Nom : Des Rosiers

Prénom : Winifred

Age : 59 ans

Sexe : Féminin

Situation : Veuve, 3 fois.

Rang : Vieille prêtresse, toujours en activité, très près du peuple, native du duché.

Lieu de vie : Najac - Plateau du Labret.

Carrière envisagée & tableau de départ avec les 4 PCs : (voir topic Système Rp & Xp - Carrières)
Carrière du prêtre : +1 HAB / +1 CHAR / +2 INT

Compétences et objets choisis : (voir topic Système Rp & Xp - Compétences)

Compétences :

- Sang froid - Niveau 1
- Art - Niveau 1
- Histoire - Niveau 1
- Mémoire - Niveau 1
- Doctrine du culte - Niveau 1 (automatique)

Objets :

Une canne / bâton en acacia
Un bois de cerf en pendentif géant autour du cou

Wini est une minuscule dame très âgée. Elle ne mesure pas plus d’un mètre cinquante cinq. Quoi que, les années ont pu lui en ôter au moins deux ou trois. Elle est menue, frêle et semble fragile. Son visage comme le reste de son corps est marqué par les années passées sur cette terre, et les deux dernières n’ont rien arrangé à sa mine fatiguée.
Son dos quant à lui est tout aussi voûté que l’entrée du temple dans lequel elle officie depuis le début de l’été 1166. Ses doigts, au bout de ses mains ridées, sont tordus comme de vieux cep de vigne et sont douloureux, surtout en fin de journée. Sandre les lui masse un peu, il est gentil le petit.
Vous ne verrez pas ses cheveux, pourtant magnifiquement blancs et longs, toujours cachés derrière une coiffe particulière qu’elle aura elle-même confectionnée. Ses sourcils ne sont plus que deux longs muscles dépourvus de poils et si on regarde de près, ces derniers semblent avoir muté sur le bout de son menton rond. Son petit nez un peu écrasé est toujours très efficace, comme ses yeux bleus ciel qui paraissent pourtant vitreux.
La dame âgée est quelque peu édentée et les quelques chicots qui tiennent encore en place ne sont plus très droites. Des fois, quand il y a du vent, elle s'assoit et laisse apparaître ses dents pour écouter si le vent fait du bruit en passant par les trous. Ce n'est pas très concluant.
Côté vestimentaire, vous n’avez rien à lui envier. Winifred aime se parer de lourds vêtements chauds : des cuirs, des laines et de la fourrure, été comme hiver. Son petit corps gringalet a besoin d’être réchauffé. Cottes, draps, pantalons informes, elle n’est pas très regardante sur la forme, tant que la chaleur y est.
Pour parer aux malheurs et aux fangeux, Winifred se gribouille sur le visage des symboles qu’elle associe elle-même à la Trinité. En réalité ce ne sont que les symboles officiels mais les mains tremblantes, les dessins ne ressemblent plus à grand chose. Quand on lui demande ce qu'elle a de dessiné sur le visage, elle s'offusque presque qu'on ne reconnaisse pas là un serpent ou des bois de cerf.

Lorsque vous la voyez, vous ne percevez que cette allumée particulière, bienveillante qui vous offre, de son plus beau sourire, la vue de ses deux belles incisives jaunies. C’est la petite dame, qui marche toujours dans le village et qui s’arrête pour proposer son aide. On la lui refuse bien trop souvent, craignant qu’elle ne laisse un morceau de son dos derrière elle. Wini est appréciée à Najac, et connue de tous. Elle est et restera une vraie prêtresse. Son âge très avancé ne fait que renforcer l’admiration que la population peut avoir pour elle.

Oh, quelle pieuse nous avons là. Wini, c’est la prêtresse de la Trinité par définition. Elle ne jure que par leur existence, leurs envies et les respecte plus qu’elle ne se respecte elle-même. Elle a dédié sa vie à leur faire honneur et compte partir sous leurs yeux, percevant l’admiration qu’elle leur aura dévoué durant plus de soixante dix années. Ça a été une évidence pour elle, ça ne s’explique pas. Elle a toujours su qu’elle leur consacrerait sa vie, à eux et aux habitants.

La dame âgée n’est que douceur et bienveillance, sagesse et gentillesse, ou presque. Elle passe ses journées à arpenter les rues, comme il vous l’a déjà été annoncé, à la recherche de bonnes œuvres à effectuer. Elle se rend disponible pour écouter, bichonner et conseiller, dans la limite de ses compétences et de son savoir. La pratique de sa profession de prêtresse lui confère des connaissances naturelles dans l’aide à la personne. Elle prend plaisir à exercer ses fonctions car elle découvre ainsi les habitants de jour en jour.

Les gens l’aiment comme elle est, à quelques exceptions près, un peu marginale et particulière. Les gens ont vu son état de santé se dégrader mais savent qu'il n'y a pas grand chose à craindre d'elle si ce ne sotn que quelques coups de cannes bien placés. Elle aime bien parler aux gens qui sont intrigués, mais dans le village, les doutes ont vite été estompés.

Elle vit au temple de Najac, situé au cœur du village. Tous les matins, dès que le soleil est bien réveillé, elle va jeter des bouts de carottes flétris aux hordes de chiens, parqués dans des enclos dédiés. Ces chiens qui peuvent les sauver tous, eux, les Najaciens. Wini les aime bien, ils sont gentils bien que parfois bruyants. Ensuite, dans sa petite routine journalière, elle va voir Louis. Louis c’est le chef, mais il n’est pas beaucoup plus jeune qu’elle, il faut le dire. Elle lui amène du pain à la carotte et ils discutent des histoires du village. Elle aime ça les carottes, Wini. Elle en cultive quelques plants derrière le temple. Des fois elle en fait du gâteau et elle en distribue aux petits enfants du village, ils sont contents comme les chiens.
Elle a aussi ses habitudes à l’auberge où on lui offre quotidiennement une eau chaude avec quelques plantes aromatiques. Certains se demandent si elle mange autre chose dans la journée. Elle fait mine de ne pas entendre les quelques habitants qui lui lancent des mots d'amour comme "sorcière" ou "vieille folle" tout en allant voir Eko, c’est une jument de l’écurie. Elle est comme elle et Louis, toute vieille. Ça l’attriste un peu ça, Wini, de savoir qu’un jour elle finira en saucisse, mais il faut ce qu’il faut. Elle aura bien travaillé dans sa vie, un cheval de trait comme on en fait peu, mais elle se fait de vieux os.

Elle montre pas trop ses émotions, la vieille dame, et elle fait preuve d’un sang froid assez incroyable. C’est plutôt pratique quand il faut réagir vite, ça l’a été à certains moments, sur ces deux terribles dernières années. La cata d’un côté, l’action de l’autre. On réfléchira plus tard, c’est ça qu’elle se dit.
Puis elle est pas chiante, elle ne veut pas trop réfléchir au pourquoi du comment. Certains le font, elle non. Il se passe tout ça ? C'était prévu, les Divinités en ont décidé ainsi, pourquoi essayer de savoir, on est pas des Dieux nous, on peut pas savoir ça. Il faut essayer de les apaiser.

Quand elle a du temps, elle va bricoler un peu. Elle aime bien fabriquer des petits objets mystérieux. En bois, surtout, elle aime bien le bois. C’est facile à travailler quand on en trouve des bons. Elle en fait d’ailleurs sécher pas mal dans un recoin du temple. C’était une pièce qui ne servait à rien. Elle les vend au profit de la Trinité des fois sur un étal du marché. Les gens les déposent à leur tour au pied de leurs effigies. Mais ce qu'elle voit plus trop, c'est qu'ils sont moches. Ils ne ressemblent pas à grand chose. On devine parfois la tentative vaine d'une Triade symbolique propre aux Trois, mais non Wini, non. T'y vois plus grand chose ma p'tite dame. C'est pas grave, ça lui fait plaisir quand même.

Le soir, elle se balade en rentrant au temple, tout en annonçant à haute voix l’approche de l’heure du couvre-feu à qui l’écoute. Mais des fois, c'est le matin, alors les gens la regardent du coin de l'oeil, se demande s'ils confiraient leur santé à Wini. Mais les gens quand c'est vraiment le soir, ils savent déjà. Ils savent bien qu’il faut se barricader et prier quotidiennement les dieux pour que la Milice les protègent, une nuit de plus.

S’il y en a qui disent “c’était mieux avant”, Wini dirait… ben elle dirait “c’était mieux avant”. Aussi. On était bien, avant. C’était plus paisible. Il était possible de se balader sur les sentiers, la nuit, pour regarder ce magnifique tableau bleu noir pailleté offert par la Trinité. Avant, on pouvait explorer des contrées lointaines et n’avoir peur que des brigands et des voyous. Maintenant on a même peur des malades et des morts.
Avant, on pouvait aller boire une eau chaude avec Lettice. Mais ça c’était avant. Lettice, elle a eu la tête détachée de son corps parce qu’elle avait mordu quelqu’un. C'était il n'y a pas si longtemps. L'année dernière ? Plus ? Boarf, la mémoire est sélective. Bon mais elle était pas dans son état normal, Lettice. C’est dommage, c’était une petite sœur bien sympa. Avant, on pouvait fêter La nuit des Serpents sans craindre que l’un d’eux vienne nous manger, on pouvait convier les voisins à célébrer Anür autour de jeux hilarants, maintenant c’est chacun chez soi. Avant, l’Avènement se faisait désirer, maintenant, les gens ont peur. Tout le monde a peur, maintenant. C’est nul ça, d’avoir peur. C’était mieux avant.

La fange, c'est bizarre. Mais elle le sait, ce sont les Trois qui l'ont décidé. Elle ne réfléchit pas au delà, ce n'est pas son rôle. Secrètement, elle se dit qu'il y a des gens qui ont dû faire beaucoup de mal pour que le royaume entier se retrouve dans cet état. Mais elle, elle est gentille et les gens qu'elle connaît ils sont tous gentils, elle ne veut pas qu'ils soient dévorés par ces mochetés. Si ses proches se transforment ? Ben, elle ne sait pas trop pourquoi, pourtant ils avaient pas l'air de méchants qui méritent ça. La réserve de méchants doit être épuisée, il faut les renouveler, ils prennent des corps au hasard. Mais Ils l'ont voulu... Ils décident. Ils sont peut-être un peu fâchés, alors Wini va essayer de bien faire pour qu'ils se calment. Quand on lui demande son avis, elle hausse les épaules et elle invite à Les gâter. Ils ne sont pas très contents, voilà tout.

Combien d’enfants Wini avait-elle aidé à mettre au monde, combien en avait-elle ajouté sur des registres de Marbrume avant de voir ces mêmes noms rayés quelques années plus tard à cause des fangeux ? Combien de bains sacrés avait-elle fait prendre, à ces femmes heureux désirant enfanter ? Combien de fois avait-elle regardé avec fierté ces fidèles s’agenouiller devant les Trois ? Les mariages, les enterrements, les bénédictions, c’était bien tout ça. Maintenant, elle entend plus facilement les gens pleurer leurs enfants, leurs époux que d'enrouler des rubans autour des poignets. On ne met plus les gens en terre, on leur tranche la tête et on les brûle. On ne souhaite plus aux Divinités d’être fières, on ne leur demande plus que de donner de leur personne. Ils sont fatigués, eux aussi, où donner de la tête quand on voit ce que les fangeux ont fait à ce monde. Mais Winifred, elle, espérait bien mener sa mission sacrée jusqu’à la fin, elle espérait bien que les Trois allaient reprendre du poil de la bête et écraser sur leur route ces vilains mordeurs. Mais il leur fallait un peu de temps, donnez leur juste un peu de temps, cela ne fait que deux ans. Deux malheureuses années qui avaient aussi fait que, bien des fidèles, avaient perdu la foi. Pauvre d’eux. Wini n’arrivait même pas à leur en vouloir, ils avaient juste perdu la raison. Ils allaient la retrouver, les Trois allaient y veiller tout autant qu’elle.

Elle est née à Mabrume, la vieille dame. C’était il y a longtemps. Des dizaines et des dizaines d’années plus tôt. La tête dans une marmite, elle est née. Elle était la 7ème et la dernière. Sa mère n’a pas fait long feu après ça. D’ailleurs elle n’a même jamais connu son père, paraît qu’il était bel homme. Petit, mais fort.

Bertille, Paulin, Rainier, Lettice, Mayeul et Emma, voilà les noms des frères et sœurs. Bon, aujourd’hui ils sont tous morts, mais ils avaient été recueillis par Monsieur et Madame Des Rosiers. Ils ont d'ailleurs donné leur nom aux gosses. Lui était dans l'armée, elle, elle était prêtresse. C’était vraiment chouette de grandir avec tout le monde, mais la mort prématurée de Mayeul a un peu affaibli l’ambiance générale. Puis père et mère sont morts, les filles sont devenues Prêtresses, les garçons ont combattu.
Les maladies ont fait des dégâts, la moitié sont allés passer le bonjour à Anür en allant ailleurs.

C’est au temple principal de Marbrume que Winifred a fait ses classes. C’était une fille discrète et efficace.

Elle s’est mariée, 3 fois. Elle a eu autant d’enfants que de mariages mais elle n’en parle pas. Il ne reste plus personne maintenant. C’est pour ça qu’elle aime bien les gens de Najac, les chiens, les poules et les carottes.

En secret, elle aime rêver de Serus. Ils se prennent la main, ils marchent et il lui dit que tout va bien aller. Qu’il compte sur elle. Alors le matin, elle est prise d’une envie irrésistible de sauver le monde. Puis elle réalise que même les enfants sont presque plus grands qu’elle et que ses doigts ne sont plus bons à tenir une arme. Elle est vieille maintenant. Elle a la sagesse de Rikni.

C’est un peu flou dans sa tête, ce moment où tout a commencé à vraiment mal aller. Elle ne comprenait pas trop ce qu’il se passait. On lui a pas bien expliqué, on lui a juste dit “tu restes là, tu bouges pas” et elle a passé trois jours dans un placard. La faim lui a tordu les boyaux. Heureusement qu’elle avait un peu de la poche dans le pain, ou euh, du pain dans la poche. Elle en gardait souvent pour aller en donner aux poissons au port. Oh, ils n’ont pas été les trois jours les plus longs de son existence, les mois qui suivirent furent si inquiétants, angoissants, terrifiants et terribles qu’ils parurent être des années à eux seuls. Les cadavres jonchaient le sol de Marbrume, L’esplanade d’ordinaire si lumineuse était parée d’un rouge qui noircissait à vue d'œil. Les têtes séparées de leurs corps étaient plus nombreuses que les pavés au sol. Les gars forts ramassaient. Wini, elle regardait, démunie, désemparée. Mais, elle avait une mission. Son rôle n’était pas de regarder comme une potiche alors elle s’y mit, elle aussi, à nettoyer tout ce merdier pour faire peau neuve. On réfléchira plus tard.

Et plus tard, elle eut le temps d’y réfléchir. Elle sollicita les hauts-prêtres et se proposa pour assurer sa mission sur le plateau du Labret. On sait pas bien si c'était pour se débarrasser d'elle, parce qu'en réalité, elle est plus très très efficace. Oh le bazar que ça avait été là aussi. Mais jamais au grand jamais, elle n’avait trahit les Divinités, les trois, les seuls et elle leur avait toujours été fidèle.

Maintenant elle était un peu maraîchère, crieuse publique, elle dessinait l’histoire sur des parchemins volants qui jonchaient son dortoir et elle s’occupait des anciens, ceux qui sucraient trop les fraises pour s’occuper d’eux-même. Depuis le 1er mai 1166, il y avait des orphelins à Najac qui étaient venus renforcer les troupes. Elle s’occupait d’eux aussi et des fois, il y en avait un, Sandre, qui l’aidait à mettre ses chaussures. Il était gentil lui aussi. Comme Louis.
Wini en pinçait pour Louis, mais elle était trop vieille pour ces choses-là.

Des fois, quand c’est le jour et que les méchants sont loin, les enfants du villages se réunissent devant le temple et Wini, elle sort et elle leur raconte des histoires d’avant, quand c’était mieux. Mais à eux elle le dit pas ça, que c’était mieux. Elle leur dit des choses qui rassurent et qui sont merveilleuses. Elle essuie comme d'un revers de la main les moqueries des plus grands qui la titillent un peu au sujet de ses compétences neuronales, mais ils le disent autrement.
Elle avait le don de mettre en scène Les Trois comme personne et elle donnait envie aux enfants de les régaler d'offrandes. Alors des fois, elle leur montre comment on fabrique des petits bijoux, des sculptures, comment on fait de jolis dessins sur des feuilles d’arbres avec la terre rouge. "Oh, il est joli ton arbre Wini" ce à quoi elle répondait "C'est un cerf"...
Quand un petit la questionne sur la quatrième...

- La quatrième quoi ?
- Divinité...
- Tu y crois toi ?
- Papa il dit qu'il existe pas. Tu crois qu'il y en a un toi ?
- Tu sais petit, s'il vient à moi, j'y croirai. Je l'attends toujours. En attendant, ma petite crotte, tu finis ton dessin et tu vas dire merci aux Trois uniques.
- Crotte ?
- J'ai dit carotte.
- Tu as dit cr... Aïe ! Pourquoi tu me tapes avec ta canne ?
- C'est pas ma main c'est mo... nan, c'est pas moi, c'est ma main, range ton beurre et va laver les moustiques.

Elle aime pas quand on parle de c'ui là, le quatrième. Mais... si des gens y croient aussi férocement qu'elle elle croit férocement à l'existence unique des Trois... Peut-être bien qu'il existe un peu quand même ?

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