Marbrume


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 [Terminé]Une prière pour Anür [ Apolline De Pessan - Artorias ]

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ArtoriasMilicien
Artorias



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MessageSujet: [Terminé]Une prière pour Anür [ Apolline De Pessan - Artorias ]   [Terminé]Une prière pour Anür [ Apolline De Pessan - Artorias ] EmptyMer 10 Avr 2019 - 21:49
Quartier de la milice


- Artorias, combien de fois je dois te le dire, ramène-moi ton cul ici !


Dominique était un brave homme, grand et possédant une carrure imposante, il avait le physique parfait pour réussir à discipliner même la pire des coutèleries. Un peu rude et possédant une façon de parler un peu franche, il possédait tout de même un cœur et une sensibilité profonde, il ne fallait pas juger ce vieil ours mal-aimé sur.. - M'oblige pas à venir te tirer par la peau du-

- J'arrive, j'arrive !

Artorias se leva de la table de jeux improvisée, obligeant la partie à s'interrompe. Il pressa le pas pour éviter de recevoir d'autres insultes.

- Une noblionne de la haute souhaite mettre les pieds dans l'eau, toi tu sais y faire avec les gens comme ça non ? Parait qu'autre fois t'étais comme eux non ? Tu vas donc la protéger et faire absolument tout ce qu'elle te dira de faire, va pas nous attirer des ennuis !


Artorias regarda le coutilier la bouche légèrement ouverte et les yeux vides, comme si la situation lui échappait complètement. Les pieds dans l'eau ?

- Pardon ?

- Pas besoin de t'excuser, ton ordre de mission est déjà signé et voilà l'adresse.


Sur ses belles paroles, Dom' lui fourra le papier dans les mains et quitta le baraquement.
Le milicien rigola avant d'ouvrir la lettre, c’était une blague, non ? Sortir de la ville pour se tremper les pieds ? Vraiment ? Que quelqu'un prenne le risque, pourquoi pas, après tout chacun était maître de sa destinée, même les plus crétins. Mais que l'on oblige des gens à nous suivre... Artorias secoua la tête pour se vider l'esprit. Il ne connaissait rien de cette fameuse comtesse De Pessan, peut être avait-elle une bonne raison de sortir de la ville et que son chef avait simplement mal compris la mission. N'y croyant pas vraiment, mais essayant de positiver et de se dire qu'il n'allait pas mettre sa vie en danger pour rien, Artorias retourna dans le fond du baraquement finir cette partie de dés.



Esplanade, quartier noble


Une fois le rempart intérieur passé, le contraste entre les deux grandes classes sociales du monde était visible à chaque coin de rue, aux murs immaculés des bâtiments, aux habits propres et soignés des habitants ou encore aux soins apportés au bosquet de fleurs présent à l'entrée du quartier. Absolument rien à voir avec la crasse du bas quartier...
Heureusement pour Artorias, en armure sur un cheval prêté par la milice et avec son épée longue à la hanche, il passait pour un noble chevalier. Même si, sous son casque il arborait un sourire amère, il était content qu'on ne le juge pas, qu'on ne le prenne pas pour une simple personne du peuple. Pourtant, aujourd'hui le faux chevalier n'était qu'un gueux sans aucune richesse, même son armure, si on y regardait de près, n'avait rien de noble. Il avait cru quelques instants que sa nouvelle vie lui convenait complètement, qu'à force de vivre dans les baraquements crasseux de la milice, il accepterait complètement sa nouvelle situation... mais arpenter les rues derrière la porte des anges était difficile. Lui qui était heureux de ne pas passer pour un pauvre, c'était drôle. Et bien que cette vie simple de milicien lui « apportait » des choses nouvelles et la chance d'avoir un regard nouveau sur la vie, Artorias regrettait sans ancien statut. Mais que pouvait-il bien y faire maintenant? Rien, il devait juste apprendre à vivre avec.

Grâce aux informations dans la lettre, il remonta la large rue pendant un moment avant d'arriver dans le quartier noble où se trouvait la résidence de la fameuse comtesse. D'après les rumeurs qu'il avait entendu auprès des autres miliciens, Apolline De Pessan était une traîtresse, mais personne n'avait réellement réussi à lui dire quelque chose de cohérent. Un coup elle avait empoisonné quelqu'un, un autre elle voulait prendre la place du Duc, des histoires qui étaient passées entre trop de bouches pour garder quoi que ce soit de cohérent.
Artorias stoppa sa monture devant une résidence qui aurait pu accueillir une bonne partie de la milice. Le manoir n'avait rien à envier aux autres demeures qu'il avait vues en venant jusqu'ici, au contraire même. Le milicien remonta l'allée jusqu'aux portes du bâtiment et attacha son cheval hors de portée des fleurs ou de quoi que ce soit qui puisse être endommagé. Il enleva ensuite son casque et le laissa sur la selle, remit ses cheveux en place et s'annonça à l'entrée du manoir. Un domestique lui ouvrit les larges portes et le fit entrer.
Puis on le fit attendre dans un petit salon dédié à cela... et il attendit.







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Apolline De PessanComtesse
Apolline De Pessan



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MessageSujet: Re: [Terminé]Une prière pour Anür [ Apolline De Pessan - Artorias ]   [Terminé]Une prière pour Anür [ Apolline De Pessan - Artorias ] EmptySam 13 Avr 2019 - 19:43


-- 8 janvier 1166 --

- « Vous voulez… »
- « Sortir oui » répéta la comtesse pleine d’assurance
- « Mais… »
- « Je connais les risques, mais j’étouffe ici. Débrouillez-vous, expliquez ma volonté d’honorer Anür à l’extérieur. Je veux un milicien. »

Ce fut un silence, alors qu’Aimée, la petite domestique qui ressemblait désormais beaucoup plus à une dame de compagnie détaillait la noble, hésitante. Consciente que négocier ainsi et amener à octroyer un milicien uniquement à la sécurité d’une noble pour un caprice, cela n’allait clairement pas être chose aisée. Déglutissant et sachant pertinemment qu’Apolline refuserait la moindre contestation de sa part, elle s’éclipsa, se penchant autant que possible en avant dans une révérence parfaitement maîtrisée avant d’aller faire son œuvre. Désormais seule, dans sa tenue de nuit, la comtesse détaillait son reflet dans sa coiffeuse, laissait ses doigts jouer sur sa robe légèrement transparente, alors qu’un soupir fuyait ses lèvres. Était-ce l’ennui qui la poussait à ce type de folie, un réel sentiment de cloisonnement, ou n’était-ce que pour fuir le rendez-vous avec un prétendant qu’elle exigeait soudainement de s’éclipser. Se remarier, jamais, n’avait-elle de cesse de le répéter à son père mourant, qui lui-même refuser de mourir sans offrir à sa fille un avenir et un homme pour la protéger. Ce fut dans cette ambiance un peu tendue pour la dame qui avait l’habitude de tout gérer depuis la dégradation de son père qu’elle s’habilla pour une des premières fois seules. Enfilant un pantalon sous en vue d’un possible transport à cheval.

Botte montante et plate, pantalon dans les tons marron qui épouse parfaitement la moindre courbe de ses cuisses, chemise verte, puis long haut vert descendant jusqu’au bas de ses jambes qu’elle s’applique à nouer sur le devant de son buste. Protection sur les avant-bras marron qu’elle n’avait jusque-là jamais portée, Apolline se découvrait dans une tenue bien différente des robes qu’elle pouvait aborder. Avait-elle dû mal à se reconnaître et termina-t-elle le moindre de ses mouvements dans la réalisation de la coiffure haute, qu’elle noua dans un chignon et qu’elle mit en valeur avec quelques bijoux de tête floraux. Ce fut après une longue préparation et un brin de maquillage plus loin, qu’Aimée refit son apparition non sans toquer à la porte de la chambre avant d’entrer.

- « Tu as été longue, j’ai dû me préparer seule. »
- « Pardonnez-moi ma dame, j’ai eu quelques difficultés à convaincre le coutilier, mais c’est chose faite. »

Ses lèvres se pincèrent dans un semblant de sourire qui disparut aussitôt des traits de son visage, ne souriait-elle plus depuis bien trop longtemps pour qu’il revienne aussi simplement orner ses lèvres. Se redressant, elle détailla sa dame de compagnie visiblement satisfaite, alors que celle-ci semblait peiner à reconnaître la comtesse. Néanmoins fallait-il admettre que les tissus étaient parfaitement lisses, qu’aucun cheveu ne dépassait de sa coiffure et qu’elle arborait cette forme de perfection propre qu’elle avait toujours eue depuis le décès de son époux. Le passage de la porte de la ville inquiétait d’ailleurs la domestique, sans qu’elle n’ose le formuler.

- « La lettre a suffi alors ? »
- « Oui j’ai dû lui lire, il ne savait pas. »
- « Tu as bien fait, quand le milicien arrive-t-il ? »
- « Bientôt madame… Dois-je vous préparer quelques choses ? »
- « Des bougies et de quoi manger, pour moi et le milicien. Et préviens père de mon indisponibilité de la journée pour rencontrer le comte Delamer, priorité oblige. »

Ce fut un premier silence, mais la jeune femme s’exécuta disparaissant rapidement ne laissant entendre que le bruit de ses pas dans les couloirs de la bâtisse. Hésitante cette fois, elle attrapa néanmoins une petite dague ornait de différents motifs de la trinité sur la lame et le mange, un serpent s’enroulant autour de celui-ci, qu’elle ne put s’empêcher de glisser dans une de ses bottes. Apolline ne savait pas se battre ni même se servir la moindre lame aussi petit soient-elles, mais préférait-elle la prendre, au cas où.

Observatrice, elle s’était postée à la fenêtre de sa chambre, attendant sagement de voir arriver ledit milicien, craignant néanmoins de voir apparaître une silhouette peu protectrice ou réconfortante. Ce ne fut qu’après un long moment, où elle avait eu le temps de rédiger quelques poèmes à double sens, qu’elle découvrit ce qui semblait être un homme sur son cheval. Ce le fait que ce soit un homme la rassura dans un premier temps. Préférant penser que chacun avait sa place et que celle des femmes n’était nullement une arme à la main, la brune se contenta de sourire intérieurement vis-à-vis du fait qu’on ne lui avait pas l’offense de lui envoyer une femme. Il semblait se tenir droit sur cheval, imposer une certaine prestance dans son armure, ce qui laissa entendre à celle qui n’y connaissait dans le fond pas grand-chose que le milicien était expérimenté. Ressemblait-il d’ailleurs plus à un chevalier qu’à une simple petite main représentative du Duc. L’observant abandonner sa monture, retirer son casque pour dévoiler une chevelure blonde comme les blés qu’il s’appliqua à remettre en place, pour la plus grande satisfaction de la comtesse, pour qui les apparences semblaient toujours aussi importantes.

Elle le fit attendre, une fois rentrée, une fois que le domestique lui ayant ouvert la porte soit venu l’informer de la présence de l’homme d’armes. Elle le fit attendre, comptant mentalement plusieurs fois dans sa tête, le temps qu’elle estimait raisonnable et même obligatoire, ne fallait-il pas lui laisser voir qu’elle était impatiente de quitter les lieux. Aucunement non. Descendant ensuite les marches, fut-elle surprise de découvrir Aimée qui lui glissa immédiatement sa cape verte avec capuche sur les épaules, le nouant autour du cou de sa dame. Les bras chargés par un petit sac tissu contenant à la fois les bougies et les aliments pour les deux emballés, elle entra, juste derrière sa maîtresse, effectuant une petite révérence à destination du milicien qui semblait soudainement l’impressionner.

- « Bonjour messire… ? » débuta la comtesse sans sourire, un simple hochement de tête en sa direction « Je suis navrée de vous faire mander ainsi de la sorte, mais pour une femme seule, sortir n’est pas quelque chose d’aisé. » elle l’avisa, cherchant à capter dans son regard bleuté une quelconque réaction « Je nous ai fait préparer de quoi nous sustenter une fois sur la plage, si cela vous convient évidemment, j’espère que vous n’êtes guère pressé. Navrée de ne point pouvoir vous présenter père, celui-ci est souffrant. »

Aimée, la petite brune s’était rapidement rapprochée de l’homme pour lui tendre le sac en tissu contenant le nécessaire pour la cérémonie et le repas, ainsi que deux gourdes d’eau et une de vin. Elle lui offrit son plus joli sourire, alors que quelques étincelles devaient se lire dans son regard.

- « Vous trouverez tout dedans messire, me suis-je permise d’ajouter une gourde pour vous, j’ignorais si vous en aviez une ou non. » elle fit une petite référence avant de disparaître, laissant sa dame seule avec l’homme d’armes.

Attendant que la porte de la pièce soit parfaitement refermée, Apolline détailla sagement la silhouette de son interlocuteur, des pieds à la tête, cherchant à s’assurer de la qualité de celui qui était censé la protéger durant une journée.

- « Savez-vous combien de temps il faut pour se rendre à la plage ? J’ai vu que vous aviez une monture, j’espère que ma présence derrière vous ne vous gênera aucunement ? »

C’était une question, sans réellement l’être. Apolline n’avait pas dans l’idée de monter seule, préférait-elle s’assurer qu’il en avait conscience, ou qu’il prenne le temps d’intégrer cet état de fait.

- « Le temps est agréable, c’est un temps parfait pour sortir, ai-je trop souvent la sensation d’étouffer ici, pas vous ? Je souhaiterai honorer Anür plus dignement et dans son élément. Saviez-vous qu’il y a un an, des murmures racontaient qu’une sirène avait été vue sur le littoral ? »

Une manière d’amorcer un peu la conversation, mais aussi de tester l’homme vis-à-vis de ses croyances, n’avait-elle pas bougé, immobile, les bras le long du cours ou en mouvement pour argumenter ou offrir un visuel à ses dires. Elle fit simplement un geste de la main pour l’inviter à regagner l’extérieur et la monture de l’homme pour laquelle elle aurait besoin certainement d’un petit coup de main pour monter.



Dernière édition par Apolline De Pessan le Ven 21 Juin 2019 - 20:14, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: [Terminé]Une prière pour Anür [ Apolline De Pessan - Artorias ]   [Terminé]Une prière pour Anür [ Apolline De Pessan - Artorias ] EmptyDim 14 Avr 2019 - 0:59
Le milicien avait attendu un certain temps dans le petit salon avant que la porte ne s'ouvre pour laisser rentrer la Comtesse et sa servante. Il se pencha légèrement en avant pour saluer comme il se devait la noble.

- Comtesse !

Il était accoutumé aux règles de politesse, il savait parfaitement comment saluer une dame de ce niveau. Se redressant, il fit un léger sourire à la servante, une sorte de salutation silencieuse. Lui adresser la parole serait mal vu, son interlocutrice était la femme en robe... en pantalon marron et veste longue couleur verte. Une tenue adaptée pour une sortie comme celle-ci. Décidément, lui qui s'attendait à tomber sur une femme méprisante et beaucoup trop habillé pour un voyage aussi dangereux, Artorias était un petit peu surpris.


- Lautrec ma dame, ou vous pouvez m'appeler Artorias, comme bon vous semble.

Les yeux bleus du milicien rencontrèrent ceux de la Comtesse, ils étaient verts et l'on pouvait presque y lire quelque chose, de l'ennui ? De la tristesse ? Impossible à dire, il détourna le regard avant de savoir ce qui avait bien pu la pousser à vouloir sortir de la ville.

Il sourit en l'entendant dire qu'elle était seule et l'excusa du dérangement. Comment pouvait on être seule dans une demeure comme celle ci ? Combien de personne travaillait pour cette femme ? Et n'avait-elle aucune famille ? Pas de frère ? Pas de mari ? La vie de noble devait être bien difficile pour qu'une personne comme elle se sente seule... Tsss, il suffisait de sortir un temps soit peu de son palais doré pour se rendre compte, qu'en dehors, il existait d'autres personnes. Elle avait les moyens, et au vu de sa présence ici, le pouvoir ! Cette femme avait le pouvoir d'améliorer les choses pour un grand nombre de personne, mais elle se sentait seule... Et lui alors ? Il. Bref, sa mission était de la protéger, pourquoi la juger ainsi ? Elle ne lui avait rien fait, c'était juste un coup du sort qui l'avait choisi lui, pas elle.
La servante, qui était ravissante, s'approcha de lui et lui donna un petit sac en tissu contenant de quoi manger et boire. Au moins, la fameuse Apolline De Pessan était préparé, une tenue adéquate, des provisions, il ne fallait pas la sous-estimer. Le « chevalier » sourit une nouvelle fois à la domestique avant qu'elle ne s’éclipse de la pièce.


- Il faut une bonne heure à cheval environ ma dame, nous irons à votre rythme.

Pourquoi monter avec lui ? N'avait-elle pas les moyens d'avoir son propre cheval ?

- Si je puis me permettre, il était toujours compliqué de parler à un noble deux chevaux seraient plus sage Comtesse. Il peut arriver n'importe quoi en dehors de la citée, je risquerai ma vie pour vous protéger, soyez en sûr, mais encore faut-il que j'en ai les moyens. Je ne pourrais rien si vous paniquez et me faites tomber... et si notre cheval est blessé ? Seriez-vous capable de marcher une journée entière ? Il n'en doutait pas vraiment au vu du physique de la Comtesse, Et... et vous savez que nous devons traverser la ville, les gens parleront sur votre passage, vous derrière... une personne comme moi ? Je ne pense pas que vous souhaitiez cela, ma dame.

En venant ici, il s'était imaginé escorter un carrosse, en la voyant dans cette tenue, il avait convenu qu'elle aurait un cheval, mais partager la même monture ? C'était dangereux, et que direz les gens ? Apolline De Pessan agrippé à un roturier... même rien que cela pouvait le mettre en danger. N'avait-elle aucun prétendant prêt à le défier pour lui prouver son amour ? C'était dangereux...
Et la dernière personne a être monté avec lui n'était autre que Nyci, elle lui manquait, bien qu'il faisait tout pour l'oublier.

Tout en parlant, ils commencèrent à marcher pour se rendre dehors du manoir. Artorias attacha le sac de nourriture à la selle de son cheval tout en écoutant la comtesse. Elle voulait donc sortir pour prier Anur comme il se devait. La déesse principale de la trinité, pourquoi tout le monde continuait de la prier ? Elle qui avait abandonné les hommes !


- Une sirène ? dit-il avec surprise, même si c'était sûrement un cadavre, je n'ose imaginer de meilleur rencontre ! Si vous le permettez, j'en profiterai pour honorer Rikini !

Au moins, cette déesse continuait de nous protéger en ne permettant pas aux fangueux d’être actif la journée ! C'était d'ailleur pour cela qu'il avait son collier de Rikini.

- Normalement nous n'aurons pas de mauvaise surprise, la zone est étroitement surveillé.

Elle n'avait pas encore fait appeler un deuxième cheval, mais il se devait de la rassurer après son petit discours sécuritaire. Il n'avait pas voulu la repousser, Artoriais voulait juste s'assurer qu'ils rentreraient tous deux en vie... même si il est vrai que ça marchait toujours le coup de la sécurité.














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MessageSujet: Re: [Terminé]Une prière pour Anür [ Apolline De Pessan - Artorias ]   [Terminé]Une prière pour Anür [ Apolline De Pessan - Artorias ] EmptyDim 14 Avr 2019 - 14:55


- « Enchantée, Lautrec » répondit-elle sur l’instant

Apolline était restée immobile, laissant son regard vagabonder sur le visage de son interlocuteur principal, pouvait-elle entendre sans le moindre doute les bruits de pas de sa dame de compagnie, ou petite domestique, sans pour autant lui octroyer le moindre regard. Avisant ses prunelles bleutées, la comtesse ne semblait guère envoûtée, ni même subjuguée par la mer qu’elle pourrait presque imaginer en regardant ses yeux. À cette distance, ne percevait-elle pas encore la petite tâche orange qu’il pouvait posséder, se contentant de penser qu’elle avait toujours eu une préférence pour les yeux verts, marque de ‘fabrique’ de sa famille et de feu son époux. Laissant ses doigts venir lisser des plis de sa tenue, sans pour autant détacher son regard de celui qui ne semblait émettre aucune réaction à ses propres, quoiqu’il lui sembla percevoir un petit doute. Qu’est-ce qui était le plus dérangeant pour lui ? Se retrouver à surveiller une dame et être à ses petits soins, ou à l’imaginer seule ici, alors qu’il avait pu déjà constater un nombre important de domestiques. Famille originaire de la ville depuis des générations, il était évident qu’elle n’avait pas été touchée de la même façon par la fange et les malheurs du peuple. Bien que la perte de son mari et ses enfants semblait à ses yeux compenser largement tout le reste.

Aimée avait fini par s’approcher de l’homme, imposant et bien plus haut et large qu’elle, tendant à celui qu’elle devait très certainement prendre pour un chevalier le sac en tissu contenant l’ensemble des éléments. La brune reste un instant immobile, relâchant de ses doigts le tissu, avant de détailler, dans cette proximité, les traits de celui qu’elle prenait pour un héros combattant la fange pour défendre la veuve et l’orphelin. Insouciante, naïve, elle lui avait offert un large sourire reconnaissant, alors qu’elle imaginait volontiers sa dame en sécurité avec un homme de son gabarit. Ne souhaitant guère vouloir davantage nuire de sa présence la discussion, la petite brune avait incliné la tête en direction de l’homme d’armes, avant de disparaître dans un bruit de petit pas presque entièrement silencieux, signe qu’elle devait savoir se faire aussi discrète qu’une petite souris.

Ce ne fut qu’une fois la porte refermée et l’absence de personne autre dans le petit salon que le représentant de la milice et la comtesse, que celle-ci reprit la parole. L’interrogeant vis-à-vis du temps de trajet, qui fallait-il bien l’avouer l’inquiéter un peu, sans pour autant la dévorer d’angoisse. C’était bien un point qu’elle n’avait pas pris la peine d’étudier, le regrettait-elle peut-être sur l’instant. Depuis l’arrivée de ses horreurs, depuis qu’elle avait vu sous ses yeux son mari et ses enfants se faire dévorer et un duc refusant malgré ses supplices d’ouvrir la porte, la dame de Pessan n’était plus sortie, jamais.


- « Bien, c’est raisonnable, je m’attendais à plus. » Répondit-elle dans un premier temps « Nous avons donc une belle journée qui s’annonce devant nous, non pas ? »

La suite sembla amuser fortement la dame, qui ne souriant qu’à de très rares occasions avait fini par se pincer les lèvres, étirant celles-ci dans un semblant de très léger rictus. Le scrutant davantage, elle avait fini par se mouvoir, délaissant son immobilité pour offrir un regard vers une fenêtre donnant sur son jardin. Avait-il vu un semblant de monture ou d’écurie en arrivant ? Certainement pas, la dame avait horreur du bruit des bêtes, ou plutôt avait-elle développé une sainte horreur depuis que son mari passionné par les chevaux et leur dressage était mort. Laissant croisant les bras sous sa poitrine, laissant ses doigts se relever et s’abattent sur son avant-bras sur lequel elle avait posé sa main, elle l’avisa un long moment encore.

- « Soyez sur que je ne paniquerai pas et que je ne vous ferai point tomber messire Lautrec » elle fit une pause, un silence dans son échange prenant le temps de réfléchir à ses mots qu’elle savait parfois un peu trop indélicat « J’ignorais que les personnes comme vous se souciaient d’un quelconque on-dit. » elle l’invita d’un petit geste à se déplacer pour prendre la direction de l’extérieur « Je crains malheureusement que peu importe nos actes, les murmures continueront toujours à courir, dans le pire des cas, pourrez-vous laisser le doute planer quant à une quelconque aventure avec ma personne, n’est-ce pas une si grande offense pour vous, me trompais-je ? De mon côté, je n’en ai cure, cela fait bien longtemps que je n’écoute plus les chuchotements. »

Pour le reste, elle laissa le doute planer vis-à-vis d’un quelconque changement d’avis, prenant une mine de réflexion qui n’en était pas réellement une. Apolline n’était pas connue pour revenir sur ses décisions et ce n’était très certainement pas un petit milicien aussi bien-pensant et bienveillant soit-il qui allait la faire réfléchir via une quelconque réalité. Prenant la direction de la sortie, longeant d’abord le petit couloir, la porte fut ouverte par un domestique à qui la dame n’accorda même pas un regard, laissant l’ensemble se refermer derrière l’étrange duo. Rejoignant la monture qui ne s’était pas agitée au contact des mains de son cavalier sur ses poils. L’homme d’armes avait fini par accrocher le petit sac, évoquant son envie d’honorer Rikni, choix que la dame ne pouvait comprendre, appréciait-elle particulièrement cette divinité.

- « Évidemment, je ne compte pas m’arrêter en honorant juste Anür, la plage est juste son lieu par excellence, mais je n’ai pas réellement de préférence entre nos dieux. Nous pourrons avoir une pensée et un acte pour chacun d’entre eux. » elle fit une pause détaillant un instant son interlocuteur « Oui, il y a eu de nombreuses rumeurs au sujet de cette Sirène, elle aurait vu plusieurs fois… mais tout à a fini par s’étouffer, n’était-ce sans doute pas grand-chose, vérifier ne coûte rien cependant, n’est-ce pas ? »

La dame s’appliqua à passer devant la monture, laissant ses doigts longer l’encolure de l’animal pour lui indiquer sa présence. C’était étrange de revoir un cheval, non pas qu’elle n’en avait pas vu depuis longtemps, mais cette proximité, elle ne l’avait eu que lorsqu’elle vivait encore dans le domaine de son mari à l’extérieur.

- « Étroitement surveillé ? L’extérieur de Marbrume ? » cela manqua de la faire rire « Vous parlez drôlement bien pour un milicien de bas rang » finit-elle par formuler sagement en lui jetant un coup d’œil alors que sa main s’aventurer à câliner la tête de la monture « D’où venez-vous ? Vous vous portez droit, vous avez un œil avisé, une facilité à respecter l’étiquette, vous n’avez pas adressé une parole à ma petite Aimée qui pourtant ne vous semblez pas indifférente, signe que vous n’êtes pas issu du petit peuple, non pas ? »

Elle contourna encore l’animal, jouant de ce même mouvement lui indiquant sa présence, sans brusquerie aucune, fit-elle sagement le tour, jusqu’à se retrouver face à son interlocuteur, ou non loin de lui.

- « Bien, vous n’avez cas monter le premier, puis me porter assistance. » Conclut-elle « Inutile de perdre davantage de temps ici » crut-elle percevoir un peu de surprise dans le fond des yeux, ce qui l’obligea à compléter sa pensée « Je ne vais pas faire venir de deuxième cheval, je n’ai jamais monté seul et feu mon mari était beaucoup plus doué que moi cet art. Si vous voulez éviter tout type de problème, croyez-moi, est-ce beaucoup plus sécuritaire de me laisser vous tenir compagnie sur votre animal. » elle se pinça les lèvres « Cela ne vous gêne pas, évidemment ? » politesse qui n’en était pas réellement une, même en cas de refus elle resterait sur son choix.

Après tout il était là pour répondre à son caprice, qu’elle décide de l’augmenter ou non n’avait guère peu d’importance. Se pinçant une nouvelle fois ses lèvres, le laissant monter avant de tendre sa main dans l’attente d’une aide importante, la comtesse sentait son ventre se crisper à l’idée même de traverser les grandes portes de la ville. Toujours était-il que monter ne fut pas si complexe, signe d’une souplesse restante qui n’avait rien à envier à quiconque.

- « Je suis prête, nous pouvons y aller » conclut-elle en se positionnant convenablement derrière lui.

Glissant ses mains au niveau de la taille de l’homme, sans forcément serrer particulièrement, mais pour conserver un équilibre, elle instaura néanmoins une très courte distance entre les corps. N’était pas collé à la carrure masculine, bien au contraire, restait-elle toujours aussi droite qu’à son habitude, visiblement en parfaite maîtrise d’elle-même.

- « Pourriez-vous passer rapidement les grandes portes de la ville ? Ce n’est pas un lieu que j’affectionne grandement. »


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ArtoriasMilicien
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MessageSujet: Re: [Terminé]Une prière pour Anür [ Apolline De Pessan - Artorias ]   [Terminé]Une prière pour Anür [ Apolline De Pessan - Artorias ] EmptyLun 15 Avr 2019 - 22:21
On pouvait reconnaître la noblesse facilement, une bonne éducation était la base, les puissants pouvaient ainsi manipuler les moins instruits qu'eux plus facilement. Et cette femme n'était pas Comtesse pour rien. Elle maniait les tournures de phrase bien mieux que le milicien n'aurait su le faire, avait-il la moindre chance contre une femme comme elle ? En l'écoutant, il avait l'impression qu'elle jouait avec lui.

- Je voulais simplement préserver votre réputation Comtesse, non pas la mienne. Je suis juste surpris qu'une dame de votre rang se soucie si peu de son image... mais cela me convient parfaitement, vous me voyez ravi d'avoir la chance de partager ma monture en si charmante compagnie.

Artorias devrait en prendre de la graine, lui aussi devait arrêter d'écouter les « chuchotements ». Mais du coup, il n'était plus question de sécurité, ou du moins pas comme il l'aurait souhaité. Après tout pourquoi pas, il y avait régulièrement des patrouilles dans la région et il n'avait pas souvenir d'un rapport parlant de fangeux dans cette zone. Il faisait beau, pour une fois il escortait autre chose qu'un convoi de nourriture et en prime, elle avait l'air intéressante, donc autant profiter un peu.

Alors qu'il s'appliquait à faire de la place pour sa passagère, il l'observa du coin de l’œil tourner autour de sa monture tout en l'écoutant attentivement.

La religion était importante à une époque aussi sombre que celle-ci. Avant la fange, les dieux étaient respectés, des offrandes étaient couramment offertes et de nombreuses cérémonies leurs étaient dédiés, mais maintenant que le pays avait succombé à une armée de mort, c’était d’un tout autre niveau. Les hommes avaient offensé l’un des trois, c’était un fait car seul un dieu pouvait avoir libéré une calamité comme celle-ci, du coup pour se racheter, les hommes vénéraient plus que jamais les dieux. Il était impensable de trouver quelqu’un qui ne leur rendait jamais hommage, que ce soit une simple prière avant de se coucher ou le sacrifice d’une vache pourtant si rare. Se rendre au temple et afficher sa dévotion était bien vu, mais prendre un risque en sortant de la citée pour aller rendre homme aux dieux dans un lieu désert, c’était différent… Artorias classa la noble dans les gens qui s’étaient réfugiés dans la religion, elle y croyait vraiment et espérait sûrement qu’un dieu vienne en aide aux hommes, c’est pour cela qu’elle continuait de prier Anür. Le milicien lui avait une vision différente des choses, pour lui la déesse principale avait puni les hommes pour une quelconque raison, peut être un manque de foi ou peut être simplement pour faire table rase. Les morts se relevaient, hors n’était-ce pas elle qui devait les guider vers l’au-delà ? Il en était convaincu ! Serus lui continuait de protéger les animaux et le blé continuait de pousser, pourquoi continuer de les nourrir si il souhaitait leur perte ? Ça ne pouvait être lui. Quant à Rikni, c’était inenvisageable, au contraire même. La déesse serpent, elle qui passait pour la plus méchante, était selon lui celle qui aimait le plus la race des hommes. Elle leur fournissait la force de continuer à survivre, le courage d’affronter les monstres et des moments de répits la journée. Non, pour lui, c’était Anür la fautive. Peut-être que la solution était de lui faire ouvrir à nouveau les yeux, de lui montrer que nous méritions de vivre et continuer à la vénérer plus fort que jamais pour qu’elle ressente notre amour… c’était peut être la solution. Mais Artorias ne pouvait pardonner toutes les horreurs qu’il avait vues, la mort de son maître, l’extermination de sa famille et de son peuple, sans parler du reste. Comment pardonner ça ? Impossible pour lui, il n’était pas assez fort. La Comtesse allait donc vénérer Anûr seule, lui se contenterait de Rikni, mais il avait appris que ses opinions pouvaient être très mal vu, du coup, il se tut. A quoi bon aller sur un terrain aussi glissant.

Et était-ce un début de sourire qu’il avait réussi à capter ? Oui, l’extérieur de Marbrune n’était pas sûr, mais au moins une fois par semaine, une patrouille passait sur le littoral, au moins, peut-être…

Comme il le pensait, la noblesse pouvait facilement être reconnue même sous les traits d’un simple milicien, et comme il avait commencé à le comprendre, cette femme était loin d’être une idiote. Cela faisait dix minutes qu’ils s’étaient rencontrés et déjà elle avait mis le doigt sur un fait important de son passé, ses origines.


- Je ne puis qu’être admiratif devant votre vivacité d’esprit Comtesse, en effet j’étais autre fois noble comme vous… Je suis Artorias Lautrec, fils de Magnus et d'Elisabeth Lautrec, mon histoire est très banale, ma famille se trouvait très à l’Ouest du pays… donc l’exode suite à la fange fut difficile, trop difficile même… mais c’est comme pour beaucoup de personnes… je suis maintenant un simple milicien à votre service. Ça pourrait être pire non ? J'ai la chance d'accompagner la Comtesse De Pessan à la plage.

Marquant des pauses comme si c’était encore difficile d’en parler, Artorias avait parlé lentement et avait tenté de faire comme si il le prenait bien, mais ce n’était pas un très bon acteur, ça ne l’était même pas vraiment. Il avait juste encore honte d’être devenu un simple homme du peuple et il refusait de lire de la pitié dans les yeux de son interlocutrice, beaucoup étaient plus miséreux que lui, c’est d’eux qu’elle devait avoir pitié… pas de lui… car son honneur serait touché.

La Comtesse s’était stoppé en face de lui pour lui faire comprendre que son choix était claire et arrêté, Apolline De Pessan monterait avec lui, un point, c’est tout ! Inutile d’en discuter plus longuement car de toute façon, le milicien en avait la certitude, il ne saurait la faire changer d’avis. A quoi bon la sécurité quand on pouvait prendre des risques inutiles ! Le chevalier mit donc un pied à l’étrier, prévint son cheval et se hissa sur ce dernier qui ne bougea pas. Il tendit une main à la femme en tenue verte et l’aida à grimper, même si au vu de la scène, elle aurait très bien pu se passer de lui. La selle, bien que large pour pouvoir emporter de l’équipement, n’était pas vraiment prévu pour deux personnes. Il lui laissa donc un certain temps pour trouver une position convenable, ni trop proche pour un minimum d’étiquette, ni trop éloigné pour quand même être confortable. Et d’un mouvement de jambe, le cavalier donna l’ordre à sa monture de commencer son voyage.

Le cheval qui avait une robe marron et une crinière plus claire était une bonne partenaire de longue date. Artorias avait l’habitude de monter la jument, elle n’était pas la plus endurante ou la plus rapide, mais elle lui convenait parfaitement. Facile a monter, courageuse, elle suivait l'ordre qu'il lui donnait, peu importe le danger, la confiance régnait entre les deux. Nommé Luna, elle avança tranquillement jusqu'au grand portail du Manoir qui donnait sur la rue avant de s’arrêter pour laisser le temps à son cavalier de remettre son heaume. Mais il était hors de porté à cause de sa passagère, il allait devoir descendre, ils allaient devoir descendre, à moins que...

Arpentant la rue des Hytres coté noble pour la première fois sans casque, Artorias se tenait droit et avait le regard plongé dans le lointain. Il ne voulait pas regarder autour de lui alors que c'était impossible qu'on le reconnaisse, mais une peur sourde lui tenaillait le ventre. Et si un ami d'enfance ou un ancien ami de sa famille le reconnaissait ? Comment expliquer que les Lautrec n'étaient plus rien... quelle disgrâce.

Heureusement une demande de la Comtesse le ramena à l'instant présent, il tourna légèrement la tête pour la voir. Passer rapidement les portes principales ? Le milicien hocha la tête pour dire qu'il avait bien compris. Il n'était donc pas le seule à avoir des choses à cacher. Mais comme il aurait dû s'y attendre, les têtes se retournèrent pour admirer sa passagère. A deux sur un cheval, forcement qu'ils attiraient l'attention. Pourquoi n'avait-il pas mit son casque...

Une fois la porte des anges traversé, la rue devint bien plus animé que dans le quartier noble. Entre les charrettes, les étales à même la rue et la foule, le milicien préféra laisser Luna se diriger toute seule, usant de la bride qu'en de rare moment, la jument était à l'aise. Il était bien plus à l'aise ici. Petit à petit, les portes de la ville apparurent, solides et bien gardées, Artorias les avaient traversées un bon nombre de fois déjà. Il donna un léger coup d'éperon sur le flanc de sa monture pour accélérer la cadence, au même moment, la pression autour de sa taille s'intensifia légèrement.


- Nous allons bientôt sortir, est-ce votre première fois en dehors des murs ma Dame ?

Son instinct lui dictait qu'il devait occuper sa passagère le temps de passer les portes, tenter de la focaliser sur lui plutôt que sûr le mastodonte qui protégeait la ville.

- En tout cas vous avez bien choisi votre jour, il fait un temps superbe...

Parler de la météo dans les moments comme ceux là, était-ce vraiment le mieux qu'il pouvait faire ?
Artorias salua quelques miliciens en garnison à l'entrée de la ville qu'il connaissait et répondit même à une blague de l'un d'eux avant de reprendre.


- Vous m'aviez dit ne pas être doué sur un cheval Comtesse, mais j'ai l'impression que c'était juste une excuse... vous n'avez eu aucun problème pour monter et vous êtes à l'aise... vous vous êtes moqué de moi !


Il en profita pour se retourner en arborant un sourire rieur pour voir si elle allait bien. Bien sûr qu'il avait compris que ce n'était qu'une excuse pour monter avec lui, mais parler améliorait toujours les choses, toujours. Et si passer pour un idiot qui n'avait pas compris dés le départ ce fait permettait à la jeune femme de se focaliser sur lui plutôt que sur de sombres pensées, alors ça valait le coup. Mais pourquoi avait-elle peur des grandes portes ? le milicien s'était posé la question dès le début, mais il ne pouvait pas la poser. Sa curiosité ne pouvait pas le forcer à franchir cette ligne, il ne pouvait et ne voulait pas la mettre plus mal à l'aise. Artorias se retourna face à la route et lança sa monture vers leur destination.
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MessageSujet: Re: [Terminé]Une prière pour Anür [ Apolline De Pessan - Artorias ]   [Terminé]Une prière pour Anür [ Apolline De Pessan - Artorias ] EmptySam 20 Avr 2019 - 1:40


- « L’image ce n’est pas grand-chose, c’est modulable, en fonction des regards qui vous observe elle peut changer du tout au tout. »

Ce fut une conclusion, qui lui semblait cruellement réaliste, néanmoins un élément surprit quelque peu la comtesse. Son interlocuteur cherchait à préserver absolument sa réputation, avait-il même notion de quelque crainte pour la sienne, ce qui lui laissait supposer deux choses. La première, c’est qu’il craignait qu’un homme puissant face preuve d’une jalousie maladive et ne vienne lui rappeler sa place, la seconde c’est qu’il devait ignorer une partie ou la totalité de son histoire, celle concernant son mari, celle ou durant l’affaire de Sarosse, elle avait perdu époux et enfant face à un duc qui s’obstinait à refuser d’ouvrir les portes, celle qui lui avait octroyé la rumeur de traîtresse, d’infidèle au duché et pourtant, pourtant elle était toujours là à tisser soigneusement sa toile.

Une fois à l’extérieur, la dame avait semblé analyser la monture, faisant le tour de la jument tout en indiquant soigneusement sa présence à l’animal en laissant ses doigts longer la silhouette de la bête. Feu son époux n’avait de cesse de lui répéter que c’était important de se présenter, de se faire accepter par celui ou celle qui allait supporter un poids ou plusieurs poids, Apolline avait fini par prendre conscience que seules les bêtes étaient des êtres fidèles, bien moins cruels ou traîtres que les Hommes. Détaillant néanmoins son interlocuteur et sa chevelure blonde, sa manière de surveiller, de réfléchir, d’envisager les différentes options, la dame fit mine de le délaisser complètement de son attention, prenant la peine d’envisager les différentes possibilités et se rassurant de cette carrure masculine qu’elle jugeait apte à la protéger. La conversation avait fini par se réorienter sur la raison de cette escapade, du moins celle qu’elle avait fournie pour obtenir un milicien et pouvoir ainsi s’échapper de cette prison dorée. Bien qu’elle n’en dise rien, elle n’était pas certaine de voir chez lui un très grand croyant, à moins que ce ne soit simplement quelqu’un n’appréciant pas particulièrement Anür.

L’ensemble coulissa ensuite sagement vers quelque chose qui lui semblait être un fait concret, les origines de ce brave homme, représentant de la main armée du Duc bien malgré lui. Se pinçant les lèvres, émettant un semblant de sourire, la brune avait dû légèrement pivoter vers lui, le scruter, cherchant cette faille, cette hésitation. Comment pouvait-on se résigner à avoir ainsi tout perdu ? Comment était-ce possible d’accepter d’avoir été si haut pour être finalement si bas. Une fraction de seconde à peine, ses sourcils avaient dû se froncer, oserait-elle presque appuyer verbalement sur cette descente douloureuse, avant de retenir son souffle et ses lèvres s’étant entrouvertes au dernier moment
.

- « Êtes-vous seulement sur que ce soit une chance, messire Lautrec ? » aurait-elle presque pu évoquer son mari, les rumeurs de traîtrises, presque, oui, n’était pas connu pour faire preuve d’une bonté quelconque « Il n’y a rien de banal à votre histoire, si je puis me permettre, suis-je triste d’apprendre qu’une lignée a fini par quasiment s’éteindre, puissiez-vous un jour récupérer ce qui vous appartient. »

Si cela lui avait évidemment un jour réellement appartenu, la comtesse ne connaissait pas le nom, ni les parents, ni même le titre qu’ils avaient pu avoir. De ce fait n’importe qui pouvait se proclamer noble et tenter d’obtenir un domaine, si, lui avait perdu tout cela, c’est qu’aucun témoin suffisamment important n’avait pu se positionner en sa faveur.

- « Nous n’allons pas simplement à la plage, messire, nous allons faire une offrande à nous dieux, nous partons à la recherche d’une Sirène, afin de tenter d’apporter toute l’aide et la bienveillance dont le peuple a besoin actuellement » elle s’arrêta un instant « N’allez-vous tout de même pas penser que je vous aurai dérangé, vous, main armée de notre cher Duc pour une simple sortie baignade, non pas ? »

Elle s’arrêta un instant face à lui, laissant ses deux prunelles vertes vagabonder sur sa silhouette jusqu’à s’arrêter au niveau de ses yeux, jusqu’à chercher une étincelle de réponse, de réaction. À quoi bon. La manière de se rendre à destination fut plutôt clairement annoncée, ils iraient ensemble sur la même monture jusqu’à la plage, sans négociation possible. Le comprenait-il certainement, plus que l’homme d’armes se hissa finalement sur sa monture, avant de lui tendre la main pour l’aider à y parvenir. Ce fut étrange finalement, un peu trop certainement pour celle qui s’était retrouvée derrière, qui devait trouver une bonne position sans trop être gêné par l’équipement de la monture, sans être trop proche ni trop loin, en acceptant que ses mains se retrouvent au niveau de la taille du milicien pour se maintenir tout du moins, convenablement.

L’homme avait fini par indiquer à sa monture dont le pelage brun semblait plus doux et dont les poils venaient néanmoins se coller sur la tenue de celle qui avait un certain besoin de perfections. Ne pouvant s’empêcher de venir retirer l’ensemble d’un bref geste un peu distrait, elle ne put que relever les yeux face à la rue menant vers les portes de la grande ville. L’esplanade fut quittée un brin rapidement et si elle avait eu l’espoir, sans doute un peu naïf de ne pas croiser grand monde, les rayons du soleil semblaient avoir fait sortir même les moins matinaux. Peu fuyarde son regard vagabondait sur les différents visages, fière, aucunement honteuse de se retrouver derrière un homme d’armes. Peu importe les chuchotements, il n’y avait dans cette position pas grand-chose à dire, hormis souffler que la dame de Pessan était sortie en compagnie d’un milicien. Était-ce plutôt ce fait, celui de sortir qui devait étonner le grand nombre, elle qui ne parcourrait les ruelles que pour se rendre au temple, depuis la tragique perte.

Les ruelles plus animées par le petit peuple ne semblaient guère déranger la dame, qui ne voyait là qu’une curiosité somme toute justifiée qui ne s’interrogerait pas sur une sortie d’une noble, ou sur celui qui l’accompagnait ? Eux qui étaient toujours friands de la moindre petite formation de couple, de la moindre affaire de coucheries, parfois même était-il plus au courant que les principaux intéressés eux-mêmes. Resserrant néanmoins ses doigts sur la taille de son interlocuteur, Apolline laissa un instant son regard se perdre sur l’immense porte qui se dessinait au loin, comment ne pas être crispé, comment ne pas sentir son cœur se serrer et s’accélérer alors que déjà se revoyait-elle courir dans cette rue, rejoindre les remparts pour s’effondrer en avisant le massacre. Secouant doucement la tête, les lèvres pincées, elle formula cette demande un peu particulière qui ne fut reçue que dans un bref mouvement de tête. Pas de merci, simplement un « mh » qui lui avait échappé, signe qu’elle était peut-être presque prête à renoncer déjà à cette envie de sortir, était-ce trop tôt, n’était-elle peut-être simplement pas prête ?


- « La première fois ? Pas vraiment… » souffla-t-elle simplement alors qu’elle sentait sa gorge se nouer entièrement « Enfin, si, je suppose que pour vous, il doit s’agir d’une première fois »

Avait-elle conclu finalement sans trop savoir pourquoi, ses doigts avaient cessé la pression qu’ils exerçaient, alors que son regard se perdait sur cette porte, sur ses hommes qui n’avaient pas ouvert sous les ordres d’un homme soi-disant important ? Se souvenait-il de la tragique perte, de toutes ces personnes qu’ils avaient condamnées, se souvenaient-ils des coups portés sur la porte qui était fermée, des gémissements plaintifs, puis des griffes des créatures transperçant les chairs pour venir teinter le bois de rouge.

- « Le quoi ? » questionna-t-elle en sursautant à l’interrogation sur la météo « Oui un temps superbe, sans aucun doute »

Incapable de se focaliser sur autre chose que ses angoisses, que les troubles, que les souvenirs qu’elle revoyait encore bien trop souvent dans ses songes. La dame de Pessan du se faire violence pour se concentrer sur autre chose, pour conserver cette froideur et cet innexpression alors que son regard bien à l’abri dans le dos de l’imposant homme d’armes devait s’animer d’une tout autre étincelle. Elle s’enfonça davantage dans cette colère, ce regret et cette haine viscérale qu’elle pouvait porter au duc et à tous ceux qui pouvait lui obéir aveuglement sans utiliser un tant soit peu ce qui pouvait remplir leur crane. N’était-ce peut-être dans le fond que des esprits vides, dénués de toutes formes d’intelligence ?

- « Pouvons-nous avancer, messire ? » fit-elle un peu amère quand elle l’avait entendu plaisanter avec les autres, autres à qui elle ne répondit aucunement à la salutation, n’offrant guère le moindre regard « Voyons, je ne me permettrai pas toute moquerie à votre encontre, j’avais l’habitude de monter derrière mon époux, pas seule, et cela fait bien longtemps que je n’avais pas prati-»

Ca phrase ne fut aucunement terminé, alors que les portes venaient d’être franchi, alors qu’elle se retrouvait juste là où il avait péri, ou sa famille était tombée, la chair de sa chair, son propre sang, la prunelle de ses yeux. Avait-il senti cette vague de sentiments négatifs, cette triste profonde, cette crispation dans la moindre parcelle de son corps, même celle dont tout le monde ignore l’origine, percevait-il le bout de ses doigts se mouvoir en aiguille, cette tension régnant dans ses mains. Son visage, c’était tourné, fixant ce point qu’elle seule devait reconnaître, ce lieu qui dans une divagation se retrouvait de nouveau recouvert de sang, ce lieu où il reposait là, tentant de protéger leur enfant, essayant oui, avant de sombrer pour laisser des innocents se faire dévorer. Entendait-elle encore son hurlement, à elle, sentait-elle encore les mains de son père tenter de la retenir de ne pas sauter des remparts et de rester fière, de rester digne. Comment rester digne quand toute votre existence vient d’être anéantie par un seul et même homme qui s’était pris plus important que les dieux pour choisir le droit de vie ou de mort ?

Ne l’avait-elle pas vu se retourner ? Ne l’avait elle-même pas sans doute entendu si il avait tenté de la faire réagir, ou parler, plus rien ne semblait exister hormis ce souvenir, hormis cet état de fait, hormis cet acte qu’elle était incapable de pardonner. Fallait-il être patient, encore un peu, juste un peu. S’éloignant de la source, avait-elle fini par desserrer son emprise, par revenir sur le moment présent et par retrouver un soupçon de couleur, contenant, détermination, elle reprit rapidement sa faculté à ne rien dévoiler, ne rien dire. Bougea-t-elle légèrement derrière lui, pour signifier qu’elle était de nouveau là, ne l’avait-elle plu été à un moment ? Apolline venait même à en douter.


- « Vous me questionnez beaucoup à mon sujet, mais. » fit-elle en tentant de se reprendre « Vous ne m’avez guère évoqué votre propre vision de la chose, sortez-vous souvent messire de Lautrec ? Appréciez-vous ceux-là ou avez-vous une affinité plus prononcée pour la protection de l’intérieur des murs de notre précieuse ville ? »

Elle fit un petit silence, laissant un soupir fuir ses lèvres, signe que l’angoisse que l’instant avait provoquée avait fini par s’envoler, disparaître, pour ne laisser que cette énième cicatrice à l’intérieur de son âme, de son corps.

- « Pourquoi la milice d’ailleurs, finalement ? N’auriez pas voulu faire autre chose ? Ne pouviez-vous guère offrir votre épée au service d’un noble ? » elle se pinça les lèvres « Pensez-vous que nous allons mettre longtemps à arriver-Oh ! Regardez, les faubourgs… sont devenus si peu peuplés depuis l’arrivée des créatures… Je suppose que vous avez déjà la malchance d’en croiser, non pas ? »

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MessageSujet: Re: [Terminé]Une prière pour Anür [ Apolline De Pessan - Artorias ]   [Terminé]Une prière pour Anür [ Apolline De Pessan - Artorias ] EmptySam 20 Avr 2019 - 16:02
Oui, pendant quelques instants, elle l'avait regardé comme on regarde le pire des voleurs, un mélange de pitié et de suspicion dans les yeux. Si c'était bien vrai, le pauvre garçon, il ne méritait pas ça... ! mais est-ce que c'était bien vrai ? Tsss, pourquoi en avait-il parlé d'abord ? Et qui était-elle pour le juger ainsi ? Et pourquoi ne pouvait-il pas supporter le jugement ? Lui qui aimait croire qu'il était quelqu'un de réfléchi, avec du recul, qui acceptait ses défauts et les remarques, n'importe quoi. Ses muscles se crispant sous l'effet de sa réaction, il serra les dents. Maintenant il comprenait le sens de la première phrase, était-ce vraiment une chance que de l'accompagner ? Car oui, malgré le beau discours, en venant au Domaine De Pessan, le milicien était persuadé qu'il n'était là que pour assouvir le caprice d'une noble en manque de nouveauté. Peut être bien que demain elle se vanterait auprès de ses amis, qu'elle, Apolline Comtesse De Pessan avait eut le courage d'aller se balader en dehors de la citée. Racontant son aventure en boucle jusqu'à en déformer la moindre réalité. L'avait-il mal jugée ? au jeu des apparences le fils Lautrec n'était pas le meilleur, une Comtesse saurait sûrement se jouer de lui avec une facilité déconcertante.
Mais Artorias ne devait pas faire de vague, c'était l'ordre qu'il avait recu de son chef de Coutillerie et la dernière chose qu'il voulait, c'était de s'attirer plus d'ennuis. Donc il reprit contenance et arbora un faux sourire.


- Ce n'est pas ce que je voulais dire, mais il est vrai que certains nobles n'hésitent pas utiliser les pauvres miliciens pour leurs caprices... après tout, nous sommes remplaçables, nous.

Heureusement qu'il ne devait pas faire de vague.

- Mais je vous crois Comtesse, nous trouverons cette sirène et nous lui rendrons hommage !


Puis ils se mirent à descendre l'artère principale de la Ville. Le milicien avait malgré tout tenté de rassurer la femme dans son dos, mais ses tentatives étaient vaines. Plus ils avaient approchés de la porte, plus elle semblait loin. Presque collée à lui et pourtant hors de portée, Artorias n'était rien pour elle donc ses mots ne l'atteignirent pas. Passant les portes de la ville, il pensait que ça irait mieux, mais c'était tout le contraire. Il sentait les doigts de la Comtesse s’enfonçaient tels des aiguilles dans sa peau et alors qu'il s'était retourné pour voir si elle allait bien, le milicien avait compris que chaque personne avait un vécu douloureux. Le sien, Apolline le lui avait rappelé et jeté en pleine face, sûrement de façon involontaire. Quant à elle, son passé se rejouait sûrement ici devant les grandes portes. Le regard perdu dans le vide, pour la première fois depuis qu'il l'avait rencontrée, c'était facile de lire sur son visage... et cette fois, ce fut lui qui la regarda avec pitié en essayant d'imaginer ce qu'elle pouvait bien voir, mais c'était quelque chose de douloureux, assurément. Se retournant avant de trop la fixer, le cavalier sentit sa colère disparaître. Il aurait aimé trouver les mots pour la réconforter, mais il n'était qu'un simple milicien, il se contenta donc de diriger son cheval en attendant que cela passe.

Au bout d'un certain temps, la Comtesse reprit contenance et tenta de balayer le malaise en lui posant tout un tas de questions sur sa fonction de milicien, en était-il content ? Pourquoi ? Et surtout, avait-il déjà rencontré des fangeux ? Est-ce que cela l’intéressait vraiment ?


- Désolé si cela vous incommode madame, un seul mot de votre part et je saurais retourner à ma place... je souhaitais seulement faire la conversation.

Décidément, il avait vraiment du mal, ne pouvait-il pas simplement être fier de sa nouvelle situation et ne pas se rabaisser encore et encore ?

- Je fais parti de la Milice extérieur, donc oui j'ai l'habitude de sortir... ça peut paraître bizarre, mais j'ai moi-même demandé à servir en dehors de la ville. L'ennemi se trouve là-bas, alors pourquoi rester à l'intérieur ? Mes capacités font qu'il serait égoïste de rester à Marbrune. Si les personnes qui ont le pouvoir de protéger les faibles ne le font pas, qui le fera ? J'ai reçu une vrai formation militaire comparé à beaucoup d'autre miliciens, c'est donc de mon devoir que de l'utiliser à bon escient.

A vrai dire, il était loin d’être le seul, et beaucoup préféraient tout de même faire partie de la milice intérieure. A l’abri du danger et des fangeux, là où il fait bon vivre et où l'on est sûr d'avoir un repas chaque jour.

- J'ai déjà rencontré des fangeux, j'ai même cru bon de les combattre... quelle erreur, que ce soit avec mon maître ou dans les armées qui ce sont élevées pour tenter d’endiguer le fléau, une terrible erreur à chaque fois.Mais c'est aussi pour cela que j'ai décidé de me battre à l'extérieur, j'ai peur à chaque fois, je me demande même pourquoi je ne reste pas derrière les murs... mais c'est justement parce que j'ai vu les monstres et ce qu'ils peuvent faire... il marqua une légère pause, je refuse de rester les bras croisés jusqu'au moment où ils arriveront à pénétrer dans Marbrume.

Artorias pensait vraiment ce qu'il disait, il n'essayait pas d'impressionner ou de passer pour quelqu'un qu'il n'était pas. Non. Il avait peur lorsque, en mission, un fangeux apparaissait, il connaissait suffisamment la puissance de ces horreurs pour les craindre, mais si lui qui avait la force de se battre faisait demi tour... alors l'humanité serait perdue. La seule chose qui permet au mal de triompher est l'inaction des hommes de bien. Mais si ce bon sentiment était la principale raison, le fait est qu'il était plus facile d'obtenir des faits d'armes et de monter en grade dans la milice extérieure... la mort était omniprésente, il fallait remplacer les pertes, donc quand un chef de coutillerie meurt, l'un de ses subordonnés prend sa place, c'est comme ça. Et monter en grade dans la milice pourrait lui redonner un certain statut sociale. Un sergent n'avait rien à voir avec un simple milicien, il était respecté et écouté. Même les nobles devaient faire plus attention.

- Être au service d'un noble... ?


Il avait du mal avec son nouveau statut, alors travailler pour quelqu'un qui lui rappellerait le fossé entre eux chaque jour, ce n'était pas possible... et au moins, dehors, il côtoyait la mort, Artorias y avait pensé, tout finir d'un seul coup, plus de problème, retrouver sa famille et Nyci... que demander de plus ? Mais il n'avait pas le courage d'en finir lui même, il combattait donc des monstres, mais jusqu'à aujourd'hui, on l'avait épargné, encore et encore. Se rendait-il seulement compte de cela ? Lui qui espérait encore aujourd'hui une chance de renverser les choses, qui continuait d'y croire. Sûrement pas.

- J'aurais peut-être dû chercher un noble qui m'aurait accepté comme garde du corps, c'est vrai... mais quand je suis arrivé, personne n'a reconnu mon statut, on a douté de moi, je n'avais aucune preuves de mon rang... bande de chiens ! Si la Comtesse avait remarqué sa façon de parler et ses manières en moins d'une heure, avait-il vraiment besoin d'une preuve ? Ils voulaient juste protéger leurs rangs. Disons que, je n'ai pas trouvé de noble digne de ma protection...

Et se souvenant à qui il parlait, Artorias se tut avant qu'elle ne se sente insulter. Bien sûr il ne la visait pas personnellement, mais la Comtesse pouvait très bien le prendre pour elle.
Quittant les faubourgs, ils parcoururent un petit moment la route menant à Menerbes avant de bifurquer sur un chemin menant à la plage. Si au début ils avaient chevaucher entre quelques voyageurs et charrettes, à partir de maintenant ils seraient totalement seuls... ou du moins, ils avaient très peu de chance de tomber sur des gens de la ville. Par contre, des bandits, des exilés ou pire pouvaient les attendre. Artorias le regard dans le lointain scrutait les arbres, les buissons et broussailles, essayant de prévoir l'imprévisible.


- A partir de maintenant, nous pouvons faire de belles rencontres... comme des mauvaises, donc soyez vigilante Comtesse. N'hésitez pas à me prévenir si vous voyez quelque chose. Et n'oubliez pas que je suis là pour vous protéger, je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour vous.


Si elle en était consciente, elle aurait peut être confiance en lui, ça l’empêcherait alors d'agir d'une façon inattendue en cas de danger. Artorias avait vu des miliciens fuir face au danger en abandonnant leurs collègues, la peur pouvait pousser les gens à faire n'importe quoi.

- A ce rythme, nous arriverons vers midi à la plage... mais je doute que l'eau soit à votre convenance ma dame...

Elle ne venait pas se baigner, mais pour prier, elle lui avait bien fait comprendre... mais il pouvait bien rire non ? Avec un petit sourire aux lèvres, continuant de regarder droit devant lui, Artorias s'attendait à se faire réprimander.






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MessageSujet: Re: [Terminé]Une prière pour Anür [ Apolline De Pessan - Artorias ]   [Terminé]Une prière pour Anür [ Apolline De Pessan - Artorias ] EmptySam 20 Avr 2019 - 19:48


La dame avait fini par parvenir à revenir dans le moment présent, délaissant les souvenirs derrière le lieu de l’accident, ou plutôt du meurtre. Oui, du meurtre ne fallait-il pas se cacher derrière une quelconque apparence, le Duc en personne était devenu un meurtrier ce jour, quand il avait ordonné à ses hommes, ses pions de ne pas ouvrir la porte et de contempler un massacre auditif et visuel à vomir. Comment pouvait-on ensuite prétendre être un homme juste et bon, comment pouvait-on aspirer à diriger, comment pouvait-on être à ce point respectueux envers ce qui n’était rien d’autre qu’une petite raclure usant de son pouvoir pour tuer en toute impunité. Se pinçant les lèvres avec un peu plus de force, piquant de sa canine l’intérieur de sa lèvre inférieure, la brune se contenta de se demander à quel moment et pourquoi un homme choisissait d’être au service de celui qui lui avait refusé de récupérer son titre ? Ce fut lorsqu’elle s’interrogea à ce sujet qu’une tout autre idée avait fini par germer dans son esprit.

- « Faut-il être courageux, je suppose, pour affronter les créatures responsables de notre perte, quoique, ne sont-elles pas les seules coupables… Sans vous offenser, j’ai dû mal à comprendre pourquoi vous avez choisi de devenir milicien » au service du duc donc, être devenu une petite marionnette « Donner sa vie pour une ville, un peuple est quelque chose que je trouve particulièrement admirable, à la condition de ne pas perdre de vue sa propre personne et de ne pas se cacher derrière une quelconque envie de sauver la veuve et l’orphelin. Tâchez de ne pas vous oubliez messire, dans votre quête en tout cas, nous avons tous des aspirations bien plus égoïstes, n’est-ce pas ? »

C’est durant cette supposition, ce questionnement vis-à-vis de ses choix d’affiliation que la dame de Pessan l’interrogea sur son désir d’être au service d’un noble. N’avait-elle nullement imaginé le jeune homme garde du corps, ni même juste là exercer la sécurité du sang bleu, non, elle avait pensé à bien autre chose, quelque chose qui lui permettrait d’avoir encore une certaine influence, bien que certainement moindre à ce qu’il avait pu avoir par le passé. La réponse du milicien tira un sourire intérieur à celle qui comprenait bien, ou tout du moins osait supposer que tout n’était pas si simple à accepter, laissant jouer ses doigts sur une de ses propres cuisses, elle osa simplement repasser convenablement ses bras autour de la taille de son cavalier, pour éviter tout risque de chute.

- « Nous faisons tous des erreurs, n’est-ce pas ? Même le Duc. » elle émit cette petite pause passagère, accusa un mouvement de l’animal qui la secoua un peu plus que jusqu’alors avant de reprendre « En revanche, me suis-je mal fait comprendre, je ne pensais guère à un garde du corps non, ni à une garde personnelle, je pensais à un titre de chevalier, n’est-ce sans doute pas aussi glorieux que votre titre passé, mais était-ce toujours une manière de conserver un pas dans un monde qui vous appartient encore… »

Serrant davantage la taille de son interlocuteur devant la légère accélération de l’animal, soudainement plus à l’affût suite à la phrase de mise en garde, Apolline avait la sensation d’être rentré dans un territoire hostile ou l’insouciance n’existait plus et ou le danger se voulait omniprésent, levant un regard vers le ciel, vers le soleil, ne pouvait-elle que se rassurer de sa présence.

- « Vous seriez bien surpris de savoir ce qui est à ma convenance, Lautrec. » elle étira ses lèvres un premier vrai sourire « Paraît-il que l’eau froide permet de conserver une jeunesse éternelle » elle laissa un instant sa phrase se suspendre avant de poursuivre « Peut-être qu’un noble faisant un caprice se serait baigné, alors peut-être que nous pourrions le faire également, sans tomber malade, juste tremper les pieds au moins… »

Elle avait doucement secoué la tête, avant de desserrer sa prise, se repositionnant convenablement derrière lui, suivant le mouvement de son corps provoqué par les mouvements de l’animal. Son regard vagabondait sur son environnement et même si elle restait généralement silencieuse et neutre, fallait-il bien avouer qu’être à l’extérieur sembla lui faire le plus grand bien. L’odeur des arbres, des marais un peu plus loin, le chant des oiseaux, le craquement des branches, de la mousse, de la terre sous les sabots de la jument, l’ensemble ne pouvait que lui permettre d’oublier un temps que les monstres était la quelque part, tout lui permettait sur l’instant de penser à autre chose que la mort et ce besoin de vengeance.

- « Vous ai-je dis que la cérémonie devait s’effectuer nue ? » tenta-t-elle d’annoncer en conservant un calme, laissant un silence s’installer, ou tout du moins le temps à l’homme de se questionner vis-à-vis de son sérieux « Je plaisante, rassurez-vous. Puis-je vous appeler par votre prénom, vous pouvez faire de même, cela sera me semble-t-il plus simple, surtout si nous trouvons la mort dans une rencontre non désirable. »

L’idée ne l’effrayait pas plus que ça, avait-elle toujours perçu une forme de délivrance dans le fait de rejoindre le royaume des trois. Cependant et bien que la jeune femme soit devenue plutôt égoïste, ne pouvait-elle se résoudre véritablement à sacrifier une vie, surtout celle d’un homme d’armes qui se pensait sans aucune valeur. Laissant ses doigts tapoter le flanc de son interlocuteur, avisant toujours son environnement, elle se laissa porter par son envie de converser, bien loin de ses mauvaises pensées habituelles :

- « Que préférez-vous dans l’extérieur, vous qui vous y rendez souvent et comment se porte les villages, le labret ? Avez-vous déjà rencontré des bannis ? » hésitante elle poursuivit « je doute que votre perte soit aussi facilement remplaçable que ce que vous laissez entendre cependant, un noble, surtout aujourd’hui ne vaut plus grand-chose, un homme sachant se battre et combattre la fange à beaucoup plus de valeur, enfin, ce n’est que mon humble avis… N’est-ce peut-être pas la réalité à laquelle vous croyez. »

Un peu plus loin devant eux, se jouait une scène quelque peu surréaliste, une biche venait de passer, suivi d’une autre, qui en avisant les visiteurs non désirés s’étaient rapidement enfuie. Apolline n’avait pas pu s’empêcher de se pencher légèrement, avant de froncer les sourcils devant une tout autre source d’observation. Derrière les délicieuses créatures, deux individus semblaient suivre les traces, pistant l’animal dans une tenue dénotant d’une certaine pauvreté, arc et carquois dans le dos, une dague à la main, le duo se pressa de traverser le sentier à la vision du cavalier et de sa passagère. La comtesse n’avait pas pu s’empêcher de se crisper un, plus vis-à-vis de sa pensée et de la sensation de voir des sauvageons sans scrupule que par une quelconque crainte.

- « Des chasseurs ? » questionna-t-elle en direction du milicien

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MessageSujet: Re: [Terminé]Une prière pour Anür [ Apolline De Pessan - Artorias ]   [Terminé]Une prière pour Anür [ Apolline De Pessan - Artorias ] EmptyDim 21 Avr 2019 - 21:16
Que voulait-elle dire ? Le milicien aurait aimé pouvoir scruter le visage de la comtesse pour tenter de découvrir à quoi elle pensait, et surtout quels étaient les sous-entendus. Avait-elle quelque chose à reprocher au Duc ? On pourrait le croire en l'écoutant, mais à quel point ? Un rapport avec la réaction au niveau des portes ? Le milicien resta muet un moment pour réfléchir à la portée des paroles de la femme. Était-ce de la trahison ? Ou juste un test... ? C'était impossible à savoir pour l'instant, ne voulant pas se faire de fausses idées, il mit donc ça dans un coin de sa tête avant de passer à la suite...
Continuant d'avancer sur le chemin de terre, Artorias, les sens en alerte, ne put s’empêcher de se retourner une nouvelle fois vers elle. Chevalier ? Était-ce une proposition déguisée ou juste une simple question... ? Bien sûr que cela était intéressant, mais encore fallait-il trouver un noble qui avait besoin d'un chevalier. Avoir un rang, l'appui et les ressources d'une famille tout en pouvant garder un minimum de libre arbitre, que demandait de plus ?


- Chevalier serait intéressant en effet... mais qui embaucherait un pauvre milicien sans fait d'arme connu ? Personne.

Artorias avait des faits d'armes, mais comme pour son titre, aucune preuve n'existait pour le prouver. Il balaya cette idée fugace et se remit droit.
Puis la Comtesse, au lieu de le reprendre, avait joué le jeu. Elle lui montra ainsi une nouvelle facette de sa personnalité, elle n'était pas qu'un masque froid incapable du moindre trait d'humour, au contraire. Artorias rigola gentiment à la suite du petit discours.



- Je devrais peut-être arrêter de prendre des bains chauds alors... En tout cas, c'est le genre de souhait que je pourrais facilement accepter de la part d'une Noble Capricieuse... ma Dame.


Une main posée sur le pommeau de son épée comme pour se rassurer et une autre sur les rennes de la jument, Artorias se sentait bien. Lui qui avait eut peur de devoir faire un trajet long et ennuyeux se surprenait apprécier la compagnie de la Comtesse. Elle ne le dérangeait pas.

- Vous ai-je dis que la cérémonie devait s’effectuer nue ?

Et du tac au tac sans vraiment réfléchir, le milicien lança :

- Oui Anür doit nous juger dans notre plus simple habit... Je ne regarderais pas Comtesse, vous avez ma parole. Pour Rikni il faut gagner une partie de carte contre un Fangeux, courage et intelligence hein ?

Et pendant quelques instants, il se perdit à imaginer lui et la Comtesse complètement nus entrain de jouer la partie de cartes de leur vie contre un monstre... c’était en tout cas une bien belle scène.
La Comtesse lui exprima le souhait de passer outre les politesses en vigueur. Ils étaient seuls à présent, alors pourquoi e soucier de l'étiquette. Le milicien accepta d'un signe de tête avant d'ajouter, pour être le premier à briser la glace :


- Je ne compte pas vous laisser mourir aujourd’hui Apolline... pas avant que vous ayez la chance de raconter votre rencontre avec une sirène !


Et bien ! devait-elle se sentir à l'aise ou bien l'air de la nature devait la changer car Apolline ne s’arrêtait plus. Comme si elle découvrait un monde, elle lui posait tout un tas de question, c'était agréable. Il laissa Luna quitter un moment le chemin pour contourner un arbre mort tomber en plein milieu avant de répondre.


- Ce que je préfères à l'extérieur... ? Et bien, simplement ça ! Dit-il en montrant le paysage. Cette liberté est agréable, et entre la caserne et la ville, c'est parfois difficile de trouver un peu d'espace pour soit. Alors qu'ici c'est tout l'inverse.

Et ici, il n'y avait personne pour vous juger ou pour vous dire quoi faire ! Seulement vous et la nature sauvage. Mais Artorias n'était pas un solitaire, c'est pourquoi il était la plus part du temps avec sa coutillerie... a défaut d'avoir mieux.


- Les villages les plus proches comme Conques et Menerbes se portent bien, le Labret a eu des difficultés, mais il tient bon. Nos paysans en ont dans le ventre, ils refusent de se laisser faire. Des bannis ? Oui j'ai déjà parlé avec quelques un d'entre eux, ils ne sont pas tous des tueurs...


Il épargna les détails, la vie en dehors des murs étaient difficiles et il y avait régulièrement des attaques de Fangeux ou de bandit. Mais pour survivre et nourrir la ville, ils étaient obligés de passer par là. La reconquête serait longue et beaucoup de sang allait encore devoir couler.
Quand il avait l'impression de la comprendre, la Comtesse avait le don pour le surprendre. Comme si elle pouvait l'estimer plus qu'un noble, de douce parole pour le flatter, pour jouer avec lui. Mais malgré ça, Artorias décida d'y croire un minimum, ou bien d'en jouer.


- Vous savez flatter un homme, Apolline... Mais je ne pensais pas trouver une Comtesse mettre plus de valeur dans quelqu'un comme moi que dans une personne de son rang... d'habitude la noblesse se protège et-



Mais Artorias arrêta son cheval et raffermit sa prise sur l'épée qui pendait sur son flanc gauche. Deux biches passèrent, suivi de deux hommes. Luna se tourna légèrement vers la gauche, le milicien pouvait sentir la nervosité de la jument face à eux. Les chasseurs avaient leurs arc dans le dos et tenaient des dagues, drôle de façon de chasser. Ils s’approchèrent en les saluant et Artorias se contenta d'un geste de la tête en guise de réponse. Le premier homme devait faire sa taille et avait un nez d'une taille considérable, il rangea sa dague et tendit une main vers le museau de Luna pour la calmer. Son partenaire lui s'approcha sur le coté, petit et fin, on aurait dit un rat.

- Et bien, c'est rare de croiser des gens aussi loin de la route... Menerbe c'est pas par là hein !

Bizarrement, les ennuis apparaissaient beaucoup plus rarement quand il était avec ses partenaires de la milice. Refusant de laisser le deuxième s'approcher de trop prêt, Artorias fit tourner Luna autour du premier homme.

- - Ne vous inquiétez pas pour nous, nous rejoignons seulement notre coutillerie qui s'est installé plus loin.

Normalement, le fait d'évoquer son appartenance à la milice suffisait à éloigner les problèmes, mais est-ce que ça allait fonctionner cette fois ? Il avait bien vu le regard du premier homme sur Apolline. Une milicienne n'était pas aussi belle, mais surtout, elle ne portait jamais de bijoux de tête...

- Ho d'accord, on vous croyez perdu.

Et l'homme s'écarta du cheval en ouvrant les bras, un sourire aux lèvres. Le chevalier prit un instant pour réfléchir, il était sûr que les deux arrivant n'étaient pas des chasseurs... son instinct et son expérience lui disait de s'occuper d'eux tout de suite pour éviter toutes complications. Mais le problème, c'était la pression au niveau de son torse qui avait augmenté. Il ne devait pas oublier la Comtesse dans son dos, il ne pouvait prendre de risque. Artorias lança donc la jument au galop pour s'éloigner rapidement.


- Je ne sais pas, mais je n'ai jamais vu un chasseur traquer sa proie dague à la main... Accrochez vous.


Après une bonne distance, il calma la jument et quitta le chemin pour éviter de laisser des traces trop facile à suivre.
Peut être qu'ils étaient en effet des chasseurs et peut être qu'ils allaient simplement reprendre leur traque... mais dans le doute.


- Attendez moi ici.

Il la fit descendre sans vraiment la ménager avant de retourner sur ses pas, son but était de créer une deuxième piste à suivre et d'effacer au mieux la leur. Et dans le cas où il tomberait sur d'éventuel poursuivants, le milicien aurait le champ libre pour se battre. Mais personne à l'horizon, il se contenta donc de cacher leurs traces. Cela lui prit une bonne vingtaine de minute avant de retourner, par un autre coté, auprès de la Comtesse. Peut-être que la laisser seule pouvait paraître osé, mais c'était un cheval qui était recherché, pas une personne seul caché au coin d'un arbre...


- Désolé de vous avoir laissé, je préférais m'assurer que nous étions bien seuls... Nous allons éviter de prendre le chemin avant un moment, nous allons longer la coté jusqu'à la plage. Le terrain n'est pas difficile donc nous pouvons nous le permettre, cela va prendre juste un peu plus de temps.

Il lui tendit à nouveau sa main pour l'aider à monter. Si la situation était normale pour le milicien, la Comtesse devait sûrement avoir eut sa dose d'adrénaline.


- Vous allez bien ? Ça va aller, je vous le promet. Toujours partante... ?

Un sourire et un regard réconfortant, le milicien tenta de faire comme si tout allait bien, mais au fond de lui il espérait seulement que les deux hommes étaient juste des chasseurs...








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MessageSujet: Re: [Terminé]Une prière pour Anür [ Apolline De Pessan - Artorias ]   [Terminé]Une prière pour Anür [ Apolline De Pessan - Artorias ] EmptyLun 22 Avr 2019 - 21:34


- « Peut-être que vous ne vous posez pas les bonnes questions ? Qui ne serait pas intéressé d’avoir un chevalier pour le protéger ou pour l’envoyer combattre en son nom pour impressionner le Duc ? » elle fit une légère pause « De nos jours, l’importance n’est plus le titre, la taille ne se mesure plus avec des mots, mais avec des actes ou des biens. »

Elle laissa un petit silence s’installer, détaillant son environnement, parfaitement conscience que la noblesse avait toujours été un concours de taille, d’influence, de poids. Aujourd’hui, ce n’était plus le titre qui offrait le respect, mais le nombre de biens, êtes-vous natifs ou non ? Possédez-vous encore des commerces ? Que faites-vous pour aider le Duc ? Avez-vous encore un peu d’argent ou êtes-vous de ses nobles qui se font nourrir logé et blanchir en attendant de se faire mettre à la porte de l’esplanade ? Peu importe l’origine, tout le monde était désormais un pion entre les mains du grand héros le Duc, celui qui mènerait sans aucun doute possible, l’humanité à sa perte.

- « Enfin, je me montre bien trop intrusive, veuillez m’en excuser messire. »

Absolument pas sincère, avait-elle juste envie de faire rentrer un tout petit doute dans l’esprit du milicien, un peut-être, et si, juste pour instaurer ce petit murmure qui viendrait de temps en temps lui rappeler que finalement il avait peut-être le choix ? Ne pas être un vulgaire milicien, mais un chevalier. Se pinçant doucement la lèvre inférieure, elle savoura le changement de conversation un peu plus léger et s’autorisa à un peu moins de contrôle. L’air de l’extérieur sans aucun doute, à moins que ce ne soit également l’influence de l’homme d’armes sur sa personne, difficile à dire, s’était fort peu probable.

- « Un souhait ? » fit-elle sagement « De mettre les pieds dans l’eau, n’est-ce pas, c’est bien de ça dont il s’agit ? »

Ses lèvres s’étaient étirées dans un sourire, alors qu’elle manqua presque de rire à la remarque de son cavalier. S’imaginait-elle volontiers face à un fangeux, entièrement nue pour s’essayer à une petite de cartes. Roulant des yeux, resserrant son emprise sur la taille du milicien, la comtesse se contenta d’oublier cette idée étrange, l’humour était un don qu’elle n’avait pas obtenu, quoique, fallait-il bien l’admettre cette réflexion spontanée l’avait fait sourire.

- « C’est fort dommage, je ne sais pas jouer aux cartes, serais-je donc contrainte de vous regarder, conservant tous mes espoirs en votre possible victoire… »

La suite fut un peu plus déroutante pour la noble, premièrement parce qu’elle autorisait un milicien, donc un homme finalement banal à la nommer par son prénom, mais ensuite parce que ledit homme avait utilisé son prénom. L’instant fut plutôt dérangeant, alors qu’une vague de frissons était remontée de manière désagréable le long de sa colonne vertébrale. Difficile pour la dame de parvenir à faire abstraction de l’autorisation qu’elle avait elle-même donnée, ce n’était si simple de jouer la carte de la comtesse accessible, gentille, agréable, surtout pour celle qui depuis bien trop longtemps c’était enfermé dans des sentiments négatifs. Laissant ses doigts courir sur sa cuisse, prenant une légère inspiration et se concentrant sur la conversation, mais surtout l’environnement. Ce n’était pas souvent qu’elle avait l’occasion de sortir.

- « Mhhh, je suis heureuse de voir que vous n’avez pas dans l’idée de m’abandonner au fond des marais. En revanche, pour la sirène, loin de moi l’idée de vouloir briser vos espoirs, mais nous serions très chanceux de l’apercevoir. » elle s’était hissée jusqu’à son oreille pour ajouter « Entre nous, je ne crains que ce soit que le fantasme de quelques prêtres, faut-il bien encore rêver un peu… »

Elle se replaça convenablement derrière lui, réinstaurant cette distance réglementaire entre eux, se pencha légèrement pour détailler la jument contourner un arbre mort, avant de laisser ses deux prunelles vagabonder autour d’elle et son interlocuteur. Artorias était donc un homme appréciant la liberté, difficile de croire que ce simple mot existait encore réellement, à l’intérieur l’étouffement était omniprésent, à l’extérieur le risque de mort un peu trop présent. Pouvait-on alors encore parler de liberté ?

La suite manqua néanmoins de faire grincer des dents à la jeune femme, si le début était complètement juste, la fin pouvait lui offrir la mort sans attendre. Venait-il de s’apercevoir qu’il avouait trahir le duc ? En avait-il au moins conscience ? Les bannis devaient être tués à vues, comment un milicien pouvait alors évoquer le fait qu’il en avait croisé, qu’il avait discuté avec certains d’entre eux et qu’ils ne sont pas tous des tueurs ? Sur un simple témoignage de la prêtresse, sur une simple plainte, Artorias pouvait en une fraction de seconde perdre encore plus que ce qu’il avait perdu, jusqu’à même perdre sa propre vie.

- « Vous êtes très drôle, Artorias, faites néanmoins attention, si une personne vous prenez au mot, vous reposeriez déjà au bout d’une corde » fit-elle en insistant un peu, certaine qu’il comprendrait à quoi elle faisait allusion, l’information n’était néanmoins pas tombée dans l’oreille d’une sourde « C’est dommage que le bannissement n’existe plus, cela donnait au moins de quoi occuper la fange et lui éviter de se rapprocher ainsi de Marbrume. »

La suite ne fut qu’un doux rappel vis-à-vis de sa valeur, sans qu’elle n’en pense forcément le moindre mot, quoique, avouait-elle volontiers mettre plus facilement sa confiance dans un homme d’armes, que dans un simple sang bleu qui vit en se dissimulant derrière les murs de son imposante demeure. La conversation se stoppa malheureusement trop rapidement et la dame ne put que sentir la crispation de l’animal, tout comme celle de celui à qui elle était accroché, serrant davantage ses mains autour de sa taille, la brune ne put retenir un regard glacial vers les deux nouveaux arrivants, notamment à celui qui c’était glissé sur le côté, ressemblant à un rat et qui déposait sur sa personne un regard bien trop distinctif pour être ignoré. Un bref échange de paroles, un mensonge amenait de la plus simple des façons et le cavalier avait lancé sa monture au galop, éloignant ainsi le duo de celui restant. Pivotant la tête pour offrir un regard aux deux présumés chasseurs, la dame de Pessan de put retenir qu’un visage et un regard peu flatteur à son égard.

- « En effet.. »

Un murmure un simple murmure alors que le grand galop l’avait obligé à venir coller le milicien, à déposer sa tête contre le haut de son dos, éviter toute chute, conserver une stabilité et surtout s’éviter d’avoir des bleus imposants sur le fessier –chose qui pour l’heure n’était pas encore une parfaite réussite-. Ce ne fut qu’après une longue distance, qu’après un long sur le sentier que l’animal calma enfin sa course, qu’elle s’imagina parvenir enfin à quelque chose de plus serein, mais il n’en fit rien. Directif, l’homme d’armes l’avait fait descendre et sans réellement comprendre elle avait glissé le long de la jument pour se retrouver les deux pieds sur le sol, là, alors qu’elle s’attendait à ce qu’il en fasse de même, il lui ordonna de l’attendre ici. ICI ? Un sourcil de la comtesse avait dû se relever alors qu’elle n’avait pas eu le temps de rétorquer, alors qu’il s’était éloigné sans sourciller, sans même l’aviser d’un dernier regard. Disparu.

- « Ici… » répéta-t-elle en avisant son environnement, désormais seule « C’est une plaisanterie ?! » pesta-t-elle en détaillant l’endroit où l’homme avait disparu

Avait-elle eu envie de hurler, soudainement, de lui ordonner de revenir, de formuler une montagne de menace plus cruelle et monstrueuse les unes que les autres, mais ce ne fit que le silence qui s’extirpa de ses lèvres. Le silence oui et cette crainte qu’il ne revienne pas. Elle avait dû tourner en rond, arracher les feuilles des arbres, donner des coups de pieds dans le moindre caillou. La comtesse avait senti son cœur s’accélérer, tambouriner dans sa poitrine avec force, manquer d’exploser même, alors que son souffle se faisait lui aussi plus douloureux. Depuis quand abandonnait-on une comtesse dans les bois des faubourgs, seul, alors que la fange pourrait roder ?! Lissant à plusieurs reprises sa tenue, cherchant à retenir nerveusement le moindre poil de la jument, la brune commençait à perdre patience alors que le silence si agréable du lieu commençait à devenir aussi étouffant que les murs de Marbrume. Le moindre piaillement d’oiseau devenait effrayant, le moindre courant d’air, le moindre mouvement de feuille, le moindre craquement du bois.

Immobile dans un premier temps, elle avait fini par abandonner sa position, presque déjà à bout de nerf, ou de colère, son regard c’était fait beaucoup plus froid, sévère, pour ne pas dire explosant de haine. Avançant de quelques pas, il était hors de question qu’elle se retrouve à mourir là, sans rien faire, bouffer les boyaux à l’air par un fangeux. Hors de question. Donnant un coup dans un caillou, certainement trop gros, elle ne put retenir un petit couinement avant de relever les yeux vers les bruits beaucoup trop imposants qu’elle crut être une attaque de fangeux, avant de découvrir la carrure de l’animal et de son cavalier.

Son visage avait dû devenir aussi pâle que celui d’un cadavre, alors qu’elle semblait accepter enfin de respirer lorsqu’il reprit la parole. Sourcil froncé, dévisageant avec une certaine hargne celui qui l’avait lâchement abandonné là sans lui offrir la moindre explication, ne pouvait-elle que rester silencieuse, de crainte de sortir des mots dépassant largement sa pensée.

- « Soit » fit-elle « Comme bon vous semble. » rajouta-t-elle le plus froidement du monde.

Elle n’avait cette fois-ci aucunement pris sa main pour monter, usant de la force de ses avant-bras pour se hisser puis pour pivoter sur l’animal, fort heureusement elle réussit du premier coup, ce qui la soulagea n’aurait-elle pas supporté de se louper, alors qu’elle était encore en colère. Cette fois-ci, elle ne s’agrippa pas à lui non plus, attendant sagement que l’animal reprenne sa route, si jusque-là, elle passait un plutôt bon moment, cette fois-ci elle n’avait qu’une hâte : arriver à la plage et rentrer. Ce ne fut que lorsque son interlocuteur se retourna pour lui offrir un regard et la questionner sur son état qu’elle crut rêver, était-il réellement sérieux ?!

- « Parfaitement bien, ce n’était pas comme-ci je venais de me retrouver seule au milieu des bois, là où la fange se promène, parce que vous craigniez d’être suivi ou la présence de je ne sais pas trop qui, ou quoi. » elle le dévisagea un instant, il lui avait promis protection et comment l’aurait-il protégé si elle s’était fait attaquer durant son absence ? « Ne faites pas des promesses que vous ne pouvez pas tenir » fit-elle en laissant sa langue claquer pour montrer une certaine contrariété, un geste involontaire, complètement réflexe. « Allons-y, puisque notre nouveau chemin va prendre plus de temps, à moins que vous ne souhaitiez que je reste là encore un peu ? »

Elle lui avait montré d’un signe de tête le sol.

- « Qui sait, peut-être même aurais-je fini par prendre racine. » ajouta-t-elle amère.

Des promesses, Apolline avait eu l’occasion d’en entendre, notamment la dernière en date, que tout allait bien se passer, que tout allait s’arranger, oui, comment tout pouvait s’arranger alors que son mari et ses enfants s’étaient fait dévorer juste devant ses yeux ? Prenant une légère inspiration, elle fit un nouveau signe de tête au cavalier pour lui indiquer qu’il pouvait poursuivre sa progression, après tout, n’était-il pas à ses ordres finalement ? Ce fut une vague de silence pour celle qui se trouvait derrière l’homme d’armes, qu’il parle ou non. Apolline s’étant complètement et intensément refermé sur elle-même, ses doigts venaient trifouiller nerveusement la ceinture qui se trouvait à sa taille, alors qu’elle conservait un équilibre mitigé derrière celui qu’elle refusait désormais de toucher. Et maintenant pensait-elle ? Et maintenant ? Elle était dehors avec un parfait inconnu, qui n’hésitait pas à l’abandonner dans un coin pour une raison qui lui semblait obscure, elle allait tout droit à la plage pour faire une cérémonie à laquelle elle ne croyait même pas forcément.

- « C’était stupide » fit-elle finalement après un temps « Votre idée, j’entends. » rajouta-t-elle juste au cas où « Ne me prenez pas pour plus fragile que je ne suis, si vous m’abandonnez derrière, vous ne pourrez aucunement me défendre, qu’auriez-vous si je n’étais plus là à votre retour ? »

La question resta un instant en suspens alors que finalement l’unique réponse qui lui vint en tête, fut tout aussi désagréable que le reste, il n’aurait rien fait, évidemment, comme le Duc était en mesure de fermer les portes, un homme était en mesure de fermer les yeux, de rentrer, d’évoquer un caprice d’une noble qui voulait rester dans un petit village, ou d’une attaque et de la perte tragique de la Comtesse de Pessan. Cette réalité lui laissa un nouveau goût amer en bouche, alors que finalement son envie de liberté s’amenuisait petit à petit.

- « Qu’est-ce qui vous inquiète tant que ça ? » fit-elle finalement plutôt brusquement « Que je sois une femme, que ma place n’est pas à l’extérieur, que vous êtes là pour répondre à un vulgaire caprice d’une comtesse qui tente de résoudre son ennui, que je ne sache pas me battre, ou c’est cette rencontre avec les deux hommes ? De quoi avez-vous peur ? Dans le pire des cas, vous n’aurez cas faire exactement ce que vous avez fait là, m’abandonner, ils s’amuseront avec mon corps, me laisseront pour morte et vous n’aurez cas juste me récupérer après ça. »

Était-elle juste en colère ou sincère, difficile à dire semblait-elle avoir une voix pourtant neutre, presque douce, comme-ci elle était complètement détaché de ce qui pouvait bien lui arriver. Dans le fond était-ce un peu le cas, formaté à l’idée qu’une femme n’était là que pour combler les désirs et plaisirs des hommes, résolu à l’idée de ne plus éprouver le moindre bonheur sincère, convaincu qu’elle avait déjà vécu que le pire et que rien ne pourrait plus la faire autant souffrir, Apolline ne semblait guère avoir véritable conscience des risques ou du danger.

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MessageSujet: Re: [Terminé]Une prière pour Anür [ Apolline De Pessan - Artorias ]   [Terminé]Une prière pour Anür [ Apolline De Pessan - Artorias ] EmptyMar 23 Avr 2019 - 18:04
Ignorant sa main, lui lançant un regard assassin et des paroles acides, elle lui fit comprendre que madame n'était pas contente. Heureusement pour Artorias, elle ne pouvait voir le léger sourire sur son visage. Peut-être qu'en effet, la laisser seule quelques minutes dans les bois avait dû lui faire peur, mais c'était pour lui la meilleure décision. Leurs éventuels poursuivants cherchaient un cheval, ils seraient donc tomber sur lui et non pas sur la Comtesse. Quant à un Fangeux, il y avait peu de chance de tomber sur l'un d'entre eux en pleine journée et encore moins aussi proche de Marbrume... et si il y en avait un dans le coin, encore une fois, un homme sur un cheval était bien plus facile à traquer... après, le risque zéros n'existait pas, mais la situation était très loin d’être aussi dangereuse que ce qu'elle pouvait penser. Le milicien avait mille fois plus d'expérience qu'elle dans ce genre de situation, alors pourquoi ne pas avoir un petit peu confiance ? C'était bien une noble après tout, exactement comme les autres. A la moindre contrariété, la vraie nature d'Apolline, qu'elle avait si bien réussi à cacher jusque là, était revenue au galop. Comment avait-il put imaginer que cette femme était différente ? Et dire qu'il avait fait l'erreur d'évoquer les bannis... maintenant la Comtesse, qui avait une dent contre lui, avait de quoi le faire chanter. Ce qu'il pouvait être idiot, il suffisait d'une jolie femme avec un peu d'intelligence pour qu'il face n'importe quoi... Elle le remit donc à sa place et tenta même de lui faire la leçon.

Artorias se retint de dire quoi que ce soit, il se contenta de caresser le cou de Luna de sa main gauche, jument qui sentait bien que sa passagère était énervé et qui commençait du coup à faire n'importe quoi... Pris aux pièges entre deux femmes, le milicien se demanda comment la situation avait put changer aussi rapidement. Passant d'un agréable moment à... à ça !


- Qu’auriez-vous fait si je n’étais plus là à votre retour ?

Le milicien se serait épargné une remontrance de la part d'une Comtesse qui découvrait la vie en dehors de Marbrune en tout cas...
Mais son silence avait dû attiser la colère de madame De Pessan car elle reprit avec plus de véhémence encore. Sauf que cette fois le milicien le prit mal, que l'on remette ses compétences en cause, pourquoi pas, mais qu'elle ose cracher sur son honneur, il le refusait. Stoppant Luna d'un simple mouvement, il se redressa sur la selle et regarda droit devant lui, les sourcils froncés. Si on pouvait noter de l'impatience, il n'y avait pas une once de méchanceté dans sa voix.


- Combien de fois vous êtes-vous retrouvée dans ce genre de situation ? Car pour moi, c'est mon lot quotidien. Si vous n'aviez pas été là, je peux vous assurer que leurs têtes auraient volés au moment de notre rencontre... ils ne sont pas chasseurs, seule une noble qui découvre le monde extérieur pourrait le croire. Vous me demandez de quoi j'ai peur ? Que cette fameuse noble qui semble connaître les fangeux et mon travail bien que moi se retrouve en danger... croyez le ou non, je n'ai pas pour habitude de ne pas tenir mes promesses. J'ai juré de vous protégez aujourd'hui et je le ferai.


La jument commença à faire demi tour sur ordre de son maître. Rien ne servait de continuer, lui comme elle, ils avaient juste envie de rentrer en ville. Et après lui avoir parlé des bannis et avoir osé lui répondre de cette façon, le mieux pour lui était d'en finir au plus vite... surtout que plus il parlait, plus l'idée de réellement l'abandonné semblait douce.

- Je ne sais pas si c'est un caprice de votre part ou une vraie requête, je ne sais pas si la place d'une Comtesse se trouve à l'intérieur de Marbrume ou à l'extérieur... et je ne sais pas si je dois compter sur votre aptitude à savoir vous battre ou non... mais je sais une chose, Comtesse, vous allez rentrer en sécurité. Et vous ne savez vraiment pas de quoi vous parlez...



Serrant les poings à s'en faire mal aux phalanges, le « chevalier » se mordit la langue pour s'arrêter de parler. Comment pouvait-elle dire ça ? Si Artorias avait encore fait partie de la noblesse, il se serait retourné pour la gifler et la remettre à sa place. Heureusement pour Apolline, il n'était plus qu'un simple homme du peuple avec lequel elle pouvait jouer. D'un simple mot, la femme dans son dos pouvait lui mener la vie dure... Alors que de nouveau, ils se retrouvèrent là où il l'avait « abandonnée », Artorias craqua.

- Vous ne voulez pas que je vous prenne pour plus fragile que vous êtes... mais comment suis-je censé le faire ? derrière vos belles paroles et ce jolie masque dont vous vous parez, par deux fois vous avez craqué ! D'abord devant les murs, vous pensiez que je n'avais pas remarqué ? Que j'étais juste un idiot ? Et maintenant ici... vous m'avez conseillé de faire attention à mes paroles, mais c'est le cas pour vous aussi Comtesse ! Vous abandonnez à eux ? Savez vous seulement ce que ça représente... ? Car moi oui, j'ai vu ma femme et ma sœur se faire violer... et je donnerais tout ce que j'ai, ma propre vie si il le faut, pour avoir une chance de changer le passé !

Cette fois, on pouvait facilement ressentir la colère de l'homme ! Même une pointe de détresse sur la fin. Il aurait aimé lui lancé un regard noir, mais même dans sa colère, le milicien gardait le contrôle.

Lors de l'exode, alors que le convoi de sa famille se dirigeait vers Marbrume, il y eut une attaque de bandit. Dans le même genre que les deux hommes rencontré un peu plus tôt. Lors de cette fameuse attaque, alors qu'il protégeait le chariot où se trouvait sa mère, Nyci et Margareth se firent enlever. Il ne s'en rendit compte qu'après avoir chassé le dernier attaquant... Il avait mit trois heures à retrouver sa femme et sa sœur, trois interminable heures. Si le temps lui avait semblé terriblement long à traquer les traces des kidnappeurs dans l'obscurité avec ses hommes, ce temps avait du paraître interminable pour les deux femmes. Au final, il les retrouva au milieu du campement des bandits, sa femme était déjà morte, Artorias se souvenait de la position grotesque dans lequel son corps nue avait été abandonné. Nyci, la femme qu'il avait juré d'aimer et de protéger jusqu'à la fin de sa vie...
sa sœur, elle, était toujours en vie à son arrivé, simple marchandise humaine qui passait d'homme en homme pour assouvir leurs désires les plus primaires. Mais Artorias n'avait pas réussi à la sauver, elle était morte dans ses bras après la sauvagerie de ses violeurs... Donc oui, le milicien refusait de voir une telle scène se reproduire devant ses yeux.


- J'ai dû donner l'image d'un idiot de milicien, un homme sans valeur et principe, je m'en excuse... mais je n'accepterai plus d’être insulté de la sorte, je n'ai pas le titre, mais j'ai de Chevalier bien plus que la plus part de ceux de Marbrume...


Une vie d'honneur auprès de l'épée de l'eau, Chevalier de renom élevé au rang de légende grâce à ses exploits dans l'Ouest du Pays. Il avait apprit le bien, le mal, le bien dans le mal et le mal dans le bien, aider les faibles, protéger ceux qui en ont besoin et tendre la main aux démunis. Donc non, Artorias ne la laisserait pas dire ce genre de chose. Comment pouvait-elle s'imaginer qu'il l'abandonnerait à un sort pire que la mort...

- Vous ne devez pas avoir l'habitude que l'on vous voit sans masque n'est-ce pas ? Et encore moins que l'on ose vous parlez de la sorte...


Peut-être s'était-il emporté un peu trop, courber le dos et attendre que la tempête passe aurait sûrement bien fonctionné. En tout cas, il aurait évité une pléthore d'ennui, ça c'est sûr ! Mais de toute façon, c'était trop trop. Il voyait déjà son chef de Coutillerie, Gauvain, l'engueuler comme jamais et lui donner suffisamment de corvées pour qu'il meurt de vieillesse, mais il voyait aussi la potence...

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MessageSujet: Re: [Terminé]Une prière pour Anür [ Apolline De Pessan - Artorias ]   [Terminé]Une prière pour Anür [ Apolline De Pessan - Artorias ] EmptyMar 23 Avr 2019 - 20:33


Ce fut un silence, lourd, imposant, important, que la voix grave de l’homme venait briser, lui qui se trouvait juste devant elle semblait commencer à s’emporter. Avait-elle piqué sa fierté, n’avait-il pas aimé qu’elle pointe du doigt ce qu’elle jugeait être des fautes, n’avait-il pas aimé qu’elle recadre un acte qu’il l’avait profondément dérangé ? Toujours était-il que contre toute attente, la brune n’eut aucun geste pour le faire taire, sa voix ne vint pas briser l’ambiance, ni même clôturer une conversation qui semblait être tout, sauf sereine et bienveillante. Son visage s’était fermé, ses sourcils s’étaient froncés, son impatience avait fait ressortir la moindre petite ride de son visage, faisant apparaître plus particulièrement celle qui se trouvait au milieu du front. Ce fut surprenant pour celle qui se sentait agresser de remarquer ce genre de détail, elle qui n’acceptait plus le conflit, qui se refusait de recevoir la moindre critique, la moindre reproche, elle qui se drapait dans un masque d’insensibilité bien loin de la réalité. Le détaillant de ce regard froid, laissant vagabonder ses prunelles vertes sur sa silhouette, fixant ce visage, les marques, l’expression. Qu’avait-elle réellement blessé, ou n’était-ce que l’ego qui s’exprimait ?

Se pinçant les lèvres, se mordillant l’intérieur des joues pour éviter de répondre des mots qui dépasseraient sans aucun doute sa pensée, les rôles semblèrent alors s’échanger. Celle qui avait démontré une inquiétude soudaine était de nouveau calme, parfaitement maître d’elle-même, dévisageant celui qu’elle jugeait comme responsable, voire peut-être même un peu lâche. Où voulait-il en venir ? Que s’imaginait-il, qu’elle était une noble n’ayant rien vécue, qu’elle avait été protégée dans sa tour faite de multitudes de sous ? N’avait-il réellement pas fait le mien, n’avait-il pas compris à sa réaction ? Un chevalier, un noble, un homme d’armes n’était-il réellement bon qu’à se battre sans user de ce contient son crane ? Sa tête était-elle vide de sens, faite d’épée et de mouvement de poignet, de grognement animal, de hurlement d’attaque ? Ou y avait-il un soupçon de sens et d’intelligence derrière des capacités martiales… Haussant un sourcil, la dame commençait à en douter alors qu’elle croisait lentement ses bras sous sa poitrine, alors qu’elle optait pour cette position jugeante et légèrement hautaine, alors que ses yeux le balayaient des pieds à la tête avec ce dédain et cette rancœur qui devait autant transparaître chez l’un que l’autre.

L’animal avait fait demi-tour sur les directives du cavalier et ce ne fut qu’une fois de nouveau au point de départ, qu’il jugea bon de formuler sa punition. Vraiment ? Parce qu’il pensait encore avoir le pouvoir de décider, parce qu’il prenait réellement en considération l’infime possibilité qu’elle accepte de rentrer, était-il naïf pour s’imaginer avoir un impact minimum sur ce qu’il allait se passer ensuite ? Elle était noble, elle était comtesse, possédait bien des commerces, une belle influence, était-elle parvenue sur une simple lettre à déloger une petite main qu’il était. Lui ? Et lui, oui, il s’imaginait que parce qu’il le décidait là, immédiatement, elle allait rentrer sans rien dire, regarder le sol et s’excuser parce qu’un homme sans titre osait ou plutôt s’essayait de la remettre en place ? Elle ne savait pas de quoi elle parlait ? Elle ? Qui avait fut la fange tuer son mari, ses enfants, qui n’avait jamais détourné les yeux, qui avaient observé jusqu’au dernier Sarosse, jusqu’au dernier réfugié qui avait eu le malheur d’être en leur compagnie de se faire dévorer vivant, dans des souffrances atroces et c’était elle, qui ne savait pas de quoi elle parlait ? Ses prunelles avaient dû s’embrasser devant ce souvenir, son cœur s’était mis à battre, à trembler, à louper des bêlements alors que sa respiration lui semblait soudainement difficile. Ses narines se dilataient exactement comme lorsqu’elle rentrait dans des colères folles, sauf que ce n’est pas le moindre mot qui s’échappa de ses lèvres, juste un soupir, un souffle fébrile.

Silencieuse, elle le regardait s’emporter de cette manière différente, de cet absence de regard sombre, alors qu’elle ne contrôlait plus le sien, s’apercevait-il qu’il s’enfonçait, qu’il creusait sa propre perte ? Soulignait-il sa faiblesse, cette zone où elle avait bien cru vouloir faire demi-tour. Ses lèvres se pincèrent, sa gorge se noua, alors qu’elle revoyait de nouveau la scène qu’il évoquait sans même la soupçonner. Ne se calma-t-elle que quand il lui sembla comprendre que sa propre colère n’avait que pour origine un événement passé, quelque chose qui lui était propre et non un quelconque comportement qu’elle avait pu avoir. Ce fut à ce moment précis qu’elle passa une jambe pour rejoindre la première, qu’elle se laissa glisser le long de l’animal pour se retrouver pieds au sol et qu’elle s’attela à détacher la sacoche. Elle aussi aurait donné n’importe quoi pour pouvoir revenir dans le passé, aurait-elle donné sa vie et celle de biens d’autres personnes, aurait-elle vendu son âme à l’errance sans le moindre soupçon d’hésitation.


- « Vous ne savez rien et vous osez m’imputer des fautes, vous prétendez que je suis ignorante, mais que savez-vous de mon passé et de mon existence ? »

Elle redressa les yeux vers lui, cessa un instant son mouvement qui se voulait nerveux. Si lui pensait que jusque-là, elle effectuait un caprice, aucun doute qu’il allait vite réaliser que le véritable caprice n’allait pas tarder à arriver. Prenant une inspiration, elle crut cependant trouver une vague de réconfort dans les dernières paroles.

- « Vous êtes un idiot, c’est une évidence » répondit-elle « Je ne vous juge pas par votre absence de titre, croyez-le ou non, cela n’a plus d’importance depuis bien longtemps à mes yeux. Je vous juge pour votre acte, pour votre réaction, votre absence de dialogue. » une nouvelle fois ses lèvres se pincèrent, plus amèrement « Je n’ai que faire que vous me retrouviez si je venais à me faire emporter, je n’ai que faire que vous risquiez votre vie si un fangeux venait à venir nous attaquer. L’homme est égoïste et ne pourrais-je même vous en vouloir de fuir pour votre vie. » elle le dévisagea « Laissez-moi le choix de la manière dont je veux mourir et seule, n’est pas une option que je veux choisir. »

Sincère ou semi-sincère, elle était tout en terminant sa phrase en train de terminer de nouer les différents sacs à sa taille. Si lui avait dans l’idée de rentrer, grand bien lui fasse, elle, elle allait tout droit à la plage qu’il l’accompagne ou non. L’homme évoquait son masque, cette manière dont il s’était adressé à elle et la comtesse s’était mise à rire, un rire sans cœur, un rire non sincère. Que pensait-il, qu’il était le premier à la remettre en place, cela faisait longtemps, fallait-il bien l’avouer, fallait-il une sacrée inconscience pour tenir tête à celle qu’on avait accusée fut un temps de trahison envers le duc, à celle qu’on avait associée à une famille, à celle qui avait perdu la sienne de la plus cruelle des manières.

- « Vous vous avancez un peu trop dans des choses que vous ignorez, Lautrec. » elle passa une main dans sa chevelure « Vous vous croyez intelligent, de souligner là où j’ai cru défaillir, mais pensez-vous être le seul à savoir que sortir m’affecte ? Allons, ne me faites pas croire que vous êtes ignorant de ma situation ? » elle releva les yeux vers lui, sincère « Le lieu où j’ai réagi, Lautrec, c’est le lieu où j’ai perdu mes enfants et mon mari, si proche, et si loin à la fois. »

Elle fit silence, prenant en mesure ses paroles, était-ce sans aucun doute la première fois qu’elle l’évoquait, la première fois qu’elle nommait l’assassinat dont tous avaient été complices, les miliciens, les personnes du peuple, les gardes. Le duc était un meurtrier, l’homme qui devait protéger ses sujets en avaient sacrifié tout un panel juste pour assouvir un égocentrisme sans limites.

- « Je n’étais pas sorti depuis ce jour, je ne m’étais pu approché des remparts depuis ce jour. Alors si vous voulez rentrer, faites, je ne vous retiens pas, suis-je même prête à vous congédier, mais il est hors de questions que je repasse de manière aussi proche sur ce lieu précis. » elle prit une respiration avisa le ‘chemin’ qui se tenait un peu plus loin « Parlez-moi comme bon vous semble, vous savez aussi bien que moi, que si l’envie de faire un caprice à votre encontre me prenait, je serais en mesure de transformer votre vie en une suite de déceptions plus grandes les unes que les autres. Quitte à vous passer la corde au cou, juste en évoquant vos connaissances marquées, n’est-ce pas ? »

Ce n’était pas une menace, d’ailleurs ses prunelles avait fini par s’assagir, sa voix n’était pas montée dans les aigus, elle était froide, lasse, presque sans émotion. Apolline n’était pas certaine de choisir la bonne option, elle n’était pas certaine que parler ainsi soit ce qui lui semblait être le plus adapté, s’ouvrir n’était plus quelque chose qu’elle faisait, qu’elle voulait faire, à un milicien encore moins.

- « Je suis navrée pour votre femme et votre sœur, croyez-moi et je ne puis que savoir mieux que personne que le passé ne s’efface pas et ne peut être défait. Vous n’auriez sans doute rien pu faire pour votre famille, comme je n’ai rien pu faire pour mes enfants et mon mari… Acceptez et demandez-vous plutôt ce que vous pouvez changer pour que plus rien ne puisse jamais se refaire. »

Elle lui fit un geste de la main, débutant une marche dans la terre gadoueuse, ses bottes s’enfonçant légèrement, chose qui sembla à la fois la perturber autant que l’envoûter.

- « Bien, je vais à la plage, avec ou sans vous, parce que je veux honorer les mémoires, si votre famille à encore un peu d’importance, j’accepte encore votre compagnie, pourriez-vous honorer ceux que vous n’avez pas pu sauver. Sinon, eh bien, vous n’avez cas inventer un délicieux mensonge à votre responsable, suis-je convaincu que vous serrez en mesure de faire ça. Puisses la trinité vous protéger Artorias. »

Et elle c’était mise à avancer, il était évident qu’elle espérait au plus profond d’elle-même, même si elle devait, elle aussi, un peu trop fière pour l’avouer que l’homme ne l’abandonne pas ici, en zone hostile, qu’il revienne sur sa décision, qu’il la suive avec sa jument. Peu importe dans le fond, la vie lui avait appris qu’on ne pouvait plus avoir confiance en personne, si le duc lui-même sacrifié ses sujets, comment un milicien qui avait perdu ses titres pouvait espérer avoir une conduite irréprochable ? Chien du Duc, c’est tout ce qu’il avait décidé de devenir et c’est tout ce que la dame de Pessan avait décidé de fuir.

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MessageSujet: Re: [Terminé]Une prière pour Anür [ Apolline De Pessan - Artorias ]   [Terminé]Une prière pour Anür [ Apolline De Pessan - Artorias ] EmptyJeu 25 Avr 2019 - 22:52
Et elle continuait, la Comtesse le remit à sa place comme un enfant qui venait de faire une bêtise. Apolline le prenait pour un idiot et elle avait sûrement raison car Artorias était simplement un homme. Il n'était pas le plus intelligent, pas le plus beau, pas le plus fort et il faisait des erreurs, c'est vrai ! Mais cela faisait de lui juste un simple humain comme les autres, et jusqu'à preuve du contraire, la femme debout dans la boue était humaine comme lui... une idiote.

- Vous parlez du choix de votre mort, mais moi j'ai agis de la façon qu'il me semblait le plus juste pour éviter se genre de choix ! En effet j'aurais peut être dû vous exposer mon plan avant d'agir... mais je pensais que... Il préféra éviter de dire se qu'il avait en tête et continua : c'était la meilleure chose pour nous que de vous laisser là! Peu importe ce que vous pensiez, peu importe que vous aillez cru que je ne reviendrais pas et désolé de vous avoir fait peur, mais la prochaine fois, je recommencerai si ça me semble être la meilleure solution pour votre sécurité.


Elle l'avait dit, c'était un idiot et il est rare qu'un idiot change d'avis !

Maintenant qu'elle lui racontait son histoire, le nom De Pessan lui revenait en tête, il lui disait bien quelque chose. Simple rumeur, le Duc aurait fermé les portes du Crépuscule devant la famille de la Comtesse, éliminant ainsi les traîtres. Il comprenait maintenant les propos de la femme, il n'osait imaginer la haine qu'elle devait éprouver à l'encontre du Duc, mais comment lui en vouloir ? Lui serait sûrement déjà mort en aillant tenté quelque chose de stupide si les places étaient inversés. Mais elles ne l'étaient pas, si Artorias avait bien de la peine pour Apolline, il ne pouvait pas changer le passé. Qu'espérait-elle en lui parlant de ça ? Qu'il regrette ses propos et s'excuse ? Pouvait-il seulement la croire ? Peut être était-elle sincère et il aurait put la croire car c'était dans sa nature.. Mais avant qu'il ne puisse parler, la Comtesse lui rappela le fossé qui existait entre eux, ainsi que les informations qu'il lui avait fournies par mégarde. Ça n'en était peut être pas, mais les paroles de la femme sonnaient clairement comme une menace. Elle avait sa vie entre ses mains, elle pouvait faire de lui un chevalier comme un simple corps se balançant au bout d'une corde. Ça le faisait rager, tomber si bas et ne plus pouvoir se défendre correctement. Comment un noble pouvait avoir autant de pouvoir sur une personne de caste inférieure ? C'était injuste ! Mais c'était la cruelle réalité à l'instant présent. Si il voulait vivre, Artorias allait devoir accepter de mettre sa fierté de coté et de ne rien dire. Pour éviter de trop être tenté de l'ouvrir, il regarda autour de lui. La Noble continua de parler, mais le milicien se contenta de d’une inspection de sécurité, focalisé sur la discussion, la vigilance pouvait baisser, mais heureusement il n'y avait rien à l'horizon...

La Comtesse commença à marcher dans la boue, elle refusait de rentrer à la ville et elle comptait bien se rendre à la plage, avec ou sans lui. Le milicien l'aurait bien arrêtée et obligée à rentrer avec lui, mais comment faire ? Comment forcer une Comtesse ? Ce n'était pas possible, surtout qu'il se voyait mal l'obliger à affronter de nouveau les grandes portes et ce qu'elles représentaient... surtout comment expliquer qu'il avait une Comtesse de bâillonné sur le cheval... Artorias la regarda donc s'éloigner dans cette terre humide, le terrain était plat, il y avait de nombreux arbres comme des saules et des peupliers, mais malgré ça la vue portait tout de même relativement loin, suffisamment loin pour voir venir. Luna n'ayant reçu aucun ordre, elle hésita un instant à suivre son ancienne passagère avant de reprendre sa recherche d'herbe fraîche. Bien sûr qu'il allait la suivre, il ne l'abandonnerait pas ici... non, impensable, même si l'idée pouvait être tentante.

Il chevaucha à sa suite pendant un moment sans rien dire, le milicien ne lui avait pas proposé de remonter sur sa monture et sûrement par fierté, elle n'avait rien demandé. C'était drôle de voir une noble salir ses bottes ainsi qu'une tenue de voyage qui ne devait jamais avoir servie. A vrai dire, même si c'était plaisant à voir, Artorias n'intervenait pas par simple respect. Apolline De Pessan l'avait remis à sa place tout en lui rappelant son rang, le milicien se devait donc de simplement obéir...

Mais après une dizaine de minutes, comme si sa jument le connaissait, Luna s'ébroua avec impatience, comme pour lui dire d'arrêter de faire le mâle vexé. Lui flattant l'encolure un instant pour lui faire comprendre que le message était bien passé, le cavalier déplaça sa monture devant la Comtesse, lui bloquant ainsi le passage. Artorias, sans regarder Apolline, lui tendit une main amicale pour l'aider à monter.


- Si vous voulez bien Comtesse, à ce rythme nous n'arriverons jamais à faire l'aller retour dans la journée, surtout si nous continuons à progresser dans cette direction... et j'aimerais éviter que nous passions la nuit dehors.


En effet, malgré toute la bonne volonté affiché de la Comtesse, elle avançait péniblement dans les marécages et dans une direction autre que la plage. Il l'avait suffisamment laissé faire son caprice. Et puis malgré la remise en place et les menaces, elle avait tout de même fait un pas vers lui en enterrant la hache de guerre. Artorias pouvait donc lui aussi mettre sa dignité ou son ego de coté.

- Allons honorer nos morts... et je ne savais pas pour votre famille, je suis sincèrement désolé.

Voila, il avait fait l'effort de s'excuser, et pourtant il avait du mal à accepter le fait de devoir se rabaisser, comme si c'était sa faute à lui... mais n'avait-elle pas surréagi elle aussi ? Tout de suite des menaces après une simple dispute... mais malgré ça, Artorias avait l'impression d'avoir rouvert une blessure chez Apolline et s'en voulait pour ça.
Et d'un petit coup de pied, Luna s'élança dans le marais, habitué, elle avançait rapidement et efficacement.


Citation :
J'ai dû recommencer le RP car j'étais tombé dans quelque chose qui ne ressemblait pas à mon personnage... milicien, ancien chevalier, meneur d'homme etc, donc voilà ! Il est loin d'être mon meilleur RP, mais j'espère que ça ira
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MessageSujet: Re: [Terminé]Une prière pour Anür [ Apolline De Pessan - Artorias ]   [Terminé]Une prière pour Anür [ Apolline De Pessan - Artorias ] EmptyVen 26 Avr 2019 - 20:16


Comtesse. De nos jours, ce titre ne voulait plus dire grand-chose, native avait un impact beaucoup plus important beaucoup plus grand. Il était de nos jours plus avantageux de se présenter en tant que possesseur de terre, de biens, de commerces, que d’un quelconque titre de noblesse, qui dans le fond, n’était que ça un titre. Se pinçant les lèvres, la brune ne pouvait que dévisager celui qu’elle jugeait coupable, coupable de l’avoir abandonné, d’avoir manqué à sa promesse, de n’être qu’un homme finalement. Avait-elle été sotte de lui faire confiance ? Sans aucun doute, le croyait-elle tout du moins et l’entendre s’enfoncer dans son choix initial, se refusant de prendre en compte le fait qu’elle n’était pas si faible que ça, si stupide, même si, comme il devait sans doute le penser, elle n’était qu’une femme. De sang bleu, ou pas, une femme, c’était tout. Se perdant des explications, mi-amère, mi-sincère, mi-provocatrice, la dame ne semblait pas avoir dans l’idée de rentrée, malgré sa menace, malgré ses propos. Oh, elle s’était imaginé le voir descendre se retrouver balancé sur son épaule à se tortiller en lui mettant bon nombre de coups pour l’obliger à la redéposer, mais il n’en fit rien. Le milicien était resté perché sur sa monture, conservant cette ascension un peu particulière qu’il pouvait avoir physiquement sur la dame.

Dénouant le sac de la jument, venant l’accrocher à sa ceinture, la comtesse avait fini par abandonner le presque chevalier sur place, convaincue qu’il allait faire demi-tour, qu’il allait soit l’embarquer de force, soit au contraire la laisser partir et faire preuve d’aucune souplesse vis-à-vis du caprice de la noble dame. Ce fut un silence, lourd, imposant, elle ne lui accordait que quelque coup d’œil, furtif cependant. C’était étrange comme sentiment, étrange d’avoir conscience qu’il ne cherchait pas à lui imposer son choix, son physique puissant masculin, ou même ce pouvoir qu’il pouvait avoir à partir du moment où il s’agissait de sa propre sécurité. Qui aurait pu lui en vouloir de ramener une comtesse en vie, quitte à la malmener un peu, si il estimait que le danger était particulier présent ? Hormis Apolline, pas grand monde.

Bougonne, retombant dans un côté un peu enfantin qu’elle n’avait plus forcément depuis bien longtemps, se drapant dans une certaine fierté, la comtesse se refusait d’admettre que de un : elle ne savait absolument pas par où elle devait aller, de deux, qu’il avait sans aucun doute eu raison et que ce n’était qu’une inquiétude et une angoisse qui l’avait fait être à ce point déplaisante. Sans mot, toujours dans les brefs regards qu’elle pouvait lui accorder de temps en temps, la brune ne semblait pas capable de revenir sur ses paroles, de venir quémander quoi que ce soit. Supportait-elle difficilement le contact de la boue poisseuse des marais sous ses bottes, le bruit des branches qui craquent et la douleur qui venait faire contracter ses mollets et ses cuisses qui n’avaient franchement pas l’habitude de tant d’effort physique. Forçait-elle de ce fait sur ses jambes, tentait-elle de ne pas perdre ses bottes qui s’embourbaient parfois dans des flaques étranges plus profondément que prévu, manquait-elle parfois de chuter en glissant, mais toujours avec cette fierté dans sa posture, dans sa manière de se tenir, dans cette non-acceptation de montrer un minimum de faiblesse.

Pourtant, après un certain temps dans une absence d’échange important, l’animal avait fini par la dépasser, cavalier toujours sur le dos, l’ensemble venant bloquer la progression de la noble. Qui dû s’immobiliser et relever les yeux vers l’homme d’armes. Ce fut d’abord un léger écarquillèrent des yeux, signe de sa surprise, n’était-il peut-être pas aussi têtu que ce qu’elle avait pensé, à moins que le plus idiot des deux n’était pas celui qu’elle avait pointé du doigt quelque temps plus tôt. Un instant, elle avisa la main tendue devant elle, avec cette envie de ne pas la prendre, de ne pas effleurer cette possibilité d’apaisement, comment pourraient-ils se pardonner mutuellement, alors que l’un et l’autre avaient largement dépassé certaines limites. Ce fut un petit mh, témoignant de son hésitation qui avait fini par la faire sortir de sa réflexion, alors qu’une main glissait dans la sienne pour revenir difficilement se placer derrière lui.


- « Suis-je si facilement perdue que ça ? Étais-je si loin du bon chemin ? » questionna-t-elle pour faire couler la conversation vers autre chose. « Qui sait, peut-être qu’une nuit à l’extérieur ensemble, n’aurait pas été si déplaisante » laissa-t-elle échapper sans réelle arrière-pensée, évoquait-elle sans doute maladroitement, une possible entente entre les deux jeunes gens.

Derrière lui, elle se positionna de nouveau convenablement, ne s’offrant pas la possibilité de glisser, ses mains étaient venues se positionner au niveau de la taille du milicien, sans serrer, sans passer complètement ses bras autour de lui, l’objectif n’étant que de conserver un équilibre parfait. Droite de nouveau, la brune avait néanmoins excessivement chaud, c’est que c’était beaucoup plus d’effort –autant psychologique, que physique- de s’aventurer dans les faubourgs. Elle avait déjà mal aux pieds, mais n’irait certainement pas formuler le moindre râlement. Elle n’avait pas pu s’empêcher de se mordre l’intérieur de la joue, alors qu’il évoquait sa famille, son époux et la jeune femme eut quelque peu du mal à l’accepter, comme bien souvent. Était-ce si simple d’être désolé, quand personne n’avait rien fait.

- « La faute à pas de chance n’est-ce pas ? Qu’elle était la probabilité que ma famille se retrouve en compagnie des Sarosse » et qu’elle était la probabilité que le Duc devienne meurtrier devant témoin, sans provoquer la moindre réaction. « Suis-je navrée pour votre sœur et votre femme. » Ajouta-t-elle « Le royaume n’est plus ce qu’elle était, qui sait, peut-être qu’un jour les dieux nous accorderont leurs pardons. »

La progression avait finalement repris, beaucoup plus rapidement, la jument semblant parfaitement à l’aise avec la multitude d’arbres, de pente, de trou, de boue et d’odeur si désagréable qui vient piquer les narines. Par ta trinité, comment des gens pouvaient choisir d’encore vivre ici, survivre et se faire dévorer ? La question lui parut aussitôt stupide, à peine pensée, alors qu’elle avait parfaitement conscience que ce n’était pas réellement un choix. Avait-elle eu vent du surpeuplement des bas quartiers, sans pour autant y mettre un orteil. Monter ainsi, ou plutôt remonter derrière quelqu’un lui offrait un vent de nostalgie, un brin douloureux, difficile d’entendre que malgré le temps qui s’écoulait la douleur, elle, ne s’estompait aucunement.

- « Accepteriez-vous de céder à un énième caprice ? » fit-elle « Le silence, ce n’est pas quelque chose que j’apprécie… Voulez-vous me parler de votre vie avant tout ça ? Me décrire votre domaine, vos habitudes, ce dont vous vous souvenez évidemment… »

C’était intime et souvent malvenu, mais la comtesse estimait que c’était dans le passé qu’on pouvait entrevoir la valeur d’une personne. Tout du moins, ce qu’il était réellement, son propre passé lui manquait souvent, elle était belle avant, oui, joyeuse, pleine de vie, piquante, le bonheur était là, mais c’est toujours lorsqu’il s’effrite, lorsqu’il disparaît brutalement qu’on en prend véritablement conscience, qu’on réalise l’impact des autres sur notre propre personne. Fermant les yeux, prenant une légère inspiration, la dame se pencha légèrement sur le côté, s’appuyant certainement sur une cuisse ou un mollet pour revenir nouer le sac qui était encore à sa taille. Se redressant, elle replaça une mèche de cheveux, un semi-quelque chose, avant de plisser le nez, une odeur désagréable venait de remonter jusqu’à elle et ce n’était pas une question d’habitude cette fois, non.

- « Vous sentez ? » fit-elle en se crispant « Qu’est-ce… »

Cela faisait un temps que l’odeur devait être là, mais la comtesse venait seulement d’en prendre conscience, était-ce l’odeur des marais, était-ce l’odeur d’autre chose de beaucoup moins agréable, qui présager peut-être beaucoup plus la crainte, le danger ? Difficile à dire, le silence lui, c’était fait plus prenant, plus pesant, plus étouffant, les oiseaux ne gazouillaient plus, la nature semblait elle-même retenir son souffle et ce ne fut que cette constatation qui fit se crisper de manière particulièrement perceptible la comtesse. L’odeur devenait de plus en plus prenante, jusqu’à venir provoquer cette quinte de toux provoquée par la gêne, nouant sa gorge. Elle se crispa, se dressa, tendit l’oreille, alors que tout lui semblait soudainement déranger et dangereux. Avait-elle perçu l’environnement jusque-là comme quelque chose d’hostile, n’avait-elle pas dû être gêné ni même percevoir réellement le changement d’ambiance, néanmoins, ce fut cette odeur persistante qui la dérangea, l’inquiéta :

- « Ce n’est pas… une odeur des marais normal, n’est-ce pas ? » murmura-t-elle en s’approchant de lui, tendant d’être le plus discrète possible.

Une perle de sueur avait dû longer lentement la colonne vertébrale de la brune, alors qu’elle se crispait légèrement, prenant finalement conscience que la mort était sans doute quelque chose l’effrayant. A deux reprises avait-elle ressenti un semblant de craindre, à deux reprises elle avait cru identifier une certaine crainte. Prenant une longue inspiration, manquant une courte pause dans son inspection du lieu et sentant peut-être son cavalier avoir envie de partir au galop, qu’elle glissa une main le long de son avant-bras, pour le retenir.

- « Attendez… Regardez.. » elle montra d’un geste de la tête un buisson qui avait dû sans aucun doute s’affaisser, comme-ci quelque chose de lourd et imposant l’empêchait de prendre sa forme habituelle « Qu’est-ce que… » avait-il dû s’approcher prudemment, si prudemment que la comtesse, croyante ne put retenir un petit gris de surpris en découvrant le cerf blessé, mourant « Par la trinité, il faut l’aider » était-il condamné « C’est Serus ! Sa représentation, nous ne pouvons pas le laisser souffrir, comme ça, il faut faire quelque chose ! »

Et par il faut, aucun doute qu’elle pensait à Artorias, c’était à lui de faire quelque chose, évidemment.

Ptit mot : a écrit:

Elle était très bien ta réponse, pas d'inquiète. Je me suis permise de lancer les dès que tu peux retrouver juste là. Mais pour t'éviter de chercher voilà ce que ça donne :

Premier, un jet d'intelligence pour Apolline et Artorias, afin de voir si il constate une modification de l'ambiance, de l'environnement :

- Pour réussir Apolline doit faire 10 (+1 acuité auditive) 11 et moins pour réussir
- Pour réussir Artorias doit faire 9 (+1 expérience milicien) 10 et moins pour réussir

---

Un deuxième jet d'intelligence pour Apolline et Artorias, afin de savoir cette fois-ci, si ils parviennent à déterminer la source de la gêne

- Pour réussir Apolline doit faire 10 (+1 acuité auditive) 11 et moins pour réussir
- Pour réussir Artorias doit faire 9 (+1 expérience milicien) 10 et moins pour réussir

---

Un troisième dés pour déterminer la gravité de la rencontre (D6) :

1-2 : Un animal agonissant, ou en train de pourrir dans un coin. (Si 1 : un cerf avec possibilité de récupérer les bois et la peau.)
3-4 : Un homme, un corps, mort depuis un temps non défini, avec une chance de se transformer encore
5-6 : Un fangeux blessé, qui n'est plus en capacité de se déplacer correctement, jambe en moins, ou pieds.(Si 6, un fangeux blessé, mais encore en mesure d'être bien dangereux.)

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MessageSujet: Re: [Terminé]Une prière pour Anür [ Apolline De Pessan - Artorias ]   [Terminé]Une prière pour Anür [ Apolline De Pessan - Artorias ] EmptySam 27 Avr 2019 - 20:26
Après une légère hésitation, elle avait finalement accepté sa main pour l'aider à remonter derrière lui. Il la laissa s'installer avant de faire avancer sa jument dans la bonne direction. Devait-elle avoir accepté la trêve car ce fut elle qui relança la conversation.

- Loin, pas tant que ça... disons que l'on aurait atteint le littoral, mais au lieu d'une plage, vous auriez trouvé une falaise.

Mais surtout, la direction qu'elle avait prise menait sur un marécage des plus inhospitaliers, une multitude de mares profondes renfermant à n'en pas douter tout un tas de fangeux qui attendaient la nuit venue pour tenter de trouver une proie égarée...
Artorias rigola à la suite des paroles de la Comtesse, c'était à la limite de l'étiquette ça non ? Mais d'un coté, c'était flatteur et il ne put s’empêcher de lui répondre.


- Une nuit ensemble serait assûrement plaisant en effet, mais je vous assure qu'à l'extérieur ce serait loin d'être un plaisir... Comtesse.

De nuit, sans la bénédiction de Rikni pour repousser les Fangeux, la mort rôdait dans le royaume. Seul un fou prenait consciemment la décision de dormir à la belle étoile, Artorias, malgré la douce idée de partager sa couche avec la femme derrière lui préférait encore rentrer et dormir seul, mais en vie.
Alors qu'il pensait ne plus rien apprendre sur le passé d'Apolline, la Comtesse se laissa allez. Le Duc n'en avait donc pas après sa famille, c’était simplement un coup du sort, quel drôle de destin... comment les choses pouvaient aussi mal tourner. Sa famille s'était faite exterminée parce qu'elle s'était retrouvée au mauvais endroit au mauvais moment.


- La chance n'a rien à voir la dedans, c'est plutôt le destin... mais si nous, nous avons survécu, c'est que nous avons encore un rôle à jouer. Vous n'étiez pas avec votre famille... et moi j'ai survécu à l'exode... il y a forcément une raison à cela.

Il n'aurait su dire quel était son rôle, si une grande destinée l'attendait ou au contraire si le destin se jouait simplement de lui, mais Artorias préférait croire au futur que de se lamenter encore et toujours sur le passé. Il pouvait encore changer les choses, mais si le milicien attendait sans rien faire, l'heure de sa mort arriverait avant qu'il ne s'en rende compte.
Avançant dans le marais, l'odeur ambiante commença à tourner, ce changement devait sûrement être dû à la présence de cadavre, c'était assez courant dans ce genre d'endroit. Mais par précaution, il fit tourner Luna sur elle-même pour pouvoir regarder tout autour de lui. Un prédateur pouvait être dans le coin, un loup peut être, même si ils évitaient la plus part du temps les marais, préférant les forêts. Ou alors c'était un cadavre humain, l'odeur était la même après tout, sauf que si c'était humain, il y avait beaucoup plus de chance que ce soit à cause d'un fangeux. Mais Artorias ne vit rien, il reprit donc son chemin, de toute façon, selon le vent, l'odeur pouvait venir de loin comme d'un cadavre qu'ils avaient déjà croisé sans le voir. La Comtesse n'avait pas l'air d'avoir constaté le changement, à quoi bon lui dire, elle aurait sûrement paniqué encore une fois et Artorias voulait éviter de retomber la dedans.


- Très bien, mais ça risque d’être ennuyant. Alors, je viens d'un petit domaine loin à l'Ouest. Ma famille, Lautrec, était une vieille famille de noble... nous avons toujours servi le Duc de la région avec honneur et loyauté. Mon père, Magnus, m'a donc élevé dans cet esprit... par chance j'étais le deuxième fils, j'avais donc moins de poids sur mes épaules, comparé à mon grand frère Ronan. Mais j'ai quand même eut le droit à toutes les leçons dont un enfant noble peut prétendre... j'ai eu une enfance heureuse, rien de tragique, pas d'histoire de cours, non... et quand j'ai eu l'âge de me marier et de devenir un homme, j'ai préféré choisir de suivre un héros dont les histoires avaient bercé mon enfance, le chevalier de l'eau ! Je ne sais pas si vous en avez déjà entendu parler ? Il portait ce nom à cause de son armure bleue, de son style de combat aussi fluide qu'une rivière... sans parler du sang qui coulait à flot... haha... c'était mon héros, c'est devenu mon maître, je l'ai suivi pendant cinq ans pour apprendre à me battre, pour apprendre les valeurs d'un vrai chevalier, pour comprendre que les paroles sont aussi importantes que les actes....

Artorias marqua une pause, se remémorant son passé qu'il voyait défiler devant ses yeux. Si à l'époque la vie lui avait parfois paru difficile, aujourd'hui ce n'était que des doux souvenirs. Il enchaîna ensuite avec une anecdote assez drôle mêlant chevalerie et poulailler...

- Puis j'ai fini par rentrer auprès des miens, mon père m'a trouvé une femme trop bien pour moi et la vie a continuer... je n'ai pas eu la chance de devenir père, peut être que c'est mieux ainsi... mais un jour mon maître est venu me chercher, une rumeur circulait, les morts osaient revenir à la vie, une hérésie que nous devions arrêter... il avait réuni un grand nombre de chevaliers de tous les horizons, nous avons tous chevaucher à l'Ouest, nous pensions pouvoir arrêter les morts, nous nous imaginions déjà baignés de la lumière des Trois et rentrer en héros... ce fut un massacre, j'ai survécu grâce au sacrifice de mon maître... mais je n'ai pas compris la leçon car lors de notre exode, nous avons d'abord combattu dans l'armée de notre Duc, puis dans celle du Roi... à chaque fois ce fut un véritable massacre. Je dois être béni des Dieux pour avoir survécu à autant de rencontre avec les fangeux... voilà l'essentiel Comtesse. J'espère que vous ne vous êtes pas endormie, je le prendrais mal.



Mine de rien, ça lui avait fait du bien de parler, de déballer son sac, c'était la première fois qu'il partageait son histoire avec quelqu'un de Marbrume. Les autres miliciens doutaient de lui quand il évoquait sa lignée ou son maître, Artorias avait donc fini par arrêter de parler de son passé, mais avec la Comtesse... il avait l'impression qu'ayant remarqué son ancien rang, elle aurait plus de chance de le croire, même si au final, peu importait qu'Apolline le croit ou non.

L'odeur n'avait pas disparu, bien au contraire, plus il avait raconté sa vie, plus elle avait augmenté. A tel point que la noble avait fini par la remarquer. Et plus il se rapprochait, et plus il était sûr que c'était un corps... le chevalier avait arpenté de nombreux champs de bataille, ils pouvaient donc facilement reconnaître cette odeur. Les fangeux avaient cette odeur putride si particulière, mais d'habitude ils ne sentaient pas d'aussi loin...


- Sûrement un cadavre... reste à savoir de quoi.


Malgré ses paroles, il n'avait pas forcément envie de savoir de quoi il s'agissait, surtout avec une noble dans le dos. Mais avant d'avoir la chance de mettre de la distance entre la source de l'odeur et eux, Apolline l'arrêta d'une main. D'un œil perçant, elle avait aperçu un buisson écrasé. Se rapprochant lentement et faisant un léger détour pour arriver face à lui, Artorias se couvrit le nez d'une main à cause de l'odeur qui devenait presque palpable. C'était un cerf, autrefois majestueux, il devait avoir dans les cinq ou six au vu des deux mètres qu'il faisait. Mais il avait une large entaille au niveau de sa cuisse intérieur, juste à coté de son organe génital, ses yeux étaient injectés de sang et malgré l'approche des deux humains, il ne tenta même pas de fuir... le pauvre animal devait souffrir le martyre car la plaie était profonde et l'eau du marais n'avait rien arrangé en l'infectant, des vers avaient même déjà commençaient leur travail. Le problème, c'était que l'odeur ne pouvait pas venir du cerf, car c'était la décomposition d'un corps qui embaumait l'air... Il regarda autour de lui, mais il n'y avait absolument rien, rien d'où pouvait provenir cette odeur.
Peu importe, Artorias descendit du cheval, sortit un couteau de l'une des sacoches accrochés à Luna et s'approcha du cerf. Posant une main dans la crinière qu'il n'avait pas encore perdu, le milicien sentit la représentation de Serus commençait à paniquer, son cœur s'emballait en comprenant se qui allait se passer.


- Ton esprit va rejoindre Serus, ton corps reste ici.


Il avait récité la petite prière très bas, comme si cela ne concernait que lui et le cerf. Puis, d'un mouvement net et précis, il enfonça son couteau en plein cœur de l'animal sans le quitter du regard...

- Je ne peux le laisser comme ça, sa mort n'aurait servi à rien si non...


Serus lui-même devait les avoir mit sur le chemin du pauvre cerf, souhaitant qu'ils lui offrent une mort rapide, le laisser pourrir ici aurait été un blasphème, la mort d'un avatar du Dieu ongulé ne devait pas être inutile, jamais. La tâche allait être physique, mais c'était obligatoire. Artorias enleva donc son plastron, ses gants et même sa chemise. Si il pouvait éviter de finir recouvert de sang, ce serait appréciable.

Il tira d'abord le cerf hors du buisson et sur un endroit plus ou moins ferme. La chaire avait commencé à pourrir, la maladie devait sûrement l'avoir envahi, il allait donc se contenter de récupérer la peau et les bois.


- Je vais le dépouiller et prendre ses bois, sa chaire doit sûrement déjà être empoisonné... si vous pouviez garder un œil sur les alentours Comtesse, ça me faciliterait la tâche.

Puis, après avoir averti la Comtesse de se qu'il contait faire, le milicien se mit tant bien que mal au travail. Ce n'était pas sa première fois, mais il était loin d'être un expert. Toute son attention allait être prise dans l'opération.

L'apprenti écorcheur trouva dans un premier temps l'articulation du sabot et l'incisa, il en fit ensuite le tour avec le plat de la lame pour couper les ligaments, puis des deux mains il tordit l'articulation avec fermeté pour finir par la détacher. Il recommença l'opération pour chacun des pattes. Ensuite, il monta au niveau du crane et commença à couper la peau en tournant autour du cou, puis il descendit vers le poitrail, l'estomac, le pelvis et les pattes arrière. Essuyant régulièrement son couteau contre la peau du cerf, il prit son temps pour tenter de faire ça bien. Une fois la découpe fini, le plus physique allait débuter. Il commença à retirer la peau, en tirant à partir du des épaules et du cou. Parfois, des muscles commençaient à venir, mais d'un coup de couteau il détachait la chaire du reste. Lorsque l'on dépouillait un animal, il fallait prendre son temps pour faire ça bien et pour ne pas abîmer la peau. La sueur commença à couler le long de son dos, ses muscles se contractant sous l'effort que demandait l'opération. Une fois terminé, Artorias retourna la peau et enleva les morceaux de chaires qu'il avait raté. Prenant l'une des outres, il versa un peu d'eau claire pour nettoyer un minimum la peau avant de la rouler du mieux possible et de la charger à l'arrière de Luna. Mais ce n'était pas fini, il devait maintenant retirer les bois de l'animal, si il les cassaient, ils perdraient beaucoup de valeur... le but était qu'ils soient encore intacte. Le milicien posa donc la pointe de son couteau à quatre centimètre environ de la base des bois et d'un coup sec sur le manche, il enfonça la lame tant bien que mal dans le crane. Il recommença l'opération autant de fois qu'il le fallait pour faire un cercle autour des bois, une fois fini, le souffle court, il retira les bois encore attaché à un morceau de crane. Le milicien attacha les bois à l'arrière de la croupe de Luna, pour ne pas gêner sa passagère.


- J'ai été long, désolé !

Puis après une bonne gorgée d'eau, il vida une partie de l'outre sur ses épaules pour essuyer la sueur, le sang et les poils de cerf qui avait bien put se coller à lui. Puis sans attendre, il commença à se rééquiper. Une fois terminé, il reprit sa place sur le cheval avant de reprendre leur route.

- Maintenant, si ça ne vous dérange pas, c'est à vous de parler Comtesse... ! Je suis curieux de savoir quelle genre de petite fille vous étiez, sûrement du genre capricieuse !


Le cœur léger après ce qui lui semblait être une bonne action envers Serus, Artorias était réellement intéressé par ce qu'elle allait dire. Il avait même osé la titiller un peu. Et pour lui, ça lui avait fait du bien de s'ouvrir, donc pour la noble qui avait l'air de garder beaucoup chose en elle, c'était peut être un bon moyen pour passer à autre chose...
Ils continuèrent d'avancer pendant un bon moment dans les marais avant que petit à petit, l'environnement se transforme autour d'eux. La terre humide était remplacée par un sol plus sec, plus d'herbes, plus d'arbres, et l'odeur des marais disparaissait à mesure qu'ils s’éloignaient. Un environnement dont ils avaient sûrement plus l’habitude s'offrait à eux, confirmant avec lui ce sentiment de sécurité. Un petit peu distrait par leur conversation, Artorias n'en restait pas moins vigilent car si un marécage mettait tout de suite en garde, la fausse sécurité des bois, elle, il la connaissait bien. Le milicien avait bien plus l'habitude de la forêt.

Une légère faim après son travail avec le cerf, le chevalier retira un biscuit du sac que lui avait confié la fameuse Aimée avant leur départ. Il le cassa en deux et en proposa la moité à la Comtesse.


- Nous n'en avons plus pour très longtemps normalement, encore une heure et nous serons à la plage.

Par chance, aucun fangeux à l'horizon et aucune trace des fameux chasseurs, pourvu que cela puisse durer jusqu'à leur retour... mais même si c'était léger et que l'on ne pouvait le sentir que lorsqu'une brise se levait, cette odeur de mort était toujours présente.


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