Marbrume


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 [Quête] - [Terminé] - Pour qui sonnent les tambours

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MessageSujet: [Quête] - [Terminé] - Pour qui sonnent les tambours   [Quête] - [Terminé] - Pour qui sonnent les tambours EmptyMar 7 Fév 2023 - 17:01
Sombrebois, le 02 Juin 1167
A l’aube


La petite bourgade perdue dans les marais n’était pas encore tout à fait réveillée en ce début de journée. Mais s’était-elle réellement endormie ? Avait-elle connu un sommeil réparateur depuis l’attaque monstrueuse qui l’avait frappée plusieurs jours plus tôt ? Rien n’était moins sûr.
Les miliciens du deuxième quart montraient leur soulagement d’avoir encore survécu à cette nuit dans l’insécurité relative, les rayons du soleil étaient désormais visibles entre les branches des arbres environnants.

Etait-ce ce sentiment de danger permanent qui avait laissé se jouer l’arrestation d’une petite fille en plein jour ? Etait-ce le manque de repaire des miliciens qui les avaient fait écouter un noble étranger aux lieux ?
Qui aurait pu leur en vouloir ? Pour les gens d’armes locaux, après avoir perdus leur Baron puis leur Capitaine, il ne leur restait que des femmes à écouter. Pour les miliciens ayant accompagné le convoi arrivé la veille, ils avaient perdus bien trop de camarades, dont leurs supérieurs, pour savoir à qui ils devaient en référer.

Certains arrivaient à tirer leur épingle au milieu de cet enfer, comme l’avait fait ce Baron de Tourbières, d’autres tentaient toujours de sortir du courant tumultueux de la vie, à l’image de la Dame des lieux, la Baronne de Sombrebois. Mais quelles que soient leurs bonnes ou mauvaises actions, aussi héroïques que tragiques, les habitants de ce royaume étaient tous soumis à la même loi : celle du Roi.

« Et bien, il est temps de faire ce pour quoi on me paye. »


Méfiants, les gardes de la baronne, arrêtèrent le visiteur qui venait de se présenter au pied du château. Ce type leur disait quelque chose, sans qu’ils ne puissent mettre le doigt dessus.

Et pour cause. Si il s’était fait discret et avait su traverser l’enfer des marais sans se faire remarquer, il était désormais l’heure pour Patrice Leblé de se faire connaître. Dans ses habits de maçon, il n’avait éveillé les soupçons d’aucun de ses camarades d’infortunes, d’autant moins qu’il avait passé une bonne partie du voyage seul dans le dernier chariot.

En ce jour nouveau, sa tenue de bonne facture, n’évoquait nullement un gueux. Le camaïeu de bleu de son haut et de ses chausses n’était pas une lubie qu’un simple artisan pouvait se permettre. Les gardes l’observèrent, ne sachant vraiment quoi faire jusqu’à ce qu’il leur présente un pli qui lui assura le passage au-delà de la porte d’entrée de l’édifice.

« Qu’on fasse venir la Baronne de Sombrebois et le Baron de Tourbière au plus vite. Nous avons des affaires urgentes à régler. »

Il n’avait aucun doute qu’on allait obéir à ses ordres. Dans sa longue carrière, il en avait vu des choses. Et même si il paraissait d’âge moyen, il aurait été dangereux de se fier uniquement à ce détail. La cicatrice qui barrait son sourcil gauche aurait pu lui donner un air de mauvais garçon si son visage un peu rond ne le rendait pas si aimable. Et rond, seul son visage l’était. Le reste de son corps était musculeux, comme celui d’un maçon. Cela avait légitimé sa couverture, tout autant que son teint halé par le soleil.

Il aurait été difficile d’affirmer que Patrice n’était pas un travailleur acharné. Aucun costume bien taillé ne pouvait vraiment le cacher, tout autant que son regard semblable aux nuages d’orage. Ce gris ardoise était d’une profondeur bien suffisante pour que quiconque y lise une longue expérience de la vie. Bien assez pour avoir la confiance de gens importants et mener cette mission à bien.


HRP:


Dernière édition par Larimar le Lun 13 Mar 2023 - 22:57, édité 1 fois
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Rosen de Sombrebois



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MessageSujet: Re: [Quête] - [Terminé] - Pour qui sonnent les tambours   [Quête] - [Terminé] - Pour qui sonnent les tambours EmptyMar 7 Fév 2023 - 23:49


Pour qui sonnent les tambours
Rosen feat Aloys et Larimar



Toujours dans le jardin depuis que j’ai été appelée, je m’apprêtais à faire demander le baron de Tourbière pour que nous puissions aller interroger la fillette au poison lorsqu’un milicien s’approche de moi.

« On vous demande d’urgence, baronne. »

Je lui lance un regard cinglant, un regard des plus éloquents dont on devine très bien le sens.

Quoi encore ?!
Qui ose se permettre de me demander d’urgence alors que je ne tiens même pas debout ?! C’est quand même incroyable !

Après le vagabond venu me demander un coin pour dormir, le paysan venu me demander de l’indulgence parce qu’il ne pouvait pas payer les taxes ce mois-ci, j’espérais pouvoir enfin aller interroger la gamine puis retourner enfin me reposer. Mais non ! Toujours pas ! C’est fou quand même, non ?!

« Qui donc ? », demandé-je en me pinçant les lèvres pour éviter d’être trop sèche.

Le milicien me regarde comme le benêt qu’il est.

« Je vois. »

Parce qu’en plus il ne le sait même pas !

« C'est un ouvrier... 
- Un ouvrier ?! »

Mais il se fout de ma gueule ! J’ai plus urgent à faire que d’aller rencontrer un ouvrier, là !

« Un ouvrier.
- Un ouvrier…
« Le baron de Tourbière est aussi demandé. Il paraît que vous avez des affaires urgentes à régler. »

Un ouvrier ?? Ça ? D’accord… je ne sais pas trop ce qui va encore me tomber dessus, mais j’aime pas trop ça. Dernièrement, j’ai des angoisses à chaque fois que l’on me dit que je suis demandée. Et depuis quand les ouvriers se permettent d’aller demander à régler des affaires urgentes de la sorte ? Ça va aller… Tout va bien aller. En haut, je crois entendre mon fils pleurer.

« Très bien, faites entrer le visiteur et allez me chercher le baron en vitesse. »


La démarche du garde me paraissant vraiment trop molle, je me sens obligée de lui rajouter un petit coup de pression.

« J’ai dit en vitesse ! Bougez vous les miches nom d’un chien, on nous attend ! Et dites lui de se dépêcher, pour l’amour du ciel ! »  

Ce à quoi enfin le mollasson semble percuter et se presse, se hâtant de courir dans les escaliers. Lorsqu’enfin le baron arrive, je le regarde d’un air grave.
 
« J’espère que vous avez passé une bonne nuit, Baron de Tourbière. Je crains que notre matinée ne le soit pas. Quelqu’un nous demande d’urgence pour des affaires à régler… Un ouvrier semblerait-il… »

J’ai du mal à ne pas rire devant le grotesque, mais le peu qui m’échappe, je peux vous assurer que c’est nerveux. Quelque chose cloche. Je l’entraîne donc à ma suite pour aller accueillir la personne venue nous demander et qui a été installée dans le petit salon. On va essayer de marquer des points si des emmerdes se présentent encore...

« Monsieur, le salué-je en inclinant la tête maladroitement du fait de mon manque d’équilibre. Nous sommes venus au plus vite. »

Je m’installe sur le canapé face à celui où est installé le visiteur.

« Que pouvons-nous faire pour vous ? »  


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MessageSujet: Re: [Quête] - [Terminé] - Pour qui sonnent les tambours   [Quête] - [Terminé] - Pour qui sonnent les tambours EmptyDim 12 Fév 2023 - 18:51
Le Baron de Tourbière flânait de bon matin dans les couloirs du fort. Il ressentait la fatigue de la veille, et plus largement, de ces trois jours de convoyage, au travers de son lourd corps qui se traînait avec pénibilité. Il ne se serait point réveillé, si un couple de pies bavardes ne s’étaient pas posé sur le dormant de la fenêtre de sa chambre. Le bois craquelait sous ses bottes, alors qu’il passait devant la chambre de la baronne. Il salua le garde posté devant d’un vif hochement de tête, et jeta par la même occasion, un bref coup d’œil dans la pièce depuis le seuil. Était-elle déjà levée ? Les cris d’un nourrisson l’avaient tiré à plusieurs reprises de son sommeil profond. Il était maintenant persuadé qu’ils provenaient de cette suite voisine. Au soir la veille, le seigneur réagit nullement lorsque la maîtresse des lieux lui annonça indirectement la présence de son fils au bourg, bien trop préoccupé par les récents incidents. La disparition de l’héritier n’eut été guère un secret pour la cour, comme pour Aloys. Toutefois, il se demandait si cette dernière était d’ores-et-déjà au courant de la bonne nouvelle. Bonne nouvelle… ? Ces deux mots traversaient inconsciemment l’esprit du jeune homme, qui rejoignit finalement sa chambre.

Jusqu'ici, il n'avait remarqué la présence d'une bibliothèque au coin de la pièce. Celle-ci lui rappelait celle de la forteresse familiale, où une salle entière fut dédiée à la littérature. Du bout de ses doigts gantés, il se mit à caresser le dos des poussiéreux livres. Impressionnant. Il frappa dans ses mains pour chasser les particules, puis s’installa alors à son bureau. Enfin, il sortit un morceau de parchemin de sa giberne, saisit l’encrier le plus proche, et se mit à écrire, plutôt dessiner à l’aide d’une plume. Almère…. Il portraiturait grossièrement l’individu, dont il connaissait à présent le nom grâce à la prêtresse qu’il eut invité la veille dans sa chambre.

Quand Aloys eut terminé, il quitta les lieux, et se mit à presser le pas en direction des escaliers. De peu, il manqua de percuter un homme visiblement essoufflé. Ce dernier, un milicien plutôt apathique, le prévint de l’urgence, à savoir la requête de sa présence au rez-de-chaussée. La Baronne, que lui voulait-elle donc encore une fois ? Il espérait des excuses, bien que cela n’excusait point son inaptitude à gouverner. Un immensurable mépris à l’égard de ladite femme, rongeait le seigneur depuis la veille. Son exécrable attitude lui était resté en travers de la gorge. Il ne comptait point en rester là.

- « Remettez ceci au coutilier. Arrêtez-moi cet individu que l’on prénomme Almère. Le vaurien faisait partie des voyageurs et ne devrait être bien loin. Les convoyeurs devraient pouvoir l’identifier. », dit-il à son interlocuteur avant de lui remettre le parchemin. « Pour un meurtre commis sur un membre de la milice. Cela va sans dire, vous avez la permission de la Baronne. ». Il déposa sa main sur l’épaule de l’homme, pour mieux l’asservir. « Jetez-le dans les geôles en attendant mon retour, ou faites-le travailler sur les chantiers, chaînes aux jambes bien entendu ». D’une tape, il congédia le milicien et se mit à descendre les marches.

En bas, il fit la rencontre de la Baronne, quelle rencontre fortunée. Il préféra s’abstenir de répondre à sa question, du chit-chat sans importance, et de ne retenir que le nécessaire. « Allons-y », se contenta-t-il d'un ton sec. Sans plus tarder, il suivit la maîtresse des lieux jusqu’au salon, pour y découvrir l’invité. Ce dernier, un ouvrier ? Plausible, l’homme au visage rond était, à vrai dire, assez bien constitué. Avait-il quelque chose de pertinent à déclarer vis-à-vis des chantiers en cours ? Quoiqu’il en fût, Aloys demeura silencieux tout en saluant l’homme d’un signe de tête. Il vint se placer aux côtés du canapé sur lequel la Baronne de Sombrebois se fut installée. Les bras croisés, il dévisageait impassiblement l’inconnu.

HRP:
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MessageSujet: Re: [Quête] - [Terminé] - Pour qui sonnent les tambours   [Quête] - [Terminé] - Pour qui sonnent les tambours EmptyLun 13 Fév 2023 - 9:05
La lumière rougeoyante accompagnant le levé du soleil éclairait la pièce et lui amenait une ambiance surréaliste. Lorsque les deux convoqués entrèrent dans le petit salon, ils virent ainsi le visage de ce personnage inconnu avec un teint écarlate, tout comme l’étaient leurs propres faciès.

En les voyant ainsi répondre à son appel, Leblé se leva et s’inclina, signe de son respect envers ces deux barons et les observa se positionner sur les canapés. L’homme s’installa à son tour, comme si il ne trouvait pas incongru de faire comme deux nobles et qu’il s’agissait de quelque chose de normal. Il ne fit pas durer le suspens plus longtemps.

« Madame la Baronne, Monsieur le Baron, je vous prie de m’excuser pour vous avoir extirpé de vos tâches de si bonne heure. Je me nomme Patrice Leblé, envoyé de la Couronne. »

Les yeux d’ardoise de l’homme se fichèrent tour à tour dans ceux de ses invités pour prouver le sérieux de ses dires. Aucune peur ou hésitation ne se peignait dans ses traits ou son ton, il était suffisamment sûr de lui pour les confronter.

« Notre Souverain, a prit particulièrement à cœur ce qu’il s’est passé ici. Sans quoi, vous vous doutez bien, il n’aurait pas fait preuve de la générosité qui vous a amené vivres et main d’œuvre sur ses deniers. Sachez que le peuple de Marbrume a été particulièrement affecté aussi, et que l’annonce de la victoire de la milice contre les sectaires a donné de l’espoir à de nombreux gens. »

L’homme-lige laissa quelques secondes aux deux nobles pour intégrer ces informations et toutes leurs conséquences, bien que le Baron de Tourbière devait avoir vu l’effervescence à Marbrume. Depuis que la nouvelle avait été annoncée, deux sentiments contraires s’étaient partagés dans la population, se mélangeant parfois.

L’effroi tout d’abord, de savoir qu’un fief de l’humanité qui avait mis tant de temps à se remettre de la fange, soit attaqué par ces sectes hérétiques. Les humains avaient attaqué les humains afin d’étendre l’influence d’Etiol, et ça, c’était tout à fait révoltant tout autant qu’inquiétant. Qui serait leur prochaine cible ? C’est ce qu’il se murmurait au coin des rues, dans les tavernes et jusqu’au bas-fond de la cité. Sans compter l'inquiétude qui s'était propagée à l'Esplanade et dans les rangs de la milice, pour qui le risque de nouvelles attaques était un fardeau quotidien.

L’espoir revenait par la suite, car malgré tous les obstacles, l’humanité se relevait toujours. Les vaillants habitants ne s’étaient pas laissé faire et avaient fait face à l’envahisseur avec bravoure. C’était sans compter l’intervention du Prince, les rumeurs indiquaient même qu’il aurait été au courant de cette attaque et avait fait le nécessaire pour que la milice extérieure soit prête à combattre le cas échéant. Il méritait son titre d’héritier, tout comme les tuniques vertes méritaient les honneurs.

« Le Roi est aussi un homme prudent, il a voulu s’assurer personnellement que les dangers qui guettaient le bourg et l’ordre établis soient écartés. C’est pourquoi j’ai été chargé d’intégrer le convoi anonymement et de rapporter toute information mettant en péril la sécurité de Sombrebois et les règles du Royaume. »

Il y avait eu suffisamment de problèmes dans le royaume depuis l’accession au pouvoir pour que Sigfroi de Sylvrur ne veuille en laisser d’autres poindre. Et il n’était pas difficile de comprendre qu’il tenait à profiter de la bonne image qu’avaient permise les actions de son fils, même si un homme avec autant d’égo aurait sans doute préféré être lui-même le héros de cette épopée.

« Je ne m’attendais pas à voir une scène aussi cocasse dès notre arrivée à Sombrebois et devoir me montrer devant vous dès cette première matinée. »

Leblé tenta un sourire pour détendre l’atmosphère suite à sa boutade. Il se doutait qu’il n’était pas agréable de se sentir ainsi surveillé par le grand Roi. Malheureusement pour eux, sa mission restait la même.

« Bien maintenant que vous connaissez un peu mieux la raison de ma présence, j’aimerais en savoir un peu plus sur cette histoire. Si j’ai bonne mémoire, vous avez déjà tenté de faire arrêter la fillette en plein marais après notre dernière attaque. Qu’est-ce qui rends son arrestation si essentielle qu’elle a dû se faire sous le regard de tous ? »


Redevenu neutre, Patrice Leblé devait comprendre cette histoire pour savoir comment il devait agir. Son expérience lui avait appris à juger sur plusieurs points. Le témoignage des deux personnes présentes était essentiel.
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MessageSujet: Re: [Quête] - [Terminé] - Pour qui sonnent les tambours   [Quête] - [Terminé] - Pour qui sonnent les tambours EmptyLun 13 Fév 2023 - 15:10


Pour qui sonnent les tambours
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« Je me nomme Patrice Leblé, envoyé de la Couronne. »

Je crois que mon cœur me remonte dans la gorge. Encore cette maudite couronne… Puisse-t-elle périr à jamais. Je cache mon désappointement, n’affichant qu’une très légère surprise. C’est un peu ce que je craignais je crois… sans y avoir réellement pensé.

Lorsque son regard se fiche dans le mien, j’incline à nouveau la tête de façon solennelle en guise de salutation plus officielle. J’hésite à placer une phrase de salutation protocolaire, mais je préfère m’abstenir d’en faire trop. Trop, c’est comme pas assez.

Je hoche la tête pour démontrer du respect et de la reconnaissance afin de confirmer que j’ai bien compris la situation et cette admirable générosité de notre monarque. Un saint homme. Il ne peut en être autrement, si ?

Lorsque le dénomé Leblé sourit de façon presque… dédramatisante ? Indulgente ? Ah, je ne saurais dire - j’affiche pour ma part une petite moue contrite, désolée.

Merci pour les emmerdes, crétin de baron…

Mais je ne me laisse pas désarmer et reste digne et stable – enfin, émotionnellement, parce que physiquement je pourrais quand même être plus droite. Mais on me le pardonnera au vu de mon état... Je vais devoir gérer ça de façon à glisser comme une anguille entre toutes les mains pour retourner dans l’océan et espérer me faire oublier.

J’allais tenter de placer une phrase pour nous justifier, pour nous expliquer. Mais le temps que je réfléchisse à quoi dire et de tourner ma langue dans ma bouche, Leblé reprend avant que je n’ai trouvé quoi dire qui ne m’enfoncerait pas d’avantage, interrogeant directement le baron.

Je m’efface donc de la conversation le temps qu’il s’adresse à mon invité, ou que, sinon, j’aie un commentaire à placer ou une précision à exposer, voire une question à poser. Je prends toutefois note qu'il s'adresse en premier à Tourbière, ce qui me paraît quand même être bon signe pour moi. Du moins, je l'espère. Rien n'est joué et les apparences sont souvent trompeuses...

Pénélope, cette brave Pénélope ! La voilà qui arrive dans une gracieuse salutation, un plateau avec des mises en bouche et du vin pour nous trois.

Je ne sais pas du tout si elle l’a fait de par sa bienveillance naturelle, ou si elle a compris qu’il s’agissait d’une visite délicate. Sûrement les deux… Je lui souris, la remercie en la regardant poser son plateau sur la table puis nous servir le vin. Elle se retire ensuite après nous avoir salués respectueusement. Parfaite, comme toujours.


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MessageSujet: Re: [Quête] - [Terminé] - Pour qui sonnent les tambours   [Quête] - [Terminé] - Pour qui sonnent les tambours EmptyMer 15 Fév 2023 - 1:46
Un envoyé de la Couronne. Le Baron de Tourbière fronça les sourcils à la suite de cette nouvelle. Le Roi possédait un intellect remarquable. Il n’était donc point surpris des précautions prises par sa Majesté. De là à envoyer l’un de ses fidèles hommes à une mort probable ? Audacieux. Toutefois, il eut réussi son coup, son loyal représentant étant arrivé en un seul et unique morceau. Décidemment, rien n’échappait à la famille royale. Alors le jeune seigneur prit note de cette leçon : yeux et oreilles, peu importe le temps, peu importe l’endroit.

L’homme-lige ne lui semblait point être un escroc. Son visage lui était familier*, et pourtant, Aloys n’avait décelé sa présence pendant le voyage. Comment n’avait-il pu remarquer sa tenue de bonne facture ? Ses chausses raffinées demeuraient impeccables, le camaïeu bleu de son haut, immanquable. Ce fut comme si celui-ci n’eut nullement voyagé. S’était-il changé entre temps ? Peut-être s’agissait-il même d’un expert au service du souverain pendant plusieurs années maintenant, un vétéran, ou un individu sélectionné par son talent naturel. Qu’importe, le seigneur espérait seulement que la Baronne se fut assurée de l’authenticité de l’individu au travers d’un pli royal. L’on ne savait jamais à quoi s’attendre avec une telle écervelée, toutefois, il décida de partir de ce principe s’il devait partager des informations confidentielles.

Quand la parole lui fut adressée, le Baron de Tourbière décroisa les bras et dissimula ses mains derrière son dos, pour ainsi mieux bomber le torse. « Si je puis me permettre, Monsieur Leblé, j’ai ordonné l’arrestation de cet enfant à notre arrivée au bourg de Sombrebois. », rappela-t-il courtoisement, la mémoire de l’homme ayant échouée. « Ce même enfant a laissé échapper un étrange récipient lors de la dernière attaque. », poursuivit-il, sortant l’objet de sa giberne avant de le remettre en mains propres à l’envoyé. « Veuillez procéder avec prudence. », prévint le seigneur, avant de faire quelques pas en arrière pour revenir à sa position initiale. « Ce n’est qu’à quelques mètres de notre destination finale, que je parvins à identifier la nature de la substance grâce à mon expertise. », dit-il, et sans plus tarder, il enleva tout suspens, « Ceci est du poison. ». Au même moment, des mises en bouche et du vin venaient d’être déposés sur la table par l’une des servantes.

Calmement et la main sur le menton, le Baron de Tourbière se mit alors à faire les cents pas devant son interlocuteur, faisant abstraction des mets proposés. Il semblait absorbé par son récit, « J’ai donc décidé de faire fouiller l’ensemble du convoi et de ses voyageurs, à la recherche de tout individu suspect, ou de substance similaire. Hélas, ce ne fut guère concluant. ». Patrice Leblé devait certainement s’en souvenir, s’il eut bel et bien intégré le convoi anonymement comme il l'avait prétendu. « Enfin, j’ai par la suite émis deux hypothèses. La première : l’on cherche à faire assassiner la Baronne ici présente ou bien à empoisonner les ouvriers, ce qui revient par conséquent à nuire à la sécurité de Sombrebois. La deuxième : l’enfant n’est pas seule et possède des complices, ici à Sombrebois. ». Aloys se râcla brièvement la gorge, asséchée par sa prise de parole continue. « C’est alors que je pris l’initiative de faire arrêter l’enfant pour l’envoyer dans les geôles, sous prétexte de vol, afin de ne point semer la panique et la paranoïa au bourg. », expliqua-t-il. « Cette décision stratégique, me donna une autre opportunité pour identifier d’éventuels suspects. Quatre individus se sont approchés : un milicien et une prêtresse demandant grâce pour l’enfant, un conducteur anodin remettant un pli à la Baronne, et finalement, un homme encapuchonné au regard fielleux et menaçant. ». De ses bras et de ses mains, le jeune noble faisait des gestes amples et soutenus au fur et à mesure de l’histoire. « En conversant avec les deux premiers, j’en déduis qu’ils ignoraient l’existence de la toxine. Quant au conducteur, celui-ci m’a semblé désintéressé et ignorant de l’affaire. ». Enfin, son récit touchait à la fin, « Toutefois, ce dernier individu absolument douteux et répondant au nom d’Almère, est en train d’être appréhendé par la milice en ce moment-même avec la permission de la Baronne. Je m’apprêtais, ce matin, à l’interroger, ainsi que l’enfant pour confirmer ou infirmer mes hypothèses. ». Finalement, le seigneur arrêta le pas pour se tourner vers l’invité : « La Baronne de Sombrebois ici présente, pourtant pleinement consciente et confidentiellement informée par mes soins du danger planant sur le bourg dès mon arrivée, a contesté ma décision d’envoyer l’enfant dans les geôles. Sous ses instructions, ce dernier a passé librement la nuit au temple, en compagnie du milicien et de la prêtresse précédemment mentionnés. », confia-t-il avec gravité. Était-il là à ce moment ? S’en souviendrait-il ? Aloys revint à sa position initiale, mains derrière le dos, ignorant la maîtresse des lieux, « Monsieur Leblé, voici donc l’intégralité des faits. », conclut-il.



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MessageSujet: Re: [Quête] - [Terminé] - Pour qui sonnent les tambours   [Quête] - [Terminé] - Pour qui sonnent les tambours EmptyJeu 16 Fév 2023 - 2:33


Pour qui sonnent les tambours
Rosen feat Aloys et Larimar


Je ne peux m’empêcher de regarder le baron prendre une posture des plus altières. Déjà, il ne s’est même pas assis l’insolent, se montrant des plus impudents avec l’autorité qui nous a demandé. Lui, à un moment, il va vraiment lui arriver des bricoles, c’est inévitable. D’ailleurs, ça pourrait même arriver bien vite. Alors qu’il parle, il se permet même d’arpenter le petit salon - ignorant même la nourriture apportée par Pénélope. Ça, ça va encore. Mais il offre aussi une considération proche de zéro à, rappelons-le tout de même, à ce qui devrait être un envoyé de la couronne.

Rien que ça. J’essaie de contenir mon dépit, je ne sais pas si j’y parviens vraiment comme je le regarde se promener fièrement. Bordel. Manquerait plus qu’il s’amuse à feuilleter les livres... Il me rappelle Victor. Ça se trouve, cette fiole, elle n’a jamais été une seule seconde dans les mains de la petite… tout pourrait être un coup monté.

Je l’écoute, et plus je l’écoute, plus j’ai envie de l’étriper au fur et à mesure qu’il raconte des conneries pour ne pas dire des calomnies. Mais à quoi joue-t-il donc ce demeuré ?Il le fait exprès ? Il ne m’aide vraiment pas le moins du monde cet espèce de crétin. C’est plus possible là il faut que j’intervienne.

« Ce n’est pas exactement ça », suis-je donc obligée de m’immiscer fermement en levant l’index. 

Essayons de reprendre tout cela point par point… et de garder patience… je ne veux pas parier sur un combat de coq. Plutôt sur une partie d’échec. Je me tourne vers le baron pour m’adresser à lui.

« Vous donnez des ordres ? Sur les terres dont j’ai la régence ? » 

Cella là, elle est bien bonne. Regardez donc pour quoi il me fait passer… Je pourrais en rire. Je vais tout de même rester stoïque et réfléchie. Il y a tout de même un envoyé de la couronne en face de moi. Je crois qu’il était temps que je le reprenne celui-là. Même Gaël hier m’a fait comprendre que je le laissais un peu trop prendre ses aises… il était temps de resserrer la vis, je crois.

« Voyons… ? Je comprends votre inquiétude et le désir de protéger Sombrebois, votre honneur… et cela me touche profondément, mais réfléchissez quelques minutes avant de tenir de tels propos ou de faire preuve de tant d’impétuosité. Ici, c’est à moi de gérer le bourg, c’est la tâche qui m’incombe, et à part la Couronne ou ses représentants, comme Monsieur Patrice Leblé ici présent, personne ne se permettra de donner des ordres au dessus des miens. »

Voilà qui est fait. Je me devais d’asseoir mon autorité de baronne douairière, non ? Ça peut être un bon point de marqué, comme un mauvais, qui peut savoir. Encore une fois, je fais ce qu’il y a à faire, qu’importe les conséquences. Un dirigeant qui se laisse marcher sur les pieds ou qui ne sait pas s’imposer quand il le faut – de façon juste – ne peut être un bon dirigeant.

« Je ne saurais assez vous remercier pour avoir réussi à déjouer ce drame qui semblait se préparer. Mais sachez que je continuerai à contester les décisions maladroites, bien que bien intentionnées à mon égard, que vous prendrez sans mon accord. A plus forte raison si elles me semblent injustifiées. » 


Être tolérante, parfois, ça ne marche pas. Il faut sévir.

« Certes, faire fouiller le convoi pouvait être nécessaire pour sécuriser. Mais je refuse que l’on maltraite une petite fille sans même savoir ce qu’il s’est passé. Et au vu de la fatigue de votre voyage, je ne peux vous en vouloir de ne pas avoir compris totalement les directives que j’ai donné, très cher, mais l’enfant est enfermée dans une chambre au temple sous surveillance de la milice, avec l’interdiction d’en sortir. Nous sommes tout de même loin du ‘passer une nuit librement’ j’imagine ? » 

Deuxième point. J’essaie de parler assez fort de ma voix faible, mais cela m’use et je suis obligée de parler lentement. Je manque de souffle… mais je parle assez fort pour être entendue. J’allais à présent m’adresser à Leblé, mais j’allais oublier un détail et me ré-adresse donc à Tourbière.

« Ah. Quant au dénommé Almère dont nous avons parlé hier. Je vois que vous avez pris les choses en main encore une fois. Selon-vous, cet homme a donc assassiné un milicien de façon malveillante et non par nécessité, nous sommes bien d’accord je l’espère ? Car j’avais bien précisé de le faire arrêter seulement une fois que vous vous en serez assuré, vous précisant bien que l’on arrêtait pas les gens par suspicion d’attentat, malgré un contexte aussi inquiétant que peut connaître Sombrebois actuellement. »

Évidemment qu’il ne s’en est pas assuré.

« J’ai entendu dire hier soir que cet homme avait sauvé la vie d’un milicien et que le milicien qu’il a tué s’était fait arracher la jugulaire par un fangeux. Vous avez donc demandé d’arrêter une personne qui est venue héroïquement en aide à un milicien et qui a achevé un homme condamné qui se serait relevé pour aller dévorer toutes les personnes à sa portée dans tous les cas, si j’ai bien compris, et cela en mon nom ? »

On monte en niveau, on monte en niveau… Je n’ai toujours pas fini. Ça, c’était le troisième point.

« Je vous en prie, très cher ami, venez donc vous asseoir au lieu de vous pavaner ainsi. »

Attendez, je n’ai toujours pas fini. Je me suis juste octroyé un petit plaisir en chemin. C’était gratuit.

« Après la fillette, nous irons donc voir cet homme pour le sortir de ces cachots où vous l’avez fait envoyé, lui aussi, contre ce qui semblerait être le bon sens selon les personnes que vous avez accompagné lors du convoi. Tout comme plusieurs personnes sont venues prendre la défense de la petite Margaux, il y a au moins un milicien qui prend la défense de cet homme. Et d’ailleurs, si cet homme méritait la mise aux arrêts pendant votre voyage, pourquoi diantre personne ne l’a fait à ce moment là ?! Il y avait pas mal de miliciens pour cela, et j’attends toujours que vous me répondiez à cette question depuis hier. » 

Point suivant. Le quatrième si je compte bien…

Je m’adresse à présent à ce Leblé qui me paraîtrait presque sympathique. En tout cas, plus sympathique que le coq qui se dandine comme un pigeon à côté de nous.

« Monsieur Leblé… sachez que cela ne m’a pas amusé le moins du monde de devoir mettre en détention une petite fille, dis-je avec sérieux, sur un ton solennel. Mais si jamais la sécurité du bourg est menacée, je pense que vous comprenez que je n’ai pas eu le choix et que j’ai dû prendre des mesures. J’aurais aimé pouvoir le faire plus… discrètement, moi aussi, comme vous devez aussi vous en douter. Mais j’ai fait au mieux au vu des circonstances. Toutefois, il m’était inenvisageable d’envoyer cette enfant blessée et terrifiée dans un cachot sans même savoir de quoi il en retournait. Je ne suis pas si cruelle… »

Pas avec les enfants en tout cas. Mais ce détail, je ne vais sûrement pas l’exposer.

« Surtout qu’il me paraît impossible que cela soit de son propre chef. Le plus important serait d’arriver à démasquer le commanditaire. C’est une situation… délicate… beaucoup ont protesté la décision du baron de Tourbière et lui ont demandé de la revoir, mais il a refusé. Alors je la fais détenir au temple, où je l’espère comme je l’ai demandé, elle est bien traitée. Le principal étant juste qu’elle soit mise hors d’état de nuire. Comme l’a dit le Baron de Tourbière, enfin, comme il voulait dire, nous nous apprêtions, tous les deux, à aller interroger la petite à votre arrivée. Il me semble que cela me concerne, ce serait quand même un comble que je ne daigne pas aller interroger notre assassin potentiel venu peut-être bien pour m’assassiner… Mais je vous en prie, Monseigneur, j’aimerais que nous allions dès que possible interroger les autres volontaires présent lors du voyage afin d’avoir leur avis et leur témoignage concernant ces deux arrestations. J’y tiens réellement, leur avis me paraît essentiel pour prendre une décision correcte. »

Et de cinq ? Je regarde ensuite le baron. Je pourrais sûrement continuer encore un moment sur ma lancée ; mais je pense qu’il a eu sa dose. La juste dose afin de le mettre hors d’état de nuire sur cette histoire. Et puis, mieux vaut éviter de trop en faire. Je m’adresse à nouveau à lui sans provocation aucune, sans air méprisant, sans le moindre sourire en coin. Juste avec un épuisement affligeant et un léger sourire.

« C’est dommage, savez-vous ? Vous pourriez faire une excellent baron pour Sombrebois au vu de votre implication et de votre autorité naturelle. » 

Cadeau de la maison. A choisir la facette du dé qui vous plaira… humour noir dissimulé, proposition sincère à considérer, simple détail relevé sans idée derrière la tête... mais ce n’est pas vraiment le moment pour s’attarder sur le sujet.

J’émets un léger soupir. Pas un soupir désobligeant mais le soupir de celui qui voudrait juste que les choses puissent être plus simples, des fois. En tout cas, je suis satisfaite de mes explications. Je crois même pouvoir dire que je suis fière de moi...

« Je vous en prie Messieurs, goûtons ce que nous a porté ma gouvernante », dis-je de façon courtoise sans même savoir si Leblé a déjà goûté ou pas pendant que je m’adressais à l’autre faiseur de cocoricos columbiformes.

J’avance la main pour prendre une mini… ah non, ce n’est pas une mini tourte mais une mini quiche, pour changer ! Crème aux fines herbes et jambon, il y a même des beignets volaille-champignons et d’autres rillettes-oignon. Le tout sur un format de délicieuses bouchées raffinées où des épices subtiles donnent une saveur légère et agréable.


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MessageSujet: Re: [Quête] - [Terminé] - Pour qui sonnent les tambours   [Quête] - [Terminé] - Pour qui sonnent les tambours EmptyJeu 16 Fév 2023 - 22:05
Au final, le Baron de Tourbière avait décidé de rester debout et toisait Patrice Leblé, comme si il pouvait découvrir le secret de sa transformation. Ce à quoi, notre homme-lige répondit d’un sourire entendu. Il était un homme discret de longue date, qualité indispensable pour ce travail. Tout comme le flegme imperturbable dont il fit preuve pendant les prises de paroles des deux nobles. Seuls quelques hochements de tête attestèrent à ses invités qu’il n’était point une statue, même si il était visible dans ses prunelles d’ardoise que les informations n’étaient pas tombées dans l’oreille d’un sourd.

Après la diatribe de la Baronne, il bougea pour la première fois. Sa main se leva dans un geste apaisant.

« Madame la Baronne, je comprends votre invective. Seulement, à la vue de votre état, il serait sans doute plus opportun qui vous restiez calme. Personne ne tient à ce que vos blessures saignent à nouveau. »


Un sourire vint ponctuer sa phrase et son faciès se fit bien moins inaccessible que quelques instants plus tôt.

« Soyez rassurée, j’ai déjà démêlé des affaires bien plus sombres que celle-ci. Je ne suis pas homme facilement manipulable ou impressionnable, la patience et l’analyse me sont des alliées précieuses. Bien que cette fois, mon rôle sera assez minime. Vous verrez. »

Une invitation pour les deux interrogés, tout comme un avertissement. Bien qu’ils aient été tout à fait charmants jusqu’à présent, les esprits qui s’échauffaient n’étaient jamais de bons conseillers. A présent que les choses étaient claires, en tous cas il l’espérait, Leblé pouvait enfin rentrer dans le cœur du problème. Il fixa Aloys de Tourbières, car c’est à lui que s’adressaient les premiers mots.

« Bien, si je résume : lors du convoi, l’enfant a laissé échappé ledit récipient, ce qui avait sans doute provoqué ces accusations de vol au moment même. Lors de l’arrivée du convoi, vous avez pris les mesures qui vous semblaient nécessaires pour palier à tout problème, à savoir faire arrêter l’enfant et la faire enfermer, sans compter la fouille des chariots. »

L’homme-lige alterna ensuite entre les deux concernés.

« Madame la Baronne, à l’écoute des contestations qui lui ont été portés, et son coeur de jeune mère l’aidant, a fait emmener la petite fille au Temple sous bonne garde plutôt que dans les geôles. Monsieur le Baron a continué de mener l’enquête hier soir et en a conclu non seulement que la fiole contenait du poison, mais aussi qu’un des autres convoyés était le complice de la jeune fille. Pour finir, Monsieur vient de le faire arrêter, pensant, visiblement à tort, que vous étiez d’accord Madame. »

N’attendant aucune confirmation ou infirmation sur son résumé, Leblé continua, ne laissant pas vraiment l’occasion aux incriminés de se défendre. Son index et son pouce caressèrent son menton, comme si il réfléchissait intensément.

« Bien, bien. Je pense avoir saisi les tenants et les aboutissants de là où en est l’affaire en ce moment même. Maintenant, laissez moi vous donner le point de vue de ceux qui m’ont envoyé, sur les choses. Nous étions en guerre contre la Fange depuis plusieurs mois, mais grâce au sacrifice de nombreuses vies, l’humanité a reprit ses droits dans les marais. Qui dit humanité, dit application de la loi royale. Si quelques écarts ont été longtemps tolérés, vous comprendrez qu’après un évènement comme celui qui a touché Sombrebois, le Roi doit se montrer encore plus inflexible sur ce qui nous différencie nous les Hommes, des bêtes sanguinaires que sont les fanatiques. »


Quelques secondes furent laissés afin que les informations qui venaient d’être lâchées soient intégrées. Temps dont profita l’orateur pour prendre un peu de vin et l’un de ces amuse-bouches qu’avait amené la servante des lieux. Et pour être sûr qu’aucun des deux barons ne profite de sa pitance pour l’interrompre dans son discours, il leva un doigt accompagné d’un « un instant s’il vous plait ». Rater l’occasion de se nourrir était une insulte envers ceux qui étaient morts pour récupérer les terres arables, et ceux qui continuaient à donner leurs vies pour que tous puissent en profiter. Heureusement, la servante avait pensé à ajouter un petit tissu sur lequel Leblé essuya ses doigts une fois son léger casse-croûte terminé.

Se redressant, il reprit, comme si de rien n’était.

« J’ai trois question à vous soumettre. »


Son index se leva, alors que Tourbière était de nouveau dans l’œil de la tempête.

« La première vous est destinée, Monsieur le Baron. Malgré votre profonde envie de déjouer un nouveau drame, quelle autorité allez-vous faire valoir pour ordonner l’arrestation de quelqu’un hors de vos terres ? »

Son majeur s’ajouta, alors que c’était la jeune mère la nouvelle cible.

« La seconde est pour vous, Madame la Barone. Si il se trouve que l’enfant transportait réellement du poison et comptait s’en servir contre vous, ou contre le Baron par exemple, que feriez-vous ? »


Le troisième doigt ne se leva pas, Leblé préféra laisser tomber son décompte pour saisir une autre de ces petites gourmandises. C’était fort goûtu, et il aurait été mal poli de se priver. Avant de l’enfourner, il se rappela de son rôle et posa sa dernière interrogation.

« Et enfin, vu qu’il n’y a plus de Capitaine de la garde de Sombrebois, avez vous nommé quelqu’un de compétant pour superviser l’enquête ? J’aimerais connaître son nom et le rencontrer aussi. »
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MessageSujet: Re: [Quête] - [Terminé] - Pour qui sonnent les tambours   [Quête] - [Terminé] - Pour qui sonnent les tambours EmptySam 18 Fév 2023 - 16:15
La Baronne de Sombrebois se mit soudainement à l’interrompre dans son récit. De quel droit ? C’était à lui que, l’envoyé de la Couronne s’adressait originellement. Ne pouvait-elle point attendre son tour ? Quelle discourtoisie ! Quelle insolence ! Il croisa de nouveau les bras, haussant le sourcil, prêt à entendre la version de la bonne femme. Quels faits ? Elle prétendait que les choses ne s’étaient pas déroulées ainsi, mais ne contestait en rien sa version des faits ! Au lieu de contester sur le déroulé de son récit, elle s’attardait sur de petits détails sans importance vis-à-vis de la menace imminente. Était-ce une stratégie pour troubler l’invité ? Souhaitait-elle gagner du temps et écarter le Baron de l’enquête ? À quoi bon ? Ce dernier en vint même à se demander, si la grossière mégère avait quelque chose à cacher. Personne ne pouvait être aussi crétin et être à la tête d’un bourg ! À quoi le Roi s’amusait-il ?

Rosen a écrit:
« Vous donnez des ordres ? Sur les terres dont j’ai la régence ? »

Voici donc une première question, ayant plus pour but d’asseoir l’autorité de la harpie, qu’éclaircir la situation actuelle.
« Cela est fortement débattable. L’enfant était d’ores-et-déjà coupable avant même d’avoir foulé vos terres. Je n’ai fait qu’exécuter la suite logique de sa sentence. », répondit-il en sa défense.
Le Baron de Tourbière fit de son mieux pour garder son calme et de s’exprimer de manière intelligible face à une telle imbécilité. Il était néanmoins satisfait de son argument, qu’il jugeait légitime.

Rosen a écrit:
« Voyons… ? Je comprends votre inquiétude et le désir de protéger Sombrebois, votre honneur… et cela me touche profondément, mais réfléchissez quelques minutes avant de tenir de tels propos ou de faire preuve de tant d’impétuosité. Ici, c’est à moi de gérer le bourg, c’est la tâche qui m’incombe, et à part la Couronne ou ses représentants, comme Monsieur Patrice Leblé ici présent, personne ne se permettra de donner des ordres au dessus des miens. »

Celle-ci continuait sa démonstration de puissance, profitant à l’occasion, d’une part pour insulter le Baron, de l’autre pour encenser ridiculement Patrice Leblé.
« Je peine à voir, la fois où j’ai donné des ordres au-dessus des vôtres, comme vous le prétendez. », rebondit-il habilement tout en restant courtois. « J’ai uniquement pris des initiatives, sur lesquelles vous avez obtenu le dernier mot, comme le montre les faits. ».
Il préféra continuer en exposant des faits, comme il l’eut fait auparavant, pour ainsi éviter de tomber dans le piège de la Baronne et s’aventurer hors sentier.

Rosen a écrit:
« Je ne saurais assez vous remercier pour avoir réussi à déjouer ce drame qui semblait se préparer. Mais sachez que je continuerai à contester les décisions maladroites, bien que bien intentionnées à mon égard, que vous prendrez sans mon accord. A plus forte raison si elles me semblent injustifiées. »

La dérangée poursuivit dans sa mégalomanie. Elle remerciait sournoisement le jeune noble, pour encore mieux l’enfoncer derrière. Cette pathétique et ridicule stratégie, se voyait comme le nez au milieu du visage.
« À l’égard de la Couronne. », se permit-il de corriger. « Je m’en remets à notre Majesté pour évaluer la justification de mes décisions. ». Il ne comptait pas se démonter face à cette visible hypocrisie et ces attaques sans fin. « Je me permets de vous rappeler que ce drame n’a pas encore été entièrement déjoué. Pardonnez-moi, mais vous me semblez manquer de vigilance, pour quelqu’un chargé de la gestion de tout un bourg. », finit-il par dire tout en restant civil. De toute évidence, la demeurée se nuisait à elle-même au fil de la conversation.

Rosen a écrit:
« Certes, faire fouiller le convoi pouvait être nécessaire pour sécuriser. Mais je refuse que l’on maltraite une petite fille sans même savoir ce qu’il s’est passé. Et au vu de la fatigue de votre voyage, je ne peux vous en vouloir de ne pas avoir compris totalement les directives que j’ai donné, très cher, mais l’enfant est enfermée dans une chambre au temple sous surveillance de la milice, avec l’interdiction d’en sortir. Nous sommes tout de même loin du ‘passer une nuit librement’ j’imagine ? »

Elle continuait sur sa lancée, appelant désormais à l’empathie de Patrice Leblé, tout en essayant de déshumaniser le Baron de Tourbière. Elle l’excusait ridiculement d’une prétendue fatigue, qui n’avait pourtant guère influée sur sa décision. Pourtant, si c’était à refaire, il le referai.
« Vous employez des termes bien forts. Il ne s’agit point de maltraitance, mais d’un juste emprisonnement temporaire pour mieux protéger notre future interrogée. Je vous rappelle que l’individu était en possession de poison et susceptible de mettre en danger la sûreté de Sombrebois. », se défendit-il. « Une chambre au temple n’est point une geôle, peu importe la manière dont vous essayez de vous justifier. Le risque de perdre l’enfant aux mains de complices, ou de son évasion, demeure bien plus élevé. Celui-ci s’est retrouvé en compagnie de deux anciens suspects désignés par vos soins, à savoir la prêtresse et le milicien, tous deux mentionnés précédemment, ce qui peut également biaiser l’enquête. D’autant plus qu’un captif n’a rien à faire dans un lieu aussi sacré… », poursuivit-il par, encore une fois, des faits logiques. « Enfin, votre instinct maternel et votre éloignement de la cité semblerait vous avoir fait oublier qu’un enfant est tout aussi capable de forfait qu’un adulte », rappela-t-il, toujours sur un ton sec et sérieux.


Rosen a écrit:
« Ah. Quant au dénommé Almère dont nous avons parlé hier. Je vois que vous avez pris les choses en main encore une fois. Selon-vous, cet homme a donc assassiné un milicien de façon malveillante et non par nécessité, nous sommes bien d’accord je l’espère ? Car j’avais bien précisé de le faire arrêter seulement une fois que vous vous en serez assuré, vous précisant bien que l’on arrêtait pas les gens par suspicion d’attentat, malgré un contexte aussi inquiétant que peut connaître Sombrebois actuellement. »

Les bras toujours croisés, le Baron de Tourbière serra les poings quand la vile femme tenta de recourir au mensonge, en s’aventurant encore une fois sur un sujet n’alimentait en rien les pistes de réflexion vis-à-vis de l’affaire. Elle comptait donc risquer le tout pour le tout, quitte à déformer ses paroles pour tourner la situation à son avantage.
« Nous ne sommes point d’accord. Votre mémoire échoue, car je n’ai à aucun moment évoqué un assassinat ou de la malveillance de la part de cet individu, seulement un meurtre. En effet, cet Almère a bel et bien commis un meurtre en tuant un milicien, certes condamné, mais en incapacité de se défendre et encore humain au moment présent. », clarifia-t-il avec précision et sévérité. Un fait est un fait, et rien ne pouvait changer cela. « De plus, n’êtes-vous pas celle qui est venue enquérir sur cet homme le soir-même après avoir remarquée son hostilité lors de l’arrestation de l’enfant ? Je n’ai fait que répondre à votre question, en qualifiant cet acte d’une brutalité inouïe. », rappela-t-il.

Le jeune noble secoua la tête encore une fois face à la suite de ses propos. Jamais il n’avait entendu de telles bêtises. Sur quelle planète, la Baronne vivait-elle ? Dans quelle société ? Toute l’humanité était actuellement en jeu.
« Bien au contraire, il faut arrêter les gens par suspicion d’attentat pour mieux les interroger, surtout s’ils sont suspects, tel est le cas pour cet hostile individu. N’avez-vous point écouté votre invité ici présent ? Sa Majesté est un homme prudent, c’est pourquoi il a voulu s’assurer personnellement que les dangers qui guettent le bourg et l’ordre établis soient écartés. », répondit-il en citant les précédentes paroles de Patrice Leblé.

Rosen a écrit:
« J’ai entendu dire hier soir que cet homme avait sauvé la vie d’un milicien et que le milicien qu’il a tué s’était fait arracher la jugulaire par un fangeux. Vous avez donc demandé d’arrêter une personne qui est venue héroïquement en aide à un milicien et qui a achevé un homme condamné qui se serait relevé pour aller dévorer toutes les personnes à sa portée dans tous les cas, si j’ai bien compris, et cela en mon nom ? […] Je vous en prie, très cher ami, venez donc vous asseoir au lieu de vous pavaner ainsi. »

Héroïquement, très cher ami, venez donc vous asseoir… Aloys se demandait, encore pendant combien de temps, pouvait-il rester courtois et serein face à la présomptueuse sotte ? Néanmoins, il fallait continuer à répondre factuellement et avec raison pour convaincre l’invité.
« Un meurtre reste un meurtre. Un homme blessé à la jugulaire et au sol ne méritait point un tel acharnement sanguinaire provenant d’un roturier. Qui sait si, ce milicien blessé n’avait pas découvert quelque chose de suspect avant de mourir, brutalement tué par cet Almère ? Peut-être s’agit-il même d’un fanatique. », dit-il en soulevant une question. « Toutefois, c’est un regrettable hors-sujet sur lequel vous vous aventurez. Votre inaptitude à voir plus loin que le bout de votre nez m’attriste. Je m’attendais à plus de clairvoyance, particulièrement de la part de la régente de ces terres. La priorité est, je le rappelle encore une fois, d’interroger cet homme suspect. Si ce dernier s’avère irréprochable, alors je ne m’opposerai point à sa libération. », annonça-t-il encore debout, en recentrant la discussion sur le nécessaire, alors que la Baronne de Sombrebois poursuivait sur son discours moralisateur, qui finirait certainement par lui porter préjudice.

Rosen a écrit:
« Après la fillette, nous irons donc voir cet homme pour le sortir de ces cachots où vous l’avez fait envoyé, lui aussi, contre ce qui semblerait être le bon sens selon les personnes que vous avez accompagné lors du convoi. Tout comme plusieurs personnes sont venues prendre la défense de la petite Margaux, il y a au moins un milicien qui prend la défense de cet homme. Et d’ailleurs, si cet homme méritait la mise aux arrêts pendant votre voyage, pourquoi diantre personne ne l’a fait à ce moment là ?! Il y avait pas mal de miliciens pour cela, et j’attends toujours que vous me répondiez à cette question depuis hier. »

Voici la goutte d’eau qui fit déborder le vase. Alors que depuis le début de son séjour, le Baron de Tourbière voyait graduellement la Baronne de Sombrebois devenir à ses yeux un ennemi de la Couronne, il l’a considérait à présent, définitivement, comme tel.
« Je m’oppose fermement à la libération de l'homme. », répondit-il d’un ton sec, avant de s’adresser à Patrice, « Monsieur Leblé, permettez-moi d’interroger cet Almère par tous les moyens possibles. ». Il s’inclina, suppliant presque, le poing serré, « Je m’engage solennellement et sur mon honneur, à extraire la vérité de la bouche de cet individu. ». Il jeta un regard vers la maîtresse des lieux, avant de déclarer, « La Baronne de Sombrebois est sur le point de commettre une grave erreur. J’en ai la certitude. ». Il en oublia presque la dernière question qui lui fut adressée par la femme. « Tout simplement, parce que je n’avais pas encore identifié la substance, et qu’il n’était guère sage d’arrêter le convoi et ainsi l’exposer davantage au danger. Convoyez-vous régulièrement, Madame la Baronne ? ». Il n’attendait pas de réelle réponse de sa part, s’agissant plus de sarcasme à une énième stupide question.
Cette vipère dépourvue de tout jugement, représentait un danger pour la Couronne. Il lui fallait absolument convaincre l’invité par tous les moyens. Qu’avait sa Majesté à perdre, en laissant le Baron de Tourbière interroger un roturier fortement suspecté d’attentat ? Ce premier avait certainement arrêté des hommes pour moins que cela.

Rosen a écrit:
« Monsieur Leblé… sachez que cela ne m’a pas amusé le moins du monde de devoir mettre en détention une petite fille, dis-je avec sérieux, sur un ton solennel. Mais si jamais la sécurité du bourg est menacée, je pense que vous comprenez que je n’ai pas eu le choix et que j’ai dû prendre des mesures. J’aurais aimé pouvoir le faire plus… discrètement, moi aussi, comme vous devez aussi vous en douter. Mais j’ai fait au mieux au vu des circonstances. Toutefois, il m’était inenvisageable d’envoyer cette enfant blessée et terrifiée dans un cachot sans même savoir de quoi il en retournait. Je ne suis pas si cruelle… »

Enfin, elle s’adressa à Patrice Leblé, avec l’intention de le caresser dans le sens du poil. Aloys perdait peu à peu patience avec la greluche.
« Il ne vous a point été demandé si cela eut été amusant et je doute que cela n’amuse grand monde. », se permit-il de commenter en secouant la tête. « Vous parlez comme si vous aviez pris d’extrêmes mesures, alors que je n’ai vu que le contraire depuis mon arrivée. », critiqua-t-il en haussant les épaules. « Rien ne vous empêchait de lui procurer des soins au cachot. », fit-il remarquer, en secouant la tête encore une fois, choqué par le tas de sottises pouvant sortir de la bouche de la bonne femme à un débit inégalé.

Rosen a écrit:
« Surtout qu’il me paraît impossible que cela soit de son propre chef. Le plus important serait d’arriver à démasquer le commanditaire. C’est une situation… délicate… beaucoup ont protesté la décision du baron de Tourbière et lui ont demandé de la revoir, mais il a refusé. Alors je la fais détenir au temple, où je l’espère comme je l’ai demandé, elle est bien traitée. Le principal étant juste qu’elle soit mise hors d’état de nuire. Comme l’a dit le Baron de Tourbière, enfin, comme il voulait dire, nous nous apprêtions, tous les deux, à aller interroger la petite à votre arrivée. Il me semble que cela me concerne, ce serait quand même un comble que je ne daigne pas aller interroger notre assassin potentiel venu peut-être bien pour m’assassiner… Mais je vous en prie, Monseigneur, j’aimerais que nous allions dès que possible interroger les autres volontaires présent lors du voyage afin d’avoir leur avis et leur témoignage concernant ces deux arrestations. J’y tiens réellement, leur avis me paraît essentiel pour prendre une décision correcte. »

Cette discussion semblait interminable. Elle souhaitait encore une fois, faire dévier l’enquête en cours, en cherchant des témoins pour remettre en question les actions du Baron. À quoi bon ? De plus, des petites gens seraient effrayés à l’idée de s’exprimer devant la maîtresse des lieux, pour en plus recueillir une opinion impertinente.
« Félicitations pour cette laborieuse déduction. », ironisa-t-il. « Ne voyez-vous donc point, que c’est ce que j’essaie d’accomplir (démasquer les commanditaires) depuis le début ? », demanda-t-il en haussant les épaules, paume au visage. Tandis que la baronne, ne faisait que lui mettre des bâtons dans les roues. « Encore une fois, je m’oppose à votre demande qui représente une réelle perte de temps. Vous l’avez dit vous-même, ces gens se sont opposés à ces deux arrestations. Nous devons concentrer nos efforts sur les deux détenus principaux. En revanche, je n’ai rien contre la présence des autres témoins lors de l’interrogatoire. ». Son regard se porta sur l’invité, « Qu’en pensez-vous, Monsieur Leblé ? ».

Rosen a écrit:
« C’est dommage, savez-vous ? Vous pourriez faire une excellent baron pour Sombrebois au vu de votre implication et de votre autorité naturelle. »

« Dommage en effet, j’aimerais pouvoir en dire autant pour vous. », se contenta-t-il de répondre, le rictus forcé. Il en avait assez de jouer dans ce petit jeu malsain et hypocrite de son interlocutrice, et contrairement à elle, il ne cachait plus son dégoût pour sa personne.

Patrice Leblé a écrit:
« Bien, si je résume : lors du convoi, l’enfant a laissé échappé ledit récipient, ce qui avait sans doute provoqué ces accusations de vol au moment même. Lors de l’arrivée du convoi, vous avez pris les mesures qui vous semblaient nécessaires pour palier à tout problème, à savoir faire arrêter l’enfant et la faire enfermer, sans compter la fouille des chariots. […] La première vous est destinée, Monsieur le Baron. Malgré votre profonde envie de déjouer un nouveau drame, quelle autorité allez-vous faire valoir pour ordonner l’arrestation de quelqu’un hors de vos terres ? »

Le Baron de Tourbière demeurait debout, observant Patrice Leblé se repaître avec appétit sous son regard gêné. L’homme eut été informé pour la fiole de poison, et malgré tout, il continuait à se gaver d’amuse-bouche. Décidemment, le jeune noble ne parvenait pas à cerner l’homme. Soit fût-il atteint de folie également, soit il n’avait point peur de mourir. Les deux n’étaient guère rassurants. Des frissons parcourent l’échine du Baron pendant un instant, puis il se ressaisit.

« Votre résumé est juste. Les faits sont tels que je les aie décrits précédemment, bien que Madame la Baronne préfère s’attarder sur des détails insignifiants et impertinents pour la résolution de cette affaire. », commença-t-il par dire. « Comme je l’expliquais précédemment à son Honneur, ces deux individus ont commis des actes répréhensibles avant même d’avoir atteint le bourg. J’estime être en mon droit de pouvoir les faire arrêter pour ainsi enquêter. », donna-t-il en premier argument. « Ensuite, en tant que Baron, je considère qu’il est naturellement en mon devoir de protéger les intérêts de la Couronne par tous les moyens nécessaires, en faisant preuve d’adaptation, d’improvisation et d’honnêteté. Bien que cela puisse être perçu comme de l’insubordination par les moins perspicaces, je suis prêt à mettre mon honneur en jeu. », poursuivit-il avec conviction. « Enfin, j’aimerai obtenir l’autorisation de sa Majesté, pour maintenir l’arrestation des deux individus et de pouvoir les interroger personnellement, au travers de mes méthodes. », dit-il. « Je crois fermement avoir mérité ce droit, de manière juste, car sans mon expertise et mon acuité, nous n’aurions pu récupérer et identifier immédiatement la substance pour ainsi écarter temporairement cette menace. ».

Patrice Leblé a écrit:
« Et enfin, vu qu’il n’y a plus de Capitaine de la garde de Sombrebois, avez vous nommé quelqu’un de compétant pour superviser l’enquête ? J’aimerais connaître son nom et le rencontrer aussi. »

Il déduisit que cette dernière question s’adressait à la Baronne de Sombrebois, et dans le doute, il préféra se taire. Il avait tant de fois réaffirmé sa volonté à prendre les devants, pendant sa prise de parole. Je veux superviser l’enquête, pensa-t-il consciencieusement et fortement. Ce n’était ni un souhait, ni une requête, car il pensait avoir suffisamment démontré par la logique qu’il n’y avait nul autre homme plus compétent que lui au bourg actuellement.
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Rosen de SombreboisBaronne
Rosen de Sombrebois



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MessageSujet: Re: [Quête] - [Terminé] - Pour qui sonnent les tambours   [Quête] - [Terminé] - Pour qui sonnent les tambours EmptyDim 19 Fév 2023 - 1:06


Pour qui sonnent les tambours
Rosen feat Aloys et Larimar


« Ce n’est pas à vous que je m’adressais mais au seigneur Leblé, votre honneur. », ai-je remis en place l’importun qui continue à en vouloir toujours plus, jusqu’à se permettre de couper la conversation entre moi et mon interlocuteur.

Rester calme.

Que je reste calme, que je reste calme… même Leblé m’y enjoins. Bon, je ne suis pas en train de gueuler ou de balancer des bougies à tout va sur l’autre fou furieux non plus… je souris pour acquiesce, mangeant tranquillement la petite quiche avant de récupérer mon verre de vin.

J’ai compris, je dois fermer ma gueule. Peut-être en ai-je un peu trop fait… Son sourire ne me paraît pas de mauvais augure et c’est tout ce qui importe.

J’écoute donc le monologue présenté, puis les questions qui sont posées dans la foulée sans d’opportunité d’en placer une même quand l’homme fit une pause pour se sustenter. Bien. Voilà qui laisse un peu de temps supplémentaire pour être sûre de ma réponse.

Le premier à être questionné est Tourbière, et je savoure de manière totalement impassible le reproche sous entendu, noyant mes lèvres dans une petite gorgée de vin pour empêcher un sourire. Je repose lentement le verre sur la table comme la question suivante est pour moi. C’est peut-être maintenant que j’aurais dû me noyer ans le vin…

« Je ne saurais vous dire pour l’heure ce qu’il adviendra de cette petite fille, tout dépendant de ce qu’elle voudra bien nous confesser. J’aimerais croire que son implication est bien moins terrible qu’il n’y paraît et que l’on aura l’occasion de lui laisser une seconde chance. Je pense que de la diriger vers la prêtrise pourrait être une solution afin de la remettre sur le droit chemin et faire qu’elle ait un cadre sain et bien cadré. Qu'elle file droit. Mais il faut déjà qu'elle nous dise qui l'envoie. » 

Je prends une seconde pour m’éclaircir la voix. La fatigue se fait sentir.

« Oui, une deuxième chance me paraît bien si cela se montre possible, à condition qu’elle soit prise en charge et jamais plus livrée à elle même comme elle a pu l’être jusque ici. Tout le monde mérite une deuxième chance, n’est-ce pas ? Une deuxième chance, comme la Couronne m’en a laissé dans sa grande clémence. Et pourtant, les Trois savent à quel point j’ai pu être… un peu trop impétueuse. J’ai donné bien du fil à retordre au début à Roxanne du Val d’Asmanthe, si vous saviez... elle a été d'une patience exemplaire envers moi. Aujourd'hui, je peux bien vous dire que je l’admirais énormément et que je regrette mes erreurs. »

Ah, ma Roxanne… l‘ombre d’un instant, je ressens une profonde tristesse que je m’efforce de refluer.

« Mais quand on se sent pris à la gorge, on fait souvent des faux pas et cette fillette ne cherche rien d’autre qu’à survivre, j’en suis assurée. Je m’assurerais aussi qu'elle coopère. Et… pour l’enquête, nous étions en train de nous en occuper, le baron et moi même. » 

Et voilà que l’autre cinglé demande à s’occuper avec ses méthodes d’interroger cette pauvre enfant ?! Mais c’est une blague ! Lui, il va falloir que je m’en charge très vite. Ah, je lui arracherais bien la langue pour Etiol… voilà qui serait magnifique. Je laisse couler son venin, ayant bien compris le message de l’envoyé contrairement à l’autre idiot qui continue de fomenter le conflit. Je ne rebondis plus à aucune de ses attaques.

« Sauf votre respect, baron, je conteste vos méthodes. N'y a-t-il donc pas assez de violence ici bas ? Ressaisissez-vous. » , lui demandé-je avec sévérité. Il y a bien d'autres moyen d'obtenir des informations. »

Non mais je rêve.

« Il me semble que je suis probablement la première concernée par cette histoire et j’aimerais bien savoir de quoi il en retourne personnellement. A part vous, baron, j’ai l’impression que personne n’est réellement d’accord avec vos méthodes et je reste convaincue qu’on arrivera à tirer les choses au clair sans violence. La violence ne résout pas toujours les choses… »

Je soupire en regardant de nouveau l’envoyé de la couronne, ignorant tout le mépris de l’infecte baron. Peu m’en chaut.

« Je ne sais pas s’il est réellement nécessaire de confier cette tâche à quelqu’un d’autre. Mais puisque vous me le demandez, la milice peut s’en charger. C’est son travail il me semble. Il y a un milicien, un dénommé… » 

Je fais mine de réfléchir un instant.

« Gaël, qui était dans ce convoi et qui a côtoyé longuement l’enfant et qui n’a pas compris la décision du baron. Vous pouvez aller le voir si vous le souhaitez. Je pense qu’il a créé un certain lien et que la petite pourrait lui faire assez confiance pour tout lui expliquer. S’il ne doit y avoir qu’une personne, je tiens à ce que ce soit lui. C’est aussi lui qui m’a expliqué que cet homme, Almère, lui a sauvé la vie. Lorsque je lui ai dit avoir envisagé d’arrêter son sauveur, je vous laisse imaginer le regard désabusé qu’il m’a lancé. Je me suis sentie… stupide. »

Je regarde le baron sur ce dernier mot. Crétin. Il continue.

« Non, décidément, personne n’a compris la décision du Baron de Tourbière. »


Je prends un beignet pour mordre dedans du bout des dents.


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MessageSujet: Re: [Quête] - [Terminé] - Pour qui sonnent les tambours   [Quête] - [Terminé] - Pour qui sonnent les tambours EmptyDim 19 Fév 2023 - 19:51
Ayant abandonné les petits-fours pour écouter l’échange piquant entre Tourbières et Sombrebois, Patrice Leblé s’était redressé. Sa position de statue était revenue, peut-être aurait-il du garder quelques gourmandises pour observer ce spectacle fort délectable. Malheureusement, lorsque Rosen de Sombrebois prit la défense de la fillette, le sourcil gauche de l’homme-lige s’éleva. A chaque phrase, il grimpait de plus en plus sur le front de l’envoyé, atteignant une hauteur presque comique.
Quand il eut un créneau pour en placer une, il n’hésita pas, commençant par quelques éléments lui assurant le silence pour la suite.

« J'ai déjà vu un petit garçon tuer de ses propres mains sa mère pour pouvoir survivre, enfonçant la lame d’une dague dans ses entrailles, je préfère ne pas vous conter ici la suite. Tout comme j'ai déjà vu de plusieurs enfants être des voleurs très habiles. Ils étaient conscient de leur actes et certains n'en avaient aucun remords, pensant mériter leur larcin bien plus que leur ancien propriétaire. Un visage d'ange et des suppliques ne sont aucune preuve, ils peuvent cependant être signe d'une très forte volonté à survivre. Cela a déjà coûté la vie a des hommes valeureux de l'oublier. »


Maintenant que les choses étaient remise dans leur contexte, Leblé enchaina, plongeant ses iris dans ceux de la maîtresse des lieux.

« Madame la baronne. Je comprends que feu votre époux ait pu vous épouser pour votre empathie, parmi vos nombreuses qualités. Laissez-moi seulement vous remémorer, en temps qu'envoyé de la couronne, votre rang. Vous êtes la Baronne-douairière, représentant le pouvoir de votre fils transmis par feu votre époux. Vous avez à charge les quelques âmes qui peuplent ce bourg envers et malgré tous les obstacles qui se dressent. Vous ne pouvez pas penser qu'à votre propre conscience, car le devoir qui pèse sur les épaules de votre fils va bien au-delà de sa propre personne. Vous devez à ces gens qui vous nourrissent la sécurité. La Couronne vous a octroyé a deux reprises des personnes avisés pour vous aider dans votre tâche et vous apprendre ce que votre naissance et la mort prématurée de vôtre époux n'ont pu faire. Bien que nous n'ayons pas de nouvelles de la gouvernante sensé vous aider pour apprendre les bonnes mœurs à votre fils, vous auriez pu demander au gouverneur son aide et son assistance. Malheureusement, il semblerait qu'à plusieurs reprises vous n'avez pas utilisé cette aide alors qu’elle aurait pu vous être d'un soutient solide. »


L’inconscient qui se gavait de tartelettes à peine deux minutes plus tôt avait laissé place à un professeur implacable. Le soleil dans son dos cachait partiellement ses expressions, mais nullement le sérieux présent dans son regard.

« Madame, si vous tenez à garder la régence du bourg pour votre fils, je ne peux que vous conseiller de chercher au plus vite conseils auprès de pairs, car il est clair que vous n'avez actuellement ni la forme physique, ni suffisamment de connaissances sur vos devoirs pour empêcher de nouvelles catastrophes. Madame la baronne, vous avez montré que vous pouvez avoir de l'autorité. Malheureusement, utilisée à mauvais escient, elle ne fera que fragiliser votre position déjà bien précaire. Votre intervention sur le parvis m'avais fait penser que vous étiez des plus consciente de tout ceci. Or, plus les minutes passent et plus je me rends compte qu’il ne s’agissait peut-être que d’une piqûre dans votre égo. Je vous vois accuser le Baron de tous les maux, tout en vous laissant attendrir par les larmes d'une petite fille, sans réelle raison autre que la confiance que son visage d'ange a engrangé. Vous mettez en avant le lien particulièrement proche d'un éventuel enquêteur avec l’accusée, sans que vous ayez l’air de penser que cela remet en cause son impartialité dans l'affaire, alors que d’autres qualités de ce garçon auraient été tout à fait à même de le rendre audible. Et dernier point, vous me prêtez un rôle de décideur, or je ne vous ai pas demandé de mettre la milice sur l'enquête, je vous ai seulement demandé si c’était déjà le cas, car c'est la décision la plus logique lorsqu'un crime est commis. »

Sans doute avait-il des choses à ajouter, mais Patrice Leblé arrêta sa leçon ici afin que la Baronne puisse intégrer ses remarques.

« Ceci est une observation de la part d'un homme dont c'est le métier depuis bien trop d'années. Je ne mentionnerai pour l'instant rien de ceci dans mes échanges, cependant, je ne peux que vous engager à réfléchir à mes paroles car ni moi, ni le Baron, et visiblement ni la milice non plus, ne mentirons sur vos actions. »

Restait à savoir si la Baronne prendrait en compte ses avertissements, et si elle serait en mesure de faire ce qui était nécessaire pour elle et pour le Bourg.

« Je ne suis que le messager , mais je ne peux que vivement vous enjoindre à agir car bientôt, vous aurez des comptes à rendre. Cela me donne l'occasion de le mentionner, et peut-être que de part vos parcours personnels vous n'êtes pas au fait de cette loi vassalique, mais le jugement d'un meurtre ou d'une tentative de meurtre n'est en aucun cas dans les pouvoirs d'un Baron. Certains seigneurs ont déjà essayé de contourner cette prérogative qui n'est pas la leur, ils n'ont fait qu'attiser la fureur du Roi. Dans ce cadre, seul le Tribunal du Roi peut statuer sur le sort de la petite fille. Même si vous jugez personnellement qu'elle est innocente, il vous faudra en porter les preuves devant le juge. Tout comme les preuves de sa duplicité devront l'être aussi. »

A ces derniers mots, Leblé changea de cible et scruta le Baron. Le reste de son corps resta fixe, seule sa tête et son regard de faucon se mouvèrent.

« Monsieur le Baron, j'entends que vous mettez votre honneur en jeu. Je vois que vous êtes quelqu'un avec la tête sur les épaules, et je ne peux vous empêcher de mener l'enquête. Cela fait en effet partie de vos prérogatives si la baronne l'autorise, chose qu'elle devrait envisager si aucun gradé milicien ne peux le faire. N'oubliez pas que cela peut fragiliser votre position et votre objectivité dans cette enquête, et au-delà. Je ne peux que vous conseiller de prendre un maximum de précautions, car vos actions seront elles aussi observées de près par le tribunal. D'autre part, concernant cet autre homme que vous avez arrêté, vous devrez être particulièrement prudent. Une mort sur un champ de bataille n’a pas la même valeur qu’une mort sur un sol où la guerre n’est pas présente directement. N'oubliez pas que certains héros se sont élevés sur les cadavres de leurs ennemis. »

Désormais, il pensait pouvoir reprendre un peu de ce vin. Ces quelques explications n’avaient pas asséché son gosier. Malgré tout, au même titre que les gâteries sur le plateau devant lui, il ne se voyait pas refuser de quoi se sustenter alors qu’il en avait l’occasion.
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Rosen de SombreboisBaronne
Rosen de Sombrebois



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MessageSujet: Re: [Quête] - [Terminé] - Pour qui sonnent les tambours   [Quête] - [Terminé] - Pour qui sonnent les tambours EmptyMar 21 Fév 2023 - 0:02


Pour qui sonnent les tambours
Rosen feat Aloys et Larimar


Évidemment, c’était trop beau pour durer, mais on ne pourrait pas dire que cela soit surprenant. C’est un terrain assez glissant… Et le monde est ainsi, cruel et sans pitié. Un peu à l’image de ce qu’il a fait de moi. Non, décidément, quand ya rien à faire, ya rien à faire.

On a beau vouloir bien faire et être juste, quand notre chemin nous tire à l’opposé, forcément, ça coince. C’est pour ça que je suis bien plus douée pour détruire les gens que pour les sauver. Sans me laisser impressionner ni perdre mes moyens – allez ma grande, t’en a vu bien d’autres, hein ! Je suis sûre que tu peux t’en sortir encore – j’écoute l’homme en face de moi désapprouver totalement.

Lorsqu’enfin vient mon tour de parler, je garde mon assurance pour lui répondre. Il ne faudrait pas que je donne l’impression d’être réellement en tort ou d’avoir envisagé de mauvaises décisions, n’est-ce pas ?

« J’imagine que nous nous sommes mal compris, réponds-je alors dans la foulée dans un sourire. La fatigue… je m’exprime mal. Je n’ai jamais eu l’intention une seule seconde de mettre le bourg en danger, ça, je puis vous l’assurer. »

Clarifions un peu les choses avant que ça ne tourne réellement mal.

« De là d’où je viens, je peux vous dire que j’en ai vu, moi aussi, des gamins qui ont la main leste, alors ne croyez pas que je puisse être naïve au point de douter de ce détail. »

J’évite d’attirer l’attention sur moi en précisant qu’il a une de ces gamines d’autrefois devant lui, parce que je crois que ça ne serait pas vraiment en ma faveur.

« Mais j’en ai aussi vu qui sont rentrés dans le droit chemin avec un meilleur climat sécurisant, d’où mon idée de la faire envoyer au temple de Marbrume. »

C’était pas exactement le plan que j’avais en tête, mais puisque visiblement le couperet au dessus s’agite, prêt à tomber au moindre mot de travers, il vaut mieux arrondir les angles au plus vite.
Étrangement, j’apprends que Roxanne n’a pas été revue à la capitale. Lui serait-il vraiment arrivé quelque chose pendant sa fuite ? Se serait-elle fait assassiner par le cloaque ? Dévorée par un fangeux ? Il me semble que c’est une hypothèse probable. Mais ce n’est pas le moment de se laisser aller à la tristesse.

« Il n’y a pas lieu de mentir, et sachez que je comprends parfaitement vos craintes et que je n'ai jamais eu l'intention de me montrer laxiste à l'égard de cette enfant, bien que j'aimerais surtout retrouver la personne qui a pu l'envoyer. Je n’ai certes aucun pouvoir de décision sur ce qui adviendra-de cette fillette, ce ne sera pas à moi de décider de son sort, il va de soit, et c’est bien pour cela que comme dit je ne saurais vous informer pour l’heure ce qu’il en adviendra puisque ce n’est pas moi qui décidera. Je le répète, il n’a jamais été question de proposer de la laisser vaquer librement dans les rues, dans mon idée. Je trouvais que de l’envoyer au temple de la capitale pouvait être intéressante, si l’enquête peu un tant soit peu la dédouaner. Mais je laisserai le jugement se prononcer. »

Il va falloir que je retombe rapidement sur mes pattes moi. Je prends une petite gorgée de vin avant de conclure – je pense que tout a été dit de toute façon.

« Le gouverneur est reparti de Sombrebois il y a bien une semaine et bon nombre de ceux qui m’entouraient sont disparus. Ça prendra quelques jours pour que les choses se stabilisent dans l’organisation mais ne vous inquiétez-pas, je veille sur le bourg et sa sécurité. »

Quant au fait que l’autre crétin veuille toujours s’occuper de l’affaire, évidemment que je ne vais pas l’empêcher et que je donne carte blanche. Reste à savoir si l’on va pas m’en empêcher moi, mais je crois que ça ne serait pas plus mal en fin de compte.

« Et s'il s'avérait que quelqu'un l'a bien envoyée pour commettre un attentat ici... je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour que cette personne soit retrouvée et arrêtée. »

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MessageSujet: Re: [Quête] - [Terminé] - Pour qui sonnent les tambours   [Quête] - [Terminé] - Pour qui sonnent les tambours EmptyDim 26 Fév 2023 - 2:02
Le Baron de Tourbière n’écoutait à présent, que d’une oreille les paroles de la maîtresse des lieux, adressées à leur interlocuteur. Il en avait assez de débattre avec elle, n’étant décidément pas sur la même longueur d’onde, ni sur le même niveau intellectuel. La fatigue s’était abattue sur ses épaules comme une chape de plomb, tellement qu’elle l’eut drainé de ses forces. Chaque minute, il se sentait de plus en plus entravé, comme s’il se fut enlisé dans un marécage. Son regard se portait sur le vin, la joute oratoire ayant asséché gorge, toutefois il s’en préserva.

Le jeune noble venait de donner ses arguments, contre lesquels la harpie n’avait su rebondir. S’était-elle écrasée ? Il demeurait confiant, néanmoins il sentait le stress monter peu à peu à l’approche du verdict final. Se râclant la gorge et redressant son dos, il était déterminé à ne pas laisser la vague grossissante le submerger.

Rosen a écrit:
« Sauf votre respect, baron, je conteste vos méthodes. N'y a-t-il donc pas assez de violence ici bas ? Ressaisissez-vous. » , lui demandé-je avec sévérité. Il y a bien d'autres moyen d'obtenir des informations. »
« Il me semble que je suis probablement la première concernée par cette histoire et j’aimerais bien savoir de quoi il en retourne personnellement. A part vous, baron, j’ai l’impression que personne n’est réellement d’accord avec vos méthodes et je reste convaincue qu’on arrivera à tirer les choses au clair sans violence. La violence ne résout pas toujours les choses… »

Il renvoya le regard de la Baronne du coin de l’œil quand elle s’adressa une nouvelle fois à lui. Voilà que refit surface ce sentiment d’hostilité et de dédain, alimenté par la débilité profonde de son interlocutrice. Cette colère brûlante qui ne pouvait s’exprimer devant l’invité, s’était transformée en froideur méprisante.

« Que savez-vous de mes méthodes pour ainsi les contester ? À quel moment ai-je parlé de violence envers l’enfant ? », répondit-il en secouant la tête. La partie postérieure de son cou commençait à l’irriter, comme l’impertinente d’ailleurs.

Rosen a écrit:
« Gaël, qui était dans ce convoi et qui a côtoyé longuement l’enfant et qui n’a pas compris la décision du baron. Vous pouvez aller le voir si vous le souhaitez. Je pense qu’il a créé un certain lien et que la petite pourrait lui faire assez confiance pour tout lui expliquer. S’il ne doit y avoir qu’une personne, je tiens à ce que ce soit lui. C’est aussi lui qui m’a expliqué que cet homme, Almère, lui a sauvé la vie. Lorsque je lui ai dit avoir envisagé d’arrêter son sauveur, je vous laisse imaginer le regard désabusé qu’il m’a lancé. Je me suis sentie… stupide. »
« Non, décidément, personne n’a compris la décision du Baron de Tourbière. »

Le visage d’Aloys se crispa de gêne lorsque l’ânesse suggéra le dénommé Gaël, présumablement l’ancien milicien suspect dans cette enquête, alors qu’il l’eut lui-même averti du biais quelques minutes auparavant. Décidemment, rien n’entrait dans le crâne épais de la mégère, rien de nouveau. Quand Patrice Leblé s’exprima sur le sujet, et pointa les incohérences de la Baronne de Sombrebois, un poids se libéra de sa poitrine. Il n’était pas fou ! L’imbue d’elle-même avait complètement perdue les pédales.

Rosen a écrit:
« J’imagine que nous nous sommes mal compris, réponds-je alors dans la foulée dans un sourire. La fatigue… je m’exprime mal. Je n’ai jamais eu l’intention une seule seconde de mettre le bourg en danger, ça, je puis vous l’assurer. »

Alors, écrase ! La furie ne voulait lâcher son égo surdimensionné pour admettre son erreur, mettant la chose sur le compte de la fatigue et d’un malheureux malentendu. Le quotient intellectuel d’Aloys chutait à chaque fois que la Baronne de Sombrebois ouvrait la bouche pour tenter de se justifier, ou plutôt, de se victimiser. Il demeurait silencieux, concentrant son attention sur la réaction de l’invité qui allait devoir gérer la situation.

Rosen a écrit:
« De là d’où je viens, je peux vous dire que j’en ai vu, moi aussi, des gamins qui ont la main leste, alors ne croyez pas que je puisse être naïve au point de douter de ce détail. »

Aloys grinça des dents, médusé. Était-ce sage de s’adresser ainsi à un envoyé de la Couronne ? Pouvait-elle vraiment se permettre d'adopter cette attitude moralisatrice ? La tournure employée lui paraissait presque condescendante. Les yeux écarquillés du jeune homme faisaient des aller-retours entre les deux individus. Gêné, il se demandait si l'invité allait se coucher face à l'assoiffée de dominance.

Rosen a écrit:
« Le gouverneur est reparti de Sombrebois il y a bien une semaine et bon nombre de ceux qui m’entouraient sont disparus. Ça prendra quelques jours pour que les choses se stabilisent dans l’organisation mais ne vous inquiétez-pas, je veille sur le bourg et sa sécurité. »

Duh. L'envoyé de la Couronne n'était guère inquiet. Ne voyait-elle donc pas, que c'était plutôt à elle de s'inquiéter ? De sa position, de sa gestion vis-à-vis du bourg, de son fils... D'autant plus après l'avertissement, dissimulé sous de bons conseils, qui venaient de lui être donné par Patrice Leblé. Sans surprise, aucun mot n'atteignait la mégalomane.

De plus, ils ne pouvaient se permettre les quelques jours qui assureraient la sécurité du bourg...

Patrice Leblé a écrit:
« Monsieur le Baron, j'entends que vous mettez votre honneur en jeu. Je vois que vous êtes quelqu'un avec la tête sur les épaules, et je ne peux vous empêcher de mener l'enquête. Cela fait en effet partie de vos prérogatives si la baronne l'autorise, chose qu'elle devrait envisager si aucun gradé milicien ne peux le faire. N'oubliez pas que cela peut fragiliser votre position et votre objectivité dans cette enquête, et au-delà. Je ne peux que vous conseiller de prendre un maximum de précautions, car vos actions seront elles aussi observées de près par le tribunal. D'autre part, concernant cet autre homme que vous avez arrêté, vous devrez être particulièrement prudent. Une mort sur un champ de bataille n’a pas la même valeur qu’une mort sur un sol où la guerre n’est pas présente directement. N'oubliez pas que certains héros se sont élevés sur les cadavres de leurs ennemis. »

Le Baron de Tourbière acquiesça d’un signe de la tête lorsque son interlocuteur lui adressa ces paroles et quelques conseils. Les deux hommes n’avaient plus grand chose à se dire, et il préféra donc se taire. Cela dit, la décision appartenait toujours à la Baronne de Sombrebois, qui ne semblait pourtant plus avoir d'hommes dignes de confiance sous la main. Était-elle réellement en position de lui refuser le leadership de l’affaire ? Probablement pas, du moins, si elle tenait à garder la régence du bourg pour le moment... Il devait maintenant ou jamais l’entendre, confesser ses droits devant l’envoyé de la Couronne.

« Qu’en dites-vous, votre Honneur ? M’autorisez-vous à superviser l'enquête ? », demanda-t-il d'un ton calme, se tournant vers la maîtresse des lieux.
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MessageSujet: Re: [Quête] - [Terminé] - Pour qui sonnent les tambours   [Quête] - [Terminé] - Pour qui sonnent les tambours EmptyMer 1 Mar 2023 - 12:59
L’envoyé de la couronne écouta sans ciller la maîtresse des lieux répondre aux questions qu’elle semblait avoir entendu de sa part. Mais alors que Tourbière interrogea la Baronne sur son accord pour l’enquête, Leblé leur coupa l’herbe sous le pied. D’un ton dubitatif, il revint sur quelques mots prononcés plus tôt.

« Vous veillez sur le bourg et la sécurité ? »


Alors qu’il posait cette question qui n’en était pas réellement une, Patrice Leblé sorti de sa veste le pli qu’il avait présenté au milicien à l’entrée du château. Le sceau royal, bien que montrant une coupure à l’endroit où le pli avait été ouvert par le milicien, était identifiable sans aucun doute possible.

« Aucun de vous n’a cherché à vérifier la véracité de mon identité. Même dans le cas où vous auriez eu totalement confiance dans les gardes, ce qui n’est visiblement pas le cas de ce que j’ai pu observer, quelqu’un qui se présente sous ma fonction et avec les nouvelles que j’apporte aurait mérité un peu plus de prudence de votre part. Que se serait-il passé si j’avais été un charlatan ? Vous n’avez peut-être pas l’intention de mettre votre bourg en danger Madame, mais le résultat reste le même. Quant à vous Baron, votre enquête devra être un peu plus minutieuse si vous tenez à ce qu’elle soit complète. »

A aucun moment l’homme-lige n’avait élevé la voix. Il laissa la lettre sur la table, offrant l’opportunité à l’un ou l’autre de se saisir de son ordre de mission si il souhaitait en connaître toute la teneur. Ce qui leur laissait aussi toute latitude pour imaginer ce qui aurait pu arriver dans le cas où un des commanditaires de la précédente attaque aurait tenté ce genre d’approche pour mettre de nouveau la bourgade à feu et à sang.

« Prenez, ou ne prenez pas en compte mes remarques, cela est de votre ressort. Peu me chaut vos justifications, car ce n’est pas devant moi que vous devrez vous défendre. Le juge est quelqu’un de particulièrement juste et objectif, et devant lui, aucune excuse ne tiendra. Les jérémiades ont même tendance à l’insupporter. Vos mots peuvent être tous ceux que vous voulez, au final, seuls vos actes compterons. »

Sur ces derniers conseil, l’homme-lige récupéra son ordre de mission pour le ranger dans sa veste. Il était temps de laisser les deux nobles s’accorder sur comment ils allaient gérer cette affaire avant l’arrivée du tribunal.

« Si vous n’avez pas de questions, je vais de ce pas contacter le Conseil Royal. »

Ordre de mission:

HRP:
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Rosen de Sombrebois



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MessageSujet: Re: [Quête] - [Terminé] - Pour qui sonnent les tambours   [Quête] - [Terminé] - Pour qui sonnent les tambours EmptySam 4 Mar 2023 - 23:43


Pour qui sonnent les tambours
Rosen feat Aloys et Larimar


« Eh bien, j…
- Vous veillez sur le bourg et la sécurité ? »

Mazette. Voilà maintenant que l’envoyé de cette chère Couronne me coupe alors que je répondais à l’autre idiot, essayant maintenant de me chercher des failles sur lesquelles me coincer. Ça cherche à me pousser dans mes derniers retranchement, eh ? Non, je ne vais pas faiblir maintenant. Non, je ne vais toujours pas me laisser me démonter aussi facilement. De plus, s’il y a bien une chose sur laquelle je veille farouchement, c’est bien sur la sécurité du bourg et du fort.

Évidemment que ça se corse lorsqu’il explique que personne n’a vérifié son identité et ci et ça. Un ouvrier… ils vont s’en souvenir de l’ouvrier ces deux crétins de miliciens quand je vais leur tomber dessus. De fait, je doutais plus de l’identité de l’ouvrier que de celle de l’envoyé royal. Il dépose un pli sur la table. Un pli ouvert. Quoi, parce qu’en plus les miliciens l’ont vu et m’ont annoncé un ouvrier ?!

Ce n’est plus une bourde à ce niveau là, c’est juste de la débilité monumentale. Je veux bien qu’ils ne sachent pas lire, mais quand même ! Ils pourraient au moins reconnaître le sceau royal. Et parlons-en de l’ouvrier… c’est peut-être la nouvelle profession tendance chez la noblesse ? Seigneur… ils m’épuisent tous avec leur connerie congénitale. J’aurais bien besoin de vacances… Vraiment. J’étouffe.

Je me penche juste pour observer le sceau attentivement. Je ne sais pas trop à qui la missive était destinée, j’imagine que c’est à moi. Voyons…

« Puis-je ? » demandé-je par simple formalité avant de me saisir du pli posé sur la table une fois avoir reçu confirmation.

Évidemment vu mon état, les mots, flous, me semblent danser sur la lettre. Je dois fournir un effort considérable pour arriver à stabiliser ma vision d’une part, et un autre pour essayer de lire au mieux. Bien que j’ai appris à lire avec assiduité et que j’apprends vite, je ne suis pas encore tout à fait à l’aise avec l’exercice et je bute encore pas mal sur certains mots.

L’apprentissage est encore trop récent – et toujours un peu d’actualité - même si je me donne à fond, sans compter mon épuisement. De fait, j’essaie de m’arrêter essentiellement sur les mots clés pour gagner du temps. Leblé, convoi, Sombrebois, sécurité. La dernière phrase me demande un peu plus d’attention et je m’y attarde quelques secondes pour ne pas risquer de la comprendre de travers.

« Je vous remercie », réponds-je quelque peu en décalage, concentrée, alors que j’analyse toujours la dernière phrase.

Peut-être mon esprit tourne-t-il au ralenti. Bon… et maintenant, que faire, que dire ? Je prends à nouveau une profonde inspiration. L’air va encore me manquer quand j’aurai fini de parler. En fait, il me manque déjà, mais je ne vous apprends rien.

« Cela dit, vous pourriez tout aussi bien être un scélérat qui a intercepté, tué, et dépouillé le seigneur Leblé et qui usurpe son identité. »

Je souris doucement, aucune provocation ou moquerie. Juste de la fatigue.

« Certaines vérifications me paraissent devoir être un peu plus poussées que la lecture d’une missive, Monseigneur. »  

S’il faut soulever un sujet délicat, voilà qui est peut-être fait.

« Je prends en compte vos remarques et je vous remercie, dis-je en déposant le pli sur la table où il se trouvait quelques secondes plus tôt. Je ferai plus attention à l’avenir. Le bourg a plus que jamais besoin de stabilité et je ferai en sorte de trouver du soutien pour m’épauler en ces temps où tout est perturbé. »

Chercher encore et toujours à me justifier n’aidera sans doute pas. Il est des moments ou cela peut même être plus nuisible qu’autre chose et où il faut juste faire profil bas. D’ailleurs, ne vient-il pas de dire qu’il se fiche de mes justifications car cela ne le concernait pas ?

Ce n’est pas devant lui que j’aurai à me défendre. Me défendre de quoi encore ? J’en ai assez de devoir passer ma vie à me défendre.

« Juste une question, si… »

Je suis alors coupée par la toux quelques secondes avant de pouvoir la poser.

« Veuillez m’excuser… », dis-je en me raclant la gorge.

Je suis dans un état... vivement que je puisse aller retrouver mon lit.

« Où et quand aura lieu le procès ? » 

Des problèmes, encore des problèmes… Rendre des comptes, hein ? Sérieusement, on croirait que c’est moi l’accusée. S’ils pouvaient me lâcher la grappe cinq minutes… Non, je crois que tant que je serais vivante, ils ne me lâcheront jamais. Qu’ils continuent, qu’ils continuent… ils verront à quel point mes représailles risquent d’être violentes si jamais ils ne décident pas très vite de me foutre la paix. Je leur ferai payer au centuple.

« N’hésitez pas à me demander si vous avez besoin de quoi que ce soit durant votre séjour, chacun ici vous sera bien entendu disponible. Pénélope va vous préparer une chambre au plus vite. De mon côté, je vous tiendrai au courant dès que j’aurai du nouveau. »

Je me sens... fébrile ? Tremblante ? Mal, assurément. Mais malheureusement, je vais devoir attendre encore un moment avant de pouvoir me reposer.
 

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