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| Une énième discussion [Rosen x Gudrun] | |
| Rosen de SombreboisBaronne
| Sujet: Une énième discussion [Rosen x Gudrun] Mer 9 Mar 2022 - 13:46 | | | Une énième discussion Rosen feat Gudrun 12 mai 1167 Château de Sombrebois « Mais pourquoi tu hurles comme ça, hein ?? »Les pleurs de mon fils résonnent dans tout le château et j’avoue avoir du mal à les calmer par moment. Il a pris le sein, je l’ai langé il y a peu, mais rien ne semble pouvoir l’apaiser des fois. Si je commence à me sentir mieux et que la douleur de la césarienne a pratiquement disparue, Athanase, lui, semble toujours plus agité et il m’est très difficile de m’en séparer. Mais comment une si petite chose peut-elle hurler si fort ?! Quand je le détache du châle qui le maintien contre moi, vous pouvez être assuré qu’il y a une forte probabilité qu’il se mette à hurler. Tant et si bien, que j’ai décidé de le garder tout le temps avec moi sans jamais le poser, sinon la nuit, pour le faire dormir contre moi car même une fois au pays des songes, si je tente de le déposer dans son berceau, il se réveille en sursaut et c’est reparti pour un tour. Je n’ai encore jamais réussi à le confier à qui que ce soit depuis mon rétablissement et je m’en occupe intégralement seule, demandant un peu d’aide à Pénélope régulièrement pour m’assister dans les langes en me portant de l’eau et le linge propre ou pour m’aider à l’attacher ou le détacher de contre moi. Je n’ai pas encore tout à fait pris le coup de main et j’ai encore du mal à l’attacher de façon fiable et bien serrée, mais je me débrouille de mieux en mieux. Aussi, je m’isole déjà moins dans ma chambre, étant dans de bien meilleures dispositions depuis mon accouchement et le rétablissement qui en a suivi. Les tensions avec Alaric se sont presque estompées aussi vite qu’elles sont venues à mon retour du Labret et il veille sur moi au maximum malgré ses nombreuses tâches. Je le trouve souvent soucieux bien qu’il fasse de son mieux pour se montrer rassurant à chaque fois que je m’en inquiète. Mais je ne suis pas dupe. Je vois bien que quelque chose ne va pas, et, même si mon intuition tend à m’angoisser, je préfère m’en tenir à ce que j’ai dit et à profiter. Chaque chose en son temps. J’aurais sans doute bien le temps d’être de nouveau préoccupée... Comme c’est la fin du repas de midi - l’après-midi commence à bien avancer - et que rien ne semble calmer les pleurs, je sors donc de table afin d’octroyer un peu de paix aux autres et je me dirige dans la salle d’eau le temps qu’il se calme un peu. Quand je plonge mon regard dans le sien, je me rends compte toute la beauté de la nuance de son regard vert entremêlé de quelques rares touches de bleus et bruns-jaune ça et là. Dans l’espoir de l’apaiser un peu, je tire un peu d’eau du puits pour lui donner un bain et vais chercher l’eau que j’ai fait chauffer dans la cuisine. J’évite de déranger Pénélope ou qui que ce soit lorsque je peux m’en sortir par moi même. Je rentre ensuite dans le bain pour me laver avec lui. J’aime tout particulièrement prendre le bain en même temps lorsque j’en ai l’occasion, profitant de ce moment privilégier et du peau à peau délicieux. Je le regarde alors tétouiller, se saisir de mon sein et jouer avec lorsqu’il n’a pas très faim à ce moment là, ou encore porter sa main à sa bouche en regardant ça et là. Comment ai-je pu une seule seconde avoir voulu l’empêcher de vivre ? Je me souviens encore lorsque, venant d’apprendre que j’étais enceinte et fortement bouleversée, j’avais demandé à Hector si nous ne ferions pas mieux d’interrompre la grossesse. Aujourd’hui, je ne sais vraiment pas comment je ferais pour vivre sans lui ; il est ma force, la beauté de ce monde et mon plus beau combat. Et je ne cesse de sourire lorsque je l’admire dormir ou me regarder. « Là… ça va mieux comme ça ? je lui demande, sereine. Quand on est juste tous les deux… toi et moi… », puis je passe doucement de l’eau sur son crâne et sur son dos. Peut-être que ce n’est qu’une impression, mais il me semble vraiment qu’il est plus calme et serein lorsque nous ne sommes que tous les deux, à l’écart des conversations animées du château et de l’agitation ambiante qui peut paraître probablement exacerbée et intense pour un tout petit. Alors que je sors du bain et que je nous habille, j’entends taper à la porte. Le milicien qui reste toujours à proximité m’explique alors que je suis demandé par Gudrun. Gurdrun... ? Je suis surprise et je me demande un instant ce qu’elle peut bien vouloir. La dernière fois que nous avons parlé, c’était d’Etiol… Un frisson désagréable me parcourt. Pas de sacrifice. Ne pas répondre à l’appel.C’était les derniers mots qu’elle a proféré, m’attrapant vigoureusement le bras de façon inattendue. Pourquoi vient-elle me chercher aujourd’hui ? Après les derniers événements et maintenant que je recommence doucement à faire des apparitions régulières à l’extérieur, juge-t-elle que je suis assez remise pour venir reprendre la discussion qu’elle m’avait par ailleurs dit que nous devrons poursuivre ? Je dois avouer que cela m’était totalement sorti de la tête avec les récents problèmes. Peut-être est-ce lié. Peut-être pense-t-elle – comme beaucoup sans doute – que j’ai réellement essayé de faire assassiner tout le monde. Si tel est le cas, je ne vois pas ce que je pourrais faire pour lui faire entendre que je n’ai rien à voir dans tout ça. « Dites-lui que j’arrive. »Je me dépêche de me sécher partiellement les cheveux et de sortir demander à Pénélope de m’attacher mon fils contre la poitrine avec le châle. Depuis que j’ai recommencé à me remontrer de façon régulière dans le bourg, j’essaie d’associer mes passages à quelque chose d'agréable. Je reste positive, souriante, essuyant les regards lourds sans broncher et me concentrant sur le reste. J’essaie de faire quelque chose pour les rares personnes que je suis amenée à croiser et à qui je dois parler, que ce soit des miliciens ou des civils. Je fais attention à mon image à présent et je travaille dur pour m’employer à enterrer les dernières mésaventures profondément dans les histoires du passé. Je garde espoir ; à cœur vaillant, rien d’impossible et je fais preuve d’un optimisme à toute épreuve depuis la venue de mon fils, si bien que tout un chacun peu voir à quel point j’ai changé dans mon attitude qui autrefois était en permanence austère et où l’on ne me voyait pas vraiment sourire. Aujourd’hui c’est tout l’inverse, l’on ne me voit plus vraiment renfrognée comme je l’ai toujours été au sein du bourg. Je suis toujours le sourire aux lèvres, guillerette même face aux gens hostiles, et mon seul regret est de ne pas avoir réussi cela plus tôt. Et même si j’ai tendance par moment à m’enfermer dans ma bulle avec Athanase, me coupant de ce qu’il se passe autour de moi à cause de cette solitude trop souvent endurée, les autres habitants peuvent aisément voir mon étonnante métamorphose. Je ris souvent, la plupart du temps en regardant ma douce progéniture, mais de temps à autre aussi avec ceux qui me parlent, voire même en suivant plus rarement une conversation extérieure à laquelle je ne participe pas. Je suis devenue réellement joyeuse, autant que pouvait l’être Hector et je suis sûre que s’il était encore là, il serait heureux et fier de me voir si radieuse et métamorphosée. J’aurais aimé qu’il puisse me voir aussi forte et heureuse que je ne l’ai jamais été. Mais au fond de moi, une petite voix me dit qu’il n’est jamais bien loin… qu’il veille sur moi de là-haut et attend notre arrivée lorsque le temps sera venu à nous, sa famille. Une fois prête donc, et malgré l’appréhension qui m’étreint le gosier, c’est souriante que je me dirige rapidement vers la sortie avec un bébé qui commence à s’agiter, n’ayant visiblement pas supporté que Pénélope rôde trop longtemps près de nous. « Soeur Gudrun ? Bonjour ! Allez-vous bien ? Que se passe-t-il ? » lui demandé-je après un rapide signe de tête respectueux. La dernière fois, j’avais quelque peu abusé de mon autorité de baronne pour la rappeler fermement alors qu’elle a voulu s’éloigner en mettant fin à la discussion. Aujourd’hui, c’est tout l’inverse, et je me place naturellement sous son autorité cléricale. « Montons au temple », lui proposé-je alors, me figurant sans doute qu’elle est venue dans l’objectif de poursuivre notre discussion de l’autre jour, puisqu’elle m’avait avertie qu’il en serait ainsi. Elle semble quant à elle tout aussi renfermée qu’à son habitude, sinon plus encore et j’ai le pressentiment que quelque chose ne va pas. Mais tant que je n’en ai confirmation, j’essaie de l’ignorer. Pourvu que ce ne soit pas encore des problèmes. Je ne veux plus en avoir, j’ai eu mon lot pour une dizaine de vies. Mais peut-être est-elle juste venue voir mon fils et prendre des nouvelles de mon rétablissement ? Après tout, il y a eu beaucoup de rumeurs annonçant que j’étais en train de mourir, pendant la semaine suivant mon accouchement où j’étais clouée au lit, endurant une forte fièvre de cheval. Mais maintenant, je vais bien mieux ! Alors que nous gravissons les escaliers pour nous rendre tout en haut du château, le milicien chargé de ma sécurité sur les talons, j’ouvre la porte et invite la prêtresse à rentrer, laissant la porte ouverte derrière moi afin que le milicien puisse rester sur le pas de la porte s’il le souhaite. Mon fils, s’il ne pleure pas tout à fait, reste quand même assez nerveux et vocalise de façon bruyante par moment pour manifester un certain agacement. « Alors, que puis-je faire pour vous ? », la questionné-je en berçant doucement mon petit monstre pour le calmer. |
| | | Gudrun MercierPrêtresse
| Sujet: Re: Une énième discussion [Rosen x Gudrun] Mer 9 Mar 2022 - 18:19 | | | Cela faisait désormais quatre jours qu'il était parti. Mis à part cette mystérieuse visite d'un homme qui ne lui inspirait qu'une dose modérée de confiance, et cette lettre à laquelle elle n'avait pas encore eu de réponse, elle se sentait misérablement impuissante, réduite à une attente insupportable. Son seul réconfort était de savoir qu'elle était à sa place. Il n'avait rien dit, lui avait simplement laissé son arme : il avait confiance en elle pour garder une foi aveugle en lui, et elle serait là à son retour, prête à lui rendre ce qu'elle gardait précieusement. Et en effet elle avait une espérance certaine. Pourtant... Pourtant, la naïveté et la pureté d'âme de son promis l'inquiétaient au plus haut point, car si les dieux étaient justes, les hommes, eux, ne l'étaient pas.
Néanmoins, la vie continuait et elle poursuivait ses tâches quotidiennes sans faillir, tentant d'oublier par là ses inquiétudes et ses ruminations. Elle venait de terminer la broderie qu'elle avait entrepris sur une longue bande de lin tissé, qui pouvait servir à emmailloter le bébé ou lui servir de ceinture quand il aurait grandi. Malgré les deux longues années passées en mer sans pouvoir réaliser ce genre d'ouvrage minutieux, il semblait qu'elle n'avait pas perdu la main, et les motifs qui se succédaient sur le tissu étaient tous semblables, avec des espacements réguliers : l'ours et l'arbre du blason de la baronnie de Sombrebois, brun et vert, alternaient avec des galons plus abstraits. Les couleurs lui paraissaient un peu ternes comparées à ce qu'elle avait pu connaître, et aucun fil précieux ne venait rehausser cette fadeur, mais les temps étaient ce qu'ils étaient, et elle n'avait pas suffisamment de ressources pour trouver ce genre de matériau ; au demeurant, elle aurait été bien en peine de savoir où se fournir dans ce petit bourg encore mal achalandé.
C'était donc avec ce cadeau en main, enveloppé dans un drap, qu'elle s'était dirigée vers le château, mal à l'aise à l'idée de revoir la baronne, mais désireuse de garder un lien qui lui semblait indispensable entre les personnes influentes du bourg. Elle avait beau ne pas prêter l'oreille aux rumeurs, elle entendait tout de même ce qui se murmurait à la sortie des cérémonies, dans les rues, ou en confession. Depuis leur dernière entrevue, la baronne aurait eu un comportement suspect, elle avait disparu quelques temps, puis était réapparue mystérieusement, avant d'accoucher d'un beau bébé, un petit garçon, ce qui avait déclenché une petite liesse dans le bourg. La baronne n'était pas bien vue, mais le fils d'Hector de Sombrebois ramenait l'espoir d'un baron authentiquement noble et de jours meilleurs parmi la populace.
Elle n'eut pas longtemps à attendre, voyant rapidement arriver la jeune femme, étonnamment souriante comme elle ne croyait pas l'avoir déjà vue, portant son nourrisson. Elle esquissa un sourire en réponse, qui eut du mal à monter jusqu'à ses yeux, le rendant peut-être moins sincère pour des yeux extérieurs.
- Bonjour ma Dame. J'ai ouï dire que vous étiez à nouveau sur pied, je passais donc voir si tout allait bien pour vous et... Pour le petit Athanase, c'est bien cela ?
Elle hocha doucement la tête en signe d'assentiment, et la suivit jusqu'au temple du château, un lieu comme un autre pour elle, malgré tout un peu nerveuse à l'idée d'être à nouveau interrogée sur ses croyances. Tant de choses avaient changé depuis... La baronne quant à elle semblait en pleine forme, comme métamorphosée par son enfant.
Le temple du château était plus petit, plus douillet que le temple du bourg. Un lieu où l'on pouvait se sentir à l'aise sous le regard des dieux somme toute. Gudrun eut un sourire, presque un petit rire devant la question de la baronne. Elle s'assit sur un banc, invitant d'un geste la jeune femme à s'asseoir près d'elle.
- Je ne suis pas venue demander quoi que ce soit. Au contraire.
Elle observait avec curiosité et douceur le petit être qui s'agitait et pleurait par intermittence contre le sein de sa mère, et qui venait de dégager un petit bras rougeaud et potelé de son emmaillotage. Elle tendit le doigt vers la petite main, qui se mit à lui serrer de toute la force qu'il ne maîtrisait pas encore. Elle sentit son cœur fondre dans sa poitrine.
- Une bénédiction des dieux.
La petite main finit par se desserrer, et elle en profita pour tendre son présent à la baronne.
- Félicitations. Ça n'est pas simple, un enfant. Prenez-en soin, c'est la seule chose que je vous demande. Les habitants du bourg aussi. |
| | | Rosen de SombreboisBaronne
| Sujet: Re: Une énième discussion [Rosen x Gudrun] Mer 9 Mar 2022 - 19:54 | | | Une énième discussion Rosen feat Gudrun
Alors que nous nous sommes dirigés vers le petit temple, j’ai confirmé pour le prénom et rassuré sur le fait que j’allais mieux. Mazette, que les nouvelles vont vites… c’est quelque chose qui m’a toujours étonnée. Je m’assied près d’elle lorsqu’elle me fait signe, notant soudain une sorte d’amusement étrange lorsque je lui demande ce que je peux faire pour elle.
Elle tend alors l’index vers Athanase et c’est quelque peu anxieuse que je regarde la scène. Le bébé attrape alors le doigts un court instant, avant de sembler s’en dégager dans un petit cri.
Elle me tend alors un présent et je me sens alors ridicule d’avoir pu penser qu’elle venait me voir pour une requête ou autre discussion formelle.
« Oh ? »
Je regarde curieusement le présent qu’elle me tend alors. Un linge que je déplie délicatement pour découvrir une broderie où le blason de Sombrebois est répété tout du long et je me perds un instant songeuse dans leur contemplation, non sans penser à la chevalière que j’ai récupérée récemment où il figure aussi. Le cadeau me touche, il va de soit, et je fais un effort pour revenir au présent afin de quitter ces douloureux souvenirs.
« C’est vraiment bien fait… c’est votre œuvre ? Je vous remercie ! », la remercié-je avec une pointe d’émotion dans la voix. Ça fera une magnifique couverture… »
J’acquiesce évidemment quand elle me demande de prendre soin de mon fils. Je ne fais que ça. Puis je m’adresse à mon petit monstre qui ne cesse de baragouiner dans son langage de bébé.
« Shhhht… calme-toi… regarde, tu vois ça ? C’est ton blason… »
Mais pour toute réponse, il se met à pleurer, semble soudain inconfortable et se tortille en s’énervant.
« Excusez-le, il pleure souvent... »
Pour sûr, c’est une bénédiction. Je tourne la tête vers la porte, le garde n’est pas visible dans l’embrasement, décalé probablement sur le côté pour nous laisser parler tranquillement sans paraître trop intrusif. Puis je reporte à nouveau mon attention sur la prêtresse. J’ai toujours une certaine gêne vis-à-vis d’elle et aimerais aborder le sujet de la dernière fois pour comprendre, mais je n’ose pas.
Peut-être est-ce mieux comme ça, de faire comme si de rien n’était. Pourtant elle m'avait dit que nous devrions en reparler... Et finalement un petit silence gênant s’installe, que j’essaie de rompre rapidement.
« Je n’ai pas vraiment pu passer au temple du bourg ces derniers temps, je vous prie de m’excuser… lui expliqué-je en tentant d'apaiser mon bébé. Entre l’épuisement et les problèmes, j’ai évité de trop quitter le château. Et j’avais pas mal de choses à faire et à régler suite à mon retour du Labret. J’essaierai de me montrer un peu plus à l’avenir, mais sachez que je me rends ici chaque jour pour prier comme il se doit. »
Bien qu’elle n’est sans doute pas venue ici pour me juger, j’ai ressenti cette inexplicable besoin de me justifier, je ne saurais dire pourquoi. Peut-être par crainte que nos anciennes discussions ne m’aient menée trop loin sur ce sentier épineux. Surtout au vu des récents événements… Qui sait ce qu'elle peut bien penser de tout ça ?
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| | | Gudrun MercierPrêtresse
| Sujet: Re: Une énième discussion [Rosen x Gudrun] Ven 11 Mar 2022 - 16:32 | | | Un petit moment étrange plana lorsque la baronne déplia la couverture. Gudrun hésita un long moment à intervenir, avant que la baronne ne reprenne la parole. L'étonnement de la jeune femme lui confirmait ce qu'elle pensait, et elle ne put se retenir plus longtemps.
- Cela faisait... Longtemps que je n'avais plus repris une aiguille pour ce genre de travaux. Je... me mêle peut-être de ce qui ne me regarde pas, mais je n'ai pas pu m'empêcher d'entendre les rumeurs du petit peuple sur... votre histoire.
Elle remua les mains, un peu nerveuse. Elle se demandait quel âge pouvait bien avoir la baronne. Elle paraissait tellement jeune, peut-être aurait-elle pu être sa fille. Peut-être que ce petit bout d'homme dans ses bras aurait pu être son petit-fils.
- Avez-vous appris à coudre ? Je veux dire, vous avez sûrement des domestiques pour les petits travaux, je ne suis pas inquiète, mais... enfin, pour le petit... Rien ne remplace les cadeaux d'une mère et je...
Les mots s'étouffèrent dans sa gorge et elle se tut, mal à l'aise. Le bébé se remit à pleurer, agité. La prêtresse resta silencieuse, laissant un peu de temps à la baronne pour essayer de le calmer, reprenant quant à elle contenance petit à petit.
- Je ne doute pas de votre foi... Dans tous les cas, je suis heureuse de vous entendre dire que vous priez les dieux. C'est important, croyez-moi. Gardez la foi, et les dieux vous le rendront.
Elle jeta un coup d’œil vers la porte restée ouverte. Il était peu sage d'aborder le sujet d'Étiol comme la dernière fois, et cela l'arrangeait bien. Elle ne voulait pas compromettre ses chances de recevoir la visite du Cloaque comme lui avait laissé entendre son mystérieux visiteur, même si elle aurait souhaité pouvoir aiguiller la baronne dans ses errances théologiques. Tiraillée par ces sentiments contradictoires, elle essaya de changer de sujet au plus vite, reprenant son air impassible, comme toujours.
- A vrai dire... J'ai été prêter main forte aux soigneurs de Balazuc, et je ne suis rentrée que le lendemain de votre accouchement ma Dame. Il est tout à fait normal que vous soyez restée au château depuis. De plus...
Un sujet pénible supplémentaire. Autant crever l'abcès dès maintenant, puisque Marie-Ange était déjà au courant. Elle se racla la gorge, triturant à nouveau l'ourlet de sa manche.
- Pour être tout à fait honnête avec vous, il s'est passé beaucoup de choses depuis notre dernière conversation. Un dénommé Éric Laporte m'a... demandée en mariage et... et j'ai accepté.
Elle se sentit rougir inexorablement. C'était bien la première fois qu'elle en parlait officiellement à quelqu'un, en dehors de Marie-Ange et Edgar, avec qui elle avait des relations plus chaleureuses que la baronne. Qui plus est, la baronne ne portait sans doute pas Éric dans son cœur, mais cela Gudrun ne tenait pas à le mettre sur le tapis, et se contenta donc de ces mots d'explication, sans plus s'attarder sur le sujet.
- La situation n'est... pas simple, et il fort probable que je m'absente quelques jours de Sombrebois. En prenant mes dispositions pour que cela incommode le moins possible le village, bien entendu. Il est hors de question que mes affaires personnelles impactent trop mon devoir, mais... Un mariage, c'est aussi un devoir sacré. Sans vouloir vous chagriner ma Dame, je sais que ce n'est pas simple de faire le deuil d'un mari. |
| | | Rosen de SombreboisBaronne
| Sujet: Re: Une énième discussion [Rosen x Gudrun] Ven 11 Mar 2022 - 19:47 | | | Une énième discussion Rosen feat Gudrun
Étrangement, la prêtresse qui me confirme que c’est bien son ouvrage puis me parle des rumeurs qui courent à mon propos avant de revenir sur le sujet de la broderie. J’ai du mal à faire un lien entre les deux sujets s’il y en a un.
« Eh bien... je sais plus ou moins rapiécer des vêtements, mais je n’ai jamais vraiment conçu quoi que ce soit. »
Et en effet, ici, c’est Pénélope qui s’occupe de ce genre de choses.
« Peut-être tenterai-je un jour. Peut-être même pourriez-vous m’y aider, si vous trouvez le temps et si cela vous dit. »
Bon, pour l’heure, les finances ne sont pas aux beaux fixe, surtout avec tous les frais actuels concernant la sécurité du bourg. Mais je suis sûre que l’occasion se présentera.
« Je sais bien ce qu’il doit se dire à mon sujet, réponds-je enfin mal à l’aise en détournant le regard. Et beaucoup doivent se rire de moi et me mépriser. Mais… je n’aurais eu aucun intérêt à faire une chose pareille, je vous prie de me croire. »
C’est vrai après tout. Pourquoi diable aurais-je bien voulu faire tuer tout le monde ?! C’est ridicule ! Cela n’avait absolument rien à m’apporter. Rien du tout. Mais après notre dernière discussion, il ne m’étonnerait pas qu’elle pense que je me suis amusée à vouloir faire des sacrifices à Etiol.
En fait, ça serait surtout l’inverse qui m’étonnerait grandement. Je me gratte un peu le cou, mes problèmes cutanés refaisant visiblement une poussée ces derniers jours.
« Qu’avez-vous entendu exactement à mon sujet ? lui demandé-je alors. Vous savez… j’imagine aisément ce que vous pouvez penser de tout ça. »
Je la regarde alors, l’agitation du bébé me rendant service à ce moment précis de par le masquage de la conversation.
« Surtout après notre dernière entrevue, chuchoté-je pour être sûr que personne n’entende. Mais je vous jure que je n’ai rien fait. Les Trois m’en soient témoins… »
Non ? Je n’ai pas fait assassiné mon mari, ni cette famille, ni tenté de faire assassiner Roxanne.
« Vous dites que les Dieux me le rendront, mais je crois surtout qu’ils ne veulent plus rien savoir de moi… je crois avoir trop commis de pêchés dans ma vie. Peut-être qu’un jour, ils m’accorderont la rédemption. Mais je crois, pour l’heure, que j’en suis encore loin. Peut-être pour ça que la Trinité repousse vers cette direction… Mais même là… je crois qu’il n’y a rien à espérer. »
Je parle à demi mots le plus possible, essayant de ne pas trop en dire. Juste le minimum pour qu’elle comprenne ce que je lui dis. C’est alors qu’elle m’apprend un élément inattendu : la voilà qui va se marier ! Un instant, je me montre dubitative à l’évocation du prénom Eric ;
si je ne m’abuse, il me semble que l’autre idiot s’appelait comme ça. C’est en tout cas ce qui me perturbe un court instant. Je me demande bien ce qu’il peut devenir. Je n’ai pas vraiment été tendre avec lui la dernière fois…
« Toutes mes félicitations », lui dis-je alors souriante. Pourtant je peux sentir qu’un poids lui pèse à cet instant. Sans doute est-ce un classique mariage arrangé.
« Ne vous inquiétez pas pour le bourg, Marie-Ange, et au besoin Edwige, pourront vous remplacer le temps de votre absence sans problème. Vous pourrez organiser votre mariage en toute quiétude. Pour quand est-ce ? »
Elle me dit alors qu’elle sait que de perdre un mari n’est pas simple, chose qui m’étonne dans un moment pareil. Ne devrait-elle plutôt pas parler d’en trouver un ?
« La vie n’est pas simple… lui réponds-je alors. Mais s’il y a une chose que j’ai compris, c’est qu’il faut rester optimiste quoi qu’il puisse arriver et penser à l’avenir. J’aurais aimé m’en rendre compte plus tôt… »
Hector serait sans doute encore là, près de moi. Mais mieux vaut tard que jamais, comme on dit.
« Alors restez sereine. Votre promis… est-ce un homme bien ? C’est la chose la plus importante. Vous savez… ce qu’on appelle l’amour… ça met souvent du temps à venir. »
Combien de temps ai-je mis, moi, pour comprendre que j’aimais Hector ? Voyons… c’était juste avant notre mariage. Je crois que ça fait quelque chose comme une ou deux lunes ?
Mais Hector était Hector… Un bon vivant heureux de nature et apportant la joie autour de lui. Mais si elle n'aime pas son fiancé… pourquoi ce regret, cette crainte de le perdre ? Je crois que quelque chose m’échappe…
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| | | Gudrun MercierPrêtresse
| Sujet: Re: Une énième discussion [Rosen x Gudrun] Sam 12 Mar 2022 - 17:34 | | | Gudrun se figea d'étonnement. Avait-elle raté un évènement crucial ?
- Faire... une chose ? Je... J'ai juste cru comprendre que vous n'étiez pas issue d'une bonne famille. Je ne sais pas à quel point ni comment vous vous êtes retrouvée baronne, mais cela importe peu aujourd'hui. Vous n'êtes pas à ma place, et vous ne me connaissez pas, alors ne croyez pas pouvoir imaginer ce que j'en pense.
Elle avait terminé sa tirade d'un ton un peu dur, agacée, mais se radoucit aussitôt.
- Simplement, dans ce... milieu, il serait bon pour votre image de savoir coudre et broder. Il y a d'autres choses, bien sûr, mais enfin, avec un enfant, cela me paraîtrait peu raisonnable de vouloir tout apprendre... Du moins, c'est là mon avis, car si vous n'êtes pas née noble, aujourd'hui vous l'êtes, et l'attitude la plus sage serait de s'adapter.
La baronne se mit alors à chuchoter, et avec les pleurs du bébé la phrase restait confuse aux oreilles de Gudrun. Elle crut en comprendre suffisamment cependant, et se contenta d'un hochement de tête approbateur, que la baronne interpréterait à sa guise, ajoutant néanmoins :
- Les dieux... Ils n'oublient rien ni personne, croyez-moi. Il faut... savoir interpréter les signes, et cela n'est jamais simple, même pour nous autres prêtres et prêtresses. Si un jour, vous faites un rêve ou un cauchemar qui vous semble particulièrement intriguant, vous pourriez en parler à sœur Marie-Ange. Ou venir m'en parler si cela vous est possible. Rien n'est à négliger.
Lorsqu'elle se mit à aborder la question du mariage, la baronne esquissa une figure étrange, qui lui confirma qu'elle avait sans doute retrouvé dans sa mémoire l'homme dont il s'agissait. Gudrun aurait pensé que la jeune femme aurait davantage réagi, mais celle-ci évita le sujet habilement, laissant la prêtresse soulagée et reconnaissante de ne pas avoir à en discuter plus avant. Elle eut un sourire un peu triste devant ses autres questions.
- Je ne peux vous donner de date pour le moment, mais lorsque nous aurons fixé un jour, je vous le ferai savoir. Cependant... J'espère de tout cœur que cela se fera rapidement. Je suis bien d'accord avec vous, il faut rester optimiste.
Son sourire se fit plus franc devant les dernières questions.
- Évidemment. Je n'aurais jamais pu envisager d'épouser un homme qui ne soit pas bon, et c'est d'ailleurs ce qui m'a décidé. Avez-vous eu du mal à apprécier votre premier époux ? Il se raconte pourtant que c'était un amour vif entre vous et le baron. Pour ma part, j'ai déjà été mariée, le saviez-vous ? Mais la situation était différente alors... C'était un mariage arrangé comme il se fait habituellement chez les personnes d'un certain rang, ou d'une certaine prospérité pour mon cas. C'était un homme bon lui aussi, à sa manière, et je ne l'ai jamais détesté, mais il est vrai que l'attachement, le vrai, n'est venu qu'après quelques années.
Elle observa un instant la baronne sans rien dire, avec curiosité. Et une supposition commençait à germer dans son esprit. Avait-elle épousé le baron pour profiter de sa fortune ? De sa notoriété, de sa position ? Elle savait que c'était un fantasme couramment répandu parmi les petites gens qui peinaient à survivre. Et pourtant, ils ne saisissaient pas pour la plupart les contreparties qui venaient avec ces avantages, notamment pour les femmes. Combien de fois avait-elle entendu sa cuisinière pester sur les "gens d'la haute qui passent leur journée à rien foutre qu'à bavasser et papoter" ? Rien qu'à y repenser aujourd'hui, après tant de temps, elle sentait à nouveau l'agacement poindre dans un coin de sa tête. Rosen de Sombrebois était-elle de ces personnes qui s'étaient imaginées baronne un jour, sans même penser à toutes les connaissances nécessaires, à l'étiquette, aux relations nécessairement plus compliquées, à toutes ces choses si agréables vues de l'extérieur, exécrables lorsqu'on y était forcée ? La prêtresse n'avait aucun moyen de le savoir. Elle tenta d'évaluer la situation en posant des questions plus détournées.
- On dirait que vous essayez de vous rassurer vous-même. Avez-vous des pressions pour vous remarier rapidement ? Maintenant que l'enfant est né... Le délai... Sans compter que ce bourg est un des rares encore debout. L'afflux de prétendants vous fatigue-t-il ?
La question restait prudente, de peur de faire un faux pas, car si l'étiquette avant la Fange et les personnages importants d'Allange lui avaient été familiers, il en allait autrement ici et maintenant. |
| | | Rosen de SombreboisBaronne
| Sujet: Re: Une énième discussion [Rosen x Gudrun] Sam 12 Mar 2022 - 19:54 | | | Une énième discussion Rosen feat Gudrun
Alors que j’ai dit que je tenterai de faire un ouvrage, avec son aide si elle le voulait, et que j’ai enchaîné pour savoir ce qu’il pouvait se dire à mon sujet, là voilà qui semble encore se rembrunir. J’ignore ce qu’il se passe dans la tête des gens.
J’ignore bien pourquoi ils peuvent réagir comme-ci ou comme-ça. En tout cas, elle n’a pas répondu à ma question de savoir ce qu’il se dit sur moi. Ni même ce qu’elle en pensait.
« Je… je me débrouillerai, ne vous inquiétez pas. Pénélope pourra m’aider. Et puis j’apprends vite. Il y avait la châtelaine pour ça, pour m’instruire... mais elle est partie. En attendant, je continue d’étudier les lettres quand j’ai le temps. »
J’évite de soupirer même si l’envie m’en prends grandement. Ça va aller… tout va bien se passer. Elle va bientôt revenir, après tout. Je hoche la tête lorsqu’elle me demande de venir lui parler de mes rêves au besoin. Sans toutefois lui parler de celui visiblement incité. Les signes… C’est presque impossible à démêler.
Finalement mon interlocutrice semble se radoucir et en vient à me parler de mon propre mariage contre toute attente. Après tout, je crois que c’est là l’ordre naturel des choses. Ce n’est pas au fidèle de soutirer des « confessions » d’un prêtre. C’est tout l’inverse.
« Je ne me souviens pas que nous ayons déjà parlé de votre premier mariage, répondis-je. Mais c'est possible... ? Pour le mien, eh bien… c’était particulier, je crois. »
Comment expliquer seulement cette histoire ? D’autant plus qu’elle est à l’encontre de toutes les bonnes mœurs.
« Je n’ai jamais été très… sentimentale. Je mentirais si je disais m’être attachée à lui dès le départ. D’ailleurs, je crois que c’est lui qui a craqué pour moi à la base. Mais j’étais bien avec lui. Il dégageait quelque chose de… de bon. De joyeux. C’était un véritable rayon de soleil. »
Quand je n’étais pas là pour faire de l’ombre…
« Mais oui, je l’ai aimé. Je m’en suis rendue compte peu avant notre mariage. Et… plus encore sur la fin. »
Ce fut rapide en fin de compte je crois. Puis Gudrun me parle d’un sujet désagréable. Le remariage…
« Je n’ai encore eu aucune demande depuis la mort de mon époux et je vous avouerais que je n’y pense pas souvent et que je préfère ça, étant encore en plein veuvage. J’ai encore un peu de temps devant moi avant de devoir m’y pencher. De toute manière, pour l’heure, je ne pense pas être le parti le plus prisé qu’il puisse être… alors les prétendants ne vont certainement pas se bousculer à ma porte. »
Je me demande alors pourquoi son mariage la tracasse autant si elle va épouser un homme bien. Elle a bien dit que c’était compliqué, mais bon. Je ne vais pas m’appesantir sur ce sujet. Je me retiens à nouveau de soupirer. J’ai l’impression que tout le monde autour de moi va se marier.
« Et donc vous allez rejoindre votre fiancé pour revenir avec ? demandé-je alors pour changer de sujet. Vous pourrez me le présenter à votre retour. Il est toujours agréable de faire la connaissance de gens biens. Ce monde en manque. Il faudra fêter ça comme il se doit ! »
Je force un peu un sourire pour chasser la gêne et les pensées sombres. J'aimerais être bien entourée... Le bébé essaie de téter tout ce qui peut se présenter à lui, à savoir mon épaule, ma clavicule, mon cou.. quel goulu ! Il a pourtant tété juste avant le repas, il n'y a pas une heure… ce n’est pas le temps, alors pour apaiser son agitation je glisse doucement mon index entre ses lèvres.
« Et comment l’avez vous connu d’ailleurs ? Racontez-moi ! »
Il est bon de pouvoir rêver un peu… n’est-ce pas ?
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| | | Gudrun MercierPrêtresse
| Sujet: Re: Une énième discussion [Rosen x Gudrun] Mar 15 Mar 2022 - 21:46 | | | Gudrun eut un hochement de tête approbateur. Apprendre les lettres, c'était déjà bien, même si cela lui paraissait moins utile que les travaux d'aiguille. Et puis, se le faire enseigner par sa cuisinière ! Le monde était devenu bien étrange... Elle avait cru entendre que la châtelaine était en effet parti, sans réussir à démêler le vrai du faux dans les racontars de bonne femme. Elle espérait qu'elle reviendrait, car mieux valait une baronne de la plèbe instruite qu'une baronne de la plèbe tout court.
Au moins était-ce quelqu'un de raisonnable. Rosen de Sombrebois ne s'était pas mariée par amour, mais avait fini par en éprouver. C'était tout à son honneur, car les personnes sentimentales étaient bien souvent exaspérantes. Parfois, pourtant, c'était elles qui rendaient la vie plus supportable... Gudrun se rendit compte du vagabondage de ses pensées, et essaya de se concentrer à nouveau sur cette discussion délicate. La jeune femme n'avait pas l'air enthousiaste à l'idée d'un remariage.
- Je peux comprendre que vous n'ayez pas l'envie mais... Il le faudra. Lorsqu'on fait partie d'une certaine élite de la société, il serait mal vu de rester aussi isolée, qui plus est, une femme, seule, à la tête d'un des seuls villages encore debout ! Votre bien-être passe après la stabilité du bourg, ma Dame. Et pourtant, si vous manœuvrez bien, vous pourriez sans aucun doute avoir les deux. Vous êtes jeune, jolie, vous avez déjà porté un enfant, que faut-il de plus à un prétendant pour venir vous courtiser ? Sans compter que le petit Athanase aura bien besoin d'un père...
Que faisait donc le chevalier Desmond de Rochemont si souvent au château de Sombrebois si ce n'était pour la demander en mariage ? La prêtresse se dit qu'elle devrait sans doute prêter davantage attention aux ragots, peut-être se montrer plus curieuse auprès de Marie-Ange, mais avant cela, elle avait ses propres soucis à régler.
La baronne appuya d'ailleurs là où le bât blessait. Gudrun sentit son masque d'impassibilité se fendiller un peu plus en réalisant que la baronne n'avait pas bien réagi au nom d'Éric : elle n'avait en fait pas réagi du tout, car elle ne l'avait pas reconnu. Peut-être ne s'étaient-ils après tout pas échangé leurs noms. Gudrun n'avait pas eu de précision sur l'incident qui les avait réunis, ni n'en avait demandé. C'était une chose qui ne la concernait pas et dont elle ne connaissait ni les tenants, ni les aboutissants. Une pente glissante, qu'Éric devrait régler seul à seul avec la baronne. Elle le soutiendrait sans faille, mais ne pouvait faire le chemin à sa place. Elle reprit donc sur un ton un peu sec, n'ayant pas l'énergie de se mettre au diapason de la bonne humeur de la baronne.
- Je vous le répète, la situation est compliquée. La Fange ne permet plus d'être assuré de ses projets et je n'ai pas envie de tirer des plans sur la comète, même si cela fait du bien d'avoir une impression de... normalité en prévoyant un mariage. Il m'a sauvé la vie sur le chemin au retour de Balazuc, et je suis certaine que ce sont les dieux qui l'ont mis sur ma route. J'espère pouvoir vous rendre visite en sa compagnie, dès que possible. Je... Comme je l'ai déjà dit à Marie-Ange, les dieux suffiront pour la cérémonie, il me semble peu raisonnable de fêter cet évènement en public. Sauf si l'homme qui m'a demandé en mariage le souhaite autrement, bien évidemment.
Elle soupira. Si elle se laissait aller à rêver un peu, Éric serait là, sain et sauf, il finirait de régler ses comptes avec la baronne, et elles pourraient alors bien s'entendre, petit à petit... Mais les si étaient rarement de bon augure, alors elle finit par serrer doucement le bras de la baronne, caressa du bout du doigt la joue de l'enfant, et se leva. Elle avait abordé tous les sujets qui lui importaient réellement, son devoir était accompli et elle n'aspirait plus qu'à retrouver la tranquillité de son temple.
- Il est temps pour moi de rentrer. Je repasserai, soyez en assurée, et si... Si vous avez besoin d'aide pour vos lettres ou votre couture, faites-moi appeler. Dans l'intérêt du bourg... Ne négligeons aucune piste.
Sur ces paroles, elle prit la direction de la sortie, laissant la baronne seule avec son enfant. |
| | | Rosen de SombreboisBaronne
| Sujet: Re: Une énième discussion [Rosen x Gudrun] Jeu 17 Mar 2022 - 1:13 | | | Une énième discussion Rosen feat Gudrun
Paraissant toujours aussi sévère, la prêtresse me signale que bien que je n’en ai pas l’envie – chose qui peut se comprendre en plein veuvage ? Je devrais me résigner à me remarier.
Et bien que je lui ai fait entendre que je n’étais pas le meilleur parti, elle ne semble pas de cet avis, à moins qu’elle ne veuille le voir ? Le bébé lui, semble apaiser là qu’il a mon index dans la bouche. Il commence même à s’endormir d’ailleurs.
« Bien sûr, je lui confirme alors en souriant. Je ferai ce qu’il faut dès la fin de mon veuvage, soyez-en assurée. Je chercherai un bon parti pour Sombrebois. Le meilleur possible… »
Je pense que je peux m’accorder ce temps avant de partir à la recherche d’un prétendant. De toute façon, pendant cette période, je ne peux rien officialiser du tout, alors cela ne changerait rien. En tout cas, je ferai au mieux et je ferai passer le bourg avant moi. Pour Hector, pour les villageois.
Qu’importe si je n’éprouverai rien pour cet homme et si cela m’éprouve. Moi, tant que j’ai mon fils, tout ira bien. C’est le principal et je pourrai tout supporter.
« Il se trouve qu’il se dit tellement de choses sur mon compte… que je crains que ça ne fasse fuir. Mais je ferai en sorte de changer ça afin que tout s’arrange. Je m'y emploie autant que possible... »
Et quand je l’entends dire que mon fils aura besoin d’un père, je sens mon cœur se serrer. Un père ? Il en a déjà un. Mort, bien sûr, mais il en a un. On en a qu’un, n’est-ce pas ?
Elle se lève ensuite pour partir après avoir été quelque peu désagréable encore une fois, fidèle à sa façon d’être, non sans avoir exercé une légère pression sur mon bras et une légère caresse sur la joue d’Athanase à présent endormi.
Peut-être que c’est bien plus compliqué que ce qu’elle veut bien le dire ?
« Repassez quand vous voulez ! l’invité-je de bon cœur. Je n’y manquerai pas, je vous remercie, lui réponds-je ensuite lorsque, finalement, elle me propose son aide pour les différentes études. Je vous remercie encore pour votre présent ! »
Et je la regarde s’éloigner, restant silencieuse. Une fois seule, mon regard se pose sur mon fils, et comme je le fais de plus en plus souvent dernièrement, je prie pour lui, pour moi, pour nous. Pour que rien ne vienne jamais nous séparer. Ni la mort, ni personne.
Si l’on doit partir, que l’on parte ensemble. Et puis je me dis finalement que je ne souhaite pas sa mort. Alors j’espère partir la première afin de ne pas avoir à supporter sa disparition. Afin qu’il puisse vivre.
Mais vivre dans ce monde terrifiant est-ce seulement vivre ?
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