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 [Convocation]Ce qui rôde à l'orée du bois

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Dame CorbeauMaître du jeu
Dame Corbeau



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MessageSujet: [Convocation]Ce qui rôde à l'orée du bois   [Convocation]Ce qui rôde à l'orée du bois EmptyLun 5 Avr 2021 - 0:08




[Convocation]Ce qui rôde à l'orée du bois Mrju
La douceur du printemps n’avait pas encore atteint les murs de la cité, mais le froid mordant de l’hiver n’était déjà plus qu’un vague souvenir. Ainsi, en cette nuit de mars, on pouvait errer dans les rues de la cité sans craindre de périr de froid.
Et pourtant, dans le quartier de Bourg-Levant, rares étaient les âmes à se permettre d’agir ainsi. Sans doute que les rondes régulières de la milice avaient une part de responsabilité dans ce phénomène. Les badauds ivres et les filles de nuit n’étaient pas les bienvenus devant les façades bourgeoises.
Parfois on pouvait apercevoir un couple, bras dessus, bras dessous, avançant d’un pas tranquille, l’homme murmurant douceurs et promesses à sa compagne.
Il y avait aussi ce page, qui essayait de ne pas courir, les bras chargés de documents, mais qui pressait tellement le pas qu’il manquait régulièrement de trébucher et s’étaler sur les pavés.

Mais ils ne sont qu’une poignée dans ces vastes couloirs à ciel ouvert, et le vent rugissant a tout le loisir de se fracasser contre murs et volets à l’image d’une bête prise en cage qui cherche une sortie inexistante. Quand il se calme, un étrange silence se fait sentir, comme un cri soudain stoppé, laissant un vide derrière lui.
Soudain une note, haute et claire. Une corde qui vibre sur une harpe. Est-ce l’imagination du passant qui génère ce son afin de combler le vide ? Non, le voilà qui recommence, dans une autre tonalité. Alors on tend l’oreille, on cherche à comprendre.
On s’aperçoit soudain que parmi les pancartes qui claquent, se trouvent des percussions rythmées. Et que la harpe en aiguise le rythme.

On laisse notre instinct agir, nos pas nous guider, on traverse une rue, puis l’autre, d’autres cordes se joignent à l’ensemble, créent une harmonie surprenante. On sent son cœur battre plus vite, comme si ce morceau nous était destiné, nous appelait.
La sirène ne tarde pas à mêler sa voix aux instruments. Elle est suave, enivrante, comme le bon vin. La chaleur se propage dans le sang au rythme de cette mélopée. Sans s’en apercevoir on accélère le pas. Nous y voilà, encastrée entre deux bâtiments sombres, une façade blanche, presque provocante, qui s’étend vers le ciel nocturne. De hautes fenêtres voilées de grands rideaux rouge vif.
Une double porte aussi noire que les murs sont blancs. La musique filtre au travers du bois, enivrante, presque possédée.
Si proche on peut entendre des voix, des conversations et des rires. Est-ce le décalage avec le silence environnant qui rend ces sons si obscènes à l’oreille, ou quelque chose de plus profond dans les voix elles-mêmes, comme un appel à des plaisirs coupables.

Que faire ? Fuir ? Prévenir la milice ? Et pourquoi ? Parce que des gens parlent fort à la nuit tombée ? Un sourire se dessine sur les lèvres à cette idée. Et pourtant le sang boue encore plus intensément que l’instant précédent.
On serre les doigts, une fois, deux fois, comme pour chasser un engourdissement inexpliqué. Va-t-on le faire ? Va-t-on oser ?
Une envie irrépressible grimpe le long du bras, l’engourdissement devient démangeaison, le doute devient impatience. Oui, il faut le faire, c’est comme une évidence. Le bras se tend, le poing se ferme et on frappe. La musique ne cesse pas, elle semble plus avide à présent, comme si une proie s’apprêtait à s’offrir à ses griffes. Peut-être est-ce le cas ?

Soudain, un cliquetis dans une serrure arrache un frisson le long de l’échine. Le bois grince légèrement, comme le feulement d’un chat. La porte s’ouvre, en grand, comme empressée d’avaler celui qui se présente.
Une femme émerge des ombres, de longs cheveux blonds cascadant sur ses épaules nues. Un masque de renard composé de plumes teintes et de tissus dissimule ses traits. Une robe, ou plus justement, deux pans noués d’une corde en fil argenté et doré en guise de ceinture couvrent son anatomie. Et même ainsi, seule l’obscurité ambiante offre un peu de décence au tissu diaphane.
Elle s’incline bien bas, avec grâce et sensualité. Une voix calme émerge du masque, chaude et douce, mais quelque peu piquante, comme la sensation de ramener ses doigts froids près de la flamme d’une bougie une nuit d’hiver.

-Bienvenue au Chat Dansant.



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Victor de RougelacGouverneur de Sombrebois
Victor de Rougelac



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MessageSujet: Re: [Convocation]Ce qui rôde à l'orée du bois   [Convocation]Ce qui rôde à l'orée du bois EmptyLun 5 Avr 2021 - 9:35
Une soit disant "amie" avait obligé le Comte à quitter l'espace d'une soirée la chaleur et la protection de son Manoir situé à l'Esplanade. La raison ? Cette lettre aussi intrigante que stimulante pour un homme de l'envergure de Rougelac insaisissable affamé pour le pouvoir et l'influence, plus encore depuis que le bailli l'avait chassé de la capitale et de ses affaires. Pourtant, Victor n'avait quitté ses pénates pas le moins du monde rassuré. Et si, tout ceci était encore un piège tendu par ce Henri d’Orsay, rien n'était moins sûre, mais le mondain ne pouvait résister à cet appel aussi dangereux soit-il.

Le contexte n'était pas non plus des plus favorable. Pour cause, il devait rejoindre Bourg Levant de nuit et sous un vent qui rendait chacun de ces pas fébrile dans cette atmosphère pensante, lugubre, légèrement angoissante. L'on ne pouvait mieux décrire les ruelles de la capitale en proie aux griffes de cette nuit printanière où Dame Nature se plaisait à rendre fébrile les rares badauds assez fou pour déambuler à ciel ouvert. Une fois n'était pas coutume, le Comte avait prit la décision de ne pas s'entourer d'homme de main pour sécuriser son déplacement en ce lieu propice à la débauche et la luxure.

Couvert d'un coupe-vent qui dissimulait une impeccable tunique obsidienne à col haut, sa tenue de prédilection, Victor pressait le pas non sans rester en alerte, un main à sa hanche, prêt à sortir un discret stylet qu'il avait choisit avec précaution dans le contexte que l'on connaissait. Il avait aussi prit la décision de rejoindre l'établissement sans prendre en charge Rosen, par soucis de prudence en ces temps incertains. Contrairement au commun des mortels, aux préjugés, le mondain n'était en aucun cas anxieux de pénétrer ce lieu de dépravation, il en avait été coutumier de longues années durant avant ces échecs successifs d'union maritale. Mais aujourd'hui il était libéré de ce carcan, décomplexé à retrouver ces pêchers mignons.

Alors, lorsqu'il frappa à la porte de cette bâtisse à la façade blanche et qu'il découvrit cette femme, légèrement vêtue, le visage dissimulé derrière un masque de renard, le quadragénaire était loin d'adopter l'attitude d'un néophyte qui se présentait timidement pour la première fois dans un lieu que la conscience répudie. Mieux, l'homme détailla la jeune femme, devinant ses atouts physique d'un regard azur gourmand. Mais il le savait, là n'était pas l'objet de sa présence, pourtant cela ne l'empêchait pas de regarder le menu ? Seulement, il devait se plier aux consignes car il avait bien rendez-vous en ce lieu avec une tierce personne, aussi mystérieuse soit elle. Face à la grâce et la sensualité dont avait fait preuve la jeune femme, le Gouverneur de Sombrebois laissa un instant son esprit imaginer ces hanches et la souplesse de de sa chute de reins avant de finalement entre-ouvrir son coupe vent pour y faire apparaître une rose rouge, comme il avait été indiqué dans le message de l'amie, non sans pour autant ne s'empêcher de lancer un regard carnassier à cette créature qui venait l'accueillir.

La voix de cette dernière était tout à fait décrite avec une justesse que même Victor put ressentir et cette sensation de ramener ses doigts froids près de la flamme d’une bougie une nuit d’hiver semble omniprésente dans ce contexte, au pas de la porte alors que le mondain tendait la fleur symboliquement dans l'attente d'une réaction de cette délicieuse renarde qui empêchait jusque là sa progression.


Dernière édition par Victor de Rougelac le Mar 6 Avr 2021 - 16:31, édité 1 fois
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Rosen de SombreboisBaronne
Rosen de Sombrebois



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MessageSujet: Re: [Convocation]Ce qui rôde à l'orée du bois   [Convocation]Ce qui rôde à l'orée du bois EmptyLun 5 Avr 2021 - 13:30


Ce qui rôde à l'orée du bois
Rosen feat Victor X Dame Corbeau


Sérieusement, je me demande encore comment j’ai pu me laisser embarquer dans cette histoire. C’est que Victor commence à avoir des agissements similaires à ceux de Desmond, et pour un peu, je sens qu’il va, lui aussi, me plonger dans de profondes emmerdes monumentales. Qui se ressemblent s’assemblent, comme le stipule si bien l’adage après tout.

A la différence près que contrairement à son colosse, le gouverneur n’éprouve pas la moindre once de bienveillance à mon égard, ce qui pourrait bien faire toute la différence s’il advenait que j’aie besoin d’aide. D’un côté me direz-vous, comment faire pire ? Je ne vais pas tarder à crever, c’est l’évidence même. Alors les emmerdes, j’y suis tellement habituée que dorénavant, ça ne me fait plus rien.

J’arrive donc seule à bourg levant, évidemment, il ne fallait pas compter sur la galanterie de ce cher Victor qui a bien trop peur de se salir d’avantage en se faisant voir en ma présence, des fois que cela puisse être encore pire que ça ne l’est déjà pour lui.

J’ai pu me reposer un peu ces deux derniers jours, et même s’il serait prétentieux de me dire en forme, après m’être un peu forcée à manger et avoir fait de mon mieux pour me détendre, c’est tout de même plus fraîche qu’il y a deux jours que j’arrive dans la rue à la recherche du Chat Dansant.

Voyons… que je me souvienne de la description que m’en a fait l’autre malandrin. Un mur blanc, des hautes fenêtres habillées de rideaux rouges… sans quitter du regard les bâtiments, je me dirige vers une musique entraînante. Serait-ce par-là ?

J’arrive ensuite devant une façade à la blancheur liliale avec une double porte noire comme la nuit, y contrastant fortement, et m’arrête un instant. Ça ressemble à la description que m’en a fait Victor. Je m’approche de la porte, hésite un instant à frapper. A l’intérieur, l’ambiance semble chaleureuse, peut-être un peu trop à mon goût. Les rires semblent lascifs, la musique qui vient bien de là sensuelle.

C’est peut-être ma dernière chance de fuir en courant. Devrais-je le faire ? Un choix comme l’autre, je risque de le regretter. Mais je n’ai plus rien à perdre, désormais. Un peu avec la même sensation que lorsque j’ai accepté d’avaler ces stupides champignons hallucinogènes que m’a proposé Desmond – et qui ont provoqué une catastrophe sans nom, ceci dit en passant – je me décide alors à taper à la porte.

Advienne que pourra… si on cherche à me nuire, on le fera d’une manière ou d’une autre, que j’aille au devant des ennuis ou que je les fuis. L’expérience me l’a bien montré… seuls les Dieux sont maîtres de notre Destin. Eux seuls décident, nous ne sommes que des pions qui subissent leur volonté.

Celle-ci s’ouvre assez largement à peine ai-je frappé, ce qui n’est pas sans me faire avoir un pas de recul, mal à l’aise. Et l’apparence de la femme qui est en train de me faire face me conforte dans mes craintes ; visage masqué, cheveux à priori lâchés de ce que j’en vois, tenue légère et hyaline.

Cela n’est pas sans me ramener quelques lunes en arrière lorsque fin décembre, Desmond m’a malencontreusement traînée dans un bien étrange bordel malgré lui. Et je ne me rappelle trop bien comment cela avait failli finir.

Encore un bordel… ce crétin de gouverneur n’aurait-il pas pu me prévenir ? Encore que, à la rose qu’il m’a laissée comme droit de passage, j’aurais dû en avoir des certitudes. Mais puisque c’est quelqu’un qui semble vouloir nous voir... je serais bien curieuse de savoir qui s’intéresse à moi, à lui, et dans une plus large mesure, à Sombrebois.

Je reste quelques secondes décontenancée devant l’indécente gardienne masquée aux longs cheveux blonds, avant de me reprendre et de sortir la pauvre rose, qui n’est plus très fraîche, de mon manteau de fourrure pour la lui tendre.

« Il me semble avoir été invitée... »

C’est un coupe gorge, je le sens gros comme une maison. Avec un peu de chance, personne ne voudra m’approcher de trop près au vu de mon état. Enfin, sait-on jamais. On peut toujours espérer… Je ne peux plus faire marche arrière à présent.

Je referme rapidement mon manteau, car mars est encore très frais, surtout à la tombée de la nuit, et ma robe de velours bleu roi, même doublée d’une doublure noire, ne suffit pas à me tenir bien chaud.

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MessageSujet: Re: [Convocation]Ce qui rôde à l'orée du bois   [Convocation]Ce qui rôde à l'orée du bois EmptyLun 5 Avr 2021 - 17:31




[Convocation]Ce qui rôde à l'orée du bois Mrju
La porte s’ouvre sur une femme, son teint est maladif et sa posture hésitante, elle doute de la pertinence de sa présence ici visiblement. Mais elle présente la rose, et l’hôtesse s’incline. Son masque se penche un instant, comme pour s’assurer que la nouvelle venue est seule, mais reprend rapidement sa pose. Ses cheveux blonds s’agitent dans un léger courant d’air sans doute provoqué par la brutale différence de température entre l’intérieur du bâtiment et la fraîcheur nocturne.
Elle fait un pas en arrière et s’écarte du chemin de l’arrivante, l’invitant à pénétrer les lieux d’un délicat geste de la main.

Le battant se referme, et les deux femmes sont noyées un instant dans l’obscurité. Mais l’hôtesse écarte une tapisserie et de doux point lumineux viennent transpercer les ténèbres. Des bougies sans, aucun doutes, offrant ça et là dans une grande salle toute en longueur rappelant une sorte de couloir pour géant.
Le plus surprenant sans aucun doute est la couleur des flammes. Bleue, verte, rouge, jaune, créant une atmosphère des plus étranges, mais il faut l’admettre, fascinante. La baronne passe le rideau et laisse l’entrée derrière elle. Au centre de l’immense pièce, une estrade de pierre circulaire entouré d’un anneau de flamme bleue est occupée par un petit orchestre qui joue la musique audible depuis l’extérieur, tous les musiciens portent le même genre de tenue qui dévoile autant qu’elle ne cache, et un masque, seul l’animal représenté varie. Les ombres tranchantes crée par la lumière bleue donne des allures de spectre à ces êtres, comme quelques élémentaires de feu qu’on représente dans les contes.

A mesure que son regard s’habitue à la pénombre, la baronne peut découvrir les détails de la scène qui se présente à elle. Ça et là sont taillé dans le marbre des bassins d’eau fumante dans lequel se prélasse des individus de tout âge et toute corpulence. Certain en groupes, d’autre seul. Sont éparpillés autour des bassins des longues banquette de soie rouge rappellent les rideaux visibles de l’extérieur.
Des gens boivent et discutent, certains vêtu, d’autres non, hommes. Parmi eux se déplacent d’autres créatures semblables à l’hôtesse et aux musiciens. Des sylphes aux courbes de rêves glissant entre les groupes ou se joignant à eux, et des éphèbes portant carafes et nourriture. Tous masqués à l’effigie de créatures vivantes ou fantastiques.
Il n’est pas difficile de percevoir à travers la musique et les discussions, les gémissements et les soupirs de contentement. Et moins ardu encore d’en trouver l’origine en s’attardant à l’observation de certains groupes.

-C’est surprenant n’est-ce pas ? Cela coute une fortune en alchimie pour obtenir ces couleurs. Souligne l’hôtesse à la baronne, comme si les flammes aux mille variantes était la seule chose à noter dans la pièce. Votre manteau ? Propose-t-elle.

Elle débarrasse la noble du vêtement devenant vite bien trop chaud dans ces lieux et un jeune garçon à tête de rat vient le récupérer et disparait dans les ténèbres. Reste à espérer qu’il ne soit dédié qu’à cette tâche.
L’hôtesse guide son invitée vers une sorte d’alcôve de fortune, formée entre deux pans de bois à l’aide de tapisserie. Offrant une vue sur la salle tout en procurant une certaine intimité à son occupant. Ou son occupante dans le cas présent. Une confortable banquette couverte de coussin attend la baronne et une petite table avec une bougie rouge sang et une carafe de vin accompagné de gobelets de bois soigneusement sculptés.

-Installez-vous donc, je viendrais vous chercher dès que tous les invités seront là.

La voilà disparue presque aussitôt, laissant la veuve devenue ou en devenir se gérer seule. Elle a la vue sur un bassin, heureusement presque vide. L’une de ces beautés masquées est assise sur le rebord et remue les pieds dans l’eau en chantonnant l’air de l’orchestre. Des cheveux d’un orange sanguin profond encadre son visage dans un dégradé court mais élégant. Son masque représente un félin, orange rayé de noir. Contrairement à l’hôtesse, le sien dévoile le bas du visage et des traits délicats sous des lèvres rouge et pulpeuse. Elle se tord comme un chat et regarde Rosen de longs instants. Un sourire aux dents blanche se dévoile. On peut y lire beaucoup de chose, de l’amusement, de la curiosité, et une certaine forme de prédation. Comme si l’animal qu’elle incarnait avait trouvé une souris à chasser.

Elle retire ses jambes de l’eau et se lève. Sa tenue à elle se limite à un pagne de ce même tissu opalescent sous les lumières colorée. Sa poitrine de petite taille mais orgueilleuse se dessine fièrement dans la semi-obscurité.
Son pas délicat donne l’impression qu’elle glisse sur le sol. Malgré son attention tournée vers la baronne de Sombrebois, elle ne s’avance pas vers elle et disparait bien vite du champ de vision limité par les parois. Sauvée ?
Non quelques instants plus tard voilà que le masque félin émerge soudainement au bord de la tenture qui délimite l’entrée de l’alcôve.

-Bonsoir Maitresse ! dit la voix joueuse et sensuelle, presque taquine.

Elle émerge de sa cachette, toujours aussi dévêtue et s’avance vers l’occupante. A présent que la lueur rouge de la bougie l’éclaire pleinement, on peut découvrir sur son ventre plat depuis son nombril jusqu’à sa hanche, une cicatrice épaisse et au contour déchiqueté comme si une lame ébréchée avait tenté de la couper en deux. Pourtant l’horrible marque ne l’enlaidit pas, et ajoute une touche de brutalité sauvage à sa beauté féline.
D’une main elle porte une carafe, de l’autre la chaine d’un encensoir qui remu doucement et répands bien vite une fumée au parfum délicat bien que légèrement poivré. Elle pose ce dernier sur la table basse.

-De la sauge, du gingembre et de l’angélique, ça aidera pour votre nausée, respirait doucement. Dit-elle en prenant place comme si elle y était invitée sur la banquette, se lovant tout près de la baronne, à tel point que celle-ci puisse sentir la chaleur de son corps, sans pour autant qu’elle ne la touche aucunement. C’est aussi un puissant aphrodisiaque parait-il, mais qui sait si cela est vrai ?

-Un peu d’eau ? proposa-t-elle en remuant sa carafe. Quand j’étais enceinte, la simple évocation du vin pouvait me faire tourner de l’œil. A moins que vous ne soyez plus chanceuse que moi Maîtresse ?


…………………………………


Une heure a passée quand de nouveaux coups traversent le chambranle. Avec bien plus d’assurance cette fois. La porte s’ouvre, la blonde au masque de renards est là, elle s’incline, se laisse détailler par ce regard chaud et vorace, sans frémir, et sans gêne, certaine de sa beauté.
Puis elle se relève, observe le rouge de la rose. On peut presque l’entendre sourire lorsque sa voix envoutante et chaleureuse reprend.

-Nous vous attendions mon seigneur. Si vous voulez bien me suivre ?

Le manège se répète, la porte se referme, l’obscurité les dévore, et soudain le bougies colorées. Elle débarrasse à sont tour le comte de son manteau, ses mains glissants sur ses épaules avec un contact appuyé qui n’a rien d’innocent.
Elle laisse le temps au Comte de s’habituer à la pénombre, d’en découvrir les tableaux caché, puis d’une démarche lancinante, restant parfaitement devant lui, elle le mène jusqu’à l’endroit où Rosen de Sombrebois attends.
La baronne n’est pas seule. Une jolie rousse au masque de chat est appuyée contre elle, comme lui chuchotant à l’oreille, tenant l’une de ses mains entre les siennes sur ses cuisses nues. La noble a repris des couleurs depuis son arrivée, on distingue même une roseur sur ses pommettes. L’effet des herbes et de la fumée ? Ou d’autre chose ?

-Lilas, arrête donc d’embêter notre invitée, ils sont attendu ! dit-elle en claquant des doigts sur un ton faussement mécontent, mais à l’autorité évidente.

-Pas déjà ! J’étais entrain de me faire une amie ! lance l’intéressée de sa voix taquine et joviale.

L’hôtesse laisse un silence perdurer un instant, une main sur sa hanche nue, attendant d’être obéis. La chatte soupire et presse la main de la baronne contre elle, et des yeux vert émeraude la fixe au travers du masque tigré avec intensité.

-Vous reviendrez me voir Maîtresse ? Vous le promettez ?

Les lèvres de Rosen frémissent, mais une clameur saluant la fin du morceau couvre sa réponse pour les deux arrivants. Lilas la libère et se lève, se faufilant entre le comte et l’hôtesse, frottant ostensiblement sa poitrine contre l’homme avec tant de naturel que l’acte est à la fois insolent et séduisant.
L’hôtesse remue la main d’un geste signalant autant dépit qu’impuissance, mais ne semble pas vraiment gênée de ce comportement. Elle se recule d’un demi pas, laissant les deux nobles se saluer et la baronne se lever. Elle finit par les inviter de nouveau à la suivre d’une douce inclinaison de la tête et d’une parole.
Ils progressent tous les trois dans l’immense salle en longeant le mur, attirant rarement les regards, car chacun vient pour ses affaires au Chat Dansant. Une petite ouverture dans la paroi se dessine et leur guide s’empare d’une chandelle bleue pour les guider dans celle-ci, une porte close d’un côté, un escalier de l’autre qu’elle emprunte.
Son pas est mesuré, lent sans doute pour le comte, mais offre à la mère en devenir le temps de monter à son rythme. Sur le palier de l’étage, un couloir s’enfonce dans les ténèbres. Mais la renarde ne l’emprunte pas et se dirige vers la première porte. Elle frappe doucement et ouvre sans attendre une quelconque réponse.

Se dévoile au trio, un petit salon muni d’un large balcon donnant sur la pièce en contre-bas. Des sièges sont installé à son rebords, comme dans la tribune d’un théâtre. Seul l’un deux est occupé, par un homme dont la carrure dévoile sans peine le passé guerrier. Des cheveux et une barbe marrons sont légèrement mouchetés de mèches grisonnantes. Affalé dans son siège, son menton sur un poing fermé, il observe sur un large tapis disposé dans la salle, deux femmes menant une lutte tout sauf guerrière.
Une épée bâtarde à la lame plus large qu’une paume repose dans son fourreau contre le balcon. Un pantalon de cuir et une chemise blanche ouverte sur un torse puissant où se mêle pilosité et cicatrices en tout genre. Voilà donc ce qui attends nos deux invités.
L’hôtesse referme la porte, dont le craquement fait réagir l’homme qui daigne enfin jeter un coup d’œil par-dessus son épaule pour observer les arrivant. Une lueur d’intelligence dure brille dans les yeux qui les observent, bien qu’on puisse y découvrir la teinte du vin.

Un soupir proche du renâclement de taureau s’échappe de lu, comme un mélange d’impatience et d’agacement. Pourtant il lève sa main libre et leur fait signe d’approcher tout en reprenant son voyeurisme. Rosen et Victor s’avancent donc sur le balcon. Le regard dur se repose sur eux, détails le ventre déformé, l’air fatigué, mais aussi le haut col, et le bouc finement taillé.

-Que voilà de loyaux et beaux sujets ! Se moque de sa voix grave et caverneuse, le roi Sigfroi de Sylvrur.

L’hôtesse restée quelque pas en arrière toussote légèrement. Nouveau regard en arrière, nouveau renâclement.

-Oui oui, je manque en effet à mon devoir d’hospitalité. Ramène donc des coussins pour la baronne. Asseyez-vous donc mes seigneurs. Comme ce sont passé vos petites vacances Victor, ça vous a rafraichit les idées ? Demanda-t-il sans animosité mais sans amabilité non plus. Plus avec la détermination de celui qui attends une réponse précise. Vous buvez ?

L’hôtesse aide la baronne à s’asseoir confortablement, et va servir une coupe pour les deux arrivants, et deux autres pour elle et le roi. Alors qu’elle s’apprête à regagner sa place quelque pas derrière eux, le roi lui fait signe de rester. Et avec naturel, elle prend place sur ses genoux, aux pieds du monarque, observant la scène qui a reçu de nouveaux acteurs en contrebas.

-Mes condoléance pour votre perte baronne. Hector avait le mérite d’être bien utile sa hache à la main. Même si parfois je lui aurais bien enfoncé dans la bûche qui lui servait de tête.


HRP:


Dernière édition par Dame Corbeau le Jeu 15 Avr 2021 - 2:04, édité 2 fois
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Victor de RougelacGouverneur de Sombrebois
Victor de Rougelac



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MessageSujet: Re: [Convocation]Ce qui rôde à l'orée du bois   [Convocation]Ce qui rôde à l'orée du bois EmptyMar 6 Avr 2021 - 0:25
L'ambiance des lieux n'avait rien pour surprendre le mondain. Ce jeu d'ombre et de lumière était une technique bien connue des vendeurs de plaisirs pour ainsi immergé les clients dans une ambiance telle qu'ils ne pouvaient plus faire marche arrière dans leurs intentions. Un art pour entretenir le mystère, la passion et surtout l'interdit. Il se laissa donc guidé par la renarde non sans reluquer ce petit arrière train qui ne demandait qu'à être pétri et que le Comte ne voyait et ne devinait que dans cette délicieuse pénombre.

Mais bientôt ce tableau idyllique fut entaché de la présence de cette Rosen qui était tombée plus bas que terre depuis la perte de son époux, ce bon vieux Ours d'Hector de Sombrebois. Ce fut presque si Victor avait oublié qu'elle serait présente à ce mystérieux rendez-vous, comme si du fond de son trou au Temple, il n'avait pas donné chère de sa peau pour être capable de se traîner jusqu'à cet établissement. Mais voilà qu'elle le surprenait et plus encore en la voyant s'acoquiner à ce qui semblait être une employée des lieux. Tout portait rapidement à croire que la renarde était supérieure hiérarchiquement à cette petite chatte flirtant avec la baronne et Rougelac observait alors la scène avec autant de frustration de n'être à la place de Rosen que d'amusement et de lubricité face à la sensualité des gestes de cette petite chatte qu'on chassait bien malgré elle. Pour apprecier, il n'était finalement pas toujours nécessaire de consommer ! Et tout comme le contact appuyé et loin d'être innocent de la renarde l'avait ostensiblement émoustiller, la poitrine insolente et séduisante de cette Lila contre son torse réveilla naturellement les prémisses d'une excitation de circonstances, un éveil des sens et besoin primaire de tout homme, qui faisait d'ailleurs office de leur plus grande faiblesse.

Cet événement cocasse n'enlevait en rien les craintes du Gouverneur de Sombrebois qu'on avait délaissé de son manteau mais pas de son stylet. Il semblait par moment se rassurer à le sentir, le toucher du bout des doigts a travers le tissu d'une poche où il l'avait logé, alors qu'on invitait les deux nobles à traverser l'établissement. L'angoisse mêlée à une certaine dose d'adrénaline électrisait son corps des cheveux aux oreilles. Il n'était nécessaire de vous décrire l'état d'esprit de Victor lorsqu'il fallut ralentir le pas pour laisser cette pauvre Rosen suivre le rythme, déjà bien lent. Mais il lui fallait se faire une raison, cette "amie" avait après tout évoqué la Baronne dans sa missive et mieux valait mettre toutes les chances de son côté pour connaître le fin mot de cette intrigante histoire.

Leur chemin les amena alors jusqu'à un balcon surplombant une scène où semblait se jouer une pièce. Mais Victor ne sut si le jeu d'acteur était sobre et respectable ou si à contrario il s'en trouvait aussi osé que pouvait l'être les femmes qui les avaient accueilli. Pour tant d'inattention de la part du quadragénaire ? Tout simplement par la découverte aussi surprenante, inattendue qu'inquietante du Roi en personne. Par les Trois !!! Dans quel traquenard s'était il encore fourré ? Il avait eu à faire au Bailli et voilà que Sigfroi de Sylvrur l'attendait, moqueur, condescendant par certains aspects dans un lieu de dépravation qui ne ressemblait guère à ces habitudes de monarque. Mais à quoi tout cela rimait-il ?

S'employant à une révérence de circonstance, le Comte de Rougelac prit place là où on l'a ait invité à s'installer, jetant un œil curieux à l'attitude de la renarde qui prenait soin d'aider la Baronne à s'installer. Acceptant alors le vin, Rougelac s'était forcé à étirer ces lèvres devant les provoquantes paroles de l'homme de tous les pouvoirs à la capitale.

- J'ai pris un plaisir fou à traquer de jeunes fermières en forêt avec mes hôtes, les Rivecourt. Ironisa-t-il. Mais soyez sans crainte, votre bailli, Henri d’Orsay, a déjà certainement consulté le rapporteur je lui ai transmis. Cette mise au vert m'a sans doute été profitable, une punition que j'ai accepté.

Il reporta son attention sur Dame Renarde qui de sa position légèrement soumise, a genoux au pied de son altesse, observait le nouveau jeu d'acteur en contrebas. A cet vu, il s'offrit une bonne gorgée de vin avant de reprendre.

- Pourquoi la renarde est à vos pieds et que signifie tout ceci en ce lieu ? Il n'aurait pas été plus simple de nous convoquer au château ? Sauf votre respect.

S'osait il a déclarer avant de laisser son acolyte, Rosen, s'exprimer à sa suite.
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Rosen de SombreboisBaronne
Rosen de Sombrebois



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MessageSujet: Re: [Convocation]Ce qui rôde à l'orée du bois   [Convocation]Ce qui rôde à l'orée du bois EmptyMer 7 Avr 2021 - 0:05


Ce qui rôde à l'orée du bois
Rosen feat Victor X Dame Corbeau


Bien prudente que semble-t-être l’indécente gardienne des lieux… Tout aussi prudente qu’indécente d’ailleurs, j’ai envie de dire, et au moment où elle s’incline avant de passer la tête pour observer les environs comme s’il s’agissait d’une organisation secrète, un léger appel d’air venant de l’établissement m’enveloppe dans une douce moiteur suave.

Une fragrance subtile et lourde à la fois, chaude mais discrète, entêtante mais mesurée, parfumée d’une senteur fruitée et corporelle à la fois et la musique semble soudain plus appuyée, plus proche et plus envoûtante.

En voyant la fleur que je lui présente, la gardienne me cède le passage d’un geste gracieux. Je reste quelques secondes figée sur place à scruter les ténèbres qui s’offrent à moi. Reverrai-je seulement la lumière si je me laisse engloutir par ce sinistre endroit ? Je n’ai pourtant pas le choix, je ne suis pas venue ici pour rester stupidement plantée sur le pas de la porte. Alors après une longue expiration résignée, je m’avance pour pénétrer dans les lieux d’un pas à présent décidé. Il n’y a plus de place pour le doute désormais.

Advienne que pourra…

A l’intérieur, tout paraît bien plus sinistre, angoissant, malaisant. Pas que j’ai un quelconque problème avec ce cadre de luxure. Mais je ne m’y sens pas à ma place. Je me souviens le regard de Hector lorsque j’ai dû lui avouer ce qu’il s’était passé.

Je me souviens de cette tentative de réconfort charnel qui m’avait terrifiée plus qu’autre chose en découvrant à quel point ce rapport sexuel pouvait être froid et dénué de la moindre alchimie, de la moindre intensité.

A quel point Hector avait pu m’en vouloir et à quel point j’ai pu le regretter. A quel point j’en ai souffert et si désormais il a disparu depuis de longues semaines de ma vie, ce soir, ne reste que ce malaise de me retrouver seule face au sexe qui m’entoure de toute part, comme une macabre machine en branle qui me contient en son sein.

Les flemmes aux couleurs diverses et variées me captivent et m’obnubile tant que pendant un long moment, je ne vois plus et n’entends plus ce qu’il se passe tout autour. On passe du sinistre au macabre, ou presque, avec des allures de sorcelleries. La barre est mise très haut et j’ai de plus en plus la crainte d’être tombée sur un repère de sectaires en voyant ça. Et autant le dire, je ne tiens pas à recroiser la route d’Etiol ce soir.

C’est la gardienne qui me conduit dans les lieux qui me sort dans mes pensées pour m’expliquer que les bougies sont colorées à laide d’alchimie, probablement en voyant mon regard voler d’une flamme à l’autre, s’attardant spécialement sur celles à la lueur rougeoyante.

« Votre manteau ? », me demande-t-elle avant de s’empresser de le récupérer d’elle même sans la moindre gêne, et je me sens subitement mise à nue, vêtue à présent de ma seule robe.

A la manière dont quelqu’un est venu le récupérer pour repartir avec promptement, j’ai la singulière sensation de ne jamais le revoir. Silencieuse depuis mon arrivée, je me contente de continuer à la suivre, m’immergeant à chaque pas un peu plus profondément au sein de cette ambiance feutrée, aux nombreux corps entrelacés et aux multiples expirations de plaisir, qui semble se dévoiler lentement et brusquement à la fois, m’affublant d’un vertige inopiné. A chaque rire, à chaque éclat de voix, les ténèbres se renforcent un peu plus pour prendre une consistance de plus en plus épaisse.

L’air devient pesant à son tour, comme difficile à respirer et mon pas se fait plus faible, plus hésitant au fur et à mesure qu’une étrange tension prend place au creux de mon estomac. Je me sens plongée dans une étrange torpeur renforcée par la vapeur des bassins environnant et c’est à nouveau que j’émerge en l’entendant me demander d’attendre à l’endroit où elle vient de me mener les autres invités.

Les autres invités… ?

Je fronce les sourcils. Mais combien sera-t-on ? Je pensais pourtant qu’il n’y avait que Victor et moi qui étions invités. Je n’ai toutefois pas le temps de poser la moindre question que l’indécente a déjà disparue. Je m’installe donc pour attendre, tentant de ne pas perdre pieds dans ce cadre hypnotisant. C’est alors que je remarque une femme près d’un bassin non loin.

Je ne saurais dire depuis quand elle est là, ni de depuis combien de temps elle me regarde. Mais ce dont je suis sûre, c’est qu’elle a un quelque chose que je n’aime pas du tout dans le regard. Sa chevelure rousse me fait penser à celle de Hilde et sa façon de me sourire a quelque chose de malsain. Elle se lève subitement et je peux apercevoir sa poitrine nue avant qu’elle ne disparaisse de mon champ de vision. L’espace d’un instant je me suis demandé si elle allait venir vers moi mais il semblerait qu’elle ait eu une toute autre destination.

« Bonsoir Maitresse ! », me fait soudain sursauter une voix.

Alors que je m’étais plongée dans mes pensées le regard rivé sur la flamme rouge sang, revoilà la rousse qui réapparaît juste devant moi pour m’aguicher avec perversité ! Sur l’instant, je la regarde presque ébahie, toute surprise que je suis de cette arrivée impromptue et mon regard se pose d’abord sur sa poitrine dénudée. Puis mon regard glisse vers une bien étrange marque le long de son ventre. Aussi, toujours aussi perdue au cœur de cette ambiance enivrante, je réalise à peine ce que me dit la catin à l’encensoir qui se balance entre ses mains avant de finir posé sur la table.

Mais le mot ‘nausée’ me sort bien vite de cette torpeur.

« Comment sais-tu que... »

Je m’interrompt un instant, j’ai l’impression d’avoir mon esprit terriblement embrumé. Comment peut-elle savoir pour les nausées ? Celles-ci sont généralement censées se terminer rapidement, lors premier voire deuxième mois. Alors comment sait-elle…

Un autre mot a attiré mon attention, mais il a déjà glissé parmi les limbes de mon esprit. Je regarde la femme prendre place près de moi, un peu trop près à mon goût.

« L’alcool... c’est la seul chose que je suis capable d’avaler sans trop de problèmes », dis-je enfin lorsque j’en suis capable. Sa poitrine, sa cicatrice, son regard, son sourire… tout me maintient dans un étrange état hypnotique où le cadre ambiant m’a plongée.

Mais je me reprends rapidement – du moins j’essaie.

« Je ne suis pas là pour m’amuser. »



Le ton est ferme mais rendu tremblant par la fatigue.


Jet pour voir si Rosen connaît Lilas

C’est drôle, mais j’ai l’impression de la connaître… est-ce ce sourire prédateur ?


***


Le temps a passé vite, définitivement trop vite, tout en s’étant étiré en longueur. Étrange entrelac entre le temps qui semble soudainement s’être mis en pause un long moment avant de reprendre soudainement où il s’était arrêté… ma main maintenue sur la cuisse de la rouquine qui est contre moi, une voix me tire alors une nouvelle fois de mon engourdissement.

« Lilas, arrête donc d’embêter notre invitée, ils sont attendu !
-Pas déjà ! J’étais entrain de me faire une amie !
-Vous reviendrez me voir Maîtresse ? Vous le promettez ? »

Je me sens un peu comme lors d’un réveil après une courte nuit de sommeil et je balbutie difficilement, mais Lilas finie par se retirer devant sa supérieure qui lui demande de partir.

Sauvé par le gong ? Probablement. C’est alors seulement que je réalise la présence de Victor qui me regarde d’un air amusé. Enflure… Je passe rapidement ma main sur le visage comme pour me réveiller.

« Vous voilà enfin… grogné-je. Vous en avez mis du temps ! »

Et maintenant… c’est le grand moment. Que va-t-il nous arriver ? Un coup d’œil sur Victor qui prend le temps de m’attendre de mauvaise grâce me laisse entrevoir une certaine tension. Il ne lui aura pas fallu longtemps pour se rappeler dans la posture critique dans laquelle nous nous trouvons.

Guidés jusque dans une pièce avec un balconnet menant à une grande pièce, chaque pas que je fais me semble faiblir un peu plus. Un homme semble s’impatienter avant de prendre la parole. Premier flottement lorsque j’entends parler de beaux et loyaux sujets. Plaît-il ? Second flottement lorsque Victor lui fait une révérence. Troisième flottement lorsque l’homme me parle de Hector.

Je reste figée lorsqu’enfin je réalise après de longues secondes que ce n’est autre que le roi qui est devant nous. Putain de bordel de… Je suis bouche bée, j’ai du mal à respirer. Le roi en personne ?! Je sens mes jambes se dérober, mais je n’ai pas le temps de choir que la femme me soutient le temps que j’aperçoive la chaise qui m’est attribuée.

Concernant l’attaque sur Hector, je n’y réponds rien. A vrai dire, je n’ai aucune idée de comment je suis censée me comporter face à Sigfroi de Sylvrur, mais j’ai bien conscience que le moindre mots de travers peut m’expédier à une exécution instantanée. Victor quand à lui, se permet une réponse mordante à la réponse qui lui a été posée concernant la sanction qui lui a été attribuée.

« Si nous souhaitons trouver le chemin nous ramenant à l’orée de la forêt ...», je chuchote pour moi même, si faiblement que personne ne peut l’entendre, seules mes lèvres ayant légèrement frémi.

Tout devient clair désormais. Comment ne pas y avoir pensé plus tôt ? C’était l’évidence même, pourtant. Qui d’autre que le roi a le pouvoir de nous fermer les portes de Sombrebois ?  Oubliant toutes mes résolutions de me méfier de la moindre goutte de boisson offerte, je m’empare bien vite du vin pour boire une grande gorgée afin de me remettre de l’émotion vive qui vient de m’assaillir.

Nous sommes dans la merde… dans une merde noire. Les taxes de Sombrebois ont-elles toutes été payées dernièrement ? Je me rends compte que je sais même plus où en est le bourg et je redoute de plus en plus que tout cela ne finisse mal pour nous.

Mais au lieu de s’arrêter sur son impertinence, voilà que Victor se met à prendre la liberté de poser des questions informelles au roi et mon abasourdissement laisse place à l’incrédulité. Il est sérieux… Je crois que j’ai un complexe de supériorité, parce que je me mets à le trouver subitement des plus stupides.

« Ne tendez-donc pas le bâton pour vous faire battre... », dis-je d’un air détaché à celui qui est malheureusement le seul soutien que je peux espérer dans une situation pareille.

Un air détaché comparable au calme avant la tempête… une tempête comparable à un vent de panique. S’il ne prend pas les choses en main rapidement, je ne sais plus comment nous pourrons nous sortir de ce mauvais pas. Et posé ces questions là, ça ne peut que nous mettre dans la merde, inévitablement. Croyez-moi… personne de censé n’aurait envie de savoir pourquoi on a été traîné ici.

« Croyez-vous vraiment que sa Majesté aurait envie de faire l’honneur de son château, à nous deux, pauvres parias que nous sommes ? Je gage que ce cadre représente parfaitement... »

Je m’interrompt ayant perdu le fil de mes pensées. Oui, ça représente parfaitement la valeur qu’il nous accorde, mais même si ma phrase maladroite est quelque peu désaxée de ce que je voulais dire, nul doute que chacun ici présent aura compris où je voulais en venir. Mon ton reste le même, lent, distant, constant et monocorde, un ton froid dénué d’émotion, comme si je m’employais à une récitation de manière mécanique.

« ... l’endroit lui paraissant le plus approprié nous concernant. »

Oui, après tout, pour notre réputation niveau débauche, nous en tenons une belle couche, non ? Et c’est encore là l’argument que je préfère. Ayant vue la folie humaine de près comme de loin, je redoute une raison bien plus perfide à laquelle je préférerais avoir l’occasion d’échapper. Mais maintenant que la question est posée et que cet idiot a mis les pieds dans le plat... 

Advienne que pourra ?

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MessageSujet: Re: [Convocation]Ce qui rôde à l'orée du bois   [Convocation]Ce qui rôde à l'orée du bois EmptyMer 7 Avr 2021 - 2:56




[Convocation]Ce qui rôde à l'orée du bois Mrju
Au milieu d’une obscurité lancinante constellé de lumières colorées à l’image d’un ciel nocturne se trouvent deux femmes, deux étrangères partageant une promiscuité presque obscène. A travers les fentes de son masque, deux pierres vertes observe une femme au teint pâle au ton peu amène. La lumière rouge se propage sur le corps dévoilé, renforçant la sensation de chaleur d’une peau douce et parfumée. Renforce les couleurs du masque et des cheveux de l’étrange créature leur donnant une apparence sanguine.
Le sourire ne disparait point à la rebuffade et semble même s’attendrir un peu, comme celui d’une grande sœur qui perçoit le besoin d’attention d’une enfant qui la rejette.

-Voilà qui est parfait ! On peut boire alors ! C’est une activité qu’on peut pratiquer même sans s’amuser non ?

La voilà qui les sert toute deux de gobelet de vin bien rempli puisque la baronne ne craint pas l’alcool. Elle glisse doucement mais sans hésitation celui de Rosen entre ses mains, comme si elle n’avait pas vraiment l’impression qu’il y ait d’autres choix pour elle dans cette situation. Elle reprend sa place tout près d’elle et porte son gobelet à ses lèvres.
L’alcool est fort, mais fruité, ce qui le rend sans doute trop facile à boire. Un bon alcool en somme se dit la rouquine sans cesser déshabiller sa compagne de ses yeux scrutateur.

-Alors Maîtresse ? Pourquoi êtes-vous venu si ce n’est pour vous divertir ? Moi-même je m’ennuyais un peu jusqu’à votre arrivée, ça manque d’ambiance ce soir. L’autre jour, un homme craché du feu ! ça c’était quelque chose. Bon, il a mis le feu à l’une des tentures, mais au moins l’animation était présente ! La suite de la soirée à été bouillante ! C’est votre première fois ?

Elle ne détaille pas plus sa question, laissant volontiers des sous-entendus dans ses paroles aussi légères qu’orientée. Comme si de rien été, l’un de ses mains à remonté le bras de la baronne et repose à présent sur le dossier de la banquette, son pouce effleurant la peau nue à la lisière de la robe tandis que son index joue avec l’une des mèche blonde et soyeuse, l’enroulant et la déroulant sans jamais tirer dessus assez pour le rendre gênant à cette femme cliente contre son gré.

-Combien de mois ? Hum, six ou sept ? Je peux toucher ? Je serais douce.

Encore ces doubles sens, à se demander si c’est inconscient ou volontaire. Contrairement aux fois précédentes, elle ne se permet pas d’agir avant la réponse de la mère. Cette créature de fantasme aurait-elle donc tout de même une once de décence ?
Un cri de jouissance retenti non loin, et elle sourit plus amusée encore, sans détacher son regard de Rosen pour autant.

-On finit par si habituer n’est-ce pas ? Au début on pense que c’est juste une période, une phase, mais on comprend finalement qu’on a besoin de plus, même quand on voudrait se contenter de moins. Elle demande cela d’un air curieux, sur le ton de la conversation, sans proposer plus d’arme à son interlocutrice pour avancer dans la conversation.

En réalité n’est-ce pas cela depuis le début de leur conversation ? Des phrases anodines qui sous-entendent plus qu’elles ne disent et offre une sensation de dérive permanente ? La fumée fait sans doute son effet dans la petite alcôve. La rouquine ne semble pas le craindre et inspire à travers les nuages à grande goulées d’air.
Rosen est-elle déjà influencée par les herbes elle-aussi ? A-t-elle senti que la main qui l’effleurait à peine masse maintenant doucement sa nuque raidie par la fatigue avec le savoir-faire d’une passionnée, dénouant les muscles, évacuant la tension. Elle presse des zones étonnamment agréables.
Le geste anodin en lui-même prend une teinte très érotique dispensé par cette créature, et transforme une simple nuque en zone presque érogène, pour peu que la baronne y soit sensible dans cette ambiance.


…………………………………


-Si la leçon a portée, peut-être est-elle suffisante, Henry est toujours trop tendre, déclare le roi sans prendre la peine de cacher son apathie, comme si cela n’avait pas vraiment d’emprise sur lui.

A la seconde prise de parole du comte cependant il relève la tête de son spectacle et observe l’intriguant d’un œil curieux. Est-ce de la surprise ? De la colère ?
Sa bouche reste close pour le moment, mais une certaine tension s’installe, comme si la prochaine prise de parole allait sceller un destin. C’est Rosen qui la prononce, pour le meilleur comme pour le pire. Les premiers mots ne semblent pas toucher leur cible. Elle poursuit. Comme une flamme qu’on vient de souffler, l’atmosphère lourde s’échappe.
Le roi s’esclaffe, dans un bruit qui ressemble plus à un aboiement qu’à un rire.

-Si on m’avait dit que la roturière ferait preuve de plus d’esprit que mon intriguant. Dit-il en portant son gobelet à ses lèvres.

-Soyez-doux, le sermonna d’un ton léger la renarde qui n’avait pas cesser de regarder le balai de membres en contrebas. Un grognement à mi-chemin entre l’acquiescement et le mépris d’un enfant qu’on gronde s’échappa de la bouche du monarque sans qu’il cesse de boire pour autant. Son verre claqua avec un peu trop de force sur l’accoudoir de son siège quand il le reposa, signalant une raideur dans ses gestes dont l’origine était difficile à distinguer.

-Cette rencontre ne me fait pas plus plaisir qu’à vous Comte. Madame la baronne a raison, vous n’êtes en effet pas les bienvenues chez moi. Mais elle se trompe en pensant que votre visite en ces lieux est un message de ma part sur le point de vue que je vous porte. Alors je vais tout de même me donner la peine de vous répondre en partie. Sa main caressa l’épaule dénudée de la renarde avec une douceur surprenante pour la carrure et le ton de cet homme dont la violence suintait par tous les ports de la peau.

-Elle est à mes pieds parce que c’est là que j’aime l’imaginer, même si selon elle nos rôles sont certainement inversé en réalité. Et vous êtes là parce qu’elle ne me laisse pas avoir une soirée tranquille.

La renarde rit de ce commentaire. Pas le gloussement stupide de celle qui cherche à plaire à celui qui la possède. Non le rire d’une femme qui aime à se faire taquiner sur un sujet qui oppose deux personnes égales. Comme un conflit devenu sujet de plaisanteries avec les années.
Être l’épouse d’un homme puissant ne laissait que de place à la liberté d’être. Mais l’on pouvait tout de même reconnaître rapidement deux catégories parmi elles. Celle qui s’effaçait, devenait l’ombre de leur époux et d’elle-même, se contentant de paraître sans plus jamais être. Et celles qui consumaient le pouvoir avec autant de détermination que leur époux, embrasant ce rôle avec l’avidité d’un prédateur.

La reine Eugénie était sans aucun doute de cette seconde catégorie. Même ainsi, indécemment vêtue, au pieds de son époux, soumise par le geste, elle ne semblait aucunement se considérer comme inférieur à lui. Tout dégageait chez elle la sensualité et l’assurance d’une femme forte qui se sait belle, mais encore plus possède une intelligence redoutable.

-Auriez-vous accepter de les rencontrer si je vous avais prévenu cher époux ? Demanda-t-elle sans se donner la peine de se retourner, le roi caressant toujours son épaule.

-Non, sans doute que non ma Dame, confessa le roi avec un sourire.

-Et pourtant, il me semble grand temps que nous parlions de Sombrebois n’est-ce pas ? Madame ? Mes seigneurs ? L’hiver a été rude, et je doute qu’il reste bien longtemps au bourg à ce rythme, même avec votre soutien comte, qu’en pensez-vous ?

Elle finit enfin par détacher ses yeux du spectacle pour regarder Rosen.

-Votre petite visite au temple a dû vous montrer que les mains tendues se font rare ces temps-ci, n’est-ce pas ? Alors selon vous, puisque vous avez fait montre de perspicacité, pourquoi donc vous aurais-je fait venir ici pour rencontrer le roi ?



Dernière édition par Dame Corbeau le Jeu 8 Avr 2021 - 14:54, édité 1 fois
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Victor de RougelacGouverneur de Sombrebois
Victor de Rougelac



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MessageSujet: Re: [Convocation]Ce qui rôde à l'orée du bois   [Convocation]Ce qui rôde à l'orée du bois EmptyMer 7 Avr 2021 - 14:31
L'un des talent du Comte résidait en le fait d'être prompte, en toute occasion, à l'art de la supercherie et sans que Rosen puisse s'en rendre compte, la réaction de cette dernière face aux mots du mondain, avait pour effet de renforcer en quelques sorte son sens de la duperie. Et si le Roi en personne semblait rejoindre l'avis de la baronne, cela faisait en quelque sorte les affaires du Comte. Rosen faire preuve de plus d'esprit que l'intrigant ? Une simple roturière qui n'avait jamais maîtrisé les codes de l'étiquette et de l'intrigue ! Intérieurement, Victor se réjouissait de passer pour un simple d'esprit car dans les faits il n'en était rien et c'était tout le contraire justement.

Fort ou faible (celon de quel point de vu on se positionnait) de sa position dont il était la proie de la moquerie, Victor adopta une attitude plus humble et réservée, se refusant à toute réplique et noyant un sourire malicieux en commissure de ses lèvres dans le nectar Carmen qu'il sirotait volontiers. Mais contre toute attente, l'objet de son attention se reporta sur la renarde qui semblait paraître docile et soumise. Elle l'intriguait au point d'inciter son levé d'anonymat. Et qu'elle ne fut pas sa surprise de découvrir qu'il s'agissait ni plus ni moins que de la première dame, en chair et en os, la reine Eugénie.

C'était une sacré révélation qui s'affichait sous ses yeux ! La Reine s'offrant au regard du mondain telle une catin décomplexée à s'afficher dans une tenue légère. C'était une attitude des plus risquée ! Et le mot était faible !!! le Roi et la Reine se montraient-ils imprudent ? N'avaient-ils pas conscience d'être face à un noble intrigant de renom, qu'on l'apprécie ou non ? Rougelac profitait de toute opportunité pour se saisir de pouvoir et d'influence et dans son esprit, qui était loin d'être simple, il imaginait déjà utiliser cette information pour qui sait mettre en difficulté Sigfroi et Eugénie. Si le clergé et la noblesse influente savait à quel jeu de dépravation et de luxure le couple royale s'adonnait. Ils lui offraient une opportunité de tirer avantage de cette situation car cela semblait être coutumier du couple royal.

Il reposa sa coupe, écoutant d'une oreille distraite les échanges entre la baronne, le roi et la reine, se rappelant à se contact futile mais sensuel avec Eugénie, son déhanché, sa vision d'elle dans ce fin tissu qui laissait apparaitre ces atouts physique. Il y avait de quoi exploiter ce filon, assurément, mais en temps et en heure ! La patience n'était-elle pas une vertu ?

Tout portait à croire en tout cas qu'Eugénie tenait certaines ficèles du pouvoir, ses déclarations et les réactions du roi le prouvant significativement. Sigfroi n'était-il finalement qu'un point ? Une façade alors que le cœur du pouvoir de Marbrume était détenue par son épouse ? C'était une hypothèse à ne pas éluder. Finalement, l'élément central de cette affaire était la renarde et le regard azur du Comte se faisait de plus en plus intense vers la femme à genou. S'il était destinataire de la première question de la Reine, Rougelac, lui donna la réplique volontiers.

- Je vais vous accorder un aveux. Mon soutien n'a de sens que s'il n'est pas investi à fond perdu. Ai-je déjà par le passé tirer les clochettes d'alarmes (la sonnette d'alarme en vérité mais à cette époque, les sonnettes n'existaient pas :) ). Il est encore temps pour moi de me retirer des affaires à Sombrebois, laissant à ses ou plutôt sa seigneur une généreuse donation par le mur que j'ai édifié. Mais, n'ai-je encore prit cette décision car j'estime qu'un espoir subsiste encore.

Il croisa un instant le regard de Rosen. Il avait beau se montrer moqueur, dédaigneux par moment à son endroit, il l'avait pourtant aidé lorsque la réputation du Bourg avait été affecté par l'union entre elle, simple roturière et l'Ours de Sombrebois comme on se plaisait à le surnommer. Ainsi donc, par son intervention, il renouvelait son engagement, sous certaines conditions, car qui serait assez fou pour se ruiner dans un projet voué à l'échec.

Se faisant, non sans lorgner du coin de l'œil la Reine, objet à présent d'un étrange fantasme entre pouvoir et plaisir de la chair, évidemment inaccessible, Victor n'était pas idiot, il retourna au silence, un silence nourrit d'une observation de chaque participant très aiguisée. Il ne manquerait rien, pas le moindre détail qui pouvait paraître futile. Non, tel un loup, un prédateur il allait accumuler les informations et surtout, il attendait aussi de savoir à quoi tout ceci rimait. On allait sans doute lui offrir une opportunité ou... à contrario, lui imposait des choses ? Victor était rancunier et son voyage au Labret contre son gré lui restait en travers de la gorge. le bailli pouvait jouer le fier coq, il fallait toujours faire attention à ses plumes et ses pattes.

Se faisant donc, la reine reporta son attention sur Rosen, l'interrogeant, comme si la fille de roturière était l'objet central de cette affaire ! Un paradoxe en soit sachant que la noblesse et la bourgeoisie marbrumienne ne la considérait avec gère peu d'égard.
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MessageSujet: Re: [Convocation]Ce qui rôde à l'orée du bois   [Convocation]Ce qui rôde à l'orée du bois EmptyJeu 8 Avr 2021 - 1:54


Ce qui rôde à l'orée du bois
Rosen feat Victor X Dame Corbeau


Je ne suis pas là pour m’amuser, c’est clair et sans ambiguïté possible, à moins que, à l’image du vagabond qui m’avait baisée en s’imaginant que je jouais un jeu pour l’exciter, elle pense que je le fais dans un but de séduction. Sauf que cette fois, il n’y a pas de sourire taquin ni le moindre signe d’espièglerie de ma part. Je reste stoïque et sérieuse, arborant probablement un air soucieux, même.

Comment pourrait-il en être autrement au vu de la posture dans laquelle je me trouve ? Pourtant, la catin dit trouver cela parfait et me sert à boire, semblant s’accommoder de la situation sans perdre la moindre once de gaieté. Elle place ensuite le godet de vin dans mes mains, m’incitant ainsi à boire.

Je l’observe un instant porter son godet à ses lèvres. La suite de ses questions me plonge dans une étrange confusion incompréhensible. Comme un décalage qui plane toute autour de nous. Un décalage inquiétant de part les questions étonnamment circonstancielles pour une personne qui n’est pas censée me connaître. Des questions cruciales que je ne suis pourtant pas capable de retenir assez longtemps pour les analyser. Combien de lunes l’avancement de ma grossesse ? Elle tape juste, sans grand étonnement à présent. Si elle peut toucher ? Montre ventre je présume ? Qu’importe si elle parle d’autre chose.

« Tu peux toujours essayer si tu ne tiens pas trop à ta main. »


Une intonation pince sans rire, encore une fois. Décidément, je crois que je commence à maîtriser cela de plus en plus. A moins qu’il ne s’agisse dune menace réelle… et je me surprends à avoir un doute sur mes propres intentions,c’est dire à quel point mon état devient alarmant lorsque je ne suis plus capable moi même de réaliser la portée de mes mots, ou du moins l’intention qu je leur attribue. Ce qui est sûr, c’est qu’il n’y a aucun amusement dans ma voix et que le ton est des plus sérieux.

L’encensoir dégage de plus en plus de fumée, c’est du moins la sensation que j’ai, et alors que le bras de la catin aux yeux émeraudes était derrière moi depuis un moment, il se retrouve à être de plus entreprenant, sa main caressant à présent mes cheveux.

J’essaie de comprendre à qui j’ai à faire, mais l’air est si lourd et anesthésiant que mon esprit est trop engourdit pour me permettre de raisonner avec assez de pertinence. Mais ce dont je suis certaine, c’est que cette rencontre n’est pas anodine. Ça, j’en mettrais définitivement mon âme dans les griffes d’Etiol.

Posant sur la table le verre qu’elle m’a remis un peu plus tôt, j’échange d’un mouvement leste nos verres avant de prendre le sien pour y boire une gorgée.

« Dis moi qui t’envoie. »

Sa main est en train de masser ma nuque et j’ai de plus en plus de mal à être vigilante ou a rassembler mes pensées de façon ordonnée. Peut-être que quelqu’un l’envoie. Ou peut-être est-ce juste quelqu’un que j’ai déjà croisé… pourtant ces yeux verts ne me disent rien.

Et plus elle masse et plus je me sens glisser dans un relâchement dangereux. Ce n’est surtout pas le moment de me relâcher… mais je n’arrive pas à trouver la force – ou l’envie – de mettre fin à son geste qui me détend si bien.


***

Voilà le Roi qui éclate de rire suite à mes propos qui ont immédiatement chassé la tension que le gouverneur venait d’installer. Je ne pourrais compter que sur moi même ce soir, je le sais, mais il va être encore plus difficile de devoir gérer mes propos et ceux de Victor qui au lieu de la jouer fine, s’est amusé à piquer le Roi. Vais-je réussir à éviter les faux pas tout en rattrapant les siens ? Rien n’est moins sûr. Vais-je réussir à éviter les embuscades qui m’attendent assurément ?

Rien n’est moins sûr encore une fois et si j’ai toujours été portée à croire que Victor savait ce qu’il faisait, je suis subitement prise d’un doute tel qu’au lieu de souhaiter lui laisser la main et rester le plus possible en dehors de la discussion je me surprends à me sentir obligée de monopoliser la conversation pour éviter une catastrophe imminente. N’est-ce pas un comble ?

Autre fait notable, voilà que le Roi en personne dit me trouver plus d’esprit que chez Victor. Je ne sais pas vraiment si c’est à prendre au premier degré ou non. Quand on est un jeune loup solitaire parmi les chèvres, on peut se lâcher sans avoir à analyser plus que de raison ce qui peut se passer autour de nous. C‘est facile, on peut dire à peu près tout ce qui nous passe par la tête sans avoir besoin de réfléchir réellement. Les conséquences sont minimes, bien peu probables même. Mais quand le loup finit lâché au milieu de deux meutes de loups avec un instinct sur développé, qui se lancent dans des parades d’intimidations, se trouver un place entre les deux meutes se révèlent compliqué et le moindre mot de travers peut se retourner contre vous comme la pire des armes.

En outre, si étudier une chèvre au comportement tellement prévisible ne me pose pas la moindre difficulté, décrypter ces deux meutes en plein affrontement relève d’un tout autre sens de l’analyse des plus délicats. Mais je m’égare, pardonnez-moi, car la situation me paraît terriblement critique à tel point que je me sens prête à m’écrouler de ma chaise d’un instant à l’autre et me raccrocher au vin ne me sera pas d’une aide des plus efficaces, ou du moins des plus longues.

Et donc pour revenir au Roi – parce que c’est quand même le sujet duquel je parle – s’il sous entend me trouver plus brillante que Victor, il dit que je suis dans l’erreur quand à ma supputation au message qu’il aurait pu vouloir nous faire passer en nous traînant dans un bordel. Bien ! Il m’en voit ravie ! Et c’est alors que je croyais avoir tout vu – ou presque – qu’une étonnante révélation, faites suite à l’intervention de Victor, me laisse pantoise.

Ainsi l’indécente gardienne de la porte n’était nulle autre que la reine elle même. Mais ce n’est pas tout, car j’apprends aussi que c’est elle qui a orchestrée notre venue, que c’est donc elle, la fameuse ‘amie’ du gouverneur. Et comme Victor s’amuse à se balancer d’un camp à un autre – ou plutôt d’un parti à un autre – la reine finit par me regarder pour s’adresser à moi.

Et voilà, il fallait bien que ça arrive, à attirer l’attention sur moi pour l’éloigner de Victor. Et je n’ai pas le temps de me lancer dans de longues paroles où chaque mots doit être précisément mesuré, alors les maîtres mots sont : gagner du temps et concision et minutie.

Allant donc à l’essentiel, je réponds seulement à sa question quant à savoir pourquoi elle décidé de me faire rencontrer le roi :

« Parce que... Si nous souhaitons trouver le chemin nous ramenant à l’orée de la forêt… »

Je marque une courte pause, comme pour m’assurer de ne pas dire la moindre connerie.

« Il nous fallait venir. »


Je ne fais que répéter ses mots, rien de plus, il va de soit. Mais c’est concis et libéré avec parcimonie, et il est donc plus aisé d’éviter les faux pas.

« C’était bien cela, non ? », je questionne Victor en lui lançant un bref regard du coin de l’œil.
 
Mais je ne peux malheureusement pas m’arrêter en si bon chemin, et il va être difficile de rester concis en devant approfondir. J’aspire une goulée d’air, un peu trop bruyamment, peut-être. Mais on me l’excusera au vu de mon état. Après tout, je devrais être alitée à me reposer.

« J’imagine qu’il s’agit du bois dont je porte le nom. » 

Mais encore… elle semble pourtant sous entendre pouvoir m’apporter l’aide recherchée.

« Pour la suite, je préfère vous laisser la parole. »


Je me trouve dans un tel état de tension, c’est insupportable. J’essaie de me caler au mieux dans les coussins sans pour autant m’y vautrer comme la dernière des souillons, ce qui devinons-le n’est pas des plus évident au vu de mon équilibre précaire, et je sens une nausée se faire de plus en plus pressante.

C’est bien le moment…

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MessageSujet: Re: [Convocation]Ce qui rôde à l'orée du bois   [Convocation]Ce qui rôde à l'orée du bois EmptyJeu 8 Avr 2021 - 14:55




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La chaleur grandit dans la petite alcôve, ou du moins est-ce la sensation qu’elles peuvent ressentir. Est-ce réel ? La proximité de leurs deux corps, le contact de sa main, la fumée qui réchauffent les lieux ? Ou simplement une sensation provoquée par les plantes ?
Lilas, l’étrange femme au faciès félin, semble en tout cas trouver cette sensation parfaitement savoureuse, elle se prélasse comme devant une cheminée, un soir froid d’hiver, l’extrémité de ses seins parait plus tendue qu’à son arrivée. Elle se laisse porter par un mélange d’excitation et de drogue qui ne semble pas totalement atteindre la baronne, ou du moins doit-elle l’espérer.

La sulfureuse créature regarde la méfiante échanger leur verre avant d’y boire plus franchement et lui sourit avant de finir le contenu de celui qu’on vient de lui confier d’une longue gorgée, soulignant l’absence de ce que Rosen semblait redouter. Ou peut-être a-t-elle prit l’antipoison avant de la rejoindre ?
Elle ne se donne point la peine d’éclaircir se mystère, simplement amusée, du moins d’après son sourire, de la tentative de contrôle de sa partenaire. Elle ne cesse pourtant pas le geste tendre qu’elle procure à sa nuque, comme si le fait qu’elle ai put tenter de l’empoisonner n’était finalement qu’un détail.

- Personne pour le moment, Maitresse… j’espère parfois que c’est Anür qui m’envoie vers les gens que je dois rencontrer.

Elle pouffe, par moquerie ? De qui ? De quoi ? Ses propres paroles, ou la baronne ou tout à fait autre chose ? Elle fait tourner son verre et affiche une moue déçue en se rappelant qu’elle vient de le finir, comme un enfant qui a fini sa sucrerie et n’a même plus assez de sucre sur les doigts pour les lécher. Mais l’expression passe vite et son sourire revient. Elle pose son gobelet ouvragé, et reprends place en présentant sa main paume ouverte.

- Je crois que je vais essayer de toucher alors, après tout, qu’est-ce qu’une main face à la beauté de la vie à naître non ?

Doucement, avec une lenteur contrôlée, elle approche sa main du ventre de Rosen, offrant tout le temps à celle-ci de lui dire stop. La baronne, toujours sur le qui-vive réagit plus abruptement que cela et lui saisit le poignet avec force, malgré sa faiblesse actuelle. Sans exprimer la douleur qu’elle doit ressentir, le regard de Lilas passe de leurs mains au visage de Rosen.

- Malheureusement… commence-t-elle. Dans un mouvement de torsion étrange, le poignet se libère de sa prise, le geste continue, assuré, artistique même, les doigts pivotent et s’enroule à leur tour autour du poignet de la baronne. La prise est moins douloureuse, mais plus experte, un véritable étau d’acier semble s’être enroulé autour du bras. Le pouce de Lilas se cale juste sous l’articulation et y presse le nerf contre celle-ci, immobilisant totalement la main et l’avant-bras de la baronne affaiblie.
Mais aurait-elle vraiment eu ses chances au mieux de sa forme ? Une femme comme elle, qui a fréquenté la violence et la mort si souvent peut s’apercevoir sans mal quand elle fait face à de la brutalité ou au contraire de la maîtrise froide, et la seconde, que pratique visiblement la femme au masque de chat, s’avère bien souvent une menace plus grande. Et soudain, le corps nu qui semblait sculpté, malgré sa cicatrice, dans le simple but de plaire, révèle la possibilité d’être tout au contraire une arme mortelle. Des muscles fins et puissant, des hanches étroites et des jambes qui peuvent finalement être taillée pour la course ou la monte plutôt que la chevauchée d’un homme.

- …C’est plus souvent Rikni qui me chuchote à l’oreille. Conclut-elle d’une voix étonnamment calme, presque froide, très différente de son ton joueur. Avec douceur, mais en pressant sur son point d’appui, elle fit pivoter le poignet et la main vers elle, dévoilant la paume de Rosen.

Toujours sans réelle douleur, la baronne sent la tension augmenter dans son articulation, et se voit incapable de se libérer sauf à se jeter de tout son poids sur la jeune femme pour tenter de la faire lâcher prise. Mais elle le sait, il suffirait d’un geste de la nymphe a moitié nue pour lui briser le poignet sans effort.
Lilas observe la paume ouverte, une entaille assez profonde se dessine du centre à la base du pouce, et bien qu’elle soit en voie de guérison, elle semble très récente.
Le silence semble perdurer, mais en réalité un instant s’est-il vraiment écoulé depuis cette monté de tension soudaine ? Le sourire revient là où il avait disparu.

- Il faudra veiller à ce que cela guérisse bien !

Sans crier gare, elle se penche, et sa langue chaude et douce passe sur la plaie entrain de cicatriser avant qu’elle ne s’écarte de nouveau, libérant la main de sa captive dans un geste tendre au point d’en devenir dérangeant, ses doigts glissants contre elle comme deux amantes. Le plus perturbant sans aucun doute est le fait que durant tout ce temps, son autre main n’ait pas cessé une seconde son doux massage, pas un frisson, pas une tension, juste de la douceur et une certaine sensualité. Comme si chaque bras était contrôlé par une personne totalement différente.

- Je vous ressers Maîtresse ? demande-t-elle d’un ton jovial.


…………………………………


La reine, toujours masquée, semble perplexe, du peu qu’on puisse interpréter sa posture pour juger de son ressenti. Le visage tourné vers Rosen, légèrement incliné, comme si elle s’attendait à plus de sa part. Mais la baronne ne pipe plus mot et attends sa réaction. Elle finit par hocher la tête.
Est-ce pour valider ses propos ? Ou pour se confirmer à elle-même quelque chose ? Nul ne le sait.

-J’espérais un peu plus qu’entendre mes mots reformulé Madame ! Reproche-t-elle mais sur le ton amical de la conversation. Mais oui c’est en effet le propos.

- Le temps était ma solution. Répliqua le roi d’un ton calme. Avec la disparition de ce brave Hector, j’aurais juste eu à placé quelques hommes à Menerbes et étouffer les dernières velléités de ceux qui font encore la route pour fournir Sombrebois dans ses denrées les plus essentielles.
Il n’aurait fallu que quelques semaines de plus pour que les fidèles au baron et les plus raisonnables désertent votre petite placette pour regagner la cité. Et vous auriez disparu dans l’oubli sans même que j’ai à lever le petit doigt pour vous faire vider les lieux.


La voix du monarque n’avait point gagné en intensité, tandis qu’il parlait sans gêne de laisser mourir de faim et de froids ses sujets les plus récalcitrant dans le seul but de régler un problème. Sans considération non plus pour la mère qui se trouvait assis près de lui et qui se trouvait être la principale concernée de ce malheur en devenir.
Pas plus que pour le Comte qui avait œuvré des mois durant pour maintenir à flot cet endroit et se serait vu ainsi perdant sur tout les tableaux, mal vu à la cité et sans Sombrebois comme récompense minimale ou simple point de chute.
Bien sûr, il aurait fallu longtemps au comte pour ressentir profondément les effets de cette politique, malgré son désaveu récent, il restait bien installer dans la cité et avait de nombreuses affaires plus florissantes que le bourg. Mais Sombrebois, telle une tumeur, serait passé de sa réussite la plus brillante à sa tare la plus indélébile.
Le roi n’aurait eu qu’à favorisé l’un ou l’autre de ses concurrents pour que le puissant comte finisse par chuter lentement, mais invariablement de sa position influente. Ce n’était pour le roi qu’une façon comme une autre d’appliquer sa politique et d’atteindre ses objectifs.

Pourtant ils étaient ici, et donc ce plan n’était pas ou plu, le seul qui s’offrait à eux. La reine reprit la parole.

- Et nous savons bien que cela nous aurait pris encore plus de temps de réattribué les lieux à d’autres, tout en renforçant la crainte que vous inspirez aux autres cher époux. Et je crois qu’on vous craint bien assez comme cela !

Nouveau rire du roi, comme un enfant satisfait de lui-même.

- Il est temps de resserrer les rangs face aux épreuves à venir. Et de montrer que votre main peut être tendue autant que votre poing serré. Non ? demanda-t-elle d’un air mutin, en jetant un coup d’œil au roi par-dessus son épaule. Les yeux de celui-ci roulèrent doucement et d’un geste de la main lui indiqua de poursuivre. Ce qu’elle fit donc.

- Le comte a raison, il y a déjà eu trop investi dans cette affaire, et il serait dommageable pour tous de simplement abandonner. Nous voulons que Sombrebois regagne sa place au sein du giron de la couronne. Il y a trop longtemps que cette friction perdure, et elle nuit à nos objectifs. Nous voulons Sombrebois, et vous allez nous la donner. Dit-elle d’une voix posée, sans trace n’animosité, comme si elle expliquait simplement l’ordre naturel des choses.

Elle fit tournoyer le vin dans son verre qu’elle n’avait toujours pas entamé. D’ailleurs elle n’avait pas non plus ôté son masque. Elle reprit.

- Demain Madame, vous ferez parvenir une missive au Roi par messager officiel, dans laquelle vous demanderez l’aide de la couronne, et le pardon royal pour votre maison suite à la disparition de votre époux. Vous y indiquerez aussi que Victor, cher ami de la famille, a négocié avec vous en notre nom depuis plusieurs semaines afin de résoudre cette crise. Et que c’est pour cela que vous êtes venu jusqu’à Marbrume. A partir de ce soir, et jusqu’à votre départ, vous logerez chez lui, car un bon ami accueille son invitée. N’est-ce pas comte ?

Le roi choisit cet instant pour intervenir.

- Mais pour qu’un marché prenne forme, chacun doit y être gagnant et perdant tout à la fois, c’est la règle.




Dernière édition par Dame Corbeau le Ven 9 Avr 2021 - 4:15, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: [Convocation]Ce qui rôde à l'orée du bois   [Convocation]Ce qui rôde à l'orée du bois EmptyJeu 8 Avr 2021 - 23:29
A mesure des échanges, le Comte commençait à se forger quelques convictions. La première d'entre elle est qu'il n'était ni plus ni moins qu'un personnage secondaire. Après avoir surpris, Victor se montrait à présent plus sage, plus humble. Son point de vue, sa situation vis à vis de ses engagements "sur la sellette" semblait ensuite ne trouver qu'un échos fade chez une reine qui certe abondait mais sans jamais tenter de convaincre. Alors, Rougelac comprit et attentif à la verbe du roi igfroiS et de son épouse, ses conclusions le frappaient jusqu'à foudroyer sa conscience.

Il rassembla mentalement l'ensemble des éléments du puzzle : Nous avons un roi avouant vouloir la perte Sombrebois, un Roi méprisant et arrogant à l'endroit du Comte, qui s'était plu à prendre avec grande légèreté sa décision de le punir injustement par le biais du bailli. Et voilà que reine souhaitait changer la donne, nourrissant l'espoir de voir en Sombrebois une solide place forte. Eugenie demandait à ce que le Comte offre le gite à Rosen, c'était le monde qui tournait à l'envers puisque le simple fait que le Comte l'ai accueilli par le passé avait faire gronder la classe nobliale de marbrume, une classe sous la gouverne du Roi et de la Reine ! Mentalement, Victor pointait chaque incohérence, chaque vers de veste, mais le comble, la cerise sur le gâteau, cette déclaration de Sigfroi comme un agréable parfum de menace "chacun doit y être gagnant et perdant tout à la fois, c’est la règle."

Non, tout ceci ne disait rien qui vaille. Rougelac n'était pas dupe et surtout il n'était pas et ne serait jamais un pantin. Manipulateur mais jamais manipulé sciemment, c'était une règle, un devoir ! Et puis, comment mais comment pouvait-il ne serait-ce que faire confiance à une girouette ? Un temps prêt à vous poignarder, le lendemain vous serrer dans les bras ? Le mondain connaissait que trop bien ce type d'individu. Jusque là, Rougelac avait été un fidèle partisan du Roi, mais le visage de cet homme qu'il voyait ce soir le saisissait de doute profond.

Non, il n'était pas dupe et ce sentiment se renforça lorsque Rosen fut a son goût privilégiée dans l'attention de la femme qui tenait les ficelles de cette affaire, la renarde. En réalité l'analyse était simple pour Victor, la reine avait besoin uniquement de son argent, de ses investissements après quoi, l'on pouvait lui renvoyer le bailli pour la plus improbable des raisons et le mettre définitivement hors jeu. Le mondain, gouverneur, Comte, baron et seigneur, il cumulait bien des titres par ses fonctions et sa défunte épouse, se sentait prit pour un imbécile, on se payait sa tête, ce roi se foutait ouvertement de lui. En quoi Rougelac était gagnant dans cette affaire ? Et on lui demandait d'être perdant dans une règle totalement tronquée ?

Une moue discrète et dubitative se dessina sur son visage, s'interdisant toute prise de parole. On le prenait pour un faible d'esprit, on l avait souillé en l envoyant au Labret, on l avait visé de critique dans la sphère nobliale pour son hospitalité a l'endroit de la Baronne au sang de roturière. Tout ceci avait le parfum d'une énième mascarade. Mais Victor était suffisamment intelligent pour ne laisser éveiller aucun soupçon sur son état d'esprit et les leçons qu'il tirait de ses échanges. Il reprit une gorgée de vin, dissimulant sous le verre un sourire amusé en toisant la regarde. Une amie ? Non, pas le moins du monde. Une amie n'envoyait pas au billot ! Et elle m'y conduisait directement avec l'appui menaçant de son époux.

Déglutissant, il reporta son azur sur la baronne, l'invitant d'un regard a réagir avant que son attention ne se reporte une fois de plus sur la reine, éludant totalement la présence de ce roi arrogant et méprisant. Et déjà dans son esprit, le Comte de Rougelac anticipait une fuite possible de ces capitaux, avant même qu'Eugenie ne dessine les contours de sa proposition. Mais pourquoi attendre alors que tout supposait qu'on allait le mettre en difficulté, exercer une pression. Une seule chose pouvait le faire changer d'avis, qu'il soit gagnant, ce qui pour l'heure était tout le contraire.

Le silence était d'or et la prudence était mère de sûreté pour un Victor peu désireux d'incarner le dindon de la farce...
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MessageSujet: Re: [Convocation]Ce qui rôde à l'orée du bois   [Convocation]Ce qui rôde à l'orée du bois EmptyVen 9 Avr 2021 - 18:46


Ce qui rôde à l'orée du bois
Rosen feat Victor X Dame Corbeau


Personne ne l’aurait envoyée. Ce ne serait en effet pas si étonnant et pourrait glisser sans souci. Après tout, je suis connue à présent et je fais parler de moi à tous les coins de rues et dans toutes les chaumières, alors il ne serait même pas étonnant qu’elle m’ait reconnue d’une façon ou d’une autre.

Mais la voilà qui se met à rire, me laissant une impression désagréable. Il n’y a rien de drôle et la voir rire sous mon nez n’est pas pour me plaire. Je renforce ma vigilance autant que je le peux, devenant de plus en plus méfiante au fur et à mesure que le temps passe.

Et je la vois qui tend la main pour essayer de toucher mon ventre malgré la menace que j’ai pourtant proférée. Je pensais pourtant avoir fait clairement comprendre que je ne souhaitais pas qu’elle prenne cette liberté, mais il semblerait qu’elle ait décidé d’aller contre mon désaccord, me lançant par l’occasion un certain rapport de force désagréable.

Je lui attrape donc rapidement la main pour l’arrêter, serrant au niveau de ses doigts afin de lui faire assez mal pour lui faire comprendre que non, je n’ai réellement pas envie qu’elle exerce son geste invasif et que ce n’est aucunement un jeu, ce que mon regard exprime également plutôt bien à mon avis.

Mais en un battement de cils, de joueuse, elle passe à froide, et la main que je tenais pourtant fermement dans la mienne finit par se refermer sur mon poignet en un geste fluide et rapide. Le ton me paraît soudainement, à l’instar de son expression qui a changé, devenu menaçant et la prise trop solide pour que puisse m’en extraire en tirant seulement mon bras.

J’aurais sans doute pu sans ça lui accorder une méfiance moindre au fil de la conversation, mais c’est aussi sans compter les deux propos me paraissant réellement préoccupants même si à première vue ils pourraient seulement la faire passer pour une personne très pieuse. Trop pieuse à mon goût.

Et si l’énonciation d’Anür ne m’a sur le moment pas interpelée, c’est au moment où elle parle à présent de Rikni que j’ai l’impression que quelque chose ne va pas.

Et si je suis désarçonnée - d’autant plus lorsqu’elle se permet de révéler la paume de ma main pour ensuite lécher ma plaie – j’essaie de me redonner rapidement une contenance lorsqu’elle me lâche enfin dans une impression de caresse dérangeante, encore une fois. J’ai toujours de la chance moi… j’ai le don de tomber sur des cinglées !

Si je veux encore du vin ? Elle semble de nouveau avoir retrouvé ton joyeux après cette sorte de mise en garde mutuelle. Je fais un geste désinvolte équivalent à un haussement d’épaule avant de répondre :

« Eh bien, sacrée poigne que voilà », je lui lance sur ton plutôt neutre.

Je ne sais pas encore à qui j’ai à faire, mais je compte bien le découvrir. Elle me rappellerait presque l’autre cinglée d’Etiol, mais ça ne doit pas être elle. Elles ont pourtant un quelque chose de ressemblant… Je réalise que sa main – celle qui est en train de malaxer ma nuque depuis tout à l’heure – ne m’a jamais lâchée ni arrêté son agréable massage.

« Alors, qu’est-ce que Rikni chuchote d’intéressant ? » 

Et j’enchaîne, usant d’autant de minutie que je le peux à chacun de mes mots, même si la phrase qui suit est assez parlante et assez facile à interpréter, pour ne pas dire osée.

« Un peu d’épreuve à infliger aux autres, peut-être ? »

Puis comme mon regard sombre lentement vers sa poitrine et glisse encore plus bas vers ses hanches, la vue de la cicatrice sur son ventre attire à nouveau mon attention.

Cette marque… Elle me ferait presque frissonner et il me semble me souvenir au milieu de ce brouillard que cette Lilas a dit avoir été enceinte. Étonnant qu’elle ne cherche pas à la cacher. Elle pourrait lui attirer tellement d’ennuis… même si elle pourrait sans doute paraître pour une simple blessure.

« Et comment as-tu eu ça ? »,
je la questionne en montrant du regard la mystérieuse marque.

J’expire un peu plus longuement, tout autant détendue par la main qui investit ma nuque que sur la défensive. C’est agréable et j’ai juste envie de pouvoir me relâcher et de profiter d’un moment de bien être sans à avoir à constamment me méfier.

Pourtant, je ne saurais expliquer cette étrange et angoissante impression qui me submerge. Comme l’impression de voir resurgir le passé… et cette épaisse fumée qui me fait tourner la tête… J’aurais bien besoin d’un peu d’air frais.

L’impression est tenace, une impression qui n’a pourtant rien de logique, soufflée par une oppressante sensation de déjà vu. Mais non, ce n’est pas possible. Ce ne pourrait pas être elle, puisque elle est morte. Je le sais, je l’ai tuée de mes mains.



***  


Si les personnes présentes en ces lieux ont toutes choisi un masque qui leur correspondent bien, il y a deux choses qui devraient m’inquiéter, en plus de la chatte qui est venue à ma rencontre. La première, qui ne sera sans doute pas celle ayant la plus grande importance, sera de savoir si je pourrai retrouver mon manteau après avoir vu le rat repartir avec promptement.

La seconde, un peu plus préoccupante, est de jauger à quel point le masque de la reine peut être représentatif de sa ruse. Je l’écoute donc me répondre, visiblement peu ravie de ma grande prudence. Mais un œuf, c’est fragile, alors autant marcher le plus délicatement possible dessus, lorsque l’on doit le faire.

Le Roi prend alors la parole pour expliquer sans la moindre diplomatie qu’il était prêt à accélérer la décadence de Sombrebois, étant, si j'ai bien compris, prêt à faire tuer des gens pour empêcher les ravitaillements. Merveilleux… mais cela ne m’étonne pas. Je me souviens la haine cuisante de Hector envers lui lorsqu’on lui a annoncé son bannissement de la capitale.

Oh, comme il avait la rage… une rage qui est en train de monter lentement en moi, mais je sers la mâchoire pour ne pas avoir à répondre quoi que ce soit de fâcheux qui pourrait me mener irrémédiablement à ma perte. Laisser des gens dans la pire des misères et en tuer d'autres pour ses intérêts personnels... mais n’est-ce pas la loi du plus fort au fond dans ce monde ?

La reine reprend la parole et la voilà alors qui se lance dans un début d’explication qui, même s’il pourrait être gage de bonne nouvelle pour peu que je sois prête à mettre ma dignité de côté, ne me laisse pas dupe et me rend dubitative.

De plus, le ton condescendant qu’elle emploie me fait un peu plus serrer la mâchoire. Certes, quand on a la suprématie absolue, on peut tout à fait se le permettre. Alors pourquoi s'en priverait-elle ?

Seulement, moi, je n’ai pas l’habitude de me laisser mener à la baguette, et encore moins de ramper aux pieds de qui que ce soit en m'excusant. Voilà toute l’étendue du problème… La reine finit en s’adressant à Victor, et le Roi reprend la parole pour lancer une ultime remarque une fois que son épouse a fini d’exposer le début de ses conditions : Que nous avons TOUS à perdre dans sa histoire. Évidemment…

Je regarde Victor rapidement dans un coup d’œil discret. J’aimerais bien pouvoir me reposer un peu sur lui, mais le voilà qui m’incite à répondre d’un regard entendu, sans même prendre la peine de répondre à la question qui lui a été adressée. Magnifique.

Allez-y, laissez-moi me démener dans la fange surtout… Ce n’est pas grave, je vais me démerder. Je me suis toujours démerder seule de toute façon… toujours.

Prenant le regard quelque peu fermé et résolu de celui qui tient à lutter bec et ongles autant qu’il le pourra, ainsi que l’intonation presque effrontée qui va avec, je réponds en regardant la première Dame du Morguestanc.

« Que d’indulgence envers moi... mais je ne peux vous donner ce que vous possédez déjà. »


Puis m’adressant au Roi pour sa dernière réplique, je demande seulement :

« Et que devrais-je concéder pour avoir le droit de me plier à un tel honneur ? »

C’est le moment critique, celui où tout se joue, et je lance un regard accusateur à Victor qui, jusqu’à présent, se révèle être plus un poids qu’une réelle aide. Bonjour l’intriguant… Mais pourrais-je lui en vouloir de chercher à éviter d'avoir à l'ouvrir, alors que c’est précisément ce que j’essaie moi même de faire ?

De plus, vu sa merveilleuse faculté à mettre les pieds dans le plat ce soir, je préfère encore qu’il se taise. Il serait bien de rappeler que s’il avait malencontreusement employé le terme ‘catin’ au lieu de ‘renarde’, il aurait sans doute perdu sa tête à l’heure qu’il est. Et puisque il semble s’être cloué la langue au palais, je me permets de prendre la parole à sa place :

« Quant à m’inviter à loger chez Victor de Rougelac, je vous remercie, mais cela ne me paraît pas nécessaire et pourrait causer plus de tort que davantage, alors... » 

Je le regarde à nouveau en me demandant s’il va répondre quelque chose. Pour sûr, il ne peut pas se permettre d’opposer un refus au Roi, même si je sais très bien ce qu’il pense de cette demande.

«  Et comme vous vous doutez, je serais mieux prise en charge au temple. »

J’espère que quand il se décidera à ouvrir sa gueule, au moins, il évitera de faire une bourde.

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MessageSujet: Re: [Convocation]Ce qui rôde à l'orée du bois   [Convocation]Ce qui rôde à l'orée du bois EmptyVen 9 Avr 2021 - 22:09



[Convocation]Ce qui rôde à l'orée du bois Mrju
Sans hésiter la femme au masque de chat choisit d’interpréter positivement la désinvolture de la baronne et remplis les deux verres au plus haut avec le pichet de vin. Ses gestes sont tellement calmes et libres qu’il est dur de croire qu’un instant plus tôt cette demoiselle a failli rompre le poignet de son invitée. Elle répond quand même de manière détendue sans réagir à la pique.

- Merci Maîtresse, ce n’est pas amusant d’apprendre à se défendre, mais je suis assez fière du résultat.

Elle trinque son verre contre le sien manquant de peu de renverser une goutte rougeâtre sur la peau blanche de la noble et le porte à ses lèvres pour boire goulument. Il est vrai qu’avec la chaleur moite ambiante, le vin frais, en plus d’être délicieux, permet de lutter au moins en apparence contre la température. Et Lilas ne semble point inquiète à l’idée de s’enivrer. Elle toussote en se mettant à rire dans son verre à la question de la baronne.

- Vous le dites comme si j’étais une sombre folle ! C’était une figure de style Maîtresse ! déclame-t-elle avec amusement. Mais pour poursuivre cette idée, elle me dirait surement que vous cherchez le conflit avec tout ce qui vous entoure, de peur de ne pas le voir arriver si vous êtes inattentive. Mais ce n’est pas grave, j’ai l’habitude du conflit. Je vous ferais des épreuves à vivre si c’est ce que vous souhaitez, mais je pense que vous avez besoin d’autre chose.

La main a doucement dérivé de la nuque et masse à présent le lobe de l’oreille avec une tendresse d’amante. A l’opposé exact de la prise sur son poignet, ce contact là est tendre et délicat, créant une chaleur qui se propage rapidement dans le crâne de la blondinette et continue au-delà. Si celle-ci n’est sans doute pas pleinement réceptive à ces sensations, une chose est certaine Lilas sait y faire. Parfois son index glisse un peu plus loin et caresse l’angle de sa mâchoire.
Elle laisse le regard dériver sur elle, ses formes, son corps, se cambre même pour paraître à son avantage. Elle ne semble ni s’offusquer, ni se refermer à l’évocation de sa cicatrice. Elle finit par la regarder et y passe les doigts avec assurance, suivant son contour familier.

-Une hallebarde, au début de toute cette histoire. Le plus tristement drôle, c’est que ça m’a sans doute sauvé. Mon mari et moi devions rejoindre notre fille depuis Ventfroid jusqu’à l’extérieur du duché. Une émeute à éclater, la fange se rapprochait chaque jour, j’ai été arraché de cheval par l’arme. Et j’ai été amenée au Temple de Marbrume pendant qu’il faisait seul l’aller-retour. Il n’y a jamais eu de retour.

Elle haussa les épaules, sa voix n’avait pas vraiment perdu de gaieté, tout en gagnant une certaine solennité. Difficile de dire si elle mentait face à cet étrange détachement qui pouvait être aussi bien dû à une volonté de se protéger, qu’à un mensonge dit sans conviction. Elle redressa vivement la tête.

- J’espère que je ne vous déplais pas à cause d’elle Maîtresse ? Peut-être que ça me rend laide à vos yeux ? s’inquiéta-t-elle d’une voix teintée de crainte et de déception évidente. Bien plus convaincante que pour raconter son histoire. Ce qui rendait surement encore plus difficile de démêler le vrai du faux, car il était plus que facile à dire que Lilas se savait belle et utiliser cette beauté.

Vous en avez aussi Maîtresse ? Je peux les voir ?


…………………………………



- L’enfant. dit simplement le monarque au bout de quelques temps en tournant son visage vers Rosen lorsque celle-ci posa la question du prix.

La reine se releva visiblement agacée du comportement de celui-ci, car si, même sans y mettre les formes, elle tentait d’aboutir à un marché. Le roi, lui, semblait prendre un malin plaisir à tenter de saboter ses efforts. Ses remarques ne semblaient au final pas tant destinées à exprimer son avis profond qu’à fragiliser les mots de son épouse.
Et celle-ci ne semblait pas apprécier ses tentatives. Un long échange de regard se fit entre les deux membres du couple royal alors que Rosen devait surement palir dans son siège face à cette déclaration sans autres détails et que le comte devait savourer d’assister à ce début de débâcle qui donnait l’impression d’un roi à peine plus mature qu’un enfant colérique. Sans qu’un mot ne fût échangé, un message passa. Le souverain se leva, légèrement ivre, et se dirigea vers la table où reposait sa carafe pour se resservir, le regard de son épouse toujours posé sur son dos.

- Ce que le roi, mon époux voulait dire avant de nous faire passer pour des ogres… grognement amusé de celui-ci. C’est que Sombrebois est et restera les terre du sang du baron, et ceux jusqu’à l’extinction complète de la lignée. Son regard glissa de l’un à l’autre sur leur siège respectif. Là est vôtre paiement, aucun de vous deux n’aura Sombrebois, ni personne d’autres, que ce soit par le mariage ou par l’achat.

Elle s’appuya doucement contre la ballustrade et déposa son verre toujours plein sur le rebord, posant un bras sur son ventre et l’autre en appui dessus, sa main faisant un petit cercle dans le vide.

- Car si vos terres nous appartiennent en effet dans le plus extrême des cas, il est surtout de notre devoir de protéger les lignées de nos sujets et leurs biens. Hector n’étant plus là, seul son enfant à naître possède encore un droit totalement légitime sur ses terres. Et nous nous assurerons que cela reste ainsi. Baronne, nous n’allons pas vous enlever votre enfant, je suis mère et je sais ce qui tient de l’ordre du possible pour nous.
Mais votre enfant, sans son père, sera officiellement déclaré pupille du roi, et nous nous assurerons qu’il soit élevé dans le respect de son rang et de la couronne.
Vous serez nommé douairière et en charge du domaine jusqu’à sa majorité, mais nous allons vous adjoindre une nourrice qui sera responsable de sa protection et de vous conseiller sur son éducation. Elle sera notre voix et nos yeux dans votre maison. Vous serez bien entendue amenée à vous remarier, mais l’enfant d’Hector sera seul légitime héritier ou héritière, et si vous deviez le faire dériver du chemin qui est le siens, nous prendrions des dispositions.


Elle tourna son visage vers le comte.

- Comte de Rougelac, au titre de mandataire royal, votre gouvernance de Sombrebois s’étendra à toute la zone sud actuelle, ce qui ajoute la gestion de Lods à vos prérogative. Vous conseillerez la baronne sur la gestion de son domaine et son expansion afin de palier à son manque d’expérience par la vôtre. Vous serez en charge des impôts royaux, avec bien entendu un pourcentage généreux établi les premières années afin de couvrir vos investissements fait jusqu’ici. Mais comme je l’ai dit, vous renoncerez à tout droit de propriété, de possessions ou d’héritage, de quelques manières que ce soit sur Sombrebois. Exception faîtes de la disparition de la lignée originelle. Et si dans le cas contraire, et je suis désolée de l’évoquer ainsi baronne, vous deviez disparaître la première, la couronne se chargerait de l’éducation de votre enfant jusqu’à sa majorité. Conclut-elle finalement sa déclaration. Ce fut le roi qui reprit la parole en revenant son verre plein, et visiblement quelque peu plus apaisé après sa prise de distance.

- En échange, mon coffre financera la reconstruction, mes vivres feront routes jusqu’à vous, et la milice aidera à protéger vos murs. Nous encouragerons même une vague de migration dans votre domaine. Vous serez légitimé dans votre mariage, et le comte reviendra à la cour où il manque apparemment beaucoup aux plus intriguant.

La reine inclina doucement le visage vers Rougelac, presque imperceptiblement. L’avait-il remarqué ?

- Vous êtes libre d’accepter nos conditions, ou libre de repartir tenter votre chance de votre côté. Mais cette offre n’est valable qu’à très court terme. Si votre missive n’arrive pas comme prévu demain, nous prendrons d’autres dispositions. Et croyez-moi madame si vous souhaitez vous faire une certaine légitimité au sein de la noblesse, vous dormirez chez le comte ce soir. Il serait mal vu que cette fameuse amitié qui l’a poussé à vous ramener vers nous commence par le fait qu’il vous délaisse dans une des chambres du temple. Je suis certaine que Victor a assez de connexions pour vous assurer le suivi de très bons soigneurs. Vous avez l’occasion d’entrer dans le jeu ce soir, autant le faire avec quelque aplomb.



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Victor de RougelacGouverneur de Sombrebois
Victor de Rougelac



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MessageSujet: Re: [Convocation]Ce qui rôde à l'orée du bois   [Convocation]Ce qui rôde à l'orée du bois EmptySam 10 Avr 2021 - 0:12
La tension était palpable, lourde, pesante, si bien que le Comte de Rougelac en ressentait une certaine forme d'excitation. Cette adrénaline qui vous fouette le sang face à une situation à la fois incongrue, dangereuse et ô combien indéterminée dans sa résolution. Alors qu'il avait lâchement mais si bien jouer d'intelligence, laissé la baronne s'exprimer sans qu'il ne s'oblige à repondre à la reine Eugénie, le mondain s'offrait se luxe de se placer sur la réserve et d'analyser une fois encore ce que chaque partie ici présente était en mesure de prouver. Pour le roi, nul doute qu'il tombait de plusieurs étages dans son estime. Quand à Rosen, elle lui était comment dire... surprenante, capable du pire comme du meilleur. Et enfin la reine s'en trouvait incarner un élément paradoxalement majeur.

Usant donc d'habileté, il laissa Rosen regagner le centre d'intérêt exclusif du couple royal et pour dire vrai, elle jouait d'une certaine forme d'insouciance voir d'insolence aux yeux du Comte et ce dernier craignait alors de voir la jeune femme subir le courroux des deux êtres au plus haut du pouvoir. Victor ne pouvait pas mieux trouver aussi naïve alliée qui d'ailleurs portait l'affront de refuser de résider au Manoir Rougelac. Là où il avait eu la justesse de ne dire mot, elle venait s'y vautrer telle la plus néophyte des mondaine et intrigante.

Mais après que Rosen dans sa maladresse ait fait jubiler d'un plaisir malsain le Comte de Rougelac, ce dernier faillit alors s'étouffer de rire dans sa coupe de vin lorsque Sigfroi reprit la parole pour ni plus ni moins que d'obtenir en contre partie l'enfant que la Baronne portait. Contre toute attente, cette entrevue commençait à prendre un tournant totalement atypique et cocasse, d'autant qu'on pouvait nettement sentir tout le désaccord entre roi et reine électriser l'air ambiant. Comment pouvait on avoir préparer un tel événement et ainsi se déchirer devant témoin, un audible et visible grognement pour preuve ?

Finalement la renarde reprit en main la situation et allait commencer à arrondir certains angles vis à vis de ce qu'elle était en droit d'exiger comme contre partie au sujet de la Baronne. Pour Victor s'en était presque à en bailler des corneilles tant il se fichait éperdument du sort de Rosen et de son enfant. Enfin pas tout à fait dès lors que la reine catin affirmait que Sombrebois revenait à la couronne. Mais finalement quelle était la différence ? Si ce n'est d'enfin considérer les marais avec enfin un intérêt nouveau ? L'enfant serait héritier du domaine et Rosen la douairière, de l'avis du Comte ce n'était pas une si mauvaise opportunité pour Rosen qui rappelons le encore et toujours, n'était il y a de cela moins d'un an, une simple roturière.

Mais tout cela n'intéressait pas vraiment un Rougelac qui n'y voyait aucun atout majeur pour prendre une quelconque décision. Son silence était d'or tout comme sa réflexion qui s'affinait à mesure que la joute verbale gagnait en intensité. Et tant mieux que le roi semblait avoir un peu trop appuyer sur la boisson, cela laissait tout le loisir à l'intrigant Victor pour toiser et dévorer ce bout de femme au sang royale décomplexée à négocier dans le plus fin et gourmand des tissu.

C'est alors que le masque de renard dirigea son attention en direction du discret Comte que l'on attirait guère avec un peu de miel. Avec Rougelac, il fallait de trouver soit être plus malin que lui soit jouer franc jeu et lui donner suffisemment de gages et d'assurances pour ne serait-ce que l'intéresser et le piquer au vif. Et c'est ce que fit finalement Eugénie contre toute attente. Voila qui redonnait quelques lettres de noblesse et de respect surtout à sa signature d'amie. Contrairement au Roi, elle semblait comprendre qu'on n'obtenait pas ce que l'on voulait par la menace et l'arrogance voir le dénigrement. Ainsi, il venait d'enfin obtenir de quoi pouvoir réfléchir à son avenir à Sombrebois et peut-être même plus qu'il n'en aurait pu attendre et entendre.

Sur un plateau d'argent, on lui offrait la possibilité d'étendre son influence sur la zone de Lods non sans devoir conseiller la Baronne dans la gestion du domaine. Une mise au point quand à sa non revendication du domaine avait également été au centre de ce proposition, mais ce qui éveillait avec une attention particulière l'attrait de cette offre fut en deux autres points évoqué par la Reine. Le première était qu'il serait investi de la charge des impôts royaux dans cette zone d'influence et le second et non des moindre c'est qu'il se ferait d'une certaine manière remboursé de ses investissements en sonnantes et trébuchantes.

A dire vrai, le mondain n'était pas voué à une vie de seigneur de place forte, alors si la disparition de la Baronne et de son fils auraient pu lui être bénéfique, il n'en nourrissait aucun souhait. Il préférait de loin la capitale, son terrain de jeu de prédilection et avant même qu'il pu réagir, voilà que le Roi reprit de sa voix jusque là éteinte. Et contre toute attente, Sigfroi donnait alors plus de poids encore à une proposition qui semblait déjà plus que justeuse. Ainsi, on lui donnait le gage qu'il préserverait sa fortune, la couronne prenant en charge les futurs dépenses de réhabilitation du Bourg et de Lods cela allait s'en dire. Mais alors qu'il n'en attendait pas tant, voilà que le Roi lui permettait de regagner une place à la Cours.

- A la Cours vous dites ? Il ne put s'empêcher d'exprimer sa surprise. Seriez-vous en train de me dire que vous vous engagez à réhabiliter ma personne dans les plus hauts cercles ? Que ma notoriété soit redorée ?

L'intrigant voyait là plus qu'une opportunité et finalement il se trouvait être le plus grand gagnant de cette affaire. Il croisa alors le regard de la renarde, l'azur plus pétillant et vorace encore, avec cette pointe de respect et de lubricité mélangée alors qu'il dardait un bref instant sa silhouette gourmande.

- Je n'ai de prétention et n'en aurait pour Sombrebois. Si vous avez fait appel à moi ce soir c'est que vous avez sans nul doute prit soin de savoir qui j'étais et ce que j'aspire à obtenir. Ma place ne pourrait se trouver qu'à la capitale et ces investitures que vous m'offrez ne seront qu'une étape dans l'espoir de mieux vous servir à l'avenir.

Il laissait soudainement transparaître ses intentions, donnant ainsi gage d'un total désintégrer pour revendiquer quelques propriétés dans les marécages, acceptant l'offre comme s'il s'agissait d'un tremplin dans sa carrière, d'une mise à l'épreuve pour peut-être nourrir de plus grande ambition encore, toute mesurées soient elles.

- Mon manoir sera grand ouvert à la Baronne de Sombrebois dès ce soir, je m'y engage et les meilleurs soigneurs seront mander dès l'aube. Pour ma part, nul besoin de vous faire attendre ma Reine, votre temps est précieux alors autant acter cette engagement dès maintenant, en gage de ma bonne fois.

Il posa sa coupe, inclinant sa texte avec respect et humilité en direction du roi et de son épouse, irradié et a la fois fasciner par cette surprenante femme qui venait sortir soudainement de l'Ombre avec cette capacité à prendre un pouvoir et des responsabilités que le Comte ne put jusque là l'imaginer. Il se tut enfin, laissant place au verdict de la Baronne dont la situation face à cette proposition était bien plus complexe et donc dont un éventuel accord était plus discutable. Mais Victor espérait que la voix de la raison gagne la jeune femme, quoi que si elle refusait, elle verrait sans doute sa tête remplacé par une autre bien plus conciliante. Rosen allait elle entrer dans le jeu ce soir ? C'était bien le seul mystère qui subsistait à présent.
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Rosen de SombreboisBaronne
Rosen de Sombrebois



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MessageSujet: Re: [Convocation]Ce qui rôde à l'orée du bois   [Convocation]Ce qui rôde à l'orée du bois EmptySam 10 Avr 2021 - 22:50


Ce qui rôde à l'orée du bois
Rosen feat Victor X Dame Corbeau


Cette fille a un sérieux grain, c’est évident. Enserrant mon poignet dans une poigne qui aurait pu le briser comme un bâton pour la seconde redevenir aussi joyeuse comme si de rien n’était, me remerciant même en disant que ce n’est pas amusant, d’apprendre à se défendre…

Comme si je l’avais agressée ! Non, c’est moi qui ait voulu me défendre pour ce coup-là, me défendre d’un geste invasif. Elle m’a d’ailleurs resservi du vin, et c’est limite si le godet ne déborde pas. Après tout, je n’ai pas dit non, vous me direz. Me voilà donc à présent face à cette cinglée qui me rit à nouveau au nez, comme si j’étais assez sotte pour l’avoir réellement prise au mots.

Ceci dit, elle n’allait bien entendu pas confirmer ce que je viens de lui dire et la petite expiration qu’elle a eu avant de rire est assez parlante d’après moi. Je l’écoute aussi attentivement que je peux, essayer d’analyser le sens profond du moindre mot, ces mots qui n’ont en apparence que peu de sens.

J’écoute son histoire concernant sa cicatrice, restant le regard vague rivé dessus. Semblant vouloir plaire coûte que coûte et n’hésitant pas à bomber le torse lorsque je regarde sa poitrine qui n’a pourtant rien à envier à la mienne – et qui a bien doublée depuis que je suis enceinte d’ailleurs ! La catin au masque de chat s’inquiète que je puisse la trouver laide à cause de cette marque.

« Je ne suis pas là pour m’amuser, je te l’ai dit. »

Une phrase que je me sens obligée de répéter. Et si je ne lui dis toujours pas pourquoi je suis ici, c’est parce que quelque part au fond de moi, je suis presque certaine qu’elle le sait très bien. Mais lorsqu’elle me demande à présent si j’ai des cicatrices, et si elle peut les voir, je me referme brutalement comme une huître.

« Non. »


C’est à ce moment que je réalise que sa main s’est approché de mon visage et dans un mouvement sec, je dégage ma tête de sa main pour me pencher en avant et récupérer le godet que j’ai posé afin de boire une grande gorgée de vin fraîche. Ça désaltère et ça me fait du bien, surtout que je commence à avoir l’impression que je vais étouffer.  

Je regarde mon alliance, un étrange point rouge ayant attiré mon regard et je remarque que c’est simplement la flamme de la bougie rougeoyante qui s’y reflète.

***

« L’enfant.»

Je recrache le vin que j’étais en train de boire dans une toux bruyante. Mazette… je viens d’en renverser la moitié sur ma robe. L’enfant ?! Il y a de moment où l’on pourrait se lever et partir très loin en courant, se perdre dans la nature à l’écart de toute civilisation et ne jamais revenir. Ce moment en fait parti.

Je crois que je suis à bout, que je suis arrivée à une sorte de point de non retour où j’ai juste envie de trouver à l’écart de toute humanité possible. J’en ai vécu, des carnages. De nombreux carnages. Mais plus ça avance et moins je me sens en état de lutter.

Je n’ai plus la force pour ça, c’est évident. Ce maudit chiard est en train de me vider de toute vitalité… et c’est justement de lui qu’il s’agit à présent. Relevant la tête, mi déglutissant et mi raclant mon gosier brûlé par la fausse route du vin, je cherche à comprendre, au plus vite avec le peu de vivacité d’esprit qu’il peut me rester à cet instant, ce que j’ai pu interpréter de travers.

Je regarde le Roi qui s’est éloigné pour se resservir, et la reine qui semble exaspérée. Je regarde même Victor, même s’il n’y a strictement rien à espérer de lui. Je sens comme une bouffée de chaleur hautement désagréable monter et dans ce vertige, je me cramponne à ma chaise pour ne pas sombrer.

Je sens mon estomac se tordre, je vais vomir, c’est évident, et si je regarde en direction de la reine, mon regard reste perdu dans le vague. Je comprends à peine ce qu’elle me dit, seules les menaces ressorte du flot de paroles décousu à mes oreilles. Je pose mon poing sur la bouche.

Je vais devoir contenir un vomissement, je le sens. Je suis sûre que je peux y arriver. Il faut que je respire… C’est facile. Desmond a déjà passé des heures à me gaver et s’assurer que je ne gerbe pas derrière… Mais l’avenir me paraît soudainement bien sombre et je ne suis plus capable de décrocher un mot.

Je dois leur remettre cette missive demain. Je dois aller dormir chez Victor. Je dois me remarier. Je dois accepter que mon enfant soit à leur charge… je dois faire tout ce qu’ils me disent si je tiens à ce que tout se passe bien. Je me sens opprimée. Comment ai-je pu sombrer dans un tel cauchemar ? C’est impensable.

Victor, lui semble soudainement bénéficier de nombreux avantages pour peu qu’il ne cherche plus à s’octroyer le territoire, du moins seulement si mon enfant survie. Magnifique… et sinon ? Ça veut dire quoi ?! Je crois que je vais me foutre en l’air, vraiment, cette fois. Et si je crève, je préfère ne pas penser à l’avenir de ce pauvre enfant. Je me sens prise au piège dans un filet de mailles acérées.

Certains diront que c’est le prix à payer pour entrer définitivement dans le cercle de la noblesse, et que le prix est bien moindre comparé aux avantages. Ils n’auront peut-être pas tort, mais moi, je sens des ficelles me pousser sur les bras. Une solution… Une échappatoire. Je dois trouver une idée. C’est pas possible… Et si je refuse ? Je ne préfère mieux pas le demander.

Tiens, le gouverneur reprend la parole… j’entends à peine ce qu’il dit tellement que je me sens vaseuse. Combien de verres ai-je bu ce soir, d’ailleurs ? Un verre… deux… Trois. Peut-être quatre, ou même Cinq. Je ne saurais le dire. Victor s’empresse de confirmer que sa maison m’est ouverte lorsque la reine me rajoute un coup de pression pour que j’accepte d’y aller.

C’est bien… Je n’ai même plus le droit de faire ce dont j’ai envie. Que puis-je bien faire contre ça ? J’aurais besoin d’aide, de trouver quelqu’un à qui parler et à qui demander conseil. Mais je ne peux pas, parce que j’ai trois vautours sur le dos désormais, et le temps, les heures, me sont comptées. Que vais-je devenir ? Hector… si tu voyais ça… il serait sans doute sa hache à la main prêt à mourir pour protéger ses terres.

Enfin… s’il était toujours là, je ne serais pas plongée dans cette situation. Qu’ai-je donc fait de l’épouser… je me suis condamnée. Ah, que j’aimerais glisser entre leurs griffes et m’enfuir… mais s’il est tellement aisé de fuir un Desmond à qui on peut faire le même coup plusieurs fois d’affilé,ceux-là, il ne me laisseront jamais filer.

Le renvoi qui a suivi a suivi le spasme, j’ai réussi à le contenir. Et après ? Je ne dis plus rien. J’ai un vertige, ça tourne… je vais défaillir. Ma vision s’assombrit.

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