[Quête] Le cube de l'Enfer

De chasse, il n'y en eu point ...

La femme restait tétanisée face à la bête et sa gueule suintante de salive, avide de mordre les chairs qu'elle avait goûter un peu plus tôt.

Les supplications de la mère à la Chose accompagnait la respiration rauque et excitée de cette dernière. Pensait-elle réellement dompter cet amalgame grotesque de crocs et de chairs par une voix brisée et craintive.

Les sons poupons cédèrent la place à un grognement sourd et menaçant.

Puis, un rire, infantile et cristallin. Il ne provenait pas de la créature qui s'apprêtait à bondir sur sa proie, mais d'un peu plus loin dans la cuisine. Sur un des plan de travail, assis et observant le monde avec de grands yeux curieux, le bébé gazouillait gaiement en agitant les mains.

Il était là. Ce fils que la régente de Sombrebois pensait avoir changé en cette immonde créature. Si la mère l'eu remarqué, l'autre être du binôme également.

Le monstre se désintéressa bien vite de l'adulte pour se tourner vers le nouveau-né. Une énorme goutte de salive heurta le sol dans un son visqueux et peu ragoutant. Les pattes arrières toujours fléchies, il s'apprêtait à croquer le nouveau venu et ses traits dodus de bébé.

Pire que la mort, la mère pouvait assister à celle de la chair de sa chair ...

Le cube de l'Enfer

Rosen feat Murmure

Avec une extrême précaution, je finis de m’extirper du placard.

« Tout doux... gentil… »

C’est déjà un bon début. La créature me regarde sans bouger, sans m’attaquer, même si je devine une certaine effervescence.

« Voilà, c’est bien. C’est un bon garçon… »

Ces crocs… cette gueule béante… j’ai beau chercher à comprendre, je n’y arrive pas. Que s’est-il donc passé ? J’avance une main hésitante vers cette gueule informe mais l’agitation infantile se mue en une attitude menaçante. Je recule la main aussitôt. Y a-t-il seulement quelque chose à en tirer ? Quelque chose à sauver ?

J’aimerais parler encore, mais les mots ne sortent plus. Que dire après tout ? C’est alors que je l’aperçois. Juste à côté. Mais... ? Athanase ?! La confusion est terrible. Mais si mon fils est là… alors c’est quoi cette infantile chose monstrueuse ?! Ma réflexion est bien vite balayée lorsque je réalise que la dite monstrueuse chose vient aussi de le remarquer.

« Non... »

Mon cœur se serre dans une indicible panique et je pousse un hurlement hystérique.

« Non ! »

Je me précipite en même temps que le monstre sur mon fils dans l’espoir de réussir à m’interposer, à l’attraper en premier, à le serrer contre moi pour le protéger de mon corps. L’instant demeure confus. J’ignore si la créature l’a atteint avant moi. J’ignore si sa gueule a buté sur moi au passage.

J’ignore si l’un de nous deux a été blessé, en somme, et sous une folle impulsion, je détale en serrant fort mon bébé contre moi. Et maintenant où aller ? Me cacher ne sert à rien. Mais peut-être que je peux le cacher, lui, et faire diversion jusqu’à l’aube.

Ou alors fuir au dehors au milieu d’une multitude de créatures similaires bien que différentes. Non, cela ne reviendrait qu’à fuir un danger pour un autre... Je cours vers les escaliers pour monter sans trop savoir vraiment où aller.

Le premier étage, puis le second. Je passe devant le temple et je me dis que je pourrais rentrer m’y réfugier, mais cette idée me terrifie. J’y serais coincée comme un rat… Je m’arrête finalement au bout du couloir, rentre dans une chambre et referme la porte.

Il y a du sang partout, et je n’ose pas regarder l’état de mon bébé. J’ai beau essayer de respirer, j’ai l’impression que l’air n’arrive plus à parvenir jusqu’à mes poumons et que je vais m’étouffer. Il faut que je me calme… Et que je me dépêche de le cacher quelque part. Dans cette malle là-bas, ça sera bien… Je m’y dirige et j’ose enfin jeter un œil terrifié à Athanase pour regarder s’il va bien.

Des pleurs ... Encore et toujours des pleurs ...

La régente de Sombrebois se saisit de la chair de sa chair avant de courir sans savoir vers où, faisant fi de tout ce qui pouvait l'entourer ou lui arriver. Serrant le poupon contre sa poitrine, elle courrait sans se retourner.

Et ces pleurs ... Aigus et perçants.

Pourtant le bébé semblait calme, serein. On aurait dit que la demeure toute entière hurlait d'une voix de nourrisson. À moins que ce ne fusse la Bête informe au S gravé sur le front qui beuglait sa rage de voir ses deux proies s'échapper.

Finalement, la mère et son enfant trouvèrent une pièce à peu près isolé. Le sang qui badigeonnait les murs en grandes traînées carmin faisait douter de la sécurité qu'offrait l'endroit.

Toujours ces pleurs ... Lanscinants et persistants. Des sanglots qui vrillaient les tympans aussi bien que les entrailles d'une mère. Ils se firent de plus en plus présents, de plus en plus intenses, puissants ...

Tandis que les murs couverts de sang s'estompaient lentement, les pleurs redoublèrent d'intensité. Petit à petit la réalité prit le pas sur le cauchemar. Le bébé gigotait de plus en plus entre les mains de sa mère. Les ténèbres qui planaient dans ce songe terrifiant laissèrent la place à la douce lumière du foyer où mourrait un feu.

Elle était dans la chambre de son fils, le tenant à bout de bras au-dessus du berceau. Athanase vociférait. Depuis la porte ouverte en grand, une voix féminine retentit. C'était Pénélope.

Ma... Madame ... Quelque chose ne va pas ?

Elle avait été éjecté de la vision cauchemardesque avec une soudaineté troublante. Toujours vêtue de ses habits de nuit, elle avait visiblement marché pendant son sommeil pour s'agripper à l'enfant qui n'avait pas vraiment aimé l'expérience, tant il continuait à pousser des plaintes longues et enrouées de larmes.

Au moins, l'immonde créature n'était plus à ses trousses et son enfant, bien que criant de chagrin, était sain et sauf.

HRP:

Le cube de l'Enfer

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Ces pleurs, c’est insupportable tellement que ça m’angoisse ! Mais mon fils va bien, c’est tout ce qui compte. Il n’est pas blessé... Je ne sais par quel miracle j’ai réussi à m’interposer à temps. Ah, ces hurlements vont me vriller le crâne !

Athanase a l’air calme au sein de mes bras, et je me demande si ce n’est pas cette chose informe à nos trousses qui braille ainsi. Ca va aller, ça va aller…

« Reste sage, d’accord ? Je vais te laisser là… j’ai pas le choix. Je vais revenir te chercher… je vais essayer... s’il te plaît ne pleure pas. Il faut que tu survives le temps que quelqu'un puisse venir te chercher ! »

Je sens mon gosier se serrer. Pourrais-je seulement survivre ? Il faut que je fasse vite avant que le monstre ne nous trouve. Il faut que je l’éloigne de mon bébé… Que je ressorte pour faire diversion et courir ailleurs. Je serre fort mon enfant contre moi. Il faut que je le fasse. Il faut que ça marche…

Je relève la tête, mais le décor perd toute sa consistance. Le sang disparaît lentement, et la pièce semble subitement changer. Seuls les pleurs sont toujours là, devenant soudain encore plus réels.

« Ma... Madame ... Quelque chose ne va pas ? »

Je suis dans la chambre d’Athanase et Pénélope se tient à côté de moi, inquiète comme à son habitude. Je baisse le regard vers la source des pleurs persistants. Mon fils que je viens probablement de réveiller en plein milieu de mon cauchemar n’apprécie pas tellement d’être autant serré contre moi, alors je desserre doucement mon étreinte, confuse.

« Je... j’ai cru l’entendre pleurer… »

Encore ces crises étranges où je me lève pendant mon sommeil… il faudrait peut-être que j’envisage de m’attacher la nuit si ça continue. J’essaie de le bercer doucement pour le calmer.

« Shhhht... tout va bien, rendors-toi… »

Mes joues sont étrangement humides et mes yeux collent et puisque mon enfant continue de s’énerver, j’en profite pour lui donner une tétée. Voilà qui devrait un peu le calmer… J’ai un peu mal aux seins, et j’ai le soulagement de voir que la lactation a enfin repris normalement.

Après une semaine d’acharnement… c’est presque un miracle. Je le recouche ensuite et retourne dans ma chambre pour faire de même. Quel affreux cauchemar… En me grattant le haut de la poitrine où ces croûtes suintantes me démangent toujours autant, je me rends compte de l’étrange marque grise sur mon épaule. C’est étrange ça ? C’était l’endroit exact de la morsure... Il faudrait que j’aille en parler à Edwige demain… si je trouve le temps. En l’analysant, je me demande si ce songe n’était qu’un songe.

Je finis par me rendormir jusqu’à l’aube où les pleurs d’Athanase me réveillent comme bien souvent. Encore une journée à assumer.

Citation :: Merci pour ce rp horrifique, c’était chouette !