Marbrume


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 [Terminé] De la ferraille pour la milice |PV Héléna]

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Erwan DacierForgeron
Erwan Dacier



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MessageSujet: [Terminé] De la ferraille pour la milice |PV Héléna]   [Terminé] De la ferraille pour la milice |PV Héléna] EmptySam 28 Jan 2023 - 0:45
Marbrume
3 février 1167
Quartier de la milice



Cela faisait trois semaines que j’avais partagé un diner fort sympathique avec Héléna, la milicienne qui gérait les chiens. Parmi tout ce que l’on avait échangé, une chose me travaillait depuis, c’était la qualité plus que médiocre de leur armement.
J’étais passé la saluer quelques jours après notre repas en me rendant chez un client pour lui livrer les outils qu’il m’avait confiés et, en scrutant l’équipement de ses collègues, j’avais été tout bonnement horrifié.

Alors, j’avais entrepris de faire le tour des habitants et des commerçants du quartier, expliquant que je recherchais tout morceau de métal ou vieux outils. Je présentais ma démarche, récupérer un maximum de ferraille pour forger de nouvelles armes pour la milice. Je ne saurais dire si c’est par sympathie pour moi ou par appréciation de mon initiative, toujours est-il que, deux semaines plus tard, on continue de m’apporter de la matière.

Je m’étais alors mis au travail. Je nettoyais et refondais les morceaux de fer pour en faire des barres grossières, servant de base à la suite. Après, je m’étais lancé dans la confection de plusieurs épées, majoritairement à une main, avant de produire quelques pointes de lances et divers couteaux. S’ensuivait le travail de ponçage, d’affûtage et d’habillement. Par l’habillement, j’entends l’installation, sur les épées, de la poignée, du garde main et du cuir qui vient recouvrir la poignée en bois.

Un jour, alors que je finalisais les dernières lames, un grand-père me déposait deux vieux arcs. Ayant appartenu à ses fils, mort lors du couronnement, il les conservait depuis. Il avait eu vent de mon projet et s’était ainsi décidé à les céder contre l’affûtage de son couteau. Après les avoir étudiés, il s’avérait qu’ils étaient en parfait état, simplement doté d’une patine liée à l’usage et à l’huile de lin appliquée avec soin pour nourrir le bois.

Les armes prêtes, les arcs nettoyés et un lot de flèches empaqueté, j’avais glissé le tout dans un grand sac de toile avant de prendre la direction de la caserne.
Une fois sur place, j’avais demandé à parler à la jeune femme qui, m’apprit-on, était de sortie avec son chien, Oslo. Je fus cependant autorisé à l’attendre dans l’enceinte de la caserne, devant la porte du chenil.
Mon paquet posé contre le grillage, j’attendais en allant d’un pied à l’autre. M’apercevant que j’avais les mains parfaitement sales de poussière de charbon et de métal, j’allais les essuyer sur mon pantalon…

Bon sang ! Quelle andouille ! Marmonnais-je pour moi-même. Je ressemble encore à un crado...

J’avais gardé mon épais tablier de cuir, ce qui signifiait que je ne m’étais pas débarbouillé. Tout juste avais-je attrapé une vieille cape avant de sortir affronter la vive brise hivernale, me présentant donc, une fois encore, dans une tenue affreuse, la tronche surement noircie à l’image de mes mains.
Quelques flocons se mirent à tomber et je me pris, tel un gosse, à lever le nez au ciel pour essayer d’en gober un.


Dernière édition par Erwan Dacier le Lun 3 Avr 2023 - 14:33, édité 2 fois
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Héléna FelnMilicienne
Héléna Feln



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MessageSujet: Re: [Terminé] De la ferraille pour la milice |PV Héléna]   [Terminé] De la ferraille pour la milice |PV Héléna] EmptyLun 13 Fév 2023 - 14:41
Ce matin-là, Héléna s'était réveillée de bonne humeur. Cette joie grandissante, elle l'avait traîné avec elle, dans les ruelles de la cité lors de sa patrouille matinale et ce, jusqu'à ce que cette dernière se mue en impatience. Et rien ni personne ne semblait pouvoir entacher tout ceci. Pas même l'aigreur de Martial, son comparse du jour. Il pouvait bien râler, pester, souffler et soupirer tant qu'il le voulait, l'hendoise ne pouvait pourtant cesser de sourire.

Et la raison de tout ceci était bien simple : la brigade devait recevoir une nouvelle portée de chiots ce jour-là. Il était prévu que ces derniers arrivent en fin d'après-midi. Héléna trépignait tout bonnement d'impatience tant il lui tardait de les accueillir. Après tout, le chef lui avait promis que ce serait à elle de les préparer à leurs futures tâches. Cela signifiait également qu'elle n'aurait plus à subir ces patrouilles inutiles où le talent d'Oslo se voyait tout bonnement gâché. Certes, le canidé s'était déjà montré utile grâce à son flair exceptionnel… Mais Héléna nourrissait d'autres espoirs le concernant… Elle avait des projets… Comme lui apprendre à flairer les fangeux se trouvant au loin afin d'avertir les membres du convoi qu'il se devait d'accompagner pour que ces derniers puissent se mettre à l'abri ou se préparer à l'affrontement. Les tests qu'Héléna avaient déjà effectués avec des lapins, prouvaient que ces chiens étaient tout à fait capables de ce genre de prouesses…

Les chiots qui devaient arriver ce jour-là étaient justement issus du même croisement qu'Oslo. Ils possédaient les mêmes caractéristiques que lui. Évidemment, tous ne se valaient certainement pas. Il fallait déjà procéder à une sélection efficace avant de débuter le dressage des quelques individus restants…

La jeune femme pensaient encore a tout ceci lorsqu'elle franchis les portes de la zone réservée à la brigade. Ses pensées furent brusquement interrompues par la voix de son chef qui lui annonça l'arrivée de la fameuse portée, mais également celle du forgeron qui l'attendait près du chenil. Deux bonnes nouvelles donc.

Toujours souriante, elle salua son compagnon du jour avant de rejoindre le jeune homme qu'elle trouva en train de pester.

- Voyons, il est inutile de faire tant de manière, Erwan, railla-t-elle. Il est pratiquement impossible de rester propre dans un endroit pareil.

D'un geste, elle libéra Oslo qui, soulagé, se roula dans la poussière pour se décharger de la pression accumulée. Ceci fait, il se secoua avec vigueur avant d'aller saluer le pauvre forgeron qui n'en finirait pas de s'épousseter après pareilles salutations.

-Il suffit, Oslo, gronda-t-elle gentiment. Le canidé se détourna aussitôt avant d'aller se saisir d'un vieux fémur de bœuf.

Au loin, dans un enclos tenu à l'écart de celui des adultes, la jeune femme remarqua les chiots. Ces derniers, probablement épuisés par le voyage, dormaient lovés les uns que les autres. Tout en les pointant du doigts pour désigner ce qui attirait ainsi son attention, la brigadière se rapprocha du petit enclos pour mieux les observer. Se trouvaient là, plusieurs petits Oslo.

-Ne sont-ils pas adorables ? demanda-t-elle au forgeron.Ce sont les petits frères d'Oslo.

La milice ne gardait que les mâles, les femelles étant réservées à la reproduction. Toutes n'avaient évidemment pas cette chance puisque la reproduction n'était destinée qu'aux individus d'exception...Les autres seraient probablement tuées ou vendues… Tout comme les chiots présents ici qui ne seront pas choisis pour le travail. La brigade était bien trop pauvre pour se permettre de garder les individus inutiles.

-Que me vaut le plaisir de cette visite ? lui demanda-t-elle finalement.



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Erwan DacierForgeron
Erwan Dacier



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MessageSujet: Re: [Terminé] De la ferraille pour la milice |PV Héléna]   [Terminé] De la ferraille pour la milice |PV Héléna] EmptyLun 13 Fév 2023 - 15:49
Erwan, tu as le chic, vraiment !
Ah ça, pour se ridiculiser, tu es champion !
Non content d’être immonde, on te trouve à gober la neige comme un enfant heureux !

Euh, je… Pffft !

Surpris par la voix de la jeune femme, j’avais immédiatement oublié les flocons que je chassais à l’instant même où l’un d’eux m’avait sauvagement agressé la langue, me faisant crachotter par réflexe.
Tentant de reprendre un peu de contenance, je lui adressais un sourire rosé.

A l’évidence, je me serais changé, je serais tout de même plus présentable ! Bonjour Helena !

Je remarquais immédiatement son air joyeux qui m’arracha un léger sourire bête. Ce sourire disparut à l’instant où le canidé, visiblement content de me voir, posa ses grosses pattes sur mon tablier, manquant de me faire tomber. Rappelé par sa maitresse, il se jetta sur un vieil os qui devait lui avoir fait vivre bien des misères si j’en juge l’acharnement avec lequel il s’y attaquait.
Je ramassais mon paquet pour suivre la milicienne qui allait découvrir les chiots arrivés plus tôt. Elle s’émerveillait de les voir et, il faut bien l’admettre, je les trouvais particulièrement mignons ainsi endormis.

Absolument ! J’en montrais un du doigt qui, avec grand sérieux, dormait une patte en l’air. Quand ils sont arrivés, deux se sont échappés et celui-ci m’a chargé avec une énergie folle ! Il a même attaqué ma botte à coups de dents ! Je l’ai ramassé pendant que vos collègues courraient après le second et il m’a sournoisement agressé à coups de langue ! Regardez-le maintenant…roupillant avec grâce !

Un rictus amusé prouver à Héléna que tout ce que j’avais dis était teinté d’humour. Je les trouvais totalement adorables, celui-ci particulièrement.
Sa question me ramena alors à mon fardeau et, tentant de ne pas trahir la joie que je ressentais en apprenant que ma visite lui faisait plaisir, je me balançais brièvement d’une jambe à l’autre. Le froid ambiant ne m’incommodait plus…

Je…Euh ! Ais-je vraiment besoin d’une raison pour venir rendre visite à…une amie ?

Ma plaisanterie aurait sans doute eu plus d’intérêt si la “surprise” ne pesait pas une trentaine de kilos sur mon épaule. Kilos que je venais de remettre en place d’un bond, créant une sorte d’hésitation mal venue dans ma phrase.
Ridicule ! Encore…

Je… En premier lieu, je voulais vous apporter ceci ! Dis-je en posant le sac en toile. C’est la contribution des gens de mon quartier à l’effort de la milice. Voyez si cela peut vous convenir…

Je retirais le lacet de corde qui fermait le sac pour lui montrer les deux arcs, la dizaine d’épées ainsi que les flèches et pointes de lances. Je croisais son regard avant qu’elle ne le déporte sur le sac.

Lors de ma dernière visite, j’ai vu l’équipement de vos collègues, alors j’ai demandé à mes voisins s’ils pouvaient me confier le métal dont ils n’avaient plus besoin. Leur générosité à été plus extraordinaire que ce à quoi je m’attendais. J’ai un peu arrangé le tout, en espérant que cela puisse servir vos hommes… Enfin, je me suis permis de vouloir bien faire.

Je ne sais pour quelle raison expliquer mon geste me gênait autant. J’avais l’impression de me mêler de ce qui ne me regardais pas alors que je ne faisais que mon devoir en aidant la milice. Baissant le regard vers les chiots, comme mal à l’aise, je poursuivais.

Ensuite, je pens…

Ouif !

Surpris, je regardais au sol pour découvrir “Patte en l’air” assis devant mes pieds. Sans réfléchir, je m’accroupissais pour l’attraper, me redressant en le calant contre mon torse. Il s’y tortilla quelques instants pour pivoter sur le dos, sans doute une position plus confortable pour lui. Je devais paraitre particulièrement gauche, une fois de plus. Avec douceur, je lui gratouillais alors le ventre, un large sourire béa se dessinant sur mon visage.

Coquin ! Tu ne devrais pas rester dans ton enclos toi ?

Cherchant le regard d’Héléna, j’étais autant amusé que preplexe.

Comment est-il sorti ? Pourquoi ?
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Héléna FelnMilicienne
Héléna Feln



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MessageSujet: Re: [Terminé] De la ferraille pour la milice |PV Héléna]   [Terminé] De la ferraille pour la milice |PV Héléna] EmptyLun 13 Fév 2023 - 22:24
Il lui fut bien impossible de réprimer un fou rire après avoir entendu le récit d'Erwan concernant l'arrivée des chiots. À vrai dire, elle se sentit déçue de ne pas avoir pu observer la scène de ses propres yeux. Les chiots dormaient à poings fermés et ne semblaient pas se préoccuper des quelques flocons qui tombaient mollement. Héléna, quant à elle, ne s'était même pas aperçue de ce changement de temps, prenant la neige pour de la pluie.

-Je…Euh ! Ais-je vraiment besoin d’une raison pour venir rendre visite à…une amie ?

-À l'évidence, railla-t-elle tout en croisant les bras.

Il était évident qu'Erwan avait une idée derrière la tête, d'autant plus que ce dernier avait emporté un énorme sac duquel s'échappaient quelques tintements familiers.

Lorsqu'elle compris ce qui se trouvait dans le fameux sac, les yeux de la milicienne s'écarquillèrent aussitôt.

-Par tous les dieux, Erwan … Vous n'auriez pas dû ! s'écria-t-elle tout en songeant au temps de travail nécessaire à la réfection de toutes ces armes.

Ses collègues seraient forcément ravis d'un tel cadeau. Ses supérieurs encore plus lorsqu'ils s'apercevront des économies qu'ils allaient pouvoir faire. Héléna, quant à elle, se sentait tout aussi heureuse que gênée. Fort heureusement pour eux deux, un petit fuyard décidément bien réveillé vint aussitôt à la rencontre du forgeron. Ce dernier s'empressa de le prendre dans ses bras.

- Il semble que nous sommes en présence d'un petit malin, plaisanta-t-elle tout en s'approchant pour venir gratter la gorge du plaisantin. Il vous a adopté…

Elle se tenait bien près du forgeron à présent et s'en écarta promptement lorsqu'elle s'en aperçut. On lui avait dit que ce genre de chose ne se faisait pas en Morgestanc. Qu'un homme et une femme ne devaient pas se tenir aussi proches.

- Pourquoi ne pas l'emmener avec vous ? lui dit-elle soudainement. Ses pattes sont fines, son museau est trop court… Il sera probablement réformé. Et avec tout ce que vous nous avez apporté aujourd'hui, je doute fort que mes supérieurs refusent cette adoption.

L'idée lui semblait parfaite. Avec un tel compagnon, Erwan n'aurait plus à souffrir de la solitude.

-Je pourrais vous aider au début. Il y a bien des choses à lui apprendre pour qu'il puisse vivre dans une maison. Mais ceci fait… Vous ne pourrez pas trouver de meilleur ami que ce petit gars, vous pouvez me croire.

Son regard attendri alla se poser sur Oslo. Le canidé rognait son os avec vigueur.

-Les chiens ne nous déçoivent et ne nous abandonnent jamais, lâcha-t-elle sans s'en rendre compte.

-Ça c'est bien vrai ! renchérit Angus, l'un de ses supérieurs. Serait-ce nos nouvelles recrues?

-Tout à fait ! s'écria-t-elle avant de désigner Erwan ainsi que le sac qu'il avait apporté. Je vous présente Erwan, un ami forgeron qui vient de nous faire don de tout ceci.

-Quoi ? Tout ça ?

Héléna acquiesça joyeusement.

- C'est incroyable ! Je vous remercie infiniment messire… Comment déjà ? s'écria Angus tout en tendant une main amicale au forgeron. Je ne sais comment vous remercier, l'ami… Si ce chiot vous intéresse, prenez le. Je vous en prie !


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Erwan DacierForgeron
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MessageSujet: Re: [Terminé] De la ferraille pour la milice |PV Héléna]   [Terminé] De la ferraille pour la milice |PV Héléna] EmptyMar 14 Fév 2023 - 0:22
La surprise de la milicienne me remplissait de joie tandis qu’elle ouvrait des yeux ronds en découvrant le contenu du sac.

Il me reste encore quelques pièces qui ne sont pas terminées, mais cela fait un bon début !

L’arrivée de “Patte en l’air” me fit cependant perdre totalement le fil de mes pensées et le second point que je souhaitais abordé semblait avoir échappé à Héléna également.
Pour cause, nous étions tous deux soudainement occupés à offrir quelques papouilles à une petite bête poilue. Je relevais un regard un peu perdu aux derniers mots de la milicienne, constatant du même coup la proximité qu’elle avait créé en s’approchant.
Cela ne dura cependant pas puisque déjà elle s’éloignait, me proposant brusquement d’emporter le chien avec moi.

Pardon ?! Mais…

Elle m’expliquait alors rapidement diverses raisons pour lesquelles la petite bête ne serait sans doute pas déclarée apte, justifiant également l’adoption comme un remerciement pour le matériel que j’apportais.

Mais je…

Un jour, j’apprendrais à ne plus balbutier comme un enfant, un jour… En attendant, je suis fauché par cette proposition inattendue, demeurant immobile tandis que des japements s’échappent de mes bras. Elle m’offrait alors de venir m’aider à lui enseigner ce qu’il fallait, à m’apprendre comment m’occuper de lui, me vendant le canidé comme mon futur ami fidèle.

Je… ! Mais…

Tournant son regard vers son compagnon, elle affirmait que jamais ces animaux n’abandonnaient leur ami juste avant qu’une voix ne me fasse sursauter. Le milicien demandait à Héléna s’il s’agissait bien des nouveaux chiots et la jeune femme le confirmait. Ceci étant, elle s’empressa de me présenter, hexibant ce que j’avais apporté.

Euh…!

La blonde ne cachait pas sa joie alors que l’homme, un collègue à en juger par le “nous” employé par la jeune femme, découvrait avec surprise et exitation le contenu du sac. Je me saisis de sa main pour accepter les remerciements et, tandis qu’il tentait de me broyer les phalanges, il m’offrait, à son tour, “Patte en l’air”.

Euh… Erwan, Monsieur, je suis forgeron… Comme si Héléna ne l’avait pas déjà dit. Mais… Je n’attends rien en ret…

Ouif ! Ouaf ! Ouif !

Je rebaissais les yeux sur le petit être qui se tortillait dans mes bras, réclamant que mes caresses reprennent et je m’executais.
Afin de s’assurer que je ne l’oublirais pas une nouvelle fois, le chiot enlaça même ma main de ses pattes avant, couinant au passage.
Je relevais un regard un peu sonné pour regarder Héléna puis son collègue qui, après m’avoir tapoter l’épaule, me remercia une fois de plus avant de me souhaiter bonne chance avec mon nouvel ami. Il s’éclipsa alors pour aller voir les autres petits.

Devant l’engouement du milicien, le regard attendrit de la jeune femme et l’air béat de l’animal, je cédais.

Bon…Je…J’imagine que c’est d’accord alors.

Je paniquais déjà à l’idée d’avoir cette boule de poils qui allait surement courir partout dans la maison.
Boule de poils qui semblait s’être endormie dcontre mon torse, si j’en jugeais par la patte unique qui tenait encore en l’air et ses yeux clos.
Je toisais la milicienne du regard, les joues roses d’embarras, de perplexité et de stupéfaction.

Vous savez Héléna, vous n’aviez guère besoin de me confier un chien pour venir me voir, vous êtes déjà la bienvenue…

La seconde raison de ma présence me revenait alors en tête.

Je voulais me permettre de vous offrir ce verre que nous n’avions pas pu partager l’autre soir… Mais…Je pense que je vais surtout avoir besoin de votre aide pour installer au mieux “Patte en l’air”...

Je venais vraiment d’appeler ainsi ce chien à voix haute ?
Par les trois, mais baillonnez-moi !
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Héléna FelnMilicienne
Héléna Feln



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MessageSujet: Re: [Terminé] De la ferraille pour la milice |PV Héléna]   [Terminé] De la ferraille pour la milice |PV Héléna] EmptyMar 14 Fév 2023 - 10:59
Aux yeux de l'hendoise , la gêne affichée sur le visage du forgeron était des plus amusante. La jeune femme adorait provoquer ce genre de réaction chez lui. Ses joues s'empourpraient si aisément, constituant ainsi une preuve de sincérité impossible à dissimuler. Cela le rendait tout simplement touchant. Aucun Hendois ne se serait autorisé pareille démonstration. Ils voyaient cela comme une sorte de faiblesse plutôt déplacée. Ces hommes-là se voulaient durs, toujours sous contrôle comme s'ils cherchaient à se débarrasser de leur humanité. Et, visiblement, Erwan ne semblait pas se soucier d'une telle chose et restait naturel.

Il était simplement dommage que cet homme-ci se retrouve aussi seul. Pour Héléna, lui laisser ce chiot ne pouvait être qu'un cadeau extraordinaire. Comme à son habitude, elle ne voyait pas les "mauvais côtés" seulement les bonnes choses. Avec lui, Erwan ne serait plus jamais seul. Mieux encore, il se retrouverait obligé de changer quelques-unes de ses habitudes, comme le fait de rester enfermé chez lui.

Évidemment, le forgeron ne pouvait avoir conscience de tout ceci. Pour la plupart des gens, les chiens se devaient d'avoir une utilité visible. Erwan n'avait pas besoin de ce chien, pas pour travailler en tout cas… Mais pour l'hendoise, les chiens étaient tout bonnement indispensables à une vie épanouie.

-Bon…Je…J’imagine que c’est d’accord alors, capitula-t-il finalement.
-Tout ira bien, vous verrez, lui dit-elle joyeusement avant de se tourner vers le reste des chiots toujours endormis.

-Vous savez Héléna, vous n’aviez guère besoin de me confier un chien pour venir me voir, vous êtes déjà la bienvenue…
-Voyons Erwan, ai-je l'air d'une femme qui a besoin d'une raison valable pour faire ce qu'elle veut ? demanda-t-elle en souriant.
-Je voulais me permettre de vous offrir ce verre que nous n’avions pas pu partager l’autre soir… Mais…Je pense que je vais surtout avoir besoin de votre aide pour installer au mieux “Patte en l’air”...
-Patte en l'air ? Serait-ce son nom ? Mais sinon… souffla-t-elle d'un ton exprimant la taquinerie tout en croisant négligemment les bras. Je me demande bien qui de nous deux se cherche des raisons pour voir l'autre. Oui, je me le demande.

Oslo venait d'abandonner son os pour mieux rejoindre sa maîtresse. Il s'étira avant de se relever sur ses deux pattes pour se placer à la hauteur de la jeune femme.

-Et bien, Oslo, serais-tu jaloux ? lui demanda-t-elle tout en secouant vivement les joues du canidé.
Tu le sais pourtant , tu es le chien de ma vie, mon loup.

Le chien se mit à aboyer joyeusement. Il n'avait certes rien compris des paroles de sa maîtresse, mais il adorait ce genre d'attention. Entraîné par l'énergie de son grand frère, Patte en l'air l'imita aussitôt et se mit à aboyer de la même manière ce qui réveilla les autres chiots de la portée. Tous se mirent à aboyer en chœur en une joyeuse cacophonie. Devant cette scène des plus cocasses, Héléna ne put s'empêcher de rire. Néanmoins, elle préféra tout de même entraîner Erwan vers l'extérieur simplement pour préserver ses pauvres oreilles.

-[color=#8AA1D1 Concernant la nourriture, ils ont une certaine préférence pour la viande mais vous pouvez tout aussi bien lui donner vos restes. Il mangera beaucoup pendant quelques mois, le temps de parfaire sa croissance, mais se montrera beaucoup moins gourmand en grandissant. Afin de préserver votre plancher de ses déjections, je vous conseille de le sortir toutes les deux heures , après chaque repas et après chaque sieste. Pour le reste, vous saurez trouver votre équilibre avec lui. Cela ne prendra que quelques semaines, vous verrez. N'oubliez pas que ce n'est encore qu'un bébé. [/color] lui dicta-t-elle avant d'ajouter. Je viendrai voir si tout va bien et… A ce moment-là, nous pourrions, peut-être, boire ce fameux verre ensembles.

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Erwan DacierForgeron
Erwan Dacier



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MessageSujet: Re: [Terminé] De la ferraille pour la milice |PV Héléna]   [Terminé] De la ferraille pour la milice |PV Héléna] EmptyMar 14 Fév 2023 - 19:30
Non ! Enfin, je ne pense pas… effectivement. Bredouillais-je lorsqu’elle demanda si elle avait besoin d’une raison pour faire ce qui lui plaisait.

Naturellement, cela n’arrangeait pas mon teint. J’avais cru, avec cette remarque, me faire un brin taquin mais, elle me l’avait retourné avec une telle aisance que je venais de me taquiner moi-même. Pire, elle réagissait à ma façon d’appeler ce petit chiot, trouvant sans doute risible ce sobriquet.

Euh !

Afin de bien renforcer mon embarras, elle fit une remarque, émettant un doute quand au fait de savoir lequel de nous deux cherchait à voir l’autre.
C’est Oslo qui me sauvait de ce mal aise croissant en venant quémander quelque attention auprès de sa maitresse. Après avoir été gentiment secoué tandis que Héléna le questionnait sur une possible jalousie, l’animal, satisfait, aboya.
Je sursautais lorsque le bébé qui était lové dans mes bras lui répondit, déclenchant alors tout le chenil. Les canidés nous offraient un joyeux concerto parfaitement bruyant et désordonné. J’observais la jeune femme qui en riait avant qu’elle ne me traine plus loin, au calme.

S’ensuivit alors une longue explication sur la nourriture et les besoins de mon nouvel ami.
Honnêtement, rien ne semblait compliqué, mais le cumul de l’ensemble me semblait titanesque. Cela me paraissait promettre tant de complications que je songeais finalement refuser.
Je baissais les yeux sur la petite chose qui se tortillait de nouveau contre moi, bayant à s’en décrocher la mâchoire et refermant les yeux, maintenant qu’il avait déclencher un festival d’aboiements.
Je lui frottais tendrement le côté du crâne avant de relever les yeux vers la milicienne.

Très bien, je ferais tout ce que je peux pour qu’il se sente bien.

Je lui lançais un sourire sans assurance.

Je vais réfléchir à lui trouver un autre prénom, vous avez raison… Patte en l’air c’est un peu…

Ridicule, comme moi.
Je rabattais un peu de ma cape autour du chiot, comprenant bien que la milicienne, sans me chasser, mourrait d’envie d’aller rejoindre les autres petits. Une passionnée comme elle devait trépigner depuis un moment et je m’en serais voulu de la retarder plus encore.

Eh bien, merci pour lui, je vais le ramener au chaud et faire en sorte d’avoir encore une maison pour votre visite. A… A bientôt Héléna !


*****************************

J’avais perdu le compte des jours.
Tout ce que je sais, c’est que je partageais mon temps en deux parts égales entre Goupil, le chien qui avait une allure de renardeau, mon atelier et ma boutique.
Oui, je sais, nous sommes loin des deux parts égales. Goup’ passait son temps à piailler et à fureter partout, renversant régulièrement des choses et il avait même fait fuir un chat… Seulement après que tous deux aient passé dix minutes à courir dans tous les sens.
J’avais lavé huit fois le sol à différents endroits de la maison avant de trouver une solution pour pouvoir le sortir sans qu’il ne s’échappe. En effet, j’avais confectionné une sorte de petit harnais en cuir munit d’une boucle en fer. Ainsi, il me suffisait de lui enfiler cela et d’y attacher une longueur de corde et je pouvais alors sortir me promener sans me soucier à chaque instant de l’endroit où il pouvait avoir disparu.


J’avais également fait quelques aménagements. J’avais notamment cloué des contres marches à mon escalier pour éviter qu’il ne glisse et tombe en montant. J’avais réduit la hauteur d’une vieille caisse que j’avais bourré d’un tas de vieux morceaux de tissu pour lui faire un panier confortable, non loin de la cheminée. S’il semblait s’y plaire, j’avais abandonné l’idée de l’y faire dormir la nuit, le chenapan préférant hurler, à moins que je ne l’accepte dans ma chambre ou, plus précisément, sur mon lit. J’avais également suspendu une sorte de couffin en tissus dans mon atelier, me permettant de l’y installer pendant que je travaillais. C’était la seule solution, car le laisser libre dans la forge était trop dangereux et, l’enfermer ailleurs dans la maison revenait à le faire aboyer durant un temps infini, quand-il ne décidait pas de déchirer la chemise que j’avais laissé trainer. Il m’avait d’ailleurs piqué une tunique qu’il emportait avec lui dès qu’il allait dormir quelque part.
Globalement, il se portait plutôt bien et, même si je prenais du retard dans mon travail, je dois avouer qu’avoir quelqu’un à m’occuper me faisait du bien, de même que de devoir sortir un peu.


Ce jour-là, Goup’ dormait tranquillement dans son couffin suspendu tandis que je travaillais sur la gravure d’une lame. Il était concentré à rêver pendant que j’étais entièrement dévolu à ma tâche.
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Héléna FelnMilicienne
Héléna Feln



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MessageSujet: Re: [Terminé] De la ferraille pour la milice |PV Héléna]   [Terminé] De la ferraille pour la milice |PV Héléna] EmptyJeu 9 Mar 2023 - 12:37
Je l'observais quitter le chenil en silence mais en le saluant vivement en agitant la main, sourire aux lèvres. Mon supérieur pouffait dans sa barbe pour ne rien montrer de son hilarité au forgeron qui nous laissait, l'air perdu et penaud.

Lorsqu'il eut déserté les lieux, Angus s'écria :

-Le pauvre, il ne sait pas ce qui l'attend avec un chiot pareil. Tu aurais mieux fait de lui filer un adulte… il me désigna Loggo, un énorme molossoïde au pelage noir âgé de trois ans. Celui-ci dormait, ventre en l'air, sur un tas de paille. Celui-ci est un bon à rien qui ne vit que pour manger et dormir. Il aurait été parfait pour ton forgeron.

-Ce n'est pas "mon" forgeron. Et puis, je sais ce que je fais.

-Tu cherches à le faire fuir avec un cadeau empoisonné ?

-Du tout…Crois le ou non, c'était la meilleure des solutions, affirmais-je en souriant à pleine dent.

*****

Les jours suivants furent bien remplis. Les chiots, même s'ils apprenaient vite, étaient tous extrêmement vifs. Heureusement, je pouvais compter sur le soutien d'Oslo et d'Anka pour les canaliser un peu. Tous promettaient d'être d'excellents coureurs même si la moitié ne se distinguait pas pour le travail de flair. Qu'importe. Ne tenant pas à voir ces pauvres chiots finir en pâté pour leurs frères, je veillais à leur trouver une utilité.

En discutant avec quelques uns de mes collègues, l'idée nous vint d'équiper certains canidés d'armures à pointes. Même si l'idée d'envoyer ces petits êtres au combat ne nous enchantait guère, il fallait à tout prix leur trouver un poste. Alors nous décidâmes de bricoler, à titre d'essai, un vieux gambison percé de clous que nous enfilâmes à un vieux coureur. L'idée était là, mais l'essai ne fut pas fructueux. Les clous bougeaient sans cesse, si bien que nous pouvions coucher toute une ligne simplement en l'effleurant de la paume.

- C'est pas bien glorieux, soupirais-je.
-En effet…Tu devrais peut-être montrer ça à ton forgeron…J'suis sûr qu'il pourrait faire beaucoup mieux.
-Ce n'est pas "mon" forgeron, sifflais-je.
-P'têtre bien, mais il nous faut quelque chose d'efficace à montrer au chef. Sinon on va pouvoir s'asseoir sur notre idée, me lança Perrault avant de me donner une claque sur l'épaule.

Je grognais. Ce type était tout bonnement insupportable. Certain que les femmes n'avaient rien à faire dans la milice et encore moins dans cette brigade, il se faisait honneur de me traiter en "homme"... même si je ne le voyais jamais cogner sur ces messieurs. Qu'importe. Hors de question pour moi de lui laisser entrevoir ma douleur et encore moins la haine que je lui vouais. Au lieu de quoi je lui offrais mon plus beau sourire.

Quelques jours plus tard, Oslo et moi poussâmes les portes de la Fée raille et fûmes joyeusement accueillis par un Patte en l'air au pelage ébouriffé. Le petit bonhomme devait tout juste se réveiller. Il avait déjà bien grandi et promettait de devenir un grand gabarit, à en juger par la taille de ses pattes.

-Bonjour, petit bonhomme, dis-je tandis que je me redressais après avoir caressé le chiot.

Patte en l'air, heureux de se trouver en face d'un chien adulte ne put s'empêcher d'embêter le pauvre Oslo. Heureusement, mon chien était doté d'une grande patience qui l'aidait à supporter les frasques des petits. Sans quoi, nul doute que ce petit Patte en l'air, aurait été vivement congédier.

-Bonjour Erwan, j'espère que je ne vous dérange pas… Je venais vous demander votre avis à propos de ceci, lançais-je en désignant mon armure d'essai. Et j'en profite pour venir prendre des nouvelles de Patte en l'air. Comment allez-vous ?
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MessageSujet: Re: [Terminé] De la ferraille pour la milice |PV Héléna]   [Terminé] De la ferraille pour la milice |PV Héléna] EmptyJeu 9 Mar 2023 - 16:30
Avez-vous imaginé un seul instant qu’il me serait venu à l’idée que Goup’ allait grandir ?
Que, rapidement, il serait à même de sauter de son couffin suspendu ?
De le faire en toute discrétion pour, librement, pouvoir renifler à qui mieux-mieux ?

Non, évidemment que cela ne m’avait pas traversé l’esprit. C’est ainsi que, persuadé que mon compagnon dormait sagement en hauteur, j’oeuvrais avec précaution sur la gravure que je réalisais. Pleinement à ma tâche, je n’avais pas remarqué le petit être descendre de son repère, pas plus que je ne l’avais vu quitter l’atelier. Convaincu d’avoir fermé la porte de la boutique, je sursautais en entendant japper dans l’autre pièce.
Le temps de lever le nez, je découvrais Héléna à l’entré de la forge, montrant un objet étrange, le chiot sautillant autour d’Oslo.

Héléna ! Je.. Oh ! GOUP’ ! Mais où ? Que ?

Mon regard alla rapidement du couffin vide qui pendouillait du plafond à l’animal hirsute et mes épaules s’affaissèrent.

Bon sang ! Petit fripon ! Dis-je avec un sourire amusé autant que désabusé. Je lui avais fait cela pour qu’il puisse dormir ici sans risquer de se blesser, évidemment, il a grandi et il en descend visiblement comme il veut maintenant.

La lame que je travaillais en main, j’approchais de la milicienne pour la saluer plus… Non, juste pour être plus proche pour parler sans avoir le fourneau ronflant entre nous. Comme à mon habitude lorsque je travaillais dans cette pièce, je portais pour tout habits un pantalon marron avec de grosses bottes de cuir et un simple tablier, de cuir épais. La température de la pièce était plus qu’élevée du fait du fourneau et je ne supportais pas d’être plus couvert. Aussi, c’était la peau grise de poussière métallique et de charbon, légèrement luisante de sueur, que je me présentais à la jeune femme.
De mieux en mieux niveau vestimentaire Erwan…
Au moins, toute cette poussière devait sans doute masquer les rougeurs de mes joues lorsque j’en pris conscience.

Je…Désolé pour mon accoutrement, ce n’est pas très présentable…Encore une fois ! Hum !

Je l’observais brièvement, croisant son regard, avant de me reprendre.

Vous ne me dérangez pas, non, bien sûr que non ! Vous semblez bien vous por…

Ouif !!

Goup’ venait de se dresser, pattes avant contre ma cuisse, réclamant une gratouille. Je lui flattais donc la tête tout en regardant l’objet étrange qu’elle me tendait.

Ce petit monstre à bien prit ses aises, même s’il semble chercher la moindre faille dans tout ce que j’entreprends pour sa sécurité. De mon côté, je dois bien avouer que ce n’est pas désagréable d’être obligé de mettre le nez dehors chaque jour…Et d’avoir un peu de vie dans cette maison… Allons jeter un œil à cela, que vous m’expliquiez ce que vous souhaitiez faire.

Oslo eu également droit à sa gratouille avant que je ne passe la porte, frôlant la milicienne, pour quitter l’atelier. Après quelques pas, j’ouvrais une autre porte pour l’inviter à passer, dévoilant de ce fait, ma cuisine avec sa grande table et ses bancs. Dix personnes s’installaient confortablement dans cette pièce.
Relativement vaste, on trouvait, en plus de la table, un garde manger et plusieurs étagères pleines d’ustensiles et de vivres. A côté de la cheminée, qui émettait de faibles flammes, se trouvait le panier de Goup’, lequel bondit fièrement dedans.
Une écuelle et un gobelet trainaient sur la table, tranchant avec l’ordre régnant ici en maître.

Navré pour le désordre… Je…

Sans finir ma phrase, je lui tournais le dos pour plonger les mains dans un seau d’eau. M’armant d’un savon, je frottais vigoureusement avant de m’asperger le visage, essayant de retrouver figure humaine. Je n’arriverais, sans doute, qu’à étaler le tout de façon difforme, tant je me précipitais, gêné d’exposer mon dos nu à la milicienne.
M’épongeant avec une serviette, je me tournais de nouveau vers elle.

Alors, qu’avons-nous ? On dirait… Une veste ? Un harnais ? C’est pour un chien ?


Je retenais le commentaire suivant. A l’évidence, elle avait rencontré un souci. Il était tout bonnement impossible que les piquants soient efficaces, faute d’une structure de maintien. Je ne dis rien pour la laisser m’expliquer. Il faut avoir la modestie de ses compétences pour être un artisan valable.
Je tendais la main pour l’inviter à me donner le harnais, le parfum de fraicheur qu’elle apportait à chaque rencontre venant taquiner mon nez.
Moi qui devais sentir la fumée et la sueur…
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MessageSujet: Re: [Terminé] De la ferraille pour la milice |PV Héléna]   [Terminé] De la ferraille pour la milice |PV Héléna] EmptyLun 13 Mar 2023 - 12:59

-Héléna ! Je.. Oh ! GOUP’ ! Mais où ? Que ?
La réaction d'Erwan faillit m'arracher un fou rire. Visiblement, le forgeron était sacrément surpris de voir son petit compagnon auprès de moi. Il me suffit de me pencher légèrement sur le côté pour comprendre l'origine de cette surprise.

-Bon sang ! Petit fripon ! Je lui avais fait cela pour qu’il puisse dormir ici sans risquer de se blesser, évidemment, il a grandi et il en descend visiblement comme il veut maintenant.

-Oui, dis-je en pinçant les lèvres. Mieux vaudrait lui fabriquer une sorte de petit enclos avec des barreaux suffisamment haut pour qu'il ne puisse pas sauter… Sinon, tant qu'il n'aura pas terminé sa croissance, il risque fort de se blesser en retombant… Cela peut également lui déformer les pattes.

Cela, je pense qu'il aurait mieux valu lui expliquer lorsque je lui ai donné le chiot. Je m'en voulais un peu, après tout ce genre de précisions est très importante… J'aurai dû y penser avant.

-Mais ce genre de chose, ajoutais-je en désignant le petit couffin suspendu, peut être très pratique avec un petit humain… enfin, dans ses premières semaines de vie.

Erwan s'excusa ensuite pour sa tenue… Perplexe, je penchais légèrement la tête sur le côté avant de me reprendre… Bon sang, à force de passer du temps avec les chiens voilà que je commençais à les imiter.

-Voyons, ce n'est rien, dis-je. Je n'avais rien remarqué, à vrai dire. De là d'où je viens, ce genre d'accoutrement constitue la norme. Ne vous inquiétez pas pour cela.

Ce n'était certainement pas sa tenue qui m'aurait dérangé, mais plutôt sa manière de bafouiller en ma présence. Aussi, et même s'il m'assurait que je ne le dérangeais pas, je ne pouvais m'empêcher de me dire que peut-être aurais-je dû attendre une invitation de sa part. À l'évidence, il ne s'attendait pas du tout à me voir débarquer ainsi.

-Ce petit monstre à bien pris ses aises, même s’il semble chercher la moindre faille dans tout ce que j’entreprends pour sa sécurité. De mon côté, je dois bien avouer que ce n’est pas désagréable d’être obligé de mettre le nez dehors chaque jour…Et d’avoir un peu de vie dans cette maison… Allons jeter un œil à cela, que vous m’expliquiez ce que vous souhaitiez faire.

Cette déclaration m'arracha un immense sourire satisfait. Après tout, même si je ne lui avais rien dit sur le sujet, c'était là la réelle raison de ce "cadeau". La solitude pouvait causer bien des maux chez les personnes qui devaient la subir. Ce petit Patte en l'air, visiblement renommé Goup' se débrouillait déjà très bien.

Je suivis Erwan jusqu'à sa tanière ou plutôt jusqu'à la grande pièce qui faisait office de cuisine. Voir cette pièce me fit réaliser bien des choses… Il devait être déprimant de s'asseoir à cette gigantesque table pour prendre un repas.

-Navré pour le désordre… Je…
-Quel désordre ? demandais-je en haussant les épaules .

Avouez que c'est une bien étrange manie de la part d'Erwan que de ne jamais terminer ses phrases.

Tandis qu'il débarrassait ses mains de la poussière, j'observais les chiens. Goup' alla directement se coucher dans son panier alors qu'Oslo préféra s'installer contre la porte. Pour ma part, je déposais la "chose" sur la grande table.

-
Alors, qu’avons-nous ? On dirait… Une veste ? Un harnais ? C’est pour un chien ?


- C'est… un essai raté, dirai-je, pouffais-je avant de lui tendre l'objet. Vous l'avez sans doute compris, mais les chiens qui ne sont pas sélectionnés sont soit vendus à des gens riches soit … transformés en nourriture. Nous n'aimons pas cela à la brigade et nous essayons généralement de changer le destin de ces boules de poils. Néanmoins… cela devient compliqué… Alors on a pensé à leur chercher une toute autre utilité, même si… Je ne suis pas certaine que ce soit bien mieux pour eux…

Je lui expliquais ensuite ce que nous avions imaginé, mes collègues et moi. Déjà le fait de fournir plus de chiens de bataille à la milice extérieure afin de les aider à protéger les convois… en attaquant brigands et fangeux. Le corps à corps n'était pas vraiment efficace et, à vrai dire, il n'y avait rien de plus aisé que de se débarrasser d'un seul canidé.

-Mais imaginez deux, trois, voire même dix chiens équipés d'armures à pics. Ils pourraient faire la différence dans un combat, surtout si l'équipe à l'arrière est composée d'archer. Ces chiens pourraient être réformés pour certaines tâches, mais tous sont capables d'attaquer sur commande si on leur apprends…

Je m'étais probablement emportée dans mes explications. Ma voix avait pris un timbre plus aigu que l'ordinaire et je m'étais mise à arpenter la salle de long en large… Je m'en excusais aussitôt en baissant le ton et la tête.

-Nous avons donc besoin d'une armure pour chien qui soit utilisable pour faire une démonstration à nos supérieurs. Celle-ci ne vaut rien. Il faudrait quelque chose de solide et qui puisse , en même temps que de blesser l'adversaire, protéger le chien. Il faudrait également qu'elle ne bloque pas leurs articulations…

J'en demandais probablement beaucoup, j'en avais parfaitement conscience… aussi m'empressais-je de déposer une bourse pleine sur la table.

- Évidemment, rien ne peut garantir que cette possibilité séduise mes supérieurs. Et, avec notre armure d'essai, nous avons aucune chance de les séduire. J'ai besoin de votre aide, Erwan… Enfin, devrais-je dire : la brigade canine a encore besoin de votre aide

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MessageSujet: Re: [Terminé] De la ferraille pour la milice |PV Héléna]   [Terminé] De la ferraille pour la milice |PV Héléna] EmptyLun 13 Mar 2023 - 16:12
Lui déformer les pattes ? Par les Trois !

Je blêmis à cette information. Fort heureusement, Goup’ semblait bien se porter, Héléna me donnait cette information assez tôt avant qu’il n’y ai un problème.

Un enclos vous dites ? Oui, l’avantage c’est que je peux le déplacer sans faire des trous au plafond.

Lorsqu’elle évoqua le côté pratique du couffin pour un bébé, je fus en même temps surpris et mal à l’aise. Rougissant, je hochais la tête.

Si vous connaissez quelqu’un qui peut en avoir l’utilité…Prenez-le alors…Parce qu’un petit humain… J’ouvrais les bras comme pour montrer ma vie. Ce n’est pas que je n’en veux pas, au contraire, mais...Hum !

Je changeais de sujet, m’excusant de ma tenue. Comme à chaque fois, la jeune femme balayait poliment mes excuses. Cependant, même si, selon elle, c’était “normal”, je ne trouvais pas cela décent.
Transitant alors vers la cuisine, Goup’ sautilla jusqu’à son panier tandis qu’Oslo se postait en protection de la porte. Je marmonnais en débarrassant mon écuelle et mon gobelet qu’Héléna eu la gentillesse de faire mine de ne pas voir. J’avais presque honte d’avoir laissé trainer ma vaisselle, moi qui, habituellement, ne laissais jamais rien trainer.
Ceci fait, je m’installais sur le banc pour écouter la milicienne m’expliquer l’objectif de ce harnais.

Après qu’elle m’ai donné l’objet, je l’observais sous tous les angles en l’écoutant attentivement. Ayant rapidement fait le tour, du fait de la simplicité de ce prototype, c’est la milicienne que j’observais ensuite. Cette dernière allait et venait devant moi, lancée dans ses explications et laissant s’exprimer sa passion, m’embarquant au passage.
J’observais ses mains, s’agitant, son visage, ses yeux qui vivaient les explications, ses cheveux qui voletaient derrière elle, revenant parfois dans sa figure.
Lorsqu’elle se clamait un peu, j’accueillais ses excuses avec un sourir.


Je vois… Dis-je tranquillement avant de me lever. Je pense que c’est réalisable, votre base est intéressante.

J’ignorais la bourse qu’elle déposais sur la table, faisant le tour de cette dernière pour venir poser son harnais devant elle.

Attendez-là, je reviens.

Je filais à mon atelier, Goup sur mes talons, pour récupérer différentes choses. Dans ma précipitation, une petite lame de fer tomba au sol et mon petit ami à poils, se jettait dessus, la saisissant entre ses dents pour la porter fierement. Je lui grattais la tête avant de rejoindre Héléna, un paquet de lames métalliques de différentes tailles sous le bras. Je posais le tout sur la table, avant de récupérer celle trimballée par Goup’ qui y gagna une nouvelle caresse.
Je gardais en main une lamelle assez longue que je posais sur le harnais, dans le sens de la longueur.

Il lui manque surtout des renforts. Le cuir est trop souple et les piques trop lourdes.

Cette fois, c’était moi qui laissait parler ma passion et mon oeil d’artisan. Le premier morceau de ferraille posé, je m’en saisi de deux plus petits et, lancé dans ma démonstration, je me penchais devant la milicienne, la frolant. Je positionnais ces deux plaquettes au niveau des épaules avant de me reculer.

Vous voyez où je veux en venir ?


Jettant un oeil au harnais et aux trois morceaux de ferraille posés dessus, non, elle ne pouvait pas se projeter dans mon esprit et voir ce que j’imaginais.

Hmm ! Non, on ne voit rien là ! Je vais vous montrer autrement.

Je me glissais dans son dos et saisis le tissu qui couvrait ses épaules.

Actuellement, votre harnais c’est comme si vous aviez fixé les piques sur votre tunique. Cela donne une idée de l’objectif mais ce n’est pas utilisable ainsi. L’idée c’est de renforcer tout cela pour rendre les pointes utiles tout en protégeant l’animal. Pour cela, on peut venir fixer des lamelles de métal aux bons endroits.

Ici pour structurer l’ensemble !
En appuyant légèrement, je fis glisser un doigt de chaque côté de sa colonne vertébrale.

Puis partout là, pour soutenir les piques et renforcer leur efficacité…
Dis-je, en suivant plus ou moins ses côtes des doigts, lui soulevant un bras pour démontrer ma théorie…

Puis, je me rendais compte de ce que je faisais. Je la touchais, sans rien lui avoir demandé, la manipulant comme un mannequin… Aussitôt, le feu gagna mes joues et je m’écartais vivement.

Je…Désolé, je me suis un peu laissé emporté. Je n’aurais pas dû vous toucher !

Vite Erwan, change de sujet !

Ce harnais… Il à, hum ! Il à été fait avec Oslo comme modèle ? Vous pensez qu’on peut le faire monter sur la table et le lui enfiler ? Si vous avez une heure ou deux devant vous, je pense pouvoir faire quelque chose que vous pourrez montrer à votre chef. Si cela lui convient, alors je pourrais vous produire un harnais encore plus propre pour votre démonstration !

N’attendant pas sa réponse, j’attrapais deux gobelets propres et une bouteille de vin, servant deux verres avant de reposer la bouteille.
Alors, je récupérais la bourse que je lui tendais pour la lui rendre.

Gardez cela ! Si vos supérieurs approuvent le projet, cela vous permettra de financer une véritable commande. Pour vou… Pour Oslo, je ne prendrais rien. Je ne vais pas vous faire payer…un prototype !

Oulà ! Tu déraille garçon !

Je l’observe brièvement, cherchant quelque chose à dire pour me sortir du pétrin dans lequel je semble m’efforcer de m’embourber. Elle va finir par croire que je suis au mieux bègue, au pire… complètement marteau !
Mes yeux se posent alors sur l’espèce de ceinture qu’elle porte, une sorte de plastron ventral en cuir qui semble bien mince.
Je fronçais les sourcils de désapprobation.
Ah ! Mais oui ! Que n’y ais-je pas pensé plus tôt !

Euh ! Il n’y a pas que le chien qu’il faut protéger… Ne bougez pas !

De nouveau je quittais la pièce, Goup’ jappant derrière moi. De la cuisine, la milicienne pouvait entre des bruits de ferraille, des chocs et s’imaginer, à juste titre, que je retournais complètement une zone de stockage jouxtant l’atelier. Finalement de retour, je déposais sur la table un imposant sac en toile.
Alors, je cherchais le regard de la jeune femme avec un sourire presque enfantin.

J’avais commencé à travailler cela il y a un peu plus de deux ans… Annonçais-je en ouvrant le sac. Lorsque la milice à ouvert ses portes aux femmes…

Je dévoilais alors un plastron de cuir qui offrait la particularité d’être doublé, soit deux couches de cuir plus fin que d’ordinaire. Invisible, entre ces couches, de fines lamelles d’acier venaient renforcer la résistance et la protection, notamment contre les morsures. Autre point qui tranchait sérieusement des plastrons habituel, un col relevé et cerclé de métal venait protéger le cou.

C’est un prototype qui est censé allier protection et mobilité… Je… J’aimerais beaucoup vous la faire essayer… Bafouillais-je en rougissant, sans aucune raison.
Dépassant du sac, elle pouvait voir une paire de cuissardes et de brassards, les spalières étant au fond.
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MessageSujet: Re: [Terminé] De la ferraille pour la milice |PV Héléna]   [Terminé] De la ferraille pour la milice |PV Héléna] EmptyMer 15 Mar 2023 - 15:42

-Un enclos vous dites ? Oui, l’avantage c’est que je peux le déplacer sans faire des trous au plafond.

- J'aurais dû vous le dire plus tôt, c'est juste que j'ai toujours eu des chiens… Tout cela me semble donc logique et j'ai la fâcheuse tendance à oublier que ce n'est pas forcément le cas pour tout le monde… Je suis désolée… soupirais-je avant d'ajouter : Mais, effectivement, un petit enclos serait bien plus pratique à déplacer. Goup' n'en a pas fini de grandir … À vrai dire, je pense même qu'il sera plus imposant qu'Oslo.

La croissance du chiot me paraissait fort rapide. Bien plus qu'à l'accoutumée. Ses pattes étaient bien plus larges que celles de ses frères restés à la brigade. Il fallait donc faire d'autant plus attention à ses articulations. Je veillais néanmoins à ne pas effrayer ce pauvre Erwan avec ce genre d'explications. Ils pouvaient certes les comprendre, mais n'ayant jamais eu de compagnon canin, certaines choses pouvaient paraître inquiétantes… Comme l'après puberté des canidés…

En évoquant le petit couffin suspendu et son utilité humaine, j'avais surtout espéré le faire rire… Mais, à l'évidence, j'avais surtout réussi à le mettre mal à l'aise, voire pire… Mélancolique.

-Si vous connaissez quelqu’un qui peut en avoir l’utilité…Prenez-le alors…Parce qu’un petit humain…Ce n’est pas que je n’en veux pas, au contraire, mais...Hum !

-Je ne connais personne qui puisse en avoir la moindre utilité, soufflais-je tout en réfléchissant. Mais… Gardez-le. Qui sait ce que les dieux vous réservent? Il pourrait bien vous être utile un jour.

En tout cas, je le lui souhaitais. Erwan ne semblait pas faire partie de ceux qui peuvent vivre seuls. Après tout, si tel était le cas, alors il ne souffrirait pas de ce calme ambiant.

Plus tard, lorsque nous nous trouvions dans la cuisine, occupés à parler de cette fameuse armure, je pus remarquer que ce cher forgeron était tout aussi capable de s'emballer que moi… Non, en réalité, il pouvait même être plus agité que moi. Je dois bien avouer qu'il n'y avait alors rien de plus drôle que de le voir agir de la sorte… Il m'avait tout bonnement abandonné sur place… Je n'entendais alors plus que le fracas provenant de l'atelier.

Si les chiens avaient espéré pouvoir profiter de l'accalmie pour faire une sieste, ils allaient être déçus. Goup' s'était élancé à la suite de son maître tandis qu'Oslo s'était rapproché de ma jambe pour mieux me lancer quelques regards en coin, comme s'il voulait se plaindre. Je me contentais donc de flatter son flanc jusqu'à ce qu'il ne se laisse tomber afin de réclamer quelques gratouilles sur le ventre.

-Ça, c'est du chien de garde, hein mon loup ? raillais-je tout en m'exécutant…

Quelques instant plus tard, Erwan revint les bras chargés … Il se délesta alors de tout cet amas de métal, posant le tout sur la table avant de se lancer dans ses explications.

-Il lui manque surtout des renforts. Le cuir est trop souple et les piques trop lourdes.

J'acquiesçais d'un hochement de tête, par crainte de l'interrompre… Et de nouveau, il s'emporta, mais cette fois dans des explications doublées de démonstrations un peu floues… Sans doute y avait-il une réelle logique dans tout cela, néanmoins, n'étant pas dans sa tête et n'ayant point ses connaissances, il m'était bien difficile de visualiser ce qu'il tentait de me décrire.

-Hmm ! Non, on ne voit rien là ! Je vais vous montrer autrement, lança-t-il vivement avant de se placer dans mon dos pour… Que faisait-il au juste ?

-Actuellement, votre harnais c’est comme si vous aviez fixé les piques sur votre tunique. Cela donne une idée de l’objectif mais ce n’est pas utilisable ainsi. L’idée c’est de renforcer tout cela pour rendre les pointes utiles tout en protégeant l’animal. Pour cela, on peut venir fixer des lamelles de métal aux bons endroits.

-D'accord…

Je suis certaine que Erwan n'avait aucune idée déplacée en agissant ainsi mais… par les Quatre, n'était-il point en train de me toucher là ?
Oslo s'était assis à présent. Il fixait intensément le forgeron qui m'utilisait comme une sorte de mannequin en déplaçant mes bras pour me montrer mes côtes… J'éprouvais alors toutes les peines du monde pour ne pas éclater de rire. Et puis, finalement, il sembla réaliser ses actes et me relâcha en s'écartant, l'air gêné. Pour ma part, je dû d'autant plus me retenir de rire… Il rougissait.

-Je…Désolé, je me suis un peu laissé emporter. Je n’aurais pas dû vous toucher !

Visiblement très mal à l'aise, le forgeron en revint aussitôt au harnais.

-Ce harnais… Il à, hum ! Il à été fait avec Oslo comme modèle ? Vous pensez qu’on peut le faire monter sur la table et le lui enfiler ? Si vous avez une heure ou deux devant vous, je pense pouvoir faire quelque chose que vous pourrez montrer à votre chef. Si cela lui convient, alors je pourrais vous produire un harnais encore plus propre pour votre démonstration !

-Ce serait… Ce serait parfait Erwan, dis-je en tapant sur la table pour inviter Oslo à y monter avant de lui enfiler le fameux harnais.

-Gardez cela ! Si vos supérieurs approuvent le projet, cela vous permettra de financer une véritable commande. Pour vou… Pour Oslo, je ne prendrais rien. Je ne vais pas vous faire payer…un prototype !

Le voyant de plus en plus troublé, je lui lançais un regard en coin, les yeux légèrement plissés en me demandant quelle mouche avait pu piquer ce pauvre garçon. Était-il toujours comme cela ? Bégayait-il aussi face à ses clients ? Je ne m'en souvenais pas… Peut-être que si…

-Euh ! Il n’y a pas que le chien qu’il faut protéger… Ne bougez pas !

Je ne bougeais pas… pas d'un pouce… Décidément, cet homme-là me semblait de plus en plus étrange…

Tandis qu'il disparaissait encore, je m'efforcais d'attacher ce maudit harnais… Enfin, j'essayais de ne pas me transpercer la main avec l'un des clous qui refusaient tout bonnement de tenir en place… Je finis par y parvenir néanmoins, à l'instant même où revint Erwan , de nouveau les bras chargés.

-J’avais commencé à travailler cela il y a un peu plus de deux ans… me dit-il en ouvrant son sacLorsque la milice à ouvert ses portes aux femmes…

Abandonnant Oslo sur la table, je m'approchais légèrement pour mieux observer les créations du forgeron.

-C’est un prototype qui est censé allier protection et mobilité… Je… J’aimerais beaucoup vous la faire essayer…
-Vous voulez… Que je l'essaye ? répétais-je en bafouillant à mon tour, même si, pour ma part, je ne rougissais pas.

J'étais… surprise… Et perplexe aussi. J'observais le plastron, passant mes mains sur le cuir pour mieux sentir les renforts métalliques prisonniers à l'intérieur. Je n'avais rien contre le fait d'offrir mon aide à Erwan, je lui devais bien cela… Mais je n'ai simplement jamais aimé les essayages.

Mais bon, comme je le disais, je lui devais bien cela. Aussi, retirais-je ma ceinture et enfilais le plastron en cuir par-dessus ma chemise.

-Cela me rappelle les corsets que l'on me faisait porter autrefois… A quelques détails près, évidemment , raillais-je en essayant de me dépatouiller avec les lanières se trouvant au niveau des épaules. Déjà… Il semble un peu petit pour moi. Peut-être devriez-vous trouver un modèle un peu plus… dans la norme, dirais-je.

Cette fois, je ne pus m'empêcher d'éclater de rire. J'étais venue pour une armure pour chien et je me retrouvais à essayer une armure qui, à l'évidence, avait été faite pour quelqu'un d'autre.

-Sur quoi vous êtes-vous basé pour le créer ? C'est très ingénieux cela dit et… Je pense qu'à la bonne taille, il peut même être confortable… Bien plus que les gambisons que l'on nous fait porter d'ordinaire… Disons que les hommes et les femmes ne sont pas vraiment taillés de la même manière…

Mais les armures pour femmes étaient plutôt rares et il était difficile de s'en procurer. J'observais le sac et les affaires qui semblaient vouloir s'en échapper.

-Et ceci ? Qu'est-ce donc ?

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MessageSujet: Re: [Terminé] De la ferraille pour la milice |PV Héléna]   [Terminé] De la ferraille pour la milice |PV Héléna] EmptyMer 15 Mar 2023 - 18:13
Plus grand qu’Oslo ? Répétais-je, un brin inquiet. Fichtre ! Je… Avouez que vous avez déguisé un cheval en chien ! Tentais-je comme plaisanterie. A dire vrai, je suis moins inquiet par sa taille future que par ma capacité à subvenir à ses besoins. Je crains toujours d’être à côté de la plaque, ce couffin en est bien une preuve d’ailleurs…

Je hochais la tête avant de conclure sur ce sujet.

Ne vous excusez pas, c’est à moi qu’il revenait de me montrer un peu plus curieux l’autre jour.

Elle refusa le-dit couffin, me suggérant de le conserver, au cas ou les Dieux ne me réserve une surprise. Je ne l’admettrais pas, mais je doutais que cette surprise arrive un jour. Après tout, j’avais déjà et, par deux fois, perdu un être qui aurrait pu avoir besoin de ce couffin.
Je me contentais de hocher la tête avant de changer de pièce et, de sujet.

Ainsi, après nos envolées passionnées respectives, j’avais dû affronter un simple acquiescement de sa part lorsque je m’étais pris à la manipuler pour partager mon idée. Fort heureusement pour moi, elle ne semblait guère me tenir rigueur de ces mains inquisitrices et indiscrètes. C’était soulageant mais en même temps…déroutant. Un peu comme si cela lui était totalement égal que je la touche ainsi, sans prévenir. Assurément, c’était bien différent des réactions habituelles des femmes.

Le regard qu’elle me lançait, tandis que j’expliquais pourquoi je refusais son paiement, me déstabilisa encore un peu plus. Ce regard, cherchant à me sonder, semblait refleter des questions qu’elle n’osait pas poser.
A moins que ce ne soit qu’une sorte de perplexité, d'incompréhension ou de… méfiance ?
Je ne devais pas lui sembler très net. Aussi, ma fuite vers la réserve me permettait de me remettre la tête sur les épaules, plus ou moins.

A mon retour, je découvrais Oslo harnaché, debout sur la table. En effet, si l’idée du harnais était bonne, rien n’allait en l’état. Je lançais une moue à la protection canine avant de reporter mon attention sur Héléna.
Je notais que, cette fois-ci, elle semblait à son tour chercher ses mots…
Aussi, je perdais immédiatement le peu d’assurance que j’avais retrouvé dans la réserve…

Euh…! Je…J’y…C’est une idée qui m’a…traversé l’esprit…Euh ! Vous en auriez plus besoin que moi…

Les joues brûlantes refaisaient surface tandis que je demeurais immobile en la egardant caresser le cuir.

Enfin…Rien ne vous oblige ! Je…C’était pour une femme…Vous êtes une femme…Alors…Enfin…L’occasion de…Que ça serve ?

Pendant que je me ridiculiser encore un peu plus, au point que je me demandais si j’arrêterais de tomber un jour, elle terminait son inspection. Sans un mot de plus, elle détacha sa ceinture qu’elle abandonna sur la table avant d’enfiler le plastron. Je l’observais, les mains fermement accrochées l’une à l’autre dans le dos, pendant qu’elle gigottait pour fixer tout cela.
Je suivais ses mains et observais les courbes que prenait l’armure.
Si elle venait à croiser mon regard, malgré l’impression que je pouvais donner de profiter de la situation, elle verrait que ce n’était pas elle que je regardais, mais bien l’équipement.
J’analysais chaque couture, chaque forme, chaque défaut pour voir où améliorer la chose, l’écoutant d’une oreille distraite.
Jusqu’à ce qu’elle éclate de rire.

J’assimilais tout ce qu’elle venait de dire avant de tenter de ne pas rougir en souriant bêtement.
En effet, j’étais arrivé à la même conclusion, le plastron était trop petit.

Un peu petit ? N’ayez pas peur de me dire ce qui ne va pas… Je vois bien que cela vous sert le ventre et vous écrase la poi…les…le haut du corps ! En l’état, c’est…inutile !

Durant une seconde, je lui lançais un regard perplexe lorsqu’elle annonçait que les hommes et les femmes n’étaient pas fichus pareil. Aussi, plutôt que de bégayer une fois encore, je me contentais de rester professionnel.
Je lui tournais autour pour avoir une vue d’ensemble, répondant à ses questions.

Lorsque la milice de Marbrume à décidé d’ouvrir son recrutement aux femmes, l’une d’elles est venue me voir pour une armure “souple et efficace”. J’ai donc pris les mesures adéquat et préparé ceci mais je n’ai jamais revu cette femme.

Regardant ce qu’elle montrait, je finit de vider le sac devant elle, Oslo nous observant sagement tandis que Goup dormait, la patte en l’air, dans son panier.

Le reste de l’armure… Cuissardes, spalières et brassards…Tout est conçu sur le même principe de cuir renforcé.

Planté à côté d’elle, je sortais de mon tablier une petite cordelette à noeuds. Indiquant le reste de l’armure du menton, je posais une question.

Voulez-vous essayer le reste ?

Montrant la cordelette de mesure puis le plastron du doigt, je questionnais de nouveau.

Puis-je essayer d’arranger ce plastron ? Et prendre de nouvelles mesures ?

Une révélation me frappa alors, aussi évidente et prévisible que stupide et délicate.

Euh ! Enfin…Je devrais vous toucher pour cela…


Je restais là, comme un idiot, frappé par cette évidence.
L’un comme l’autre, nous avions oublié les verres de vin.
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Héléna FelnMilicienne
Héléna Feln



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MessageSujet: Re: [Terminé] De la ferraille pour la milice |PV Héléna]   [Terminé] De la ferraille pour la milice |PV Héléna] EmptyJeu 16 Mar 2023 - 14:54

-Euh…! Je…J’y…C’est une idée qui m’a…traversé l’esprit…Euh ! Vous en auriez plus besoin que moi…

De nouveau, je l'observais d'un air perplexe, me demandant pourquoi cet homme bafouillait autant et surtout… Pourquoi il rougissait aussi facilement ? Avais-je dis ou fait quelque chose d'assez déplacé pour le mettre aussi mal à l'aise ? Peut-être… Après tout, même si nos terres appartenaient au même royaumes, nos mœurs et coutumes étaient, malgré tout, bien différentes. Je m'en trouvais aussitôt désolée pour lui…

-Enfin…Rien ne vous oblige ! Je…C’était pour une femme…Vous êtes une femme…Alors…Enfin…L’occasion de…Que ça serve ?

-Oui, je le sais, ça, dis-je en tentant de me faire douce sinon "correcte" pour ne pas le mettre plus mal à l'aise encore.

J'enfilais donc l'armure et lui fis part de mes remarques qui, avouons-le, n'avaient strictement rien de constructif.

-Un peu petit ? N’ayez pas peur de me dire ce qui ne va pas… Je vois bien que cela vous sert le ventre et vous écrase la poi…les…le haut du corps ! En l’état, c’est…inutile !

-Une gorge… Il me semble que les sang bleus appellent cela une gorge, le corrigeais-je avec humour. Mais il est vrai que je peine un peu à respirer là-dedans.

Je le laissais me tourner autour tout en écoutant ses explications. Comme je m'en étais doutée, cette armure avait été façonnée pour quelqu'un d'autre. Sans doute une jeune recrue féminine qui, le supposais-je, avait soit laissé tomber , soit était tombée au combat. Les dieux seuls le savaient.

-Et vous êtes resté avec cette commande sur les bras alors que, de toute évidence, elle pourrait faire le bonheur de quelqu'un d'autre… C'est dommage, vous auriez dû la mettre en exposition dans votre boutique.

Après tout, il s'agissait-là d'un excellent travail et je trouvais vraiment regrettable de voir tout ceci reposer dans un vulgaire sac en toile.

Je montrais d'ailleurs celui-ci pour lui demander ce qu'il restait à l'intérieur.

-Le reste de l’armure… Cuissardes, spallières et brassards…Tout est conçu sur le même principe de cuir renforcé.

-Incroyable, soupirais-je. Vous auriez vraiment dû tout mettre en vente. Quel gâchis !

-Voulez-vous essayer le reste ? me dit-il alors tout en me désignant une petite cordelette qui servait probablement à prendre les mesures. Notre couturière en possédait une presque semblable.
-Euh, oui, si vous voulez…

-Puis-je essayer d’arranger ce plastron ? Et prendre de nouvelles mesures ?Euh ! Enfin…Je devrais vous toucher pour cela…


Un long silence s'installa alors… Lui me regardait gêné, plus rouge encore qu'un peu plus tôt. La cordelette pendait mollement de sa main, ce qui lui donnait un air particulièrement comique… Et, ce qui devait arriver arriva : le fou-rire me frappa.

Vous voyez, je parle du genre de fou-rire qui vous enserre les côtes jusqu'à vous faire mal… Imaginez donc la douleur que ce dernier pouvait provoquer chez une femme dont le buste se voyait déjà compressé dans un plastron trop petit.

-Mais aïeuh, crachais-je entre deux éclats d'hilarité tout en cherchant mon air. Je… Je ne … moque pas… C'est juste que… Par les Quatre… Vous… C'est tellement …

J'espérais tellement ne pas le vexer en riant de la sorte et surtout aussi brusquement. Mais je ne pouvais malheureusement pas le contrôler.
Finalement, je m'assis sur le banc avant de boire une grosse goulée de vin ,espérant ainsi faire cesser ces fichus sursauts.

-Je suis désolée… Je ne voulais pas rire ainsi mais… Vous êtes drôle, Erwan…. malgré vous, sans nul doute, mais vous êtes drôle.

Je finis par prendre une grande inspiration avant de poursuivre.

-Vous semblez plus gêné que moi à l'idée de me "toucher" à vrai dire. Il ne s'agit pourtant pas de me peloter … Alors soit vous êtes de nature très réservée voire chaste, ce qui n'a rien de honteux, évidemment… Soit… Je vous plais…

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Erwan DacierForgeron
Erwan Dacier



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MessageSujet: Re: [Terminé] De la ferraille pour la milice |PV Héléna]   [Terminé] De la ferraille pour la milice |PV Héléna] EmptyJeu 16 Mar 2023 - 17:08
Je ne réagis pas lorsqu’elle m’informe être au courant qu’elle est une femme, me contentant de l’observer enfiler le plastron.
Je lui tournais autour en essayant de me changer les idées, me replongeant dans mon analyse professionnelle. Après avoir pataugé en décrivant ce que je voyais sans faire preuve de trop de précision quant à son anatomie, Héléna me corrigeait gentiment. Une gorge, cela lui faisait une gorge…
Oui, bon, inutile de m’expliquer le principe, je pense l’avoir parfaitement compris.

Je ne repris la parole que lorsqu’elle avouait avoir un peu de mal à respirer.

Ah ! Ça, c’est un peu embêtant !
Non, sans blague !

Sans m’attarder plus sur ce point, je lui expliquais d’où venait cet ensemble ainsi que les raisons de sa conception. L’historique était rapide et elle enchainait, s’étonnant que je n’ai pas mit cette armure en vente.
A l’évidence, cela ne m’avait même pas effleuré l’esprit. Aussi, je me grattais le crâne brièvement.

En effet… Je dois vous avouer avoir un peu oublié son existence…Euh !...Mais j’ai maintenant l’ occasion qu’elle serve…Alors…euh !

Elle semblait vraiment surprise que j’ai pu oublier de mettre cet article en vente, laissant échapper un soupir presque contrarié. Commençant à cerner un peu la milicienne, je comprenais qu’elle était contrariée pour moi et non de mon erreur.
De mon point de vu, si cette armure pouvait lui servir à elle, alors je n’avais pas à rougir de cet oubli.

Pas à rougir…C’est moi qui pense cela ?

Toujours est-il qu’elle acceptait d’essayer le reste de l’armure avant que je ne propose d’arranger le plastron, tout en faisant une précision que je pensais importante.
S’en suivit un moment d’immobilisme et de silence lourd durant lequel je devais lui lancer un regard…anxieux ? Inquiet ? Perdu ?
A essayer de savoir à quoi je ressemblais, j’en oubliais ma cordelette qui pendait, inutile, entre mes doigts.
Alors, elle éclata de rire, poussant immédiatement un gémissement de douleur. Elle essayait de parler mais il semblait compliqué de trouver ses mots…Ou de les prononcer ?

Je n’arrivais pas à comprendre ce qu’elle essayait de me dire, haussant cependant un sourcil lorsqu’elle évoqua les Quatre.
Doutant moi-même des Trois et, ayant reçu l’éducation que j’ai reçu, je ne portais aucun jugement sur ceux qui croyaient au Quatre. Je préférais me faire une idée de la personne pour ce qu’elle était et non pour ce qu’elle croyait.
Cette révélation n’en était pas moins surprenante.

Elle finit par retrouver sa respiration, s’asseyant et buvant une gorgée de vin, reprenant son souffle. Elle s’excusa alors, m’expliquant qu’elle ne cherchait pas à se moquer mais qu’elle me trouvait drôle. A l’évidence, c’était bien malgré moi, comme elle le pensait.

Vous n’avez nul besoin de vous excuser…J’imagine que je devrais être content de faire rire !

Je n’avais pas bougé pour autant, tenant toujours ma cordelette.
Elle poursuivait sa pensée et, je passais alors par deux stades bien différents.
Tout d’abord, elle me faisait remarquer que la « toucher » semblait me déranger plus que cela ne pouvait la déranger elle. Reprenant doucement contenance, puisque je savais qu’elle ne se moquait pas de moi. Je venais même de réussir à ne pas rougir lorsqu’elle parla de « pelotage ».
A cet instant, je me sentais capable de lui répondre que la toucher ne me dérangeais pas, mais que je ne voulais pas le refaire sans lui demander.

La suite me déstabilisa totalement et il était évident que j’avais rougit à l’instant où elle s’était exprimée.
Elle restait alors là, assise, à me regarder, son verre de vin à la main, attendant sans doute une réaction. J’imaginais bien qu’un simple changement de couleur ne lui suffisait pas comme réaction mais sur l’instant, je demeurais incapable de quoi que ce soit.

No…Non ! Je…

Je me saisis de l’autre gobelet pour m’envoyer une gorgée de vin, reposant le verre pour laisser mes yeux tanguer devant les siens.
D’un geste vif, je posais la cordelette sur le banc, me saisissant des cuissardes avant de m’agenouiller devant elle, tentant de reprendre un minimum de contenance…Ce qui semblait impossible.
J’observais ses jambes et il était évident qu’ici aussi il me faudrait effectuer des retouches.

Ici aussi vous aller être un peu serrée, par les Trois ! Ou même par les Quatre si vous préférez !

Ca, c’était sortie tout seul. Cela venait comme ça, inconsciemment, comme pour lui dire que sa différence de croyance ne m’importait guère.
Je lui saisissais alors la cheville en douceur pour enfiler la première jambe de la cuissarde, tentant d’avoir un geste assuré. Je relevais sur elle un regard moyennement convaincu que je plantais dans ses yeux.

Je n’ai pas peur de vous toucher, seulement de mal le faire… Enfin, de ne pas avoir votre accord…Que cela soit mal interprété…
J’espérais avoir été clair, même si j’en doutais. Je m’empressais alors d’affirmer une chose importante.

Et je ne suis pas chaste !

Je regrettais immédiatement ma phrase alors que la sienne résonnait dans mon crâne. Je venais de largement sous-entendre que c’était l’autre option qu’elle avait proposé qui était la vérité, du coup.

Alors je rougissais de nouveau, baissant vivement les yeux sur l’armure.

Le fond du problème était peut-être là…
Peut-être qu’elle avait vu juste et que je refusais de le comprendre moi-même.
Tout ce travail effectué sur sa hache, les armes pour sa section, accepter le cadeau qu’elle m’avait fait…J’étais même allé jusqu’à ne pas la reprendre lorsqu’elle avait parlé de bébé au sujet du couffin…Un sujet que l’on c’était pourtant interdit lors de notre repas à l’auberge.

L’esprit occupé, j’avais finis de lui enfiler les cuissardes et lui fit signe de se lever afin que je puisse les boucler à sa taille. Pendant que je procédais, je marmonnais.

Je dois vous paraitre parfaitement ridicule… Levez les bras s’il vous plait ! Demandais-je, tentant de noyer la première question avec la suivante. Pourquoi avoir posé cette première d’ailleurs ? Je reprenais la cordelette pour prendre les mesures en commençant par sa taille.
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