[Quête] L’âme de l’agonie

« Souvenez-vous que la triomphante fierté précipite une désastreuse chute. »

[Quête] L’âme de l’agonie - Page 2 Candles_by_lewdtea-da5ioh0

Les croyants furent récompensés, leurs esprits élevés, leurs craintes dispersées. Rien ne valait la protection divine des Trois pour que l’objectif de la quête soit clair et précis et que les cœurs s’arment contre les obstacles qui oseraient se dresser en travers de leur chemin. C’était d’ailleurs probablement grâce à ce privilège céleste que les chasseurs de trésors avaient atteint la fameuse grotte sans qu’aucune présence indésirable ne vienne ralentir leur avancée. Cesare remercia les divins séparément tandis que ses compagnons pénétraient la grande cavité rocheuse.

Il s’était présenté brièvement, en cours de route, préférant ménager sa langue pour chuchoter à mi-voix des prières protectrices et des versets de conjuration contre le mauvais-sort. Peut-être que le prêtre faisait un bien morose compagnon de voyage mais qui se plaindrait d’avoir un individu consacrant chaque instant de leur périple à prier pour leur salut collectif ?

Arrivés donc au cœur de ce domaine rocheux et ensablé, le clerc renifla légèrement les relents d’algue et de sel qui imprégnaient les lieux, tentant de déceler quelques odeurs ou parfums étrangers susceptibles de trahir toute chose étrangère à ces lieux reculés. Par la suite, il avisa le comportement de ses semblables de sorte qu’il agisse autrement, sachant pertinemment que la diversification des options était le meilleur moyen de multiplier leurs chances. Les aventuriers seraient rassurés de voir que le prêtre ne cherchait pas la présence du trésor en appelant la Trinité à grand renforts de gestes rituels et de danses cabalistiques, mais d’une manière un peu plus pratique.

Le sable, le sol … son bâton plongeait telle une lance après un vigoureux coup, testant la surface, cherchant quelque chose qui allait sonner ou résonner différemment. Peut-être qu’un coffre était dissimulé sous leurs pieds ? Se faisant, il jetait aussi un regard prudent autour de lui, cherchant des détails, des indices susceptibles de le mener vers une piste aussi faible soit-elle … ou de discerner le regard d’un quelconque ennemi embusqué dans l’ombre. On ne pouvait jamais être trop prudent, après tout.

Manque de chance pour le brave Ulric qui était assez causant, ses petits camarades n’étaient pas très bavards. Peu lui répondirent sur leur simple prénom. Ils voulaient garder l’anonymat, soit. Mais il ne fallait pas lui reprocher s’ils s’adressaient à certains en employant des sobriquets peu communs. Seulement un des prêtes avait décliné son identité, il disait s’appeler Enguerrand. Et le milicien, Alaric, soit !

Ils arrivèrent donc à l’orée de la grotte, puis entrèrent. Chacun allait de son observation et déduction. Certains semblaient plus en retrait, d’autres plus interrogateurs. Il y avait de tout dans cette petite équipe et cela les aiderait certainement à avancer.

Enfin, pour l’instant, rien de bien concret. Ulric allait certainement devoir les amener là où il le voulait. Ils n’osaient pas tellement s’aventurer. On avait des intellectuels il semblerait, pas des explorateurs comme lui !

Madelyne a écrit:: « C’est quoi au juste que vous avez vu ? Je veux dire… c’est quoi que vous n’arriviez pas à ouvrir ? On cherche quoi, là, exactement ? »

- « Bonne question ma petite dame ! Il y a une porte dissimulée sur les parois, je vois que personne ne l’a encore trouvé. Venez, il faut s’enfoncer un peu ! Au fond de la grotte, sur la gauche ! Ce n’est pas évident à voir il faut de bons yeux ! »

Ulric guidait la petite troupe, Enguerrand avait parlé de sécurité, l’homme à la cicatrice lui offrit un passage un regard compatissant. Ne parlons pas de sécurité à l’extérieur, pensa l’homme. Aucun endroit n’est sûr maintenant.

Alaric a écrit:: « T’as dit que tu pouvais pas l’ouvrir seul, si tu nous le montrais, déjà »

Alaric semblait également pressé, l’homme lui fit signe de la main d’avancer avec lui. Le deuxième prêtre restait méfiant et mystérieux, ne parlant pas, restant en retrait. Sans doute serait-il le dernier à s’approcher.

- « Voilà, c’est ici ! »

S’exclama le brave Brulefer. Il montra du doigt un coin au fond de la grotte. Il fallait se concentrer, éclairé par la faible lumière qui provenait de l’extérieur, on dissimulait des formes, des dessins incrustés dans la roche. Des dessins d’animaux, il semblerait. Il y a comme trois anneaux dissociables, un anneau extérieur, un anneau intermédiaire et un anneau intérieur. Trois dessins, représentant des animaux sont gravés sur chacun des anneaux. Un papillon, un aigle et un loup. Le même trio sur les trois anneaux, mais disposé différemment. Puis, à droite de la porte, sur une petite colonne, comme un bouton poussoir.

Nouvelle découverte pour la troupe d’aventuriers en herbe. Ulric n’arrive pas à ouvrir la porte, manquant sans doute d’intelligence.

MJ Cataclysme a écrit:: C’est à vous de jouer !
Comme vous l’aurez compris, Bérard est définitivement sorti de la quête.

Vous avez jusqu’au dimanche 14 Avril pour poster. Prochain passage MJ le soir même, ou au plus tard le lundi matin. Bon jeu o/

L'âme de l'Agonie

Quête

Alors que je continue d’explorer les lieux, Ulric répond à ma question : qu’il y a une porte plus loin et nous dit de le suivre dans le fond de la grotte. Déjà pourquoi ne pas nous l’avoir dit plus tôt… Je lance un regard inquiet aux prêtres pour leur faire part de mon appréhension sur cette histoire, mais je ne dis rien et me contente d’avancer avec précaution, de plus en plus perplexe et plus j’avance, plus la lumière pâlie, crue à présent, puis vient la pénombre. La grotte n’était pas si grande après tout, je m’imaginais de longs tunnels mais finalement ce n’est pas du tout le cas pour l’instant.

A côté de ladite porte il y a une fresque et trois anneaux. Hmmm… C’est ça, son trésor… ? Soit il se moque de nous, soit il fabule totalement. Je vais éviter de le laisser entrevoir ma méfiance, ce serait un coup à nous mettre en danger d’emblée s’il nous a tendu un piège.

Je fouille ma besace pour chercher les allumettes et en craque une pour éclairer la paroi afin de mieux discerner ce qui s’y trouve. Des fresques d’animaux sur la roche, trois anneaux gravés d’un papillon, aigle et loup disposés différemment de l’un à l’autre et j’aperçois alors une sorte de bouton sur une colonne à droite de la porte.

« Ya un bouton, là… Je ne sais pas si vous l’aviez vu, j’adresse au soûlard de la veille. Vous avez essayé d’appuyer dessus ? »

Soit ça ouvre la porte, soit ça sert à rien, soit vaut mieux pas y toucher…
Je me retourne demander l’avis de mes compagnons sans attendre la réponse d’Ulric que je pense deviner. S’il me dit qu’il a essayé et que ça n’a rien donné, bah, y’aura qu’à s’intéresser de plus près aux anneaux.

« Je fais quoi, j’appuie… ? »

S’il était ivre en venant ici, ce ne serait pas étonnant qu’il n’ait pas vu ce bouton. Je souffle mon allumette avant de me brûler les doigts et demande si quelqu’un aurait une torche ou une lanterne car les allumettes ne vont pas éclairer longtemps sans rien d’autre… Surtout si derrière la porte, il n’y a que les ténèbres et je reste là à attendre l’avis général et un support pour l’éclairage.

Je le sens de moins en moins ce coup là et plus le temps avance, plus je redoute un mauvais coup ou juste une stupidité étonnante de la part de cet ivrogne.

Les mains en train de sonder la surface de la roche, Enguerrand s’immobilisa. Il observa Ulric et l’homme de belle carrure s’avancer davantage dans la grotte. Suivis de près par la jeune femme. Un peu honteux peut-être de s’être précipité, il se jura qu’on ne l’y prendrait plus une deuxième fois. Il s’épousseta donc les mains et récupéra son bâton de marche.

Oui, il était pressé, comme ses compagnons d’aventure, visiblement. Mais il devait conserver en lui son impatience, quand bien même se dévoilaient des reliques d’un autre temps. Pourvu qu’il y ait des reliques pour remettre sur pied la légitimité des Trois… Au moins espérait-il pouvoir retrouver l’homme qui s’appelait Alaric. S'il était tenté, par mégarde, de s'enfuir avec le butin. Mais il ne lui semblait pas voir dans son regard l'ombre d'un voleur.

Quant à la jeune femme, il pensait pouvoir lui faire confiance. Après tout, ne s’était-il pas occupé lui-même de son éducation ? Il espérait seulement que son silence n’allait pas lui attirer des mésaventures… D’où cette espèce de méfiance qu’il avait vis-à-vis d’elle et sur les raisons qui l’obligeaient à rester discrète. Et puis, bon, elle savait ce qu’elle faisait ! Alors il devait plutôt se concentrer sur le premier obstacle qui s’offrit à eux. Si tant était qu'il y en avait d'autres ensuite...

« Par les Trois, ne touchez à rien pour le moment… Je n’ai pas confiance. Ce serait trop simple d’appuyer là-dessus pour qu’elle s’ouvre, non ? » Il se racla la gorge. « Je n’ai rien de tel. Mais si on s’écarte pour que la lueur de l’extérieure puisse au moins faire son office, on pourrait économiser vos allumettes, je pense. »

Enguerrand plissait des yeux pour apercevoir les dessins gravés dans la roche. « Cela ressemble à des animaux, non ? Mmh. Ah oui. Je crois voir un… un loup, une libel... un papillon ? Et puis un oiseau. Un corbeau ou un aigle. » Il se pinça les lèvres.
Déjà, qui avait pu tracer cette fresque et mis en place cette énigme ? Si l’individu avait voulu que personne ne trouve ce prétendu trésor, il n’aurait rien affiché. N'est-ce pas ? Sauf s'il avait la mémoire courte.

« Alaric, mon Fils. Que pensez-vous de l’ordre de ces dessins ? Il est évident qu’ils sont disposés différemment… »

Le prêtre avait une petite idée de la situation, mais laisser quelqu’un de plus aguerri que lui à tenter quelque chose ne lui était pas particulièrement désagréable. Sur ces mots, il se tourna vers Cesare, et en profita pour jeter un regard vers l'entrée de la grotte.
Il y avait donc trois informations : cette fresque, ces anneaux et cette proéminence dans cette colonne de pierre. Avaient-ils raté une quatrième information… qui pourrait éventuellement annoncer un malheur ? « Mon Frère, avez-vous repéré quelque chose de particulier, hormis ce que nous avons là ? »

Alaric suivit la milicienne et le dénommé Enguerrand sur les indications d’Ulric. Une porte ? Le soldat avait du mal à y croire. Néanmoins, il s’enfonça un peu plus dans la grotte et sur la gauche, il aperçut effectivement un encadrement pas naturel pour un sou. Il n’y avait peut-être pas de trésor dans le coin, mais pour sûr, il s’y tramait quelque chose.

Curieux, Alaric s’accroupit et observa les peintures à la faible lumière de l’allumette. Sourcils froncés, il tâchait de discerner les silhouettes représentées. Tournant la tête, il remarqua le bouton, faible protubérance sur la roche. D’un mouvement vif, il posa sa main sur l’épaule de la milicienne et lui souffla de ne rien toucher. Il avait déjà rencontré des ruines étranges, dans les marais. Parfois, ce genre de bouton actionnait un piège qu’on préférait éviter.

- Un papillon, un aigle, un loup, murmura le soldat.

Il posa ses doigts sous son menton barbu. Il ne se souvenait pas d’avoir observé cet assemblage particulier auparavant.

- Ils sont trois, peut-être un rapport à la trinité ? hasarda-t-il en toisant le prêtre qui était resté en retrait.

Alaric ne savait pas lire, mais il était persuadé que si la réponse à leurs questions se trouvait dans les livres, alors c’était les ecclésiastiques qui pourraient les éclairer. Un lien avec les Trois était plausible, néanmoins il ne s’agissait pas là des attributs habituels de leurs dieux. Si ça se trouve, la solution était ailleurs.

- Et cette porte n’a rien de naturel. Y’a un mécanisme ingénieux derrière tout ça, et si y’a vraiment un trésor, alors, y’a sûrement des pièges qui trainent.

Mieux valait mettre en gardes ses compagnons s’ils ne l’avaient pas encore compris. Alaric se détacha du groupe et explora le côté droit. Peut-être y’avait-il de ce côté d’autres dessins, d’autres portes bizarres qu’Ulric avait ratés la première fois ? De temps à autre, il frappait sur le mur et écoutait, essayait de deviner s’il y avait bel et bien une pièce cachée derrière.

♪♫♫♪

« Hm … »

Le mécanisme qui leur barrait la route n’inspirait nullement confiance à Cesare, loin de là. Le prêtre en sa nature de fervent religieux était très porté vers le domaine de la superstition et avait un scepticisme sévère concernant toute chose qui sortait de la norme. Hors, cette sorte d’énigme exposée au milieu de nulle-part n’était pas pour apaiser ses appréhensions et ses craintes. Plissant du nez et sourcils froncés, sa prudence ne faisait que croître à la manière d’un loup en territoire inconnu, les sens en alerte et l’esprit affûté.

« Cela ne me plaît guère. Je crains qu’il ne s’agisse des artifices cabalistiques cachant quelques repères de sabbats obscurs ou des secrets d’une grande noirceur, à en juger par autant de précautions. »

S’humectant les lèvres, il s’approcha néanmoins du reste du groupe plutôt que rester en retrait, même s’il devait avouer qu’il craignait qu’une trappe secrète ne s’ouvre sous leurs pieds dès qu’ils tenteraient de déchiffrer les mystères de la pierre. Mais l’ascète s’était juré de revenir avec de quoi glorifier le Clergé et redorer le blason du Temple, quitte à tomber sur des horreurs innommables il serait plus que ravis d’ordonner à ses compagnons de mettre le feu à toute abomination enfouie dans les entrailles de la terre. Ce jour devait être une victoire pour leur religion et il comptait bien donner sueur et sang pour réaliser cette conviction.

« Loup, aigle, papillon … trois espèces complètement différentes. Deux volent, deux sont carnivores … je ne vois pas dans l’immédiat quelque chose qui puisse unir ces trois animaux. Peut-être un ordre de taille ? »

Les trois cercles pouvaient potentiellement pivoter ou être appuyés dessus dans un ordre prédéterminé. L’idée était d’éviter de presser sur l’autre protubérance rocheuse avant d’avoir résolu cet étrange mystère. Comme l’avait déduit le dénommé Alaric, la possibilité qu’un piège soit disposé en mécanisme de défense était une possibilité tout à fait logique et menaçante.

« Une certaine combinaison devrait potentiellement déverrouiller cette porte. Cherchez des indices alentours, bien que je doute qu’on puisse trouver des réponses, mais cherchez néanmoins. »

Cesare quant à lui s’approcha un peu plus des anneaux, les examinant du bout des doigts sans pour autant pousser, essayant de voir si ces disques étaient sensibles à un quelconque mouvement, s’ils répondaient à un mouvement rotatif ou s’ils étaient complétement figés. Ainsi il tentait de déchiffrer cette énigme tout en se mettant en première ligne, acceptant ainsi le risque d’une quelconque sorcellerie protectrice, malédiction ou piège retors. Qu’importe, l’homme avait une confiance aveugle envers ses Dieux et quémandait Leur aide pour guider sa main dans l’élucidation de ce problème.

La femme fut donc la première à le suivre, mais elle restait très méfiante. Ce n’est qu’un bout de riche, de quoi avait-elle donc peur ? Pensait Ulric.

Madelyne a écrit:: « Ya un bouton, là… Je ne sais pas si vous l’aviez vu, j’adresse au soûlard de la veille. Vous avez essayé d’appuyer dessus ? »

- « Oh non, je ne l’avais même pas remarqué ! »

Ulric se contenta de hausser les épaules, lorsque la femme parla d'appuyer sur le bouton, si cela pouvait ouvrir cette satanée porte, qu’elle appuie ! Le prêtre qui se prénommait Enguerrand ne voyait cependant pas la chose sous cet angle. Trop facile ? Peut être bien, mais que devaient-ils faire alors ? Ulric n’y comprenait strictement rien, et comptait bien sur ses petits camarades pour déchiffrer ce qui semblait être une énigme. Pour le brave explorateur, tout cela n’avait pas beaucoup de sens, dépourvu de toute logique. Il s’écarta un peu néanmoins, laissant la lumière se projeter sur les parois.

Le jeune milicien s’approcha à son tour et voyait dans ces dessins d’animaux un potentiel rapport avec la Trinité. C’était une bonne remarque, Alaric afficha un air impressionné, mais ne comprenant réellement le rapport avec ses animaux et les Dieux, outre le fait qu’ils étaient trois.
Il évoqua ensuite de potentiels pièges, intéressant, ceci expliquerait sans doute bien des choses. Mais, pour le moment, rien ne se passait et la troupe n’était pas beaucoup plus avancée !

Le deuxième prêtre évoqua des choses obscures, qui laissèrent le brave explorateur sans voix. Puis il porta à son tour son attention sur les parois et les dessins. Il partageait ses réflexions et les possibilités, comme les autres. Puis se pencha plus directement sur les trois anneaux.

Cesare a écrit:: « Une certaine combinaison devrait potentiellement déverrouiller cette porte. Cherchez des indices alentours, bien que je doute qu’on puisse trouver des réponses, mais cherchez néanmoins. »

- « Une combinaison vous dites ? Intéressant. ! »

Ulric fit mine de chercher aussi des indices, il avait déjà fouillé, il ne savait pas ce qu’il pourrait trouver d’autre, mais il zieutait par ci, par là. Il ne trouvait rien à faire de plus et était bien contrarié de voir que ses camarades n’avaient pas encore pas trouvé le moyen d’entrer, d’ouvrir cette porte. Il y avait bien une solution.

MJ Cataclysme a écrit:: Fort malheureusement, lés dés cachés n’ont pas été en votre faveur, vous êtes encore en roue libre sur le prochain tour, de ce fait. Vous pouvez continuer sur votre lancée, tenter des actions, continuer d’explorer, etc.
Bon jeu o/

L'âme de l'Agonie

Quête

Lorsque Ulric explique n’avoir pas vu le bouton, je passe ma main sur le visage exprimant un dépit visible. Bon… Mon confesseur me dit de rien toucher et le milicien pose sa main sur mon épaule en me disant de ne rien toucher non plus.

L’avis général reçu étant de laisser ce bidule tranquille pour l’instant, et n’ayant moi même pas tellement confiance à ce système, je me rapproche donc à nouveau des anneaux. Si le père Enguerrand me dit de ne rien toucher, je ne toucherai à rien, même si l’espèce d’ivrogne sobre aujourd’hui me dirait que je peux le faire. Le prêtre demande l’avis à Alaric sur les dessins, mais le milicien ne répond rien et s’éloigne fouiner de son côté, peut-être n’a-t-il tout simplement pas entendu.

Et on reste là comme des cons à chercher on ne sait quoi. Moi, j’ai bien envie d’appuyer sur ce putain de bouton et qu’on en finisse ! C’est vrai quoi, que peut-on bien faire de plus ? Après tout, je ne crois pas à un quelconque trésor. Et puis, qu’est-ce qui prouve qu’il y en a un d’abord ? La parole d’un soiffard qui ne l’a même pas vu ? Et personne ne se pose de question, sérieusement ? J’hallucine.

Ulric semble s’extasier dès qu’on lui dit quelque chose de sommaire concernant son énigme et je dois bien avouer qu’il me tape sur les nerfs. Cet homme a bien l’air d’avoir perdu toutes ses facultés mentales dans l’alcool et même un enfant semblerait avoir plus de maturité. A moins qu’il ne soit en train de faire rien d’autre que de se moquer de nous.

« Peut-être la porte mène-t-elle a une autre sortie à l’extérieur, j’émets. Je vais voir sur la plage si je ne trouve pas une autre entrée ou quelque chose en rapport avec ces animaux. »

Puis je m’adresse à mon confesseur :

« Père Enguerrand, souhaitez vous m’accompagner ? »

S’il pouvait me dire oui, ça m’arrangerait. J’aimerais tout autant lui confier mes doutes sur cette expédition qui se révèle des plus douteuses.

Autant Enguerrand pouvait être un homme réfléchi, autant l’inaction pouvait lui sembler interminable. En revanche, il était satisfait que personne ne touche au bouton poussoir dans la colonne. Il devait y avoir là quelque chose pour les mettre sur la voie, sans quoi tout ceci n’était qu’un canular.

Madelyne s’était alors tournée vers le prêtre, qui lui-même était plongé dans sa réflexion. Sa proposition n’était pas dénuée de sens. S’il y avait une entrée, il pouvait parfaitement y avoir une sortie. A moins qu’il s’agissait là de l’unique issue. Mais une fois entrés – s’ils y entraient – et qu’un malheur se produisait, alors savoir qu’un autre accès existait pouvait les réconforter.

« Je pense que vous avez là une très bonne idée. Peut-être devriez-vous essayer de trouver quelque chose. »

A la vérité, il souhaitait l’éloigner un peu pour ce qui allait suivre. Quant à lui, il s’approcha du mur pour analyser une fois encore les symboles. Du bout des doigts, Enguerrand parcourut la fresque gravée dans la roche.

« Il est possible que cela ait un lien avec la chaîne alimentaire, encore que… Je n’ai jamais vu un loup se repaitre d’un aigle. »

Son regard passa tour à tour des dessins aux anneaux. Il posa alors une main légère… puis appuya plus vigoureusement sur l’anneau extérieur pour voir s’il bougeait. Et si c’était le cas… il resterait alors sur sa première intuition : l'anneau extérieur afficherait au plus haut le loup, animal en haut de la chaine alimentaire, l'anneau central serait dédié à l'aigle qu'il calerait juste en dessous, puis le plus petit pour le papillon, encore en dessous… Néanmoins, il se demanda si c'était bien à la verticale qu'il fallait les positionner ou autrement...

Il tenta d'apercevoir dans la faible luminosité si une marque permettait de savoir par où commencer, sur le pourtour des cercles. Il observa alors ses compagnons. « Qu'en pensez-vous ? Vous voyez un autre ordre, ou d'autres positions ? Je reste persuadé qu'il faut les aligner... »

Il lui semblait qu’il y avait effectivement une pièce de l’autre côté de la grotte, mais impossible d’en être certain. Il observa la milicienne s’éloigner, à la recherche d’une sortie, mais ne la suivit pas. La grotte était entourée d’un côté de la plage, de l’autre, de la mer. Il était impossible de la contourner complètement. De plus, s’il y avait réellement un trésor, il ne devait y avoir qu’une seule entrée, afin qu’il soit difficile d’accès.

Alaric se rapprocha d’Enguerrand et le regarda essayer de bouger les anneaux. La chaîne alimentaire ? Pourquoi pas ? Mais il était vrai que les animaux choisis ne la représentaient guère. Alors qu’il se perdait dans ses pensées, les yeux fixés sur la fresque, il eut soudain une idée.

- Et s’il fallait compter ?

Il se rapprocha du jeune prêtre et s’accroupit.

- L’aigle a deux pattes, le loup quatre, le papillon six. C’est une suite logique.

Le soldat ne savait pas du tout si sa réflexion était la bonne, mais son cœur s’emballa ; il se sentait tout heureux. Les heures qu’il avait passées, gamin, dans les champs et la forêt – lorsque cette dernière n’était pas bien dangereuse – à étudier la faune et la flore, à écouter les pas feutrés des bêtes, les frémissements entre les fourrés, les clapotis à la surface de l’eau lui étaient enfin utiles ! Enfin, peut-être, peut-être pas. Mais enfin, il sentait que ces connaissances qu’il avait amassées au fil des ans pouvaient le récompenser.

Les idées proposées étaient toutes prometteuses et sensées, encore fallait-il que l’un d’entre eux se porte volontaire pour activer ce mystérieux mécanisme. Il semblerait donc que la tâche revienne a Cesare dont la confiance aveugle qu’il portait envers la Trinité devait le faire passer pour le bouc émissaire du groupe, comme ces sordides flagelleurs armés de fléaux épineux battant aussi bien l’ennemi que leur propre chair dans une frénésie religieuse ensanglantée et furieuse. Le prêtre murmura pour lui-même une fugace prière pour se donner du courage avant de défier l’énigme de la grotte, craignant secrètement que son audace n’entraine l’activation d’une sorcellerie impie aux conséquences épouvantables.

L’idée du milicien cagoulé était de loin la plus intéressante, mais Cesare se demandait aussi s’il ne fallait pas tout simplement mettre les anneaux de sorte que les totems correspondants soient alignés de manière verticale identique. Dans tous les cas, il était préférable de tenter ces combinaisons plutôt que ruminer leurs pensées en attendant un miracle.

« Essayons donc, nos esprits unis devraient venir à bout de ce mystère. »

Appliquant ses mains sur la surface rocheuse, il s’immobilisa un moment puis susurra :

« Puisse les Trois nous protéger de tout mal et guider mes mains vers la vérité. »

Appuyant sur le premier anneau, il tenta alors de le faire bouger de gauche à droite et inversement, cherchant à aligner les signes selon la logique du dénommé Alaric. Si jamais l’ordre des pattes n’était pas la solution, alors il tentera sa propre supposition … pour peu qu’aucun piège ne vienne châtier l’insolence de ces aventuriers en herbe !

La femme semblait vouloir s’écarter un peu du groupe, aller voir à l’extérieur s’il n’y avait pas une autre entrée/sortie.

- « Faites, faites ma petite dame ! Mais vous savez, je pense pas qu’on se serait donné tant de mal à dissimuler cette porte, s’il y en avait une à l’extérieur accessible. M’enfin, allez voir, vous nous en direz des nouvelles ! »

Après tout, elle faisait bien ce qu’elle voulait, le prêtre Enguerrand ne semblait pas décidé à la suivre. Peut être était-ce une ruse pour se sauver d’ici. Qu’importe, de toutes les manières, pour l’heure, elle ne les avait pas beaucoup aidé à percer le mystère. Ulric s’impatientait et avait bien envie que quelqu’un les aide et leur apporte une idée de génie !
Peut être n’avaient ils pas pensé à tout, c’était possible. Ou peut être que l’explorateur avait omis certains détails, ce qui était fort possible aussi !
Il était déjà venu en ce lieu, seul, auparavant. Quelque chose lui avait-il échappé ?

Enguerrand évoqua les combinaisons possibles, il parlait de chaîne alimentaire. Est-ce qu’il y avait une suite logique, un ordre, ou simplement quelque chose d’écrit, sans réflexion plus poussée ? Ulric l’ignorait et n’était pas assez malin pour ça. Mais s’ils devaient toutes les essayer, même s’il ne s’y connaissait pas du tout en probabilités, il se doutait bien que cela ferait beaucoup de risques d’échecs et qu’il n’avait pas la patience d’attendre toute la journée…

MJ Cataclysme a écrit:: Jet INT Enguerrand
D20 = 17. Échec.

Le prêtre aux cheveux roux avait émis des hypothèses, mais rien de bien convaincant, finalement. Il pouvait néanmoins tenter quelque chose…

Le milicien exposait quant à lui une autre suite logique. Intéressante elle aussi, mais il ne se passerait rien s’il ne tentait pas réellement. Ulric haussa les épaules, rien ne changeait pour le moment.
Le dernier membre de la troupe à s’exprimer, le second prêtre, ne parlait pas beaucoup, mais ses actions et son intellect semblaient payer !

MJ Cataclysme a écrit:: Jet INT Cesare
D20 = 12. Réussite.

Cesare comprit bel et bien que les anneaux bougeaient, il pouvait déplacer les représentations animales dans l’ordre qu’il souhaitait, en suivant un alignement vertical.

- « Bien joué mon Père ! Reste à trouver à présent la bonne combinaison, mais vous tenez quelque chose, là ! »

Ulric semblait reprendre un peu de baume au coeur. Tout n’était peut être pas encore complètement perdu.

MJ Cataclysme a écrit:: La situation avance c'est bien, continuez !
Vous l'aurez compris, grâce à Cesare et au bon rand, les anneaux tournent et il faudra réaliser un alignement vertical des dessins.
Bon jeu o/
Prochain passage MJ le dimanche 28 Avril, au plus tard le lundi.

L'âme de l'Agonie

Quête

Le père Enguerrand me dit que c’est une bonne idée mais ne semble pas vouloir me suivre. Bon… Ca ne coûte rien d’aller jeter rapidement un coup d’œil, je vais essayer de faire vite. Je sors donc sur la plage et je cherche parmi les rochers si je ne vois pas une autre entrée quelque part. Je ne peux m’empêcher de regarder au loin, d’où nous venons, si je ne vois pas Bérard arriver. Mais bien entendu, il n’y a personne et je profite d’être seule un instant pour manger un morceau de pain que j’ai emporté. Je ne prends pas plus de temps pour fouiner entre les rochers, je fais juste un tour rapide puis ne voyant rien de bien spécial alentour, je retourne à l’intérieur rejoindre les autres. Je n’aime pas beaucoup rester toute seule à l’écart, ce serait un coup à risquer de me faire attaquer.

De retour dans la grotte, je trouve l’autre prêtre en train de toucher les anneaux pour les placer différemment selon un alignement précis. A voir maintenant ce que ça pourrait donner… Peut-être enfin allons nous comprendre comment ouvrir cette fichue porte. Sinon, j’appuierai sur ce maudit bouton que l’on en finisse ! Reste à savoir ce qu’il y aura derrière une fois qu’elle sera ouverte – à supposer que l’on y arrive sans grosse encombre. Je ne suis pas convaincue que cela soit une bonne idée, mais maintenant que je suis là, autant aller jusqu’au bout et je m’approche du prêtre pour regarder ce qu’il fait aux anneaux.

Si ça se trouve, c’est ce qu’il est en train de faire qui risque de déclencher un piège et je reste sur mes gardes, prête à bondir au dehors au moindre signe suspect. Ce serait quand même drôle si c’est le bouton qui aurait ouvert la porte...

Alaric ne quittait pas Cesare des yeux, curieux de découvrir si les anneaux pouvaient bouger et à la fois inquiet qu’un piège ne se déclenche. Le prêtre était méticuleux, mais le soldat attendit patiemment et son rythme cardiaque augmenta encore son allure quand l’anneau tourna sur lui-même.
Comme le disait Ulric, y’avait plus qu’à trouver la bonne combinaison. La proposition d’Alaric semblait être acceptée par la majorité de la bande, aussi proposa-t-il au prêtre de l’essayer.

- La combinaison est verticale, on ne peut pas savoir le sens.

En effet, impossible de déterminer si l’enchaînement était croissant on non. Fallait-il regarder la colonne de haut en bas, ou de bas en haut ? D’instinct, Alaric aurait placé l’aigle au-dessus, mais il n’en était pas certain. Conscient qu’une mauvaise combinaison pouvait déclencher une mauvaise surprise, il se positionna en garde et dégaina sa dague acérée, de façon à protéger Cesare.

- Dans tous les cas, le loup est au centre. Si vous commenciez par celui-là ?

Du moins, si sa logique était la bonne.

La passivité de ses compagnons de fortune avait de quoi doucement exaspérer le prêtre à mesure qu’il agissait en écoutant les propositions de chacun. Ulric était terriblement inactif, démontrant soit un intellect des plus limités à en alimenter les rumeurs sur la nature simplette des provinciaux du bas-peuple, soit d’un désintérêt calculé qui pourrait signifier que le bonhomme se doutait d’un quelconque traquenard et se mettait à distance respectueuse par ultime précaution. La milicienne à la chevelure blonde ne se montrait guère plus coopérative et tournait autour des lieux sans tenter grand-chose. Cesare réprimait difficilement un soupir de lassitude ; On ne choisissait pas ses compagnons lors d’une aventure pareille.

L’homme à la capuche armé de dagues, en revanche, était plus impliqué et veillait clairement sur le dos du clerc tout en donnant son avis au même titre que frère Enguerrand, ce qui ne manqua pas d’apaiser le porteur de foi qui se focalisa à nouveau sur le système d’ouverture mystérieux. Les cercles répondaient à la pression exercée par Cesare ce qui était encourageant, à présent ils devaient déterminer quel enchaînement logique à suivre.

Toujours ancré à l’idée que la proposition d’Alaric était la plus logique des hypothèses données, Cesare s’humecta les lèvres avant de répondre à son camarade aux yeux saphir :

« Essayons de mettre l’aigle en haut, puisque l’animal représente clairement le ciel et la liberté. Le loup au centre, puis le papillon en bas … espérons que ce soit la bonne combinaison. Priez, mes enfants, l’heure de vérité s’annonce enfin. »

Et c’est sur ces mots d’encouragement que l’ecclésiastique fit pivoter les anneaux dans l’ordre cité, son cœur ne s’affolant nullement tant le calme que lui inspirait sa piété contrôlait ses nerfs et apaisait son âme. Et puis … mourir en martyr avait un charme non négligeable.