Marbrume


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 [Event] Réunion au sommet [Clôturé]

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Hector de SombreboisBaron
Hector de Sombrebois



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MessageSujet: Re: [Event] Réunion au sommet [Clôturé]    [Event] Réunion au sommet [Clôturé]  - Page 2 EmptyMer 27 Jan 2016 - 11:03
L'attitude d'Alexandre de Terresang amusa le baron de Sombrebois autant qu'elle l'inquiétait... Il ne semblait guère maître de ses émotions et Hector se redressa un instant, prêt à défendre le Duc, pensant que l'homme chauve allait se jeter, sabre au clair, sur lui ! En effet, si Hector avait été d'abord choqué par les propos du grand Duc, l'urgence de la situation nécessitait, il est vrai, une action rapide et d'envergure. Moyennant quelques arrangements, il pourrait approuver le projet de Sigfroi.


- Sécuriser la route entre le Labret et Marbrume n'est pas de toute première urgence, commença Hector. Les trajets peuvent se faire de jour, quand le soleil écarte les fangeux de notre chemin. Par contre, ces hommes que vous comptez envoyer au labeur, il faudra leur assurer une meilleur sécurité que les maigres palissades existantes. J'ai moi-même essuyé par deux fois la charge des fangeux sur les murs de bois de mon bourg... et je peux vous assurer que notre adversaire s'immisce bien plus facilement entre les planches de bois qu'entre les pierres des murs de Marbrume...


Le baron de Sombrebois tapota de ses gros doigts la belle table ducal. Il réfléchissait...


Et comme nous n'avons pas le temps de construire une muraille digne de ce nom... et pour ne pas vivre un nouveau carnage... il faudrait fortifier la palissade. J'ai beaucoup de bois en ma cité et quelques amis spécialisés dans son travail, dans l'architecture et la construction... C'est pourquoi je vous proposer mes services pour mener ce travail de renforcement de l'actuelle palissade : doubler son épaisseur, boucher ses interstices, y monter des tours de gué... et surtout, fortifier ses principaux points faibles que sont ses portes...


Son regard tenta de scruter les intentions du Duc à travers ses pupilles.


Enfin, je souhaiterais que des miliciens soient détachés spécifiquement à la protection de cette zone : Il faudra prévoir de défendre cette place forte... surtout tant que les travaux ne seront pas terminé, tant qu'elle sera vulnérable.


Hector se reposa alors sur son dossier.


Dans ces conditions, sachez que j'apporterais également une aide financière à ce projet.


Hector voyait en sa proposition la possibilité de sauver des vies pour ne garder du projet du Duc que l'aspect positif : éviter la famine de Marbrume. Il y voyait également la possibilité de gagner de l'expérience en matière de fortification, de siège, etc. : Tout ce dont il aurait besoin, un jour, si d'aventure, son destin le ramenait à Sombrebois.
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https://marbrume.forumactif.com/t1514-sombrebois-in-extenso
Hugues de NoblecoeurBaron
Hugues de Noblecoeur



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MessageSujet: Re: [Event] Réunion au sommet [Clôturé]    [Event] Réunion au sommet [Clôturé]  - Page 2 EmptyJeu 28 Jan 2016 - 0:15
Pourquoi ? Pourquoi agir en tyran quand la fin du monde est en train de se dérouler sous vos yeux ? Le baron de Noblecoeur ne comprendrait décidément jamais certaines facettes de l'âme humaine, comme cette soif inextinguible de pouvoir, soif qui semblait assécher le Duc comme beaucoup d'autre. Ce dernier faisait tout pour asseoir sa domination, à commencer par utiliser des termes bien spécifiques. Il n'avait pas « invité » les autres nobles, il les avait « convoqué ». Il ne « demandait » pas conseil, il exigeait. C'était une véritable parodie de réunion, plus un billot qu'une table de stratégie, où chacun avait plutôt intérêt à abonder dans le sens du Duc s'il ne souhaitait pas subir un destin funeste. Un tyran... s'il n'y avait pas eu de dames dans la pièce, le lion aurait probablement craché son dégoût dans sa coupe de vin tant le maître de la ville lui hérissait le poil de la barbe. Il s'abstint tout de même, et décida de la jouer plus finement, même s'il abhorrait cela.

Il garda donc le silence quelques instants, le temps de juger les réactions des autres. Pour le moment, tous approuvaient ce plan manquant terriblement de recul et de délicatesse, de tact et de réflexion. Car le Duc avait beau dire, le baron était persuadé d'être dans le vrai quant à la possible révolte des classes populaires, et ce n'était pas en continuant à agir comme un ruffian du haut de son palais que les choses évolueraient pour le mieux. Il se leva donc pour prendre la parole à son tour.

« Mon Seigneur, pourquoi nous avoir fait venir ici si ce n'est que pour ignorer nos conseils ? S'il ne s'agit que de rester assis à vous entendre aboyer des ordres, une simple lettre aurait suffit. Je ne tiens pas à vous dire comment remplir votre fonction, je ne désire pas non plus prendre votre place. Mais tous ici se cachent derrière des boniments et des politesses parce qu'ils craignent de vous contredire, alors je le ferai seul et sans peur. Sans peur parce que nos intérêts se rejoignent, parce que tout ce que je souhaite est que Marbrume prospère, que l'Humanité s'en sorte, et c'est bien pour cela que je me dois de vous tenir tête en cet instant. Votre projet est périlleux, mais je l'approuve, il est désagréablement nécessaire, c'est un fait. Mais c'est la manière qui me fait grincer des dents. Enlevez deux mille personnes à leur famille et vous ne récolterez que colère. Pourquoi forcer quand vous pouvez obtenir une chose facilement ? Faites circuler un édit, invitez les bannis à l'entreprise, promettez leur un nouvel accès à la ville s'ils participent au projet. Ils ne désirent rien de plus cher que de retourner entre vos murs, mon Seigneur, vous tiendrez là vos plus fidèles sujets. Et s'ils sont assez stupides pour commettre un nouveau crime, vous n'aurez qu'à les chasser à nouveau.

De même, pour combler le reste des effectifs, promettez une habitation plus grande, dans un autre quartier moins malfamé, des rations gratuites pendant quelques mois, à ceux qui seront volontaires. Les pauvres meurent de faim, ils se jetteront sur l'occasion. Et si ce sont les promesses de récompenses qui vous effraient, ne nous mentons pas, la plupart ne reviendront pas. Mais les familles accepteront bien plus facilement la mort de leur proche parti volontairement plutôt que s'il avait été raflé. Voilà ma première proposition, ajouter plus de tact à ce plan déjà assez risqué pour qu'il nous en coûte une guerre civile. J'en ai également une seconde. »


Il soupira et regarda lentement chacun des membres de l'assemblée.

 « Comme je viens de le dire, nous savons tous que beaucoup ne survivront pas à cette sortie, malgré l'aide de mes trois pairs qui viennent de se proposer. Il existe cependant un moyen pour éloigner les fangeux. Je vous ai renseigné tout à l'heure sur mes origines, aussi vous vous doutez bien que j'ai dû traverser le Royaume pour trouver refuge ici, à Marbrume, ce qui m'a laissé l'occasion d'en apprendre quelque peu sur ces créatures. J'ai également approfondi mes connaissances à leur sujet en questionnant les bannis que j'ai pu trouvé. Les sens des fangeux semblent bien supérieurs aux nôtres, ils sont également rapides et pugnaces, ils pourchasseront leur proie jusqu'au dernier village s'il le faut. Le convoi sentira l'humain sur des kilomètres, et le bruits des chariots va retentir dans les marais, comme si une énorme cible était peinte sur chacun des hommes la composant. »

Le baron regarda le duc.

 « Voici donc mon plan, éloigner les créatures en les attirant au sud. Donnez moi dix braves gaillards et tout autant de coursiers rapides, des cors de chasse et des arbalètes, et je mènerai la troupe qui servira d'appât moi-même. Nos trompes feront un tel boucan que nous attirerons tous les démons à des lieux à la ronde. Ils nous suivront c'est certain, ce qui l'est moins concerne la probabilité que nous rentrions en vie. Mais la survie de l'Humanité avant tout, j'en ai fait le serment. »

Il reprit finalement place sur sa chaise, attendant une réaction.
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Sigfroi de Sylvrur
Sigfroi de Sylvrur



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MessageSujet: Re: [Event] Réunion au sommet [Clôturé]    [Event] Réunion au sommet [Clôturé]  - Page 2 EmptyDim 31 Jan 2016 - 18:29
Citation :
TEST DE PERSUASION

PNJ Maxime de Rivain : pas de test car il ne propose rien de plus et ne fait qu’approuver le projet ducal.

Charisme du PNJ Luna : inconnu
Résultat des dés : 7
Réussi. Son empathie pour les futurs morts semble embaumer la pièce, favorisant les propositions militaires des autres nobles visant à augmenter les chances de réussite de la mission.

Charisme d’Yseult : 10
Compétence Eloquence : bonus +1
Je t’ajoute un bonus de +4 pour cette proposition inopinée de mener toi-même l’escorte qui est fort susceptible de plaire + l'avantage apporté par Luna juste avant.
Résultat des dés : 15
Réussi. Ta proposition semble fort appréciée du Duc.

Charisme de Sélène : 11
Bonus de +2 pour avoir approuvé l’idée du Duc et soutenir une idée qui a été fort appréciée grâce au test juste au-dessus.
Résultat des dés : 12
Réussi. Tu renchéris et renforce la proposition d’Yseult.

Charisme d’Alexandre : 9
Bonus +2 pour soutenir l’idée du Duc et t’être proposé pour participer en personne.
Résultat des dés : 15
Raté. Ta proposition à propos de recruter plus de paysans et de ne pas utiliser la milice ne semble pas faire effet.

Charisme d’Ambre : 13
Compétence Eloquence : bonus +1
Pas d’autre bonus ; tu approuves l’idée ducale mais tu ne fais pas de proposition supplémentaire, si ce n’est réprouver l’idée d’Alexandre.
Résultat des dés : 8
Réussi. L’idée d’Alexandre parait encore moins seyante suite à ton argumentation.

Charisme de Hector : 9
Bonus +2 pour soutenir l’idée du Duc et t’être proposé de participer en personne à la fortification des palissades du Labret.
Résultat des dés : 13
Raté. Renforcer les palissades est une opération nécessaire mais cela ne semble pas être le point qui intéresse le plus le duc actuellement.

Charisme de Hugues : 10
Compétence Eloquence : bonus +1
Malus de -3 pour ta réplique au duc qui entache par la suite une proposition pourtant excellente. Aussi, pour la pertinence de ton idée pour une diversion à l’aide de cornes de guerre, j’abaisse le malus à -2.
Résultat des dés : 3
Réussi. Joli.




L’œil du Duc se posa à nouveau sur Hugues. Il resta silencieux quelques instants ; et d’aucuns eurent peur qu’il ne s’emporte dans une nouvelle colère. Distant, droit, il jaugea longtemps Hugues avant de reprendre avec un calme olympien qui n’en parut par-là que plus perçant.

- Ignorer vos conseils ? Vous vous méprenez. Si je vous fais venir c’est bien pour les écouter et trouver une solution ensembles – quoique j’aie effectivement déjà quelques projets et que j’espère qu’ils seront appréciés et soutenus à leur juste valeur. J’aurais pu tout organiser sans avoir l’aval de personne ; hors ce n’est pas mon intention, comme vous le voyez tous. J’ai répondu à chacune de vos propositions, et certaines d’entre elles seront mises en pratique – même la vôtre pour stimuler la pêche, messire de Noblecoeur. En revanche, qu’on ne s’étonne point que je vienne à hausser le ton lorsqu’on vient me réclamer un dû qui n’en est pas un. C’est tout. J’appauvris suffisamment mes propres ressources pour vous avoir tous accueilli et vous permettre de conserver votre rang, surtout ceux qui sont revenus de terres lointaines ; que l’on ne vienne pas me demander les seins d’Anür en prime. Si tous ici présents ne partagent pas mon point de vue sur ce point, il faut croire que nous n’avons pas la même manière de gouverner une ville.

Son regard resta sur Hugues un instant supplémentaire, puis fit le tour de la table.

- Je ne sais si vous avez tous interprété mon projet de la même manière que messire de Noblecoeur, mais je tiens à dissiper le malentendu de suite. Ces deux mille réfugiés ne seront pas raflés. Sauf si nous y sommes forcés. Un appel sera lancé, l’annonce passera dans toute la ville ; mes hérauts s'en occuperont. Et, si au terme de deux ou trois semaines, nous n’avons pas assez de volontaires ; c’est là que commencera la rafle. C’est bien là que j’ai besoin de votre soutien. Vous n’avez plus de richesses, vous avez perdu vos biens en quittant votre domaine ? Ce n’est pas vraiment votre richesse qui m’intéresse pour cette opération, mais bien la réputation de chacun d’entre vous, de vos familles. Surtout celles qui vivent depuis des générations ici et qui sont bien connues du peuple. Si l’ensemble des nobles de cette cité se mettent à promouvoir cette action, le peuple n’aura que plus confiance en celle-ci et sera plus enclin à s’y frotter. Vous êtes déjà quatre à vous être proposés à mener à bien militairement la chose – il regarda Yseult, Alexandre, Hugues et Hector –, c’est un effort que j’apprécie énormément et qui ne pourra que servir notre projet. Nos propres nobles qui s’avancent contre la Fange pour mener l’escorte, c’est évidemment un point fort positif.
Mais que l’on ne se méprenne pas. J’envoie des gens à la mort, c’est certain. Pour autant je ne considère pas ce projet comme un échec assuré. Mademoiselle de Montoya, certains mourront. Beaucoup, je gage. Leur sacrifice est pourtant nécessaire. Car, si de certains cadavres certains se relèveront en bêtes infâmes, les graines nourricières semées dans le Labret, elles, assureront pérennité à notre cité. Et si l’opération Labret venait à être un échec complet…
Le duc soupira, visiblement las d’avoir pensé et pourpensé pendant des heures voire des jours cette action. Eh bien, j’imagine que nous serons quand même moins frappés par la famine avec tous ces morts, non pas ? Notre image à tous en pâtira certainement ; mais si nous ne faisons rien la situation ne deviendra que plus sombre. Si j'avais trouvé une autre solution, cela aurait été certainement différent. Je ne pensais pas mettre ma cité en danger en accueillant tous ces réfugiés ; à l'époque, je pensais que d'autres villes montreraient encore signe de vie. Je me suis fourvoyé.

Le Duc prit son verre de vin et avala une grande lampée avant de reprendre. Durant un bref instant, toute la fatigue et la responsabilité que préconisait son rôle put apparaître aux yeux de tous.

- Dame Yseult, votre proposition me touche et me surprend. J’apprécie votre audace, et votre dévouement envers le Morguestanc sera remercié à sa juste valeur. Aussi, je vous laisserai mener cette escorte ; de même que tous ceux qui veulent vous accompagner, ils sont les bienvenus. Pour autant vous ne serez pas seuls, non : ma milice externe sera là, je ne vous laisserai pas désoeuvrés.
Former des voleurs et des paysans en quelques semaines à peine est trop court, messire de Terresang. Nous avons déjà beaucoup de conscrits au sein de notre milice, aussi je ne pense pas cela nécessaire. D’autant plus que je tiens à affirmer la présence du Morguestanc dans cette entreprise. Garder tous mes hommes au chaud ne siérait pas, de fait, à mon rang et mon rôle – ni à ceux des miliciens. Deux ou trois centaines de miliciens escorteront donc le tout.
Dame Sélène, j’ai effectivement entendu parler de la Grande-Bâtelière. Ce village fera partie de ceux qui, j’espère, seront prochainement et correctement occupés pour permettre une agriculture optimale.
Messire Hector ; bien évidemment, le Labret aura son comptant de miliciens qui protègeront la zone. Nul besoin de marchander à ce sujet, c’était prévu ; quant au renforcement des palissades – voire leur création – c’est nécessaire également. Mais le problème n’est pas tant la protection du Labret dans cette action – ce dernier possède déjà des atouts qui permettront une survie minimale le temps que les palissades soient améliorées – : c’est surtout l’escorte jusqu’en ces terres. Les routes sont devenues mortelles… Si nous y parvenons en revanche, c’est une réussite presque assurée.


Le Duc revint à Hugues.

- Les bannis, mon ami ? Allons... La majorité des bannis meurent dans les semaines qui suivent leur exil. Ceux qui survivent se comptent sur les doigts de la main ; et, quand bien même aurais-je l’envie de les recruter, nous ne récolterions qu’une vingtaine d’affamés. La justice de Marbrume ne revient en tous les cas jamais sur ses décisions ; les criminels et les assassins de nos femmes resteront à crever dehors tel que le préconisent nos dieux. « Une justice sévère mais juste. »

Il croisa les mains devant lui et pencha la tête en avant.

- En revanche… Votre proposition de diversion m’intrigue énormément. Pour tout avouer, nous n’y avions pas même pensé, Henry et moi-même – il désigna son bailli. Parce que cette dernière s’avère fortement suicidaire, possiblement… ? C’est un sacrifice que j’apprécie pour autant à sa juste valeur, messire, et si vous considérez que cela en vaut la peine, je vous permets d’ajouter cet élément à notre stratégie militaire. Je tiens à vous prévenir, néanmoins. Le visage du Duc se fit sombre et sérieux. Vous avez vaincu les bêtes à de nombreuses reprises pour avoir réussi à rejoindre notre cité, mais… vous connaissez à peine la région. Les marais sont sombres, fourbes, traîtres, mortels. Un cheval a très vite fait de s’embourber, la progression est laborieuse voire impossible. Même sans les fangeux, des dizaines d’hommes y ont perdu la vie, ou y ont disparu, happés par des créatures sournoises ou des sorcières – du moins est-ce ce qu’on raconte. Depuis la Fange s’y aventurer est devenue folie. Aussi, si vous le permettez, deux ou trois de mes propres miliciens qui connaissent la région depuis leur enfance vous accompagneront, pour vous guider dans les sentiers praticables des marais. Seulement… si vous vous enfoncez trop loin parmi eux…

Il eut un geste de la main laissant très bien présager ce qu’il adviendrait du noble. Il semblait vouloir s’assurer que Hugues avait bien pesé tous les risques de cette entreprise.

- Bien. Vos réactions à tous sont excellentes en tous les cas. Résumons donc notre approche.


Le bailli étala une carte de la région sur la table, bien visible de tous.


- Le convoi de travailleurs partira de la ville, bien sûr. A ceux qui veulent combattre et escorter, il faudra tous rejoindre la cité au moins deux semaines avant le lancement pour finaliser les détails. Partant de la ville, nous longerons la côte. Rendons grâce à Rikni, les marais ne s’aventurent pas jusqu’à l’océan, sinon l’idée même serait absurde ; jamais nous ne pourrions manœuvrer. Nous passerons près de Conques, puis Sarrant, pour ensuite atteindre le plateau. C’est un trajet de neuf lieues environ (ndlr pour les joueurs : 40 kilomètres environ). Sachant qu’il faut environ une heure pour faire une lieue à pieds, il nous faudra approximativement neuf heures au moins, voire douze, car une procession de milliers de personnes ne circule pas comme ça. Mais il est nécessaire d’y parvenir d’une traite. Partir le matin à l’aube ; être arrivé au crépuscule. Sinon, sans aucune protection, en pleine nuit, la procession sera une cible de choix pour les bêtes et assurera l’échec. Il faudra donc ne pas traîner. Si le soleil disparait à l’horizon, cela sera la fin de l’objectif Labret. Des remarques ?

Citation :
Test d’endurance
Endurance de Naren de Langret : inconnue
Malus de -4 suite aux acquiescements de tous les nobles sans exception à propos du projet qui lui ont particulièrement tapé sur les nerfs.
Résultat des dés : 20
Echec critique. Oh putain xD Rest in peace, Naren.

Maxime de Rivain hocha la tête dans un signe d’acceptation, sans faire plus de remarque. Mais il semblait occupé. En effet, durant tout ce temps, il avait gardé les yeux fixés sur Naren de Langret, dans une expression de réflexion voire de suspicion évidente. Et lorsqu’on posait le regard sur Naren, il n’y avait pas grand doute sur le sujet d’une telle observation de la part de Maxime. Le sang-bleu de Langret s’était renfermé dans un faciès de dégout affligeant. Depuis le début de cette petite réunion, il n’avait pas touché à son verre de vin, était resté les bras croisés et, en plus de son effacement, avait fait montre d’une mauvaise volonté certaine. Remarquant qu’on attendait son avis, les têtes tournées vers lui, il sembla ne plus pouvoir se retenir d’exploser. Dans un accès de rage qui stupéfia un bon nombre de personnes présentes, il brisa le sérieux et le solennel de cette réunion politique.

- Suis-je le seul qui a les yeux en face des trous autour de cette table ? Enfin, c’est une plaisanterie ? Ce projet est une chimère faite pour les rêveurs et les enfants. Et je suis stupéfait que parmi tous les sang-bleus présents, après un comportement ducal méprisant, vous soyez tous en train de lui manger dans la main, à approuver ça, voire même à proposer votre vie ! Vous aurez beau envoyer autant de miliciens que vous voulez et enjoliver ça de belles actions, c’est simple ; tout le monde mourra. Autant les laisser crever naturellement de faim entre nos murs, il n’y a aucune différence. Je ne participerai pas à cette folie qui semble tous vous animer. Je ne mettrai pas les pieds dans cette escorte ni ne soutiendrai publiquement la chose ; c’est folie. Je ne mourrai inutilement pour personne ici en participant à des CONNERIES !! gronda-t-il en conclusion.

Il s’était levé brutalement de sa chaise, et celle-ci racla contre le sol bruyamment. Personne ne pouvait savoir s’il trouvait le projet sincèrement stupide, s’il souhaitait simplement s’opposer à Sigfroi, ou s’il tentait de cacher sa couardise derrière un avis contraire. En tous les cas, il semblait à l’évidence vouloir quitter ce sommet. Pourtant, une phrase tomba dans le vide, l’arrêtant net.

- Oh, mon bon ami, votre trajet dans la tombe est de toute manière bientôt assuré.

Flottement. Les regards quittèrent Naren pour revenir se poser sur Sigfroi. Car, oui, c’était bien de la bouche du Duc qu’étaient sorties ces paroles. Pourtant, alors que Naren n’était que feu et flammes, Sigfroi était d’une prestance presque divine à ces secondes précises. Une prestance seulement entachée par une artère qui battait sur sa tempe, preuve de l'incommensurable patience dont il avait dû faire preuve jusqu’à présent.

Le bailli s’était redressé, tendu et l’air soudain grave, mais pas surpris. La duchesse s’était crispée, comme si elle craignait que Naren ne vienne l’égorger soudainement.

- Je vous demande pardon ?

Naren regardait le duc l’air stupéfait, debout au-dessus de la chaise qu’il s’était apprêté à quitter.

- Connaissez-vous le prix à payer pour trahison envers le Morguestanc ? continua Sigfroi, placide.

Luna Montoya écarquilla les yeux sous le choc de l’annonce, Maxime de Rivain posa à nouveau son regard calme et suspicieux sur Naren. Celui-ci fronça les sourcils, perturbé par cette accusation soudaine.

- Je ne comptais pas faire d’esclandre devant notre petite assemblée qui n’est pas réunie pour cela en ce jour, Langret, mais il semble que vous m’y contraignez. En plus de vous être montré grincheux et improductif depuis plus de deux heures que nous débattons, voilà que vous vous montrez insultant envers tous vos confrères réunis. C’est devenu coutume d’oublier l’étiquette depuis la Fange en cette cité ? Mais tout cela n’est rien quand on sait qu’en plus de tous nous prendre pour des enfants justes bons à gronder, vous fomentez un complot depuis des mois sous le nez de tous, mettant en péril la sécurité de notre cité et surtout celle de ses dirigeants.

Naren jeta un regard tout autour de lui, fouillant dans les yeux de chacun des sang-bleus comme pour y chercher un quelconque soutien.

- De belles paroles que celles-ci, mais sans preuves vous excuserez mon scepticisme et le…

- IL SUFFIT !

Sigfroi claqua des doigts, et aussitôt, le bailli qui s’était levé durant l’échange sortit de son pourpoint des documents qu’il confia au duc, après quoi il s’éclipsa discrètement hors de la salle, traversant les portes.

- Projet de guerre ouverte contre le Morguestanc, claqua le duc en plaquant violemment le premier parchemin sur la table, dans ce qui s’avérait être un procès improvisé. Une chance pour moi que la Fange soit arrivée entre temps, sans quoi j’aurais eu les Sarosse et les Langret sur le dos dans une querelle vaine, c’en est presque ironique. Les Terresang gardant mes frontières auraient été les premiers à pâtir de votre attaque d’après mes espions. L’hypocrisie de parler en face des hommes que vous auriez tués ne vous étouffe pas à ce que je vois. Sigfroi plaqua un nouveau parchemin par-dessus le premier. Contact avec des bannis avant leur exil – voire après – pour tenter des recrutements illégaux dirigés contre la cité. Sa main s’abattit, encore. Paiement d’un violeur qui a compromis la pureté d’une de mes nièces, brisant son projet de mariage fort avantageux. La duchesse eut une moue ulcérée. Sa main frappa une dernière fois. Et l’ultime élément en date – alors que vous sembliez être devenu discret –, celui qui vous achève. Tentative de corruption de mes domestiques qui serviraient le vin d’aujourd’hui. Aveuglé par votre envie de me nuire, vous étiez même prêt à rendre l’alcool mortel pour tous les nobles autour de cette table. Plus pratique pour prendre ma place, n’est-il pas, si personne n’est plus là pour protester ? Vous semblez oublier que nous sommes en guerre contre une malédiction maline, et vous vous préoccupez de régler vos affaires d’ego comme un porc.

- MENSONGES ! Diffamation ! Je ne nie pas que ma famille n’ait point toujours eu des relations en bons termes avec la vôtre, mais je ne supporterai pas plus longtemps votre venin. Enfin, regardez tous, ce ne sont que de vulgaires témoignages papiers qui auraient pu être signés par n’importe qui ! Allons !

Et il leva les bras dans un geste qui aurait pu être une invitation à ce qu’on vienne l’attraper dans un autre contexte, mais là, il mettait de façon symbolique son corps à nu en regardant toute l’assemblée.

- Que quelqu’un vienne s’opposer à ces accusations odieuses, je vous prie !

En quête d’aide, bras ouverts, Naren de Langret attendait les réactions. L’assemblée l’enfoncerait ou le soutiendrait-elle ?



Citation :
TEST D'ANALYSE

Yseult de Traquemont
Intelligence d’Yseult : 8
Résultat des dés : 12
Raté. Tu n’arrives pas à déterminer si le duc parait mentir ou si Naren parait coupable.

Sélène de Colombel
Intelligence de Sélène : 9
Compétence Empathie : bonus +1
Résultat des dés : 11
Raté de peu. Tu n’arrives pas à déterminer si le duc parait mentir ou si Naren parait coupable.

Alexandre de Terresang
Intelligence d’Alexandre : 8
Résultat des dés : 4
Réussi. Surveille tes Mps.

Ambre de Mirail
Intelligence d’Ambre : 12
Compétence Sens du détail : bonus +1
Résultat des dés : 16
Raté. Tu n’arrives pas à déterminer si le duc parait mentir ou si Naren parait coupable.

Hector de Sombrebois
Intelligence de Hector : 8
Résultat des dés : 4
Réussi. Surveille tes Mps.

Hugues de Noblecoeur
Intelligence de Hugues : 9
Résultat des dés : 9
Réussi de peu. Surveille tes Mps.

Grâce de Sombrebois
Intelligence de Grâce : 13
Compétence Sens du détail : bonus +1
Résultat des dés : 17
Raté. Tu n’arrives pas à déterminer si le duc parait mentir ou si Naren parait coupable.

Morion de Ventfroid
Intelligence de Morion : 10
Résultat des dés : 8
Réussi. Surveille tes Mps.


A savoir : les nobles assis autour de Naren sont Yseult et Hector. En se levant et en écartant les bras, il aura pu vous effleurer. Il porte une dague sur le côté qui pourra en inquiéter plus d'un.


Prochain post du Mj : le 07/02 au soir.
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Alexandre de TerresangVicomte
Alexandre de Terresang



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MessageSujet: Re: [Event] Réunion au sommet [Clôturé]    [Event] Réunion au sommet [Clôturé]  - Page 2 EmptyDim 31 Jan 2016 - 22:44
Je regardai le duc avec une certaine fascination. Fascination ? Moi, je suis aussi étonné ? Bien sûr, je ne pensais pas que le Duc avait fait autant de chose depuis deux mois. Moi qui pensait qu'il se la coulait douce dans ses Thermes ou qu'il organisait des jeux de guerre, qu'en savais-je ? Mais je l'avais mal jugé. Cela m'arrivait pas tout les jours mais il fallait admettre que le Duc était un vrai dirigeant mais cela ne changea en rien mes envies de meurtre à son égard.

Il commença son discours sur le fait que si il nous avait accueilli ici dans ce conseil restreint ce n'était pas pour ne pas écouter nos conseils, bien au contraire. Mais bien pour trouver des idées avec nous. Son plan sur le Plateau du Labret ne pouvait qu'être bénéfique pour tous, et il nous laissait entrer dans sa Cité pour que nous soyons de son projet. J'aimais cela. Je regardais Hugues avec un sourire, il était entré dans les bonnes grâces du Duc. Au moins un qui l'était, je pensais que Hugues aurait été balancer du haut d'un balcon avant même d'avoir pu dire 'ouf'.

J'écoutais attentivement le Duc. Il ne voulait pas rafler de force les bougres qui devront faire cette besogne, il voulait leur proposer ce travail mais il devait le faire si les deux milles paysans ne voudrait pas. Ils avaient une famille et ils ne sera pas facile de les séparer pour certains. Mais le duc avait raison, soit c'était deux milles habitants soit c'était deux cents milles âmes. Le duc semblait être un vieillard affaibli lorsqu'il prononça cette phrase sur la sécurité de sa cité. Mais il fallait ce méfier de l'eau qui dort, ce n'était sûrement qu'une façade.

Je regardais de Traquemont quand le Duc prononça des paroles de remerciements et d'encouragements, j'essayais d'entrevoir la moindre émotion, le moindre tic mais rien . Cette femme était une vraie statue de marbre. Quand le Duc me dit alors que mon idée ne sera pas retenu car la Milice comptait des conscrits et il était inutile de rafler mille autres âmes surtout pour un projet à court terme et il était vrai qu'il n'était pas utile de formé des bons à riens. M'enfin, les bannis ne valaient pas mieux. En effet, On pouvait les comptaient sur les doigts de la main , j'ai eu moi même un affrontement avec ces derniers lors de mon retour à Marbrume. Des gosses sachant à peine ce battre. Je regardais alors le Baron de Noblecoeur avec un léger sourire, cet homme voulait se sacrifier pour sa Cité. Se sacrifier pour permettre à notre convoi d'être en sécurité. Il allait droit vers la mort et il le savait. J'eus moi même de la peine à combattre 3 Fangeux seul lors de mon retour de voyage alors une dizaine ou une trentaine avec quatre à cinq hommes … il fallait dire que le Baron en avait une sacré paire.

Quand le Duc demanda au Bailli la carte des environs, je me pencha un peu sur la Table pour regarder cette dernière . J'écoutais attentivement la démarche et les conditions de cette mission. Hm … neuf lieux pour aller de la Cité au Labret, c'était faisable si nous partions aux aurores, nous serions au Zénith du Soleil si tout ce passait bien. Le Duc avait tout prévu. J'écoutais le Noble lorsque d'un coup le dénommé Naren de Langret se mit à s'apostropher. Il critiquait les Nobles présents de manger dans la main du dirigeant de la cité, du fait qu'il fallait mieux laissait ces pauvres bougres. Mais n'avait pas t-il plutôt peur ? Peur pour sa vie ? Je ne pouvais rien mais ce dernier m'était antipathique.

Je regardais la scène qui se déroulait devant nous, Le Duc accusait devant nous qui plus est, le noble de complot, suspicieux j'écoutais et lorsque j'appris que les frontières auraient été attaquées sans cette malédiction, je regardais alors le comploteur avec un regard de haine. Ce petit pourceau devant moi allait massacré mes villages, allait tué mes serfs. Si le Duc ne le tuait pas avant, je m'en chargerais. Le Duc mit les parchemins les uns sur les autres, preuves des méfaits du Langret. Il s'était levé et essayer en vain de se défendre. Je me leva à mon tour, prenant alors mon épée se situant à mon flanc droit et dit tout en pointant de ma lame, le Naren :

 « Taisez vous Langret ! La première fois que je vous est vu et d'après ce que j'avais entendu sur vous, me donné la nausée. Mais ce que j'entend aujourd'hui confirme les rumeurs. Arrêtez donc de vous défendre comme un chaton devant une meute de chiens, vous n'êtes pas de taille. Vous ne faîtes que mentir, le serpent ? Ici c'est vous. En vous défendant tel quel vous ne faîtes que montrer l'évidence. Vous êtes coupable. Maintenant rasseyez vous ou je vous jure sur les Trois que j'enjamberais cette table et je viendrais faire ce que le Duc attend de faire.  » 
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Hector de SombreboisBaron
Hector de Sombrebois



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MessageSujet: Re: [Event] Réunion au sommet [Clôturé]    [Event] Réunion au sommet [Clôturé]  - Page 2 EmptyLun 1 Fév 2016 - 10:51
Hector accompagnerait évidemment le convoi pour le Labret et, même sans l'aide ducale, aiderait à protéger la population du plateau. Il le ferait dans la mesure de ses moyens, dans le simple but de sauver des humains, des frères, et d'en apprendre encore plus sur les défenses à mettre en œuvre pour contrer cette immonde fange qui avait tué sa famille et son peuple.

Après avoir écouté attentivement les explications concernant le plan de Marbrume, Hector fut troublé par l'attitude du noble qui siégeait à coté de lui. Ce Naren semblait nerveux et la main qu'il tenait proche de la poignée de sa dague tremblait imperceptiblement.

Sombrebois, lors de la joute verbale entre lui et le duc observait attentivement l’œil torve de Langret si bien qu'en son for intérieur, il sut...

Et lorsque l'opposant écarta les bras en demandant du soutien, Hector passa dans son dos et immobilisa de sa force d'ours les bras du scélérat.

- Traître, lui dit-il à l'oreille, Tu es fait !

Puis il se tourna vers Yseult et lui dit :

- Emparez-vous de sa maudite dague !
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https://marbrume.forumactif.com/t1514-sombrebois-in-extenso
Yseult de TraquemontChâtelaine
Yseult de Traquemont



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MessageSujet: Re: [Event] Réunion au sommet [Clôturé]    [Event] Réunion au sommet [Clôturé]  - Page 2 EmptyJeu 4 Fév 2016 - 15:00
- Dame Yseult, votre proposition me touche et me surprend. J’apprécie votre audace, et votre dévouement envers le Morguestanc sera remercié à sa juste valeur. Aussi, je vous laisserai mener cette escorte ; de même que tous ceux qui veulent vous accompagner, ils sont les bienvenus.

J'accueillis la remarque du duc avec, en mon for intérieur, un mélange de soulagement et d'appréhension que je réprimais impitoyablement. Du soulagement, car j'avais crains qu'il refusât la chose ; en vérité je ne le faisais ni pour Sigfroi, ni pour Marbrume, et il n'était pas certain que je le fis non plus pour les gens destinés au labeur vers les plateaux fertiles du Labret. Je le faisais car c'était le devoir dont je m'étais chargée, moi et ma maudite âme de commandante éternellement en guerre. Aujourd'hui mon ennemi était la Fange et je ne saurais trouver ni repos ni bonheur avant qu'il ne soit défait. Celui qui pourrait m'apporter de tels luxes, j'en étais intimement persuadée, n'était pas encore né. J'avais été la capitaine de la garde de Corbeval, l'âme damnée de mon père... et les sentiers des batailles étaient les seuls auxquels je prisse encore quelque plaisir à arpenter.

Au fur et à mesure qu'il parlait, le maître de la maison de Sylvrur laissait apparaître dans son discours, dans le geste comme dans le verbe, les lézardes qu'y creusait la fatigue. Je savais ce que c'était que de tenir une position que tout laissait à croire vouée à être perdue et ne pouvais m'empêcher, quelque part au fond de mon être, d'éprouver une pointe de compassion à son égard. Une compassion que j'étranglais de mes doigts froids comme j'en avais fait autant pour tout le reste.

Je me rencognais contre mon dossier, les bras croisés sur la poitrine tandis que le maître des lieux étalait une fort jolie carte de la région du Morguestanc. J'étais férue de ces plans et en disposais d'un certain nombre dans mes appartements - lesquels en prenaient quelque peu des allures de quartier général - mais aucune n'était à ce point sophistiquée et précise. J'en éprouvais une passagère pincée de jalousie, laquelle se devina dans le pli de mes lèvres tandis que je parcourais du regard les lignes nettes inscrites sur le vélin.

- Si le soleil disparaît à l’horizon, cela sera la fin de l’objectif Labret. Des remarques ?

Les rouages tacticiens de mon esprit se mettaient en marche à un rythme diabolique tandis que j'anticipais les écueils menaçant pareille entreprise. Il allait falloir assurer, davantage que la sécurité des roturiers, leur capacité à progresser vite et en bon ordre... Marche ou crève.
Quelque chose me tira soudain de mes réflexions. Un étrange malaise dont je ne pris conscience qu'à l'instant où je réalisais combien les regards s'étaient tournés vers Naren de Langret. L'aristocrate aux cheveux mi-longs exprima alors son désaccord... et quel désaccord.

Il aboya et cracha son propos avec une rare virulence, et tout le temps que dura son laïus je ne cessais de l'écouter. Était-ce la peur qui parlait pour lui ? Était-ce une réelle inquiétude de nous et des efforts liés à cette entreprise du fait de sa certitude qu'elle fut vouée à l'échec ?
Il se leva brutalement et quand bien même j'étais une adepte de la retenue, je ne songeais pas un seul instant à l'arrêter. Je ne le pensais pas plus lâche qu'un autre : il était simplement ignorant. Ignorant de ce que notre époque exigeait de nous, et savez-vous... j'eus souhaité que ce fut le cas de tous.

La Trinité savait combien j'aurais aimé que l'humanité ignore tout de la Fange.

Mais quelqu'un le stoppa en la personne de Sigfroi ; et il le fit avec une austérité dont je goûtais la menaçante froideur. À l'heure du châtiment, c'était la parure dont je me drapais...

- IL SUFFIT !

Et l'accusation de s'ensuivre. De s'appuyer sur ces parchemins ayant changé de main, de tomber comme les papiers tombaient sur la table. Je savais à quoi j'étais en train d'assister : à une publique condamnation à mort et le fait qu'elle vise mon voisin avait quelque chose d'un peu dérangeant.
L'on aurait pu s'interroger sur la justice du procès impromptu qui se faisait ici. Oui, l'on aurait pu. Mais le duc était mon seigneur et la justice était son droit le plus strict... Qu'il la rende seul n'était pas pour me déplaire car j'en faisais autant à Traquemont et c'était là le privilège autant que le devoir de chaque suzerain ! Alors qu'il condamne, et nous exécuterions.

Terresang et Sombrebois y étaient déjà prêts, par ailleurs.

- Que quelqu’un vienne s’opposer à ces accusations odieuses, je vous prie !

Je ne fis pas un geste. Les bras toujours croisés, aussi roide qu'une lame, je levais mon regard glacé de la dague de Naren vers les yeux du condamné.

« Coupable devant les hommes d'avoir attenté de prendre la vie de vos pairs et de votre souverain. Félon à la noblesse de votre famille et aux serments qui par chevalerie vous lient à la couronne... car en l'absence de celle-ci, nous avons à nous en remettre aux plus hautes instances de l'aristocratie survivante. » Cette déclaration ne pouvait bien évidemment cibler que le duc. « Et traître à vos dieux, de détourner nos efforts consacrés à traverser les épreuves qu'Anür nous inflige : c'est là, je crois, la plus grande de vos fautes. »

Ma voix était d'un grand calme. Un calme faux, maîtrisé et polaire... derrière lequel on pouvait deviner une colère aussi livide et claire qu'un coup de tonnerre.

« S'il ne tenait qu'à moi c'est à Anür que nous demanderions d'infliger votre sentence et la Fange est ici pour cela ; mais la justice de Marbrume n'est nullement de mon ressort et peut-être est-ce heureux pour vous. »

Je me levais à mon tour, mais avec lenteur. Tout en dévisageant Naren, je tapotais de l'index mon arme au fourreau ; j'étais venue armée, mais mon épée était symboliquement scellée par le biais d'un cordon de fils d'argent. L'insulte que je lui faisais n'était guère déguisée, tandis que j'avançais la main dans l'intention de me saisir de son poignard.
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Ambre de VentfroidFondatrice
Ambre de Ventfroid



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MessageSujet: Re: [Event] Réunion au sommet [Clôturé]    [Event] Réunion au sommet [Clôturé]  - Page 2 EmptySam 6 Fév 2016 - 19:10
Quel crétin. Ce fut la première pensée qui traversa l'esprit de la comtesse en voyant l'esclandre de Naren de Langret. Elle n'avait jamais eu confirmation des actions suspectes de ladite famille Langret, mais elle avait envisagé s'y pencher de plus près, peut-être. Une chance que ses informateurs n'aient pas été assez doués sur cette famille pourtant, lorsqu'on voyait le résultat actuel. Cet imbécile s'était fait prendre comme un enfant. C'était à la fois décevant et inquiétant. Sigfroi possédait un réseau bien performant pour avoir amassé de telles preuves... si cela en était réellement. Cependant, la jeune femme avait du mal à envisager pourquoi le duc fomenterait de tels mensonges si les faits s'avéraient caducs. Naren était-il si dangereux ? Elle en doutait ; personne ne l'était plus vraiment depuis la Fange.

En tous les cas, tout le monde s'était offusqué. L'un s'était levé, l'épée dégainée, un autre avait attrapé le fautif par derrière et une dernière le défaisait de sa dague. Un engouement qu'Ambre regarda avec un certain mépris ; l'on se croirait presque au marché du peuple, où chacun criait et se tapait dessus à coups de poing.
La comtesse s'était crispée, évitant soigneusement le regard de son fiancé à côté d'elle. Un regard entre eux à l'instant d'une condamnation publique faite par Sigfroi serait bien trop équivoque sur leur avis sur le sujet. Aussi, elle prit soin de ne pas céder à la tentation d'échanger un message silencieux avec Morion.

Elle regarda longuement Naren. Leur regard se croisèrent un instant alors qu'il était immobilisé par Hector, et Ambre détourna les yeux, les traits figés dans une expression à mi-chemin entre résignation et indifférence. Un imbécile qui se faisait prendre ne pouvait pas solliciter sa compassion.

Par son silence, elle le condamnait à sa manière.
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Sigfroi de Sylvrur
Sigfroi de Sylvrur



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MessageSujet: Re: [Event] Réunion au sommet [Clôturé]    [Event] Réunion au sommet [Clôturé]  - Page 2 EmptyDim 7 Fév 2016 - 18:28
Les réactions ne s’étaient pas faites attendre. L’annonce de Sigfroi avait comme envoyé une vague sur l’assemblée. Les nobles s’étaient entre-regardé, se remettant du choc de l’annonce, puis ils s’étaient mis à toiser Naren. Levé et attendant soutien, le sang-bleu avait toujours les bras écartés, regardant tour à tour ses confrères. Un silence gênant se forlongea, et, à mesure qu’il s’installa, le sourire nerveux et stupéfait de Naren face à l’accusation retomba. Un tic apparut au coin d’un de ses yeux, ses bras s’abaissèrent légèrement.

- Vous n’êtes pas sérieux, tous… ?

Là-dessus, Alexandre de Terresang se leva subitement à son tour, et dégaina la longue épée de service qu’il portait à la ceinture. La brandissant par-dessus la table, pointée sur Naren, il le menaça vivement. Presque aussitôt, comme profitant de la perturbation, Hector de Sombrebois se leva, prenant l’homme à revers. De sa poigne puissante, il entoura le torse de l’accusé en se tenant dans son dos, prêt à l’immobiliser.

Citation :
Test de force
Force de Hector : 11
Résultat des dés : 10
Réussi. Ta poigne est puissante et Naren se trouve subitement bloqué.

Test de force
Force de Naren : inconnue
Résultat des dés : 20
Echec critique… xD Bravo à notre premier personnage qui enchaîne deux échecs critiques consécutifs à l’event. *Clap clap* Moi qui voulais de l’action… Je suis déception.

Surpris, perturbé, Naren n’eut pas le temps de réagir avant qu’Hector ne puisse asseoir une cage solide de ses bras. L’homme s’énerva.

- Lâchez-moi, enfin ! Par les trois, je jure que cet affront ne restera pas impuni, Sombrebois ! Espèce d’enf…

Il se démena vivement, mais il fallait croire qu’Hector avait la force d’un ours, car il resta entravé. Yseult en profita pour intervenir et rapidement délaisser Naren de sa dague. (Avec un échec critique, elle pouvait même lui mettre un coup dans les couilles en prime, mais passons :mrgreen: )

Alexandre, Hector, Yseult. Ils étaient trois à s’être tournés contre lui. Emprisonné, Naren tourna le regard sur le reste de l’assemblée. Ambre de Mirail maintint l’échange visuel quelques secondes seulement, puis se détourna, silencieuse, mais une expression ferme sur le visage. Un nouveau coup pour lui. Et cela continua. Aucun ne s’éleva pour le défendre. Pas un. Par leur silence, ils le condamnaient tous. Peut-être un soutien se cachait derrière l’un d’entre eux, un soutien étouffé par la peur, mais il ne vint jamais. Pas même Luna Montoya, la noble réputée pour sa tolérance, n’ouvrit la bouche. Quant à Maxime de Rivain, il était évident qu’il approuvait Sigfroi sur tous les plans, et il observait Naren avec mépris. Il se leva d’ailleurs à son tour.

- Je ne peux que plussoyer les propos de mes confrères, cracha-t-il. Traître à son sang, félon ; il faudrait désormais vous défendre ? Non pas ; je serai le premier à assister au spectacle de la hache tranchante du bourreau qui s’abat sur votre cou.

Là-dessus, il attrapa son verre de vin encore à moitié plein, qu’il fit gicler au visage de Naren par-dessus la table. Yseult et Hector en reçurent potentiellement quelques gouttes. Naren, dans l’incapacité de s’essuyer, vit de longues traînées pourpres se perdre dans ses cheveux et goutter de son visage. Il faisait peine à voir pour un noble.
A cet instant, le bailli revint, accompagné de quatre miliciens. Naren ne leur jeta pas même un regard. Une colère évidente s’affichait sur ses traits, et ses lèvres tremblèrent de rage avant qu’il ne réplique :

- Parfait ! Je vois que, comme cela a commencé, vous continuez tous à manger dans la main de cette enflure…

Le bailli fit un signe de la main et les miliciens semblèrent vouloir s’activer. Mais le duc leva le bras.

- Nul besoin, Henry. Nos confrères ici présents s’en sont parfaitement bien occupés, comme tu peux le voir. Je suis certain qu’ils se feront une joie de le mener jusqu’aux cachots en attendant son procès.

Ferme, le Duc demeurait pourtant satisfait. Visiblement, les réactions avaient été pour lui plaire, et s’il avait voulu guetter d’éventuels dissidents… Il semblait qu’aucun n’avait osé s’opposer ouvertement.
Naren cracha le vin qui lui était tombé dans la bouche. Il leva les yeux vers Sigfroi. Se sachant visiblement condamné, il ne se retint plus ; si tant est que l’on considérait qu’il s’était retenu jusqu’à présent.

- Savourez bien votre puissance, cher Duc. Viendra le temps où vous tomberez de votre piédestal. J’en viens même à espérer que les Sarosse se relèvent de la Fange pour venir arracher de leurs mains souillées par la malédiction le cœur du traître qui gouverne cette cité.

Sigfroi cligna des yeux.

- Les Sarosse ? claqua-t-il d’un air stupéfait.

Il partit soudain dans un grand rire sans joie, qui retentit sur les murs de pierre. Il frappa deux fois dans ses mains, interpellant l’un de ses miliciens qui était entré avec le Bailli.

- Apportez-moi la malle.

Le garde eut un semblant de grimace mais s’exécuta. Il disparut quelques instants pour revenir chargé d’une lourde malle en bois solide, qu’il posa sur la table devant le duc avant de reprendre sa place et surveiller les mouvements de Langret, qui continuait à forcer contre Hector.
Placide, le duc ouvrit la malle, et en sortit un gros bocal, qu’il posa avec un grand clong ! sur la table de chêne.

Dans le bocal en verre, contenue dans un alcool plus ou moins sale, se trouvait une tête. Bien conservé, le crâne paraissait néanmoins comme déformé. Les cheveux s’écrasaient contre des plaies sur les joues qui n’avaient pas eu le temps de cicatriser. Pour les yeux avertis et ceux qui avaient connu la famille, l’identité de la tête du défunt ne faisait aucun doute. Il s’agissait de Cyras de Sarosse, le comte qui s’était prosterné contre son honneur pour qu’on lui ouvre les portes de la cité, mais qui n’avait récolté que des remparts hermétiques.

Citation :
Test de résistance au choc

Ambre de Mirail
Endurance + Charisme / 2 d’Ambre : 10,5. Arrondi à 11.
Malus de -4 pour avoir connu les Sarosse.
Résultat des dés : 12
Raté. Quelle que soit ta réaction, tu ne réussis pas à la masquer.

Yseult de Traquemont
End + Char / 2 : 9
Résultat des dés : 17
Raté. Quelle que soit ta réaction, tu ne réussis pas à la masquer.

Sélène de Colombel
End + Char / 2 : 11
Résultat des dés : 11
Réussi. Quelle que soit ta réaction, ton visage peut rester impassible si tu le souhaites.

Alexandre de Terresang
End + Char / 2 : 9
Résultat des dés : 2
Réussi. Quelle que soit ta réaction, ton visage peut rester impassible si tu le souhaites.

Hector de Sombrebois
End + Char / 2 : 9
Résultat des dés : 6
Réussi. Quelle que soit ta réaction, ton visage peut rester impassible si tu le souhaites.

Hugues de Noblecoeur
End + Char / 2 : 9
Compétence Sang-froid : bonus +1
Résultat des dés : 14
Raté. Quelle que soit ta réaction, tu ne réussis pas à la masquer.

Grâce de Sombrebois
End + Char / 2 : 11
Résultat des dés : 12
Raté de peu. Quelle que soit ta réaction, tu ne réussis pas à la masquer.

Morion de Ventfroid
End + Char / 2 : 9
Résultat des dés : 20
Echec critique. Ahaha xD Petite nature ! Je te laisse le choix : soit tu en vomis de dégout, soit tu fais une syncope, soit tu es pris d’une virulente quinte de toux, soit tu écrases les dossiers de ta chaise jusqu’à la briser… Bref quelque chose qui se remarque assez pour que ça fasse échec critique et qui dénote de ton choc, ta colère, ou autre, mais je te laisse la possibilité de trouver quelque chose par toi-même pour que ça corresponde à ton personnage si les options ci-dessus ne vont pas. :mrgreen:

Maxime de Rivain
End + Char / 2 : inconnu
Résultat des dés : 10
Réussi. Il reste de marbre.

Luna Montoya
End + Char / 2 : inconnu
Résultat des dés : 20
Echec critique. Eh bhe, c'est la fête aux échecs critiques dans ce post. Elle se tient soudain le cœur, comme si ce dernier l’avait lâchée, et commence à devenir pâle. Elle perd connaissance.

Naren de Langret
End + Char / 2 : inconnu
Résultat des dés : 6
Réussi. Pas trop tôt.

- Voilà où ils sont, vos Sarosse, trancha Sigfroi, mauvais, sachant très bien le choc qu’il venait de créer. Et cela sera la place pour quiconque osera trahir le Morguestanc, aujourd’hui comme demain.

Luna Montoya, qui avait fait un malaise, s’était remise doucement, mettant un point d’honneur à ne pas regarder un Cyras étêté.

- Je vous en prie… Personne n’a besoin de ça, monseigneur…

- J’ai bien l’impression que si, dame de Montoya. Je gage que certains ont grandement besoin d’une piqûre de rappel.

Il toisait Naren alors que la menace planait, vivace. L’accusé tremblait de rage, mais à cet instant, il paraissait diminué. Diminué par ses confrères qui l’avaient enfoncé, diminué par le sort et le morceau du Sarosse posé sur la table. Il ne semblait même plus lutter entre les bras d’Hector.

Soudain, les doubles battants de la salle de réunion s’ouvrirent en grand. Un milicien entra en trombe et buta presque dans la table le temps de s’arrêter. Exténué, essoufflé, il ne put pas même reprendre son souffle tout de suite ni s’annoncer.

- Qu’est-ce que c’est que cela ? tonna Sigfroi, des éclairs dans les yeux. Mon château est devenu un bordel ? N’avais-je pas sommé mes hommes de n’interrompre cette réunion confidentielle sous aucun prétexte ?

- Mon… monseigneur… L’homme prenait son souffle avec difficulté. Une attaque est en cours dans la Hanse… Des… bêtes… Nous ne savons pas combien, mais…

Comme pour assener ses paroles, les cloches d’alarme de la ville se mirent brusquement à sonner au sein de la cité. Même au sein du château, loin au-dessus de la basse-ville, l’on put les entendre.

- Comment ? En plein centre ?

L'urgence se fit soudain sentir dans le ton du noble.

- Oui… Nous ne savons pas comment, ils ont surgi de nulle part, je n’ai aucun élément supplémentaire ; l’on m’a sommé de prévenir la cour…

- Une attaque invasive de Fangeux. Qui tombe, étrangement, et ce de façon totalement fortuite bien évidemment, en même temps que ladite réunion secrète, quand tous les supérieurs de la ville sont occupés au château.

Le sous-entendu fut grave. Le Duc posa son regard sévère sur Naren.

- Bien évidemment, je suis le bouc émissaire parfait, cracha le brun.

- Mettez-moi cette fiente, cette raclure, ce félon aux fers, grinça Sigfroi. Nous nous occuperons de son cas plus tard.

Les quatre miliciens s’exécutèrent, s’approchant de Hector pour encadrer l’homme.

- Henry, rangez-moi tous les documents et toutes les notes qui auront été prises sur ce sommet historique. Mes amis, je crois que nous sommes dans l’obligation de mettre un terme prématuré à notre rassemblement. Aux hommes qui veulent défendre la cité… Suivez-nous si vous le souhaitez. Peut-être serait-il aussi utile de parcourir la cité pour s'assurer que toute la population se retranche dans leurs maisons. Mesdames… Priez pour nos gens.

Prochain post du Mj : le 14/02 au soir

Vous avez plusieurs possibilités :
- Rester au château pour converser avec vos collègues nobles et commenter la réunion en l'absence du Duc qui part défendre sa ville.
- Accompagner les miliciens qui vont mettre Naren aux fers.
- Aller défendre la Hanse.
- Aller parcourir la ville pour faire retrancher les habitants.
- Ou, tout simplement, stopper votre participation à cet event ici, décrivant votre personnage aller se mettre à l'abris dans votre manoir.

Pour ceux qui souhaitent défendre la Hanse, à savoir : vous ne pourrez y faire intervenir votre personnage que lorsque 2 nouveaux tours de jeu seront passés en Partie 2, pour conserver une trame chronologique logique.
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Ambre de VentfroidFondatrice
Ambre de Ventfroid



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MessageSujet: Re: [Event] Réunion au sommet [Clôturé]    [Event] Réunion au sommet [Clôturé]  - Page 2 EmptyDim 7 Fév 2016 - 20:35
Ambre eut un frisson lorsque le mot Sarosse fut évoqué. Naren souhaitait publiquement la mort de Sigfroi ; c’en était fini de lui. Ironiquement, il dépeignait un souhait qu’Ambre avait elle-même immortalisé sur une toile. La comtesse ne put donc qu’approuver en catimini les propos de Langret, quand bien même ne levait-elle pas le petit doigt pour défendre le noble.
L’évocation des Sarosse sembla grandement amuser le duc ; il fit quérir une malle. A l’évidence, cela intrigua beaucoup, car les sang-bleus s’entre-regardèrent. Ambre échangea un regard avec Morion à côté d’elle, se demandant sincèrement à quoi s’attendre.

Puis ce fut le choc.

A cette vue ignoble, Ambre se figea. Une sensation glacée parcourut ses veines, son cœur rata un battement. Elle lâcha une petite plainte, plaqua une main contre sa bouche, prise de haut-le-cœur. Les doigts de son autre main se resserrèrent sur sa robe près de sa cuisse, tordant le tissu dans des plis presque convulsifs. La vision de la tête de son ancien-futur-beau-père plongée dans le formol resterait à jamais gravée dans sa rétine, et, quand bien même cette image lui retournait l’estomac, la comtesse ne put détacher son regard. L’expression déformée, l’homme semblait avoir souffert beaucoup avant son trépas. Le pathétique de la mort transperçait le bocal et réduisait cet ancien et puissant comte à l’équivalent d’une fourmi. Pour avoir connu cet homme, qui avait accepté d’offrir son fils pour une alliance avec les Mirail ; pour avoir conversé de longs repas durant avec lui, Ambre ne pouvait que condamner un tel sort. Et, alors qu’elle voyait cette tête, elle ne put s’empêcher de repenser au sort d’Armand. Lui aussi était-il entreposé sur les étagères ducales, sa tête en trophée ? L’idée lui donnait des nausées.

Et, au-delà de ces nausées, Ambre ressentit un malaise, bien plus grand encore. Présent à ses côtés, Morion était celui qu’Anür lierait à elle à jamais. Pourtant, elle réussissait encore, malgré sa présence, à être trop atteinte par tout ce qui concernait les Sarosse. Faible, voilà ce qu’elle était. Elle se montrait touchée et malheureuse devant celui qui partagerait sa vie jusqu’à la fin de ses jours et qui ne pourrait jamais rien faire pour changer le sort des Sarosse. Une immense culpabilité envahit la jeune rousse, un chagrin profond sur la femme bonne et parfaite qu’elle ne semblerait jamais pouvoir être pour Morion, l’esprit toujours englouti par son besoin de vengeance. Morion ne méritait pas d’avoir une telle écervelée. Voilà les pensées qui s’emmêlèrent dans l’esprit de la jeune femme.

Fort heureusement pour elle – et ce fut malheureux qu’un évènement aussi sordide soit bienvenu sur le coup –, un milicien intervint soudain en prévenant d’une attaque en cours dans la cité. Aussitôt, l’urgence et la gravité de l’annonce tournèrent tous les nobles sur le sujet, et Sigfroi s’emballa très vite. Ambre oublia momentanément la tête, se tournant vers Morion, qui, forcément, s’était levé, prêt à se battre, comme toujours. Un pli inquiet se forma entre ses sourcils, et elle hésita un instant, regardant autour d’elle les autres nobles s’activer et réagir face à la situation.
Alors, au milieu de l’agitation, elle se leva et posa une main sur le bras de son fiancé, le retenant ne serait-ce qu’un instant.

- Je ne pense pas pouvoir t’empêcher de partir, mais… Fais attention. Reviens me donner cette bague en seul morceau, souffla-t-elle, une lueur sincère et concernée dans les prunelles. Elle venait de le tutoyer pour la première fois, comme si l’urgence de la situation faisait tomber la bienséance, rendant les mots plus vrais.

A choisir, elle préfèrerait qu’il ne parte pas se battre. Mais elle le connaissait ; elle n’avait jamais pu l’empêcher de faire des voyages réguliers jusqu’au domaine Ventfroid, traversant la Fange. Elle ne risquait pas de le retenir en ce jour non plus. Ses doigts se serrèrent brièvement sur le bras de son fiancé, et elle eut un mouvement étrange, comme si elle s’était retenue de se rapprocher de lui.
En effet, devant toute une assemblée, alors que leur mariage n’était pas encore officiel, elle eut soudain un doute dans ce qu’elle devait afficher vis-à-vis de son homme.
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Hector de SombreboisBaron
Hector de Sombrebois



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MessageSujet: Re: [Event] Réunion au sommet [Clôturé]    [Event] Réunion au sommet [Clôturé]  - Page 2 EmptyMar 9 Fév 2016 - 18:03
Naren avait beau se débattre, ce petit avorton ne pouvait rien contre la poigne de fer de Sombrebois. Solidement ancré contre le massif buffet d'Hector, il ne pouvait que gémir :


- Lâchez-moi, enfin ! Par les trois, je jure que cet affront ne restera pas impuni, Sombrebois ! Espèce d’enf…
- Allez-y Naren, jurez... Les trois vous jugerons également bientôt et leur sentence sera sans doute plus dure que la notre !


En un large sourire - à peine un peu crispé par l'effort - s'afficha sur le visage du baron.


*


Lorsque la tête de Sarros apparut dans le bocal, Hector perdit le sourire. Non pas qu'il était très sensible à ce genre d'image... mais, simplement, il n'avait jamais vraiment su ce qui s'était passé entre Sarros et Sigfroi de Sylvrur. Le mort avait-il réellement mérité pareil traitement ? Quoi qu'il en fut, présenter, ainsi, devant de nobles femmes, ce visage horriblement déformé ne plut guère à Hector qui, alors que Naren avait cessé de se débattre, fit un petit pas sur le coté pour cacher le bocal à sa femme.


*


Puis vint le moment où les miliciens entrèrent dans la salle, apportant l'affreuse nouvelle. Des fangeux avaient réussi à pénétrer à l'intérieur de Marbrume ! Ceci fut un grand choc pour Hector qui croyait la noble cité bien plus sûre que cela.


- Par les trois... Lâcha-t-il même.


Mais, ce choc ne le fit pas hésiter longtemps... Sa place n'était plus ici. Dès que les miliciens s'emparèrent du félon, Hector embrassa furtivement sa femme et lui dit :


- Je pars défendre la ville, mon amour... A bientôt...


Puis, d'un pas rapide mais bruyant, il s'élança à la suite du Duc, vérifiant la présence de la hache de Sombrebois à sa taille.


Allez, c'est l'heure de la chasse !
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Morion de VentfroidComte
Morion de Ventfroid



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MessageSujet: Re: [Event] Réunion au sommet [Clôturé]    [Event] Réunion au sommet [Clôturé]  - Page 2 EmptyMar 9 Fév 2016 - 18:47

Finalement, le Comte n’apporta guère de contribution aux propositions, suggestions et argumentaires de la noblesse rassemblée en ce jour. Non pas qu’il manquait d’idées, mais surtout que son code et son histoire lui imposaient le statut d’observateur. Et dans tous les cas, s’il approuvait certaines des idées évoquées, il n’avait rien à ajouter. Sa propre vie, qu’elle soit en ville ou sur les terres appartenant à sa famille, lui prenaient déjà assez de temps, et d’énergie. En l’occurrence, ce qu’il souhaitait avant tout étudier, hormis le duc lui-même, c’était la solidité de l’allégeance de tous ceux présents autour de la table. Et bien que certains montrassent plus de réserve que d’autres, il dut se rendre à l’évidence. Les familles les plus puissantes de Marbrume donnaient là une image absolument grandiose de la couardise et de la lâcheté. Morion ne savait encore s’il en ressentait du dégoût, ou un certain amusement morbide, à l’idée qu’aucun ici ne souhaitait remettre en question les propos, parfois incroyablement dur, de leur suzerain d’infortune. Il suffisait qu’il hausse le ton, et les voilà revenus en enfance, grondés par leurs parents, fermant leur clapet et s’excusant du regard pour leur impétuosité malvenue. Ce spectacle, le Comte ne voulait jamais plus y assister.

Seulement, le duc ne comptait pas s’arrêter là. Même si cela ne partit pas de lui; mais de Naren. Sur le coup, Morion trouva admirable, quoi qu’assez stupide, qu’un homme ose montrer tant de véhémence dans ses reproches et critiques faites au duc. Lui-même n’aurait probablement pas été plus acide qu’il ne le fut. Et à n’en pas douter, cela lui coûterait la vie, tôt ou tard. Si le Comte de Ventfroid avait eu vent de toute cette haine chez cet homme, il aurait probablement tenté de la canaliser afin de s’en servir à bon escient. Mais vu l’accablant montant de preuves amassées contre lui, il était devenu aussi gênant que dangereux. Et de fait, inutile. Prendre sa défense à ce moment, tout le monde l’aura compris, aurait signifié se jeter dans le même panier que lui, avec les risques que cela comportait. Morion avait encore besoin de la parfaite - presque - tranquillité dont il jouissait à l’heure actuelle. Bien que sa famille et son nom attise systématiquement la méfiance, nulle preuve, nulle augure de traîtrise ne sortait de chez lui, quand bien même les plans fomentés pouvaient sans peine être qualifiés de haute trahison.

Ainsi, le Comte de Ventfroid observa avec une froide placidité le désenchantement et la condamnation de Naren. Il dénota cependant un certain nombre de choses, comme le fait que bien que sachant sa mort écrite à l’encre indélébile, il ne suppliait que la défense et non pas qu’on lui laissât la vie. De même que Terresang, prompt à égorger le duc de ses propres mains, se comportait comme un parfait chien dressé, fidèle, grondant face à l’ennemi accusé, en attendant sagement que le Maître lui fasse don du sussucre tant attendu. Cette vision était tout aussi répugnante que cocasse, et Morion ne l’oublierait pas. Il n’oublierait pas non plus qu’Ambre et lui semblaient être les seuls autour de cette table à ne pas oublier les crimes commis par le président de cette réunion.

Ce qui se passa ensuite, en revanche, manqua de le faire sortir de ses gonds une bonne fois pour toutes. Les griefs qu’il avait contre le ducs étaient en partie personnel, mais Morion avait également noté que les actions et la manière d’agir de Sigfroi étaient en soi une traîtrise à la royauté. Bien que le Roi soit probablement mort, Sigfroi se conduisait en maître du monde, et n’avait eu de cesse de vouloir asseoir une totale domination sur les pairs qui vivaient entre ses murs ou sur le duché. Non par choix, mais parce que Morguestanc était le dernier bastion humain connu à l’heure actuelle. Et pourtant, le duc n’avait pas traîné pour décidé que toute personne présente sur ses terre lui serait vassale, quoi qu’elle puisse en penser. Ce qui pour n’importe quel Ventfroid, était un crime capital. Au même titre que l’assassinat des de Sarosse, ou le fait d’avoir laissé d’autres personnes, parfaitement innocentes et dont la preuve de connivence avec les familles dites “traîtresses” était inexistantes, mourir sans leur laisser une seule chance de s’en sortir. Eliminer une famille taxée de complot c’était une chose, laisser toute une brochette d’innocents se faire massacrer, c’était tout autre chose. A plus forte raison quand parmi ceux ci se trouvaient son frère et sa mère. Morion l’aimait.

Dès qu’il vit la tête, qu’il reconnut par ailleurs, son visage devint pâle comme la mort, voire plus encore si tant est que ce fut possible. Et il se crispa avec une force, sous la colère, qui l’aurait surpris lui-même s’il avait été en état de s’en rendre compte. Au point que les accoudoir de son siège, serrés avec une rare violence par ses doigts, poussèrent des grincement d’indignation. De rage, ses ongles les serraient avec tant de force qu’ils s’enfoncèrent dans sa chair, laissant perler quelques gouttes de sang. Toute parole lui était impossible, devant une telle infamie, et s’il n’avait eu le coeur solide, il aurait probablement défailli sous sa propre tension. Une veine battait ostensiblement à sa tempe à un rythme de plus en plus rapide. Comment ce fou osait-il ?! Non content de les avoir fait exterminer, il arborait la tête de son ennemi en trophée ? Depuis quand les inimitiés étaient-elles un prétexte au refus de traiter une personne en tant qu’humain, aussi méprisable soit-il ? De quel droit s’autorisait-il à traiter un homme déjà déshonorer comme un vulgaire animal dont on conservait le crâne pour sa collection ? Le Comte ne voulait même pas savoir s’il y en avait d’autres comme lui dans ce damné château. Tout ce qu’il savait, c’est que la justice aveugle dont il était le bras armé lui ferait répondre, avec les intérêts, des actes dont il s’était fait l’auteur.

*Je garderai un bocal pour toi, chien pourri, sois en sûr…*

A vrai dire, la seule chose qui le sauva de la prison et qui sauva le duc, fut une nouvelle autant si ce n’est plus funeste que celle qu’il venait d’exhiber sous leurs yeux. Les fangeux attaquaient la ville, et ils s’étaient carrément invités dedans. Dès lors, et bien que la colère de Morion n’ait pas chuté - à vrai dire, une telle invasion avait toutes les raison de l’exacerber plus encore -, ses priorités changèrent immédiatement. Il se tourna ainsi vers sa promise, qu’il observa un moment, les yeux encore plein de fureur.

Il l’écouta, et la colère reflua doucement, étouffée par l’inquiétude d’Ambre, et également une familiarité dont elle n’avait jamais fait preuve jusqu’à ce jour, qui ne manqua pas de le surprendre. Il ne doutait pas qu’Ambre l’appréciait un minimum, mais ne s’était juste pas attendu à ce qu’elle le tutoie, d’autant plus dans une telle situation d’urgence. Il marqua un temps d’arrêt, observant d’un oeil fugace le branle-bas de combat qui venait d’être déclaré, et en revint à Ambre.

«Rentrez donc mettre votre famille au courant. Ou allez au Manoir, mais mettez vous en sûreté. Dès que je le pourrai, je vous rejoindrai.»

Un petit sourire qui se voulait rassurant se dessina brièvement sur ses lèvres, puis il s’apprêta à partir. Si les fangeux étaient si nombreux que ça, leur sang bleu ne serait pas forcément moins goûteux que celui de la Milice. Et le fait qu’Alexandre, Hugues, Hector, Auray et lui se joignent à la mêlée ne serait peut-être pas suffisant. Il fallait être réaliste. Et en vertu d’un pragmatisme qui faisait sa patte depuis déjà de longues années, il se retourna pour planter un baiser à Ambre, peu importe les yeux qui pouvaient se poser sur eux.

«Je ferai tout pour revenir Ambre, mais dans le cas où mon sort serait scellé dans les rues, il serait dommage que ma dernière attention à votre égard fut la retenue, n’est-ce pas ?»

Il l’embrassa une deuxième fois pour ponctuer la fin de sa phrase, avec cependant la ferme volonté de revenir entier de cette mésaventure. Il avait un Duc à mettre en bocal, après tout, il eut été dommage de succomber face à la Fange, n’est il pas ?
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Yseult de TraquemontChâtelaine
Yseult de Traquemont



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MessageSujet: Re: [Event] Réunion au sommet [Clôturé]    [Event] Réunion au sommet [Clôturé]  - Page 2 EmptyJeu 11 Fév 2016 - 17:17
J'étais suffisamment en paix avec moi-même pour savoir qu'à l'image du duc, j'étais à même de déployer une grande violence et une grande brutalité afin d'atteindre mes objectifs ; et si l'on pouvait trouver quelque cruauté en moi, elle n'était jamais dictée que par la nécessité d'une victoire écrasante, d'un triomphe dans l'adversité, or la férocité était gage d'efficacité.
Pourtant je ne lâchais pas des yeux le visage fripé du patriarche des Sarosse, noyé dans son urne transparente et exhibé en trophée à cette réunion privée.

La charité avait toujours été, à mes yeux, la faiblesse des rois. Le pardon, la générosité mal placée, la mollesse... tant de choses qu'on m'avait inculquées comme détestables et qui ne faisaient pas partie de la femme que j'étais : néanmoins, le travers inverse était tout aussi condamnable. Il fallait, à l'image d'une justice aveugle et sévère, savoir trouver le juste milieu de nos valeurs afin de n'en être que plus vertueux encore... Mais Sigfroi avait semblait-il cédé à une certaine facilité. Peut-être à notre époque mutiler un corps déjà mort n'était-il plus aussi sacrilège que naguère, songeai-je avec une amertume mordante en mon for intérieur.

Les actes du duc étaient sa justice et en tant que mon seigneur, je n'avais rien à y redire ; cependant je savais qu'au fond de moi je n'acceptais pas le sort qu'il avait réservé non aux Sarosse, mais à leurs dépouilles. Pour une personne aussi zélée que je pouvais l'être, un tel refus n'avait rien d'insignifiant.

Je levais un regard sombre, sourd de colère, vers le visage du maître des lieux. Dans le respect de la hiérarchie à laquelle j'adhérais corps et âme, mes reproches s'exprimaient au travers d'un silence cassant, hostile. Un mutisme de fauve tapi, retenu par ses propres laisses... s'interdisant de se rebeller, mais s'interdisant également d'oublier.

Je saurais me souvenir de quel souverain vous pouvez être.

Et soudain, au pire moment possible, l'irruption de ce garde qui nous apporta la nouvelle... et quelle nouvelle. Des Fangeux en plein Marbrume.
Mes dents se serrèrent, mes lèvres retroussées sur un rictus sardonique et acide.

« Je savais que ce jour viendrait... » sifflai-je dans un murmure adressé à ma seule culpabilité.

Ce jour où l'ennemi parcourrait les rues mêmes du dernier bastion de l'humanité. En vérité, si je tenais encore Traquemont c'était également par la certitude qu'un jour la Fange viendrait couvrir l'horizon et marcherait d'un même pas vers cet enclos à bétail que la cité était devenue ; et je voulais qu'elle puisse en être prévenue, que les derniers de ma race puissent au moins se préparer à affronter l'extinction en la fixant les yeux dans les yeux. Qu'il y ai quelque dignité dans notre fin, et non un mouvement de panique avant que tout ne tourne à la boucherie... et peut-être, alors, que les dieux nous accorderaient à nouveau leurs faveurs.

Mais ce jour n'était pas arrivé.

- Mesdames… Priez pour nos gens.

Le sourire sans joie qui fleurit sur mes lèvres ne réchauffa en rien mes traits. Je me levais avec une raideur toute militaire en m'inclinant en direction de notre hôte, que je saluai d'un : « Mon seigneur » des plus formels. J'assistais, non sans une certaine surprise, à l'au revoir que se souhaitèrent la comtesse de Mirail et son pair de Ventfroid ; le discret haussement de mes sourcils accompagné d'un battement de cils marqua ce qui équivalait à une expression de stupeur. Notamment lorsqu'ils échangèrent un baiser, ainsi, au-devant de la noble assemblée.

Quelque part au fond de moi j'eus un autre sourire. Plus franc, plus simple et plus chaleureux que celui s'étant inscrit sur mon visage il y avait de cela quelques instants. Je pouvais lire d'ici le doute qui tenait la jeune Ambre tandis qu'elle soufflait ce qui devait être ses recommandations à l'homme ; fugitivement, je baissais la tête en songeant à toutes ces années où c'était moi qui étais partie arpenter les sentiers de la guerre, laissant ma famille derrière moi. Mon père avait été un belliciste acharné et il m'avait toujours élevée à cette image... aussi, plus souvent qu'à mon tour avais-je laissé derrière moi mari et enfant, opposant à l'inquiétude de ceux-là qui m'aimaient sincèrement mon amour des combats, ce côté sombre qui était mien et s'exprimait tout entier par une farouche passion des batailles. Pourtant, au fil des ans j'avais de plus en plus goûté à l'existence paisible que Tristan m'offrait et c'est le cœur de plus en plus lourd que j'avais laissé les miens pour guerroyer...

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Ce n'est qu'en les perdant dans le flot abominable de la Fange que j'avais réalisé combien j'aurais pu chérir une vie loin de la boue et du sang. Je n'avais jamais réellement aimé mon époux mais j'aurais pu avoir une authentique tendresse pour cette place qu'il me gardait à ses côtés, d'une existence menée avec sérénité en oubliant le fracas des mêlées... en oubliant et l'épée et le bouclier.

Eux deux m'évoquaient ce que Tristan et moi aurions pu être, si je lui avais rendu son affection.

Nonobstant la présence des témoins de la scène, je vins me porter à la hauteur du couple. C'est à la noble aux cheveux de cuivre que je m'adressais, me drapant derrière mon masque de fermeté insensible :

« Je veillerai sur lui, comtesse. Le sort ne le prendra pas ce jour et, la Trinité m'en soit témoin, il vous sera rendu sauf. »

La situation pouvait être cocasse, d'un certain point de vue. Étrange chevalier servant que je faisais là, petite blonde aux yeux de ciel d'hiver enfermée dans le port altier de sa supériorité cassante et formulant une pieuse promesse au-devant de celui-là même qu'elle concernait.
Et ce alors que l'intéressé savait pertinemment qu'un jour peut-être, lui et moi aurions à nous entre-tuer.

« J'irai à la Hanse après être retournée à votre manoir afin d'y reprendre mes armes » lâchai-je en me tournant vers Morion. Ainsi que je l'avais fait devant Sigfroi, je me fendis d'une inclinaison du buste pour les saluer tous deux et m'en allais à pas vifs, mon fourreau battant la mesure de ma démarche contre ma jambe.

La mort est belle, la mort est grande ! Elle marche à vive allure... prenez-la pour épousailles, elle donne le goût de la vie.

***


« Je vous rattrape ! » lançai-je au comte auquel j'emboîtais le pas pour quitter le palais. Et derechef, j'obliquais à senestre dans une salle de vastes dimensions. J'y avais remarqué la présence des courtisans, toute une foule de mes pairs aristocrates qui, sans doute, avait attendu avec impatience la fin de la réunion privée tenue par le duc - et à laquelle aucun d'entre eux n'avait été convié.

J'ignorais si mon visage était connu de Marbrume ; en fait, si mon nom l'était, j'étais à peu près certaine que personne ne savait à quoi pouvait bien ressembler la vindicative châtelaine de Traquemont, menant sa battue sauvage contre les Fangeux depuis les marais où ils pullulaient. J'avisais une discrète estrade flanquant un mur et que je me choisis comme perchoir, m'attirant quelques regards intrigués au passage.

Et ma voix claire de s'élever, tranchante comme le fil d'une épée.

« Mes seigneurs. Mon nom est Yseult et pour ceux qui connaissent ma lignée, le nom de Corbeval sera familier ; mais pour les gens d'ici il est plus courant qu'on me baptise comme la dame de Traquemont. »

Je n'aimais pas les discours et les diatribes. Cela se sentait dans la froideur qui me nimbait...

« Si d'aventure vous l'ignoriez, voici la nouvelle qui nous est parvenue : la ville est prise pour cible par la Fange. » Sans dentelle. Que les pleutres déjà se détournent, je n'ai que faire des mièvres qui ont choisi la facilité à leur devoir ! « Dans les rues de la Hanse les morts s'en prennent aux vivants ; ceci est la réalité qui se tient à moins d'un mille d'ici à vol d'oiseau. J'ignore si vous avez déjà vu une de ces abominations d'aussi près que j'ai pu le faire... »

Il y avait des chuchotis, une rumeur agitant ici ou là l'assemblée des nobles. Certains étaient sceptiques et je pouvais voir la moquerie dans les yeux de quelques-uns ; mais d'autres écoutaient malgré tout.

« Les Fangeux sont des monstres qui dispensent la violence avec une rare générosité. Qui qu'ils aient pu être par le passé, le trépas leur a donné un réel talent pour nous tuer. Ce n'est pas sans raison que notre royaume a été brisé si vite... »

Je me rendis compte que j'avais posé les doigts sur la poignée de mon épée. Des doigts qui, sur ces mots, avaient réussi le tour de force d'encore pâlir tant ils s'étaient resserrés.

« Oui, ils ont détruit Langres. Ils ont détruit les villages, les villes, les châteaux. Ils ont fait de notre peuple un troupeau de réfugiés entassé derrière les murs de Marbrume » énonçai-je avec, dans le ton, une colère grondante ne cessant de s'amplifier. Cette colère-là, elle tonnait dans les tréfonds de mon âme depuis ce qui m'apparaissait comme une éternité. « Peut-être qu'un jour la Fange submergera même ces remparts et se déversera en un flot grouillant pour mettre un terme à l'existence de l'homme en ce monde. Peut-être... »

La lueur au fond de mes yeux était une lueur de rage mal maîtrisée. Un mélange de rancœur, de frustration et de rébellion devant la destinée qui se profilait à l'horizon pour mon espèce.

« Mais si ce jour doit venir, je sais que je n'attendrai pas cloîtrée en ma demeure qu'ils viennent me chercher ! Je ne leur ferai pas le plaisir de sentir ma peur ni mon désespoir ! Savez-vous ce que je leur donnerai...? » Je dénudais, dans un bruissement effilé, la moitié de l'acier clair de mon arme. La lame renvoya un éclat glacé sous la lumière de l'extérieur. « Soixante pouces de métal en travers de la gorge et le cri de défi de l'humanité ! »

J'esquissais un rictus. On pouvait lui trouver un aspect inquiétant ou cruel.

« Ce cri, c'est aujourd'hui qu'il faut lui donner naissance. Si vous aviez abandonné l'idée de combattre notre ennemi, alors il est temps d'y revenir ! La Fange ne nous oubliera jamais. Jamais elle ne délaissera l'idée de se repaître du dernier d'entre nous... et jamais nous ne serons en sécurité. Si vous aviez cette illusion, débarrassez vous-en ! Allez quérir vos armes et vos armures, allez quérir vos gens s'il vous en reste ; je m'en vais à la Hanse pour montrer à ces bêtes que le genre humain sait encore tenir debout. »

Je crachais ces dernières paroles, avec un défi et une morgue peu communes. Suivraient ceux auprès desquels cette saillie avait trouvé un écho. Quant aux autres, ils feraient le choix qu'ils avaient probablement toujours fait depuis le début des événements : le choix d'avoir perdu avant même de s'être battu.






Capacités et inventaire:
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Alexandre de TerresangVicomte
Alexandre de Terresang



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MessageSujet: Re: [Event] Réunion au sommet [Clôturé]    [Event] Réunion au sommet [Clôturé]  - Page 2 EmptyJeu 11 Fév 2016 - 18:48

Je regardai alors le traître. Il avait été démuni de sa dague et il était entravé par Sombrebois. J'allais donc vers lui, je laissai mon épée dégainée et je me mis à sa droite. Naren recherchait désespérément un soutien. De Mirail maintenait le regard de Langret mais celle-ci détourna le regard rapidement. Les deux autres Nobles, Montoya et Rivain ne seraient pas non plus un soutien pour ce dernier. Personne n'était prêt à l'aider pour cette situation, il était seul. Maxime envoya son verre de vin vers le félon, heureusement que je n'étais pas assez proche pour en recevoir, ma tunique aurait été tâchée … imaginer, une tunique verte avec une trace de vin vous, non merci .

C'est alors que je vis le bailli arrivait avec quatre miliciens pour amener cette raclure en geôle, mais il continuait à aggraver son cas, je ne savais pas ce qui me retenait de lui mettre un coup de pommeau à l'arrière du crâne. Le duc arrêta net l'élan d'Henri avec ses miliciens. Si je serais heureux de l'amener au cachot . Bien sûr, je l'amènerai avec un plaisir immense, cet idiot, c'était fait avoir et méritait de se faire tuer. Tuer le Duc . Il aurait dû le faire plus discrètement ! Au lieu de se faire avoir par les espions de ce dernier.

C'est alors qu'on fit mention des Sarosse ... le Duc semblait se moquer et demanda qu'on lui apporte une malle ... pourquoi je sens le coup foireux ? On lui apporta alors et … je rêve . Un bocal d'alcool avec une tête à l'intérieur ? Je reconnaissais la tête de Cyras de Sarosse, même si je ne l'avais pas vu depuis un an, je le reconnaissais malgré cette tête décomposée … Le Duc était malade à ce point . Se voulait-il être cruel à ce point ? Apparemment. Je ne laissai rien paraître de mon dégoût contrairement à certain d'entre nous.

Soudain la porte s'ouvrit en grand, laissant voir un milicien à bout de souffle butant contre la table. Que ce passait-il donc ? Une attaque ? Pire … la Fange attaquait notre belle Cité. Et en plein centre qui plus est ! Etait-ce la faute de Naren ? Aucune idée et je m'en fichais comme de mes premières chausses. Les habitants étaient sûrement en pleine panique et ce faisaient massacrer assurément. Il était de notre devoir de les aider au plus vite. Le Langret partit en direction de son tombeau de fer avec ses gardiens, le duc partait pour coordonner ses troupes, je parti à mon tour hors de la salle avec quelque autres nobles et j'aperçus le Capitaine de Montbard devant moi avec les six gardes de sang. Ce dernier me tendit ma Hallebarde, je lui dis alors :

 « Avertissez nos hommes, que tout mes gens partent au combat à la Hanse, dîtes aux hommes du Soleil Bleu qui sont dans la Cité d'aider les habitants. Aller !

Je parti alors à mon tour hors du palais pour ensuite me diriger vers la Hanse.
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Grâce de BraseyBaronne
Grâce de Brasey



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MessageSujet: Re: [Event] Réunion au sommet [Clôturé]    [Event] Réunion au sommet [Clôturé]  - Page 2 EmptyDim 14 Fév 2016 - 0:13
Rien n’avait servi à ouvrir la bouche face à de Sylvrur, à part brillant accès de rhétorique, tout cela n’aurait servi qu’à alimenter plus la colère, l’énervement, la lassitude, la démonstration de force, peu importe le nom qu’on pouvait bien lui donner, du Duc.

Naren de Langret était un parfait imbécile, qu’il soit coupable ou non. Dans le premier cas, il s’était montré suffisamment imprudent pour ce faire prendre, ce qui en certains sens était une marque d’idiotie, ou de trop grand empressement. Dans l’autre cas, il avait été trop confiant pour se laisser piéger, ce qui n’était guère plus flatteur pour son intellect. Vu sous cet angle, il était assez évident que Grâce n’aurait certainement prononcé mot pour le condamner, sachant parfaitement que ce silence pourrait parfaitement être interprété ainsi, et encore moins pour le soutenir.

Cependant, la jeune femme l’avait pu être qu’impressionnée par la démonstration de force, mais surtout d’un certain sang-froid d’Hector. Réagissant comme semblait l’exiger la situation. Ils n’étaient certes, peut-être pas d’accord sur certains points semblant important, cependant, la jeune femme ne pouvait s’empêcher de garder cet attachement ce lien qui semblait s’être créé entre eux. Pourtant, cela était trop fleur bleu, ça ne lui ressemblait pas et surement la payerait-elle un jour.

Le Duc posa quelque chose sur la table, quelque chose qui concernait les de Sarosse et Hector fit un pas de côté, comme pour empêcher la jeune femme de voir de quoi il s’agissait. Mais Grâce n’était guère dupe, elle voyait bien les réactions autour de la table. Dame de Mirail semblait si horrifier, Ventfroid si en colère, la syncope de Montoya, tout cela pointait forcément vers quelque chose de peu ragoutant. Dans un accès de curiosité qu’elle allait regretter la Dame passa outre la protection qu’avait constituée son mari, volontairement ou non, pour voir de ses propres yeux se provoquait tant d’émois. Cette tête mutilée dans le bocal, avait de quoi hanter quelques cauchemars. Grâce n’en supporta pas sa vue bien longuement, détournant le regard, une main cachant sa bouche qui devait arborer un certain rictus de dégoût.

Au moins, ainsi les choses étaient claires.

L’assemblé eut à peine le temps de digérer cette dérangeante vision, qu’une nouvelle tout aussi inquiétante leur parvint.
Comment la ville avait-elle pu se trouver envahie de fangeux ?

Comme elle devait d’y attendre son époux se porta tout de suite volontaire pour aller défendre le peuple aux prises avec les créatures.

Grâce n’eut aucunement la prétention de l’empêcher d’y aller, ayant parfaitement compris, que le combat était fort important pour son conjoint. Pourtant, elle ne pouvait empêcher cette petite boule, d’angoisse, s’accrocher, s’installer dans son estomac.

Mon amour, il ne l’avait jamais appelé ainsi.
Elle ne pouvait ne laisser partir sur un au-revoir aussi austère, aussi, succinct. Si il ne revenait pas ?

« Hector… »

L’interpellant avant qu’il ne sorte, elle se leva précipitamment pour l’embrasser avec toute l’attention qu’elle pouvait avoir à son égard. Cela se traduisit par un baiser dontHector pouvait sentir la passion retenue.

« Je t’en prie, revient moi en vie. »

La jeune femme semblait si sincère.

Une fois qu’il serait partir, la Dame s’en retournerait surement auprès des siens.
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Hugues de NoblecoeurBaron
Hugues de Noblecoeur



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MessageSujet: Re: [Event] Réunion au sommet [Clôturé]    [Event] Réunion au sommet [Clôturé]  - Page 2 EmptyDim 14 Fév 2016 - 17:30
Le Duc approuva la proposition du baron, peut-être parce qu'il espérait simplement que l'opération soit un échec, ce qui le débarrasserait de lui sans qu'il ait à se salir les mains, mais qu'importe, le noble comptait bien rentrer en vie, aussi difficile que l'affaire se présentait. Vint alors l'épisode Naren, dont Hugues ne se souciait pas vraiment. Dans sa manière de procéder, le Duc ne semblait pas jouer avec la vérité, aussi ce traître méritait le sort qu'on lui présageait. La ville ne survivait déjà que très difficilement, inutile de composer avec des comploteurs, et la tête de Naren dans un panier retarderait les plans des dissidents, à défaut, pensa le baron, de les réduire en cendres. Seule la vision de la tête du patriarche de Sarosse vint lui arracher un rictus, ainsi qu'un « Bah... » de dégoût, non pas à la vue désagréable que procurait la figure déformée du comte, le lion étant habitué à voir des corps mutilés, lui qui a guerroyé une grande partie de sa vie, mais plutôt à cause du message qui se cachait derrière. À nouveau, le Duc tentait d'intimider ses invités, de faire preuve de force, une position qui agaçait Hugues, comme il l'avait fait remarquer précédemment, ce qui eût pour effet de l'énerver encore plus.

 «Je ne suis pas venu ici pour contempler de tels immondices.»

Il se leva et se dirigea vers la sortie sans plus de politesses, quand un milicien entra brusquement dans la salle pour expliquer que la Hanse était attaquée. Le Baron se rua hors de la demeure tel un fauve, où son escorte l'attendait ainsi qu'une foule de curieux, laissant ses comparses nobles le loisir de se dire adieu. Il récupéra alors son épée auprès du capitaine de sa garde, avant d'échanger quelques mots hâtifs.

 « Prends tous tes hommes et protègent ce qu'il reste de Noblecoeur si les choses tournent mal. Va ! »

Le lion se dirigea prestement vers la Hanse, bousculant au passage quelques uns des curieux inutiles venus quémander des informations sur la réunion très restreinte. Pas de temps à consacrer pour ces vauriens, encore plus quand la Fange frappe au cœur de Marbrume.
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