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 À la croisé de l'enquête

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Théodora PriostCommerçante
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MessageSujet: Re: À la croisé de l'enquête   À la croisé de l'enquête - Page 2 EmptySam 11 Mar 2023 - 23:05
Je fus seul pour une courte période seulement. Mon duo m’indiqua qu’elle n’avait rien trouvé là-haut et eut bien vite la même remarque que moi. N’importe qui ne pouvait pas être à l’origine de ces courriers.

«-Ben ça alors… Un lettré reconvertit en arnaqueur ?»

« C’est aussi ce que je me disais. L’écriture est trop soignée pour que ce soit l’oeuvre de quelqu’un de récemment lettré. J’ai repéré deux noms qu’ils ont utilisé mais je n’ai aucune idée de si ce sont des vrais noms de la noblesse ou des inventions. De Pompol et De Mortemets. »


Au moment où je les nommais, mon doigt pointait les patronymes en question sur le papier. Mais la rouquine s’était déjà intéressée à autre chose. Les sceaux m’étaient tout aussi inconnus que les noms. Le même dilemme se posait. Connivence d’un noble ? Usurpation de leur identité de la part des voleurs ? Ou bien totale invention ? Les indices ne nous avaient pas beaucoup plus aidés dans l’immédiat. Ils nécessitaient que des recherches plus poussées soient effectuées.

Avant que quoi que ce soit de plus ne puisse être évoqués, quelqu’un vint nous rendre visite. Le bruit de la porte nous alerta et Mélisende me tira à l’abri des regards. Enfin, momentanément, car en s’enfonçant dans la pièce, le visiteur finirait forcément par nous voir.

«-Donc… J’dois faire quoi au juste ?»

Un enfant ici ? Cette information se reliait à ce qu’avait avoué la rouquine plus tôt « y a aussi un amateur de p’tit garçon là-dedans. ». Mon sang ne fit qu’un tour en imaginant un instant seulement pourquoi ce type venait ici avec un gamin. Pourtant, il ne fallait pas agir sous le coup de la colère. Elle gonflait mes muscles, mais il me fallait être sûr de moi pour réussir à neutraliser le malfrat et sauver le gosse sans qu’il ne prenne peur. Doucement, ma main s’approchait du marteau de combat qui pendait à ma ceinture.

La rouquine m'indiquait le type du doigt. C’était donc mon travail d’après elle, peut-être que je pouvais la laisser s’occuper de rassurer le gamin. A mon tour je lui désignais l’enfant et un coin plus éloigné. Une fois ceci fait, je lui montrais ma main et abaissait un à un mes doigts, signe que nous agirions une fois que le décompte serait terminé.

M’approchant rapidement du malfrat, un hoquètement du gamin prévint ma cible que quelque chose n'allait pas, ce qui lui permit d’esquiver sans mal la tête du marteau. Les grands yeux ronds du malfrat indiquèrent qu’il n’était pas du tout prêt à recevoir une visite de ma taille. Avant qu’il ne lui prenne l’idée de s’enfuir, ma botte vint claquer lourdement la porte d’entrée, nous enfermant tous les quatre dans la salle nauséabonde.

Malhonnête mais pas si bête, notre homme empoigna sa dague et tenta une contre-attaque. Malheureusement pour lui, il en faut un peu plus pour me surprendre. La lame s’échoua contre le manche métallique de mon marteau avant que je ne le repousse plus loin. Assez pour être hors de porté de Mélisende et du gamin, et suffisamment loin de la sortie. Sortie devant laquelle je me positionnais pour ne lui laisser aucune chance de filer.

« C’est gentil de venir nous rendre visite. On avait justement quelques questions à poser, auxquelles tu va gentiment répondre. »

Comme si il était d’un coup beaucoup moins sûr que lorsqu’il s’adressait à un enfant, étonnamment, son visage perdait de ses couleurs. Ses yeux de fouine parcouraient là pièce à la recherche d’une échappatoire quelconque.

« Ne cherches pas, tu n’as pas d'issue. Et plus vite tu nous dira ce que l’on veut savoir, plus vite nous serons tous sortis de cette situation. »


Sans que je précise dans quel état. Ce type ne finirait pas en un seul morceau, rien que de par les actes qu’il avait commis. Pour l’instant, je laissais mon marteau prêt à frapper, au cas où il lui vienne la mauvaise idée de quand même tenter quelque chose. Ce qui n’était pas vraiment exclus, puisqu’à mon avertissement, ses pupilles avaient à peine arrêté leur quête.

Jet de dés:
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Mélisende PerraultEspionne
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MessageSujet: Re: À la croisé de l'enquête   À la croisé de l'enquête - Page 2 EmptyLun 13 Mar 2023 - 17:00
Mon comparse était rapide pour un tas de muscles comme lui, j’étais presque envieuse de sa forme physique. Mon admiration ne dura pas longtemps quand le marteau manqua de peu notre ennemi.

J’étais presque soulagée de voir que le coup avait manqué, avec une force pareille, notre futur informateur n’aurait pas été dans l’état de nous parler.

Par instinct, le gamin se précipita vers moi alors que la lame du mécréant fut déviée par Gontrand. Au final, ce n’était pas sur moi que le gamin fonçait, mais vers la fenêtre que je cachai, je le compris alors qu’il me dépassait et dans un élan, j’entourai mes bras autour de son abdomen en pensant pouvoir le retenir. J’avais surestimé mes capacités, l’enfant m’entraîna avec lui pendant un pas avant que ma tentative ne le fasse trébucher.

Bien que je me trouvai désormais au sol, à moitié sur le gamin et que ma démonstration de force fût ridicule, j’avais atteint mon objectif de ne pas laisser l’enfant s’enfuir.

«-Bordel ! Un peu d’reconnaissance ! On t’sauve le cul, là !»

J’essayai vainement de m’expliquer alors que le gamin m’avait, en se retournant, donné un bon coup de genoux dans les côtes. Le sale gosse.

« C’est gentil de venir nous rendre visite. On avait justement quelques questions à poser, auxquelles tu va gentiment répondre. »

Les deux hommes continuaient leur petit tête à tête, j’avais pour ma part un peu de mal à suivre la conversation en même temps d’essayer de raisonner le gosse qui gigotait toujours autant.

«-Putain mais arrête de bouger !»

«-Lâche moi ! Sale pute !»

Le petit con, il abusait de ma patience. Je lui saisis l’oreille vigoureusement, un geste que j’avais eu maintes fois l’occasion de subir pendant mon enfance et que je maîtrisai tout particulièrement.

« Ne cherches pas, tu n’as pas d'issue. Et plus vite tu nous dira ce que l’on veut savoir, plus vite nous serons tous sortis de cette situation. »

«-Hey ho ! Tu vas t’calmer p’tit merdeux ! Comment tu parles ! J’suis pas ta mère.»

Ah bon sang, si seulement Louisa avait été là, en deux temps trois mouvements, je suis sûre qu’elle aurait géré la situation avec tact. Heureusement pour moi, il semblait que ma façon de faire marchait tout aussi bien et je pus enfin me redresser en tenant toujours le gamin par l’oreille, qui jurait un peu, mais s’était au moins calmé.

Inutile de dire que j’étais décoiffé et débraillée, non décidément, j’étais bien heureuse de ne pas avoir d’enfant.

La sale petite fouine, qui nous intéressait, nous jeta un regard, le fait de voir que le gamin n’irait pas chercher du renfort pour lui fût sûrement ce qui acheva son dernier espoir de s’en sortir. Il n’était pas non plus un abruti, il avait compris qu’il n’aurait aucune chance face au blondinet et il jeta son poignard au sol.

«-D’accord ! D’accord ! J’vais vous dire c’que vous voulez ! Me faites pas d’mal.»

Il se faisait presque d’autant plus petit face à mon géant de compagnon, espérant certainement attirer un peu de pitié sur sa dégoûtante personne. C’est vrai que l'abruti ne pouvait pas deviner qu’on savait tout de ses travers.

«-Très bien. Mon associé t’fera rien temps qu’tu réponds à nos questions.»

Enfin je lâchai l’oreille du gamin, qui se contenta de la frotter en poussant un soupir de soulagement. Ce que ne savait pas cet enculé, c’est que moi je n’avais rien promis, et puis honnêtement, c'était pas comme si un violeur d'enfant avait le droit à ce qu'on soit totalement honnête avec lui.

«-Va t’asseoir là-bas toi. Si j’te vois tenter d’t’échapper, c’mon ami qui t’mettra la fessé. C’compris ?»

Une main sur la hanche, et mon doigt qui indiquait un lieu bien éloigné des différentes issues, l’image de mère que je renvoyais me donnait envie de vomir.

Le gamin observa Gontrand avant de pâlir, il obéit donc en serrant les fesses mais pas sans grommeler quelques insultes. C’était bien un enfant du Goulot celui-là.

«-Vous cherchez Albert c’est ça ?» Se précipita notre source sans qu’on ai même même le temps de demander quoi que ce soit. Le bougre n’était pas des plus loyaux.

«-On cherche l’arnaqueur à la dot.»

Je profitai de mon éclaircissement sur la conversation pour me pencher et récupérer la dague au sol, sous le regard suspicieux de l’informateur.

«-Oui ! Oui ! Son prénom, c’est Albert.»

«-Mais encore ?»

Enfin, j’avais un peu de temps pour pouvoir remettre ma tenue et mes cheveux en ordre, ce qu’il était lassant ce type, il ne pouvait pas être un peu plus direct ?

«-J’en sais rien ! Enfin si je sais ! Mais pas tout. J’sais juste que l’type est lettré et qu’il connaissait Eudes, il est venu lui proposer un marché et ils m’ont demandé d’en faire partie !»

À croire qu’il tournait autour du pot, je croisai volontairement le regard de Gontrand pour savoir s’il était du même avis. S’il l’était, il pourrait peut-être encourager gentiment notre ami à en dire plus.
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Théodora PriostCommerçante
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MessageSujet: Re: À la croisé de l'enquête   À la croisé de l'enquête - Page 2 EmptyMer 15 Mar 2023 - 23:57
Le gamin maîtrisé, l’arnaqueur aussi, nous pouvions enfin tenter d’avoir plus d’informations. Je jetais un coup d’oeil à mon duo. Un semblant d’essoufflement, débraillée, sa tresse ne ressemblant plus à grand-chose, l’altercation avec le gamin avait échauffé son sang.

Un regard de sa part, quelque peu insistant, à la suite d’un tic d’ agacement, me fis comprendre qu’elle s’impatientait. Croyait-elle pouvoir tout obtenir en secouant les gens comme elle l’avait fait avec le petit ? La précipitation n’était pas forcément la meilleure alliée des négociations. Et dans ce domaine, j’avais eu un maître de taille.

Même si se rendre un peu plus impressionnant ne pouvait pas faire de mal. En plus de mon marteau, je sortais moi aussi la dague de mon ceinturon. Malgré la pénombre ambiante, due à l’opacité des vitres et du manque de feu, notre homme ne pouvait pas manquer la létalité de cette dague de grande valeur. Sur la figure de Rikni, qui faisait office de pommeau, les émeraudes de ses yeux brillaient dangereusement à chaque mouvement. Comme si la déesse de la guerre elle-même était à l’écoute et prête à fondre sur notre ennemis quand bon lui semblerait.

Calmement, la voix grondante, il était temps d’obtenir les réponses que nous attendions.

« On va reprendre dans l’ordre. Déjà toi, comment tu t’appelles et qu’est-ce que tu fais ici ? Et après tu va nous dire ce que tu sais d’Eudes et Albert. D’où ils viennent, à quoi ils ressemblent, où ils traînent en général. Puis tu va nous parler de ce fameux marché. Quand est-ce qu’ils te l’ont proposé, et en quoi ça consiste exactement. Soit clair, net et précis, je n’aime pas particulièrement perdre mon temps. »

Ma tête n’avait en rien l’apparence d’un gentil garçon, et en cet instant je le sentais, ça ne s’améliorait pas. Les sourcils froncés, les regard sombre, la veine dans mon cou qui saillait, les muscles bandés, l’on pouvait penser qu’il suffisait d’un rien pour notre invité reçoive une correction dont il se souviendrait.
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Mélisende PerraultEspionne
Mélisende Perrault



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MessageSujet: Re: À la croisé de l'enquête   À la croisé de l'enquête - Page 2 EmptyJeu 16 Mar 2023 - 14:03
La réaction du rat ne fut pas rapide face à la lame luxueuse que le blondinet avait sortie, au contraire, c’est petit à petit qu’il sembla réaliser toute l’étendue de la merde dans laquelle il était.

Doucement, au fur et à mesure que ses yeux s’écarquillaient, son teint déjà blafard se faisait de plus en plus pâle. Sa bouche restait entrouverte, ses lèvres bougeant sans un son, alors qu’il devait essayer de remettre ses pensées en ordre pour répondre à Gontrand.

«-Da-David, messire. R-rien ! J’faisais rien de particulier ! J’voulais profiter qu’la maison soit vide pour proposer un boulot au gamin !»

Un boulot, on savait très bien quel genre de boulot, mais ce n’était pas le moment de faire un commentaire, j’y reviendrai plus tard.

«-Eudes c’était juste une vieille connaissance, on a déjà travaillé plusieurs fois ensemble, il s’y connaît pour revendre et échanger la marchandise pour les gens du goulot. Il est… Pas très grand, un brun dégarni.»

«-Un receleur ?»

Autant mettre les mots.

«-On peut dire ça, mam’zelle.»

Je continuais de surveiller le gamin du coin de l’œil, m’assurant qu’il restait calme.

«-Albert… J’le connais pas vraiment. J’l’avais jamais vu traîner dans l’quartier. Il est pas vieux, pas moche, il ressemble pas vraiment aux gens du coin.»

Voyant qu’aucun de nous deux ne l’interrompait, il continua son récit.

«-Y a quelques mois d’ça, Eudes est venu me voir en me disant qu’il avait un plan pour s’faire des couilles en or. P’is il m’a présenté le gars que vous cherchez, l’type j’sais pas trop d’où il sortait, mais il t’fabriquait des lettres de noblesses comme si qu’il les chiait par paquet. Moi j’devais juste trouver des gens qui pouvaient s’faire avoir et de qui on pouvait tirer des trucs… Des magots sous le matelas en somme. Rien d’gros en général ! Parfois, on récupérait juste d’la ferraille qu'Eudes se chargeait d’vendre à des fondeurs. Même des poulets une fois !»

Tout en sortant la lettre, je m’approchais du bonhomme, confiante que Gontrand l’empêcherait de me faire quoi que ce soit. Je me mis à tapoter le sceau en le lui mettant bien en face des yeux.

«-C’sort d’où ça ?»

La question était un peu plus pour moi, s’il y avait un type capable de refourguer des objets comme des tampons de la noblesse, je devais connaître son adresse.

«-J’sais pas.»

Je laissai le loisir à Gontrand de montrer à notre gars qu’il fallait en dire un peu plus.

«-Vraiment ! J’le jure ! Je sais pas ! J’pensais que c’était Eudes qui avait trouvé ça. Il m’a dit qu’non, qu’c’était Albert qu’était venu avec. Et j’lui ai pas demandé à lui, on pouvait pas s’piffrer. L’était insupportable, j’pense que jouer les nobles lui montait à la tête, des fois, on aurait dit qu’il s’y croyait.»

À nouveau, je rangeai la lettre précieusement sur moi. Il était évident que le gars en face de nous n’était pas le centre de l’affaire, et que ses petits camarades s’étaient bien arrangé pour qu’il n’en sache pas trop. En même temps, vu la facilité qu’il avait à parler, ce n’était pas étonnant.

«-Bon. On va terminer ça vite. Mon ami ici, t’as dit de ne pas nous faire perdre notre temps. Ils sont où tes complices ?»

«-Je… On a eu un différend, à cause de l’autre con d’Albert. Et d’puis j’sais pas où ils pourraient être. Mais Eudes doit toujours être dans l’quartier.»

Le Eudes, je pouvais me charger de le retrouver par mes propres moyens, le gars devait être connu par pas mal de monde si receleur était bien son boulot, ce serait donc facile. On avait plus besoin de lui. Par contre, il semblait vraiment avoir un souci avec Albert…

«-Un différend hein ? Ce s’rait pas par c’que t’as foutu votre planque dans la merde y a quelques jours ?»

Il tournait enfin sa pleine attention sur moi, je voyais bien que dans ses yeux, il se demandait à quel point on était au courant de ses agissements.

«-Ah ça… Tes complices ont été plus malins qu’toi. Mais toi, tu t’es dit que ce s’rait l’endroit idéal pour continuer tes petites affaires.»

«-D’quoi vous parlez ?»

Sa voix n’était plus aussi assurée qu’avant, il y avait des crimes plus faciles à avouer que d'autres.

«-J’parle que le différend devait être un peu plus compliqué que ça, j’imagine qu' Albert avait compris ton petit manège et l’a rapporté à Eudes. Ça devait pas leur plaire, leur idiot de sous-fifre qui ramenait des gamins ici en cachette…»

«-C’est faux ! On était d’égal à égal !»

Il commençait à s’énerver le bestiau, tant mieux, je continuai comme si de rien n’était.

«-Non seulement ils ont dû être écoeurés de découvrir ce que tu faisais aux enfants, mais en plus… T’étais l’abruti qui compromettait la planque. C’m’étonne pas qu’ils t’ont laissé sur le carreau, Albert devait être un bien meilleur…»

«-J’ai jamais rien compromis du tout !»

«-Ah… Pourtant… À force de ramener des enfants ici, ça devait jaser quand ils repartaient-»

«-J’suis pas stupide ! Ils repartaient pas-»

Il s’interrompit, comme glacé par ses propres propos, le faible geignard, lâche et rapporteur qu’on avait devant nous depuis le début, avait l’air d’autre chose désormais. Doucement, ses yeux se posèrent sur le gamin resté silencieux depuis le début. Celui-ci regardait avec horreur le monstre duquel on venait de le sauver, maintenant qu’il avait compris, je n’avais plus de raison de le retenir et quand l’enfant essaya à nouveau de s’échapper, je le laissai faire.

Enfin il ne restait plus que trois adultes ici, dont un dont le souffle se rapprochait de celui-ci d’une bête piégée.

«-J’vais te dire ce qu’il s’est passé y a quelques jours de ça. J’pense que tu as fait comme aujourd’hui, t’as trouvé un gamin, pas n’importe lequel, un gamin sans famille, sans liens… Un gamin du goulot qui manquerait à personne. Tu l’as ramené à la planque, comme d’habitude pour faire ta petite affaire…»

Un sourire narquois se dessinait sur mon visage alors que je me laissai entraîner dans mon explication.

«-Puis comme d’habitude, une fois fini, tu lui aurais brisé la nuque, ou quelque chose comme ça… J’ai pas vu d’sang dans la pièce en haut, donc j’imagine que ta méthode devait se rapprocher de ça. P’is c’est facile à briser la nuque des gamins, ou étouffer, qu’est ce que j’en sais.»

La délicieuse colère sur son visage, il n’avait pas honte de ses actes, juste que quelqu’un les ai pu les découvrir.

«-Sauf que ce jour-là… Tes comparses t’attendaient. Albert avait découvert ton manège et en avait parlé à Eudes. Alors vous vous êtes disputé, toi tu te plaignais de leur façon de faire et eux de la tienne, et contrairement à d’habitude, tu as laissé le gamin seul dans la pièce. Il en a profité pour péter la fenêtre et s’échapper.»

«-Ferme bien ta gueule, truie.»

J’aurai dû m’arrêter là, vu sa tête, je cherchais les emmerdes à continuer plus loin, mais… C’était si tentant.

«-C’est quand même con… Au final, c’est un peu ironique. Si tu avais écouté Albert et abandonné la planque… On n’en serait pas là.»

Honnêtement ? Aucune idée de si c’était Albert qui avait proposé de quitter la maison, mais l’occasion d’enfoncer le clou était trop belle.

Mince ? Le gars rendu complètement fou désormais allait pour se jeter pour moi, il n’y avait plus qu’à espérer que Blondinet soit plus vif que lui. J’avais resserré la dague dans mon poing, prête à devoir me défendre seule, par habitude.
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Théodora PriostCommerçante
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MessageSujet: Re: À la croisé de l'enquête   À la croisé de l'enquête - Page 2 EmptySam 18 Mar 2023 - 11:44
Que s’était-il passé exactement ? Je n’en était pas si sûr. D’un interrogatoire, j’en venais à observer une scène des plus étranges, où une furie abattait ses griffes de pars et d’autres d’un rat effrayé. Il parvenait à peine à parler, assaillis par les trop nombreuses, et trop rapides invectives de la rouquine. Celle-ci me jetait parfois des regards, comme si ma présence renforçait sa diatribe. Si elle attendait que je la sauve de son imprudence, elle comptait sur le mauvais type. Certes elle m’étais utile, mais si elle était incapable de faire les choses correctement, elle mériterait le sort qui lui serait réservé.

Y’avait bien trois type. Notre rat David, dévoreur d’enfants et rabatteur de victimes. Eudes, son ami, receleur et Albert, un visiteur venu d’ailleurs, avec ses belles lettres et ses sceaux, embobineur de femmes. Au final, celui qu’il me fallait c’était lui. Et Eudes, qui devait être celui qui cachait le magot. D’ailleurs, ils devaient bien le mettre quelque part tout cet argent, peut-être Albert en avait besoin pour quelque chose. Après tout, pourquoi s’associer avec deux frappes peu fiables ? Le risque devait être suffisamment important. Mélisende allait bien finir par la question…

En observant ses yeux colériques, son flot de parole de plus en plus rapide et venimeux, il était évident qu’elle avait laissé tout le coeur de l’enquête derrière elle pour satisfaire son besoin de faire souffrir le type. Ce n’est pas comme cela qu’on arriverait au bout, il était temps de montrer pourquoi l’on me craignait assez facilement.

« Assez ! »

L’avertissement claqua durement contre les murs de la bicoque. Impossible de manquer le danger sous-jacent dans ce seul mot. Sorti du fond de mes tripes, il sonnait comme le grondement d’un prédateur face à un intrus prêt à pénétrer son territoire. Un seul faux pas pouvait les mener droit dans la gueule du loup. Et cela avait suffit à stopper tout mouvement de leurs part.

Mon regard sombre se tourna en premier vers l’enquêtrice en herbe.

« Toi, tu recules et tu te calmes. Même la milice interroge mieux ! Si tu n’es pas capable de tenir ta langue, tu n’as qu’à t’en servir pour autre chose. »

D’un signe de tête, je lui indiquais de reculer. Il fallait qu’elle retrouve son sang-froid, quitte à la secouer un peu. Et puis, mon agacement n’était pas totalement feint. Avec sa méthode, on aurait perdu une bonne partie des chances d’en savoir plus avec ce type que Rikni avait envoyé vers nous.

« Sers toi de ta cervelle, il me semblait que tu en avait un peu plus que Suzanne. Mais j’ai dû te surestimer... »

Vu ses expressions devant ma mère et ma sœur, autant dire qu’elle ne leur portait pas une grande estime. Peut-être cela lui ferait comprendre qu’elle était en train de se fourvoyer.

Il ne fallait pourtant pas oublier notre gus. Quand il senti mes yeux sur les siens, il comprit. C’était sa dernière chance d’être honnête.

« Et toi, arrête de nous prendre pour des idiots. Parce que je vais perdre patience. Et très vite. Tu en sais beaucoup plus que tu ne veux bien le dire. Et je serais toi, surtout vu ta situation, je m’empresserais de dire tout ce que je sais sur Eudes et Albert, assez pour les faire tomber. Parce que pour le coup, ce serait plutôt pas mal pour toi qu’on les attrape. Et je me fiche de tes petites affaires. Ce qui m’intéresse, c’est de récupérer ce qui m’a été volé par tes deux complices. »

David jeta un coup d’oeil à la furie posté à quelques pas avant de s’intéresser de nouveau à moi. Hésitant, il était sûr qu’il en savait plus. Mais pourquoi irait-il le dire à une femme qui voulait clairement couper ses bijoux de famille ? Quelque chose dans ce qu’il venait d’entendre avait dû le faire tiquer, car ses yeux de fouine revinrent vers moi.

« Si je t’en dis plus, tu me laissera repartir ? »

Il était cuit. Impassible, je haussais les épaules. Sans précipitation, je lui décrivais ce qu’il devait prendre pour mes pensées.

« Je te l’ai dis, tes affaires ne m’intéressent pas. Je veux juste récupérer ce qu’on m’a volé. Et clairement ce n’est pas toi qui l’as. Expliques-moi mieux comment fonctionnait votre arnaque, tu peux par exemple me dire comment tu as repéré ma sœur Suzanne, et comment chacun d’entre vous a joué son rôle. Et ce qu’il advient de l’argent après. Vous n’avez pas pu tout dépenser, je suis celui qui fournissait l’argent, et je sais que la somme était bien suffisante pour qu’elle ne puisse pas être entièrement dépensée en gnôle et en putains. »

Ensuite, pour m’assurer que l’on ne vienne plus s’attaquer à ma famille, il faudrait que je fasse comprendre à ces ordures ce qu’il en coûtait de vouloir flouer mes sœurs. Mais avant, j’avais besoin que ce type accouche. Et la meilleure manière d’y arriver c’était de lui faire croire qu’il avait quelque chose à y gagner. Etonnant de voir comme des raclures pouvaient croire en la valeur des mots car, même sans garantie de ma part que je le laisserais partir sauf, il inspira, prêt à répondre à mes dernières questions.
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Mélisende PerraultEspionne
Mélisende Perrault



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MessageSujet: Re: À la croisé de l'enquête   À la croisé de l'enquête - Page 2 EmptyMer 5 Avr 2023 - 16:54
« Toi, tu recules et tu te calmes. Même la milice interroge mieux ! Si tu n’es pas capable de tenir ta langue, tu n’as qu’à t’en servir pour autre chose. »

Ma machoire se décrocha un instant, dans un souffle de frustration, je refermai ma bouche avant de poser mes poings sur mes hanches. Ce rustre, cet avaleur de pine, ce maudit crétin à la cervelle ramollie. J’aurais bien aimé l’y voir lui, utiliser sa langue pour satisfaire une femme.

Je levais les bras au ciel en le voyant me faire signe de m’éloigner et j'obtempérai en silence, les laissant tomber en les faisant claquer sur mes côtés pour bien signifier mon exaspération.

« Sers toi de ta cervelle, il me semblait que tu en avais un peu plus que Suzanne. Mais j’ai dû te surestimer... »

Sale petit blondinet, j’espérai bien qu’il finirait par attraper la chaude pisse celui-là. Je n’en dis pas mot, laissant mon dos s’appuyer sur un mur, volontairement opposé à lui. Je lui fis un petit signe de la main, l’encourageant à reprendre la suite comme il le voulait.

Allons bon, les voilà à se mettre d’accord, si ça continuait, j’allais finir par les voir échanger leurs salives. Malgré mon air de rien à foutre, je restai attentive à la suite.

« Je te l’ai dis, tes affaires ne m’intéressent pas. Je veux juste récupérer ce qu’on m’a volé. Et clairement ce n’est pas toi qui l’as. Expliques-moi mieux comment fonctionnait votre arnaque, tu peux par exemple me dire comment tu as repéré ma sœur Suzanne, et comment chacun d’entre vous a joué son rôle. Et ce qu’il advient de l’argent après. Vous n’avez pas pu tout dépenser, je suis celui qui fournissait l’argent, et je sais que la somme était bien suffisante pour qu’elle ne puisse pas être entièrement dépensée en gnôle et en putains. »

«- D’accord ! J’sais pas exactement laquelle c’est ta soeur ! En règle général, je repérai juste les familles l’plus naïves et qui sortait d’l’argent. Par les temps qui courent c’facile devoir quelqu’un qu’à d’la monnaie. J’sais pas quoi t’dire d’plus sur le fonctionnement. J’m’occupai pas d’tout ça. J’trouvai les filles, p’is eux ils se chargeaient d’la suite. Albert la courtisait, p’is il faisait les lettres pour bien appuyer l’mensonge. P’is ensuite Eudes se chargeait de refourguer les trucs. C’tout c’que j’peux v’dire là dessus messire, j’vous assure.»

«- Et donc… L’est où l’argent ?»

J’intervins pour le presser un peu, on avait déjà entendu tout ça.

«- Ben… J’sais pas.»

La panique lui revint quand à sa réponse, il vit le visage insatisfait de mon comparse. Il s’empressa alors de délier sa langue.

«- J’sais pas exactement !» Se corrigea-t-il. «A moi, m’ont pas laissé grand chose ces chiens. J’vous assure messire, d’l’a somme, me reste rien. Mais eux ! Doivent avoir de quoi vous rembourser ! Et j’peux vous dire où l’trouver !»

«-Putain d’merde ! Tu pouvais pas l’dire plus tôt ? Parle !»

J’en avais marre de cette baraque, et de chien geignard, il me tardait de sortir et de terminer enfin cette affaire. Au moins, il semblait que sa mémoire lui revenait enfin, peut-être que si je n’avais pas été aussi pressée, j’aurai remarqué sa lèvre tremblante, trahissant le mensonge qui allait venir.

Le dé:

«-Eudes, il traîne pas mal dans un bordel, pas très loin du port. Les sardines mouillées.»

«-J’connais. C’pas un bordel.»

«-Pas au grand jour, mais j’peux t’dire la rousse, qu’si tu donnes la somme, les filles font autant l’boulot.»

«-Comme dans la plupart des tavernes.»

Comme s’il allait pouvoir me choquer avec ce genre de propos.

«-En-tout-cas, j’vous assure messire, qu’vous pourrez l’trouver là bas. J’le jure d'vant l’Trois !»

Ah, il était fier le déviant. Heureux d’avoir donné au blondinet de quoi se mettre sous la dent. Maintenant, la vraie question demeurait, à quel point Gontrand avait-il été sincère dans ses paroles ? On avait ce qu’on voulait et on obtiendrait rien de plus, à part peut être, la satisfaction de débarrasser ce monde d’une ordure.

Je l’observai avec attention, le blondinet. Il devait le sentir, mais dans mon regard rien ne laissait transparaître une quelconque demande de pitié envers le chien du goulot, au contraire.
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MessageSujet: Re: À la croisé de l'enquête   À la croisé de l'enquête - Page 2 EmptyJeu 6 Avr 2023 - 20:14
Comme prévu, une fois rassuré, la raclure passait à table. Lui, c’était le fouineur, celui qui cherchait les faibles, ceux qu’on pouvait embobiner facilement. Et Suzanne faisait une cible parfaite. J’avais eu quelques échos sur sa manière de se montrer, de faire profiter au monde de son train de vie plutôt confortable vu la conjoncture. Malgré mes avertissements, ma mère et elle n’avaient pas cessé leurs agissements. Elles avaient fini par récolter leur dû. N’en restait pas moins qu’elles étaient mon sang. A ce titre, je leur devais protection, tout comme je devais éviter que leurs bêtises n’entachent la réputation de ma Maîtresse.

La rouquine ne put s’empêcher de reprendre la suite, pressant notre homme pour avoir plus d’indications sur l’endroit où se situe l’argent. Mes sourcils se froncent lorsqu’il indique ne pas savoir et pleurant sur les miettes que lui laissaient ses compères.

A renfort de mauvaise trogne et d’un interrogatoire insistant, nous avions finalement nos réponses. « Les sardines mouillées », c’était donc notre destination. Un bouge inconnu pour ma part, mais que mon duo avait l’air de connaître. Un lieu où les serveuses se transformaient en catins pour quelques pièces, j’avais une vague idée du style de coupe-gorge que ce devait être. Malgré tout, la rouquine connaissait l’endroit, vu les échanges qu’elle entretenait avec notre sale type sur ce sujet. Ce serait du temps perdu en moins.

Le violeur d’enfant attendait ma sentence après nous avoir indiquait ce qu'il savait. Avait-il assez donné ? La piste était-elle suffisante pour combler mon appétit de vengeance ? Je jetais un œil à Mélisende, dont la patience s’effilochait à chaque seconde qui passait, avant de revenir à notre témoin.

« Les sardines mouillées donc. »

Il acquiesça vivement, touchant du bout des doigts l’espoir d’obtenir une issue sans heurts. Ses yeux me suppliaient presque de le féliciter, mais tout ce qui vint le frapper, ce ne fut ni ma reconnaissance, ni ma gratitude.

Le bout lourd du marteau s’écrasa sur son avant-bras droit, brisant l’os sous la chair rougie. Le cri de douleur se répercuta sur chaque surface alentour, avant que des gémissements ne prennent place en même temps que les larmes coulaient sur ses joues. Alors que je relevais mon arme, laissant entrevoir l’étendue externe des dégâts, je lui administrais un conseil, sans changer aucunement de ton. Que ce soit son aide ou ses geignements, rien ne pouvait m’atteindre venant de ce moins que rien.

« J’espère pour toi que c’est la vérité. Si tu as mentis, si tu préviens tes petits copains, ou si je te revois dans une de ces combines, tu pourra t’estimer heureux de n’avoir que le bras cassé. Ceci est un simple avertissement. Je n’aurais aucun remords à t’en donner plus, et plus longtemps. »

Je n’aimais pas particulièrement ce genre de violence longue, mais elle avait montré des résultats époustouflants. La patience est une vertu bien trop peu usité, malgré qu’elle soit si efficace.

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MessageSujet: Re: À la croisé de l'enquête   À la croisé de l'enquête - Page 2 EmptyDim 9 Avr 2023 - 22:38
Le cri de douleur n’avait rien éveillé en moi qu’un certain soupçon de plaisir à l’idée de le rapporter à Louisa, mais le bruit d’un os qui craque… Ça… Ça c’est autre chose.

C’est un bruit étonnement très reconnaissable, rien à voir avec le craquement d’un pied de tabouret ou de celui d’une latte. Le son me mit immédiatement l’image en tête, ce qui m’arracha un haut-le-cœur, pendant un instant, je me concentrai, main sur la bouche, pour ne pas laisser échapper la soudaine bile qui était arrivée dans ma bouche.

La morve lui coulait du nez, on aurait dit un chiard au visage ingrat, il se tordait de douleur le bougre, à peine capable d’acquiescer aux menaces du blondinet, qui lui ne semblait pas aussi perturbé par ce qu’il venait de commettre. Un soupçon de terreur me glaça le sang, de quoi m’avertir d’être plus prudente à côté de cet homme de main.

Roulé en boule, le malfrat n’était plus notre première préoccupation et il était temps de passer à la tâche suivante.

« -L’est temps d’y aller blon… Gontrand.»

Si pour autant, il n’avait pas entièrement gagné mon respect, il avait bien gagné ma crainte cette fois-là.

5 octobre 1166
Le port, Aux sardines mouillées
Fin d’après-midi


À peine avions nous dépassé ce qui était officiellement la fin du Goulot pour arriver dans le quartier du port que déjà, nous n’étions plus très loin de l’établissement.
Je connaissais plus que quiconque les rues du coin, dans l’une d’elles, ne serait-ce qu’à quelques pas se trouvait les Aux bonnes poules, la maison de mon enfance.

La taverne aux allures de vieille échoppe n’en menait pas large, elle était encore vide de client à cette heure-ci, pourtant d’ici quelques minutes elle serait certainement prise d’assaut par les badauds du coin. Pour le moment, le calme y régnait.
C’est à peine si le tavernier leva les yeux sur nous à notre approche, je me contentai donc d’observer les environs pour y trouver un brun dégarni, mais rien à l’horizon parmi les deux trois têtes de clients.

« -Mélisende ?»

Un peu d’étonnement dans la voix de Ruby, chose que je comprends, je n’avais pas remis les pieds par ici depuis un petit moment, une certaine appréhension à l’idée de croiser Guilaine.

« -Si étonnée qu’ça ?»

Il ne fallut pas longtemps avant que notre échange de sourire ne se change en un petit gloussement quand elle posa les yeux sur Gontrand. Ruby avait toujours eu un certain appétit pour les bonnes choses de la vie et la nature avait bien fait les choses en la dotant d’un corps qui lui servait à assouvir ses envies plutôt facilement.

« -Et beh… J’suis presque sûre qu’c’est pas Jean c’lui là.»

Elle chassa rapidement son regard gourmand pour en revenir à moi.

« -Non… On en est bien loin.»

La comparaison m’arracha un sourire forcé, heureusement l’instant ne dura pas longtemps avant qu’elle ne pose sa main sur le bras de Gontrand dans une légère caresse pour l’inciter à la suivre.

« -V’nez donc. J’ai une bonne table pour vous.»

« -À vrai dire, j’aurai quelques questions à t’po-»

« -Si vous commandez… J’verrais c’que j’peux faire pour y répondre, puis comme ça, j’vais pouvoir faire connaissance avec ton ami.»

Même moi, je trouvais qu’elle y allait un peu fort, j’imagine que Gontrand réveillait chez elle un certain enthousiasme à l’idée de faire son second travail, le genre d’enthousiasme depuis longtemps perdu quand on voyait la gueule du reste de la clientèle. J’étais curieuse de voir comment allait réagir mon comparse.
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MessageSujet: Re: À la croisé de l'enquête   À la croisé de l'enquête - Page 2 EmptyJeu 13 Avr 2023 - 17:24
Combien de temps devrions nous attendre à regarder ce moins que rien pleurnicher ? Ma réponse vint quand la rouquine eut reprit ses esprits et que nous quittions les lieux en laissant notre homme avec sa blessure. Je rangeais mes armes, ne voulant pas attirer d’hostilité inutile, et incitait mon duo à repartir par la porte de derrière. Les cris de la raclure avait du être entendus et je ne tenais pas non plus à ce que l’on soit ralentis par des gens qui ne connaissaient rien à la situation.

Sur le chemin, la rouquine fut étonnement silencieuse. Je la laissais, mes oreilles remerciaient d’ailleurs ce calme. Elle n’avait pas besoin de bavarder pour nous amener à bon port, et il n’y avait rien à dire de plus sur notre enquête pour le moment. Notre ami David se tiendrait tranquille et nous en saurions plus auprès de son amis Eudes.

Les sardines mouillées étaient aussi délabrées que je l’imaginais. Un des nombreux bouges que j’aurais pu croiser dans mon enfance. On pouvait y croiser des soûlards à toute heure, mais aussi des filles aux mœurs légères, et des détrousseurs qui vous attendaient au coin de la rue. Un endroit des plus charmants pour une petite soirée entre crapules.
A peine entrés, Mélisende fut de suite reconnue par une des serveuse. De manière générale, notre entrée n’était pas passée inaperçue en cette heure relativement matinale.

L’amie de mon duo était tout ce que je détestais. Une de ses femmes stupides, prompte à croire n’importe quel bobard et à rire pour n’importe quelle bêtise. Comme ma sœur Suzanne, par exemple. Que les Trois m’apportent leur bienveillance pour survivre à tout ceci et rentrer à la maison au plus vite. Tentant d’ignorer ce que contenait le regard de la serveuse, je lui donnais ma commande.

« Une bière. La meilleure que tu possèdes ici. »

Je connaissais suffisamment ce genre de lieux pour savoir que certaines de leurs boissons étaient coupées à l’eau, ou d’autres choses moins ragoûtantes. Il était hors de question que je tombe malade en buvant une de ces saloperies bas de gamme, tout comme il était impossible de refuser de consommer. C’était la base, toute information se monnayait. Si il suffisait de prendre une boisson un peu plus chère que la moyenne pour entrer dans ses bonnes grâces, ce n’était pas un problème.

« Prends ce que tu veux, c’est pour moi. »


Mélisende ne semblait pas pouvoir être de ceux qui pouvaient se permettre trop de dépenses. Elle ne serait certainement pas aussi maigre qu’un clou sinon. Payer deux bonnes boissons dans cet endroit ne me mettrais certainement pas sur la paille. Surtout si nous retrouvions l’argent que l’on me devait. Je m’avançais ensuite vers une table un peu excentrée, loin des oreilles des rares humains présents et surtout pour ne pas éveiller les soupçons de Eudes si il se trouvait par là. De toute façon, ce n'est pas comme si j’allais attendre qu’on m’indique où m’asseoir…
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MessageSujet: Re: À la croisé de l'enquête   À la croisé de l'enquête - Page 2 EmptyDim 16 Avr 2023 - 21:43
« Une bière. La meilleure que tu possèdes ici. »

«- C'risque pas forcément d’voler bien plus haut, mais j’vais voir c’qu’on peut faire…»

Ruby eut un soupir en regardant la feignasse qui tenait l’endroit.

« Prends ce que tu veux, c’est pour moi. »

L'inattendue générosité m’avait presque fait sursauté, je n’étais pas sûre de à quoi je la devais mais je n’allais pas faire la fine bouche pour autant.

«- La même chose.»

Les mots sortirent plus sobrement qu’à l’habitude de ma bouche, presque en marmonnant alors que je détaillais mon partenaire avec suspicion.
Au final Ruby disparu pour aller chercher la meilleure boisson qu’elle pouvait trouver dans ce trou à rat, et nous, nous nous étions posés à la table qu’avait choisi le blondinet.

«- J’pas l’impression qu’il est là…»
Formulais-je mon inquiétude à voix haute alors que je me permettais un nouveau tour de la salle avec mes yeux.

Sans trop nous laisser le temps de bavarder, Ruby était déjà de retour avec deux pintes.

«- J’vais pas vous mentir, messire, mais vous sentez pas obligé d’la boire. J’rien d’trouver d’mieux.»

Elle continuait de jeter des regards au propriétaire, espérant certainement que celui-ci ne remarquerait pas qu’elle traînait un peu trop près de nous.

«- C’est bon Ruby, on n’est pas là pour la bière.»

La serveuse eut l’air soulagé, puis soudainement un peu blessé à l’idée que le beau blond ne resterait donc pas plus longtemps avec elle. Elle se résigna, posant sa main sur la table pour se pencher vers moi, même si par la même occasion, elle essayait plutôt de mettre ses atouts en valeur devant notre cher ami.

«- Bon, qu’on en finisse, qu’est ce que tu veux ?»

«-On cherche un certain Eudes, brun, pas très grand, dégarni, arnaqueur de profession ?»

Elle eut un petit rire discret, en montrant rapidement le reste des badauds de la pièce.

«- Des arnaqueurs, des trancheurs de gorges et autre pourriture, j’ai presque que ça ici, ça et les marins, mais s’tu veux mon avis, c’t’un peu la même chose.»

«- Un p’tit effort ? L’gars a dû se faire pas mal de pognon dernièr-»

«- J’ai pas dit que j’le connais pas, juste qu’ta description est pas franchement des plus… »

«- Rah… C’bon. J’ai compris, l’endroit où t’travail est un trou à rat, félicitations.»

Elle vit le fait de m’agacer comme une réussite personnelle et fit un clin d’œil à Gontrand avec ce trop-plein de confiance en elle, ce qui me fit rouler des yeux.

«- Il traîne dans des affaires d'dots ton Eudes, c’ça ?»

Par les Trois ! Merci ! Enfin quelque chose qui se déroulait simplement dans cette histoire, c’était assez rare dans mes enquêtes pour que j’ose fêter ça en ingurgitant un peu de la pisse qu’elle m'avait mise sous le nez.

«- L’gars était du genre bavard après… Un p’tit tour dans les bras d’Anür.»

Elle jeta un nouveau regard complice à Gontrand.
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MessageSujet: Re: À la croisé de l'enquête   À la croisé de l'enquête - Page 2 EmptyLun 17 Avr 2023 - 19:54
A peine étions nous assis que la rouquine commençait à détailler la salle. Et en laissant mon regard trainer, j’en arrivait à la même conclusion qu’elle. Celui que nous cherchions n’était pas là. En tous cas, aucun de ces types ne correspondait à la description.
Avant que nous puissions en discuter plus, la serveuse était de retour. Apparemment leur bouge était pire que ce qu’il paraissait être car elle me conseilla même de ne pas me forcer à boire la boisson qu’elle venait de poser devant mon nez.

Je laissais les deux femmes sortir leurs griffes pour jeter un coup d’oeil dans les environs. Je remarquais bien vite qu’un type nous fixait de temps en temps, fuyant mon regard dès qu’il le sentait sur lui. Même si dans ce genre de quartier se faire fixer était chose commune, quelque chose me disait que ce n’était pas l’attitude de quelqu’un sûr de lui. Ou de quelqu’un qui n’avait rien à se reprocher.

Mon attention fut ramenée vers la table lorsque la dot fut mentionnée. A priori notre serveuse savait de qui on parlait. Et elle savait même plus que bien certaines de ses confidences. Discrètement, je lançais un petit coup de genou à mon duo avec le mien, puis lui indiquait du doigt la direction de l’homme étrange. Un peu plus sur notre droite.

Afin que notre témoin privilégié ne se doute de rien, je prenais le relai sur l’interrogatoire. Visiblement l’homme avait fait montre de ses exploits une fois sa semence libérée. Se croyait-il si futilement en sécurité une fois l’argent empoché ? Idiot...

« Qu’est-ce que Eudes t’as dit ? »

Alors que la donzelle remontait une fois sa poitrine pour m’en faire profiter, je lui posais une autre question.

« Et quels sont tes prix ?  »

Que je sache à quel point mon argent avait été mal investit.

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