Schlangetrank (titre en construction)

Il fallut un certain contrôle d’elle-même à Denea pour ne pas rire en entendent l’homme se débattre avec ses affaires. Comment pouvait-il être si gauche lorsqu’il s’agissait d’enlever ses vêtements ?
Pour sa défense la chose semblait des plus ardue au vu des faibles bruits de lacet qu’on entendait dans le silence de la pièce, seulement ponctuer par les quelques jurons du milicien.

Quand elle se retourna, elle fut surprise de ce qu’elle trouva. Elle aurait plus pensé que le linge, il l’aurait mis autour de sa taille, mais soit en soit s’était une utilisation comme les autres. Il faisait moins le fier à moitié déshabiller dans la petite arrière-boutique.

« J’ai bien peur de ne pas avoir quelque chose d’aussi bonne facture que vos chausses… Mais peut-être avec beaucoup de chance j’aurais peut-être un truc pour vous. »

La jeune femme fit se pousser le garde et déplaça avec beaucoup de précautions ce qu’il avait posé sur le coffre pour le mettre sur la table. Une fois cela fait elle ouvrit de dernier commençant à enfoncer ses mains entres les fines couches de tissus.

« Celui qui m’a appris tout ce que je sais sur les plantes était un vieil homme, quand il est mort ses descendants ont mis la main sur la boutique et m’on foutu dehors, mais pour se donner bonne conscience, ils m’ont refilé tout ce qu’il pensait sans valeur, vieux vêtements rapiécer et babioles. J’en ai jeté une bonne partie, vendus quelques petits trucs et transformer le reste surtout les vêtements trop abîmés. Mais ça serait pas étonnant que j’aie gardé quelque chose de pas trop pourrit au cas où, on savait jamais… »

Soulevant le linge qu’elle posa sur un tabouret qu’elle avait déplacé à côté d’elle, la jeune femme sortit du coffre une paire de chausses en lin pas teinté. Elle était vieille, usées, mais le tissu tenait encore bon.
L’herboriste sembla jauger la taille du vêtement par rapport au tour de taille de son interlocuteur. Moui, s’était pas évident à déterminer comme ça.

« Ça vaut la peine d’essayer…

Profitez-en pour poser ça là. »

Par ça elle parlait du baluchon de linge sale et là désignait la table au centre de la pièce. Puis elle fait quelques pas pour ouvrir le tiroir d’une vieille commode un peu décrépis et en sortir un gros plat recouvert d’un tissu, Sûrement la fameuse sciure de bois. Pour se faire de la place elle prit le récipient contenant les feuilles et l’alcool et le réserva là où elle avait pris la sciure quelques instants plus tôt.

Le ton de la conversation fut plus calme, plus mesuré, et Anton lui en sut gré. Il lui sut gré également de ne pas avoir profité de l'impudeur de la situation pour cracher son venin ou ourdir quelque acte scandaleux. Ou pas ? Plus vulnérable que l'instant auparavant, cette réflexion résonna dans sa tête. Quand elle se pencha jusqu'à la malle et commença à trifouiller parmi le linge d'un soi disant ancien mentor, il laissa paraître une mine un peu renfrognée, pesant l'éventualité de se faire prendre en bateau d'une façon ou d'une autre, haussa la tête par dessus le cul de la sorcière et détacha enfin les yeux de ce dernier pour les faire fouiner du côté de ce qu'elle tramait.

"Au cas où" quoi ? Quelle femme honnête garderait des vêtements d'hommes, songea-t-il ? Elle n'avait pourtant pas l'air d'avoir d'enfants ayant la taille d'hommes faits encore. Il s'imagina un instant cette jouvencelle et ses deux enfants, barbus, de deux têtes plus haut qu'elle, avant de reprendre le raisonnement du garde et de bürger casé : celle-là, c'était une belle gaupe ! Nulle présence masculine stable autour de la sorcière. Pas mariée, sans père. Stérile ? ratiocina Anton, qui se rappela qu'on lui avait dit les sorcières frappés par l'infertilité. Un folklore de contes et de mythes, issu d'une solide et riche superstition, lui revinrent dans des éclairs de scènes édifiantes de lubricité. Elle lui tendit les chausses de son ancien mentor et il repensa la relation entre ce vieillard et celle-ci sous un jour nouveau.

"Et qui était feu votre heureux maître ?" dit-il avec une intonation railleuse dans la voix avant de se saisir du pantalon. Il suivait ses ordres et déposait les vêtements souillés, et comme elle partait faire autre chose, le laissant seul avec ces chausses là planté, en sérieux besoin d'une chemise plutôt que d'une paire de houseaux. "Hé !" attira-t-il son attention avant de désigner, un regard interrogatif, la région de son torse. Et par regard interrogatif, j'entends quelque chose comme : eh bien c'est une chemise magique, elle va se ramener tout seule ?

S’était qu’il commencer à lui chauffer sérieusement les oreilles le crétin de milicien. Il arrivait comme une fleur avec un gamin traumatisé, qu’il j’etais après lui avoir soutiré une InfoMatin qui apparemment lui était d’aucune utilité. Puis après il faisait le con, à faire le grand monsieur vexer.

Puis maintenant, il exigeait limite qu’elle lui fasse enfiler une chemise !

Ouvertement énervée par cette attitude, l’herboriste lui avait jeté à la figure la première chemise qu’elle avait attrapée dans son coffre. De toute façon il n’y avait presque que ça dans ce coffre des chemises d’homme, bien plus pratique lorsqu’elle devait porter un pantalon.

« Je vois pas en quoi ça vous regarde comme il s’appelait.
Dépêcher vous d’enfiler ça, j’ai pas vraiment envie que vous traîniez ici plus longtemps, j’ai du travail. Les teintures ça se fait pas toute seule.

Et reprenez cette puanteur avec vous. »

Dit-elle sèchement. Si elle avait voulu faire preuve de compassion et de patience, toute sa belle résolution était partie. Elle trouvait avoir déjà fait beaucoup pour lui, cependant, elle était prête à lui faire cadeau du linge, de la chausse et la chemise si il était disparu dans les prochains instants et qu’il ne revenait jamais, plus jamais !

La chemise littéralement jetée à la figure lui rappela quelque chose, en tout cas quelqu'un. Le garde Gunof ne focalisa cependant pas son puissant esprit d'inquisition sur la provenance de l'habit, il était par trop préoccupé sur comment on lui avait offert. De nouveau la boutiquière montrait les crocs, visiblement agacée, de nouveau. Et sans raison qui plus est ! Lui qui s'échinait à faire la conversation et garder celle-ci la plus mesurée qu'il pouvait, voilà qu'elle retombait dans l'hystérie qu'il lui avait remarqué auparavant.

Il aurait pu se placer au-dessus de la mêlée, ne pas se laisser toucher, telle la blanche colombe, par le venin de la sorcière, occupant ainsi son statut d'homme et de garde ducal. Mais l'image du derrière de l'herboriste, ainsi que l'aura de malhonnête de magie et de stupre qui auréolait cette dernière, l'en empêcha. Pas question qu'il se fasse marcher dessus par cette petite garce ! On en était donc revenu aux premiers (deuxièmes à vrai dire) sentiments entre les deux protagonistes, qui recommençaient à se détester franchement.

Cette fois-ci cependant, au lieu d'aboyer, il enfila tranquillement son dessus une moue mauvaise plantée sur sa gueule crispée. Ce n'était pas une bonne journée pour les teinturiers, pensa-t-il méchamment : d'abord ils mettaient en colère des miliciens, en plus une herboriste venait égratigner leur monopole.

"Pour sûr que ça se fait pas tout seul. Y faut des teinturiers, même, pour faire de la teinture." déclara-t-il.

Le garde mettait beaucoup trop de temps à s’habiller au goût de Denea qui n’avait qu’une seule envie le voir sortir de son arrière-boutique.

Sa remarque était emprunte d’ignorance et d’amertume. Ceci il n’ y pouvait pas grand-chose ça, elle pouvait bien lui accorder. Après tout elle y connaissait rien en truc de garde, si ce n’était que lui avait l’air louche, mais ça s’était une autre histoire.

Après un long soupire las elle essaya de lui expliquer … mais avec le minimum vital de patience qui lui restait.

« Pas ce genre de teinture… le genre qui permet de nettoyer les plaies, de calmer l’anxiété, d’aider de trouver le sommeil et autres propriété.

Vous croyez que je les soigne comment le gens ? En faisant des rituels où je sacrifie des chats et des nouveaux nés à la pleine lune pour invoquer les pouvoirs mystiques d’une divinité païenne ?!

Désoler de vous décevoir, mais je me contente de préparer les plante pour qu’elle révèle ce qu’il y a d’utile en elles. »

Retournée au fond de la pièce elle attendait simplement que la vermine veuille bien lever le camp.

Ce long soupir qui accueillit sa menace l'empêcha d'entendre d'une oreille détachée l'explication de la sorcière. Le ton, lui-même, raviva le souvenir de leurs premières interactions, qu'il trouvait, à mesure qu'il les remâchait, cuisantes et déstabilisantes. Il n'entendit donc dans les paroles de Denea que des excuses ou, et ce avec une acuité plus appuyée, des moqueries. Elle voulait donc, et selon lui, jouer au plus con. C'était évident, pensa-t-il, alors que l'explication lui avait cloué le bec comme elle avait laissé le temps à l'herboriste de bouder dans un coin, refusant de lui adresser une parole de plus. Et c'était évident qu'elle perdrait à ce petit jeu. Il était au moins trois échelons au dessus d'elle en terme de connerie. A présent décidé à ne plus y aller avec des pincettes, il ceignit son baudrier, éprouva sa nouvelle mise en faisant quelques pas dans l'arrière-salle, puis se mit à dire, sur une voix calme.

« Chais pas pour ça. Et chais pas pour vos rites… Mais ce que je sais, c'est que c'est de la teinture. C'est comme vous avez dit. Et moi, comme j'ai dit, la teinture, c'est les teinturiers qui la font. »

Et tandis qu'il tenait son discours de garde obtus qui produisit en lui une joie mauvaise comme un phacochère qui se roulerait dans ses sanies pour se débarrasser de ses parasites, il avait fini sa petite marche à côté du grand récipient qui contenait la mixture qu'il jugeait, en bon con qu'il faisait, illégale.

Si il voulait faire le con s’était son problème, s’était pas ça qui allait contrarier Denea plus que ça. Ce qui l’embêtait plus s’était le fait qu’il s’était arrêté devant son grand saladier d’alcool et de plante qui macérait tranquillement. Vu comme s’était devenu compliquer de se trouver de quoi faire une teinture elle préférait qu’il ne renverse pas tout ça.

« Maintenant que vous êtes descend, vous voulez bien sortir, on a tous les deux perdu assez de temps. »

Qu’est-ce qu’il lui voulait à la fin à cette pauvre mixture ?
Machinalement, elle couvrit le plat d’un linge voulant le réserver sur un plan de travail quelque peu encombrer le long d'un mur. Cependant, cela ne se passa pas aussi simplement.
Le garde s'interposa.

« Qu'est-ce que vous voulez encore ? »

Questionna l'herboriste passablement lasse.

Il l’observa sortir de ses retranchements avec une joie mauvaise, la suivant d’un regard qu’elle semblait éviter à tout prix, fixant ses beaux yeux vert sur son bébé, cette teinture de malheur. Cette attitude digne, agacée et méprisante, il en tenait compte et s’en gargarisait même avec, toujours, cette gaieté aigre. Alors, la diseuse de sort, voilà qu’on sortait du coin, s’enorgueillissait-il, une main accrochée au baudrier, heureux de pouvoir reprendre son masque, plus confortable, de soudard ducal. Il sentait l’impunité de sa situation, et continuait à rationaliser en s’assurant intérieurement qu’il faisait son devoir, que c’était pas bien, de faire concurrence à la guilde des teinturiers. Au fond, il s’excitait en redécouvrant l’idée qu’il pouvait détruire des choses, et faire détruire des choses par les autres, par la simple invocation du nom sacro-saint de Sigfroi de Sylvrur, de l’autorité.

Arrivée à ces côtés sans encore lui jeter le moindre regard, elle couvrit la teinture et fit mine de s’en saisir. Hop hop hop. D’un pas, il fut entre elle et son bien. Un bras lui en barra l’accès plus fermement, l’autre agrippa le baudrier. Elle répliqua, avec lassitude, en plantant ses émeraudes dans le marron des yeux du garde Gunof, qui la surplombait avec satisfaction. Il la poussa en arrière, un « Vous gênez pas ! » fusa. « Recule… » répondit-il impérieusement tandis que son bras l’écartait du meuble portant le liquide illégal.

« ‘Veux rien faire que mon devoir, Schätzchen, et que tu fasses le tien. Y a que les teinturiers qui font la teinture, pas les herboristes comme toi, c’est la loi. » Il dit cela en s’avançant, dominateur, sûr de lui, complètement con. « Alors elle va jeter ça, et moi j’oublierai cette petite entorse à la règle, parce que je suis pas chien, hein ? »

Il avait fallu qu’elle tombe sur le sadique pervers de service, celui qui aimait bien jouer de son autorité. Ça sentait de plus en plus mauvais cette histoire.
Voilà qu’il lui demandait de tout jeter ce connard. Fatalement, lui il ne devait pas avoir tant de problème quand on voyait la facture de ses vêtements trempés d’urine qui macérait dans leur jus un peu plus loin. Détruire le travail d’une pauvre fille des bas quartiers qui vivant du mieux qu’il pouvait finalement il devait en avoir rien à foutre, s’était une distraction pour lui.

« Il y a de quoi soigner une dizaine de personnes là dedans, je vais pas tout jeter juste pour satisfaire votre connerie. »

Affirma Denea qui ne se démonta pas, restant bien droite devant le garde, son regard ne le quittant pas. Elle pensait bien que s’était certainement pas l’argument qui allait le faire changer d’avis. Mais il y avait-t-il seulement quelque chose qui allait le faire modifier son idée ?

Il était évident maintenant qu’il ne partirait pas sans avoir assouvi sa salle pulsion, quelle qu’elle puisse être.

Contrariante. C’était le mot. Mais Anton ne l’avait pas bien en tête, ce mot. C’était « sa connerie » qu’il gardait en tête. Elle était contrariante, cette petite herboriste, cette petite femme. Et par qui avait-elle instruite sur le monde, celle-là ? Personne, en rien, voilà par qui. « Sa connerie » ? Il allait lui en donner de la connerie. Il allait lui en apprendre des belles. Il considéra ce regard vert dans le silence, sa tête baissée vers le visage, en mordant sa lèvre dans un accès trouble, de colère ou de lubricité rentrée, qui sait. La main du garde partit de loin, loin à la périphérie de la vision de Denea. Dans un choc, elle la sentit s’agripper à son cuir chevelu, et d’ici la tirer, l’incliner sous la force du milicien. D’un geste ample, il la contorsionna en arrière, pour mieux la dévisager, une expression tremblante au visage. Il respirait plus fort, et elle pouvait le sentir, comme il la collait quasiment.

« Tu veux soigner, hé, Schätzchen ? Et qu’est-ce que tu dirais de soigner ta langue de vipère ! »

Et comme il disait cela, le garde de se décaler pour faire face à la table à la teinture, d’arracher d’un bras le linge qui la couvrait et, pressant la tempe et la chevelure déliée de la jeune femme avec la main qui la tenait, dirigea son visage jusqu’à la mixture. Les vapeurs d’alcool la prirent à la gorge, tandis qu’elle était courbée par le garde, tête la première, dans le pot tinctorial.

S’était le mot de trop, Denea l’avait compris trop tard, lorsque la main du garde attrapa ses cheveux pour la maîtriser. La douleur n’était pas si terrible, mais cela lui arracha tout de même un gémissement plaintif. Il respirait fort, trop fort, cela rendait l’expression de l’homme encore plus effrayante. Même sachant qu’elle n’avait aucune chance de la faire lâcher elle essaye tout de même se desserrer des doigts qui la retenaient.

« Qu’est-ce que vous voulez pour sortir d’ici et me foutre la paix ? »

Réussit-elle à articuler avant que son visage ne plonge dans la bassine de teinture. Paniqué, elle essaya de se dégager, mais la pression que le garde appliquait sur sa tête était trop forte. Denea essayait tant bien que mal de se libérer essayant de griffer de frapper le bras qui la contraignait.

Ce n’est que lorsqu’elle commença à tousser, s’étouffer qu’elle sentit la pression se relâcher quelque peu.

La plongée dans le pot de teinture avait pris l'herboriste de surprise. Et bien qu'elle tenta, tant bien que mal, de se débattre et de résister, le garde Gunof la tenait fermement, enfonçait d'une main impitoyable son minoi insolent dans l'alcool où macérait herbes et ingrédients capiteux. Qu'est-ce qu'il voulait ? Il ne voulait rien, il ne pensait pas vraiment. Tout son esprit était tendu sur sa tâche, circulant à travers ses muscles, pompé par son coeur battant la chamade. Les vapeurs d'alcool lui parvenaient par dessus la tête de l'herboriste, l'enivrait un peu plus, tandis que ses mains, enserrant le corps et les cheveux de celle-ci, la maîtrisaient avec force. Il ne voulait rien, vraiment, sinon profiter encore de cette exultation sauvage à laquelle il avait cédé, d'user de sa force pour faire savoir une bonne fois pour toute la façon dont il traitait les impudentes.

Ainsi, en plein accès d'une ivresse de mâle, absorbé tout à l'effort consistant à casser la jeune femme, le garde Gunof se penchait de plus en plus sur elle, mettait tout son poid pour l'entraver. Complètement collé à elle, des piques de désirs s'activaient au contact avec le corps souple, hautement désiré, qu'il avait dans ses mains, excitaient ses instincts. Le poing accroché à une touffe de cheveux, il l'imaginait à portée de main, son bassin contre elle, il fantasmait sur ce cul qui se débattait, se frottant à son braquemart ainsi sollicité. Il commençait à bander, il relâcha la pression pour qu'elle reprit son souffle. Malgré les odeurs fortes de la teinture en macération qui se dégageait du pot et des cheveux mouillés de l'herboriste, il inspira les effluves d'herbes de sa chevelure, qui venait chatouiller son nez.

Cela attisa ses passions, pour sûr. Et comme il se gorgeait des senteurs de la sorcière, il tira sa tête vers l'arrière pour baiser sa gorge, comme un affamé, serrant toujours plus fort ses cheveux. Et comme il léchait et mordait son cou dans des assauts brutaux, douloureux parce qu'elle se débattait comme elle pouvait, elle sentit une autre main attraper un de ses seins, avant de descendre, possessives, de son ventre à sa taille, avant qu'elle ne finît, de nouveau, la tête dans le seau, et de nouveau tout à fait déboussolée.

L’alcool mêlé d’herbe dans la bassine s’insinuait partout, brûlant tout ajoutant au supplice d’être maintenu ainsi sans défenses. Denea avait beau essayer, se débattre rein n’y faisait-il maintenait encore et toujours sa prise.
Les secondes semblaient durée des heures, elle avait vraiment le sentiment qu’elle allait y passer là comme ça, à cause des nerfs d’un connard de garde. Le destin était vraiment une pute quand il s’y mettait.

Puis il daigna sortir la tête de la jeune femme de la préparation. Elle reprit bruyamment son souffle, espérant remplir ses poumons plus qu’il ne l’était possible. Elle espérait qu’il parle, qu’il dise quelque chose, n’importe quoi, pour savoir ce qu’il voulait lui donner et qu’il s’en aille. La réponse ne vint pas avec des mots.

Il était pressé contre le corps tremblant de l’herboriste sentant son parfum comme un prédateur en chasse. Les baiser qu’il faisait dans son cou n’en avaient que le nom et encore. Ils donnaient plus l’impression d’être des morsures retenues. Denea essayait de se débattre comme pouvait, mais entre deux respirations forcées et quelques quintes de toux, on ne faisait pas grand-chose. Ce sentiment de faiblesse lui était insupportable rendant ces instants plus horribles encore.

Elle essaya bien l’enlever cette main qui avide qui descendait toujours plus bas.

« Arrêtez pitié. »

Ces mots s’échappèrent de sa bouche avant que son visage ne retourne dans le bac, toujours aussi désespérément plein d’alcool. Si il avait vu ses yeux, il aurait pu y lire toute les détresses du monde mêlées de peur.
Elle ne tiendrait pas aussi longtemps que la première fois. Son cœur battant tellement fort qu’il aurait pu en faire exploser sa poitrine.

Enfin il était véritablement content. Elle le rendait véritablement content. Elle criait merci, enfin, la gaupe, elle voulait qu'il arrête. Mais c'est trop tard, sorcière, trop tard ! Qu'apprendras-tu de ta leçon, si je cédais à la miséricorde ? Elle avait murmuré ça avant de reprendre son bain, la face maintenant contre le fond du pot, il continuait à la noyer, maintenant conforté dans son rôle de juge et de bourreau. Elle en appelait de la décision, n'est-ce pas ?

"Tu veux que j'arr..." Il eut la présence d'esprit de sortir sa tête de l'eau, maintenant à peu près droite, elle sentit les mains du soudard accrochées à son ventre et son cheveu comme une bernique à son rocher, et surplombait la fameuse teinture qui lui causait tant de malheur.

"Tu veux que j'arrête, Schätzchen ? Alors fais ton devoir et jette ça." La main du garde la rapprocha du pot de teinture, elle l'emprisonnait avec puissance, et elle pouvait sentir qu'elle tremblait de retenir son frein. Si elle ne s'en débarrassait pas, elle y retournerait.

Elle l’entendit vaguement qu’il essayait de dire quelque chose. Au milieu des remous, de ses sufforquements et des battements de son cœur. Il la relava brutalement, sa main accrochée à ses cheveux détrempés d’alcool et d’herbes et à son ventre. Plus elle bougeait, plus la prise se raffermissait, encore et toujours, pas d’échappatoire possible.

« Vous partirez près ? »

Il y avait quelque chose de tremblant dans sa voix, de suppliant, malgré le fait qu’elle essaye de rester le plus digne possible. Mais comment pouvait-on garder quoi que ce soit lors d’une telle humiliation ?

Ses yeux étaient rouges à cause de la brûlure de la teinture. Son souffle était court et bruyant.

« Lâchez-moi et je le ferais… »

Que pouvait-elle faire d’autre de toute façon ? Se laisser noyé ?
Il pouvait le voir le sentir, ce n'était pas du bluff, elle ne voulait pas crever comme ça, comme une pute qui aurait contrarié son proxénète.