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 Omnes vulnerant ultima necat ( Julius )

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Julius HaberChevalier itinérant
Julius Haber



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MessageSujet: Re: Omnes vulnerant ultima necat ( Julius )   Omnes vulnerant ultima necat ( Julius ) - Page 4 EmptyMar 22 Aoû 2017 - 14:29
- Moi non plus je ne l'y rangerais pas.

Je suis... confus. Mais beaucoup trop lessivé et abattu pour totalement l'être. La Dame, elle fuit, et au final, a trouvé ça agréable? Je ne sais pas quoi dire et penser. Hormis que je devrait être puni ce qui s'est passé. Mais qu'il faut être honnête avec soi même. Se concentrer sur nettoyer sa bêtise plutôt que de faire comme si elle n'avait jamais existé. J'espère que le Maître me pardonnera, et qu'il comprendra. Je caresse encore l'espoir de rentrer à la Maison. Mais je sais que pour regagner la confiance du Maître un jour, il faudra purger l'Hérétique avec encore plus d'ardeur que d'habitude.

Je me demande qu'est-ce qui fait à trouvé ça agréable. Comment peut-elle s'attacher à un homme qu'elle n'a rencontré que la veille? De plus, en sang en larmes et en sueur. Et puis, en tant que Dame, elle soit se faire courtiser régulièrement et les gens doivent bien l'aimer, comme le Maître. Peut être qu'avec elle c'est un peu plus charnel qu'avec le Maître quand même. Si j'en reviens à ma divagation première, je ne pense pas être spécialement quelqu'un d'attirant, ou même intéressant. Mon but premier est la Purge, comment cela peut-il pousser les gens à venir me voir afin d'obtenir un quelconque contact social? J'en suis encore plus surpris que... pour aller jusqu'à se sentir bien dans les bras de l'autre, c'est un peu rapide.

Je pourrais me retourner la question. Comment ai-je fait pour accepter de recueillir la Dame dans mes bras le temps d'une nuit, alors que je ne la connais que depuis moins que ça. De plus je suis assermenté par le Maître, il me dit d'attendre pour les femmes. Que je pourrais y goûter après. Qu'ai-je à dire pour ma défense? Eh bien, je pense que c'est plus profond que le Maî... Rien n'est plus profond que le Maître et ne peux dépasser son amour dans ma tête. Je peux donc dire que c'est le hasard, et que mon corps s'est cru suffisamment puissant pour aimer à la foi une Dame et le Maître. C'est mal penser, mais le corps ne pense pas. Mon âme elle, est convaincue que ce n'est que mon corps. J'irais Purger pour réaffirmer mon amour pour le Maître tout à l'heure.

Elle semble apprécier que je m'occupe un peu de sa coiffure.

Une fois dans la boutique sombre, mal rangée et sentant fortement mauvais. Un homme de petite taille, un peu ventre mais avec un visage dur qui semble fixé sur son corps aussi large que son crâne nous accueille avec un sursaut. Il dormait profondément, l'ennui poussé à son paroxysme.

- Ah, je vous attendais ! J'ai fait ce que j'ai pu, mais certaines parties sont vraiment abîmées, ou la saleté trop incrustée. Enfin, je pense que j'ai quand même fait du bon travail. Attendez moi une minute, je vais chercher tout ça!

Il s'en va en marchant comme il peut, on a l'impression que ses genoux touchent le sol lorsqu'il essaie de se déplacer. Il disparaît derrière un cadre de porte vide, des lamelles de tissu épais faisant office de rideau. Je suis seul avec la Dame pendant quelques minutes, et sentir sa seule présence à côté de moi sans rien à côté me rappelle le moment gênant vécu quelques heures plus tôt. C'est toujours plus animé que quand je Purge seul dans la forêt, mes seuls amis sont mes ennemis dans ces occasions.

- J'espère que le résultat vous plaira.

"-C'est déjà bien trop aimable de votre part ma Dame que de vouloir la réparer et la nettoyer pour moi. Vous n'étiez pas obligée. J'apprécie le geste."

"-Grâce à ce matériel, je vais pourvoir retourner accomplir ma mission divine et satisfaire le Maître. Et cela est la plus belle chose au monde."

Je me rappelle de la joue de la Dame contre la mienne.

L'Homme arrive avec l'armure, il la porte n'importe comment, en un gros tas difforme et mal rangé. Je serre les poings et les mâchoires, cela me frustre, pas l'armure. C'est la seule chose qu'il me reste, et mon outil le plus utile, qu'on ne me l'abîme pas. Sinon pas de Purge, pas de Maître, pas de Maison.

Je commence à regarder les pièces une par une, avec attention. Je déploie mes grands bras et manœuvre comme un pieuvre, bougeant les pièces du bout des doigts avec toute la délicatesse qu'il m'est encore permis d'avoir. Visuellement je dois passer pour un quelconque animal marin sorti d'un livre de légende. Mais cette manipulation extrêmement précautionneuse me permet d'analyser et jauger parfaitement le travail de l'Homme.

Les pièces sont toutes, pour la plupart, nettoyées au chiffon et grattée à la brosse. Certains éléments métalliques les plus fragiles ont quelques traces des poils durs de celle ci, sûrement du sanglier si j'estime correctement à la trace la taille et raider des poils. En revanche, on peut sentir quelles pièce il a fait avant la débauche, certaines ne sont pas totalement frottées sur les arrêtes, seulement au centre. Je me garde bien de le dire, ce n'est pas moi qui paie après tout.

Pour ce qui est des réparations, si je m'attarde sur les pièces lourdes telles que les épaulières faisant la taille d'un gros saladier d'auberge, et que je penche le nez doucement de manière très proche. On peut y voir à la différence de couleur ou est-ce que le métal à été refondu localement avec l'application d'un fer chauffé. C'est relativement discret en surface. Alors je retourne la pièce et regarde par le dessous. L'Homme à fait du bon travail, les trous sont bien fondus et lissés/traités des deux côtés, pas de fragilité de structure donc.

Ah, sur la genouillère droite, là où un Hérétique m'a mordu il y a quelque mois et s'est cassé les dents sur mon armure, il y a une petite tâche de couleur beaucoup plus claire. L'Hérétique à dû avaler une partie du métal et donc faire en sorte qu'il manque de la matière afin de refondre le trou. L'artisan a donc utilisé un métal différent, changeant la couleur. Je passe mon doigt dessus et cogne du bout de la phalange, avant d'essayer de tordre la pièce. C'est du fer, comme le reste de l'armure. Le travail à vraiment été fait jusqu'au bout et proprement.

Je suis content de voir mon armure dans cet état. Je prend le Heaume dans mes mains et regarde fixement les 3 fentes uniformes et égales qui me font office d'yeux et de bouche lorsque je le porte. Je dois m'éloigner de l'être humain là-dedans. Mais si c'est pour le Maître, il n'y a pas de souci à se faire.

Je commence à essayer l'armure. Les sangles ont été nettoyés et cirées, tout les mécanismes graissés et décrassés. Je bouge bien plus facilement et la maille me frotte moins sur la peau, sûrement polie elle aussi.

"-Beau travail"

Je m'apprête à mettre le Heaume, le cache col d'acier avec la boucle qui le monte me cache le champ de vision en dessous du nez. De la Dame, je ne vois plus que deux yeux bleus rivés sur moi et un début de chevelure bien coiffée. Je garde le Heaume dans les mains une dizaine de secondes, à le regarder fixement.

"-Vous... Voulez essayer?"
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Astrid la DouceCartomancienne
Astrid la Douce



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MessageSujet: Re: Omnes vulnerant ultima necat ( Julius )   Omnes vulnerant ultima necat ( Julius ) - Page 4 EmptyMer 23 Aoû 2017 - 0:33

"-C'est déjà bien trop aimable de votre part ma Dame que de vouloir la réparer et la nettoyer pour moi. Vous n'étiez pas obliée. J'apprécie le geste."

"-Grâce à ce matériel, je vais pourvoir retourner accomplir ma mission divine et satisfaire le Maître. Et cela est la plus belle chose au monde."

Astrid sourit. Entendre Julius parler avec tant de ferveur de sa mission lui faisait chaud au coeur et elle était heureuse d'avoir pu l'y aider même un peu. Déjà en rallongeant son espérance de vie et en l'empêchant de mourir muet au milieu de la rue, mais aussi en confiant son armure à l'homme qui la rapportait alors après en avoir pris soin. Pour une fois elle avait l'impression d'avoir fait quelque chose de bien, et elle ne pouvait pas s'empêcher de s'en sentir un peu fière tout en sachant qu'elle ne le devrait pas.
Elle remarqua néanmoins les poings serrés du chevalier, sans savoir ce qui en était la cause et ce qui pourrait le détendre à nouveau. Avait-elle fait une bêtise?
En tout cas dès que Julius récupéra sa cuirasse il en fit un examen minutieux. Ça n'étonnait pas vraiment Astrid mais il était si concentré qu'il faillit plusieurs fois lui mettre un coup sans faire exprès jusqu'à ce qu'elle ne s'écarte. Il s'agitait d'une manière qui ne semblait pas tellement naturelle mais elle n'y connaissait pas grand chose alors elle préféra se taire avant de dire une bêtise. Même avec toute la bonne volonté du monde elle aurait bien de la peine à donner un avis constructif sur le nettoyages et les quelques réparations consenties par l'homme. Elle se demandait quelles conclusions Julius tirait de son observation, et si elles lui seraient utiles. La cartomancienne essayait de s'imaginer retrouver son jeu de cartes repeint, ou quelque chose comme ça, et ça lui semblait étrange. Peut-être qu'elle ferait la même chose que le chevalier. Peut-être pas. En tout cas il devait être content ou au moins pas trop déçu du résultat parce qu'il enfila son armure sans attendre. Apparemment elle avait dû lui manquer. Astrid se demanda si les armures, comme les armes d'après ce que Viktor lui avait dit, pouvaient avoir un nom. Un nom propre. Si c'était une pratique existante, elle parirait que Julius avait baptisée la sienne. Il semblait y tenir énormément.

"-Beau travail"

L'entendre dire ça était rassurant. Il tenait maintenant son heaume entre ses mains et Astrid le regardait en se disant que c'était probablement la dernière fois qu'elle le verrait. Il allait sans doute partir pour accomplir sa mission et une dernière question brûlait les lèvres de la cartomancienne. Elle ne voulait pas prendre le risque de laisser Julius partir sans l'avoir posée. Mais il la prit de court avec une proposition pour le moins inattendue.

"-Vous... Voulez essayer?"

- Quoi, de porter votre heaume ?

Elle se tut un instant, réfléchissant un peu à la question mais ayant déjà un grand sourire sur le visage. C'était déjà très gentil à Julius de le lui proposer et elle essayait de prendre la mesure complète de ce geste avant d'accepter ou de refuser. Le forgeron semblait un peu plus gêné et cherchait visiblement à faire croire qu'il était occupé à quelque chose et ne les écoutait pas.

- J'ai déjà essayé une armure une fois, mais pas le heaume.

Elle repensa à Viktor, qui avait pris la peine de lui faire essayer mais aussi de lui expliquer, de lui nommer les choses et de lui faire comprendre l'intérêt des pièces. Elle n'avait pas essayé son heaume mais ce n'était pas grave, elle ne lui en avait pas voulu, elle savait qu'il avait une importance étrange à ses yeux parce qu'il masquait son visage marqué par la maladie. Ce que Julius lui proposait était donc parfaitement nouveau pour elle. Donc intriguant. Et donc, elle ne pouvait pas dire non.

- J'aimerais bien essayer,
dit-elle sur le ton de la confession. Mais j'ai peur que ce soit trop lourd pour moi. Vous pensez que je peux le supporter ?

Elle s'approcha pour observer un peu la pièce de métal. Le heaume était différent de celui de Viktor, sans qu'elle sache expliquer véritablement en quoi.

- Il n'y a qu'une seule manière de savoir, de toute façon... Si votre proposition tient toujours je suis prête.

Elle espérait que Julius ne lui coincerait pas les cheveux en lui mettant le heaume, sinon elle risquait d'avoir très mal.
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Julius HaberChevalier itinérant
Julius Haber



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MessageSujet: Re: Omnes vulnerant ultima necat ( Julius )   Omnes vulnerant ultima necat ( Julius ) - Page 4 EmptyMer 23 Aoû 2017 - 2:32
- Quoi, de porter votre heaume ?

Exactement. Je n’ai pas été clair? C’est pourtant bien ce que j’ai voulu dire. Je lui tend le heaume un peu plus proche d’elle, et l’agite un petit coup de haut-en-bas pour acquiescer. Je souris en coin légèrement, à la fois à la vue du sourire de la Dame déjà présent alors qu’elle réfléchit encore et à la fois car j’essaie de l’imaginer avec cette pièce de métal sur la tête. Elle serait étrange, mais cela serait curieux à regarder. Je suis sûr que ce sera intéressant même pour le Maître que de la voir habiller avec un casque. Un tant soit peu qu’il me regarde en ce moment même. Il fait jour, il ne devrait pas y avoir de raison. Le sourire laisse place à une sensation toute chaude dans mon poitrail quand je pense à la Dame essayer mon heaume à moi. La même sensation que lorsque je pense au Maître et à l’amour que je lui porte.

- J'ai déjà essayé une armure une fois, mais pas le heaume.

Ah, quelqu’un est déjà passé avant moi. Une certaine crispation et frustration prend place dans mon cœur, me donnant un coup dans mon bien être et mon foie par la même occasion. J’espère que ça ne se voit pas trop. Je fais ce que je peux pour empêcher la bile acide de mon ventre de remonter dans ma bouche. Mes dents du fond sentent une odeur putride déjà. Quel est donc cet homme lui ayant déjà prêté son armure? Avait-il lui aussi dormi avec elle? S’étaient-ils collés tout les deux? J’essaie de me représenter cette personne. Et mon acide gastrique n’essaie plus de remonter, il bout maintenant. J’ai subitement l’envie de Purger, de LE Purger. Je l’imagine tel un Hérétique mauvais et perfide avec ses grandes dents.

- J'aimerais bien essayer... Mais j'ai peur que ce soit trop lourd pour moi. Vous pensez que je peux le supporter ?

Elle dit ceci sur un ton doux et effacé, comme si elle essayait de ne pas me froisser. Je souris encore plus. J’ai l’air niais je pense. Elle à envie de voir mon Heaume et de le mettre. Je ne pensais pas que cela pourrait me faire remuer autant intérieurement.

"-Il ne faut pas essayer de se convaincre du contraire si vous avez envie. C’est pour ça que je vous propose. Après pour le poids… il faut essayer."

Je m’avance à quelques centimètres d’elle maintenant. Et contemple le heaume à côté de sa tête. Le mélange des deux doit être surprenant. J’essuie une dernière trace de charbon dessus avec mon pouce. Le métal froid et immobile contraste avec mon cœur chaud qui bat relativement vite. Je ne sais pas si elle peut le sentir de là où elle est. Mais j’ai l’impression que les battements sont tellement forts qu’ils pourraient lui atteindre les oreilles.

- Il n'y a qu'une seule manière de savoir, de toute façon... Si votre proposition tient toujours je suis prête.

Je prend le heaume dans une seule main. Et passe l’autre derrière la nuque de la Dame. Elle est aussi douce est chaude de le dernier souffle d’un Hérétique. Et le voir fait naître en moi la même sensation distante, inconnue et agréable dans les deux cas. J’entreprends de nouer les cheveux de la Dame en un chignon à l’arrière du crâne. Je lui tend ensuite le casque.

"-À vous l’honneur."

Mon Maître, que suis-je en train de faire?
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Astrid la DouceCartomancienne
Astrid la Douce



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MessageSujet: Re: Omnes vulnerant ultima necat ( Julius )   Omnes vulnerant ultima necat ( Julius ) - Page 4 EmptyMer 23 Aoû 2017 - 12:23

"-Il ne faut pas essayer de se convaincre du contraire si vous avez envie. C’est pour ça que je vous propose. Après pour le poids… il faut essayer."

Julius s'approcha et se retrouva tout près d'elle, quelques centimètres seulement les séparant. Il tenait le heaume à côté de la tête d'Astrid, comme s'il réfléchissait à la probabilité qu'elle puisse le supporter sans trop de problèmes, et la demoiselle n'osa donc rien dire pour le moment. Il essuya quelque chose sur le heaume, mais le plus important était son grand sourire. Ça lui donnait un air un peu béat mais la cartomancienne était loin de songer à se moquer de lui. Elle était plutôt heureuse de le voir ainsi, et ils étaient donc tous les deux à se regarder l'un en face de l'autre en souriant. Étrange mise en scène. Et finalement, l'air niais mais confiant de Julius la rassurait et la poussait à essayer.

- Il n'y a qu'une seule manière de savoir, de toute façon... Si votre proposition tient toujours je suis prête.

Julius n'émit même pas la possibilité d'avoir changé d'avis, comme si ça ne valait même pas la peine d'en parler. Mais Astrid, elle, y pensait. Parce qu'il aurait très bien pu se moquer d'elle, lui faire une blague, et la regarder toute enthousiaste avant de lui annoncer qu'il n'en avait jamais été question. Combien de chance pour que deux hommes dans sa vie lui fassent cette proposition ? C'était pour ça qu'elle lui parlait un peu comme si elle lui avouait quelque chose, elle craignait de s'être laissée emporter trop vite. Mais ça ne semblait pas être son genre. Il tenait à présent le heaume d'une seule main, gagnant déjà une certaine forme d'admiration de la part d'Astrid par cette démonstration de force. Le chevalier glissa alors sa main libre dans la nuque de son interlocutrice qui eut un léger mouvement de recul, surprise qu'il noue ses cheveux en un chignon mais elle se laissa faire.

"-À vous l’honneur."

Julius lui tendit alors le casque, et Astrid s'en saisit avec toutes les précautions du monde. Si elle le laissait tomber, elle s'en voudrait tellement et il faudrait évidemment qu'elle s'assure qu'il ne soit pas abîmé avant de le rendre à son propriétaire. Elle se souvenait de la difficulté avec lequel elle l'avait soulevé pour dégager le visage de Julius la veille, et donc du poids de l'objet.
Le lever au dessus de la tête lui demanda un effort difficile, et ses bras ne furent pas loin de trembler. Elle le descendit alors rapidement, craignant de ne pas avoir assez de forces et de s'assommer toute seule en le lâchant sur sa tête.
Astrid avait déjà essayé une armure et elle avait eu l'impression que c'était tellement lourd qu'elle allait s'étouffer et ne plus réussir à respirer tant sa poitrine était comprimée. Elle avait dit à Viktor qu'elle se sentait aussi lourde et empotée que si elle était enceinte. Évidemment la sensation était différente mais Astrid ne se sentait pas plus à l'aise. Les fentes étaient minuscules, elle ne voyait pas grand chose. Comment Julius pouvait-il porter ça toute la journée? C'était tellement lourd qu'elle ne parvenait pas à tourner à tête en faisant suivre le heaume, et elle devait se tourner entièrement pour regarder quelque chose. Mais elle était contente d'avoir essayé, même si Julius ne pouvait donc pas le voir.

- Alors, ça me va bien ?
Demanda-t-elle avec une voix modifiée par le métal et qui lui sembla résonner longtemps dans ses oreilles.

Elle n'allait probablement pas pouvoir le garder encore longtemps, ça lui faisait un peu mal, et elle se demandait comment Julius avait fait pour le garder avec la blessure qu'il avait reçue.

- Je ne dois pas être très crédible,
poursuivit-elle. Elle aurait pu dire bien d'autres choses mais sa voix déformée dans le casque l'en dissuadait.
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Julius HaberChevalier itinérant
Julius Haber



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MessageSujet: Re: Omnes vulnerant ultima necat ( Julius )   Omnes vulnerant ultima necat ( Julius ) - Page 4 EmptyMer 23 Aoû 2017 - 15:38
La Dame prend le casque du bout des bras et essaie de le dresser sur sa tête. Ses bras chancellent et manquent de plier plusieurs fois. Elle y arrive cependant, et engouffre sa tête dans la protection d’acier. Le casque fait bizarre sur sa tête. Il donne l’impression que sa tête s’est gonflée d’un seul coup. Ses son chignon s’est partiellement défait lorsqu’elle à mit le casque. Ses cheveux dépassent maintenant par le bas du casque. On peut voir à la courbure de son dos que l’acier lui pèse sur le corps. Et elle respire fort, comme lorsque je traque un Hérétique. Son corps doit sentir la perte de champ de vision comme un enfermement, et dois activer le réflexe de respiration. Elle essaie de tourner la tête, mais le heaume ne suit pas. Je sens un petit sourire sur son visage caché par les plaques de protection.

- Alors, ça me va bien ?

Je prend un instant pour contempler un des spectacles les plus absorbants de ma vie. Aussi absorbant que le Jour où j’ai vu le Maître. Le fer reflète la lumière du soleil passant par la maigre fenêtre, et vient illuminer les yeux bleus marines de la Dame. Le casque, il semble illuminé de l’intérieur par deux lanternes chaudes et réconfortantes comme l’amour du Maître. Mais l’acier le transforme en un regard plein de force et de jugement, comme sa colère divine. C’est très agréable à regarder toute fois.

"-Les fentes font très prison de l’intérieur, mais on s’y habitue vite. Et ça protège des projections."

"-Ça peut vous sembler un peu lourd, mais c’est normal. Le Maître m’a fait un équipement renforcé pour la Croisade. Le Heaume est donc plus lourd, mais plus épais et solide. Avec ma condition physique ça ne me pose pas de problèmes, et puis le tour de cou en métal absorbe pas mal du poids aussi. Mais je sais que ce n’est pas le cas de tout le monde d’être constitué comme moi et de posséder un cache col de combat."

- Je ne dois pas être très crédible.

Je la regarde les bras croisés, avec un sourire sur les lèvres. Sourire qu’à moitié exprimé car mon esprit est encore occupé à mémoriser sa morphologie et à quoi elle ressemble avec le casque. Sa voix métallique me parvient aux oreilles, et contribue à dresser d’elle un portrait que je m’empresse d’intégrer à ma mémoire. Elle serait plutôt crédible avec une armure adaptée à sa morphologie. Elle est relativement grande est bien proportionnée, un peu d’entraînement lui permettrait de porter des armes lourdes tel une hallebarde ou une épée longue. Ses attribut féminins tels que sa poitrine ou ses hanches ne sont pas encore suffisamment volumineux pour en devenir handicapants. Elle pourrait devenir croisée et se mettre sous l’égide du Maître si elle voulait. En revanche, l’idée qu’elle soit envoyée en Croisade… Loin, très loin… me fait sentir bizarre. Comme aplati.

"-Personnellement, je pense qu’avec un peu d’entraînement et un bon forgeron pour prendre vos mesures. Vous seriez tout-à fait convenable et efficace en tant que messager divine du Maître."

Je m’approche d’elle et lui enlève délicatement le heaume. Je vois qu’elle fatigue, autant ne pas la faire attendre. Je fais bien attention à ce que ses cheveux ne se prennent pas dans le métal. Et quand le casque est enlevé, revoir sa douce peau des joues m’arrache un soupir de… je ne sais pas. C’est étrange.

"-Mais bon, je présume que vous avez mieux à faire que d’aller Purger. Ça serait indigne de votre personne que de vous atteler à cette tâche."
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Astrid la DouceCartomancienne
Astrid la Douce



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MessageSujet: Re: Omnes vulnerant ultima necat ( Julius )   Omnes vulnerant ultima necat ( Julius ) - Page 4 EmptyMer 23 Aoû 2017 - 17:40
Bras croisés devant elle, heureusement qu'il souriait parce qu'elle aurait facilement pu avoir peur autrement. Malgré son peu de visibilité, Astrid voyait bien qu'il ne la quittait pas des yeux et elle se demandait très sérieusement quelle conclusion en tirer. Est-ce que son sourire voulait dire qu'il trouvait ça très drôle ? Qu'elle était vraiment ridicule ? Si le heaume ne l'avait pas gênée, elle aurait probablement baissé la tête. Là, elle ne pouvait que regarder Julius parce que tout le reste lui demandait des efforts inutiles pour un si petit résultat.

"-Personnellement, je pense qu’avec un peu d’entraînement et un bon forgeron pour prendre vos mesures. Vous seriez tout-à fait convenable et efficace en tant que messager divine du Maître."

Elle se mit à rire mais arrêta bien vite tellement le bruit lui paraissait insupportable sous le heaume du chevalier. Elle ? Efficace pour le combat ? Elle, allant voir un forgeron ? Elle, porter une armure toute la journée? Elle était bien loin de s'en sentir capable. De toute façon elle avait toujours détesté la violence. Une fois elle avait frappé un homme avec une houe pour défendre le baron de Sombrebois et il lui arrivait encore fréquemment de s'en vouloir à ce sujet ou d'en faire des cauchemars. Mais ça Julius ne pouvait pas le savoir, il n'avait devant lui qu'une femme presque inconnue qui portait son heaume pour s'amuser.
Finalement le chevalier s'approcha à nouveau pour ôter le casque de son crâne et ce n'était pas plus mal, vraiment, parce qu'il était bien trop lourd pour elle. Comme Julius l'avait remarqué ils étaient loin d'avoir la même constitution et donc forcément le matériel n'était pas adapté pour une frêle jeune femme comme elle.
Il était évident que le chevalier lui enlevait la protection avec précautions, alors qu'à part lui tirer quelques cheveux échappés de son chignon il ne risquait pas grand chose. Astrid ne lui en aurait pas voulu si ça avait été le cas mais elle était touchée de voir qu'il se montrait si prudent. Elle lui jetait un regard presque attendri quand il termina de récupérer son bien. Le soupir qu'il poussa ne lui échappa pas, mais elle n'eut pas le temps de le questionner à ce sujet comme elle l'aurait souhaité. Était-elle si décevante que ça? N'osait-il pas être franc ?

"-Mais bon, je présume que vous avez mieux à faire que d’aller Purger. Ça serait indigne de votre personne que de vous atteler à cette tâche."


Indigne ? Astrid n'en croyait pas ses oreilles. Comme si repousser la Fange serait indigne d'elle, la fille sans nom, la gamine abandonnée, la gitane prostituée, l'étrangère. Elle se demandait comment Julius faisait pour la tenir en si haute estime alors qu'elle n'était rien.

- C'est moi qui suis indigne de cette tâche plutôt. Je suis de toute façon bien trop... Peureuse pour être utile. Il vaut sans doute mieux que je laisse les combattants compétents s'en occuper, je ne serais qu'un poids... Si je le pouvais je ferais quelque chose, mais sérieusement... Purger serait sans doute la chose la plus valorisante que je pourrais faire de mes dix doigts, c'est dommage que j'en sois incapable.

Il n'avait qu'à la regarder. Elle n'était pas petite, même si évidemment elle ne pouvait pas espérer rivaliser avec Julius en terme de taille. Elle n'était pas aussi maigre que d'autres aux côtes saillantes à cause de la famine... Mais elle avait tout de la fragile demoiselle, renforcé par ses yeux tranquilles et sa voix douce. Qu'irait-elle faire sur un champ de bataille à part mourir ? Ils ne la laisseraient même pas s'engager dans la milice !

- À quoi bon aller mourir sans aucun espoir de victoire? Je ne tuerai jamais de Fangeux, ou d'Hérétique si vous les appelez comme ça, je ne ferai que mourir et probablement grossir leurs rangs... Je n'ai qu'une dague et je ne sais même pas m'en servir, n'importe qui me fait peur ou me blesse comme il l'entend... Je suis ridicule avec un heaume, il n'y a rien d'autre à dire, mais je vous remercie du fond du coeur de m'avoir permis de l'essayer.
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Julius HaberChevalier itinérant
Julius Haber



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MessageSujet: Re: Omnes vulnerant ultima necat ( Julius )   Omnes vulnerant ultima necat ( Julius ) - Page 4 EmptyJeu 24 Aoû 2017 - 0:22
- C'est moi qui suis indigne de cette tâche plutôt. Je suis de toute façon bien trop... Peureuse pour être utile. Il vaut sans doute mieux que je laisse les combattants compétents s'en occuper, je ne serais qu'un poids... Si je le pouvais je ferais quelque chose, mais sérieusement... Purger serait sans doute la chose la plus valorisante que je pourrais faire de mes dix doigts, c'est dommage que j'en sois incapable.

Ah. D'accord. C'est bien la première fois que j'entend ça. La Dame se dit peureuse, peut-être. Mais être courageux ça s'apprend. Et puis on n'est pas peureux lorsqu'il traite de la Croisade, sa grandeur dépassant même les sentiments humains qui nous habitent tous. Elle parle de combattants compétents. Là encore c'est un faux problème. Car n'importe qui peux contribuer au sauvetage du monde et à la purification des Hérétiques, mais à sa manière. Elle y a contribué indirectement en me sauvant d'un destin funeste. Elle dit quelque chose qui me fait chaud au cœur, elle dit que la Purge est la chose la plus valorisante, et elle a raison. Un sentiment amer me grimpe dans la bouche quand elle dit qu'elle ne peux pas le faire. Je ne sais pas si c'est car j'aimerais qu'elle le fasse avec moi, ou car elle se sent inférieur envers moi car elle ne peux pas... Je dois passer outre, le Maître a dit que la Purge est la seule chose qui importe. Et je devrais être heureux que la Dame ne se dresse pas en travers de mon chemin. Ça serait dommage de devoir faire une croix sur elle...

- À quoi bon aller mourir sans aucun espoir de victoire? Je ne tuerai jamais de Fangeux, ou d'Hérétique si vous les appelez comme ça, je ne ferai que mourir et probablement grossir leurs rangs... Je n'ai qu'une dague et je ne sais même pas m'en servir, n'importe qui me fait peur ou me blesse comme il l'entend... Je suis ridicule avec un heaume, il n'y a rien d'autre à dire, mais je vous remercie du fond du cœur de m'avoir permis de l'essayer.

Mes yeux tombent dans le vide après avoir vu un éclair. J'imagine, je crois, une forêt sombre et noire. Puante et croulante, avec des cris, profonds et stridents, chargés de détresse de peine. Je cours donc avec mon Étoile du Matin dans les mains, avant d'arriver sur une scène sinistre. Je visualise la dame crier, se faire agripper la robe par des griffes et des mains crochues sortir de l'eau. Elle hurle, essaie de se débattre. Ses cheveux se font agripper par des Hérétiques, et je prie le Maître qu'il ne lui arrive rien. Mais elle coule, descend au fond du lac. Sa peau mise à nue par le déchirement de la robe est au moins aussi entaillée. Et j'aperçois ses yeux clairs couler dans l'eau grise et gluante. Une dernière main tendue vers moi alors que je ne peux rien faire. Je peux juste la voir remonter, la peau difforme et brunâtre, la peau nue pourrissante et pelant au possible. Ses grandes mains dotées de crochets malsains. Et son corps se déplaçant à quatre pattes. Elle me regarde de ses yeux bruns, sans blanc d'œil. Par le Maître.

Je suis arraché de mes pensées par le heaume passant sous mon nez. Tendu à deux main par les bras clairs et tremblants de la Dame. Je le récupère et rougis à l'occasion. Puis je l'enfile. Mon champ de vision retrouve enfin son étroitesse naturelle et je me sens puissant. J'ai la sensation de pouvoir aller Purger de L'Hérétique et servir parfaitement le Maître avec cet équipement.

Mes armes! Le forgeron qui passait en arrière boutique pendant que nous discutions, il vient apporter mes armes. On me dit qu'il n'y a pas touché. Ça doit être le manque de proximité qui fait que je suis content de retrouver Étoile du Matin. Le Maître nous a vraiment bien équipé pour notre tâche. Je prend mon arme par la poignée et les boulets tombent du comptoir. Je sous pèse l'arme, elle donne toujours la même sensation en main. Je fais vite tourner les boulets en l'air pour un ou deux tours. Elle a été rééquilibrée et c'est tant mieux. Je vais pouvoir facilement Purger les Hérétiques avec cette arme. Je regarde la Dame, elle doit me prendre pour un enfant avec un jouet. Mais j'aime cette arme. Je la range dans la lanière prévue à cet effet dans mon dos. Mon bouclier est posé sur la table lui. Je m'y approche et remercie le Maître de me l'avoir rendu. Lui en revanche, à été lavé et épousseté, ses poignées ont été rembourrées aussi. C'est vraiment du bon travail. Aucune pièce ne manque. Je range mon bouclier dans mon dos, coincé avec Étoile du Matin

Je m'accoude au comptoir du forgeron qui recule d'un air apeuré. Je dois l'effrayé maintenant que je suis équipé. J'aimerais pouvoir effrayer les Hérétiques autant. Peut-être que c'est le cas, qui sait? Je lui tend ma main, il souffle un coup et me la serre. Sa main disparaît dans la mienne et il soupire en me regardant d'un air bienveillant.

-Essayez de ne pas vous faire tuer la prochaine fois.

"-J'y compte bien."

Je me retourne et dans un coup sur mes pieds pour remettre une genouillère bien en place. Quand je marche, je peux réentendre le bruit cliquant de métal grinçant et s'entrechoquant. J'ai l'impression d'exister maintenant, que toute ma chair chaude et protégée et indestructible. Tout le monde me paraît petit, et toutes les couleurs présentes dans mon environnement sont surlignées comme si mes réflexes de combat revenaient. Je suis prêt, j'ai envie de casser des Hérétique, de les taper, de les massacrer au nom du Maître!

Je m'arrête. La Dame me regarde d'en bas. J'ai pris facilement cinq centimètres avec mon armure. Son regard bleu s'est éclairci et semble chargé d'une conclusion d'analyse bien précise. Elle a les bras croisés, mais me regarde avec un sourire maternel. Comme si elle regardait jouer un enfant dans un bosquet. Je la regarde et sens quelque chose monter de mon ventre chaud jusqu'à ma tête.

Je la prend par le dessous des bras, la soulève sans difficultés jusqu'à ce que ses pieds soient à 25cm du sol et que sa tête soit à ma hauteur. Je la plaque alors contre ma poitrine et pose ma tête sur son épaule. Ses jambes se nouent autour de ma taille. Probablement pour que son sang ne lui fasse pas mal. Je la prend dans mes bras, ma manière de lui dire merci.
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Astrid la DouceCartomancienne
Astrid la Douce



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MessageSujet: Re: Omnes vulnerant ultima necat ( Julius )   Omnes vulnerant ultima necat ( Julius ) - Page 4 EmptyJeu 24 Aoû 2017 - 8:19
Julius avait l'air perdu dans ses pensées. C'était lui qui lui avait enlevé son heaume et pourtant il le tenait à peine et Astrid le voyait glisser entre ses doigts pour se rapprocher dangereusement de la chute. Elle le saisit avec difficultés pour le redresser et le tendre complément au chevalier avec ses deux mains, tout en tremblant sous l'effort. Ça sembla le ramener à l'instant présent puisqu'il récupéra l'objet en rougissant. Astrid se demandait bien pourquoi.
Julius enfila son heaume. Il portait donc à présent toute son armure, et redevenait l'homme de métal presque effrayant qu'elle avait eu du mal à interpeler dans la rue. Astrid n'aimait pas les armures, mais elle se garda bien d'en faire la remarque. Elle avait bien compris le veille qu'il s'agissait d'une des fiertés de Julius et elle ne souhaitait pas se mettre en désaccord avec lui pour si peu. De toute façon s'il avait l'intention de tuer des Fangeux il en aurait bien besoin.
Le plus terrifiant était encore à venir: le forgeron rapporta les armes du chevalier. Astrid n'en avait jamais vu de pareille et il fallait avouer qu'elle n'était pas vraiment rassurée à la vue de l'arme. Julius semblait pourtant ravi, il l'observait sous toutes les coutures comme il l'avait fait pour l'armure et la sous-pesait pour une raison qu'Astrid, absolument pas guerrière, ne pouvait pas comprendre. Mais au moins la joie de Julius était palpable, alors elle souriait en le regardant gentiment. Il finit par la ranger pour se saisir de son bouclier.
Lorsque le chevalier s'approcha du comptoir, même le forgeron eut l'air effrayé. Astrid se disait simplement que si elle avait vu son arme la veille elle n'aurait pas voulu lui adresser la parole. Une épée ça allait, elle en voyait de temps en temps et même Viktor en avait une. Mais ça.... La demoiselle vit les deux hommes se serrer la main.

-Essayez de ne pas vous faire tuer la prochaine fois.

Voilà un conseil qu'Astrid soutenait tout à fait. Si Julius avait tourné la tête vers elle, elle le lui aurait montré. Mais ce n'était pas le cas et elle restait en retrait, observant avec attention la poignée de main et écoutant ce qu'ils disaient.

"-J'y compte bien."

Astrid sourit. Voilà également une réponse qui lui plaisait et Julius aurait pu le voir parce qu'il se retourna. Mais il paraissait absorbé par bien d'autres considérations plus martiales et la cartomancienne n'osa pas l'interrompre dans ses réflexions.
Elle avait l'impression qu'il avait encore grandi en enfilant ses protections mais ce n'était sûrement qu'un effet d'optique. Son armure était bien plus propre que la veille. Astrid se demandait ce que "son Maître" en dirait. Elle croisa ses bras sur sa poitrine et son regard se fit plus doux et plus bienveillant. Elle espérait que ce qu'elle avait fait suffirait, mais en voyant la joie de Julius elle en était convaincue. Elle ressentait simplement un petit pincement au coeur à l'idée qu'il retourne risquer sa vie à l'extérieur des murs mais apparemment c'était son métier. Son sourire ne faiblit pas, elle cherchait simplement quoi lui dire, comprenant que le temps des adieux, ou au moins au revoir, se rapprochait grandement.
Elle sentit les bras métalliques de Julius se glisser sous ses bras et, croyant qu'il voulait lui faire un simple câlin, elle referma doucement ses mains contre lui à son tour. Seulement ce n'était pas vraiment le but de Julius, qui la souleva d'au moins une vingtaine de centimètres. Astrid n'avait pas vraiment l'habitude de ce genre de choses. Il la serra fort, la tenant contre sa poitrine et posant sa tête et son heaume contre son épaule. Il avait beau être fort, elle craignait qu'il la lâche ou la laisse tomber par mégarde. Alors, elle serra ses jambes autour de sa taille. Le forgeron leur lança un regard bizarre qu'Astrid put apercevoir par dessus l'épaule de Julius.
Son armure était glacée, elle la sentait contre sa peau même au travers de sa robe. Mais pire que ça, la poigne de Julius était ferme et forte, peut-être ne s'en rendait-il pas tout à fait compte mais Astrid avait l'étrange sentiment d'étouffer entre ses bras. Elle se mit à s'agiter un peu pour qu'il relâche son étreinte. Il n'avait pas dû faire attention, voilà tout. Ça n'empêcha pas Astrid, une fois de retour sur le plancher des vaches, de tousser un peu. Ce n'était pas grave.
Elle lui fit un plus joli sourire encore, le détailla un instant de ses jolis yeux bleus...

- Prenez soin de vous, et si vous avez besoin d'aide osez la demander,
dit-elle parce que c'était pour elle l'enseignement à retenir de toute cette histoire. Si elle ne lui était pas tombée dessus par hasard il aurait pu mourir dans les rues de la ville. N'oubliez pas, si vous mourrez vous ne pourrez plus... Accomplir votre mission. C'était la formulation la plus convaincante qu'elle ait trouvée pour lui faire prendre soin de sa vie.

Elle finit par sa rapprocher à son tour et, toujours les deux pieds au sol, elle prit tout doucement Julius dans ses bras. Le pauvre ne devait pas sentir grand chose avec son armure ! Le contact lui parut moins froid que la première fois, et elle posa même sa joue contre lui.

- Et... Si vous avez l'occasion de me donner de vos nouvelles, n'hésitez pas...


Il était sacrément bizarre. Mais encore plus gentil.
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MessageSujet: Re: Omnes vulnerant ultima necat ( Julius )   Omnes vulnerant ultima necat ( Julius ) - Page 4 EmptyJeu 24 Aoû 2017 - 21:36
- Prenez soin de vous, et si vous avez besoin d'aide osez la demander.

Je baisse les yeux. C'est vrai que j'aurais pu mourir si elle n'avait pas été là. Mais je n'aime pas demander de l'aide, la seule aide dont j'ai besoin est celle du Maître. Je lève les yeux et joue avec les fentes de mon heaume pour apercevoir son visage mais pas les yeux. Je devine le regard plein de reproches qu'elle me porte. Malgré tout, son visage se transforme bientôt en une face radiante d'un grand sourire.

- N'oubliez pas, si vous mourrez vous ne pourrez plus... Accomplir votre mission.

Je relève alors les yeux en un air surpris. La Dame pense au Maître. Et elle a raison, encore. Je ne pourrais pas Purger et me sentir fort encore. Quand on est mort, notre âme rejoins le Maître mais notre corps rejoint le terre. Les Hérétiques eux, n'ont pas d'âme, on doit donc les taper sur leur corps. C'est effectivement impossible si l'on meurt. Je regarde la Dame d'un œil attentif et passionné. Je sais que dans pas longtemps, je vais devoir la laisser pour retourner à ma mission divine. Et même si continuer la Croisade est ce qu'il y a de plus excitant, j'ai un pincement au cœur que de savoir que je vais laisser la Dame derrière moi. Si seulement... Si seulement il y avait moyen de rester avec elle et de Purger en même temps. Si seulement elle pouvait s'équiper et venir nettoyer les Hérétiques avec moi. Ou si les Hérétiques pouvaient venir jusqu'ici afin que les tue en restant avec la Dame. Elle aurait peur. Mais je serais avec elle. Et elle serait avec moi. J'aimerais bien. Mais elle ne veut pas tuer.

Pendant que je réfléchis, la Dame s'avance et me prend dans ses bras. Je ne l'avais même pas remarqué car mon armure m'enlève toute sensation de toucher subtile. Cependant, quand elle colle sa joue contre moi, je sens quelque chose. À l'intérieur de moi même. Comme un rayon émanant de son être, aussi brillant que le Maître, qui me réchauffe de tout l'intérieur. Tout se meut et tourne très vite dans des nuances de rouge à l'intérieur. Je pose mes bras sur ses épaules. Un peu gauche. Elle cogite, et ferme les yeux. Cela doit lui faire du bien que d'être collée contre moi ainsi. Arrive-t-elle à faire fi du froid de l'acier?

- Et... Si vous avez l'occasion de me donner de vos nouvelles, n'hésitez pas...

Je me sens. Touché. Comme si ses paroles manifestaient un doigt venant me palper le cœur. Il ralentit et pulse plus lentement. Je ne sais pas quoi répondre et j'ai le sentiment que peut importe mes mots, ils ne seront pas à la hauteur. Je suis perturbé, et me sens coupable, de partir.

"-Vous... venez avec moi? Je veux dire... jusqu'aux portes de la ville?"

Je dois me focaliser sur la Purger, mais il me manque encore des forces par ce qui vient de se passer, de ce qu'elle vient de me dire. J'ai l'impression que tout est noir à l'intérieur de moi. Que le monde va noircir, exploser en millions de morceaux qui vont venir s'entrechoquer et ravager le paysage en un immense tas de particules blanches dans le cosmos profond du vide. L'annihilation de tout espoir, toute sensation, tout ressenti. Le noir complet, le manque, le vide, l'espace profond. Un noir pétillant, en expansion, parcouru de fourmis et virevoltant comme la maladie se mouvant d'un malade à un autre.

Je me sors doucement et délicatement de l'étreinte de la Dame et décide à ouvrir la porte de l'échoppe. Dehors, il fait jour, et le soleil se réverbérant sur le pavé clair me brûle les yeux habitués à l'obscurité de l'échoppe. Des gens courent et font leur vies. Moi je regarde vite fait en arrière, voir si la Dame me suit.
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MessageSujet: Re: Omnes vulnerant ultima necat ( Julius )   Omnes vulnerant ultima necat ( Julius ) - Page 4 EmptyJeu 24 Aoû 2017 - 22:53
Astrid n'attendait pas vraiment de réponse de la part de Julius. Elle s'était dit qu'une fois son armure retrouvée il ne penserait qu'à retourner combattre, elle avait bien remarqué l'importance que ça avait pour lui. Elle ne la comprenait pas tout à fait, mais elle n'avait aucun droit de lui faire des remarques à ce sujet. S'il pensait avoir une mission, qu'il l'accomplisse ! Il était courageux et chassait les Fangeux, voilà qui ne faisait de mal à personne. Elle fut donc particulièrement étonnée d'entendre sa voix, et encore plus pour lui poser cette question. Astrid s'était dit qu'au mieux il dirait "oui oui", ou quelque chose du genre, et qu'ils ne se reverraient sans doute jamais parce qu'elle n'était qu'une prostituée qu'il oublierait et qu'elle aurait vite d'autres problèmes à régler.

"-Vous... venez avec moi? Je veux dire... jusqu'aux portes de la ville?"

Astrid se demandait pourquoi il en avait envie. Elle se demanda même s'il en avait envie ou si c'était une question purement factuelle, comme s'il voulait uniquement connaître le déroulement prévu des événements. Qu'est-ce que sa présence pouvait lui apporter ? Elle marchait sans doute moins rapidement que lui, vu ses grandes jambes, et elle ne ferait que le retarder. Ils avaient commencé à se dire au revoir ici, ils allaient sans doute recommencer là-bas. Mais pourtant elle se contenta de garder son sourire.

- Si ça peut vous faire plaisir, je vous accompagne.


Il n'avait même pas vraiment répondu à ce qu'elle lui avait dit, elle ne savait même pas si elle pouvait s'attendre à le revoir ou à entendre parler de lui. Où sa mission allait le conduire ? Loin de Marbrume, peut-être.
Julius finit par s'écarter doucement et Astrid ne chercha pas à le retenir. Ils avaient eu leur quota de gêne, et de proximité physique, pour un bon moment. Elle avait seulement voulu lui montrer qu'il n'était pas obligé de la soulever au dessus du sol pour la tenir dans ses bras, même s'il était très, très grand. En silence, le chevalier ouvrit la porte et son petit regard en arrière n'échappa pas à la cartomancienne. Avait-il peur qu'elle ait menti et qu'elle ne le suive pas ? Ce serait étrange, il devait y avoir autre chose. Elle s'approcha, lui souriant toujours.
Leur marche n'était pas spécialement rapide. Astrid espérait que ce n'était pas sa faute, et que le chevalier ne se ralentissait pas pour lui faire plaisir. Elle s'en serait voulu de le déranger. Peut-être que c'était simplement le contraste de la lumière du soleil avec l'intérieur de la boutique qui le poussait à marcher prudemment, il avait peut-être des yeux sensibles. Elle n'aurait pas su dire. La seule chose qui sortit de sa bouche fut une question.

- Est-ce que vous pourriez... Me parler du Maître?
Demanda-t-elle avec timidité. Peut-être que le moment n'était pas le mieux choisi, mais elle se posait la question depuis qu'il l'avait mentionné.

Astrid n'en connaissait rien. Homme ? Dieu ? Guerrier ? Penseur ? Il avait l'air d'inspirer beaucoup de respect à Julius et ça m rendait curieuse. Si c'était un Dieu, Julius était un hérétique, un vrai cette fois. Les seuls dieux auxquels croyait Astrid étaient les Trois. Elle n'en ressentirait rien de bien méchant à l'encontre de Julius, même si elle aurait du mal à concevoir qu'il refuse la vérité divine de cette manière, pour lui substituer un inconnu. Mais pour l'instant elle n'en savait rien. Elle ne pouvait qu'attendre. Elle espérait qu'il ne prendrait pas mal son ignorance, il ne s'agissait évidemment pas de moquerie mais elle n'avait jamais entendu parler de ce Maître. Et elle était curieuse. Point.
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MessageSujet: Re: Omnes vulnerant ultima necat ( Julius )   Omnes vulnerant ultima necat ( Julius ) - Page 4 EmptyVen 25 Aoû 2017 - 0:40
- Est-ce que vous pourriez... Me parler du Maître?

"-C'est très délicat. Le Maître n'est pas un Dieu théoriquement. Mais c'est un être d'une très grande puissance. Ici sur terre depuis des années. Il nous sert de guide, autant spirituel que politique, et tout le monde l'aime de tout son cœur, car il nous aime de toute sa puissance lui même. On se sait pas vraiment à qui il ressemble, ni où il se situe. On sait juste qu'il peut revoir le passé, admirer le présent et contempler l'avenir. Il nous préviens des dangers comme les Hérétiques, ceux qui ont perdu grâce à ses yeux, et nous urge de les traquer. Peut-être que c'est pour ses croyance et pour une Purge spirituelle, ou alors c'est un mouvement stratégique afin de tuer un conflit armé dans l'œuf. Dans tout les cas nous devons obéir et lui vouer une totale dévotion. Car il est le guide suprême de notre espèce. Il n'est ni Dieu ni homme. Il est le Maître et le Maître a ses raisons que les visions ignorent. Nous lui devons tous le respect."

Je regarde la Dame en coin maintenant. Je me demande ce qu'elle peut penser maintenant qu'elle connaît le Maître. Est-elle admirative? J'aimerais bien qu'elle l'aime de tout son cœur autant que moi. Car la Dame est une belle personne elle aussi, et j'aimerais qu'elle me suive, car elle va me manquer comme me manque la maison. J'avance à grands pas dans la rue, mais je reste au niveau de la Dame. J'espère ne pas lui avoir fait peur avec mes histoires.

Nous sommes à quelque centaines de mètres de la porte de la ville. Et les miliciens se font de plus en plus présents afin de monter la garde. Certains dorment, d'autres fument la pipe, encore d'autre mangent. Et puis quelques un montent la garde. Je m'avance à travers le tumulte de gens qui viennent, partent. Les bras chargés de victuailles ou vides. Avec des enfants, ou non. Certains sont à cheval, d'autres dans des calèches ou des chariots. C'est la profusion, et la chaleur au milieu de tout ces gens devient étouffante. Je n'aperçois que la moitié des gens autour de moi à cause de mon heaume. Et mon corps se fait régulièrement cogner par-ci par-là à cause de ma sature imposante.

Alors au bout de quelques mètres je prend la main de la Dame afin qu'elle ne se perde pas, et je commence ma progression vers les immenses portes de bois ouvertes. Elle me suit, et même si je ne sens pas sa peau sur la mienne. Une vague de chaleur se propage sur la surface de mon armure. Mes muscles se détendent instantanément lorsque je la touche. Je me sens flotter. La foule de personne me semble tout de suite plus viable, et je ralentis un peu. Le temps semble s'arrêter pour moi. Comme si le Maître en personne me touchait et gelait le temps afin de venir me parler. Je me sens emporté par le divin.

Nous sortons de la foule, de l'autre côté de la porte. Nous somme au carrefour de la route, là où les gens sortant de la ville se séparent pour différents chemins. Je tien toujours la main de la Dame dans ma main. Je gonfle la poitrine à la vue de toute ces terres pleines d'Hérétiques à Purger, et je soupire bruyamment pour essayer de me détendre. Tout va bientôt reprendre son cour et je vais retourner à ma mission. Aussi agréable soit-il que de Purger, cette pause, avoir frôlé la mort, rencontré la Dame, la bagarre de bar. Cela m'a fait plaisir de la faire. Je ne devrais pas, car le plus important reste la Croisade. C'est le hasard qui m'a fait vivre ça. Mais je commence à penser que le Maître lui même gère le hasard, alors je le remercie et lui demande de m'excuser à la fois, pour ce bon moment passé durant les vingt-quatre dernière heures. Je me tiens droit et fier, regarde le ciel. Le soleil, œil du Maître, vole lentement dans le ciel. Je sens toujours une présence dans ma main. Et je n'ai pas envie que ça s'arrête.

Je me tourne alors verre la Dame, Je tiens toujours sa main. J'ai l'air stupide comme ça, alors je prend sa deuxième aussi. Ses deux petites palmes disparaissent dans l'amas de fer que représente les miennes. Je la regarde droit dans les yeux avant de m'en aller. Le pincement de cœur me fait mal. Et j'ai l'impression qu'une coulée d'encore noire et vide se vide dans les rue, vers notre position. Pour la première fois depuis longtemps, peut être même depuis le début de ma mémoire, j'angoisse. Un peu. Je sais que le Maître est avec moi, mais j'ai toujours mal au cœur et peur. Les yeux bleus de la Dame dans les miens sont d'une douceur incroyable et me réconfortent. Je sais que cela va bientôt devoir s'arrêter.

"Ma Dame. Je vous... remercie de tout ce que vous avez fait pour moi. Sans vous, je ne serais pas capable d'aller retourner Purger, ni même de marcher. Vous m'avez fait plaisir, vous m'avez nourri. Vous m'avez fait du bien. Maintenant je dois m'en aller. J'espère que le Maître me pardonnera ce que je ressens, mais j'ai pris beaucoup de bon temps avec vous. Je ne sais pas pour vous, mais cela va me manquer.

Si vous avez quelque chose à me dire, allez-y ma Dame. J'aimerais me souvenir d'une dernière phrase de votre personne. Afin que comme le Maître je garde un souvenir impérissable de votre personne."


Elle va me manquer, même si je vais retrouver le Maître. Cet entorse aux règles m'a fait du bien. Mais je vais retourner faire pencher la balance de mon cœur en faveur de la Croisade. Comme ça, quand je serais suffisamment pur et sain aux yeux du Maître, je pourrais revenir voir la Dame.

La Maison ne me manquait presque plus, je l'avais oublié.
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MessageSujet: Re: Omnes vulnerant ultima necat ( Julius )   Omnes vulnerant ultima necat ( Julius ) - Page 4 EmptyVen 25 Aoû 2017 - 12:59
Astrid ne savait pas quoi penser de ce que Julius lui racontait sur le Maître. Elle ne parvenait pas à imaginer quelqu'un qui ne soit ni homme ni dieu, et elle n'arrivait pas à trouver quelle place cette conception laissait aux Trois. Un guide spirituel qui pouvait revoir le passé et observer l'avenir... Astrid eut un petit sourire. En tant que cartomancienne c'était son gagne pain de regarder l'avenir. Elle se demandait ce que Julius avait pensé en l'apprenant, puisqu'apparemment c'était un don du Maître. Peut-être qu'il la trouvait aussi hérétique que les prêtres d'ici, qui ne voulaient pas croire qu'elle puisse croire aux Trois et en même temps faire de la "sorcellerie". Les choses étaient compliquées. Astrid était intimement persuadée que Julius devait avoir tort, car personne d'autre que les Trois ne pouvait réclamer une totale dévotion mais elle ne dit rien. Ça ne la dérangeait pas qu'il pense autre chose, même si elle ne pouvait y voir qu'une erreur. Elle n'avait pas envie de parler trop longtemps de religion. Les Trois les avaient de toute façon abandonnés et elle savait qu'elle ne participait pas à attirer à nouveau leurs grâces. Elle ne voulait pourtant pas que le chevalier ait des ennuis et elle se sentit obligée de le mettre en garde de la voix la plus basse possible.

- Évitez de parler du Maître devant les prêtres d'ici, je pense qu'ils vous causeraient des ennuis...

Astrid n'aimait pas les menaces qui planaient sur ceux qui avaient des croyances différentes, en particulier quand ils étaient inoffensifs. Comme Julius, qui voulait simplement tuer des Fangeux et pas monter une secte. Elle ne donna pas son avis sur le Maître. Elle ne lui demanda pas s'il croyait aux Trois.
Il commençait à y avoir beaucoup de miliciens et ça ne rassurait pas vraiment Astrid. Elle ne les aimait la beaucoup, vestige sans doute de sas vie de saltimbanque et de gitane où les représentants de l'ordre n'étaient pas tendres avec eux. Mais il y avait Julius, avec son armure imposante, et s'il combattait les Fangeux elle pouvait bien passer à côté des miliciens sans en faire toute une histoire. En plus, le chevalier prit sa main. Est-ce qu'il souhaitait qu'elle accélère et n'avait pas trouvé de moyen plus poli de le lui faire comprendre ? Sûrement. Astrid décida donc de faire un effort et de se rapprocher du chevalier. De toute façon c'était bien plus évident pour marcher, parce que la foule s'écartait plus ou moins sur son passage grâce à sa stature imposante, et si certaines personnes faisaient semblant de ne pas le voir ou se disaient qu'il les éviterait, elles finissaient souvent bousculées par mégarde. Julius ne devait pas voir grand chose avec son heaume, et le bruit de la foule de passants devait être insupportable pour lui. Heureusement une fois la porte passée la densité de passants se fit plus faible en raison de la multiplicité des chemins possibles. C'était donc ici que leurs chemins se sépareraient, sans doute.
Julius n'avait pas lâché sa main. Au contraire, il choisit de prendre la deuxième en plus et ils se retrouvaient face à face, presque comme un couple qui se ferait des adieux. Astrid trouvait ça un peu bizarre mais elle ne dit rien. De toute façon il lui semblait peu probable de revoir Julius un jour.

"Ma Dame. Je vous... remercie de tout ce que vous avez fait pour moi. Sans vous, je ne serais pas capable d'aller retourner Purger, ni même de marcher. Vous m'avez fait plaisir, vous m'avez nourri. Vous m'avez fait du bien. Maintenant je dois m'en aller. J'espère que le Maître me pardonnera ce que je ressens, mais j'ai pris beaucoup de bon temps avec vous. Je ne sais pas pour vous, mais cela va me manquer.

Si vous avez quelque chose à me dire, allez-y ma Dame. J'aimerais me souvenir d'une dernière phrase de votre personne. Afin que comme le Maître je garde un souvenir impérissable de votre personne."

"Beaucoup de bon temps " ? Astrid n'aurait pas décrit leur rencontre de cette manière. Elle se souvenait encore du sang sur ses doigts, de la panique pour aller chercher un guérisseur, de l'étrangeté de Julius. Elle s'y était un peu habituée depuis mais il n'en restait pas moins bizarre. Elle se souvenait aussi de l'homme qui était venu leur parler quand ils mangeaient. Non ce n'était pas du bon temps. Le sommeil, peut-être, et encore elle l'avait interrompu d'une manière ridicule. Comment ça pouvait manquer à Julius ? Elle n'en avait aucune idée.
Le reste de ses paroles était encore plus étrange! Une dernière phrase pour se souvenir... Qu'est-ce qu'elle pouvait bien lui raconter ? Un conseil ? Elle ne savait pas trop. Elle n'avait pas l'habitude qu'on lui demande ce genre de choses.

- Eh bien je crois que je vous ai déjà dit le plus important. Vous m'avez protégée , aidée et défendue, alors merci. Tâchez de rester en vie, et n'hésitez pas à demander de l'aide pour ça. Si vous deviez n'en retenir qu'une seule chose je dirais simplement qu'un héros mort devient inutile. Prenez soin de vous.

Astrid n'osa pas retirer ses mains de celles de Julius, parce qu'il les tenait avec force dans ses mains gantelées et qu'elle ne voulait pas se faire mal. Elle avait un sourire presque amusé sur ses lèvres et décida, histoire de faire les choses bien, de lui retourner la question.

- Et moi ? Qu'avez vous à me dire pour que je me souvienne de vous ?

Même s'il se taisait elle aurait bien du mal à l'oublier, pourtant.
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MessageSujet: Re: Omnes vulnerant ultima necat ( Julius )   Omnes vulnerant ultima necat ( Julius ) - Page 4 EmptySam 26 Aoû 2017 - 10:29
- Eh bien je crois que je vous ai déjà dit le plus important. Vous m'avez protégée , aidée et défendue, alors merci. Tâchez de rester en vie, et n'hésitez pas à demander de l'aide pour ça. Si vous deviez n'en retenir qu'une seule chose je dirais simplement qu'un héros mort devient inutile. Prenez soin de vous.

Un héros mort devient inutile.

Cette phrase résonne dans ma tête tel le glas d'un enterrement. Le Maître m'a chargé d'accomplir une tâche, mais ne m'a donné aucune indication sur la préservation de mon existence au passage. Était-ce sous entendu? Ou alors il pense que je suis suffisamment méritant pour m'en occuper tout seul... Dans tout les cas la mort ne m'avancera à rien, il faut que je me focalise sur ma tâche. Mais il faut aussi que la Croisade n'est rien sans les Croisés, il faut que je protège mon existence.

Mais la satisfaction de la tâche accomplie est tellement jouissive, comment pourrais-je me priver de ceci pour aller me nourrir, dormir, faire soigner, alors que ceci n'aide en rien la Purge, la Croisade ou l'accomplissement de la volonté du Maître? Il y a des choses bien plus importantes que ma propre vie. Je ne prétend pas être supérieur au divin, alors je m'y conforme et fait passer ma petite personne insignifiante après. La Dame esquisse un sourire presqu'amusé. Je ne sais pas comment l'interpréter. Je me sens tout petit.

- Et moi ? Qu'avez vous à me dire pour que je me souvienne de vous ?

"-Qu'on est pas toujours ce à quoi on ressemble."

C'était spontané, pour une fois. Je ne sais pas ce que j'aurais pu dire d'autre à la Dame. Astrid se croit insignifiante et impure de par sa condition de prostituée. Mais est-ce dans sa tête, marqué sur son âme, que c'est une prostituée? On ne choisit pas toujours ce que l'on fait, et heureusement, ce qu'on nous impose est très rarement suffisamment fort pour pénétrer dans notre crâne et se coller à nous en profondeur. Malgré le fait qu'Astrid aime pour survivre, elle n'en reste pas moi quelqu'un qui a probablement plus de valeur qui n'importe qui sur l'esplanade. Astrid a connu la faim, la soif, la famine et l'isolement. C'est ce genre de choses qui elle, peut faire changer quelqu'un. En l'occurrence, ça l'a façonnée en bien, et elle mériterait vraiment d'être une Dame, elle.

Je lâche ses mains, la regarde une dernière fois dans ses yeux bleus, pétillants et amusés. Avant de me retourner vers la forêt dense, noire et cruelle. Le Maître m'attend, la chasse va reprendre.

Je me mets en marche, les feuilles craquent sous mes pieds, et le vent tourne atour de moi. Je suis de retour à la solitude profonde. Cette solitude qui lorsqu'on la chasse, revient nous poignarder dans le dos ou nous mordre à la gorge toujours plus profondément. Retour à la Purge. Et aussi heureux que je sois, je ne peux pas m'empêcher d'avoir un pincement de cœur lorsque j'aborde le chemin sablonneux qui pénètre le rideau de végétation devant moi.

Je me retourne. Les portes sont toujours grandes ouvertes, et je cherche quelques chose du regard.

Ou plutôt quelqu'un.
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Astrid la DouceCartomancienne
Astrid la Douce



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MessageSujet: Re: Omnes vulnerant ultima necat ( Julius )   Omnes vulnerant ultima necat ( Julius ) - Page 4 EmptySam 26 Aoû 2017 - 11:25

"-Qu'on est pas toujours ce à quoi on ressemble."

La réponse amusa beaucoup moins Astrid. Son air amusé, justement, quitta bien vite son visage pour laisser place à de la surprise. Elle ne voyait pas vraiment ce que voulait dire Julius, là, tout de suite, pourtant ça semblait évident pour lui. Il n'avait pas attendu trois secondes pour répondre ! Astrid repensa vaguement au moment où elle lui avait demandé de l'appeler par son prénom, et où il lui avait répondu qu'il ne le voulait pas, parce qu'elle méritait qu'on l'appelle « ma dame ». C'était peut-être de ça qu'il parlait. Peut-être que c'était une manière détournée, mais très gentille, de lui dire qu'elle n'était pas ce morceau de viande qu'elle avait appris à être. Il serait un des rares à se pencher sur la question. Et du coup, Astrid n'avait aucune idée de ce qu'elle pouvait bien lui répondre.
Le chevalier finit par lâcher ses mains. Leurs regards se croisèrent un instant, en tout cas Astrid en eut l'impression. Ce n'était pas facile d'apercevoir les yeux de Julius dans les minuscules fentes de son heaume, alors qu'en plus il était bien plus grand qu'elle. Elle lui fit un dernier sourire. Elle se demanda s'il souriait aussi, sous son casque de métal. Mais le chevalier ne dit pas un mot de plus, il se retourna et se mit à marcher. Combien de Fangeux allait-il tuer ce jour-là ? Allait-il à nouveau se blesser ? Est-ce qu'elle le reverrait ? Elle aimerait bien le revoir.
Elle s'en voulait de ne pas avoir répété, dans la phrase dont il devait se souvenir, qu'elle voulait de ses nouvelles. Mais ça ne voulait pas dire qu'il n'y penserait pas, si ? Elle le lui avait demandé explicitement, ça lui reviendrait sûrement...
Astrid voulut rattraper Julius pour ajouter ces quelques mots qu'elle estimait importants mais qu'elle n'avait pas dits. Mais combien de temps était-elle restée sans bouger comme une idiote au milieu du carrefour ? Le chevalier était probablement déjà bien loin. Comme elle n'était pas bien courageuse, sortir des faubourgs lui faisait trop peur et elle dut abandonner son idée après quelques minutes de marche rapide à travers les rues, dans la direction qu'elle imaginait qu'il avait suivie. Qu'est-ce qu'elle pouvait être bête !
Il ne lui restait plus qu'à prier les Trois, se disait-elle sur le chemin du retour au Labourg, mais ce serait peut-être une bien mauvaise manière d'espérer des nouvelles de Julius. S'il ne suivait que le Maître, les Trois ne devaient pas beaucoup l'apprécier. Elle se sentait un peu dans une impasse. Enfin, s'il suivait ses directives il resterait probablement vivant, au moins un peu, et ça augmenterait les chances d'une nouvelle rencontre. Peut-être.
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