[Event] - Préparation des jeux d'été

Usson, le 1er Juin 1167

La place principale d’Usson fourmillait d’activité en ce petit matin, le premier de ce mois de Juin 1167. L’annonce de la préparation des Jeux d’été avait fait le tour du village et amenait chez les habitants à la fois une certaine exaltation tout autant qu’une certaine frayeur. Le couvre-feu avait eut de la peine à se mettre en place, tant il avait paru particulièrement important de débattre de la chose jusqu’à une heure avancée à l’auberge.

La tenue d’une telle fête ici, en terre hostiles, prouvait toute la foi qu’avait la couronne dans sa toute puissance contre les créatures qui rôdaient. Mais accueillir autant de monde requérait une lourde préparation, tout autant que c’était un risque d’attirer les fangeux. Etrange était donc ce qui pouvait définir au mieux l’ambiance.

Des badauds se pressaient à la porte de la caserne, dans l’espoir de croiser Bertrand Langlois et d’obtenir ses consignes. Où allait se tenir la fête ? Qu’est-ce que la couronne avait prévu ? Comment récupérer les matériaux ?
Au bout d’une heure de ce cirque, le Sergent prit une décision, peu désireux de voir sa tête souffrir une heure de plus de toutes ces simagrées.

« Réunion publique dans une heure ! »

Ce furent ses derniers mots avant que la porte de la caserne ne claque au nez des villageois.


Une heure plus tard, quelques caisses avaient été placées par les miliciens contre le mur de l’auberge, formant une estrade de fortune. Une carte y avait été affichée, montrant le Nord-Ouest du village. Bertrand Langlois monta sur la scène soixante minutes précisement après avoir beuglé, et la foule qui s’était rassemblée attendait les paroles de l’homme qui les dirigeait depuis ces quelques années de tourmente. L’impatience était palpable, mais le silence se fit rapidement lorsque l’on aperçut l’homme de la situation prêt à prendre la parole.

« Bien, on va régler les questions ici et maintenant. La fête aura lieu au Nord-Ouest. »

La grosse paluche caleuse du Sergent frappa contre la carte, prouvant bien qu’il s’agissait de cette zone en particulier dont il était question sur le parchemin.

Carte affichée:

« Comme vous vous en doutez, va falloir sécuriser la zone et la dégager. Dans cet ordre. »

L’index de Langlois traça toute une zone autour de laquelle il souhaitait que ceci soit opéré.

« Jusque là des questions ? Des propositions ? Utiles, je précise. On a pas de temps à perdre avec la courante que vous avez attrapé depuis que vous savez ce qu’il va se passer, ou ce que vous pensez être des signes des Dieux. Je suis ni prêtre, ni guérisseur, ni patient si besoin est de le rappeler. »

La plupart des villageois connaissaient bien le caractère de cet homme. Un Sergent qui ne s’embarrassait pas des conventions, lui on le tutoyait, mais qui ne s’embarrassait pas non plus de mettre des gants. L’efficacité était le maître mot qui dirigeait cet homme, et ce serait plus que nécessaire dans les semaines à venir

Carte du centre ville d'Usson:

LARIMAR a écrit:

Bienvenue à vous dans cet event,

Ici sera le départ des construction.
Après la réunions publique, soyez libre de poster vos RP avec la balise [Event]

La réussite des constructions dépendra de vos RP

Sur ce premier tour, je vous laisse décider de l’ordre de passage.

Ma prochaine intervention se fera Lundi 19/12 au soir au plus tard, ou plus tôt si vous avez tous postés d’ici là.

Je reste dispo en MP pour toute question.

HRP:

Il avait fallu une bonne journée de lit supplémentaire à Théophile pour se remettre de sa rencontre avec Alice et le Seigneur Dédale. Une fois qu’il avait pu, il avait raconté à sa coutilerie tout ce qu’il s’était passé, il ne se voyait pas leur mentir. Et quelque part, il cherchait à ce qu’ils l’aident à voir plus clair. Mais au contraire, tout ce qu’il récolta, ce ne fut que des visages inquiets. Aucun n’avait su indiquer à l’archer ce qu’il en était. Le guérisseur de la caserne n’avait pas été non plus d’une grande aide. Pour lui, et sans même connaître l’histoire contée par l’ancien soldat à ses camarades, il s’agissait des effets secondaires d’une prise de produits dangereux, sans pour autant pouvoir nommer quoi que ce soit qui le rendre dans cet état.

Lorsque cette possibilité avait été évoquée, Le Rouquin n’avait pas manqué de se moquer discrètement de Théophile au départ du guérisseur.

« T’as plus besoin de moi maintenant. »

L’oreiller du borgne avait volé mollement jusqu’au pieds du Rouquin, ce qui ne manqua pas d’accentuer le bon plaisir de celui-ci.

« Ah ah ah. Très drôle. J’aurais vraiment préféré que ce soit une de tes merdes qui m’ait fait ça. »

Un lourd soupir s’était fait entendre de leur responsable.

« Ma parole, vous avez vraiment déjà touché à ces trucs ?!...Ah je ne sais même pas pourquoi je suis étonné, vous avez décidé de toutes me les faire... »

Chef avait eut étonnement l’air surpris d’apprendre une telle nouvelle. Pourtant, avec deux fanfarons de leur trempe, il n’y avait vraiment pas de quoi. Tels des adolescents attardés, ils vivaient au jour le jour, faisant parfois fi des conséquences. Le seul avantage que l’âge leur avait apporté était de mieux connaître leurs propres limites, leur évitant souvent des effets indésirables comme ceux auxquels faisait face Théophile actuellement.

Malheureusement l’histoire de drogues était remontée au Sergent. En tous cas, le prenait-il pour un inconscient et non pour un fou. Théo comprenait beaucoup mieux ce qu’avait ressenti Aeryn quand elle avait parlé de ses visions. Personne ne connaissait ce Seigneur de guerre qui l’aurait mis au défi, personne n’avait vu le bateau d’Alice. La seule chose qu’on avait pu lui confirmer était que quelque chose de terrible était arrivé et que Sombrebois avait subit une attaque. Soeur Gudrun, Soeur Isolde, Ryn, Laura, Pierrick, le Capitaine...personne n’avait su lui dire ce qu’il était advenu d’eux. La peur pour eux avait remplacé celle qu’il ressentait pour son esprit. Mais il n’avait pas eut le loisir de se morfondre, le Sergent avait décidé de lui opposer sa punition préférée, c’est-à-dire l’envoyer en extérieur.

L’archer s’était attendu à ce que justement on l’envoi à l’endroit où il lui semblait être le plus urgent de se rendre, mais à sa grande surprise, on le colla dans un convoi pour le Labret, et on lui avait donné pour consigne d’être sûr que son paquetage soit suffisant pour tenir un petit moment. Théophile avait bien compris qu’il ne reprendrait pas son rôle normal avant quelques jours, peut-être une ou deux rotations. La nouvelle avait provoqué une nouvelle vague d’inquiétude pour ses camarades, en particulier ceux comme Chef qui avaient une famille à charge. Mais ils n’avaient pas voix au chapitre. Ils avaient tous conscience que leur maintient dans la milice intérieure tenait de leurs bon résultats. Néanmoins, ça n’allégeait pas beaucoup la culpabilité de l’archer, même si ce qu’il s’était passé n’était pas de son fait.

C’est ainsi que le lendemain, la coutilerie s’était retrouvée sur la route pour trois jours. Ce n’était plus une première et même si le danger était toujours aussi présent, la petite coutilerie se sentait un peu plus sûre d’elle. L’expérience avait fait son chemin, d’autant plus que le temps agréable de cette fin de printemps les accompagnait. Le soleil réduisait les risques d’attaques, la nature était agréablement silencieuse et l’air tiède un baume pour les âmes apeurées.

Le silence était aussi le compagnon idéal pour penser. A chaque pause, dès qu’il se trouvait seul, le soldat repassait les même informations, qui débouchaient toujours sur les même interrogations. Avait-il vraiment vécu cette journée ? Avait-il vraiment rêvé de la chaleur d’Alice ? Qu’était-il advenu de ses amis à Sombrebois ? Quel était ce hasard étrange avec les plans de l’Ambassadrice et du Seigneur de guerre ?

Ce n’était pas les premières questions existentielles avec lesquelles Théophile Castaing devait se débattre. Et comme à chaque fois, sa solution miracle tenait en une fin de non recevoir, l’oubli pur et simple du problème en s’occupant de ceux des autres. Aussi était-il attentif à ne jamais rester vraiment seul. Quand ce n’était pas un milicien qu’il venait enquiquiner, il faisait le pitre pour apaiser les convoyés, tout en restant le plus silencieux possible.

Arrivé à Usson, les Marbrumiens avaient bien sentis que quelque chose d’étrange était à l’oeuvre ici. Une tension s’était faite sentir dès que leur convoi avait passé les protections de la ville. Leurs camarades les avaient aidé à s’installer avant de les amener à la taverne pour leur expliquer de quoi il en retournait.

« Les jeux d’étés vont s’passer ici. Va falloir qu’on prépare tout ça. J’ai r’gardé ce qu’il y avait dans vos chariots, c’était du matos. Et vous d’vez être ici pour nous aider avec la sécurité non ? »

La coutilerie avait été très stupéfaite d’entre ces quelques informations. Rien n’avait été affiché ou indiqué à Marbrume. C’est plutôt la reconstruction de Sombrebois qui avait fait du bruit. Théophile comprenait mieux pourquoi leur présence était finalement tout aussi importante ici.
Chef avait été vérifier auprès du responsable de convoi l’information et apparemment, la coutilerie resterait bien en place à Usson pour le moment et jusqu’à nouvel ordre. Le fait qu’une autre coutilerie de Marbrume soit aussi dans leur cas avait allégé la culpabilité du borgne. Après tout, ce n’était peut-être pas seulement sa punition qui était en cause dans leur déploiement au Labret.

Le lendemain, Chef, Papa et Grincheux tiraient toujours une tête de six pieds de long. Ils n’avaient aucune idée de quand ils pourraient revoir leur famille et ça les bouffaient. Théo avait préféré les laisser tranquille pour faire un peu le tour des lieux. De ce qu’il avait compris, leur équipe serait mise à contribution dès l’après-midi même pour une garde. Autant faire une première reconnaissance. Le soldat se voyait mal devoir protéger cet endroit plusieurs jours d’affilé sans connaître un minimum la configuration du village, et surtout les endroits qui pouvaient lui permettre de prendre de la hauteur.

Alors qu’il passait près du bâtiment qu’il avait reconnu comme être la caserne, il avait entendu l’exclamation exaspéré du Sergent en charge « Réunion publique dans une heure ! » avant que le claquement sec de la porte ne lui arrache un sourire. L’exaspération des curieux lui arracha un rire. Ces gens-là allaient devoir ronger encore un peu leurs mors. Derrière la foule, assise sur une caisse, l’archer reconnu la silhouette d’une petite fille qu’il avait déjà escorté, son fidèle furet posté à côté d’elle. Tous deux étaient à l’affût d’une information à se mettre sous la dent. Cette vision réchauffa le coeur du milicien, qui s’approcha discrètement dans leur dos.

« Alors comme ça on écoute aux portes ? »

« Théo !!!! »

La petite fille et l’animal se tournèrent vivement. Les yeux de l’enfant s’agrandirent et affichèrent une joie pure, dont seuls les enfants étaient capable, avant de se lever et se jeter au cou de son grand ami. Le furet n’était pas en reste car il vint grimper sur l’épaule du borgne. Celui-ci profita de cet amour simple que lui offrait la fillette. Ariane ne l’avait pas oublié, et elle semblait le porter en haute estime. Au moins une personne dans ce monde, c’était déjà ça.

« Je suis tellement contente ! Tu es venu pour la surprise ? Tu restes longtemps ? Et.. »

Les questions se succédèrent alors qu’elle monta sur les épaules de son ami. Le spectacle était tout aussi étrange que la première fois. Une grande brindille avec d’un côté un furet espiègle, et de l’autre une fillette tout aussi malicieuse. Ils passèrent l’heure ainsi, à déambuler dans Usson. La visite était nettement plus amusante, et instructive en potins, ainsi.

Lorsqu’ils se rassemblèrent près de la coutilerie de Théo, Ariane et Futé n’avaient pas fait mine de vouloir quitter leur point de vue. Après tout, ils étaient ainsi au-dessus de la foule, capable de voir bien plus de choses que du haut d’une caisse.

« Le Sergent il est pas commode mais il est gentil des fois quand même. Il a puni Jean parce qu’il avait cassé un peu du mur de l’auberge alors que ses parents ils avaient rien dit. Bien fait pour cette tête de nœuds »

Le borgne jeta un coup d’oeil à la fillette et la moue satisfaite qu’elle arborait devant cette action de justice fit pouffer le soldat, tout autant que les deux trois miliciens à porté qui avaient entendu son commentaire. Mais tous se turent quand l’homme de la situation commença à discourir. De là où il se trouvait, Théo avait du mal à voir la carte malgré sa bonne vue. Mais ce n’était pas un problème, il se doutait qu’elle serait soit affichée au village, soit à la caserne, lui laissant tout loisir de la consulter.

Les paroles du Sergent confirmèrent l’observation d’Ariane. Ce type n’était pas commode, mais il parlait comme un vrai soldat. Son père n’aurait pas été beaucoup plus diplomate dans une situation comme celui-ci. Le temps ne le permettait pas et de toute façon, il n’y avait personne à impressionner, juste des gens à organiser et à faire bouger suffisamment vite pour que tout soit prêt en temps et en heure. Théophile savait qu’il allait à la fois aimer et détester Bertrand Langlois. Pourquoi alors l’archer attira t-il l’attention sur lui ? Sans doutes parce qu’il était incapable de ne pas le faire et que son instinct de soldat était toujours fermement ancré en lui. D'autant plus par les mots, réels ou non, du Seigneur de guerre.

« Excusez-moi Sergent. Comment est prévue la défense de cette zone ? Vous en avez vaguement parlé mais dans les faits, comment est-ce que ça va se dérouler ? Est-ce vous allez faire construire de nouvelles palissades et tours de garde ? Ou juste des postes amovibles ?  Et pour les roulements ? »

L’archer avait aussi envie de demander si des munitions étaient prévues en conséquences, si suffisamment d’archers étaient formés, si ils auraient assez de provisions, mais il était délicat de poser des questions aussi anxiogènes avec une foule de villageois qui n’attendait qu’une mauvaise nouvelle pour refuser d’entreprendre tout travaux riqués.

Le village semblait plus animé que d'ordinaire aux yeux de l'ancien mercenaire qui progressait lentement jusqu'à l'auberge. Marjolaine lui avait bien évidemment parlé des jeux d'été qui se préparaient. Une première après des années d'abstinence festive. Il faut dire que la Fange et le déclin de l'humanité ne donnaient guère envie aux survivants apeurés de festoyer comme si, finalement, rien ne s'était passé.

Et pourtant, la vie continuait malgré tout et Kaël en fut bien le premier surpris. Lui qui avait passé sa vie sur la route pour combattre, était à présent sédentaire. Un vieux garçon, aux yeux de tous, parce qu'il vivait avec son frère dans une vieille bicoque qui tenait plus de la ruine que du foyer. Et pourtant, disais-je, cet homme-là était heureux. Sans doute parce qu'il avait trouvé l'amour auprès d'une jolie demoiselle aux cheveux d'or et dotée d'une douceur peu commune. Cette même jeune femme qu'il s'apprêtait à rejoindre ce matin-là et qui, semblait-il, allait devoir attendre.

Réunion publique dans une heure !

L'exclamation fut si brutale qu'elle en surprit plus d'un. La plupart ne semblaient pas savoir d'où pouvait-elle bien provenir.

Fronçant légèrement les sourcils, le mercenaire observa la foule rassemblée autour de la caserne. Les gens attendaient simplement tout en échangeant quelques banalités. Au milieu de cet attroupement matinal, le jeune homme reconnut sa belle qui l'observait en souriant. Il alla donc la rejoindre.

-Et bien, je ne pensais pas te trouver ici, lança-t-il à Marjolaine avant d'aller s'adosser tout près d'elle.
-Ce n'est pas tous les jours qu'Usson se montre aussi animée. J'aurai été sotte de me priver d'un peu de distraction, rétorqua-t-elle, malicieuse. Que vient donc faire ici ce cher messire Monclar ? Il est encore tôt …
-Je venais te saluer. J'ai du travail qui m'attend… Je ne pense pas pouvoir repasser aujourd'hui.
- Tu ne restes pas au moins pour la réunion? Je pense qu'ils vont avoir besoin d'aide pour tout organiser… Et, tu sais, ici… On aime bien les gens serviables…

Le message était plutôt clair : "Si tu veux t'intégrer plus facilement et plaire à mon père, il serait bon de faire bonne impression."

-Tu as raison. La toiture peut bien attendre encore un peu.

Tout au long de la matinée, une fébrilité particulière avait régné à la caserne. Passant vêtements et équipements, entretenant leurs épées, tous se préparaient. Des jours exigeants les attendaient. Sur un lit amoché au fond du bâtiment, alors que le discours du sergent allait débuter, un petit gars finissait encore d'ensevelir son joli minois et sa musculature fine sous un tabard trop grand. Il passa maladroitement son épée courte à sa ceinture, la boucle de sa ceinture cliquetant frénétiquement sous ses mains tremblantes. Quelques rires moqueurs répondirent à son angoisse, qu'un regard noir d'un milicien aguerri fit taire abruptement.

- Gamin, reprend-toi, intervint-il, On veille sur toi, j'te demande juste de rester avec nous.

Gamin. C'est tout ce qu'il était. Non. Il devait rester dans l'instant. Sois meilleur, aurait dit son géniteur. Probablement pour poursuivre ce conseil d'un revers du poing. Reste dans l'instant. Ne pense pas aux fangeux. Bien sûr, c'est tout ce qui lui vint à l'esprit. La foule paniquée, l'épée ébréchée au creux de sa main, la gueule ravagée de la petite maraichère moribonde qui titubait vers lui, la mâchoire béante. Il se reprit, se saisit brutalement de sa botte. Que penserait son père de le voir trembler avant même d'arracher son derrière à son foutu lit ? Il peina à glisser son pied au creux du cuir, se figea, inspira. Il n'allait pas y arriver. Quitter Usson, même par quinze pieds, le terrifiait. Une main bienveillante se posa sur son épaule.

- Léon, ça va bien se passer. Maintenant, t'as jusqu'à ce que Langlois mette tout le monde au courant pour te reprendre en main. Après, c'est mes phalanges contre tes dents. Si c'est la seule façon de t'aider, ça sera pas un problème.

Frémissant, le jeune homme acquiesça, s'empara une nouvelle fois de sa botte, prit une profonde inspiration. Il l'enfila, se redressa et se dirigea vers la sortie de la caserne. Pense pas aux fangeux. Tu peux le faire. Tu peux être meilleur. Merde, pourquoi il était aussi faible ? Il serra les dents, écrasa de sa main la poignée de son épée et s'efforça de redresser son dos, émergeant de la caserne derrière ses compagnons d'armes. Il marchait d'un pas moins égal qu'il ne l'aurait souhaité, le teint encore blême, mais il marchait.

Posé avec deux autres miliciens, dos à un mur, il inspecta la foule. Ici, des marchands impatients, là, quelques miliciens inconnus dont l'un portait une gamine, plus loin, une bande de mercenaires et de badauds. Il devait protéger ces gens. Il ne devait pas décevoir son père. Une part de lui repensa à sa vie à Marbrume, une poignée de longs mois auparavant. L'aînée de ses sœurs, la plus tendre. Sa mère. Le Temple. Théoba-

- Non.

Ses camarades ne prêtèrent aucune attention à son bref murmure. Il inspira, resserra sa prise sur son arme. Il devait juste être un milicien, maintenant. Il ne pouvait plus se permettre d'être le Léon abrité par les remparts de Marbrume. Ce dernier devait disparaître. Mourir, peut-être, si le jeune guerrier en devenir voulait quant à lui vivre.

Comme chaque journée calme où elle voyait une occasion d’aller prendre l’air sans risquer de perdre de la clientèle, Alaïs était sortie se promener et ses pas l’avaient naturellement conduite vers le seul endroit où elle s’était sentie en sécurité avant d’acquérir son atelier : les entrepôts de Bauduin. Elle avait été chaleureusement accueillie et avait retrouvé sa place à côté du potier autour de la table commune, une tasse de tisane refroidie dans les mains. Ils papotaient comme à leur habitude, de tout et de rien, quand une importante livraison d’argile était arrivée tout droit du Labret. L’un des convoyeurs, un jeune boutonneux qu’Alaïs avait déjà rencontré à plusieurs reprises et qui n’avait pas sa langue dans sa poche, était très agité. Il avait fini par se pencher vers Bauduin, un air de conspirateur sur le visage…

« Dites, faut que je vous dise… J’ai entendu que… »

Les yeux de Bauduin et d'Alaïs s'étaient illuminés. Ils avaient tout de suite vu l’avantage qu’ils pourraient tirer de telles rumeurs. S’ils s’y prenaient suffisamment tôt, les deux entrepreneurs pourraient avoir une place de choix dans les festivités à venir et leurs concurrents seraient relégués à des positions bien moins intéressantes. Ils avaient donc très rapidement mis au point une stratégie : Alaïs se rendrait sur place, à Usson, là d’où provenaient les rumeurs, afin de lier contact avec les amis de Bauduin ainsi que sécuriser d’autres relations et s’assurer un emplacement immanquable. Paulin l’accompagnerait tandis que Vivien garderait sa boutique en son absence. En quelques minutes, les détails avaient été réglés et Alaïs s’était précipitée chez elle avec Vivien sur les talons afin de lui faire le tour du propriétaire, lui donner quelques instructions et prendre ses affaires. Il n’était pas encore midi qu’elle rejoignait Paulin aux portes de la ville, celui-ci leur ayant déjà assuré une place dans le convoi qui partait tout juste pour le Labret.

La jeune femme avait eu un moment de doute et une pointe d’angoisse lui avait étreint le cœur. C’était la première fois qu’elle allait quitté Marbrume depuis qu’elle y avait mis les pieds, tremblantes de fatigue et de peur, près de trois ans plus tôt… Mais elle avait serré les dents, relevé la tête, et emboité le pas de son ami.

Le convoi était arrivé à Usson sans encombre très tard, le soir du troisième jour, et Alaïs s’était endormie comme une masse sur une couche à l'état discutable de l’auberge du village. Le lendemain, elle fut réveillée assez sauvagement par Paulin alors que le matin était encore jeune.

« Réveille-toi ! Allez, debout ! Le sergent local a convoqué tout le monde dans une heure pour une réunion publique. C’est probablement à propos de la fête. Faut qu’on y soit ! »

Alaïs avait roulé hors de la couche, complètement débraillée, et avait tenté de se rendre présentable. Ça pouvait toujours être utile. Paulin s'était contenté de pouffer dans son coin tandis qu’elle se débattait avec sa masse de cheveux clairs.

Une heure plus tard, ils se tenaient près de l’entrée de l’auberge et attendaient patiemment que le sergent fasse son apparition. Pour une fois, au milieu de tous ces miliciens, Alaïs ne dépareillait pas trop de par sa taille…

Le sergent était plutôt direct et ses explications furent courtes et…colorées. Alaïs et Paulin échangèrent un regard amusé – il leur rappelait quelqu’un, tiens – puis Paulin lui donna un petit coup de coude. Ses traits de figèrent. Elle détestait parler en public et le rouge lui monta immédiatement aux joues. Mais il fallait qu'ils s'intègrent le plus rapidement possible dans les préparatifs...

« Nous sommes de passage mais nous nous portons volontaires pour aider partout où nous le pourrons. Où pensez-vous avoir le plus besoin de bras supplémentaires?»

Alaïs avait été façonnée par le dur labeur et Paulin, qui la surplombait d'une demi-tête, n'était pas en reste non plus. Nul doute qu'ils pourraient déjà être très utiles. Cela leur permettrait également de rencontrer quelques locaux, sans doute.

Je suis partie ce matin, au tiède du soleil, quand le bleu du ciel est encore profond comme la mer. Mes pieds ne sont pas légers sur mes sentiers. Je suis montée au Nord, d'abord, vers le profond de la forêt, mon troupeau en queue moussue et grise. J'ai marché sans faiblir, ne leur laissant qu'un temps médiocre pour paître, poussant Capscha d'avant en arrière, occupant mes pensées à écarter les branches et les buissons, à louvoyer autour des gros rocs tombés là comme d'une pluie monstrueuse à la naissance du monde.
J'ai savouré les quelques caresses des rayons matinaux sur le côté de ma joue, j'ai admiré les petits kaléidoscopes dans les plumes minuscules des passereaux vrombissants.

J'ai la tête lourde de mauvaises réflexions. Le noir des bois aspire plus que jamais mes entrailles dans un siphon angoissant. Je suis si lasse. Si fatiguée. Je voudrais que tout s'arrête. Je ne veux plus vivre comme ça, comme un écureuil noué à son trou de châtaigne, les cuisses tremblantes au moindre frémissement de feuilles. Usée d'inquiétude morbide, je voudrais lever les bras et tout lâcher, voir les monts et les cimes des pins chuter avec mes mains, et revenir tous frais et lumineux, vides enfin. Je veux mon mari. Et mes fils. Je veux revoir ces jours où j'avais ri, en sentant cette pâte tendre et tiède remplir mon ventre.

Des larmes rageuses perlent aux angles de mes yeux et y dégringolent en petits cailloux pointus. Je les sèche du dos de ma main en grinçant des dents, bascule la tête en arrière avec un soupir fumant. Je suis si lasse que je m'en révolte, et la colère resserre encore un peu l'étau sur ma gorge. Je dois très fréquemment rouvrir mes poumons de grands soupirs à goût de champignon et de feuilles pourries. Le printemps vieillit si bien qu'il dore déjà les bords des troncs de jeunes mousses tendres, et que le dôme des feuilles qui fait le toit du bois est iridescent.
La lumière mûrit avec les heures. Usson est approchant. En haut d'un petit tertre, entre des feuilles lourdes de soleil et de sève, j'ai aperçu le plat couteau de la mer. Je vendrai laine et agneaux. Et puis... après ? Je retournerai me terrer comme une renarde à protéger bon-an mal-an mon maigre possible ? Chaque jour comme le précédent, jusqu'à ce que je tombe ?

Je mouche mes pensées d'un geste irrité.

Quand j'émerge du bois, je passe à travers le draille jaune qui mène aux palissades du village. La mer est blanche derrière, et son haleine froide colle son sel sur les cils. L'agitation fait pétiller l'air qui fume au-dessus du village, et ses environs immédiats sont colonisés de tentes. Je connais mon chemin autour, et descends par le sud pour atteindre l'entrée côté Marbrume. Ce sera par là-bas qu'on viendra me chercher mes bêtes pour les tondre.
Je repousse mes questions et engage mes pas lourds et déterminés hors du bois.

Il n’est pas terreau plus fertile à l’inspiration lyrique que la vie pastorale et le refuge à la campagne, aime chanter la tradition poétique. C’est ici, au plus proche de la Nature, plus parfait lieu de la Création, là où se mêlent l’Homme et le Divin dans un état de symbiose extatique, que les grands poètes des temps passés se seraient ressourcés, au bruit des ruisseaux et du chant des moineaux. « Quelle belle existence que celle du paysan aux mœurs simples, éloigné de la corruption de la ville et de l’agitation des centres urbains ! », se plaisent ils à célébrer !

Mais il ne s’agit là que de foutaises. Quelle inspiration trouver auprès de l’odeur du fumier et de la boue ? Moi qui pensais trouver au Labret de belles nymphes sylvestres, je n’y ai découvert que des paysannes crasseuses et édentées, dont le parler rugueux et peu gracieux ferait frémir de dégoût la pire crapule du Labourg.

Ah ! La peste soit de la poésie bucolique et de ses paysages idylliques ! L’on croit à travers les vers géorgiques toucher du bout des doigts le Jardin d’Anür et ses fameux délices, l’on tombe dans le royaume infernal d’Etiol. Il n’y a rien à voir, rien à célébrer, et tout à déplorer. Moi qui pensais me ressourcer loin de la cité dolente, de ses malheurs et de ses tourments, j’en viendrais à la regretter. « A Marbrume, tu rêves de la campagne ; à la campagne, tu rêves de la ville absente » ; voilà la seule pensée poétique que m’aura inspiré ce triste voyage. Reverrai je un jour le clos de ma pauvre maison, qui m'est une province, et beaucoup davantage, comme dirait l’autre ?

Me voici coincé à Usson (le nom saugrenu de cette maudite bourgade aurait dû m’alerter ; que peut-on espérer d’un endroit à la dénomination aussi misérable et peu douce à l’oreille ?), hébergé par l'ami félon m’ayant inspiré cette tragique escapade, Sévérin Belleau, qui n’avait cessé de louer à travers ses lettres versifiés la beauté du paysage champêtre. Convaincu par ses dires, ma naïveté m'avait conduit en ce lieu, moi qui n'attendait qu'une occasion pour m'extirper de la civilisation. Le prochain convoi pour Marbrume ne partait pas avant un moment ; je noyais mon ennui dans la composition de sonnets coquins.

« Mon maître ! Mon bon maître ! »

« Cesse-donc d’hurler ainsi, ribaud ! Me déranges tu au moins pour une bonne raison? »

C’était là mon fidèle et âgé valet qui faisait ainsi irruption dans ma chambrée, comme à son habitude, dérangeant la composition des mes élégies lubriques.

« Il y a là foule sur la grand-place. L’on parle de festivités grandioses ! Monsieur de Belleau lui-même n’a été mis au courant qu’aujourd’hui. Ils sont à la recherche de volontaires pour aider à l’organisation. »

Je toisai le vieil homme d’un regard torve et, aussitôt, l’envoyait paître d’un ton méprisant.

« Ah ! Vous voudriez donc me voir labourer la terre aux côtés de ces rustres ? Mais allez donc leur prêter main-forte, Lambert, si cela vous amuse ! L’idée est même fort bonne ; vous me représenterez auprès des bonnes gens d’Usson. Maintenant, partez ! »

Peu de voix s'étaient élevées parmi la foule. Mais les quelques interventions avaient été soit des questions pertinentes, soit des preuves de bonne volonté. Tout serait nécessaire pour cette tâche colossale qu'on avait posé sur ses épaules. Le Sergent avait reçu avec l'arrivée d'un des convois de Marbrume, des nouvelles consignes. Plus précises et qui levaient quelque peu le brouillard dans lequel on l'avait laissé. Pour autant, c'était quand même à lui de se démerder seul pour tout gérer. Par les Trois, il méritait sa place auprès d'Anür le jour où ce serait son tour...

« Comme je disais va falloir dégager les arbres et protéger la zone en priorité. On va construire de nouvelles palissades avec le bois coupé. Au fur et à mesure, on va aussi construire des tours de guet. Une fois que la sécurité de tous sera assurée on pourra passer à la suite. »

L'index du Sergent traça la large zone sur laquelle il voulait que les palissades soient construites. Ses yeux jaugèrent la foule pour voir si d’autres questions s’élevaient mais apparemment tout devait être clair désormais.

« Le Roi va assurer des convois depuis Marbrume pour faire venir du monde ici quand les jeux approcheront. On va devoir construire des habitations temporaires. Elles pourront être solidifiées plus tard pour accueillir des nouveaux habitants. On les construira au nord du chemin, et jusqu'aux nouvelles palissades. »

Seul le risque qu'apportait une désobéissance et la promesse de pouvoir créer de nouvelles habitations firent que Bertrand Langlois acceptait cette folie sans nom. Mais de toute façon, une fois les solides palissades construites, les risques seraient bien réduits. Ils auraient tout le temps après les jeux de rendre ces quelques cabanes à construire bien plus définitives.
Sa main montra ensuite la large zone vide qu’il restait à combler.

« Et pour finir, au sud du chemin, près de la palissade actuelle, y'aura un marché. Il faudra construire les étals. Tout la zone vide au nord-ouest est réservée aux troubadours. Ils devraient arriver petit à petit. Ils se débrouilleront pour monter ce dont ils besoin. »

Ces gens là seraient suffisamment source d’inquiétude, avec tout le bruit et la lumière dont ils seraient l’origine, le Sergent n’avait pas besoin qu’on les aide à ameuter les fangeux du coin. Maintenant qu’ils avaient tous une idée de l’immense travail à accomplir, il fallait donner un point de repère à tous ces gens.

« Les miliciens et les mercenaires, vos gardes seront indiquées à vos responsables. »

Miliciens:

« Pour ceux qui vont aider aux constructions, vous verrez avec Albert Legros si vous avez des questions. »

Le Sergent désigna un homme près du podium. Charpenté, c’était un artisan aguerri et confirmé, qui avait aidé à de nombreuses réparations dans le village. Ils avaient passé un long moment ensemble la veille à discuter des plans et de ce qu’il y aurait à mettre en œuvre. La tâche semblait plus l’exciter que le contrarier,ce qui arrangeait bien Langlois.

« D’autres question ? »

Le Sergent espérait bien que non, il pourrait ainsi repartir dans la relative tranquillité de la caserne

LARIMAR a écrit:

Désormais, vous avez possibilité d’ouvrir vos RP sur la période des préparatifs de la fête.

Vous avez toujours possibilité de continuer à poser des questions sur ce tour et les suivants au Sergent mais ceux qui le souhaitent peuvent d’ores et déjà s’atteler à la tâche

Vous aurez 2 éléments à prendre en compte et qui sont détaillés plus bas :

1. La météo des fangeux

2. Les constructions (dates et expérience requise)

Chaque post qui détaille vos attaques/défenses ainsi que votre travail de construction vaudra 5 xp pour augmenter les jauges de construction.

Pour rappel, tout évènement important sera à signaler sur le post de la préparation des jeux ici, afin que tous les joueurs en soient informés.
Vos RP devront aussi commencer par la balise [Event]



1. Météo des fangeux
(bientôt une jolie image sera ajoutée)

02 Juin
Météo Matin : Dégagé
Fangeux : Oui => Attaque d’1 fangeux
Météo Après-midi : Partiellement couvert
Fangeux : Non

03 Juin
Météo Matin : Partiellement couvert
Fangeux : Non
Météo Après-midi : Partiellement couvert
Fangeux : Non

04 Juin
Météo Matin : Partiellement couvert
Fangeux : Non
Météo Après-midi : Giboulées
Fangeux : Oui => Attaque d’1 fangeux

05 Juin
Météo Matin : Giboulées
Fangeux : Oui => Attaque d’1 fangeux
Météo Après-midi : Partiellement couvert
Fangeux : Non

06 Juin
Météo Matin : Couvert
Fangeux : Non
Météo Après-midi : Dégagé
Fangeux : Non

07 Juin
Météo Matin : Orage
Fangeux : Oui => Attaque d’1 fangeux
Météo Après-midi : Dégagé
Fangeux : Non

08 Juin
Météo Matin : Giboulées
Fangeux : Oui => Attaque de 2 fangeux
Météo Après-midi : Partiellement couvert
Fangeux : Non

09 Juin
Météo Matin : Couvert
Fangeux : Non
Météo Après-midi : Dégagé
Fangeux : Non

10 Juin
Météo Matin : Averse
Fangeux : Oui => Attaque d’1 fangeux
Météo Après-midi : Dégagé
Fangeux : Non

11 Juin
Météo Matin : Partiellement couvert
Fangeux : Non
Météo Après-midi : Couvert
Fangeux : Oui =>Attaque de 3 fangeux

12 Juin
Météo Matin : Giboulées
Fangeux : Non
Météo Après-midi : Partiellement couvert
Fangeux : Non

13 Juin
Météo Matin : Partiellement couvert
Fangeux : Non
Météo Après-midi : Averse
Fangeux : Non

14 Juin
Météo Matin : Dégagé
Fangeux : Non
Météo Après-midi : Partiellement couvert
Fangeux : Non

15 Juin
Météo Matin : Dégagé
Fangeux : Non
Météo Après-midi : Orage
Fangeux : Oui=> Attaque de 2 fangeux

16 Juin
Météo Matin : Couvert
Fangeux : Oui => Attaque de 4 fangeux
Météo Après-midi : Partiellement couvert
Fangeux : Non

17 Juin
Météo Matin : Dégagé
Fangeux : Non
Météo Après-midi : Dégagé
Fangeux : Non

18 Juin
Météo Matin : Couvert
Fangeux : Oui => Attaque de 2 fangeux
Météo Après-midi : Partiellement couvert
Fangeux : Non

19 Juin
Météo Matin : Partiellement couvert
Fangeux : Non
Météo Après-midi : Giboulées
Fangeux : Non

20 Juin
Météo Matin : Giboulées
Fangeux : Non
Météo Après-midi : Giboulées
Fangeux : Oui => Attaque de 2 fangeux



2. Constructions

Chaque post qui justifie de la défense du convoi/d'Usson et alentours, ou qui justifie des réparations effectuées sur place fera gagner 5xp.

Palissades (du 01 au 10 Juin)
Petite zone : 50 xp
Moyenne zone: 80 xp
Grande zone : 125 xp

Tours (du 03 au 12 Juin)
4 tours : 60 xp
6 tours : 80 xp
8 tours : 140 xp

Maisons (Du 08 au 19 Juin)
10 maisons : 100 xp
20 maisons : 200 xp
30 maisons : 300 xp
40 maisons : 400 xp
50 maisons : 500 xp

Tentes et étals (Du 12 au 19 Juin)
Tente principale : 120 xp
Moyenne scène/zone de spectacle : 90 xp
Petite scène/zone de spectacle : 60 xp
Grand étal : 10 xp
Petit étal : 5 xp

Autres commerces (Du 12 au 19 Juin) : 40 xp

Les instructions avaient été impérieusement déclamé à toute l’assemblée par le Sergent. Tout un chacun se tenait sur le pied de guerre, prêt à accomplir ce pour quoi leur présence avait été requise. Après tout, tout le monde était ici de son plein grès, trouvant son intérêt ou son devoir dans la bonne tenue des Jeux d’été, ici, à Usson. C’était un symbole d’espoir déjà, un signe de la reconquête du royaume sur la Fange, de l’ordre des Trois contre le Mal. Une occasion de se distraire aussi, d’oublier les couvre-feu, les rumeurs, les mauvaises nouvelles et la morosité qui plainait dans la Cité. Enfin, et c’était le plus important, pour le tout jeune milicien, c’était sa première occasion de faire ces preuves, d’essayer de se faire remarquer. D’être autre chose que le petit trouffion nerveux et bégayant, mal à l’aise d’avoir quitté les ordres pour quelque chose d’aussi physique et dangereux que la Milice extérieure.

Le gambison correctement ajusté, les cheveux lacés en une queue de cheval et son glaive fidèle suspendu à sa ceinture, Foulques s’était préparé en conséquence. Il s’agirait donc de surveiller, d’aider les habitants et les maçons à construire stands, palissades, tours de garde et autres habitations pour agrandir l’agglomération et la rendre suffisamment digne pour accueillir les Jeux d’Eté. Espérons que Fange et ciel serait de leur côté, le risque que des bannis soient assez fou pour venir les embusquer lui sembler assez peu crédible avec une telle arrivée de gens d’armes. Enfin, ne sais-t-on jamais…

Folco espérait que sa nature anxieuse ne lui pose pas plus de souci à présent. Il s’était déjà assez illustré comme un novice aux compétences martiales médiocres au cours des quelques petites semaines de formation à la caserne. C’était le moment à présent de se prouver à soi même qu’il pouvait briller ailleurs que dans les poussiéreuses collections de la bibliothèque du Temple. Qu’il était capable de se montrer tout aussi utile à l’extérieur des murs de Marbrume.

Le Sergent leur avait ainsi parler de commencer par défricher une bonne partie de la forêt aux alentours d’Usson. Avec tout ce bois, ils auraient une bien meilleure visibilité des alentours, de quoi bâtier suffisamment de palissades et de tours de guet avant d’entamer le reste des baraquements. Avec un peu de chance, suffisamment de tours de garde et autres patrouilles, on éviterait les dangers liés à la fangesque.

Bientôt, la troupe se mettrait en mouvement et l’on prendrait les consignes, les journées et le détail des instructions. Allez, il était bien temps de retrousser ces manches !

Dès que le sergent termina de donner ses instructions, Paulin joua des coudes pour rejoindre le fameux Albert Legros. Alaïs suivit dans son sillage. Entre artisans massifs, les deux hommes semblaient bien s’entendre et la jeune femme s’effaça pour laisser trainer ses oreilles et tenter de repérer d’autres personnes clés d’Usson.

Le rendez-vous fut fixé dès le lendemain matin pour s’attaquer aux arbres encombrants.

Les deux potiers profitèrent de la journée pour découvrir le village et prendre quelques repères. Ils retournèrent ensuite à l’auberge, où ils avaient réservé une chambre sans donner de délai particulier, pour se reposer un maximum. Le trajet avait été épuisant et les jours à venir s’annonçaient laborieux.

Après des mois, ou plutôt des années, à travailler côte à côte, les deux anciens collègues étaient à l’aise l’un avec l’autre et Alaïs, en confiance, s’endormit rapidement. Elle ne se réveilla qu’au petit matin.