Marbrume


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 Bonjour messire Esméra ![PV Esméra]

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Alexandre de TerresangVicomte
Alexandre de Terresang



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MessageSujet: Bonjour messire Esméra ![PV Esméra]   Bonjour messire Esméra ![PV Esméra] EmptyLun 3 Fév 2020 - 15:08
6 septembre 1166
Marbrume – La Hanse
Fin de matinée

Le destin peut vous jouer de sale tours parfois, comme il l'avait dit à l'homme qui l'avait agressé il y a quelques jours, les dieux avaient un sacré sens de l'humour … en effet, Alexandre pouvait en témoigner, les Fangeux avaient prit sa femme et sa fille aux portes de Marbrume, quelques semaines plus tard, il découvre sa défunte épouse en cadavre sur pattes … le jour où il arrive à brûler son corps damné, il perd sa main. Lorsqu'il perd sa main, il retrouve une femme qui se fait trousser par son allié commercial, Hector de Sombrebois, Alexandre le découvre lors d'une soirée mondaine … s'ensuivit alors son exil à Lods durant une semaine, lorsqu'il revint, sa femme fut répudiée, nouvelle perte maritale qui s'ensuivit de la disparition de cette dernière … il faillit même perdre sa jambe.

Oui, les dieux avait un curieux sens de l'humour et le vieux seigneur en avait longuement fait les frais, la dernière blague en date des divinités était la rencontre avec une damoiselle au Temple, il lui avait proposé de venir sur son domaine, mais elle n'était jamais venu … c'était tout à fait compréhensible étant donné que son identité avait été cachée au vieux Vicomte, il l'avait découvert durant le bal qui avait suivi l'invasion … et ce maudit bal avait suivi le suicide de sa belle sœur mais les dieux avaient décidé que le Roi lui accorderait une expédition … bon sang, on aurait dit un vieux couple marié, une fois sur deux, ils lui faisaient une crasse.

C'était justement pour cette expédition qu'il se trouvait dans la Hanse, il avait prévu de recruter Erwan Dacier, forgeron de son état et il avait réussi son coup … si l'expédition s'avérait être une vraie réussite, peut être que Terresang pourrait conclure un petit accord avec ce forgeron qui semblait des plus intelligent mais pour l'heure, il avait autre chose à penser.

Il arpentait les rues bondées de la Hanse, depuis l'invasion, les citoyens Marbruméens avaient semble t-il retrouver un semblant de liberté et c'était une bonne chose, il aimait se retrouver parmi la foule, cela lui faisait un bien de fou mais ça ne l'empêchait pas de penser à sa pauvre belle sœur qui s'était pendue, il était persuadé que c'était un signe … bon sang, qu'est ce qui lui était passé par la tête ?

Il déambula dans les rues du quartier marchand toujours dans ses pensées et c'est bien pour ça qu'il ne vit pas la personne en face de lui et cela se transforma en carambolage au milieu de la foule, pendant que chacun esquivait l'accident, c'est un Alexandre d'abord confus qui s'excusa.

 « Oh … euh … veuillez m'excuser mess... » Il ne fini pas sa phrase en se rendant compte que la personne qu'il pensait être un homme était en réalité … une femme ?! Mais pas n'importe quelle femme ! Oh la sacripante ! Oh la vile gredine ! Oh ! C'était la femme qui lui avait cachée son identité, durant quelques secondes sa mine fut inexpressive puis un sourire se dessina sur ses lippes avant de reprendre la parole.  « Tiens mais c'est la Baronne Esméra … ou alors le Baron ? Lors de notre dernière rencontre, je vous prenais pour une femme mais vous semblez bien cacher votre jeu. »
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Esméra de SibranBaronne
Esméra de Sibran



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MessageSujet: Re: Bonjour messire Esméra ![PV Esméra]   Bonjour messire Esméra ![PV Esméra] EmptyJeu 6 Fév 2020 - 0:07
La Hanse.

Elle avait décidé de profiter, seule, des rues de la cité. Etienne avait renoncé à la suivre tout comme Sophie avait renoncé à protester. Ils savaient qu’il ne servirait à rien de le faire, de toute façon. Ils comprenaient son besoin de partir, de voir d’autres choses, d’exorciser un peu sa peine, à sa manière. Elle a perdu son unique amie, après tout, et une petite balade, même courte, ne peut que la divertir un peu. Juste un peu. Les Trois peuvent au moins tolérer ça, non ? Les mains dans les poches, le visage à moitié dissimulé par un chapeau, les épaules drapées d’une cape gris souris, elle avance d’un pas lent, tout en regardant les gens qui l’entourent, les lieux de vie, les étals, les échoppes. Curieusement, une sorte de chaleur désagréable irradie derrière ses yeux, une espèce de fatigue de source inconnue, en plus d’une petite boule contractant sa gorge. Elle regarde le sol, repoussant un caillou du bout de sa botte de cuir marron.

Décidément, les choses sont d’une tristesse, pour la baronne. Depuis quelques jours, il lui prend de singulières envies et de bien curieux remords. Il ne se passe pas une nuit sans qu’elle ne s’éveille, le corps en feu, le front perlé de sueur, le cœur battant à tout rompre. Impossible de s’endormir, dans un tel état. Elle finissait donc ses nuits au rez-de-chaussée, à la lueur de l’âtre, à regarder danser des flammes bien plus vives qu’elle. Elle pouvait passer des heures sans dire un mot, que ce soit chez elle ou au Temple. C’est un peu comme si…comme si elle était morte de l’intérieur. Séchée. Certes, elle vit dans une belle demeure, elle a la santé, une belle apparence, de petits revenus qui lui permettent de vivre bien, mais à coté de cela…Elle n’a rien. Pus d’amis. Plus de parent. Pas de famille sur laquelle compter à part celle que les Trois ont bien voulu lui laisser en Sophie et Etienne. Sa compagnie se limite aux malades du Temple, aux enfants qui reçoivent ses leçons, ses domestiques. Elle a perdu son rayon de joie, son petit brin de soleil, et elle a du mal, beaucoup de mal, à s’en remettre. Alors elle s’occupe l’esprit comme le corps de la seule façon qui lui plaise encore un peu : braver un interdit. Porter une tenue d’homme en plein jour, pour ressentir un tout petit peu d’excitation ou, à défaut, autre chose que de la lassitude. Rien qu’un peu.

La rue est particulièrement bondée aujourd’hui. Elle doit jouer des coudes, parfois, pour se frayer un chemin. Avec le temps, son nez avait fini par se faire à l’odeur ambiante que dispersent ces corps si mal soignés. Quoiqu’il en soit, même avec l’habitude, elle préfère garder la tête baissée et une main sur sa bouche, en faisant mine de tousser. Il y a tout de même des odeurs auxquelles on ne peut jamais se faire.

C’est dans cet état d’esprit qu’un individu la bouscule, assez fort pour que son chapeau tombe, révélant sa splendide chevelure de jais nouée en une épaisse tresse, et qu’elle doive se rattraper à la première manche qui passe afin de ne pas s’effondrer au sol. Ils ne se sont pas vus. Elle se dépêche de ramasser son chapeau, et fixe ensuite l’inconnu…qui n’en est pas un. La foudre tombant aux pieds de la baronne n’aurait pas été plus efficace que les paroles du Vicomte. La vile gredine visse son chapeau sur sa tête et se masse le bras, le regard peu amène.

- Il n’y a pas à dire, vous êtes un mufle en toutes circonstances. Vous pourriez au moins vous excuser.

Elle finit par frotter sa manche de plusieurs petits gestes secs, tout en regardant autour d’elle. Quelques personnes les regardent. Surtout elle, en fait. Par Anür, mais quel boulet, ce Vicomte.

- Ne me faites pas honte, c’est mon seul plaisir, d’être ici sous de tels habits, alors soyez gentil et taisez-vous.

Quand les Trois sont contre vos désirs, il n’y a malheureusement rien à faire. C’est la troisième fois que le Vicomte de Terresang se retrouve sur son chemin. Ils auraient juste pu choisir un autre moment. Mais nooon. Là, au milieu de la foule qui les dévisage, c’est tellement approprié…Elle se reprend et incline le chapeau vers son visage afin d’en masquer les traits bien trop séduisants et bien trop féminins pour de tels atours.

- Vous êtes satisfait ? Tout le monde me regarde, je vais devoir rentrer chez moi !


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Alexandre de TerresangVicomte
Alexandre de Terresang



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MessageSujet: Re: Bonjour messire Esméra ![PV Esméra]   Bonjour messire Esméra ![PV Esméra] EmptyMer 12 Fév 2020 - 17:31
 « Vous devriez vous laver les esgourdes, je viens tout juste de le faire. » Dit-il avec une mine sérieuse, attendez, la garçonne venait de l'agresser verbalement alors qu'il venait tout juste de s'excuser de sa maladresse … il y en a qui devait réellement se trouver une occupation autre que la couture sans déconner. C'était un mufle ? Eh beh, il eut une grimace avant de répliquer tout en observant la foule qui dévisageait le couple.

 « Et vous un menteur, cher baron … ainsi qu'un imposteur. »

Il remarqua alors l'embarras de la demoiselle, son seul plaisir ? Ah ! La fameuse rébellion des femmes dont elle avait parlait dans le Temple … c'était une belle preuve de rébellion en effet, mettre un pantalon et une chemise de lin donnait-il l'impression de se faire pousser une verge ? Il eut un immense sourire quand il pensa à Esméra qui allait dans un bordel et demandait une catin … c'était une bien belle image jusqu'à ce qu'il soit sortie de ses pensées.

 « Si vous continuez à hurler comme un goret, il est certain que vous allez devoir rentrer chez vous… quoi ? Je suis face à un homme, non ? Autant être un mufle jusqu'au bout. »

Il regarda autour de lui puis prit le bras de son compère d'infortune d'une bonne force masculine … oui, décidément, Alexandre agissait comme si il était en compagnie d'un homme et non d'une demoiselle déguisée, puis fit en sorte de se diriger à l'écart. Il fixa alors un homme un peu bourru qui bloqua le passage du boiteux alors qu'il voulait s'encastrer dans une petite ruelle.


 « Un soucis ? »
 « Ouai'p. M'a l'air bien juteux t'damoiseau vieillard, un peu jeune pour toi p't'être. »

Le vieux Vicomte eut un large sourire, il prenait le couple pour deux sodomites … il détacha son étreinte du bras d'Esméra puis s'approcha doucement du Débardeur.

 « Je vais te faire une confession le docker, c'est pas un homme mais c'est pas non plus une femme … elle vient de la troupe de Sibranien dans le Goulot, une troupe de saltimbanque et elle fait partie du clou du spectacle … paraît que c'est la foire là dessus. »

Le matelot écarquilla les yeux, il regarda Alexandre puis Esméra et eut un petit sourire gênée … voilà ce qui allait agrémenter les histoires superstitieuses pour un petit moment. Il s'en alla alors sans demander son reste laissant la possibilité aux deux nobles d'être à l'écart de la foule abondante de la Hanse.

 « On ne dit pas merci, baron ? »
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Esméra de SibranBaronne
Esméra de Sibran



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MessageSujet: Re: Bonjour messire Esméra ![PV Esméra]   Bonjour messire Esméra ![PV Esméra] EmptyMer 12 Fév 2020 - 23:18
- Me laver les…les quoi ?

Esméra ne bougea plus. A quoi donc peut-il donc bien faire référence exactement ? Elle battit des cils, dans l’incompréhension la plus totale. Est-il réellement là, en plein milieu de la grand-rue, en train d’éructer tout seul comme un idiot et de la couvrir de honte ? Est-ce réel ? Il l’avait appelée « Baron ». Il s’est donc renseigné ? Oui…Evidemment qu’il s’est renseigné. Ils se sont vaguement croisés au bal et ne se sont pas revus par la suite. Il n’a donc pas pu lui reparler dans un cadre moins agité que celui de cette rue qui semble désormais se focaliser sur eux. On tend le cou pour mieux voir, on se demande pourquoi le vicomte de Terresang, connu de presque tout le monde, réprimande une personne qui semble avoir de soudaines envies de meurtres. La jeune baronne ne cesse de regarder les alentours, fuyant les regards moqueurs qu’elle sent parfaitement peser sur ses épaules. De sous son chapeau, elle siffle alors, indignée :

- Qui hurle ici, si ce n’est vous ? Taisez-vous donc, bon sang ! Est-ce donc si difficile à comprendre ? Je vais m’…

Elle allait quitter les lieux, fuir cette rencontre pour rentrer chez elle avant que l’esclandre ne devienne totalement ingérable mais le Vicomte semble ne pas du tout l’entendre de cette oreille. Un vague malaise lui étreint le cœur à la vue de tous ces regards moqueurs fixés sur elle. Ce n’est pas sans lui rappeler de fort mauvais souvenirs d’un temps pas si éloigné où elle recevait de sévères mercuriales publiques de la part de son époux pour le moindre faux pas. A la cour de Sibran, les usages, les coutumes, les traditions étaient respectées de telle sorte que le baron régnait en despote absolu, minable et colérique. Dominer un sang aussi vif que celui de sa femme était son activité favorite aussi ne manquait-il jamais une occasion de la remettre à sa place, que ce soit à la vue de tous ou dans l’intimité froide de leur chambre. Voir tous ces yeux là sur elle, ces sourires ironiques, à la limite, elle en aurait pris son parti, elle serait rentrée, aurait copieusement insulté le Vicomte dans la solitude de son salon avant de finir par s’effondrer de colère dans son lit. Cela aurait été terminé.

Seulement voilà. Le Vicomte de Terresang, dans toute la finesse et l’élégance qui le caractérisent, ne trouva rien de mieux que de la saisir sans ménagement par le bras pour l’entraîner à l’écart. Et là, il se fit un grand vide dans l’esprit de la baronne. A dire vrai, elle resta dans une espèce de stupeur indignée, ne percevant rien du tout de la conversation qu’il est en train d’avoir avec un autre homme étrange. Non. Elle regarde la marque que venait de faire cette main d’homme sur sa chemise, alors qu’il venait de la lâcher. Elle pouvait en sentir toute la brutalité sur sa peau, échauffée par la pression. Cela aussi n’était pas sans lui rappeler de très déplaisants souvenirs. Le baron de Sibran avait la main leste. Et lourde. Combien de fois avait-elle du prétexter des indispositions soudaines afin de décliner des invitations diverses et éviter de révéler des choses qui ne concernaient qu’elle ? Elle ne le savait plus. Elle savait par contre que ces moments terribles débutaient toujours de la même manière. Des moqueries. Des insultes. Puis…ce geste posé sans ménagement sur son bras afin de l’entraîner dans une pièce sans fenêtre dans un coin reculé du château. Une fois la porte close, il était inutile de demander de l’aide. Personne n’est jamais venu. Quand il avait fini, il sortait, la laissait là, abîmée, jusqu’à ce qu’elle se redresse sans personne et prenne la direction de sa chambre pour prendre quelques soins donnés par des domestiques complices et silencieux.
Recevoir pareil traitement de la part d’un homme – qui n’est même pas son époux, en plus -, en plein jour, alors qu’elle cherchait juste à prendre un peu de recul et se distraire l’esprit, c’était trop pour Esméra.

« On ne dit pas merci, Baron ? »


Elle releva un peu la tête, sortant de cette torpeur froide, fixant un regard totalement vide sur cet individu pétri de suffisance qui lui fait face. Sans crier gare, la petite main de la baronne vient s’abattre sur la joue du vicomte. Le geste est sec, rapide, cinglant. Il lui fait mal, d’ailleurs elle secoue ses doigts endoloris, mais elle s’en fiche complètement sur l’instant. A si petite distance de lui, il pourra voir, lui l’homme de guerre, que la femme face à lui ne plaisante pas. Il serait sans doute plus sage de calmer le jeu. Surtout qu’elle fait un petit pas de plus, et qu’elle est en train de parler dans une langue étrange, à l’accent dur et martial, débitant des choses qui ne devaient certes pas être de la douce poésie à son égard. Elle finit pourtant, par ces quelques mots en langue commune, teintée de cet accent qui la reprend quand elle est en colère :

- Je. Vous. INTERDIS. De me toucher. Est-ce que c’est CLAIR ?

Si le Vicomte est pourvu d’un tant soit peu d’intelligence et d’esprit de déduction, il comprendra qu’il a franchi une limite qu’il aurait mieux valu ne pas franchir du tout et donc qu’il vaut mieux chercher à l’apaiser. S’il désire, par contre, entretenir le brasier violent qu’il vient d’allumer, ce sera à ses risques et périls.
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Alexandre de TerresangVicomte
Alexandre de Terresang



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MessageSujet: Re: Bonjour messire Esméra ![PV Esméra]   Bonjour messire Esméra ![PV Esméra] EmptyMar 18 Fév 2020 - 14:58
Alexandre aurait dû se douter que son geste aurait pu paraître comme déplacé … surtout pour une jeune demoiselle comme Esméra de Sibran, lors de leur entretien au Temple, elle avait exprimé certain … désagrément et à voir sa manière de réagir face à une pression sur le bras (une pression ? Attends, il lui a presque pété le poignet, il est con l'pépé!), le Vicomte semblait comprendre ce qu'il s'était passé, Il ne bougea même pas quand il se prit la mandale de plein fouet, ses réflexes n'avaient pas eu l'idée de renvoyer un poing à la face de la bougresse, fort heureusement. Son oreille sifflait encore sous la force du coup et il sentait sa joue chauffait, eh beh, elle avait une bonne frappe la demoiselle.

Il eut alors un demi sourire à son encontre, aucune malice, aucune moquerie, plutôt un sourire triste puis rétorqua :

 « Vous avez été on ne peut plus clair Baronne de Sibran. Aussi claire que de l'eau de roche et vous avez un argument percutant. »

Il regarda alors derrière lui, la foule passait sans même les voir, c'était donc parfait, cette petite ruelle étroite servirait donc de refuge de causerie avant que la demoiselle ne se décide à le quitter et plus rapidement qu'on ne le pensait. Le Seigneur reporta son regard sur la femme déguisée en homme.

 « Je crois que vous me devez des explications et puis ... » Cette fois-ci, il eut un immense sourire chaleureux.  « Je vous ai attendu tout l'été au Labret mais vous n'êtes jamais venu. »
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MessageSujet: Re: Bonjour messire Esméra ![PV Esméra]   Bonjour messire Esméra ![PV Esméra] EmptyJeu 20 Fév 2020 - 9:23
C’est étrange, elle aurait presque souhaité qu’il se mette en colère. Qu’ils en viennent aux mains afin qu’elle puisse se décharger de toute sa rancœur sur quelqu’un. Et les Trois savent à quel point la rancœur, la colère et le chagrin l’ont envahie dernièrement. Mais non. Alexandre de Terresang est resté parfaitement digne sous l’affront, ce qui ne manque pas de lui faire hausser un sourcil de totale incompréhension. Elle fit rapidement un parallèle avec son propre garde qui avait, lui aussi, préféré rester stoïque et qui, depuis cet incident, ne la quittait plus d’une semelle – sauf quand, comme aujourd’hui, elle décide de s’enfuir un peu de l’Esplanade qui lui semble désormais si vide. Quel curieux personnage, ce Vicomte. Il a des manières de paysans pendant un instant et redevient digne l’instant d’après…Souffrirait-il de quelque désordre de l’esprit ? Ou bien est-ce propre à sa nature ? Plissant les yeux, elle observe la marque de sa petite main teindre de rose la joue de son noble contradicteur et ne peut s’empêcher de sourire. Un peu. C’est déjà ça.

- Le rose vous va bien. C’est tout ce que vous méritez.

Elle se redresse et remet un peu d’ordre dans ses vêtements quelque peu malmenés par les gestes du Vicomte. Elle défroisse de son mieux la manche de sa chemise, resserre un peu le col de ce vêtement bien trop large pour elle et replace correctement sa cape sur ses épaules tout en écoutant les paroles du Vicomte. Des explications ? Elle le regarde, dardant son regard d’orage gris sur le sien et finit de s’étonner tout à fait.

- Des explications ? Pourquoi vous devrais-je des explications au juste ? A quel titre ?

A dire vrai, elle ne sait pas vraiment sur quel point elle devrait « s’expliquer ». Sa fausse identité au Temple ? Le fait de ne l’avoir même pas salué au bal ? Lequel ? Les hommes sont si compliqués, par Anür. Toujours à chercher le petit grain de sable sur une jolie toile bien lisse. Il sait déjà tout. Elle le lui a dit, en long, en large, en diagonale, pendant leur rencontre au Temple. Cependant, ces paroles étaient, aux yeux du Vicomte, des paroles de femme du peuple. Est-ce donc si différent, maintenant qu’il sait qu’elle n’en fait pas partie ? Les a-t-il seulement écoutées, ces paroles ? Elle a de très sérieux doutes, d’autant plus qu’il semble prendre tout ceci à la légère en lui rappelant une invitation au Labret qui lui avait semblée, après le bal, totalement malvenue. Elle ne peut d’ailleurs s’empêcher de le lui dire, un fin sourire ironique aux lèvres.

- Vicomte, ne jouez pas ce jeu-là avec moi. Vous saviez qui j’étais à la minute où vous m’avez vue au bal royal. Pourquoi aurais-je pris le risque de traverser le pays jusqu’au Labret – et de faire prendre ce risque à mes gens, aussi – pour venir frapper à la porte de quelqu’un qui ne m’a même pas saluée ?

Il est vrai qu’elle-même périssait d’un mortel ennui à cette soirée même si elle y a rencontré des gens absolument charmants, tels la petite Alix de Beauharnais, son père ou encore la jolie demoiselle d’Auvray. Elle s’y était rendue car il aurait été inconcevable de ne pas répondre favorablement à une invitation royale. Cela étant, elle ne s’y est pas attardée plus que de raison, connaissant le but premier de ce genre de soirée. Elle est donc partie après avoir satisfait à ses obligations mondaines, sans chercher à revoir qui que ce soit. L’inverse avait été tout aussi vrai, d’ailleurs, signe que les paroles gentilles et les vœux de se revoir ne sont finalement que des paroles de pure convenance. Elle ne s’en formalise pas, c’était, somme toute, assez prévisible. Elle noue ses mains devant elle, bien droite face à lui, retrouvant un peu de calme au fil des secondes.

- Si vous saviez tout de mon identité, rien ne vous était plus facile que de venir frapper à ma porte. Cela vous aurait au moins évité…ça, fit-elle en pointant la marque de sa main sur la joue du Vicomte. Et moi, cela m’aurait permis de continuer ma balade en paix.
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Alexandre de Terresang



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MessageSujet: Re: Bonjour messire Esméra ![PV Esméra]   Bonjour messire Esméra ![PV Esméra] EmptySam 22 Fév 2020 - 21:24
 « A quel titre ? Eh bien de votre titre de baronne, par exemple. »

Dit-il en mettant ses mains sur les hanches … 'fin, sa main valide sur sa hanche et sa main prothétique sur l'autre tout en ayant sa canne dans celle qui pouvait encore bouger… oui, il attendait des explications, pourquoi ne lui avoir rien dit au Temple ? Pourquoi s'être fait passer pour une femme du peuple alors que le Seigneur de Terresang n'aurait pas fait la différence ? Il était certes homme à se méfier mais tout de même ! Il vouait une certaine confiance envers la race humaine jusqu'à ce que celle—ci le déçoit une fois de plus. Il se mit à rire :

 « Allons bon ! Tout ce que j'ai vu au bal c'est une vague silhouette vous ressemblant, je ne pensais même pas que c'était vous de si loin et même lorsque j'ai aperçu votre si beau visage pour un homme, je ne savais même pas quoi en penser. »

Et c'était vrai, il était resté perturbé durant plusieurs minutes avant de demander à plusieurs nobles se trouvant là qui était la demoiselle qui lui avait fait une impression des plus prometteuses au Temple … malheureusement personne ne la connaissait et c'était la jeune Idalie d'Auvray qui l'avait renseignée : Esméra de Sibran, jeune baronne qui n'était pas du Duché, veuve et qui habitait sur l'Esplanade.

 « Et c'est vous qui êtes parti comme une furie, je n'ai même pas eu le temps de cligner des yeux que vous étiez parti … et puis, je n'avais pas le temps de venir vous voir pour une explication, madame de Sibran. J'ai eu à faire sur mon domaine … je ne suis qu'à Marbrume car le Roi me l'a ordonné et aussi … car... »

Alexandre eut une hésitation, ses mains quittèrent ses hanches et il regarda pour la première fois le sol alors que la honte semblait l'accabler.

 « Ma belle sœur s'est suicidée. La cérémonie de crémation a eu lieu il y a peu de temps. »
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Esméra de Sibran



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MessageSujet: Re: Bonjour messire Esméra ![PV Esméra]   Bonjour messire Esméra ![PV Esméra] EmptyLun 24 Fév 2020 - 11:17
Elle finit par plisser les yeux, observant l’homme qui lui fait face, et qu’elle voit pour la première fois en pleine journée. Son visage est marqué par les épreuves – en plus de sa gifle -, porteur de toutes les cicatrices de la vie. Des cernes visibles malgré un teint hâlé qu’elle imagine issu du travail en plein air, les soucis ou tout simplement la vieillesse. Car oui, il n’est visiblement plus de première jeunesse. Elle haussa brièvement un sourcil quand elle l’entendit évoquer son « si beau visage » avant de regarder ailleurs.

- Je suis partie assez vite, en effet. Non pas que je déteste les mondanités, c’est juste que je redoute par-dessus tout ce genre de soirée, Vicomte. Nous avons assez vécu, vous et moi, pour savoir qu’il ne s’agit ni plus ni moins que d’une foire aux beaux partis. Et cela me met très mal à l’aise.

Un fin sourire éclaira pourtant son visage en se rappelant le si beau couple formé par le comte de Beauharnais et la jeune demoiselle d’Auvray. Parfois, dans ce genre de soirée, il y a des rapprochements qui sonnent comme des évidences et elle avait souri en les voyant tous les deux, puis tous les trois, avec la petite Alix, si contente d’être là. Et parfois, il s’y passe des choses ignobles, dont le souvenir même effaça le sourire qui avait brièvement étiré ses lèvres. Elle reporta son attention vers le Vicomte, toujours droite, cet accent de sa patrie disparu. Elle a repris le contrôle de ses sentiments. Elle se sent un peu mieux et finit par s’adoucir tout à fait à l’évocation du décès de la dame en question.

- Je suis navrée pour vous, Vicomte.

Elle est sincère. Esméra est parfois abrupte, parfois très directe, mais c’est avant tout une personne qui parle avec son cœur. L’attitude pleine de tristesse et d’accablement d’Alexandre la touche beaucoup. Il n’est pas dans les habitudes des hommes nobles de montrer leurs sentiments, surtout aux dames ou à de parfaits inconnus.

- C’est une épreuve terrible, je compatis à votre douleur, il est toujours difficile de perdre les gens qu’on aime.

La jeune femme avait elle aussi perdu les gens qu’elle avait le plus aimé. Comme pratiquement tout le monde en cette cité. Elle finit par soupirer avant de s’approcher de lui et de placer son bras sous le sien, avant d’initier la marche. Une marche tranquille, compte tenu des handicaps du Vicomte. Elle ne comptait pas rester dans cette ruelle peu fréquentée. Non. Elle est sortie pour voir du monde, entendre la vie de la cité battre en son cœur, se changer les idées. Ecouter les malheurs des autres, c’est un peu oublier les siens.

- Marchons un peu, voulez-vous ? Racontez-moi. Enfin, si vous le voulez bien entendu. Dans le cas contraire, profitons juste du soleil et de la vie qui règne ici. Nous aurons largement le temps de nous complaire dans de sinistres pensées quand nous aurons regagné nos logis respectifs, ne croyez-vous pas ?
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MessageSujet: Re: Bonjour messire Esméra ![PV Esméra]   Bonjour messire Esméra ![PV Esméra] EmptyMar 25 Fév 2020 - 20:18
 « Et pourtant, je le sais à quel point c'est difficile, j'ai perdu assez de personnes pour ne plus en être infectés et pourtant... »

Un demi-sourire se fit voir sur ses lippes lorsque la sulfureuse demoiselle décida de mettre son bras sous le sien, habillé en homme, la jeune femme semblait décider à sortir de cette venelle pour se balader en dehors, à la vue de tous … elle avait pas peur la donzelle … bordel, Il se mit à soupirer avant que les deux nobles n'entament leur marche.

 « Mademoiselle, au risque de vous paraître une fois de plus pour un mufle, un rustre, un homme en somme… je devrais peut être vous raccompagner sur l'Esplanade, vêtir une tenue appropriée puis revenir ici pour discuter ou alors dans l'une de nos demeures. »

Il eut cette fois un sourire gêné, oui, il n'avait pas vraiment envie que le peuple voit le Vicomte de Terresang, le Seigneur Alexandre, Maître Dirigeant de l'Ordre de l'Astre d'Azur soit au bras d'un homme … pas qu'il ne désirait pas être au contact d'une autre personne et plus particulièrement de la rebelle de Sibran mais … il tenait encore à ne pas griller sur un bûcher.

 « Ce n'est pas pour vous vexer mais si nous sortons de cet endroit ainsi fait, je pense que dans l'heure suivra une bonne odeur de viande grillée mais nous connaîtrons très certainement la provenance car nous seront cette viande qui grillera. »
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Esméra de Sibran



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MessageSujet: Re: Bonjour messire Esméra ![PV Esméra]   Bonjour messire Esméra ![PV Esméra] EmptyDim 1 Mar 2020 - 21:19
Elle s’arrête net et ôte son bras de sous le sien avant de regarder toute cette foule, dehors, qui passe et repasse devant eux, sans leur prêter la moindre attention. Ils vont et viennent, dans la lumière, tandis qu’eux deux sont dans les ombres d’une venelle, à craindre tout. Que le Vicomte de Terresang lui-même hésite à prendre un risque montre bien à quel point la situation dans cette cité est plus triste qu’il n’y parait. Elle ne dit rien, elle l’écoute tandis qu’il expose ses arguments, elle soupire enfin, avant de le regarder, sans aucune animosité, sans plus aucune étincelle, sans plus…rien, en fait. Il semble d’ailleurs qu’il n’y ait plus personne pour la faire vivre un peu, cette étincelle.

- En ce cas, je ne vois pas ce que nous aurions de plus à nous dire, Vicomte. Je comprends vos réticences mais elles ne signifient rien pour moi. Je vous souhaite donc la bonne journée. Que les Trois vous aient en leur sainte garde.

Elle hocha la tête et s’enfuit d’un pas leste, rapide, vers la lumière, sans se retourner vers lui. Une fois à destination, elle se fondit dans la foule, encore plus morose qu’à son arrivée, les mains dans les poches, reprenant tristement le chemin de sa maison sur l’Esplanade. Elle a essayé d’être aimable, de faire montre d’un peu plus de douceur après son accès de violence mais il n’y a rien à faire. L’atmosphère délétère et étouffante qui conditionne les nobles dames a gagné. Elle a vaincu le caractère impétueux et rebelle d’Esméra. A quoi ça sert de se rebeller, de vouloir autre chose, de vivre en fait, si tout est systématiquement bridé ? Il ne lui reste plus qu’à se rendre chez elle, enlever cette tenue d’homme, la ranger dans un tiroir pour en sortir une jolie robe ajustée, de jolis atours bien féminins, et reprendre ses ouvrages de couture en silence, devant un feu sans joie. Quelle ravissante perspective…

- J’aurais du mourir ce jour-là. Et pas fuir pour venir mourir à petits feux ici.

Arrivée chez elle, il en fut comme elle en avait décidé. Elle reprit un vieil ouvrage de broderie abandonné depuis des lustres dans un tiroir et prit place devant son âtre, piquant le tissus en silence, les lèvres fermées, tout autant que le sont sa joie de vivre et ses espérances.



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Alexandre de TerresangVicomte
Alexandre de Terresang



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MessageSujet: Re: Bonjour messire Esméra ![PV Esméra]   Bonjour messire Esméra ![PV Esméra] EmptyMar 10 Mar 2020 - 22:00
*Mais … qu… qu'est ce que j'ai dis ? Pensa alorsle Vicomte en haussant un sourcil … il n'avait rien dit de mal mais pourtant voilà que la demoiselle … pardon, le sieur de Sibran s'en allait comme le dernier des bagnards laissant là un Alexandre dans le doute. Bon sang, qu'est ce qu'elle était compliqué cette damoiselle… il n'était pas particulièrement expert en la gente féminine mais il savait au minimum leur parler…

 * Les seules femmes que tu as eu dans ta vie ont étaient obligées de se marier avec toi, mon pauvre Alexandre et les femmes qui étaient consentantes étaient omnibulées par ton titre, mon pauvre Alexandre. » Pensait-il alors qu'il vagabondait dans la venelle et qu'il semblait retourner dans la Hanse.

Etait-il vieux jeu à ce point ? Avait-il l'air d'un vieux con ? Oui sans doute, il était probablement assez rustre dans ces manières mais ce n'était pas d'aujourd'hui, il avait été élevé dans la campagne frontalière du duché du Morguestanc, il avait côtoyé les serfs Terresanguins, il avait travaillé aux champs… peut-être n'était-il pas fait pour être avec une femme … il était homosexuel ?! Non ! Par les dieux,non ! Ce n'était pas un sodomite … quoique son affaire dans les thermes avec Victor de Rougelac ne lui avait pas laissé un mauvais souvenir au contraire, il s'en était amusé … DE QUOI ?! Bordel ! Une seule femme lui résiste et voilà qu'il remet tout en question ! Il fallait voir cela comme un défi ! Et puis cela l'intriguait de voir la belle de Sibran ainsi dans la tristesse… son vagabondage le fit s'arrêter devant une boutique … une couturière … il se mit à sourire puis y entra.

**

Il s'était souvenu de l'adresse que lui avait donné son contact au bal, la belle de Sibran habitait par là et c'est avec une certaine difficulté que le Vicomte … pardon, la Vicomtesse Alexandrine de Terresanga s'approcha des portes en trésautant à cause des sandales montantes qu'il avait acheté… brr, qu'est ce qu'il fallait pas faire.

Vêtu d'une robe dîtes « fourreau » noires, ses pectoraux étaient à demi visibles par le décolleté plongeant de celle-ci, cette dernière descendait jusqu'à ses chevilles mais il sentait un courant d'air sur ses jambes qui lui fit lever les poils … bordel, il déplia son éventail quand il frappa à la porte. Sa tête était cachée par une coiffe … il se sentait tellement ridicule mais qu'importe, c'était pour la bonne cause.

 « J'aimerais voir Madame de Sibran ... » Dit-il avec la voix d'un fausset.
 « Je suis la Vicomte Alexandrine, pouvez vous m'annoncer ? »
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Esméra de SibranBaronne
Esméra de Sibran



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MessageSujet: Re: Bonjour messire Esméra ![PV Esméra]   Bonjour messire Esméra ![PV Esméra] EmptyJeu 12 Mar 2020 - 0:55
Ce fut Sophie qui ouvrit la porte et qui demeura interdite. Battant des cils un bref instant, détaillant la nouvelle venue avec toute la circonspection d’usage, elle prit quelques secondes avant de faire un pas de côté et de laisser entrer l’étrange créature qui se présentait à leur porte. Polie et courtoise, la suivante de la baronne fit asseoir Alexandrine sur une chaise de bois joliment sculpté dans l’entrée, avant d’étouffer une légère toux.

- Veuillez attendre ici, je vais vous annoncer.

Alexandrine ne peut pas le savoir mais Sophie ne dirige pas vers le salon. Elle se dirige vers une porte dérobée. La dame de Terresanga devra donc demeurer là, le temps que Sophie revienne. Cela lui laisse le loisir d’observer un intérieur austère mais propre et bien tenu, garni de meubles fonctionnels, de très jolie facture mais loin de l’opulence et de la richesse que l’on peut observer dans d’autres maisons. Le temps doit paraître interminable pour cette dame de paille emprisonnée dans une tenue inadaptée. Cependant, Sophie revient, accompagnée d’un homme de haute stature, flanqué d’une épée, jeune et au visage particulièrement avenant. Il n’approche pas d’Alexandrine, il reste près de la porte menant au salon, observant l’inconnue avec beaucoup moins de politesse que Sophie avant d’esquisser un sourire. Puis un deuxième. Et de détourner le visage, comme pour dissimuler une toux violente. Sophie le regarde, regarde l’invitée et semble se détendre. Etienne est hilare. Le garde d’Esméra a parfaitement reconnu le vicomte avec lequel il a travaillé à la reconstruction du Chaudron. Il fit un signe à Sophie qui sourit plus chaleureusement cette fois et qui invita Alexandrine à la suivre.

- Par ici, je vous prie.

Etienne évita de croiser le regard de l’homme de guerre. Il fut prit d’une autre quinte de toux et disparut rapidement derrière la porte par laquelle il était venu. On pouvait entendre, depuis la porte du salon, un rire profond et sincère, chose rare de la part d’Etienne si habitué à une attitude digne et distante. Sophie ouvrit donc la porte du salon, révélant un intérieur à l’image de l’entrée. Propre, fonctionnel, un peu plus chaleureux pourtant, grâce à l’âtre dans lequel brûlaient d’énormes bûches et devant lequel écrivait une ravissante silhouette penchée sur des livres de compte. Esméra n’attendait personne, il était d’usage, chez les Nobles, de s’annoncer avant de rendre visite à quelqu’un aussi ne leva-t-elle pas de suite le nez de dessus son livre, concentrée. La baronne porte une simple robe de toile bleue par-dessus une jolie chemise blanche rehaussée de quelques points de dentelles au col et aux manches. Ses épaules sont drapées d’un long châle de laine bleu foncé. Ses pieds disparaissent sous le flot de tissus ravissants de simplicité. Quant à ses cheveux, ils ne sont pour une fois pas retenus par un filet de perles d’acier, non. Ils courent librement sur ses épaules et tout son dos, couvrant son châle d’une touche de noir luisant. Elle a l’air plus jeune, ainsi libérée de ces contraintes. Plus jeune, plus libre et encore plus jolie.

- Madame Alexandrine vous demande, Madame la baronne.

Esméra leva alors la tête, posa la plume sur le livre et se leva, avant de regarder enfin la personne qui se tient là, devant elle. Elle ne connait aucune Alexandrine, pourtant elle connait la plupart des filles en grande difficulté qui courent les rues des bas quartiers. Toutes ne travaillent pas en maison, certaines risquent le tout pour le rien, dans les venelles sombres ou sous les porches isolés. Celle-ci lui est inconnue et pourtant elle semble en grande difficulté. Une robe tape à l’œil manifestement volée à une dame mieux pourvue par la Nature, une allure digne des pires soirs dans les rues du Chaudron…Et cette coiffe, par les Trois…Où a-t-elle été cherché cela ???

- Bonsoir, si vous venez pour…p…Hem.

A un mouvement que fit son « invitée », Esméra ouvrit tous grands les yeux et se tut avant de poser sa main sur sa bouche, pratiquement en état de choc. Sophie s’inquiéta sur le champs, mais fut bien vite rassurée en voyant le regard de sa maîtresse pétiller. Un rire, mélodieux et charmant, un vrai rire gracieux et communicatif se fit alors entendre. La suivante sut qu’il était temps de disparaître pour les laisser seuls. Esméra ne risque visiblement rien du tout. La baronne quant à elle rit de tout son cœur, ce qui la rend encore plus charmante. Elle avança d’un pas sautillant vers le Vicomte, qu’elle venait de reconnaître, et tourna tout autour de lui pour apprécier le spectacle, sans s’en cacher une seule seconde.

- Vous savez qu’il existe des hommes qui paieraient une fortune pour une heure en votre compagnie ainsi affublé, Vicomte ?

La baronne cessa son inspection et ajouta, face à lui, rayonnante de joie et de féminité :

- Vous êtes affreux, par les Trois. Affreux, mais courageux. J’apprécie la démarche, même si vous auriez du vous renseigner un peu mieux au sujet de l’art délicat de porter une robe. La première chose à savoir…, dit-elle en se penchant à son oreille dans une confidence hilare,…c’est d’en choisir une à sa taille.

Elle lui montra alors le siège de bois qui fait face au sien, dans le salon, terriblement amusée.

- Je vous offre un verre de vin aux épices, Vicomtesse ?

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Alexandre de Terresang



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MessageSujet: Re: Bonjour messire Esméra ![PV Esméra]   Bonjour messire Esméra ![PV Esméra] EmptyDim 15 Mar 2020 - 22:34
Bon. La situation ne pouvait pas être plus ridicule … Alexandre était à deux doigts de mourir de honte surtout quand il s'aperçut que le chevalier qui avait aidé son chantier dans le Chaudron était nul autre que le Garde de sa très honorable dame, la Baronne de Sibran … bordel, il allait assurément en parler à tout les ripailleurs des bas-quartiers, ah ça allait être beau la réputation du Vicomte dans peu de temps, ah au moins, il aura très certainement des propositions onéreuses pour une soirée ou deux … mais qu'est-ce qu'il raconte ?!

 *Tu t'es pris pour un sodomite ou quoi ? T'es un noble, un Seigneur du Morguestanc, un émissaire royal pas un un garçon de passe qui se travesti ! *

Il se remit les idées en place avec un demi sourire en pensant ce qu'il venait de se mettre dans la caboche et avant que celui-ci ne put répondre, il se fit accueillir par la baronne avant qu'elle ne se rende compte de l'identité de sa visiteuse … elle semblait presque heureuse, il n'avait jamais entendu le rire de la demoiselle et il était plutôt agréable à entendre, on aurait dit une gamine quand elle s'approcha de la Vicomtesse Alexandrine en sautillant et cela arracha un grand sourire à celle-ci quand la Sibran lui envoya dans la face que beaucoup aimerait lui transpercer le fondement affublé d'une tenue pareille.

 « Je n'ai guère eu le temps de trouver une robe à ma taille… il n'y en avait pas à ma taille, il est rare qu'une damoiselle fasse plus d'un mètre quatre-vingt dix, du moins c'est ce que m'a expliqué la couturière. »

Alexandre capta alors le geste vers le siège de bois se trouvant juste en face de lui de la baronne et il grimaça … ça risquait d'être compliqué… il s'assied alors tout en entendant le tissu qui commencait à se rompre, on entendait les coutures alors que le sieur tentait désespérément de trouver une position confortable … il sentit une nouvelle fois l'air sur ses jambes ce qui lui fit lever les poils et il tenta de cacher sa nudité presque totale sous cette maudite robe en croisant les jambes toujours accompagné du cri d'alerte des coutures.

 « J'apprécierai bien un peu de vin pour oublier ce que je viens de faire … je viens assurément de couvrir ma lignée de honte pour les siècles à venir…. Mais c'est pour la bonne cause...»

Il enleva alors sa coiffe de sa main valide avant de reprendre toujours avec cet immense sourire.

 « J'ai au moins pu voir votre si beau sourire et ce rire qui sied mieux à une damoiselle comme vous qu'une moue boudeuse voire de gifleuse… d'ailleurs mon oreille siffle encore. »
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Esméra de Sibran



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MessageSujet: Re: Bonjour messire Esméra ![PV Esméra]   Bonjour messire Esméra ![PV Esméra] EmptyLun 16 Mar 2020 - 20:43
- Pour être tout à fait honnête avec vous, Vicomte, je suis déjà surprise qu’une couturière ait bien voulu tailler une robe pour un seigneur. D’autant plus que le tissu se fait rare. Nous ne pouvons pas vraiment nous permettre des extravagances de ce genre même si…Je dois bien l’admettre…Je n’ai plus ri de cette façon depuis des mois. Gardez donc ce tissu bien précieusement, il pourra servir en d’autres occasions. Peut-être.

Devant la petite console de bois brut qui abrite quelques petites bouteilles et fioles, la baronne sert elle-même la boisson, remplissant deux verres de manufacture toute simple, sans aucun décorum. Une délicieuse odeur de vin épicé se répand dans la pièce alors que la baronne rejoint le vicomte, lui tendant le verre avec grâce et gentillesse, un fin sourire tendrement moqueur au coin des lèvres. Déposant son propre verre sur une petite table, elle revint vers le vicomte et ôta son châle de laine pour en draper les épaules dénudées d’Alexandre, laissant ses mains légères s’attarder près de sa nuque, avant de souffler à son oreille :

- C’est ce que font les gentilshommes, quand une dame a froid. Vous avez la chair de poule, Alexandre.

Regagnant son siège avec toute l’élégance qui la caractérise, elle prend place face à lui, le dos bien droit, les mains modestement nouées sur ses genoux, écoutant son compliment avec un autre sourire complice. Impossible évidemment de garder son sérieux deux minutes face à un spectacle tel que celui-là. Que le noble, pieux et viril seigneur de Terresang se présente dans de tels oripeaux pour équilibrer une balance de faux semblants, voilà qui est plutôt digne d’intérêt tout en étant comique. Alexandre de Terresang peut au moins se vanter d’avoir su attirer son attention et surtout, chose importante, essentielle, son respect.
Prenant le verre qu’elle avait déposé, elle le lève dans sa direction et murmure :

- A vous. Puisse les Trois vous pardonner cette…chose. Moi je vous pardonne volontiers pour le bonheur que cela m’apporte.

Trempant ses lèvres dans le verre, elle en but une gorgée avant de le déposer sur la table, ne cessant de le dévisager, et d’observer cette tenue grotesque. Quelle que soit la couturière, on peut dire qu’elle n’a absolument aucun sens des proportions. Le torse du vicomte est entièrement comprimé dans un carcan de velours noir. Elle voit d’ici l’écartement préliminaire à une déchirure au niveau de la hanche, ce qui donnera une attitude entièrement révélatrice qui ne sera pas des plus décente au noble vicomte. Et ce décolleté, par les Trois…Esméra regarde posément ce torse à moitié dénudé, avant d’émettre un léger rire.

- Alexandre, je vous en prie…je vous en supplie. Ne croisez pas vos jambes. Voulez-vous que je fasse préparer par Etienne quelques habits qui vous siéront un peu plus, mon ami ?

Esméra pétille littéralement de joie. On peut dire que le seigneur de Terresang vient de marquer son esprit pour longtemps. A lui, désormais, de conserver cet avantage. A l’évocation de cette gifle, la baronne reprit son verre en main, tâchant de ne pas trop regarder cette petite déchirure qui menace l’intégrité de la robe. Elle n’a rien oublié de ce mouvement, qui lui a semblé parfaitement adapté.

- Ce serait à refaire, j’agirais exactement de la même façon. Je n’aime pas qu’on décide les choses à ma place.

La jolie baronne le regarde alors, d’un air tranquille. Sous cet air doux et placide, qui mieux qu’Alexandre de Terresang peut mieux connaître la fougue dont elle est capable ? Son cœur ardent ? Personne, hormis ses serviteurs.

- Ne faites plus jamais cela, si vous voulez que nous restions en bon termes, vous et moi. Et votre oreille ne sifflera jamais plus, je vous le promets.

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MessageSujet: Re: Bonjour messire Esméra ![PV Esméra]   Bonjour messire Esméra ![PV Esméra] EmptyMer 15 Avr 2020 - 14:39
 « Ne vous inquiétez pas pour la couturière, j'ai su troquer avec elle … elle a trouvé ma joue particulièrement jolie ainsi teintée de rose et ces doigts finement ouvragés sur la peau était d'un tel délice pour elle quand j'ai vu qu'elle s'amusait de la situation… je lui ai promis de faire de la publicité en venant ici, si vous saviez le nombre de gentilshommes qui étaient surpris de me voir dans si belle tenue sans compter les damoiselles qui cherchaient de quoi se vêtir en toute simplicité. »

Il déconnait ? Non. Il avait bien fait de la publicité de la Hanse jusqu'à l'Esplanade pour la jeune demoiselle qu'était Gwendoline Tyur … apparemment, la jeune femme avait reprit l'affaire de sa pauvre mère, Hélène Tyur qui était morte durant l'invasion de la Cité par la Fange, Alexandre ne l'avait pas particulièrement connu mais celle-ci l'était de la population Marbruméenne pour avoir aidé beaucoup d'enfants des rues dont l'ancien maître du commerce de la Cité, Théodemar Ecuviel, mais qu'importe. Il avait promis de faire cela et il l'avait fait avec un certain amusement… bon, vous pouvez être sûr que certaines rumeurs verront le jour mais qu'importe, c'est pas tous les jours qu'on s'amuse un peu.

Le vicomte prit alors le verre que la baronne lui proposa et il se mit à sourire doucement en voyant que celle-ci se comportait telle un homme à l'égard d'une dame … par les dieux, le monde était-il à l'envers ? Il se mit à rire quand la pauvre damoiselle supplia le transgenre de ne pas croiser ses jambes, il hocha négativement de la tête tout en reprenant :

 « Allons bon, ma chère baronne, je suis peut être une femme en ce moment même mais je suis un guerrier ! »

Il leva sa coupelle avec une expression faussement vexée qui faisait tâche avec sa tenu actuelle et surtout en entendant le petit crissement de la couture sous son aisselle.

 « Et un guerrier se doit de s'adapter à la situation … sinon à quoi bon avoir un sens tactique ? Je prend cette situation comme une bataille ... »

Il but une gorgée de sa coupe puis se cambra vers elle.

 « Je vais vous dire… une fois, lors d'une campagne en terrain boueux, je suis tombé dans une mare d'eau, tout le bas de mon armure s'est mis à rouiller… qu'ai je fais ? Je l'ai enlevé. J'ai mis à la place un bout de tissus carrelée que les cuisiniers se servaient pour éponger la graisse et je l'ai mis autour de ma taille. Oui ! J'ai étais ridicule ! Mais au moins, je pouvais aisément bouger et puis ça avait le mérite de rafraichir un peu le matériel. »

Il lui envoya un clin d'oeil et se remit difficilement en position droite tout en signifiant à la demoiselle qu'il avait comprit sa démarche en fermant puis rouvrant les yeux.

 « Cela m'a remis les idées en place chère dame, cela faisait bien longtemps qu'une damoiselle m'avait administré ce remontant, cela fait du bien des fois, ça aide à se souvenir que même les femmes ont une poigne des dieux. »
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