[Abandonné par Aali] Une réconciliation? Si éphémère soit elle! (PV Aalicia Calderan)

- Nulle cachoterie, Amour... juste une petite maladresse de la part de Mira...

Dit-elle un peu contrariée malgré tout que son cadeau soit découvert plus vite que prévu, mais sa réaction change vite quand il complimente le bijou, montrant qu'il apprécie le travail fourni aussi bien par la veuve dans les instructions qu'elle a donné, mais surtout pour l'orfèvre qui a fait ce présent. Personne d'autre qu'elle connaissait les gouts du noble, dans tous les domaines, c'est ce qui rend leur relation si particulière et complète. Elle a un petit sourire en coin puis elle secoue la tête.

- pas en guise d'excuse, mais tu le comprendras plus tard...

Ce n'est pas ici qu'elle allait livrer ses sentiments, pas devant une gérante qui est ravie que le travail de son époux plaise au comte. Mila jette un regard vers la brune qui donne son accord d'un signe de tête quand Victor demande s'il peut prendre la chevalière. Elle ne proteste donc pas ni met le bijou hors de porté quand il s'en empare et la passe a un de ses doigts libre. Il lui va comme un gant, passant facilement quand il l'enfile mais restant en place, le tout sous le regard anxieux d'Aalicia qui soupira soulagée, la gérante faisant de même.

Elle ne s’était pas trompé dans la taille, ayant du faire ça a vue de nez, elle n'avait pas voulu prendre une des chevalières de Victor pour ça. Le comte l'aurait remarqué et ça aurait crée plus de problème qu'autre chose, un de domestique aurait surement été accusé, et elle n'est pas malhonnête, elle se serait dénonce et elle aurait du expliquer pourquoi elle avait fait ça, et donc exposer sa surprise.

- Elle te plait ?

Demande-t-elle pour la forme, elle sait très bien qu'elle lui plait, mais elle voulait juste l'entendre le dire, ressentir cette petite joie d'avoir plu à son amant.

Ce n'était pas en guise d'excuse? A ces mots, Victor lança un regard curieux à la sulfureuse brune. Que mijotait-elle? Il le saurait tôt ou tard, ou plus tard comme elle le lui confia. Le bijou était donc d'exception et le Comte l'admirait durant de long instant, appréciant le travail de l'onyx, la touche argenté et les armoiries de la Famille de Rougelac. Voilà une bien belle surprise. Tendant son bras, il admirait sa main. Comme toujours, il s'aimait et aimait tout ce qui lui partenaire à outrance. L’arrogance de la noblesse dans toute sa splendeur!

- Oui, beaucoup. Finit-il par répondre, satisfait mais ne se montrant pas non plus dans l'excès de joie car s'était sa nature.

Le regard qu'il porta à son amante avait quelque peu changé, plus doux, moins dur et froid alors qu'il vint lui flatter sa joue droite du bout d'un de ses pouce, rajoutant.

- Si je dois en connaître la raison plus tard, ne pourrions-nous pas continuer notre promenade? Tu as peut être quelques achats à faire. Profitons du beau temps avant de rentrer au manoir.

Devait-il retirer la chevalière? Il n'en avait pas l'intention. Libre à présent à Aalicia de l'emmener ailleurs. Lui renverrait-il l’ascenseur? Pour l'heure non, mais lui aussi ne manquerait pas d'attention si l'occasion s'en présentait.

Elle ne lui a jamais offert de cadeau quand elle voulait s"excuser, ce n'est pas maintenant qu'elle allait commencer, quand bien même elle était en tort. Elle le regarde faire le coquet avec sa bague, se retenant de rire à chaque fois qu'il fait ça, sur ce point là il est bien pire qu'elle et elle lui a déjà fait la remarque plus d'une fois. Mais elle est ravie que son cadeau lui plaise, un cadeau qui a bien plus de signification pour elle que peux l'imaginer Victor.

Quand elle sent son pouce sur sa joue, elle ferme les yeux et frotte légèrement sa joue dessus, comme le ferais un chaton à la recherche de câlins. A sa manière, elle recherche un câlin de la part du comte, et ce simple geste la fait doucement sourire, ses paumes lui avaient manqué, tout lui avait manqué. En revanche, ce qui ne lui avait pas manqué, c'est le fait qu'il ne dise pas merci, elle avait envie de lui écraser les pieds avec ses talons quand il faisait ça, mais elle ne dit rien, allant payer la gérante qui lui dit discrètement le prix. Elle n'avait pas pu calculer le temps que prendrait l’élaboration du bijoux donc elle préférait payer à réception. Heureusement elle n'essaye pas de l'arnaquer, la veuve ayant calculé plus ou moins un prix proche de celui énoncé.

Une fois fait, elle se tourne vers Victor et lui prend le bras, sortant de l’orfèvrerie.

- Ce sont les robes maintenant...

Dit elle en marchant dans la rue, elle n'avait pas compris le refus de Victor quand elle a évoqué l'idée d'envoyer Alfonso, les essayages avaient été faits, les retouches ont été apportées a ses robes, elle devait juste aller confirmer que les vêtements pouvaient être envoyés au manoir. Elle entre dans la boutique, passant la porte, la petite couturière blonde venant vite les rejoindre, les saluant avec un grand sourire quand elle reconnait Aalicia.

- Vous pouvez envoyer ma commande au manoir Rougelac..

Dit elle simplement alors que la petite blonde hoche la tête, la brune se tournant vers Victor.

- Tu as quelque chose à faire ici ?

Il reconnu bien là l'esprit félin d'Aalicia lorsqu'elle frotta sa joue au doigt qui venait flatter sa peau. Et oui, le caractère du Comte pouvait agacé par moment mais cela faisait parti de sa personnalité d'oser ne pas remercier ou exprimer sa satisfaction lorsque l'événement s'y prêtait. Elle pourrait rager intérieurement que cela ne changerait pas.

Chevalière au doigt, il quitta l'établissement ne saignant même pas prêter attention à la transaction qui se déroulait au comptoir. Avant de passer le pas de la porte, il fut rejoint par son Araignée qui lui prit immédiatement le bras, un signe d'attachement assez courant entre eux. A présent le programme allait s'orienter vers le textile et plus précisément les robes. Forte tête, Victor ne voulait pas attendre qu'Alfonso vienne récupérer la commande.

C'est donc quelques mètres plus loin qu'il entrèrent dans un second établissement où l'attendait une commande qu'elle ordonna d'envoyer au Manoir. S'il avait quelque chose à faire? Pas vraiment mit à part flâner, mais taquin il répondit.

- M'offre-tu la surprise pour les essayages au Manoir? Non, je n'ai rien de particulier en tête. Mais si cela te tente, nous pourrions faire quelques investissement dans la décoration de l'Effeuill'Âge par exemple ? Qu'en dis tu? Peut être as tu déjà quelques idées?

Si cela ne la tentait guère, ils pourraient simplement faire le tour du quartier puis s'en rentrer à la propriété lorsque le soleil déclinerait.

Durant le trajet, où même dans la boutique pendant que la blonde part donner les instructions aux employés qui seront chargés de déposer tout ça au manoir de Victor dans les plus brefs délais, Aalicia regarde la chevalière qu'elle lui a offerte, un sourire au lèvres, toujours ravie que son amant aime son cadeau. Elle se rend compte qu'elle ne lui avait pas souvent fait de cadeau, comme ça, sans aucune raison. Les cadeaux qu'elle lui a fait ont toujours eu une signification. Elle a un petit rire quand il lui parle la surprise des essayages, elle ne se rappelle pas avoir souvent été chercher des robes avec lui, où même les commander pour qu'il ne les voit pas et avoir le plaisir de pouvoir défiler devant lui

- Mais enfin, Amour, tu as toujours eu la surprise pour les essayages, rares sont les fois où tu vois avant les robes que j'ai fait faire..

Dit-elle avec un petit sourire avant de lui voler un baiser. Elle connaissait ses goûts et savaient donc ce qu'il aimait comme tenu, que ce soit pour la partie habillée, et même déshabillée. Quand il aborde le sujet de la décoration, elle ne peut que hocher la tête, elle avait eu une plusieurs idées à ce sujet là.

- Puisque tu en parle, je pensais à faire changer les tentures de chaque salles, leur donner des couleurs plus … hmmm comment dire, plus vertes, un beau vert émeraude, ou un vert pastel.. non pas le vert pastel, trop clair... du bleu aussi, pas trop sombre

Elle réfléchit ensuite, d'autres idées se bousculant dans sa tête

- On pourrait aussi faire changer les fresques murales, certaines statues sont démodées. Pareil pour les fleurs, ils faut mettre des fleurs de saison. J'ai vu qu'il manquait 5 vases, ils ont été brisés, il faut penser à les remplacer donc...

Dit elle en le regardant si lui a d'autres idées, elle est prête à les écouter.

Il était un fait que la Veuve Noire aimait parader devant son amant, en toute intimité lorsqu'elle refaisait sa garde robe et son rire n'avait rien de moqueur mais sonnait plutôt comme une évidence devant le Comte qui cherchait toujours à confirmer ce qui était pourtant évident dans les petites habitudes qui s'étaient installées entre eux.

Un baisé volé et les voilà bien vite longer un long, presque interminable chemin qui passait sous des arcades de pierre, donnant en contre bas une vue imprenable sur un parc verdoyant. A l'évocation de quelques rajustement au sujet de la décoration se l'Effeuill'Âge, Aalicia semblait bien inspirée, proposant déjà plusieurs idées, des tentures à certaines statuts en passant par les fresques.

Tout cela avait un coût, mais le Comte en bon comptable connaissait déjà plus ou moins le montant qu'il pouvait alouer à la rénovation des lieux. Hochant de la tête, il semblait approuver.

- Les mondains apprécient les couleurs. Nous devrions en effet revoir l'atmosphère en peut trop sobre des lieux. Ton idée est fort bien trouvée. Pour la fresque, le plus coûteux, il faudra en mettre plein les yeux. Une scène d'orgie spectaculaire... mais sans vulgarité peut être... qu'en penses tu ? Quand au statut, il serait bon de trouver un tailleur de pierre de renom et là aussi, voyons grand! Dans l'excès! A taille humaine... des choses sensuelles incitant à la débauche...

Pensif il notait ses quelques idées dans son esprit, prenant connaissance des réflexions que pouvait apporter Aalicia. Les fleurs de saisons étaient également une idée à retenir, cela apportait une certaine fraîcheur que la clientèle féminine apprécierait sans nul doute.

- Quand aux vases... trouvons un antiquaire ou un artisan... je verrais bien de la mosaïque au ton pourpre...

Les idées, les associés en avaient. Ils se mirent donc en quête des différentes échoppes le restant de la journée. Les achats se succédèrent dans une atmosphère complice. L'heure de la retraite sonna bientot. Au bras de l'Araignée, Victor lui souffla alors.

- Rentrons. Il nous faudrait penser à faire fait le point sur nos différentes affaires. Tout cela autour d'un verre peut être. Qu'en dis tu?

Elle marche aux cotés de Victor, un doux sourire aux lèvres, cela faisait longtemps qu'ils ne s’étaient pas promenés ainsi tous les deux en ville, sans escorte, sans beaucoup de mon autour d'eux, simplement eux. Elle a l'impression de revenir des années en arrière, se revoyant enfant courir dans ses rues, Victor derrière elle chargé de la surveiller, elle se revoit des années plus tard, avant son premier mariage a marcher main dans la main avec lui, elle se remémore ce temps où elle aurait pu avoir un réel avenir avec lui. Tout ces souvenirs font monter une certaines nostalgie chez elle, et son sourire ainsi que son regard deviennent mélancoliques.

Quand il n'y a personne aux alentours, elle ose poser sa main sur celle de Victor, passant de temps en temps un doigt sur la chevalière qu'elle vient de lui offrir. Elle ne lui a rien dit pour le moment, mais cette chevalière a une grande symbolique pour elle, peut être cherchera-t-il à la retirer quand il saura ce que ça signifie. Elle chasse vite ces pensées pour se concentrer sur ce que dit son associé au sujet de la décoration.

- Nous devrions décorer l'Effeuill'Âge selon les couleurs des saisons qui passent, ça serait bien moins monotones et briserait un peu les habitudes de certains clients qui s'en sont plaints d'ailleurs.. Pour la fresque, oui une orgie peut être bien, une orgie antique je dirais, ça irait totalement avec le ton du lieu. Pour les statues, attention pas trop grand non plus, et pas trop naturel, je n'aimerais pas que des clients ou clientes ivres essayent de forniquer avec une des statues !

Elle ne peut s’empêcher de rire en imaginant une des clients essayant de grimper sur une statue puis elle se calme.

- Pour ce qui est des vases, ne vaudrait-il mieux pas les accorder aux couleurs des tentures justement ?

Des idées, CA pour en avoir, ils en ont, des désaccords aussi pendant qu'ils font les boutiques, préparant le renouveau de l'Effeuill'Âge, mais l'heure de rentrer se fait sentir, le soleil, bien qu'encore haut, commence déjà a se parer d'orange, signant le glas de leur sortie, ce que confirme Victor quand il lui souffle vouloir rentrer pour parler affaire avec elle... autour d'un verre ? Cette proposition la fait sourire et elle a un petit hochement de tête

- A la condition que tu viennes regarder les étoiles avec moi ce soir...

Elle ouvre la marche pour retourner au manoir, tournant la tête vers Victor.

- Et ne me parle pas ainsi, quand tu le fait, ce n'est pas parler affaires dont j'ai envie, et encore moins de boire un verre

Lorsque l'affluences des allées se faisaient moindre, Aalicia s'offrait quelques gestes de tendresse auprès de son amant qui bien évidemment ne les refusait pas. Pourtant, Victor sentait sa curiosité lui chatouiller l'esprit lorsqu'elle passait à plusieurs reprises ses doigts sur la chevalière qu'elle lui avait offerte... il y avait sans nul doute une signification particulière à cela, mais il n'en connaissait pas la teneur, en tout cas pour l'heure. Leur relation d'associés ne tranchait pas avec le reste et des désaccords existaient souvent entre eux. Aalicia lui fit savoir ce qu'elle approuvait et ce qu'elle n'approuvait pas, le Comte prenant note par quelques hochements de tête soit pour signifier son approbation lorsqu'ils étaient francs, soit sa désapprobation lorsqu'ils se faisaient bien plus lents.

Il ne put que sourire lorsqu'elle évoqua les possible dérapage de certains clients trop ivre et ne put se permettre une boutade à ce sujet.

- Au moins, les catins de pierre nous coûterons moins chère que celles faites de chaires...

Le retour au Manoir se fit donc dans des conditions plutôt agréable, une complicité retrouvée. Elle souhaitait qu'il partage la vue du ciel obscure où brillerait les étoiles, cela ne le dérangeait point. Mais à la proposition du sang bleu de s'entretenir sur leurs activités, Aalicia ne semblait guère du même avis. Elle réclamait tout autre chose. Devait-il lui céder ce qu'elle avait envie si tôt après la réconciliation? Il verrait après tout. Faisant l’innocent, il lui répondit.

- Ah bon? Voyez-vous ça?! Ma fois... à ton bon vouloir en ce cas, mais tu n'échappera pas à ton devoir d'associée, ce soir ou demain.

Après une petit quart d'heure de marche, ils venaient de retrouver la propriété de Rougelac. Cela tombait à point nommé car la dernière lueur du jour venait de s'éteindre à l'horizon. Prenant la jeune femme par les hanches, il l'invita à aller se faire une petit toilette.

- Je t'attend au salon? J'ai tout de même un peu soif. A mon âge, je dois penser à bien m'hydraté tu sais.

Lachant un petit clin d'oeil espiègle à sa fourberie non dissimulé pour s'octroyer un petit Rhum et sans doute quelques bouffée de son herbe à pipe qui lui avait manquée cette après midi riche en achat. Allait-elle lui accorder cela? Ou l'inviterait-elle à réviser ses intensions?

Elle ne dit rien quand il fait l'innocent, essayant de lui faire croire qu'il veut bien lui accorder un moment intime. Si ce n’était pas lui, elle aurait pu vraiment très mal le prendre. Ils bavardent de tout et de rien durant la marche qui les ramène au manoir, la veuve savourant cette complicité qu'ils retrouvent petit à petit.

Une fois au manoir, elle vient contre Victor pour pouvoir l'embrasser, ici elle n'a pas à se retenir de lui sauter dessus, sinon il y a bien longtemps qu'elle aurait eu ce dont elle meurt d'envie depuis 1 mois. Mais elle fini par rompre le baiser et reculer d'un pas, calmant sa respiration et les battements de son cœur. Ses baisers lui avaient horriblement manqués. Elle aurait pu continuer, lui demander qu'il lui fasse sauvagement l'amour, mais non, elle s'arrête.

- Ne bois pas trop de rhum, Amour, tu vas beaucoup plus te déshydrater qu'autre chose..

Dit elle avec un petit sourire en coin, connaissant parfaitement les pécher mignons de l'amour de sa vie, alors qu'elle se recule à nouveau pour le laisser aller dans le salon, elle va faire une petite toilette comme lui a subtilement conseillé son amant. Mais même s'il ne l'avait pas fait, elle y aurait été aussi, il a fait particulièrement chaud pour la saison aujourd'hui, et sa robe lui colle un peu à la peau après ces heures de marches. Elle rejoint Alfonso qui l'attendait pour aller dans sa chambre. Il restait encore un peu d'eau chaude pour un bain, coupé avec de l'eau froide, elle pu prendre un bain assez rafraîchissant pour elle avant que son valet personnel ne s'occupe de la laver.

Il lui a préparé une belle robe, et pour la première fois, elle la refuse, préférant une autre, plus simple, ce soir, elle ne voulait pas en montrer trop, ses formes seront a deviner sous le fin velours noir et tout se jouera à son attitude. Toujours pas de maquillage, elle défait juste son chignon pour lâcher ses cheveux, y passant ses doigts pour les modeler à sa convenance. Quand elle s'estime prête, elle se tourne vers Alfonso pour avoir son avis. Comme toujours, un rien lui va comme un gant.

Elle rejoint le comte dans le salon au bout d'une trentaine de minutes, optant pour une démarche féline pour le rejoindre et se servir un peu de rhum elle aussi, avant d'aller s'installer confortablement sur un fauteuil, posant ses pieds nus sur le rebord de la table basse. Elle n'avouera pas qu'elle a atrocement mal aux pieds, toute cette marche, ce piétinement dans des chaussures neuve, elle ne le fera plus jamais !

- Nous devions donc parler affaires ?

A peine les portes du Manoir franchit que la Veuve Noire vint arracher un brûlant baisé à son amant. Elle s'arrêta pourtant à avant de filer s'apprêter dans sa suite comme le lui avait conseillé le Comte. A vrai dire la réflexion d'Aalicia était des plus juste et le sourire en coin affiché par la jeune femme contagieux.

Seul, Rougelac se dirigea donc dans le salon. Il y avait ses petites habitudes. Sa pipe et son herbe étaient rangés dans le tiroir d'une commande tandis que le rhum et d'autre alcool que ne pouvait se payer le commun des mortels, se trouvait dans l'imposant buffet qui trônait contre le mur principal de la pièce. Il en sorti deux gobelets en bronze qu'il posa sur la table basse en chêne massif.

Se versant le précieux nectar, il bourra ensuite sa pipe d'herbe qu'il alluma, créant rapidement une nuage de fumée dans la pièce. S'étirant, il s'installa confortablement dans son fauteuil de prédilection, faisant tournoyer le Rhum avant de s'en humidifier des lèvres.

Il resta ainsi à savourer ses petits plaisirs une bonne demi heure durant avant que l'Araignée ne fasse son apparition dans une robe de Velours qui n'était pour une fois d'aucune provocation. Leurs fauteuils se faisant face, il l'imita, posant ses pieds lui aussi sur l'ouvrage en bois et c'est amusé qu'il l'écouta prendre la parole.

- Et bien, tu as changé d'avis on dirait? Oui, je voulais évoqué nos affaires... officieuses. Voir où en sont nos projets. Savoir ce que tu trame de ton coté. Bref, un point de la situation s'impose. Mais cela peut attendre.

Il remarqua qu'elle s'était mise nu pied, signe généralement que l'on voulait ressentait quelques maux. Rien de plus normal suite à cette longue balade.

- Un petit massage des pieds te plairait? J'aurais pensé que ton domestique s'en serait chargé.

Un sourire en coin taquin, il le masqua bien vite sous une épaisse fumée sortant d'entre ses lippes.

- Je n'ai jamais dit que la réconciliation sur l'oreiller devait avoir lieu tout de suite, Amour..

Elle boit une gorgée de rhum, grimaçant un peu, cet alcool lui avait toujours brulé la gorge, et ce n'est pas maintenant que ça allait changer. Elle cale confortablement son dos dans le dossier et ferme les yeux quelques secondes.

- Quelles affaires officieuses ? nous en avons tellement en commun... Tout ce que je peux te dire, c'est que nos "fournisseurs" sont moins dur en affaire quand c'est moi que quand c'est toi, tu es trop hautain pour eux, trop manipulateur à leur gout... et pour ce genre d'affaires, désolée de te décevoir, mais il vaut mieux les avoir dans ta poche, sinon ils vont te balancer à la minute même où ils se feront choper si ça leur permet d'avoir la vie sauve...

Elle se lève quand il parle de lui masser les pieds, boitillant un peu quand elle doit poser ses pieds au sol et marcher. Finie la démarche de féline, il ne se rend pas compte a quel point elle a souffert pour pouvoir arriver jusqu'à lui quand elle est arrivée dans le salon. Elle tire le fauteuil situé à coté de celui de son amant, le tournant pour qu'elle puisse s'asseoir confortablement, posant ses pieds sur les cuisse du comte. Un comte qui masse les pied d'une femme du peuple, c'est pas tous les jours que ça arrive. Mais en faisant ça, elle lui montre qu'elle accepte volontiers sa proposition.

- Effectivement, j'aurais pu demander à Alfonso, mais ca ne vaudra jamais les doigts de fée de l'amour de ma vie

Rajoute-t-elle alors qu'elle prend une nouvelle gorgée de rhum, grimaçant à nouveau quand sa gorge brûle un peu.

- Et donc, quant à ce que je trame de mon coté... et bien mes petites affaires fonctionnent bien...

Et même très bien, elle a amassé une belle petite fortune qui si elle n'est pas supérieure, équivaut au moins celle de Victor. Elle n'est pas dépensière de nature, et a ainsi pu économiser un beau pactole au fil des ans.

Certes elle avait marqué un point mais en tout cas elle venait de dévoiler ses intentions ce qui fit sourire son amant. Ce sourire s'agrandissant en la contemplant avaler difficilement le breuvage. Ah c'était loin d'être un alcool de guenilles!

- Et bien? Ça a du mal à passer ? Ahah!
Plaisanterie faite, le duo reprit un air sérieux, évoquant des sujets plus sérieux. Là encore, Aalicia ne machait pas ses mots. Pour elle, les affaires qui touchait le domaine officieux était sa tasse de thé, contrairement à lui aparement. A ce niveau, ils avaient effectivement des méthodes divergentes. Loin de s'en offusquer, il répliqua alors qu'elle vint se positionner dans un fauteuil tout à côté de lui.

- Peut être as tu raison. Mais si je ne maîtrisais pas les rouages du système, toi et moi serions déjà sous les barreaux et pour de nombreuses années. Tu sais bien qu'en termes de législations, je suis le seul à pouvoir nous sortir des ennuis.

Elle flatta alors ses aptitudes à soulager les muscles de ses doigts, rajoutant que ses affaires se portaient bien. Faisait alors craquer ses mains, il les posa alors sur les pieds endoloris de son associée qu'elle venait d'installer sur les nobles cuisses.

Ses doigts, ses paumes travaillèrent alors la chair, la peau, les articulations avec douceur et précision, remontant ses pouces le long de la plante des pieds avant de se charger de dégourdir ses orteils.

- Le nerfs de la guerre, l'alcool. En ces temps dur, l'etre humain se réfugie facilement dans ce plaisir de la vie. Il y a quelques convois qu'il me faut faire passer par le Marché Noir des bas quartiers. Si les premières opérations se déroulent sans problème, nous pourrons assurer un rythme d'affaire assez important chaque moi. J'ai aussi quelques idées quand à récupérer de manière illicite quelques oeuvres d'arts, ayant déjà un carnet de client de bonne réputation. Qu'en dis tu?

D'un main, il prolongeait ses délicieuses attentions tandis que l'autre venait masser ses mollets, retrouséant légèrement sa robe. Avec une telle virée sur l'esplanade, cet endroit de son corps devait avoir été lui aussi malmené. Mais curieux d'un détail il rajouta.

- Et d'ailleurs, Alfonso, tu me parle peu de lui...

1 mois sans faire l'amour avec lui, ou même faire l'amour tout simplement, il s'attendait à quoi ? A ce qu'elle fasse vœu de chasteté alors qu'il est juste a coté d'elle ? Alors là il rêve bien éveillé. Elle ne compte plus le nombre de fois où elle avait voulu le rejoindre dans son lit durant tout le mois qui vient de passer, alors maintenant qu'ils se sont réconciliés, elle ne va pas laisser passer l'occasion.

- Tu sais très bien que je suis plus eau de vie que rhum, ça a un arrière goût un peu désagréable pour mes papilles...

Répond elle quand il la taquine sur la réaction eue en buvant sa gorgée de rhum. Elle ferme les yeux quand il lui masse les pieds, ne pouvant se retenir de geindre doucement de contentement tant ça lui fait du bien.

- Et si ce n'est pas moi qui gérait les clients et les fournisseurs, tu ne ferais pas affaires avec grand monde à cause de ton caractère de cochon... C'est pour ça que nous sommes le meilleurs duo de contrebandier, Victor, tu comble mes lacunes, je comble les tiennes... Tu gères le coté administratifs, je gère le coté relationnel.

Elle écoute le reste en soupirant d'aise et savourant ce massage de ses pieds qui ont bien morflé avec la marche de l'après midi. Elle ouvre un œil pour le fixer quand il parle de contrebande d’œuvre d'art, ça lui fait même froncer les sourcils.

- Pourquoi pas, mais fait bien attention avec les œuvres d'art, c'est quelque chose de rare, et même si tu as déjà un carnet de clients fournis, parce que ce sont des objets qui se repèrent vite...

C'est pour ça que de son coté, elle se concentre sur tout ce qui est produits de première nécessités, des matériaux et autres, ça permet de s’écouler plus facilement et en rendement bien plus régulier. Quand il lui demande de parler d'Alfonso, elle ouvre l'autre œil pour pouvoir mieux le regarder, se mordillant la lèvre inférieure sous le bien que lui font les doigts de Victor quand il s'attaque aux mollets.

-Te parler de lui ? Mais Amour, tu le connaît depuis des années ! Tu ne te souviens pas de l'adolescent qui me suivait partout quand Julian était encore de ce monde ? C'est devenu un beau jeune homme, n'est ce pas ?

C'est pour ça qu'elle ne lui avait jamais vraiment parlé de lui, pour elle, le comte avait reconnu le jeune adolescent qui était tout le temps a ses cotés à la fin de son mariage avec Julian.

- Grace à son aide, depuis 1 an mon influence s’étend. Il fait tout ce qu'un domestique personnel fait tu sais. Il est à l’écoute, ne parle pas tant que je ne lui demande pas son avis, il est toujours inquiet pour moi et pour mon bien-être. Après toi, il est celui qui me connaît le mieux... et oui, il est au courant pour les meurtres de Sébastien et Julian, il a assisté à celui de Julian. Je ne regrette pas de l'avoir engagé...

Elle ferme à nouveau les yeux en poussant un soupir plus long que les autres.

- T'arrête pas Victor, ca me fait vraiment du bien...

Aalicia ne se laissa pas démonter à la remarque taquine de son amant, renchérissant en prônant de manière bien habile avoir un palais des sensations plus fine au goût que lui. Quand au reste, elle n'avait pas tord, ils étaient complètementaires dans leurs affaires illégales. Pourtant, la Veuve Noire lui cachait une partie de ses activités, cela ne le dérangeait outre mesure, mais si elle venait à se faire pincer... il aurait un peu plus de difficultés à la sortir d'affaire, mais rien n'était jamais impossible. Mais si Aalicia s'accaparait l'ensemble du relationnel en ce domaine, elle prenait des risques mais aussi de l'influence, c'était à double tranchant et pas sûre que le Comte lui laisse toute cette lattitude dans ces activités.

Ils pouvaient tout deux compter sur un réseau qui a présent avec quelques serieuses années de services derrière eux, gage que les deux associés avaient rondement mené leur barque jusqu'à présent.

- Hmmm... pour les oeuvres d'art.. je dois dire que c'est risqué... mais cela ne sera pas plus de deux ou trois à l'année.

C'est alors qu'ils evoquèrent le domestique d'Aalicia. Oh il le connaissait effectivement mais elle parlait si peu de lui alors que comme elle venait de l'indiquer, Alfonso et elle c'était une histoire de longue date.

- Biensure que je me souviens de lui, ce jeunot qui te suivait comme ton ombre. Oh, je l'ai encore discrètement engin rapidement aperçu il y a quelques jours. Assurément un beau jeune homme. Qu'il profite de ces belles années...

Finalement sa curiosité paya et Aalicia se confia à Victor, lui expliquant que le domestique avait comblé nombre de ses attentes et par ce fait, avait pu mettre la Veuve Noire dans de bonne conditions pour s'épanouir personnellement et professionnellement. Alfonso était donc un facteur à prendre en considération.

- ... Je vois, je vois. Tu sais ce que tu fais après tout.

Fini t il par répondre. Aucune jalousie dans sa voix non, il prenait juste acte de ce fait qui n'avait rien d'anodin. Le domestique était tout autant que lui au courant du sinistre passé de dame Calderan, cette dernière devait savoir ce qu'elle faisait après tout, mais Victor devait tout de même surveiller tout cela. Si l'homme devait la trahir, le Comte ferait en sorte de ne pas être inquiéter à ces affaires de près ou de loin.

Aalicia réclamait toujours l'oeuvre des doigts habiles du sang bleu. A ces derniers mots, voulait elle mettre fin à ce dernier échange au sujet de son serviteur et confident ? Rougelac s'exécuta sans demander son reste, malaxant les muscles des mollets remontant jusqu'aux cuisses puis redescendant, exécutant ainsi ce va et vient de longues minutes durant.

- Pour en revenir à nos affaires, les événements au Labret semble accaparer toute l'attention du Duc et des autorités... Marbrume à subit ces derniers mois le contre coup de ces événements, la population en a pâtie dans son quotidien... Le fameux appel aux volontaire... ces éléments mis bout à bout, ma chère nous laisse la possibilité d'étendre notre zone d'influence et renforcer notre position sur le marché noir et dans nos affaires officielles. Les regards sont portés plus à l'Ouest, profitons de ce manque d'attention sur la cité pour en tirer profit.

Il n'évoquait évidemment pas ces intensions de s'accaparer une place encore plus profitable dans la société mondaine. Tant que le Labret était encore instable, il n'oserait rien mais avait déjà quelques plans qu'il formentait en secret, lors de ses moments où il trouvait la quiétude de son office.

- Hmmm... Si c'est peu d’œuvre à l'année, c'est faisable, mais il faut vraiment que tes clients soient dignes de confiance.

Dit elle avec un petit signe de la main pour clore le sujet, elle avait donné son accord, libre a lui de continuer sur sa lancée avec les œuvres d'art donc. Elle referme les yeux puisqu'il continue toujours le massage puis elle soupire, comprenant malgré tout son scepticisme face à la fiabilité d'Alfonso.

- Victor, il est celui qui est toujours avec moi, si je ne peux pas avoir confiance en lui, alors en qui je puis-je avoir confiance ? Il aurait pu avouer il y a des années que j'ai fait assassiner mon époux, et il ne l'a jamais fait. Il ne me trahira jamais...

Lui au moins, voulut-elle rajouter, mais ça n'aurait fait que réveiller une vieille querelle qu'elle ne pardonne toujours pas. Elle remonte un peu sa robe pour lui laisser accès à ses cuisses, profitant de ce massage. Elle a ensuite un petit rire quand il parle de Labret et du Duc, du fait d'étendre leur influence aussi bien officielle qu'officieuse. Quand elle a ce petit rire et ce sourire en coin, cela ne veut dire qu'une chose, et elle le montre en bougeant plusieurs pièces de l’échiquier posé à coté du fauteuil de Victor (y a un échiquier c'est tout >_<) et elle pose son doigt sur la reine, faisant tourner la pièce.

- Pour qui me prends tu, Victor ? La Reine a déjà un coup d'avance, Amour... Arrêtes de me sous estimer...

Dit elle d'un ton mi contrit mi accusateur alors qu'elle retire ses jambes des cuisses du comte pour venir s'asseoir à califourchon sur lui. Il n'y a pas que lui qui a ses secret, si elle ne lui parle pas de ses affaires qu'elle a en parallèle pour rien. Elle le fixe et elle se mord la lèvre, hésitant à parler.

- M'aimeras-tu toujours, Victor ?