[Quête] L’âme de l’agonie

Devant l’exclamation de la milicienne, Alaric se contenta de hausser les sourcils, puis de secouer la tête, blasé. Il était inutile de continuer de parler à un mur plus longtemps. Il espérait que son silence et son geste seraient suffisamment éloquents. Il se souvenait des quelques crises qu’Ellaine avait poussées, plus jeune. Une fois qu’on ne leur témoignait plus d’attention, les enfants s’arrêtaient d’eux-mêmes et redevenaient plus agréables. Il ne doutait pas qu’il en allait de même avec la jeune femme.

Alors qu’elle attrapait une torche, le soldat aperçut une porte au fond. Un nouveau couloir intermédiaire, intriguant. Il indiqua la sortie à ses compagnons puis ferma la marche derrière Cesare, en prenant soin de poser ses pieds sur aux mêmes endroits que l'éclaireuse. Mieux valait être trop prudent que pas assez. Désormais, à la lueur de la torche, il prenait connaissance des lieux étranges : sol dallé tricolore, preuve vivante que l’homme avait vécu ici un temps.

Il laissa Madelyne se charger de la porte. Non pas qu’il espérait qu’il existât un piège derrière, mais bon… Il était temps que la milicienne assume sa présence dans la caverne. Il se morigéna pour cette pensée et soupira.

- Attends un peu.

Il suivit les directives du prêtre et se positionna sur le côté. En silence, il observa les parois à la recherche d’un détail : une nouvelle énigme, des dessins, ou un autre interrupteur qu’il valait mieux enclencher.

- Y’a peut-être un autre système qui traîne… Tu peux éclairer ce coin-là ?

Il pointa l’extrême gauche du couloir, celui qu’il discernait le moins.

La milicienne avait alors trouvé une torche accroché aux parois lisses de la caverne. Grâce aux allumettes qui lui restaient, elle put alors se servir de sa trouvaille pour éclairer la pièce et ainsi permettre à ses compagnons d’aventure et elle-même de pouvoir beaucoup mieux visualiser la scène.
Cependant, ils ne prirent pas le temps de fouiller correctement la pièce, ni de retourner chercher la clé qui avait ouvert la précédente porte, ayant roulée au sol. Il n’avait pas pu déchiffrer l’énigme et ils s’étaient tous aventurés sur les dalles piégées. Ces dalles n’avaient pas été installées là par le plus grand de hasard, ni ce code couleur qui semblait répondre à une stratégie. Plusieurs bouts de roche tombèrent alors du plafond, sur les trois pauvres aventuriers.

Ulric, étant resté en retrait, comme à son habitude.
Le cadavre qu’il avait vu à l’entrée de la grotte, l’avait fortement incité à se méfier. Il y avait des pièges ici, tout le monde l’avait bien compris. Cependant, ils n’avaient pas suffisamment fait attention.

À présent, les trois personnes plus ou moins sonnées, blessées et incapables de poursuivre cette exploration, devaient être contraints d’abandonner cette quête de trésor et de retourner vers la cité de Marbrume, retourner se faire soigner au Temple. Ulric, ne pouvait pas se résoudre à continuer seul, pas assez malin pour déjouer les pièges et les énigmes, comme visiblement ses petits compagnons d’aventure.

Il les accompagna alors à l’extérieur, aidant Madelyne, la plus blessée des trois, ayant marché sur les dalles la première, les autres eurent un peu plus de chance d’esquiver, moins avancés dans le long couloir. Mais les dégâts furent pour tout le monde.
L’explorateur eut cette infime chance que le soleil était encore bien présent, pour marcher calmement vers la cité avec eux, ainsi, la quête s’acheva ici, sans réponses quant aux trésors, merveilles et autres secrets dissimulés dans cette étrange et sinistre caverne.