qui cherchait la réconfortante chaleur du vin et de la bière pour se détacher du fardeau de la réalité et voguer sur les océans d’une pathétique ivresse. Son camarade à la chevelure blonde était tut aussi entraîné par ce mauvais ami qui déteignait sur lui, une mauvaise influence qu’il fallait clouer au sol comme on arrache une mauvaise herbe avant que ses racines ne deviennent trop profondes.

Il plissa du nez quand l’indocile lui tendit la source de tous ces malheurs, l’invitant à les rejoindre dans leur fiévreuse décadence. Ainsi donc, non content de se moquer de lui comme d’un moins-que-rien, le voilà qui le narguait en pensant qu’il allait se joindre à leur perdition. Le prêtre se retint furieusement de repousser d’un revers du bras le bras tendu au risque d’envoyer la bouteille se fracasser plus loin. Le serviteur de la Trinité inspira longuement, puis expira à la fois un souffle chaud mais aussi toute la négativité qui avait lourdement enveloppé son cœur au point de le comprimer avec une vile émotion. La rougeur qui s’apprêtait à gagner son visage s’estompa au profit d’un teint plus pâle et calme tandis que les yeux couleur de miel s’apaisaient.

Ignorant la bouteille tendue, il resta fermement campé dans ses positions avant de rétorquer sur un ton où déception et compassion se mêlaient étrangement dans la voix du juge religieux :

« Vous êtes bien audacieux, mon enfant. Et surtout insolent. D’un côté vous me martyrisez du bout d’une lance et de l’autre vous essayez de m’amadouer. Sachez que je ne suis guère du genre à apprécier qu’on lui applique un cataplasme avant de le fouetter. »

Le prêtre secoua lentement sa tête de gauche à droite en signe de lassitude et de désapprobation, comme un père devant des enfants capricieux.

« Vous avez de la chance que je sois d’humeur magnanime et que je considère que votre manque de respect envers un représentant du Clergé soit le fruit de votre ivresse et non d’un manque de foi sanctionnable. On a punit des infidèles pour moins que ça. »

Cesare se pinça l’arête du nez, soutenant son bras en pliant le second sur son torse, adoptant ainsi une attitude qui rappellerait à certains les peintures d’héros tragiques, mais surtout des martyrs qu’on pouvait voir sculptés dans les murs des temples, héros de la foi s’étant sacrifié pour une cause qui dépassait de loin leur simple enveloppe mortelle. Chaque jour était une épreuve pour lui, chaque lever de soleil était le début d’un calvaire et chaque coucher de l’astre doré était une déception de plus. L’humanité ne pouvait-elle redorer le blason de la vraie religion ? La croisade dans laquelle Cesare s’était engagé semblait être une guerre d’usure, une lutte éternelle contre les appétits des hommes, un exorcisme constant pour bannir les esprits malins qui possédaient les esprits des faibles, un peu comme ces deux malheureux qui faisaient les bouffons de cour en piétinant son autorité religieuse.

Il tapa du pied avant de dresser un doigt accusateur vers l’improbable duo à la manière d’un juge déclarant sa sentence.

« Vous rendez-vous seulement compte de l’état dans lequel vous êtes ? Vos langues ne se contrôlent plus et crachent sottises et bassesses, des hérésies même ! Savez-vous à quel point le blasphème est un péché terrible ? Ne craignez-vous donc pas que vos âmes soient à jamais bannies par les Trois ? Voyez donc ce qui arrive à ceux qui abandonnent l’amour de la Trinité pour se complaire dans les plaisirs maudits : ils finissent en monstres torturés, cannibales, les incarnations même de tous les péchés auquel nous vous défendant ! »

Se penchant légèrement, il murmura sur un ton plus complice qui aurait fait penser au sifflement d’un crotale veillant sur l’entrée de sa tanière dans le désert :

« Le pardon est un don qui nous a été accordé, un luxe mais aussi une responsabilité. Dois-je considérer que vous vous excusez pour la forte impolitesse et la rudesse de vos actes au cours de ces quelques instants ou dois-je voir en vous des cas plus … radicaux à redresser ? Les Trois savent qu’il existe mille et une façons de remettre quelqu’un dans le droit chemin mais j’imagine que vous êtes assez raisonnables pour reprendre vos esprits … à moins que je ne sois entrain de vous surestimer ? »


Spoiler:
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Roland de RivefièreComte
Roland de Rivefière



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MessageSujet: Re: [Terminé] L'ébauche de la débauche ♠ [Merrick].   [Terminé] L'ébauche de la débauche ♠ [Merrick]. - Page 2 EmptyDim 31 Mar 2019 - 21:08
L’applaudissement de Merrick, puis les mots qu’il prononça eurent le mérite de faire rire franchement le noble. Il observa la ‘robe’ du prêtre et ne pu s’arrêter de rire. C’était très bien envoyé. Roland se tourna vers son acolyte, affichant un air satisfait. Toutefois, certainement poussé par l’ivresse et les encouragements de son second, le capitaine ne s’arrêtait pas en si bon chemin vers la provocation. Le sang-bleu l’observait se diriger vers les étagères, attraper une bouteille de vin et la déboucher. Il eut une poussée d’admiration pour le brun, qui remplissait bien là son rôle de capitaine, venant au secours de leur navire qu’on menaçait de prendre l’eau.

- « Il n’y a pas d’eau dans notre navire, jamais ! »

Merrick se mit ensuite à rire, Roland en fit de même, ne sachant pas tellement pourquoi, mais à cette heure de l’ivresse, tout était visiblement propice à rire. Le capitaine énonça leurs patronymes, ce n’était peut être pas la meilleure idée au monde, au vu de la situation. Mais dans ce cas de figure, la raison n’était pas toujours à portée.

Le milicien proposa ensuite au prêtre de rejoindre leur équipage. C’était une idée ô combien merveilleuse. Le capitaine Lorren, le second Rivefière, l’amiral Chantauvant, la mousse d’Algrange et enfin le quartier-maître… ?

- « Quel est votre nom vous ? »

Pas de réflexion, une idée, une parole, le blond se cantonnait à cela. Déjà, il arrivait encore à parler, il ne fallait pas trop lui en demander.
Cependant, le prêtre ignorait la bouteille qui lui était tendue, rejetant le poste qui lui était proposé. Loin de se sentir vexé, Roland rétorqua.

- « Laissez capitaine, il semblerait que tout le monde n’ait pas la fibre de la marine ! »

Merrick vint lui tendre la bouteille, il la réceptionna avec grand soin, portant le goulot hâtivement à sa bouche, de peur qu’elle subisse le même sort que la précédente, son liquide gisant encore sur le sol. L’état dans lequel l’héritier était plongé, ne lui permettait pas de boire avec convenance. Le vin coulant aussi bien sur sa chemise que dans sa gorge. Quelle déchéance. Merrick posa son bras sur ses épaules, le blond lui tendit à son tour la bouteille. Un équipage soudé partageait ses vivres !

Le prêtre parlait ensuite de manque de foi, de punition, d’infidèle. Des mots qui trottaient alors dans la tête du blond. Était-il allé beaucoup trop loin pour faire marche arrière ou pouvait-il essayer de se racheter ? Il avait l’esprit bien trop confus pour espérer s’en sortir habilement.

Les mots du prêtre plus la nouvelle rasade de vin semblaient avoir changer quelque peu la donne. Roland n’avait plus le goût à la plaisanterie. Au contraire, peu à peu, il se sentait basculé vers le mal. Il ne se sentait pas bien, tout semblait flou, les visages semblaient tournés, toute la pièce même. Le prêtre commençait à se montrer intimidant, avait-il réussit à lui faire reprendre une once de conscience, peut être. Mais c’était surtout ce mal qui l’inquiétait sur l’instant.
L’héritier s’éloigna de Merrick, vint se rapprocher de la table, n’arrivant plus à parler, à peine à marcher droit. Et là, le pire arriva, il vomit, encore et encore. Il n’allait pas bien du tout. Après avoir vidé son estomac de l’alcool et peut être du reste d’herbe qu’il contenait, il alla s’asseoir péniblement sur une chaise, un peu plus loin. Se tenant le visage entre les mains. Non, ça n’allait pas. Les paroles du religieux tournaient à présent dans son esprit.

L’héritier se rendait compte davantage dans la situation dans laquelle il était. Peut être le fait d’avoir régurgiter l’avait aidé, comme un mal pour un bien. Mais il n’osait pas à ce moment reporter à nouveau son regard sur le prêtre. Le soutenir aurait été douloureux, prenant conscience des paroles du religieux. Roland était un homme pieux, sa foi était ancrée en lui, il faisait le bien, ne se comportait pas de la sorte. Il ne se reconnaissait plus, était au plus mal.

- « Pardonnez-moi mon père. »

Dit-il, tout en gardant la tête baissée. Il n’osait pas relevez la tête, toujours celle-ci enfouie entre ses mains, fixant la table, las. Il ne regardait pas non plus Merrick, se demandant tout de même si lui aussi allait en être malade ou non. Le milicien avait un peu plus d’expérience et d’endurance dans le domaine. Peut être ressentait-il alors moins les effets de la boisson. Mais le sentiment de culpabilité commençait à s’insérer plus profondément. Et si l’homme des Trois venait à mettre à exécution ses menaces ? Il l’aurait bien mérité, assurément. Mais il voulait tenter de rectifier le tir.
Il releva enfin la tête, regardant d’abord Merrick, puis le prêtre. Il voulait s’excuser pour lui aussi, son fidèle capitaine. Il ne savait pas très bien s’il était d’humeur pour le repentir.

- « Nous sommes tellement navrés, c’est cet alcool, je ne comprends pas… Tout se bouscule… J’ai les idées tellement floues... »

L’alcool et la drogue oui, mais ça, il ne le savait pas, drogué à son insu. L’alcool faisait des ravages, mais les deux combinés, ce n’était plus gérable. Ça n’allait plus du tout, la tisane, peut être que cela pouvait encore lui faire du bien. Il attrapa sur la table les tasses qui n’avaient pas encore été touchées, puis porta le tout à ses lèvres. Quelque chose de plus doux passait bien, mais il restait nauséeux.
Le blond tenta de se lever en s’aidant de la table, mais tout tournait. Il se reposa, portant ses mains à la tête. Quelle horrible traitement, plus jamais…
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Merrick LorrenCoutilier
Merrick Lorren



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MessageSujet: Re: [Terminé] L'ébauche de la débauche ♠ [Merrick].   [Terminé] L'ébauche de la débauche ♠ [Merrick]. - Page 2 EmptyLun 1 Avr 2019 - 20:03
Merrick Lorren l'avait tendu comme une perche, comme le moyen pour le prêtre de rejoindre leur folle équipée et de laisser derrière eux les relents d'amertumes et de fureur qui les vrillaient tout un chacun. Ivre et drogué comme il l'était, le milicien était convaincu que c'était la bonne chose à faire, le meilleur, mais aussi l'unique, moyen de réconcilier celui qui faisait partie du clergé et ceux qui venaient du milieu maritime. La rencontre de ces deux ordres se devait inévitablement de se faire autour d'une bouteille et en quête d'un enivrement collectif qui scierait à tout un chacun. Car après tout, robe ou non, qui pourrait résister à l'appât du vice, à l'attrait de la débauche qui n'était plus une simple ébauche, mais bien la finalité d'une soirée qui avait été beaucoup trop aviné ?

Ainsi, aux yeux du fieffé ivrogne, l'idée était exemplaire, aussi inouïe qu'incroyable. Roland de Rivefière semblait en être tout aussi convaincu, tandis que son rire se réverbérait et se répercutait avec une assiduité digne des plus grands briscards de la bouteille. Encouragé par ces éclats d'amusement en provenance de son second, le capitaine souriait bêtement, attendant la suite, dans l'expectative de la réponse qu'il croyait positive. Or, bien évidemment et bien stupidement, Merrick c'était fourvoyé. Le prêtre ne semblait ne pas vouloir goûter la mixture, n'appréciant que très modérément l'idée qui avait été présentée sous les auspices de la finalité idéale pour tous.

Dès lors, ces actions furent jugées par le dévot. Lorsque celui-ci le présenta comme audacieux, Lorren ne put s'empêcher de sourire avec fierté, prenant cela au pied de la lettre et comme un compliment. La suite fut entendue de la même façon; qu'il soit présenté comme insolent, ou comme un infâme bourreau qui martyrisait le prêtre, tout cela avait le mérite de flatter son ego de beau salopard. Se passant une main dans les cheveux, satisfait de ce qu'il entendait, Merrick dispensa un clin d'œil à son homologue. ''Merci, pour ces compliments !'' Répondit-il en faisant tourner le liquide dans la bouteille, histoire que le contenu frappe les parois du contenant, dans une danse qui avait le mérite de généralement aguicher et appâter tout homme qui avait un tant soit peu d'attrait et d'attirance pour l'ivresse.

Pour autant, la mouvement négatif de la tête eu le mérite de faire chavirer son sourire. Il refusait la bouteille et l'idée de rejoindre l'équipage ?! ''En effet, Roland. Tous ne peuvent être à la hauteur de notre légende !'' Déçu, il l'était. Mais faisant contre mauvaise fortune bon cœur, il partagea le ''trésor'' avec son second, qui s'accapara ledit l'alcool dont il était question. Haussant les épaules, rapportant son attention envers l'homme du culte, Merrick Lorren attendit la suite sans rien dire. Où se dirigeait donc cette folle équipée ?

Les condamnés écoutèrent ainsi les remontrances de celui qui se positionnait comme le juge, le jury, mais aussi le bourreau. Lentement, à chaque mot qui vrillait de maux le milicien, la bouche de ce dernier s'entrouvrait sous la déclamation des torts et des péchés auxquels il se serait livré. ''Cannibale et torturés''. C'est ce qui les attendait vraiment ? Aussi interdit qu'indécis, en proie à une panique qui prenait racine dans l'intimidation qui était véhiculée par le prêtre, l'ivrogne commençait à être vacillant dans ses convictions. Avait-il commis une bévue, une erreur irrémédiable ? Se pouvait-il que ce soit lui le vil félon de l'échange ? Merrick était croyant, guère pratiquant, mais tout de même... La remise en question, le doute s'insinuant dans son esprit alourdi par la morsure avide et perfide du houblon avait le mérite de le ronger. En outre, la peur du potentiel ''redressement de tort'' eut le mérite de le refroidir lourdement. Mieux valait faire profil bas, mieux valait...non, non et non !

Qu'importe ! Le capitaine Merrick Lorren n'accepterait la domination de personne d'autre en cette heure ! Il était le seul maître à bord, et accompagné de son second, il était indéboulonnable, incapable de reculer loin de cette ivresse qui lui apportait ce bien-être et cette concupiscence ! Le prêtre ne fomenterait aucune mutinerie. Celui-ci n'était point un être magnanime. Il était l'ennemi, aussi perfide que vil, qui se cachait derrière des paroles salvatrices. Le capitaine ne tomberait pas dans le panneau ! ''Ce fut un beau discours, prêtre !'' Commença-t-il un sourire en coin, relevant le menton bien haut, prêt à déclamer la suite.'' Vous pourrez vous rappeler de ce jour, comme le jour où vous avez failli faire changer d'idée le capitai...''

Sa sentence, qui aurait été une magistrale erreur, fut coupée par les vomissements de son second; Roland de Rivefière. Tout d'abord souriant, Merrick déchanta excessivement rapidement lorsque son compatriote l'abandonna en demandant pardon. Dès lors, esseulé face à l'allure vengeresse du dévot, le milicien perdit de sa superbe. Sans l'appui et le support du comte, Merrick perdait la forfanterie qui l'habitait, tandis que l'intimidation du membre du clergé était trop forte pour ses ''maigres'' épaules. Se risquer tout seul à l'apprêté de la lutte était trop pour lui... Offrant un regard déçu au noble, secouant la tête de gauche à droite, Merrick Lorren finit par regarder le prêtre. ''Désolé...'' murmura-t-il faiblement.

Croisant les bras, boudeur, Merrick ne dit plus rien. Il avait guidé Roland sur le chemin de l'ivresse. Ce serait à ce dernier de les guider vers le repentir. Lui ne s'abaisserait guère à plus que ce petit mot d'excuse... Regardant la bouteille qu'il tenait d'une main, l'œil aussi avide que hagard, Lorren la déposa sur la table, se reculant de son attrait. Son geste avait au moins le mérite de suivre la logique de son repentir.

-''Dès lors, est-ce tout, mon père ?'' demanda-t-il après que Roland ait terminé leurs excuses. ''En avons-nous terminé, maintenant ? Je crois que mon secon... que le comte aurait bien besoin d'une bonne nuit de sommeil. '' Croisant les bras, puis tentant de s'appuyer sur une seule jambe, Merrick perdit l'équilibre, avant de se ressaisir pour ne pas finir avachi au sol. '' Vous vous rendez bien compte de l'état dans lequel il est... après tout, c'est vous qui venez de nous le faire réaliser. Mieux vaudrait qu'il aille se reposer, pour qu'il puisse retrouver la droiture et quitter l'équip... et quitter la perfide, la vile, que dis-je ! La damnée ivresse ! Cet infâme état qui ne fait que nous avilir et nous faire nous éloigner du droit chemin. La nuit sera réparatrice à coup sûr ! ''

Est-ce que le prêtre accepterait cette tentative de fuite ? Merrick Lorren usait de l'état déplorable de Roland pour tenter de se retirer de cette conversation et de l'intimidation qui les faisait ployer et courber l'échine. Le milicien pensait que son discours n'était pas trop exagéré. Or, tout cela était bien évidemment le contraire. Sa prise de parole, notamment lorsqu'il dressa la liste des maux qu'avait l'alcool sur eux, avait une grandiloquence excessive. Le prêtre devrait normalement s'en rendre compte. Mais, il fallait aussi avouer que celui-ci avait tendance à s'emporter lorsqu'il était question du culte et de la croyance... Dès lors, est-ce que les mots du plus pitoyable milicien pouvaient être reçus de bonne manière ? En cette heure, tout était dur à dire pour Merrick Lorren...
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Estelle LorrenAubergiste
Estelle Lorren



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MessageSujet: Re: [Terminé] L'ébauche de la débauche ♠ [Merrick].   [Terminé] L'ébauche de la débauche ♠ [Merrick]. - Page 2 EmptyMar 2 Avr 2019 - 18:09


- « On ferme, on ferme » fit la voix chantante de la tenancière dans cette sonorité particulière « Si si je vous assure on ferme » rajouta-t-elle le plus sérieusement du monde « La chope vous offre vos consommations actuelles, même les plats, oui, même les plats et elle vous offre même une consommation demain à la même heure, si si, dehors, dehors »

Le bruit de ses chaussures à talons sur le sol se répétant dans un dynamisme un peu particulier se faisait entendre si régulièrement, à chaque fois qu’elle se précipitait vers un client pour lui mettre l’ensemble des éléments dans les bras et l’accompagner jusqu’à la porte de l’établissement. La rouquine conservait un très large sourire sur ses lèvres, des petits yeux brillants de malice, mais aussi de culpabilité. Avait-elle conscience qu’elle avait laissé Merrick Lorren et un noble entre les mains d’un prêtre qu’elle savait peut-être un peu… Extrême dans sa façon de penser. Secouant doucement la tête, refusant d’imaginer le pire, alors que celui-ci avait déjà été réalisé lorsqu’elle s’était trompée de bouteille et qu’elle avait drogué involontairement l’étrange duo. Toussotant pour cacher sa gêne, elle passait des mains dans le dos de ses clients ou clientes pour accentuer la petite précipitation, plus vite ils étaient tous dehors, plus vite elle pourrait s’occuper de sa problématique principale qui se trouvait dans l’arrière de sa cuisine.

L’ambiance semblait s’être adoucie, les habitués semblaient comprendre et s’amuser de la situation, taquinant volontiers celle qui n’avait plus la main mise sur la situation –chose habituelle quand son fonds de commerce repose principalement sur le nombre de chopes ingurgité par les clients-. Souriante, une main nerveuse et régulière dans sa tignasse de feu, la dame de Chantauvent répondait par des clins d’œil, des petits rires forcés, des sourires à s’en faire des crampes à la mâchoire. Ne pouvaient-ils pas tous se dépêcher un peu ? Oooh si la raison n’était pas encore présente dans son esprit, aucun doute qu’elle aurait attrapé la brave Brigitte pour encourager l’attroupement à déguerpir le plancher. Les choses étaient néanmoins ce qu’elle était et ce fut presque naturellement qu’elle conserva son masque habituel, gérant l’ensemble avec diplomatie et patience. La tenancière était pourtant inquiète, à la fois pour son milicien, le noble et peut-être même un peu le prêtre, seule la trinité savait s’ils étaient en mesure de tous ce supporter dans cet état.

Enfin. La dernière cliente quitta la chope sucrée, le petit couple lui était monté à l’étage pour batifoler sagement sous des draps propres, ce qui sur l’instant ne lui parut aucunement dramatique. Un problème de moins, c’est ce qu’elle avait dû se dire, ou un de plus, en fonction de la suite des événements. Prenant une grande inspiration, elle avisait, immobile, la porte de la cuisine, incapable de savoir, de percevoir ce qui se tramait là bas. S’imaginait-elle le pire et peut-être le moins pire, tout en s’accrochant au pire évidemment. Avec Merrick, rien n’était impossible, tout était réalisable, avec Cesare tout était sanctionnable d’une manière surprenante et particulière… Bien, bien, bien, comment allait-elle réussir à calmer l’ensemble calmement, sans brusquerie… Déjà pour élaborer un plan, fallait-il savoir vers quoi elle s’engageait. Une nouvelle inspiration plus loin, elle avait poussé la porte, se retrouvant dans sa cuisine, silencieuse, les yeux légèrement écarquillés devant le spectacle qui se jouait devant elle.

Le prêtre était face à Merrick, Merrick visiblement boudeur les bras croisés semblait attendre une réponse, le sol était recouvert d’alcool, l’odeur désagréable venait lui irriter le nez sans qu’il ne soit uniquement dû au liquide qui se propageait par terre. Observant à droite à gauche, elle détailla Roland de Rivefière, sur une chaise, visiblement mal en point, très mal en point. La tête entre les mains, le regard ailleurs, non loin de lui une véritable mer de vomi… Bien, très bien, ce n’était pas encore le pire… Non, cela aurait pu être beaucoup plus grave, c’est ce qu’elle s’était dit en passant la porte et en cherchant un semblant de parole dans le regard sévère et presque débité du représentant de la trinité.


- « Je… Je me disais que peut-être » tenta-t-elle « Il serait bon de coucher tout le monde mon père…. Il faut boire beaucoup, croyez-en mon expérience » quelle drôle d’expérience d’ailleurs « Pouvez-vous… J’y vais, préparer des infusions. Il faut boire et monter tout le monde à l’étage, l’un dans la chambre de droite, l’autre de gauche » surtout pas la porte du fond, là il y avait le jeune couple « Je reviens… Je… Je vais vous préparer un repas après ça. »

La voix de la rouquine était douce, particulièrement calme, bien loin de la quelconque tension à laquelle elle n’avait pas insisté. Son regard vers Merrick devait trahir son affection pour le milicien, heureusement que ce n’était guère interdit, sans quoi, tout le monde se serait retrouvé noyé dans la bassine. Offrant un faible sourire à l’homme de foi, elle attrape une grande bassine, marcha sur la pointe de pieds pour éviter les zones trop glissantes, s’arrêta à côté de Merrick pour vérifier qu’il allait bien, le questionnant dans un murmure vis-à-vis de cet état de fait, inquiète. L’échange ne dura guère longtemps, puisque dans le même temps elle faisait une pause à côté de Roland, glissant une main sur son front :

- « Il est chaud, mon père, j’ai peur qu’il décore une nouvelle fois mon sol… Pourriez-vous installer tout le monde dans la salle à côté, le temps que je termine les préparations… L’odeur est plus… douce à côté. »

Autant dire qu’elle avait du travail pour nettoyer tout ça, mais bon… Offrant un dernier regard à l’ensemble, elle espérait que sa présence atténue un peu la colère du prêtre, mais qu’elle influence aussi de manière bénéfique le comportement et les pensées de Merrick. Roland, lui, au vu de son état, il semblait déjà s’offrir lui-même la sanction de cette consommation d’alcool –et de drogue- un peu trop excessive. Marmite sous le bras, elle avait été jusqu’au puits dans la petite cour pour remplir le tout, revenir, placer l’ensemble sur le feu en attendant sagement que le groupe se déplace dans la salle. Ceci fait, elle laissa les hommes discutent encore un peu entre eux avant de préparer une infusion, y rajoutant quelques plantes qui devraient permettre une migraine moins importante et surtout un peu de rétablissement de l’état –sans qu’il n’existe quoi que ce soit pouvant lutter contre un taux d’alcool important évidemment-. Plateau en main, nouvelle respiration, elle passa la porte pour rejoindre l’ensemble, glissant entre les mains de tout le monde une tasse encore fumante à l’odeur agréable. Merrick fut servi en premier, puis Roland, le prêtre et puis elle.

- « Buvez pendant que c’est encore chaud, mais soufflez un peu avant. Je vous en fait une aussi mon père, des plantes de l’extérieur il n’y a que ça de meilleur » fit-elle dans un demi-sourire « Je suis un peu confuse » ajouta-t-elle « Ce n’est pas de la faute de Me…monsieur Lorren ou monsieur de Rivefière, mais de la mienne » fit-elle « Je contrôle normalement la consommation de mes clients, mais il y avait un peu de monde ce soir, je crois en plus que j’ai confondu certaine commande » murmura-t-elle « Je suis navré mon père, je crains être la responsable. Veuillez m’excuser Me-monsieur Lorren et monsieur de Rivefière, d’ailleurs, voulez-vous que je fasse mander mademoiselle d’Algrange ou préférez-vous dormir ici ? » elle avise le prêtre et ajouta « C’est sa fiancée et Merrick peut rester ici, c’est… » c’était le drame oui, parce qu’elle était toujours incapable de le définir « Le mien en quelque sorte, peut-être » fit-elle avant d’avaler une longue gorgé « Enfin bon, que fait-on ? »

Le tout c’était de changer de sujet, c’est tout. Oui c’était tout.

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