Marbrume


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 [Terminé][Ouvert] La fête au Labret

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MessageSujet: Re: [Terminé][Ouvert] La fête au Labret   [Terminé][Ouvert] La fête au Labret - Page 3 EmptyMar 22 Déc 2020 - 11:55
Dans un froncement de sourcils soucieux, Enguerrand avait observé la dame de Pessan quand leurs pas foulèrent ce lieu empli d'histoire. Mais ceci était peut-être un mal nécessaire, d'une certaine manière. Aussi, quand son regard se posa sur lui et qu'elle lui sourit, il acquiesça silencieusement. Une petite lueur espiègle brilla dans ses yeux alors qu'elle lui confessait fermer les siens sur ses agissements. Sa main se posa sur la sienne pour lui intimer de venir le voir en cas de besoin, quel qu'il soit. Ainsi chacun partit vaquer à ses occupations.

C'est avec son double statut qu'Enguerrand vadrouilla au milieu des invités, tachant de distinguer quelques visages connus et de retenir ceux plus intéressants. En tant que prêtre, il se devait de trouver ce couple atypique qui venait de lier leurs âmes pour les féliciter, les encourager et pourquoi pas les bénir dans cette nouvelle aventure, tant personnelle que publique. A contrario, en tant que rabatteur, il profiterait de son séjour ici pour dégoter quelques affaires. Pourquoi pas étendre son réseau au dehors des murs de Marbrume ? Mais pour l'heure, son estomac le rappela à l'ordre. Il y avait plus urgent : reprendre des forces qui lui manquaient depuis que les affaires étaient au plus mal. Il fallait bien nourrir ses filles...

Quelques salutations glissèrent ici et là pendant qu'il se dirigeait vers le buffet, puis il s'interrompit pour répondre à quelques questions, offrir ses plus belles marques de compassions cléricales et deviner ce que l'avenir réservait à tous ces pauvres hères au main d'un avenir incertain. Des soucis qui se dissipaient avec l'ambiance festive tandis que le jour éloignait pour le moment l'objet de leurs craintes. Etait-ce lui, ou il sentait cette ambiguïté entre l'intérêt d'être présent et la sensation désagréable de vouloir se trouver ailleurs ?

Un morceau de pain surmonté d'une petite tranche de viande dans la bouche, le prêtre observait avec intérêt les rires sincères et les sourires de façade sans pli au coin des yeux. Il étudiait les boutades et les gestes subtiles, les opportunistes et les timides. Cela lui rappelait les fêtes données dans la maison familiale lorsqu'il était enfant. Un manège de fioritures et d'illusions. Mais le peu de joie qui pouvait en résulter était sans doute un pansement sur une plaie béante qui ralentirait le processus dépressif.

Il dégaina un sourire chaleureux à une femme qui l'observait au loin et s'éclipsa dans la foule. Enguerrand trouva enfin la table des mariés et la rejoignit, croisant ses mains dans son dos. Son regard paternaliste se posa sur eux. Il inclina son buste légèrement en guise de respect.

- Je ne vous dérange pas longtemps, mes enfants. Je me présente, Enguerrand de Charmoret, Prêtre du Grand Temple, et j'accompagne Dame de Pessan en ce jour de joie. Je voulais simplement vous féliciter chère Comtesse de Beauharnais pour votre courage et votre engagement. L'on m'a murmuré à l'oreille que vous faisiez preuve de dévotion. Puissiez vous autant vous dévouer à votre mari qui, pour ma part, mérite votre attention.

Le prêtre tourna son regard vers Aymeric et maintint son regard le temps du sermon.

- En effet, Comte, je vous félicite également pour vos deux conquêtes, dont la première est somme toute exquise, et la seconde, bien difficile à appréhender. Sachez que je compte personnellement sur vous pour apporter la lumière en ces lieux. Et que vous aurez mon appui si cela s'avère nécessaire. Mais dans l'instant, profitez, célébrez. Et surtout, faites rêver vos invités.

Enguerrand inclina également sa tête vers Mathilde avec un sourire non dissimulé et fit demi-tour avec l'intention d'aller prendre un petit bol d'air. Intention à plusieurs reprises remise en cause par des convives chaleureux.



Dernière édition par Enguerrand de Charmoret le Lun 28 Déc 2020 - 23:41, édité 1 fois
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Mathilde VortigernFermière
Mathilde Vortigern



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MessageSujet: Re: [Terminé][Ouvert] La fête au Labret   [Terminé][Ouvert] La fête au Labret - Page 3 EmptyMer 23 Déc 2020 - 3:05
Punition divine. Venant de toute autre personne que d'Aymeric de Beauharnais, Mathilde se serait offusquée de la comparaison. Le rouge lui aurait monté aux joues, ses yeux auraient viré au noir profond et son sourire se serait fait glacial. Mais c'était Aymeric, d'humeur taquine comme à son habitude, aussi détendu qu'on pourrait l'attendre d'un noble en plein milieu d'une cérémonie, aussi lui répond-elle par un très peu protocolaire mais discret tirage de langue digne d'une enfant de trois ans, ponctué d'un petit rire amusé.

Une fois encore, Mathilde hoche de la tête pour saluer la nouvelle Comtesse du Labret. Que doit-elle penser de cette femme qui a bien plus d'audace que toutes les autres que pour décider d'accepter la main d'un Labretien, si ce n'est qu'elle mérite tout son respect, ne serait-ce que pour le cran dont elle fait preuve? Combien sont-ils, à Marbrume, à parier maintenant sur le temps qui lui reste à vivre, et sur la fin tragique qu'elle connaîtra?

Mathilde fait une petite moue à la manière d'un voleur qui vient d'être démasqué. Il est vrai que sélectionner les artisans a impliqué une longue séance de dégustations, pour lesquelles elle a toujours opéré des échanges afin de ne pénaliser personne à un moment où le moindre quignon de pain compte réellement... ou pour éviter d'être pointée du doigt par des envieux. Après tout, depuis quelques mois, l'ex veuve Dumas passe autant de temps parmi les nobles que parmi les gens du peuple.

- Je me suis appliquée. Et j'ai pris au moins trois livres! s'exclame-t-elle en tapotant son ventre qu'elle gonfle pour donner l'illusion qu'il est bien plus gros qu'en réalité avant d'éclater de rire.

Vous allez vous asseoir à ma table... Son rire s'éteint aussitôt. C'est que l'invitation sonne comme un ordre auquel elle ne peut se dérober sans excuse plus que valable. Aymeric commence à la connaître. Il sait qu'elle n'accepterait pas de prendre place à la table d'honneur à ses côtés : ils ne sont pas du même rang, pas du même monde, et leur intérêt commun pour la bonne chair ne suffit pas à justifier qu'une fermière prenne place à côté du Comte, par ce jour de fête. Mais là... Vous allez sonne comme un Vous ferez ce que je vous dis, pour une fois sans rechigner. Mathilde rougit légèrement.

- Vous savez que je ne fais pas ça pour être mise à l'honneur. Les estomacs satisfaits et les tables bien garnies sont là ma plus belle récompense. Une tirade bien vite coupée par Idalie, qui insiste et invite elle aussi Mathilde à s'attabler un instant. Ce n'était pas un si gros travail, vous savez. J'aurais été fâchée que le repas ne soit pas à la hauteur d'Ay... de monsieur le Comte. Il travaille dans l'intérêt du Labret depuis qu'il en a foulé le sol et a réussi à s'attirer les bonnes grâces des gens les plus réfractaires. C’est un petit miracle qui mérite d’être souligné vous savez. Mathilde sourit. Évidemment, elle lui sera éternellement redevable d’avoir poussé la porte de sa chaumière pour propulser la ferme à la hauteur de ses ambitions, et d’être resté dans sa vie, par hasard ou par amitié, pour finalement faire d’elle une respectable épouse de pirate. De marin. Idalie l’apprendra peut-être un jour, à moins qu’Aymeric ne lui ait déjà tout raconté des aventures trépidantes de la Dame du Labret. Bien sûr Mathilde… il n’a rien de mieux à faire. Un sourire se dessine sur le visage de la fermière qui réalise sa sottise.

Mathilde prend place à table, sans tenter d’esquiver l’ordre d’Aymeric qui est aussi buté qu’elle… peut-être même plus. Certainement, en fait.

- Et moi je remercie le jeune marié de m’avoir une fois de plus fait confiance, et d’avoir fait confiance au Labret. Beaucoup de gens vont pouvoir raconter avec fierté qu’ils ont pris part à ce beau mariage, à leur façon. Ne vous étonnez pas si on vous arrête sur le chemin pour vous saluer et pour vous demander si vous vous rappelez des carottes, du vin ou des œufs qui ont servi à confectionner les plats du banquet. Les paysans que j’ai rencontrés n’ont pas été aussi fiers de leur travail depuis des années. Oh merci Paul! s’exclame-t-elle en accueillant la coupe et l’assiette dans ses mains.

Mathilde affiche un petit sourire satisfait en constatant que la Comtesse a encore un peu de place pour un morceau de pâté. Elle fait honneur au banquet et au travail de ceux qui l’ont préparé, c’est un bon point. Cette jeune femme a réellement tout pour plaire, songe la fermière. Gracieuse, douce, bienveillante, elle ne peut que s’attirer l’affection de quiconque croise son chemin. Pas étonnant qu’Aymeric en soit fou amoureux. Pourtant Mathilde s’emploie à garder une réserve. Les discours de son père au sujet des nobles résonnent encore parfois en elle, même si plusieurs sang bleu ont déconstruit le portrait peu flatteur que le vieux Marius faisait d’eux. Elle a envie de faire confiance au flair du marié, mais qui sait si l’amour ne l’a pas aveuglé au sujet de sa compagne?

- Oh je vous en prie, madame, appelez-moi Mathilde! C’est une recette de ma mère, elle aurait voulu cuisiner pour une grande maison mais finalement elle s’est mariée et a aidé mon père à la ferme. C’est une bonne façon de cuisiner la viande salée, à la fin de la saison, avec un peu plus d’épices pour contrebalancer le goût du sel qui peut être un peu fort quand la viande a trop trainé en salaison.

Mathilde se tait. Un prêtre a réussi à traverser la foule des convives pour saluer les mariés. Un prêtre qu’elle n’a jamais vu et qui, par conséquent, ne peut que provenir de la ville et de ce Grand Temple où elle va si peu souvent. La fermière reconnait ce regard à la fois bienveillant et moralisateur qu’ont tous les prêtres qu’elle a rencontrés dans sa vie, de même que le ton de sa voix qui lui rappelle celui du père Césare. Mathilde hoche de la tête avec le respect que l’on doit aux hommes de son rang, et ne peut s’empêcher de ponctuer son salut par un Le Labret est un endroit étonnamment lumineux pour qui sait le regarder et l’aimer. La fermière offre un sourire rassurant à Idalie. Le Labret n’est pas l’endroit le plus sécuritaire mais il regorge de trésors cachés que seuls les gens qui y vivent peuvent voir. Elle y est née, elle y a grandi, et pour Mathilde, il n’existe aucun endroit comparable au Plateau.

Mathilde se penche vers Aymeric pour murmurer Est-ce que ce prêtre pense que vous avez conquis le Labret? Moi j'ai l'impression que c'est l'inverse!
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Aymeric de BeauharnaisComte
Aymeric de Beauharnais



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MessageSujet: Re: [Terminé][Ouvert] La fête au Labret   [Terminé][Ouvert] La fête au Labret - Page 3 EmptyMar 29 Déc 2020 - 12:23
Le premier contact entre Mathilde et Idalie se passe bien, ce qui a le don de rassurer Aymeric. Mathilde est l'une des rares amies qu'il a su se faire ici au Labret sans qu'il n'y ait un quelconque rapport d'autorité, ce qui n'est pas le cas avec Guillaume, qui semble ravi du mariage et semble aussi heureux que s'il avait marié son propre fils, ou son forgeron, qui se fiche lui totalement des noces puisqu'il s'intéresse de plus en plus près à l'herboriste à qui il a confié Leanne. Et Aymeric voit ce rapprochement d'un bon œil, il a besoin de son forgeron ici, à Usson, et si une demoiselle le convainc de rester, c'est une excellente chose.

Mais forcément, il y a un rappel d'étiquette. Idalie ne pourrait visiblement pas manger du pâté si son mari n'y a pas goûté d'abord. Reste à espérer que c'est uniquement dans le cas d'une noce. Il se coupe un bout de pain, le beurre puis prend un morceau du pâté et le pose sur le pain, avant d'y goûter.

- Je suis jaloux !

La recette est à tomber, c'est presqu'aussi bon que le faisan. Presque. Ce qui le console, c'est qu'un pâté pareil se conservera moins bien qu'une bonne charcuterie fumée et qu'il faudra donc la consommer ici ou faire la recette à Marbrume pour la vendre. Seuls les invités du jour connaîtront donc la saveur particulière de certains plats. Et quelque part, la publicité pour le Labret est là. Ce pâté, possible qu'il le cache pour le garder pour les jours qui viennent, tiens. Soyons égoïstes, c'est notre mariage après tout.

- Beaucoup doivent être surpris par la fraîcheur des produits. Oh, bien sûr, certaines viandes sont envoyées sur pattes à Marbrume et ils peuvent profiter de la même fraîcheur que nous et certains produits gagnent même en saveur lorsqu'on les laisse mûrir, comme notre fromage, très chère, mais pour le reste, un légume cuit après être sorti de terre est excellent. Le simple fait d'avoir un repas tous les jours l'est. Ah, Mathilde, grâce à vous, ou plutôt à cause de vous, on va avoir des frais supplémentaires. Votre apiculteur a séduit la dent sucrée de la Comtesse. Je pouvais résister aux assauts de la Vicomtesse et ses envies de sucre, mais comme elle va conjuguer ses efforts avec mon épouse, je suis désormais en position d'infériorité.

Il lui faudra vraiment un héritier pour équilibrer les échanges, deux mâles ne seront pas de trop face aux manigances des deux femmes qui occupent le cœur du Comte. Il va être vaincu à chaque négociation... et le pire est que l'idée ne lui déplait pas forcément. Il en était là, amusé par cette réflexion, quand une autre personne vint les déranger, un inconnu, mais Prêtre, ce qui expliquait sa présence. Il accompagne la Comtesse de Pessan. Dans le fond, pourquoi pas, mais un homme d'église sera toujours bien reçu par ici. L'homme de foi présente ses hommages à son épouse puis à lui et se retire alors qu'Aymeric a à peine le temps de remercier le Prêtre. Par contre, le regard d'Aymeric se fait plus sombre quand il constate que lui aussi sort de la sécurité des murs du manoir, malgré les recommandations qu'il a faites. D'un geste, il demande à l'un des mercenaires de garder un œil sur les trois inconscients. Si deux comtesses et un prêtre sont tués par la Fange, son mariage restera tinté d'un souvenir sombre qui n'aidera pas à la réputation du couple et du Labret. Il se demande même s'il ne doit pas les inviter à rentrer, du moins jusqu'à ce que le départ des invités pour Usson s'organise en convoi. Il renonce finalement à cette idée, il y a des gens dehors, expérimentés, qui pourront signaler tout danger. Mais ce surplus de travail n'était pas prévu. Entre surveiller les alentours et surveiller les alentours et que trois personnalités ne fassent pas de conneries, il y a un monde. Ceux à l'extérieur auront droit à un solide casse-croûte, Aymeric se le promet, optant finalement pour éviter tout incident tant que faire se peut.

Mathilde a l'air heureuse et plutôt à l'aise. Le tirage de langue le fait presque rire, car il a été plus surpris qu'amusé en fait, sans être vexé pour la cause. Le mariage se déroule bien de son point de vue, les gens sont ravis d'y participer et cela peut constituer un renforcement de la réputation d'Aymeric au sein du Labret. Sans oublier qu'Idalie marque sans conteste des points, mais de cela il ne doutait pas. Mathilde soulève une question à la fin du laïus du Prêtre et Aymeric avoue piteusement :

- J'avoue que je n'ai rien compris. J'ai dit merci parce que ça me semblait être des propos gentils, mais il m'aurait insulté que je n'aurais rien remarqué de plus. Sinon, le Labret et moi était une évidence. Je me demande d'ailleurs pourquoi je n'ai pas postulé pour rejoindre la caserne d'Usson à l'époque. Sans doute qu'il me restait des choses à faire à Marbrume.

Retrouver sa fille. Une fois que ça a été fait, les choses se sont accélérées. Son père s'est éteint et son épouse a disparu. il peut donc devenir ce pour quoi il est né : un terrien. Il ajoute à l'attention de Mathilde et Idalie

- Les citadins ne respectent rien. J'ai prévenu des dangers d'aller dehors et ils sont trois à être sortis, occasionnant plus de travail pour nos mercenaires qui doivent encore assurer un convoi. Je pense qu'ils n'ont pas conscience du travail que cela représente. Comme si une noce ou la présence de membre du Clergé nous protégeait. Cette noce n'a jamais été envisagée pour mettre des personnes en danger.

Mais force est de constater que cela n'a pas été compris par tous. Autant peut-il comprendre Apolline, qui doit avoir des souvenirs d'enfance et que tout ceci peut remuer un peu, lui le serait s'il retrouvait sa Comté et ses forêts mais c'est beaucoup plus surprenant pour la Comtesse de Valis et pour ce prêtre. Un nom ou un rang ne protège pas face à la Fange. il se rassure en se disant que l’œil aiguisé de mercenaires qui affrontent les goules depuis le début est une bonne garantie.

- On a fait pour le mieux et sauf erreur de ma part, vu que je reste un Comte bizarre sur le plan de l'étiquette, je pense qu'aucune faute et aucun impair ne sont venus ternir cette noce. Espérons qu'il en soit ainsi jusqu'au départ des invités. Ensuite, nous pourrons démarrer notre vie maritale, même si ces derniers jours à vos côtés étaient, sur la plupart des plans, déjà une vie de couple. Nous avons dû échanger sur les invités, sur la décoration, avaliser les choix qu'on avait fait séparément, partager des repas aussi, nous occuper des invités et des tas de choses qui ne coulent d'ordinaire pas de source. J'ai pleine confiance en vous, ma chère Comtesse, pour que les projets sociaux soient menés à bien. Vous avez la tête sur les épaules. Je suis ravi d'être votre époux pour ces raisons et cela aurait suffi à mon bonheur. Mais les Trois ont fait en sorte qu'en prime vous soyez celle qui illumine mon cœur et je ne saurai jamais leur être assez reconnaissant pour tant de bienfaits

Un sourire et Aymeric perd un peu de son port de tête fier pour une attitude beaucoup plus détendue. Là, il est bien. Extraordinairement bien.

- Je suis heureux. Là, à cet instant, je suis heureux. Ma fille s'amuse, les gens s'amusent, on mange à notre faim, la musique est agréable, on est presque dans un rêve. Je pense que quand mes yeux se fermeront, c'est cette image et cet instant que j'emporterai avec moi. Aucun combat, aucun héroïsme, aucun plaisir lié à la chasse ou à la traque, aucun apprentissage merveilleux. Non, rien, rien d'autre que le sentiment que ce moment est un moment parfait. Que les Trois en soient remerciés !

Mais il se reprend rapidement, pour retrouver un sérieux plus digne de l'officier qu'il a été et du Comte qu'il est aujourd'hui.

- Nous allons faire quelque chose que je n'ai jamais fait. Demain et après-demain, nous prenons congé. Nous ne ferons rien. Ni ménage, ni formation, ni entretien, ni tournée pour voir si tout va bien. Nous resterons tard au lit, nous mangerons les restes, nous nous baladerons dans des tenues débraillées et notre seule corvée sera un bain chaud et délassant dans lequel on pourra rester des heures. Il sera alors temps d'affronter la noblesse, le clergé, le Labret et de prier les Trois pour qu'ils nous pardonnent cet instant de paresse.

Au sourire qu'il fait, l'idée lui plait. Il a déjà connu des journées sans activité. Quand il a été coincé dans les Marais par temps de pluie par exemple. Mais ça n'était pas par choix. Ses jours de congé à la Milice, il les passait à retaper la fermette des faubourgs. Il n'a pas cessé ici non plus. Moui, pour les lapins ça sera pas évident. Ils seront peut-être la seule exception à son projet "Paresse"
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Idalie de BeauharnaisComtesse
Idalie de Beauharnais



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MessageSujet: Re: [Terminé][Ouvert] La fête au Labret   [Terminé][Ouvert] La fête au Labret - Page 3 EmptyMer 30 Déc 2020 - 1:06
Mathilde disait ne pas avoir effectué un si gros travail, mais Idalie ne pouvait se résoudre à la croire. La noble avait vu l'amie d'Aymeric organiser le banquet tout au long de la semaine, et ce n'était sans doute là qu'une fraction des tâches accomplies durant cette période. La jeune femme avait sa propre ferme et sa maison à tenir; elle n'avait assurément pas pu se permettre de tout abandonner pour se lancer corps et âme dans la préparation du festin qu'ils dégustaient à l'instant. À moins d'avoir pu confier la gestion du quotidien à son mari. Idalie en doutait cependant, car elle avait cru comprendre que celui-ci était marin et, vu son absence aux côtés de Mathilde au mariage, actuellement en mer.

« Et ils ont absolument raison d'être fiers, commenta Idalie en souriant. Tout comme vous, d'ailleurs, car ces délices ne seraient pas sur notre table sans votre aide, j'en suis sûre et certaine. Vous êtes beaucoup trop humble. »

Appelez-moi Mathilde. Idalie jeta un coup d'œil à Aymeric pour chercher son approbation, puis acquiesça finalement, même si elle savait pertinemment qu'elle naviguerait un bon moment entre « Madame Vortigern » et « Mathilde ». Elle peinait encore à tutoyer Aymeric, même si elle ne craignait pas de le faire. Certains réflexes acquis lors de ses cours d'étiquette étaient difficiles à perdre. Au moins, elle n'appelait plus son mari « Monsieur le Comte » ou « Monsieur de Beauharnais ». Un bon début...

Tout en continuant de savourer le pâté cuisiné par Mathilde, Idalie écouta attentivement celle-ci lui parler de la provenance de la recette. Elle se tourna ensuite vers Aymeric et rit quand il mentionna les frais excédentaires qu'allait entraîner sa dent sucrée.

« Rejoignez notre camp, Mad... Mathilde! plaisanta Idalie. Voyez comme nous menons rondement nos att... »

Idalie se tut en voyant apparaître devant elle le prêtre qui avait accompagné Apolline au Labret. Elle inclina la tête en signe de respect, puis accueillit les propos du clerc en souriant aimablement.

« Je vous remercie de vos bons mots, mon père, dit Idalie. Nous serons dignes de votre confiance. »

Idalie aurait voulu poursuivre et remercier le prêtre de s'être déplacé, mais elle n'en eut pas le temps, car ce dernier se retira pour se rendre à l'extérieur. La noble plissa légèrement le nez avec inquiétude. Aymeric avait pris le temps d'énoncer les consignes de sécurité et, pourtant, le clerc en faisait fi. Pourquoi courir le risque d'aller dehors alors que la fête prenait place à l'intérieur, à l'abri de la menace de la Fange? Idalie reposa son attention sur Aymeric, qui paraissait tout aussi préoccupé par la situation et faisait justement signe à un mercenaire de surveiller les imprudents.

Tentant de détacher son esprit du danger qui pouvait rôder, Idalie revint à Mathilde et lui sourit. Le Labret avait réellement conquis le cœur d'Aymeric et c'était en partie l'amour évident qu'il portait à cette terre qui avait séduit Idalie lors du bal royal. Ce soir-là, le comte avait parlé du Labret avec une passion sincère qui avait touché la cadette de la famille d'Auvray. Avec ses mots, il avait su la projeter dans cette région à la fois splendide et dangereuse, si bien qu'elle n'avait pu s'empêcher de s'imaginer y vivre et, éventuellement, y vivre à ses côtés.

Tout en continuant de prêter une oreille aux propos d'Aymeric, Idalie se perdit brièvement dans ses pensées. Elle revisita quelques secondes cette soirée, songeant à leurs premiers échanges, à leur leçon de danse improvisée, à cet au revoir qu'elle avait craint être un adieu. Elle revint les deux pieds sur terre en entendant le mot « noces » sortir de la bouche d'Aymeric et posa une main tendre contre la sienne quand il évoqua son déplaisir face à l'imprudence de certains invités.

« Vous faites tout ce que vous pouvez, dit-elle. Il est cependant aussi de la responsabilité de chacun de suivre les consignes établies, d'autant plus que les risques sont connus. Enfin... Espérons qu'ils rentreront vite. »

Silencieusement, elle pria les Trois de leur accorder un mariage dépourvu de toute tragédie. Elle laissa ensuite Aymeric reprendre et hocha la tête à quelques reprises avant de sentir le rose lui monter légèrement aux joues. Il parlait de ses sentiments avec tant de franchise et de facilité et, même si elle commençait à savoir qu'il était direct, il parvenait toujours à la surprendre. Il était détendu. Il était heureux et ce moment était, à ses yeux, parfait. Les imprudences de certains ne réussissaient pas à ombrager le tableau de cette journée qu'ils avaient tous deux attendue avec impatience.

Le cœur battant, Idalie baissa les yeux avec pudeur. Elle tenta, en vain, de maîtriser la couleur qui teintait désormais ses pommettes. Aymeric n'arrangea rien en établissant le plan des prochains jours. Elle rit en reposant le regard sur lui. C'était une idée étrange pour elle que de traîner au lit et de se balader en tenue débraillée. C'était cependant une idée qui lui plaisait... et qui devait faire sourciller la fermière. Parce qu'Aymeric n'avait évidemment pas attendu que son amie soit partie pour évoquer ces plans loin d'être « convenables » pour deux nobles.

« Vous n'avez rien entendu, Madame Vortigern! pouffa Idalie, les joues maintenant bien rouges. Votre ami le comte et moi-même comptons bien entendu révolutionner le Labret au cours des deux prochains jours. Ne clignez pas des yeux, vous pourriez bien rater nos exploits et avoir l'impression de vous être réveillée dans une réalité parallèle! »

Idalie rit avec bonne humeur, puis serra la main d'Aymeric dans la sienne. Nul besoin de répondre formellement à la proposition. Elle mourait d'envie de passer tout ce temps seule avec Aymeric, de continuer à flotter sur son petit nuage avec lui avant de replonger dans le quotidien. Les Trois leur pardonneraient bien deux jours de tranquillité... tant qu'ils saluaient adéquatement leurs invités avant de s'enfermer dans leur monde.

« Tout est parfait », souffla Idalie à l'intention d'Aymeric.

Elle le fixa dans les yeux, luttant contre l'envie irrépressible de l'embrasser ou de se rapprocher plus que les codes de la bienséance le leur permettaient. Même si la tension était de plus en plus palpable, la retenue restait encore de mise. Serus devait bien s'amuser à les torturer ainsi!

Dans une tentative de garder la tête froide, Idalie détourna son regard d'Aymeric et revint à Mathilde. Oui, il valait mieux se concentrer sur leur invitée.

« Je suis impatiente de découvrir le Labret, fit-elle avec enthousiasme. J'espère que vous me ferez l'honneur d'une visite guidée de votre ferme, Madame Vortigern. J'aimerais beaucoup voir vos bâtiments, vos champs et vos animaux, et en savoir plus sur les travailleurs qui vous aident. J'espère aussi avoir l'occasion de saluer votre mari et de lui rappeler la chance qu'il a d'avoir épousé une cuisinière hors pair telle que vous! »

Elle rit chaleureusement, puis demanda :

« Est-il un fermier dans l'âme malgré son métier de marin? »
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Mathilde VortigernFermière
Mathilde Vortigern



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MessageSujet: Re: [Terminé][Ouvert] La fête au Labret   [Terminé][Ouvert] La fête au Labret - Page 3 EmptyJeu 31 Déc 2020 - 4:00
Je suis jaloux. Mathilde accueille le compliment avec un sourire radieux. Aucun commentaire quant à son travail pour rassembler les délices du Labret en ce jour de fête, aucun remerciement pour l'énergie qu'elle y a mis, aucune prime, aucun applaudissement, rien ne pourra égaler ces trois mots qui viennent couronner son travail le plus personnel et dans lequel elle a mis tout ce qu'elle a de plus cher : les fruits du labeur des agriculteurs et le savoir de sa famille, à l'image de celles qui ont pris la relève des cuisiniers malades et qui seront ravies, elles aussi, de savoir que le banquet est un succès.

Mathilde ne peut s'empêcher de sourire un peu plus lorsque le sujet de l'apiculteur, dont toute personne normalement constituée tombe nécessairement sous le charme, est évoqué. Cet homme qu'elle a eu de la difficulté à approcher, tant il était pris par la récolte du miel et les déplacements nécessaires entre les ruches. Ce veuf, ayant pour seule compagnie ses amies ailées qui semblent ne pas lui en vouloir de prélever le précieux liquide dont la couleur est celle de l'or le plus pur, solitaire au point qu'il ne se souvienne plus vraiment, avec les années, de la façon dont on s'adresse à un être humain. Celui dont les produits adoucissent les gorges irritées, calment les mauvaises toux, renforcent les corps et réconfortent les papilles. La comtesse en est aussi friande que la vicomtesse. Voilà le pauvre Aymeric condamné à les approvisionner.

- Pensez à proposer un espace pour des ruches moyennant un ou deux pots par récolte. J'ai six ruches dans mon potager, les demoiselles butinent les fleurs des arbres et des légumes et je récolte un petit pot de miel deux fois par année. Mathilde hausse des épaules. Affaire réglée, comtesse heureuse donc comte heureux et enchainé au Labret pour la prochaine décennie si la Fange et les Trois le permettent. Beau travail Mathilde!

Les regards s'obscurcissent alors qu'elle prend enfin une bouchée de pâté. Mathilde suit le chemin du prêtre qui se dirige vers la sortie, et fronce les sourcils. Elle se garde bien d'acquiescer aux commentaires des nobles à côté desquels elle est installée. Ce sont des nobles qui ont choisi de prendre le risque de sortir, elle n'a pas à commenter ce choix qu'elle considère pourtant complètement inconscient. Si la chair fraîche attire les fangeux, ils ne se contenteront pas du casse-croûte de trois humains et entreront pour chasser la moindre lueur de vie et s'en abreuver avec une voracité qu'elle ne connait que trop bien. Mathilde continue de manger, rapidement, avec un appétit qu'elle avait presque oublié, trop occupée qu'elle était à travailler. Sa petite part terminée, elle ramasse soigneusement les miettes de la croûte pour les porter à sa bouche.

- Vous savez... Bon, peut-être que ça ne se fait pas chez les nobles, mais chez elle on a appris à tout manger jusqu'à la dernière miette. ... les gens en ville ont la chance de croire en une certaine sécurité. Certains ont compris, avec l'invasion, que la sécurité était toute relative, mais d'autres doivent continuer de vivre comme si la Fange ne pouvait pas les atteindre. C'est pas leur faute, c'est la faute aux murs qui ont l'air si protecteurs.

Mathilde hausse les épaules. C'est vrai qu'ils ont tous été surpris de voir débarquer des fangeux en ville, et que ça a très vite dégénéré. La peur qui a créé les mouvements de foule est à l'origine de plusieurs morts, mais pas autant que les goules qui ont tué trop de malheureux ce jour-là. Parmi eux, des hommes et des femme qui jusqu'alors considéraient Marbrume comme un endroit sûr où la Fange n'avait pas de prise. Et pourtant...

Ces réflexions la tiennent momentanément loin de celles d'Aymeric, bien plus légères, quant à son bonheur et au déroulement des premiers jours des jeunes mariés. Ce n'est que lorsqu'Idalie prononce son nom, Madame Vortigern -elle ne s'en lasse pas-, qu'elle revient au présent, bien plus festif qu'en ce jour maudit de l'Invasion. Mathilde hocha de la tête et fait une petite moue contrariée. Révolutionner le Labret est sans doute la seule chose qu'il ne faut pas tenter de faire... et c'est pourtant le plan de la Comtesse, qui est donc là pour tout changer. La fermière retient un instant son souffle.

Tout à coup, l'image d'un Labret asservi, pliant sous la lourdeur d'un protocole qu'il ne connait plus, privé de sa légèreté et de sa liberté, soumis à des nobles toujours de plus en plus nombreux et de moins en moins prudents.

- Vous n'aurez pas assez de toute une vie pour nous sortir de nos traditions, Madame. Ne vous lancez pas dans une tâche qui ne vous amènera que des inimitiés et des résistances. Le ton de la fermière est amical, mais son regard trahit sa gravité. Si la Comtesse souhaite réellement tout changer ici, elle aura affaire à elle. A elle et à tous ceux qu'elle ralliera à sa cause. La Fange a changé beaucoup de choses. L'arrivée de nouveaux paysans, raflés à Marbrume, a été un autre bouleversement. Le débarquement de plusieurs nobles en est un troisième... Si Aymeric a eu la sagesse de prendre le temps de nouer des liens d'affaires et de s'attirer la confiance du voisinage, Idalie pourrait tout faire chavirer en voulant aller trop vite.

- Le Labret est un monde qui demande à être apprivoisé, petit à petit. Vous serez la bienvenue à la ferme quand il vous plaira d'y venir. Je n'y vis pas seule, mais mes gars seront contents de pouvoir rencontrer la fameuse Dame de Beauharnais. Nous serons chanceuses si Dar est là. Il navigue moins pendant l'hiver, mais les habitudes d'hier ne sont plus celles d'aujourd'hui... je m'attends à être privée de mon mari pour de trop longues semaines malgré tout. De lui, et des gars aussi. Mathilde a prévu de les libérer pour une bonne partie de l'hiver, durant le temps où les champs se reposent et où les fermiers paraissent moins occupés. Ce n'est évidemment qu'une apparence, parce qu'entre les bêtes, les réparations, la planification de la saison prochaine et les semences à trier, il y a du travail en permanence. C'est un marin, un vrai. Le genre d'homme qui commence à regarder désespérément vers le nord dès qu'il a passé plus de deux jours à la ferme. Mais durant ces deux jours, il a la fâcheuse tendance de trouver mille petites choses utiles à faire uniquement pour le plaisir d'être le plus travailleur de la ferme. Mathilde finit par sourire. C'est immanquable, quand elle évoque Darius. Réparer une armoire, une barrière, sortir Marguerite, tenter de vaincre une armée de poules... C'est un bricoleur, pas un fermier, et elle ne s'attend de toute façon pas à ce qu'il le devienne.

- Pardonnez-moi, je crois que j'attire la jalousie de vos convives en partageant un bout de repas avec vous alors que d'autres espèrent ce même privilège. J'aimerais, avec votre permission, m'éclipser pour tenter de raisonner les convives qui prennent l'air. Rien de tel qu'une fermière à l'air fâché et à la fourche aiguisée pour vous ramener un troupeau de no... euh... de convives égarés. Mathilde rougit de sa bourde et se lève, bien mal à l'aise tout à coup. Un troupeau de nobles... et puis quoi encore? Nous nous verrons certainement plus tard, je ne pourrai pas rentrer d'ici à la nuit à la ferme alors je vais me trouver un petit coin de cuisine fort confortable pour fermer les yeux quelques heures!Une fois la permission accordée -parce qu'elle essaie malgré tout de respecter une étiquette imaginaire-, Mathilde prendra la direction de la salle pour suivre le prêtre qui les ont salués, quelques minutes plus tôt.

Se faufiler entre les convives n'est pas une mince affaire, et elle se prend à regretter le chevalier qui, un peu plus tôt dans la journée, lui avait permis de se frayer un chemin avec son fameux pâté en croûte. Après moult Pardon, excusez-moi et autres politesses, Mathilde finit par rejoindre le prêtre, non loin de la sortie, en grande discussion avec ce qui doit être l'une de ses ouailles. Ce n'est qu'une fois la conversation terminée que Mathilde ose un timide Pardonnez-moi, mon père, puis-je vous parler un instant? J'ai cru comprendre que vous officiez au Grand Temple. Parler à un dos n'est pas ce qu'il y a de plus plaisant, mais malgré sa voix un peu basse, la fermière espère que le prêtre daigne se retourner sur elle.
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MessageSujet: Re: [Terminé][Ouvert] La fête au Labret   [Terminé][Ouvert] La fête au Labret - Page 3 EmptyMar 5 Jan 2021 - 17:24
Finalement, il ne réussit pas à faire plus de dix pas entre chaque groupe. Il avait espéré pouvoir mettre un nez dehors pour sentir l’aura étrange qui régnait lorsque la menace pesait au-dessus des têtes. Et inconsciemment peut-être, espérait-il découvrir le sens de ses rêves que lui insufflait la Toute Puissante Rikni dans son sommeil. Il n’en serait rien.

Encore lui aurait-il fallu convaincre les gardes dont l’attention persistait et dont la tension était palpable. Prêtre oui. Mais peut-être une raison de plus de lui interdire l’accès. Quoi qu’il en soit, Enguerrand n’eut pas à subir de refus puisqu’à peine terminé son échange avec une totale inconnue – mais ô combien fervente – une petite voix le héla. Il prit quelques secondes pour s’apercevoir qu’une jeune femme était dans son dos.

Alors que le prêtre avait l’habitude d’incliner la tête pour poser un regard sur le visage des femmes, cette fois, celui-ci rencontra le sien à sa hauteur. Il l’avait pensée un peu plus petite lorsqu’elle était assise aux côtés des mariés. Mais là, il sentait une certaine fierté derrière son manque d’assurance dont il ne se préoccupa nullement. En lieu et place de cette réflexion, il se laissa porter par la curiosité.

- Ne vous excusez pas, mon enfant.

Il lui sourit un instant avant de pencher sa tête sur le côté en s’humectant les lèvres.

- En effet, c’est au Grand Temple que j’entretiens mon devoir. Et comme vous le voyez, cela ne m’empêche pas d’élargir un peu mes horizons, plutôt que de rester enfermer derrière une enceinte.

La vérité était qu’il aurait vu d’un bon œil que les protections de cet endroit, du Labret, soit plus épaisses, plus hautes. Mais qu’à cela ne tienne, une parole était une parole. Il valait mieux se concentrer sur les opportunités. Mourir aujourd’hui ou demain, quelle différence ?

- Je suis toute ouïe, à condition que vous m’accompagniez vers ce fameux buffet. Je ne peux pas m’empêcher d’y partir à la pêche. Une fois vide, il ne me restera plus qu’à trouver la personne de talent qui a concocté tout cela.

Il lui fit signe de le suivre, non sans un regard pour l’inciter à se lancer.

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Aymeric de BeauharnaisComte
Aymeric de Beauharnais



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MessageSujet: Re: [Terminé][Ouvert] La fête au Labret   [Terminé][Ouvert] La fête au Labret - Page 3 EmptyMer 6 Jan 2021 - 15:24

- Ah, j'avais oublié de vous dire, chère Comtesse, que notre Dame du Labret comme se plaisait à la nommer un certain Vicomte de Terresang, est très... premier degré. Elle prend l'humour pour la réalité et a beaucoup de mal avec le second degré. Notez, moi aussi, mais comme j'ai un humour pince-sans-rire, j'arrive parfois à cerner le faux du vrai. Alors, comme j'ai appris à parler le Vortigern, laissez-moi reprendre à votre place.

Il se tourne vers Mathilde et la fixe droit dans les yeux.

- Madame Vortigern, nul autre que nous sommes respectueux des traditions d'ici. Nous avons choisi de nous y installer, tant elle que moi. Lors de ma demande en mariage, jamais, à nul instant, n'est venu sur le tapis le fait que nous nous installions à l'Esplanade. Nous sommes ici en âme et conscience, parce que les valeurs qui sont véhiculées ici sont celles que nous souhaitons partager et donner à nos enfants, si Serus nous fait cette joie. Cette journée est l'exception, mais ici, si on souhaite garnir notre assiette, il nous faut cultiver, ou chasser, ou pêcher, ou récolter. L'assiette, ici, on la mérite car on en a payé le prix de la sueur. On connaît, ici, la valeur des choses. Et ce buffet aussi, en grande partie, je l'ai payé avec mon travail... et une ancienne dot, je l'avoue.

Bien, cette première partie semble bien au point, aussi poursuit-il avec plus de tempérance.

- Alors, imaginer deux jours de paresse, où on ne fait attention ni à sa toilette, ni à sa coiffe, ni aux qu'en-dira-t-on. Pour la première fois de ma vie, moi qui suis toujours actif, j'ai envie de paresser, de ne rien faire, pour marquer le coup. Et l'idée semble plaire à mon épouse, qui elle aussi était fort active dans sa vie d'avant, entre le travail qu'elle faisait au Temple, pour aider son frère ou dans l'auberge qu'elle co-gérait, entre autres activités. Alors, dans une campagne où on travaille dur pour le bien commun, prendre deux jours pour paresser fera de nous un piètre exemple. Si cela se sait et qu'on nous imite, ça sera une catastrophe. Mais en toute honnêteté, Mathilde, n'aimeriez-vous pas qu'un jour soit dédié à la paresse, un jour où vous ne feriez que manger, boire, faire l'amour, prendre des bains et dormir, et que ça ? Si ça se limite à une seule journée, n'est-ce pas une vision de paradis ? Quitte à rattraper le labeur le lendemain ? C'est juste cette tentation que mon épouse souhaite vous éviter, car c'est tellement plaisant qu'on risquerait de changer les valeurs du Labret.

Il lève un sourcil et demande à son épouse :

- Tu crois que le Temple d'Usson serait choqué si on proposait que le 31 octobre soit un jour dédié à Serus, où la paresse, les bains et le sexe seraient les seules activités autorisées ? Cela pourrait en prime encourager les célibataires à se marier, parce qu'eux n'auraient que les bains et le dodo comme activité.

Il réfléchit et trouve l'idée pas mal. Quelque part, il faut relancer la natalité aussi, même si bon, cette perspective l'angoisse. Sa mère est morte en le mettant au monde, ça marque son homme, puis sa première épouse a disparu peu avant l'accouchement, ce qui marque son homme aussi. Quoi qu'il ne lui a pas pardonné et qu'il ne le fera pas. Quand elle dit que les hommes de Mathilde seront ravis de rencontre la Comtesse, il sourit.

- Quand je me rends chez elle, ils me lancent des regards suspicieux et se demandent si je vais encore réussir à rendre leur patronne cramoisie. J'pense être l'un des rares à lui faire perdre facilement tout sens de la mesure, ou tout bon sens si tu préfères, Idalie. Quand je lui ai proposé que Marguerite pouline, elle a compris que je voulais repeupler le Labret non avec des chevaux de trait, mais avec des humains. Et en prime que pour elle, j'avais prévu un guerrier. J'ai eu de la chance d'en sortir indemne car elle avait sa fourche à la main... et mon rang je crois bien. Un autre serait encore en train de se faire recoudre le fessier au Temple, j'en suis sur.

Il évite de confier à son épouse qu'elle a cru aussi qu'une fois son veuvage officiel, elle a cru qu'il était venu la voir pour la trousser et qu'elle avait laissé entendre un ensemencement récent sur la table de la cuisine pour justifier une sorte de refus. Il a un sourire et dit :

- Autant dire, chère épouse, que vous serez bien vue par les hommes de Mathilde, parce qu'à choisir, ils préféreront une dame bien élevée à un étrange gars qui rend leur patronne chèvre.

Le portrait qu'il dresse de lui-même est peu flatteur mais finalement ça lui ressemble. Aymeric avec sa façon directe d'aborder les choses, avec ce côté "c'est clair pour moi et donc pour tous", peut forcément causer des dégâts. Idalie doit se souvenir des déclarations "enflammées" d'Aymeric et de sa demande en mariage. Il ajoute néanmoins à l'attention de Mathilde :

- Mais nous comptons oeuvrer pour le Labret et avec lui, dans les limites de nos moyens. Ce mariage est un bon exemple et nous permet de placer, pour aujourd'hui du moins, le Labret au centre de la carte. Mais nous avons des projets aussi, que je ne saurai mener seul car j'ai déjà trop d'activités. Le projet "Enfant des rues" dont je vous ai déjà parlé, qui permettra de placer un orphelin chez un artisan pour lui apprendre un métier. Puis ce que nous verrons utile d'envisager. Parfois il suffit d'une rencontre, comme la nôtre. Même si je n'en tire aucun fruit direct, je ne suis pas mécontent de ce qui se passe chez vous.

Il revient à Idalie pour lui expliquer

- C'était avant la mort de mon père. J'avais rejoint l'ordre dirigé par Alexandre et j'étais venu ici pour trouver des accords dans un esprit gagnant-gagnant. En gros, j'ai proposé à Mathilde de bénéficier de l'aide d'un de nos législateurs pour payer moins de taxes et qu'elle partage le surplus de production avec nous, histoire qu'on puisse aider à nourrir les bas quartiers. Mais elle a eu d'autres idées, comme former de futurs fermiers tels que ceux que tu rencontreras quand tu iras lui rendre visite. Elle a triplé ses productions si je ne me trompe pas, une grange a été construite. Le Roi est satisfait puisque ce qu'elle envoie pour ses taxes a fortement augmenté, elle est satisfaite puisqu'elle produit plus et qu'elle gagne plus et l'Ordre est satisfait puisque que la part produite en plus, ils bénéficient d'une part intéressante. Au final, tout le monde est content. Les ouvriers qui ont une formation, le Roi, Mathilde, l'Ordre. Et les coopérations de cet ordre sont plus faciles à faire. J'ai négocié le premier contrat, les gens ont vu que je n'essayais pas de les tromper, cela a facilité mon intégration aussi.

Et depuis, il poursuit dans cet esprit. Qu'il sache, son forgeron n'est pas à plaindre, ni sa fromagère, enfin, celle avec qui il fait affaire car la fromagerie ne lui appartient pas, ni les artisans qui sont ici. Les échanges ont été honnêtes, du moins l'espère-t-il. Pour Dartagnan, il sourit. Il aime la mer comme Mathilde aime la terre, c'est évident au premier coup d’œil. Alors il imagine bien le pauvre homme en faire des tonnes et dépenser une énergie folle pour rien, sinon prouver à sa belle qu'il n'est pas paresseux, et Mathilde qui répare ce qu'il a détruit par amour et sans reproche, mais se promettant la prochaine fois de l'orienter vers un travail qu'il saura faire. Aymeric en sourit parce que lui aussi a dû rendre les autres chèvre en voulant réparer ceci, renforcer cela et que personne n'osait l'engueuler parce qu'il y mettait du coeur (et qu'accessoirement il était le cadet du Comte). Alix est ainsi aussi, elle bosse dix fois trop pour prouver mille et une choses mais son coeur de père ne voit quasi que ses réussites, qui sont nombreuses.

- Nous trouverons de quoi vous faire une couche confortable, il est même possible qu'une chambre au second ou au troisième soit libre, il faudra que j'en parle avec les hommes du Capitaine. Vous pouvez déguerpir et si ces dames et ce Père ne vous écoutent pas, leur annoncer que je me ferai une joie de tester mes flèches sur leur fessier, si vous n'osiez user de votre fourche !

Qu'elle le prenne ou pas au premier degré ne l'inquiète que peu. Après tout, il est perçu comme "original" si on veut présenter les choses positivement et Idalie aura vite fait de le corriger. Mais il s'en sent capable. Bon, après, ils devront déménager, c'est sûr. Apolline pourrait considérer que trouver un autre intendant qualifié sera difficile, mais au moins ce futur intendant n'attentera pas à son intégrité physique. Elle peut se priver d'un intendant même si jusqu'ici il estime avoir fait du bon boulot. Les récoltes sont surveillées et protégées. Un archer héros du Chaudron et ses mercenaires, ça donne envie d'aller visiter d'autres fermes aux malandrins. Pour ce qui est de l'élevage, par contre, c'est pas encore ça mais ni Apolline ni lui n'imaginaient des bénéfices rapides. Il a coûté plus qu'il ne rapporte pour l'heure mais a déjà quelques petits succès. Ses fromages sont appréciés, même si dans l'absolu il ne fournit que le lait, ses lapins et ses peaux commencent à rapporter et il commence à se faire connaître depuis l'achat d'un bœuf pour faire des échanges avec d'autres fermes. Le fourrage arrive, une confiance s'installe, des échanges se font, mais tout ça prend du temps. Et ce temps, Apolline le lui a donné. Il sourit à Idalie :

- Très chère, je vais négocier afin qu'on ait un pot de miel tous les six mois. Mais comme ces terres sont travaillées par les fermiers, chacune de leur maison devrait en avoir une aussi, par an. J'espère qu'Apolline n'en voudra pas aussi, sinon on perdrait un pot et nous devrions nous contenter d'un pot par an. Mais je présume qu'elle en achètera aussi pour le Bonheur des Âmes, ce qui lui permettra de négocier un prix d'autant plus facilement que nous permettrons à l'apiculteur de placer des ruches ici.

Oui, il écoute les bons conseils qu'on lui donne, il n'a pas de fierté sur tout. Sinon sur son envie de fabriquer ses charcuteries lui-même. Mais avant de partir, il l'embrasse avec fougue. Il a le droit, ils sont mariés, après tout, et ce sont leurs noces.
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Idalie de BeauharnaisComtesse
Idalie de Beauharnais



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MessageSujet: Re: [Terminé][Ouvert] La fête au Labret   [Terminé][Ouvert] La fête au Labret - Page 3 EmptyVen 8 Jan 2021 - 0:33
Face à la réaction de la fermière, qui insista qu'une vie entière ne suffirait pas pour défaire les Labretiens de leurs traditions, Idalie regretta son trait d'humeur. En aucun cas elle n'avait voulu laisser entendre qu'elle avait l'intention de révolutionner les terres sur lesquelles elle venait à peine de s'installer. Puisqu'Aymeric et elle n'allaient rien faire ou presque au cours des deux prochains jours, elle avait essayé de blaguer en prétendant qu'ils feraient tout le contraire. Sa tentative d'humour ratée, elle acquiesça humblement aux propos de Mathilde et laissa Aymeric rassurer son amie. Alors qu'elle écoutait son époux, elle espéra que la jeune femme ne lui tiendrait pas rigueur de son erreur de jugement et aurait tout de même une bonne opinion d'elle une fois cette soirée terminée.

« L'idée est certes plaisante, mais je crains que le clergé nous souligne que le deuxième jour de l'Avènement est déjà dédié à Serus et à l'oisiveté », réagit-elle à la proposition d'Aymeric.

Idalie sourit à Aymeric, puis reposa son attention sur Mathilde. Elle fut soulagée d'entendre qu'elle était la bienvenue à la ferme, puis amusée d'apprendre que le comte avait un don pour rendre chèvre la maîtresse des lieux. Elle pouffa en écoutant l'histoire d'Aymeric, qui ne l'étonnait qu'à moitié. Son mari avait tendance à se lancer dans de longs dialogues dépourvus de tout préambule et comprendre d'où certaines idées lui sortaient était un véritable défi, même pour les initiés. Idalie s'imaginait sans mal être prise de court comme l'avait été Mathilde avec cette histoire de poulains. Cela faisait toutefois partie du charme d'Aymeric... pour elle, à tout le moins.

Attentive, Idalie écouta Aymeric lui relater les événements de sa collaboration avec Mathilde. De temps à autre, elle jeta un coup d'œil à la fermière, la considérant avec respect. Mathilde semblait avoir une bonne tête sur les épaules et avoir d'excellentes idées à partager. La noble était impatiente de passer un moment seule à seule avec elle, car elle pourrait alors mieux prendre le pouls du Labret et accueillir ses idées et ses opinions dans un cadre plus propice qu'un mariage mondain.

« Voilà ce que l'on appelle un partenariat efficace, commenta-t-elle avec enthousiasme. Mada... Mathilde, je me fais un point d'honneur de ne pas tarder à vous rendre visite et à voir de mes propres yeux tous vos accomplissements. »

Elle sourit, puis acquiesça à la demande de Mathilde de se retirer. Après avoir remercié une énième fois la fermière pour toute l'aide qu'elle avait apportée pour ce mariage, elle se tourna vers Aymeric et dit :

« Ilda pourrait dormir dans ma chambre, et nous pourrions offrir la sienne à Mathilde. Ou lui proposer la mienne, tout simplement, mais je doute qu'elle accepte. »

Une fermière dormant dans une chambre de comtesse, ce n'était pas coutume, mais au Labret, tout semblait possible.

Lorsqu'ils furent seuls, Aymeric annonça à Idalie qu'il allait de ce pas négocier avec l'apiculteur afin d'obtenir un pot de miel tous les six mois. La nouvelle mariée n'eut pas le temps de protester contre cet abandon, prise par surprise par un baiser qui lui fit immédiatement monter le rouge aux joues.

« Aymeric! souffla-t-elle en riant. Tu n'es pas raisonnable! »

Elle le repoussa d'une main taquine, bien plus par souci de bienséance et par jeu que par réel désir de le voir s'éloigner. À son tour, elle se leva et, tout juste avant qu'il parte réellement, elle posa sur ses lèvres un baiser chaste, mais tendre.

« Reviens-moi vite », dit-elle tout bas avant de le laisser aller mener ses importantes négociations.

Pendant l'absence d'Aymeric, Idalie en profita pour échanger quelques mots avec son aîné. Même si le ton de la conversation était léger, les conseils fusaient d'un côté comme de l'autre, frère et soeur n'ayant jamais été séparés de façon aussi définitive.

« Je t'écrirai souvent, promit Idalie à Zephyr. Et ne crois pas échapper à mes interrogatoires parce que je vis au Labret. »

Quelques minutes plus tard, Idalie entraîna son frère parmi les danseurs et s'amusa à l'embêter comme une gamine en lui faisant faire des pas impossibles. Ce fut avec grand soulagement que le sergent remit sa cadette au comte, une victime qui s'ignorait et qui continuerait de s'ignorer, la nouvelle comtesse se montrant subitement clémente dans ses exigences de danse.

Les noces se poursuivirent dans l'allégresse pour les mariés. Lorsque l'heure viendrait, ceux-ci ne manqueraient toutefois pas de s'assurer de l'organisation ordonnée des convois afin que les convives puissent rentrer en toute sécurité. Et une fois la tranquillité du manoir retrouvée, ils se retrouveraient pour la première fois seuls en tant que mari et femme, sous le regard bienveillant de Serus.

Spoiler:
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Mathilde VortigernFermière
Mathilde Vortigern



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MessageSujet: Re: [Terminé][Ouvert] La fête au Labret   [Terminé][Ouvert] La fête au Labret - Page 3 EmptyMer 20 Jan 2021 - 3:11
Ne vous excusez pas, mon enfant. S'il y avait bien une chose qui mettait Mathilde plus mal à l'aise qu'un noble, c'était bien un membre du clergé. Avec les sangs bleus, c'était toujours une histoire de bienséance, de protocole à respecter. Il suffisait de garder sa place, son rang, et de se montrer humble et docile. Naturellement, la fermière n'avait aucune humilité lorsqu'on abordait son travail dont elle était si fière, pas plus qu'elle n'était docile lorsqu'on lui donnait des ordres auxquels elle obéissait après avoir objecté mille fois. Mais avec les prêtres... Mathilde avait toujours l'impression de marcher sur un fil surplombant un abîme sans fin. Ses doutes, ses craintes faisaient d'elle une mauvaise croyante dont les mots frôlaient parfois l'hérésie. Parler à un prêtre, c'était s'adresser à quelqu'un qui semblait pouvoir sonder son âme pour en percevoir la moindre imperfection. Et imparfaite, elle l'était.

Mathilde affiche un sourire un peu crispé alors que le prêtre confirme son affectation au Grand Temple, cette bâtisse dont les colonnes, hautes comme des arbres, accueillait ses visites régulières autrefois. Rester enfermé derrière une enceinte n'est pas plus sécuritaire, finalement, que les palissades de bois du Labret. Elle en a fait l'expérience et en est revenue traumatisée. Les murs protecteurs de la ville sont devenus, à ses yeux, un gigantesque piège.

Sans dire un mot, la fermière suit le prêtre vers le buffet. Elle ne l'a pas concocté, ce buffet. Elle a préparé deux ou trois petites choses, mais le banquet est l'oeuvre collective des paysans du Labret, maraîchers, agriculteurs, éleveurs, apiculteurs, viticulteurs, cuisiniers, domestiques,... tous unis pour donner vie à l'idée folle, mais ô combien sage, du Comte. C'est à lui qu'on doit ce buffet, à lui et à toutes les petites mains qui se sont rassemblées autour de lui.

Ce n'est que lorsque le prêtre a terminé de se servir une platée bien garnie et qu'il hoche de la tête pour l'encourager à s'exprimer que Mathilde desserre les lèvres.

- Voilà mon père. Il y a quelques mois, j'ai eu l'occasion de rencontrer le père Aaron au Gand Temple. Il m'a présentée à des soigneurs et à des herboristes, parce que je souhaitais leur confier quelques plantes de mon jardin. Je n'ai pas eu l'occasion d'y retourner depuis, mais je suis certaine que les semences que j'ai conservées les aideront aux jardins. Évidemment, ces semences se trouvent chez elle, et elle sera sans doute coincée au domaine jusqu'au lever du jour. Si je pouvais vous les confier, eh bien elles seraient sans doute en sécurité avec l'escorte dont vous bénéficiez, bien plus qu'avec une fermière voyageant seule.

Mathilde sourit. Les semences auront plus de chances si elles ne font pas partie d'un convoi plein de marchandises, cible si alléchante pour les bannis. Quelques minutes plus tard, le prêtre et elle ont convenu d'un rendez-vous, juste avant le départ de celui-ci pour la ville et tous deux se séparent. Mathilde regagne les cuisines, bien moins animées, pour rapporter le succès à celles qui sont encore au travail. Plus tard, elle trouvera un petit coin où se reposer alors que tranquillement, le domaine retrouverait son calme.
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Jacob de RivefièreComte
Jacob de Rivefière



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MessageSujet: Re: [Terminé][Ouvert] La fête au Labret   [Terminé][Ouvert] La fête au Labret - Page 3 EmptyLun 25 Jan 2021 - 12:55
Quatre danses et moitié plus de conversations insipides… C’était un fait, le mariage était une franche réussite et en cela il s’accompagnait des habituels désagréments liés aux événements mondains. Cependant et surtout parce qu’il n’avait pas le choix, le désormais Comte de Rivefière s’était plié aux exigences de l’étiquette avec ce qu’il fallait de courtoisie pour ne pas paraître irrespectueux, inconvenant ou tout simplement ennuyé. Aussi avait-il offert son bras aux dames en demande d’un pas de danse, tout en souriant à leurs propos moulés dans le fade de la bienséance. Il avait aussi acquiescé aux doléances portées à son attention par quelques téméraires, qui s’imaginaient que son nouveau statut lui accordait l’oreille attentive du Roi. S’ils savaient…

Les choses étaient bien loin de correspondre à ce qu’ils pouvaient croire. Bien loin de là même... Si la noblesse avait, il y a peu encore, quelques rôles à jouer sur la scène politique, leur influence tendait à se réduire comme peau de chagrin. Bien sûr les natifs avaient conservé de leur prestige et leur supériorité en termes d'influence n'avait rien d'une esbroufe. Il s'en doutait depuis un certain temps déjà, mais avait dû l'admettre avec un brin d'amertume lors de ses récentes apparitions à la cour. Il y avait un monde entre les gens du commun et les puissants, mais au sein de la "haute société", il existait un gouffre entre les natifs et ceux venus se réfugier à Marbrume. Alors comment combler cet écart ? Le mariage était une solution. Éloïse de Rivefière l'avait répété et même rabâché. Il se trouvait cependant indécis. Peu des leurs pouvaient se vanter avoir convoler autrement que par intérêt. L'argent, le prestige, l'influence... et aujourd'hui la sécurité tout comme plus simplement la survie, étaient les facteurs non négligeables devant influencer son jugement. Il n'était plus désormais l'irresponsable et le désinvolte. Il avait la charge de son nom et de sa lignée.

Les options qui s'offraient à lui étaient sensées, voire même plus ou moins heureuses. Ses échanges avec la Comtesse de Valis - fort intéressants - les avaient mises en évidence. Tout comme l'avait fait la liste des convives qui se pressaient ici pour se montrer, se vendre ou juste s'empiffrer. Les temps étaient indéniablement durs pour tout le monde et certains - loin de correspondre à l'image du valeureux - avaient fait montre d'un courage presque suicidaire, seulement pour avoir le droit de partager une tranche de pâté avec le beau monde. Cette audace présageait néanmoins d'un avenir plus acceptable. La Fange imposait ses règles, mais l'humanité pouvait s’adapter. Fallait-il donc imaginer le Comte de Beauharnais comme un visionnaire ?

Sa réputation le faisait surtout passer pour un rustre et un malappris. Néanmoins, il avait concouru à la défense de la cité-refuge et s'y était vu attribué les mérites d'un meneur éclairé. C'était cela que Jacob avait retenu de lui. Sa bravoure, saluée par le Roi lui-même et les mots de son amie, Idalie d'Auvray. Aymeric de Beauharnais avait su ravir le coeur de la jeune femme et le Rivefière avait admis - forcé et grondé comme un tout jeune gamin - que cette dernière était bien loin d'être privée de tempérament. Aussi prêtait-il foi en son jugement. Aymeric de Beauharnais disposait sans aucun doute de vraies qualités humaines. Chose que l'adoption de sa jeune file née hors mariage ne faisait que confirmer.

Il était en tous les cas plaisant de voir la jeune épousée sourire. Le bonheur sincère affiché sur son visage lui donnait l'air radieux. Une mine radieuse que sa splendide tenue contribuait à mettre en valeur. Il était heureux d'avoir contribué à ce succès en offrant son voile à la mariée. Une pièce de dentelle fine et précieuse qui devait compléter son trousseau. Elle était consacrée des mêmes motifs que la "parure de nuit" soigneusement emballée, remise entre les mains d'un serviteur pour qu'il la dépose dans les appartements des mariés. Un présent dédié à la nuit de noces, qu'il espérait espièglement au goût de la Comtesse et de son époux.

Le sourire aux lèvres, il s'avança entre les convives et jusqu'au buffet pour y cueillir un verre de vin. Par Serus, si aucun nouvel héritier beauharnais ne venait à pousser son premier cri entre ces murs d'ici à l'été prochain...

Une pression légère sur son avant-bras vint interrompre le fil de sa pensée. Baissant les yeux pour découvrir à côté de lui une toute jeune fille, il arqua un sourcil. La mignonne dont le regard immense s'ombrait de longs cils noirs, ne devait pas avoir dix ans. Ses boucles brunes, joliment enrubannées et coiffées en chignon, encadraient un visage parsemé de tâches de son. Elle portait une robe bleue dont le revers avait été décousu pour couvrir ses chevilles et ses poignets.

« Tu voudrais bien danser avec moi ? Ma maman a dit que tu étais un chevalier, mais moi je sais qu'en vrai tu es le Prince des oiseaux. »

Sa petite main quitta le bras du noble, pour pointer un doigt en direction du blason ornementant son baudrier d'arme. Le cygne des Rivefière y déployait ses ailes, comme le faisait celui qui décorait son pourpoint de brocart bleu nuit. Touché bien plus qu'amusé par la situation, le jeune Comte gratifia l'enfant d'un sourire, avant de se mettre à sa hauteur.
Il connaissait le conte auquel elle faisait référence. Le Prince des Oiseaux était une presque fable. Une histoire lyrique et poétique qui racontait habillement la dépression, l'emprise négative et les idées noires, mais aussi la liberté, la créativité et le bonheur de vivre.

« Alors tu m'as démasqué. J'espère que Topor ne se montrera pas aussi habile que toi... » Il fit mine de regarder autour de lui avant de reprendre. « Si je danse avec toi, tu voudras bien garder mon secret ? »

La petite fille acquiesça vivement, avant de se voir cueillir par celle qui devait être sa mère.

« Lizibeth ! Oh pardonnez-lui Messire, elle est toute jeune et... Elle a échappé à ma vigilance. Je suis désolée. »

Il se redressa, toujours souriant.

« Ce n'est rien Madame. Au contraire, cette jeune demoiselle m'a été très secourable en acceptant de m'accorder une danse... Si vous le permettez bien sûr. »

Il était impensable qu'elle puisse refuser.


HRP:
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Desmond de Rochemont
Desmond de Rochemont



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MessageSujet: Re: [Terminé][Ouvert] La fête au Labret   [Terminé][Ouvert] La fête au Labret - Page 3 EmptyLun 25 Jan 2021 - 20:04
Après avoir parlé avec la fermière du nom de Mathilde, je reste près du buffet, picorant de-ci de-là, goûtant à peu près à tout, lorsque je suis interrompu par un groupe de riche bourgeois qui vient me voir. Je suis surpris de leur venue, mais très vite, je vois qu’ils viennent pour prendre des nouvelles du comte de Rougelac, essayant d’obtenir de moi quelques informations sur ce qu’il aime, ses centres d’intérêt, sans doute pour lui apporter quelques cadeaux voir des pots de vins.

J’avais presque oublié à quel point mon allié est puissant et respecté grâce à son influence et ses nombreuses richesses. Je leur réponds donc de la façon la plus neutre possible en souriant, avant d’être approché par un nouveau groupe, des nobles de rang inférieur comme moi, souvent très jeune qui me demande comment c’est de travailler dans la Milice. Ils sont enthousiastes et je comprends fort bien, car il n’y a plus de tournois, plus de joute ni de guerre, donc impossible de prouver sa valeur et j’en profite pour leur donner de précieux conseils.

Les derniers à venir me voir sont des femmes de la bourgeoisie d’un certain âge qui ont comme par hasard, une charmante jeune fille à marier. Victor étant célibataire, elles souhaitent pouvoir compter sur mon aide pour que j’arrange une rencontre entre leur progéniture et le veuf, car cela ne semble guère les inquiéter que ses trois précédentes épouses soient mortes, car après tout, il suffit que leur fille ait un enfant pour que son titre lui soit automatiquement transmis.

Je ne leur promets rien, mais je note dans mon calepin avec application, les noms de chacune, ce qui semble les satisfaire et je me retrouve enfin un peu seul. J’en profite pour manger de nouveau une part de tarte avant qu’un des chevaliers à qui j’ai parlé revienne me voir et m’indique un homme, plutôt jeune en train de danser avec une petite fille mal habillée. Je peux voir qu’il a une cicatrice qui lui barre le visage et j’entends mon interlocuteur me signaler :

Il s’agit du comte Jacob de Rivefière, on le décrit comme le meilleur épéiste de Marbrume, il serait même invaincu, est-ce que vous avez déjà croisé le fer avec lui ?

Je lui réponds en toute honnêteté :

Non, mais c’est une bonne idée !


J’attends donc que la musique soit terminée et que le noble soit disponible avant de l’aborder et de me présenter :

Je suis le chevalier Desmont de Rochemont, j’ai entendu parler que vous êtes un excellent combattant, aidant la Milice comme moi. J’aimerais beaucoup échanger avec vous sur cette organisation, voir même faire un petit duel quand nous serons de retour à Marbrume, car votre réputation vous précède. Qu’en pensez-vous ?

Je le laisse me répondre, espérant qu’il ne m’enverra pas bouler comme de trop nombreux nobles de haut rang.
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Jacob de RivefièreComte
Jacob de Rivefière



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MessageSujet: Re: [Terminé][Ouvert] La fête au Labret   [Terminé][Ouvert] La fête au Labret - Page 3 EmptyLun 25 Jan 2021 - 21:53
Desmond de Rochemont, ce nom ne lui était bien évidemment pas inconnu. Celui que la rumeur présentait comme le cerbère de Rougelac n'avait pas usurpé sa réputation. Il était grand ou plus objectivement... Il était immense. Son impressionnante carrure, doublée d'un timbre de voix rauque et presque rocailleux, en faisait un véritable mastodonte. Il dépassait d'ailleurs le Rivefière d'une bonne tête, sinon de deux et pouvait bien être trois fois plus large que lui. Par tous les dieux ! Si un tel poney devait un jour tomber sous les crocs d'un fangeux, son seul cadavre réanimé pourrait bien suffire à décimer ce qu'il restait de l'humanité.

« Rochemont... Si ma mémoire est bonne, vous travaillez pour Rougelac. Je suis surpris de vous voir ici... » Il marqua un temps d'arrêt avant de reprendre dans un sourire. « Agréablement, bien sûr. »

Tout en invitant son interlocuteur à la suivre, il prit la direction du banquet. Il avait laissé là-bas son verre de vin et comptait bien le récupérer.

« Je ne sais pas si j'ai aidé la milice. En revanche, j'ai fait parti de son corps expéditionnaire. Aujourd'hui, mon titre et surtout mon statut m'interdisent de reprendre "le vert". Alors je donne de mon temps aux jeunes recrues. Je concours à leur formation et espère que mes enseignements aideront à les garder en vie. »

En retrouvant son verre il fit une nouvelle pause pour le porter à ses lèvres. Se faisant, son regard alla s'ancrer dans les prunelles du chevalier. L'idée d'un duel, même amical, contre un tel géant avait quelque chose de grisant. Pour celui qui aimait à repousser ses limites au-delà du raisonnable, cela tenait de la plus irréfragable tentation. Son dernier duel, contre un homme d'un gabarit similaire, lui avait enseigné la tempérance. S'il n'avait pas perdu le combat, il ne l'avait pas non plus remporté. Cependant, il avait appris.

« Je suis épéiste depuis mon plus jeune âge. Comme vous, je l'imagine aisément. Alors vous savez déjà que l'idée d'un combat amical m'enchante. Je serai ravi, Chevalier, de croiser le fer avec vous. Et je le serai d'autant plus si cela nous permet d'échanger sur des sujets qui nous tiennent à coeur. »

Si leur discussion avait pu attirer l'attention de quelques convives, Jacob n'avait pas semblé indisposé par leurs regards et murmures. Coutumier du fait, il se moquait bien de ce que l'image laissait à penser du géant qui lui faisait face. Il s'intéressait à l'homme, au guerrier et à ce qu'il avait de tripes pour se présenter à une fête à laquelle il n'avait très probablement pas été invité.

« Venez me voir lorsque vous serez de retour à Marbrume. »
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Desmond de Rochemont
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MessageSujet: Re: [Terminé][Ouvert] La fête au Labret   [Terminé][Ouvert] La fête au Labret - Page 3 EmptySam 6 Fév 2021 - 15:17
Mon interlocuteur est vraiment un homme très agréable et sympathique qui ne me prend pas de haut, malgré mon rang inférieur dans la hiérarchie de la noblesse. En plus, il me connaît, ainsi que Victor, preuve que j’ai devant moi, un homme bien éduqué, mais ce n’est pas fini, car nous avons un intérêt commun, la Milice !

Nous en profitons également pour goûter le bon vin posé sur l’un des buffets et je l’écoute répondre par l’affirmative à ma demande de combat amical, d’ailleurs, il semble aussi impatient que moi. Nous finissons notre entretien sur une invitation de sa part, que je compte bien honorer le plus rapidement possible.
Je lui indique donc :

Ce sera avec grand plaisir, j’enverrai mon page à l’avance pour convenir d’une date.

Je le salue convenablement, dû à son rang et je rejoins la table où se trouvent les nouveaux mariés, que j’ai la chance de trouver ensemble, l’un et l’autre étant très souvent monopolisé par leurs invités ou en train danser. Je m’incline donc devant eux et je leur indique :

Comme convenu, je quitte votre domaine avant la nuit tombé et si je dois de nouveau passer par vos terres, je vous en demanderai l’autorisation par écrit.

Je me relève ensuite et indique d’une voix moins formelle à Idalie :

Encore une fois, tous mes vœux de bonheur.

Je peux enfin quitter les lieux, le soleil ne c'est pas ecnore couché mais je ne dois pas trop trainer pour ejoindre l'auberge que l'on m'a indiqué, toutefois j’aperçois du coin de l’œil la servante ou fermière, je ne sais plus trop, en grande discussion avec un prêtre et je lui fais discrètement un signe pour lui indiquer que je quitte les lieux.

Quelques nobles viennent me voir pour me souhaiter bon voyage tout en me confiant quelques missives pour le comte de Rougelac qu’ils ont dû écrire dans la soirée et c’est bien chargé que je quitte les lieux. Je serais volontiers resté pour engloutir quelques pâtés de plus, mais il faut être raisonnable.

D’une part, ayant réussi à faire bonne impression en indiquant à tout le monde que Victor est mon allié, mais non mon maître, tout en me conduisant bien, d’autre part les Fangeux n’ont que faire de mes états de mes envies, la région a beau être plus ou moins protégé, ses routes restent dangereuses et il n’est pas exclus que je croise des monstres sur la route.

La noblesse ici présente à dû voir que je connaissais deux comtesses, Idalie et Apolline ainsi qu’un comte, Jacob, donc ma réputation devrait logiquement augmenter à la suite de cette petite fête au Labret.
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Idalie de BeauharnaisComtesse
Idalie de Beauharnais



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MessageSujet: Re: [Terminé][Ouvert] La fête au Labret   [Terminé][Ouvert] La fête au Labret - Page 3 EmptyDim 7 Fév 2021 - 22:44
Si les fêtes suivant un mariage se poursuivaient souvent jusqu'à tard dans la nuit, celle du comte et de la comtesse de Beauharnais prit fin avant même que le soleil amorce sa descente dans le ciel du domaine de Pessan. Le manoir ne pouvant accueillir tous les invités, les convives séjournant à Usson ce soir-là furent appelés à se rassembler afin d'être escortés jusqu'au village par une troupe de mercenaires chargée d'assurer leur sécurité. Mettant de côté leurs noces l'espace d'un instant, les nouveaux mariés veillèrent au bon déroulement des opérations. Alors qu'elle donnait un coup de main à son époux, Idalie ne manqua pas de remercier encore une fois les invités de Marbrume de s'être déplacés et les Labretiens d'avoir contribué au succès de la fête.

Après quelques minutes d'organisation, mercenaires et convives prirent la route d'Usson. Le manoir se retrouva plongé dans son calme habituel, seuls les personnes y habitant ou y séjournant exceptionnellement demeurant. Les festivités se poursuivirent en petit comité, dans une ambiance détendue, et Idalie profita de ces instants précieux pour discuter en compagnie de son mari et de son frère. Le sergent d'Auvray repartirait dès le lendemain, ayant renoncé de reprendre le convoi maritime pour aider la milice terrestre locale avec une mission.

Lorsque la majorité manifesta son désir de se reposer pour un départ qui arriverait bien vite, mariés et invités se retirèrent dans leurs quartiers. Les domestiques s'employèrent alors à nettoyer la salle, à ranger les cadeaux déposés par les convives et à redonner au manoir son apparence habituelle. Dans deux ou trois heures, tout serait comme avant... ou presque. Une nouvelle comtesse venait de s'installer au Labret. Peut-être les choses changeraient-elles un peu.

RP TERMINÉ
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