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 [convocation] Le gout salé d'une larme

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Dame CorbeauMaître du jeu
Dame Corbeau



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MessageSujet: [convocation] Le gout salé d'une larme   [convocation] Le gout salé d'une larme EmptyJeu 30 Juin 2022 - 19:18
26 Mai 1167.
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Même s’il ne l’avait aucunement présenté ainsi, Cazaux lui faisait visiblement payer son absence de quelques jours. Pas méchamment mais juste pour se rappeler au bon souvenir de l’indépendant milicien. Il n’y avait que cela qui pouvait expliquer cette « patrouille essentielle » dans le quartier du port alors qu’il ne s’y passait strictement rien depuis des mois. Même les bagarres d’ivrognes attendaient la nuit tombée pour se manifester laissant les patrouilles dans un ennuis mortels. En plus le Grincheux, comme à son habitude, faisait preuve d’un zèle plus sadique que vraiment utile, l’important pour lui étant visiblement plus de pouvoir critiquer que de résoudre le problème soulevé.

Ici un stand trop large, là une barque mal amarrée, une taxe soi-disant mal calculée même si sa propre capacité dans les chiffres laissait plus qu’à désirer. Alors Théophile avait perdu toute une matinée à arranger ce qu’il mettait en désordre en tempérant les esprits échauffés. Une tâche dont il se serait sans aucun doute volontiers passé. Au moins Simon eu l’aimable idée de lui offrir une bière sur ses propres deniers pendant le repas de midi.
Un geste d’une rare générosité venant de lui. Du moins aux premiers abords puisqu’en acceptant le verre, il se retrouvait à devoir supporter la discussion qui allait avec. Même seul, cet homme arrivait à trouver de nouveaux problèmes au monde et à se plaindre que personne ne les résolve. Oubliant de fait de préciser que lui-même ne faisait pas grand-chose pour que cela s’arrange non plus.

Son ton avait quelque chose d’hypnotisant, laissant l’esprit de son interlocuteur presque somnolant à profiter du spectacle des jetées par-dessus son épaule, de toute façon le Grincheux se faisait lui-même la conversation.
Le port était vaste, mais semblait étriqué au vu de la quantité de navire à l’encre. Comme depuis le début de la crise, à part les patrouilles et les pêcheurs, personne ne levait l’ancre. Le Roi refusait de financer une expédition lointaine pour le moment et en réalité, malgré les protestations, rare étaient ceux à vraiment avoir l’âme assez aventurière pour s’éloigner de la dernière cité sans être certain de pouvoir y revenir. Malgré tout, les hommes s’agitaient sur les navires, courant sur les ponts comme si le départ était imminent.

Les marins n’avaient jamais vraiment aimé la terre ferme, du moins quand il ne pouvait pas la quitter à loisir. Certains navires au contraire semblaient tout bonnement laissé à l’abandon, flottant à demi depuis que leur équipage avait trouvé d’autres moyens de subsistance. De temps à autres, les équipes de l’était en remorquer un qui risqué de couler et en faisait du petit bois pour les cheminées de la cité… quand le peuple ne se décidait pas tout seul à prendre les devants, ce qui expliquait l’état de carcasse squelettique de certain bateau. Au contraire, d’autre était d’un entretien impeccable, comme cette nef qui semblait à peine sortie de chantier avec ses bois brillant et son nid de pie qui devait offrir une sacrée vue.

Même à l’époque d’avant la fange, de tel bateau étaient rare. Vastes et profilés ils pouvaient braver la haute mer comme peu de leur semblable. L’animation semblait particulièrement vivace sur son pont, et Théophile, de son œil aiguisé d’archer, put voir les petites formes qui s’avancèrent sur la passerelle menant à son quai. Si l’homme ne le marqua pas vraiment malgré sa tenue qui le plaçait évidemment parmi la noblesse, la femme en revanche retint toute son attention de spécialiste.

Si elle portait une robe qui la couvrait entièrement en de longs pans incrustés de bijoux qui évoquait aux yeux du milicien plus une tenue de rituel qu’un vêtement de nobliaute, le contre-jour du soleil donnant sur le port permettait de se rendre compte de l’aspect diaphane du tissu, qui, sans jamais vraiment le montrer laisser deviner un corps svelte et sans aucun doute magnifique à la manière d’une ombre chinoise estompée.
Même son visage semblait à demi couvert. Sans vraiment savoir pourquoi, Théophile pu ressentir une étrange émotion en l’observant, un savant mélange de désir et de tristesse qu’il ne pouvait justifier mais qui lui fit garder les yeux sur cette forme alors que s’aidant d’une main offerte, elle montait dans une calèche noire dont la porte se referma après que l’homme si faufile.

Le véhicule s’ébranla et remonta prestement le quai et la rue dans laquelle lui et le grincheux se trouvaient toujours assis à une table extérieure. Il n’entrapercevait le visage de la jeune femme que par bribes entre les pans de rideau qui s’agitaient aux vents devant les fenêtres du petit véhicule. Un nez fin, des lèvres roses dissimulées par un voile fin, un front où pendait des pierres précieuses sur une peau pâle. Un air triste sur le visage, elle écoutait l’homme qui ne cessait de parler près d’elle en agitant les mains, laissant ses yeux dériver sur la foule.

Oui ses yeux verts. D’un vert profond comme une prairie de montagne après la pluie. Elle les avait toujours eu aussi intense, que ce soit en riant à son humour stupide ou en le grondant gentiment quand il revenait crasseux de boue après ses entrainements. Avec ce petit air absent qu’elle avait quand elle triait les feuilles récoltées, laissant son esprit se diriger vers le lointain.

Elle les posa sur lui et elle le reconnu, comme il l’avait reconnu. Tous deux avaient changé ces dernières années, s’étaient endurcis. Débarrassée des dernières rondeurs pouponnes de leurs jeunesses, elle était plus belle qu’elle ne l’avait jamais été, mais tellement plus triste aussi… Et lui, que voyait-elle de lui à présent ? Elle lui offrit un sourire peiné mais aussi plein d’une vraie joie de le voir en vie. Une joie qui n’effaçait en rien la peine de ses yeux, une larme unique coulant sur sa joue. Elle ne fit rien pour arrêter le véhicule.
Et déjà Théophile voyait s’éloigner le carrosse écussonné d’un bouclier bleu et blanc dont une tête de loup émergeait d’un côté dans l’autre.

Déjà Alice s’apprêtait à lui être enlevée à nouveau.



HRP:
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Théophile CastaingMilicien
Théophile Castaing



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MessageSujet: Re: [convocation] Le gout salé d'une larme   [convocation] Le gout salé d'une larme EmptyJeu 30 Juin 2022 - 22:31
« Alice…»

C’était elle ! Aucun doute !

Le coeur de Théophile battait à tout rompre dans sa cage thoracique alors que le reste de son corps était stupéfié. Tétanisé par ce visage qui hantait ses cauchemars les plus terribles et qui éblouissait ses rêves les plus doux, il ne parvint à détacher son regard des billes vertes qui le fixait. Leur connexion était toujours là, toujours aussi forte. L’amour s’épanouissait à chaque fois que son sang s’expulsait de son coeur et la tristesse de sa Douce le transperçait à chaque fois qu’il refluait vers son muscle vital.

Pourquoi était-elle si triste ? Plus que toutes les autres questions qui se bousculaient dans sa tête, plus que de savoir pourquoi elle était là, plus que de savoir ce qui lui était arrivé tous ces longs mois, plus de savoir si il avait encore une place dans sa vie, c’était sa détresse qui le touchait au plus profond. Il aurait pu facilement accepter sa colère de ne pas être allé la chercher plus tôt. Mais ses larmes, elles tordaient ses boyaux.

La nausée monta en lui alors que le carrosse s’éloignait de la taverne.

« Non... »

Alice ne pouvait pas disparaître ! Pas quand les Dieux l’avaient remise sur son chemin. Parce que c’étaient eux qui étaient responsables. Comment expliquer que leurs chemins se croisent maintenant qu’il avait fait face à la vérité ? Cela ne pouvait pas se passer ainsi ! Toucher du bout des doigts la félicité et chuter violemment dans le vide…Non ! Il ne pouvait pas l’accepter !

Le milicien se releva, sans se préoccuper que sa chaise tombe violemment à la renverse. Les visages se tournaient vers lui, en particulier celui de Grincheux. Mais le borgne ne voyait rien de tout cela, concentré sur l’arrière du carrosse. Il était déjà trop loin. Alice était déjà trop loin.

« Non ! Non ! Non ! Alice ! »

Sa voix s’était brisée en prononçant le nom de la femme de sa vie. Ses jambes se mirent en mouvement avant même que son cerveau ne l’ordonne. Mais pas assez vite. Alors il accéléra, profitant du couloir vide qu’avait laissé le passage du chariot. Le borgne avait toujours été rapide et endurant, mais aujourd’hui, cela ne suffisait pas. L’objet de son attention tourna et personne d’humain n’était capable de le rattraper. Théophile le savait pertinemment mais il n’était pas question d’abandonner. Plus jamais. Il avait fait l’erreur de la laisser une fois, ça n’arriverait plus, même si il devait s’épuiser à la tâche.

Le milicien bifurqua sur un escalier et avala les marches comme si il s’agissait d’une route plate. Ces deux années à patrouiller dans la ville avaient gravé le plan dans son inconscient, de manière qu’à nouveau son corps avait agit à la place de son intellect. Une fois à un niveau au-dessus de la route, il se rendit compte qu’il lui était possible de ne pas se faire trop éloigner de sa Douce. Ainsi en hauteur, dans son élément, l’archer était plus confiant. Il pouvait le faire !

Les murs défilaient, et l’adrénaline faisait toujours son office. Mais ce n’était pas suffisant pour l’atteindre. Rien ne semblait pouvoir arrêter le carrosse alors qu’ils avaient laissé le port plusieurs rues derrière eux. Théophile devait provoquer quelque chose. Son instinct le sommait d’agir avant qu’il ne soit trop tard. Avant que la perte d’Alice ne creuse un trou encore plus profond dans son âme.

La solution se présenta plus vite que prévu à son œil aiguisé. Des rondins de bois étaient entassés plus loin sur le côté de l’artère principale, et l’archer y vit directement sa chance. Seule une large corde les maintenait. Il lui serait facile de la briser avec une de ses flèches à pointe triangulaire. L’acier était spécialement fait pour trancher. La chair en particulier, mais pas seulement. Restait à savoir si il pouvait prendre le risque de rater s’arrêter pour viser.

« Et puis merde ! »

L’ex-soldat avait déjà sorti son arme au moment où sa pupille vive s’était posée sur la corde. Il n’avait pas vraiment eu besoin de se poser de question. Si les heures qu’il avait passé à s’entraîner devaient servir, c’était bien maintenant.
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Dame CorbeauMaître du jeu
Dame Corbeau



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MessageSujet: Re: [convocation] Le gout salé d'une larme   [convocation] Le gout salé d'une larme EmptyVen 1 Juil 2022 - 0:50
26 Mai 1167.
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Les trois avaient-ils décidé de cet instant ? Avaient-ils choisi de mettre Théophile face à la contradiction de son existence ? Remettant sur sa route ce qu’il avait perdu, ce qui l’avait défini, ce qui avait justifié son vide et ses excès, ses larmes et ses colères. N’était-ce pas là l’occasion de laisser un passé révolu et perdu derrière lui ? D’enfin retrouver le chemin d’une vie nouvelle. Et dans le cas contraire ? Et si Alice se trouvait sur sa route justement pour qu’il redresse le tort causé ? Pour qu’il se redresse lui-même ? Que Théophile retrouve le jeune homme qui n’avait pas peur d’aimer ? Elle n’avait rien fait, comme il n’avait rien pu faire à l’époque. Était-ce son moment ? Était-ce à lui de réaliser l’exploit de corriger le passé ?

Sa flèche fut la réponse, ou du moins en choisit-elle une, sans savoir si l’avenir lui donnerait raison ou tort. Torsadant sur son axe dans un vrombissement coutumier qui fit se retourner dans une lenteur créée par l’intensité du moment nombre de regards qui ne perçurent qu’une ombre fuyante filant droit devant elle. Tendue à l’extrême la corde tranchée nette fouetta l’air avec une force dangereuse mais heureusement sans conséquence. Il n’en fut pas de même pour les rondins qu’elle retenait. Déferlant en une avalanche bruyante ils roulèrent et rebondirent dans la rue arrachant pancarte et panneau jusqu’à défoncer le stand d’un marchand qui eu tout juste le temps de se jeter hors des trajectoires folles.

L’attelage freina brusquement, les chevaux hennissant de terreur alors que le cochet tenter de les calmer à grand renfort d’imprécations. Il fallut de longues secondes pour que le bruit et le véhicule ne s’arrêtent complètement. Théophile bien sûr, s’était remis à courir, son arc à la main sous les yeux d’une foule ébahie, qui ne tarderait sans doute pas à laisser parler sa colère devant l’incompréhensible événement. Alors qu’il s’approchait, il put voir l’homme d’un peu plus tôt bondir à bas du véhicule dégainant une longue épée pour s’interposer devant la trajectoire de l’attaquant. Il ne tarda pas à être rejoint par le cochet qui tenait une petite arbalète chargée et pointée sur son torse.

- Que diable signifie tout ceci milicien ?! Est-ce le fouet ou la mort que vous recherchez en attaquant ainsi un véhicule officiel ? Si c’est la seconde vous ne tarderez pas à la trouver en approchant encore !

Joignant le geste à la parole il brandit son bras armé, la pointe à moins d’un mètre du torse haletant de Théophile. Alors il la revit. Elle descendit avec précaution la petite marche pour se retrouver au sol et évolua vers eux d’une démarche si maîtrisée qu’elle semblait glisser sur le sol. Elle posa sa main sur le bras de l’homme à l’épée, inclinant doucement sa lame.

- Sire Guerrand… dit-elle avec une voix douce, ses yeux et son sourire posé sur le milicien. Je suis certaine que cet homme a cru bien faire… Sans doute me pensait-il en danger et n’a suivi que son honneur.

Son ton était bien plus aristocratique que tout ce qu’il lui avait connu, mais c’était bien sa voix avec ce charme patient de celle qui aime apprendre et comprendre les autres.

- Ambassadrice, je…

- N’auriez-vous pas eu la même bravoure si les rôles étaient inversé Messire ? N’auriez-vous pas tout tenté ? L’interrompit-elle avec une pointe interrogative inquiète qui mit à mal la colère de l’homme qui malgré sa désapprobation plus que justifiée se trouva incapable de contrer son argument pourtant fort fragile. Avait-elle toujours été si douée pour manipuler les autres ?

- Je ne peux pas être en retard à ce rendez-vous Sire et on ne peut pas laisser les choses ainsi. Pourriez-vous vous occupez de cela pour moi ? Puis-je compter sur votre aide ? Demanda-t-elle avec une sincérité qui une fois de plus mis mal à l’aise l’homme qui aurait plutôt voulu n’écouter que sa colère. Après un dernier regard coulé à l’homme en vert. Il finit par opiner.

- Je vais m’occuper de tout cela ma Dame, je vais vous faire mener à destination, parole de chevalier. Clama-t-il en se claquant le torse du point d’une manière un peu trop mélodramatique.

- Parfait ! Je savais pouvoir compter sur vous. Milicien ? Accompagnez-moi donc, voulez-vous ? Ainsi vous serez certain qu’on ne m’a pas kidnappée ! Lança-t-elle d’un ton plus léger. Sire Guerrand, comme elle l’avait appelé, voulu bien sur protester, mais déjà elle se détournait pour regagner sa place alors que les premiers habitants commençaient à réclamer des explications. Pas pressé que ce soit à lui qu’on les demande et bien plus d’être face à cette Alice si semblable et différente, Théophile grimpa dans le carrosse pour s’installer sur une banquette face à elle. Quelques secondes plus tard, ils étaient repartis, contournant « l’accident » par une rue parallèle. Dès que le lieu ne fut plus en vue, Alice ramena son regard et lui sourit.

- Tu sais que tu vas avoir des problèmes pour ça ? Mais c’était un joli tir, tu es devenu très doué… plus encore qu’à l’époque. Je savais que ton œil ne serait pas un obstacle, je te l’ai toujours dit. Lui dit-elle de son ton si encourageant et convaincu qu’il connaissait si bien.


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Théophile CastaingMilicien
Théophile Castaing



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MessageSujet: Re: [convocation] Le gout salé d'une larme   [convocation] Le gout salé d'une larme EmptyVen 1 Juil 2022 - 12:39
C’est lorsque l’épée du chevalier se trouva face à lui, sa pointe prête à l’embrocher, que Théophile se rendit compte qu’il avait fait quelque chose de complètement et totalement stupide. Il était clair désormais que le véhicule était bien trop précieux pour appartenir à un lambda.


Mais tout ceci en valait la peine. Au moment où Alice sorti, lorsqu’il pu de nouveau admirer ses traits, il ne regrettait nullement la punition qu’il devrait sans doute subir. Parce qu’abandonner Grincheux seul au port, même si leur garde était terminée, mettre cet homme fort et armé en colère, tout ceci lui retomberait dessus. Plus tard. Et ce qui comptait c’était le présent. C’était l’invitation de sa Douce à venir avec elle dans l’intimité du carrosse.


Alors qu’ils se mirent en mouvement, il ne pouvait détacher son œil de la femme en face de lui. Ses iris n’avaient pas changé, ni la douceur qui s’en dégageait. Son visage s’était affiné, tout comme ce qu’il avait pu voir de son corps. Mais son aura était la même. La manière dont elle venait de le féliciter était typique et ses quelques mots le plongèrent dans le passé.


« Je crois en toi. Tu peux y arriver. »


C’est ce qu’elle lui avait dit des années auparavant. Le jeune Castaing n’arrivait à rien avec son œil unique, et il savait qu’il avait été arrogant de croire qu’il suffisait d’y croire pour arriver à tirer de nouveau correctement. Ses propres parents le regardaient avec de la peine, conscients que tous les efforts du borgne étaient vains et qu’il ne deviendrait jamais un soldat. Pourtant, il n’était pas question de baisser les bras. Et Alice avait été là pour le soutenir plusieurs fois. Tout comme pendant le reste de leur vie commune. Seule elle le comprenait mieux qu’il ne le faisait lui-même.


N’y tenant plus, Théophile bougea. Son bras attrapa l’attache des rideaux et tira dessus, afin que personne ne puisse les observer, et il finit un genou au sol. Son autre main se posa sur la cuisse de sa Douce et il devait relever la tête pour ne pas briser leur lien visuel. L’attache métallique résonnait lorsque sa chute se termina et qu’elle dansa près du borgne. Enfin, le silence se fit, rapidement brisé par le milicien.


« Qu’est-ce qu’il se passe Alice ? C’est quoi tout ça ? Ambassadrice ? Pourquoi pleurais-tu ? Si quelqu’un t’as fait du mal ...»


Cette idée même enflamma sa colère. N’avait-elle pas assez souffert de son enfance, mise au ban du village ? Ses saignements ne l’avaient-ils pas suffisamment clouée au lit ? Le jour maudit où elle avait disparu n’était-il pas assez douloureux ?


« Je... »


Les phalanges de Théophile se crispèrent sur le tissu léger recouvrant la cuisse de sa Douce. C’est alors que cela le frappa. Cet accoutrement...les vêtements étaient bien plus fabuleux que tout ce à quoi leur condition aurait pu les faire rêver. Sans parler de la parure qui ornait son visage. Ces bijoux valaient une fortune. Les femmes de la noblesse, du peu qu’il avait vu tant il essayait de fuir cette caste et ses faux-semblants, ne pouvaient même pas toutes se le permettre. Comment Alice avait-elle obtenu tout ceci ? Pourquoi était-elle arrivée en bateau ? Les questions l’assaillirent de nouveau.


Sa dextre alla caresser par réflexe son ruban de mariage, attaché à la boucle de son plastron. Le toucher rassurant du tissu sous ses doigts calleux finirent de le calmer, comme toujours, puis ses doigts se déplacèrent sur la joue puis le cou de sa bien-aimée. Il sentait la vie couler sous sa peau, et la sensation rassurante du coeur de sa femme battre. Si il s’écoutait, il aurait pris l’une de ses positions favorite et aurait posé son oreille sous son sein gauche. Là, il avait passé des heures à écouter les battements paisibles, qui l’assuraient qu’elle était avec lui et que tout allait bien. A cet instant, il avait besoin de cette sécurité plus que jamais. Mais il n’osa pas plus, laissant simplement quelques mots s’échapper.


« Tu es en vie... »


Une larme s’échappa de son œil aveugle, avant que son homologue ne suive. Oui, Alice était vivante. Bien que les chances étaient infimes, les Dieux l’avaient épargnée. Et lui, qui habituellement avait tant de facilité à débiter des mots, se trouva incapable d’en trouver de suffisants pour décrire tout ce que cela représentait pour lui.

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Dame CorbeauMaître du jeu
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MessageSujet: Re: [convocation] Le gout salé d'une larme   [convocation] Le gout salé d'une larme EmptyVen 1 Juil 2022 - 15:56
26 Mai 1167.
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Il put la sentir frémir sous ses doigts, pas de crainte, pas de dégouts, au contraire, plutôt de ce frisson né de l’attente qui a un peu trop durée. Elle ne fit rien pour se soustraire au contacte de sa main. Elle finit même par poser ses doigts délicats sur celle-ci quand il se crispa d’une colère mal contenue, guidait par son inquiétude pour elle.

- Je pleure pour ce qu’on a perdu Théo… Mon courageux Théo… dit-elle d’une voix qu’elle retint de peu de se briser. Je pleure parce que les choses changent, et qu’elles ne s’arrêtent jamais de changer.

Ses beaux yeux verts suivirent sa main droite et s’écarquillèrent légèrement quand elle reconnut le bout de tissu. Avait-elle cru qu’il l’avait perdu ? Perdu comme elle ? Ses yeux s’humidifièrent, mais ne se mirent à pleurer quand découvrant les larmes sur le visage de ce mari si longtemps loin d’elle. Elle tendit à son tour sa main libre sur sa joue, d’abord délicatement, comme si elle craignit qu’il ne fonde comme une statue de sel. Puis plus vivement pour s’assurer qu’il était bien là. Théo sentit son pouce délicat sur ses lèvres sèches et vu dans ses yeux qu’elle aurait tout donné pour l’embrasser. Mais elle n'en fit rien, se contentant de cette caresse intime.

- Alice d’Estaing est morte Théo, elle est morte il y a des années. Dans les marais. Tu dois l’accepter, tu dois vivre encore. Pas pour elle mais pour toi. Je te connais, je sais que tu dois te sentir coupable, que tu dois te condamner, mais tu ne pouvais rien faire, personne ne pouvait rien faire.

Elle voulait son ton doux, rassurant, mais il la connaissait assez pour percevoir sa peine. Elle ôta doucement sa main pour la porter sur le plastron du milicien, laissant ses doigts glisser sur le cuir durcit jusqu’à effleurer le ruban. Elle le saisit entre son pouce et son index, le caressant de longue seconde. Sa voix reprit.

- Je te libère de ta promesse Théophile. Pas de celle faîtes aux trois, elle a toujours été très secondaire pour nous, tu le sais. Non, je te libère de la promesse que tu m’as faîtes à moi. Il est grand temps pour toi de vivre à nouveau.

Le ton était impératif, convaincu, mais douloureux. Elle lâcha le ruban comme s’il allait se transformer et le mordre, puis détourna les yeux pour éviter les siens. Mais le rideau fermé, il n’y avait rien à voir à part la noirceur.

- Il se passe beaucoup de chose Théophile. Cette ville aura besoin d’homme comme toi pour l’empêcher de disparaître… Dit-elle d’un ton déterminé qui se détendit malgré tout. Je n’étais revenu qu’une seule fois avant aujourd’hui, j’avais peur de te croiser à chaque coin rue, que le destin nous fasse mal à tout deux. Puis j’ai fini par me rendre compte que les chances tenaient de l’impossible. Je me suis convaincue que je n’aurais plus jamais à te voir. Que cela rendait les choses plus faciles. Et voilà qu’à peine le pieds reposé sur ce maudit quai… Les trois ont un sens du moment quelque peu vicieux, tu ne trouves pas ? Quand on arrête de croire, ils décident de te punir en te donnant raison…

Elle finit enfin par le regarder à nouveau, pressant sa main plus fort.

- L’homme chez qui je me rends est extrêmement dangereux Théo, mortellement dangereux. Il ne doit pas savoir pour… nous. Il saura bien assez vite que tu m’as reconnu, mais tu ne dois pas lui dire qui je suis pour toi. Il en va de notre vie à tous les deux !

Elle sembla réfléchir intensément.

- Te souviens-tu de Théa ? La fille du cordonnier ? Le questionna-t-elle les replongeant des années en arrière. Oui une fille jolie, blonde comme elle, mais avec l’âme viciée. Elle avait toujours pris un plaisir sadique à faire partie de leur détracteur, bien avant leur mariage.

- S’il te presse pour savoir, je suis Théa, que tu as connu plus jeune, rien d’autres. Surtout rien d’autres ! Je…

Elle avala sa salive.

- Je ne pourrais pas te protéger s’il sait.


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Théophile CastaingMilicien
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MessageSujet: Re: [convocation] Le gout salé d'une larme   [convocation] Le gout salé d'une larme EmptyVen 1 Juil 2022 - 19:16
Les doigts de sa Douce étaient une bénédiction. Théophile avait cru que plus jamais il ne les sentirait explorer sa peau, avec cette manière bien à elle de le faire se sentir la chose la plus importante du monde. Son corps pulsait et lui ordonnait de reprendre ce qui était à lui. Ce n’était pas du désir. Au stade où en était leur relation et après ces années d’absence, c’était bien plus profond qu’une simple attraction physique. Alors quand elle décida qu’il devait vivre sans elle, les larmes cessèrent pour laisser place à de la frustration et un semblant de colère.

« Ce n’est pas possible Alice. C’est plus qu’une promesse, tu le sais. Ton absence...elle a laissé un vide que rien n’arrive à combler. On m’a dit que tu étais morte et je ne l’ai jamais accepté. Maintenant que je te es là devant moi il faudrait que j’oublie ? Non, ce ne sera pas possible. Les Dieux n’auraient pas fait croiser nos chemins aujourd’hui si c’était pour que je te regarde partir. »


Elle avait raison, la culpabilité avait grignoté son âme jusqu’à ce qu’il se réveille et qu’il regarde la vérité en face. Même si au moment où elle avait disparu il n’avait rien pu faire, le milicien aurait dû la chercher dès qu’il était en capacité de le faire. Au lieu de ça, il avait perdu son temps. Un temps précieux qu’il aurait peut-être passé auprès d’elle. Et s’entendre dire qu’elle courait un danger lui renvoyait en pleine face son propre échec.

« Si tu ne veux pas me dire ce qu’il t’es arrivé, ou si tu ne veux plus de moi, je peux vivre avec en sachant que tu es heureuse Ma Douce. Mais ne me demande pas de t’abandonner alors que tu as peur. Tu me dis que tu dois rencontrer un homme dangereux et tu crois que je vais partir ?! Vraiment Alice ? Ai-je été aussi lâche un jour ? »

Oui, quand il n’avait pas été là pour elle. Il s’était caché derrière la force dont avait toujours fait preuve Alice pour se dédouaner de sa propre responsabilité. S’entendre dire qu’elle devait le protéger était un échec terrible. Et le borgne devait reconsidérer son propre comportement en ce moment. Les larmes, la colère, tout cela pouvaient conforter sa femme dans son analyse. Il lui avait bel et bien montré qu’il était toujours ce grand enfant, parfois capricieux, qu’elle réconfortait et épaulait avec indulgence.

Mais il ne l’était plus, ce jeune Théophile Castaing. Si la Fange avait en effet changé quelque chose, c’était la certaine naïveté qu’il avait pu conserver à Estaing malgré sa vocation. Il aimait encore plus Sa Douce de vouloir le protéger de la laideur du monde, mais désormais, il était trop tard. Son âme était entachée par certaines horreurs qu’il avait pu voir et il n’y avait pas de retour en arrière. Et ce n’était pas une fatalité, car c’était son destin. Il subissait pour que le peuple puisse vivre sans s’en soucier.

« Je suis un soldat. C’est à moi de protéger les autres. Tu sais que le serment que j’ai prononcé, ça n’a pas été à la légère : « Ma vie pour celle de mes gens ». La milice ne porte peut-être pas le nom d’armée mais c’est ce que nous sommes. Je ne tiens pas à mourir, mais si quelqu’un doit agir c’est moi et mes camarades. Notre devoir reste, même si le monde a changé. »

Plus sérieux qu’elle ne l’avait peut-être jamais vu, la maturité de ces deux ans passés à Marbrume et des épreuves récentes ayant fait leur chemin, le borgne plongea sa pupille vive au tréfond de celle d’Alice. Ses deux mains fortes étaient venues saisir celles plus fines de sa femme. Ses doigts accrochés aux siens, il sera juste assez pour qu’elle sente sa présence rassurante.

« Parles-moi. Expliques-moi et laisses-moi t’aider. J’ai côtoyé des situations dangereuses plus d’une fois depuis que je suis arrivé entre ces murs. Des choses que je n’aurais jamais cru voir dans mes pires cauchemars. J’ai vu à quel point la nature humaine peut-être parfois tordue et qu’un seul homme pouvait en embarquer des dizaines d’autres dans la folie furieuse. Je ne peux pas juste fermer les yeux. Surtout si c’est de toi qu’il s’agit. »

Jamais il n’aurait cru possible que certains humains soient capable d’autant de telles horreurs envers leurs semblables, et pourtant...L’image du sous-sol jaillis un instant devant ses yeux avant qu’il ne la repousse.

« Tu sais, j’agis peut-être parfois encore comme un adolescent mais quand il s’agit de choses importantes, j’ai appris à les faire correctement et avec rigueur. Les leçons de mon père ont enfin porté leurs fruits. »

Son sourire était le même que lorsqu’il s’apprêtait plus jeune à commettre un méfait. Comme la fois où il avait lâché installé une bonne dizaine de perce-oreilles dans la paillasse de Théa. Personne n’avait pu prouver que c’était lui, mais le regard furibond qu’elle lui avait adressé le lendemain lui avait assuré qu’elle avait compris le message...un bon moment. Et Sa Douce voulait qu’elle l’appelle par le prénom de cette peste ? Que les Dieux l’aident avec ça car il risquait d’avoir besoin d’un certain temps d’adaptation. Il espérait que cet instant fugace l'aiderait à retrouver son joli sourire, car ses larmes étaient trop douloureuse pour qu'il les laisse couler plus longtemps.
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Dame CorbeauMaître du jeu
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MessageSujet: Re: [convocation] Le gout salé d'une larme   [convocation] Le gout salé d'une larme EmptyVen 1 Juil 2022 - 21:03
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Elle l’écouta avec attention, sans mot dire. Elle avait toujours aimé sa passion. Cette capacité à délaisser le raisonnable pour se lancer à corps perdu dans la première idée insensée mais courageuse qui lui venait. Elle eut envie de lui dire qu’il n’avait pas changé d’un pouce, qu’il était toujours inconscient et incapable de se montrer raisonnable, qu’il ferait mieux de sauter de ce carrosse pour aller faire ses bêtises dans un endroit où il ne la gênerait pas avec tout ses beaux idéaux. Oh par les trois comme elle avait espéré pouvoir le détester en le revoyant. Pouvoir le haïr et le jeter hors de ses pensées et de son âme… Au lieu de quoi elle se contenta d’un :

- T’es un crétin, Théo.

Elle se renfonça dans son siège avec un soupir mais ne put lui dissimuler son sourire. Tout paraissait si facile quand c’était lui qui en parlait. Bien sûr, tout serait compliqué, plus encore à présent qu’il était là. Mais il était là et ne comptait pas en bouger pour le moment. En attendant de trouver comment se débarrasser de lui, elle pouvait bien être un peu heureuse de sentir à nouveau cette douce chaleur rassurante dans son buste, non ?

- Tu nous mets en danger en voulant me protéger. Tu nous mets tout les deux et bien d’autres en danger. Alors tâches au moins de laisser l’adolescent dans le carrosse et de n’emmener que le soldat.

Nouveau soupir mais visiblement pour la forme, il avait gagné pour le moment et il le savait.

- Il y a des choses dehors… des menaces que la milice ne voit pas encore et contre lesquelles elle ne peut pas lutter. D’autres s’en charge. Il y a un endroit. L’Enclave. C’est de là que nous menons la lutte. Je ne peux pas tout t’expliquer Théo, il y a trop de chose en jeu et j’ai prêté serment. Nous avons besoin de soutien dans la cité. Un soutien qui ne doit pas être vu du Roi et encore moins de son épouse.

Libérant sa main, elle se pencha pour écarter légèrement le rideau alors que le véhicule s’arrêtait au niveau de l’entrée de l’esplanade. Il ne fallut que quelques instants pour entendre le cochet présenter le sceau et les papiers d’accès aux gardes en postes. Le véhicule s’ébranla de nouveau et elle reprit dès qu’ils se furent éloigner des portes.

- Nous nous rendons chez un Seigneur de Guerre. Le Vicomte Dédale des Marches Boréales. Ce n’est pas un simple flagorneur qui se donne de grands airs Théo. Malgré son âge il a mené plus de campagnes que la moitié de l’esplanade réunit et pourrait aisément faire jeu égal avec le Roi pour la stratégie militaire. Il n’est pas très apprécié ici mais il a des accointances avec bon nombres de groupes à l’intérieur et à l’extérieur. C’est l’homme qu’il nous faut. Mais c’est un tueur et un ambitieux. Il ne nous apporte son soutien que parce qu’il y trouve son compte. S’il sent qu’on veut le doubler ou que nous livrer en pâture peut lui apporter plus que de nous aider, il n’hésitera pas une seconde. Alors on doit paraître sans le moindre doute et toi, tu devras éviter de trop le chatouiller même s’il va certainement t’y pousser. Pour eux je suis l’Ambassadrice, c’est le seul titre et nom que l’on me donne ici.

Déjà l’on entendait d’immenses grilles grincer en pivotant sur leurs axes et le véhicule ralentir à nouveau. Ils arrivaient déjà et le temps leur manquait, le temps leur avait toujours manqué. Elle agit sans s’en rendre compte, ses lèvres se posant avec douceur à la commissure de celles de Théo, un contact chaud, délicat, familier et en même temps nouveau, perceptible malgré le fin voile qui lui couvrait le bas du visage. Elle s’éloigna promptement, consciente de son très malheureux réflexe que plusieurs années avaient visiblement refusés d’effacer. Ils s’observèrent une seconde silencieusement et elle le repoussa du plat de la main pour ouvrir d’elle-même la petite porte du véhicule qui venait de s’immobiliser et sortir.

Quand Théophile la rejoignit dehors, il découvrit un vaste domaine, même si on tenait compte du fait que l’on était sur l’esplanade. Le « château » puisque le terme de manoir semblait quelque peu léger était monté sur trois étage si on ne comptait pas les tours et malgré son élégant agencement et ses murs d’un blanc parfait, c’était visiblement un fort de bataille, tout à fait apte à tenir contre un siège. Bien entendu on était loin des dimensions titanesques du palais royal, mais peu de sang bleu devaient pouvoir se targuer d’une telle demeure. L’arrière de celle-ci où ils s’étaient arrêtés se composait d’un immense jardin qui, avec son large terrain d’entrainement et sa disposition rappela à Théophile un camp militaire qu’on aurait déguisé en jardin en y ajoutant arbres, bosquets et parterre de fleurs.

Une terrasse de pierre blanche et lisse s’étirait à l’arrière de la maison à la hauteur d’un étage et accessible uniquement par deux petits escaliers que son esprit de soldat imagina aisément défendable pour les occupants. Un homme se trouvait debout là-haut, et les observés. Sans qu’on l’y invite, Alice s’avança droit vers la terrasse.
Avec la distance, il l’avait déjà estimé grand, mais en arrivant sur la plateforme, il pu découvrir que l’homme aux cheveux Roux le dépassé aisément d’une demi-tête alors qu’il se savait déjà haut sur ses jambes. Mais l’inconnu n’aurait pas vraiment pu être qualifié de svelte malgré le faux effet élancé que lui donné sa musculature athlétique et guerrière. Il était large de torse et d’épaules et sa chemise de lin blanc ne rendait qu’à demi-hommage à sa silhouette. Il tenait dans sa main un arc immense presque aussi haut que lui et s’empara d’une flèche plus longue qu’un bras dans un carquois pendu à sa ceinture.

Il encocha et banda en prenant la parole, sans le moindre effort dans la voie malgré que Théophile connaisse l’énergie et la concentration demandée pour étirer une telle arme.

- Je dois perdre la tête, j’étais certain d’avoir envoyé un chevalier et non un milicien pour vous chercher… Dit-il d’un ton calme, ses yeux concentré sur une cible très lointaine au fond de son jardin.

- Nous avons eu un petit souci sur la route, mon nouvel ami ici présent a fait un peu de zèle, et Sire Guerrand s’est gentiment proposé pour régler la situation pendant que j’arrivais à l’heure à notre petite entrevue.

Si la position de l’homme leur tournant le dos l’empêchait de voir correctement son visage, le milicien sut malgré tout qu’il souriait.

- Hum… je vois… Finit-il par dire en relevant légèrement son arme pour ajuster son tir.

Il décocha. Le trait parti avec une force qui devait peu avoir à envier à une arbalète et fila, dévorant la distance comme un éclair pour se planter dans la cible de paille, la traversant sur toute sa longueur. Il se retourna et observa ses deux invités, son regard glissa sur le milicien, son arc revenu en bandoulière, puis son visage, son œil. Ce détail sembla plus éveiller sa curiosité que sa présence pourtant insolite. Il tendit l’arme.

- C’est un arc dont on se sert par chez moi pour abattre les loups des montagnes, des bêtes qui pourraient aisément intimider un ours de par leur taille et leurs gueules. Souhaiteriez-vous l’essayer messire… Avez-vous un nom par lequel je peux vous appeler ?


HRP:
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MessageSujet: Re: [convocation] Le gout salé d'une larme   [convocation] Le gout salé d'une larme EmptyVen 1 Juil 2022 - 23:34
Et il fut là, son sourire. Léger, mais présent. Étonnamment, Sa Douce tentait de le lui dissimuler. Ce qui ne diminua en rien ce quelque chose qui dansait en lui. Comme si sa part enfantine s’extirpait d’une cache où il l’avait enfermé plus tôt ce mois-ci et qu’elle abreuvait désormais chacune de ses fibre. Une joie simple se répandit, et elle perdura lorsqu’il comprit qu’il avait eu gain de cause.

Il y a des choses dehors…


Cette tournure énigmatique lui rappela les mots d’Aeryn, la mention de cette créature pas tout à fait humaine. Celle qui l’avait avertie à propos d’un peuple dont serait originaire sa mère, et qui la cherchait pour ce sang. Sans qu’il n’en ait une quelconque confirmation, ses tripes lui disaient que les deux choses ne pouvaient pas être totalement étrangère l’une de l’autre.

« J’ai entendu parler de certaines choses...Marbrume, et je ne parle pas de la ville. »


Son murmure n’avait pas dû atteindre les oreilles d’une Alice inquiète, qui jetait un coup d’œil par-delà le rideau. Puis elle lui expliqua où ils se rendaient. Ce discours ne ressemblait pas à quoi que ce soit que sa Douce aurait pu dire dans le passé. La guerre ne l’avait jamais intéressée. Comme pour eux tous, dans leur petit village, c’était un jeu de pouvoir lointain, qui n’impactait leur vie que quand des hommes étaient réquisitionnés ou qu’on leur réclamait des impôts supplémentaires.

Maintenant il se retrouvait face à la conséquence de son geste idiot. Mais il ne regrettait toujours rien. Comment le pouvait-il alors que la moitié de son âme était à côté de lui ? Alors que ses lèvres s’étaient posées sur lui et qu’elles avaient toujours cet effet envoûtant sur lui...Ses paupières se fermèrent un instant pour prolonger ce fugace échange. Ce fut la main d’Alice en plein dans sa face qui le réveilla brutalement. Alors qu’elle avait la main sur la poignée, Théophile lui fit une promesse.

« Si je ne peux te suivre, alors je serais ce dont tu as besoin. Jusqu’à ce que nous puissions de nouveau être réunis. »

Mais il ne restait déjà plus que le dos de sa femme face à lui. Quand il la suivit à l’extérieur, il comprit en un souffle qu’il n’était pas tombé chez n’importe qui. Les avertissements d’Alice étaient une chose. La réalité le confirmait et l’avertissait. Le maître des lieux aurait pouvoir de vie ou de mort sur eux avec une telle légitimité, qu’on pourrait ne jamais trouver leurs cadavres et que personne ne se poserait même la question de savoir qui était en tort.

Celle qui était donc l’Ambassadrice lui montra le chemin et il la suivi silencieusement vers le Seigneur de Guerre. Un Vicomte dont il n’avait jamais entendu parler. Mais qui n’enlevait en rien le pouvoir de son titre. Le milicien, qui avait toujours veillé à rester sous le regard de ces gens afin qu’on le laisse faire son travail, devait se montrer prudent et rusé pour passer au travers des mailles du filet de l’homme qui les attendait plus haut.

Le moins qu'on puisse dire c'est que cet homme était fait pour le combat, et que le combat l’avait façonné. Les cheveux sur la nuque du milicien se dressèrent face à l’individu dont la présence ne pouvait être ignorée. La force tranquille qu’il dégageait était couplé d’une certaine forme d’autorité naturelle. Une chose rare et qui mettait d’autant plus ses sens en alerte.

L’archer savait parfaitement quand enfiler son masque d’idiot. Et là, c’était tout à fait le moment, alors qu’il devenait le centre d’intérêt. Comme il imaginait devoir le faire, le milicien mis son poing sur le coeur et abaissa son buste. Sans geste brusque, c’était un salut ni trop poli, ni trop sobre. Si il avait été face à son Capitaine, il n’aurait pas agit différemment.

« Théophile, Mon Seigneur, simplement Théophile. »


Un homme avec son pouvoir pourrait sans aucun doute retrouver son nom si il le souhaitait. Mais autant ne pas éveiller sa curiosité plus que nécessaire. Il ne lui avait pas demandé de détails sur l’entrevue, alors inutile de s’enfoncer une épine dans le pied en remettant le sujet sur le tapis. Comme l’avait si justement pointé Alice, faire réfléchir sa cervelle du haut devant le Seigneur de Guerre était une question de survie. Aussi, le changement de sujet était tout à fait le bienvenu pour ne pas faire de faux-pas. Du moins, il l’imaginait.

« C’est une offre très généreuse de votre part. Je n’en ai jamais vu de semblable et je ne connais pas un archer qui ne serait pas tenté de s’y essayer. »

Après tout, les hommes restaient malgré tout de grands enfants. Et il ne mentait pas en montrant son intérêt. Impossible quand un objet d’une telle rareté et d’une telle valeur se présentait devant ses yeux. La patine prouvait qu’il ne s’agissait pas d’un équipement d’apparat. Et puis le Vicomte savait foutrement bien l’utiliser, vu la facilité avec laquelle il avait lâché la flèche à leur arrivée.

L’archer soupesa l’arme. Sa taille, son poids, ils étaient différent de son arc de guerre, qui était pourtant l’une des arme à distance les plus difficile à utiliser et à maîtriser. Bien loin de ce qu’utilisaient les sang-bleu pour chasser…

Le Seigneur de Guerre était sur son mauvais côté, mais Théophile ne devait pas se laisser perturber par ce détail. Il connaissait un moyen parfait d’oublier tout. Le milicien leva l’arc en position de tir. Remerciant les nombreuses heures pendant lesquelles il avait dû travailler ses repères après son accident, il trouva rapidement son point d’équilibre. Sans qu’elle ne soit tout à fait le prolongement de son bras, il lui faudrait des heures d’entraînement pour cela, Théo considérait que c’était suffisant pour un essai. La fenêtre de visée à hauteur de sa pupille vive, main gauche sur la poignée, son visage de prédateur était figé, concentré sur cette cible lointaine dans laquelle la flèche du Seigneur de guerre avait fait mouche.

« Je crois qu’il me faudrait une de vos flèches Mon Seigneur. Les miennes sont trop courtes et abîmeraient la poignée. »

Arborant ce sourire amical et légèrement charmeur qui lui ouvrait de nombreuses portes, Théophile abaissa l’arc et tourna le visage vers cette force de la nature. Il espérait que le noble ne prendrait pas mal sa demande. Si il était ne serait-ce que la moitié de ce que lui avait avoué Sa Douce, cet homme y verrait un signe d’un soldat qui connaissait son travail, et savait à quel point il était important de chérir cette compagne de bataille qu’était votre arme.
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MessageSujet: Re: [convocation] Le gout salé d'une larme   [convocation] Le gout salé d'une larme EmptyLun 4 Juil 2022 - 12:21
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Même s’il ne s’agissait pas là de son invité, il fut évident qu’à cet instant, le seigneur du Nord paraissait bien plus intéressé par l’archer et son essai que par la demoiselle aux pierres précieuse. Il eu un sourire d’accord quand le milicien lui demanda un projectile et bien entendu, lui en offrit un d’un geste fluide avant de se reculer d’un pas pour lui offrir la latitude nécessaire à sa concentration.

Il le détaillé de la manière dont on observe un pur-sang dont on envisage l’achat alors qu’il encochait le trait. Tout était fluide, la stabilisation du pieds, la rotation du bassin, l’angle de son coude s’alignant sur épaule et poignet. Une inspiration expulsée… mais une corde trop dure pour l’habitude du soldat qui relâcha le projectile un instant trop tôt. Bien que parfaitement axé, celui-ci n’atteignit jamais la cible se plantant avec tant de force dans le sol, à quelques pas devant, qu’une épaisse motte de terre fut arrachée. Le noble siffla d’une admiration qui semblait sincère.

- Ma foi, simplement Théophile, j’ai rarement connu si belle tentative sur un premier essai avec cette arme. D’autant plus impressionnant avec votre œil absent. Cela a dû vous prendre des années d’exercice pour récupérer un tel sens de la profondeur. J’aime les hommes dont la détermination dépasse les barrières admises.

Il tendit la main et Théophile y déposa l’arme, les doigts se refermant dessus. Un étrange sourire flotta sur les lèvres du sang bleu un instant avant qu’il se détourne.

- Madame l’Ambassadrice, vous savez toujours me surprendre et piquer ma curiosité… dit-il à Alice alors qu’il détendait lui-même la corde pour ne pas abimer le bois de l’arc en le laissant subir une pression inutile. Une habitude de guerrier plus que de noble s’adonnant à la chasse sportive, une fois encore.

Sans les y inviter, il prit place à la longue tablée qui se trouvait sur leur terrasse sur élevée et Alice, sans demander non plus tira une chaise pour prendre place juste en face de lui indiquant la chaise près d’elle à son compagnon. Dédale claqua des mains et un domestique quitta la demeure pour s’avancer vers eux. Comme son maître, cet homme semblait bien trop pourvu de trait martial pour sa condition, quoi qu’en dise sa livrée. Une longue balafre partant du sommet de son nez lui barrait la joue droite. Il devait au moins avoir cinquante ans, mais ses épaules larges, son dos droit, son regard alerte indiquaient sans aucun doute qu’il devait être encore dangereux avec une épée à la main.

- Gaël, mon ami, pourrais-tu ramener de quoi rafraichir et désaltérer nos invités ? Le soleil frappe fort aujourd’hui.

Le prénommé Gaël observa une longue seconde les deux arrivants, se faisant peut-être son propre avis sur leur présence, mais finit par hocher la tête pour repartir aussi silencieusement qu’il était venu.

- Ne faîtes pas attention, il est d’une humeur de chien depuis… et bien depuis aussi longtemps que je le connais. Et puisqu’il est muet, il n’a pas vraiment l’occasion de dire ce qu’il a à dire. Je doute que nos oreilles l’apprécieraient.

Dédale rit doucement en caressant distraitement le bois de l’arme posée sur la table devant lui.

- L’arc n’a jamais vraiment été mon arme de prédilection savez-vous Théophile ? En réalité, il fut un temps où je l’avais même en horreur. Cela demandait trop de patience, de concentration pour obtenir un résultat probant. Et jeune, je manquais terriblement des deux. Jusqu’à ce que mon père me fasse donner du fouet pour chaque leçon qu’il considérait comme ratée… si je désapprouve la méthode, je dois bien reconnaître le résultat. Je…

- Je doute que vous ayez établi cette rencontre pour nous raconter que vôtre père était une brute sanguinaire, c’est d’un banal… le coupa Alice d’un ton ennuyé dépassant de loin l’insolence. La tension sembla grimpé l’espace d’un battement de cœur, une flamme illuminant le regard de l’homme de l’autre coté de la table dont la dangerosité animale n’avait jamais été aussi présente. Puis il éclata d’un rire tonitruant frappant la table du plat de sa main.

- Voilà qui est parlé ! Bien, bien, laissons donc là la nostalgie. Comment va le Protecteur Rodrick ? Toujours pas de couronne sur la tête ?



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MessageSujet: Re: [convocation] Le gout salé d'une larme   [convocation] Le gout salé d'une larme EmptyLun 4 Juil 2022 - 13:55
Le sifflement qui parvint aux oreilles de l’archer le sorti de sa concentration, et de l’étonnement dû à l’arme qu’il venait de tester. Les compliments du Vicomte l’atteignirent, et l’égo de Théophile se gonfla un instant avant de retomber. La position du sang-bleu et surtout l’aura de danger qui l’entourait lui évitèrent une remarque acerbe sur ce fameux œil qui semblait tant le fasciner. Que quelqu’un appuie sur son handicap le hérissait toujours autant. Pourtant, l’homme avait visé juste. Le Seigneur de guerre savait parfaitement ce qu’il en coûtait, vu les gestes précis avec lesquels il rangea son arme.

Le sourire de cet homme mettait Théophile profondément mal à l’aise. Aussi préféra t-il les suivre en silence. Sa Douce et le Loup qui les recevait s’installèrent à leur aise. Et bien qu’il y fut invité, le milicien resta debout, en retrait derrière Alice. Il s’était présenté comme son chevalier servant après tout, rien de plus naturel pour lui que de rester prêt à la protéger au besoin. Et aussi, il ne se faisait pas confiance pour rester tranquille et bien assit sur une chaise.

Jambes légèrement écartées, bras croisés, le soldat paraissait solide sur ses appuis. Il était clair qu’il avait l’habitude de rester ainsi de longues heures. Vu la tournure de la discussion, et la propension des nobles à déblatérer pour rien, il sentait que c’était bien parti en ce sens...Pourtant, il ne montra nullement son ennui, affichant le même visage légèrement sérieux et bienveillant que lors d’une garde. Conscient qu’il n’était pas face à son Coutilier ou son Sergent, le milicien n’émit pas un mot aux plaisanteries du Vicomte.

Lorsque le fameux Gaël les étudia, Théophile ne se priva pas d’en faire de même. Cet homme n’avait rien à faire dans la peau d’un serviteur. Ses cicatrices ne parlaient que trop bien pour lui. Son expérience ne s’était pas faite avec une livrée. Servait-il de garde du corps au Loup ? Bien que celui-ci n’avait aucunement besoin d’en avoir un. Peut-être était-ce un ancien camarade d’armes ? Peu importait en vrai, la seule chose que l’archer devait voir était qu’il y avait ici non pas un, mais deux hommes dangereux.

C’est d’un banal…

L’interruption d’Alice, le ton qu’elle utilisait, différait complètement de ce qu’il lui connaissait. Dans le carrosse, elle paraissait tellement être...elle ! Mais cette femme-là, le rôle qu’elle jouait devait le Vicomte, ce n’était plus Sa Douce. C’était une femme qui se mariait parfaitement dans cet environnement. Les muscles de Théophile se tendirent et il ne put s’empêcher de se demander ce qu’il s’était passé depuis ce jour où elle avait disparu dans les marais, et qui dirigeait cette Enclave qui avait transformé son âme-sœur en cette sorte d’espionne.

Si son visage n’avait pas bougé jusqu’ici, il ne put s’empêcher de froncer les sourcils devant la désinvolture avec laquelle le Seigneur de guerre parlait de trahison. Alice l’avait prévenu, en quelque sorte. Son avertissement sur le fait de ne rien laisser échapper au Roi et à la Reine prenait tout son sens désormais. Ces gens, ceux pour qui elle travaillait, ceux pour qui elle revêtait ce rôle qui ne lui allait pas, ils préparaient un complot. Un complot visant à destituer l’ex-Duc de sa couronne. En comprenant cela, Théophile eut le souffle coupé un instant. Puis, se sachant dans une position délicate, d’autant plus en connaissant ces informations, il tenta de ne laisser rien paraître. Le Vicomte l’avait peut-être apprécié de soldat à soldat, mais ils n’appartenaient pas à la même échelle sociale. Au moindre mot ne lui plaisant pas, il pourrait prendre une déicsion radicale. Eon avait fait cette erreur quelques jours plus tôt, face à aux Pacificateurs, et le prix qu’il avait manqué de payer était trop élevé. Que les Dieux soient témoins de pourquoi il s’était toujours tenu à l’écart de tout ceci…

Puis, un autre détail le frappa. Ce nom, celui du Protecteur...il lui semblait le connaître..sans se rappeler à quelle occasion exactement il l’avait entendu. Après tout, Rodrick était un prénom commun non ?
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MessageSujet: Re: [convocation] Le gout salé d'une larme   [convocation] Le gout salé d'une larme EmptyLun 4 Juil 2022 - 14:30
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Alors même qu’il dialoguait avec la charmante étrangère, Dédale s’obstinait à observer le milicien de son regard amusé et intrigué, comme si c’était lui qui allait soudain faire une révélation majeure.

- Tous n’ont pas cette ambition, le Protecteur encore moins que d’autres. Vous savez qu’à part son arme et le champ de bataille, peu de chose compte vraiment pour lui.

Malgré le ton réprobateur qu’elle employait, il semblait évident qu’elle éprouvait un certain respect pour l’homme évoqué, peut-être une pointe de crainte. Ou alors le jouait-elle simplement afin de paraître ce qu’elle n’était pas ? Le seigneur de guerre secoua la tête comme s’il faisait face à la remarque d’un enfant qui ignorait beaucoup de chose du monde.

- Je crois que note cher Monarque s’est longtemps clamé de ces seuls interets aussi et pourtant le voilà couronné et chef de la seule armée qui compte encore… ou presque. Répondit le rouquin en observant à nouveau le milicien. Dites-moi, seulement Théophile, vous avez été soldat non ? Avant la milice ? Ne croyez pas que je dénigre vôtre uniforme, cette cité et ses habitants, moi compris, vous devons la vie. Mais la milice n’est pas une armée. Elle n’a pas la rigueur ou l’entrainement. Pas celle que vous dégagez en tout cas.

Gaël revint avec un plateau chargé de jus et de vin qu’il servit sans poser de question. La couleur ambrée de la pomme remplissant le verre de l’Ambassadrice alors que celle profonde du raisin noir se déversait dans la coupe du seigneur. Il ne proposa et ne servit rien au milicien, soit par dédain, soit parce que le vieil homme estimait qu’un garde ne devait pas se disperser en frivolité. Il ne prit rien non plus, se plaçant quelques pas derrière son maître dans un silence maussade. A son contraire, ce dernier, continuer d’impliquer le milicien dans l’échange malgré les tentatives d’Alice de recentrer leur échange.

- J’ai souvent proposé au Roi des manières de régler ce défaut dans sa cuirasse, j’ai même proposé mes services à son Maître des Lames. Un homme au sale caractère, mais que j’estime beaucoup. Mais à part des portes claquée devant mon nez, je n’ai rien récolté. Quelle peine… je pourrais prendre cette cité avec le cinquième de ses effectifs !

Si l’affirmation semblait audacieuse, l’assurance d’on-t-il faisait preuve, son regards serein et pas fanfaron pour un sou, laissaient croire qu’il se croyait effectivement capable de cet exploit. Pire encore, qu’il en aurait eu envie.

- Quel dommage alors que vous ne les possédiez pas. Dit une Alice qui faisait tourner la liquide de sa boisson, peu intéressée par les jeux de guerres que lui proposait son interlocuteur, du moins en apparence.

- Oui, c’est fort dommage… Même si j’aurais peu intérêt à prendre d’assaut une cité qui m’accueil si chaleureusement. Lui répondit Dédale sans se cacher du mensonge grossier qu’était cette phrase.

- Qu’attendez-vous de nous Messire ? Demanda finalement Alice sans en tenir compte. A la manière dont ses épaules se raidirent, Théo sut que la réponse la prit de court.

- Rien de plus qu’ajouter une escale à nos petite voie de la soie.

- Quel genre d’escale ?

Dédale eut un sourire aussi victorieux qu’amusé.

- Et bien voyez-vous j’ai quelques amis au Nord qui bénéficieraient grandement de notre petit commerce. Et il se trouve qu’ils sont aujourd’hui les unique vendeur d’un produit qui risque bien de changer le monde…

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MessageSujet: Re: [convocation] Le gout salé d'une larme   [convocation] Le gout salé d'une larme EmptyLun 4 Juil 2022 - 16:51
Comment ce sang bleu savait-il qu’il était un soldat ? Le connaissait-il ? Ou Théophile se trahissait-il lui-même ? Peut-être avec sa remarque sur son œil et le temps qu’il avait fallu à l’archer pour maîtriser ce qui devait être simple pour un soldat digne de ce nom. Quoi qu’il en soit, les propos que tenait le Vicomte se précisaient et le milicien n’en aimait pas le contenu. Il ne s’agissait pas tant de cette histoire de trahison, au final ces jeux de pouvoir ne l’intéressaient pas, mais de ce qu’était prêt à faire l’homme en face de lui.

Le coeur de Théophile se serra en imaginant les corps des habitants qu’il connaissait baignant dans leur sang. Comme si la Fange et les sectaires n’étaient pas des menaces suffisantes, des égoïstes voulaient profiter du chaos régnant dans la ville pour leur propre bien-être. Le regard perdu dans le vin qui tournoyait sous ses yeux, il entendait sans peine les cris de Lucie la couturière alors qu’une lame venait transpercer son ventre, les pleurs de Soeur Angélique lorsque certains des assaillants tenteraient de prendre son innocence, les lames d’Aeryn et de Clervie qui geignaient sous le poids de celles de leurs assaillants...

Tentant de calmer la fureur qui montait doucement en lui, au fur et à mesure que ces images terribles se formaient, le borgne usa de sa technique habituelle. Le sourire qui s’épanouit sur son visage était tout sauf franc. L’habitude fit qu’il ne paraissait pas crispé, mais sa pupille unique ne reflétait aucunement la joie qu’elle était censée abriter. Elle dardait le noble avec cette flamme qui consumait son âme. Légèrement tendue, sa voix s’éleva, sans même avoir conscience qu’il avait pu interrompre quelque chose entre le Vicomte et l’Ambassadrice. Ses oreilles avaient enregistré leur conversation, mais son esprit était trop préoccupé pour l’analyser.

« Sauf votre respect, Mon Seigneur, et puisque vous avez demandé l’avis d’un soldat, qu’en est-il des habitants de cette ville ? Votre démonstration vaut-elle vraiment le prix des âmes de ceux qui remplissent vos verres et vos assiettes ? »

C’était la façon la moins abrupte qu’il avait de présenter la boucherie qui ne manquerait pas de se produire en cas de guerre civile. Même si il savait qu’un homme intelligent ne se laisserait pas berner par la formulation, le soldat n’avait pu s’empêcher de faire s’élever sa voix si il y avait une chance qu’il puisse arrêter un massacre. L’avertissement d’Alice résonnait au loin et il préféra le faire taire. Son honneur n’était peut-être pas son meilleur allié, mais il avait déjà sauvé des vies. Et c’est tout ce qui importait à Théophile.
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MessageSujet: Re: [convocation] Le gout salé d'une larme   [convocation] Le gout salé d'une larme EmptyLun 4 Juil 2022 - 18:10
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Alice serra les dents. Moins de dix phrases avaient été nécessaire au comte pour réveiller l’esprit chevaleresque de Théo par une simple provocation lui donnant toute la matière nécessaire pour cerner son ép… ancien époux. Bien entendu le loup du nord s’y vautra comme dans un festin de viande fraîche.

- Je ne crois pas me souvenir qu’un seul homme portant mes couleurs n’aient marqué au fer rouge des familles entières pour les jeter dehors à cause d’une simple blessure. Ni laissé massacrer des gens devant mes portes pour une simple divergence d’opinion. Ce sont là les actes de votre groupe et de vôtre maître, Milicien. Devrais-je les considérer de meilleure façon que leur actuel protecteur ?

Il rit et tendit la paume ouverte de sa main en signe de paix, inclinant doucement la tête.

- Mais vous avez raison, seulement Théophile, même dans un moment de frivolité, il n’est jamais de très bon goût d’envisager les morts avec légèreté. Je vous demande pardon. Une vie à guerroyer me rends parfois peu sensible à ce genre de considération. Le sang boue dans mes veines devant le défi alors que le coût trop souvent versé s’efface. C’est une mauvaise habitude. s’excusa-t-il avant de boire une nouvelle gorgée et de poursuivre d’un ton plus ferme.

- Mais quelle est alors la solution selon vous ? La fange est un ennemi puissant, redoutable même, mais qui ne réfléchit pas. Un jour où l’autre elle sera vaincue et d’autres menaces surgiront. Des menaces qui verront les mêmes failles que moi et qui auront pour seul but d’éteindre toutes les belles bougies de cette cité. Pas quelques vies, seulement Théophile, pas quelques centaines, mais toutes. Si le roi ne fait pas en sorte de devenir le monarque d’une cité puissante, qu’il ne laisse personne l’aider pour garder le pouvoir entre ses uniques mains. Me demandez-vous donc de sacrifier toutes vies pour en épargner quelques-unes ? Est-ce selon vous là que se trouve le vrai choix moral ?

Malgré la coupure de leur échange par l’intervention de Théophile, Alice n’avait toujours pas réagi, quelque chose dans son attitude semblait à la fois en accord et en opposition avec les propos. Un paradoxe étrange qu’elle ne prit pas la peine de justifier puisque seul l’un d’eux pouvait s’en apercevoir.
Elle finit tout de même par réagir.

- Quel genre de produit ? Vaut-il vraiment la peine d’impliquer plus de monde qu’il n’est nécessaire dans notre affaire ? Questionna-t-elle pour ramener le sujet de l’échange sur la table des négociation. Imperturbable, le Vicomte semblait voler d’un sujet à l’autre avec la grâce d’un aigle.

- Si j’en crois mes informations, nous ne tarderons pas à en avoir une preuve remarquable. Et croyez-moi ma chère, si le quart de ce qu’on en dit est vrai, alors vous ne tenez pas à ce que nous soyons les derniers clients à en obtenir.

Alice se raidit, alors que leur hôte buvait à nouveau, comme si sa réaction ne le surprenait guère.

- Oui, je crois que vous avez deviné juste, Ambassadrice.

Celle-ci releva les yeux pour les planter dans les siens.

- Depuis quand ?

- Aucune idée, je dirais assez pour être certain de ce qu’ils font. Ils sont de ces amis qui prennent leur temps pour vous donner des nouvelles.

- Je vois… Dit une Alice à la voix bien plus faible que précédemment, visiblement prise de court par la tournure de la conversation. Elle semblait réfléchir à toute allure, si bien que Dédale en profita pour interpeller à nouveau celui qui n’avait rien à faire là. Comme si de rien n’était.

- Êtes-vous homme d’ambition, seulement Théophile ? Envisagez-vous un jour le commandement ? La milice manque d’homme avec le sens des réalités mais possédant toujours un code moral à ses postes clé.


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Théophile CastaingMilicien
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MessageSujet: Re: [convocation] Le gout salé d'une larme   [convocation] Le gout salé d'une larme EmptyMar 5 Juil 2022 - 0:39
Le rappel du Seigneur de Guerre sur les mordus et le sort qui leur était réservé était un amer rappel de ses propres convictions. Non, lui non plus ne supportait pas le sort réservé à ces pauvres âmes. Il n’était pas plus humain de les jeter dehors sans rien que de les tuer. La couverture était sans doute plus belle, mais le contenu du livre était encore plus sombre. Le cas de Laura lui revint en tête. Par les Dieux, comme il détestait ce qu’elle avait du vivre alors qu’elle n’avait rien fait de mal !

De là à se donner une excuse pour négliger des vies, rien n’était moins juste. Et en même temps, le dilemme moral que lui proposait le Seigneur de Guerre était tout à fait valable. Si la vie de quelques personnes pouvait en sauver dix fois plus, le choix paraissait tellement évident...Pourtant Théophile avait un mal de chien à adhérer à cette vision. Si il devait mener Alice à l’abattoir pour sauver certains de ses amis, serait-il capable de le faire ? Rien n’était moins sûr et en même temps pas impossible. Il n’y avait aucune bonne réponse et c’était foutrement frustrant.

Sa Douce n’avait rien dit concernant sa rebuffade, mais le borgne avait suffisamment parcouru son corps pour se rendre compte qu’elle était tendue. Bien plus que quand ils s’étaient attablés. Et ce n’était rien comparé à son état quand ils parlèrent des effets d’un produit puissant. De nouveau attentif à la conversation, le milicien cru comprendre que quelque chose était sur le point de se produire, ou que c’était même en cours. Le guerrier en parlait avec une complète décontraction, pendant que l’Ambassadrice fini par perdre quelque peu de sa superbe.

Je vois…

Le ton de sa voix en cet instant, il était si proche de ce qu’il avait déjà pu entendre. Lorsqu’on venait lui apporter des mauvaises nouvelles et qu’elle faisait front, c’était le même qu’elle sortait. Théo la savait blessé, et cet homme s’en délectait. Ce rôle qu’elle jouait, parce qu’il venait tout juste d’avoir la preuve que c’était le cas, elle ne le maîtrisait pas complètement. Si il lui fallait un peu de temps pour se reprendre, c’est quelque chose qu’il pouvait lui offrir. Il était hors de question que le Loup dévore la proie qu’elle pouvait être si il s’y attardait. Et comme il s’intéressa de nouveau à lui, ce fut chose aisé de retenir son attention.

« Faire la paperasse et assister à des réunions interminables vous voulez dire ? Très peu pour moi Mon Seigneur. Tout comme devoir gérer ce genre de discussion où le faux et le vrai s’entremêlent. »

Encore une fois, l’avertissement d’Alice résonna.Théophile aurait été bien avisé de ne pas provoquer l’homme en face de lui. Mais au contraire de la prudence, l’archer sourit de plus belle, presque insolent, sans tout à fait l’être. Finalement, l’adolescent un peu rebelle s’était bien caché pour mieux ressortir. Il aurait pu se taire, oui, et laisser l’homme chercher une autre victime. L’archer n’avait jamais été ce genre de poule mouillée, surtout pas quand il s’agissait de protéger quelqu’un. Peut-être qu’il aurait agit avec plus de prudence dans d’autres circonstances, qui sait...Et quelque part, le danger que représentait le Vicomte des Marches Boréales était certainement présent, mais il était aussi grisant.

« Qu’attendez-vous de moi exactement ? Vous auriez pu me renvoyer immédiatement. Et pourtant vous m’avez fait rester. Vous êtes un homme intelligent Mon Seigneur, et je ne vous offenserais certainement pas en faisant semblant de ne pas avoir compris que c’était à dessein. Après tout, qui s’intéresserait à un simple soldat quand il a devant les yeux une si jolie Dame ? Et dont les affaires semblent bien plus importantes que les miennes. »

Le milicien en savait désormais trop pour que le Vicomte le laisse partir sans au minimum l’assurance de son silence. C’était peut-être là le piège qui lui avait été tendu. Quelle serait la réaction du prédateur en face ? Se lècherait-il les babines avant de faire de ce grand couillon son dîner ?
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Dame CorbeauMaître du jeu
Dame Corbeau



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MessageSujet: Re: [convocation] Le gout salé d'une larme   [convocation] Le gout salé d'une larme EmptyMar 5 Juil 2022 - 13:41
26 Mai 1167.
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Une nouvelle fois Dédale rit. Cet homme semblait trouver amusement à beaucoup de chose, même au conflit qu’il faisait naître de lui-même. En l’occurrence, ce furent les réponses de Théophile, plus encore que le désarroi de sa Douce qui semblèrent l’amuser.

- Mais c’est pourtant la base de tant d’échange, le vrai et le faux s’entremêlant. L’autorité, la politique, la diplomatie le commandement, la camaraderie, l’amitié, le mariage… Dans chacun d’eux on en vient à dissimuler une part de ses pensées pour protéger l’autre ou se protéger soi-même. Oh, certains parleront de pieu mensonges. « Non chérie, tu n’as pas grossi. Bravo soldat, je n’en attendais pas moins de vous. Oui chef, merci chef ! Je vous souhaite une agréable journée messire… ». Mais ce n’est là que pour se donner bonne conscience, un mensonge est un mensonge. Et je suis certain, seulement Théophile, que vous pratiquez cet art plus qu’à votre tour. Même si je serais curieux de savoir dans quel domaine.

Ses yeux glissèrent entre les deux individus. Alice avait coulé un regard courroucé à Théophile qui semblait vouloir braver l’audacieux Vicomte en jouant un jeu étrange de provocation et de réponse malgré ses consignes. Sans doute aurait-elle préféré qu’il reste coi durant tout l’entretien, à la protéger puisque c’est à ça qu’il disait tenir.

- Vous ne devriez pas vous sous-estimer, seulement Théophile. Je me suis toujours senti plus à l’aise avec les combattants qu’avec les diplomates. Pas qu’ils mentent réellement moins, mais leurs objectifs sont plus clairs. Et avec eux le coup sera bien plus souvent frontal qu’un poignard dans le dos.

Insinuait-il que Alice eût recours à ce genre de méthode ? Ou n’était-ce qu’une description générale d’une méthode qu’il répugnait ? Son ton de conversation amicale rendait difficile l’interprétation de ses paroles, toujours sur le fil de l’accusation et de l’humour taquin.

- Je ne fais que profiter d’un cadeau indésirable… Je ne vous ai pas invité ici, mais vous êtes là. L’Ambassadrice, malgré ses réticences, semble heureuse de vous y voir. Mais je vois dans ses gestes qu’elle aurait voulu que je suives votre avis et que je vous expulse de mon domaine afin de mener cet entretien de la manière la plus discrète possible. Comptant surement sur ma crainte de vous voir révéler ce que nous tramons ici. Poursuivit-il avant de faire un clin d’œil à l’Ambassadrice

- Mais elle sous-estime, volontairement ou non, votre attachement à sa personne. Vous n’êtes pas un protecteur parmi d’autres, non, c’est elle que vous voulez protéger, sinon vous ne vous jetteriez pas devant mes crocs dès que je la taquine un peu. Vous attendriez un véritable danger. Et vu que vous êtes, vous aussi, un homme intelligent, vous avez déjà compris que ce qui se discute ici n’est pas très en adéquation avec votre devoir de milicien. Je sais donc que même si l’envie de me dénoncer vous tenaille sans doute l’estomac en aiguillonnant ce que vous croyez être moral, vous n’en ferez rien.

Tenant son verre à la main, Dédale pointa l’Ambassadrice de la pointe de son index, puis le finit d’une traite. Gaël s’empressant de venir le remplir à nouveau tandis qu’il poursuivait.

- Parce que même si cela vous répugne surement de l’admettre, vous ne ferez rien qui risque de lui nuire à elle. Hors, si je tombe, vous vous doutez bien que je ne me priverais pas de faire tomber ceux que j’estime responsable de ma chute…

Il eut un sourire conciliant.

- Ne vous tracassez pas trop, même si vous alliez de ce pas me dénoncer à votre supérieur, ou à son supérieur, ou encore au supérieur de celui-ci, vous n’auriez que peu de chance d’obtenir un réel résultat. Je ressortirais blanchi et vous dans une situation encore plus délicate que celle-ci. Je vous l’ai dit tout à l’heure, les gens de bonne moralité manquent cruellement aux postes clé de la milice. Remerciez donc notre bon Roi pour cela.

Sa conviction que la corruption de la milice était si profonde qu’il pouvait se permettre des propos à la frontière de la dissidence en tout impunité était si concrète qu’elle en devenait dérangeante. Le système était-il à ce point vicié ?


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