Marbrume


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 [RP LIBRE] Ouverture Au bonheur des âmes

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Jacob de RivefièreComte
Jacob de Rivefière



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MessageSujet: Re: [RP LIBRE] Ouverture Au bonheur des âmes    [RP LIBRE] Ouverture Au bonheur des âmes  - Page 2 EmptyMar 2 Juin 2020 - 11:37
Le fiel adorablement enrobé de miel. Comment pouvait-on, en seulement quelques phrases prononcées, faire montre d'autant de vilénie. C'était proprement excitant que de chercher tous les doubles sens, les vérités cachées et les pensées dissimulées dans les mots soigneusement choisis – il n'en doutait pas – par la Pessan. Ainsi lui faisait-elle savoir comme elle connaissait d'ores et déjà sa réputation et consignait-elle la demoiselle d'Auvray à un rôle de guide. Le sous-entendu était à la fois tranchant et intrigant. Avec de ses malicieux sourires qui attestent d'une compréhension de complice, il inclina la tête.

« J'ai toujours été le très dévoué serviteur de la beauté, Madame. En atteste mon goût pour ce lieu magnifiquement décoré. Je suis certain qu'à l'image de tous ses propriétaires, il cache nombre de trésors et bien des secrets. Je serais bien évidemment ravi de les découvrir, si Mademoiselle d'Auvray devient mon guide et je ne manquerai pas de vous retrouver ensuite, pour une discussion durant laquelle je me ferai devoir de vous prouver comme la jeunesse sait se montrer attentive. »

S'inclinant une nouvelle fois, il attendit qu'Apolline de Pessan ait pris la direction du buffet, avec les autres convives aperçus, avant de se tourner vers Idalie. La jeune femme était de ces beautés naturelles, dont l'aspect délicat appelle à la retenue. Elle avait l'air doux et ses gestes gracieux, effectués dans la mesure, pouvaient témoigner d'un tempérament bienveillant. Une apparition délicate, présentement abandonnée à son regard.

Il la remercia de ses gentilles paroles, appréciant le ton reposant de sa voix et se joignit à son amusement quand elle évoqua le fameux cadeau que lui-même n'avait pas vu disparaître de ses mains.

« Soyez certaine, Mademoiselle d'Auvray, que le plaisir de cette rencontre est partagé. Je ne manquerais bien évidemment pas de transmettre vos bons mots à ma famille et leur dirai comme vous avez apprécié le cadeau soigneusement choisi par… »

Il fronçât le nez et avec une grimace amusée, se trouva forcer d'avouer.

« En vérité, je n'en ai pas la moindre idée et j'ignore tout aussi parfaitement ce que contenait le paquet si prestement disparu. Je compte sur vous pour me le dire, si d'aventure vous le retrouviez ! »

Un instant badin qu'il dédia à la farce. Il était ici comme le représentant de sa famille, désigné pour faire bonne figure quand la situation était évidemment difficile. Le Comte Wymarc de Rivefière était tombé lors des événements du 1er mai et son épouse peinait à offrir un visage composé à ses interlocuteurs, alors que Roland, l'aîné de ses fils, venait de disparaître à son tour. Une disparition qui, à Marbrume, ne laissait que peu d'espoir quant à son issue. Jacob avait donc été sommé d'assister aux festivités de l'inauguration du Bonheur des Âmes. Il devait y paraître irréprochable et fort, afin de pallier le pire et pour préparer ce que tous savaient déjà, mais que personne n'osait dire à haute voix. Roland ne reviendrait pas.

Se laissant entraîner par la jeune noble tout en lui offrant galamment son bras, il s'obligea donc à paraître lui aussi de bonne humeur. Il accepta la coupe de vin qu'elle lui proposait et écoutait ses explications avec une attention non feinte. Sa compagnie était agréable, rafraîchissante. Idalie d'Auvray savait visiblement mettre les gens en confiance. Il se surprit à acquiescer à ses propos, tandis qu'elle lui livrait les explications inhérentes à l'élaboration du projet qu'elle avait imaginé avec la Comtesse de Pessan. Une affaire visiblement menée et conclue avec brio. Il la félicita et ne manqua pas de lui faire part de son admiration pour tout le travail réalisé.

Quand ils arrivèrent dans ce qu'elle avait appelé le dispensaire, il salua le visagiste désigné comme le meilleur de la cité. Sa présence ici amènerait sans aucun doute des clients à l'établissement qui avait déjà de nombreux atouts pour plaire à la haute société. De vastes salons pour discuter, une immense salle de jeux, des chambres pour accueillir les voyageurs et des thermes pour aider à la détente.
Ils se trouvaient sur la gauche du grand hall, comme le lui expliquait la bannerette. Un fait qu'évidemment il n'ignorait pas. Jacob avait en effet déjà pu en apprécier les bienfaits et se souvenait y avoir passé quelques moments agréables à l'époque. Arquant les sourcils, il tourna un visage souriant vers Idalie, tandis qu'elle évoquait de ses passions la première.

« En effet Mademoiselle, je suis épéiste de longue date et je me targue parfois d'avoir tenu une lame avant d'avoir appris à marcher. Un fait que je dois sans doute partager avec votre frère. À ce propos, comment se porte notre Sergent ? »



Dernière édition par Jacob de Rivefière le Mer 2 Sep 2020 - 20:37, édité 1 fois
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Idalie de BeauharnaisComtesse
Idalie de Beauharnais



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MessageSujet: Re: [RP LIBRE] Ouverture Au bonheur des âmes    [RP LIBRE] Ouverture Au bonheur des âmes  - Page 2 EmptySam 6 Juin 2020 - 0:50
« Je me ferai un devoir d'éclaircir le mystère et de vous informer des résultats de mn enquête », offrit Idalie en riant lorsque le vicomte avoua qu'il ignorait lui-même ce qui se trouvait dans le paquet disparu à la vitesse de l'éclair.

Jacob de Rivefière était poli, galant, charmant. Il était difficile pour Idalie de croire à cette réputation d'enfant terrible qu'on lui accolait, même si les histoires ne manquaient pas. Elle savait qu'il ne fallait pas se fier aux apparences, mais elle n'avait, pour l'instant, rien à redire sur l'attitude du vicomte, qui faisait excellente figure et représentait sa famille avec élégance malgré des circonstances difficiles. Ce n'était un secret pour personne sur l'Esplanade : les tragédies se succédaient pour les Rivefière. Après la mort du père, le fils aîné était disparu, plongeant la famille dans une situation que l'on disait incertaine, mais dont l'on ne doutait malheureusement pas de l'issue. Idalie ne put s'empêcher de se dire qu'il devait avoir un énorme poids sur le cœur et les épaules. Et pourtant, il était là, à une ouverture d'auberge qui devait lui sembler bien futile. Il se tenait droit, il souriait, il se montrait agréable. Aux yeux d'Idalie, il était courageux. La jeune femme se garda bien entendu de le lui mentionner ou même d'évoquer les terribles événements. Ce n'était pas sa place, et la compassion était trop facilement confondue avec la pitié – une attitude que bien peu d'hommes accueillaient favorablement. Autant poursuivre dans la bonne humeur et tenter de lui changer les idées, ne serait-ce qu'un peu.

Après avoir mené le vicomte aux quatre coins de l'auberge ou presque, Idalie s'intéressa à lui et à son travail dans la milice. Il lui répondit qu'il était épéiste de longue date sans réellement entrer dans les détails, préférant prendre des nouvelles de son frère, étoile montante de la milice, sergent dont le nom était sur toutes les lèvres.

« Vous le connaissez? demanda-t-elle en balayant les alentours du regard, visiblement à la recherche de son aîné. Mon frère... »

Elle laissa sa phrase en suspens un instant. Son regard passa d'un invité à l'autre sans jamais tomber sur la silhouette de son frère, qu'elle reconnaîtrait entre mille. Elle plissa le nez et reporta toute son attention sur Jacob.

« ...est très occupé, mais il va bien, acheva-t-elle en souriant. Je pensais qu'il était déjà parmi nous et qu'il n'avait simplement pas eu le temps de me saluer, mais il doit avoir été retenu. Vous êtes bien aimable de demander. »

Guidant tranquillement Jacob vers un coin du buffet qui venait tout juste de se libérer, sans pourtant insister pour qu'il goûte – il pouvait bien faire ce qu'il voulait -, Idalie poursuivit :

« Zephyr est également un épéiste de longue date et, même si mes connaissances en la matière sont limitées, je ne crois pas me tromper en disant qu'il manie la lame avec un talent certain. Je serais fort curieuse de vous voir vous affronter dans une joute amicale, en fait. J'ai ouï dire que vous ne perdez jamais un duel, Vicomte. »

Elle sourit, une lueur légèrement espiègle dans le regard. Si elle était d'une nature hautement pacifique, elle avait, en grandissant avec des guerriers, appris à apprécier la vue de deux hommes qui croisaient le fer. C'était un spectacle qui ne manquait jamais de l'impressionner. Jadis, elle pariait même parfois avec sa sœur Gracianne pour déterminer le vainqueur. Un brin de nostalgie l'envahit à cette pensée. Elle le chassa toutefois bien vite – elle avait un invité et elle n'était pas le genre à s'épancher sur ses émotions devant des inconnus.

« Est-ce vous qui avez choisi la milice maritime? demanda-t-elle. Sillonner la mer et tenter de protéger les convois des pirates doit bien différent que de protéger Marbrume ou d'œuvrer sur terre, hors des murs de la ville. »
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Apolline De PessanComtesse
Apolline De Pessan



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MessageSujet: Re: [RP LIBRE] Ouverture Au bonheur des âmes    [RP LIBRE] Ouverture Au bonheur des âmes  - Page 2 EmptyDim 7 Juin 2020 - 15:03


- « Allons, ne soyez pas idiot mon cher, vous n’avez aucunement à vous excusez de ma méconnaissance, ne suis-je qu’une femme, certes comtesse, mais nullement une très grande gérante. Je ne pourrais me faire nullement ma propre défense en vous accablant, n’est-ce pas ? » fit-elle en avisant le chevalier qui tentait de se dépatouiller « D’une contrée non loin de Sombrebois, vous dites, comme c’est intéressant, connaissez-vous sans doute Hector de Sombrebois, le baron vivant reclus dans son domaine survivant ? »

Apolline conservait un calme remarquable, une voix dont la tonalité ne dépassait nullement un grade ou un aigu, elle s’appliquait simplement à rester courtoise, conservant la place de la femme bien inférieure à l’homme dans ce royaume. Cela ne l’avait jamais vraiment dérangé, l’ombre était toujours plus agréable, plus plaisante à ses yeux. Elle avait encore de nombreuses cartes à jouer et ce n’était aucunement un petit chevalier d’un domaine inconnu qui viendrait entacher son savoir-faire ou sa patience. Attrapant du bout des doigts un petit quelque chose à grignoter, sans ne jamais y toucher, elle offrit un sourire de circonstance à la prêtresse, puis au noble de basse échelle qui s’apprêtait à prendre congé pour réaliser la fameuse cérémonie. Ne pouvait-elle que s’en féliciter au moins la prêtresse serait occupée avec le chevalier et elle pourrait souffler un peu plus loin sagement. Malheureusement pour une raison qui échappa à la comtesse, le chevalier prit congé, s’éclipsant après avoir encore un peu échangé avec la représentante du clergé.

- « Quel dommage, suis-je convaincu que vous auriez pu réaliser de grande chose ensemble » souffla une comtesse en avalant une gorgée de son verre de vin « Bien, je sais, ne vais-je pas laisser des représentants du clergé, notamment vous très cher sans fonction, surtout que vous avez pris le temps de répondre favorablement à notre invitation et que votre présence nous honore. Connaissez-vous monsieur Hilaire ? C’est l’époux d’une prêtresse responsable chez vous. Vous n’avez cas lui dire que vous venez de ma part, il vous fournira les herbes nécessaires pour votre cérémonie, n’hésitez pas à la faire, vous n’avez pas besoin de moi pour bénir l’endroit ! Et une fois fini, je vous offre un soin, je sais que se faire couper un peu les cheveux, ou brosser fait un bien particulièrement fou, c’est un expert dans le domaine, croyez-en mon expérience, cela vous convient-il ? »

D’un geste de la main elle l’invita à la suivre afin de lui faire traverser la pièce pour l’accompagner jusqu’au lieu où se trouvait le coiffeur barbier visagiste et guérisseur, autant de fonctions pour un seul homme, s’en était presque exceptionnel. Faisant un bref signe à Theodren, elle ne put que rapidement faire les présentations :

- « Monsieur Hilaire, voici notre première cliente, à mes frais évidemment, il s’agit d’une prêtresse, la mère Eleanor. Je ne puis que vous la laisser entre vos mains expertes, par la suite ou avant peu importe, elle fera une cérémonie de l’endroit, si elle a besoin de plante, je compte sur vous pour lui fournir si nous en avons dans la réserve bien évidemment. Veuillez m’excuser, je vous laisse bien évidemment en bonne compagnie, l’un comme l’autre, vais-je m’occuper un peu de nos autres invités. »

Dans un léger signe de tête, la comtesse de Pessan s’éclipsa afin de converser avec d’autres nobles présentes, faire preuve de bienveillance parfaitement orchestrée dans une sociabilité qu’elle détestait autant qu’elle savait parfaitement l’imiter. Passant de groupe en groupe, autorisant les baises mains, les faux sourires, les rires forcés devant paraître spontanée, elle avait fini par s’éclipser en toute discrétion avant de monter à l’étage, de s’appuyer à la rambarde pour regarder ce merveilleux spectacle de haut. Avait-elle au moins la satisfaction d’avoir réussi l’ouverture, mieux, espérait-elle que son image connaîtrait enfin davantage d’amélioration après ça, fallait-il à présent faire preuve de patience.

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Eleanor SeraphinPrêtresse de Serus
Eleanor Seraphin



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MessageSujet: Re: [RP LIBRE] Ouverture Au bonheur des âmes    [RP LIBRE] Ouverture Au bonheur des âmes  - Page 2 EmptyLun 8 Juin 2020 - 5:10
Eléanor attendait tranquillement la réponse de la Comtesse, alors que celle ci échangeait quelques peu avec le chevalier dénommé Lydian. Elle était calme, tranquille, mais elle n'eut pas vraiment le temps de dire grand chose de plus avant que le jeune homme ne s’éclipse, non sans leur avoir fourni une jolie révérence bien digne d'un noble. Elle la lui rendit, inclinant légèrement la tête a son passage et murmurant un "Au plaisir de vous revoir". Elle le suivit du regard quelques instants, avant de le tourner à nouveaux vers Apolline qui lui adressait de nouveau la parole. Elle lui parlait d'un homme, monsieur Hilaire, dont le nom lui rappelait quelque chose en effet. Elle ne lui avait jamais parlé personnellement, car elle n'était pas sous ses directives, mais elle connaissait comme beaucoup la prêtresse responsable Constance Hilaire, sa femme. Et puis elle avait entendu parler de lui et il paraissait être excellent dans son domaine.

La Comtesse l'invita à l'accompagner un peu plus loin, lui indiquant que si elle avait besoin de quoi que ce soit, elle pourrait demander à cet homme de le lui fournir. Cela tombait plutôt bien, car elle n'avait absolument rien apporté dans le but d'accomplir une bénédiction. Mais couper ses cheveux ensuite? Elle n'était pas sure que ce soit une bonne idée. Déjà parce qu'elle avait bien mis une heure a construire sa coiffure de sorte à ce que ses mèches blanches ne soient pas visibles, ensuite parce que depuis qu'elle était née, elle ne les avait jamais coupés, estimant que c'était un cadeau des Trois et qu'elle devait toujours paraitre la plus naturelle possible devant Eux, même si ils lui avaient souvent causé bien des torts.


- "Je vous remercie de cette attention ma Fille. Je connais votre homme de nom, et l'on m'a dit grand bien de lui. Cela me convient parfaitement." Bon, elle n'allait pas laisser une si gentille proposition sans remerciement, mais elle avait tout de même dans l'intention de négocier avec le visagiste pour avoir autre chose qu'une coupe... Même si elle ne savait pas encore très bien quoi. Elle ne souhaitait vraiment pas révéler dans cette fête mondaine qu'elle, une prêtresse, était dotée d'une particularité si aberrante.

Elle effectua une petite révérence lorsque la Comtesse la présenta au dénommé Hilaire, et lui sourit chaleureusement.


- "Heureuse de faire votre connaissance, monsieur Hilaire. Je suis ravie d'être confiée à vos bons soins." Elle rendit son signe de tête a Apolline, la remerciant dans le même temps de l'avoir guidée vers quelqu'un qui saurait l'aider. Elle se retourna ensuite vers ledit visagiste et lui sourit de nouveau.

- "Comment se porte votre femme? Je ne l'ai pas croisée au Temple ces derniers temps, elle doit être très occupée." Elle prit une grande inspiration, puis son sourire se fit plus timide. "Mme De Pessan m'a dit que vous pourriez m'aider à trouver ce dont j'aurai besoin pour bénir les lieux. Malheureusement, je n'ai absolument rien apporté, ni moi ni mes compagnons, car je n'avais pas dans l'idée de faire une telle chose ce soir. Naturellement, puisque je fut invitée à le faire, mon devoir est de respecter cette demande. Hmmm... "

Malgré tout ce qu'elle pouvait dire, bizarrement, elle ne se sentait pas vraiment à l'aise dans cet endroit, surtout que pour le moment elle avait aussi peur pour ses cheveux. Ce dont elle voulut s'empresser d'ajouter.

- "Euh, d'ailleurs, je ne manquerai pas d'honorer l'offre de notre hôte, cependant j'ai... quelques problèmes avec mes cheveux... Non pas que je doute de votre efficacité, mais il m'est très difficile de... les montrer au grand jour..."
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Theodren Hilaire
Theodren Hilaire



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MessageSujet: Re: [RP LIBRE] Ouverture Au bonheur des âmes    [RP LIBRE] Ouverture Au bonheur des âmes  - Page 2 EmptyMer 10 Juin 2020 - 22:14
Faire acte de présence le jour de l'ouverture ? C'est fait. Et je dois avouer qu'être loin de mon épouse et des jumeaux, même si c'est mal de le dire, ça fait du bien. J'adore mon épouse, j'adore mes enfants, mais être fort, serein, assumer, rassurer madame, m'occuper des jumeaux, râler de ne pouvoir les nourrir moi-même car l'instant a l'air privilégié, ça pompe une de ses énergies. J'arrive à les chasser quand je prétexte la fabrication de savons mais ça n'est pas la panacée, d'autant que je ne pourrai vendre mes premiers qu'en septembre. Et ce n'est pas que les deux usines à crottes pleurent fort, mais si un se lance, l'autre lui répond en écho. Et quand on calme l'un, si l'autre ne se calme pas, c'est lui qui devient le soliste du duo. Enfin, si cette phrase a du sens. Seuls les parents de jumeaux peuvent comprendre.

Alors, ici, il fait calme. Et ça sent bon. C'est que je ne suis pas très loin des cuisines. Et cette perspective me réjouit. Oh, pas tant pour ce que je pourrai manger, je ramènerai des paniers à la maison. Mais, si je me débrouille bien, je pourrai regarder comme le chef prépare ses plats. J'ai appris les potions et les lotions comme ça, la fabrication des savons aussi. J'ai un sens aigu de la précision, la cuisine, ça ne doit pas être bien différent. Constance adore les plats que je prépare... et quand elle était enceinte, ça n'était pas du luxe. Alors, si je sais lui faire des plats de luxe en repérant les petits trucs, j'en serai fort aise. Un soin ou une coupe en échange, des artisans non concurrents peuvent échanger leurs talents, n'est-ce pas ?

J'en était là de mes réflexions que la tête de sa patronne apparaît. Pas la "gentille", l'autre. Je n'arrive pas à cerner la "de Pessan", ses manières et son masque la rendent impénétrable. Et si j'apprécie Idalie d'Auvray, je me méfie d'Apolline de Pessan. Elle a été correcte avec moi jusqu'ici, mais j'ai le sentiment qu'elle pourrait me détruire si la lubie lui prenait de vouloir le faire. Mais c'est une impression, mon instinct ne me hurle pas de fuir. Et jusqu'ici, il a été bon, sinon je ne serais plus là. Cependant, il suffit d'une fois et... Bon, une prêtresse, donc...

- Mère Eleanor donc. Je n'ai pas encore eu le bonheur de vous croiser. Il m'arrive d’œuvrer au Temple mais ma présence se limite aux box de soins. Mon épouse ? Elle va bien, je vous remercie. Vous n'ignorez pas, je présume, qu'elle a accouché il y a un peu plus de deux mois, de jumeaux. L'accouchement déjà est épuisant, mais avec deux bouches à nourrir, la récupération est encore moins évidente. Elle fait de son mieux, je vous l'assure et passe au Temple quand elle peut. Seulement voilà, avec la meilleure volonté du monde, je ne peux pas donner le sein à mes jumeaux, et ils bouffent.

Je sourit, je suis proche du rire, même. Eleanor comprendra aisément que ça n'est pas simple, avec deux nouveaux-nés, pour une maman, de rester éloignée d'eux ne serait-ce que deux heures. Je lui libère le temps que je peux, je l'accompagne même au Temple pour que les petits soient proches d'elle pour le cas où, mais...

- Je doute qu'elle puisse reprendre une activité on va dire normale avant septembre et je vous promets que ça n'est pas moi qui la retiens. Mais il faudra que les petits arrivent à manger autre chose que le lait de maman. Alors, pour les plantes...

Je m'apprête à les chercher, puis réalise que j'ignore totalement quelle plante est nécessaire pour une bénédiction ou l'autre. Je baisse la tête, un peu de honte, c'est le signe que je ne suis pas très attentif à ce que Constance fait.

- J'ignore totalement quelles plantes vous utilisez. A la grande déception de Constance, je ne suis pas féru de cérémonies. Ca a des avantages, lors des grandes fêtes, je peux œuvrer aux soins et lui permettre d'avoir l'esprit totalement tourné vers la cérémonie. L'inconvénient, c'est que je passe pour un impie alors que mon épouse est prêtresse responsable.

Cette fois, c'est un soupir qui accompagne ma dernière phrase, mais la gêne qu'elle ressent me fait oublier ma culpabilité. Et dès qu'une hypothèse s'échafaude dans mon esprit, je tente de la rassurer.

- Quand on côtoie du monde, le risque d'attraper des petites bêtes est fréquent mais cela se règle rapidement. La recette est toute simple et je l'ai apprise à une enfant qui a su la reproduire le lendemain, c'est dire. Moi, alors que je ne vais au Temple qu'une fois par semaine, ce qui est le lieu où je croise le plus de monde, je dois m'en débarrasser deux fois par mois en moyenne, alors ne vous inquétez vraiment pas pour ça, je peux même m'en charger de suite si vous...

Je regarde sa coupe, la manière dont elle a couvert une partie de ses cheveux et je réalise. J'en avais déjà entendu parler, mais pour des femmes plus âges, celle-ci doit avoir l'âge de mon épouse. D'autres souhaitent parfois un traitement par coquetterie, pour cacher leur âge, mais ici, c'est clairement un problème.

- Oh, je vois... Des solutions existent. On peut colorer des cheveux, ou les décolorer d'ailleurs, mais je doute que les blanchir vous convienne, à votre âge du moins. Je n'ai pas encore préparer cette teinture mais je l'ai déjà vue faire et elle n'est pas très compliquée. Et pour simplifier les choses, mon épouse sera ravie de vous faire cette teinture au Temple, dans le cadre d'un soin, si cette solution vous convient. Elle sait combien ça peut être... Enfin, elle le fera avec beaucoup de cœur. Et en attendant, je peux rafraîchir votre coupe, vous en proposez une autre. Ou alors on le fera chez moi ? Je vis non loin du Temple et vous pourrez trouver mille et une raisons de venir, j'imagine.

Je lui adresse un sourire bienveillant. La difficulté est d'arriver à teindre sans trop abimer le cheveux, mais l'effet peut durer jusqu'à deux mois avant d'être trop visible, cela laisse une marge.

- Si vous ne le souhaitez pas, ou si vous préférez que mon épouse ne soit pas concernée ou informée, cela me va aussi. Je sais rester discret, même avec elle. C'est important quand on est soigneur... ou visagiste, finalement.

J'espère qu'elle n'est pas mal à l'aise, je ne pense pas avoir émis de jugement. Je serai mal placé pour le faire, avec mon aspect rachitique, ma petite taille et ma cicatrice fangeuse qui me barre le torse. Pour la cicatrice, ça ne se voit pas... et pour le côté rachitique, je ne peux rien y changer, et finalement, manger peu m'arrange. Un petit corps tout maigre est plus facile à rassasier, finalement.
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Ansgarde CorvinMilicienne
Ansgarde Corvin



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MessageSujet: Re: [RP LIBRE] Ouverture Au bonheur des âmes    [RP LIBRE] Ouverture Au bonheur des âmes  - Page 2 EmptyJeu 11 Juin 2020 - 1:14
[RP LIBRE] Ouverture Au bonheur des âmes  - Page 2 0qun ~ ° ~ [RP LIBRE] Ouverture Au bonheur des âmes  - Page 2 Rt6w

Tant de métrages de tissu sur sa peau, pourtant lorsqu’ils pénétrèrent dans la salle où se tenait la réception la jeune fille se sentit aussi nue qu'à sa naissance. Elle avait respecté la consigne à la lettre et déposé à l'entrée la moindre des petites lames cachées dans sa tenue. C’était une sensation qu’elle n’avait pas connu depuis longtemps, à présent déconcertante et pas forcément désagréable. Les têtes des convives bavardant entre eux formaient une sorte de roulis qu’elle s’amusa à regarder jusqu’à sentir une main appuyer doucement mais fermement sur son dos pour l’inviter à avancer.

« Ce n’est pas en restant ici que ces belles gens pourront admirer tout le travail que j’ai fourni pour te transformer en créature digne de paraître à leurs yeux. »

Ansgarde tourna le visage vers le masque de cerf à ses côtés. Elle avait bien vu comme l’invitation au nom de « Grégoire de Maisonfort » avait produit son petit effet sur le personnel d’accueil. Les dorures de son blason avaient beau avoir souffert de sa brisure infâmante, l’homme possédait un sens du cynisme si grand qu’il avait su passer outre sa disgrâce. Parti du rien qu’on avait consenti à lui laisser, il avait manié son navire avec tant de hargne que des années plus tard ses affaires ne se trouvaient pas trop mal pour le contexte de fin du monde.
Elle l’avait rencontré lors d’une patrouille dans la ville une nuit où elle prêtait main forte à ses compagnons de l’Interne. Ivre mort il se trouvait au cœur d’une bagarre chez un notable de la ville et ses vociférations ayant attiré sa ronde ils s’étaient chargés de le raccompagner chez lui. Ses camarades semblaient le connaître et prendre des pincettes toutes particulières avec lui. Tout n’était pas clair. Au final ils l’avaient laissée seule avec lui estimant qu’en tant que pièce apportée –et seule femme- cela lui incombait. La tâche s’était révélée pire que difficile : le bougre échauffé avait fait toutes les difficultés du monde et les consignes qu’on lui avait laissé de faire preuve de la plus grande déférence avec lui n’aidaient en rien. Après avoir épuisé ses réserves pourtant grandes de patience, la milicienne avait fini par hausser le ton et le fourrer manu militari dans son lit avant partir en claquant la porte. Les jours suivants la firent s’attendre à une punition exemplaire quand il dénoncerait ses méthodes, mais rien de ce qu’elle escomptait ne se produisit. En fait, ce fut tout l’inverse…

Cédant à l’impulsion donnée par le sieur de Maisonfort elle se mit en marche, provoquant un doux bruissement de tissu qui la décontenançait. La robe avait été taillée dans une étoffe blanche toute en légèreté et s’animait au moindre geste de celle qui la portait. Elle aurait dû habiller une toute autre jeune damoiselle encore dans l’adolescence, qui aurait fait honneur à toutes les danses de sa soirée de présentation à la société si la mort ne l’avait pas fauchée au détour d’une promenade à cheval. L’apparition fangeuse ne détenait pas le monopole des tragédies. Grégoire de Maisonfort tentait nuit après nuit de noyer dans l’alcool la première d’une série qui avait brisé sa vie.

Comme s’il avait deviné ses pensées ce dernier se racla la gorge et chuchota vers elle :
« Voyons, je t’ai conseillé de te tenir droite, pas roide comme la Justice. Encore que sur ce dernier point je puisse d’expérience émettre quelque doute raisonnable. »

Elle commençait à connaître ce sourire en coin affiché si souvent et qui marquait chez lui tant l’ironie que la morgue naturelle. Car, elle n’en doutait pas, il n’était pas vraiment sincère. Et certainement pas amical.
Elle soupira avec emphase et répondit sur le même ton bas.

« Auriez-vous oublié la quantité effroyable de « bons conseils » que vous m’avez ordonné d’appliquer ce soir ? Des heures entières ! Chaque jour, sans pitié. J’suis de plus en plus persuadée que le châtiment promis si j’vous déçois est bien moins douloureux que le mal de tête que vous me r’filez là ! »
Un grognement désapprobateur s’échappa de sous le masque à la ramure de cervidé. Le Maisonfort avait déjà remarqué que sous certaines conditions bien précises la voix de son sujet d’expérimentation perdait de son rugueux et que son parler se faisait bien moins grossier. A contrario, il lui semblait parfois qu’elle grossissait volontairement le trait. Ce détail remarqué dès le premier soir malgré son état d’alcoolisation avancé avait éveillé en lui la curiosité du noble désabusé et désœuvré qu’il était. Il avait alors voulu la revoir, lui proposant quelques missions d’escorte de sa personne pauvrement rémunérées, simple prétexte à déceler ce que cette personnalité plus complexe qu’il pouvait n’y paraître avait à cacher. Alors qu’il avait déserté la vie mondaine de Marbrume depuis l’épisode qui l’avait laissé infirme, il avait choisi de répondre à cette invitation, certain que le décor se prêterait à d’autres découvertes. Il s’était alors attaché à la préparer convenablement à ce qui l’attendait. Oh il aurait lâché toute autre femme qu’elle dans la cage aux lions sans éprouver le moindre remord et se serait délecté de la voir se couvrir de ridicule à peine un pied posé dans l’établissement. Mais pas elle. Non qu’il soit philanthrope, c’est juste qu’il considérait qu’elle pouvait le distraire plus longtemps que s’il lui tendait un piège grossier. Par ailleurs il s’était aperçu qu’elle retenait bien plus que ce qu’elle faisait croire. Les quelques questions qu’elle avait posées s’étaient révélées à sa grande surprise intéressantes et justifiées. Il avait alors de plus en plus corsé le contenu de son enseignement, au demeurant relativement sommaire, et elle avait vaillamment suivi le rythme. Non sans que son caractère combattif ne la fasse (beaucoup) grogner en façade, mais elle s’était montrée réellement motivée pour acquérir de nouveaux savoirs.
Etonnante petite chose que cette milicienne pas si rustre que ça.
Il lui prit soudain le bras et s’appuya fortement sur elle tandis que sa démarche se raidissait. La jeune fille compris que sa jambe blessée le faisait à nouveau souffrir et adapta son pas au sien. De tous les démons qui le tourmentaient la douleur n’était pas le moindre. Elle savait qu’il buvait en partie pour la tromper quand elle s’invitait trop souvent à la fraîcheur de la nuit ou quand le temps se couvrait.

Quand une crise se manifestait il se retirait dans sa chambre, même en pleine leçon. Elle employait alors son temps à confectionner la parure obligatoire de cette soirée d’inauguration avec quelques matériaux qu’il lui avait abandonnés. Avec mille et une précautions elle assemblait les éléments fragiles de son masque assorti à la robe qu’il lui prêtait, et c’est en arborant un loup décoré de plumes blanches qu’elle s’avança parmi les invités. Pampilles et perles de verroterie figuraient quelques gouttes d’eau pure égarées sur le plumage de l’oiseau au sortir de son bain. Il lui couvrait la moitié supérieure du visage en ne laissant voir que ses yeux d’orage. Elle avait cherché à atténuer le flamboyant de ses cheveux en les nattant et relevant sagement. Ce soir elle n’était pas invitée, elle n’allait servir qu’à prévenir la moindre faiblesse de son employeur occasionnel.

« Pourquoi avoir choisi un cygne au fait ? » demanda-t-il en profitant de leur proximité. La jeune fille esquissa un sourire, le premier de la soirée.
« Ce n’est pas un cygne, messire. C’est un alcyon. » murmura-t-elle pour toute réponse.
Il la regarda avec une curiosité accrue, ce qu’elle ressentit sans avoir à regarder dans sa direction. Sans insister, pour une fois, le cerf mena son bel oiseau vers le buffet pour présenter ses hommages à l’une de leurs hôtesses en discussion avec un homme.
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Eleanor SeraphinPrêtresse de Serus
Eleanor Seraphin



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MessageSujet: Re: [RP LIBRE] Ouverture Au bonheur des âmes    [RP LIBRE] Ouverture Au bonheur des âmes  - Page 2 EmptyVen 12 Juin 2020 - 23:39
- "Oh, eh bien mes félicitations à la maman, vous devez être très heureux vous aussi d'ailleurs. Une naissance, et même deux dans ce cas, c'est toujours une grande joie!"

Eléanor rit de bon cœur. Effectivement, Mme Hilaire devait se trouver bien fatiguée de devoir nourrir deux bambins au lieu d'un. En général, même un seul, c'était compliqué...


- "Qu'elle se repose, surtout. Ce doit être éreintant..."

Elle ne s'offensa pas le moins du monde que le jeune homme ne connaisse pas quelles plantes elle devait utiliser pour bénir le bâtiment. Il avait surement autre chose à faire que de s'occuper de cela en plus de son travail. Et puis, être prêtre ou prêtresse demandait un long travail d'apprentissage alors elle ne lui en voulait pas de ne pas retenir les noms des plantes de cérémonie. Elle lui sourit et s'attela a lui faire une petite liste.

- "Il me faudrait quelques brins de romarin et de millepertuis, euh... Connaissez vous l'ail des ours? Il m'en faudrait un petit peu aussi. Je crois bien que c'est tout, si vous aviez un petit récipient rempli d'eau ainsi qu'un bout de tissu ce serait parfait!"

Mais la suite de ses paroles la firent violemment rougir. Des petites bêtes? Comment cela des petites bêtes? Cela ne la démangeait pas pourtant. Avait-il vu quelque chose dans ses cheveux dont elle n'aurait pas eu connaissance? Ah non, il avait du voir les mèches blanches qui tranchaient avec ses cheveux noirs, car il se rectifiait déjà pour lui suggérer de teindre ses cheveux. Il lui proposait même que ce soit sa femme qui le fasse, ou qu'il lui rafraichisse sa coupe... Mais la jeune femme ne voulait surtout pas déranger plus que cela l’artisan, ou la prêtresse, ou les deux, et de toutes façons elle n'avait pas vraiment l'intention de teindre ses cheveux. En revanche, le jeune homme n'avait pas l'air d'y porter de jugement et elle sentait que la coiffure qu'elle avait mis une heure à préparer commençait à s'affaisser. Les cheveux longs, c'était un peu lourd et elle ne voulait pas que son joli chignon tressé ne se défasse au beau milieu d'une conversation.

- "Euh... A vrai dire, je ne les ai jamais teints ni coupés, je ne suis pas très encline à le faire d'ailleurs pour être tout à fait honnête avec vous. Et je ne voudrais surtout pas vous prendre trop de temps vous devez avoir beaucoup de clients et de clientes... En revanche, je sens que ma coiffure est en train de flancher au fur et à mesure que la soirée avance, je vous avoue que je ne suis pas experte dans le domaine... Est ce que cela vous embêterait de me recoiffer correctement pour que cela tienne le reste de la soirée? Tout en cachant les mèches bien sur. Je vous en serait éternellement reconnaissante..."

Le jeune homme avait réussi le tour de force de la mettre à l'aise alors que l'on parlait de la partie de son corps qui lui avait posé le plus de soucis dans sa courte vie. Et, pour aller plus loin dans l'étrangeté, il n'était jamais venu à l'idée de la jeune femme de les haïr, ou de vouloir les changer. Elle devait les cacher et c'était certes contraignant, elle s'était faite maintes fois réprimandé, jugée et traitée de tous les noms parce que cela n'était pas normal pour une jeune femme de son age. De plus, elle ne grisonnait pas comme les vieilles personnes, non, c'était plutôt de grands traits blancs tranchants sur un épais fond noir. Mais elle considérait que si les Trois l'avaient faite comme telle, il y avait bien une raison.

- "Oh bien sur, nous pourrons faire cela une fois que j'aurais terminé ma bénédiction si vous devez prendre le temps de préparer... vos outils?" Bon, si lui n'y connaissait rien en cérémonie, elle devait avouer qu'elle n'y connaissait rien non plus en coiffure. Une tresse et de fins rubans pour faire tenir le tout, voilà ou s'arrêtaient ses compétences...
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Jacob de RivefièreComte
Jacob de Rivefière



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MessageSujet: Re: [RP LIBRE] Ouverture Au bonheur des âmes    [RP LIBRE] Ouverture Au bonheur des âmes  - Page 2 EmptySam 13 Juin 2020 - 23:30
Les convives, de plus en plus nombreux, se pressaient dans la salle principale de l'établissement et autour du buffet. L'inauguration rencontrait un franc succés et cet engouement pour une première soirée d'ouverture présageait d'un avenir heureux pour la nouvelle auberge.

Toujours attentif aux paroles et attitudes de son guide, Jacob l'observa tandis qu'elle cherchait visiblement quelqu'un dans la masse des invités. Son frère, d'après ce qu'il comprit de ses paroles. Malheureusement, le Sergent d'Auvray n'était pas encore arrivé et de ce qu'il perçut de la déception dans la voix de sa jeune soeur, Jacob comprit qu'il ne viendrait probablement pas. La sécurité de la ville et de ses habitants exigeaient bien des sacrifices et il était heureux de pouvoir compter sur des gens comme Zephyr pour y veiller. Il n'en demeurait pas moins que ce n'était jamais chose aisée pour les proches de ces engagés qui donnaient tout de leur temps et de leur vie à la milice.
Il inclina la tête, en signe de respect, mais également pour s'amender d'avoir posé une question qui visiblement apportait de la peine à l'hôtesse. Il ne faisait aucun doute qu'elle aurait apprécié pouvoir compter sur la présence de son frère ce soir et c'était bien normal. Les aînés avaient généralement ce don de figurer comme des guides. Roland l'avait été pour lui. Un exemple, presque un défi, dont l'image avait toujours été rassurante. Que se passerait-il s'il ne revenait pas ?

Un instant voilé, son regard se posa sur un élément de décor qu'il ne prit pas la peine de détailler. Une manière comme une autre de laisser sa pensée vagabonder avant de l'obliger à revenir à l'instant présent.

« J'ai eu cette chance de participer à l'un des entraînements que dirigeait votre frère. Il est un meneur remarquable, mais aussi un excellent instructeur et un bretteur aux indéniables qualités. Si je devais le combattre... » Il laissa sa phrase en suspend, prenant visiblement le temps de la réflexion avant de reprendre. « ... Je ne pourrais pas avoir le dessus. Je manque de tempérance et si je suis probablement plus rapide et plus agile, votre frère a pour lui la force et l'expérience. »

Il porta le verre de vin servi plus tôt à ses lèvres et enchaina avec un sourire sibyllin.

« Mais il me plairait de croiser le fer avec lui à l'occasion d'une joute amicale. Perdre est le meilleur moyen d'apprendre. » Toujours songeur, il laissa cependant filer un rire amusé tandis qu'il plaisantait. « Et à présent que je vous ai dit cela, je ne vais plus pouvoir confirmer cette rumeur qui me prétend invincible. »

Les gens le disaient bon épéiste et prétendre le contraire aurait été faire montre de fausse modestie. Jacob était doué, une épée à la main, mais ce n'était là que le fruit d'une formation drastique, souvent éprouvée dans la douleur. Il s'entraînait également de manière quotidienne et aimait confronter son talent à celui des fines lames de ce qu'il restait d'humanité. Parfois il s'avérait être meilleur que son adversaire et d'autres fois, il se trouvait forcé de s'incliner. Rien n'était moins faux que d'affirmer son indéniable supériorité dans un domaine ou un autre. Cette prérogative appartenait au roi seul et tout le monde savait ce qu'il en coûtait de contredire ce que l'affaire de Sarosse avait rendu irréfragable.

Laissant son regard parcourir ce que le buffet avait à offrir aux "bonnes" gens présents ce soir, il ne pu s'empêcher d'y voir de l'injustice. Des miliciens avaient risqué leur vie pour permettre que la table de l'auberge soit garnie de plus de nourriture qu'il n'en fallait. Des parents, des enfants, des amis, elle... Ils se mettaient en danger pour que Marbrume n'ait pas à souffrir de la famine, pas pour que les chanceux et les bien nés puissent se gaver dans l'illusion. Une pensée qui lui coupa définitivement l'appétit, mais amena une nouvelle fois le verre de vin à ses lèvres. La milice lui manquait... Elle lui manquait terriblement... Et quand Idalie en aborda le sujet, il eu bien du mal à dissimuler son amertume.

« J'ai intégré la milice extérieure quelques semaines après notre arrivée à Marbrume. Il m'a d'abord fallu attendre d'avoir l'âge requis. La maritime a été un choix. Notre ancien domaine était bordé par l'océan est j'ai toujours éprouvé une attirance pour les flots. » Il arqua les sourcils et tout en se penchant vers Idalie, fit mine de lui confier un secret. « Mais j'ai surtout cette chance de ne pas souffrir du mal de mer. Mes supérieurs y ont vu l'opportunité d'adjoindre un vrai bretteur aux équipes de marins, avant de se rendre compte qu'un pirate pouvait aller aussi bien sur terre qu'en mer. »

Toujours souriant, il se redressa pour voir arriver vers eux deux nouveaux convives. Masque de cerf, tenant à son bras oiseau blanc, image crâne et choix intéressant. Il reconnut Maisonfort à sa démarche, bien plus qu'à sa barbe impeccablement taillée et ne put que soupirer en présageant de la qualité de sa cavalière. D'autant plus navré de devoir céder à l'étiquette pour permettre à Idalie de remplir ses obligations d'hôtesse, il promit à la bannerette de trouver une occasion pour reprendre leur discussion et céda la place aux nouveaux invités.

Il ne les salua que du bout des lèvres et s'intéressa rapidement à retrouver la silhouette de la Pessan. La Comtesse avait demandé à pouvoir s'entretenir avec lui durant cette soirée et il lui semblait l'avoir aperçu, tout à l'heure, tandis qu'elle montait les marches pour rejoindre l'étage. Il leva les yeux pour la trouver et esquissa un sourire quand il la vit. Elle avait choisi de s'installer en spectatrice, au-dessus de la masse des convives qu'elle scrutait d'un oeil critique – une certitude. D'un pas leste il prit la direction de l'escalier. Elle ne manquerait pas de le voir arriver, mais il n'était pas question de la surprendre alors qu'il la rejoignait.

« Ainsi donc le proverbe se vérifie... Les corbeaux ne vont pas avec les pies. »

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Apolline De PessanComtesse
Apolline De Pessan



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MessageSujet: Re: [RP LIBRE] Ouverture Au bonheur des âmes    [RP LIBRE] Ouverture Au bonheur des âmes  - Page 2 EmptyDim 14 Juin 2020 - 14:32


Il y a des instants qui restent agréables, comme un doux souvenir d’un passé lointain qu’elle avait su apprécier, savourer. L’ombre à ses côtés lui semblait pour autant bien vide, bien triste, alors que dans son esprit résonné encore ses supplications auprès d’un Duc qui n’en avait eu que faire. Ses lèvres s’étaient pincées presque instinctivement et sa gorge s’était nouée presque soudainement, alors que ses prunelles brunes avisaient en contre bas tous ceux qui n’avaient rien fait pour venir en aide aux innocents qui s’étaient fait déchiqueter. Ses enfants, son mari… La dame de Pessan resta un long moment perdue dans ses pensées, camouflée derrière un masque qui hurlait au royaume sa réalité, sans pour autant l’affirmer véritablement. Ses doigts s’étaient enroulés sur la rambarde dans cette pression agressive presque naturelle, comme à chaque fois qu’elle repensait à tout ça, sentait-elle encore ce vide dans son cœur, comme si on cherchait à l’arracher pour le mettre en miette. Un soupir avait finalement fui ses lèvres, alors que cette fois-ci ses yeux se perdaient dans le mouvement de son poignet, faisant tournoyer avec lenteur le vin qui se trouvait encore au fond de son verre. Triste journée. Ennuyante journée.

Pour autant avait-elle lui semble-t-il atteint son objectif, après tout ça, si l’établissement fonctionnait bien, qu’il apportait une dépense exemplaire et régulièrement, lui permettrait d’éponger une réputation de traîtrise qui lui semblait avoir déjà payé du plus lourd tribut. Passant de silhouette en silhouette, d’invité en invité dont elle tâchait de se remémorer le nom lorsqu’elle le connaissait, ou lorsqu’elle se promettait silencieusement de résoudre ce mystère. La comtesse s’occupait, savourant son isolement dans une foule d’individus. Accoudée à la rambarde, les mains dans le vide, elle aurait apprécié comme l’enfant qu’elle était autre fois renverser son verre sur un ou une convive avant de disparaître en laissant planer le mystère sur l’origine de cette maladresse hors nomme, elle aurait apprécié observer à l’ombre d’un rideau toute l’agitation que son geste prémédité aurait provoquée… N’était-elle malheureusement plus cette petite fille ni l’épouse aimante dont le mari tolérait bien des comportements.

Son œil avisé avait fini par repérer les deux nouveaux arrivants qu’elle n’avait pas reconnus au premier coup d’œil, surtout la jeune femme qui ne lui disait tout simplement rien. A cette distance cependant, il était difficile de l’affirmer, aussi préféra-t-elle laisser Idalie s’occuper de toute cette gestion. C’était à la fois stratégique, mais aussi égoïste, la cadette de l’ancienne famille de Banneret était plus jeune, plus agréable à l’œil, plus douce et surtout beaucoup plus sociale… Elle était finalement la carte maîtresse de son jeu d’intégration dans ce nouveau royaume qu’elle n’appréciait pourtant aucunement. Penchant la tête légèrement en arrière avisant ce plafond dont les peintures donnaient parfois l’illusion de se perdre dans un ciel de nuage, elle ne put que soupirer une nouvelle fois. Si l’ouverture semblait une réussite, il n’en restait pas moins qui lui laissait cet étrange sentiment de trahison vers sa défunte famille qui était morte sous le regard de tous les monstres en devenirs.

Redressant le visage, elle ne perçut qu’à cet instant celui à la chevelure blonde et au masque en forme de loup s’esquiver de sa douce hôtesse pour lui permettre sans doute de converser avec d’autres, brave jeune homme, avait-elle pensée avant de suivre son déplacement jusqu’en bas des escaliers. L’honnêteté aurait voulu qu’elle admette être surprise de le voir se diriger jusqu’à elle, mais sa fierté l’en empêcha sans doute. Quoi de plus logique que de voir un invité converser avec les responsables de l’événement ? Glissant un fin sourire de façade sur ses lèvres, elle n’avait pas bougé, restant dans cette position sans doute moins digne qu’à son habitude, peu sembler lui importer. Légèrement penché vers le vide, avisant toujours l’ensemble des nobles, hauts bourgeois, membre du clergé, présents. Son sourire dû se faire un peu plus prononcée, alors qu’elle ne lui accorder pas le moindre regard, mais dont les paroles semblaient l’amuser.


- « On murmure même que ce sont de grands ennemis » souffla-t-elle « Saviez-vous que les corbeaux attaquaient les nids de pie pour voler et manger les petits ? Bon, il est vrai que l’inverse est cependant tout aussi juste à noter. » sans pivoter la tête, se pinçant simplement les lèvres elle ne put que poursuive « Le loup trouve-t-il sa place dans la bergerie ? »

Ce n’est sans doute que durant ce bref instant qu’elle coula un regard vers la silhouette masculine se trouvant à ses côtés. Les plumes sombres entourant son masque ne lui permettaient pas d’avoir une vision parfaite, même si pouvait-elle tout de même observer les points presque coutumiers de la famille de Rivefière. Les cheveux blonds, les yeux bleus, la pauvre sergente devait-elle bien faire tache durant les réunions de famille avec sa chevelure aussi noire que la nuit. Le regard fut tout aussi bref que spontané, s’était-elle attendu –elle devait bien l’avouer- à voir d’autres membres de la famille plutôt que Jacob, mais la présence de ce milieu de portée ne semblait pas pour autant la déranger.

- « Oserais-je espérer que vous vous plairez tout autant ici que dans l’ancien lieu que pouvait contenir cet endroit » fit-elle un brin malicieuse « Si votre fréquentation est aussi assidue que précédemment, je n’ai aucun doute que mon établissement deviendra un véritable repaire de la noble jeunesse Marbrumienne. Mais, dites-moi, les changements sont-ils à votre goût monsieur de Rivefière ? »

Elle avisa un instant l’assemblée, offrant un bref sourire en coin.

- « Dites-moi, ne trouvez-vous pas cela terriblement ennuyant ? J’aurais espéré que des petits malins animent davantage l’ensemble pour avoir la joie d’enfiler mon masque d’inconvenance et révolté de voir mon événement se retrouver malmené par des maladresses. »

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Theodren Hilaire
Theodren Hilaire



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MessageSujet: Re: [RP LIBRE] Ouverture Au bonheur des âmes    [RP LIBRE] Ouverture Au bonheur des âmes  - Page 2 EmptyMar 16 Juin 2020 - 7:43
C'est qu'elle est sympathique, la petite prêtresse. Elle lui rappelle Constance par certains aspects. Il se demande d'ailleurs si elles s'entendraient. Et dans le fond, ont-elles les mêmes centres d'intérêt ?

- Vous avez choisi quel métier au sein du Temple ? Certains font dans les soins, d'autres s'occupent de la bibliothèque, il y a des cuisiniers, des spécialistes des confessions et j'imagine plein d'autres aspects possibles là-bas. Je réalise que mon épouse a raison, je m'intéresse à trop peu de choses. Et pour les plantes, j'en ai si elles ont un lien avec du médical. Sinon je peux aller voir en cuisine, aussi.

Il écoute la liste demandée et sourit. Bon, si elle est herboriste, ce qu'il dira ne servira à rien, mais ça occupe. Alors, pendant qu'il prend les plantes, il explique :

- Le romarin, que notre cuisinier doit avoir aussi, est bon pour tout ce qui est problème de digestion. Puis c'est bon tout court dans certains plats, mais ça, j'compte l'apprendre avec le cuisinier d'ici. Le Millepertuis, c'est bon contre les maladies de l'âme, surtout la mélancolie. Enfin, il parait, je n'ai jamais vu de résultats spectaculaires. En général, ce sont des événements de la vie qui guérissent les mélancoliques, je ne suis pas certain que le millepertuis aide. Mais vu que ça ne fait pas de mal...

Et oui, parfois, il arrive qu'un soigneur donne une prescription alors qu'il doute du résultat, sous prétexte que sans cela, le patient n'aurait pas l'impression d'avoir été pris en main. Il doit fouiller un peu plus pour l'ail des ours.

- Certains l'appellent l'ail sauvage. Très efficace lui par contre. Je m'en sers pour les oppressions à la poitrine et les douleurs aux os. En fait, je le trouve fantastique pour tout ce qui est maladie des personnes âgées. Alors que l'ail tout court sert plus à redonner de l'énergie aux personnes plus jeunes. Par contre, l'effet est le même sur l'haleine. Heureusement, jusqu'ici, ni mon épouse ni moi n'en avons eu besoin. Et je n'en mets pas dans mes plats cuisinés. On ne pourrait plus s'approcher des petits après ça.

Ce n'est pas ordinaire, mais Theodren est stressé. Tout ce luxe qui l'entoure, ça n'est pas son univers. Déjà que naturellement, il meuble le silence, sauf quand il sent que l'autre a besoin de parler, là il le fait pour lui. Il est sorti des quartiers pauvres, puis a pu rejoindre Bourg Levant, qui peut être considéré comme bourgeois et y est propriétaire d'une maison en bois d'excellente facture. Mais ici, c'est de la pierre de taille et du marbre. Il ne s'y sent pas à sa place. Il a le sentiment d'être le seul ici à n'être personne.

Mais comme la prêtresse reprend la parole pour lui parler coloration qu'elle refuse, et c'est un choix qu'il respecte, il l'écoute "religieusement", ou plutôt professionnellement, avant de lui répondre.

- C'est la fête pour l'ouverture, les gens sont venus pour boire et manger, et découvrir les lieux. Le visagiste, c'est pour quand on veut se donner un peu de temps. Pour une ouverture, tout le monde se fait beau et veut bien paraître, le travail est déjà fait. Je pensais n'avoir personne à dire vrai. Mais il était important que je sois là, pour que ce service particulier soit connu, ainsi que le côté dispensaire. Avec l'alcool, il risque d'avoir une petite utilité dans quelques heures.

Pas à cause d'éventuelles bagarres, quoi que rien ne soit impossible, mais plutôt les petits accidents avec un couteau ou un verre et qui nécessitent quelques points. Il y a d'autres box pour les soins, mais bon, des box pareils, il n'en avait jamais vu, pas même au Temple. Par contre, la ressemblance avec ceux du Temple est marquante au niveau de l'agencement et du rangement. Il n'y a pas à dire, le modèle est parfait. Avant d'aller au Temple, il a tenté d'organiser son lieu de soin au mieux, mais sans atteindre l'efficacité de ce qui se fait au Temple et donc ici. D'ailleurs, chez lui, il a repris le même modèle.

- Nul besoin d'outils pour rafraîchir une coupe et vos cheveux ne fourchent pas ou pas encore. Maintenant, si après la fête ou après votre bénédiction vous souhaitez que je crée une coupe différente, là effectivement il me faudra mes instruments. Mais prenez place, je vais resserrer un peu tout ceci en attendant, vous aurez l'esprit tranquille pour la bénédiction.

Theodren prend le temps de fermer la porte afin de garantir son anonymat à la prêtresse et l'assurer que personne ne verra ses mèches puis il s'attaque à celles-ci, serrant bien le tissu autour. Il s'offre néanmoins une petite fantaisie. La "mèche à tissu" se trouve entourée de deux mèches de cheveux naturels et il tresse l'ensemble, il fait pareil pour les autres mèches. Le tissu, en plus d'être bien tenu ainsi, donne un côté un peu sophistiqué à l'ensemble. Il arrange les différentes tresses pour faire un montage plus complexe puis observe l'ensemble d'un oeil aiguisé et critique... avant de sourire.

- Ma Mère, je vais vous faire un aveu. Je me sens toujours plus soigneur que visagiste. Mais j'ai un réel plaisir à travailler les visages et le cheveu. Quand je soigne, la personne est en souffrance, les soins sont souvent plus douloureux encore et le bien-être vient, parfois, plus tard. Pas toujours. Et le premier mai, avant qu'il faille que je m'occupe de mon épouse, a été une journée atroce en matière de soins, je ne vous apprends sans doute rien. Quand c'est le côté barbier ou visagiste qui apparaît, les gens sont heureux au départ, l'instant qu'ils passent est souvent agréable et quand je les libère, ils sont rassurés, plus sûrs d'eux, parfois ils ont le sentiment que Serus va bénir leurs prochaines initiatives. Et ça, ça me fait du bien, à moi. Même si je sais que soigner est plus important, ce travail plus futile me met de meilleure humeur. Mon épouse me retrouvera détendu ce soir, j'aurai plaisir à jouer avec les jumeaux car ma fatigue sera de la bonne fatigue. Pour moi, c'est ça, le luxe.

Il peut la libérer désormais. Il lui prépare son récipient avec un peu d'eau et lui tend ses plantes pour la bénédiction.

- N'hésitez pas à venir nous voir à la maison. Vous verrez nos deux merveilles, Constance sera ravie d'avoir de la visite et je pourrai rafraîchir votre coupe si le cœur vous en dit. Gracieusement. Par contre, ne répétez pas que je le fais pour vous, ça serait mauvais pour mon commerce.
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Alienor E. Von ElrichBaronne
Alienor E. Von Elrich



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MessageSujet: Re: [RP LIBRE] Ouverture Au bonheur des âmes    [RP LIBRE] Ouverture Au bonheur des âmes  - Page 2 EmptyMer 17 Juin 2020 - 19:34

Au Bonheur des Âmes

Masquerade



" C'est grossier ! "

" Que voulez-vous douce Alienor, les hommes sont parfois grossiers ! Mais sachez que l'on passait des nuits des plus … affriolantes en ce lieu ! "

Le sourire carnassier d'Henry donnait à son visage singulièrement tracé et carré, un charme indéniable. Galant, bien fait, réussissant admirablement dans tous les exercices du corps, le cadet des frères Von Elrich aimait le commerce des femmes, même celles dont il n'était point amoureux – et il est de notoriété public que ses passions étaient aussi violentes que passagères- Il avait sa place dans tout les salons de la haute ou se réunissait ce qu'il y'avait de plus beau et de mieux fait. Son engagement au sein de la milice et son désintéressement absolu concernant les affaires d'administration du patrimoine familial, lui ont permit de jouir amplement de son temps libre, qu'il s'attela à passer outre ses obligations et ses duels à découvrir tous les plaisirs insoupçonnés que les établissements de Marbrume pouvaient offrir.

Il s'employa donc à conter avec cet aisance de verbe propre aux gens de sa famille, les aventures les plus notables qu'il eut au sein de l'Effeuillage, étendu sur une banquette de velours garni de coussins, coupe à la main, il faisait face à sa complice de toujours qui le toisait mi-amusée mi-sévère.

" A ce rythme je crains de voir la demeure peuplée de petits bâtards vous courant entre les jambes. Vous savez que j'ai en horreur les enfants."

Vidant son verre en lui lançant un clin d'œil rieur il rétorqua " Qui sait je dois en avoir déjà ! "

Le crépuscule chassait les dernières lueurs du jour et baignait la ville de cette subtile et temporaire palette de teintes rougeâtres. Les deux jeunes gens tout à leurs histoires de péripatéticiennes, eurent tout le mal du monde à s'extirper du confort de leur boudoir et se rendre là ou ils étaient attendus l'intriguant : Bonheur des Âmes, il était inaccoutumé de voir un lieu susciter un tel engouement avant même avoir fait ses preuves, faute à la large et involontaire publicité qui lui profite et qu'il a hérité en plus d'une solide bâtisse de l'ancienne maison de passe que certains se remémorent tendrement. La litière au sol, les doubles battants de la porte d'entrée s'ouvrirent éclairant la rue sombre d'un subit et momentané carré or et attirant le regard des rares passants et des curieux épiant à travers les jalousies de leurs demeures de Bourg-Levant.

La Von Elrich ne faisait point dans la demi-mesure, lorsqu'il s'agissait d'apparition publique. Vêtue d'une étroite robe alizarine, surpiquée de passementerie orpiment, pourvue d'un décolleté bateau au service d'une délicate coquetterie qui se voyait rehaussée par un collier sertis de pierreries et d'un entêtant parfum musqué. Elle finissait de vérifier la sangle de son masque , un lion ambré camouflant le haut de son minois et qui par un savant jeu d'épingles était soutenu par son chignon haut ; alors que son frère lui finissait d'ôter ses armes et lisser les plis de son pourpoint.

" Le meilleur pour la fin " murmura taquin Henry à l'oreille de sa sœur, et il s'avança d'un pas aérien, le bras tendu à cette dernière.

" Ou le pire."

Agencé avec goût, noyé d'une diffuse lumière bronze l'espace grouillait d'un petit monde encore aux amorces de la soirée, musique discrète, minauderies &conversations badines. Vraisemblablement, leur arrivée tardive ne leur a rien fait rater d'important. Les masques pour certains hurluberlus, conféraient une sorte d'inconsistance proche du songe. Enfant Aliénor portait un regard admiratif sur la cour du duché rythmer par une opulence tapageuse et recueillait avec des oreilles avides les descriptions de sa mère dès son retour d'un bal, si l'on a déployé tous les artifices à disposition pour faire reluire le lieu, les mets abondamment étalés, les coupes pleines ne lui rappelaient que les horreurs de la famine, ou le corps creusé, le visage jaunie par un manque qu'elle n'a jamais ne serait-ce effleurer la possibilité, elle déglutissait de crainte lorsque les plus misérables venant Temple lui agrippaient sa robe et quémander un quignon de pain qu'elle ne possédait pas. Le ton eut tôt fait de hausser, et tétanisée elle fixait ce visage décharné s'approchait du sien beuglant toute la douleur d'un ventre distordu par le besoin avant de se voir violement repousser par un garde. Non, ces fastes n'avaient rien de ceux dont elle rêvait éveillée, ce n'est que des mensonges pour oublier l'espace de quelques heures les horreurs au-delà des murs.

Elle saisit d'un plateau à portée de main, un verre de vin qu'elle usa à chasser ses ternes pensés avant de balayer la pièce pour localiser les hôtes.

" Mmh voyons voir … " Là, telle une naïade échappée d'un œuf de fée, Idalie d'Auvrey rayonnait dans cette beauté délicate auréolée de candeur toute consacré aux tâches qui sont siennes en ce soir. Quant à sa partenaire : " En haut ! " probablement, achalait par la masse de convives, Apolline De Passan scruter du haut de son perchoir la salle ; bien que la vingtaine passée la comtesse était de ces femmes à la beauté notoire et à l'esprit acéré. L'assortiment de ce duo était décidément aussi cocasse que piquant.

Les deux nobles se dirigèrent tout naturellement vers la seule des deux dames accessibles, et d'un tacite accord accordèrent admirablement leurs tons et leurs discours : " Madame d'Auvrey, nous tenons à vous remercier tout deux de l'honneur que vous nous faîtes vous et Madame de Passan." Henry s'inclina droit et élégant " Madame, permettez moi de faire part de mon admiration quant à votre mise. Vous êtes superbe." Alienor enchaîna en se redressant de sa révérence tout sourire " Je ne peux que rejoindre mon frère, vous êtes gracieuse et ce lieu ravissant. J'ose espérer que notre présent saura vous ravir. Sur ce nous ne vous retiendrons pas plus que cela, nous vous savons occupée et d'autres attendent de présenter leurs hommages ! "

Et presque aussi spontanément et naturellement qu'à leur apparition, ils prirent congés.

" Chacun pour soi et les trois pour tous ! " Lançant un clin d'œil par-dessus son épaule. Alienor quitta son frère et s'aventura à la recherche de l'un de ses plaisirs délétère : les tables de jeux.







Défi numéro 9 : De place dans un RP les mots suivants : Hurluberlu ; Délétère ; inaccoutumé ; Péripatéticienne ; Achaler


DEV NERD GIRL

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Jacob de RivefièreComte
Jacob de Rivefière



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MessageSujet: Re: [RP LIBRE] Ouverture Au bonheur des âmes    [RP LIBRE] Ouverture Au bonheur des âmes  - Page 2 EmptyJeu 18 Juin 2020 - 0:12
Apolline n'avait pas bougé, lui tournant toujours le dos tandis que son regard parcourait le par-terre formé de ses convives. Cependant, au son de sa voix, il devina le sourire né sur ses lèvres. Sa robe pourpre et joliment cintrée sur son buste, lui faisait la taille fine tout en galbant ses formes harmonieuses. Avec ses cheveux sombres, remontés en un chignon sur sa nuque et son masque frangés de plumes noires, elle figurait telle une icône intouchable. Il ne s'en sentit pas moins invité à la rejoindre, tandis qu'elle lui répondait sur le ton de l'humour. Ses mots, marqués d'ironie et toujours soigneusement choisis – il n'en doutait plus – l'amenèrent à cette conclusion que la Pessan avait de l'esprit. Un esprit bardé d'humour noir et flanqué d'une verve grinçante, mais définitivement malicieux.

S'installant à côté de l'hôtesse et adoptant, à son image, une posture nonchalante, il laissa son regard aller au-dessus des gens qui se pressaient dans la grand salle. Se faisant, il se pencha légèrement vers elle et tout en chuchotant, s'inventa comme le complice du machiavel.

« Préférez plutôt me dire si vous souhaitez manger quelque chose. Je me ferai devoir de piller le buffet pour vous, plutôt que de vous encourager à dévorer un invité. Après tout, corbeaux et loups chassent ensemble. »

C'était un fait avéré et plusieurs fois observé. Quand l'hiver se faisait plus rude et que la nourriture devenait plus rare, corbeaux et loups faisaient équipe pour mieux chasser. Les premiers repéraient les proies, indiquaient leur localisation à leurs alliés et les loups passaient ensuite à l'attaque. Quand la messe étaient dite, ils se partageaient le butin.

« Aussi et surtout pour vous répondre... » Dit-il en se redressant. « ... Sachez qu'un loup trouve toujours à s'adapter. Et dans le doute, puisque je ne suis qu'un jeune expert, j'affirme que c'est tout le moins le cas pour celui-ci. »

Il sourit et tournant sur lui-même tout en faisant mine de juger de son environnement, il opina doucement du chef.

« Je n'en reste pas moins impressionné ! Vous nous avez livré ce soir un travail de remises aux normes du convenable des plus époustouflant. Non, vraiment, je suis proprement bluffé ! Vous n'avez finalement conservé que l'escalier. À moins que vous ne gardiez quelques surprises dans vos chambres d'hôtes ? »

Son sourire se fit plus large, tandis qu'il portait le verre de vin à ses lèvres. Si elle avait cru le mettre mal à l'aise, c'était bien mal le connaître. Néanmoins et parce qu'il était certain que la Pessan n'ignorait rien de sa réputation, il se persuadait du fait qu'elle cherchait forcément à obtenir ou à prouver autre chose. Aussi enchaîna t-il d'un ton badin et toujours enclin à la provocation.

« Quoiqu'il en soit, l'endroit est méconnaissable. Je pourrais bien y prendre goût. Si cela arrive, comptez sur moi pour dire tout le bien que je pense de ce nouveau Bonheur à portée de bourses. »

Revenant à la rambarde pour s'y accouder dos offert au vide, il laissa son regard glisser vers la Comtesse. Elle continuait d'observer ce qui se passait en contre-bas et n'avait jeté qu'un bref, et très fugace coup d'oeil dans sa direction. Il n'avait que peu entendu parler d'elle. Quelques rumeurs sur d'anciennes accointances avec les Sarosse. Une idée concernant sa fortune considérable et ses relations appréciables. Rien de particulièrement concret ou d’exceptionnellement cocasse. Il fallait dire que Jacob n'était pas un oiseau de cour. Il ne s'y présentait qu'exceptionnellement et en de très rares occasions. Maintenant qu'il avait été forcé de quitter la milice, peut-être faudrait-il qu'il s'y montre plus souvent. Avec un soupir, il prit une nouvelle gorgée de vin, avant d'admirer – cette fois sans comédie – ce que le décor avait de changé. Il n'avait pas menti, les ouvriers avaient réalisé un travail remarquable. Guidée par une main assurément féminine, ils avaient oeuvré pour métamorphoser l'endroit et le résultat s'en trouvait magnifié. Nul doute que les gens se presseraient ici pour se montrer et peut-être même qu'ils prendront le temps d'y passer un bon moment.

Tournant la tête pour regarder par-dessus son épaule en direction des invités qui continuaient d'arriver et d'évoluer, il laissa un soupir filer entre ses lèvres. La soirée ne devait pas être ennuyeuse pour ces gens. Pour lui, elle ajoutait à sa lassitude, alors que la fatigue accumulée depuis des jours creusait son regard de cernes. Par chance, le masque les dissimulait. Il pouvait donc donner le change, même si sa tenue noire le désignait comme un point de mire. À l'image de l’immaculée qui avançait d'un pas feutré au milieu de la foule bigarrée des convives.

« Comme j'aurais aimé vous satisfaire, Madame, et ainsi prouver à l'audace que l'impertinence sait se faire son pendant. Malheureusement, j'ai promis d'être sage et... Vous pouvez désormais le constater, je tiens toujours parole. » Il en revint à la Comtesse, dardant son regard azuréen sur elle. « Vous souhaitiez m'entretenir d'un sujet. Me voici donc tout à votre écoute. »



Dernière édition par Jacob de Rivefière le Ven 14 Aoû 2020 - 23:11, édité 1 fois
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Ansgarde CorvinMilicienne
Ansgarde Corvin



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MessageSujet: Re: [RP LIBRE] Ouverture Au bonheur des âmes    [RP LIBRE] Ouverture Au bonheur des âmes  - Page 2 EmptyVen 19 Juin 2020 - 0:09
[RP LIBRE] Ouverture Au bonheur des âmes  - Page 2 0qun ~ ° ~ [RP LIBRE] Ouverture Au bonheur des âmes  - Page 2 Rt6w

Welcome to the jungle we've got fun and games
We got everything you want honey, we know the names
We are the people that can find whatever you may need
If you got the money honey we got your disease

In the jungle, Welcome to the jungle
Watch it bring you to your knees, knees
I wanna watch you bleed


La jeune fille au cygne n’avait pas prêté attention au couple de personnes qu’ils venaient de rejoindre. Par habitude elle observait l’évolution des gens dans la salle, une déformation professionnelle vite acquise par manque de choix. Se détachant de la main du sire de Maisonfort encore dans son dos le pâle oiseau en profita pour s’ébattre quelques pas plus loin. A la mesure des notes plaquées sur les instruments les lignes de danseurs avançaient et reculaient dans un ordre quasi militaire. Chacun s’appliquait à ne pas commettre de faux pas, concentré, souvent les yeux rivés sur le bout de chausses impeccablement cirées. Les costumes exhibaient des couleurs saturées, signe de la richesse de leur propriétaire en ces temps où le prix des teintures devenait un pur scandale. Pas d’harmonie recherchée, seulement l’envie d’être le plus remarqué. Son employeur n’était pas en reste : vêtu des azur, pourpre et or de son blason il n’avait pas hésité à orner son masque de bois qui dépassaient un peu de la largeur de ses épaules. Ansie était prête à parier qu’il espérait secrètement embrocher quelqu’un avant la fin de la soirée.
Et au milieu de ces trophées bariolés qui avançaient et se retiraient au pas elle était la seule touche de blanc qui s’égarait d’un pas lent, la seule dont la chorégraphie ne s’accordait pas à celle des autres.

«Hem. »

C’est fou comme avec un simple toussotement elle arrivait à se représenter l’air revêche du Maisonfort. Elle jeta un dernier regard sur les ors du décor pour revenir vers le buffet. Lorsqu’elle arriva à sa hauteur il referma la main sur son avant-bras pour la tirer à lui assez brutalement. La jeune rousse pinça les lèvres, mais ce fut là tout ce qu’elle put se permettre en réaction à la façon dont il la traitait. Ce noble était un maître sévère et exigeant qui ne se montrait d’aucune douceur envers ceux qui le servaient, considérant que ce qu’il payait suffisait à endurer ses humeurs. Mais personne ne lui avait mis de couteau sous la gorge pour accepter cette mission. Ce qu’elle avait décidé, elle devait à présent l’assumer. Sûrement aurait-elle préféré servir d’escorte en territoire hostile plutôt que dans une salle de bal (quoiqu’à son avis l’un pouvait très bien tenir dans la définition qu’on faisait de l’autre), affronter des bannis plutôt que cette société dont elle ignorait tout des codes ou presque.
Pour le moment tout se passait bien…
La poigne se fit brusquement plus forte sur son bras, à tel point que ses lèvres s’entrouvrirent, prêtes à formuler sa désapprobation. Quelle mouche le piquait ??
Deux personnes venaient de lui passer devant au moment où il s’apprêtait à présenter ses hommages à l’une des hôtesses de la soirée, et forcément c’est sur son bras qu’il se vengeait. Il espérait sûrement qu’elle se plaigne, aussi reprit-elle sa contenance et endura sans plus broncher. On faisait trop peu souvent cas de la capacité des petites gens à résister à des maux qui feraient ployer bien des nobles fronts. Pour la même résilience l’un méritait le titre de Brave tandis qu’on considérait la chose normale chez celui dont c’était le quotidien. On ne penserait même pas à distinguer le courage du chevreuil quand celui du loup passe pour tellement plus spectaculaire…

Grégoire de Maisonfort, sûr de son droit et de sa stature, dévia un tant soit peu de son chemin pour heurter de la sienne l’épaule de l’homme au masque léonin. Puis comme si de rien n’était se présenta armé de son otage devant la maîtresse des lieux.

« Un mot de vous, et voilà le cerf réputé introuvable sorti de son bois. Mais quels autres miracles réservez-vous à cette soirée ? » glissa l’homme vêtu d’or-azur à la divinité printanière en la contournant. Enfin devant elle, sa main chercha la sienne pour l’élever jusqu’à ses lèvres tandis qu’il s’inclinait à la manière des hommes de Cour, un pied en arrière. C’est à peine si le geste troubla de son souffle l’épiderme lacté ainsi que la plus stricte Etiquette l’exigeait.
« Ma Damoiselle. » Sa voix était chaleureuse et grave, un velours onctueux assorti à la mise impeccable d’un homme se sachant de belle apparence. Il ne lui avait jamais parlé de son passé mais certaines de ses manières et de ses paroles dans ces moments d’abandon à ses vices laissaient croire qu’il avait côtoyé les très hautes sphères.
« Il n’y avait que vous pour redonner une âme à cet endroit. J’ai suivi de loin l’avancement des travaux et je n’attendais pas moins de l’association de vos talents. Qui sait, peut-être reviendrai-je un jour. » Il se redressa et esquissa un sourire. « Ne serait-ce que pour avoir l’occasion de congratuler votre associée. »

Et avoir un retour sur son cadeau peut-être. Il l’avait confié à une domestique chargée de les recueillir. Une petite boîte fermée d’un ruban couleur lie-de-vin, un écrin modeste pour une broche d’exception à l’effigie d’un cerf, toujours, aux yeux de saphir. Un cadeau bien au-delà de ce qu’on pouvait attendre, mais l’homme ne lésinait pas sur les moyens pour tromper son ennui. Et le petit mot couché sur un vélin du grain le plus fin était tout à fait digne de son cynisme :

« A la plus belle. »

Sans plus de précisions. La jeune fille avait fini par le comprendre, cet homme n’obéissait qu’à son sens de l’investissement pour retirer avantages pécuniaires ou amusement. Et elle aussi n’était qu’une ligne de calcul dans ses plans.

« Oh, j’avais prévenu que je viendrais accompagné. Permettez-moi de vous présenter Mademoiselle C... rèvecœur. Une… amie de bon conseil, et de non moins agréable compagnie. »

Le sous-entendu était trop gros pour ne pas être compris, même par elle. Sans plus de précisions de sa part il était aisé de croire qu’il avait loué autre chose que son bras pour la soirée… Il ne pouvait décidément pas s’en empêcher.
Malgré l‘ignominie de cette insinuation, la jeune fille n’eut d’autre choix que de s’incliner ainsi qu’il le lui avait appris à faire. Ni trop peu, ni trop bas, juste ce qu’il fallait pour paraître respectueux dans l’obséquiosité.


Dernière édition par Ansgarde Corvin le Mer 8 Juil 2020 - 18:10, édité 1 fois
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Idalie de BeauharnaisComtesse
Idalie de Beauharnais



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MessageSujet: Re: [RP LIBRE] Ouverture Au bonheur des âmes    [RP LIBRE] Ouverture Au bonheur des âmes  - Page 2 EmptyDim 21 Juin 2020 - 16:13
« Ne sait-on jamais, vous pourriez bien ressortir vainqueur de cette joute et continuer à pouvoir vous déclarer invincible, répondit Idalie en accompagnant le rire de Jacob du sien. La vie nous réserve parfois quelques bonnes surprises, surtout lorsque l'on prend le parti de ne pas se sous-estimer. »

La jeune femme offrit un sourire gentil et légèrement espiègle au cadet des Rivefière. Le vicomte pouvait avoir une certitude : si, un jour, ce combat avec lieu, elle y assisterait plus que volontiers... probablement – et évidemment - pour encourager son frère adoré, mais peut-être avec l'espoir secret d'être « surprise par la vie ».

Après avoir mené son invité près du buffet, Idalie écouta attentivement celui-ci lui parler de la milice. En voyant une pointe d'amertume naître chez Jacob, elle se demanda si elle aurait dû éviter d'aborder le sujet et regretta intérieurement ce potentiel faux pas. Ne montrant rien, elle pencha plutôt subtilement la tête pour tendre l'oreille lorsque le noble fit mine de lui confier un secret. Elle sourit et plissa le nez à l'évocation des pirates. Elle s'imagina les étranges combats que devait mener son interlocuteur contre ces contrebandiers des mers, des hommes que l'on disait sans pitié et qui n'hésitaient pas à piller le moindre convoi se dressant sur leur route.

Alors qu'elle allait répondre, Idalie vit deux convives se présenter devant elle, poussant le vicomte à mettre fin à leur agréable discussion. Elle le salua selon les usages, puis pivota vers ses invités... qui avaient malencontreusement été dépassés par deux nouveaux arrivants. La jeune femme masqua son étonnement et se para d'un sourire aimable, accueillant les hommages des nobles avec humilité. Ceux-ci ne prirent pas la peine de se présenter, et Idalie fouilla en vain sa mémoire pour se rappeler le nom de leur famille, qu'elle connaissait certainement, mais qui lui échappait en cet instant précis. L'information lui reviendrait bien tôt ou tard.

« Je vous remercie de vos bons mots, fit-elle. Ils me vont droit au cœur. Je suis certaine que votre présent est merveilleux, vous êtes fort aimables. Je vous en prie, profitez de la soirée! »

Elle n'eut pas le temps de rajouter quoi que ce soit, les jeunes gens disparaissant de sa vue aussi vite qu'ils y étaient apparus. Elle suivit les deux nobles du regard, puis inspecta deux ou trois secondes la salle pour voir où en était la soirée. Elle repéra Apolline, qui avait été rejointe par le vicomte, puis revint finalement sur le couple à qui l'on avait coupé l'herbe sous le pied. L'homme au masque de cerf chargea avant même qu'elle ait le temps d'ouvrir la bouche, la contournant et se saisissant de sa main pour y déposer un baiser courtois, agrémentant ses mouvements et ses gestes de mielleux compliments.

« Je suis ravie que le résultat soit à la hauteur de vos attentes, Monsieur, répondit Idalie après exécuté une révérence polie. J'admets que j'ignorais que l'on suivait les travaux avec une telle attention, mais je ne peux que vous remercier de la foi que vous avez placée en des talents que j'ignorais moi-même posséder. »

Elle ponctua ses paroles d'un rire candide avant de poser les yeux sur la jeune femme que son interlocuteur lui présentait. Une certaine Mademoiselle Corvin dont elle n'avait jamais entendu parler, mais à qui elle sourit avec la plus grande amabilité, un air qu'elle conserva malgré le sous-entendu de mauvais goût qui venait de franchir les lèvres de l'homme. Cette demoiselle était-elle vraiment?... Peu importe, le commentaire, malgré sa subtilité, restait terriblement indélicat. Et terriblement typique des hommes qui, par leur statut, par leur belle apparence, se croyaient tout permis, y compris d'humilier la compagne à leur bras ou de tenter de mettre mal à l'aise leur hôte. Ces hommes n'étaient en général pas de ceux qu'Idalie appréciait et, même si elle avait tendance à laisser sa chance au coureur, elle se sentait désolée pour la rouquine, qui était restée silencieuse.

« Je suis ravie de faire votre connaissance, Mademoiselle Corvin, dit-elle chaleureusement à l'adresse de la jeune femme. Cette robe est superbe et vous va à ravir. Et je n'ai aucun doute que vous êtes d'excellente compagnie pour Monsieur... »

Idalie laissa sa phrase en suspens. Elle fronça délicatement les sourcils, puis reposa son attention sur l'homme au masque de cervidé, affichant un air profondément affligé.

« Oh, Monsieur, je suis terriblement embarrassée, mais votre nom m'échappe, poursuivit-elle en feignant l'innocence et la honte avec un aplomb qui aurait sans doute impressionné ses professeurs de jadis et sa partenaire d'affaires. Vous êtes une triste victime du tourbillon de noms que j'ai rédigés sur ces invitations et de visages qui ont défilé devant mes yeux aujourd'hui... Je vous serais reconnaissante de rafraîchir ma mémoire malmenée et d'accepter mes excuses face à cet oubli. J'espère que vous ne m'en voulez pas... »

Idalie demanda pardon aux Trois de se prêter de cette manière au jeu des mondanités. Si ses leçons de bienséance étaient normalement bien plus directes, comme le comte de Rougelac avait lui-même pu le constater quelques jours auparavant, certaine circonstances exigeaient une finesse et une subtilité accrues. Une petite leçon d'humilité ne ferait pas de mal à ce Grégoire de Maisonfort, cerf réputé introuvable, mais pas si important ou inoubliable que cela...

« ...et qu'un verre de vin arrangera un peu les choses, termina-t-elle en se saisissant d'une coupe et en la tendant à son vis-à-vis, puis en faisant pareil avec la jeune femme. Vous en prendrez bien une coupe également, Mademoiselle Corvin? Il est délicieux. »
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Eleanor SeraphinPrêtresse de Serus
Eleanor Seraphin



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MessageSujet: Re: [RP LIBRE] Ouverture Au bonheur des âmes    [RP LIBRE] Ouverture Au bonheur des âmes  - Page 2 EmptyJeu 25 Juin 2020 - 18:16
- "Oh je m'occupe principalement des cérémonies en l'honneur de Serus et de passer dans les rues des bas fonds pour distribuer de la nourriture aux pauvres gens. Il m'arrive aussi de faire du rangement dans la bibliothèque ou d'aider aux cuisines, mais cela est plus rare. C'est surtout que... Je suis encore une apprentie aux yeux de certains et je suis souvent assignée à faire des taches plus ingrates."

La jeune femme sourit au visagiste. Elle n'était pas timide mais elle savait qu'avouer ce genre de... Défaut pouvait être dangereux. Cependant, elle n'avait pas envie de cacher cela, après tout c'était vrai et elle était souvent ravie de faire tout un tas de choses dans le Temple. A vrai dire, cela ne la dérangeait pas le moins du monde. Le jeune homme avait continué en s'attelant à lui expliquer le rôle de chacune des plantes qu'elle avait demandé. Poliment, mais si elle avait des notions d'herboristerie, elle avait écouté. Un petit rappel ne faisait de toutes façons jamais de mal. Elle n'était pas spécialisée dans les soins même si elle avait, comme tous ses frères et sœurs, assisté à des cours pour connaitre les principales choses à savoir. Elle avait hoché la tête et sourit à l'évocation de l'haleine pour le moins... curieuse que l'ail procurait à ceux qui en mangeaient. Oui, elle avait déjà eu à faire à ce genre d'odeur, malheureusement pour elle. Un jeune homme qui ne voulait pas quitter son lit... sombre histoire de bouche dont elle se souvint avec amusement.


- "Merci beaucoup pour ces explications, en tous cas, je ne savait pas que l'on pouvait aussi l'appeler ail sauvage. Vous m'apprenez quelque chose mon fils! Vous m'avez l'air d'être un fin connaisseur et cette ville a bien besoin de gens comme vous."

Il fermait maintenant la porte et lui indiqua un siège avant de s'attaquer à sa coupe. La jeune femme s'assit docilement et attendit. Le jeune homme baladait ses doigts sur le haut de son crane et dans ses cheveux, serrant un bout de ruban par ci, replaçant une mèche par là, en une danse savante et silencieuse. Cela fit un bien fou à la jeune femme qui commençait à se détendre. Elle n'avait pas l'habitude d'être en présence d'autant de gens, surtout de la haute société. Tous ces faux semblants, cette politesse grinçante et ces sourires de façade l'avaient mise plutôt mal à l'aise. Elle avait pourtant dû jouer leur jeu, ce qui ne lui plaisait guère non plus. Qu'elle était heureuse, maintenant, de pouvoir s’échapper un instant de toute cette agitation grotesque et sans but. La danse se termina et le jeune homme lui sourit. Sourire qu'elle lui rendit, avant de l'écouter s'exprimer sur son métier et le bonheur qu'il en ressort.


- "Vous avez beaucoup de chance de faire un métier qui vous plait vraiment. Et vous paraissez réellement doué dans ce que vous faites! Je vous remercie infiniment de ce que vous avez fait à mes cheveux, c'était très agréable. Et magnifique qui plus est. Que les Trois vous bénissent, et veillent sur votre famille. Je serai d'ailleurs ravie de passer voir vos bambins et de présenter mes respects à Sœur Constance."

Effectivement, elle ne sentait plus du tout son chignon tomber à cause de la lourdeur de ses longs cheveux. Elle avait l'impression de ne plus les sentir du tout en réalité, à part quelques mèches noires qui lui frôlaient les oreilles pour donner un côté mon structuré à la coupe. Elle se leva et s'inclina, prenant le petit récipient d'eau et les plantes qu'il lui tendait par la même occasion.

- "Vous retrouverez vos affaires dans peu de temps, juste ce qu'il me faut pour faire le tour des pièces du bâtiment et d'y effectuer une prière à chaque fois. D'ailleurs, puis-je commencer par ici? Cela sera fait et je ne vous embêterai pas si un client potentiel se présente plus tard."

Elle lui sourit et plaça les plantes un par une dans le petit récipient, afin de leur laisser le temps d'infuser avant de commencer. Elle ajusta son dosage, toujours debout dans la pièce, puis fit très légèrement tourner l'eau d'un petit mouvement de poignet afin de ne pas en renverser partout. L'air concentré, elle resta comme cela un petit moment, silencieuse.
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