Marbrume



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 [RP LIBRE] Ouverture Au bonheur des âmes

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Ansgarde CorvinMilicienne
Ansgarde Corvin



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MessageSujet: Re: [RP LIBRE] Ouverture Au bonheur des âmes    [RP LIBRE] Ouverture Au bonheur des âmes  - Page 3 EmptyMer 8 Juil 2020 - 0:23
[RP LIBRE] Ouverture Au bonheur des âmes  - Page 3 0qun ~ ° ~ [RP LIBRE] Ouverture Au bonheur des âmes  - Page 3 Rt6w



« A vrai dire il n’y a pas que de la foi que j’ai pu placer en votre projet », répondit-il d’un ton pragmatique. « Je reconnais çà et là quelques menus détails issus de mes entrepôts. Mais l’établissement puise son charme ailleurs et je n’ai été qu’un artisan parmi d’autres » dit-il dans un sourire pour ne s’attirer aucun des mérites qui revenaient à d’autres.
« Croyez en eux Madame, peut-être que ce talent comme beaucoup d’aptitudes ne se révèlent que dans des situations désespérées. » L’espace d’un instant un peu d’humanité transparut sous le masque du profit qu’il n’ôtait jamais, contrairement à celui de bois précieux qu’il montrait ce soir. Il était de ces hommes que les souvenirs avaient marqué plus cruellement que les blessures qui le rendraient infirme jusqu’à ce qu’Anür sonne sa dernière heure. Cependant il ne renvoyait pas l’image de quelqu’un qui se conduisait avec plus de bienveillance envers ses semblables pour autant.

Sa jeune garde du corps profita de ce que l’hôtesse lui adresse la parole pour faire entendre la sienne.
« Oh, merci Madame ! C’est vrai qu’on ne se doute pas comme ça que monsieur de Maisonfort puisse faire preuve d’aussi bon goût ! » Elle partit d’un rire fort charmant qui contrastait avec ses airs un peu perdus tout à l’heure, bien heureuse qu’il ne puisse rien lui faire devant la jeune femme. Bon, sûrement se vengerait-il tout à l’heure au retour, ou quand ils se retrouveraient seuls à seuls, mais le savoir fulminer derrière sa barbe valait bien des remontrances ! Et puis elle avait réussi à glisser le nom de son employeur pour lui éviter trop d’embarras ainsi qu’à la jeune femme, il se pourrait même qu’il lui doive une fière chandelle ! Non ? Bon. Il faisait bon rêver et présentement c’est ce qu’elle faisait de mieux.
Elle n’avait rien dit pour le nom dont il l’avait affublée. Étrange et bien sombre, mais elle commençait à s’habituer à ses plaisanteries qui n’amusaient que lui.

Le malheureux taquiné ne tarda pas à revenir à la charge d’ailleurs, et à reléguer Ansie au second rang au sens propre comme figuré d’une passe habile et d’un jeu de coudes discret.

« Nulle offense Madame, et il est vrai que je n’ai aperçu aucun valet à l’entrée à qui donner nos noms pour qu’il les annonçât comme il se doit. Qui saurait le blâmer s’il est retrouvé sous une table à goûter les plats ? Il y a fort longtemps que je n’avais vu pareil… festin. » Le regard d’acier du cerf se porta sur le buffet et les serviteurs chargés de plateaux lourds à porter tant ils étaient chargés de victuailles. Pour lui peu importait la faim des petites gens pourvu que le commerce tourne. Pas seulement ses affaires, mais tout ce qui maintenait une société vivante. Du reste il s’y entendait avec excellence, on ne pouvait lui retirer cette qualité.
Il accepta la coupe qu’elle lui tendait en s’inclinant légèrement pour la remercier. Le liquide vermeil faisait partie des denrées rares que son réseau pouvait procurer et il se demanda avec amusement si ce calice faisait partie de sa propre contribution indirecte.

« Au succès de votre entreprise. Puissiez-vous rendre à cette cité un peu de son engouement. »

Son verre fit tinter joyeusement celui de son hôte et heurta celui de son accompagnatrice. Sous le choc quelques gouttes carmines jaillirent du ciboire et se répandirent à ses pieds, manquant éclaboussures les chaussons brodés qui accompagnaient la robe. La jeune fille recula vivement et ramena les plis de la jupe à elle.

« Cette robe me plaît telle qu’elle est messire, plus de pourpre ne me siérait point. » dit-elle en repoussant d’une main gantée de blanc une boucle rousse aventureuse qui lui taquinait la joue. Après avoir levé son verre à l’hôtesse elle trempa les lèvres dans le breuvage par politesse et le reposa. Ce qui passait par la tête de la rouquine était assez complexe à saisir, elle n’était qu’une milicienne en robe de soie, une volonté de fer dans un écrin de velours. La propension de toute jeune fille à s’émerveiller à la perspective de fouler de son petit pied une si belle salle de bal était savamment maitrisée, évincée surtout par le sens du devoir. Elle était encore bien jeune pourtant et les rêves étaient de son âge. Mais les siens n’avaient rien à voir avec une belle toilette et des bijoux précieux. Ils étaient âpres comme la sueur d’une course victorieuse, durs comme les falaises de son seul horizon à Marbrume, et infinis comme l’étendue du Fléau de l’humanité.
Alors oui son œil docile savait apprécier le faste de la fête, mais il ne lui tirait nulle exclamation ébaudie. Ansgarde comprenait tout cela, mais ce monde n’était pas le sien. Ses besoins, sans lui échapper pour autant, n’étaient pas de ses préoccupations quotidiennes non plus et elle ne les cautionnait pas entièrement.

Elle en admirait presque le sieur de Maisonfort et son savoir tel qu’il lui permettait la moitié de ses arrogances. L’autre moitié, il se l’accordait de lui-même et gare à celui qui lui en ferait la remarque. D’ailleurs…

« Je m’étonne de ne pas voir ce cher St Elme. Il parlait récemment d’apprêter un bateau pour… Hum, veuillez me pardonner je ne souhaite pas vous assommer de détails ennuyeux. Cette soirée est par trop prometteuse pour parler travail, et la compagnie bien trop agréable. Si ce n’était bien sûr de quelques cuistres assoiffés ravis de damer le pion à un infirme. Grands Dieux ! Il est fort regrettable que toute soirée, même parmi les meilleures, doive compter son lot d’énergumènes. »

Il avait haussé la voix pour être certain que les personnes alentours entendent ses derniers propos, et il ne faisait nul doute que sa voix puissante ait pu résonner jusqu’à faire siffler les oreilles des deux invités qui les avaient précédés devant la demoiselle d’Auvray.
Bon sang il ne peut pas s'en empêcher... C'est plus fort que lui. Est-ce qu'il oserait si je n'étais pas là ?
Bien sûr !
Est-ce que cette robe peut résister à une bagarre ?
Pas sûr.
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Theodren Hilaire
Theodren Hilaire



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MessageSujet: Re: [RP LIBRE] Ouverture Au bonheur des âmes    [RP LIBRE] Ouverture Au bonheur des âmes  - Page 3 EmptyJeu 9 Juil 2020 - 10:57
S'il l'a écoutée silencieusement et respectueusement, il se permet deux remarques, et après avoir hésité, une troisième.

- Je suis originaire du Goulot, et même du Chaudron. Si vous vous souvenez la configuration de cette zone, j'habitais trois maisons au-dessus de l'ancienne menuiserie, qui appartenait à un couple d'amis. Je connais donc un des quartiers les plus pauvres de la ville. Mais évitez de nous nommer les "pauvres gens". Beaucoup font preuve de courage et de débrouillardise et bossent plus que ce que nous faisons dans des quartiesr plus huppés. C'est juste que les opportunités sont plus rares. La charité est un mal nécessaire, mais cela ne fait pas de nous, d'eux, des "pauvres gens".

Le lourd tribut que ces gens paient face aux inégalités sociales et le fait que ce soient eux qui ont eu à accueillir les réfugiés devrait inspirer le respect. Mais Theodren a d'autres choses à dire.

- Si les autres vous voient comme une apprentie, sans doute est-ce parce que vous agissez encore comme apprentie. Vous êtes Mère, désormais, agissez comme telle. Vous pouvez prendre une personne noble en confession, vous pouvez fixer vos priorités, vous pouvez vous octroyer du temps pour vos recherches ou vos études et vous pouvez guider les étudiants. Si vous ne vous imposez pas, et il n'est pas nécessaire de le faire par la force, il suffit de le faire avec conviction et de fixer vos priorités. Je ne suis pas prêtre, je suis un boucher, mais au niveau des soins, j'ai pris le droit de dire "non" ou "plus tard", en présence de prêtres, moi issu des petits quartiers, parce qu'au niveau des soins ils me jugent compétents. Vous devez agir comme Mère pour qu'ils vous voient comme Mère, ma Mère.

Il grimace, c'est un peu osé comme conseil. Bon, le fait qu'il soit l'époux d'une jeune Mère responsable, qui a gravi cet échelon rapidement, pourrait indiquer que ce conseil est venu en observant son épouse, mais quand on voit comment Theodren est bâti, on peut se douter qu'il a dû trouver des trucs pour être écouté. Et lui, il n'a pas pu le faire en faisant peur à l'autre, c'est évident.

- Et il n'y a pas de tâches ingrates. Soigneur, beaucoup s'imaginent que c'est héroique, qu'on sauve des vies, mais vous connaissez la réalité, vous avez connu les soins dans votre formation. On patauge dans le sang, la merde et le pus, on passe la plupart du temps à nettoyer et à surveiller, tout ça pour perdre son patient. Le boulot est ingrat, mais l'ingrat doit être fait. Laver et éplucher les légumes, c'est ingrat, mais sans cela, on ne mange pas, on n'a pas de bon plat au final. Je n'ai jamais eu honte des tâches ingrates de mon côté, car il faut voir l'ensemble. Si au final, ma soupe est bonne, quel mal y-a-t-il à avoir mis ses mains en terre, s'être sali, coupé peut-être ?

Bon sang, il parle vraiment trop, signe de sa nervosité. Celle-ci est liée au lieu, pas à la prêtresse qui lui inspire grande confiance... comme à peu près toutes les prêtresses. Il est moins à l'aise avec les Prêtres, bizarrement. Cela fait partie des choses qui ne s'expliquent pas. Il sourit timidement quand elle le complimente sur ses connaissances, sans chercher à s'en excuser comme il le faisait avant, en expliquant qu'il a appris ces choses par tradition orale, qu'il s'aide de ses dessins pour se les remémorer. Un simple remerciement, même par geste, suffit, surtout quand on a tenu le crachoir trop longtemps. Ce qui ne gâche rien, elle est ravie du travail qu'il a fait, ce qui est bon signe quand c'est un premier client.

- Le plaisir sera partagé, n'en doutez pas. Puis les petits, bizarrement, sont ravis de voir de nouvelles têtes.

Et oui, pour lui, c'est bizarre. Quand il s'occupe de très jeunes patients, parfois il leur fait peur, car ces derniers n'aiment voir que la tête de papa et de maman. Mais Theodren a la chance d'avoir un visage doux et gentil, et une voix quasi hypnotique, ce qui aide beaucoup à calmer l'enfant le temps de l'examen. Comme il semble s'amuser en le faisant, l'enfant est intrigué et ça se passe bien, le plus souvent. Et quand Mère Eléanor se lance dans la bénédiction des lieux, presqu'en s'excusant, il sourit :

- Vous êtes Mère, vous bénissez un lieu, vous êtes prioritaire. Ne vous excusez pas, ni pour le dérangement ni pour le temps que cela prend. Par contre, vous pouvez remercier la personne qui était présente pour sa patiente et lui offrir une bénédiction rapide à son tour, je vous assure que ça sera grandement apprécié et que ça passera crème. Nul croyant n'osera dérangé une Mère qui bénit ou qui prie, si elle le fait avec ferveur et sans arrogance.

Il lui laisse l'espace nécessaire et ne doute pas que le travail sera bien fait. Ils se recroiseront ici ou chez lui et c'est une bonne nouvelle. Il ne doute pas qu'elle aura envie de jouer avec les jumeaux et il estime que c'est une bonne chose. Puis Constance, qui est isolée par les allaitements et la fatigue de l'accouchement, sera ravie de voir des gens.
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Idalie de BeauharnaisComtesse
Idalie de Beauharnais



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MessageSujet: Re: [RP LIBRE] Ouverture Au bonheur des âmes    [RP LIBRE] Ouverture Au bonheur des âmes  - Page 3 EmptyDim 12 Juil 2020 - 0:43
Idalie n'était pas exactement certaine de ce qui se déroulait sous ses yeux. Quel était le lien entre ce Grégoire de Maisonfort et cette mademoiselle Crèvecœur – drôle de nom, décidément – de qui elle n'avait jamais entendu parler? Elle refusait de croire que la jeune femme était de celles qui assouvissait les plaisirs des hommes, d'autant plus qu'elle avait répondu à son cavalier avec un mordant que peu auraient osé se permettre. Et elle en avait profité pour lui sauver habilement la face, une chose qui n'avait pas manqué de surprendre l'hôtesse de la soirée. Peu importe ce qui les unissaient, ces deux-là jouaient à un jeu qui semblait bien complexe...

Après avoir souri à la demoiselle, Idalie reposa son attention sur son interlocuteur. Malgré les sous-entendus plutôt désagréables que celui-ci s'amusait à glisser dans la conversation, elle conserva son air aimable. Elle avait l'habitude de l'hypocrisie de ses pairs, des flèches enrobées de miel lancées à tort et à travers pour de menus détails. Non, personne n'annonçait les noms à l'arrivée des convives; il s'agissait d'une soirée de lancement et non pas d'un bal royal. Quant au festin... Certes, la table était plutôt garnie, mais le tout restait plutôt raisonnable considérant le nombre d'invités attendus. Enfin, selon Idalie.

Inclinant la tête pour remercier poliment Grégoire de Maisonfort de ses bons souhaits, Idalie trinqua avec ce dernier et sentit son cœur rater un battement en voyant le nectar carmin s'envoler vers la robe de la jeune femme qui complétait leur trio.

« Quels réflexes! lança la noble en riant quelque peu. Un dixième de second de plus et cette robe se trouvait au cœur d'une tragédie vestimentaire. »

Le dénommé Grégoire reprenant la parole, Idalie pivota vers lui, non sans avoir auparavant trempé ses lèvres dans sa coupe. Alors qu'il parlait, elle songea qu'elle regrettait ses moments à jouer au guide pour ses invités. Le discours de son interlocuteur naviguait entre faux compliments et subtiles médisances, et l'homme au masque de cerf s'en prenait maintenant à ces « énergumènes » qui l'entouraient avec un manque flagrant de retenue. Elle se doutait qu'il parlait là des deux convives qui lui avaient coupé l'herbe sous le pied alors qu'il s'apprêtait à la saluer. Fort heureusement, ceux-ci ne parurent pas relever la remarque, probablement trop occupés à discuter avec d'autres ou à explorer les lieux. Le commentaire attira cependant à Grégoire des regards offusqués. Visiblement, d'autres grands de ce monde s'étaient sentis concernés par la remarque.

Idalie ne répondit pas immédiatement et se contente de regarder son invité, portant une nouvelle fois sa coupe de vin à ses lèvres pour y boire une gorgée. Après avoir éloigné le verre, elle pencha doucement la tête d'un air interrogateur et sourit calmement.

« Si une maladresse suffit pour porter le qualificatif d'énergumène, je crains que vous deviez également en affubler votre hôtesse, Messire de Maisonfort, fit-elle, arborant une petite moue. J'ai, après tout, commis le regrettable impair d'oublier votre nom! En fait... Vous avez aussi fait preuve de gaucherie en attaquant votre jolie cavalière de votre boisson! Vous êtes donc, par définition, un énergumène. Seule Mademoiselle Crèvecœur n'a rien à se reprocher! »

Idalie glissa un regard vers la jeune femme, puis rit d'un rire agréable, gentiment plaisantin. La plupart des regards se détournèrent, signe qu'elle était parvenue à désamorcer la situation. Ou presque.

« Certains sont des énergumènes, et d'autres vendent deux ou trois babioles et se prennent pour des rois pour jouer un rôle autre que celui de misérable qui leur appartient véritablement »
, lâcha un comte à proximité en jetant une œillade méprisante à Grégoire.

Le comte secoua la tête en reportant son attention sur son épouse, puis finit son verre de vin. Un verre parmi tant d'autres, visiblement...

Spoiler:
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Eleanor SeraphinPrêtresse de Serus
Eleanor Seraphin



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MessageSujet: Re: [RP LIBRE] Ouverture Au bonheur des âmes    [RP LIBRE] Ouverture Au bonheur des âmes  - Page 3 EmptyVen 17 Juil 2020 - 14:10
La prêtresse acquiesça et le remercia du regard. Elle avait un peu honte de s’être fait réprimander pour avoir appelé les gens du peuple « les pauvres gens » mais elle ne savait pas vraiment comment les appeler autrement. C’était vrai quoi, ils étaient pauvres, et c’étaient… Des gens. Elle n’avait fait preuve que de son pragmatisme habituel, et non de condescendance comme semblait le penser le jeune guérisseur. Mais il ne servait à rien d’argumenter plus que nécessaire, elle le savait.

La jeune femme se dirigea vers les coins du fond de la pièce, humidifia son chiffon de la préparation qui venait de finir d’infuser et en badigeonna le bas de chaque coin. Elle fit de même avec les coins les plus proches de la porte avant de se placer devant celle-ci les mains jointes. Elle avait, bien sûr, posé ses petits ustensiles préalablement sur le sol en prenant bien garde à ne pas renverser une seule goutte de son infusion.


La prière qu’elle murmura dura quelques minutes, mais elle était presque inaudible et seule une oreille passant à quelques centimètres de sa bouche pourrait l’entendre. Lorsqu’elle eut terminé, elle s’agenouilla en silence et arrangea son chiffon et son petit bol de sorte à ce que ce ne soit pas trop lourd à porter à la longue, puis se retourna vers le jeune homme.

- "Ne vous inquiétez pas si cela sent un peu le thym à la longue, cela pourra vous paraître étrange mais c’est normal. Bon courage pour la suite de cette soirée et encore une fois merci beaucoup pour la coiffure ! Je l’aime beaucoup !"

Et c’est avec un grand sourire qu’elle quitta la pièce pour se diriger vers la pièce principale, ou il semblait il y avoir de plus en plus de monde. Elle fut soulagée de voir que ses deux compagnons n’étaient plus en train de se régaler au buffet mais bien de discuter avec des invités. Tant mieux, ils ne passeraient pas trop pour des gloutons ce soir.

Elle s’approcha en silence d’Emile et salua les deux personnes avec qui ils discutaient.


- "Permettez-moi de me présenter, je me nomme Eleanor Séraphin, prêtresse de Serus. Je suis vraiment désolée, mais on m’a demandé de bénir les lieux, ce que je ferais avec plaisir seule si celui-ci n’était pas aussi grand. Aussi, je vais devoir vous emprunter mon compagnon pour m’aider dans cette tâche."
- "Faites donc, ma Mère. Ne vous excusez pas ! Ravis d’avoir fait votre connaissance, mon Père. Au plaisir de vous recroiser."
-"Le plaisir sera partagé."

Ils s’éloignèrent tous deux et Eléanor sourit discrètement à son compagnon.

- "Vous vous débrouillez très bien mon Frère."
- "Si vous le dites. Dois-je aller faire la prière à la porte ? Ou préférez vous que je m’occupe de la pièce ?"
- "Eh bien, je vais continuer à m’occuper des pièces du rez de chaussée et nous échangerons pour l’étage, qu’en dites-vous ?"
- "Cela me va parfaitement."

Ainsi firent-ils, Emile se dirigea vers l’entrée, se plaçant juste à côté de celle-ci pour ne pas gêner le passage, et Eléanor recommença son petit manège. Comme la pièce était plus grande, cela lui prit bien plus de temps et elle décida de prendre une petite pause au quatrième coin.
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Alienor E. Von ElrichBaronne
Alienor E. Von Elrich



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MessageSujet: Re: [RP LIBRE] Ouverture Au bonheur des âmes    [RP LIBRE] Ouverture Au bonheur des âmes  - Page 3 EmptyMar 21 Juil 2020 - 2:50
Au Bonheur des Âmes
Un début de soirée animé

Alienor / Henry & Ansgarde / Grégoire & Idalie , consectetur adipiscing elit

Une chaleur montait des candélabres, des plates promenées, de la salle entière ou des dizaines de personnes s'étouffaient de conversations, de frictions, de rires et de clabaudages. Les garçons s'oubliaient, trottinaient parfois sur le tapis pour servir. A cette heure de la nuit il n'y avait que des faims nerveuses et des caprices d'estomac détraqués. A Marbrume le bal fait partie, selon des modalités variées, des loisirs de toutes les couches de la population. En automne et en hiver, la saison mondaine est rythmée par un certain nombre de bals privés, réservés à la haute société, dont la fonction la plus importante est la préparation des alliances matrimoniales ou comme ici au lancement de quelques projets nécessitants le grappin noble. Ouverts à tous mais payants, les bals publics apparaissent aux communs comme un loisir oisif et regroupent salles d’hiver et places l’été. Le phénomène toutefois, chez nos contemporains du monde connaît son apogée sous l'ancien régime; à une époque ou la possibilité de se faire déchiqueter la cage thoracique par une créature humanoïde relevait de la fable et ou l'on ne comptait point ses deniers. Dans les jardins installés en circulaire du Château, triomphaient alors l'estampie, la saltarello et la danse basse ! Alors que la danse telle qu’elle se pratique chez le peuple permet encore l’expression d’une vraie joie de vivre, le bal mondain n’est qu’un rite social où, malgré leur enlacement, les danseurs paraissent s’ignorer. – Mais il ne faut point généraliser !-

Henry affecta un air blessé et un regard dépité en voyant la silhouette amoureusement grêle de sa sœur s'échappait à petits pas en le narguant rieuse. D'un geste agile, il attrapa le poignet ganté de cette dernière avant de lancer gai comme un pinçon : " Pas si vite, Jeune fille vous allez …!" Il fut coupé dans son élan par le coup brusque et raide d'une épaule le heurtant ce qui le fit tout naturellement glisser son regard clair sur le concerné, prêt à sourire affable et échanger les banales excuses d'usages avant que tout à chacun reprenne leurs occupations initiales. Mais il n'en fût rien, le couple continuait leur trajectoire vers l'hôtesse qu'ils avaient tantôt quittés. Ce qui le surprit et fit froncer les sourcils de la colérique benjamine Von Elrich.

" Plait-il …? "

" Henry… " Sa voix s'échappa entre ses dents serrées en un chuchotement contrôlé " cet homme t'a bousculé volontairement. Tu ne vas point rester debout penaud, J'espère ? "

" Alienor, je pense qu'il faudrait faire preuve de parcimonie et ne point déclencher une scène dès notre arrivée ? " Fit-il se voulant complaisant.

" Mmh … Soit, peut-être a-t-il été tout bonnement maladroit " après une observation plus pointue, elle réalisa qu'elle les avait aperçus lorsqu'ils avaient passés le vestibule " Il m'a l'air de boiter de ce que je vois, c'est tout à fait probable."

" Cela t'écorcherais les lèvres de m'accorder raison tout simplement ? "

Il serait pertinent de poser nos marques ici et d'un peu plus se pencher sur la singularité du comportement de la baronne toujours prête de coutume à faire roucouler son nom et ses armoiries à chaque festivités et sur le caractère particulier de son frère qui le met à un pôle diamétralement opposé au tempérament qui caractérise sa fratrie.

Alienor entretenait chichement son image de femme du monde, tâchait de s'auréoler de grâce et de faire preuve d'esprit mais surtout à force de remontrances parfois exceptionnellement sévère était tout à la bonne tenue et le maintien de l'étiquette. Si en privé elle était une terreur bouillonnante aux lubies farfelues et aux positions trempées, solides et énergiques. Elle était dans les salons, exquise avec un style enlevé chapeauté d'une délicieuse cruauté. Leurs hommages courtois et concis cachaient une égoïste manœuvre de la jeune femme. L'invitation était naturellement destinée à celui qui avait succédé au patriarche Von Elrich : Gauthier, et les relations n'étaient pas au beau fixe entre ce denier et sa sœur. Chaque conversation n'était qu'un prétexte à la querelle ; aussi la perspective de passer la soirée à son bras lui paraissait fort peu charmante – le sentiment était partagé vous vous en doutez bien- Son sang ne fit qu'un tour qu'elle se décida de cacher la missive sous les pans de sa robe et d'en taire l'existence. Sa mère insistait pour qu'elle sorte au monde, afin de se faire voir et d'enfin contracter ce mariage qui occupe le podium de l'agenda des machinations de la matriarche. Gauthier & Alienor étaient en somme les deux visages mal assortis d'une famille profondément perturbée par des luttes internes incessantes.

Henry s'était retrouvé embarqué dans la chose non sans un plaisir mal dissimulé. Coquin, bon vivant, léger sans dispositions à l'emportement et d'un charme indéniable. Il était le cavalier idéal, mais surtout il entretenait une exceptionnelle relation d'amitié avec sa parente. Si bien que l'idée de supplanter son aîné afin de plaire à cette dernière et de jouir de la compagnie de ses amis du beau monde lui était équivaut à allier l'utile à l'agréable.

Des rires vinrent de la gauche, des chuchotements, une bouffée de voix gaies et bavardes, comme si tout un convoi de jeunes filles s'étant échappé fut trouvé là. De Bayard un noble la vingtaine bien entamé et ami des jeunes gens parut, traînant derrière lui trois femmes, son pensionnat selon le mot méchant d'Alienor, Caroline majestueuse dans une robe de velours qui la sanglait, Jeanne fagotée comme à son habitude en faille crème et chantilly, Madeleine une blonde bonne enfant à la poitrine de nourrice.

" Ah vous voilà ! Nous vous cherchions ! " S'exclama De Bayard les joues déjà empourprés d'alcool. Parait-il qu'on ne le coupait à l'eau pour l'ouverture, il fallait en profiter non ?

A ce moment, le vicomte De Vandeuvres apparut accompagné de son complice de toujours Nicolas, il y eut de grandes révérences et Von Elrich parfaitement cérémonieuse se mit à converser en zieutant le roulement des dés sur la surface lustré d'une table de jeu, chaque jeu de cartes coupés lui propulsait une bouffée d'adrénaline. De Vandeurs racontait en riant que Nicolas avait du mentir comme un arracheur de dents pour fuir le cercle de quinquagénaires dans lequel son père l'avait propulsé et dont la conversation trop respectable et sérieuse ne plairait surement pas à aucun de ces rejetons de la haute amassés étroitement tout à leur retrouvailles. Ils avaient fréquentés les mêmes lieux et les mêmes festivités depuis l'adolescence, s'ils n'étaient pas amis ils étaient de fidèles partenaires de soirées.


" Je suis bien heureuse de vous voir Henry, je pensais croiser votre frère Gauthier."
Commenta Madeleine en papillonnant de ses grands yeux clairs ce qui fit rouler ceux d'Alienor.

" …. Si ce n’était bien sûr de quelques cuistres assoiffés ravis de damer le pion à un infirme. Grands Dieux ! Il est fort regrettable que toute soirée, même parmi les meilleures, doive compter son lot d’énergumènes."

Bien trop tentée par ses propres vices –le jeu-, la jeune baronne n'écoutait que distraitement les dialogues qui bourdonnaient à ses oreilles. Aussi, dans cette faculté qu'ont les gens lorsqu'ils sont d'ores et déjà froissés de chercher la petite bête afin de donner raison à leurs sentiments, elle recueillie au vol le commentaire désobligeant de l'homme ayant bousculé tantôt son frère. Si ce n'était le lion camouflant son minois, on aurait pu voir une veine palpitait à sa tempe.


" Dis-moi qu'il ne l'a pas fait en tout impunité maintenant, Henry ? "


" Que-ce qui vous chagrine Alienor ? " Fit cajoleur De Vandeuvres ayant toujours nourri un intérêt pour sa piquante amie.

" Ce charmant Messire vraisemblablement se plaît à nous qualifier d'énergumènes pour dieux savent quelle raison." Arborant une mine théâtralement surprise, la bouche ronde et les yeux écarquillés pour souligner davantage le grotesque de la chose, elle poursuivit " Ah oui ! Il était tout à martyrisé le bras de sa cavalière et je pense que nous devions attendre qu'il finisse sa besogne et qu'il aille au devant ? "

« Certains sont des énergumènes, et d'autres vendent deux ou trois babioles et se prennent pour des rois pour jouer un rôle autre que celui de misérable qui leur appartient véritablement » fit une voix distincte du groupe, ce qui eut pour effet de décrocher un hochement de tête ravi à la jeune femme.

Nicolas mauvais commenta en attrapant d'un plateau voltigeant près de son épaule deux coupes dont il tendit la seconde à son interlocutrice " Ne vous laissez pas obscurcir par quelques énergumènes voyons !… He-Henry ou allez-vous ?! "

Droit et élégant, le séduisant blond s'approcha de nouveau de l'hôtesse et accompagna sa phrase d'un fin mouvement de tête. " Madame d'Auvray, Veuillez m'excuser de revenir vers vous en pleine conversation. Avec votre permission j'aimerais toucher mot à vos invités ? " Il jeta un regard empli d'une sincère amabilité à la cavalière du Sieur qu'il cherchait à confronté " Madame... Bonsoir. " C'était une charmante femme d'à peine une vingtaine d'années, rousse avec des yeux bleus, ayant un nez légèrement retroussé, des dents admirables, un teint marbré de rose et d'opale. Là, cependant s'arrêtaient les signes qui pouvaient la faire confondre avec une grande dame les mains étaient gantées mais sans cette finesse qu'on retrouve chez les femmes oisives. Toutefois Henry ne s'arrêtait guère à ces détails et était tout à fait enchanté par la toilette vaporeuse au tissu fluide laissant deviner un corps étonnamment athlétique et sculpté pour une dame. Quant au concerné, il ne lui accorda qu'un regard formel mais dur. " Monsieur. Un mot en privé ?"



Dernière édition par Alienor E. Von Elrich le Mer 2 Sep 2020 - 23:50, édité 1 fois
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Ansgarde CorvinMilicienne
Ansgarde Corvin



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MessageSujet: Re: [RP LIBRE] Ouverture Au bonheur des âmes    [RP LIBRE] Ouverture Au bonheur des âmes  - Page 3 EmptyLun 3 Aoû 2020 - 0:11
[RP LIBRE] Ouverture Au bonheur des âmes  - Page 3 0qun ~ ° ~ [RP LIBRE] Ouverture Au bonheur des âmes  - Page 3 Rt6w


Un regard dur de jugement accueillit les propos de la cadette Auvray de derrière le masque de cerf. A ses côtés la milicienne en mission suivait la scène avec gravité. Si elle devait assurer sa sécurité et son agrément pour la soirée, elle n’avait pas mesuré à quel point le Maisonfort était doué pour s’attirer des ennuis. En y réfléchissant bien c’était plutôt logique, sinon il ne serait jamais alloué ses services.

« Vous avez à ce point raison que je vais de ce pas aller commettre d’autres impairs plus loin sans plus accaparer votre temps », répondit-il en laissant une seconde ou deux flotter après qu’elle eut fini de rire. Histoire de bien la faire sentir seule et lui montrer qu’elle était bien la seule à trouver ça drôle.
Puis il inclina la tête dans une politesse des plus strictes qui ne laissait transparaître aucune sympathie. Après cela il se détourna d’elle et commença à s’éloigner, pour se retrouver nez à nez avec le jeune malpoli de tout à l’heure.

« Tiens, je ne pensais pas me donner raison aussi rapidement », dit-il comme s’il s’adressait à lui-même.
Un sourire glacial s’étira sur ses lèvres tandis qu’il buvait tranquillement une gorgée de sa coupe en le scrutant des pieds à la tête, s’attardant quelque peu sur quelques menus détails qui pouvaient l’éclairer sur son interlocuteur.

Il s’était gardé de répondre à l’effrontée car malgré les torts qu’on pouvait lui prêter il n’avait eu aucune volonté de froisser les hôtes de la soirée. Cette nouvelle affaire, par contre, était toute autre. Il était l’offensé et se sentait dans son bon droit de provoquer si cela lui chantait. Et cette idée l’enchantait.

« Oh, j’ai cru apercevoir Madame de St Elme de ce côté, voulez-vous que nous nous approchions ? » tenta une voix prudente derrière lui. La surnommée « Crèvecœur » avait répondu au salut du nouveau venu d’une révérence minimaliste, tout occupée qu’elle était à tenter de distraire son accompagnateur. Peine perdue.
Le brun, finissant de dévisager le blond ne répondit pas à la jeune fille mais pencha la tête de côté comme pour regarder ce qui se passait derrière lui.

« S’il n’y a que cela pour vous agréer, je ne vois aucune raison de ne pas être aimable envers un homme qui ne le fut pas. Après tout la charité fait partie de certaines bonnes œuvres recommandées par Anür. Mais, monsieur, êtes-vous certain de vouloir vous départir de votre… petite « Cour » ? » dit-il d’un ton outrageusement poli en désignant du menton le groupe de jeunes gens qui l’accompagnaient.
« Ils peuvent nous accompagner si vous le voulez, pour moi cela ne fera aucune différence. »

Grands Dieux, à peine arrivés et déjà les ennuis commençaient…
En colère contre elle-même de ne pas être en mesure de le retenir, les plumes de l’oiseau blanc frémirent. Elle aurait voulu lui taper sur les doigts, et si cela n’avait pas été efficace, l’assommer une bonne fois pour toutes pour mettre un terme à l’incident. Mais il y avait fort à parier que ça ne serait pas très bien vu, qu’une milicienne cogne un noble et le ramène chez lui comme un sac à patates sur ses épaules.

En cet instant tous ses espoirs reposaient sur le jeune homme pour désamorcer la situation. Bien qu’elle n’ait pas la possibilité de le lui demander de vive voix, elle lui lança un regard éperdu en se mordillant la lèvre d’inquiétude.
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Idalie de BeauharnaisComtesse
Idalie de Beauharnais



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MessageSujet: Re: [RP LIBRE] Ouverture Au bonheur des âmes    [RP LIBRE] Ouverture Au bonheur des âmes  - Page 3 EmptyLun 3 Aoû 2020 - 1:38
Le sens de l'humour était à rayer de la liste des qualités que Grégoire de Maisonfort devait probablement posséder. Fier comme un paon, il avait choisi, plutôt que de laisser la poussière retomber en accompagnant Idalie dans l'autodérision, de se braquer et de répondre avec une politesse toute relative. Peu désireuse de donner d'autres raisons à son interlocuteur de se montrer désagréable, la noble se contenta de sourire courtoisement et de l'inviter à découvrir l'auberge d'un geste gracieux. Il ne valait pas la peine de tenter de rattraper le coup avec cet homme, dont l'ego ne semblait avoir d'égal que son attitude méprisante.

Idalie offrit un sourire aimable à la compagne de Grégoire de Maisonfort, puis pivota en entendant une voix l'interpeller. Il s'agissait du noble qui était en grande partie à l'origine de la mauvaise humeur de l'homme au masque de cerf. Idalie le salua poliment avant de répondre :

« Oh, certainement. Nul besoin de vous excuser, nous avions terminé. »

Idalie fit à peine quelques pas, s'en allant accueillir quelques convives tout en gardant un regard et une oreille du côté des deux hommes et de la rousse. Optimiste, elle avait espéré que, réalisant sa maladresse, le blond était venu s'excuser, mais si telles avaient été ses intentions, elles n'eurent pas la possibilité de se concrétiser avant qu'une nouvelle remarque condescendante franchisse les lèvres de Maisonfort. Idalie soupira intérieurement devant ce manque flagrant de bonne volonté et l'annonce d'un inutile combat de coqs. Il fallait réellement avoir une vie d'un ennui abyssal pour saisir ainsi la moindre occasion de transformer en véritable affront la plus petite broutille...

Après avoir offert à ses invités de profiter du buffet, Idalie balaya la pièce du regard, notant que la prêtresse et les prêtres avaient commencé à bénir l'endroit. Se gardant d'interrompre la religieuse dans son œuvre, elle ne se dirigea vers elle que lorsqu'elle fut à proximité. En passant tout près du groupe qu'elle avait dû quitter, elle sourit à ses convives avec politesse, mais laissa traîner sur eux un regard porteur d'un avertissement silencieux : le Bonheur des âmes était un endroit de bonheur et il était fortement déconseillé d'en perturber l'ouverture. Peut-être les choses n'allaient-elles pas déraper, mais il valait mieux prévenir que guérir, d'autant plus que la rousse affichait maintenant une mine inquiète.

Détachant son regard des potentiels perturbateurs de la soirée, Idalie rejoignit la prêtresse et inclina la tête pour la saluer.

« Ma Mère, j'ai vu que vous avez commencé à bénir l'auberge et je vous en suis des plus reconnaissantes. Je suis certaine que vos prières nous aideront à prospérer dans notre entreprise et à faire du Bonheur des âmes un havre de paix pour ceux qui y chercheront quelque réconfort. »

Elle jeta un nouveau coup d'œil au groupe, puis revint sur la religieuse, s'attardant brièvement sur sa coiffure.

« Je constate que vous avez confié vos cheveux aux bons soins de notre visagiste. Votre coiffure est absolument splendide. »

Elle lui sourit avec sincérité et ajouta, réalisant qu'elle interrompait sans doute le processus de bénédiction :

« Pardonnez-moi cette interruption, je m'égare! Je souhaitais simplement vous remercier et vérifier que vous avez tout ce dont vous avez besoin. »
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Eleanor SeraphinPrêtresse de Serus
Eleanor Seraphin



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MessageSujet: Re: [RP LIBRE] Ouverture Au bonheur des âmes    [RP LIBRE] Ouverture Au bonheur des âmes  - Page 3 EmptyVen 7 Aoû 2020 - 15:58
Adossée contre le mur et perdue dans ses pensées, Eléanor ne remarqua pas tout de suite que la jeune noble s'avançait vers elle. Elle eut donc un léger sursaut de surprise lorsque celle-ci lui adressa la parole. La jeune d'Auvray était sans doute celle qui lui inspirait le plus confiance au milieu de cette assemblée. Alors que la Dame de Pessan paraissait froide et distante, manipulant le language comme un outil dont elle se servait à merveille, la jeune banneret semblait bien plus douce et emprunte d'une joie de vivre sans précédent... Même si à ce moment elle avait plutôt l'air de s'inquiéter de la tournure que pouvaient prendre les évènements.

La prêtresse se redressa et inclina légèrement la tête. Elle aussi avait remarqué du coin de l'oeil que certains des convives se livraient à une bataille sous-jacente que l'un d'entre eux était clairement en train de perdre.

- "Je suis également ravie de vous aider Mademoiselle d'Auvray. Votre visite était d'ailleurs très interessante, vous avez un réel don pour capter l'attention."

Elle lui fit un sourire des plus sincères dont elle avait le secret, puis inclina légèrement la tête pour remercier la jeune femme de sa sollicitude. Cela était rare, et même en tant que représentante du clergé la jeune femme n'avait pas l'habitude de tant d'attention. Peut être que le fait que ses mèches de cheveux étaient très bien cachées jouait aussi. Mais pour Idalie, elle n'y croyait pas vraiment. La jeune femme, bien que sans doute bercée dans les fastes et les magouilles de nobles depuis longtemps, émanait d'une curieuse sincérité. Elle n'avait rien à voir avec son associée et apportait même une touche de fraicheur à l'endroit, ce qui ne le rendait que plus attrayant. Eléanor se demandait d'ailleurs comment deux personnes si différentes avaient pu se trouver comblées d'un tel arrangement. Elle se disait que ce ne devait pas être facile au quotidien pour la jeune femme qu'elle avait en face d'elle, elle ne connaissait pas personnelement la Comtesse de Pessan mais, du peu qu'elle en avait vu et entendu, elle ne lui inspirait pas vraiment confiance.

- "Je n'ai pas eu trop de difficulté à me procurer ce dont nous avions besoin et votre visagiste fait des merveilles. Mais je vous remercie. Frère Emile et moi même allons monter à l'étage pour terminer nos bénédictions, mais Frère Yvan sera toujours dans les parages."

La jeune femme baissa un peu le son de sa voix pour que seule Idalie puisse l'entendre.

- "Je crois ne pas être la seule à avoir remarqué que certains de vos convives ne sont pas venus pour s'amuser ce soir. Une figure du clergé peut toujours vous être utile pour régler telle situation..."

Elle lui sourit discrètement et lui fit un léger clin d'oeil avant de s'incliner une nouvelle fois pour, cette fois, prendre congé de la banneret. Emile lui faisait un petit signe de loin pour qu'elle le rejoigne afin qu'ils puissent monter tous les deux. Eléanor lui adressa un signe discret et se baissa pour récupérer son petit bol ainsi que son chiffon humide.
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Apolline De PessanComtesse
Apolline De Pessan



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MessageSujet: Re: [RP LIBRE] Ouverture Au bonheur des âmes    [RP LIBRE] Ouverture Au bonheur des âmes  - Page 3 EmptyDim 30 Aoû 2020 - 12:04


- « Parait-il oui, bien que si vous voulez mon avis là est plus opportuniste que l’autre. N’ai-je jamais vu un corbeau s’attaquer à proie plus gros que lui, question de stratégie, je suppose »

La comtesse de Pessan lui avait accordé ce regard, alors qu’il était installé à ses côtés, dans cette même manière, cette nonchalance à peine feinte. Aucun sourire sur ses lèvres, simplement cette étincelle de satisfaction alors qu’elle laissait tournoyer le liquide restant au fond de son verre. S’enivrer dans ce genre de soirée était terriblement tentant, sauf quand on était l’hôtesse du lieu. La dame ignorait si l’ancien milieu de la famille Rivefière venait de lui faire une proposition, ou si tout comme elle précédemment, il se contentait de tâter le terrain à petit pain, d’observer. Se redressant légèrement sur ses avant-bras, non sans laisser un très maîtrisé soupir fuir ses lèvres, la noble ne put que prendre le temps, un instant pour avaler une gorgée de son verre de vin. Un fin sourire avait fini par orner le coin de ses lèvres, alors que celui qui avait dû récemment quitter la milice prétendait en tant que jeune expert, être parfaitement à l’aise dans la situation. L’héritière en doutait, mais préféra conserver ce doute pour sa propre pensée, là n’était pas le temps à une quelconque provocation, enfin, presque.

- « Je n’ai jamais cru que l’âge soit une véritable valeur d’évaluation, il suffit de vous regarder évoluer dans mon établissement pour le comprendre, il me semble. Sans vouloir vous sur complimenter, bien évidemment. »

Abandonnant son attention de celui qu’elle estimait être l’héritier en devenir, la dame ne put qu’aviser en contre bas les mouvements, laissait-elle sans le moindre regret mademoiselle d’Auvray gérer l’influence du lieu. L’endroit avait semble-t-il attiré bien des curieux et ne pouvait-elle que s’en satisfaire, l’ouverture était une réussite visiblement. Abandonnant sa contemplation de sa propre réussite, qu’elle devait sans doute en partie à sa délicate associée. Celle au masque de corbeau avisa à la fois le plafond, mais aussi la décoration et les nombreux tapis et peinture recouvrant les murs, les sols et les différents meubles.

- « Qui sait, l’endroit n’a-t-il toujours pas été plein de surprises, n’oserais-je dérober à cet de fait. Ne vous attendez cependant pas à voir de quoi faire pâlir les nobles dames qui consentiraient à vous accompagner dans nos chambres. » fit-elle avant d’ajouter « Mademoiselle d’Auvray est en partie responsable de ce changement haut combien radicales, c’est une femme de goût. »

Aucune remarque ou critique dans sa voix, la simple évocation d’un fait alors qu’un nouveau sourire rempli de promesse vient furtivement s’installer sur sa bouche avant de disparaître. Ses lèvres sont légèrement rosées, teintées par la couleur du vin, ses yeux brillants de cette étincelle d’intelligence et d’observation. Naturellement, elle avait fini par alterner entre sa surveillance du buffet, des invités, de son associée, mais aussi de la porte d’entrée. Bien qu’Apolline soit confiante vis-à-vis de la sécurité, elle craignait néanmoins une soudaine envie d’inspection de la milice, à tort sans doute, faudrait-il être fou pour ainsi venir malmener une soirée mondaine sans raison valable. Son associée avait fait des merveilles, la comtesse lui avait laissé bien évidemment carte blanche, mais Idalie avait toujours su quémander son avis, s’assurer qu’elle était en accord avec les besoins de la dame de Pessan. Celle-ci ne l’avait pour l’heure pas déçu, mieux envisageait-elle de plus en plus cette alliance comme une bénédiction. La cadette était douce, bienveillante, elle respirait cette pureté d’esprit, de vision qui manquait cruellement à la veuve. Tout en se redressant, elle ne put que répondre :


- « Rassurez-vous, pas accessible à toutes les bourses, cela serait fort triste sinon. Toutefois, la vôtre devrait être suffisante, sinon, on pourra toujours s’arranger, vous ne pensez pas ? »

Jacob avait fini par faire dos au vide, avalant une gorgée, peut-être pensif. La dame n’était pas suffisamment attentive à sa personne pour réellement déterminer le fil de ses pensées. Elle, elle n’avait pas bougé, comme une statue ou un portrait réalisé avec soin, elle pouvait garder la pose des heures entières, sans que cela ne le dérange. Ses lèvres se pinçaient de temps à autre, alors que ses prunelles effleuraient des silhouettes qui ne l’enchantaient pas forcément. Celle au sang noble avait fini par se redresser, alors qu’il lui répondait avoir promis d’être sage. Aucun doute qu’il parlait d’une promesse à sa mère. Les parents avaient toujours le don pour rendre le plus fougueux des jeunes gens soudainement ennuyeux.

- « La sagesse ne s’apprend-elle pas dans l’audace des actions, monsieur de Rivefière ? » elle réfléchit au fameux sujet de conversation, elle ignorait réellement ce qu’elle voulait dire, ni comment l’amener ce qui était en soit une première « Autant de mystère autour d’un seul homme » souffla-t-elle avec lenteur « Je ne serais pas de celle qui vous souhaite montagne de condoléances et j’espère que vous m’en pardonnerez. J’ai toujours trouvé cela encore plus douloureux que la perte elle-même. En revanche…» elle fit silence « Je voulais simplement vous indiquer, que si vous le souhaitez, je suis une experte dans bien des domaines, si le loup s’adapte rapidement, le corbeau est fin stratège n’est-ce pas ? » elle fit ce silence, croisant les bras pour s’appuyer une nouvelle fois à la rambarde « Je voulais également vous informer que j’avais ouïe dire qu’une expédition allait se jouer dans le chaudron, en passant par les toits afin d’éliminer les fangeux qui s’accumulent. J’ai naïvement pensé que cette information pourrait vous intéresser, tout en vous conseillant humblement de ne pas l’utiliser. J’ai cru entendre en murmure que vous étiez dans la milice avant tout ça. » Était-elle sincère, avait-elle trop souvent attendu en haut des remparts dans l’espoir de revoir sa famille, aussi fangeuse soit-elle désormais « Mais, c’était pour une tout autre affaire que je voulais évoquer avec vous. Vous êtes jeunes, n’est-ce pas ? Et j’ai besoin d’offrir ce petit vent ici… Votre famille est non native, elle a besoin de se faire des alliées. Que diriez-vous d’organiser à mes frais une réception ici ? »

En soi, la demande pouvait être surprenante, alors qu’il n’en était rien. L’ensemble avait été parfaitement envisagé dans l’hypothèse où ce jeune Rivefière se présente à son événement. En tant que nouvel intriguant, allait-il devoir se faire sa place, hors, comment entrer dans un nid de serpent, sans avoir de terrier déjà installé. Elle lui proposait un terrier, lui pourrait se développer, tout en animant et offrant une nouvelle vague de fréquentation à son établissement. Fallait-il toujours un premier et nul n’était obligé de savoir que le premier événement non officiel serait organisé dans l’ombre par la Pessan elle-même.


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Alienor E. Von ElrichBaronne
Alienor E. Von Elrich



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MessageSujet: Re: [RP LIBRE] Ouverture Au bonheur des âmes    [RP LIBRE] Ouverture Au bonheur des âmes  - Page 3 EmptyMer 2 Sep 2020 - 23:53
Au Bonheur des Âmes
Un début de soirée animé

Alienor / Henry & Ansgarde / Grégoire & Idalie , consectetur adipiscing elit

- " Vous pouvez railler ou piquer autant que vous le désirez Monsieur, je ne suis guère ici pour provoquer des effusions de voix. Bien au contraire, cela me chagrinerait de devoir mettre votre charmante cavalière au milieu d'un ridicule éclat qui pourrait faire jaser toute la soirée."


Henry parlait d'une voix claire et mesurée, les mains croisées derrière son dos il affichait un sourire affable de circonstance qui balayait les suspicions des regards indiscrets tout à la recherche d'une éventuelle chicane dans l'assistance gravement monotone et courtoise. Car si la haute déclinante de la cité se voulait en tout temps courtoise, portée sur l'étiquette et les bonnes mœurs ; insistant sur la spiritualité et la bonne mise, elle appréciait en communauté excessivement oisive et vile les querelles et les scandales. La soirée en outre se déroulait d'une manière étonnamment calme et le jeune Von Elrich ne voulait être sujet à troubler la chose, si des oreilles proches avaient glané les remarques de quelques nobles et de la " petit cour " comme l'a qualifié le noble quadragénaire. Il désirait que cela s'arrête ici. Son œil alerte avait deviné que l'une des particularités quasi criardes de son interlocuteur était vraisemblablement une fierté hautaine et une verve acérée, quelque chose de bien familier car présente chez sa cadette tout à détailler le trio, des quelques pas les séparant et prête à bondir au moindre mot fâcheux qui lui échaufferait les oreilles.


- " A moins que votre envie serait de faire de vous, votre compagne et ma personne l'épicentre d'une scène qui ne va ni à vous ni à moi-même attirer la sympathie d'invités s'inventant preneurs de partis alors que leur volonté n'est que placer une vilénie qui les tient à cœur surtout si vous ou moi ayons quelques affaires avec ces derniers."


S'il était plus calme que sa parente et s'il désirait sincèrement clore cette histoire par une conversation adulte, il se voulait en tout temps digne et ne manquait pas de répartie bien car élevé dans une famille ou les joutes verbales sont de mise, bien qu'il fut plus lent et moins vif d'esprit que sa jeune sœur, il avait par la force de l'habitude développé sa propre verve. Sa réputation de Don Juan et d'ardent duelliste a souvent dissimulé son bon sens et les traces d'une éducation pointue et le réduit en public à ces grandes lignes brèves, qui plus ai il était de ces jeunes hommes qu'un joli minois suffit à faire flancher –ce qui n'était pas pour le servir- et pour l'heure il n'avait en aucun cas envie de chagriner les beaux yeux ombragés sous le masque d'Alycon qui semblaient le supplier de ne pas céder aux tumultes sanglants de la colère.


- " Je doute que la dame ici présente soit intéressé par une conversation si ennuyeuse, voulez-vous échanger quelques mots avec ma sœur ? Elle est d'une agréable compagnie. " Fit-il d'une voix un ton plus doux à l'égard de l'inconnu à la chevelure rougeoyante avant de poursuivre cette fois en faisant face à l'homme masqué " Si vous m'expliquiez la raison qui vous a fait sentir offensé, je n'ai aucun mal à reconnaitre mes tords lorsqu'ils sont vérifiés…"


- " Par Anur ! " Siffla entre ses dents blanches la piquante noble. A peine eut-il finit sa phrase qu'elle traversa la petite distance la séparant de son frère en un froissement de jupons. Fâchée que son début de soirée soit si gâché par un si vilain personnage, frustrée de ne pas déjà être à une table de jeux à rire et à converser mais surtout parier sans sourciller, perdre et gagner avec le même sourire gourmand.


- " Alienor ! " Fit De Vandeuvres qui s'élança à ses talons.


- " C'est trop." Commenta-t-elle sans vergogne, l'air courroucé. Le noble au masque de cerf était en cet instant précis la personnalisation de tout ce qui pourrait fâcher de près ou de loin la jeune femme. Elle jugeait cette discussion inutile voir de mauvais goût, comme un plat aigre. Son indignation se traduisait par un nez plissé et des plaques rouges qui coloraient ses pommettes et le haut de son visage, bien que lourdement masqué par le lion de bronze, ces plaques rouges étaient sa hantise. Elle était persuadé que l'on se moquait d'elle qu'elle avait le dos tourné, ce qui n'était pas vous l'imaginez pour améliorer son humeur à l'instant. Un jour, sa grande tante Béatrice s'était permise de commenter lors d'un dîner " Alienor, mon enfant vous avez beau avoir la taille la plus fine et les plus jolis yeux bleus des débutantes de la cour, vous êtes aussi la plus nerveuse ! Poudrez-vous pour nous épargner le désordre de vos émotions. "


Son autorité naturelle résultante d'une enfance auprès de quatre grand frères prit l'ascendant et sans plus de cérémonie s'exprima ;


- " Re-contextualisons la chose voulez-vous ? Vous étiez certes dans la salle avant qu'on y entre, et à moins que ma mémoire ne me joue des tours et ma mère ne me joue guère de tours, vous étiez debout à converser avec cette pauvre enfant qui par deux fois à eu à subir vos maladresses, la seconde aurait pu lui coûter sa délicate toilette. Nous sommes dans une soirée Monsieur, nous aspirons à profiter de cette dernière. Nous vous avons ni bousculer ni autre pour nous adresser à Mademoiselle d'Auvray. En somme vous cherchez la petite bête Monsieur, alors que vous vous êtes permis d'heurter volontairement mon frère. "

Les cordes de l'orchestre s'échauffèrent et un début de musique anima la pièce, malencontreusement le groupe se trouvait sur la piste dédié aux danseurs qui heureux d'abandonner des plats trop garnis ayant malmenés des estomacs depuis longtemps habitués à des portions moindres s'élancèrent afin de se positionner. Hommes faisant face aux Dames, et malgré eux la curieuse compagnie se trouva prise dans ce petit mouvement de foule. Alienor faisant face à son interlocuteur de tantôt, Henry face à la plaisante inconnue.


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Ansgarde CorvinMilicienne
Ansgarde Corvin



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MessageSujet: Re: [RP LIBRE] Ouverture Au bonheur des âmes    [RP LIBRE] Ouverture Au bonheur des âmes  - Page 3 EmptyVen 4 Sep 2020 - 18:33
[RP LIBRE] Ouverture Au bonheur des âmes  - Page 3 0qun ~ ° ~ [RP LIBRE] Ouverture Au bonheur des âmes  - Page 3 Rt6w



Les migrations d’herbivores à travers les étendues herbeuses de contrées chaudes fort, fort lointaines constituaient un spectacle captivant que des générations entières d’humains chercheraient à observer et commenter à voix basse, cachés dans des petites boîtes étranges pour ne rien déranger.
A une époque et une latitude plus raisonnable, nous pouvons comparer ce phénomène naturel aux ruées de sangliers avançant en ligne désordonnée vers leur prochaine halte en azimut brutal, dévastant tout et emportant les restes dans le sillage de leurs petites pattes.
Voilà.
De fait, le cerf de Maisonfort n’eut pas le loisir d’ignorer aussi superbement qu’il l’aurait voulu la péronnelle qui à ses yeux cumulait les marques d’effronterie qu’il se trouva, ainsi que son troupeau, entraîné par la marée humaine ravie de dissiper un peu des vapeurs de l’alcool déjà ingurgité.


>>[Dans la tête de Grégoire]<<

Il n’avait pas prévu de danser ce soir, pas même pour honorer sa partenaire qu’il ne considérait de toute façon pas comme telle. Et encore moins pour faire plaisir à cette dame. Seulement il était un homme à pousser la compétition tellement loin que pas un seul instant l’orgueilleux n’envisagea de se défiler face à elle. Puisqu’elle avait décidé d’ignorer la bienséance, il ne prit pas la peine de se présenter officiellement et se contenta de rester droit au moment des saluts marquant le début de la danse. Il poussa même l’audace à attraper uns des coupes qui trônaient sur un plateau présenté aux invités par une servante. De haute stature, large d’épaules, il donnait une impression de force tranquille très trompeuse. A la vérité s’il mesurait chacun de ses gestes c’était pour amoindrir les douleurs que ne manquait pas d’occasionner le moindre de ses déplacements.
Il identifia aux premières notes une contredanse qui ne nécessitait pas de passes complexes ni de figures physiques mais consistait plutôt en des figures tranquilles ou chaque participant se retrouvait face à tantôt son partenaire habituel, tantôt ceux qui se trouvaient à ses côtés. C’était plutôt une façon gracieuse de croiser d’autres invités, mais lorsqu’on avait affaire à Grégoire rien n’était moins sûr…
Sa coupe à la main, il en prit une longue rasade avant de la faire passer dans sa dextre afin de faire évoluer sa cavalière. Tandis que d’autres s’appliquaient et y jouaient peut-être leur devenir, lui se bornait à n’effectuer que les efforts minimaux. Malgré cela il y avait dans chacun d’eux une assurance palpable, celle des hommes qui avaient été habitués aux magnificences des fastes d’avant-Fange. Il connaissait ces danses qu’il avait pratiquées si souvent. Autrefois il avait même pris plaisir à leur accorder toute l’application et l’élégance qu’elles méritaient. Des rires revinrent à sa mémoire, des regards aussi… Puis un sourire, le seul qui…
Sa mâchoire se crispa et fit prendre un trait plus dur à son visage. D’un geste plus ample que les précédents il força la douleur à se réveiller et à l’empêcher de se souvenir plus loin.

Les visages défilaient devant lui à un rythme qu’il ne cherchait pas à comprendre. D’un geste réflexe il but une gorgée de vin et chercha à reprendre pied. Il se souvenait pourquoi il n’aimait pas les danses…


>>[Du côté d’Ansgarde]<<

La jeune oiselle n’avait pas tout à fait imaginé son premier bal ainsi. D’ailleurs pouvait-on vraiment le nommer ainsi ? Non. Elle n’avait pas été invitée, et Grégoire lui avait clairement fait comprendre qu’elle n’était qu’une pièce rapportée qui jurait avec le décor. Son garde du corps et rien de plus, suffisamment grimé pour ne pas heurter les vrais invités, ceux qui étaient importants. Ceux qui avaient un nom à particule, et non un sobriquet inventé à la dernière minute.
Mais elle n’était pas du genre à se laisser abattre pour si peu. Elle était là, et en plus d’assurer sa mission peut-être réussirait-elle à s’amuser un peu ? Du peu que son masque laissait deviner son cavalier avait l’air bien bâti de sa personne, et surtout elle avait grandement apprécié qu’il ait fait cas du message désespéré qu’elle lui avait adressé tout à l’heure.
La révérence qu’elle lui adressa fut peut-être un brin trop prononcée mais pouvait-on reprocher à une milicienne qui enfilait une robe pour la première fois depuis son enrôlement de ne pas avoir souvent pratiqué souvent ce genre d’exercice ?
Souvent ses regards s’égarèrent du côté de Grégoire pour, il faut l’avouer, un peu trop délaisser son cavalier. Du coin de l’œil, elle surveillait ce qui se passait du côté de l’autre couple improvisé, guettait la moindre faiblesse qui la préviendrait qu’elle devrait intervenir.
Tant et si bien qu’à un échange de cavaliers, elle profita qu’il la tenait par la main pour lui glisser quelques mots pour s’enquérir si tout allait bien. Fut-ce qu’elle ne parla pas assez fort, ou qu’il était trop vexé pour sortir de son mutisme ? Mais à force d’attendre une réponse qui ne viendrait pas, visage tourné vers lui et non vers sa destination, elle ne regarda pas où elle posait ses pieds et marcha avec entrain sur celui de l’infortuné Henry.
Aussitôt ramenée à sa propre situation elle fit d'instinct un petit saut sur le côté en toute légèreté pour éviter une autre maladresse.

« Pardonnez-moi ! »
Une grimace navrée fronçait le bout de son nez. Pas de rougeurs, ce n'était pas une femme à s'émouvoir facilement, mais pour autant elle était réellement navrée. Allait-il préférer la raccompagner sur le côté et prendre une cavalière moins distraite ? Elle ne pourrait que le comprendre.
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Alienor E. Von ElrichBaronne
Alienor E. Von Elrich



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MessageSujet: Re: [RP LIBRE] Ouverture Au bonheur des âmes    [RP LIBRE] Ouverture Au bonheur des âmes  - Page 3 EmptySam 12 Sep 2020 - 1:42
Au Bonheur des Âmes
Un début de soirée animé

Alienor / Henry & Ansgarde / Grégoire & Idalie , consectetur adipiscing elit


Grégoire ennuyait profondément Alienor, le portait qu'il lui présentait était vulgaire, disgracieux et d'un air effronté qui manquait de piquant ou de mordant. Il était en somme tout ce qu'elle pouvait dédaigner et tout ce qu'elle méprisait chez un homme. Pour elle, il représentait l'exemple parfait d'un parti cauchemar auquel malencontreusement une jeune fille à la famille ruinée doit céder pour renflouer leurs caisses. Elle se demandait d'ailleurs si la rouquine qui était flanqué à son bras, n'avait pas subit pareil sort et se voyait contrainte désormais à vivre auprès de cet individu, alla même jusqu'à échafauder un plan pour l'en libérer. " Argh en plus il boit … Quel affront ! Ce qu'il est abject ! " Pensa-t-elle en plissant ses étroites narines, elle allait tourner les talons et créer volontairement un trou dans la file des danseurs, mais l'idée de faire lever un vent de commentaires auquel une trainée de suspicion et de rocambolesques spéculations ne manqueraient certainement pas d'animer les conversations céans. Un coup d'œil par-dessus l'épaule de son cavalier, lui permit de voir la mine souriante de De Bayard qui leva une coupe assez haut pour se faire remarquer de la Von Elrich, Caroline à sa droite affichait un air mi-consterné mi-affligée, Jeanne se délectait mauvaise du spectacle à venir, rien ne lui inspirait plus de plaisir que de voir la personne lui faisant le plus d'ombre prise dans l'embarras.


- " Ca risque d'être cocasse " lâcha-t-elle, sa bouche large étirée en un sourire.
- " J'en connais un à qui la situation ne semble point déplaire." Commenta De Bayard en posant ses yeux sur le dos large d'Henry. " Vous connaissez cette jeune ingénue qui semble avoir captivée notre pauvre Henry, Caroline ? "
- " Pas le moins du monde."


Les grattements timides des instruments se métamorphosèrent en un rythme on ne peut plus soutenu, avant de s'élancer en une envolée langoureuse et gaie. Evoluant sous la chaude lumières des candélabres, les deux lignes de danseurs ou ces dames faisaient face à ces messieurs exécutaient une danse approprié à l'évènement : chacun avance en direction de son cavalier, s'ensuit des salutations ou l'on se tient la main et l'on fait quelques pas chassés de côté pour finir par une coquette ronde ou l'on inversait momentanément de partenaires avant de reprendre sa place initiale et danser. Le joyeux charivari se répétant autant de fois que la musique le permet, allant de 2 jusqu'à 3 actes.


Prenant une profonde inspiration, Alienor adorablement belle, dans sa robe rouge, toute noyée de passementeries or et de dentelles, avec ses blonds cheveux qui lui baisent l'épaule ; se fit violence à avancer d'un pas aérien, une fois les salutations faites et quelles salutations, ils se jaugèrent dédaigneusement, partageant la probablement même pensée " Ce que je ne donnerais pas pour que tout ceci s'arrête.". C'était une curieuse chose que ce couple, non pas pour cause de la drastique différence d'âge, nous n'étions point à ces futiles détails en ces temps qui courent. Mais par la tension palpable qui électrisent l'air et que l'on peut sentir émaner des deux nobles : orgueilleux, fiers comme des coqs se disputant une basse-cour et performants pour supplanter l'autre. Tout en eux jurait une criarde similitude. Elle lui concédait volontiers en femme objective, un port de tête majestueux, une stature haute et une assurance certaine mais les égards s'arrêtaient là, sa coupe à la main et ses efforts minimes l'embêtaient. Si bien qu'elle s'appliquait le menton haut à déployer toute sa grâce en cet exercice qu'elle pratiquait quasi religieusement depuis l'âge de 6 ans, toute à cette excellentissime dont on lui prôna la nécessité en tout lieu et en tout acte, elle se refusait de se laisser aller au jeu " De qui lassera le premier l'autre " que semblait jouer Grégoire. Les épaules espacées de quelques centimètres, les mains ne s'effleurant point, le couple faisait une ronde sur lui-même quand Alienor rompit le silence.


- " Cette danse est au moins un petit échappatoire pour certains, Le teint de votre compagne en est plus frais." Elle aurait voulu ajouter " C'est un supplice que de danser à vos côtés " mais se retint. Quelque chose dans la congestion du bas de sa mâchoire lui indiquait qu'au-delà de son mécontentement et de son refus total de lui être agréable, quelque chose le tenait tendu. A peine deux-pas de danse clôturant la ronde, qu'elle se remémora la démarche boiteuse qu'elle avait remarqué et qui lui avait momentanément fait croire à un simple incident. Elle n'eut guère le temps de s'enquérir de son état car projeté vers son frère, son empathie et sa sensibilité accrue prenaient souvent le dessus dans beaucoup de ses interactions, pouvant même la faire passer pour quelqu'un d'inconsistant dans sa démarche.


Henry quant à lui semblait avoir oublié tout à fait l'incident, un sourire d'une tranquille amabilité traînant sur ses lèvres, le regard volontairement tendre et bienveillant. Il salua sa cavalière, amplement satisfait de cet heureux hasard. " Les malheurs des uns font le bonheur des autres " songea-t-il tout en s'avançant vers la charmante apparition. Si ses gestes semblaient hésitant ou moins fluides que ceux des dames avec qui il avait dansé par le passé, il la trouvait charmante et délicieusement captivante. Si bien qu'il s'en trouva tout à la détailler et l'admirer, lui si bavard de coutume. Il s'amusa de l'air courroucé de sa cadette tout en s'émouvant de l'égard qu'avait la "dame à l'alycon" pour son cavalier de bal, se demandant dès maintenant comment il pourrait se permettre de la lui enlever le temps de quelques heures. Il prit au vol la main tendue de sa jeune sœur qui venait de quitter une ronde et dont il ne remarqua pas à priori l'expression concernée qui s'effaça bien assez rapidement pour faire place à une autre emplie de reproches.


- " Ah tiens qui voila, Monsieur s'amuse je présume ? " Elle savait qu'il ne prendrait pas le risque d'inverser le cours de la danse et lui épargner un nouvel acte avec Grégoire de peur de perdre la rouquine.

- " Evidemment, pas vous Madame ? " Répondit-il d'un air taquin.

- " Mphf." Lâchant dédaigneusement sa main, elle reprit sa position initiale.

Une douleur vive et brusque écarquilla faiblement les iris azur du blond, qui se garda bien de lâcher une quelconque onomatopée pouvant le trahir. A l'inverse, il sourit et récupéra la maladroite l'ayant piétiné en prenant garde à n'avoir pour elle que des gestes empreint de douceur et de mesure.

- " Je vous en prie ce n'est rien, vous semblez avoir l'esprit ailleurs … Tout va bien ? J'ose espérer que ce n'est pas la petite affaire de tantôt qui vous taraude l'esprit. En quel cas, je m'excuse platement d'être la cause d'un tel trouble." La musique se voulut temporairement lente presque nonchalante, dépassant la jeune femme d'une bonne tête, il baissa ses yeux pour les plonger dans les siens, lorsqu'il fut de nouveau à sa hauteur, ses doigts s'hasardèrent à s'enrouler dans une surprenante délicatesse et furtivité autour de ceux gantés de l'inconnue " Puis-je savoir comment se nomme " La Dame à l'Alycon " ? " Chuchota-t-il d'une voix de velours.


A quelques pas de là, Alienor n'appréciait point cet air de musique lascive, propice à une conversation et voulue probablement à cet effet. Elle attendait le changement de rythme pour passer à quelque chose de plus intense et dansant. Instaurant une distance claire entre elle et son compagnon, bien qu'elle se doute qu'il ne chercherait guère à lui parler encore moins lui faire la cour. La baronne se prit pour activité à détailler les décorations murales et les tables de jeux tout en glanant ici et là des bribes de conversations bien badines.


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Jacob de RivefièreComte
Jacob de Rivefière



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MessageSujet: Re: [RP LIBRE] Ouverture Au bonheur des âmes    [RP LIBRE] Ouverture Au bonheur des âmes  - Page 3 EmptyLun 14 Sep 2020 - 22:32
« Plus opportuniste et plus malin, cela ne fait aucun doute. Néanmoins et à défaut de visiblement connaître la bonne stratégie à appliquer, un loup qui guide une meute se doit d’être ambitieux. »
 
Aucune proposition concrète pour l’heure, il n’en avait pas les moyens et ne disposait d’aucune légitimité pour le faire. Alors et même si la rumeur lui attribuait d’ores et déjà le titre de son aîné porté disparu, lui ne faisait que se prêter à l’exercice des mondanités. Dire qu’il n’en profitait pas pour poser et envisager quelques jalons au sein de la haute société aurait été mentir. Cependant, il n’était pas en mesure de dire l’opportunité de ses manœuvres. Pas encore et peut-être ne trouverait-il jamais à les voir porter quelques fruits. Pour autant et avant toute chose, il conservait l’espoir de voir Roland revenir à sa fonction de chef de famille. Ce soir se contentait-il donc de tenir son rôle de représentant et si la soirée devait lui paraître longue, il s’autorisait à profiter de quelques distractions pour oublier le tragique qui se profilait.
 
« Méfiez-vous Madame, à complimenter la jeunesse vous pourriez la trouver encouragée et il ne faudrait pas qu’elle vous prenne au mot… »

Il esquissa un nouveau sourire en coin.
 
« D’autant que les vôtres – aussi innocents soient-ils (ou pas) – en viennent à contredire les bases mêmes de ce que nous ont enseigné nos pères. Un aîné, surtout si nous parlons d’un homme, ne peut être que meilleur. Il est forcément plus fort, plus intelligent, plus sûr et évidemment… Plus raisonnable. »
 
Ce dernier mot, marqué d’une indéniable ironie, se teintait d’un très évident double sens. Jacob était connu pour son tempérament belliqueux et pour son manque de conformisme. Il se montrait souvent effronté et dans sa gouaille revendicatrice, s’affichait comme un rebelle assumé. Son père avait longtemps tenté d’étouffer son caractère trop affirmé et si Roland pouvait brandir l’étendard d’un fils modèle, son plus jeune frère – Jacob donc - se faisait devoir d’ignorer son exemple. Ses excès et autres débordements largement condamnés lui avait ainsi valu quelques brimades dont les derniers soufflets étaient à l’origine d’une brouille désormais irrémissible.
Tout en portant le verre de vin à son menton, il le fit rouler contre sa mâchoire, l’air pensif. Il se souvenait de ce moment terrible où la voix de son père avait mis un terme à ses protestations pour définitivement sceller leur mésentente. En haut des remparts, ce fameux soir où l’horreur s’était invitée aux portes de la ville, il avait vu l’honneur sacrifié dans les cris et les larmes des innocents abandonnés à la Fange. La Pessan était présente, elle aussi et il se rappelait de ses suppliques balayées d’un geste impérieux de la main. Un simple geste pour une décision cruelle, presque inhumaine.

Ils se trouvaient alors bien loin, ces récits où le preux s’élance au péril de sa vie et où, avec seulement quelques braves, il affronte son destin pour la survie des plus faibles. Ils étaient alors bien loin… Tous ces principes, ces valeurs et ces beaux concepts qui devaient différencier l’Homme du simple animal.
Finalement, le plus fort trouvait toujours à imposer sa loi au plus faible. Et c’était vrai en dehors des murs de Marbrume, sur les remparts de la cité-refuge et même ce soir, dans cet établissement avant tout dédié à un public privilégié.
 
« Une chance donc, qu’à l’image de la valeur, le bon goût n’attend pas le nombre des années pour pleinement s’épanouir. Même s’il me faut reconnaître que, pour ce qui vous concerne, le temps a su vous être tout particulièrement profitable. »

Plus goguenard, son sourire en vint à pleinement s’épanouir sur ses lèvres, tandis qu’il prenait une nouvelle gorgée de vin.

« Mais je ne vous apprends rien. Le corbeau connaît ses atouts n'est ce pas ? Qu’il s’agisse d’une belle toilette à exhiber ou d'une jeune donzelle à contenter. »

Il avait appuyé son propos d'un regard de juge qu'il laissa remonter le long de la silhouette de son interlocutrice, avant d'une nouvelle fois tourner la tête pour regarder par-dessus son épaule vers la salle en contrebas. Idalie d'Auvray y assurait son rôle d'hôtesse avec grâce.

« Je ne doute pas que nous trouverions à nous arranger, Madame et si je dois pour cela vous livrer quelques uns de mes mystères, j'espère que vous me ferez part d'au moins l'un de vos secrets. »

Se penchant légèrement vers elle, il fit mine de se laisser aller à quelques confidences, tandis qu'il chuchotait.

« Le plus vilain... Si je peux choisir. »

Revenant à sa position initiale, il opina du chef, probablement pour donner le change à qui les observerait. Il n'était pas un oiseau de cour et se trouvait souvent dépassé par la plus évidente des intrigues à démêler. Les ragots ne le passionnaient pas et s'il avait déjà eu vent de quelques rumeurs, il n'était pas de ceux qui les colportaient. En revanche, il savait paraître. Se montrer élégant et courtois, s'afficher droit et fier, sourire, courber l'échine et même offrir son bras pour figurer le plus dévouer des cavaliers. Une parure, c'était ainsi que Catherine lui avait enseigné la dure réalité. Il était beau – tout du moins le disait-elle – encore jeune et son nom auréolé de gloire lui garantissait une certaine cote auprès des courtières et autres marieuses. Comme le parfait accessoire... de mode. Pourvu qu'elle ne passe pas trop vite ce qui était bien loin d'être une évidence au sein de la cour marbrumienne.

« Je prends bonne note, quoiqu'il en soit, de votre très aimable proposition. Quant à vos condoléances, elles se trouveraient présentement trop tardives ou trop précoces. »

Il pinça les lèvres préférant visiblement ne pas chercher l'offense dans ce que sa mère aurait assurément pris comme une insulte.

« Dans les deux cas, le sujet n'est pas de ceux qui siéent à une soirée festive. Néanmoins, je vous remercie pour vos précieuses informations. Je gage qu'un mauvais garçon trouvera l'occasion de se joindre à une expédition dans le Chaudron, sans tenir compte d'un conseil pourtant avisé. D'autant plus si, comme moi, il est ancien milicien... » Il reporta son attention sur la Pessan et après un instant de silence, laissa filer un discret soupir en fronçant les sourcils. « Vous êtes bien informée Madame. Perspicace et bien plus persuasive que vous ne voudriez le laisser à penser. Soyez certaine que je prendrai le temps de réfléchir à votre... Suggestion. »

D'un mouvement souple et assurément maîtrisé, il se redressa. Il savait ne pas être en mesure de rivaliser... Pas encore... Alors sans s'avouer vaincu, il préféra battre en retraite. Le défi cependant demeurait attrayant. Aussi et tout en se glissant à côté d'elle, il se pencha à son oreille tandis qu'il déposait son verre en équilibre sur la rambarde.

« Je vous apporte l'amusement et le dépose à portée de vos doigts, Madame. L'équilibre est chose précaire et fragile... Et je suis terriblement maladroit. »

Un sourire au coin des lèvres, il s'éloigna d'un pas pour théâtralement s'incliner.

« Au plaisir Madame ! »

C'était le moment de s'éclipser, de retourner au gros de la fête et de se fondre dans la masse des convives.

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Ansgarde CorvinMilicienne
Ansgarde Corvin



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MessageSujet: Re: [RP LIBRE] Ouverture Au bonheur des âmes    [RP LIBRE] Ouverture Au bonheur des âmes  - Page 3 EmptyMer 23 Sep 2020 - 11:39
[RP LIBRE] Ouverture Au bonheur des âmes  - Page 3 0qun ~ ° ~ [RP LIBRE] Ouverture Au bonheur des âmes  - Page 3 Rt6w




Il y avait au-delà des apparences certaines tragédies dont le dénouement ne devait rien à la Fange. Au-delà de la Plaie que certains disaient divine, au-delà de l’horreur qui n’avait pris tout son sens qu’à la pointe des griffes des monstres, au-delà des souffrances engendrées, restaient les accidents de la vie ordinaire. Ils avaient en commun avec ces derniers de frapper indistinctement riches et pauvres, mendiants anonymes et puissants, pourtant a Fange présentait l’avantage d’offrir une entité, un phénomène à haïr jusqu’à la fin d’un monde ou de l’autre.
Pour les seconds ne restaient que l’impuissance, le ressentiment et les regrets qui rongent tout : la vie, la raison. Tout.
C’était un incendie qui avait ravi l’épouse et l’enfant du dernier Maisonfort bien avant la venue des Bêtes sur terre. Une banale étincelle sacrifiant dans son brasier insatiable les espoirs et la dernière félicité d’un homme au faîte de sa gloire. A quels dieux ? Pour quelle cause ? Malgré l’accablement il n’avait jamais détourné sa foi des Trois, pour le peu qu’il en restait. On le disait naguère homme de droiture et de logique, il devait après tout en rester quelques lambeaux sous les blessures actuelles.
Sans que sa tête ne perde de son impériale droiture ses iris se baissèrent pour la première fois vers sa cavalière. Son expression était alors si sévère qu’elle dut se laisser deviner même derrière le masque à la ramure imposante. Il allait lui répondre assez rudement sur la futilité d’un échappatoire par ces temps troublés mais n’était-il pas lui-même tout aussi coupable de par sa seule présence en ces murs ? Si, bien sûr que si. Et doublement puisqu’il n’avait aucune intention de gaspiller ses forces à faire autant semblant que les autres invités.
Le cerf considéra la jeune dame en silence et soupira enfin.

« Nous y voilà donc. Je devrais pour entretenir cette discussion de forme faire quelque remarque sur la musique et le nombre de danseurs, puis vous me parlerez, voyons voir… De la grandeur du salon sûrement. ? Et ce sera ensuite à mon tour de suggérer qu’elle est tout à fait plaisante pour cette danse. » (*)

Il eut une moue amusée qui fit apparaître une fossette.

« Nous savons tous les deux que vous ne prenez pas plus de plaisir que moi à vous plier à cet exercice. En ma compagnie, j’entends, car si j’en juge par votre aisance sur ce plancher il vous est familier. Rassurez-vous, au terme de cette mesure je vous libérerai pour des bras plus sensibles à vos… Efforts. »

Il avait accentué malgré lui le dernier mot comme pour y placer un sous-entendu qu’il n’aperçut pas lui-même. Quel âge pouvait-elle avoir ? A peine plus que son épouse lorsqu’ils s’étaient rencontrés, pensait-il.

« Fiez-vous aux rumeurs, vous méritez mieux que ma compagnie. Puissiez-vous trouver à cette réception ce que vous cherchez, madame. »

Impossible de déterminer s’il était sincère ou ironique. Indéchiffrable, il leva sa coupe vide en s’inclinant légèrement et tourna les talons alors que les musiciens entamaient un autre mouvement.
Cette danse n’avait pas ravivé que les douleurs de ses muscles et à cela il ne connaissait qu’un remède.



***


A quelques pas de danse de là, une jeune rousse découvrait non sans une pointe d’amusement -et de soulagement- que l’éducation guerrière de certains jeunes nobles leur permettait d’endurer les pires blessures au combat en serrant les dents, et que même -même !- parfois elle se révélait fort utile pour supporter les faux pas d’une cavalière maladroite sans se départir de leur sourire.
Depuis l’avènement de sa carrière dans la milice elle avait pris l’habitude de se fondre dans le décor où on l’envoyait opérer, que ce soit en patrouille dans la cité ou en mission d’exploration hors des murs. Marcher sur le pied de son partenaire n’entrait dès lors pas du tout dans son optique de “fonte dans le décor”... Elle en éprouva une bouffée de reconnaissance pour son cavalier qui sut rester courtois et, chose intrigante, bien plus aimable qu’elle n’aurait su l’espérer. Il ressemblait si peu à Grégoire, physiquement comme de principes, du moins de ce qu’elle pouvait en voir en un temps si court, que cette impression d’avoir trouvé en lui un allié l’apaisa quelque peu.

« Ne vous blâmez pas pour le trouble que vous pourriez occasionner, monsieur, car il n’est pas d’une nature dont vous deviez rougir», répondit-elle en riant, un peu étourdiment peut-être. Puis, reprenant tout son sérieux.
« A dire vrai j’aurais dû empêcher cela si je n’avais pas été si distraite par cet endroit, et si vous souhaitez m’être agréable, et bien, n’en voulez pas trop à monsieur de Maisonfort. »
Le ton de sa voix avait pris quelque chose de mélancolique et de déçu à la fois. Elle savait qu’il ne faisait que se distraire de sa propre souffrance, parfois en débusquant et relançant celle des autres… Mais bien sûr, elle ne se serait jamais permis de parler de ses secrets à un étranger, aussi aimable soit-il.
Elle ne s’aperçut pas tout de suite qu’il avait refermé ses doigts sur les siens, mais la musique qui s’était parée de nuances plus douces et intimistes lui rappela subtilement ce pour quoi la plupart des jeunes gens étaient ici. Lorsqu’elle voulut le regarder la jeune oiselle se heurta à un regard d’un bleu limpide, immense. Sa gorge se noua quelque peu et elle eut l’impression de s’être trop laissée aller au jeu de la confiance. Ce jeune noble la guidait par des gestes experts et des manières douces où transparaissait l’habitude de mener ce genre de jeu. Il ignorait simplement qu’elle n’était pas de ce monde alors qu’elle, ne l’avait pas un instant oublié depuis le début de la soirée.
Son regard chercha à s’ancrer dans la réalité et pour cela chercha l’air revêche du cerf.

« Que dites--vous ? Un “aly”... Quoi ? »

La recherche de son employeur l’avait à nouveau distraite et elle ne comprenait pas les propos du jeune blond. Le mot ne lui disait par ailleurs rien.
Lorsqu’elle le repéra il était en train de saluer sa partenaire et elle ne put que le voir sortir du périmètre réservé aux danseurs pour s’enfoncer dans la foule de masques. Ah non ! Quelle catastrophe allait-il encore provoquer !?

La fine main gantée s’échappa de son aimable prison pour relever avec grâce un pan de la robe immaculée.

« Je crains qu’il ne vous faille une nouvelle fois me pardonner, monsieur, mais je ne puis rester. Merci pour cette danse, je l’ai vraiment appréciée. »

Et l’alcyon s’inclina avant de disparaître dans un froissement de plumes à la poursuite d’un cerf grognon.



(*) inspiré (avec quelques libertés) d'Orgueil et Préjugés de Jane Austen
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