Marbrume


Le Deal du moment :
Pokémon EV06 : où acheter le Bundle Lot ...
Voir le deal

Partagez

 

 [Convocation]Avance vers moi, découvre toi

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas 
Aller à la page : 1, 2  Suivant
Dame CorbeauMaître du jeu
Dame Corbeau



[Convocation]Avance vers moi, découvre toi Empty
MessageSujet: [Convocation]Avance vers moi, découvre toi   [Convocation]Avance vers moi, découvre toi EmptyJeu 4 Nov 2021 - 3:05



3 Mai 1167.
[Convocation]Avance vers moi, découvre toi 43eo
Le bandeau sur les yeux n’empêchait pas vraiment Arsène d’avancer dans les tunnel. Lui qui avait erré si souvent de nuit dans les marais, le sol plat et régulier des égouts ressemblait plus à une promenade qu’à une épreuve. Il ne se tenait à l’épaule de l’homme qui le guidait que pour éviter de susciter une tension quelconque chez celui-ci. On ne blaguait pas avec la guilde et on suivait le protocole.
Non si une certaine inquiétude lui nouait les entrailles c’est plutôt que ce protocole ci, en l’occurrence, il n’avait pas eu à le suivre depuis un bon moment. Les voleurs étaient si bien installés dans les bas quartiers qu’ils ne se cachaient même plus pour faire des affaires et on pouvait presque demander son chemin à voix haute pour trouver l’un de leurs représentants.

Certaines rues n’avaient pas vu passer les capes vertes depuis des mois tant la présence de la guilde était forte. Alors quand le Goupil avait à faire avec eux, on ne s’embarrassait pas de ce genre de mise en scène. Donc, si les choses se passaient différemment cette fois, c’était qu’il n’allait pas rencontrer un simple intermédiaire. Et vu que le type qui lui avait mis le bandeau n’était déjà pas du simple menu fretin… le choix potentiel se réduisait drastiquement.
Si le couturé lui-même l’avait « invité », c’était soit très bon pour lui, soit très mauvais.
La route ne fut pu très longue, même s’ils prirent de nombreux détour qui le rendrait bien incapable de les situer précisément, ou même de retrouver la sortie par ses propres moyens. Du moins pas rapidement.

Il entendit une clé jouer dans une serrure et un épais battant faire grincer ses gonds. On le poussa en avant de quelques pas avant de défaire son bandeau. Même si elle n’était pas forte, la luminosité des deux torches l’éblouit un moment avant qu’il ne s’acclimate. Une table, des chaises, un encrier, du papier, un large tonneau ouvert contenant de l’eau, quelques meubles éparse, deux gorilles derrière lui et une autre porte devant.
Au travers de celle-ci il entendit des sons émerger. Des gémissements, mais pas de ceux qu’on prend plaisir à pousser dans les bras d’une femme. Non, clairement pas. Régulièrement ils étaient interrompus par un bruit mat qui provoquer un cliquètement métallique. Il n’était pas bien difficile d’imaginer ce qui se déroulait de l’autre côté.

Il en eut tout de même la confirmation quand la porte s’ouvrit pour laisser entre une montagne qui avait choisit d’aller se promener. C’était du moins l’impression que donnait le chef de la guilde des voleurs chaque fois qu’on se trouvait en sa présence, près de deux mètres de muscles qui aurait plus eu leur place sur un taureau que sur un homme et un visage couvert de cicatrices qui lui valait ce surnom. Même si personne ne se le permettait en sa présence.
Les manches de sa chemise étaient remontées à ses coudes, permettant d’observait ses avant-bras qui rappelait des troncs noueux aux quels on aurait suspendu deux enclumes en forme de main. Celles-ci étaient par ailleurs couverte de sang et de petits morceaux dont il valait mieux ne pas supposer la provenance.

L’on pu entrapercevoir derrière sa silhouette un homme, ou ce qu’il en restait, suspendu à deux chaînes, le visage réduit à un essai artistique des plus discutable. Le colosse referma la porte d’un coup de talon et se dirigea vers le tonneau où il plongea les mains. Un grognement léger quitta ses lèvres quand l’eau glacée saisit ses articulations abimées, mais il n’en fit pas plus cas et se mit à les frotter énergiquement, le rouge se diluant entre ses doigts.

- Ça faisait un moment Goup. Les affaires sont bonnes ? demanda-t-il d’un ton qui ne trahissait ni sympathie ni antipathie, à peine plus d’émotion que ce que pouvait exprimer un poissonnier vendant sa marchandise à un badaud.

- Assied-toi, il y a une affaires dont j’aimerais t’entretenir.

Quand ses mains furent suffisamment propres pour qu’il ne goutte plus du sang un peu partout, il saisit un torchon et les sécha en rejoignant son invité. Il prit place face à lui, faisant péniblement grincer la pauvre chaise de bois qui devait le soutenir.

- Dis-moi, comment sont tes relations avec les charmants occupant de la forteresse de Ventfroid ? Il est difficile de trouver ces temps-ci un passeur qu’ils ne gardent pas dans leur geôles juste pour me faire perdre du temps.


HRP:
Revenir en haut Aller en bas
Le GoupilContrebandier
Le Goupil



[Convocation]Avance vers moi, découvre toi Empty
MessageSujet: Re: [Convocation]Avance vers moi, découvre toi   [Convocation]Avance vers moi, découvre toi EmptyVen 5 Nov 2021 - 16:32

« Le corbeau et le renard »*
3 mai 1167

Gauche. Droite. Droite... Droite ? Dès ses premiers pas dans les égouts, Le Goupil comprit qu’il ne s’y repérerait jamais. Ou plus exactement : que la guilde ne le laisserait pas s’y repérer. Il s’efforça pourtant d’apprécier les distances, de mémoriser le trajet ; peine perdue. Au bout du compte, le contrebandier se contenta de recenser le nombre de fois où on le fit virevolter dans un sens ou dans l’autre – retranchant les occasions où ils rebroussaient tout bonnement chemin –, sans plus se souvenir des alternances entre chaque direction ni même des pas qui l’enfonçaient toujours plus dans le repère des rats.

Compter, c’était l’une des choses qu’il savait faire de mieux. Compter, du reste, c’était apaiser un peu ce poids dans son estomac, si lourd qu’il paralysait ses viscères, nouait jusqu’à sa gorge. Il ne lui avait pas fallu longtemps pour comprendre qui il trouverait au bout de cet interminable trajet. Or, passée la seule identité de l’individu – qui, en soi, suffisait à éveiller une certaine tension dans ses muscles –, le simple fait que cet homme relève d’une vie d’antan, oubliée, enterrée, excitait ses craintes.
Léon Northbrock connaissait son autre lui ; celui qui avait symboliquement péri dans les marais, il y a plus d’un an. Et le renard ne se faisait aucune illusion à ce propos : si la barbe, les cheveux, la maigreur, l’allure, le comportement les avaient tous trompés, le Couturé ne se laisserait pas berner.

Recouvrer la vue, à destination, ne fut qu’un modeste réconfort, tandis qu'il se trouvait sitôt aveuglé. Dans un froncement de sourcils, le marchand extirpa ses bésicles de l’une des poches de sa veste rapiécée, les chaussa sur son nez pour embrasser les lieux du regard. Sa dernière visite remontait à une éternité, mais à mesure qu’il étudiait les meubles présents, ses souvenirs se ravivaient. Peu de choses avaient changé, à l’instar du maître des lieux.

Étrangement, la vision du colosse – de sa mine si peu avenante, bardée de cicatrices, des muscles monstrueux que l’on devinait sous la peau, du sang sur ses mains – lui inspira un frêle sourire. Non de ceux qui trahissent une sympathie quelconque pour l’interlocuteur, mais de ceux qui s’attendrissent plutôt des réminiscences d’autrefois, d’une nostalgie agréable, d’un temps révolu, peu important qu’il appelle de bonnes ou de mauvaises choses.

— Salutations, Léon.

Le temps d’une seconde, il s’était imaginé user d’un diminutif, lui aussi, et quoique « Lé » eut été d’une perfection imparable, phonétiquement parlant, le constat de ce qu’il n’était qu’un pot de terre en présence de trois pots de fer l’incita à tourner plusieurs fois sa langue dans sa bouche avant de l’ouvrir.

— Elles marchent assez pour que je n'aie pas à me plaindre, concéda-t-il en se saisissant du dossier de la chaise pour la faire pivoter sur elle-même, et ainsi s’asseoir dessus, à l’envers.

Une fois n’est pas coutume, le renard ne se leurrait pas. Les convenances auraient exigé qu’il remercie son hôte de s’inquiéter de son petit commerce. Seulement, Léon ne s’en inquiétait probablement nullement, et même à s’en soucier : sa demande relevait, à n’en pas douter, de la pure rhétorique.

De fait, lorsque la première vraie question survint enfin, esquissa l’ébauche des raisons de sa visite, Le Goupil sourit de nouveau, plus franchement cette fois. Un coude calé sur le dossier de sa chaise, il reposa son menton dans la paume de sa main, frotta sa barbe rêche. Aussi fines que les muscles de son interlocuteur ou de ses acolytes étaient épais, les longues jambes du contrebandier s’actionnèrent pour déséquilibrer son siège sur ses pieds arrière.

— Elles sont… complexes, admit-il après plusieurs secondes de réflexion, la ruine qui fait leur fierté leur cause au moins autant de soucis qu’elle ne leur apporte d’avantages. Ils ont besoin de beaucoup de choses, mais ont trop peu à offrir, alors… ça crée des tensions, forcément, s’amusa-t-il, dans le même temps, rares sont ceux qui font le trajet jusqu’à leur forteresse délabrée, qui se proposent d’échanger avec eux, qui sont en mesure de leur vendre ce qu’ils attendent. Ils ne peuvent pas se permettre de faire les fines bouches, ce qui favorise un équilibre, même s’il reste précaire.

Le sourire aux lippes du roublard ne les quittait plus et ne trahissait pourtant pas nécessairement cette insolence qu’il arborait souvent. Quiconque connaissait un peu l’animal pouvait se figurer autant son malaise que sa concentration : il ne noyait pas les informations dans un condensé d’inutilités, ne mentait pas davantage, sans entendre pour autant livrer les dessous de tous ses petits secrets. Il était d’autant moins à l’aise, en vérité, qu’une question le taraudait : Arsène était-il mort après avoir épongé ses dettes auprès du Couturé, ou lui était-il encore redevable de quoi que ce soit, en dépit des multiples services rendus à l’époque ?

— En mars, ils ont failli ne pas me payer en totalité, ce qui est de bonne guerre, mais… j'ai eu de la chance. Pour changer.

Vu la tournure qu’avait prise sa dernière négociation, grâce à une chance du nom d'Edvin, il était certain qu’un nouvel arrangement n’impliquerait plus ce triste sire, beaucoup trop tendre et arrangeant pour frayer avec des Égorgeurs. De fait, il serait plus difficile d’obtenir le moindre règlement de leur part, même en répartissant judicieusement sa marchandise autour de la forteresse.

— Mon instinct, sans doute, me laisse penser que tu ne ferais pas appel à moi pour aller délivrer l’un de tes passeurs chez eux, supposa le renard en clouant les quatre pieds de sa chaise sur le sol, alors que puis-je pour toi, Léon ?

__________________
* : évidemment, je t’ai réservé la bannière de cette célèbre fable, Corby. Cela étant, je me demande si je vais récupérer un morceau du fromage, ou si tu vas te repaître de ma carcasse ! :]
Revenir en haut Aller en bas
Dame CorbeauMaître du jeu
Dame Corbeau



[Convocation]Avance vers moi, découvre toi Empty
MessageSujet: Re: [Convocation]Avance vers moi, découvre toi   [Convocation]Avance vers moi, découvre toi EmptySam 6 Nov 2021 - 3:54



3 Mai 1167.
[Convocation]Avance vers moi, découvre toi 43eo
On pouvait taxer de beaucoup de tare le chef de la guilde des voleurs et ce dernier n’hésiter d’ailleurs pas à abuser de certaine, comme la violence. Mais ni l’impatience ni la stupidité n’en faisait partie. Alors quand il faisait venir un type comme goup, même après près de deux ans sans nouvelle de lui, du moins sans nouvelle direct, puisque personne ne faisait des affaires dans sa zone d’influence sans qu’il n’en soit informé, c’était qu’il savait déjà qu’il serait l’homme de sa situation.

Pourtant il ne le coupa pas dans son explication et sembla même des plus attentif à ses paroles, comme pour y déceler quelque chose qui avait peut-être peu à voir avec le sujet. Quoi qu’il cherchât en tout cas, il sembla le trouver et en fut satisfait puisqu’un rictus qui devait très certainement être un sourire étira le coin de sa bouche épaisse.
Son pouce, aussi large que deux doigts d’Arsène, caressa distraitement la table pour suivre une nervure dans le bois alors qu’il réfléchissait.

- Un soupçon de chance ne fait pas de mal de temps à autres, mais c’est plus pour les choses moins… volatiles que je paie les gens. Ou qu’ils me paient. Je n’aime pas trop les surprises. Un peu comme l’un de mes revendeurs disparait corps et bien dans les marais. Et qu’un gars qui lui ressemble refait surface pour faire des affaires encore plus risquées mais sans être dans mes petits papiers. Tu vois le genre ? Dans ce cas je me demande si je suis chanceux ou maudit.

Il n’eut pas besoin de menacer ou d’expliciter pour se faire comprendre, et ne s’attarda d’ailleurs pas sur le sujet, se contentant simplement de signaler que les petits trafics de son interlocuteur tournaient parce qu’il le voulait bien et qu’il n’avait pas tardé à faire le lien entre deux vies, même si leur occupant les avait correctement compartimentées. Il chassa cela d’un geste comme un nuisible l’agaçant.

- Mais tu as raison, les passeurs sont bien assez nombreux et débrouillards pour que je ne paie pas une fortune pour les récupérer. Quand la griffe sera lassée ou aura négocier avec eux, elle les libérera, ou les tuera. Ce n’est pas plus mon problème que si ça avait été la milice.

Il se redressa pour poser ses deux bras sur la table et croiser ses doigts, son visage entièrement tourné vers le, en comparaison, fort frêle contrebandier. On arrivait au sujet qui l’avait fait venir ici.

- J’ai un autre colis en souffrances avec les égorgeurs. Une personne. Enfin deux, mais l’une n’est qu’une sorte de garde du corps si j’ai bien compris le message. J’ai besoin que quelqu’un se rende à Ventfroid et convainque l’autre taré de me les confiés. Puis, les ramène jusqu’aux abords de la cité. J’ai un marin qui les fera rentrer sans avoir besoin de présenter pattes blanches à la milice. Je sais qu’il veut les fourguer, sinon je n’aurais rien appris de leur présence. Contrairement au village il n’est pas simple d’avoir plusieurs sons de cloches sur ce qu’il se passe entre les murs de la forteresse, alors quand ça filtre aussi clairement, c’est qu’on veut attirer l’attention. dit-il en se grattant sa barbe dans un bruit sec.

- Le truc, c’est que je ne connais pas son prix. Mais ce fils de chienne sait que je le paierais sans doute. Je veux que tu y ailles, que tu négocies et que tu me ramènes le colis, avec ou sans son protecteur, je m’en moque. Je suis près à faire des concessions. Tant qu’on ne te demande rien qui concerne les murailles, ou le moyen de les contourner, ça rentre dans mes moyens, je ne livrerais pas la ville à ses dégénérés.

Le frottement s’interrompit.

- Si tout ce passe bien, tu seras payé en conséquence, assez pour te permettre d’envisager sereinement ton avis professionnel. Mais si mon colis est abîmé sous ta responsabilité…

Il ne termina pas sa phrase.

Revenir en haut Aller en bas
Le GoupilContrebandier
Le Goupil



[Convocation]Avance vers moi, découvre toi Empty
MessageSujet: Re: [Convocation]Avance vers moi, découvre toi   [Convocation]Avance vers moi, découvre toi EmptyDim 7 Nov 2021 - 12:35

« Le corbeau et le renard »
Sans trop savoir quand ce mouvement avait précisément recommencé, Le Goupil entretenait de nouveau le balancement de sa chaise au gré des paroles du Couturé.

Si son sourire persistait, il ne s’agissait que d’une mimique figée. Si ses yeux restaient ouverts, ils ne voyaient plus rien, pas même à travers les bésicles glissant sur son nez. D’un geste presque rageur, il les ôta d’une main, se frotta les paupières de l’autre – du pouce et du majeur.

— Bordel, Léon. Tu sais très bien que je ne livre pas ce genre de marchandise, grogna-t-il.

La menace l’avait laissé de marbre, à moins que, pressé par ses pensées, le renard ne l’ait tout simplement pas entendue, trop conscient de son existence pour qu’une allusion de cet ordre s’avère nécessaire. N’avait-il pas déjà collaboré avec le colosse, après tout – comme l’homme le lui avait, du reste, si subtilement rappelé ?
D’ailleurs, en d’autres circonstances, peut-être Le Goupil aurait-il pu se questionner sur ce que Léon savait vraiment de son histoire. Pour l’heure, néanmoins, il se trouvait trop aiguillonné par la curiosité et l’appât du gain, par le mécontentement et la soumission, pour laisser son esprit vagabonder dans le passé.

Ses bésicles de nouveau chaussées, le contrebandier agita alternativement ses grandes jambes repliées, dans des soubresauts rapides trahissant davantage l’ébullition de ses idées qu’une nervosité quelconque.

— La négociation, j’en fais mon affaire, mais te les ramener depuis Ventfroid ? J’ai assez de surveiller mes arrières, au dehors, sans avoir à me soucier de deux miches de plus.

Outre le fait qu’on lui propose un travail pour lequel il ne s’estimait pas totalement légitime, le renard était plus agacé encore de râler pour lui-même plus que pour son interlocuteur.
Car tous deux savaient. Ils savaient qu’il accepterait, et ce constat arracha un nouveau grognement au principal intéressé, qui interrompit pourtant balancements et tremblements, comme s’il était enfin temps de passer aux choses sérieuses.

— Les Égorgeurs poursuivent deux objectifs : vagabonder librement et se venger. Certains se contentent de l’alternative, d’autres aspirent au cumul, résuma-t-il en croisant ses bras frêles sur son torse, si tu ne leur ouvres pas gentiment la porte, ils vont exiger les moyens d’y parvenir eux-mêmes. Sans doute des armes en priorité, donc, mais peut-être aussi de la nourriture, de l’alcool. Des femmes ? énuméra-t-il patiemment, ou des informations. Le genre de celles qui pourraient leur promettre tous les avantages que tu leur offres directement, mais par leurs propres moyens. Histoire de gonfler leur égo et la légende de leur violence. De quoi faire trembler dans les chaumières, en somme. J’ignore ce que la Griffe pourrait préférer, alors autant s’équiper efficacement, non ?

Comme en témoignaient ses sourcils froncés, le commerçant n’avait de cesse de réfléchir, tâchait d’envisager toutes les possibilités et les énonçait aussi bien pour lui-même – afin de structurer sa pensée – que pour Léon – même s’il avait très probablement déjà connaissance de ces éléments.
Elles aboutirent à une autre perspective qu’il ne tarda pas à exposer, peut-être dans l’espoir de forcer un peu la chance, à terme.

— Dis-moi… Je peux impliquer un type, dans l’opération, ou pas ? Pour la partie escorte, j’entends. Parce que si le protecteur est du genre inutile… Bref, je préfère couvrir le colis. Même si je dois y laisser une part de ma récompense.

Pingre qu’il était, cette possibilité n’enchantait aucunement le Goupil, mais il fallait croire que la perspective du châtiment que lui réserverait Léon, en cas d’échec, apparaissait pire qu’un pourcentage cédé à un tiers.
À cette pensée, le marchand ne put empêcher ses yeux d’étudier ce tonneau plein d’une eau probablement plus rouge que translucide.
Revenir en haut Aller en bas
Dame CorbeauMaître du jeu
Dame Corbeau



[Convocation]Avance vers moi, découvre toi Empty
MessageSujet: Re: [Convocation]Avance vers moi, découvre toi   [Convocation]Avance vers moi, découvre toi EmptyDim 7 Nov 2021 - 16:06



3 Mai 1167.
[Convocation]Avance vers moi, découvre toi 43eo
Le couturé savait le Goupil trop malin pour lui refuser ouvertement cette « faveur », mais il était aussi intimement persuadé qu’au fond de lui, derrière son air dégingandé et détaché, ses petits verres d’intellectuel, une faim dévorante se dissimulait et le ferait accepter quoi qu’il arrive.
Cet appétit varié d’un individu à l’autre, la cupidité, le goût du risque, ou parfois une envie profonde de mourir d’en l’espoir vain de se retrouver absout de ses fautes… Sans lâcher l’homme des yeux, Léon sourit intérieurement. Malgré tout, il était prêt à faire preuve de suffisamment d’écoute et de patience pour laisser l’homme y venir de lui-même sans l’asticoter plus avant et même lui donner le droit de se plaindre un peu.

Mais il dû admettre que la demande le surpris. Pas tant par son contenu que parce qu’il imaginait mal un type comme Goup faire suffisamment confiance à quelqu’un pour l’embarquer là-dedans et risqué leurs vies à tous les deux. Mais il n’était pas, ou plutôt plus, passeur depuis des lustres et se garderaient bien de choisir à sa place. Les types compétents prêt à aller dehors étaient rare, et on pouvait aisément leur pardonner leur excentricité, tant qu’ils en mesuraient les risques.

- C’est toi qui voit Goup’, je ne paierais pas plus, mais tu fais ce que tu veux de l’argent. Mais n’oublies pas que si je passe par des services tels que les tiens, c’est aussi pour la discrétion qu’ils m’assurent. Si t’implique un gars ou même une bande de saltimbanques avec l’orchestre au complet et que notre petite affaire vient à s’ébruiter, c’est à toi que je demanderais des comptes, pas à eux.

Ce point éclaircit, il poursuivit.

- La Griffe et moi avons déjà nos canaux de commerce, alors tu n’auras pas de charge supplémentaire à emmener, et même si c’est un fils de chienne, sa parole est plutôt solide, comme la mienne. Un accord verbal sera suffisant, tant que tu ne lui donnes pas plus que ce qui est raisonnable. Quand au colis, pour t’assurer de sa provenance. Tu devras lui demander la chose suivante. « Quel poids portait Langranel ? » et il devra te répondre « Celui de toute chose. » Si jamais tu n’as pas cette phrase retour, tu n’emmènes personnes et tu essaies de tirer ton cul de là à la première occasion. Je pense que l’offre est réelle, mais sait-on jamais.

Un trouble sembla passer dans les yeux du colosse, et le silence se fit quelques instants avant qu’il ne reprenne la parole d’une voix plus tendue.

- Il y a une autre affaire que j’aimerais évoquer avec un camarade du passé. Mais vu qu’il est mort à présent, je me suis dit que tu ferais bien l’affaire. Il y a une veuve au bourglevant. Une tisseuse, très douée d’ailleurs, qui a perdu sa famille comme beaucoup d’autres. Cette femme a pris la charge d’une de mes… partenaires d’affaires. Leur sécurité, à toutes les deux, m’importe particulièrement, « très » particulièrement. Si cette femme devait par un triste hasard rencontrer un fantôme et voir sa vie bouleversée, ce dernier aurait fort intérêt à ne pas nuire à leur bienêtre ou à leur sécurité, à l’une comme à l’autre. J’en serais fort contrarier. Tu comprends ? Je ne suis pas un monstre qui empêcherait des retrouvailles inespérées, mais je peux le devenir si cela mes en péril ce que j’ai promis de défendre.

Il s’appuya à nouveau dans le dossier de sa chaise et indiqua la porte par où était arriver Arsène.

- Sauf si tu as des questions, tu ferais bien d’y aller, je veux te savoir partit dans la semaine, et revenu tout aussi promptement.

HRP:
Revenir en haut Aller en bas
Le GoupilContrebandier
Le Goupil



[Convocation]Avance vers moi, découvre toi Empty
MessageSujet: Re: [Convocation]Avance vers moi, découvre toi   [Convocation]Avance vers moi, découvre toi EmptyLun 8 Nov 2021 - 21:43

« Le corbeau et le renard »
Les bras toujours croisés sur son torse, le contrebandier médita les paroles de Léon, la tête penchée en arrière. Le Couturé aurait eu une idée précise de la personne à laquelle le marchand pensait qu’il n’aurait pas adressé conseil plus avisé. Le Goupil dut s’y résigner : si l’homme auquel il songeait avait tout l’air d’être idéal pour garantir la protection du colis, il ne brillait ni par son intelligence ni par sa discrétion. Même si l’opération se trouvait couronnée de succès, rien ne le préserverait jamais d’un ébruitement fâcheux après coup.

D’un soupir, il abandonna le projet d’être épaulé par quiconque, reprit une posture plus respectable à l’évocation de La Griffe et de ce qu’il conviendrait de faire en sa présence. Décidément trop lourde, semble-t-il, sa tête bascula sur le côté, cette fois, cependant qu’il interrogeait Léon d’un sourcil rehaussé.

Quel poids portait Langranel ?

Ses lèvres s’entrouvrirent pour briser le silence, mais Léon le devança. Si elle l’avait seulement concerné, nul doute que la digression du colosse aurait pu le troubler. Au lieu de cela, le contrebandier décroisa les bras dans un sourire plus large, se massa distraitement le poignet droit, comme si un engagement se rappelait à lui jusqu’à endiguer l’écoulement de son sang.

— Ce doit être fascinant d’être dans tes petits papiers, Léon, concéda-t-il en dépliant sa grande carcasse, replaçant ensuite la chaise comme elle était à son arrivée, d’un simple mouvement de main.

Derrière sa mine patibulaire et ses manières ponctuellement rustaudes – pour le dire de façon élégante –, Le Couturé avait toujours inspiré une certaine forme de respect au marchand. Peut-être même de l’admiration, pour le coup de maître qui lui avait valu d’asseoir la position qu’il occupait à présent. De fait, le renard n’avait jamais questionné l’intelligence du monstre de muscles qui lui faisait aujourd’hui face.
Il était un peu plus sceptique quant à La Griffe, probablement parce qu’il n’avait pas encore le loisir de le connaître. Pourtant, les petites cachotteries des deux chefs poussaient déjà Le Goupil à réviser son jugement.

Seul le temps lui dirait s’il procédait à tort ou à raison. Peut-être le temps lui livrerait-il aussi l’identité de ce Langranel, au nom à la fois si étranger et si familier.

— Parfois, on voit des fantômes dans les marais, annonça-t-il en retirant docilement ses bésicles pour les glisser dans l’une des poches de sa veste, alors si je rencontre ton camarade du passé, je lui ferai part de tes inquiétudes. En ce qui me concerne… ma foi, ce n’est pas comme si tu avais à craindre un quelconque engagement entre ta veuve et moi, hm ? gloussa-t-il en se présentant à l’un des deux gorilles, dans l’attente qu’on lui bande de nouveau les yeux, puis le tissu, c’est dépassé. Les gens lui préfèrent les armes, aujourd’hui. Sûrement parce qu’on n’habille pas encore les Fangeux. À la revoyure, Léon.

Aussi docilement qu’il s’était rendu jusqu’au Couturé, Le Goupil s’en éloigna sans plus éprouver le besoin de compter le nombre de virons qu'on lui imposa tantôt à gauche, tantôt à droite. Cette fois, il avait d’autres préoccupations et tâcha de les administrer dès qu’on le sortit des égouts.

Les heures qui suivirent et une partie de la matinée du lendemain lui suffirent pour préparer un trajet qu’il ne connaissait finalement que trop bien. Le contrebandier chevaucha sans heurt jusqu’à Usson, qu’il atteignit le six mai en milieu d’après-midi. Il profita de cette halte salvatrice pour renouveler ses provisions et, à l’aube, entreprit le reste du chemin à pied, trop conscient que les Égorgeurs lui confisqueraient sans doute sa monture – si tant est qu’ils n’entendent tout simplement pas la cuire à la broche.

Après une journée à patauger dans les marais, une nuit au sommet des arbres, et près d’un jour de plus à souffrir le vent froid d’une contrée qui portait décidément fort bien son nom, quelle que soit la saison, Le Goupil approcha enfin de la forteresse investie au crépuscule du huit mai, dans une humeur passablement mauvaise.

Fourbu de douleurs, sobre de vin, de jeu et de sexe, et fatigué de nuits trop courtes et d’un voyage trop long, il n’était pas encore arrivé qu’il rêvait déjà d’en finir. Malheureusement, son sixième sens lui soufflait qu’il n’était pas au bout de ses peines. Tant s’en faut.
Revenir en haut Aller en bas
Dame CorbeauMaître du jeu
Dame Corbeau



[Convocation]Avance vers moi, découvre toi Empty
MessageSujet: Re: [Convocation]Avance vers moi, découvre toi   [Convocation]Avance vers moi, découvre toi EmptyMar 9 Nov 2021 - 18:22



8 Mai 1167.
[Convocation]Avance vers moi, découvre toi 43eo
Ses éclaireurs lui avaient indiqué son approche il y a de ça une journée, et elle avait fini par aller voir par elle-même si leurs yeux ne les avaient pas trompé. Et bien non, c’était bien lui, le renard en personne. Ils n’étaient pas nombreux ceux qui approchaient aussi près et frontalement du domaine de Ventfroid depuis qu’ils en avaient fait leur place forte. La plupart attendaient patiemment à la limite de leur zone d’influence que quelqu’un se donne la peine de les contacter en lieu et place d’un tranchage de gorge en bonne et due forme.

Soit ses dernières affaires réussies avec eux le rendait confiant, soit il était pressé par le temps, voir les deux à la fois. Il passa à trois mètres d’elle sans la voir. Mais c’était compréhensible, certains d’entre eux avaient tant lier leur rythme à celui des marais, qu’on ne pouvait les repérer quand leur marchant sur le pied sans faire exprès.

Elle le laissa prendre un peu d’avance en réfléchissant à quoi faire de lui. Mais bien vite la curiosité l’emporta sur le reste et elle voulu obtenir des réponses. Elle fit un grand demi-cercle pour le dépasser et cette fois-ci s’assit sur un tronc coupé, bien visible en plein sur sa trajectoire. Elle le repéra à nouveau alors qu’il était proche de quelques dizaines de pas seulement. Pas mauvais non plus pour un passeur. Elle parla d’une voix basse qu’elle laissa le vent lui porter. On ne hurlait pas dans les marais, sauf si on voulait précipiter sa fin.

- Un petit renard hors de son terrier, suit le sentier pour nous trouver ? demanda-t-elle amusée en le laissant se rapprocher. Ça faisait un moment, j’ai raté ton dernier passage par chez nous il me semble. Je me demande bien ce qui peut t’amener par ici cette fois. Il ne me semble pas que nous ayons de commandes en suspend.

Son ton était détendu, mais sa main posée sur le fourreau d’une de ses dagues, l’autre étant vide depuis un petit moment maintenant. Elle envisagea une seconde que ce soit Isolde qui envoie cet homme pour lui rendre son bien, mais au-delà de la déception flagrante que cela lui apporterait, les chances étaient tout de même relativement minuscules. Quand il fut assez près pour qu’ils échangent sans effort elle le stoppa d’une interjection.

Il avait toujours ce charme certains qu’elle lui avait trouvée pendant la période où il avait vécu avec eux. Que ce soit la tristesse muette ou le dégout de soi qu’ils partageaient, ou peut-être cet air un peu académicien qui donnait plus l’impression de le voir sortir d’une bibliothèque, voir au contraire la sauvagerie latente qui se cachait derrière cette apparence, elle lui avait trouvé quelque chose d’attirant. Elle se souvenait d’ailleurs d’une soirée bien arrosée autour d’un feu de camp. Beaucoup de vêtement avaient sauté cette nuit-là, mais elle était incapable de se souvenir de sa conclusion. Et vu qu’aucun d’eux n’avait réabordé le sujet ensuite, jusqu’à ce qu’il les laisse, cela tenait plutôt du doute que du souvenir.

- Tu es bien assez près pour me convaincre de te laisser poursuivre, petit renard. dit Priscilla.

Revenir en haut Aller en bas
Le GoupilContrebandier
Le Goupil



[Convocation]Avance vers moi, découvre toi Empty
MessageSujet: Re: [Convocation]Avance vers moi, découvre toi   [Convocation]Avance vers moi, découvre toi EmptyJeu 11 Nov 2021 - 7:33

« Le corbeau et le renard »
S’il n’avait pas été aussi fatigué par son voyage, nul doute qu’il aurait ricané de voir cette silhouette familière l’attendre un peu plus loin ; au lieu de quoi il se contenta d’un sourire. Depuis combien de temps le suivait-elle à son insu ? Et qu’avait-elle entendu de ces considérations – ridicules – qu’il partageait avec le monde lorsqu’il se trouvait seul ? Il faudrait qu’il perde cette manie ponctuelle de se parler à lui-même, surtout à l’approche des terres des Bannis. Du moins, de leurs campements officiels.

— La plus belle des réprouvés vient m’accueillir. C’est bien trop d’honneurs...

À l’image d’Edvin, quoique dans une moindre mesure, la place de Priscilla parmi les Égorgeurs l’avait toujours questionné. Même s’il la savait remarquablement efficace, elle lui donnait l’impression d’être plus subtile que ce chef de guerre aux services duquel elle s’était engagée. De fait, une telle collaboration lui semblait douteuse. À moins que la jeune femme tire les ficelles dans l’ombre ? L’idée avait quelque chose de… distrayant.

—Bien assez près, vraiment ? Tu trouves, ma colombe ? s’enquit-il en esquissant une moue boudeuse, avant de lever brièvement les yeux au ciel, oh par pitié, Scilla ! Qu’ai-je fait pour mériter un accueil aussi glacial, hm ? hasarda-t-il en désignant, d’un signe du menton, cette main portée au fourreau d’une dague, les arbalètes de la dernière fois étaient grippées, peut-être ? ironisa-t-il.

Dans un soupir, le contrebandier s’accroupit à hauteur de la Bannie, rabattant ses longs bras filiformes sur ses cuisses. Après un moment passé à contempler la silhouette de la forteresse, si proche et si inaccessible, Le Goupil détourna les yeux sur la jeune femme et la détailla avec au moins autant d’attention – mais bien plus d’intérêt, à n’en pas douter – qu’il avait estimé la distance qu’il restait à parcourir jusqu’aux ruines de Ventfroid.

Cet effeuillage visuel fut inévitablement ponctué d’un sourire en coin, incarnation probable d’une satisfaction non dissimulée.

—Même si tu es le plus bel être qu’il m’ait été donné de voir depuis...

Le contrebandier s’interrompit, remonta le fil de ses souvenirs en fronçant de plus en plus les sourcils. Aucune femme digne d’éloges ne l’avait intrigué à Usson, encore moins dans les autres patelins miséreux sur la route depuis Marbrume. Quant à ses derniers interlocuteurs là-bas…

Le marchand poussa un interminable soupir. S’il se sortait de cette histoire, la récompense promise par Léon avait intérêt d’être à la hauteur de ces nobles sacrifices consentis.

—Je viens voir La Griffe, enchaîna-t-il sans transition, en grattant sa barbe mal entretenue, j’ai un petit quelque chose à lui demander. Mais ne te fais pas d’idées : je préférerais de loin avoir affaire à toi. Question d’affinités, bien entendu, mentit-il en dépliant sa carcasse grotesque avec lenteur, tu me conduis jusqu’à ton château en ruines, princesse déchue ? Je ne suis pas armé, mais… tu peux vérifier, bien sûr. On n’est jamais sûr de rien, avec moi, après tout, ajouta-t-il en écartant les bras de part et d’autre de son corps, comme pour l’inviter à procéder, dis-moi… Vous n’envisagez pas de reprendre Traquemont, par hasard ? Ce serait beaucoup plus accessible, depuis Marbrume.

Trop accessible, songea-t-il.
Revenir en haut Aller en bas
Dame CorbeauMaître du jeu
Dame Corbeau



[Convocation]Avance vers moi, découvre toi Empty
MessageSujet: Re: [Convocation]Avance vers moi, découvre toi   [Convocation]Avance vers moi, découvre toi EmptyVen 12 Nov 2021 - 1:29



8 Mai 1167.
[Convocation]Avance vers moi, découvre toi 43eo
Si elle ne se laissa en rien duper par le charme bien aiguisé de son interlocuteur, la bannie de se priva aucunement de se laissée flattée par le renard. Déjà parce même quand c’était pour jouer, elle savait la chose vraie et ensuite parce que ce petit salopard savait y mettre les formes. C’était agréable quand on passait son temps avec des hommes plus habitués à guerroyer qu’à des jeux d’esprits. Sans parler du fait qu’il était un des rares à oser lui donner du « Scilla ».
Et puis il avait toujours ce petit air revêche, rebelle même, derrière sa contrition apparente, qui lui allait si bien. Elle lui rendit volontiers son sourire.

- Tu me connais, je préfère être collée à ma cible, alors tes petits jouets, ça ne m’émoustille pas vraiment. Et tu n’avais rien laissé pour moi. Donc j’ai tous les droits d’être un peu vexée. lui répondit-elle sans le lâcher des yeux.

Ils étaient rares à vouloir rencontrer la griffe, plus encore à l’admettre. Le chef des égorgeurs n’était pas un homme d’affaires. Même s’il était loin de la brute assoiffée de sang que beaucoup s’imaginaient… Bon d’accord, c’était une brute assoiffée de sang. Mais pas un idiot, loin de là, sinon trois cents hommes et femmes perdu dans les marais ne tiendraient pas tête à la milice depuis près de trois ans. Pour autant il fallait admettre que les négociations et les débats n’étaient pas trop de son gout, mais plus par choix que par incapacité.

Ce serait dommage de voir le crâne du renard éparpillé un peu partout sous le tranchant de sa hache. Mais en même temps, si celui-ci pensait avoir une offre assez intéressante pour prendre le risque. Qui était-elle pour l’empêcher d’aller frôler la mort ?
Elle se leva et s’approcha de lui alors qu’il avait toujours les bras levés. Même si cela avait été dit avec un sous-entendu, elle n’hésita pas une seconde à le fouiller, pas plus qu’à laisser trainer ses mains où elle en avait envie. Et même si elle sembla bien hésiter sur la possibilité qu’il cache une épée dans ses braies, vu comme elle prit son temps en croyant trouver sa garde. Elle finit par hocher la tête et laisser son corps en paix. Non sans avoir glissé à son oreille d’une voix joueuse.

- Quand la Griffe aura son cul posé sur le trône de l’autre emmerdeur, c’est peut-être bien moi qui viendrais te voir plus souvent.

Elle se retourna s’éloigna d’un pas dont le déhanchement, dans son pantalon plus que collé à sa peau, se révéla des plus provoquant. Et vu qu’ils n’étaient que tout les deux, devait sans aucun doute lui être destiné.

- Suis-moi.

Dans les minutes qui suivirent, elle répondit à plusieurs hululements par des bruits tout aussi étranges mais sans jamais prendre la peine de lui en expliquer les raisons. Il restait ou plutôt, il était redevenu un étranger. Quand bien même elle l’appréciait.
La citadelle se rapprocha lentement et emplit le paysage, jusqu’à ce qu’ils arrivent à ses portes. Qui contrairement à la dernière fois qu’il les avait vu, n’était plus un trou éventré, combler par des charrettes et autres planches inclinées. Mais bien deux solides et haut battant de bois renforcés et aux charnières de fer. L’un d’eux était ouvert.

Priscilla s’arrêta pour regarder Goupil par-dessus son épaule.

- Je ne vais pas te poser de questions sur l’affaire qui te pousse à voir la Griffe, parce qu’à vrai dire, je m’en balance. Mais je te déconseille de jouer trop à tes petits jeux avec lui. La patience avec les gens n’est pas son fort. Tu ne voudrais pas servir de cible d’essai à tes arbalètes si ?le taquina-t-elle. Avant de se retourner pour lui faire face.

- Tu rentres chez nous à partir de là Arsène. reprit-elle en utilisant un nom qu’il détestait sans doute mais qui était aussi un rappel plus que vif à la vie qu’il avait partagé avec eux. N’oublies pas que nos règles sont différentes, mais pas injustes, alors tiens-toi comme il faut… ou au moins autant que tu peux. ajouta-t-elle avec un demi sourire. Elle se retourna pour reprendre la route, mais reprit la parole.

- Et si jamais tu survis et que tu passes la nuit ici avant de repartir… Je n’ai pas d’expédition de prévue, et j’ai une chambre dans l’aile Est. Si tu t’ennuies.

Sans un autre mot, et sans attendre de réponse non plus, elle se remit en route et passa dans l’ouverture. Juste l’autre côté, Goupil pu découvrir que là aussi il y avait eu du changement, et que l’endroit ressemblait moins à une ruine qu’à un terrain d’entrainement bien ordonné, un large espace près de la porte était occupé par une herse visiblement en cours de finalisation par deux forgerons qui martelaient un nœud de métal rougeoyant et il put deviner le squelette de deux grues de bois qui serviraient certainement à la hisser dans son emplacement.

Les tas de gravât avaient été réunis à des point stratégique et là encore trié entre les pierres utilisable et le pur gravier. Les premières rescellaient les parois endommagées de la muraille, et le reste combler l’espace entre les murs pour les renforcer. Les maisons les plus fragile ou celle carrément détruites avaient été rasées, et plusieurs groupes s’entrainaient visiblement sur les terrains de terres battues ainsi formé, et de plusieurs bâtisses émerger des bruits de marteau frappant l’acier. Par l’un des battant ouvert, il fit même un homme jeter deux épées fraichement forgées sur un râtelier qui en contenait au moins cinq autres.
Ventfroid se… non, les bannis se militarisaient. Et pas qu’un peu.

Priscilla ne fit rien pour lui cacher ces progrès, pas plus que pour s’en vanter. Elle se contenta d’avancer à travers la rue principale vers la forteresse aux piques acérés. Ils déboulèrent sur une cour large et pavée qui faisait face à un autre mur interne protégeant la forteresse elle-même. Sur les marches qui menaient au passage s’engouffrant dans celui-ci, avait été installer ce qui pouvait vaguement ressembler à un trône de fer et de peau tannée. Le dossier s’étendait en un large demi-cercle et une représentation de la marque des bannies y étaient dessinée, avec, ce qui était sans aucun doute du sang.

Assis sur celui-ci se trouvait la Griffe. Même ainsi courbé, ses coudes sur ses genoux, ses mains sur le manche en bois d’une hache de bûcheron plutôt que de guerre, son menton posé sur ses doigts, sa stature avait quelque chose d’intimidant. Il était un peu moins grand que la couturé, moins épais aussi. Mais ses muscles avaient quelque chose d’animal dans leur dessin. Ils étaient faits pour le combat et rien d’autre. Son faciès si particulier renforcé encore cette impression, et évoquait bien trop les horribles créatures là-dehors pour qu’on puisse se sentir à l’aise en le regardant. Même les nombreux symboles tatoués sur sa peau pâle, d’une élégance certaines pourtant, prenaient quelque aspect acéré, comme si on pouvait s’y couper en en suivant le fil.

Il écoutait un homme à genoux à quelques pas des marches, qui bégayait d’une voix plaintive. Elle leva sa main pour le stopper et ils s’arrêtèrent au bord du cercle formé par quelques hommes en arme et des petits curieux.

- J.. je.. j’t’assure Griffe ! Y avait rien.. RIEN à faire ! Y nou’sont tombés d’ssus. J’sui chanceux d’ête là. Les verts, c’est de’sadique. J’en ai tué ‘rois avant d’m’en tirer. Si y qu’qu’un qui me traite d’menteur, qu’y s’montre !

La Griffe l’interrompit d’une voix grave et profonde, autoritaire et un brin déçu.

- C’est justement ce que quelqu’un a fait.

La phrase dites si simplement, coupa toute répartie de l’homme, qui visiblement ne s’attendait pas à cela. Le chef des égorgeurs poursuivit.

- Après que ton second t’es fait remarquer quatre fois que l’embuscade que tu proposais été risquée, que les verts semblaient vous attendre. Ils ont commencé à se demander pourquoi tu insistais à ce point. Alors, la nuit qui a précédé votre attaque. Ils ont envoyé le plus jeune ici, avec une histoire très différente de la tienne. Et leur message disait que si tu revenais seul, après une attaque surprise de la milice. C’est que tu les aurais vendus. Alors je me demande qui je dois croire.

- Y’ment Griffe, je le jure sur ma vie !

Le colossal tueur porta une main à sa ceinture et extirpa un bout de tissu de celle-ci ou plutôt de peau séchée. Couverte d’une dizaine de symbole.

- Alors explique moi comment le garçon a pu convaincre dix hommes d’apposer leur marque secrète à ce torchon pour appuyer son histoire et ensuite, tu me diras qu’elle preuve tu as toi.

L’homme pâlît. Et il n’en fallut pas plus à Griffith pour établir son jugement… et sa condamnation. Il se mouva à une vitesse que sa carrure n’aurait jamais pu laisser imaginer. Le tissu tomba de sa main et tout ses doigts s’enroulèrent autour de sa hache qui pivota en sifflant. Ses jambes puissantes le propulsèrent en l’air, et il s’arqua comme un croissant de lune, son arme tendue derrière lui. Son bond lui fit couvrir la large distance qui le séparait de sa victime qui eut à peine le temps d’être terrorisé. La hache trouva le sommet de son crâne et l’explosa aussi aisément qu’un œuf et poursuivit sa route, déchirant les chairs et les os presque jusqu’à la moitié du torse.

Un mélange de rire et d’applaudissement accueillit l’événement, alors que la Griffe posait son pied sur le torse du cadavre et extirpait son arme, laissant la dépouille et ses entrailles tomber en arrière. Ce fut à ce moment qu’il aperçut, ou du moins s’intéressa à Priscilla et son compagnon.

- Tiens, tiens, un visiteur.

Avec un grand sourire, Priscilla lui claqua le dos du plat de la main pour le pousser en avant en lançant un :

- Bonne chance Renard ! D’un ton amusé.


HRP:
Revenir en haut Aller en bas
Le GoupilContrebandier
Le Goupil



[Convocation]Avance vers moi, découvre toi Empty
MessageSujet: Re: [Convocation]Avance vers moi, découvre toi   [Convocation]Avance vers moi, découvre toi EmptyDim 14 Nov 2021 - 20:30

« Le corbeau et le renard »
À l’entrée de la forteresse, Le Goupil avait presque tout oublié des émotions qui l’avaient occupé jusqu’alors. Il ne songeait plus au tort qu’il avait eu de ne prévoir aucune attention spécifique pour Priscilla, à l’occasion de sa dernière expédition, à l’amusement né de cette fouille poussée à laquelle elle s’était livrée, aux espoirs fous qui semblaient désormais guider ses actes, à ses propres attentes, apparues après qu’elle se soit éloignée de lui en balançant si exagérément les hanches, ou à la curiosité qui l’avait saisi lorsque la jeune femme avait paru communiquer avec d’autres éclaireurs.

À l’entrée de la forteresse en cours de réhabilitation, il ne restait plus rien d’insouciant en lui.

Calé sur la marche et les arrêts de Priscilla, il s’était interrompu avant de pénétrer dans le domaine des Égorgeurs. Le museau levé, ses yeux de fouine étudiaient la hauteur des remparts rebâtis ou renforcés, cherchaient à percer l’épaisseur des portes qui empêchaient désormais quiconque de s’introduire ou de s’éclipser comme l’eut fait un courant d’air, se posèrent finalement sur Priscilla lorsqu’elle reprit la parole pour un dernier avertissement.

— Oh… Tu t’inquiètes pour moi, peut-être, ma douce ?

Le sourire qu’il avait esquissé le quitta presque aussitôt, lorsqu’un nom oublié retentit, accentuant l’angle de ses sourcils pour déchirer son front d’une vilaine ride.
Ses cicatrices se tendirent avec le reste de son visage.

Si l’invitation qui suivit ne tomba pas dans l’oreille d’un sourd, le renard n’en laissa rien paraître et demeura fermé. Ce qu’il vit de l’intérieur de Ventfroid ne l’aida d’ailleurs pas à se détendre.

Les Bannis ne ménageaient pas leur peine et semblaient alterner entre entraînements et travaux de réédification. Lorsqu’il était venu livrer ses arbalètes, le contrebandier n’avait pas eu l’opportunité de pénétrer au cœur de la forteresse – à l’époque, cependant, les trous dans ce gruyère de pierre suffisaient largement à dévoiler ce que les réprouvés auraient souhaité maintenir secret. Le souvenir qu’il gardait de ce lieu différait en tout point de ce qu’il découvrait aujourd’hui.
Si une petite voix entêtante ne lui avait pas soufflé à l’oreille qu’il assistait là aux préparatifs d’une guerre d’une tout autre envergure, peut-être aurait-il pu saluer les efforts dispensés par ces hommes et ces femmes livrés en pâture.

Dans un silence inhabituel, il suivit Priscilla en remontant la rue principale de la citadelle, observa chaque détail qu’on voulut bien lui dévoiler, tâcha d’en mémoriser le maximum jusqu’à atteindre une place où une représentation tragi-comique semblait se dérouler, pour le plaisir d’une poignée de spectateurs qu’il eut l’insigne honneur de rejoindre.

Si son regard échoua inévitablement sur Griffith, il ne s’y attarda pas et reprit sa scrutation première, cependant que l’échange de doléances se poursuivait. Le contrebandier n’acheva son tour d’horizon que quelques secondes, à peine, avant une mise à mort expéditive qui lui valut une éclaboussure de sang en plein sur le verre de ses bésicles.
Désireux de remédier à cette gêne, le marchand déchaussa ses lorgnons et souffrit des encouragements de Priscilla à cet instant. Le demi-saut qu’il esquissa presque joyeusement au cœur de ce cercle improvisé le poussa à décocher un bref regard réprobateur à la jeune femme – ou du moins, aux contours flous de sa silhouette – par-dessus son épaule.

— Salutations, La Griffe, chef des… Fracasseurs, lança-t-il en essuyant ses lunettes contre sa veste, on me nomme Le Goupil.

Sous les yeux des Bannis, le marchand avait conscience que c’était désormais à son tour d’amuser potentiellement la galerie. Or, il ne saisissait que trop bien la nature des distractions de ces individus réduits à la plus primale barbarie.
Quelques fâcheux revers de la vie l’avaient poussé et repoussé jusqu’à n’éprouver plus qu’une profonde indifférence pour la plupart de ses semblables. C’était entre autres pour cette raison qu’il trompait, trahissait, mentait sans se soucier de blesser quiconque, et en se préoccupant encore moins du salut de son âme.

Mais quel malheur, au juste, justifiait le plaisir sadique de faire et voir couler le sang des autres ? Était-ce le jugement des Hommes ? La marque de leur sentence à même la peau ? N’y avait-il donc que la rancœur et la soif de vengeance pour expliquer que des femmes aussi censées que Priscilla – car c’était, du moins, l’impression qu’elle lui avait toujours donnée – suivent aveuglément l’alpha d’une meute de sauvages ? Et le suivaient-ils parce qu’il était le plus fort, seulement ?

Ces interrogations sans réponse lui firent presque regretter de ne pas s’appesantir davantage en ces lieux.

— Je sais ton temps précieux, alors je serai bref. J’ai une question, pour toi, annonça le renard en vérifiant la clarté de ses verres à la lumière du ciel, quel poids portait Langranel ?

Satisfait, il chaussa de nouveau sa deuxième paire d’yeux et la remonta sur son nez, du bout du majeur droit, avant de reporter son attention tout entière sur son interlocuteur.
Revenir en haut Aller en bas
Dame CorbeauMaître du jeu
Dame Corbeau



[Convocation]Avance vers moi, découvre toi Empty
MessageSujet: Re: [Convocation]Avance vers moi, découvre toi   [Convocation]Avance vers moi, découvre toi EmptyDim 14 Nov 2021 - 21:37



8 Mai 1167.
[Convocation]Avance vers moi, découvre toi 43eo
Si la Griffe ne sembla pas s’émouvoir, le Goupil pu entendre inspirer vivement Priscilla derrière lui, comme si la question lui évoquer plus de chose à elle qu’à lui. Il s’accroupit et essuya sa lame ensanglantée sur la tunique du mort. Sa voix profonde reparue. Mais le sujet qu’il aborda fut bien différent que ce que à quoi le trafiquant aurait pu s’attendre.

- Je me souviens de toi, mais tu te faisais appeler autrement alors. Tu avais aussi une âme il me semble en ce temps-là. Laide et sale, mais bien présente. Oui, c’est ça, un garçon et une âme. Maintenant tu n’as plus ni l’un ni l’autre, je me demande si c’est lié.

Il n’y avait pas de question. En réalité, il aurait pu surprendre la tueur entrain de marmonner tout seul que son ton n’aurait pas été bien différent. Celui-ci se releva une fois satisfait du tranchant de la hache dont le sang avait en majorité disparue et la ramena sur son épaule, aussi facilement que s’il s’était agit d’une tige de blé. Il pivota vers Goupil et l’observa une poignée de seconde comme s’il s’attendait à une chose qui n’arriva pas. Il haussa les épaules et reprit la route de son trône.

- Je n’ai aucune idée de qui est le type dont tu parles, ou de ce qu’il pouvait bien porter,… Goupil. dit-il en appuyant particulièrement sur ce mot alors qu’il se laissait allé dans le dossier, passant une jambe sur l’accoudoir. Deux hommes entreprirent de passer une peau sous le macchabée et de l’entrainer au loin. Certains les suivirent, soit car ils avaient eu ce qu’ils voulaient, soit parce que la mort du renard semblait moins attrayante. D’autres au contraire restèrent, curieux de ce qui se manigançait.

- Donc deux choses, soit tu es stupide voir fou et tu as décidé de venir m’embêter pendant que je règle des soucis interne. Mais tu admettras que ça fait une trotte depuis la cité pour se faire défoncer le crâne. Et puis il t’aurait suffi de crier dans les marais pour que ta bêtise trouve une réponse. Soit…

Les yeux jusque-là ternes du banni luirent d’une intelligence malsaine.

- Soit tu t’attendais à ce que je sache de quoi tu baragouines. Ce qui veut dire que cela m’était spécifiquement adressé. Tu me diras, ça peut-être de la folie encore une fois, mais on va admettre que tu as tout tes esprits. Pour l’exercice. Ils ne sont pas nombreux ceux qui veulent m’adresser la parole directement en dehors de mes hommes. Et vu que tu ne t’attendais pas à ce que je ne sache rien, c’est qu’on t’a dit de me le dire… Hum. Intéressant. Tu fais dans le trafic il me semble, on te doit une récente acquisition d’ailleurs. Alors on m’envoie un marchand, enfin un voleur qui négocie. dit-il d’un ton plus diverti que pensif. Il aurait pu directement lui demander la raison de sa présence, voir lui faire cracher avec ses dents, mais il prenait visiblement plaisir à cette réflexion.

- Donc pour négocier quelque chose pour un autre client surement. Quelqu’un de plus important, et qui se croit à même de payer ce pourquoi il t’envoie. Je chauffe ? Et vu que tu es un brigand sans arme, je dirais que ce n’est pas un client profondément recommandable. Surement pas plus sympathique à devoir contenter que moi. Ah oui c’est cela.

La griffe éclata d’un rire profond, venu du fond du ventre, comme si le Renard avait fait la meilleure des plaisanteries.

- Parmi tout ceux que le couturé aurait pu m’envoyer, il a fallu que ce soit toi. Un choix logique, je lui accorde, vous n’êtes pas beaucoup à nous connaître assez pour qu’on vous amène à moi sans avoir fait couler un peu de sang. Mais quand même, qu’elle ironie que ce soit toi…

- Priscilla, va chercher notre invité, je crois que ça vaut le coup d’œil. dit-il après avoir retrouvé son calme.

La jeune femme s’éloigna sans un mot mais glissa un regard à Goupil, dépassa le trône et s’enfonça dans le fort. Griff se rassit correctement et s’appuya sur sa hache, rappelant désagréablement la position qu’il avait juste avant de tuer la dernière personne qui l’avait contrarié.

- Alors marchand sans âme, parlons un peu affaire. Qu’est près à mettre le couturé dans la balance ? Hm, faisons plus rapide, qu’est-ce qu’il ne veut pas mettre ? Je prendrais le reste. dit-il, amusé.



Revenir en haut Aller en bas
Le GoupilContrebandier
Le Goupil



[Convocation]Avance vers moi, découvre toi Empty
MessageSujet: Re: [Convocation]Avance vers moi, découvre toi   [Convocation]Avance vers moi, découvre toi EmptyMar 16 Nov 2021 - 9:47

« Le corbeau et le renard »
L’inspiration de Priscilla lui avait déjà mis la puce à l’oreille. Quelque chose clochait.
Le temps que Griffith prit pour réfléchir confirma un pressentiment que sa réponse incarna, amenant un sourire aux lèvres du contrebandier, puis lui suggérant un ricanement silencieux.

Un élément lui avait échappé, mais lequel ? Si La Griffe n’avait aucune idée de l’existence même du code, c’est qu’il n’était pas celui à qui il devait le donner. Mais qui, alors ?
L’écoulement des jours n’aidant aucunement, il était bien incapable de se remémorer les termes exactement employés par Léon. Cela étant, il n’y avait pas beaucoup de personnes auprès de qui vérifier l’identité d’un prisonnier, sinon le geôlier et le prisonnier lui-même. Une chance sur deux.

Une fois n’est pas coutume, sa mauvaise fortune frappait de nouveau... Sauf, peut-être, à ce qu’il ne soit vraiment pas fait pour le trafic d’humains. Après tout, il n’avait nul besoin de code quelconque pour reconnaître la valeur d’un objet : son œil suffisait. Quelle pitié.

Stupide ou fou, Le Goupil hésitait lui-même, cependant qu’il s’accroupissait avec lenteur, repliant ses longs bras sur ses genoux. Les réflexions de Griffith, dictées par la logique, trahissaient un grand sens de l’observation et de la déduction. Deux qualités qui expliquaient peut-être encore pourquoi il gouvernait ces lieux. Deux qualités que le contrebandier n’aurait pas soupçonnées, pas plus que cette espèce d’amusement – aussi déséquilibré, malsain et calculé soit-il – qu’il y avait dans l’attitude autant que dans les propos de ce souverain des marais.

Sans nul doute, le marchand aurait volontiers applaudi l’analyse du chef des Bannis si celui-ci n’avait pas prononcé un mot, à l’origine d’une petite voix à son oreille.

Qu’y avait-il donc d’ironique ?

Chassant ce murmure d’un autre temps, le renard tâcha de ne pas se formaliser davantage du regard que lui lança Priscilla en s’éloignant. Par mimétisme, peut-être, il articula ses bras décharnés, croisa ses mains et appuya son menton sur cet édifice osseux plus que branlant.

Cette similitude approximative dans la posture des deux hommes était bien tout ce qui les réunissait – cela, et peut-être cette distraction qu’ils semblaient partager pour l’heure. Griffith était aussi large, aussi intimidant, aussi impressionnant, aussi imposant que Le Goupil était chétif, invraisemblable, invisible et insignifiant.

Un Roi face à un moins que rien. Un lion face à un crapaud – une image d’autant plus plausible, alors que l’un siégeait sur son trône, cependant que l’autre se tenait accroupi.

— Sur le chemin depuis Marbrume, je songeais à ce que je pourrais te proposer. Des armes me paraissaient tout à fait opportunes, mais j’ai révisé mon jugement depuis mon arrivée. Je te félicite pour vos progrès, soit dit en passant... ricana-t-il sans se départir de ce sourire, à mi-chemin entre l’insolence et l’indolence – un rictus sans âme, en d’autres termes, vos rangs m’ont tout l’air de gonfler rapidement et vous ne ménagez pas votre peine pour être prêts pour l’assaut prochain, alors je me disais, en désespoir de cause, que vous manquiez peut-être de vivres. Après tout, la campagne, le plein air, ça creuse plus que la cité, mais… si tu me disais plutôt ce que tu souhaites, La Griffe ? Enfin… les moyens auxquels tu penses, afin d’accéder à ce que tu souhaites, plus exactement. Que je vois si Le Couturé possède ce dont tu as besoin.
Revenir en haut Aller en bas
Dame CorbeauMaître du jeu
Dame Corbeau



[Convocation]Avance vers moi, découvre toi Empty
MessageSujet: Re: [Convocation]Avance vers moi, découvre toi   [Convocation]Avance vers moi, découvre toi EmptyMer 17 Nov 2021 - 9:45



8 Mai 1167.
[Convocation]Avance vers moi, découvre toi 43eo
La griffe laissa son regard vagabonder sur les murs en plein essor de sa forteresse, les hommes qui se pressaient ici et là, les bruits de métal qu’on martèle, les voix qui portaient et donnaient des instructions. Un éclat de fierté passa sur son visage. Il ne s’agissait pas de l’égaux du puissant qui obtient plus encore de pouvoir pour alimenter sa propre soif de celui-ci. Non, plutôt de celui du fauve qui constate avec satisfaction l’aiguisé de ses griffes.

- Tes compliments me vont droit au cœur, Goupil, sincèrement. Cela nous a beaucoup couté. Trop sans doute. dit-il sans pour autant reprendre le rire ou le sourire de son interlocuteur, mais sans non plus choisir de prendre ombrage de ce qu’ils pouvaient sous-entendre.

- Mais détrompe-toi si tu penses que nous craignons un assaut. Plus maintenant. Je pourrais défendre cet endroit plusieurs jours contre une force dix fois supérieure aux miennes, et contrairement à ses invités indésirables, je ne me retrouverais pas entre un mur et la menace que le bruit attirerait. expliqua tranquillement le chef des égorgeurs avec une voix de tuteur qui enseigne à celui qui ne sait pas. Il n’y a que le loup noir qui aurait l’audace d’essayer de me déloger d’ici et même lui ne se lancerait pas dans ce projet sans bonne raison.

Griffith semblait parfaitement convaincu de ses dires, à tel point qu’il pouvait faire naître le doute chez son compagnon de marchandage. Le roi peinerai-il vraiment à déloger une bande de tueur ? Que pouvait bien cacher les bannis pour posséder une telle assurance ?
Ou alors la griffe s’était-elle simplement elle-même convaincue de sa propre invincibilité ? Au détriment du bon sens le plus naturel ? La folie n’était jamais loin quand on passait son temps dans les marais.

- Mais tu n’as pas tout à fait tort en supposant que des vivres seraient un bon argument de négociation. Tu ne vois juste pas assez loin. Je ne t’en blâme pas, mes volontés peuvent surprendre quand on parle des intérêts d’une bande de criminels. Même si leur crime est de vouloir survivre alors que leur roi leur a tourné le dos après les avoir offerts à une mort presque certaine.

Visiblement énervé par cette conclusion, il la chassa d’un geste de la main. Le passif entre les bannis et la couronne n’était ni un nouveau sujet, ni l’un de ceux pouvant se régler durant une négociation entre un tueur et un contrebandier. La griffe préféra se concentrer sur le prix à payer.

- Ce que je veux, ce sont les marchands, Goupil. Les types comme toi, et les plus gros encore. Nous ne sommes pas aveugles, nous savons reconnaître les trafics qui se déroulent dans les convois, les marchandises qui échappent aux registres. Quand nous faisons main basse dessus. Et si la Guilde est aussi puissante qu’elle l’affirme, alors c’est elle qui en gère une bonne partie, ou du moins l’autorise. Le couturé a donc suffisamment d’influence sur les marchands pour les forcer à une vente qu’ils craindraient de réaliser par eux-mêmes… déduisit logiquement le meurtrier.

- Alors le seul paiement que je veux, c’est qu’ils convainquent ces braves commerçants de s’ouvrir un nouveau point de commerce ici, pour faire leur affaire. Ventfroid s’ouvre officiellement à la tractation. Métaux, poissons et même de l’or pour régler nos échanges, ainsi que la garantie que tout convoi ou marchand solitaire qui se donnera la peine de venir faire affaire sera protéger de tout raid potentiel sur les routes. Mais comme tu t’en doutes, il y a peu de chance que ces derniers se lancent d’eux même dans ce genre d’expérience sans garantie ou encouragements… appuyés. Je veux que le couturé me fournissent ces deux points, le temps que les choses se mettent en branle d’elle-même. Un prix raisonnable, qu’en penses-tu ? le questionna l’imposant chef de guerre d’un ton détendu, presque charmeur.

Malgré le picotement sur sa nuque, il n’y avait pas grand-chose à redire à cette offre. A première vue. Les bannis n’avaient plus vraiment besoin d’aide pour s’emparer d’un convoi, et si c’était un piège grossier pour en capturer un ou deux sans effort, alors cela ne ferait que confirmer ce que tout le monde pensait savoir, que les bannis étaient indigne de confiance et les choses reprendraient leur cours. La griffe devait le savoir.
Alors son but ne devait pas être aussi simpliste. Pour nuire à la réputation du couturé ? Peut-être, mais pourquoi s’aliéné volontairement l’un des seuls hommes prêts à négocier ? Non, ça ne tenait pas debout non plus… Le plus inquiétant et le plus surprenant à envisager, était que Griffith veuille effectivement faire des bannis une force commerciale officielle et en ait les moyens…

Des bruits de pas parvinrent de derrière le trône, la démarche tranquille et efficace de Préscilla, et un autre plus courte mais maîtrisée elle aussi. Elle émergea des ombres de la forteresse et s’avança près du fauteuil où trônait le monarque en puissance. A sa suite se tenait un jeune garçon.
Il n’avait sans doute pas plus d’une dizaine d’années, ou peu s’en faut, et ses cheveux était aussi noir que le ciel était bleu. Il arrivait difficilement à la taille de sa geôlière. Une étrange cicatrice barré son visage d’une joue à l’autre, un trait fin surmonté deux pointes bien trop régulier et parfait pour envisager une blessure ou un accident, on lui avait fait cela. L’un de ses yeux était d’un brun noisette presque classique, mais le gauche était d’un bleu froid qui aurait presque pu le faire croire aveugle, mais cet œil se fixa sans peine sur le contrebandier et l’observa avec tant d’insistance qu’il aurait pu croire qu’il observait quelque chose par-delà le masque minutieusement façonné.

Sur l’épaule du garçon vint se poser un hibou presque aussi large que lui, dont les ailes déployées auraient pu l’englober. L’œil gauche de l’animal été absent, remplacé par une sorte de bouton cousu, offrant une singularité saisissante au duo.
Griff’ laissait sont regard glissé entre le marchant et l’enfant, avec un mélange entre sourire et curiosité.

- Voilà ce que tu es venu chercher, Goupil. finit-il par dire.



HRP:
Revenir en haut Aller en bas
Le GoupilContrebandier
Le Goupil



[Convocation]Avance vers moi, découvre toi Empty
MessageSujet: Re: [Convocation]Avance vers moi, découvre toi   [Convocation]Avance vers moi, découvre toi EmptyVen 19 Nov 2021 - 10:07

« Le corbeau et le renard »
S’il n’avait possédé cette manie de cligner des yeux à intervalle régulier, nul doute que l’on aurait pu prendre Le Goupil pour un pantin, ainsi figé, ainsi souriant, ainsi factice. Il écoutait avec attention les paroles de ce chef de guerre prestigieux qui daignait lui accorder de son temps, analysait chaque mot, tâchait de deviner chaque sous-entendu.

Jamais le contrebandier n’avait envisagé une charge que l’on mènerait contre Ventfroid. Ce n’était d’ailleurs pas à cela que la préparation des Bannis lui avait fait penser : il ne décelait pas l’esquisse d’une défense, mais plutôt l’ébauche d’une attaque. Un assaut qu’ils ne subiraient pas, mais initieraient au contraire. Du modeste avis du marchand, il y avait fort à parier qu’aucune offensive ne serait effectivement conduite contre Ventfroid – pas à l’initiative du Roi, en tous cas – pour les raisons que La Griffe avait lui-même invoquées et pour d’autres encore. La Milice n’avait pas l’aisance des réprouvés pour survivre dans les marais, et le trajet entre Marbrume et Ventfroid aurait tout le temps de réduire les rangs d’une armée déjà bancale. Elle arriverait épuisée devant la herse et les lourdes portes d’une forteresse à présent digne de ce nom. À quoi bon ?

D’ailleurs, oui : à quoi bon ? N’était-ce précisément pas pour déléguer à la Fange ce que cette hypothétique armée devrait réaliser en menant l’assaut, que ces hommes et ces femmes – que ces innocents coupables d’aspirer à survivre, uniquement, à en croire certains – avaient été bannis ?

Lorsque Griffith répondit enfin à sa question, les paupières du renard recouvrirent son regard sans plus le dévoiler, pour mieux réfléchir et analyser, sûrement. Le maître des lieux désirait les moyens d’attirer les marchands jusqu’à lui, de faciliter la transmission des biens et des richesses, de diversifier les activités de la forteresse ; bref, de resociabiliser les sauvages sous sa coupe.
Et si La Griffe n’avait pas un seul instant envisagé de marcher sur Marbrume ? S’il avait plutôt souhaité la faire venir à lui ? Les marchands lui apporteraient de l’autonomie, de l’influence, du pouvoir – celui de négocier. Qui sait ? Peut-être jusqu’à devenir l’égal de Marbrume, peut-être jusqu’à renverser les forces, à terme. Imprenable, derrière ses remparts, la dernière cité, asphyxiée, serait alors contrainte de s’ouvrir à ce monde qu’elle avait rejeté. Était-ce ce que cherchait le chef de guerre ? N’était-ce pas lui donner les clés de la ville que de lui concéder les commerçants ?

Probablement pas directement. Il ne tiendrait qu’à Léon de préserver le déséquilibre à son avantage.

Deux jeux de pas forcèrent le marchand à rouvrir les yeux. Il les posa d’abord sur Priscilla, puis plus bas, sur un garçonnet dont le regard insistant éveilla chez lui une désagréable salve de frissons. Du creux de ses entrailles, elle explosa, serpenta le long de sa colonne vertébrale jusqu’à sa nuque, jusqu’à son crâne, jusqu’à hérisser la base de ses cheveux.

Le Goupil chassa cette dérangeante sensation en se redressant d’un bond, comme un ressort trop longtemps maintenu sous pression. Le contrebandier tâcha de ne pas questionner son âge, la signification et l’origine de cette marque sur son visage, les raisons – s’il y en avait seulement – pour lesquelles l’un de ses iris était si surnaturel, le rôle que jouait cet étrange piaf sur son épaule – tout en redoutant de comprendre qu’il s’agissait là du garde du corps évoqué – ou encore ce qu’il était advenu de l’œil gauche de l’oiseau – en repoussant l’idée qu’il était peut-être fiché dans l’orbite du garçon. Il s’enfonça alors un peu plus profondément dans ce qu’il connaissait de mieux : le déni.

— Un morveux… Merveilleux, ironisa-t-il en étirant ses bras au-dessus de sa tête, je te trouve bien cruel, La Griffe, de demander à un marchand de t’octroyer les moyens d'accéder à d’autres marchands. Mes affaires seront mises à mal, il faudra que je casse mes prix... soupira exagérément le renard, néanmoins… Je suis ici en tant que représentant, non en tant que commerçant, aussi, même si cela revient à me tirer un carreau dans le pied… Marché conclu. En théorie, tempéra-t-il en glissant ses mains dans les poches de sa veste, tu permets que je jette un œil à la marchandise ?

Ni une ni deux, l’homme coula de longues enjambées vers le colis dès que sa faveur lui fut accordée. Il observa l’enfant, le hibou, tourna autour des deux avec lenteur, comme un prédateur étudierait sa proie, sans comprendre l’intérêt qu’avait Léon à vouloir récupérer ce garçonnet. Le Couturé le connaissait-il seulement ? Et Griffith ? Et Priscilla ?

De nouveau face au gamin, le renard abaissa un regard froid et dédaigneux sur lui, soutenant ces yeux asymétriques et pénétrants.

Une guerre d’influences se profilait pour ça ?

Dans un soupir, le contrebandier s’inclina pour être à la hauteur de son interlocuteur, sans prendre la peine de plier ses grandes jambes. Un nouveau sourire étira ses lippes, cependant qu’un murmure tout juste audible les franchissait. Deuxième essai. Dernière chance.

— Et toi… sais-tu quel poids portait Langranel ?
Revenir en haut Aller en bas
Dame CorbeauMaître du jeu
Dame Corbeau



[Convocation]Avance vers moi, découvre toi Empty
MessageSujet: Re: [Convocation]Avance vers moi, découvre toi   [Convocation]Avance vers moi, découvre toi EmptySam 20 Nov 2021 - 10:00



8 Mai 1167.
[Convocation]Avance vers moi, découvre toi 43eo
La griffe s’esclaffa à la remarque tout à fait justifié, mais au combien audacieuse vu la situation. Il haussa les épaules et d’un geste de la main autorisa le marchand à approcher l’enfant, non sans garder ses yeux fixés droit sur la scène.

- Je ne doute pas qu’un homme avec tes ressources saurait de toute façon tirer son épingle du jeu. Mais je t’accorde que plus la concurrence est nombreuse, plus elle est dure. Disons que vu que tu as fait cet effort avant les autres. Sans encouragement autre que ta grande humanité... je suis prêt à négocier un pourcentage à la hausse sur tes ventes et achat. Mettons un cinquième de prix.

L’offre était surprenante. Et fort généreuse. Du moins si les choses se déroulaient comme l’escomptait Griff’. Si un vrai commerce se lançait entre la cité et les bannis, même officieux, et que les échanges se multipliaient, avoir un tel avantage serait une aubaine. Même en se contentant de revendre les produits d’autres, en ne gardant que la marge pour lui-même, les bénéfices seraient grands. Alors s’il envisageait de monter un conglomérat… il pourrait devenir à lui seul une plaque tournante de ce marché en plein essor.
Le chef de guerre devait le savoir, sans aucun doute, pourtant il avait fait son offre. Peut-être dans le but de l’y pousser… Pourquoi ?

L’enfant se laissa examiner sans gêne apparente, depuis qu’il avait cessé de fixer le marchand, il semblait totalement se désintéresser de la scène qui se déroulait autour de lui, comme un spectateur qui par un étrange hasard se serait retrouvé sur scène au milieu des acteurs. Le hibou en revanche tordit son souple cou pour suivre le renard à la manière qu’il l’aurait fait du véritable animal, s’apprêtant à fondre sur lui au milieu d’une neige épaisse.
Le môme releva les yeux pour les planter dans ceux froid du contrebandier. Priscilla renifla. Visiblement, elle ne goutait que très peu l’attitude des deux individus l’un pour l’autre, même si cela ne la concernait en rien.

La voix qui quitta les lèvres de l’enfant était si proche de la sienne qu’on aurait pu croire qu’il répondait à sa place. A peine un ton plus aigu correspondant mieux à sa carrure enfantine, elle possédait les mêmes intonations, la même profondeur et à cet instant précis, la même froideur détachée.

- Le genre de poids que tu as fui, homme à la fleur. répondit-il, cinglant et visiblement insultant, bien que seul lui, et peut-être Goupil, sachent de quel genre d’insulte il pouvait s’agir. Le hibou remua vigoureusement des ailes, sans doute pour se stabiliser sur l’épaule du garçonnet, mais qui donnait l’impression de le voir gronder son porteur. Celui-ci baissa les yeux et afficha une moue boudeuse qui sied bien plus à son âge et répondit à nouveau.

- Celui de toute chose. dit-il. Comme l’exigeait le code établi.

- Donc il parle. intervint la griffe, captivé par le petit échange qui venait d’avoir lieu. je te dois un verre Pris. J’avais parié qu’il était aussi muet qu’une tombe. Bon, je ne sais toujours pas de quoi il s’agit, mais la réponse te convient-elle contrebandier ? Avons-nous conclu une affaire ?
Il leva les yeux vers le ciel qui rosissait et s’assombrissait à vue d’œil.

- Si tu veux partir ce soir, je te conseille de te hâter. Sinon, tu as le droit de rester dans l’enceinte pour la nuit. Je ne voudrais pas qu’un si honnête marché soit gâché par une mort rapide. Ton premier broque de gnôle est offert, pour le reste et la nourriture, tu te débrouilles. dit la griffe en congédiant le contrebandier et sa prise d’un geste, comme si l’affaire ne l’intéressait soudain plus le moins du monde.


Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé



[Convocation]Avance vers moi, découvre toi Empty
MessageSujet: Re: [Convocation]Avance vers moi, découvre toi   [Convocation]Avance vers moi, découvre toi Empty
Revenir en haut Aller en bas
 
[Convocation]Avance vers moi, découvre toi
Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
Page 1 sur 2Aller à la page : 1, 2  Suivant

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Marbrume - Forum RPG Médiéval Apocalyptique :: ⚜ Cité de Marbrume - Zone souterraine ⚜ :: Egouts-
Sauter vers: