Marbrume


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 Sombrebois, mais que de bois! (PV Rosen)

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Rosen de SombreboisBaronne
Rosen de Sombrebois



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MessageSujet: Re: Sombrebois, mais que de bois! (PV Rosen)   Sombrebois, mais que de bois! (PV Rosen) - Page 2 EmptyDim 19 Mar 2023 - 14:47


Sombrebois, mais que de bois!
Rosen feat Erasme



Il quoi ? Il m’enjoint ?



De mieux en mieux. J’aimerais bien pouvoir me reposer… j’en rêve… je ne réponds rien à ses mots, ne comprends pas pourquoi je devrais envisager de filer en urgence de la sorte – ou ne veux peut-être juste pas comprendre.

D’un autre côté, j’aurais peut-être une solution pour ça…

Le voilà maintenant qui sous entend que je pourrais bien crever et qui se met à rire de façon fortement inconvenante. Sans doute n’est-ce pas vraiment drôle en fait, et moi, pour une fois, je ne ris pas. Ne suis-je pourtant pas la première à rire et à faire de la dérision d’habitude ? Le fait est de toute manière que si beaucoup souhaitent ma mort, la mort elle, ne souhaite pas m’avoir pour l’heure.

Mourir serait une libération pourtant. S’il savait. Pour moi, et pour beaucoup d’autres personnes aussi.

Et pour sûr, c’est toujours moins agréable quand on se retrouve de l‘autre côté du miroir et qu’on a la place du con. Je ne réponds rien non plus pour les champignons. Qu’il se les bouffe ses champignons. Qu’Etiol les emporte, ses maudits champignons !

Mais le meilleur, ça reste le collier. Parce que même s’il accepte de louer la location, il ne veut pas garder son collier ? Et je lui devrais une faveur ? Et faire le serment d’accepter sans savoir ce que je dois faire en échange.

Je crois qu’il me perd définitivement à l’histoire de ses pièges autour du bourg et de ses hommes. Décidément trop ambitieux. J’inspire profondément.

« Ma mort vous paraîtrait-elle finalement amusante ? »

Allons bon ! Je regarde l’encrier. Un peu plus tôt déjà, sa façon de me demander si ça allait m’a paru étrange. A moins que c’est sa façon d’aiguiser cette putain de plume. Peut-être pas menaçante, mais…

Puis je le dévisage, essayant de comprendre ce qu’il a en tête. On ne se dit pas ‘navré’ pour quelqu’un en s’inquiétant de son état pour rire la seconde d’après en sous entendant qu’elle peut mourir incessamment sous peu. Me voilà à nouveau tendue.

Et son collier, là.

« Une faveur ? répété-je à voix basse. Vous faire le serment de vous accorder une faveur que vous ne voulez pas me dévoiler ? Cela n’est pas sérieux et je ne peux me permettre une telle chose. »

Là c’est trop ! Vu le collier, ça ne sera sûrement pas un petit truc. Surtout s’il ne veut pas me le dire maintenant.

« Quelle genre de faveur ? »
, demandé-je alors de ma voix faible en fronçant les sourcils, la tête quelque peu inclinée sur le côté.

Non, il n’y a quelque chose de pas clair dans cette histoire.

« Je vous ai déjà expliqué ce qu’il s’est passé avec le baron de Tourbière. Et par sa faute, il va y avoir un procès au sujet de cette enfant. Je suis invitée à y témoigner tout comme lui. Il n’a pas vraiment apprécié mon opposition au point de souhaiter vivement ma mort, lui aussi… un de plus, cela ne changera pas grand-chose au final. »

Cette fois c’est moi qui ris, ricane même dans un souffle presque inaudible. Le monde revient à la normale. Je sors son bijou de ma robe et le lui tend discrètement. 

« Reprenez-le. Je ne veux pas d’une dette mystérieuse que je risque fort de ne pouvoir honorer. »

C’est sans doute le mieux. Mais quelle belle gemme quand même…


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Erasme RibadierCommerçant
Erasme Ribadier



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MessageSujet: Re: Sombrebois, mais que de bois! (PV Rosen)   Sombrebois, mais que de bois! (PV Rosen) - Page 2 EmptyLun 20 Mar 2023 - 19:43
Le marchand avait enfin vu le bout de la rédaction des documents, et il les avait tendu pour que la Baronne de Sombrebois les signe. Mais celle-ci semblait soudain s'offusquer de sa petite boutade sur la mortalité. Loin de s'en formaliser, il s'accouda à la table et se servit de nouveau un verre d'eau, avant de commencer à petites gorgées en écoutant son interlocutrice qui semblait s'être brusquement raidie. De toute évidence, elle était sur la défensive. En revanche, il tendit bien plus l'oreille lorsque cette dernière aborda le sujet de son altercation avec le baron de Tourbière, leurs différends, et cette histoire de procès pour une enfant. Il reposa son verre quasiment vide, et se saisit d'une petite portion à croquer qu'il garda au bout des doigts avant de répondre:

"Bien loin de moi l'idée de vous voir morte, Baronne. Dès lors que nos accords seront signés, j'aurai tout à l'inverse tout intérêt de vous voir aussi longtemps que possible à la tête de Sombrebois, si mon comptoir voir le jour. Nos destins seront en quelque sorte liés. Votre réussite, c'est la stabilité de Sombrebois. La stabilité de ce bourg, c'est la prospérité assurée de mon comptoir et de mes exploitations. Et donc, outre des revenus pour moi, la concrétisation d'une partie de mes projets.
Nous pourrons en reparler un de ces jours, autour d'une coupe ou deux lorsque je viendrai remettre les fonds destinés à la location des parcelles... Mais non. Vous savoir en vie, et baronne, m'arrange. Le commerce ne fait pas bon ménage avec l'instabilité et les grands changements qui engendrent incertitude et insécurité."


Elle avait ce collier à la main. Ce maudit collier. Il avait eu des mois pour le voir sous toutes les coutures, et il ne pouvait réellement plus le voir en peinture. Il avait aussi bien remarqué la façon dont elle s'était jetée dessus à la vue du caillou qui était monté en pendentif. Nul doute qu'il devait réellement valoir une petite fortune. De toute évidence, c'était le mystère autour de la contrepartie qui l'agaçait et l'inquiétait. Le marchand n'avait pas manqué d'esquisser un sourire devant cette réticence, et il avait englouti la portion qu'il tenait pour la mâchonner assez rapidement et l'avaler avant de reprendre.

"Allons, allons... Vous le voulez, ce collier. Il sera très bien à votre cou, ou bien dans l'un de vos coffres, je ne m'en fais aucunement pour cela.
S'agissant de la contrepartie, je ne puis vous dire quoi, dans la mesure où à l'instant où nous parlons, je n'en ai même pas encore la moindre idée, n'est-ce pas? Voyez donc cela comme un maigre atout dans ma manche, en vue de temps possiblement difficiles pour moi. Je vous jure, si cela peut vous rassurer, qu'il ne vous en coûtera même pas une pièce de cuivre, ni que cela ne mettra en danger le moindre de vos hommes ou de vos sujets. Je suis un homme raisonnable, vous le voyez bien. Comme je vous ai dit, notre intérêt est commun."


Reprenant son verre, il en refit le niveau avec de l'eau. Encore et toujours. Mais il le reposa devant lui en fixant cette fois la baronne droit dans les yeux, et avec une sorte de gravité sur le visage.

"Ce bijou a appartenu à ma défunte épouse, et je ne veux réellement plus le voir en ma demeure. Ce ne sont que trop de mauvais souvenirs que sa seule vue m'évoque, et il n'a plus sa place chez moi. Je vous l'avais dit on ne peut plus clairement dès ma première lettre. Ne soyons donc pas si prompte à vouloir mordre une main qui vous est tendue. La bienveillance peut encore exister. Même si c'est difficile à croire, je peux le concevoir. Un simple serment, il est à vous, et vous m'en verrez heureux."

Il attendait toujours qu'elle appose sa signature sur les documents, et il ajouta assez rapidement en lui tendant la plume:

"Ou dois-je avertir mes charriots de se replier sur Marbrume?"

Perdant bien vite son air grave, il haussa les sourcils en poussant un léger sifflement, comme s'il était épaté. Ce qu'il venait d'entendre le laissait surpris, perplexe, et à la fois un peu amusé. Décidément, Sombrebois était beaucoup moins calme que ce que l'on voulait bien dire. Déposant la plume à portée de la baronne, il joignit les deux mains devant lui en s'accoudant, et il cala sa tête sur ses poings en réfléchissant.

"Mmmmmmmh... Vous êtes témoin et non juge, ce qui fait que cette affaire a échappé à votre juridiction, si je ne m'abuse. Pour que vous, une baronne soyez convoquée devant un juge, il doit manifestement s'agir d'une affaire de première importance.
Mais je ne vois guère ce qu'un gamine peut bien faire de si terrible pour avoir droit à un jugement devant une haute cour... Qui est-elle, et que lui reproche-t-on exactement? Quand on voit l'état du Goulot, avec des criminels qui pullulent au mètre carré, et qui n'ont jamais valu le dérangement d'un juge, je m'étonne qu'une cour soit montée ad hoc à Sombrebois, et que vous baronne y soyez convoquée.

Voulez-vous bien m'en dire un peu plus sur cette... affaire?"


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Rosen de SombreboisBaronne
Rosen de Sombrebois



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MessageSujet: Re: Sombrebois, mais que de bois! (PV Rosen)   Sombrebois, mais que de bois! (PV Rosen) - Page 2 EmptyJeu 23 Mar 2023 - 0:53


Sombrebois, mais que de bois!
Rosen feat Erasme


Il y a quelque chose de décidément bien déplaisant avec ce type. De pas net. Au lieu de me répondre, c’est dans le plus grand des calmes qu’il se sert un verre d’eau pour le boire tranquillement. Mais... attendez une seconde, ça me rappelle quelqu’un, ça… Ah oui, c’était moi le mois dernier ici même, face au comte d’Orlhac que j’ai remis en place avec cette provo… mais ! C’est qu’il me nargue en fait ce putain de corniaud ! Mais !

J’ai roulé des yeux, ramenant dans un claquement sourd ma main sur le dos de l’autre qui repose sur ma cuisse. Mais je vais le noyer dans la cruche ce grand con, il n’aura plus jamais soif ! Ça va, ça va, je me calme et j’évite de lui gueuler d’arrêter de me provoquer.

Et ses mots qui sonnent vides, opaques, consistants. Il y a bien sûr ce paraître que l’on retrouve partout chez les hautes sphères et les un peu moins hautes ; mais il y a aussi la filouterie que l’on retrouve dans les hautes et les plus basses. Oui, la filouterie, je sais la voir à des lieux à la ronde. C’est un peu dans cet univers que j’ai grandi après tout.

Bien sûr, des paroles pleines de bon sens. Mais parfois, le bon sens n’est qu’une façade. Ceux qui disent vouloir vous défendre de leur ennemis peuvent vous planter sournoisement après vous avoir isolé et piégé à l’écart de tous pour vous arracher le cœur à main nues dans l’indifférence la plus totale. Je note à nouveau une certaine subtilité inquiétante qui me laisserait presque me demander s’il ne s’agirait pas encore de menace à couvert pour s’assurer de me faire signer.

Je pourrais là encore froncer les sourcils et poser la question, même. Mais je n’en fais rien. A quoi bon ? Je suis fatiguée de devoir me battre contre le monder entier pour des futilités sans nom.

Le collier toujours tendu et scintillant de mille feux à la lueur de la bougie, j’attends qu’il le récupère, mais il n’en fait rien et j’ai l’air de plus en plus con. Pour autant, il ne répond pas à ma grande question. Quelle genre de faveur, hein ? Il dit ne pas le savoir, moi je n’en crois rien. Il a ce quelque genre de dérangeant qui me fait de plus en plus grincer des dents et hésiter. Ben tiens. Pour débuter des affaires, vous avouerez qu’il y a quand même mieux.

En tirer un ‘Maigre atout’.

Il a beau dire détester ce collier, il pourrait en tirer un sacré prix, il est en train de me prendre pour un con c’est évident. C’est décontenancée que je l’écoute finir parler de son collier et me sortir encore l’une de ces phrases à la con. Ne pas être prompt à mordre la main qui nous est tendue. Ça me rappelle quelque chose ça aussi, c’est drôle…

[vous cherchez le conflit avec tout ce qui vous entoure, de peur de ne pas le voir arriver si vous êtes inattentive. ]



[En traitant tout le monde en ennemi, vous n’aurez jamais l’occasion de vous faire des amis.]



[Ce n’est pas très gentil de m’avoir laissé dans l’ignorance, alors que j’essayai de vous protégez.]



Je ne suis pas gentille, et je ne vous ai jamais demandé de me protéger.


[Vous êtes méchantes avec les personnes qui risquent leur vie pour protéger la vôtre.]


J’en ai assez… ça recommence encore et toujours. Ca va, j’ai compris ! J’aimerais crever pour ne plus avoir à endurer ça. Il me tend la plume en me mettant la pression. Quel petit con quand même.

« Vous me donnez mal au crâne... », grommelé-je nonchalamment en saisissant ma tête dans mes mains de l’air le plus digne possible.

Il pose la plume à côté de moi.

« Soit, puisque vous insistez. Je vous rendrai donc un service. Mais... »

Relevant la tête, je range le collier où je l’avais laissé précédemment puisque il me force à le garder.

« S’il se révèle qu’en finalité vos attentes ne soient pas si raisonnables que vous le dites, il reviendra en votre possession. »

En bonne peste haïssable, j’affiche une petite moue satisfaite. Qu’il ne croit pas m’avoir au tournant si facilement.

« C’est plus compliqué que ce que vous imaginez. Elle a été soupçonné d’avoir voulu m’assassiner, voire même de faire un nouvel attentat dans le bourg. Les autorités ne plaisantent pas avec ça. »


Nous ne sommes pas sur un vol de miche de pain…

 « Sombrebois est pour une raison que j’ignore le sujet de beaucoup de convoitises. »


Je soupire, attrape la plume pensivement en faisant mine de relire le contrat que j’ai déjà lu au fur et à mesure.

« Beaucoup voudraient me voir tomber là où d’autres pourraient vouloir me voir rester. L’échiquier politique… un sujet des plus complexes vous savez. »


Je triture la plume entre mes doigts, la faisant tournoyer d’un côté et de l’autre.

« Elle s’appelle Margaux et dit être la fille du seigneur de Piana. Son histoire est… compliquée. Elle a fini entre de mauvaises mains à la mort de ses parents. Il va falloir mener l’enquête pour démêler le vrai du faux. Actuellement, nous cherchons à trouver quelqu’un qui pourrait l’identifier officiellement. Elle a mentionné quelques personnes de sa famille et des connaissances… je dois encore envoyer quelques lettres à l’aube pour les contacter en urgence. A côté de ça, il y a un type en lien avec cette histoire qui est recherché activement. Il est borgne, a un chapeau bleu avec un bouton. Si jamais vous en entendez parler ou si vous le croisez et pouvez m’aider à l’intercepter… je vous accorderai même une deuxième faveur de votre choix. »

Ça risque d'être un peu plus difficile que prévu de jouer les anguilles... Je réfléchis un instant.

« Vos hommes… une vingtaine c’est ça ? Ne pourriez vous pas les envoyer à sa recherche dès que possible ? Juste quelques jours... Ils n’auraient qu’à faire un signalement à la milice s’ils l’aperçoivent. Ce borgne… un dénommé petit Jean. Il ne doit pas être si loin. Il devait être là hier soir ! Je réglerais leur salaire le temps de la recherche si vous acceptez et je vous dédommagerai. L’arrêter sauverait sans doute la vie de cette enfant... et moi, je veux attraper les responsables. Ceux qui l’ont envoyée. »

Je soupire lourdement.

« Je devrais me reposer, et voilà que je dois encore courir dans tous les sens avec tout ça. »

Bon, je ne vais pas commencer à me plaindre.

Je tire les parchemins vers moi de ma main tremblante. En haut, j’ai l’impression d’entendre Athanase pleurer. J’essaie de me concentrer et de tendre l’oreille, mais j’ai l’impression que quand je me concentre dessus, le bruit disparaît. Je regarde l’écriture à nouveau, contrôlant chaque mot.

Je trempe la plume dans l’encrier. Mon bras me semble soudain peser une tonne.

[Moi, Dame Rosen, baronne de Sombrebois]

Je secoue doucement le calamus contre le bord du flacon pour éviter de n’en mettre partout, m’efforçant d’ignorer encore ces maudites voix dans ma tête. J'ai l'impression d'entendre Athanase hurler intensément.

[Je m’en remets à la volonté de mon suzerain]

Je mordille l’intérieur de ma joue la bouche entre-ouverte, essayant de me concentrer sur le présent contrat, mais mon esprit continue toujours tant et plus à errer en dehors de l’espace et du temps vers un autre.
   
[Mon enfant sera déclaré pupille du Roi.]

Merde. La plume m’échappe et retombe au fond et lorsque je la retire un peu brusquement du petit contenant, de nombreuses petites gouttelettes maculent les parchemins. 

Magnifique… j’ai un profond soupir d’exaspération, la main posée sur mon visage. S’il me fait le moindre sarcasme, je lui lance l’encrier dans la gueule. Le lancer d’encrier c’est comme le lancer de bougies ou le frappé de candélabre, voire le versé de bière en pleine poire ; ça me connaît bien. Le dernier a avoir vu son encrier voler contre le mur doit s’en rappeler encore.

Allez, ça va aller.

Je reprends la plume pour enfin signer ces pauvres documents. Voilà qui est fait. Je passe mes mains derrière la nuque pour essayer de décrocher la chaîne portant la chevalière de Hector, où le sceau de Sombrebois y est gravé. Mais mes mains tremblent malheureusement trop pour parvenir à déverrouiller le fin fermoir, et après avoir jeté un œil dans le hall pour m’assurer que personne ne nous épiait, je regarde à nouveau mon interlocuteur.

« Pouvez-vous... »

Je suis trop fatiguée pour finir ma phrase et me contente chaîne en main de me tourner pour lui dévoiler ma nuque dégagée de ma chevelure enchignonée élégamment.



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Erasme RibadierCommerçant
Erasme Ribadier



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MessageSujet: Re: Sombrebois, mais que de bois! (PV Rosen)   Sombrebois, mais que de bois! (PV Rosen) - Page 2 EmptyJeu 23 Mar 2023 - 12:22
Il lui donnait mal au crâne? Vraiment? A ses mots, le marchand se redressa sur le dossier du divan, haussant un sourcil en fixant la Baronne de Sombrebois. Ce satanés nobles étaient tout bonnement exaspérants... Il venait à Somberbois, bravant la fange, les bannis et les brigands, pour établir un comptoir, et lui garantir des revenus sans qu'elle n'ait à lever le petit doigt, il cédait à ses caprices... et il lui donnait mal au crâne? Elle était un peu raide celle-là. Passant un doigt dans l'extrémité de sa moustache qu'il entortilla et boucla, il resta toutefois calme, non sans prendre quelques secondes avant de répondre:

"Vos profits à venir valent bien un petit mal de crâne ce soir. Vous verrez, il se dissipera très vite lorsque vous ferez vos comptes le mois prochain.
Sinon, pour la migraine, essayez donc une tisane d'écorce de saule blanc. Il paraît que cela soulage pas mal les maux de tête. En tout cas, je vous en apporterai de la bien chaude lors de ma prochaine visite. Simple mesure préventive, n'est-ce pas?"


Un petit prêté pour un rendu. Il allait donc se débarrasser de ce fichu collier. Il restait un plein coffret de bijoux dont il devait encore se séparer. Il ne les avait que trop vus. Mais il fallait encore que la baronne marchande en revoyant les exigences à la baisse.

"Ne suis-je pas la raison-même? Vous avez là un bijou coûteux, sans nul doute. J'ose donc espérer que vous ne jouerez pas la pingre, et c'est un petit serment que j'attends. Je suis très religieux, vous savez. La parole ainsi donnée revêt un tout autre caractère."

Mensonge éhonté s'il en était. Depuis la mort de sa femme, le marchand ne croyait absolument plus en rien. La foi l'avait entièrement déserté. Plus encore quand il avait vu les évolutions de la fange autour de Marbrume. Mais certains y croyaient encore dur comme fer, et dans la noblesse, il était de bon ton de se montrer très croyant. Il allait donc jouer sur cette corde.

En écoutant la suite, son air jovial se figea, et après que ses yeux se soient écarquillés, il prit sa tête à deux mains en s'accoudant sur la table. Et voilà, il le savait... Le merdier qu'il avait prédit à la milicienne qui était venue le questionner au port était en train de retomber, et là, ça éclaboussait dur. Carrément un attentat, contre la Baronne de Sombrebois... Cette gamine avait de toute évidence le don de s'attirer des emmerdements, et cette fois, c'étaient des gros.
Le bourgeois avait bien tenté de retrouver une gamine nommée Margaux, native de Piana, et apparemment noble. Et voilà qu'elle réapparaissait dans ce bourg en tant qu'assassine patentée?

Il garda le silence jusqu'à ce que son hôtesse se tourne en soulevant sa chevelure, et en lui présentant sa nuque. Un instant, il songea à se montrer un peu taquin et à tirer sur la chaîne pour faire mine de l'étrangler avec, mais il se dit que cela ne semblait pas du tout le moment pour une plaisanterie de ce goût-là.
Tout en se penchant et s'employant à ouvrir la chaîne, il ne put s'empêcher de dire en riant:

"La confiance dont vous faites preuve à mon égard m'honore, chère baronne. Imaginez si j'avais été un assassin. Je serais déjà en train de vous étrangler avec cette chaîne. Mais il n'en est et n'en sera rien, vous voyez bien."

Ayant décroché la chaîne, il la lui tendit, pianotant du bout des doigts de son autre main. Il allait bien falloir commencer quelque part. Bah... Après tout... Autant dire la vérité, la vérité toute nue.

"Vous allez rire... Il y a plus d'un mois, j'étais déjà en train de recruter des travailleurs pour sortir de Marbrume et établir un comptoir marchand. A l'époque, je ne savais pas encore que je choisirais Sombrebois plus qu'un autre bourg, comme Lods, ou le Labret. J'avais fait préparer des marmites de soupe à distribuer, et j'avais demandé à des quidams de me guider jusqu'au Goulot, pour y recruter des réfugiés de Hendoire. Qu'est-ce que cela a à voir avec vous, allez vous demander? J'y viens maintenant."

Il prit une grande inspiration et continua son récit:

"Tous décampent à l'idée d'aller au Goulot, sauf une gamine... Une fillette, dix ans tout au plus, grande comme ça. Une rouquine. Et elle boîtait assez salement. Son prénom était Margaux. En attendant que la soupe soit prête et que nous nous mettions en marche, la môme dont je vous parle me dit devant une gamelle pleine que ses parents étaient de Piana, et même qu'elle savait lire, et pouvait occasionnellement aider mon second dans ses tâches. Notez que je n'en avais pas particulièrement besoin... Mais bon, pitié, envie d'une bonne action, ou mon absence d'enfant, j'étais prêt à la faire travailler.

Ce qu'elle me dit ensuite, en revanche... Elle m'annonça qu'elle travaillait dans une taverne du Goulot, le Cochon qui pète. Fameux nom, n'est-ce pas? Que cet endroit était tenu par des gens mauvais, qui vendaient des personnes. Vous imaginez donc ma tête et ma curiosité. Je gratte donc un peu pour en savoir plus, en parlant de Piana. Elle me dit que ses parents avaient des vergers, un étang, et des étals de pommes au marché. Je pars donc dans l'idée qu'elle est d'ascendance bourgeoise, ou fille d'un gros fermier. Mais elle prend peur en comprenant qu'elle en a trop dit, et sort en hâte. Je lui emboîte le pas, et je vois un escogriffe à la sale gueule lui mettre la main dessus en lui ordonnant de rentrer. Sur le moment, j'ai un peu été pris de court."


Il marqua alors un temps d'arrêt. Histoire de remettre un peu de clair dans son esprit avant de poursuivre.

"Passent quelques jours, sans que je ne la vois revenir. Je m'inquiète, et j'envoie l'un de mes hommes au Goulot, avec quelques sous en poche, et une lettre à lui transmettre. Suivant mes instructions, mon brave vieux se rend au Cochon qui pète, et il fait la connaissance d'une certaine Line... Une catin de bas étage, mais qui parle contre quelques pièces.
Quand il est revenu au port faire son rapport, j'ai cru tomber de ma chaise. Il me sort la bouche en cœur que les malfrats de l'auberge ont éliminé les parents de la gamine par vengeance. Que les parents de la fille étaient nobles, et que ces malfrats retenaient également son frère, un autre gamin, prénommé Louis. Notez que lors de sa visite, ils avaient apparemment déjà été séparés, car elle cherchait un petit Louis. La gamine avait été passée, je cite, "à de plus gros poissons" que les gars de la taverne.

Comme un peu avant tout ça, une milicienne était venue faire son enquête sur des disparitions de gamins sacrifiés par une secte d'hérétiques des marais, j'additionne un et un, et arrive forcément à deux. Je m'inquiète pour la gamine, et me rappelle au bon souvenir de la milicienne pour faire une descente dans le Goulot. Vous devinez la suite..."


Il posa le coude sur le dossier du divan pour mieux faire face à la baronne, et se racla la gorge avant de continuer, prenant cette fois en compte les dires de son interlocutrice.

"Je ne vois pas une gamine infirme, seule, traverser les marais du haut de ses dix ans, en étant boiteuse, pour venir vous supprimer sans vous connaître. Mais elle refait surface ici, accusée de tentative d'assassinat. Comprenez donc ma... surprise, si je puis dire. Elle doit être recherchée à Marbrume par la Milice à l'heure où nous parlons.

Mais soit... Puisqu'il y a un salopard qui court dans la nature, employons-nous à le cueillir. Demain, j'enverrai deux de mes mercenaires à Lods, avec sa description, et pour instruction de se mettre en rapport avec la milice locale. Si vous avez des pigeons à envoyer, c'est le moment de les envoyer avec les informations sur cet homme dans tous les bourgs d'ici à Marbrume.
Demain, je repartirai à cheval avec mon dernier mercenaire, direction le Nord pour dire à mes hommes qu'ils doivent fouiller chaque bourg encore debout ou en ruines à la recherche de ce type. SI je ne le trouve pas avant le long de la route..."


Il marqua un dernier temps d'arrêt, et souriant de toutes ses dents, le bourgeois lâcha en riant à moitié:

"Il va de soi que je me tiendrai à votre disposition si vous jugez mon témoignage un tant soit peu utile. Pour ce qui est de mes hommes, et de mon témoignage, cela vaut-il un deuxième service acquis? Cette fois sans négociation?

Je vous l'avais dit en arrivant... Je suis là pour vous faire aller vers des jours meilleurs, vous, et votre bourg."

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Rosen de SombreboisBaronne
Rosen de Sombrebois



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MessageSujet: Re: Sombrebois, mais que de bois! (PV Rosen)   Sombrebois, mais que de bois! (PV Rosen) - Page 2 EmptyJeu 23 Mar 2023 - 16:18


Sombrebois, mais que de bois!
Rosen feat Erasme


Lorsque le petit malin m’a taquinée à propos de la tisane, j’ai juste secoué la tête, à moitié amusée par sa répartie. Ça aurait au moins le mérite de me détendre un peu, j’imagine, et j’y suis peut-être en effet allée un peu fort. Une chance qu’il ne se soit pas tiré pour ce manque de respect…

Ça aurait été la pire connerie du moment. Il faut vraiment que je me calme… je me demande bien où peut se trouver le problème quant à l’histoire de son collier ; Est-ce du fait qu’il veut à tout prix me le refourguer à perte, ou est-ce plutôt le fait que je m’évertue à tout faire pour tenter de le refuser ?! C’est pourtant une pierre magnifique… obnubilante et d’une grande valeur.

Je l’entends ensuite rire comme je lui présente ma nuque.

"La confiance dont vous faites preuve à mon égard m'honore, chère baronne, dit-il. Imaginez si j'avais été un assassin. Je serais déjà en train de vous étrangler avec cette chaîne.
- J’aime vivre dangereusement. »

Ma voix est froide, placide. Croit-il réellement qu’il pourrait me tuer ainsi, si facilement et s’en sortir ? Il y a quatre gardes au sous sol qui surveillent la brèche en permanence. D’autres dans le hall, d’autres aux portes. Impossible de fuir. Et encore faudrait-il arriver à me tuer rapidement, sans que personne ne m’entende crier ou me débattre. Concernant la confiance, je ne relève pas. La confiance est quelque chose de si délicat… une petite chose fragile qu’un effleurement peut déchirer.

Mais quelque chose de maladif quand on en manque de façon générale. On me l’a bien fait comprendre. Je récupère la chaîne au bout de laquelle pend la bague et j’évite de me perdre à nouveau dans le passé. Me souvenir de la manière dont je l’ai récupérée me remplie d’effroi. Erasme me raconte alors une anecdote que j’écoute distraitement, me saisissant de la bougie pour faire couler un peu de cire sur le premier parchemin, me brûlant les doigts au passage avec de nombreuses gouttes. Magnifique, maintenant il me raconte sa vie.

Remuant les doigts pour décoller la cire durcie sans accorder grand intérêt à son récit, je réagis finalement au mot ‘gamine’. Alors que j’enfonce la chevalière dans la cire, je relève les yeux vers lui au nom de Margaux. Quoi, il l’aurait vraiment croisée ? Je ne sais pas si je vais rire, mais je l’écoute attentivement à présent. C’est quelque chose de très intéressant et il me confirme plus ou moins ce que m’a dit la petite.

« Sauriez-vous retrouver cette Line ? Son témoignage pourrait apporter beaucoup. Pour Margaux… il semblerait qu’elle devait remettre du poison à ce petit Jean. Si on arrive à mettre la main sur lui et à le faire passer aux aveux, cela pourrait grandement aider cette enfant. Je pense qu’elle aurait bien droit à une seconde chance. Se faire traiter comme un objet ainsi… vous savez... »

Je marque une pause avant de terminer enfin ma phrase.

« C’est terrifiant. Elle ne peut pas être responsable de quoi que ce soit si toute cette histoire est vraie, surtout si elle voulait protéger son frère, le seigneur de Piana. Ce n’est pas juste. »

Sa façon de sourire à l'hypothèse de trouver lui même le gredin me semble un peu inquiétante et je me hâte de lui rappeler un léger détail qui a quand même toute son importance :

« Euh… ne l’abîmez pas trop, hein ? Il me le faut vivant. Nous aurons tout le loisir d’avoir la courtoisie de le faire parler, mais avant cela, ne déconnez pas et évitez de me le crever sur la route si vous tombez dessus. »

Je soupire en reprenant la bougie pour faire couler la cire sur le deuxième parchemin, mes doigts un peu rougis par les précédentes brûlures superficielles en reçoivent une nouvelle fois pendant l’opération. Je tamponne ensuite la flaque épaisse, à nouveau, avec la chevalière pour sceller définitivement l’accord.  

Je repousse un parchemin vers lui, roule celui qui reste pour le ranger. Mais… il ne manque pas d’air quand même ! Qu’il m’épargne au moins ses mots mielleux...
 
« Votre témoignage est primordial, Monsieur Ribadier. Je ne devrais pas avoir à négocier quoi que ce soit pour sauver la vie de la fille du seigneur de Piana. » 

Mon ton est dur, sévère. Je veux bien négocier et payer de ma personne, mais il y a des limites à ne pas franchir, des limites arrivant aux portes du chantage. Autant le recadrer tout de suite car je ne veux pas entrer dans ce jeu là.

« Refuser de témoigner à ce procès avec vos éléments pourrait même vous attirer gros, mais je ne veux pas que notre partenariat soit conflictuel. Ce serait mauvais pour les affaires… et j’ai eu mon lot de conflits, j’en ai assez. »

Remettons bien les choses en place. Arrêter de me faire des ennemis.

« Mais comme je vous ai dit - peut-être n’ai-je pas été assez claire ? J’accepte de vous accorder une deuxième faveur de votre choix si jamais vos hommes retrouvent le type. Vous avez ma parole. Autrement, il me semble que le fait de payer vos hommes et de vous dédommager pour le désagrément sera déjà bien, non ? »

Déjà que je vérifie ma trésorerie moi… payer une vingtaine de personne pour quelques jours risque d’être un peu compliqué et je ne voudrais pas devoir lui promettre une troisième faveur.

Je lui présente à nouveau ma nuque en lui tendant la chaîne afin qu'il la ré-accroche à mon cou.

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Erasme RibadierCommerçant
Erasme Ribadier



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MessageSujet: Re: Sombrebois, mais que de bois! (PV Rosen)   Sombrebois, mais que de bois! (PV Rosen) - Page 2 EmptyJeu 23 Mar 2023 - 18:40
Vivre dangereusement... C'était devenu le lot commun de ce qui restait de l'humanité depuis que la fange avait débarqué. Et il détestait cela, vivre dangereusement. Sa tranquillité d'esprit n'avait pas de prix. Se lever le matin, en sachant qu'il ne risquait rien, et s'endormir le soir avec la conscience tranquille était une chose à laquelle il tenait. Il y tenait énormément. Or, depuis que la milicienne était venue le trouver, c'était une succession continuelle d'emmerdements qui lui arrivaient, et à chaque fois, il devait composer avec pour résoudre des problèmes qui n'étaient pas forcément les siens.

En attendant, il avait tout déballé à la Baronne de Sombrebois. Qui, assurément, s'était montrée beaucoup plus attentive quand une petite rouquine boiteuse avait fait irruption dans son récit. Elle avait tout de même gardé assez de concentration à ce qu'elle faisait pour apposer son sceau sur les deux contrats. Récupérant le sien, il le roula et le glissa dans sa sacoche comme si de rien était. Ca, c'était une bonne chose de faite. Il mettait donc officiellement le pied dans Sombrebois, et ce pour un bon petit moment. Cela faisait un problème de réglé, et cette fois, c'était le sien. Restait la question de la gamine emprisonnée. Une noble bafouée, martyrisée à dix ans par des malfrats du Goulot, et qui sait qui encore.

Cette fois, il s'empara du vin, et se remplit un énorme verre de vin, qu'il se mit à descendre assez rapidement, avant de le reposer sur la table. Il regrettait en cet instant le confort de sa maison dans le port de Marbrume, mais il n'allait pas miauler, sachant ce qui attendait encore d'être fait. Toutefois, il devait soulever un point.

"La peur du danger peut s'apprivoiser. Je vous le concède... Maiiiiiiis... Il ne faut pas confondre le courage et la pure inconscience, voyez-vous. Je ne suis ni chevalier, ni milicien, et pourtant, me voilà réduit à devoir faire ce que ces fiers-à-bras ne font pas... Vous saisissez le paradoxe de ma situation?

Quand la milicienne qui est venue enquêter m'a parlé des rapts d'enfants... Mmmmmmh comment tourner cela? Disons que les coupables identifiés étaient les membres d'une secte des marais qui sacrifiaient les gamins à Etiol. Dans la capitale... Vous comprenez donc qu'en arrivant à Sombrebois et en mettant en perspective les divers événements qui y sont récemment survenus, je suis amené à me poser quelques questions."


De l'alcool, il risquait d'en avoir besoin pour la suite. Il reprit le pichet et tout en commençant à se servir, il dévoila un léger détail dans son histoire, mais qui valait mieux être dit.

"Dans cette sordide histoire de rapts d'enfants et de sacrifices humains, la milice avait un suspect. Un homme portant un masque vert servait d'intermédiaire. Lui, si j'ose dire, m'importe peu... La milice suspectait qu'un noble, ou tout du moins un notable haut placé de Marbrume, ne trempe dans l'affaire. Assez haut pour que les officiers de la milice fassent un peu d'obstruction à l'enquête, sans doute pour éviter le scandale. Cela méritait d'être dit. Ne me demandez pas les imbrications de la noblesse avec l'hérésie. Cela m'échappe encore. Néanmoiiiiiiiins... la petite pègre des bas quartiers jouait les fournisseurs en chair fraîche à ces fanatiques, et l'ombre d'un notable planait au dessus de ce joyeux merdier. Notable qui peut être un noble, un prêtre, ou qui sait quoi encore...

La dénommée Line, j'avoue ne pas m'en être soucié particulièrement jusque-là, mais je ne doute pas que les miliciens ayant pris part à cette affaire sauront vous dire ce qu'elle devient.
Quant à Margaux, je me dis qu'étant ici, elle est pour ainsi dire passée entre les gouttes. Elle n'a pas fini sur un autel avec le cœur arraché ou égorgée. C'est déjà là un moindre mal.

J'estime donc avoir fait ma part, et sûrement même bien plus. Ce que je vous propose de faire, c'est un supplément, si je puis dire. L'idée de repartir à cheval vers le Nord ne m'enchante guère. Pourtant je vais certainement le faire. Peut-être même plus encore...
Je m'explique. Piana est sur la route de mes charriots, qui reprendront demain leur route vers Sombrebois depuis Menerbes. Je vais donc partir avec mes trois Lames du Morguestanc, jusqu'à Balazuc, que j'inspecterai avec eux, avant d'en envoyer deux à Lods. Ils chercheront votre bonhomme là-bas, pendant que je partirai à la rencontre de mes hommes sur la route de Marbrume. S'il est sur la route, un grand con de borgne avec un chapeau bleu répondant au nom de petit Jean ne devrait pas m'échapper. Votre homme ne va pas errer dix ans dans les marais. Il va devoir se rapprocher d'un bourg s'il ne veut pas faire mumuse avec les fangeux.

Vos deniers pour payer mes employés, je vous en dispense. Je ne suis pas là pour grever vos finances de la sorte, mais pour les améliorer. Je suis même prêt à faire une halte à Piana, et à me fendre d'une visite au temple et dans l'ancienne demeure des seigneurs de Piana. Je peux essayer d'en ramener quelque preuve que ce soit concernant l'identité de notre petite rouquine."


De nouveau, il éclusa son verre de vin en quelques gorgées. Il le reposa avec un peu plus de fermeté, faisant claquer bruyamment le cul du verre sur la table avant de dire:

"Mais je ne vais pas courir hors des murs de Sombrebois et risquer ma peau de la sorte pour des peut-être. La faveur que vous me devrez ne souffrira pas de condition. Elle sera actée dès ce soir. Si vous m'accordez cela, je serai sur la route aux premières lueurs de l'aube avec mes trois mercenaires pour lancer la traque de notre lascar à chapeau bleu. Comme je vous l'ai dit, je ne suis ni chevalier, ni milicien, et je n'ai pas à souffrir de commandement autre que le mien. Si ce petit Jean me croise, il courra moins vite avec les deux genoux brisés. Sommes-nous donc d'accord? "
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MessageSujet: Re: Sombrebois, mais que de bois! (PV Rosen)   Sombrebois, mais que de bois! (PV Rosen) - Page 2 EmptyVen 24 Mar 2023 - 0:59


Sombrebois, mais que de bois!
Rosen feat Erasme



Un verre, deux verres. Mazette. Le bougre a délaissé l’eau au profit du vin et, à ce rythme là, il va finir complètement pété avant la fin de l’entretien. Il n’y a qu’à l’écouter appuyer ses mots, chose qu’il ne faisait pas avant. Ce ‘ Maiiiiiiis…’, ce ‘Néanmoiiiiiiiins…’… il a semble-t-il bu un peu trop vite comme un trou., à moins qu’il ne surjoue volontairement. Toujours se méfier de tout. C’est la règle. L’unique règle…

Allons bon. Je l’écoute me parler de cette affaire d’enfants disparus et s’il me perd rapidement, je bute sur le sujet des sectaires. Etiol… sacrifices d’enfants… je n’arrive plus à déglutir et je vais tourner de l’œil, alors je me réfugie dans mon verre de vin quasi intact pour prendre une longue gorgée tranquille. Non, je ne vais pas siffler le vin comme un trou, moi, même si j’en ai bien envie à ce moment-là.

Sujet si sensible… Je tremble encore. Nom d’un chien… non, Etiol ne me lâchera jamais. Vous voyez ? Vous voyez ? Non vous ne voyez pas… vous ne sentez pas toute la detresse non plus, hein ? Vous ne comprennez pas le signe, le message. Faites un effort ! J’ai du mal à respirer. L’air me manque… un sacrifice. Son sacrifice… Non. Je te ramènerai ce putain de chiard que je t’ai pris ! Je ne tuerai pas d’autre bé… l’espace d’un instant, je me fige presque, fait mine de me gratter la tête comme si ça grattait. Non… il ne voudrait quand même pas…

La mort de Margaux en échange de m’avoir rendu mon fils ? Les mots du commerçant, je les suis à peine, toute emmurée dans ces profondes angoisses intérieures. Non, je le refuse. Ça n’a aucun sens. Aucun. La justice ne la sacrifierait pas à Etiol… sa mort ne serait pas pour lui.

Un suspect. Un noble. Je ne comprends rien de concret sur l’histoire, mais je me dis que ça aurait pu être moi si je les avais rejoint. C’est drôle, la vie... j’aurais pu. C’était si près. Lorsque mon interlocuteur revient enfin sur le sujet présent, mon attention trouve une échappatoire pour revenir dans la conversation. Il refuse que je paie ses hommes pour les recherches. Je ne comprends pas. En revanche il insiste encore pour sa faveur, faisant preuve d’une fermeté sans faille.

« Lui briser les genoux… Eh bien… moi, ça me va… »


J’ai la bouche pâteuse. Il vaut mieux être sûre de notre coup et que la gamine n’ait pas sorti un ramassis de conneries. Toujours est-il que l’homme en face de moi ne semble plus disposé à faire la moindre concession sur ses attentes à mon égard. Et quoi donc, je vous le demande hein ? Devoir accepter quelque chose dont on ne sait rien et donner sa parole, cela n’a-t-il pas quelque chose de terrifiant aussi ? Pas d’argent qu’il disait. Rien de dangereux. Cela ne me rassureras jamais totalement, mais c’est un bon début et sans doute le principal. Raisonnable ? Encore faut il l’espérer. Je repense au regard terrorisé de la petite fille. A ses sanglots déchirants et à la détresse dans sa voix, dans ses gestes. Aux promesses que je lui ai faites. Ne me suis-je pas déjà engagée ? On peut difficilement battre les marais sans hommes et une chance pareille ne se reproduira pas de si sitôt. Je n’ai pas vraiment le choix.

« D’accord. Je ferai ce que vous voudrez. » 

Je ne pourrais jamais effacer tout le mal que j’ai fait dans ma vie. Mais si je peux faire au moins une chose de bien, si je peux sauver une vie – voire deux - ça sera déjà ça. Je me saigne pour ce maudit bourg. Je fais mon possible pour aider mon peuple. Je le fais pour mon fils, pour Hector, pour mes gens ici et dehors. Aussi longtemps que je tiendrai, je m’emploierai à continuer dans cette voie. Parce que c’est ça, l’humanité. Etre humain. C’est faire en sorte d’aider ceux qui compte sur nous. L’abnégation. Et tant pis si souvent, c’est ingrat. Je ne pourrai jamais me plaindre, car je ne mérite rien d’autre que d’expier mes crimes.

 « Mais... ? »

Mon intonation interrogative sonne étrange. Je relève mon regard que je plisse pour le planter dans le sien de façon inquiétante, pour ne pas dire menaçante. Je penche ma tête vers le bas.

« Vous risqueriez votre peau pour un maigre atout ? » 


Qu’il ne me prenne pas pour un con. Il ne va sûrement pas risquer sa vie et m’offrir gratuitement le service de ses vingt hommes pour un ‘maigre atout’. L’ombre d’une seconde, l’atmosphère me semble devenue lourde, pesante. S’il ne peut pas y avoir de confiance avec un partenaire d’affaires, c’est la catastrophe. Je ne peux pas me permettre de me faire rouler dans la farine aussi grossièrement.

« Êtes vous bien certain d’ignorer ce que vous attendez de moi ? »


Encore un silence le temps de laisser planer et virevolter ces mots dans la pièce.

« J’ose au moins espérer de mon associé qu’il se montre honnête avec moi, même si ce qu’il a en tête ne va pas me plaire. Vous seriez bien mal avisé de commencer notre accord sur des mensonges… aussi peu importants soient-ils.. » 

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MessageSujet: Re: Sombrebois, mais que de bois! (PV Rosen)   Sombrebois, mais que de bois! (PV Rosen) - Page 2 EmptyVen 24 Mar 2023 - 10:36
La conversation était désormais assez avancée, et le propriétaire de la Compagnie Ribadier allait donc se retrouver une fois de plus sur la route entre Sombrebois et Marbrume, à traquer un borgne à chapeau bleu. Il ignorait si cet homme pouvait être un tant soit peu dangereux. Ce pouvait être un vieux débris inoffensif, comme un épéiste redoutable. Mais pour un marchand comme lui, la parole donnée avait parfois bien plus de poids qu'un contrat bien formalisé. Il allait devoir se lever tôt, réveiller ses mercenaires en leur exposant le plan, et remonter en selle avec tout ce petit monde pour engager la poursuite. Avec une nuit, et au moins une bonne demi-journée de retard sur ce dénommé petit Jean.

Ces histoires de sectes, d'enlèvements, de milice et d'assassinat n'avaient que bien trop duré pour lui, et il était plus que temps d'y mettre un point définitif, du moins pour ce qui le concernait. Avoir bon cœur l'avait indubitablement mené dans une montagne d'emmerdements, dont il se serait de toute évidence bien passés. Le marchand aspirait désormais à un certain retour à la normalité des choses, et il comptait bien accomplir cette traque, après quoi il mettrait un point final à ces trop nombreux contretemps qui lui compliquaient la vie depuis plusieurs semaines.

"Votre borgne sera ramené à Sombrebois, ou bien, il sera bouffé par les fangeux. Mais s'il veut leur échapper et trouver refuge dans un village, je l'y attendrai d'une façon ou d'une autre. Je compte donc sur vous pour dépêcher tous les pigeons nécessaires vers les villages concernés.
De mon côté, j'en enverrai un cette nuit à Menerbes, pour prévenir le convoi. Même s'il marche vite, il n'a pas du aller si loin au Nord. Menerbes sera le verrou de la traque pour l'empêcher de revenir se fondre dans la masse à Marbrume. Il ne doit absolument pas franchir ce cap."


Evidemment, il n'allait pas perdre de temps. D'abord, prévenir ses mercenaires du départ, puis envoyer le pli en urgence à la patte d'un pigeon vers Menerbes. Et le lendemain à l'aube... Prier la chance très fort en quittant le bourg de Sombrebois. La chance pour trouver ce borgne de malheur, mais aussi pour éviter une mauvaise rencontre avec les fangeux, des bannis, ou des brigands. Plus facile à dire qu'à faire. Sur le papier, tout avait l'air d'une simplicité enfantine. Mais une fois sur le terrain... Un grain de sable de travers, et tout pouvait vite partir en sucette. Le grain de sable pouvait être une morsure de fangeux, une flèche, ou la simple fatalité. Plus d'un s'étaient brisés le cou en tombant simplement de cheval. Devant de si joyeuses perspectives, il avait naturellement tendance à perdre un peu de sa bonhommie. Hé oui, le marchand n'avait pas du tout le tempérament d'un aventurier chevronné.

"En l'occurrence, oui... Je vais devoir faire ce que je n'ai jamais fait auparavant. La chasse à l'homme n'a jamais été mon sport favori, mais j'ai pris des engagements, et je les tiendrai. Que serait un marchand si sa parole ne vaut rien?
Les fangeux, les bannis, les hérétiques, les brigands, tout cela peut m'attendre au dehors, et je ne vais pas m'y confronter de gaieté de cœur. La folle bravoure et l'esprit chevaleresque ne sont pas mes vertus, j'en suis grandement désolé. Pour moi, les préoccupations sont bien plus terre-à-terre. Il y a des gens dont je suis responsable, et je dois faire en sorte que tout aille bien pour eux. Un peu comme vous avec votre baronnie, mais à moindre échelle.
Et je fais cela pour une contrepartie, ne vous en déplaise. Venant d'arriver à Sombrebois, je ne suis pas pour l'instant en mesure de réclamer quoi que ce soit, puisque je n'ai même pas encore vu ce bourg en plein jour, ni rencontré qui que ce soit hormis vos gardes et vous-même."


Rendu un brin caustique par l'idée de revenir se frotter au danger du dehors, le bourgeois, qui n'était pas vraiment ravi, ajouta assez vite:

"Et qui sait... Peut-être serez-vous vite débarrassée de cette dette si une mauvaise rencontre se produit sur les routes. Mais il y a d'autres Ribadier à Marbrume. Le comptoir ne sera pas perdu pour tout le monde."

Il poussa un profond soupir et se leva, les jambes encore un peu chancelantes après sa journée passée en selle. Dire qu'il allait remettre ça dès le lendemain... Des fois, il en arrivait à se maudire. En tout cas, avec la poussée d'adrénaline qu'il était en train de se payer, son mal aux reins n'était plus qu'un souvenir. Un souvenir qui aurait tout le temps de se rappeler à lui durant la nuit, si jamais il arrivait à fermer l'œil. Ce qui, au vu de son anxiété actuelle, n'était pas du tout certain. Enfin bien redressé, il déclara:

"Je doute que le borgne se laisse gentiment ramener à Sombrebois s'il doit y être pendu... Mes mercenaires sont armés, mais il me faudrait sûrement une... arme... Quelque chose de simple, naturellement. Pas une épée. Je ne saurais pas m'en servir. Une hache ferait bien l'affaire. Pas trop lourde. Ca je devrais savoir la manier sans trop de peine. Vous sauriez me trouver cela, d'ici demain matin?"





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MessageSujet: Re: Sombrebois, mais que de bois! (PV Rosen)   Sombrebois, mais que de bois! (PV Rosen) - Page 2 EmptyVen 24 Mar 2023 - 16:49


Sombrebois, mais que de bois!
Rosen feat Erasme


Le commerçant campe sur ses positions et se lève. Trop méfiante, pas assez… je n’aurais probablement jamais la certitude qu’il m’a menti, et ce n’est pas en soi un mensonge si grave que de prétendre qu’il ne sait pas encore ce qu’il veut.

Mais le simple fait de commencer un accord sur ces conditions rend cet accord quelque peu problématique. La confiance… je vais juste espérer qu’il se montrera raisonnable comme promis.

Rajoutant ma chaîne qu’il n’a pas remis mon cou avec l’autre qu’il m’a pour ainsi dire forcé à garder, j’ignore ses hypothèses sur sa mort. Visiblement, la peur l’habite. Je m’abstiens de répondre à son amertume qu’il ferait mieux de ne pas me donner des idées. Le faire assassiner me libérerait d’une sacrée préoccupation, mais heureusement pour lui, ce n’est pas mon intention.

« Une hache ? Vous n’y pensez pas, je vous ai dit qu’il nous le fallait vivant. Je peux vous trouver… ma foi, un gourdin... »

J’étouffe un rire. Avec ses cheveux longs, il ferait un magnifique homme préhistorique. Restons sérieux.

« Une corde si besoin. Vous avez bien des filets j’imagine, vous qui êtes dans le poisson ? Ça pourrait aider à l’attraper. J’imagine que vous ne savez pas tirer à l’arc non plus… voyons. Pour l’hypothèse où vous feriez d’autres mauvaises rencontres, je peux bien vous trouver une hache, si vous préférez cette arme. Mais vous devez me promettre de ne pas l’utiliser sur notre homme. Je doute qu’il y survivrait. »

L’ambiance était pourtant si légère au début… le ciel s’est bien couvert.

« Si vous craignez tant de mourir, je ne vous force pas à accepter ma demande. Il me semble que la vie est la chose la plus précieuse qu’il nous est donné de posséder. Aucune contrepartie ne saurait vous servir sans elle… »

Pour ma part, je n’ai pas peur de la mort. Je la côtoie si souvent… c’est même une amie. Ma plus belle amie… la plus fidèle. Je réfléchis un instant.

« Vous n’avez qu’à seulement envoyer vos hommes, sinon, et à rester vous même ici. Cela vous évitera de vous mettre en danger... »


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