|
|
| [Event] Réunion au sommet [Clôturé] | |
| |
Sigfroi de Sylvrur
| Sujet: [Event] Réunion au sommet [Clôturé] Mar 19 Jan 2016 - 17:13 | | | [Event] Réunion au sommet Janvier 1165 – Dans les appartements ducaux.Le crépuscule pointait ses dernières lueurs sur Marbrume. Frayant à travers les remparts, les rayons solaires venaient s’échouer sur les dernières activités journalières. La vie fourmillait dans la cité, l’effervescence de milliers d’habitants tranchant avec le désormais désert extérieur, domaine des fangeux. Depuis son balcon, Sigfroi de Sylvrur suivait des yeux les petites silhouettes qu’il réussissait à apercevoir depuis son château surplombant la ville. Il n’était pas rare de voir le duc s’enfermer dans de longs silences observateurs sur son esplanade, lui seul pouvant déterminer les troubles pensées envahissant son esprit. Ce soir-là, néanmoins, le duc fut interrompu dans ses songes. - Sigfroi, le bailli demande à vous voir. Eugénie de Sylvrur, la duchesse, s’était présentée doucement près de son mari. - Bien. Faites-le entrer, ma douce.Le concerné fut appelé, et le bailli pénétra dans le salon du duc. Celui-ci, les mains croisées dans le dos, se détourna de sa contemplation vespérale pour faire face à son vassal. - Où en sont les nouvelles ?- Comme vous l’aviez demandé, votre Grâce, j’ai fait quelques enquêtes. L’homme se racla la gorge. Nous n’avons plus de nouvelles de la forteresse de Tourbière. Il semble qu’elle soit tombée aux mains des fangeux, sans encore confirmation cependant. Les pigeons sont revenus avec leurs missives inviolées. - Mmh. Envoyez quelques hommes s’assurer de cela. Ils sont peut-être encore retranchés. Une vingtaine de soldats, pas plus.- Bien. Quant à Traquemont, la dernière lettre date d’hier. Ils tiennent la défense mais beaucoup des hommes que nous avons envoyés sont perdus. La châtelaine nous informe que sa forteresse sera sûrement perdue bientôt si nous ne lui affectons pas une force minimale. Ainsi elle demande si elle peut aspirer à continuer recevoir soutient ou s’il lui faudrait bientôt abandonner ses terres. - Continuez à lui fournir des hommes. De simples conscrits s’il le faut, ou des réfugiés, mais si nous avons perdu Tourbière nous ne pouvons pas nous permettre de perdre Traquemont. C’est un passage essentiel pour les convois qui nous ramènent vivres et récoltes. De même pour le poste avancé des Terresang, même si ce dernier reste moins vital.- C’est ce que je comptais vous proposer, monseigneur. - Qu’en est-il de l’interne ?- Récemment, une centaine de morts dans le labourg. Une rixe qui a entraîné la prise d’un feu sur une tente. La milice a réussi à étouffer l’incendie avant qu’il ne se propage trop mais… Le duc balaya l’air des mains d’un air impatient. - Oui, j’ai déjà été mis au courant de cela. La mort de la gangrène de notre cité ne fera pas de mal. Parlez-moi plutôt des différentes maisons.- Eh bien… Le bailli sembla réfléchir, le temps de trouver ses mots après avoir été interrompu. Comme vous le savez, les Brasey se sont récemment unis aux Sombrebois. Nulle inquiétude à leur sujet pour l’instant. Seul effet notable, la baronne a engagé une affaire commerciale avec le marchand Ecuviel. Il serait d’ailleurs sûrement bon que ce dernier ne participe au financement des convois. Le récemment arrivé Noblecoeur, lui, continue à tenter de s’intégrer en créant des accointances çà et là. De même pour dame Haldonores, qui a dû quitter son pavillon récemment. Le duc resta silencieux, attendant la suite. - Votre cousin Vauvrur persiste à financer la construction de son navire. - Mmh, grommela Sigfroi. Je l’ai déjà entretenu à propos de cette chimère et de sa fortune inutilement dépensée. Néanmoins, il fait travailler une grande partie du port et favorise le commerce du bois. L’en empêcher nous serait péjoratif ; laissez-donc faire.- Les Langret restent, comme toujours, suspects, reprit le bailli. Leur présence est toujours aussi pauvre depuis l’affaire Sarosse. Les Rivain, nous entretenons toujours de bonnes relations fort avantageuses. Leur cadette est en projet de mariage avec l’héritier de Mirail, Evan. La première comtesse Mirail, quant à elle, semble s’être acoquinée avec Morion de Ventfroid, aux dernières nouvelles. Un ricanement mesquin se fit soudain entendre. - Après les Sarosse, les Ventfroid. Il y en a qui font décidemment tout pour me plaire. Le duc eut un sourire presque incrédule, avant de reprendre. Les Langret m’inquiètent plus néanmoins. A être restés trop longtemps enfermés dans leur taudis, les Ventfroid n’ont plus aucune influence ici. Quant aux Mirail, ce ne sont que des sots superficiels. Surveillez-moi cela tout de même, mais je veux surtout un rapport détaillé sur les Langret en fin de semaine.- Cela sera fait. - Parfait. Eugénie ? interpella le duc. Organisez-moi une réunion la semaine prochaine. Je veux un représentant de chaque famille noble de notre cité dans un conseil restreint. Ils vont bientôt comprendre que s’ils veulent continuer à bénéficier de ma protection, il va falloir cesser de tirer au flanc.
-- Une semaine plus tard. Le conseil restreint avait donc effectivement été organisé. En cette matinée de janvier, l’air était froid et sec. Le jardin du château ducal était gelé, offrant au regard une myriade d’herbes et d’arbustes figés dans leur glace matinale. Les gardes attendaient les invités, qui tous se montrèrent un à un. Certains arrivèrent seuls, d’autres en compagnie de certaines connaissances elles-mêmes conviées au conseil. Douze nobles avaient été conviés : Naren de Langret, Maxime de Rivain, Luna Montoya, Ambre de Mirail – remplaçante de son frère Evan dans l’impossibilité de se présenter –, Hugues de Noblecoeur, Alexandre de Terresang, Othon Zollern, Morion de Ventfroid, Sélène de Colombel, Hector de Sombrebois, Yseult de Traquemont, et Grâce de Sombrebois – représentante des Brasey malgré son récent mariage avec les Sombrebois. Tous étaient des nobles influents de la cité, quelles que soient leur activité, et leur nom était connu de toute la populace. Si d’ordinaire les soirées et festivités se déroulaient dans la salle de réception principale, cette fois-ci, tous les nobles avaient été conduits dans une salle plus intimiste. L’on sentait par-là même le sérieux de cette réunion au sommet. La majorité des nobles conviés étaient actuellement présents, ainsi que le bailli de la ville. Une grande table rectangulaire de bois verni s’imposait dans la pièce, et chacun pouvait déjà prendre place, tant que ce ne fusse pas en bout de table ; place qui revenait au duc. Quelques domestiques avaient servi vin rouge et grappes de raisins ; juste de quoi patienter, puis avaient été congédiés pour la confidentialité de ce qui se dirait dans cette pièce. La duchesse, quant à elle, était déjà présente ; après avoir accueilli chacun des intervenants, elle s’était assise à la place présente à gauche de celle prévue pour son mari. Le bailli, lui, avait pris place à droite, et observait d’un œil calme la petite assemblée. Il avait particulièrement bien accueilli les nobles qui se battaient pour leurs frontières perdues en-dehors des remparts, notamment Yseult de Traquemont et Alexandre de Terresang. Maxime de Rivain, Naren de Langret et Luna Montoya étaient déjà assis et attendaient calmement. - Citation :
- TEST D’OBSERVATION
Ambre de Mirail : Intelligence d’Ambre : 12 Compétence Sens du détail : bonus +1 Résultat des dés : 1. Réussite critique. Ce que tu réussis à observer t’est communiqué par Mp.
Hugues de Noblecoeur : Intelligence de Hugues : 9 Résultat des dés : 9 Réussi de peu. Ce que tu réussis à observer t’est communiqué par Mp.
Alexandre de Terresang : Intelligence d’Alexandre : 8 Résultat des dés : 5 Réussi. Ce que tu réussis à observer t’est communiqué par Mp.
Othon Zollern : Intelligence d’Othon : 9 Résultat des dés : 15 Raté. Tu ne notes rien de particulier de plus que ce que décrit le post actuel.
Morion de Ventfroid : Intelligence de Morion : 10 Résultat des dés : 17 Raté. Tu ne notes rien de particulier de plus que ce que décrit le post actuel.
Sélène de Colombel : Intelligence de Sélène : 9 Résultat des dés : 16 Raté. Tu ne notes rien de particulier de plus que ce que décrit le post actuel.
Hector de Sombrebois : Intelligence de Hector : 8 Résultat des dés : 7 Réussi. Ce que tu réussis à observer t’est communiqué par Mp.
Yseult de Traquemont : Intelligence d’Yseult : 8 Résultat des dés : 17 Raté. Tu ne notes rien de particulier de plus que ce que décrit le post actuel.
Grâce de Sombrebois : Intelligence de Grâce : 13 Compétence Sens du détail : bonus +1 Résultat des dés : 4 Réussi. Ce que tu réussis à observer t’est communiqué par Mp. Lorsque tout le monde fut arrivé, le duc se montra. Barbe taillée au centimètre près, toilette raffinée et chevalière familiale ; il faisait honneur à son rang, comme à son habitude. - Bonjour à tous, commença-t-il après qu’un silence royal se fut installé. Son regard fit le tour de la table, se posant sur chacun de ses confrères, puis il prit place à la chaise qui lui était destinée. Comme vous vous en doutez, nous ne sommes pas là aujourd’hui pour festoyer. J’ai accueilli chacun d’entre vous à Marbrume et j’ai laissé le temps à tous de pouvoir se remettre des évènements récents. Certains ont perdu leur famille, leurs biens, leurs terres, et il n’a point été facile parfois de garder la tête hors de l’eau. Néanmoins, vous êtes tous là aujourd’hui, et je considère qu’il est désormais temps de vous solliciter.Sigfroi fit une pause avant de reprendre. - Depuis tous ces mois, nous n’avons aucune nouvelle de l’extérieur. Les missives reviennent avec leur sceau intact, si tant est qu’elles reviennent. Peut-être existe-t-il d’autres survivants, mais tant que nous n’en aurons pas la preuve, nous devons nous considérer comme seuls, sans Roi pour nous guider. Peut-être sommes-nous les derniers représentants de notre race à l’heure actuelle ; il faut ainsi agir comme tels.Seulement troublé par le froissement de quelques vêtements, le silence s’imposait face aux paroles ducales. - Notre cité a reçu une foule conséquente de réfugiés, reprit Sigfroi, entrant dans le vif du sujet. Le peuple se meurt de famine, lorsque ce n’est pas à cause des bêtes qui nous attendent dehors. Nous avons incessamment besoin d’un meilleur réapprovisionnement de l’extérieur. Préparer une reconquête face à ces bêtes ne mènera nulle part si nous ne sommes même pas en mesure de maintenir notre propre survie. Mon objectif premier est donc le suivant : retrouver une stabilité relative en ce qui concerne notre pitance, et donc retrouver une ville qui ne dépérit pas par elle-même. Car, si cela continue ainsi, les fangeux n’auront pas même besoin de nous dévorer pour que nous soyons tous dans le domaine d’Anür dans un an. Avant d’exposer mes projets néanmoins, j’aimerais entendre vos propositions pour améliorer la situation, si d’aventure il y en a. Et j’aimerais également connaître les familles qui seront disposées à l’avenir à apporter soutien financier et logistique dans les entreprises de Marbrume. Qu’êtes-vous prêt à fournir et dans quel domaine ?Le duc croisa les mains devant lui, jetant un regard à toute l’assemblée par-dessus ses doigts. Son ton était d’un sérieux professionnel et catégorique. Sa dernière phrase n’était pas anodine, et chaque noble ici présent aura pu le remarquer : dans les réponses qui lui seraient fournies, les sang-bleus ici présents seraient catégorisés. Utiles, ou inutiles. Ainsi, quelles familles se feraient remarquer par leurs discordances – ou non – avec le suzerain de la cité ? Prochain post du Mj : le 24/01 au soir. |
| | | Sélène de ColombelHaute-Prêtresse de Serus
| Sujet: Re: [Event] Réunion au sommet [Clôturé] Mar 19 Jan 2016 - 19:35 | | | Elle était restée face au miroir un long moment, la mâchoire serrée et le dos droit. Cela faisait longtemps qu’on ne lui avait pas demandé de tenir son rôle et lorsqu’elle avait reçu son invitation, Sélène avait senti un nœud se former dans son ventre. Les jours suivants, elle avait réalisé ce que jusque-là elle s’était efforcé de nier : elle était seule, la dernière de sa lignée et elle ne pouvait pas se réfugier dans son rôle ecclésiastique pour toujours, car elle n’avait plus aucun parent pour porter les couleurs de sa maison. C’était à elle de reprendre les choses en main désormais et cette réunion au sommet allait marquer officiellement son entrée dans le cercle de la noblesse de Marbrume. Jusqu’à présent, elle s’était tenue éloignée de toutes les mondanités, n’étant informée que de loin par ce qui se tramait, ce qui lui convenait très bien. Depuis sa naissance on lui avait dit que ce serait à ses frères de s’occuper de la maison de Colombel et que son éducation à elle ne lui servirait que pour gérer les affaires de son futur époux. Le destin lui jouait à présent un vilain tour. Mais qu’à cela ne tienne, elle ne comptait se laisser balayer par la fatalité et après trois jours de doutes et d’indécision, elle prit une résolution. Son nom ne tomberait pas dans l’oublis, ni son prestige, ni ses terres. Aucunes nouvelles ne lui parvenaient depuis Cerbois, elle ne pouvait plus attendre qu’un miracle se produise, alors ce serait désormais elle l’héritière portant le titre officiel de vicomtesse, elle qui réclamerait ses terres et le domaine familial, elle qui irait se présenter à la table du duc. Dans la grande glace oblongue, son reflet la fixait avec intensité. Il était plus que temps de briser la coquille de cet œuf protecteur dans lequel elle s’était réfugié. Elle avait atteint les hautes sphères du pouvoir religieux en étant sacrée haute-prêtresse de Serus à Marbrume, désormais elle devait déployer complètement ses ailes et asseoir son nom en tant que vicomtesse du domaine de Cerbois. L’aura d’autorité sacrée qui l’enveloppait était indéniable, mais elle allait dès à présent la renforcer par le pouvoir que lui conférait son rang. Le vicomté de Cerbois était une terre sauvage mais belle, en bordure de mer, couverte par d’épaisses forêts. Les hommes qui y vivaient avaient tous un profond respect pour la vie et la nature, ils étaient durs à la tâche, secrets et farouches. Pour régner sur ce domaine et approvisionner le duché en gibier, en cuir de qualité et en bois, ils étaient devenus des prédateurs, ils étaient devenus des loups. Sous le doux nom de Colombel se cachait une lignée de chasseurs implacables, tournés tout entier vers la protection de leur territoire et dévoués au Duc de Marbrume qui avait toujours veillé à respecter leurs accords. Et aujourd’hui, la dernière représentante de cette lignée allait abandonner sa peau de biche pour remettre celle de la louve qu’elle avait appris à ignorer au fil des ans, entre les murs du temple. ***
Sélène ne sortit du carrosse qu’une fois arrivée dans l’enceinte du palais du duc. Elle se jetait dans la fosse aux lions, elle le savait, mais elle n’était pas totalement démunie. En guise d’armure, elle avait drapé son corps dans une robe bleue sombre dont le corsage était brodé de fils d’argents et dont les manches longues laissaient les épaules nues. Cachés sous les plis du tissu, une paire de bottines à talonnettes. En guise de canons d’avant-bras et de gantelets, elle portait un bracelet de perles en argent ouvragé, une bague enserrant une opale ainsi qu’une chevalière en or blanc portée en baise-main. En guise de casque, elle avait ceint son front blanc d’un diadème fin, à défaut de pouvoir porter la couronne associée à son rang et qui devait se trouver dans la demeure familiale. Son épaisse chevelure ondoyait sur ses épaules et dans son dos, encadrant son visage sans rien pour les contraindre et recouvrant le châle qu’elle tenait serré autour d’elle pour se prémunir du froid. Sélène ne pouvait pas effacer la douceur de ses traits, mais son regard était droit et inflexible. Elle ne ferait preuve d’aucune faiblesse devant ses paires. On accueillit la jeune femme avec toute la déférence nécessaire, la remerciant pour sa venue et on la fit conduire jusqu’à la salle où elle était attendue. Les deux gardes qui l’accompagnaient furent prié de rester en dehors de la pièce. Puis ce fut au tour de la duchesse de lui souhaiter la bienvenue et de la remercier, accompagnée par le bailli. À chaque fois, Sélène offrait un sourire de circonstance, exécutait une révérence et échangeait quelques mots polis d’une voix douce. Arrivée parmi les premiers, elle eut le luxe de choisir sa place et n’hésita pas une seconde à prendre celle qui se trouvait à côté de la duchesse elle-même. Si son statut n’était pas le plus élevé parmi la noblesse, elle jouissait tout de même de son rang de haute-prêtresse. À l’arrivée du duc, toutes les conversations se turent et chacun prit définitivement place. On échangea quelques regards, chacun se faisant certainement un commentaire à soi-même. Puis le maître des lieux entra dans le vif du sujet. Et cela pouvait se résumer à « lesquels d’entre vous sont prêt à se bouger et jusqu’où ? », ce qui avait le mérite d’être très clair d’entrée de jeu. La jeune femme savait que plusieurs maisons faisaient déjà de leur mieux pour parvenir à endiguer la menace, mais comme le disait très justement le duc, il fallait penser à survivre avant de songer à la reconquête. Avant que le Fléau ne s’abatte, le vicomte de Cerbois approvisionnait Marbrume en cuir, en bois et en viande de gibier. Ça ne valait peut-être pas les exploitations agricoles ou les élevages de bétail, mais à l’heure où les monstres sillonnent la terre et rasent tout sur leur passage, c’était peut-être plus intéressant de savoir faire feu de tout bois que de compter sur un enclos plein de bêtes pour manger. La haute-prêtresse se redressa et croisa le regard du duc avant de prendre la parole. Parler devant une assemblée aussi petite n’était pas une épreuve pour elle, habituée qu’elle était à officier devant des foules bien plus impressionnantes. « Si Monseigneur le permet, je prendrais la parole la première. Je n’ai pas encore eu l’occasion de me présenter officiellement à tous vos respectables invités, aussi commencerais-je par là : je suis Sélène de Colombel, vicomtesse de Cerbois et, à moins d’un miracle, dernière héritière de Alexandre de Colombel. Nos terres se trouvent loin au sud, hors des marais, mais nous avons toujours entretenu de bonnes relations avec Marbrume. Peut-être que certains ici présent se souviennent de nous par notre remarquable discrétion en matière de présence mondaine. » fit-elle en esquissant un petit sourire en coin. Parler ainsi de sa famille disparue et d’une époque révolue avait quelque chose de dérangeant. « C’est donc en ma qualité de vicomtesse que je souhaite apporter mon soutien, financier dans un premier temps. Mais la totalité de ma fortune ainsi que mes terres, me sont inaccessibles pour le moment. Si Cerbois était reprit, ne serait-ce que l’avant-poste en bord de mer, je pourrais fournir à la ville ce que nous lui avons toujours fournit : de la viande. Nous pourrions même envisager d’exporter du bois ou du cuir si la situation s’y prête, des ressources qui ne vous seront pas inutiles à l’avenir. Je profite donc de cette assemblée pour vous demander de l’aide : j’ai besoin d’hommes et de bateaux pour rejoindre Cerbois par la mer. Et lorsque mes terres seront de nouveau miennes, tous les arcs à ma disposition seront alors à la vôtre Monseigneur. » Sélène se rassit dans un froissement de tissu. Aucune rougeur sur ses joues, aucun tremblement dans sa voix. Elle avait endossé son rôle avec plus de facilité qu’elle ne l’aurait cru. |
| | | Alexandre de TerresangVicomte
| Sujet: Re: [Event] Réunion au sommet [Clôturé] Mar 19 Jan 2016 - 19:58 | | | Quand je suis revenu de ma mission de nettoyage dans les Faubourgs avec le Chevalier Daragonne, je ne pensais pas que le Duc allait m'envoyer une missive pour me convier dans une espèce de sommet avec les représentants des diverses familles Noble les plus influentes de la Cité. Je regagnais ma Résidence où Hugues de Noblecoeur m'y attendait .. apparemment ce dernier avait été également convié. Hm … Le baron était nouveau dans la Cité mais pourtant le Duc voulait le voir, Kira de Haldonores n'avait pas été convoquée à ce Sommet, ou du moins elle avait été invitée mais elle refusait d'y aller, m'enfin bref.
Arrivé au Jour-J du Sommet, je me vêtis de ma tunique habituelle verte aux manches rouges, de mon pantalon rouge, de mes bottes en cuir noires, j'ajustais mes épaulettes rouges et vertes ainsi que mon fourreau avec mon épée rengainée à ma taille. J'étais fin prêt pour cette réunion. Je partis alors en compagnie de mes six chevaliers composant ma Garde de Sang.
Le jeune Baron de Noblecoeur m'avait rejoint en route avec sa garde composée de roturiers ou je-ne-sais quoi puis nous nous dirigions vers le Palais du Duc. Nous entrons dans le Palais jusqu'à la salle où le conseil se déroula et je fus accueilli par le Bailli.
« Bonjour, Vicomte de Terresang. Heureux de vous rencontrez enfin, le Duc ainsi que le Morguestanc vous doit beaucoup pour vos actions multiples contre la Fange.
Je regardais le jeune Baron de Noblecoeur partir s'installer et je répond au Bailli :
« Merci, messire. Mais, je ne suis pas seul dans ces actions .. mes hommes en sont aussi et grâce à eux je n'aurais pu revenir à Marbrume. Mais je vous remercie tout de même. Veuillez m'excusez.
Puis je partis à côté de Noblecoeur qui m'interrogea du regard et je dis avec un sourire tout en murmurant :
« Encore un Mondain qui pense que me couvrir de compliment peut enlever mon dégoût pour les gens de son type qui reste derrière les remparts de l'Esplanade.
Puis je regardais l'assemblée d'un rapide coup d'oeil. Le Ventfroid et la Mirail ensemble, bof, ils vont bien ensemble les Mondains. Le Langret qui touchait à peine à son verre de vin .. hum .. dans son cas, effectivement il valait mieux … les deux mariés sombrebois ensemble. Je devais faire affaire avec le Baron de Sombrebois, il paraîtrait qu'il à le meilleur des bois, à réfléchir. Je regardais le reste de l'assemblée, tous des nobles de noble lignées. Cela promettait d'être prometteur.
Je ne bus pas une gorgée du vin qu'on me servait, on ne sait jamais. Le Duc avait peut être réunis ce petit conseil dans le seul but de nous empoissonner ou de trier ses ennemis et amis. Le dirigeant de la Cité Franche arrivait enfin et entré directement dans le vif du sujet … Il voulait retrouvé une stabilité dans la région car depuis que la Fange est apparut cette dernière nous a laissé seul au monde, sans réelle option de survie. Quand le Duc demanda qui des familles nobles parmis nous voulait participer financièrement et en logistique, j'allais me lever quand la jeune prêtresse le fit avant moi et énonça ses conditions, je me mis à sourire. Jamais le duc ne voudra se séparer d'hommes qui couraient au devant d'un danger certains. Mais je laissa faire puis quand elle eut finit, je me leva à mon tours et dit :
« Pour ceux ne me connaissant pas encore parmi vous, je suis le Vicomte Alexandre de Terresang. Vicomte des Terres du Sang, frontières du Morguestanc. Comme la Vicomtesse de Cerbois, je suis tout disposé à mettre à contribution mes hommes d'armes mais aussi ma Guilde, la Guilde du Soleil Bleu qui dispose de moyen conséquent en logistique dont je vous est part, il y a peu Mon Seigneur. En effet, en échange de ces derniers, je ne demande qu'une chose. Il paraitrait que la Forteresse de la Tourbière ne donne plus de nouvelles, et serait abandonnée. Je demande donc à votre Seigneurie, la permission de mener une opération de nettoyage et de recastement. En effet, je voudrais me servir de cette forteresse comme d'un avant poste comme celui qui est miens aux abords des marais, comme cela je pourrais mener des raids pour reprendre la Forteresse de Sang Froid qui est mienne ou encore les autres forteresses comme Meutesang sur mes Terres qui est d'une importance stratégique à mon humble avis. J'ai comme la Vicomtesse de Cerbois, besoin de bras pour m'aider. A vous, Seigneur d'en décider.
Je me rassis alors, tout en souriant légèrement. Je ne savais pas si le Duc allait prendre en compte sa demande mais au moins, j'aurais essayé. |
| | | Yseult de TraquemontChâtelaine
| Sujet: Re: [Event] Réunion au sommet [Clôturé] Mar 19 Jan 2016 - 20:56 | | | L'orage va venir.Je le sens dans l'air lourd des marais tandis que je me dirige vers la Cité Franche, les rênes de ma jument serrés autour de mes doigts. Je le sens dans la terre meuble à chaque trottinement, les yeux fixés vers le Levant. L'orage... il vient du Nord et de la mer, mais surtout, il vient du palais ducal où tonne la colère du souverain de Marbrume. Je ne suis pas dupe. Sigfroi a réuni son ban de nobles comme un maître siffle ses chiens. Il n'y a guère de différences entre un homme de guerre et un molosse aujourd'hui. Je le sais bien ! Cette convocation n'a rien d'une petite sauterie entre aristocrates ; l'horizon se couvre de lourds nuages et il faudra survivre au déluge. Lui survivre... J'ai depuis longtemps fait le choix de me battre pour tuer plutôt que pour survivre. Un sourire cynique se dessine à la commissure de mes lèvres tandis que j'enfonce mes étriers dans les flancs de ma monture, la faisant bondir vers l'avant. Derrière moi, Lendemain et les quelques cavaliers constituant mes compagnons de voyage poussèrent des exclamations de surprise que j'ignorai. Je n'aime pas Marbrume et sa cour de serpents. Plus tôt j'y serai, plus tôt j'en partirai... *** La grande allée des Hytres s'étalait devant moi, les sabots de mon coursier claquant sèchement sur la pierre de ses épaisses dalles. C'est seule que j'avais franchi l'enceinte de l'Esplanade, laissant mes gens s'abriter dans quelque auberge qu'il leur plaira ; la cité saurait probablement lorsque le conseil qu'avait décidé le duc s'achèverait, et celui qui sera en retard pour revenir à Traquemont fera le chemin en solitaire. Je n'attendais personne après moi, ou guère longtemps. Marche ou crève. C'est ce que disait mon père et si je ne prononçais ces mots, du moins ne quittaient-ils que rarement mon esprit. Je ne pris pas tout de suite la direction du palais des Sylvrur. Au lieu de cela je longeais les murs du quartier noble en direction de l'Est, jusqu'à son extrême pointe. C'est devant un manoir dont l'accès était barré d'un portail au métal finement forgé que je m'arrêtai, les yeux fixés sur les armoiries neige et azur où deux épées croisaient le fer - barrant l'accès à un cristal de glace. La demeure des Ventfroid... On ne me fit entrer qu'après que j'eus montré au garde en faction la chevalière que le comte m'avait confiée quelques temps plus tôt, à ma première venue en son antre. L'expression laconique, je la rangeai aussitôt dans mes affaires ; outre le fait que je n'appréciais pas spécialement arborer le blason d'un autre, je supputais que Morion lui-même préférait qu'on ne me voit pas le doigt ceint d'une de ses bagues familiales. J'eus la surprise d'y être accueillie certes par le maître des lieux, mais encore par la comtesse de Mirail. La veuve affligée, unie aux de Sarosse que Sigfroi a fait périr à sa porte... Elle ne m'aime pas.J'ai senti le regard long, appuyé, un rien méprisant qu'elle a posé sur moi. Elle a les yeux d'un bleu de cristal, plus pur et moins froid que les miens où l'on peut discerner une dureté égale à la douceur gouvernant les siens. Sa crinière est de cuivre, son visage ciselé en traits fins qui semblent l'héritage soigneusement conservé à travers le temps de quelque glorieuse lignée d'aristocrates. Vous savez, j'envie autant que je dédaigne mes paires de la cour. Oh bien sûr, je peux me vanter de savoir tenir la lance et de défaire mes ennemis en plongeant mon regard dans le leur ; je peux me targuer d'une noblesse d'épée qui a aussi son port altier, celui qu'on peut avoir juché sur un destrier. Mais j'envie, parfois... sans trop me l'avouer... la paix d'une existence loin des sentiers de la guerre, d'une existence entourée des lettres et des arts, d'une existence vouée à donner la vie et à la chérir. Arthur... D'une existence telle que celle que j'aurais pu avoir aux côtés de Tristan, et qui m'avait été arrachée à même le cœur. Je les ai tous deux salués d'un sobre : « Mes seigneurs », chacun semblant l'égal de l'autre - dans la façon dont ils se tenaient, dans la façon dont ils se parlaient. La raison de ma venue ? Aussi triviale que pragmatique, pourrait-on croire. J'avais fait le chemin de Traquemont à Marbrume à travers les marais, dans ma tenue pratique de tous les jours ; et je m'étais enquise d'un endroit où je pouvais me changer avant de me rendre devant le duc. Morion avait accepté, aussi étais-je venue. C'est dans la salle d'armes que je me suis habillée, non sans ressentir une certaine ironie. C'était ici que nous avions échangé, lame contre lame ; lui le maître des ombres, et moi m'étant toujours tenue dans la lumière du royaume. C'avait été alors un combat amical... mais je n'ignorais pas qu'un jour, peut-être, j'aurais à tuer l'héritier des Ventfroid. Il m'avait été difficile de concéder le fait que je me devais d'être correctement vêtue pour la réunion : et bien que j'aie fini par l'accepter, je n'avais pu tout à fait me résoudre à porter robe et corset. Un bliaut de longue taille drapait mes épaules lorsque je sortis fin prête de la pièce, s'arrêtant juste en-dessous du genou. Il était fait d'un tissu épais rappelant le velours, couleur de cendres et ceint à la taille d'un cordon aux tons crépusculaires. Une tunique au col immaculé passait sur la courbe pleine de ma poitrine afin de venir mourir à mi-cuisse, dont on devinait le grain de satin. Fidèle à moi-même, j'arborais un pantalon d'homme du même sempiternel coloris sinistre, sombre, tout entier taillé dans un cachemire dont je ne goûtais pas la soyeuse caresse. De courtes cuissardes souples avaient remplacé mes habituelles bottes cavalières, et marcher sans entendre le grincement du cuir me mit étrangement mal à l'aise pendant quelques minutes. L'ensemble constituait une tenue à peine moins lugubre que mon ordinaire mais définitivement plus raffinée, et peut-être un peu moins masculine. Peut-être.- Spoiler:
Pas de bijoux, pas de collier, pas de fard. Je me vêtais d'un silence austère et acéré que je ne rompis qu'à l'occasion de saluer une nouvelle fois le couple comtal. Une longue lame battait mon flanc tandis que, délaissant la bâtisse, je prenais la direction du palais. Une entrave sous la forme d'un galon de fils d'argent reliait le pommeau au fourreau, empêchant symboliquement mon épée d'être tirée. C'était une marque de courtoisie, l'une des rares dont je pouvais me fendre... Et je n'avais pas même à parler pour l'exprimer. Que demander de plus ?*** Regardez-nous. Assis à cette tablée, réunis presque pour le meilleur comme pour le pire... Les traits égaux à la surface d'un lac d'hiver, je me suis installée à mi-distance du Duc et du bord qui lui est opposé. Que l'on recherche son ombre ou qu'on la fuie, je ne prendrai la place de personne. Je ne suis pas ici pour cela ! Je n'attends rien des gens qui m'entourent. Dans une époque comme la nôtre, je n'ai foi qu'en ceux qui prennent les initiatives et défendent d'autres choses que leurs intérêts personnels. Oh, n'y voyez pas de la candeur ou de la naïveté de ma part... Si ce n'était la Fange, je serais à guerroyer pour mettre à bas la souveraineté des nobles trop faibles pour m'en empêcher. Cependant, en des temps aussi sombres que ceux d'aujourd'hui l'heure est à l'abnégation et au devoir... afin de léguer un monde sûr à nos enfants ! Ou ce monde n'existera même plus. Mon regard balaya les visages de l'assemblée. Impénétrable, je laissais les premiers prendre la parole. Sélène de Colombel... Il était vrai que la haute-prêtresse du dieu nourricier était de noble naissance, et elle le clamait avec une assurance qui me paraissait forcée. L'aplomb avec lequel elle s'était assise aux côtés de la duchesse me fit penser à une enfant qui veut montrer combien elle est devenue adulte. J'évinçai l'élan de sympathie que j'éprouvai spontanément à son égard. Ce fut ensuite au tour du vicomte de Terresang. J'écoutais ce qu'il avait à dire, inflexible. Et chaque mot qui fut prononcé par ces deux-là s'inscrivit nettement dans ma mémoire. S'il fallait un jour les leur rappeler, je serai là. « Mes seigneurs. »Une formule appropriée si l'on prenait en considération le fait que le rang de la plupart était supérieur au mien. Que je possède un château ou des troupes par rapport à certains n'entrait nullement en ligne de compte dans ma décision de marquer cette déférence, d'une voix aussi glacée qu'un torrent de haute montagne. Les pics de Corbeval me manquent. « Je n'ai guère rien à dire sur la situation de Marbrume. Je n'y suis pas sise et ses problèmes de surpopulation ne sont pas les miens ; Traquemont peut accueillir autant de nouvelles têtes qu'il n'en abrite actuellement. Si l'on me donne de vos réfugiés, j'en ferai de nouvelles lames pointées vers la Fange. » Un coup d’œil en direction de Sigfroi. « Nous y survivons sans trop de mal. Le gibier abonde dans les marais et des équipes bien organisées parviennent à écarter la menace des Fangeux afin de chasser de jour - les maladroits, les malhabiles et ceux qui ne savent suivre les ordres ne reviennent pas souvent de leurs missions. En cela, quiconque se réfugie en ma châtellenie apprend à risquer sa vie pour les autres. »Ce fut dit sur un ton rigoureusement impassible, quand bien même je fis le futile souhait que cette dernière remarque ne tombe pas dans l'oreille de sourds. Je ne demandais pas qu'on vienne à mon secours. Je demandais qu'on m'imite. « C'est pourquoi je suis disposée à venir en aide à mes pairs s'il est établi que les derniers restes connus du genre humain doivent s'aventurer dans quelque campagne afin de reprendre d'anciennes terres ou renouer contact avec des cités lointaines. En hommes et en personne. » J'esquissais un sourire dépourvu de la moindre once de joie ; le même que je pouvais avoir au moment de mettre un terme à la vie de quelqu'un. « Je ne dispose d'aucune richesse sonnante et trébuchante, pas plus que de ressources sous la forme de pierre, de métal ou de bois. Mes gens sont des guerriers et des traqueurs. » Je me retins d'ajouter qu'ils mouraient suffisamment vite comme cela... c'eût été infantile et mesquin. Je marquai une légère pause, mon regard tourné vers le comte de Ventfroid avant de reprendre : « J'ai toujours pensé que l'entraide était la meilleure stratégie des perdants d'une guerre, et dans le conflit qui a brisé notre royaume aucun d'entre nous n'a été gagnant. » |
| | | Auray de VauvrurComte
| Sujet: Re: [Event] Réunion au sommet [Clôturé] Mar 19 Jan 2016 - 22:09 | | | - Spoiler:
Auray de Vauvrur : Intelligence : 10 Résultat des dés : 19 (lancer fait par Ambre) Raté. Tu ne notes rien de particulier de plus que ce que décrit le post actuel.
Comme à chaque fois, les femmes étaient belles mais elles étaient vaines. Et les hommes eux, ne pensaient qu'à guerroyer et à accumuler une gloire inutile. Aux dernières nouvelles, la gloire ne remplissait aucun estomac, ni ne protégeait du froid, et apparemment, elle n’immunisait pas non plus contre les Fangeux. Auray avait vu quelques uns de ces êtres avec l'apparence troublante de quelques valeureux gradés de l'armée ou encore de chevaliers réputés. La situation était exemplaire, de mémoire d'hommes, personne n'avait jamais été confronté à un tel fléau. Il ne pouvait donc que tomber d'accord avec son cher cousin. Il fallait donner les moyens à l'humanité de survivre, et il ne fallait pas tarder. C'était ce qu'il avait toujours affirmé, tout comme il avait régulièrement évoqué avec le duc le fait qu'il accueillait trop gratuitement une bande de roquets tout juste bons à geindre et à réclamer. Si ça n'avait tenu qu'à lui, beaucoup auraient déjà suivit la voie des De Sarosse. Une façon simple de remplir les caisses ducales qui plus est. Mais cela il l'avait gardé pour lui car il savait très bien que son cousin n'appréciait guère l'ingérence, et les De Vauvrur avaient beau avoir de nombreux défauts, ils savaient parfaitement se tenir et rester à leur place aux moments opportuns. Certains appelleraient ça du fayotage, c'était simplement du bon sens. Du bon sens qui manquait clairement à ses comparses sang-bleus. Auray sourit en coin, croisant le regard du Duc. " Je vous l'avais bien dit. " Et tout cela allait très vite partir en cacophonies d'égos surdimensionnés et autres babillages ridicules dont la noblesse était experte. Il ne manquait qu'une pichenette pour lancer les hostilités, et dévoiler au monde que tous ces gens ne méritaient pas d'être ici. Auray se ferait un plaisir de les déclencher, l'air de rien. - Mon ouïe se meurt ou ai-je bien entendu ? Je n'ose croire à pareil félonie. Le monde n'a jamais rien connu de tel. Plus virulent que la peste, et dont les morts se relèvent pour achever les vivants. Aucun document ne décrit quoique que ce soit de semblable. Aussi ce n'est que du pragmatisme d'affirmer qu'il n'y a aucun survivant, ni à l'ouest, ni au nord, ni au sud. Mais libre à vous de braver le fléau et partir dans quelconque sauvetage suicidaire. Personne ne vous retient.
Quant à moi, je préfère mettre mes moyens à disposition de ceux qui à nos portes meurent de faim. Je pourrais tout aussi bien utiliser toute mon énergie à monter une expédition pour retrouver ma regrettée femme et mes chers descendants. Et que de temps perdu cela constituerait ! Non, ils sont morts et j'ai fait mon deuil.
Votre altesse, vous savez bien sûr que je vous suis dévoué. Notre entente remonte à bien plus loin que ce fléau, bien plus loin encore que nos propres vies. Je mettrais tout ce qu'il faudra à disposition du duché, même si je n'ai que peu d'hommes à mon service. Comme vous le savez, je fais construire un bateau, car seul vers l'est réside l'espoir. l'espoir d'une terre épargnée par le fléau. Mais si je le fais, c'est surtout pour donner du travail à nos ouvriers, faire vivre l'économie tant bien que mal. Sachez que le bois que je fais ramasser dans vos marécages ne sert pas qu'à ça, j'en mets une partie de côté. Une grosse partie.
Je pensais justement qu'il serait bon de renforcer la route vers le Labret et d'en améliorer l'agriculture ainsi que la sécurité. Dans l'immédiat, le plateau est le lieu le plus approprié pour cultiver ce dont notre population a besoin.Allez-y charogne, jetez-vous sur ce cadavre en décomposition. Sans doute qu'un fangeux en sortira. |
| | | Grâce de BraseyBaronne
| Sujet: Re: [Event] Réunion au sommet [Clôturé] Mer 20 Jan 2016 - 1:26 | | | Dans la main gauche, les perles et le métal froid roulaient dans un son précieux, dans la main droite le petit bout de parchemin crissait, les mots qu’il renfermait étaient aussi rêches que son toucher.
Quelques jours au part avant, une missive était arrivée au Manoir rue des Aiglons, chose encore relativement courante. Ce que ce mot avait de particulière était qu’il n’était adressé au Seigneur de Sombrebois mais à Grâce de Brasey. Ce n’était certainement pas une erreur au vu du cacher qui le scellait, celui du Duc. Pourquoi elle ? Pourquoi pas son père ? Sa mère ? Ou son frère ? Elle n’était que quatrième dans l’ordre de préséance pour ce genre d’événement politique. Néanmoins, au final, peut importait, la Baronne n’allait certainement pas ignorer une telle convocation, une telle opportunité. De quoi ? Elle ne le savait encore.
Ce matin, une autre lettre était arrivée. Il aurait été utopique que cela en soit autrement. Le sceau qui fermait ce mot-ci était plus que familier, ces deux clés entrecroisées, elle les avaient vu toute sa vie. Mère toujours aussi douce et aimante, Sichède s’épanchait de longues lignes sur la perversité narcissique et le goût déplacé de sa chère descendance pour les intrigues intestines ayant pour seul et unique fin de desservir la famille. Bien sûr si ça n’avait été son père ou son frère qui avaient été conviés s’était forcément sa faute, s’était-elle la vipère qui avait manœuvre pour donner l’illusion d’être une meilleure option. La fin de la missive était plus ferme, les recommandations qui étaient faites avaient de sombres auras d’ordre. La seule et unique information claire que l’on pouvait tirer de ce dépêche était qu’il fallait servir les intérêts de la famille, peu importe les moyens.
Ce n’était autre que ce parchemin que Grâce relut une dernière fois avant de poser ses yeux sur le bijou qu’elle tenait de l’autre main. Ce collier, parure de famille donnée par la mère dans l’espoir que la fille n’oublie pas que lien du sang son soit disant toujours les plus forts. Froissant la note, elle la laissa négligemment tomber au milieu des divers onguents de beauté. Le bijou eu, un sort plus enviable, car il retourna simplement dans son écrin.
Qu’ils pensent ce qu’ils veulent, qu’ils conseillent ce qui leur plaît…
Étrangement, la jeune femme était plus que paisible en entrant dans l’enceinte du palais Ducal. Drapée dans son éternelle assurance affichée et sa robe aux teintes sombres, elle ne semblait atteinte par l’importance de ce qui allait se jouer ce soir. Pourtant, elle n’était certainement pas aussi inconsciente, cette réunion n’était pas une simple manigance entre jeune première pour discréditer le plus faible et se mettre un peu plus en avant. Ce soir, cela allait être d’un tout autre acabit, ce soir ce n’était pas de douce et désœuvrée jeune fille qu’elle allait trouver, mais une fosse au lion. Pourtant, elle s’en sentait capable.
Sa toilette en deux parties était sobre, majoritairement d’un bleu marine profond, elle découvrait au niveau du décolleté, plutôt sage, du col montant et des amples manches fendues une partie plus claire dans des teintes naturelles. Comme seule parure Grâce avait seulement les quelques ornements en métal travaillé de sa robe, un peigne en argent tout aussi fin qui semblait tenir ses cheveux à lui seul ses cheveux élégamment relevés ainsi que quelque perle brisant la monotonie de la chevelure et surtout cette bague d’ambre qu’Hector lui avait offert et son anneau de mariage. Elle ne s’était que légèrement maquillée, ici il ne fallait en aucun cas briller.
Ils n’étaient ni les premiers, ni les derniers à arriver ce qui était parfait. Bien sûr ils avaient salué poliment les participants déjà présents comme le protocole l’exigeait. Une fois cela fait, Grâce observa échangeant quelques banalités pour ne pas se montrer grossière. Il ne manquait plus que cela. Il n’y avait finalement qu’une seule personne qui sortait vraiment de l’ordinaire dans cette assemblée, cette blonde habillée à la masculine. Choix étrange, que beaucoup pourraient condamner. Déjà se dégageait des autres nobles quelques traits de leurs affinités. Parfait, cela pourrait peut-être servir plus tard dans la soirée.
On ne pouvait guère dire que les propositions de la demoiselle de Colombelle, et le Sieur de Terresang éveillaient un quelconque intérêt chez la Baronne. Aller perdre des hommes pour de l’or, du bois, une forteresse dont plus personne n’avait de nouvelles. Cela semblait vain, une perte sèche, seulement bonne à produire plus de créatures pour submerger encore plus Marbrume. Les intentions de Traquemont semblaient déjà plus concrètes. Puis il y eut la tirade du Comte de Vauvrure, qui ne semblait être, pour une bonne partie, que de l’implacable bon sens.
Il y avait un temps pour tout et ce temps variait surtout en fonction du degré de sérieux qu’il fallait avoir et de l’impact souhaité des mots ou gestes sur l’auditoire. La jeune femme laissa donc quelque peu de côté les demi-mots et les faux-semblants.
« Pourquoi aller perdre des hommes dans les reprise de terres et de forteresse toujours plus lointaines alors que nous peinons déjà à assurer une sécurité satisfaisante dans les abords proches de la cité ? Pour la beauté du geste ? L’honneur de la race peut-être ? Mon point de vue n’étonnera surement personne autour de cette table, les de Brasey n’étant pas connus pour leur hargne guerrière, mais sacrifier des hommes, des combattants, pour des principes ou des morts, cela semble peu judicieux. »
Bien sûr son interrogation était dirigée vers ceux qui avaient déjà demandé des hommes pour la prise de place-forte et aussi à tous ceux qui n’avaient encore eu le temps de le faire. Surement cela toucherait Hector aussi. Sombrebois n’était pas si loin après tout et il caressait toujours le doux rêve de reprendre sa ville. Pourtant, Grâce ne ferait pas plus de sentiment pour son époux que pour les autres.
« Je conçois votre désir de reconquête, reprendre le contrôle de ce qui vous appartient. Cependant, avant, il nous faudrait, à mon sens, surtout nous enraciner encore plus profondément et stabiliser la ville que l’afflux constant de réfugiés mine jour après jour. Ne Craignez-vous pas l’humeur de la foule ? »
Cet apparent souci désintéressé pour les classes inférieures ne l’était pas tant. Aussi rustre soient-ils, sans eux rien n’était réellement possible, il fallait bien l’avouer. Risquer de les users jusqu’à la corde ne semblait pas une option satisfaisante. Autant leur donner un os à ronger, un espoir à caresser, pour les aider à surpasser les difficultés de la vie dans cité fortifiée.
« Je propose, si le Comte de Vauvrur n’y voit aucune contre-indication, de joindre les ressources des Brasey à ses efforts pour relancer la vie de la ville. Ce que nous avons déjà tenté d’entamer, en proposant un partenariat à un négociant. Il s’agissait de remettre en état certain commerces et les rouvrir. En nous assurant, bien entendu, de leur approvisionnement. La suite logique de cette démarche serait bien évidemment de multiplier le financement d’activités, mais aussi les caravanes marchandes, cependant, pour cela il faudrait des hommes pour sécuriser les routes et le transport, sans oublier assurer la sécurité de terres agricoles, comme évoqué juste avant. Hommes dont nous ne disposons malheureusement pas.»
Ce n’était pas tout à fait les motivations qui avaient animé Anthime de Brasey lorsqu’il avait envoyé sa fille ainée négocier avec ce doux chaton d’Ecuviel, mais cela personne n’avait à le savoir. Toute la subtilité était dans l’art et la manière de présenter les faits. Au final, le résultat restait le même. |
| | | Hector de SombreboisBaron
| Sujet: Re: [Event] Réunion au sommet [Clôturé] Mer 20 Jan 2016 - 11:47 | | | Hector était fier de se présenter en cette importante réunion accompagné de celle qui, sans doute, était la plus belle femme autour de la table ! Belle et intelligente, digne représentante, ce soir des de Brasey, elle exprimait ce qu'elle avait déjà mainte fois dit à son mari : que, selon elle, priorité devait être donnée à la sécurité de Marbrume, à la sauvegarde des gens qui y habitaient.
Ceci n'était pas vraiment la priorité première d'Hector... Attaché à ses terres, guerrier, et assoiffé de vengeance, il avait longtemps pensé pouvoir reconquérir Sombrebois. Malheureusement, son bourg - comme toutes les citadelles perdues - n'était pas à reconquérir : Les villes perdues étaient des villes fantômes. Les fangeux n'habitaient pas les maisons des populations qu'ils tuaient. Ils se contentaient de les dévorer et de retourner aux marais. En conséquence, la difficulté n'était pas de retourner à Sombrebois, la difficulté était de s'y établir et d'y prospérer... surtout d'y prospérer. Les nobles n'étaient que des organisateurs. C'était le peuple qui leur apportait la richesse, le peuple qui cultivait des terres, élevait du bétail, extrayait du minerais ou tombait les arbres... Sans ces activités - chacun constatait cela - tout l'or des nobles ne servait à rien : Comment acheter du pain si personne ne cultive de blé ?
Après s'être éclarci la voix, le baron de Sombrebois se redressa pour prendre la parole à son tour.
- Votre Altesse Ducale, chers Seigneurs, j'ai entendu ici beaucoup d'opinions qui me semblent intéressantes. Notamment la vôtre, Messire de Vauvrur - il en coutait à Hector de l'admettre car il n'éprouvait guère de sympathie pour cet homme là - je ne sais si elle aboutira, mais chercher une terre saine, une terre d'asile, me semble intelligent lorsque l'on voit tomber, une à une, nos places fortes...
Néanmoins, cette recherche ne doit pas nous empêcher de défendre le peu de terre qu'il nous reste car, évidemment, il est impossible de faire migrer le peuple rapidement - si tant est que nous trouvions des terres ! Il faut donc consolider notre territoire, nos positions, nos accès aux ressources, tout en affaiblissant l'ennemi. Mes propositions sont issues d'une réflexion basée sur les connaissances que nous avons acquises au sujet des fangeux à leur contact - Hector adressa un regard amical à Yseult.
La première vise à renforcer la défense de Marbrume et également à affaiblir l'ennemi : Il s'agit de construire un grand sas à l'entrée de Marbrume : un long couloir, en pierre, bouchés par deux portes - vous me voyez venir - dans lequel nous pourrons attirer l'ennemi et le prendre au piège. Effectivement si les fangeux sont nombreux et vaillants, ils sont, fort heureusement, d'une faible intelligence. Il faudrait que les murs de ce couloir soient hauts et suffisamment larges pour permettre à des gardes d'y circuler et de tirer sur les fangeux enfermés. Des cavaliers serviraient d'appâts car les fangeux sont attirés par l'odeur de la chair humaine. Voilà ma première proposition.
La deuxième et la troisième visent à améliorer la sécurité aux alentours de Marbrume car il nous faut retrouver très rapidement des ressources pour continuer de nourrir et loger notre population et armer notre milice. Pour ainsi faire, je propose la construction d'une muraille qui fermerait le cap de Marbrume de la côte nord à la côte sud et qui engloberait et, donc, sécuriserait les principales zones agricoles, voire forestières, voire minières de la région. Cela risque malheureusement d'être long à construire et couteux autant en or qu'en hommes...
Alors voici ma dernière proposition : elle pourrait permettre de remplacer ce mur ou de sécuriser un peu plus la région en attendant ou pendant sa construction. Il s'agit de la construction de tours de guet qui formeraient un réseau suffisamment dense pour communiquer - par divers signaux - entre eux et jusqu'à Marbrume pour signaler les groupes de fangeux, leur position, et leur nombre approximatif afin de permettre l'envoi de miliciens - en nombre adéquat - rapidement sur place. Ces tours de guet devraient être suffisamment solides pour résister quelques temps à l'assaut d'un groupe de fangeux et suffisamment grandes pour pouvoir loger 2 ou 3 miliciens qui se relayeraient pour observer jour et nuit leurs alentours.
Hector adressa un regard amical à son hôte...
J'apporterais tout le soutien financier et matériel possible à la réalisation de ces propositions ou de celles qui seront décidées dans un but similaire.
... puis à l'ensemble des invités.
Et pour conclure, je tiens à vous exprimer ma profonde conviction : nous pouvons vaincre l'ennemi si nous utilisons ce qui a toujours fait notre véritable force : notre tête !
Après ces mots, Hector retourna contre le dossier de sa chaise puis se pencha à l'oreille de sa femme pour lui chuchoter :
- N'ai-je point été trop long ?
|
| | | Hugues de NoblecoeurBaron
| Sujet: Re: [Event] Réunion au sommet [Clôturé] Mer 20 Jan 2016 - 17:34 | | | Le baron reposa la missive sur son bureau. Le duc l'avait convié, comme d'autres, à un conseil restreint dans sa résidence, où seraient certainement débattus de nombreux sujets d'ordre logistique ou militaire, une initiative qu'il ne pouvait qu'approuver. Bien que son arrivée soit récente, le noble n'était pas resté les bras croisés dans sa demeure de prêt, il avait préféré mener l'enquête et sonder le petit peuple. Le constat était affligeant, la haine de ce dernier envers la noblesse était encore pire qu'avant la Fange, car en plus de trimer deux fois plus, voilà qu'ils devaient de surcroît risquer leurs vies. La conclusion était donc évidente, si l'Humanité devait sombrer, nul doute que ce serait à cause d'une guerre civile, la noblesse en étant la principale cause. Banquets et festins étaient encore monnaie courante dans l'Esplanade, alors que quelques mètres plus loin on se battait pour un quignon de pain, pas étonnant qu'ils soient la cible de tant de haine.
L'invitation du Duc tomba donc parfaitement, c'était l'occasion rêvée de pouvoir parler à tout le gratin de la noblesse en un seul et même lieu, de mettre cartes sur table et de remettre les pendules à l'heure. Nulle envie de parader en habits coquets, en soieries délicates, il porterait sa tenue habituelle, un pourpoint de cuir carmin, des chausses de la même teinte, son fameux tabard affichant ses armoiries, un lion d'or rugissant sur champs de gueules, recouvrant le tout, ainsi qu'une ceinture à la boucle représentant le fameux félin. Pas d'épaulettes, pas de cape, ni même de bijoux hormis la chevalière familiale, représentant là encore un lion rugissant tenant un rubis entre ses mâchoires. Aucun rasage de prévu, sa barbe étant sa marque de fabrique, même si elle fut particulièrement soignée pour l'événement. Fin prêt, il put se mettre en route.
L'orage menaçait d'éclater à tout moment, aussi se hâta-t-il de rejoindre le vicomte de Terresang, ami et partenaire au sein de la guilde du Soleil Bleu, puis ils se mirent tout deux en route pour le château ducal. Le baron salua la petite assemblée courtoisement, tout en sachant que ces politesses ne pèseraient pas bien lourd face aux vérités et aux sermons qui seraient déclarés ce soir là. Une fois installé, il se mit à observer comme à son habitude tout en refusant le vin, voulant garder les idées claires. Ventfroid et Mirail discutaient allègrement, peut-être un peu trop d'ailleurs, Langret semblait fâché, voire inquiet, et cette blonde gauche de Traquemont semblait aussi mal à l'aise qu'une truite dans un arbre. Quant aux autres, rien de vraiment notable, ils étaient dans l'attente, curieux, presque impatients, jusqu'à ce que le Duc arrive.
Son discours fut ferme, peut-être sévère, mais adéquat, l'heure n'était pas aux politesses ni aux mesquineries de la cour, il fallait évoquer les problèmes immédiatement, sans détour. Le baron approuva ses paroles, il était temps que la noblesse se mette en action et cesse de vivre comme si l'enfer n'était pas à leur porte. Tous y allèrent ensuite de leur petit commentaire, cette jeune prêtresse en premier, plus fragile qu'elle ne voulait le faire croire, puis son ami de Terresang, la tigresse de Traquemont, et ainsi de suite. Tous tentaient plus ou moins de convaincre le Duc de reprendre les forteresses extérieures, jusqu'au discours du comte de Vauvrur, sec et virulent, qu' Hugues approuva en partie. Il se décida à prendre la parole quand les jeunes époux Sombrebois en eurent terminé avec leurs tirades.
« Mes Dames, mes Seigneurs. Je ne suis ici que depuis peu, et par la force des choses, aussi ai-je dû me renseigner sur la plupart d'entre vous, vos maisons, vos alliances, vos forces, vos faiblesses. Je me dois d'être honnête et juste en me présentant à mon tour, mon fief se trouvant à l'autre extrémité du Royaume, il est tout à fait normal que je vous sois inconnu. N'étant pas là pour vous faire le récit de mon existence, j'essaierai d'être bref. Je suis le baron Hugues de Noblecoeur, dernier né de ma fratrie. Rien ne me désignait à devenir baron, ni à hériter de quoi que ce soit, aussi ai-je passé la plus grande partie de ma vie à vouer mon épée au Roi, arpentant routes et chemins avec troubadours, mercenaires, apothicaires errants et autres caravaniers. J'ai plus côtoyé le peuple que la noblesse durant mon existence, et j'ai certainement passé plus de temps avec lui que la plupart d'entre vous ici. Aussi est-il de mon devoir de vous mettre en garde.
Nos privilèges de nobles n'existent que grâce aux labeurs des petites gens, ils travaillent et nous les protégeons, c'est inscrit dans la loi et dans les mœurs. Mais aujourd'hui, qui manque à son devoir ? Ils risquent leurs vies en dehors de la cité pour nous apporter de quoi nous soûler et festoyer. Connaissez-vous le nombre d'habitants à Marbrume ? Environ deux-cent-mille. Combien de membres de la milice ? Quelques milliers. Et les nobles ? Beaucoup moins. Si la populace se révolte, c'en est terminé. Nous sommes le fer de lance, mais ils sont le bras qui la tient. Cessons de nous pavaner et agissons. Vous voulez sacrifier des vies pour récupérer vos anciennes places fortes, vous construisez des navires pour vous enfuir, certains ne vivent que pour le bal de la semaine suivante. Vous vivez encore dans l'ancien monde, et caressez des chimères qui nous conduirons à notre perte à tous. Vous voulez vous battre et reconquérir des territoires ? Commencez par défendre les hameaux qui entourent la ville. Vous voulez voguer vers d'autres horizons ? Commencez par construire des navires de pêche qui demanderont beaucoup moins de ressources et qui, au moins, garniront les étales. L'orage gronde, mais la tempête ne viendra pas du ciel, j'en ai bien peur. »
Il s'arrêta pour regarder le duc.
« Je ne dispose d'aucun moyen financier, je ne possède qu'une dizaine d'hommes d'armes, mais je suis un combattant aguerri et un stratège éprouvé. Je vous laisse le soin de juger où mes compétences seront le plus utiles, sachez seulement que je ne crains pas de mettre mes mains dans la Fange, en ce qui me concerne. » |
| | | Ambre de VentfroidFondatrice
| Sujet: Re: [Event] Réunion au sommet [Clôturé] Jeu 21 Jan 2016 - 1:30 | | | Un conseil. Ambre avait accueilli la nouvelle avec une certaine curiosité mêlée à un dédain évident. Même si elle ne pouvait pas rater un évènement pareil, l’idée de voir prochainement Sigfroi en face à face était suffisante pour la rendre d’humeur massacrante. Comme un oiseau de mauvais augure, l’annonce était venue gâcher une période sans un nuage pour la comtesse. Ces derniers mois, Morion de Ventfroid et cette dernière s’étaient rapprochés sur bien des points. Objectifs communs, personnalités différentes mais paradoxalement bien semblables sur de nombreux éléments. Bientôt, l’évidence d’une union entre leurs familles s’était imposée ; de même qu’une certaine tendresse qu’Ambre n’osait pas encore s’avouer. Perdue entre ses sentiments pour Armand et son inclinaison naissante pour Morion, la jeune femme s’était enfermée dans un certain déni dû à sa culpabilité. Son cœur était à jamais réservé à Armand de Sarosse, du moins c’est ce qu’elle s’était promis, des mois plus tôt. Morion avait réussi à fissurer la carapace qu’elle s’était forgée depuis le trépas de ce dernier. Si leurs fiançailles avaient de prime abord surtout été programmées pour des intérêts politiques, d’aucuns seraient assez dupes pour ne pas noter que les deux nobles s’appréciaient sincèrement derrière les affres de leurs complots. Petit à petit, ils étaient devenus proches sans même forcément le remarquer. Alors, quand ils reçurent chacun une invitation à ce conseil confidentiel, nul doute que les fiancés se firent une joie d’en faire leur sujet du soir, présumant des raisons et pariant sur ceux qui seraient présents ou absents. La semaine passa rapidement, la rumeur était passée dans chaque famille noble ; même ceux de l’extérieur. Yseult de Traquemont prévint d’ailleurs de sa venue chez Morion avant la réunion, et elle fut à l’heure. Yseult de Traquemont. Ambre n’avait encore point rencontré cette femme ; juste entendu parler d’elle de par la bouche de Morion. Lorsque la jeune rousse avait appris que son fiancé avait fourni l’une de ses chevalières familiales à une autre femme qu’elle pour lui permettre accès au manoir, un sentiment inévitable de curiosité jalouse s’était tortillé dans son ventre. Qu’avait donc cette femme qui la rende assez respectable pour que Morion l’accepte en ses murs ? A vrai dire, ce fut la question qu’Ambre se posa à nouveau alors que son regard se posait enfin pour la première fois sur la châtelaine. Ou le châtelain, devrait-elle dire ? Fortement surprise par l’accoutrement masculin de la dame de Traquemont, le regard bleu de la comtesse s’attarda bien plus que nécessaire sur sa vêture indigne ; sans qu’elle ne fasse aucun commentaire désobligeant sur l’invitée de son fiancé pourtant. Elle n’en pensait pas moins pour autant, et la blonde le remarqua sûrement, car après les avoir salué rapidement, elle ne s’attarda pas bien longtemps en leur présence pour se préparer pour les réjouissances de la matinée. Après le passage d’Yseult, les deux promis terminèrent eux aussi de se préparer. Ambre se drapa d’une robe aux tons vert émeraude et d’un mantel de fourrure assorti. Ils allaient braver la morsure de l’hiver lorsque la jeune femme interrompit Morion devant la sortie du manoir. Elle redressa le col du pourpoint de monsieur et lissa les plis de sa tenue, mais le geste fut plus un prétexte pour se rapprocher de lui qu’une réelle volonté maniaque. - Avant de se jeter dans la fosse aux lions… souffla Ambre. Doucement, elle retira sa bague de fiançailles qui glissa le long de son doigt, pour la déposer dans la paume de Morion. Monsieur peut-il la garder pour moi ? Précieusement. Je gage qu’il n’est pas opportun que nous affichions cette nouvelle ce matin. Sigfroi s’en étoufferait dans son vin.Doucement, Ambre se hissa sur la pointe des pieds et vint cueillir un baiser sur les lèvres de son fiancé. -- En compagnie de son fiancé, Ambre se présenta donc à cette fameuse convocation. L’ambiance qui y était présente était épaisse, presque palpable, alors que tout le monde attendait dans une attente tendue l’arrivée du Duc. Elle salue ses connaissances ainsi que les personnages dont elle ignorait l’identité. Elle s'attarda légèrement auprès de la douce et belle Sélène, une haute-prêtresse renommée de Marbrume et très respectée. Faisant le tour de la table, la jeune rousse posa un regard froid sur la chaise en bout réservée à Sigfroi. Profite de tes privilèges tant que tu peux, très cher. Echangeant quelques murmures avec Morion, ils s’installèrent tous deux côte à côte, attendant le début des réjouissances. Et lorsque Sigfroi se présenta enfin, la comtesse ne put s’empêcher de serrer les mâchoires. Elle croisa le regard de l’homme, mais celui-ci ne s’attarda pas sur elle : il fit un tour rapide de tout un chacun, avec l’œil intelligent et observateur de celui qui réussit à noter ce qu’il souhaite en une fraction de secondes. Un mépris latent remua au fond d’elle alors que toute sa rancœur, sa haine, ses émotions menaçaient de percer sur son visage. La jeune femme se concentra sur la présence de Morion à ses côtés. Sans même le regarder, son fiancé avait quelque chose de rassurant. Tel le rocher qui s’élève, guide et repère au milieu d’une tempête. Ambre maîtrisa doucement ses ondes meurtrières, et attendit donc la suite. Le Duc ne s’étendit dans nulles fioritures. Direct, au cœur du problème. Sigfroi avait toujours été réputé pour sa sévérité et sa main de fer ; aussi Ambre ne douta pas de la suite des évènements lorsqu’il demanda ouvertement qui était prêt à le soutenir. Il était évident que les fardeaux seraient rapidement évincés. Vinrent les premières propositions. Les Mirail avaient toujours été réputés pour leur effacement dans les grandes affaires d’importance. On leur attribuait l’art, la peinture, la musique, les fêtes. C'était une famille de Marbrume depuis des générations, présente à la cour depuis des siècles ; une famille influente ainsi, très impliquée dans la cité. Pourtant, ils prenaient rarement parti lors des conflits entre nobles et se mouillaient très peu. Avec Ambre, cela risquait fortement de changer, pourtant. Ses projets contre le duc lui-même en faisaient foi ; quant à sa présence à cette réunion, elle était un tremplin pour poser du poing sur la table et montrer que les Mirail n'étaient pas que des artistes écervelés. Mais il fallait concomitamment qu’elle fasse profil bas face au Duc, sans paraître un danger. Toujours garder ses ennemis près de soi, sans montrer de signes suspects. Si elle voulait mener à bien sa chute, les faux pas ne lui étaient pas permis. Et pourtant, que cela fut difficile que de contenir ses émotions. A grand-peine, Ambre vit ses confrères quémander aide et soutien ducal dans des projets de reconquête. Elle-même avait déjà la bile qui lui montait à la gorge à s’imaginer s’abaisser à demander aide à cet assassin. Plutôt mourir. En revanche, si elle ne voulait pas être évincée des affaires de la ville, refuser son aide à la survie de l’humanité était peu intelligent. Même si, dans les yeux d’Ambre, la survie de l’Homme se ferait sans Sigfroi. Ce dernier n’était juste pas vraiment au courant. - Je ne réagirai pas à toutes les propositions qui ont déjà été faites ; je me contenterai du minimum, car je ne suis pas ici pour médire sur les paroles de tout un chacun finit-elle par déclarer lorsqu’elle en eut l’occasion. Les Mirail sont déjà disposés à financer notre renouveau. A vrai dire, nous avons déjà participé au renouvellement de l’équipement de certaines escouades de la milice ; mais nous serons prêts à aider plus, notamment la milice externe qui constitue notre salut. Ambre fit une pause, observant les regards qu’on lui lançait, ainsi que les réactions, qu’elles soient bonnes ou mauvaises. - Je ne suis pas friande des idées à propos de cette sorte de tranchée en revanche, messire de Sombrebois, ajouta-t-elle. Le combat n'est point mon domaine de prédilection mais je pense que nos murs sont bien suffisants pour nous protéger des fangeux. Le véritable problème à vrai dire n’est pas tant la défense de la ville mais bien son approvisionnement. Il n’est pas difficile d’être en sécurité au sein des murs, en revanche, lorsqu’il s’agit d’aller semer les champs, c’est une autre histoire. Aussi suis-je en effet plus favorable à la construction d’un rempart supplémentaire, qui enfermerait les faubourgs et les champs les plus proches, et ce en sécurité. Il suffirait de vider la zone de sa fange une fois le terrain exclu du reste du duché. Seulement… Une construction d’une telle envergure nous prendrait des mois, voire des années, sans compter le fait qu’il ne nous sera possible de construire que le jour. Aussi, si nous devons mourir de faim, nous le serons bien avant la finalisation de cette entreprise. Cette dernière est une idée ma foi à très certainement envisager, mais pas suffisante. Il nous faut quelque chose de concret, dans l’immédiat.Ambre fit silence, comme pour laisser l’occasion à tous de réfléchir à une autre solution. A vrai dire, elle avait du mal à en envisager une elle-même. Toutes les options lui paraissaient vouées à l’échec. - Je pense, murmura-t-elle finalement, que beaucoup ne survivront pas à l’hiver. Ironiquement, cela devrait améliorer prochainement la famine. Si ces pensées ne sont certes pas optimistes, elles restent pragmatiques. |
| | | Morion de VentfroidComte
| Sujet: Re: [Event] Réunion au sommet [Clôturé] Dim 24 Jan 2016 - 20:10 | | | L’arrivée de la convocation du Duc au Manoir des Ventfroid provoqua chez le comte un sursaut d’humeur comme il n’en avait pas vécu voilà plusieurs années. Même Talen, le domestique qui la lui remit pendant qu’il travaillait, se retrouva étonné de voir un tel… engouement, chez Morion. Lui qui était d’ordinaire d’un calme olympien qui ne variait que par infimes vaguelettes d’humeur, il avait pratiquement renversé les papiers qui jonchaient son bureau, un grand sourire béat aux lèvres. Enfin, disait-il. Enfin, les choses bougeaient, enfin le Duc s’autorisait à asseoir brutalement son autorité en convoquant, pas invitant, mais en convoquant les nobles de la cité, ou tout du moins les grandes familles qui l’occupaient. Et il n’avait pas fait exception à la règle, pour cette fois. D’ailleurs, en règle générale, il s’agissait de banquets, non de réunion, et surtout, Morion s’invitait, et n’attendait pas qu’on lui envoie un petit bout de papier pour se pointer là où on ne voulait pas le voir. Pour le reste, les choses avaient tout de même relativement bougé pour la maison Ventfroid depuis quelques temps. Le fait le plus évident était la promesse d’union, bien que non annoncée de façon officielle, entre Ambre de Mirail et Morion. C’était un fait que l’on pouvait qualifier d’assez…. insolite. Le comte savait qu’il aurait de toute façon à s’unir avec une des familles de Marbrume s’il tenait à honorer les serments qui formaient le code de vie de sa famille. Ainsi, faire perdurer sa lignée était un de ses objectifs, mais il ne se mentait pas pour autant; la période ne se prêtait guère à ce genre de choses. Il sortait très peu voire pas, et la majorité de ses sorties étaient dédiées à des voyages aux risques inconsidérés vers son domaine, où il allait recevoir les rapports de ses soeurs, et donner ses instructions pour la pérennité de la défense du domaine et de ses frontières. Vu son emplacement géographique, il était capital qu’ils fassent tomber le plus de têtes possibles. L’effet était infime, mais si cela pouvait éviter que quelques centaines de Fangeux viennent gratter à la porte de Marbrume… Quoi qu’il en soit, il paraissait peu probable que le Comte se trouve une promise, peu importe la façon dont cela pouvait arriver. Cela ne figurait ni dans ses objectifs principaux, et il avait même fini par prendre en considération le fait que ses soeurs, bien que perdant possiblement leur nom, assureraient une descendance. Morion était du genre opiniâtre et tenace, mais il doutait de survivre à cette décennie. Voire moins que cela. Pourtant, Ambre s’était montrée… Disons la candidate idéale. Elle partageait un certain nombre de points communs avec lui -pas forcément les plus glorieux mais les plus intéressants- et la quantité de sujets qu’ils pouvaient aborder ensemble était assez impressionnante aux yeux du comte qui n’avait jamais discuté avec d’autres personnes que celles faisant partie de sa famille, un ou deux domestiques, et Cassandre, sa plus fidèle alliée. Le temps faisant son office, ils s’étaient sensiblement rapprochés. Là se trouvait la plus grande surprise, pour Morion. Les attaches étant pour lui semblables à un boulet que l’on s’accrochait soi-même à la cheville, jamais il n’aurait ne serait-ce qu’imaginé apprécier une personne comme Ambre, qu’a priori tout semblait opposer. Et pourtant… Ses soeurs avaient accueilli la nouvelle avec étonnement et joie, de même que ses domestiques, qui espéraient ainsi avoir autre chose que la compagnie fantomatique de leur maître, bien qu’ils l’appréciassent quoi qu’il arrive. Cassandre, en revanche… Sa joie avait paru tout à fait forcée. Le jour de la réunion, Ambre était présente au Manoir, comme cela arrivait de plus en plus fréquemment ces derniers temps. Le Comte ne s’en plaignait pas, tout du moins pas autant qu’il ne l’aurait cru. Comme beaucoup le savaient, il était du genre solitaire, et n’aimait pas spécialement être dérangé par des présences étrangères. En revanche, il se surprenait à apprécier grandement ses visites, et attendait chaque retour avec une certaine impatience. La châtelaine de Traquemont passa brièvement au Manoir avant de se rendre aussi à la réunion, à laquelle elle aussi était convoquée. Il l’accueillit avec respect et sympathie. Il doutait que les tempéraments d’Ambre et d’Yseult puisse un jour coïncider autrement que par le respect conventionnel que chacune devait à l’autre. Pour sa part, Morion appréciait Yseult, tant en tant que femme qu’en tant que guerrière, et la respectait énormément. Peu avaient le privilège de se voir accorder le respect d’un homme qui, aux dernières nouvelles, méprisait sans peine les plus hautes autorités du Duché, et la noblesse contemporaine en général. Une fois qu’elle fut partie, Morion finit de se préparer, lui aussi. Il disposait d’un certain nombre de tenues d’apparat, présentes dans sa garde robe pour les occasions spéciales, mais il choisit une tenue des plus simples. Le Duc ne méritait pas qu’il prenne soin de choisir une tenue spéciale. Aux dernières nouvelles, qu’il soit mort ou non, seul le Roi disposait de ce droit. «S’étouffer dans son vin dites-vous… Alors peut-être devriez vous la garder, cela nous mâcherait grandement le travail.»Il reprit néanmoins la chevalière qu’il glissa à sa main gauche, sur l’index, avec un petit sourire goguenard. La lui laisser ne ferait qu’accroître la méfiance de Sigfroi à l’égard des de Mirail, et il n’était pas dans les intentions de plonger Ambre dans les ombres dont il était le maître avant que le moment ne soit réellement venu. Il lui rendit son baiser avec délicatesse, et finit de se préparer mentalement pour cette réunion au sommet. *** Arrivé dans la salle de réunion, le comte salua poliment le bailli qui venait les accueillir, sans lui accorder plus d’attention qu’à un insecte. Il concentra son attention sur les divers invités. Et se rendit compte avec un certain dépit qu’il n’en connaissait la plupart que de nom. Les Sombrebois, par exemple. Il connaissait bien Grâce, mais ne savait pas quelle tête avait son mari avant de le voir de ses yeux à l’instant. La première pensée qui lui vint fut celle d’un ours. Bizarrement. Il adressa un regard amical -pour peu que ses yeux glaciaux puissent exprimer une quelconque sympathie- à Yseult et Grâce. Il ne connaissait absolument pas les autres. Il prit donc le parti d’attendre, et surtout, d’écouter attentivement. Il y avait donc une haute prêtresse. Une enfant mal dégrossie… Sa piété lui fait honneur, ceci étant, se dit Morion. Il y avait également Terresang, un type dont il ignorait absolument tout jusqu’à présent. Il venait des frontières du Duché… Ah. Bon. Admettons. Hugues de Noblecoeur lui fit une bonne impression, ceci étant. Un homme apparemment très droit, et disposant d’assez -trop ?- d’altruisme. C’était une bonne personne. A vrai dire, en écoutant tout ce monde, il constata avec une certaine tristesse, ou plutôt déception, qu’il avait affaire à une belle brochette de racleurs de fondements. Bien que le Duc soit effectivement en position de force, et qu’il demandât officiellement et sans détours à ce qu’on lui offre tout ce qui était en notre pouvoir, qu’il s’agisse de matériel ou de solutions, aucun, aucun n’avait seulement osé remettre sa gestion de la situation en cause. Cela faisait des mois que la fange progressait, et la réunion n’avait lieu que maintenant ? Alors qu’il aurait pu convoquer chaque noble afin de soumettre son asile à un contrat, comme Morion le faisait sur son domaine ? Un manque de clairvoyance, de bon sens et de méthodique qui irritait fortement le comte. Cela étant, il était d’accord sur un point : ils étaient tous terriblement mal barrés. «Pour ceux qui ne me connaissent pas… Je suis le Comte Morion de Ventfroid, Seigneur de la Maison Ventfroid. Notre domaine se situe au nord-ouest de la ville. Nul besoin d’en dire plus, je crois. Ce n’est point le but de cette réunion que de s’enorgueillir de pompeuses présentations. Les rangs perdent de leur importance dans cette guerre, et bientôt le Comte sera l’égal du manant quand les deux seront dévorés par la fange. Monseigneur le Duc, vous en savez quelque chose.»Un sourire dur éclaira le visage du Comte, qui enchaîna immédiatement. «Vous pouvez ordonner que l’on vous cède toutes nos ressources, mais puisque vous nous faites l’insigne honneur de nous poser la question, je vais vous répondre : les Ventfroid ont toujours été des experts dans le travail du fer, la fabrication d’armes, surtout. Donnez-moi du fer, je vous donnerai des armes. D’excellentes armes. Vous avez besoin d’argent ? J’en ai également. A l’instant présent, je m’occupe essentiellement de la défense de mon domaine, pas pour en préserver les terres, mais pour y préserver la vie qui l’occupe. Voilà quelques mois, nous avons décidé, avec ma famille, d’accueillir ceux qui en auraient les moyens, afin de les entraîner, de les nourrir, et de leur offrir un abri. La plupart sont des bourgeois, des mercenaires ou d’anciens hommes d’armes ayant fui leur terre. La compensation pécuniaire que nous réclamons n’a pour but que de financer la nourriture, la boisson, et les ressources de première nécessité. Grâce à cela le domaine se transforme peu à peu en forteresse. Nous avons pu reconstruire des forges. Elles vous appartiennent si tel est votre ordre.»Morion lâcha un léger soupir. «Quant au reste.. Il n’y a pas de véritable solution. Déjà, si nous pouvions savoir ce que sont vraiment ces créatures, nous avancerions beaucoup plus rapidement. Essayer, au travers d’études et de recherches, tant alchimiques qu’historiques, de découvrir leur vraie nature, un point faible, une origine, peu importe. Une arme efficace. Quant à la défense… La proposition d’un mur ne manque pas de pertinence, Comtesse de Mirail. Vous le dites bien, ce projet est d’une incroyable difficulté et nécessitera un temps que nous n’aurons peut-être pas. Mais il est censé. Bien plus que des croisades afin de récupérer du terrain. Nous ne connaissons même pas leur nombre, s’ils lancent un jour une attaque groupée, je me demande quelle tête nous ferons. Voilà quelques solutions éventuelles : formons une caisse commune pour améliorer les conditions de vie du peuple. Rénovons les installations. Modernisons les techniques de culture. Que les places fortes à l’extérieur de la ville s’allient et combattent ensemble afin que les citoyens aient le moins d’attaques à craindre que possible, ce qui rendra possible d’éventuels projets de construction. C’est tout ce que j’ai à dire.»De tout son discours n’en ressortait finalement pas grand chose. Comme il l’avait souhaité, il se postait essentiellement en tant qu’observateur, et tirerait des conclusions plus tard. A en voir le nombre de lèche-bottes présents, son tableau de chasse portant en tête de liste le nom de Sigfroi venait de s’orner de quelques noms supplémentaires potentiels. Il avait donné quelques pistes, son aval à quelques propositions déjà faites, et profitait de la situation pour jauger chacun des convoqués. Mais pas un seul instant ses yeux n’avaient quitté le président de la réunion. |
| | | Sigfroi de Sylvrur
| Sujet: Re: [Event] Réunion au sommet [Clôturé] Dim 24 Jan 2016 - 22:11 | | | - Ma fortune viendra étayer celle des autres, quelle que soit la solution qui sera retenue, ajouta Maxime de Rivain après tous les autres. - Quant à moi, à l’inverse, je réserve mon avis, répondit Naren de Langret. J’attends de voir ce qui sera entrepris avant de m’engager dans quoi que ce soit. Pardonnez-moi, mais je préfère être prudent plutôt que confier ma puissance pour une entreprise qui s’avèrerait être une chimère. Luna Montoya, peu à l’aise visiblement, se décida finalement pour s’y mettre aussi avec sa petite voix timide : - Je ne sais quelle solution il conviendrait de faire… Mais je comprends les demandes de chacun, moi aussi j’aimerais beaucoup retrouver des proches disparus à vrai dire… Elle jeta un petit regard à Sélène, comme si elle avait apprécié l’intervention de cette dernière, sans le dire ouvertement toutefois, au vu des remarques acérées de certains. -- Ah, la noblesse. De belles têtes mais parfois des têtes vides. Souvent, même. A mesure que les interventions fusaient et que chacun venait se battre pour son bout de gras, le visage de Sigfroi parut se fermer. Malgré tout, il laissa chacun intervenir tel qu’il le souhaitait, n’interrompant personne ; quand bien même son expression devint parfois figée. Certaines paroles n’avaient point été à son goût. Sans même avoir besoin d’être un parfait observateur, tout le monde le remarqua, car un silence presque gênant résonna lorsque le dernier sang-bleu eut dit ce qu’il avait à dire. La duchesse s’était crispée, connaissant sur le bout des doigts ce que son mari allait dire. Regardant l’ensemble de la tablée, le duc laissa s’étioler ce silence d’orage, puis reprit enfin la parole. - Suis-je en train de me fourvoyer ou ai-je devant moi une bande de rapaces égoïstes ? Si j’ai convoqué ce conseil ce n’est pas pour lancer un appel aux doléances ; me prenez-vous pour un crétin peut-être ? Je pensais avoir été clair : je vous demande ce que vous êtes prêt à faire pour notre cité, point. Il n’y a pas de marchandage qui tienne. Vous participez, vous ne participez pas, la décision sera vôtre. En revanche je ne crois pas avoir mentionné quelque chose à propos d’aide de ma part. J’ai accueilli chacun d’entre vous, je vous nourris et je vous loge ; je permets votre survie à tous, par la Sainte Trinité. Il faudrait désormais que je sacrifie mon armée pour récupérer les bourgades de tout un chacun, alors que je n’arrive pas même à récupérer mes propres terres ? C’est une farce, j’espère bien ? L’humeur du duc se faisait crescendo alors qu’il élevait le ton. - Je suis formel, je ne pourrai récupérer le domaine d’aucun d’entre vous ; quand bien même le pourrais-je, je ne le ferai pas. Comme dit quelques instants plus tôt, la priorité de notre cité est sa survie d’un point de vue nourricier. Je ne veux plus entendre parler de reconquête. La Fange nous a pris, retrouvons donc notre gloire d’antan avant de penser à les jeter hors du Royaume.Il se tourna vers Sélène. - Grande prêtresse, quand bien même aimais-je les parties de chasse avec feu votre famille, votre domaine est bien trop loin pour qu’il puisse m’intéresser ; la situation est trop grave pour cela. Il se tourna ensuite vers Alexandre, l'oeil sombre alors qu'il toisait le vicomte avec une froideur digne de Rikni. Quant à vous messire de Terresang, votre audace est aussi élevée que votre irrespect. Je devrais vous céder l’une de mes forteresses en échange de vos bons services ? Cette proposition frôle le comique. C'est à votre Duc de demander compensation pour toutes les ressources qu'il met à disposition de chacun d'entre vous. Qu’il soit bien clair que si vous souhaitez soutenir les entreprises de Marbrume, il faudra s’y mettre sans l’once d’une arrière-pensée. Je déciderai moi-même d’à qui j’attribue mes terres, et le prochain qui ose tenter de marchander sortira de cette pièce avant même la fin du conseil. C’est moi qui commande votre aide et non pas l’inverse. Et vous, madame de Traquemont. Sigfroi tourna le visage vers la blonde, la colère faisant toujours briller ses prunelles. Si les problèmes de Marbrume ne sont pas les vôtres, expliquez-nous votre présence ici, je vous prie. A l’évidence, même si les premiers propos d’Yseult n’avaient point été dits dans un but égoïste mais seulement factuel, l’ensemble des paroles des nobles avaient exacerbé les réactions de Sigfroi face à tout propos désagréable. Et vous, mon très cher Hugues, étranger de ces terres, je vous trouve bien malavisé d’insulter le gérant de cette cité et ses belligérants ainsi. Ai-je l’air de me prélasser dans mes thermes en organisant ce conseil ? Je gouverne si mal Marbrume pour que vous ayez peur d’une révolte ? Vous êtes prompt à défendre le peuple et nos réfugiés mais en attendant pas l'un de ces cul-terreux ne va semer les champs qui sont à l'extérieur, pas un ! Ils restent amassés dans nos rues comme des oiseaux le bec ouvert, attendant que le pain tombe du ciel !Il tapa du point sur la table et les verres de vin tremblèrent. Le bailli croisa les bras dans un assentiment certain, observant les nobles qui se faisaient redresser les bretelles. Un silence de mort avait accueilli ces propos. Les sang-bleus concernés mâchonnaient leur déception, ou leur vexation ; mais il y en eut un pour réagir. Naren de Langret se pencha au-dessus de la table de manière à mieux apercevoir le duc. - Je ne suis pas sûr de comprendre, monseigneur. Naren avait l’expression aussi fermée que celle du Duc. A l’évidence, il n’avait point apprécié la tirade. Ainsi, et je ne compte pas mâcher mes mots moi non plus, avons-nous été invités ici comme des domestiques pour vous offrir ce dont vous avez besoin ? - Libre à vous de le voir ainsi, mon ami, trancha le Duc, des éclairs dans les prunelles. Ma bonté a des limites ; aussi ai-je supposé que les meilleurs d’entre vous auraient souhaité participer à la survie de l’humanité, ou au moins me rendre la monnaie alors que je leur laisse les manoirs de ma propre ville. De même, si ma politique et projets de survie ne vous intéressent pas ; allons donc ! Prenez la porte, je ne vous retiens pas.- Calmons nous, intervint Maxime de Rivain, les cheveux aussi clairs que l’était son calme. L’avenir de tous se joue aujourd’hui, montrons-nous dignes de lui. Il n’avait pas eu l’air de s’être senti concerné par les remontrances de Sigfroi, et il regardait Naren avec l’expression de celui qui lui conseillait de se taire. Ce dernier, bien qu’avec une rancœur certaine, resta coi et attendit donc la suite. - Bien ! Sigfroi avait posé sa paume droite sur la table, comme pour reprendre le fil de son discours, reprenant peu à peu son calme. Maintenant que cela est clair. Venons-en au sujet initial. Je vais tenter de répondre dans l’ordre, car vous êtes nombreux ; et il y en a tout de même parmi vous qui ont fait de bonnes propositions. Dame Yseult, je continuerai à vous fournir des hommes, cela n’est pas une grande surprise j’imagine. Votre forteresse est un passage sécurisé fort utile pour le passage et repos de mes hommes qui escortent les convois depuis le Labret. Si nous la perdons, notre situation sera pire que celle actuelle. Et je goûte à votre idée, mon cousin, ajouta Sigfroi en se tournant vers Auray. Il eut l’air quelque peu surpris. J’ignorais que vous aviez amassé du bois pour autre chose que votre navire. Cette nouvelle est bonne, et aussi apprécié-je la proposition de dame de Sombrebois. Stimuler le commerce, appâter le peuple assez pour leur donner le courage de ramener des ressources, c’est bien évidemment à faire. Le Labret et les convois marchands constituent notre salut, aussi tout investissement dans la milice externe est le bienvenu. Il pencha la tête vers la comtesse de Mirail dans un assentiment modeste, ainsi qu'envers son voisin de table messire de Ventfroid, dont l'armement servirait certainement également à la milice. Favoriser le commerce du port est également bon en encourageant la formation de pêcheurs, messire de Noblecoeur ; à vrai dire, sans la poiscaille, nous serions déjà tous morts. Anür nous a accordé sa grâce sur ce point. Enfin, messire de Sombrebois, votre proposition de nouveau rempart ainsi que de tours de guet est très bonne, mais… Comme cela a été signalé, c’est un projet au long court, et non pas immédiat ; nos problèmes subsisteront pour un long temps encore. Lorsqu’il sera temps d’y repenser en revanche, cela sera avec plaisir que je vous accueillerai de nouveau pour parler des détails. Assurément, il faudra y songer vite. Mais malgré tout, toutes vos propositions - bien que certaines soient excellentes, je ne dis pas -, ne nous assureront pas une survie immédiate. Comment reconstruire lorsque nous ne réussissons pas à amasser assez de ressources externes ? Comment faire travailler nos constructeurs s'ils meurent chaque soir le ventre vide ?Sigfroi prit une grande inspiration alors qu’il avait terminé, se reculant sur le dossier de sa chaise. - Henry, je vous laisse la suite, conclut-il en s’adressant à son bailli. Ce dernier se redressa ; c’était son tour. - Merci, monseigneur. Je vais vous expliquer à tous notre projet actuel, qui, s’il vous convient, sera appliqué dans les semaines qui suivent. Il lança un regard circulaire sur la table. Nous avons incessamment besoin de meilleurs approvisionnements, aussi ceux qui ont proposé d’améliorer les convois et la milice seront certainement sollicités sous peu. A moyen terme, nous projetons de sécuriser la route vers le Labret et améliorer la sécurité de ce dernier. Nous avons envisagé une action de grande envergure néanmoins, à plus court terme. Car, sécuriser les zones c’est bien, les exploiter c’est mieux. A l’heure actuelle les réfugiés s’entassent dans nos rues et quémandent du pain, mais rares sont les vaillants qui sèment le blé dans le Labret et les faubourgs. Même quand nos convois parviennent à faire le trajet, les marchandises que nous rapportons sont d’une maigreur ridicule comparées à la demande actuelle. Aussi, la solution est toute simple. Deux mille gens du peuple seront envoyés à l’extérieur pour travailler la terre et rejoindre le Labret. Volontaires ou non, ils y seront forcés ; ils seront accompagnés par des miliciens qui assureront leur sécurité le long du trajet jusqu’aux zones du plateau qui sont actuellement sécurisées par palissades. Nous ferons ainsi d’une pierre deux coups, en vidant la ville de sa population la plus pauvre qui nécrose notre cité, tout en faisant exploser le retour de notre pitance. Sans compter que nous suspectons fortement les quelques habitants actuels du Labret de garder la plupart de leurs marchandises pour leur comptant, alors qu’ils sont vassaux de Marbrume tous autant que nous sommes. Nous en profiterons pour faire une inspection en bonne et due forme. Avez-vous des avis à propos de tout cela ? Le bailli, le duc et la duchesse regardèrent tous leur assemblée dans l’expectative d’une réponse. Une fois n'est pas coutume, Luna Montoya fut la première à réagir. - Mais... monseigneur... Ces gens ne sont-ils pas promis à une mort certaine...? Sa voix, douce et inquiète, retentit dans le silence de la pièce. Prochain post du Mj : le 31/01 au soir.
|
| | | Yseult de TraquemontChâtelaine
| Sujet: Re: [Event] Réunion au sommet [Clôturé] Lun 25 Jan 2016 - 14:25 | | | À la manière d'un fauve susceptible, le duc éleva la voix, assombrit le regard et fit de son mieux pour renvoyer chacun à ses pénates. Les quelques mots de réprimande qui me furent destinés me traversèrent sans que mon expression ne frémisse davantage que la surface d'un lac gelé frappé par quelque vent descendu des montagnes ; ils étaient nés de la colère et hors de propos, aussi n'y réagis-je pas.
Les paroles s'étaient échangées, propositions et contre-propositions. Et puis le projet ducal. Un projet de travail bien évidemment forcé, un projet de servage. Je posai les coudes sur la table et croisai mes doigts pâles devant ma bouche, mon regard à l'ordinaire acéré ainsi que celui d'un oiseau de proie désormais dans le vague, abîmé au fond d'intenses réflexions.
Noblecœur allait probablement s'insurger contre la chose, me surpris-je à songer non sans une pointe de... de bienveillance, peut-être. Il était possible qu'il porte bien son nom, et en ce cas je l'envierais beaucoup. Être de noble cœur... je le souhaitais ardemment. De toute mon âme ! Mais... c'était quelque chose que je ne pouvais pas être, pour la simple et bonne raison que notre époque me l'interdisait. Et lorsque je venais à l'oublier, les morts des jours passés venaient me le rappeler d'un murmure à l'oreille.
Les mots de la châtelaine de Montoya s'élevèrent, faits à son image. Timides, hésitants. Une interrogation pleine de doutes si l'on se fiait à son intonation, et je ne la pensais pas assez bonne comédienne pour simuler son émoi.
« Mais... monseigneur... Ces gens ne sont-ils pas promis à une mort certaine...? »
Peut-être, ou peut-être pas. Je ne pensais pas que le duc envoyât ces gens à un trépas inéluctable ; c'était plutôt qu'il acceptait les pertes qu'ils auraient à subir, d'autant plus si cela permettait de convoyer de la nourriture vers Marbrume. Marbrume... cette ville avait tant de facettes. Un refuge, le dernier sanctuaire de l'humanité ; mais également un monstre, avide de pouvoir et de survie, animé par la fébrile énergie des puissants s'abritant en son sein et dont les intérêts parfois par trop divergeaient.
Et mes intérêts à moi, quels étaient-ils...?
Mes yeux glacés voguèrent d'un visage à l'autre. Limpides et pourtant impénétrables, fenêtres fermées sur mon âme et au travers desquelles je les jaugeais l'un après l'autre. Le pouvoir était beaucoup de choses. Une réponse, une drogue et peut-être une illusion. Je savais que c'était également une chose pour laquelle je m'étais battue et qui m'attirait, irrésistiblement, sans que je n'en montre rien. Humble, je l'étais à ma façon... mais à ma façon aussi je courtisais la force et l'autorité. Je me voulais les incarner. Ce que je faisais, ici, à vouloir aider ces gens... est-ce que ça me servait réellement ?!
Un éclair dur traversa mes iris.
« Le temps où nous autres nobles donnions notre sang en vertu de la protection de nos gens est révolu, châtelaine. Nous continuons de saigner mais le peuple aussi a son tribut à payer. Notre force s'est par trop évanouie pour qu'il en soit autrement. »
Ces paroles, je les énonçais d'une voix froide et cassante. Elles étaient la vérité, du moins la mienne, dépourvue d'artifice ou de la moindre tentative de persuasion.
« Et il le paiera, en vies comme en labeur. Il en va de la survie de tous, je crois. » Mon attention sembla se reporter vers les ouvertures de la pièce, donnant sur l'extérieur. J'aurais aimé qu'il en soit autrement. La Trinité le sait, comme j'aurais souhaité que le pire prédateur de l'homme reste l'homme lui-même. Mais les souhaits ne mènent nulle part. « Je crois savoir que quelque tension agite déjà Marbrume, aussi ai-je une proposition à faire au sujet de votre entreprise concernant le Labret. »
Être crainte, être aimée... je ne m'étais jamais penchée sur cette question. En vérité, je me contentais de faire ce qui devait être fait, ce que j'estimais nécessaire. N'est-ce pas ce que font les commandants en temps de guerre ? Je n'avais connu qu'une seule période de paix durant ma vie. Celle où j'étais mariée, celle où j'étais mère... et elle m'avait tant fait miroiter les reflets creux d'un bonheur simple, qu'en se brisant en mille morceaux ils m'avaient écorchée jusqu'à l'os.
« Laissez-moi conduire ces opérations d'escorte jusqu'aux plateaux. Il est fort probable qu'elles ne soient vues d'un bon œil par un certain nombre de roturiers et s'ils doivent détester un visage, qu'il s'agisse de celui de Traquemont plutôt que de celui des miliciens qu'ils croisent tous les jours. »
Mon regard revint au bailli quelques secondes, puis à la duchesse avant de se poser sur Sigfroi. Fugitivement, je me demandais comment mon intervention allait être perçue ; une tentative grossière de me gagner les bonnes grâces du duc ? L'attrait malsain d'exercer quelque pouvoir sur des milliers de travailleurs forcés ? Quelque autre arrière-pensée servant un secret dessein ?
Je souris intérieurement, d'un sourire qui eût pu être cruel s'il s'était dessiné sur mes lèvres.
Je savais ce que je voulais. |
| | | Sélène de ColombelHaute-Prêtresse de Serus
| Sujet: Re: [Event] Réunion au sommet [Clôturé] Lun 25 Jan 2016 - 15:38 | | | La colère du duc eut pour seul effet de faire légèrement hausser un sourcil à la haute-prêtresse. C'était donc ça, le maître de Marbrume ? Après avoir laissé intervenir tout le monde, il explosait dans un mouvement d'humeur pour menacer chacun et chacune à la table en rappelant qui tenait les rennes ? Est-ce que ce n'était pas un aveux de faiblesse que de vouloir paraître le plus fort ? Pour sa part, Sélène ne se sentait absolument pas concernée par les mises en garde : elle ne vivait pas dans un manoir et de toute façon, les murs qu'elle occupait lui appartenaient, elle était plus au contact du peuple que n'importe qui et œuvrait quotidiennement à rendre la vie moins pesante aux petites gens. Que pouvait-il faire contre elle ? S'il la mettait dehors, ce ne serait pas une de Colombel qu'il jetterait hors des remparts mais une haute-prêtresse connue du peuple et appréciée pour ses offices et ses conseils. Il ne pouvait pas se permettre ce genre de scandale, cela mettrait le feu aux poudres. Elle le laissa donc tempêter sans se vexer qu'il refuse d'aller envoyer des troupes à Cerbois, bien consciente que son offre était de toute façon très illusoire. Mais pour l'image, il était toujours préférable de proposer un projet absurde que de ne rien proposer du tout. Et en parlant de projets absurdes... Elle ne savait pas vraiment si cette histoire de bateau était une blague de mauvais goût ou non. En tout cas, en plus d'être désagréable, le comte Vauvrur semblait être un lâche de la pire espèce. Il ne faisait même pas l'effort de déguiser sa tentative de fuite. Traquemont et Terresang proposèrent des solutions plus nobles et belliqueuses, mais également plus dangereuses. Qui plus est, ils n'avaient pas attendus la tenue de ce conseil pour les mettre en application. Sélène leur donnait au moins un bon point pour l'initiative. Noblecoeur aussi, semblait-il, puisqu'il se rangeait de l'avis qu'il fallait faire le ménage chez les fangeux. Mirail, Venfroid et Sombrebois étaient plus attirés par un projet de renforcement des remparts avec, en prime, la construction d'un nouveau mur pour les Faubourgs. Il y avait donc deux grandes propositions en jeu jusqu'à ce que le duc ne fasse étalage de sa propre idée. Elle était rude et manquait de tact, mais aurait le double avantage de vider la ville et de mettre les gens au travail dans les champs. La blonde châtelaine de Traquemont se proposa même pour prendre la tête des opérations. Tentative de séduction politique ou quête de pouvoir supplémentaire, peu importait son objectif, si elle s’acquittait de cette tâche elle aurait de l'ouvrage et il lui faudrait une bonne dose de courage pour y parvenir. Sélène ne lui disputerait pas ce poste et à vrai dire, elle était même plutôt favorable à l'idée. Après tout, Traquemont avait largement fait ses preuves contre les fangeux. La jeune femme appuya ses propos avec plus de douceur en regardant Luna Montoya: « Il existe des villages habités sur le plateau qui parviennent à survivre aux fangeux. Si nous renforçons notre présence humaines, cela ne pourra qu'augmenter les chances de survie de tout le monde. La ferme fortifiée de la Grande Batelière se trouve également sur le plateau du Labret et elle fournit la ville en vivres autant qu'elle le peut. Elle pourra donc distribuer du grain pour les semailles et permettre l'exploitation rapide des champs laissés en friche. Malgré la présence de la Fange et le péril du voyage, cette entreprise peut compter sur quelques atouts indéniables. » Elle n'aimait pas se dire qu'elle participait à l'envoie des centaines de personnes à l'abattoir, mais que leur restait-il comme solution ? « La châtelaine de Traquemont est parvenue, en quelques mois, à tailler à son domaine une réputation de forteresse solide et efficace dans la lutte contre la Fange. Cette rumeur est parvenue même aux petites gens qui y voit une lueur d'espoir. Si elle prend la tête du voyage pour se rendre au Labret, je pense qu'au contraire cela pourrait en rassurer plus d'un. D'autre part, puisque les projets de reconquête sont aussi insensés que cette idée de construction navale pour fuir le pays, il serait plus efficace de concentrer tous nos efforts dans l'implantation d'une partie de la population sur le plateau du Labret ainsi que dans la lutte contre les fangeux. Car bien qu'onéreuse et coûteuse en vie, cette bataille assure sans aucun doute une régulation du nombre de ces monstres. S'ils sont déjà si nombreux alors que trois nobles maisons s'échinent à les anéantir, imaginez combien ils seraient si personne n'avait rien fait contre eux. » À aucun moment la jeune femme n'avait cillé en promenant son regard sur les gens assemblés à la table et à aucun moment elle ne s'était sentie gênée d'asséner ce qu'elle pensait sans détours. Ce n'était de toute façon pas la réputation de sa maison de faire des ronds de jambe en public. Si certains se sentaient insultés par ses paroles, tant pis. Elle ne voulait pas s'embarrasser de demi-mots à l'heure où le sort de ce qu'il restait de l'humanité se jouait. L'impression désagréable de trahir la population lui restait tout de même en travers de la gorge. Faire tous les jours de son mieux pour soulager quelques malheureux et ensuite les envoyer dans les marais en plein hiver pour aller défricher des champs, c'était du gâchis. |
| | | Alexandre de TerresangVicomte
| Sujet: Re: [Event] Réunion au sommet [Clôturé] Mar 26 Jan 2016 - 19:09 | | | J’écoutais attentivement ce que les autres Nobles proposaient et j’étais d’accord en partie avec eux. Le Site de Vauvrur avait raison, nous sommes entouré de terres cultivables surtout sur le plateau de Labret mais … la sécurité était encore à désirer et les pauvres paysans qui seraient assignés à cette besogne ne ferait pas une journée sans être dévorer par les Mordeurs.
Ce fût au tour de la jeune épouse Sombrebois, représentante de la Maison de Brasey. Je j’écoutais attentivement. Il est vrai que les alentours de la Cité devaient être sécurisés mais en quoi connaissait-elle la sécurité de notre Cité et de ses environs ? Ce n’était qu’une mondaine, elle n’avait probablement jamais quittée l’esplanade contrairement à son mari. Mais la suite de son discours capta mon attention. En effet, pourquoi ne pas relancer tout d’abord l’économie de la Ville en ré-ouvrant par exemple quelque commerces parmi ceux à l'abandon. Justement, j’avais eu vent d'un Négociant du nom de Théodemar Ecuviel qui en avait et qui n'attendait que cela. Pourquoi pas ?
Viens ensuite son mari, Hector de Sombrebois, Baron. J’avais eu vent de ses exploits grâce à la jeune Kira de Haldonores et sson discours était presque comme celui de sa pacifiste de femme. La première proposition d'Hector ? Un tunnel ouvert à l’entrée de Marbrume si j'ai bien compris. Avait-il prit un violent coup sur la cafetière ? Construire un ouvrage d’une telle envergure équivaudrait à des centaines de morts et des centaines de Fangeux de plus. La tout dernière proposition m’intéressait fortement, mais les pertes seraient considérable. Puis vient alors le jeune Noblecoeur … je crois que j'aurais mieux fait de m'asseoir à côté de Yseult de Traquemont. Au moins là bas, je ne serais pas pris pour cible par une dague volante ou pour une mise à mort pour complicité de félonie. Hé hé hé, je regardais ma coupe de vin, finement ornée de pierres précieuses. C’était des vraies ? Aucune idée. Je ne prêtait aucune attention aux autres qui énonçait leurs propositions.
Je regardais autour de la Table, l’Assemblée s’était tût. Le Duc s’était renfermé depuis que j'avais ouvert ma grande gueule, j'aurais mieux fait de me taire moi. La dernière parole du Ventfroid s’était étouffée dans un profond silence frisant le malaise pour tous. C’est alors que le Duc se mit à gueuler, nous insultant de .. Quoi ?! De ‘’ Rapaces Égoïstes ‘’
*je vais me le faire ! Je me levais alors et dégaina mon épée. « Si je suis un rapace égoïste, vous, Duc. Vous n’êtes qu’un fils de chienne mal léchée pourrie gâtée. Et vous ne survivrez pas à cette journée ! » j'enjambais alors la table et je fonçais vers le Duc pour le transpercé de ma lame*
Je repris mes esprits lorsque le Duc me fit une remarque des plus désobligeante. Je lui dis alors, ma main droite sur le cœur.
-Veuillez excuser l’audace et la peine d’un vieil homme, Mon Seigneur. Mon cœur s’emplit de peine et de colère quand je repense à ma Terre natale disparue sous la Fange. Et surtout par ce que cette vermine a fait à ma famille.
Je suivais la tirade du Duc avec attention, mon sang ne fit qu’un tour . ils voulaient envoyer deux milles pauvres âmes sur le plateau de Labret. Les Fangeux n'allaient en faire qu’une bouchée. Machiavélique je dois dire. Si cela rate, nous n’aurions moins de bouches à nourrir mais si cela marche, nous aurions plus de nourriture. Je dois admettre qu’ils avaient raison. J'allais me lever lorsque De Traquemont se proposa pour coordonner ce projet.
Lorsqu’elle finit son discours, ce fût au tour de la Jeune de De Colombel. Elle était du camp des Nobles combattant la Fange, je l’aime bien en fin de compte cette petite. Je lui souris brièvement puis je me leva à mon tour tout en regardant le Duc.
- Mon Seigneur en guise de mon éternelle gratitude et reconnaissance pour votre bonté, pour nous avoir offert un toit où loger à mes gens et moi, sans avoir à espérer qu’une attaque n’aura pas lieu. Je vous présente mon souhait de mettre ma personne à votre service pour ce périlleux projet. En effet, si celui-ci marche, nous n’aurons plus à craindre la famine ou du moins, peu. Si celui-ci ne marche pas, nous seront débarrassé de ces bouches à nourrir. C'est un bon projet que voilà. Mais pourquoi utiliser votre Milice. Seigneur ? Pourquoi utiliser nos troupes ?
Je regardais l’Assemblée laissant ma question en suspend
-Pourquoi ? Pourquoi ne pas enrôler de force ou de gré mille autre hommes, crevant de faim dans les bas fonds ? Gagnant leur pitance par le vol, ils auront au moins une raison de vivre. Nous leur apprendrons les rudiments du combat et ils pourront accompagner les paysans au labeur, leur équipement sera gracieusement offert par les De Mirail, étant donné qu’ils l’ont déjà fait parait-il je souris alors à Ambre de Mirail puis je repris Évidemment, nous devrions mettre à leur tête des officiers de métier. Et je rejoins la Dame de Traquemont sur le point de ne pas ordonner aux Miliciens de faire la sélection. Je voudrais en faire partie en plus de votre Projet, Seigneur.
Je me rassis alors tout en prenant ma coupe de vin et la bût cul sec. J'en avais vraiment besoin.
|
| | | Ambre de VentfroidFondatrice
| Sujet: Re: [Event] Réunion au sommet [Clôturé] Mar 26 Jan 2016 - 20:00 | | | - Citation :
Pour ceux qui souhaitent bénéficier d'un test d'Observation comme je le fais dans ce post, merci de me contacter, le Mj se fera un plaisir de vous jeter le dés.
Encore une fois, le duc avait fait montre de sa sévérité et de sa fermeté. Et sa lassitude aussi, visiblement. Nul doute que, dans un autre contexte, Ambre aurait certainement approuvé le duc dans toutes ses entreprises. Un dirigeant fort et intransigeant, voilà ce qui était nécessaire à la survie de tous dans une telle situation. Un duc qui ne savait pas faire de sacrifices quand il le fallait, avec le Fléau, c’était courir à sa perte. Aussi la rigidité qu’affichait le duc dans ce contexte lui aurait paru probablement justifiée, quelques mois plus tôt. Mais depuis, l’on murmurait des mots tels que « presque-veuve » sur son passage, l’on jetait un regard gêné vers elle dès que le mot « Sarosse » était prononcé. Sigfroi lui avait volé son homme, sa vie et son avenir. Morion l’avait récemment embelli mais jamais la comtesse ne pourrait tirer un trait sur la trahison ouverte du De Sylvrur. Il paierait, d’une manière ou d’une autre, même si elle devrait y laisser la vie elle-même. Aussi, de par tous ces états de fait, en écoutant le duc pestiférer, les émotions d’Ambre oscillèrent entre mépris et satisfaction. Mépris, car cet homme lui sortait par les yeux, et le voir ainsi asseoir son pouvoir lui donnait envie de lui passer une lame tranchante sur la gorge. Satisfaite, car, en s’égosillant ainsi, il ne pouvait que se mettre ses confrères à dos. Ou leur faire assez peur pour que ces derniers ne se rabattent derrière leurs étoffes, mais la jeune rousse espérait que cela n’en serait pas le cas. Comment savoir, néanmoins ? Comment repérer ceux qui avaient très mal pris les propos de Sigfroi, pour s’en faire, peut-être, prochainement des alliés ? - Citation :
Test d’observation Intelligence d’Ambre : 12 Compétence Sens du détail : bonus +1 Résultat des dés : 12 Réussi. Tous les PJs et PNJs qui laissent entrevoir leurs émotions n’échappent pas à ton œil. Surveille tes Mps. Assurément, certains avaient été surpris, choqués, outré, avaient acquiescé, mais d’autres étaient restés de marbre. Et, contre toute attente, l’exode roturier qu’envisageait le duc fut approuvé par les trois premiers sang-bleus qui ouvrirent la bouche. Mieux, même, deux d’entre eux proposaient de leur personne pour mener l’escorte. Une réaction inattendue pour la comtesse, car elle regarda Yseult de Traquemont et Alexandre de Terresang avec un œil fort étonné. Non pas qu’elle désapprouvait l’entreprise, mais entre approuver et offrir sa vie pour ledit projet ducal, il y avait un monde qu’Ambre ne franchirait pas. Elle avait encore trop de choses à faire ici pour tirer sa révérence. - Ce projet est… d’une triste réalité. Le temps où nous pouvions nous appesantir sur les vies de tout un chacun est révolu. Nous avons accueilli trop de réfugiés, beaucoup trop. Mais pouvons-nous réellement nous en blâmer, alors que quelques mois plus tôt, nous pensions pouvoir sauver des milliers de vies ? Non ; jamais nous aurions pu prévoir la situation qui est la nôtre aujourd’hui. Mais malgré tout, nous payons notre erreur. Désormais, en plus de laisser mourir les réfugiés que nous ne réussissons pas à nourrir, nous tuons le peuple ancien de notre cité dont l’essence de vie est parasitée par la famine et par ces mêmes réfugiés qui font tomber nos rues dans la pauvreté. Aussi, et bien que cela soit avec une grande peine, j’approuve l’idée. Il y a aura des morts, c’est certain. Mais il y en a tous les jours. Tous les jours, les enfants agonisent sur les pavés ; tous les jours, les feux funéraires ne désemplissent pas. Envoyer le peuple cultiver les champs est nécessaire ; tout comme les guider à travers la Fange. Ambre marqua une pause avant de reprendre. - Ma place n’est pas à la guerre et à la stratégie – elle jeta un long regard à Yseult – ; aussi ne pourrai-je pas commenter vos discussions à propos de l’escorte et des détails militaires du projet. Néanmoins, ma famille est implantée depuis des générations à Marbrume. Je connais son peuple et ses attentes. Là, elle se tourna vers Alexandre de Terresang. L’utilisation de la milice est indispensable ; et de cela jamais je n’en démordrai. Envoyer des milliers de paysans cultiver nos terres est déjà une épreuve hors norme. Certains en auront le courage, d’autres seront forcés d’en faire partie sous peine d’être banni. Et vous souhaitez laisser le peuple se démener seul face à la menace, messire de Terresang ? Désengager la Milice, ce qui fait de notre cité sa force, de cette entreprise ? Abandonner publiquement le peuple à son triste sort, laissant nos meilleurs hommes d’armes les regarder partir à la mort depuis les remparts ? En plus de diminuer les chances de réussite de notre projet, c’est un affront et un abandon ouvert envers le peuple. Ce dernier ne vous le pardonnerait jamais, et cela serait un pas certainement engagé dans l’hypothèse d’une future révolte comme nous en parlait notre confrère Noblecoeur. La milice, quand bien même ne sera-t-elle pas totalement mise à profit, est indispensable à cette mission.La comtesse regardait le vicomte avec un air des plus sérieux. Quant à la dernière pique que lui avait servi l’homme, Ambre y répondit de la même manière vicieuse. - Quant à ma fortune, elle ne servira que les projets que je conçois intéressants. Armer et former des centaines de pécores dans une tentative vaine, dilapider mon argent pour vous permettre de former gauchement des voleurs pendant quelques semaines, je crois que vous avez vu votre rêve en peinture, messire Alexandre. Vous n’aurez pas une seule de mes pièces. Ces dernières iront à la milice et aux nobles qui mèneront cette entreprise, seuls corps que je considère dignes d’attention pour notre réussite, sauf votre respect.
Et la comtesse termina sur ces mots tranchants. |
| | | Contenu sponsorisé
| Sujet: Re: [Event] Réunion au sommet [Clôturé] | | | |
| | | |
| Permission de ce forum: | Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
| |
| |
| |
|