Un médaillon très important (terminé)

La nuit du 12 septembre 1066:

Il vaut mieux être riche, jeune et en bonne santé que pauvre, vieux et malade comme un chien ? C’est cette réflexion pleine de bon sens qui me vient à l’esprit quand je passe les portes du célèbres bordel; la Balsamine. Je ne jette qu’un simple coup d’œil au rez-de-chaussée, n’étant pas venu boire dans la grande salle commune, à la place je monte directement à l’étage où se trouve les prostitués.

Certains les nommes les belles-de-nuit, mais je ne fais pas ce genre de nuance, une catin reste une catin, peux importe comment on l’appelle. De plus je suis là uniquement pour me détendre et pas pour faire des courbettes, je demande donc une fille au responsable de cette partie de l’établissement. Ce dernier me reconnait car ce n’est pas la première fois que je viens ici, il fait d’ailleurs la moue et m’indique :

Gertrude qui vous a accueillis la dernière fois est toujours alité à la suite de votre rencontre. Il faudrait réfréner un peu vos ardeurs monseigneur.

Je ne suis nullement contrit par les paroles du maitre des lieux, si une prostituée n’est pas capable d’accueillir mon tronc, qu’elle change de métier ! Je lui demande donc simplement :

Présentez-moi une autre.

Je le vois à nouveau tiquer, mais je paye suffisamment pour qu’il ne refuse pas de me servir, sans compter que la réputation de son établissement risque de souffrir s’il commence à refuser des clients sur la taille de leur sexe. Il me montre donc une chambre et retourne à ses affaires. J’ouvre la porte et voit une charmante blonde, des yeux bleus et une énorme paire de sein, c’est vraiment parfait ! Je lui indique directement ce que je veux :

Je ne veux pas connaitre ton nom, maintenant tu vas m’obéir sans discuter, sinon tu vas tâter de ma ceinture, c’est bien compris ?

Je vois dans ses yeux de la terreur, ce qui me plait énormément, je commence d’ailleurs à me déshabiller, mettant mes affaires sur une petite table près de la fenêtre prévue à cet effet. Une fois entièrement nu, je la tire par le bras, mais au lieu de se laisser faire, elle résiste, je tire donc plus fort et elle finit par me tomber dessus et sur la table. Elle a dû se faire mal dans l’affaire, mais je m’en fiche comme de ma première coucherie, la seule chose qui m’importe c’est que le médaillon posé dessus glisse et tombe par la fenêtre !

Il tombe sur les pavés, mais heureusement il ne semble pas s’être cassé. Sans prêter attention à la prostituée, je m’habille le plus rapidement possible, laissant là mon épée et je m’élance dans les escaliers. Je dois avoir une allure très spéciale avec juste un pantalon et une chemise non boutonné pour seuls vêtements. J’arrive juste au moment où une silhouette se baisse pour ramasser ma propriété, je lui hurle aussitôt :

C’est à moi, n’y touche pas !

Je m'avançais en direction d'une maison close, un endroit fort utilisé par les ratés de la société, mais surtout les gens qui sous-estiment les voleurs. Si j'avais besoin d'un gagne pain les nobles et les bourgeois étaient tous là pour m'aider, je ne peux m'empêcher de sourire quand je pense aux fabuleux objets que les gens me laissent involontairement.

Un lieu que j'apprécie vraiment surtout quand la chance me sourit, bijoux de famille et autres objets d'importance qui ne devraient pas se trouver dans ma poche par accident. Mais bon pour moi la règle reste la même, si c'est là et pas surveillé alors cet objet m'appartient. Beaucoup de gens l'apprirent malgré eux, donc cet endroit était peut être moins apprécié avec le temps, je m'approchais donc du bâtiment afin de voir combien de gens se trouvent à l'intérieur.

Mais par je ne sais quelle chance insolente, un objet venait de tomber d'une fenêtre de la maison close. Je m'approchais pour voir quel était donc cette chose, en espérant que son propriétaire ne vient pas la chercher.

Un médaillon, il a l'air d'appartenir a quelqu'un qui a les moyens, sans attendre je le rangeais dans ma sacoche.

"C'est à moi, n'y touche pas !"

Nul besoin de se tourner pour comprendre que cette personne s'adressait à moi, mais par prudence je jette un coup d'oeil discret et rapide pour voir qui m'interpelle et par malheur je vis un colosse de muscle un peu plus loin dans la ruelle pavée. Son regard m'indiquait qu'il ne plaisantait pas, je choisis donc de passer au plan B. La fuite.

Je me mis à courir le plus vite possible, qu'importe l'endroit où j'irais tant que la distance entre moi et le colosse était au moins de la taille du Labourg. Je vis une impasse, là ou les gens normaux penserait que c'est une très mauvaise idée, moi j'y vis une bonne occasion pour m'échapper.

Sans attendre plus longtemps je change de route pour escalader la paroi du bâtiment en face afin de me mettre à l'abri loin du géant, je jetais tout de même un coup d'oeil afin de voir si cette personne m'avait suivie et malheureusement oui.

Si ce médaillon était si important pour cet homme, il y avait peut être un moyen de négocier.

Je pris donc la voix de mon Père afin d'entamer les négociations.

"Quelle est la valeur de ce médaillon pour toi?"

Je le pris dans mes mains et lui montra afin de le narguer.

Mais je me devais d'être rapide, car sinon la Milice pouvait finir par rappliquer, surtout quand on sait que la peine capitale attend celui qui brise le couvre-feu. Je pensais rester discrète, mais ce colosse ne semble pas vouloir rester discret lui.

Mais c’est qui ce gars ? Sa mère a dû coucher avec un rat pour qu’il soit aussi rapide, j’essaye de le poursuivre tenant mon pantalon d’une main et je le vois arriver dans une impasse. Il est piégé ! Je ralentis donc le rythme, avec en tête la satisfaction prochaine de pouvoir écraser sur les pavés la tête de ce sale voleur après lui avoir brisé les os du corps les uns après les autres.

C’est donc confiant que j’entre dans ce petit bout de rue, et au lieu de voir ma proie tremblée comme une petite souris prise au piège, je l’aperçois en haut d’un bâtiment, sacrebleu, sa génitrice à copuler avec tous les chats du quartier pour que sa descendance puisse grimper si facilement ! Je m’approche donc, surtout qu’il commence à vouloir essayer de négocier !

Ce sale petit va-nu-pieds me vole et à en plus l’impudence de vouloir me faire payer ! Et comme je ne réponds pas assez vite, il me montre clairement le médaillon, comme s’il voulait se moquer de ma personne ! C’en est vraiment trop et je regarde tout autour de moi un moyen de le rejoindre pour lui montrer comment je vois les négociations avec les gens du peuple. Malheureusement pour moi, ce voleur a bien choisi l’endroit et les différents appuies à ma porté sont trop faibles soutenir mon propre poids.

Je pourrais faire le tour de ce bâtiment, mais il aura tout le temps de s’enfuir et je ne reverrais jamais mon médaillon. Je pense même lui balancer un des morceaux de gravât qui jonchent le sol, mais je me retiens, mes compétences en lancer sont proches de zéro, et je n’ai aucune chance de le toucher, ma méthode de combat, c’est foncé avec une épée et couper de haut en bas mes adversaires et non leur jeter des cailloux.

Cette situation m’exaspère au plus haut point, mais je dois accepter la situation, si je veux revoir cet objet. Il représente beaucoup pour moi, car c’est le seul souvenir de ma vraie mère qu’il me reste, elle est morte en me mettant au monde et mon père m’a indiqué qu’elle a insisté pour me le donner juste avant de s’éteindre. Aussi loin que je me souvienne, je l’ai toujours porté et si cette fichue prostituée ne l’avait pas fait tomber, il serait toujours en ma possession. D’ailleurs dès que je le récupère, je retourne dans ce bordel et je vais tellement la cogner qu’elle ne pourra pas marcher pendant des semaines.

Mais avant ça, je vais devoir récupérer ce bijou et j’annonce donc à l’homme qui me nargue :

C’est d’accord, tu as gagné.

Ça me fait très mal de dire cette phrase, mais la chance peut tourner rapidement et je dois être, pour la première fois de ma vie, un minimum diplomate. Je continue donc :

Je te propose de l’échanger contre deux sacs de pomme de terre, qu’en penses-tu ?

L’échange me semble honnête, la nourriture n’est pas particulièrement abondante, les livraisons venant du Labret étant loin d’être régulière, c’est donc un bon moyen de troc. J’attends donc la réponse de l’homme-chat, espérant qu’elle soit positive, je ne tiens pas à rester en pantalon et en chemise dehors pendant des heures.

Je prenais du bon temps a regarder le mastodonte faire marcher son cerveau pour trouver un moyen de m'atteindre, c'était très amusant mais il fallait que je sois rapide. Je le regarde le temps qu'il arrête de se débattre inutilement contre son propre poids en attendant qu'il décide de passer à la discussion, heureusement il finit par s'arrêter et me répondit.

"C'est d'accord, tu as gagné."

Il était temps qu'il comprenne, je remet au passage le médaillon dans ma sacoche avant qu'il ne reprenne la parole.

"Je te propose de l’échanger contre deux sacs de pomme de terre, qu’en penses-tu ?"

"Tu n'as pas répondu à ma question, mais peu importe."

Avait-il volontairement ignoré la question, je pense qu'il essaie de faire baisser les enchères en réduisant la valeur qu'il porte au médaillon.

"Il va me falloir plus que des pommes de terres probablement pourries que tu n'as pas sur toi, de l'argent en revanche..."

Je pourrais peut être m'acheter de nouveaux vêtements ou de la nourriture non volée, bref ce gros lard va devoir me faire un don généreux. Et justement je viens d'avoir une bonne idée, ce bâtiment vend les services de prostituées pour de l'argent, j'ai peut être trouvée un moyen de gagner un peu d'argent facilement et puis ça évitera le piège des pommes de terre.

"Pour accéder au deuxième étage de ce taudis, tu as dû payer une coquette somme au propriétaire."

Il ne devrait pas nier, enfin sauf s'il paie le propriétaire avec ses poings et si c'est le cas je vais devoir me contenter de ce médaillon.

"Voilà ce que je veux, l'argent que tu lui as donné."

Je vais l'empêcher de réfléchir en lui disant que s'il ne se dépêche pas c'est la fin du médaillon, voilà une sacré bonne idée!

"Invente une histoire et s'il refuse, dit lui que la table était mal placée et que à cause de ça tu as fait tombé un objet auquel tu tenais beaucoup."

Fait fonctionner ton cerveau en gros, enfin bref à mon avis ce type n'en à pas beaucoup dans la tête alors je vais juste le plumer et lui donner mauvaise réputation et ce sera bon pour la négociation à sens unique.

"Enfin bref débrouille toi et de toute façon si je n'ai pas ton argent ce médaillon sera vendu et probablement détruit par son prochain propriétaire."

Pauvre petit gars, j'aurais presque de la peine pour lui s'il ne ressemblait pas a une bête sauvage. De mon point de vue actuel c'est vrai qu'il me faisait pitié, ça doit être comme ça que le Roi vois son peuple, comme des petites souris a son service pour obtenir ce qu'elles souhaitent. En l'occurence ma petite souris veut son médaillon, mais si elle me défie ouvertement je compte bien lui faire regretter tel un Roi qui puni ses souris.

"Ah oui et dépêche toi aussi, car si tu ne reviens pas rapidement je partirais et tu ne me reverras plus jamais, ton médaillon aussi par la même occasion."

"Sauf si tu as autre chose de plus gros a me donner, mais je te dis tout de suite que je n'accepterais pas de nourriture et que tu dois avoir cette chose sur toi en ce moment, ce qui me semble que tu n'as pas actuellement."

"Pour l'instant moi j'ai ton médaillon et le propriétaire de l'argent, je te choisi donc pour me ramener la seule chose qui m'importe ce soir."

Je n'ai pas le temps de négocier et de toutes façons, seulement l'argent qu'il a donné au propriétaire m'intéressait. Pour l'instant personne ne semble se rendre compte de ce qui ce passe ici, tant mieux pour moi car sinon je devrais abandonner le colosse et vendre son médaillon, je n'aime pas faire du mal aux autres sur des objets sentimentaux, l'acte de légitimité de mon Père me l'interdisait.

"Bonne chance, tas de graisse."

Pour une raison que seul mon instinct connait, je n'aimait pas du tout ce type. Peut être c'est vrai que je n'aurais pas dû l'insulter mais tant que j'ai son médaillon, je suis protégée et puis la où je suis si quelqu'un vient j'aurais tout mon temps pour prendre la fuite. En plus j'habite assez loin de là, la Milice ne me retrouvera ni par l'apparence et ni par mon lieu de vie, enfin c'est vrai qu'un voleur n'a pas pour habitude d'habiter l'Esplanade mais bon Marbrume est grande et je suis un véritable Fantôme donc pas de risques sur ça.

De l’argent ? Est-ce qu’il pense que les pièces poussent sur les arbres ? Ce n’est que lorsqu’il commence à parler de la maison de passe dont je sort, que je comprends où il veut en venir. Il précise même qu’il veut l’argent que j'ai donné à la propriétaire ! Toujours aussi culotté il me dit quoi dire à la gérante !

Dire que j’avais réussis à me calmer, mais là, à nouveau la moutarde me monter au nez, et c’est peu dire. Pour qui se prend ce voleur à me parler comme cela ? Mais il n’a toujours pas fini de m'agacer, me dictant ces conditions au terme de temps, ce qu’il veut, ne veut pas, comme si j’étais un commerçant à qui, un noble passe une commande ! Et il m’insulte par-dessus le marché, me traitant de tas de graisse !

J’avoue être complètement surpris par cet homme, qui ne me traite comme personne, à par mon beau-frère, a osé. J’ai broyé des têtes pour beaucoup, beaucoup moins que çà et je ne sais pas comment réagir. Quand mon cerveau recommence à fonctionner, je réagis comme j’ai toujours fait, par de la violence et je mets un vigoureux coup de point dans une caisse, faisant un gros trou, la douleur me calmant un peu.

Je regarde ma main, un peu de sang coule, mais ce n’est pas bien grave, en tout cas, je suis à nouveau calme et j’indique à l’homme qui me nargue depuis de longues minutes :

Toi, ne bouge pas !

Je pars ensuite sans me presser vers le bâtiment des plaisirs, montant les escaliers jusqu’au premier étage, personne n’osant me poser de question, avec du sang qui tombe par terre, tout le monde est persuadé que je viens de tuer quelqu'un. Je rentre ainsi dans la chambre de la blonde à gros seins, qui se recroqueville sur le lit dès qu’elle me voit, me suppliant d’une toute petite voix :

Je t’en prie, ne me frappe pas, je ne l’ai pas fait exprès, je le jure sur les trois dieux.

Je ne la regarde même pas, ayant trouvé une proie beaucoup plus intéressante. Je m’habille, tâchant de sang mes habits dans la manœuvre, mais comme ils sont noirs, ça ne se voit pas trop, raison pour laquelle j’apprécie autant cette teinture et je ceins mon épée. Une fois prêt, je descends toujours sans un mot et m’apprête à sortir de l’établissement. Je vois bien le gérant me lancé un regard interrogateur, mais je n’ai pas à lui répondre et je quitte définitivement le Balsamine.

Je rejoins ensuite l’impasse et j’annonce à l’homme, de ma voix de baryton :

Je suis le chevalier Desmond de Rochemond, sache que j’ai pris beaucoup sur moi ce soir, mais ma patience à des limites. Je t’échange donc mon médaillon contre les sacs de pomme de terre, de bonne qualité, au lieu qui te conviendra. Je peux les avoir dans une heure, mais ce n’est pas négociable.

Je le regarde ainsi droit dans les yeux avec un air mauvais., avant de le menacer :

Si tu penses que tu pourras te faire de l’argent en le vendant, sache que je sers le Comte de Rougelac et que je n’aurais de cesse de te traquer avec tous les moyens dont je dispose. Ce bijou est de toute façon invendable, personne ne va acheter quelque chose qui m’appartient.

Je pense que je lui fais une fleur en lui payant quelque chose qui m’appartient, ce n’est pas dans mes habitudes, mais je dois avouer que ce gars-là possède une sacrée paire de corones pour me tenir tête et je commence même à avoir du respect pour lui.

Je pensais avoir le contrôle de la situation mais ce type n'est pas un noble comme les autres, je pense que j'ai assez jouée avec le feu pour aujourd'hui, il fallait mettre un terme a tout ça immédiatement. En plus à cause de sa crise de nerfs j'ai fait dans ma culotte, il me paiera un jour cette humiliation personnelle infligée a mon égo, enfin pour l'instant je devais me tirer de cette situation fort dangereuse.

"Toi, ne bouge pas!"

Je prendrais bien mes jambes a mon cou mais pour le moment je crois que je suis paralysée par la peur et la surprise, je pense que j'y réfléchirais à deux fois avant de me moquer de quelqu'un. Ce type n'était vraiment pas net et sa violence me le prouvait, je ne peux définitivement pas supporter les riches. Quelqu'un finit par sortir de chez lui pour vérifier ce qui ce passe ici, normal vu le vacarme que l'ours vient de faire.

"Il se passe quoi ici? Et qu'est ce que vous faites là haut? Descendez tout de suite!"

Pour qui ce paysan se prend t'il? Seul moi possède le droit immuable de parler mal aux gens, je lui réponds donc...

"Vous ne comprenez pas? Je suis le messager de monsieur qui vient de passer par là, avant de partir j'attend ma paie."

Quel mensonge convaincant.

"Désolée pour la caisse, il va vous repayer juste après notre arrangement."

J'aime rendre la vie des gens difficile, je crois que la réputation du gros va en prendre un coup. En revanche je suis quand même impressionnée que ce gros bras soit un noble, je pensais que les nobles étaient tous des victimes incapables de se défendre, visiblement j'avais tort!

"D'accord, mais ne me dupez pas! Sachez que je vous aie à l'oeil..."

Ne t'inquiète pas, mon nouvel ami ne te dupera pas. Il te cognera, bon plus qu'à attendre le colosse maintenant, enfin mon argent.

Le gros est de retour, visiblement il à récupéré son équipement. Il fallait vite que je rentre me changer avant que mon urine change mon odeur corporelle et que je me fasse repérer, je suis vraiment très forte pour me mettre dans de sales draps!

"Je suis le chevalier Desmond de Rochemond, sache que j’ai pris beaucoup sur moi ce soir, mais ma patience à des limites. Je t’échange donc mon médaillon contre les sacs de pomme de terre, de bonne qualité, au lieu qui te conviendra. Je peux les avoir dans une heure, mais ce n’est pas négociable."

Un chevalier? Mais ça explique pourquoi il à les moyens et la force, au moins je sais maintenant qui je dois fuir à tout prix. Je pense que je vais accepter sa proposition, j'ai déjà pris trop de risques inutile en le narguant.

"Si tu penses que tu pourras te faire de l’argent en le vendant, sache que je sers le Comte de Rougelac et que je n’aurais de cesse de te traquer avec tous les moyens dont je dispose. Ce bijou est de toute façon invendable, personne ne va acheter quelque chose qui m’appartient."

Même si tu étais le Roi tu ne pourrais pas me retrouver avec les informations que tu as actuellement, enfin bref peu importe de toutes façons je ne compte pas garder ce médaillon maudit sur moi. Mais avant je vais quand même me venger un peu de ce qu'il m'à fait, il y réfléchira à deux fois avant de piquer des crises de colère cet animal!

Je sortis ma dague en acier et je commençais a gratter la surface du médaillon afin de le marquer de ma présence pour toujours. D'un autre côté je suis contente qu'il ne cherche pas plus de problèmes, je ne voudrais pas être directement impliquée dans une affaire comme celle ci. Donc je gratte juste dessus une grosse croix avant de le remettre dans ma sacoche, je lui demande donc...

"Je garde le médaillon pour le moment, mais tu le récupèreras quand j'aurais mes patates."

S'il refuse je jette ce médaillon dans la mer attaché a une pierre, je n'avais vraiment pas envie de me faire avoir.

"Ici, dans une heure je veux les sacs de patate, j'enverrai quelqu'un les récupérer."

"Pour le médaillon c'est quand j'aurais mes sacs, la personne en question te dira où trouver ton médaillon, ça te va?"

"Je ne pourrais malheureusement pas garder les sacs car tu pourrais les faire suivre, donc celui qui acceptera ma requête obtiendra les sacs."

"En revanche il vaut mieux pour toi que tu ne touches pas a un seul cheveu de la personne qui viendra, sinon ce médaillon tu ne le reverras jamais. Ni toi ni aucun Miliciens d'ailleurs, assure toi qu'ils ne se mêlent pas de ça."

"N'oublie pas que je connais ton nom et ton apparence, tu ne m'échapperas pas si tu ne respecte pas ta part du marché."

"Compris?"

J'esperais qu'il accepte, car sinon je serais vraiment vraiment mal. En plus de ça je n'ai personne sous mes ordres donc pour récupérer les sacs j'aurais de très gros problèmes. Mais j'avais une idée, risquée certes, mais la seule valable pour récupérer mes sacs. La seule chose qui me rassure c'est la présence de l'idiot en dessous, il va demander au géant quand je serais partie de payer pour la caisse en pensant qu'il est mon employeur, il va donc passer sa colère sur un innocent et ainsi me laisser tranquille pendant un moment.

Je vois le bandit graver une croix sur le médaillon, ce dont je n’ai cure, la seule chose importante sont les cheveux de ma véritable mère qu’il y a dedans, le bijou a déjà été changée de nombreuses fois, les champs de bataille ne sont pas un endroit où l’on peut garder les choses intactes, même mon armure de plaque est cabossé. L’important pour moi, c’est qu’il accepte ma proposition, mettant en place tout un plan compliqué pour qu’il reste en sécurité, car en plus d’avoir des couilles, il est malin le bougre.

C’est dommage que si je le croise à nouveau, je doive le tuer, car il aurait fait un compagnon de valeur, mais je ne peux pas laisser vivre une personne qui vient de me voler, cela risque de donner des idées à d’autres personnes. D’ailleurs il me fait à nouveau sourire, lorsqu’il me menace à mot voilé etje lui réponds en toute franchose :

Je ne compte pas m’échapper, et je suis à ta disposition, quand tu voudras et où tu voudras, si un gringalet arrive à me blesser après m’avoir volé et menacé, je me décapite moi-même. Rendez-vous dans une heure.

Bon, c’est difficilement faisable, mais l’image est assez parlante, je n’ai peur de personne, qu’il soit manant ou noble, j’écrase tout ce qui se dresse mon chemin. D’ailleurs un homme débarque et me dis :

Je viens pour la caisse que vous avez cassée, il faut me rembourser !

Je lui jette un regard et je vois immédiatement dans les yeux de mon interlocuteur qu’il sait qu’il vient de commettre une grosse bourde. Je m’avance vers lui en souriant d'un air féroce, dégainant mon épée à deux mains par la même occasion pour lui demander :

Cette caisse mal rangée qui m’a fait saigner de la main était à toi ?

Je vois l’homme déglutir, et transpirer à grande goutte, finalement il arrive à articuler :

Non seigneur, pas du tout, je passais juste par là et je rentre maintenant chez moi.

Alors qu’il allait faire demi-tour, je le prends par l’épaule et lui dis :

Tu es sorti pendant le couvre-feu pour aller te promener ?

Je le vois qui se liquéfie sous mes yeux, et j’adore voir les gens ainsi, trembler de peur, et j’enfonce le clou, en lui disant :

Tu vas maintenant m’accompagner, et gare à toi si tu traines !

Il hoche la tête en silence, essayant de ne pas aggraver son cas, et nous partons tous les deux vers un entrepôt appartenant à mon suzerain situé non loin, faisant attention à ne pas croiser de patrouille. Grâce à pas mal de chance nous arrivons à destination et je réveille le garde situé devant la porte en lui mettant un vigoureux coup de botte dans les jambes :

Arthur, j’ai besoin de deux sacs de pomme de terre et d’une petite boite, pas de question et je ne dis pas au Comte de Rougelac que tu t’es endormi pendant ta garde.

L’homme gardant le bâtiment se lève d’un bond et me regarde complètement effrayer, c’est un petit jeune de seize ans récemment engagé et que j’ai entrainé il y a peu, ou plutôt victimisé, vu le nombre de bleus qu’il avait sur le corps à la fin de notre séance. En tout cas, cela fait trop pour lui et il ne cherche même pas à discuter, et fonce à l’intérieur pour ramener ce que le lui ai demandé.

Je les remets à l’homme qui m’accompagne afin qu'il les porte et nous faisons le chemin inverse, ouvrant la voie pour que l’on ne soit pas surpris, alors que le manant derrière moi souffle comme phoque asthmatique. C’est ainsi qu’une trentaine de minutes seulement après notre départ, nous revenons à l’impasse. Je fais signe à l’homme de déposer les sacs et de partir, ce qu’il fait immédiatement, trop heureux de s’en tirer à si bon compte. Je regarde ensuite tout autour de moi, curieux de savoir qui va venir chercher ma précieuse cargaison.

Je m'étais peut être trompée, je crois qu'il n'accorde pas de valeur sentimentale au médaillon mais plus une valeur basée sur l'utilité qu'on lui porte, enfin je crois. J'ai l'impression que cette situation l'amuse ou quelque chose du genre, moi en tout cas ça ne m'amuse pas du tout et je préférais ne jamais avoir posée les mains sur ce médaillon, mon lit me manque.

"Je ne compte pas m’échapper, et je suis à ta disposition, quand tu voudras et où tu voudras, si un gringalet arrive à me blesser après m’avoir volé et menacé, je me décapite moi-même. Rendez-vous dans une heure."

Merde. Je suis dans une merde noire, ce type est un psychopathe! Heureusement que j'ai un plan de secours en cas de psychopathe, la fuite et l'abandon de la mission. Dans une heure tout ce qu'il va trouver c'est de l'air, par ce que j'ai pas l'intention de revenir ici moi! Pourquoi de tout les nobles vivant a Marbrume il fallait que je tombe sur lui?

Il fallait que je me fasse une raison, je m'étais mise moi même dans cette position et je devais au moins ramener quelque chose à manger. J'avais peut être une autre idée moins risquée pour m'éviter des ennuis avec le gros, en espérant qu'il ne soit pas totalement fou.

Je rentre donc chez moi au Labourg dont le chemin fut simple grâce a mon habitude à esquiver les miliciens en toute discrétion et je me lave rapidement avant de m'habiller dans une tenue de femme normale, je devais aller chercher mon voisin et lui demander de m'accompagner chercher des sacs de patates, subtile comme plan surtout avec le couvre-feu.

Je frappe a sa porte plusieurs fois et il finit par répondre.

"Qui est là?"

Il était probablement en train de se demander qui frappe a sa porte a cette heure ci. Personnellement je me poserais la même question, seule différence c'est que je ne répondrais pas.

"Rivière, la fille de Motierre."

"J'ai besoin de ton aide s'il te plaît."

J'espère qu'il sera plus gentil que la dernière fois, mais ce soir j'ai quelque chose à lui offrir en échange.

"Je te l'ai déjà dit la dernière fois, je n'accepterais plus de t'aider si tu n'as rien n'à m'offrir en retour!"

"Je sais, justement cette fois ci j'ai quelque chose pour toi!"

Soudain, il ouvrit la porte et me demanda:

"Où ça?"

"Pour l'instant nulle part, mais justement je te demanderais de m'accompagner chercher des sacs de patates!"

"On serais apparemment sous la protection d'un seigneur, donc aucun risques pour le couvre-feu!"

Il reste visiblement inquiet vis à vis de ce plan, je le comprend totalement.

"C'est qui qui te l'a dit?"

Question simple, mais juste.

"Le Fantôme!"

Soudain ses yeux étaient grand ouverts, il était en admiration du Fantôme. Alors oui le Fantôme c'est moi mais faut pas le dire d'accord, eux ils sont pas sensé le savoir juste me donner un alibi.

"Le Fantôme est vraiment une bonne personne, la dernière fois il nous à tous offert des légumes!"

Si vous saviez pourquoi j'avais fait ça vous ne m'acclameriez pas, enfin bon toutes fables ont besoin d'êtres romancées n'est ce pas?

"C'est où?"

"A côté du Balsamine, suis moi."

"D'accord, fais gaffe quand même j'aimerais éviter les ennuis avec la milice."

Evidemment qu'on va les éviter, puis ce que c'est faux.

Une bonne dizaines de minutes plus tard, j'arrive devant le Balsamine et le contourne pour arriver devant l'impasse. Je peut voir l'ours attendre patiemment à côté des deux sacs, j'avait embarqué ce type avec moi pour éviter de me retrouver seule avec ce gars, je suis vraiment une idiote j'aurais du abandonner les sacs!

"Je crois que c'est ici."

"Il n'est jamais précis le Fantôme, ce qu'il peut être..."

"C'est qui lui!?"

Il commençait a respirer lourdement, je lui envoie un petit coup d'épaule afin qu'il évite de me causer des problèmes. On s'approche donc un peu plus et Bert me fait signe de m'arrêter, je comprend tout de suite ce qu'il a l'intention de faire.

"Vous êtes qui?"

Visiblement stréssé il préfère rester loin du colosse et je préfère rester à côté de lui afin de mieux donner l'impression de ne pas savoir ce qui se passe, je regarde le géant en attendant sa réaction.

Il en profite pour me chuchoter dans l'oreille:

"Je n'aime pas ça, on devrait fuir."

Je lui chuchote a mon tour:

"Attend un peu, c'est peut être le seigneur dont nous à parler le Fantôme..."

Je vois approcher deux individus, une jeune femme qui doit sembler grande pour les hommes normaux mais qui à moi, me semble petite, cheveux coupé court, on aurait pu le prendre pour un garçon si ce n’est la robe qu’elle porte. De beaux yeux bleus, et surtout propre ! C’est une véritable surprise, d’habitude les femmes du peuple ressemblent à des souillons avec l’odeur de truie en chaleur, mais là ce n'est pas la cas. Pour l’homme, il est absolument quelconque.

Je les vois donc s’approcher timidement de moi et je leur souris, d’un air mauvais comme d'habitude, c’est sûr que le voleur n’est pas avec eux, lui il avait des testicules gros des ballons de soule, ceux en vessie de porc rempli de foin et là j’ai devant moi deux souris apeurées. C’est le manant qui prend la parole, me demandant qui je suis, ce qui me fait froncer les sourcils, je croyais que le malfrat leur avait déjà tout expliquer.

De toute évidence ce n’est pas le cas et je les entends murmurer tout en me regardant. J’attends qu’ils aient fini leurs messes basses avant de leur parler, d’une voix où l’on peut sentir mon agacement :

Je suis le chevalier Desmond de Rochemond et je fais un échange de ses deux sacs de pomme de terre de bonne qualité contre un médaillon qui m’appartient et qui m’a été volé. L’individu qui vous a dit de venir à du vous indiquer où se trouve ma possession.

Je ne sais pas s’ils se rendent compte tous les deux qu’ils sont donc complices de vol envers un noble et qu’ils risquent donc de gros problèmes. Personnellement je me fiche de ce qui peut leur arriver à tous les deux, ma seule préoccupation est de récupérer mon bien, et si mes deux interlocuteurs n’ont pas ce que j’ai demandé, ça risque de faire des étincelles. D’ailleurs s’ils s’enfuient, je me demande qui je rattrape pour le faire parler ?

D’habitude j’aurais pris la femme, leurs cris sont toujours plus doux à mes oreilles, mais elle ne saura rien comme toutes les gonzesses, alors que le mec qui a pris l’initiative de m'adresser la parole, sait forcément quelque chose, au moins le nom de l’individu qui l’a amené ici. Je devrais juste faire bien attention à ne pas lui abimer trop la tête pour qu’il puisse articuler, ni lui faire perdre connaissance ou encore le tuer en le faisant trop saigner. Une bonne technique pour arriver à mes fins, c’est de casser ses doigts un par un, à coup de marteau de charpentier, à l’artisanale, comme font les petits commerçants de proximité. Mais avec un peu de chance pour mes futures victimes, je n’aurais pas à mettre à exécution mon projet et je leurs demande :

Maintenant, donnez-moi la localisation, vous pourrez repartir avec les sacs et je vous conseils de ne plus jamais me croiser, cela voudra mieux pour vous.

D’habitude j’aurais rajouté une blague bien sentit sur la jeune femme, mais curieusement, je n’en fais rien, est-ce que je l’aurais déjà vu quelque part ? Dans tous les cas, je regarde les deux représentants du tiers état, attendant de voir leurs réactions.

"Je suis le chevalier Desmond de Rochemond et je fais un échange de ses deux sacs de pomme de terre de bonne qualité contre un médaillon qui m’appartient et qui m’a été volé. L’individu qui vous a dit de venir à du vous indiquer où se trouve ma possession."

Oui je le sais déjà et le gars a côté de moi aurait préféré ne jamais avoir quitté sa maison, mais il faut parfois prendre des risques pour gagner gros. Je me sentais fragile sans ma tenue de Fantôme, d'habitude je ne me montre pas directement impliquée dans les affaires du Fantôme, mais la je n'avais pas le choix.

"Maintenant, donnez-moi la localisation, vous pourrez repartir avec les sacs et je vous conseils de ne plus jamais me croiser, cela voudra mieux pour vous."

"Par la sainte Trinité!"

Je crois que je m'adore, je vais pouvoir m'en tirer avec un sac de patate et cet idiot ne se rendra compte de rien. En revanche l'autre idiot à côté de moi ne connais pas l'existence du médaillon, je vais devoir prendre l'initiative et lui dire ce que "le Fantôme" m'a dit. Cela pourrait paraitre suspect mais je vais devoir prendre ce risque, de toute façon je ne pense pas qu'il comprendra que je suis le Fantôme, a la limite il pensera que je travaille pour lui, enfin j'espère.

Bert tremblait comme un lapin, je devais avoir peur aussi mais je pense qu'on pourra s'en tirer a bon compte. Le géant semblait être en train de réfléchir, probablement en train de se demander comment soutirer des infos de Bert. J'ai vraiment bien fait de l'avoir amené, sinon je pense que cela aurait mal finit. Le colosse nous envoie des visages qui ont comme description "J'ai envie de tuer", ce qui n'a pas pour objectif de rassurer mon voisin.

"Mon seigneur, je vous prie d'accepter nos plus sincères excuses, nous ne savions pas que celui qui nous à amenés ici aurait osé vous voler."

Quel jeu d'acteur, je pourrais dire que je suis la fille du Roi qu'on me croirait.

"Ils nous à proposer deux sacs de patates si on se rendait ici, maintenant que j'y repense..."

Oui j'avais pas oublié, le médaillon que j'ai laissé ici sur le bâtiment. Cet ours stupide n'a même pas pensé à vérifier, enfin tant mieux car sinon je serais morte.

"Il y aurait un objet que je devais récupérer sur le bâtiment ici, c'est peut être ce que vous cherchez mon seigneur."

Maintenant mon véritable objectif, un peu moins celui de Bert.

"Pouvons nous..."

Bert me chuchote encore à l'oreille:

"On devrait fuir tant qu'il est encore temps, il ne connait pas nos noms!"

Il connait nos visages, ont fuira seulement s'il tente de nous réduire en charpie.

"Pouvons nous récupérer les sacs de patates s'il vous plaît?"

Je voulais qu'il dise "Grrrr! OUI ET DEGAGEZ DE MA VUE GRRR!" mais il ne fallait pas rêver, il va probablement nous menacer et va torturer Bert jusqu'a ce qu'il parle, enfin il ne va pas savoir grand chose mais l'intelligence n'est pas le fort des tortionnaires.

Je me préparais à fuir loin et surtout très rapidement, c'est le point de non retour maintenant.

L’homme commence à appeler à son aide la Sainte Trinité et je suis bien d’accord avec lui, quel voleur aurais l’impudence de s’en prendre à un chevalier ? C’est le genre de personne sans aucune morale, qu'il faut pendre haut et cours ainsi que toute sa famille, ses animaux de compagnie sans oublier ses voisins pour faire bonne mesure. Je suis tiré de mes pensées par la jeune femme qui m’appelle par mon titre, ce qui me fait très plaisir, je l’écoute donc attentivement et avec bienveillance.

Elle m’indique d’abord qu’elle et son homme, ami, cousin ? J’ai un peu de mal à comprendre leurs relations, car il semble prêt à l’abandonner sur place, n’étaient pas au courant, ce qui ne m’importent que peu, un complice reste un complice, mais le plus important c’est qu’elle m’indique où se trouve mon médaillon, ce qui est une bonne nouvelle, la première de la soirée ! Mais l’indication est trop vague pour que je puisse le retrouver par mes propres moyens et lorsque la jeune femme me demande s’ils peuvent récupérer les sacs de patates, je lui réponds avec un grand sourire, ressemblant à celui que doit faire un loup devant deux brebis :

Bien sûr que tu peux les récupérer, mais ton compagnon va rester ici, jusqu’à ce que tu me rendes mon bien, je ne peux pas monter, les prises sont trop fragiles pour moi. Prends tout le temps qu’il te faudra, je vais pouvoir discuter tranquillement avec lui.

Je reste ainsi debout et je commence à parler à son compagnon, sans m’inquiéter de ce que va faire la jeune femme, car je suis persuadé qu’elle va se dépêcher de retrouver mon bijou, car d’une part, plus elle revient vite, plus rapidement elle aura les sacs et d’autre part, si elle tient à son fiancé intacte, elle ne voudra pas qu’il passe beaucoup de temps en ma compagnie.

Je lui demande donc, d’un ton complètement badin mais qui contraste avec mon sourire toujours aussi carnassier, afin de continuer à mettre sous pression l’homme :

Alors comme ça, vous avez accepté une mission, en pleine nuit, malgré le couvre-feu de la part d’un malfrat ? Je n’arrive pas à savoir si vous très inconscient ou très stupide.

Je le laisse réagit s’il veut avant de continuer :

Et ce fameux voleur, vous l’avez déjà rencontré, vu son visage peut-être ? Je suis sûr que la milice est à sa recherche, vous pourriez en retirer une jolie somme s’il était capturé grâce à vos renseignements.

Voilà, j’espère avoir semé le doute chez lui, d’habitude je n’ai qu’à pousser un peu les gens pour qu’ils fassent dans leurs frocs, si en plus j’ajoute une récompense pécuniaire, il y a de grandes chances qu’il me donne quelques renseignements intéressants. Bien sûr, je n’aurais pas le véritable nom du tire-laine, mais si je connais déjà son apparence et son quartier, les pièces du puzzle devrait se mettre en place ou comme j’aime à le dire, la souricière pourra être mise en place, il ne restera plus qu’à attendre qu’il morde au fromage.

"Bien sûr que tu peux les récupérer, mais ton compagnon va rester ici, jusqu’à ce que tu me rendes mon bien, je ne peux pas monter, les prises sont trop fragiles pour moi. Prends tout le temps qu’il te faudra, je vais pouvoir discuter tranquillement avec lui."

Bon, je vais devoir grimper avec une robe ce qui n'est pas du tout pratique. En plus de ça si je grimpe comme avant il va voir que j'ai l'habitude de ce genre de choses et il me soupçonnera, je dois tenter de trouver un autre moyen d'escalader le bâtiment pour éviter de lui donner un doute. Mais je devais me dépêcher car il à l'intention de faire quelque chose a Bert, bien que je me fiche un peu de sa vie j'ai quand même attiré mon voisin dans des ennuis énormes donc je ne pouvais pas le laisser là. Je m'approche du bâtiment et je commence a grimper lentement mais surement, je décide donc de tomber volontairement.

"Aïe!"

Oui ça fait mal, mais c'était nécessaire pour lever les soupçons. Je me relève donc et je recommence a monter, ce qui est compliqué c'est de faire croire que je ne sais pas grimper. Porter cette robe était un véritable calvaire, je veux juste pouvoir la retirer pour m'habiller normalement. Pendant ce temps le gros était en train de parler avec Bert.

"Alors comme ça, vous avez accepté une mission, en pleine nuit, malgré le couvre-feu de la part d’un malfrat ? Je n’arrive pas à savoir si vous très inconscient ou très stupide."

L'homme était terrifié, autant dire que si il parvient a dire quelque chose c'est qu'il est fort.

"Et ce fameux voleur, vous l’avez déjà rencontré, vu son visage peut-être ? Je suis sûr que la milice est à sa recherche, vous pourriez en retirer une jolie somme s’il était capturé grâce à vos renseignements."

"Je voulais..."

"Je voulais juste manger."

"Comprenez que j'avais faim!"

"Vous ne savez pas ce qu'est la faim!"

Bert prit son courage à deux mains pour défendre le Fantôme, tellement héroique mais vraiment très con.

"Vous ne savez rien faire d'autre que brutaliser les honnêtes gens et voler leur dur labeur!"

"Le Fantôme réequilibre les resources en récupérant ce qui appartient de base à nous."

"Les véritables voleurs, c'est vous!"

Bert regardait droit dans les yeux le géant, même moi j'aurais pas osée. Je venais à peine de récuperer le médaillon mais je crois que c'est trop tard pour mon voisin, sa vie aura été pleine d'aventure au moins. Surtout qu'en plus il disait n'importe quoi, Bert ne servait à rien du tout et ne rapportait pas de vivres. Ce chevalier avait fait a mon avis bien plus d'actes utiles que lui, mais ce genre de détails n'intéressaient personne.

"J'ai ce que vous vouliez seigneur!"

Je tentais d'attirer son attention avant qu'il ne broie la tête de Bert entre les murs qui lui servent de mains, il faut que cet idiot aprenne à se taire car là je crois que je peux plus rien faire pour lui. Je descend d'un saut et m'écrase par terre comme une idiote même si je parviens à me rattraper au dernier moment ce qui évite les blessures inutiles, ajoutant un peu plus de véracité a mes mensonges, enfin sauf si ce Desmond n'est pas un idiot fini qui comprendra que je viens de sauter pour tenter d'attirer son attention. Je m'approche donc un peu de lui et lui montre son médaillon, je le pose sur une caisse à côté et je vois le gars de tout à l'heure caché au loin, en train d'observer la scène.

"Vous pouvez le récupérer, mais s'il vous plaît ignorez les paroles de mon ami."

Je priais les dieux qu'il ne soit pas un psychopathe, sinon je devrais abandonner Bert. Tant qu'il ne sera pas en sécurité je n'amènerais pas le médaillon, je préfère au moins tenter de garder un peu le controle.

C’est vraiment une gonzesse, à peine a-t-elle commencé à monter, qu'elle tombe en se faisant mal, je soupire d’agacement, le voleur est vraiment quelqu’un de stupide, il aurait pu envoyer capable de faire le boulot au lieu d’une femelle incapable ! Mais mon attention est vite reportée vers l’homme qui décide de quitter son mutisme pour me parler, et quand il est lancer, ce manant ne s’arrête plus et me traite moi de voleur !

Je rigole à en perdre haleine, tellement la situation me parait drôle, pour une fois que je n’ai rien fait de mal, on me traite de tous les noms. Je rigole de longues minutes puis c’est au tour de la jeune femme de m’indiquer qu’elle a retrouvé le médaillon et qu’elle souhaite que j’oublie tout ce qu’a prononcé son compagnon, qui doit vraiment être son mari, car elle doit vraiment tenir à lui pour risquer sa vie autant pour sa personne.

Je prends donc son homme par les épaules, l’obligeant à regarder la jeune femme, et le dominant ainsi de toute ma taille. Je pourrais lui rompre les cervicales d’un seul coup, mais je n’ai pas encore obtenu tout ce que je veux, je lui indique donc d’une voix très calme :

Tu vois les deux sacs que j’ai amenés, il s’agit de la nourriture pour un orphelinat et c’est à cause de ton Fantôme que j’ai dû faire ça car il a volé le seul souvenir que j’ai de ma mère.

J’aime beaucoup manipuler les gens de façon psychologique avant de les torturer physiquement, puis je lui montre l’individu qui m’a aidé à apporter les sacs de patates et qui guette un peu plus loin, parlant juste assez fort que seul mon otage et la jeune fille m’entende :

Tu vois ce croquant ? Lui aussi veut ce que vous avez et contrairement à vous deux il a une dague pour faire valoir ses prétentions. Tu sais ce qu’il va te faire ? Te découper de haut et en bas, quant à ta charmante amie, je n’ose même pas imaginer le sort qu’il lui réserve.

J’aime beaucoup faire travailler l’imagination de mes victimes, leurs pensées sont souvent pire que la réalité, le fameux pouvoir de la projection. Mais je n’ai pas encore fini et me retournant vers le péon, je lui fais signe de dégager. Ce dernier me regarde avec fureur, mais il est prudent et finalement rentre chez lui, réalisant une retraite stratégique, la queue basse, un peu comme un caniche devant un loup.

Nous sommes ainsi de nouveau trois, et j’indique à l’apprenti alpiniste :

J’ai tenu parole, ton ami est sain et sauf, maintenant je vais venir et récupérer mon médaillon.

Sans attendre sa réponse, je commence à avancer dans l’impasse, mon médaillon étant sur une caisse, je n’aurais bientôt plus qu’à baisser la main pour le récupérer. La seule inconnue maintenant c’est ce que va faire le couple d’amoureux, vont-ils s’enfuir en emportant chacun un sac de patate, ou un seul à deux pour aller plus vite, ou faire un truc encore plus idiot ?

"Tu vois les deux sacs que j’ai amenés, il s’agit de la nourriture pour un orphelinat et c’est à cause de ton Fantôme que j’ai dû faire ça car il a volé le seul souvenir que j’ai de ma mère."

Je n'entendais pas bien ce qu'il disait, mais je pense que Bert est en train de devenir cinglé. Je devais trouver un moyen de nous tirer de là, sauf si le géant est gentil et décide de nous épargner sa colère. Je me sentais vraiment très mal à l'aise vis à vis de cette situation, cette pression constante me fait mal au coeur. Je voulais juste rentrer chez moi et me coucher sur mon lit, afin d'oublier cette soirée d'enfer. Malheureusement je suis en plein milieu d'une ruelle merdique à côté d'un putain de bâtiment pour prostituées et ce connard de noble chevalier qui refuse simplement me donner ce que je souhaite. Il aurait pu contourner le bâtiment pour monter dessus et récupérer ce putain de médaillon mais non fallait qu'il me fasse chier, pourquoi en plus de ça je dois me coltiner un masochiste qui aime titiller les psychopathes!

"Tu vois ce croquant ? Lui aussi veut ce que vous avez et contrairement à vous deux il a une dague pour faire valoir ses prétentions. Tu sais ce qu’il va te faire ? Te découper de haut et en bas, quant à ta charmante amie, je n’ose même pas imaginer le sort qu’il lui réserve."

Je chuchote discrètement ce que je pense.

"Si tu savais ce que je veux te faire..."

Enfin, valait mieux pour moi qu'il ne le sache pas. Disons que je souhaite garder mes dents, donc défier ce gros tas est une très mauvaise idée. Evidemment c'était sans compter sur mon compagnon de voyage, messire Bert Connerie premier du nom. Mon dieu, je crois que je vais l'étrangler!

"J’ai tenu parole, ton ami est sain et sauf, maintenant je vais venir et récupérer mon médaillon."

Certes, mais fallait que je convainc cet imbécile de ne pas jeter ce pavé sur lui. Trop tard, en plus de ça il rate le gros, c'était le lancer le plus naze que j'ai jamais vue. Je crois que Bert souhaite mourir ce soir, il considère le Fantôme comme une sorte de Dieu ou quoi? C'est vrai qu'on crève de faim au Labourg, mais c'est moins pire qu'au Goulot! Il n'y avait absolument aucune raisons d'insister autant, c'était clairement du zèle de la part d'un malheureux des bas quartiers. Il fallait qu'il survive sinon je me sentirais encore plus mal et mon père me tapera sur les doigts, je ne peux pas prendre le risque de le laisser continuer.

"Excuse toi tout de suite!"

"Bert arrête de faire l'idiot! Tu nous fait prendre des risques énormes là, je te rappelle qu'on était juste là pour les sacs de pommes de terre!"

"Toi ferme là! Le Fantôme ne m'a rien demandé du tout, c'est de ta faute que je suis là!"

Ce connard venait de me pousser par terre! J'étais vraiment sale a force de tomber au sol, je commence à en avoir marre de cette mission de merde.

"Viens te battre espèce de monstre!"

Il fallait que je fonce récupérer les sacs avant qu'il ne soit trop tard, j'en prend un et je me place derrière cet imbécile pour l'assommer. Je lui envoie un coup vigoureux de sac dans la tête et il tombe instantanément sur le sol, il était partis pour une bonne nuit de sommeil et un mal de crâne au réveil. En revanche j'étais seule désormais pour soulever les deux sacs et Bert, sans compter sur le colosse qui pouvait décider de se venger.

"Mon seigneur, veuillez me pardonner pour l'acte de mon voisin, pouvez vous s'il vous plait oublier ce qu'il à fait et m'aider a transporter les sacs?"

Si je lui propose mon aide, c'est pour qu'il ait pitié et qu'il nous oublie, mais c'est pas gagné là.

Alors que je marchais pour récupérer mon bijou, je vois un pavé me dépassé par le droite et tomber à quelques mètres devant moi, comment il a pu oser me lancer une pierre alors que j’avais épargné sa vie malgré ses insultes et surtout comment il a pu me manquer ? Je fais plus de deux mètres de haut et je suis loin d’être taillé comme une brandille. Mais ce n’est pas fini, car il veut que je m’excuse immédiatement, j’avoue être en pleine confusion, c’est lui qui m’insulte, me jette une pierre et maintenant il veut que je lui demande pardon.

C’en est trop ! Couvre-feu ou pas, je vais le couper en deux ! Mais je n’ai même pas le temps de sortir mon épée de son fourreau que les deux se disputent, j’apprends ainsi le nom de l’homme, un prénom aussi ridicule qu'idiot et que le Fantôme est vraiment le nom de celui qui m'a chouré mon médaillon, ce qui est plutôt sympa comme nom. J’aurais pu tout à fais le prendre, mais la Muraille m’allait mieux, et j’ai donc choisis ce dernier.

Mais ce n’est pas fini, c’est la femme qui a répété à son compagnon les paroles du tire-laine et qui voyant qu’elle ne réussissait pas à le calmer, l’assomme d’un coup bien placé. Depuis quand une femme réussis à mettre à terre un homme ? Je l’observe à nouveau, mais il s’agit bien d’une représentante du sexe faible, pas de doute là-dessus. Cette dernière d’ailleurs, ne se démonte pas et me demande mon aide !

J’aurais vraiment tout entendu ce soir, mais je reste concentré sur mon objectif et sans dévier, ne pouvant m’occuper que d’une seule chose à la fois, je vais jusqu’aux caisses et je ramasse enfin mon précieux médaillon. Je rejoins ensuite l’emplacement où se trouve les deux sacs et les deux manants, et sur le chemin, je mets avec précaution la mèche de cheveux de ma mère biologique dans un petit boite en métal que j’avais ramené, ne sachant pas, si avec le choc, le système de fermeture fonctionne toujours.

Dans l’opération, le médaillon se casse en deux et je mets les deux moitiés dans ma poche avant de me retrouver finalement devant le fameux Bert inanimé, d’ailleurs je précise à sa compagne :

Vous n’auriez pas dû vous mariez avec lui, il ne vous apportera que des ennuis.

Il n’y a aucun jugement dans ma voix, seulement une constatation, puis je mets à réfléchir. Il est évident que si je les laisse ici, ils risquent de ne pas passer la nuit, car même si le voisin trop curieux ne va pas de pointer à nouveau le bout de son nez à cause de la frousse que je lui ai mise, la faune de Marbrume est encore plus dangereuse. Je demande donc à la jeune femme :

Que me donnerez-vous en échange de mon aide ?

Je suis curieux de voir ce qu’elle va bien pouvoir répondre à ma question, les possibilités sont nombreuses et les chemins multiples.