Marbrume


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 Lorsque l'Astre s'illumine et que ses rayons vous aveugle. [PV l'Ordre]

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Mathilde VortigernFermière
Mathilde Vortigern



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MessageSujet: Re: Lorsque l'Astre s'illumine et que ses rayons vous aveugle. [PV l'Ordre]   Lorsque l'Astre s'illumine et que ses rayons vous aveugle. [PV l'Ordre] - Page 2 EmptyMer 20 Mar 2019 - 14:42
La porte se déverrouilla aux premiers mots du Maître d'écuries et le visage de Mathilde apparu dans l'entrebâillement. Elle reconnut Guillaume et sourit, soulagée. Durant tout le temps où elle avait attendu, mi furieuse, mi angoissée, elle avait prié les Trois pour qu'ils la conduisent vers une issue aussi bonne que possible. Qu'aurait-elle fait, si Terresang avait refusé de rattraper l'émissaire? Le voir devant sa porte était un profond soulagement.

- Heureuse de vous voir, sieur Guillaume. Votre présence ici signifie bien des choses pour moi.

Elle était prête, et attendit qu'il finisse sa tasse de lait pour lui prendre le bras et descendre à la grande rencontre, pour laquelle elle avait mis sa robe gris pâle des grands jours, équivalent sans doute à une robe d'une domestique de la résidence de Terresang. A peine avaient-ils fait deux pas que Guillaume s'arrêtait. Mathilde le regarda, il avait la mine sombre. Elle l'écouta, et posa une main réconfortante sur le bras de l'homme.

- Prenez le temps qu'il vous faut, sieur. Les cérémonies d'adieu peuvent aussi se faire dans le secret de nos coeurs.

Déjà, la marche reprenait. Ils descendirent dans un silence pesant, Guillaume dans ses pensées, Mathilde occupée à maîtriser son souffle pour évacuer la boule de nervosité qui lui serrait l'estomac. Juste avant d'entrer, Mathilde murmura à Guillaume.

- Avant de quitter Marbrume, pensez-vous que je puisse présenter mes condoléances à monseigneur? Il m'avait fait bonne impression, lors de notre rencontre, et votre présence ici vient confirmer ce que je pense de lui. J'aimerais... enfin j'aimerais le remercier d'avoir tenu son engagement, en les circonstances, et lui présenter mes condoléances.

Il lui répondit, puis firent leur entrée. La première chose qu'elle vit fut la table ronde. Ça en disait long sur l'organisation telle qu'elle était pensée : la hiérarchie s'effaçait au bénéfice de l'Ordre. Un peu partout, des documents qu'elle ne pourrait jamais lire, illettrée qu'elle était. Mathilde sentit l'angoisse se frayer un chemin en elle, mais une fois encore, elle respira profondément pour la chasser.

- Savez-vous lire, sieur Guillaume? Si vous avez la confiance du Comte, vous avez la mienne également.

Elle ne connaissait personne, et se sentit plus seule que jamais. Sa main serra inconsciemment le bras de Guillaume, cherchant à se rassurer de cette présence. Elle était là pour l'Ordre, mais Guillaume était là pour elle. Beauharnais avait quitté le conseil de l'Ordre, mais il avait pris soin d'envoyer quelqu'un pour accompagner la petite fermière dans cette grande réunion. Elle ne le connaissait pas, et ne pouvait se fier qu'à son propre jugement pour le placer du côté de ceux qui défendraient ses intérêts sans chercher à la flouer. Mathilde se souvint alors des paroles dures que son père pouvait avoir à l'égard de la noblesse en général et comprit elle ne se sentait pas à l'aise. Prudence est mère de Sagesse, disait-il. Elle espérait pouvoir se montrer sage.
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Alexandre de TerresangVicomte
Alexandre de Terresang



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MessageSujet: Re: Lorsque l'Astre s'illumine et que ses rayons vous aveugle. [PV l'Ordre]   Lorsque l'Astre s'illumine et que ses rayons vous aveugle. [PV l'Ordre] - Page 2 EmptySam 23 Mar 2019 - 11:01
Alexandre s'était habillé de façon simple pour cette réunion ; une simple tunique blanche avec un gilet matelassé par dessus … il ne fallait pas que ses vêtements entravent son bras en écharpe qui lui faisait encore un mal de chien … d'ailleurs, il fixait la prothèse qu'il avait mis sur un meuble près de son lit et se mit à sourire. Pourquoi ce sourire ? Il n'en savait rien … peut être que cette main artificielle reflétait tout ce qu'il avait enduré durant ces deux ans de calvaire, pendant que d'autres mourraient et revenaient probablement en Fangeux, le Vicomte s'en sortait avec une main en moins et quelque cicatrice mais cela importait peu. C'était un jour nouveau pour l'Ordre, un jour à marquer d'une pierre blanche … un jour où peut être l'espèce humaine allait pouvoir vivre autrement que dans le cloaque qu'était les bas quartiers de Marbrume.

Il mit alors son fourreau à sa taille et allait partir pour commencer la réunion lorsque la porte s'ouvrit avec un toc-toc discret. Le vieil homme qui servait de scribe et surtout de notaire au Vicomte se trouvait là affublé de sa cassette d'écriture et deux assistants.

 « Seigneur, tout le monde est arrivé … nous n'attendons plus que vous…. Vous allez bien ? »

Dit-il en avisant le bras en écharpe du Vicomte, un malencontreux accident de cheval … du moins c'était la version officielle et il espérait que la Dame du Labret ne dise rien au sujet de ce fâcheux accident.

 « Je vous suis messire Denric. »

Dit-il en lui montrant la sortie de sa chambre, il regardait alors au fond au couloir où se trouvait normalement la demoiselle Dumas mais elle ne s'ouvrit pas … hm, peut être était-elle partie en compagnie du représentant de Beauharnais, bien. Soit. Il prit alors la tête du cortège et descendit alors les étages pour enfin arriver près des rideaux pourpres de la salle de réunion mais avant qu'il n'entre, il se fit annoncer.

 « Sa Grandeur, le Seigneur Alexandre, IIIème du Nom, Louis Antonin, Vicomte de Terresang et Maître Dirigeant de l'Ordre de l'Astre d'Azur ! »

Alexandre fronça un sourcil en entrant dans la pièce, il vit un jeune homme près de l'embrasure puis regarda tout ceux qui était réuni dans la pièce mais reporta son regard sur l'héraut.

 « Je peux m'annoncer seul, messire … qui vous a dit de venir faire les annonces ? »

 « Euh … messire Joris, mon seigneur … il m'a dit de venir jusqu'ici et de vous annoncer, j'aurais même droit à une pièce qu'il m'a dit ... »
 « Vous n'êtes même pas Héraut ? »
 « Non, m'sieur … j'suis un simple crieur public ... »

Maudit garnement ! Il avait 22 ans mais on aurait dit qu'il en avait 12 ! Bon sang… il se mit à faire un demi sourire et fit un signe à Henry, son serviteur qui se trouvait près d'une des tables, ce dernier s'approcha. [

 « Raccompagnez ce jeune homme jusqu'à chez lui et offrez lui une pistole … »

« Oui, mon seigneur. » Puis le vieux serviteur raccompagna alors le jeune crieur public hors de la pièce où allait se dérouler le destin de l'Ordre.

Alors qu'il allait vers la table ronde où s'était amassé bon nombre des personnes de l'Ordre, le scribe et ses assistants partirent pour le fond de la pièce où ils allaient retranscrire mais aussi annoter les contrats de l'Astre qui allaient bien sûr être à foison à ce moment là. Il regardait chacune des personnes puis eut un large sourire.

 « Bienvenue à vous, bienvenue à vous sauveurs du petit peuple, bienvenue à vous qui avez répondu à l'aide des petites gens, bienvenue à vous qui allaient tenter de faire de la vie à Marbrume, non plus un Enfer mais un lieu aussi digne que le Domaine d'Anür pour ses pauvres gens. »
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Roland de RivefièreComte
Roland de Rivefière



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MessageSujet: Re: Lorsque l'Astre s'illumine et que ses rayons vous aveugle. [PV l'Ordre]   Lorsque l'Astre s'illumine et que ses rayons vous aveugle. [PV l'Ordre] - Page 2 EmptyMer 27 Mar 2019 - 11:38
Ulysse lui rappelait ce fameux bal, où tout le gratin de la noblesse était réunie, tant de choses s’étaient déroulées à la suite de ce bal, de très belles choses et d’autres bien plus mauvaises. Le comte balayait ses pensées en versant du vin dans ce deuxième verre, puis le tend au cousin de sa fiancée. Décidément, quoiqu’il dise, quoiqu’il fasse, Sydonnie était partout, pas seulement dans ses pensées et dans son cœur. Son aura était palpable. Il eut presque sourit à cela.

- « Vous abordez le sujet et cela me le fait rappeler. Même si ce mariage avait déjà été plus ou moins arrangé par nos parents. Cela me tient à cœur de procéder de la sorte. En tant que dernier homme de la famille de Sydonnie, consentez-vous, Ulysse, à m’offrir la main de votre cousine ? »

Il en avait profité que la réunion avait du retard pour aborder ce sujet avec lui. L’entente entre les deux hommes était devenue cordiale, lui demander cela lui avait semblé logique sur l’instant. Il lui laissait le temps de répondre et selon la réponse, qui serait bien certainement positive, ils trinqueraient ensemble à cela, en portant ensuite chacun le verre à leurs lèvres.

Puis, peu à peu, on ne laissèrent plus seuls. Des hommes et des femmes firent leur entrée, tout le monde allait prendre place peu à peu. Il était bien temps, vu le retard considérable. Roland n’était pas toujours des plus patients, l’attente lui avait semblé bien longue, lui qui était arrivé plus qu’à l’heure.

Soit, il laissa le dirigeant faire son entrée, leur souhaitant la bienvenue dans un large sourire. Il attendit les suites de la réunion, les prises de parole, les plans. Lui était venu dans le but de se faire une idée plus précise de l’Ordre et de son fonctionnement. Prendre des décisions et participer activement n’était pas son but premier. Il voulait avant tout en apprendre davantage, se faire sa propre idée sur la question. Puis au besoin, il aviserait. Attentif, il attendait impatiemment l’entrée dans le vif du sujet.
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Ulysse de SombrevalBaron
Ulysse de Sombreval



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MessageSujet: Re: Lorsque l'Astre s'illumine et que ses rayons vous aveugle. [PV l'Ordre]   Lorsque l'Astre s'illumine et que ses rayons vous aveugle. [PV l'Ordre] - Page 2 EmptySam 30 Mar 2019 - 2:54
Lorsque l'on débarquait dans un environnement nouveau le réflexe instinctif était bien souvent de se tourner vers les personnes que nous connaissions déjà. Cet adage s'était vérifié dans les circonstances présentes car la présence à mes cotés du futur comte de Rivefière promis de ma cousine indiquait que bien que je connaisse déjà les lieux pour y avoir déjà négocié les termes de mon allégeance vassalique envers le vicomte. La conversation avec Roland était agréable comme à l'accoutumée et j'étais bienheureux de le compter ici. Je ne savais pas qu'il n'était pas encore membre de l'Astre mais était seulement en passe de le devenir. Mais, cela ne changeait franchement rien à mes yeux. J'appréciais l'homme qui épouserait Sydonnie et le fait qu'il s'intéresse à l'ordre ne faisait que confirmer mon sentiment à son encontre. La salle ne tarda pas à se remplir peu à peu des différents membres du conseil de l'Azur. 



Mais une question tout à fait surprenante émana des lippes de l'héritier de Rivefière au sujet de sa future union avec Sydonnie  et mon attention se reporta toute entière sur le blond apollon qui se tenait à mes cotés. Une expression de stupéfaction marqua mes traits de son sceau durant quelques instants avant que je ne me ressaisisse. Tradition bien futile que celle-ci car ma cousine ferait ce qu'elle souhaitait en toutes circonstances et je ne me mettrais jamais dans la position détestable de chef de famille. La milicienne était bien assez grande et avisée pour gérer sa vie elle-même y compris maritale. Cependant, si l'incorporation militaire avait permis au sexe opposé de gagner en indépendance les fondements de notre société féodale voulaient que ce genre de choses hautement primordiales se déroulent ainsi. Encore aujourd'hui malgré la Fange. Je laissais un grand sourire se peindre sur mes lèvres avant de répondre. "Eh bien s'il faut en passer par là mon cher. Vous avez plus que ma bénédiction pour épouser Sydonnie. Je pense que vous la méritez et ferez un excellent époux. Mais, malgré le fait que je vous apprécie énormément ne vous avisez pas de la rendre malheureuse… Non pas que je viendrais vous défier en duel mais elle vous le ferait payer bien assez cher." Concluais-je dans un rire.  



Et, tandis que je savourais le contenu carmin de ma coupe j'échangeais un long regard avec la cousine du vicomte et femme d'arme de renom au caractère bien trempé. Celle-ci m'offrit un signe de tète respectueux que je lui rendis humblement non sans un sourire matois. Puis, me retournant vers Roland je saisissais délicatement son bras en lui offrant un sourire. "Venez mon ami. Il faut que je vous présente à quelques membres de l'Ordre de l'Astre d'Azur. Vous ne serez pas dépaysé croyez moi." Concluais-je dans un éclat de rire. Une fois devant la fratrie cousine de mon suzerain je m'inclinais respectueusement devant Alaina de Meutesang et Podrick de Gangresang que je n'avais pas encore rencontré.


Le cousin avait une allure de félin et une certaine réputation au sein de l'ordre. Grande gueule et bretteur très dangereux il me plaisait déjà. Quant à la femme d'arme elle restait fidèle à elle mème. Féroce mème dans une salle préparée pour une réception. Je la trouvai superbe de prestance. Raison pour laquelle je lui pris une main avant de déposer un baiser chaste sur sa surface de nacre non sans un sourire en coin. "Dame Alaina la plus farouche guerrière qu'il m'eut été donné de rencontrer. Quoi que mon ami l'héritier de la maison de Rivefière puisse prétendre le contraire." Plongeant mon regard dans celui de Podrick, je reprenais. "Enchanté de vous rencontrer ser de Gangresang. Au vu de votre réputation je dois confesser que je serais plus qu'interessé par duel amical à l'occasion si le coeur vous en dit." Puis, pour les trois et à la cantonnade. "Tiens le vicomte n'est pas encore arrivé. Je me demande ce qui puit le retenir aussi longtemps."


L'annonce d'un crieur nous apprit finalement que le vicomte et grand maitre de l'ordre était finalement arrivé au QG de l'Azur. Je me retournais dans la foulée vers l'entrée près de laquelle le maitre des lieux semblait devoir régler quelque problème secondaire. Une fois cela accompli, une formule pleine de courtoisie et d'éloge fusa des lippes du sang bleu. Mon regard croisa celui de mon suzerain et je lui rendis son sourire bien que son entrée en matière un brin pétri d'emphase autant que d'excès dans le style comme dans la forme m'amena à penser que quelque chose de grand se tramait en ces lieux.
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Mathilde VortigernFermière
Mathilde Vortigern



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MessageSujet: Re: Lorsque l'Astre s'illumine et que ses rayons vous aveugle. [PV l'Ordre]   Lorsque l'Astre s'illumine et que ses rayons vous aveugle. [PV l'Ordre] - Page 2 EmptyMer 10 Avr 2019 - 15:15
Mathilde écouta la réponse de Guillaume et hocha de la tête, sans perdre les invités du regard. Qui étaient-ils? Au vu de leurs vêtements et de leurs manières, tous étaient des personnes aisées, nobles de surcroît. Qu'est-ce qu'elle faisait là, petite fermière du Labret? Mathilde, tu t'es jetée dans la gueule du loup ma petite, je t'avais dit de ne pas approcher la noblesse. La ferme, papa. Tu m'as aussi dit qu'on avait le droit de faire des erreurs, à condition qu'elles nous apprennent quelque chose. Disons que j'apprends, ok? Maintenant laisse-moi.

Mathilde jeta un oeil à Guillaume, auquel elle s'agrippait comme une enfant qui tient le bras de son père au milieu de la foule. Elle relâcha légèrement sa prise, gênée de l'attitude craintive qu'elle affichait. Bon sang, il fallait qu'elle se reprenne. Beauharnais était arrivé chez elle pour discuter du potentiel de sa ferme. La discussion les avait suffisamment convaincu, l'un et l'autre, qu'avec un bon investissement, on en tirerait des bénéfices plus qu'intéressants. De Terresang était venu voir par lui-même son exploitation, et avait confirmé l'invitation à rejoindre l'Ordre. Que lui fallait-il de plus? Une foule en délire? Des poignées de main pleines de gratitude? Non. Elle était là, présente à cette réunion, avec le gratin de Marbrume, n'était-ce pas amplement suffisant?

Elle sursauta. A quelques pas d'elle, un jeune homme avait annoncé, d'une voix un peu trop forte, l'arrivée de Terresang. Elle se retourna pour voir le Vicomte, vêtu d'une simple tunique blanche et d'un gilet tout aussi simple. Elle ne put cacher son étonnement, s'attendant à voir un Terresang richement paré, traduisant une forme de supériorité. Elle approuva son choix, qui collait avec la table ronde à laquelle personne n'a plus de pouvoir qu'un autre. En apparence, du moins. Les apparences... trompeuses, à en juger par le ton employé par Terresang pour congédier le crieur. Décidément, cet homme semblait avoir deux visages. Elle préférait celui qu'elle avait vu au Labret.

Sauveurs du petit peuple. C'était un peu trop optimiste à son goût. Mathilde grimaça légèrement. Tout au plus permettraient-ils à quelques centaines de personnes de vivre dans des conditions un peu plus décentes. Guillaume semblait vouloir avancer vers la table, elle le suivit. Elle aurait aimé remercier le Vicomte pour l'effort considérable qu'il avait dû faire pour rattraper le maître d'écuries, mais la place était sans doute mal choisie. Aussi s'abstint-elle, se contentant de lui sourire lorsque leurs regards se croisèrent. Un sourire traduisant sa reconnaissance, auquel se serait sans doute ajouté, sur un ton taquin, un Je savais bien que vous aviez un bon fond, s'ils avaient été seuls.
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Alexandre de TerresangVicomte
Alexandre de Terresang



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MessageSujet: Re: Lorsque l'Astre s'illumine et que ses rayons vous aveugle. [PV l'Ordre]   Lorsque l'Astre s'illumine et que ses rayons vous aveugle. [PV l'Ordre] - Page 2 EmptyMer 10 Avr 2019 - 22:30
Alexandre attendit quelque instant avant de continuer, interprétant ou tentant d'interpréter les visages de chacun … peut être n'étaient-ils pas là pour le bien fait de sa cause ou encore parce qu'ils les avait conviés et qu'ils n'avaient pas voulu lui dire non mais qu'importe ! Ils étaient désormais là, le farouche combattant à la cicatrice, Ulysse de Sombreval, vassal de la Maison Terresang. Roland de Rivefière, le guerrier qui avait décidé de venir pour observer à quoi ressemblait l'ordre avant de prendre sa décision. L'indomptable fermière, Mathilde Dumas, avec qui il avait partagé un bout de route jusqu'ici et le misérable petit avorton, vieil avorton plutôt, qui était ce maître du crottin, Guillaume je-ne-sais-plus-comment. Il se racla alors la gorge pendant que Maître Denric se rapprocha pour tendre des documents à Alexandre qu'il prit tout en posant son verre.


 « Je suis heureux de vous voir parmi nous, vous êtes la nouvelle génération de ce que va être l'Ordre si certain d'entre vous acceptent d'entrer dans notre organisation car rien n'est moins sûr pour le moment. »


Il prit alors le premier document qu'il mit sur la table face à lui.


 « Notre Ordre fut fondé par les Sieurs Karl de Verteprès, Philippe de Carorez et Richard de Lionvaillant en 900 et quelques … ils avaient pour credo l'aide aux plus démunis, aider le peuple du Royaume de Langres … l'Astre était un fier Ordre de guerrier mais aussi d'âme charitable ayant pour but de reconstruire la civilisation après une violente guerre ou encore après le Courroux des Trois. En 1164, alors que l'invasion Fangeuse commence, nos bons samaritains décident d'aider le Roi et mettent tout leur guerrier dans la mêlée mais aussi leurs artisans … vous devinez bien ce qui s'ensuit. »


Il attendit quelques instants puis redéposa un second document sur la table.


 « Les Fangeux en avaient cure de savoir que la bienveillance habitait le coeur de ces hommes et l'Ordre fut mis en déroute. C'est en fin 1164 alors que je revins de campagne à travers le Morguestanc pour aider des réfugiés que je décide de reformer cet Ordre au passé si glorieux. »


Il regarda alors chacun d'entre eux et eut un léger sourire triste.


 « J'ai mis mon épée au service du Baron de Noblecoeur … les codes changeaient en cette période trouble, il me rejoignit pour reformer l'Azur tout comme celle que j'avais sauvé des bas-fonds car ennemi passé du Duc, la Baronne Kira de Haldonores … »


L'énonciation de ce nom au passé si évocateur en souvenir laissa alors Alexandre dans ses rêveries … comment pouvait-il encore penser à cette femme qu'il avait épousé quelques mois après sa rencontre et qui en quelques semaines avait tout foutu en l'air en allant coucher avec ce maudit Sanglier de Sombrebois !


 « L'un a rejoins le domaine d'Anür en tentant de faire diversion face aux Fangeux pour permettre à des milliers d'hommes et de femmes à parvenir au Labret, l'autre est devenu un vieillard gâteux qui raconte une histoire à une assemblée de jeunes et fougueux guerriers, d'intendants, d'instructeurs et de personnes du peuple, et l'autre est une pécheresse aux yeux des Dieux ! Elle n'avait plus sa place parmi ce cercle de personnes bienveillantes ! »


Il déposa alors la pile de document devant lui puis prit sa coupe pour se revigorer et reprit.


 « Nous sommes ici pour parler et bien parlons, je crois savoir que nous avons un accord a passé avec la Dame du Labret ou alors … peut être devrions nous être fixé par la position que prend Roland de Rivefière quant à sa venu dans l'Ordre. »
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Roland de RivefièreComte
Roland de Rivefière



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MessageSujet: Re: Lorsque l'Astre s'illumine et que ses rayons vous aveugle. [PV l'Ordre]   Lorsque l'Astre s'illumine et que ses rayons vous aveugle. [PV l'Ordre] - Page 2 EmptyVen 12 Avr 2019 - 18:03
La surprise marqua dans un premier temps le visage d’Ulysse, il n’était peu habitué visiblement aux traditions qui découlaient de l’étiquette imposée aux personnes de son rand. Néanmoins, un sourire vint ponctuer cette expression, offrant un avant goût de soulagement à Roland quand à la réponse du baron. La réponse de ce dernier eut le mérite de faire sourire le blond à son tour. Il connaissait que trop bien le tempérament de Sydonnie, étant son cousin. Ils étaient plutôt proches et c’était bien normal qu’il tente une approche pour le mettre en grade, naturellement.

- « Je tacherai de m’en souvenir, merci Ulysse sincèrement. Même si cela doit vous sembler qu’une simple formalité, je prends votre accord à cœur. Je suis enchanté de voir que Sydonnie peut compter sur vous, quoiqu’il arrive. »

Il lui sourit une nouvelle fois, avant de se laisser conduite par le baron de Sombreval. Il ne connaissait pas les personnes qui faisaient leur entrée et ce ferait une joie d’être présenté à elles.

- « Avec plaisir mon cher Ulysse. »
L’héritier saluait poliment les personnes qu’il croisait, puis écouta la présentation que faisait le baron.
- « C’est un honneur ma dame, de vous rencontrer. Je connais en effet de très bonnes guerrières moi aussi. » Il parlait évidemment de sa future femme et de sa sœur. Mais inutile de rentrer dans ce débat maintenant.

Le Vicomte fit alors son apparition. Il prit connaissance de tous ses invités puis approcha vers la table au centre, avec plusieurs documents. Il narra les débuts de l’ordre, les personnes étant à sa tête il y a de cela fort longtemps. Roland n’imaginait pas que l’astre d’azur soit aussi ancien. C’était un point important.
Alexandre de Terresang évoqua ensuite celle qui avait été son épouse, le comte comprit évidemment que ce souvenir était encore douloureux, il l’avait légèrement évoqué lors de leur précédente entrevue.
Puis, venu le temps de parler des personnes qui n’avaient pas encore rejoint l’ordre, à savoir la fermière provenant du Labret, qui expliquait le retard de leur arrivée, puis lui-même. Roland prit alors la parole.

- « Au risque de peut être vous décevoir, je ne vais pas prendre la décision de rejoindre officiellement l’ordre de l’astre d’azur. Cependant, je dois bien avouer que vous m’avez convaincu que votre ordre est bienveillant et dans un but tout à fait altruiste. Je souhaiterai de ce fait que vous puissiez faire appel à moi, lorsque le besoin se fera sentir. J’agirai comme un consultant externe, dans le domaine de l’éducation. Comme je le fais déjà au temple depuis quelques temps maintenant. Je peux enseigner l’écriture, la lecture, les mathématiques et autres choses à la demande. J’ai aussi une formation guerrière, que je m’efforce d’entretenir, je sors en mission à l’extérieur en renfort de la milice. Je peux aussi intervenir en ce sens pour l’ordre, si tel est votre volonté. Je serais toujours prêt à agir pour une juste cause. »

Il était sérieux, réfléchi, mais son ton demeurait enthousiaste et sincère. Il ne souhaitait pas pour le moment faire partie entièrement d’un ordre, vouant rester libre de ses choix et de ses décisions. Mais il n’était pas fermé et il espérait que le vicomte et toutes les personnes ici présentes s’en rendent bien compte. Il mettrait ses services à disposition, comme il l’avait suggéré, sur cela, rien ne changeait.
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Aymeric de BeauharnaisComte
Aymeric de Beauharnais



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MessageSujet: Re: Lorsque l'Astre s'illumine et que ses rayons vous aveugle. [PV l'Ordre]   Lorsque l'Astre s'illumine et que ses rayons vous aveugle. [PV l'Ordre] - Page 2 EmptyVen 12 Avr 2019 - 19:14
C'est plutôt agréable d'accompagner une dame et de la voir pendue à mon bras, cela me rappelle ma jeunesse. Mais je ne suis guère surpris qu'une rencontre se passe bien entre une amoureuse de la terre et un amoureux des chevaux. Nous partageons forcément des valeurs communes, même si elles sont trop simples, sans doute, pour les personnes qui sont autour de cette table. Je n'y connais pas grand monde. Le Vicomte, forcément, je ne l'avais vu qu'à une reprise, quand il a voulu recruter le Comte et son épouse et s'est présenté chez nous. Il y a le rouquin aussi, un baron je pense, chef de mercenaires avec qui j'ai eu grand plaisir à échanger quant à la gestion des montures de guerre. Les autres, qu'ils fassent mondains ou guerriers, semblent tous issus d'une haute lignée. Un point me dérange néanmoins et je le chuchote à Mathilde.

- Je ne vois pas de prêtre, et je ne sais pas lire.

Inutile d'en dire plus, j'imagine, la Dame semble avoir assez de caractère pour ne pas signer à l'aveugle. Mais je comprends mieux pourquoi le Comte souhaitait être présent. Quand on vient du petit peuple, voir autant de personnes de la haute peut rendre timide. Avoir un allié à ses côtés permet d'oser défendre un point de vue. Et Aymeric devait se douter que je ne serais pas trop impressionné. Mais il me faut l'avouer, je le suis un peu. Si je passe mon temps dans les écuries, c'est aussi un peu pour éviter les réunions plus guindées.

- ... !

Et oui, quand le Vicomte prend la parole pour remercier les gens présents et futurs membres de l'Ordre,j'ignore quoi répondre, aussi le silence me semble être le meilleur atout. Un autre candidat à l'admission dans l'Ordre, le Comte de Rivefière si j'ai bien suivi, décline son admission tout en flattant son dirigeant. Il semble être un noble guerrier, porté sur l'enseignement et le combat. Le genre de noble qu'Aymeric pourrait apprécier. Mais refuse-t-il des responsabilités pour une raison que j'ignore ou s'agit-il d'une manière diplomatique de dire non ? J'avoue que tous ces détails du monde des nobles m'échappe encore. A force de les connaître, on apprend ce qui est important de ce qui ne l'est pas, je m'y étais fait avec feu le Comte. Son fils a l'avantage de dire les choses plus simplement. Il apprécie, ou il n'apprécie pas, et il vous dira merci ou merde. On peut difficilement dire si celui qui vient de refuser de rejoindre officiellement l'Ordre. Consultant... Voilà une tournure admirable. Pas de responsabilité. Reste à voir s'il pourra tirer avantage des réussites de l'Ordre, car des succès il y aura. Même Aymeric n'en doute pas.

J'ignore qui doit prendre la parole et comment, d'autant qu'aucun des contrats dont ils doivent discuter n'a été abordé. Je suis là pour celui de Mathilde et quasi exclusivement que pour ça, sinon faire acte de présence au nom de la maison de Beauharnais, évidemment. J'espère ne pas être questionné sur les raisons qui ont poussé le Comte à quitter l'Ordre, car je n'ai pas la diplomatie du blond qui vient de s'exprimer.
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Mathilde VortigernFermière
Mathilde Vortigern



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MessageSujet: Re: Lorsque l'Astre s'illumine et que ses rayons vous aveugle. [PV l'Ordre]   Lorsque l'Astre s'illumine et que ses rayons vous aveugle. [PV l'Ordre] - Page 2 EmptySam 13 Avr 2019 - 20:24
Mathilde écouta l'histoire de l'Ordre d'une oreille presque distraite. Une bien belle histoire, une ancienneté qui venait conférer une certaine légitimité à l'Ordre, des noms illustres qui lui donnaient un poids. Elle ne manqua pas de remarquer le regard de Terresang s'obscurcir, oh un instant seulement, à l'évocation de la baronne dont elle avait déjà oublié le nom. Qui se souvenait des femmes, dans l'illustre histoire? Mathilde sourit. Terresang se décrivait comme le vieillard gâteux, une façon fort peu habile de se placer à un rang inférieur à celui des nobles, jeunes et probablement assoiffés de gloire, qui se trouvaient autour de la table. Elle n'était pas dupe. Les autres non plus, sans aucun doute, à en juger par les sourires qui s'étiraient sur les visages des autres participants.

Un accord à passer avec la dame du Labret. Oui, en effet. Mais pas avec les autres? Pourquoi alors ne s'était-il pas contenté de lui faire signer l'un de ses innombrables documents lorsqu'il était à la ferme. Aimait-il tant perdre son temps en mondanités, ou avait-il besoin d'exhiber fièrement la nouvelle recrue, une femme du peuple, une fermière aussi honnête qu'on pouvait l'espérer, afin d'asseoir l'Ordre dans sa mission charitable? Décidément, elle était sur la réserve. Comme si chaque attention qu'on lui portait la poussait un peu plus à rester sur ses gardes.

Le dénommé Roland de Rivefière prit alors la parole. Un consultant externe. Mathilde ne saisissait pas tout à fait le concept, mais comprenait qu'en dépit du bien fondé de l'Ordre, il ne signerait pas d'engagement. Au mieux, il accepterait qu'on sollicite ses services de temps à autres. Agir pour une juste cause. Tout en restant libre de ne pas répondre aux appels, si les appels allaient contre les valeurs du noble. Était-ce cette liberté tant chérie qui coinçait, dans l'esprit de Mathilde? De Beauharnais avait écarté toutes ses réticences en apportant des solutions simples et respectueuses de ses besoins. Certes, elle avait eu à faire des concessions, mais elles étaient infimes au regard de l'enjeu. Et pourtant... sa vie allait réellement changer. Était-elle prête à remettre son existence entre les mains d'un Ordre où aucun noble n'avait même daigné lui demander de se présenter?

La fermière retint un long soupire. Pas de prêtre, Guillaume illettré. Les petits couacs s'accumulaient, tranquillement, pour former une immense montagne de doutes. Tout cela, additionné à la fatigue du voyage, lui donnait le vertige. C'était trop. Trop gros, trop vite, trop hautain, trop facile, trop distant, trop beau, trop tout. Mathilde ferma les yeux et pria silencieusement les Trois de la guider. Les Trois, et son père.

Elle rouvrit les yeux et lâcha, pour la première fois, le bras de Guillaume. Visiblement troublée, elle resta muette, un instant seulement, alors que Terresang lui donnait la parole. Elle prit une grande inspiration.

- Bonjour à tous. Puisque vous vous êtes tous précipités vers mon humble personne pour savoir qui j'étais, je suis Mathilde Dumas. Je suis fermière, au Labret, et je fais partie de ceux auxquels vous devez ces délicieux mets que vous savourez chaque jour. Mon voisin, ci-présent, est le sieur Guillaume, maître d'écurie de la maison Beauharnais et représentant de Messire le Comte de Beauharnais. Mathilde rougit. Tudieu, c'était à une sacrée brochette de nobles qu'elle avait affaire. Son coeur battait si fort qu'il allait exploser dans sa poitrine. Mais merde après tout. Ils étaient tellement préoccupés par leur petite personne qu'ils n'avaient même pas porté un regard sur Guillaume et elle. Personne ne leur avait offert de les présenter, personne n'avait accordé la moindre attention à leur existence. Elle poursuivit, d'une voix sure. Je vois ici des nobles rassemblés autour d'une belle cause, mais j'ai du mal à saisir la raison de ma présence ici. De même, j'aimerais comprendre l'implication de chacun dans cet Ordre. Sachez, néanmoins, que pour ma part, en l'absence d'un prêtre et de témoins qui sont les miens, je ne puis me résoudre à signer un accord, ni même à le conclure verbalement.

Voilà, la table était mise, et sa décision était prise. Peut-être s'en boufferait-elle les doigts.
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Alexandre de TerresangVicomte
Alexandre de Terresang



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MessageSujet: Re: Lorsque l'Astre s'illumine et que ses rayons vous aveugle. [PV l'Ordre]   Lorsque l'Astre s'illumine et que ses rayons vous aveugle. [PV l'Ordre] - Page 2 EmptyLun 15 Avr 2019 - 11:51
Alexandre se disait que la journée ne pouvait pas être plus mauvaise que le voyage aller et retour pour venir jusqu'ici mais bon, il fallait bien une exception à la règle … en fait, il se disait que la réunion aurait dû se passer sur un navire comme ça ceux qui n'auraient pas accepté d'entrer dans l'Astre aurait fini par dessus- bord … c'eut était cocasse mais bon, ça aurait foutu un sacré froid … comme l'eau d'ailleurs.

Alexandre avait fini son histoire, l'histoire de l'Ordre, beaucoup ne connaissaient pas cette chronique et c'était triste car l'Azur ou plutôt de son ancien nom le Soleil Bleu avait beaucoup travaillé surtout dans le Sud du Royaume près des rivages là où les montées des eaux faisaient des ravages ou encore à cause des pirates qui pillaient et violaient sans distinction … l'Ordre avait était l'écu du peuple et aujourd'hui dans cette salle, il allait renaître mais sans la participation directe de chacun…

Le regard du Vicomte ne reflétait aucune animosité à l'encontre du Comte de Rivefière qui avait décidé de ne pas entrer officiellement au service de l'Ordre … en fait, il se disait que c'était peut être pas plus mal, le fait est que Alexandre pensait que le Duc ne verrait pas d'un bon œil un tel rassemblement de nobles au même endroit même pour une organisation à but humanitaire après tout, les cotisations de chacun venaient de la fortune des nobles et chaque piécette donnée à l'Azur était une piécette en moins pour les coffres ducaux.

 « Je n'y vois pas d'objection, l'Ordre n'a pas besoin d'être nombreux pour effectuer ses actions … ce sont les relations extérieures qui peuvent également aider une organisation et Seigneur Roland, vous serez un allié … officieux précieux pour notre organisation, je suis sûr que les orphelins de notre bonne cité vous remerciera. »

Alexandre n'était pas dupe par contre … il savait parfaitement que c'était parce que le Comte héritier voulait tâter le terrain avant de s'engager pleinement, il voulait sans doute voir le bien fondé de celui-ci avant. Mathilde venait par la suite … bon … vous vous rappelez quand il se disait que la situation pouvait être pire ? Eh bien, notre chère fermière semble avoir perdu son entrain à faire quoique ce soit avec l'Ordre car elle se sentait peut être menacé… heureusement qu'il avait prévu le coup, il fit un signe à Alastair Denric et à un homme derrière lui.

 « Messire Denric est mon notaire seigneurial … le Baron de Sombreval pourra en témoigner, il est tout a fait fiable et s'est occupé des quelques affaires qui nous lient. » Il se tourna alors vers l'homme en bure qui s'avança.  « Père Tuck est un prêtre du Temple assistant Messire de Denric dans ses écrits, grâce à lui ces derniers sont sous le regard des Trois et sont incontestables. »

Puis il reprit tout en souriant à la demoiselle, première fois depuis qu'il était arrivé à Marbrume même si son bras commençait à l'élancer un petit peu … sûrement la situation actuelle.

 « Si votre Maître vous a bien informé, maître Guillaume, le Comte de Beauharnais avait négocié un accord concernant la formation de cinq ouvriers agricole par vous même, Mademoiselle Dumas. En prime, nous nous engageons à payer la nourriture qu'ils utiliseront et également les loger en construisant une grange sur vos terres … bien sûr en cas de rupture de contrat entre l'Ordre et la ferme Dumas, nous seront en droit de réclamer l'édifice mais nous feront en sorte qu'elle vous appartienne étant donné qu'elle sera sur vos terres et que voulez vous que nous faisions de celle-ci ? »

Il attendit quelque instant avant de reprendre.

 « Je crois que Messire de Beauharnais a également négocié que 50 % de la nourriture produite sera pour l'Ordre mais ce que je vous propose ce ne sera que 40 % et lorsque les ouvriers seront formés, seulement 30 % de la nourriture produite nous sera délivrer…. Bien entendu. »

Il regarda alors le Baron de Sombreval.

 « Nous aurons besoin d'un peloton pour sécuriser notre investissement. » Il reporta son regard sur Mathilde.
 « C'est pourquoi, vous serez protéger par quelques hommes de l'Ordre durant toute notre entente … nous payerons nous même ces derniers, vous conviendrez que nous faisons un réel effort dans cette entreprise. »

Il prit alors son verre de vin puis but une gorgée avant de reprendre laissant à tous une minute de répit dans les explications du vieux gâteux qu'il était.

 « Vous serez donc notre formatrice mais également notre fournisseuse de nourriture, vous serez un atout indispensable pour notre Ordre, avec ce que vous nous fournirez, nous ferons des distributions de nourriture. »
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Aymeric de BeauharnaisComte
Aymeric de Beauharnais



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MessageSujet: Re: Lorsque l'Astre s'illumine et que ses rayons vous aveugle. [PV l'Ordre]   Lorsque l'Astre s'illumine et que ses rayons vous aveugle. [PV l'Ordre] - Page 2 EmptyMer 17 Avr 2019 - 16:19
Les choses ne tournent pas merveilleusement bien et je suis un peu pris à parti par le Vicomte. Heureusement que le Comte m'a bien tout expliqué. J'ignore comment il a su que c'était important le jour où il m'a parlé de ces négociations avec l'éleveur et la fermière, mais il a pris le temps, car j'avais du mal à comprendre. Je crois que quelque part il cherchait mon approbation, à moi, gars du peuple, pour avoir embrigadé deux gens honnêtes pour rejoindre l'Ordre. Il s'était exposé pour eux et voulait être certain de ne pas faire d'erreur. Enfin, c'était mon impression.

Le souci, c'est que le Comte a plus le sens du commerce que moi. Moi, je m'occupe de chevaux, je sais qu'un sou est un sou, mais je sais pas comment faire pour en gagner. Oh, un cheval en bonne santé rapportera plus, ça, je le sais, mais pour le reste... Je tousse pour m'éclaircir la voix et prend la parole.

- En effet, Vicomte, Le Comte Aymeric de Beauharnais m'a expliqué les tenants et aboutissants du préaccord entre l'Ordre et vous, et j'avoue sans honte avoir mis pas mal de temps à saisir de quoi il retournait. Et je crains que vous n'ayez pas tout saisi non plus, ce qui me surprend puisqu'il l'a formulé par écrit. Aussi vais-je le réexpliquer simplement, comme je l'ai compris, pour que tout le monde comprenne.

Je tente un sourire, mais expliquer des choses à des gens qui ont reçu une éducation, et dans un domaine qui n'est pas le mien, autant dire que je m'apprête à me couvrir de ridicule.

- Pour l'heure, madame Dumas produit 100 carottes. Comment sont-elles réparties ? Le Duc, via les taxes, en récupère 80 et madame Dumas en garde 20. Jusque là, c'est simple. Avec les conseils de vos législateurs, elle pourrait payer moins de taxes et en garder 30, le Duc en perdrait 10. Et cela, ça ne plairait pas au Duc. Aussi faut-il qu'on puisse améliorer sa production. C'est là que l'Ordre intervient pleinement. Avec la protection des lieux par le Baron de Sombreval si j'ai bien suivi, on diminue les vols. Et avec l'apport d'ouvrier, on lui permet de cultiver 200 carottes au lieu de 100. Ce qui fait une nouvelle donne.

J'avoue que je serais déjà perdu à ce point si je n'avais pas compris le système et donc j'imagine que certains s'y perdent.

- La production de madame Dumas est passée à 200 carottes. Avec les taxes améliorées, le Duc en reçoit 140. Sans l'amélioration des législateurs, ça serait 160. Mais par rapport au 80 de départ, le Duc a tout pour être content, ce qu'il reçoit a presque doublé. Madame Dumas, au lieu de ses 20 carottes, en reçoit 60. Elle triple son bénéfice après taxe grâce à l'Ordre, et est donc ravie aussi. En même temps, elle travaille plus, puisqu'elle gère toujours sa terre mais en plus elle forme des gens et perd en tranquillité.

J'espère intimement que tout le monde suit jusque là.

- Quelle est la part de l'Ordre. Selon votre explication, Vicomte, c'est 40% des récoltes, soit 80 carottes. Or, il y en a déjà 140 pour le Duc. Avec vos 80, ça fait 220 et madame Dumas n'en produit que 200. Ce n'est donc pas possible. Dans l'esprit du Comte, c'était la moitié de son bénéfice, donc la moitié des 60 carottes qui reviennent à madame Dumas, soit 30 carottes. Au final, ça fait 140 carottes pour le Duc, 30 pour madame Dumas et 30 pour l'Ordre. 140+30+30=200 carottes, le compte est bon. Evidemment, madame Dumas ne cultive pas que des carottes et cela vaut aussi pour le reste de sa production, les pommes, les céréales, les autres légumes, etc.

Je me fends d'un sourire, l'explication est claire. Tout le monde sera gagnant si l'Ordre y met vraiment du sien. Si on ne diminue pas les taxes, si on aide pas à améliorer le rendement de la ferme avec des bras, on ne gagnera rien, et peut-être même que la fermière y perdra.

- Et une fois que madame Dumas saura loger et nourrir les ouvriers qu'elle forme, l'Ordre lui laissera une marge plus grande. Donc sur la même base, elle conserverait 40 carottes et en laisserait 20 à l'Ordre, mais aurait les frais de bouche pour elle. Dans l'absolu, pour l'heure, l'Ordre a plus besoin d'elle qu'elle de l'Ordre, parce que pour l'heure, elle sait vivre avec ce qu'elle produit. Le surplus permettrait de mieux nourrir Marbrume et de lui offrir une sécurité, mais elle a su vivre sans cela. Et c'est pour cela qu'à titre personnel, puisque je ne peux m'exprimer pour le Comte, la grange me pose problème.

Je me gratte la joue, le risque que le Vicomte me chasse manu militari est présent, mais si le Comte m'a fait confiance pour défendre les intérêts de la fermière, foi de Guillaume, je ne vais pas me taire.

- Un contrat peut se rompre pour diverses raisons. Le futur Roi change les règles de taxation, l'Ordre décide de changer son fusil d'épaule et de se concentrer sur l'éducation plutôt que la nourriture, madame Dumas se casse un bras et ne peut plus travailler comme fermière, et j'en passe. De nos jours, tout peut arriver, vous le savez sans doute mieux que moi. Alors, faire de cette grange une dette pour madame est un problème, car des dettes, elle n'en a pas. Alors, soit vous décidez que vous récupérez le bois de la grange si le contrat est rompu, soit vous décidez que la grange lui appartient pour les services qu'elle aura rendu le temps où elle sera restée avec l'Ordre, mais il n'est pas question qu'on vienne dans quelques mois lui réclamer 100 pièces d'or pour une grange qui rendra plus service à l'Ordre qu'à madame.

J'essaie d'avoir l'air sûr de moi, mais je baisse vite les yeux. Bon sang, pourquoi a-t-il fallu que ça soit moi qu'Aymeric envoie. Je peux lui parler à lui, ainsi, avec son père, ça passait moins, alors que nous étions amis. Si de Terresang a le tempérament de l'ancien héritier Gonzague, je pourrai m'estimer satisfait de m'en sortir avec la marque de ses chaussures sur les miches...
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Alexandre de TerresangVicomte
Alexandre de Terresang



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MessageSujet: Re: Lorsque l'Astre s'illumine et que ses rayons vous aveugle. [PV l'Ordre]   Lorsque l'Astre s'illumine et que ses rayons vous aveugle. [PV l'Ordre] - Page 2 EmptyMer 24 Avr 2019 - 16:45
Bon … bon … il aurait peut être dû mieux fait de laisser le maître d'écurie là où il était quitte à perdre l'accord avec la fermière … il avait pour habitude d'écouter ce genre de monologue avec ses législateurs et autres érudits mais là … faire un cours de mathématiques avec un cul-terreux qui ramassait le crottin … n'y voyez là aucune offense ! Alexandre avait un profond respect pour les gens du peuple sauf quand ils s'amusaient à apprendre à compter aux nobles mais il soulevait une question … avait-il mal comprit l'accord établi entre Beauharnais et Dumas ? Il se mit à froncer les sourcils tout en écoutant les explications de Guillaume puis fit signe à Denric de lui apporter le document reflétant cette entente.

Hm … il semblerait que le Vicomte n'avait pas tout superbement bien comprit ou alors il s'était empressé de tout assimiler tout heureux par cette nouvelle ! A en croire le document qu'il avait entre les mains, effectivement, il avait légérement mal compris aussi bien à l'oral que sur parchemin ! Les 50 % des récoltes auraient était après la taxe ! Cela change absolument tout, et les explications du maître d'écuries ne servaient plus à rien … il voyait bien où était l'erreur dans cette entente et c'était la mauvaise compréhension d'Alexandre qui était mis à l'épreuve. Il se mit à sourire plus par lassitude dû au monologue de Guillaume que par courtoisie.

 « Merci pour vos explications, Maître Guillaume … nous allons tous connaître le calcul des carottes grâce à vous … vous ne seriez pas intéressé par un poste de précepteur à tout hasard ? »

Dit-il avec un grand sourire puis il reporta son attention sur Mathilde, ce qui avait était dit ne changerait pas grand-chose de ce que voulait Alexandre.

 « Voici donc ce que je vous propose après ces explications, mademoiselle Dumas : Au lieu de 50 % après taxation, seulement 30 % nous seront attribué si vous le souhaitez, lorsque vous aurez formé nos ouvriers agricoles … vous pourrez en garder un dont nous payerons les besoins pendant 1 an et vous nous fournirez 40 %. Nos érudits et notamment Messire Denric feront tout pour faire baisser vos taxes et si nous arrivons à un accord raisonnable, que diriez vous de nous attribuer 42 % des récoltes après taxation ? Et si après cette fameuse expérience de former des ouvriers vous a plu, pourquoi ne pas doubler le nombre d'ouvriers à former ? Nous ne demanderons que 3 % supplémentaire après avoir livré la nourriture à Marbrume. »

Il attendit quelques instants puis reprit concernant l'affaire de la grange.

 « Quant à la grange, si notre accord s'avère trop lourd à porter pour l'un des deux partis … eh bien, tranchons. Je veux dire que chaque parti aura la moitié du bois de l'édifice. »
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Mathilde VortigernFermière
Mathilde Vortigern



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MessageSujet: Re: Lorsque l'Astre s'illumine et que ses rayons vous aveugle. [PV l'Ordre]   Lorsque l'Astre s'illumine et que ses rayons vous aveugle. [PV l'Ordre] - Page 2 EmptyMer 24 Avr 2019 - 19:58
Mathilde se massa les tempes. Trop de chiffres, trop de "si", trop de renégociations à son goût. Si Guillaume avait l'air de suivre, elle, elle avait décroché depuis le moment où Terresang avait commencé à ajouter de nouveaux paramètres à l'entente. Profondément mal à l'aise, elle avait gardé le silence jusqu'à ce que le regard clair d'Alexandre se pose à nouveau sur elle, tandis que de ses lèvres jaillissaient de nouvelles propositions.

Elle ferma les yeux un instant, faisant le tri dans son esprit embrumé. Le voyage n'avait pas été de tout repos, elle rêvait de pouvoir profiter de la chaleur d'un feu, en tenant un bol de soupe dans ses mains encore glacées. Elle aurait voulu pouvoir fermer les yeux, une heure ou deux, pour profiter d'un sentiment de sécurité qu'elle n'avait pas connu durant le trajet. Lorsqu'elle rouvrit les yeux, son regard s'accrocha sur ses mains, croisées sur ses genoux. Malgré ses efforts, il restait toujours un peu de terre sous ses ongles. La terre... c'était tout ce qui l'intéressait, dans le fond. Elle prit enfin la parole.

- Je suis venue ici parce que la discussion que j'ai eue, avec messire de Beauharnais, me paraissait juste et bonne. L'Ordre me permettait de déployer mon art aux champs, et je fournissais le fruit de notre travail à l'Ordre afin qu'il le redistribue aux nécessiteux. La grange, la sécurité, la main-d'oeuvre, contre la somme d'un savoir transmis par plusieurs générations d'agriculteurs, de la nourriture à foison et la perspective de pouvoir cultiver, dans deux ans, une portion non négligeable du Labret. Mon objectif n'est pas de m'enrichir. Tant que j'ai de quoi me nourrir et entretenir ma ferme, ce qui est déjà le cas, tout va bien. Le reste n'est que superflu, bien que j'apprécie que l'on reconnaisse mon travail.

Mathilde jeta un regard à Guillaume. Ses paupières se plissèrent légèrement. Elle esquissa un demi sourire, comme si elle le remerciait de sa présence tout en reprenant la main dans cette négociation. Elle releva le menton et ses yeux noisettes se posèrent sur le Vicomte qui lui faisait face.

- Je suis réellement honorée d'avoir été conviée à cette rencontre, et d'avoir été, pour l'Ordre, un centre d'intérêt suffisamment important que pour que son leader prenne la peine de m'escorter entre le Labret et Marbrume. Je vous suis infiniment reconnaissante de m'avoir accueillie comme une amie, en vos murs, et d'avoir accepté ma requête en dépit de vos liens tendus avec messire de Beauharnais. Mathilde savait que Terresang avait dû produire un effort surhumain pour récupérer Guillaume après le camouflet qu'il lui avait infligé. Je crois que notre discussion initiale, qui était juste et bonne, n'a pas à être revue. Je ne sais pas si c'est un soucis de trop bien vous attacher mes services, ou bien si la présence de nobles fait en sorte que vous avez cru que je chercherais à tirer un maximum de profits de notre accord, mais je crois que nous faisons actuellement fausse route.

Mathilde remit sa chaise en place et se tint debout, les mains posées sur le dossier.

- Je suis consciente de perdre l'occasion de toute une vie, mais... je souhaite arrêter les négociations. Je ne m’assoirai pas non plus autour de cette table. Ma place est à diriger ma ferme, pas à parler de pourcentages basés sur des suppositions qui me dépassent. Je suis une femme de la terre, donnez-moi les moyens de mes ambitions et laissez-moi travailler. C'est tout ce que je demandais.

Elle hocha de la tête en guise de salutations adressées à Alexandre de Terresang uniquement, ignorant superbement les silencieux nobles de l'assemblée.

- Pardonnez-moi messire. Si un jour vous revenez au Labret, ma porte vous sera ouverte.Il me fera plaisir de vous accueillir comme on sait le faire, chez nous.

En menaçant la visite de la pointe d'une flèche pour finir par devoir en prendre soin pour espérer se faire pardonner de la maladresse. Elle esquissa un sourire à cette pensée. Elle avait beaucoup aimé le Alexandre du Labret, taquin, un peu grognon certes, mais facile à vivre et bien plus agréable que bien des hommes. Il avait été impressionnant, lors de leur rencontre avec les bandits. Son calme avait inspiré Mathilde, qui s'était presque sentie en sécurité malgré la menace. Le Terresang de Marbrume, par contre, la mettait profondément mal à l'aise, au moins autant que tous ces nobles, taiseux depuis le début de l'échange. Son tempérament sanguin était remonté à la surface. Colérique, il s'était montré méprisant envers Guillaume, simple domestique qui ne faisait que remplir la mission confiée par son maître. Combien d'ennemis Alexandre de Terresang avait-il, dans sa vie? Si à son arrivée, Mathilde espérait pouvoir chevaucher à d'autres occasions aux côté du Vicomte, elle était maintenant certaine que cela n'arriverait plus jamais. Elle soupira profondément. Les regrets traçaient déjà leur chemin à travers son esprit. Elle posa une main sur l'épaule de Guillaume, le remerciant, par ce geste, de sa présence, et quitta la salle de réunion.

Quelques minutes plus tard, la jument de Mathilde était harnachée pour reprendre la route. Mathilde trouverait sans doute une auberge pour y passer la nuit avant de regagner le Labret. Il faudrait qu'elle trouve quelqu'un pour l'accompagner, histoire de ne pas rentrer seule. Tenant sa jument en longe, Mathilde resta en plan devant le portail dont l'ouverture n'avait pas été autorisée par le Vicomte. Le regard sombre, elle menaçait de planter une flèche dans le cul du garde qui refusait de lui ouvrir.
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Ulysse de SombrevalBaron
Ulysse de Sombreval



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MessageSujet: Re: Lorsque l'Astre s'illumine et que ses rayons vous aveugle. [PV l'Ordre]   Lorsque l'Astre s'illumine et que ses rayons vous aveugle. [PV l'Ordre] - Page 2 EmptyDim 28 Avr 2019 - 17:19
Un baptème du feu s'avérait toujours délicat bien que participer à une réunion de gradés d'une institution martiale à but humanitaire n'était en rien comparable à une première bataille indubitablement accompagnée de la découverte du fait que les glorieuses gestes de chevelarie faisaient bigrement abstraction de l'effluve de merdaille, de chair putréfiée, du rale des mourrants ainsi que de l'acreté métallique du sang empuantissant les lieux d'une giclée poisseuse de dégout. Mes premières armes dataient de bien longtemps désormais contrairement à ce rassemblement de puissants liés tacitement par le souhait émerite d'oeuvrer pour le bien commun. J'écoutai d'une oreille attentive la chronique de l'ancètre de l'ordre déclamé par son commandant en personne. Ainsi donc voilà pourquoi ce nom m'avait semblé familier lors de mon installation à Marbrume. Les terres de naissance de cet ordre avaient été voisines du comté de Beauclerc. Le futur époux de ma cousine fut le premier des sang bleu à prendre la parole et ce de manière un brin caustique puisque ce fut le vicomte de Terresang qui l'y invita prestement. Me trouvant par la force des choses juste à coté du Rivefière je pus sentir tous les regards de la pièce converger dans notre direction. Le moins que l'on puisse dire fut que la déclamation du blond héritier ne fut guère celle à laquelle mon suzerain dut s'attendre ou pour le moins espérer en son for intérieur. 


Pourtant, la décision de ne rejoindre l'Azur qu'en tant que soutien extérieur ne déclencha chez le rugueux personnage pas une once de déplaisir si l'on se fiait unanimement à son facies de guerrier. Il ne faisait néanmoins aucun doute à mes yeux que cette décision devait le faire enrager sans qu'il ne puisse concrètement libérer cette apre déception. Je devais bien confesser que si je comprenais pleinement le choix de mon parent par aliiance en devenir pour avoir moi-mème longuement hésité avant de rejoindre officiliemment l'ordre préférant de loin mener mes Griffons en toute indépendance dans les attentes ducales, je ne pus réprimer un soupcon de déplaisir. Roland de Rivefière représentait le deuxième noble que j'appréciais qui estimait que le personnel l'emportait sur le bien commun. Le Terresang clama à ma plus grande surprise que le nombre des membres de l'ordre n'était guère une priorité face à la participation mème extérieure de mécènes oeuvrant au nom de l'Azur sans en ètre partie prenante. Silence implaccable de ma part. Mince sourire adressé à mon compère de circonstance. Mon instinct me souffla que cette assemblée qui aurait du s'avérer suitante de vie, de projets et de voeux pieux au service de la cité et de tous les survivants risquait bien plus de ressembler à une place marchande du port. Celle là-mème ou les intendants de ma compagnie allait se ravitailler pour la pitance de mes hommes. 


Bref, une belle veulerie en perspective. Etais-je décu de constater que le prestigieux ordre de l'Azur n'échappait nullement aux viscissitudes humaines alors qu'il se targuait d'incarner le preux défenseur de l'humanité face au fléau inique de la Fange ? Probablement aussi ironique cela puisse paraitre venant d'un homme mi brisé mi fol comme moi. Je me fendis d'un simple hochemment du chef lorsque le Terresang m'interpella dans l'optique de garantir en toute impartialité la neutralité du clerc. Belle impartialité que celle là alors que j'étais le vassal du vicomte. Mais, chassant mes sombres axiomes je prenais la parole avec l'aplomb d'un mercenaire ayant finalement choisi son camp. "En effet, ma dame je puis en toute bonne foi sur la mémoire de feu mon épouse que messire Denfric est un homme d'honneur. Vous n'avez rien à craindre de ce dernier si ce n'est l'étalage de son irréfragable sagesse qui je vous le concède a de quoi agacer." Mon trait d'humour ne sembla guère faire mouche tandis que le moine en bure s'avancait les bras chargés de paperasses et de vélins en tout genre. 


Décidemment, la morosité de ce rassemblement n'avait d'égale que les maux de crane qu'il ne manquait point de distiller. La discussion s'engagea alors sur le sentier de la gestion comptable des avantages de production, des dettes, rendements et négociations attenantes. Sujet o combien divertissant et nécessaire à n'en point douter cependant n'ayant rien d'un gratte papier et n'ayant nullement intégré l'organisation pour me soucier de légumes ou de granges je laissais aux principaux intéressés le loisir de se prendre le bec à brule pourpoint sur ces questions o combien délicates. Ah, l'oseille éternel semeur de discorde y compris au sein des coeurs les plus bienveillants. J'avais intégré l'ordre parce que mes hommes d'armes seraient plus utiles en protégeant des convois de ressources, de nourritures, des fermes et des scieries hors la cité qu'en effectuant des sorties pour aller sauver tel ou tel cul malchanceux. L'envoyé du futur comte de Beauharnais fut clair et pédaguogue à l'encontre de tous bien que nous ayions tous compris que les termes du contrat posaient de sérieux problèmes éthiques. D'ailleurs tout le problème se trouvait bel et bien dans le fait que le Labret représentait un poumon nécessaire à la survie de Marbrume tandis que l'inverse était moins vrai. 


Bien que de mon point de vue si tous les miliciens de l'extérieur cessaient de défendre le haut plateau pour se rabattre sur la cité ces bonnes gens de la terre ne rechigneraient point autant à une coopération cruciale. Ce que je retins néanmoins de tout cela était que la part du duc était outrageusement élevée. L'espace d'un instant, je me surpris à me demander ce que je pouvais bien foutre là. Si, les palabres viraient au débat théologique à chaque négociation ne valait-il pas mieux que l'ordre se contenta d'agir pour Marbrume dans Marbrume car la populace de cette cité surpeuplée et puante saurait se montrer reconnaissante. Bien sur le duc bientot couronné pourrait s'offusquer d'une telle popularité. Plus, je triturais et tourneboulais les choses dans ma tète et plus je sentais mon torse se comprimer. La déception s'était enracinée sans doute aucun. Tout cela me paraissait tellement vain face à la menace de milliers de Fangeux tapis dans le Morguestanc. Lorsque mon suzerain porta finalement de nouveau son regard sur moi avant d'évoquer les raisons de mon intégration je me fendis d'un haussement d'épaule nonchalant. "Et vous l'aurez car après tout voilà bien la raison pour laquelle j'ai accepté d'intégrer votre ordre et mis mes Griffons à votre disposition. Ce sera un véritable honneur que d'escorter votre labeur héroique autant que votre personne dame Mathilde." Je vidais ensuite le contenu de ma coupe d'un trait et eus l'agréable surprise de voir ce dernier prestement servi de nouveau par une servante à la livrée du vicomte. Sourire enjoleur sur les lippes je fis tourner ma coupe entre mes doigts. 


Diantre et moi qui m'étais attendu à ce que nous planifions une future campagne humanitaire dans la joie et la bonne humeur car toutes les personnes autour de cette table se devaient d'ètre désinteressées. Le sentiment d'ètre utile à la masse aurait du constituer une récompense suffisante. Au lieu de cela je retrouvais l'ambiance vipérine de l'Esplanade. Celle de mon monde certes mais mortecouille l'on se serait attendu à mieux d'une telle assemblée. Alexandre ne savait pas mettre les formes et prenait trop de choses pour acquises et voilà que la fermière prenait à présent ses cliques et ses claques à l'issue de beaux discours d'excuse. Décidant de m'adresser à tout le monde, j'élevais la voix. " Mesdames, messieurs je ne suis décemment guère un homme de chiffres. Les seuls que je gère avec à peu près de réussite sont ceux de ma compagnie et mes dettes. Vous conviendrez que le second terme indique un désamour certain de la chose. Cependant, si j'ai bien compris les propos de maitre Guillaume que je n'ai pu saluer convenablement au passage c'est que la part ducale est trop importante. Contrarier notre bon duc est un exercice dangereux cependant l'ordre ne pourra visiblement nullement assurer ses missions tant que cette part sera si massive. Je préconise donc que notre commandant tente de négocier directement avec son excellence pour que nous puissions nous passer de ce genre de désagrément. Après tout, ce dernier a ordonné à tous les nobles d'oeuvrer à la lutte contre la Fange. Comment pourrions nous le faire efficacement s'il ne nous en laisse guère les moyens ?" 


Laissant là les nobles membres et non membres de l'état major Azuréen je quittais la grande salle pour rejoindre la cour extérieure. La jument de la fermière était déjà parfaitement harnachée cependant celle-ci fulminait contre le soldat de Terresang refusant de la laisser partir. Une fois arrivé au poste de garde j'éclatais d'un rire franc et hilare en me rendant compte que le pauvre homme se faisait menacer d'un empalement désagréable à base de flèche. Portant ma coupe à mes lèvres pour m'humecter le gosier sans faire grand cas du fait des gouttes de pluie venue souillées le breuvage, je laissais un sourire parer mes lippes. "Je doute fort que ce chatiement soit suffisant pour faire bouger ce brave soldat ma dame. Il a certainement bien plus peur du vicomte qu'il ne l'aura jamais de vous. Et pourtant, vu ce que je viens d'entendre il devrait peut-ètre. Je tiens à m'excuser au nom de mon suzerain qui peut se montrer bien trop entété parfois et indubitablement indélicat." Saisissant une main rendue cailleuse par le labeur de la terre, j'y apposais un baiser courtois avant de reprendre la parole. "Vous n'ètes pas la seule à avoir été assomée par tant de paramètres comptables Mathilde. Cependant, je vous implore de ne pas céder au mème défaut de caractère qu'Alexandre. Peu importe les difficultés, je veux que vous gardiez à l'esprit que nous oeuvrons tous ici pour une cause supérieure celle des petites gens dont les conditions de vie ont encore empirés depuis la Fange. Si, vous le souhaitez je pourrais engager à mes frais un clerc afin qu'il vous serve en toute impartialité. Mais, pour l'heure ne restez donc point ici à vous tremper sous ce temps exécrable. Ce garde ne vous laissera point passer alors autant aller vous réchauffer à l'intérieur."
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Mathilde VortigernFermière
Mathilde Vortigern



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MessageSujet: Re: Lorsque l'Astre s'illumine et que ses rayons vous aveugle. [PV l'Ordre]   Lorsque l'Astre s'illumine et que ses rayons vous aveugle. [PV l'Ordre] - Page 2 EmptyLun 29 Avr 2019 - 18:03
Mathilde savait que ce Sombreval avait raison. Pas tant pour la pluie, qui imbibait déjà sa cape et son capuchon, que pour l'insécurité qui l'accompagnait. Un temps couvert, nuageux, c'était l'idéal pour un fangeux. Elle soupira, exaspérée. Prisonnière d'un lieu angoissant, avec de parfaits inconnus, elle avait l'impression qu'on lui forçait la main.

Mathilde ne put réprimer une grimace lorsqu'il embrassa sa main. Trop de proximité, non souhaitée. Elle la reprit, le regarda un instant en gardant le silence. Était-il là de son propre chef, ou Terresang l'avait-il envoyé? De toute évidence, il en était le vassal et il ferait tout pour la garder ici. Autre soupire, pour chasser l'angoisse qui s'emparait d'elle. La fatigue du voyage rendait son humeur fragile. Elle détestait cette sensation, ce poids qui lui pesait sur la poitrine, ce noeud qui se formait dans sa gorge. Elle ne répondit pas, pour ne pas éclater en larmes. Elle devait garder la face. Ne pas s'écrouler.

Elle tendit la bride au garde, qui la prit du bout des doigts, gardant une distance de sécurité avec la folle furieuse qu'elle était, quelques minutes plus tôt. Ne l'avait-elle pas menacé de défoncer le portail avec sa tête? Mathilde traversa la cour pour rentrer se mettre à l'abri de la pluie et des menaces extérieures. Ne tenant pas en place, elle se débarrassa de sa cape et de son capuchon en faisant de grands gestes, tandis que Sombreval fermait la porte derrière lui. Elle se retourna.

- Trois jours de voyage. Une attaque. Des morts. J'ai faim, je suis exténuée, et je découvre qu'on en est encore au point où, au lieu de discuter de la meilleure façon d'allier nos forces pour aider les nécessiteux, on préfère négocier le moindre petit gain possible sur l'opération. Je ne suis pas venue pour ça. C'est complètement indécent.

Sa voix tremblait. Les larmes montaient et menaçaient maintenant de franchir la barrière de cils qui les emprisonnait encore. Elle serrait les poings, frissonnante à cause de l'humidité qui avait percé sa cape pour s'installer sur sa robe claire.

- Je suis l'une de ces petites gens pour lesquels nous devrions travailler. Je me fous de gagner de l'or, je me fous de me tuer au travail si mes connaissances et mes terres peuvent améliorer les conditions de vie de mes semblables. Je veux des travailleurs, de quoi les nourrir jusqu'aux premières récoltes, parce que je n'ai pas de réserves suffisantes pour le faire actuellement, et quelques hommes pour les avertir en cas d'attaque et protéger les récoltes qui sont convoitées par bien trop de gens malhonnêtes. Rien de tout cela n'est compliqué. Rien. Dans mon monde, si on peut aider, on le fait. On ne se pose pas de question sur la rentabilité de l'opération, on ne négocie pas des carottes pour s'assurer des services de quelqu'un. On ne réclame pas trois pour-cents d'une chose dont on ne connait pas la valeur. Et on se fait assez confiance pour qu'une poignée de mains vaille tous les écrits du monde. J'ai serré la main de Beauharnais, il a ma parole, j'ai la sienne. Revenir là-dessus, c'est indécent. Et inexcusable.

Elle aurait pu ajouter que le monde des nobles lui paraissait tout aussi indécent, mais elle ne le fit pas. Elle était sur leur terrain, après tout. Un énième frisson parcourut son échine. Elle vivait une désillusion totale, mais la fatigue, bien trop pesante, l'empêchait de cerner la raison de cette désillusion.
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