[Abandonné par Aali] Une réconciliation? Si éphémère soit elle! (PV Aalicia Calderan)

Aalicia ne semblait pas vouloir prolonger outre mesure le sujet qui concernant le projet illicite de son amant de s'investir dans la contrebande d'oeuvre d'art. Elle opina du chef, lâchant un mouvement de main pour clore le débat, prenant ensuite à rebond Victor sur le dossier Alfonso. Était-il réellement sceptique? Non, il n'émettait seulement que quelques vigilance à cet égare. Elle se défendit alors, expliquant à Victor que le domestique partageait lui aussi un lien particulier avec elle, non sans lancé une interrogation qui avait très nettement un double sens. Victor se sentait visé mais n'en fit aucune remarque, il n'avait guère envie que cette réconciliation ne soit à nouveau brisée par quelques querelles, même si son esprit lui criait de remettre les pendules à l'heure.

Sourire forcé, il clôtura également ce sujet hâtivement pour s'afférer à palper les cuisses dénudées qui s'offraient à ses mains experte.

- Puisses-tu avoir raison.

A l'évocation du Duc et du Labret, Victor observa la Veuve Noir éprit d'amusement avant de porter son attention sur l'échiquier qui trônait sur une table basse tout à coté du fauteuil du maître des lieu. Un regard en coin lui permit de constater que l'Araignée jouait du bout des doigts avec la pièce en bois qui représentait la Reine avant qu'elle ne vienne se positionner à califourchon sur lui, le surplombant de sa hauteur éphémère. A n'en pas douter, Aalicia se prenait pour la Reine, rappelant à son amant qu'il ne fallait nullement la sous estimer.

Victor posa alors ses mains sur les hauts de cuisses d'Aalicia, les remontants, entraînant le tissu avec elles pour mettre à nue le fessier de son associée qu'il palpa lentement.

- Te sous estimer? Comment oses-tu dire une chose pareille... Tu semble bien sûre de toi par contre... Un trop plein de confiance n'est jamais bon, plus dur en est la chute...

Il acheva sa déclaration en esquissant un léger sourire en coin. Il venait habilement de la mettre en garde. Pensait-elle avoir la main mise sur l'échiquier? Connaissez-elle les subtilités de ce jeu mêlant réflexion, tactique et bluff? Un coup d'avance? C'était bien là l'attitude qu'adoptait les néophytes en la matière. En joueur confirmé, il savait mieux que beaucoup qu'on ne jouait pas avec un coup d'avance mais plusieurs coups! Dans son esprit, alors qu'il reporta son attention sur le plateau à damier, il avait déjà prévue différentes tactiques, la projection de l'avancée des pièces calculées sur au moins 5 tours.

Aalicia se fit alors à nouveau inquiète, ce n'était pas la première fois qu'elle lui réclamait la promesse de l'aimer à jamais. Pourquoi se montrait elle aussi craintive? Sentait-elle son amant quitter son emprise, s'extraire de sa toile? Victor se devait de la rassurer non sans ne lui laisser aucun espoir.

- L'amour que je te porte à différents visages et il perdurera d'une manière ou d'une autre.

Victor avait l'art de tourner les choses à sa manière pour qu'on ne lui reproche aucune traîtrise avérée. Il savait la jeune femme faible devant les sentiments et dur voir imprudente dans certaines de ses réactions, mais Victor était bien le maître des lieux et se devait de réaffirmer sa position. Tandis que sa main droit flattait l'arrière train de la plantureuse Araignée, sa main gauche vint s'enrouler dans sa chevelure pour ensuite tirer le visage d'Aalicia et lui imposer un face à face du bout des lèvres au hauteur égale, voir prendre quelques centimètres de plus qu'elle, la toisant avec délice et fermeté.

- Ne me sous estime pas non plus. Tu connais ma place, mon rang, ma fortune et mon influence. Et c'est moi qui fixe les règles du jeu, alors ne t'avise pas de tenter de prendre le dessus. JE suis le MAÎTRE du jeu! Et tu te soumettra à mes choix...

A quoi bon continuer à parler du commerce illégal d'œuvres d'art puisqu'elle a donné son accord, lui demandant juste d’être prudent, il n'y a rien d'autre à dire à ce sujet là, tout comme le sujet Alfonso a été clôturé.

- Sûre de moi ?

Elle a un petit rire et elle secoue la tête, décidément il ne se rend pas compte de beaucoup de choses, bon normal, elle aussi a fait ses coups en douce, il n'a pas le monopole sur ça.

- Oublierais-tu la particularité du charmant surnom que tu m'a donné ? Je suis une prédatrice qui tisses sa toile là où ne l'attend pas... Ma toile est tissée dans tous les coins et recoins de la ville, s'étendant au fil du temps, j'ai changé de jeu, Victor...

Quand il lui tire les cheveux, elle a un petit grondement et elle lui attrape la mâchoire, bien décidée à ne se pas se laisser faire. Elle n’était pas d'humeur a dominer, mais elle n'a pas non plus envie d’être dominée, surtout pas maintenant. Elle le fixe, un sourire cruel aux lèvres.

- Tu n'es plus maître de mon jeu depuis que tu as changé de plateau. Tu n'es plus le roi de mon échiquier... Amour...

Si ce surnom est le même depuis des années, le ton lourd de reproche et accusateur qu'elle y met avec est bien plus rare. Elle lui relâche la mâchoire pour lui attraper le poignet, et y planter ses ongles s'il ne la lâche pas dans les secondes qui suivent.

- Alors je ne te laisserais pas être maître de mon jeu... je récupérerais tout ce qui m'appartient, tout ce qui appartient à ma famille, tout ce qui a fait la gloire des de Rehyan !!! Et crois moi quand je te dis que je n’hésiterais pas à supprimer tout ceux qui voudraient se mettre en travers de ma route, même si c'est toi... je ne laisserais tout ça à personne...

Voilà donc ce qu'elle cachait depuis ces 3 dernières années, ses affaires à elle. Elle était occupée à récupérer tout ce qui aurait du être son héritage à la mort de ses parents si elle n'avait pas été déshérité, réunifiant son propre patrimoine qu'il soit légal ou non en agissant dans le dos du comte.

La Veuve Noire, l'Araignée plus précisément, effectivement ce surnom était tout trouvé pour la jeune femme qu'il tenait par la tignasse. Mais alors qu'il cherchait à la soumettre, Aalicia semblait clairement se révolter, affirmant dans un premier temps jouer sur un nouveau plateau où Victor n'avait pas sa place. Que devait il interpréter ? Qu'elle se détachait de son emprise? Un mal pour un bien? Devait il présager d'une future duperie de sa part?

Il lui sourit sarcastiquement, légèrement moqueur, son regard se voulant inquisiteur et amusé à la fois. Aalicia se rebellait, se montrait farouche devant l'autorité que cherchait à imposer son amant et associé. Au point de lui attraper la mâchoire avant de se montrer accusatrice à son égare. Ah elle voulait le défier ? Croyait elle ensuite qu'en lui attrapant le poignet pour lui y enfoncer ses ongles lui ferait lâcher prise et ainsi lui montrer quelconque faiblesse ?

L'animal qui sommeillait en dame Calderan se réveillait, crachant au visage du Comte qu'elle avait de nouveaux projets, qu'elle avait l'objectif de reprendre ce qui revenait de droit à sa famille quitte à le menacer s'il lui barrait sa route. Aalicia se montrait insolente mais déterminé. Pourtant Victor n'avait nullement l'intention de céder et de ce fait, il senti les ongles d'Aalicia lui mordre la chair.

Serrant la mâchoire il la toisa d'un regard toujours aussi arrogant, donnant alors une impulsion par un vif mouvement de dos pour s'extraire du fauteuil en basculant la jeune femme en arrière par la même occasion. Sa main qui flattait jusque là le doux séant avait glissé, son bras entourant la taille d'Aalicia pour amortir sa lourde chute contre le meuble bas qui n'était autre qu'une table basse. Tout ce qui s'y trouvait fut balayé par l'impacte du corps de la jeune femme.

Dos contre la table, elle voyait Victor la surplomber dans un contact toujours étroit après ce violent geste provoqué par ce dernier. Il tenait toujours sa tignasse tandis que son corps d'écrasait contre le sien. Il faisait fi de sa douleur à poignet, la fixant dans le blanc des yeux.

- Tu as peut etre changé de jeu mais j'ai les moyens de trancher ta toile, alors prend garde mon Araignée. Tu n'à encore rien vu de ce que je suis capable, lorsque ma colère est aussi noire qu'une nuit d'orage! Quelques soient tes intentions, ne me menace PLUS JAMAIS!!!!!

Le blanc de ses yeux prenait une teinte rougeatre à ses mots.

- Si ton jeu interfère dans le mien, tu le regrettera mon Araignée ! Ne tente pas de me duper c'est le seul conseil que je te donne !

Il relâcha la longue chevelure d'Aalicia pour poser sa main sur sa gorge, prêt à l'étouffer, attendant sa réaction. Il était maître en ce lieu et elle devait s'en rappeler. Si elle cherchait à se révolter à nouveau, il serrerait jusqu'a la faire suffoquer, étouffant si besoin ses plaintes dans un démoniaque baisé.

- Je suis Comte et je suis homme. Tu es déchue et tu une femme. Pour l'heure, garde ta place et rappel toi que tu me dois beaucoup, alors parle moi sur un autre ton...

Lui sussura t il en approchant son visage de son oreille.

Il pouvait interpréter ça de plusieurs manières, il sait à quel point elle peut être fourbe quand elle veut quelque chose et qu'elle se donne les moyens de l'avoir, elle a eu un très bon professeur pour ça, il devrait en être fier. Elle a un petit cri quand il la bascule sur la table, son pied cognant violemment contre l'échiquier qui se fracasse sur le sol, les pièces s'éparpillant sur la pierre non recouverte de tapis.

Elle ne peut retenir une petite grimace de douleur, aussi bien à cause de son pied que pour son dos même si le choc à été amorti par le bras de Victor. Au revoir aussi son verre qui fini sur le sol, inondant le beau tapis qui est sous la table, là il ne peut s'en prendre qu'à lui même si son tapis est foutu. Elle se débat en gesticulant brutalement, une vraie lionne ou une furie, ça dépend du point de vue. Non elle ne se laissera plus faire, elle ne sera plus sa chose, elle ne sera plus mise sur le coté

- Des menaces ? Oh non, Victor, ce n'est qu'un simple avertissement. Ce qui n'est pas à toi, sera à moi.. Tu semble oublier à quel point nos familles étaient complémentaires dans le domaine des affaires, c'est parce qu'aucun ne marchaient sur les plates bandes de l'autre que tout fonctionnait bien entre eux... Je prépare ce moment là depuis des années, alors je ne laisserais pas ton ego tout foutre en l'air !

Essayer de le duper, voilà qui est la meilleure, lui qui la dupe depuis des années, qui lui plante des couteaux dans le dos et qui continuera à le faire, ose demander à la sulfureuse araignée de ne pas agir comme lui le fait. Mais il ne comprend pas pourquoi elle a fait tout ça, ce n’était pas que pour elle, c’était pour eux, pour lui, pour qu'ils aient la main mise ensemble sur la ville, que ce soit officiellement ou illégalement. Au lieu de ça il la rabaisse constamment.

Quand il s'approche de son oreille pour venir y susurrer sa mise en garde, il peut remarquer qu'elle a mis des boucles d'oreilles, chose assez rare puisqu'elle ne porte habituellement aucun bijoux. De fines boucles ovales en onyx noire, frappé du blason de Victor en argent, copie conforme de la chevalière qu'il porte à son doigt.

- ...

Son murmure la fait éclater de rire, habituellement, elle aurait frissonné, elle aurait geint elle lui aurait même demandé de la prendre là, sur cette table basse. Mais pas ce soir, elle non plus n'aime pas le ton qu'il prend avec elle, et encore moins qu'il lui dise de rester à sa place. Elle lui attrape les cheveux à son tour, et elle tire pour le faire reculer, n’hésitant pas à lui faire aussi mal que lui est en train de lui faire mal à l’étrangler. Et qu'il n'essaye même pas de l'embrasser, là, elle serait vraiment capable de lui arracher un bout de lèvre avec ses dents.

- N'oublie pas que sans moi et mon sens des affaires, tu n'aurais même pas la moitié de ce que tu possèdes maintenant... je suis peut être qu'une femme et qu'une noble déchue, mais je suis une femme qui a une puissance qui peut égaler la tienne, certes grâce au 50% que j'ai de l'Effeuill'Âge, mais je l'ai fait sans te demander quoi que ce soit, sans te demander de m'aider une seule fois tout en gérant tes propres affaires ! Je ne suis plus la femme mondaine que tu voulais que je reste et c'est bien la seule chose que je regrette parce que notre situation aurait été différente... Mais n'oublie pas une chose, Amour, ma déchéance, c'est à toi que je la dois... Tu as craché sur tout un empire par fierté mal placée

Menace ou avertissement? C'était comme bonnet blanc et blanc bonnet! Il ne fallait pas s'y tromper, quelques soit les tentatives d'Aalicia pour atténuer ses dernières déclarations. Il était pourtant un fait indéniable, leurs familles respectives avaient été complémentaires par le passé. Naturellement, l'Araignée cherchait à retrouver l'influence d’antan. Mais pourquoi Diantre, rajoutait-elle toujours une pique qui ne pouvait que faire grincer des dents le sang-noble.

- Mesure tes paroles je te prie! Ton verbiage laisse à désirer, je t'ai dit de ne pas me manquer de respect! Continu et je sort le fouet!

Il la rabaissait pour la simple et bonne raison qu'elle lui faisait affront tout autant dans ses mots que dans son attitude et Victor de Rougelac ne supportait pas son insolence incessante. En retour de sa mise en garde qu'il lui susurra, elle éclata d'un rire presque cristallin, nullement apeuré par le comportement de son amant. Elle s'en prit également à sa chevelure, cherchant ainsi à lui faire lâcher prise. Grondant, grognant, il serra l'étau de sa main contre sa gorge, pressant quelque seconde pour la faire suffoquer avant de la relâcher. Faisant mine de battre en retraite, il s'abaissa légèrement, attrapant l'un des pied de la table basse pour la retourner, faisant ainsi s'écraser au sol la Veuve Noire.

La salon ressemblait à un vrai champs de bataille après cette lutte physique entre les deux amants et associée. D'un mouvement de pied, il dégagea le meuble bas, observant un instant Aalicia étendu au sol. Son geste n'avait nullement blessé la jeune femme mais avait eu le mérite de la faire goutter au moelleux du tapis quelques peu tâché de vin. Allait elle réagir et se relever pour lui sauter à la gorge dans son dos? Victor était près à anticiper cette réaction, tout en revenant sur ses dernières paroles.

- Ne déclare plus jamais cela. je ne suis suis pas à l'origine de ta déchéance. Si je n'avais pas été là, tu serais morte depuis longtemps. Quant aux affaires, je te le concède, tu oeuvre de manière habille. Mais chaque acte à ses conséquences, alors assume-les.

Il prit la direction de la commande pour aller en chercher à nouveau de quoi boire, se fichant de l'état du salon qui serait de toute façon remit en état par les domestiques. Victor commençait alors à reprendre son calme, dos à Aalicia.

- A partir du moment où tes actes ne me sont pas nuisible et que cela renforce notre complémentarités dans nos affaires, alors oui, je ne te poserais aucun soucis et tout comme tu oeuvre pour certaines de mes affaires, je saurais toujours t'apporter mon aide pour te tirer de l'engrenage judiciaire... dans la limite du raisonnable biensure...

Le fait qu'il ne fait qu'évoquer le fouet la fait se figer, un éclat de terreur dans le regard, c'est vil d'utiliser cette menace pour qu'elle se calme, c'est bas, c'est mesquin, c'est comme si elle le tapait en dessous de la ceinture là. C'est justement le fait qu'il en vienne à la menacer avec ça qui la fait enrager encore plus et il le sait très bien.

- Je n'ai de toute façon été qu'un pion pour toi, un pion bon à sacrifier comme maintenant ! Alors que j'ai tout fait pour pouvoir être ta reine, vendant même mon corps sous tes conseils au point d'en ressortir mutilée !

Elle allait hurler de plus belle mais voilà qu'elle se sent partir en arrière, le con ! Il fait basculer la table avec le brune dessus qui se retrouve à terre, sa robe s'imbibant d'eau de vie, chouette, elle va sentir l'alcool de prune maintenant. Elle remonte son bras sur son visage, ne répondant même plus à Victor, essayant de retenir les larmes qui montent, cette douleur qui lui étreint le cœur à chaque fois depuis plus de 18 ans. Tout ne s’était toujours résumé qu'aux affaires avec lui, jamais à un avenir où ils seraient ensemble en tant que mari et femme. Même maintenant il lui répond de façon détournée quand elle lui demande s'il l'aime.

- J'aurais préféré mourir Victor... j'aurais largement préféré mourir que de me retrouver déshéritée, que de t'aimer comme je t'aime depuis que je suis enfant... tu as été et tu restera l'unique amour de ma vie Victor

Dit elle en restant allongée sur le sol, essuyant d'un geste de la main les larmes qui avaient commencer à couler. Elle finit par se redresser et lisser sa robe, se dirigeant vers ce qui sert de bar pour prendre la bouteille d'eau de vie et regarder Victor en lui faisant son plus beau sourire.

- Je t'aime, maintenant et à jamais...

Elle se met sur la pointe des pieds et donne un long baiser au comte, on pourrait presque croire à un baiser d'adieu avant qu'elle ne se recule avec la bouteille d'eau de vie en main. Elle boit une gorgée à même le goulot et tourne les talons par la suite, se dirigeant vers la porte du salon prête a quitter la pièce. Une réconciliation ? Same player play again. Dans tous les cas, son programme ne change pas, elle va aller voir les étoiles.

L'agitation, les rancœurs, la passion venaient de s'achever. Le salon reprenait une certaine quiétude après qu'Aalicia ait craché une énième fois son venin, déclarant qu'elle n'avait été qu'un pion pour lui. Il ne servait à rien de lui répondre, Victor conscient qu'elle ne retrouverait pas la raison ce soir. Elle pouvait bien penser ce qu'elle voulait, ce ne serait qu'avec le recul qu'elle comprendrait sa situation. Une énième fois, elle lui rappela qu'il était et resterait son unique amour, à nouveau il se tue, l'observant du coin de l'oeil alors qu'elle séchait ses larmes du coin de l'oeil.

Elle avait cessé tout attitude révolutionnaire et Victor, arrogant et imbu de sa personne se satisfaisait d'avoir eu le dernier mot et le dernier geste qui affirmait ainsi son autorité naturel dans leur relation. Elle vint alors lu faire face, se mettant sur la pointe des pieds pour lui voler un baisé au gout amer, comme un adieu, déclarant l'aimer à jamais. Sans un mot, le sang bleu l'observa ensuite prendre la direction de la porte. Allait-elle partir contempler la nuit étoilée comme elle l'avait prévu?

Il resta un moment songeur, la laissant quitter la pièce. Le temps pour lui de reprendre sa pipe à herbe et se servir une nouvelle coupe, cette fois ci de vin, il quitta lui aussi le salon pour se rendre à l'étage sur le balcon qui offrait une vue imprenable sur une partie de la cité et sur la nuit étoilée. Il allait rejoindre Aalicia, mais prenait soin de ne pas se montrer trop hâtif conscient qu'elle telle démarche pouvait renvoyer une image d'un homme faible alors qu'il n'en était rien.

Lorsqu'il la retrouverait, dans un contexte plus paisible, il n'irait pas à sa rencontre sous l’alcôve qui ornait l'entrée du balcon pour ainsi l'observer un instant, sans un mot. Mais de ce début de soirée venait d'être tiré nombres d'enseignements, leur relation n'était nullement achevé mais prenait un nouveau virage. Quelque fois, la discorde donnait naissance à une prise de conscience commune et les non dits enfin révélés permettaient à leur relation d'avancer quel qu’en soit la finalité.

Si lui voyait le fait de la rejoindre comme une faiblesse, elle y aurait vu une preuve d'amour de sa part, c'est aussi simple que ça. Elle est assise à même le sol, se frottant le dessus du pied qui lui fait encore un peu mal, s'emparant de temps en temps de la bouteille posée à coté d'elle pour en prendre une gorgée.

Elle fini par tourner la tête au bout d'un moment, apercevant celui qui était la cause de sa douleur et de cette envie de boire jusqu'à ne plus se souvenir de son nom, du fiasco qu'est sa vie et son couple, si on peut considérer qu'ils aient été un couple un jour. Elle passe une main sur ses boucles d'oreilles, entre deux sanglots.

- Cette chevalière que tu portes au doigt et ces boucles d'oreilles étaient censé représenter notre Amour, mais me battre pour cet amour ne sert plus à rien...

Dit elle après quelques minutes, rompant le silence, défaitiste, posant lentement sa main sur le goulot de la bouteille.

- Tu sais, si j'ai voulu que ce soit toi pour ma première fois, c’était pas par dépit, par vengeance ou parce que tu étais le premier venus.. Mais par amour..

Ne se rend-il pas compte que de toutes les femmes qu'il a connu et qu'il connaîtra dans à vie, elle est la seule qui l'aime non pas pour les avantages qu'elle peut tirer de lui, ou la renommé, mais parce qu'elle aime l'homme avant tout ça, avant le titre, avant l'argent, avant tout. Sa voix traîne un peu quand elle recommence à parler, mêlant alcool et lassitude à la fois.

- je n'ai été qu'une idiote d’espérer que tu m'aime réellement en retour, d’espérer que l'amour que nous avions aurait été plus fort que tout... j'y ai vraiment cru quand tu ne cachais pas notre relation, me présentant comme ta moitié... J'ai tout fait pour être ta femme, mais ça n'a jamais été suffisant à tes yeux... je suis... lassée de tout ça

Son bras retombe a coté d'elle, laissant une traînée de liquide foncé sur le sol. Elle en est arrivée au point où elle veut mourir.

Un bref regard en arrière et Aalicia su que le Comte l'avait rejoint, épiant ses réactions au clair de lune. Tout ne semblait qu'être détresse et déception, La Veuve Noir raffirmant les sources de l'amour qu'il lui portait. Elle s'était remise an pleurer alors qu'elle lui expliquait enfin la signification de la chevalière qu'il portait à son index. Sans mot dire, il contempla à nouveau le bijou d'onyx, laissant la jeune femme lâcher tout ce qu'elle avait sur le coeur, qu'elle ait tord ou raison.

Il s'avança finalement avec prudence alors qu'elle noyait son chagrin dans l'alcool. Aalicia ne comprenait pas certaines nécessités qui contraignait hommes et femmes dans cet univers moyenâgeux, pourtant les épreuves de la vie n'auraient ils pas dû les lui enseigner ?

Victor passa devant la jeune femme pour s'accouder à la rambarde et observer les étoiles brillants de milles feu dans les ténèbres avant de s'exprimer d'un ton des plus solennel.

- Cesse de t'appitoyer sur ton sort. Montre un peu de dignité. Tu es forte mon Araignée mais la faiblesse de tes émotions trop... intenses... risques de t'amener à ta perte. Je te l'ai pourtant dit que je ne te rejeterais jamais. Tu devrais te sentir lasse d'offrir à ta propre personne un tel spectacle. Relève le menton et, comme tu me l'à avoué, reprend ce qui revient de droit à ta famille. Je serais là, comme toujours. T'ai je déjà laissé tomber ? Tu as ta propre partition à jouer, tu as des desseins personnels à accomplir et tu aura toujours mon soutien, comme j'aurais toujours le tient.

Il se retourna, observant la posture qui n'avait rien de pathétique mais qui s'en approchait, d'Aalicia.

- Sache que je ne retirerais jamais cet anneau. Il est symbole de notre histoire et le demeurera. Cesse à présent de te morfondre, je ne t'ai pas élevé ainsi. Tu t'es accroché plus d'une fois à la vie malgré les épreuves, et tu le fera encore... cela ne pourra te rendre que plus forte!

La vie ne se résumait pas à la simple quête d'officialisation d'un amour. Comment Aalicia pouvait tant résumé son désir d'en finir par cet simple déception ? Quant bien même Victor n'avait jamais évoqué le désir de rompre tout sentiment ? Prenant simplement ses distances dans une équation qui éloignait Aalicia de la place de Reine sur son échiquier, alors même qu'elle venait de dévoiler là naisance d'un second plateau. Reine Noire contre Reine Blanche, Aalicia aurait toujours sa place d'une certaine manière, mais dans une configuration qui enfin lui laissait être maîtresse des ses projets comme elle l'avait affirmé.

Sur ces mots, Victor rebroussa chemin, flattant la crinière d'Aalicia lorsqu'il la frôla. Peut être était l'heure et le lieu pour elle de méditer. Et si enfin elle prenait conscience de la réalité, elle saurait où retrouver son amant et associé.

Ce n'est pas parce qu'elle comprend parfaitement la situation qu'elle l'accepte pour autant. Des années à se battre pour tout ça, pour qu'au final tout s’écroule parce que la réputation de monsieur compte plus que le reste, plus que tout ce qu'ils ont construit ensemble et qu'ils auraient pu faire prospérer. Elle a un petit éclat de rire amer quand il dit qu'il aura toujours le soutien de la veuve, sur ça, il peut toujours rêver.

- Ne me touche pas...

Dit elle en baissant la tête quand il approche sa main de sa chevelure, tenant fermement le canif avec lequel elle vient de se scarifier le bras contre son ventre. S'il la touchait, elle serait bien capable de le lui planter dans la main, alors qu'il s'en aille et vite ! Il marche dans son sang, et il s'en fout, il ne le remarque même pas, ça remet un peu en doute tout ce qu'il a dit plus tôt. Elle n'a qu'une hâte, c'est de se retrouver seule pour méditer sur la situation, chose qui arrive bien vite. Elle ferme les yeux et elle soupire réfléchissant sur tout ça.

Oui, elle est pathétique, ça ne lui ressemble pas d'agir ainsi, ses émotions et cet amour la tueront un jour, ce soir c’était pas passé loin. Elle avait voulu se tailler les veines, mais au lieu de ça, c'est son avant bras qui s'est retrouvé entaillé à plusieurs reprises. Elle a un petit rire nerveux coupé par quelques sanglots puis elle se relève, vacillant légèrement à cause de l'alcool, ça tourne un chouilla pour elle là. Elle prend appuie contre le verre de la fenêtre le temps de retrouver un meilleur équilibre et que le décor arrête de danser autour d'elle, puis elle se recule. Non, elle n'avait même pas besoin de réfléchir, elle l'avait déjà fait durant tout le mois. Elle l'aime, mais elle ne laissera plus sa vie graviter autour du noble. Elle a son propre échiquier à présent, et si elle n'a plus de roi sur le sien, elle en trouvera un autre. Elle part dans ses quartiers, se tenant de temps en temps au mur quand elle s'en rapproche, peu importe le coté, la pour le moment elle fait du super G en couloir. Un domestique vient pour l'aider mais elle l’arrête d'un signe de la main.

- Ça va, prépare moi plutôt miche de pain et de l'eau, beaucoup d'eau... de l'eau fraîche pour boire, et aussi pour que je puisse nettoyer mon bras, oh quelque chose pour que je puisse le bander aussi..

Elle entre dans sa chambre et s'affale sur le lit, regardant le plafond en soupirant longuement.

- Reprends toi de Rehyan...

Elle se met deux claques sur les joues, ce qui la fait grimacer parce qu'elle n'a pas dosé sa force, et elle se rassied lentement sur le lit, le domestique arrivant 2 minutes après avec une miche de pain avec un broc d'eau fraîche et le bandage sur un plateau, et un seau d'eau.

« Voici ce que vous avez demandé madame, je pose le plateau sur votre bureau et le seau à coté »

La brune a un petit hochement de tête satisfait à la nouvelle et prend la miche de pain que vient de déposer le serviteur avant qu'il ne parte. Elle commence à manger des bouts de pain qu'elle arrache de temps en temps, perdue dans ses pensées, un sourire se dessinant sur ses lèvres, voilà qu'une vilaine idée lui traverse l'esprit alors qu'elle s'empare de son verre d'eau pour le boire. Elle retire sa robe et elle nettoie son avant bras, grimaçant un peu quand elle voit les dégâts puis elle bande son bras, enroulant le tissus avant de bien l'attacher. Bon elle a pas totalement dessaoulé mais au moins, ça tangue franchement moins autour d'elle. Elle enfile simplement un peignoir avant de quitter sa chambre et retourner au salon où Victor doit être retourné, sinon, elle fouillera les autres pièces où il a l'habitude de squatter.

Pas de chance pour Aalicia, la jeune femme avait fait choux blanc en explorant le salon. Evidemment, Victor n'allait pas se pavaner dans un endroit réduit en vulgaire champ de bataille. Pourtant, la pièce n'était pas vide puisque deux domestiques étaient en train de s'afférer à tout nettoyer et lorsque la porte s'ouvrit, les deux regards se portèrent immédiatement sur la sulfureuse Veuve Noire, conscient qu'elle devait en parti être responsable de ce désordre les obligeant à prolonger leur service. Les deux employés n'osèrent pourtant pas lancer un quelconque regard courroucé à l'attention de dame Calderan, soucieux de garder leur intégrité physique et très vite ils reprirent leur oeuvre pour remettre le sol en état.

Ce fut donc à la bibliothèque qu'Aalicia pu retrouver un Victor en total maîtrise de lui, bouquinant un ouvrage, pipe à herbe au bec, tranquillement installé dans son fauteuil fétiche, au raffinement et au confort certain, un vestige de sa famille depuis des générations. A n'en pas douter, à fumer de la sorte, une maladie l'emporterait tôt ou tard! Tirant sur l'objet en bois pour recracher des ronds de fumée qui s'élargissaient dans l'air, son visage resta bien calé dans la direction du livre non sans qu'une de ses iris ne se relève pour voir l’intruse arrivée en peignoir. Calme, peut être un peu trop, il s'adressa à son amante entre deux bouffées d'herbe, notant dans un coin de son esprit le bandage qu'elle tenait au bras. L'homme avait bien remarqué sa tentative imbécile quelques temps plus tôt mais n'avait pas agit, volontairement, non pas pour la laisser ainsi mettre fin à sa vie mais, il savait qu'elle avait fait cela pour capter de manière un peu trop absurde son attention.

- Alors ma Veuve noire... calmée? Dit-il avec une maîtrise de soit retrouvée. Tu en à profiter pour te faire une petite toilette et remettre ton esprit dans le droit chemin?

L'homme semblait au première abord se désintéressé d'elle, mais il n'en était rien. Même si son regard était porté sur les pages rempli d'encre, il ne lisait plus, son attention envers Aalicia son Araignée était en cet instant habilement dissimulé et il cherchait à capter la moindre de ses réactions.