Les voleurs il nous faudra arrêter [Feat Josephine et Mathilde]

Les voleurs il nous faudra arrêter

Madelyne feat Josephine et Mathilde

Alors que j’ai trouvé un morceau de tissu jaune pendant que les filles causent à côté de suspects et que je l’ai présenté à la fermière, cette dernière l’identifie finalement après avoir éliminé toute sa troupe d’ouvriers et semble savoir à qui il pourrait appartenir.

Je réfléchis un instant. Ce tissu devrait appartenir à un noble, mais les nobles n’ont pourtant pas de raisons de venir chaparder dans une ferme, ça n’a aucun sens.

« Parfait, et où avez vous vu cet homme ? lui demandé-je afin de tenter de le retrouver. Du jaune, c’est sans doute un vêtement de noble, m’est avis. A moins que c’est de la récupération, achetée à bas prix ou détroussée sur un corps. »

Après un instant de réflexion, je rajoute :

« Je pense que nous devrions tout de même rendre une visite à vos deux voisins. Dans tous les cas, ils peuvent être liés également avec lui. Nous n’aurons qu’à leur demander s’ils connaissent la personne à qui appartient ce morceau d’étoffe pour commencer. S’ils n’ont pas de soupçons, ils pourraient bien nous le dire s’ils connaissent la personne. Sauf que si c’est la milice qui pose la question, ils en auront forcément… Il faudrait trouver quelqu’un de neutre qu’ils ne connaissent pas, ou encore nous changer, peut-être… »

Notant bien dans un coin de ma tête toutes les informations que la fermière nous communique, je la remercie ensuite et m’adresse à ma partenaire :

« Allons voir en premier ce Valvert. C’est un homme seul, on aura vite fait de l’interroger et de voir de quoi il en retourne. Ca te va ? Encore que je pense vraiment que nous devrions tenter d’y aller dans l’anonymat, comme je l’ai suggéré un peu plus tôt. Il faudrait une excuse qui n’éveille aucun soupçon aussi et qui soit cohérente, par la même… »

J’ignore si mon idée est judicieuse ou stupide. C’est juste une idée comme tant d’autres, et j’aviserai en fonction de l’avis des deux femmes. Après tout, elles ont bien leur mot à dire et moi, j’ai bien d’autres préoccupations en tête.

[HRP : Pardon pour le retard.]

Joséphine nota les deux noms qu'avait mentionnés la fermière : les Sauveterre et Valvert. Deux options, c'était peu mais ça en faisait toujours une de trop. Lorsque Madelyne revint avec un morceau d'étoffe, la milicienne hocha la tête d'un air approbateur. Finalement, sa camarade savait se débrouiller, c'était presque rassurant pour elle qui doutait encore de sa capacité à rester concentrée quelques minutes auparavant.

- Commencer par rendrez visite à ce Valvert est une bonne idée. C'est un homme seul, une cible facile donc, tout porte à croire que ce sera lui la prochaine victime.

Difficile d'en être totalement sûr cependant, mais pourtant c'était le plus logique. Elle imaginait mal leurs voleurs s'attaquer à une ferme surveillée constamment, quand bien même le butin récolté serait plus conséquent.

Madelyne proposait d'y aller anonymement et, à vrai dire, ce n'était pas une si mauvaise idée. Si elles voulaient les prendre la main dans le sac, il était inutile de faire courir le bruit que la milice était sur le coup. Après un moment de réflexion, elle finit par hausser les épaules.

- Deux femmes du peuple qui cherchent à quitter une ville surpeuplée pour tenter leur chance dans le Labret, on a vu pire comme histoire qui ne tient pas debout. Et quoi de mieux qu'un homme isolé comme point de départ pour proposer notre aide ? Si tu veux vraiment faire ça discrètement, on peut commencer par là.

Mathilde les écouta discuter de la marche à suivre, et quitta son appui pour regarder les paquets qui quitteraient sa ferme le lendemain au lever du jour. Cette nuit, sans doute, elle tâcherait de rester aux aguets, avant de sombrer dans un sommeil profond pour être réveillée par le chant du coq. Les paquets seraient-ils encore là? Sans doute, parce que si on guettait la ferme, on saurait qu'en ce moment, deux miliciennes s'y trouvent. Même en les voyant partir, on se dirait que ce n'est qu'une ruse visant à faire tomber des voleurs dans une embuscade dont seule la milice avait le secret. Et puis les gars seraient là, enfin. Ils veilleraient, eux aussi.

Mathilde sourit. Depuis leur arrivée, elle se sentait plus en sécurité. Finalement, sa solitude ne lui manquait pas trop. Le semblant de liberté qu'elle en tirait ne valait rien en comparaison de la présence rassurante de ces grands gaillards vaillants et travailleurs. Signer avec l'Ordre avait été une bonne chose. Elle hocha de la tête, approuvant silencieusement le plan des miliciennes.

- Vous pouvez dire à Valvert que vous venez de ma part. Il est de nature méfiante. On l'est tous, par ici. S'il vous interroge, dites-lui que je lui porterai des galettes d'avoine et de miel prochainement, c'est son péché mignon.

Mathilde jeta un oeil au dehors. Il était grand temps pour elle de se remettre au travail.

- Si vous mettez la main sur eux, je pense pouvoir les reconnaître alors n'hésitez pas à me faire quérir, je serai bien heureuse de les faire enfermer pour longtemps.

Son sourire s'élargit.

- Bien, je vous prie de m'excuser mais j'ai du travail. On commence les cultures, les gars apprennent le travail, je ne peux pas vraiment m'absenter plus longtemps du champs... alors je vous abandonne! Prenez le temps de vous reposer un peu avant de partir, faites comme chez vous. Et merci de vous préoccuper de cette histoire!

Elle s'approcha pour leur serrer la main, puis s'éclipsa sans demander son reste, direction le champs, où elle reprit le travail, entourée des gars que l'Ordre lui avait envoyé.