Marbrume


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 [Terminé]Une prière pour Anür [ Apolline De Pessan - Artorias ]

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Apolline De PessanComtesse
Apolline De Pessan



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MessageSujet: Re: [Terminé]Une prière pour Anür [ Apolline De Pessan - Artorias ]   [Terminé]Une prière pour Anür [ Apolline De Pessan - Artorias ] - Page 2 EmptyMer 1 Mai 2019 - 23:34


- « Une falaise ? Ce n’est pas si mal… » souffla la dame de Pessan naturellement.

Attrapant sa main pour monter, la jeune femme s’était donc retrouvée une nouvelle fois derrière le cavalier dont la jument avait retrouvé un rythme normal. Difficile pour la comtesse de savoir si l’extérieur lui faisait vraiment du bien, si la découverte de nouvelle crainte, comme celle de mourir était une bonne chose, ou simplement un fait qui n’aurait pas la moindre importance. Se pinçant les lèvres, la brune se contenta de se tenir à son interlocuteur principal, poursuivant la conversation sur une note qu’elle voulait plus légère. N’avait-elle nullement réagi à la réponse du milicien, laissant un fin sourire se dessiner sur ses lèvres, était-ce un peu trop simple d’emmener un homme sur un chemin glissant, aucun doute qu’il allait immédiatement réagir. Flatterie sincère ou vile manipulation ? Difficile à dire. La native de la ville et par extension du duché n’avait pas pu s’empêcher de parler un peu, était-ce pour se dédouaner d’une quelconque traîtrise, ou simplement évoquer l’événement d’une manière détachée et ainsi dévoiler une force toute ridicule au vu de son comportement quelque temps plus tôt. Apolline elle-même ne devait pas le savoir. Avait-elle évoqué la famille de Sarosse, un manque de chance. S’écœurait elle-même d’utiliser ce mot alors qu’elle évoquait la perte de sa famille, de son mari, de ses enfants.

Aurait-elle préféré que l’homme d’armes n’emploie pas un mot beaucoup plus dur à ses oreilles : destin. Où était la trinité dans tout ça ? Quel rôle avait-elle pu jouer ? Pourquoi avait-elle condamné des enfants et un mari aimant ? Était-ce ça le destin, une fin, notre fin, sa fin ? Laissant ses doigts se glisser autour de la taille du chevalier, celle qui avait fini par sombrer dans ses pensées et dans un débat certainement trop philosophique pour le moment présent. Trouva-t-elle judicieux, par curiosité, ou simplement pour détourner son attention de centrer la totalité de la conversation sur l’ancien noble, qui n’en était peut-être pas un. Était-il simple d’user et abuser des habitudes et gestuelles de la noblesse, était-il beaucoup plus complexe de le conserver ainsi aussi longtemps. S’il y a bien une chose dont la brune ne s’attendait nullement, c’était que le cavalier soit si bavard. Était-ce une autre capacité que les nobles avaient généralement, être le centre d’attention, parler encore et encore et encore et encore, ce n’était plus quelque chose d’obligatoire non, simplement un plaisir.

Aussi surprenant que cela puisse paraître, la comtesse avait écouté cet homme, évoquer son passé, sa manière de vivre, son éducation. Ne connaissait-elle pas le chevalier de l’eau, ni même sa famille, mais si tout ceci n’était qu’un tissu de mensonges, il fallait bien avouer que l’homme était un très bon conteur. Attentive, mais observatrice, un élément dérangeant avait fini par venir lui picoter le nez, une fois, deux fois, sans que la brune ne parvienne à identifier clairement quoi. Fort heureusement pour elle, Artorias la ramena dans la réalité avec son récit, un combat pour son duc, pour le roi, la mort et sa survie. En effet, avait-il dû avoir de la chance, ou de la malchance, parce que là encore admettre avoir combattu pour le Roi et être encore vivant… Il n’y avait pas trente-six suppositions, soit il avait fui, soit il n’y avait jamais été. L’idée n’était ni déplaisante, ni particulièrement charmante, fallait-il être fou pour ne pas fuir devant le danger, devant la mort en personne, fou ou simplement inconscient.

- « Je ne dors pas, non, aurais-je dû faire semblant, juste pour vous voir vous mettre en colère »
laissa-t-elle planer un demi-silence, poursuivant « C’est un beau passé, vous aviez l’air heureux. J’ignore la forme que vous pensez percevoir comme bénédiction des dieux, mais il est vrai que vous avez eu une sacrée chance d’être encore en vie » insista-t-elle un peu sur le chance, sans paraître offensante.

Ce fut l’odeur plus forte, plus présente qui l’empêcha de poursuivre, d’enchaîner sur un tout registre, ou sur le même avec un brin de curiosité supplémentaire. La dame avait interrogé son guide sur la situation, redoublant de vigilance, si elle ne savait ni se battre, si elle n’avait pas une résistance accrue, la dame de Pessan était très observatrice. Espérait-elle faire de cette compétence un avantage dans la situation, même à l’extérieur. Ce fut d’ailleurs un léger haussement de sourcil qui avait dû s’animer sur son visage pâle alors qu’Artorias évoquait la présence d’un cadavre. Attentive, ce fut cette fois-ci ses deux prunelles qui détaillèrent l’environnement, jusqu’à lui permettre de glisser sa main le long de l’avant-bras de son cavalier, dévoilant un buisson en mauvais état, certainement trop aplati pour ne contenir que quelques feuillages. Le milicien avait fini par s’arrêter rejoignant l’animal agonissant pour abréger ses souffrances. La dame n’avait pas pu s’empêcher de détourner les yeux, observant le reste du lieu, son cœur s’était légèrement accéléré, alors que même son esprit non habitué aux dangers de l’extérieur déduisait que l’odeur ne provenait pas de la bête. Elle sembla quelque peu attirée par la prière murmurée, affichant un sourire indéchiffrable sur ses lèvres. N’était-il peut-être pas le plus ordurier des hommes d’armes, était-elle peut-être trop dure vis-à-vis de quelqu’un de loyal ? Comment un individu promettant fidélité à un meurtrier pouvait être digne de confiance ? Prenant une inspiration, elle avait opiné avant de s’éloigner d’un pas ou deux, dos à lui.

- « Faite donc, je vais surveiller votre monture et nous protéger de toute attaque-surprise »

Apolline avait dit ça sur le ton de la banalité, comme si elle était réellement en mesure de protéger l’homme en cas d’attaque, elle et ses petits bras, elle et sa non-rapidité d’exécution. Peu importe, elle avait fini par retrouver la monture, glissant une main au niveau de son encolure, laissant la pulpe de ses doigts effleurer le poil de l’animal, jusqu’à se perdre dans sa crinière quitte à se mettre sur la pointe des pieds pour ça. Peut-être que finalement, peut-être oui qu’il serait bon de retrouver de quoi monter un peu, peut-être que cela lui ferait de bien, à condition de trouver un cavalier acceptant de l’accompagner durant les quelques balades qu’elle envisageait de nouveau de faire. Murmurant doucement à l’oreille de la jument, personne ne pourrait être en mesure de définir les mots, d’entendre, mais l’animal semblait apaiser, tout comme la comtesse qui tentait d’ignorer les bruits d’une lame pénétrant la chair du cerf.

Patiente pour une fois, la noble n’avait pas semblé s’offusquer du temps qui s’écoulait, s’éloignant légèrement de la monture, pour mieux y revenir, avant de s’immobiliser vers celui qui venait de se rapprocher d’elle. Ensanglanté, un peu, légèrement vêtu, elle s’était sentie obligée de détourner le regard de la silhouette masculine, si la comtesse était une pratiquante de la provocation, respectait-elle suffisamment les trois et l’étiquette pour ne pas glisser et dépasser les limites. Prenant une légère inspiration, pivotant pour lui faire dos et lui laisser l’intimité nécessaire pour se revêtir, elle se contenta de relever la tête, laissant quelques mèches cascader vers l’arrière de ses épaules, détaillant le ciel obstrué par les arbres, la végétation et les nuages imposants et gris qui semblaient venir de l’ouest.


- « Ne vous excusez pas, merci, pour le cerf, je crains que sans vous, je n’aurais pu guère honorer ce cerf dignement. C’est presque frustrant… »

En effet, pour celle qui avait ce besoin de contrôle, de maîtrise, de cadre, admettre ouvertement que seule, elle aurait été incapable de faire ce qu’il fallait avec ce cerf pour ne pas froisser Serus lui-même, c’était difficile. Ce n’était même pas forcément le fait de l’admettre, mais plus de prendre conscience qu’en tant que femme, noble de plus, elle n’était pas en mesure de se protéger, exactement comme elle n’avait pas été en mesure de protéger son mari, ses enfants, comme elle n’avait pas réussi à convaincre le duc, non, n’avait-elle que pu regarder le drame se jouer sous ses yeux, là, comme ça. Remontant derrière le milicien, la dame dût être étrangement silencieuse un instant, laissant de nouveau l’animal progresser dans un environnement qui évoluait légèrement.

- « Parler de moi ? Il n’y a pas grand-chose à dire, n’ai-je pas eu une formation de guerrière, comme vous avez pu l’avoir. » elle laissa un instant un silence « J’ai eu une éducation normale, je suis fille unique de la famille Bellefaye, originaire de Marbrume, propriétaire de commerce, de forges, de terres sur le Labret »

Elle laissa un silence s’installer, ce n’était sans doute pas réellement ce qu’il voulait savoir, même si il devait comprendre à présent que la femme qui était veuve devait attirer bien des convoitises. La dame prit une légère inspiration, avisant le lointain, réfléchissant simplement à ce qu’elle pouvait évoquer comme anecdote.

- « Je suis navrée, même en y réfléchissant je crains de ne pas avoir d’aussi jolie anecdote à raconter. » elle se pinça les lèvres « J’ai eu éducation sévère, je n’avais pas le droit de m’amuser, je devais être la fille parfaite, digne d’un futur époux tout aussi influent que ma famille, que je n’aurais guère la chance de choisir, je n’ai jamais eu véritablement une emprise sur mon avenir, du moins avant la fange. » elle avisa sur le côté, les arbres disparaissant petit à petit, le sol boueux devenir un peu plus sableux « Je me souviens surtout apprécié regarder les combattants s’entraîner, j’aimais être dans les cuisines, oui, manger, préparer des repas et jouer à cache à cache durant des heures dans le domaine jusqu’à m’endormir dans mon lieu » elle prit une légère inspiration, poursuivant « Je me suis mariée, j’ai eu des enfants, nous vivions dans un grand domaine pas si loin du Labret et puis, je suis rentrée pour prendre soin de ma mère qui était souffrante, mon mari devait me rejoindre avec les petits… La suite, vous la connaissez, il y a eu les créatures et les décisions du dirigeant. C’est tout. »

Faisant finalement silence, elle avait attrapé le morceau de biscuit pour le porter à ses lèvres, mâcher, avaler, c’était tout. La dame avait opiné vis-à-vis du temps qu’il restait. Le calme était revenu, l’odeur n’était plus et les chasseurs semblaient très très très loin dans l’esprit de la noble. L’ambiance avait changé et l’odeur de la mer pouvait déjà se faire sentir, resserrant son emprise autour de la taille du cavalier. Avait-elle hâte d’arriver, d’avoir la possibilité de laisser ses pieds traîner dans le sable, de sentir la sensation du vent salé sur sa peau, son visage, ses cheveux.

- « On devrait arriver rapidement alors » fit-elle simplement « Pour le cerf, s’était la première fois ? » questionna-t-elle « Pensez-vous que c’est un homme qui l’a blessé ? Ou un animal ? Il faut être fou pour attaquer un cerf… » elle laissa planer un doute, léger, avant de rabrouer l’idée « Je dois me faire des idées » pensa-t-elle à voix haute « Et maintenant que vous êtes miliciens, Artorias, à quoi aspirez-vous ? Hormis sauver la veuve et l’orphelin et abattre du fangeux ? »

Elle attendit un peu, simplement, le laissant diriger l’animal ou l’animal diriger l’ensemble seul, ce n’était pas commun, ce n’était pas si souvent qu’elle avait l’occasion de percevoir plus loin la plage se dessiner, le sable et l’absence d’arbre, de terre, de boue, d’odeur nauséabonde. Ce fut cette étrange sensation de satisfaction qui s’imprégna de la comtesse, une véritable gorgée d’air frai, de bien-être. Un sourire plus sincère avait dû prendre possession de ses lèvres, alors que la dame n’avait pas pu s’empêcher de se pencher, de se hisser pour tenter de voir déjà l’eau salée, la mer. Cependant rapidement, ses sourcils se froncèrent, alors que contre toute attente, elle crut percevoir une silhouette, ou plutôt deux,
étrangement ressemblant à celle des chasseurs qu’ils avaient eu la malchance de croiser un peu plus tôt.

- « Mh, peut-être devrions-nous aller un peu plus en amont, ne pensez-vous pas ? »

Après tout, le duo n’avait semble-t-il pas encore vu le cavalier et sa passagère, en étant un peu discret, aucun doute qu’ils pourraient s’éloigner sans trop de soucis. C’était étrange, de tomber deux fois sur les mêmes hommes, étrange de constater que l’extérieur pouvait être encore vivant, fréquenté.

- « » fit-elle « Il y a un petit passage, sans nous obliger à être complètement a vu sur la plage, prenons là et ressortons plus loin »

Elle n’avait fait que proposer évidemment, simplement, n’oserait-elle pas réellement diriger celui qui connaissait beaucoup mieux qu’elle l’environnement. Néanmoins, elle ne put s’empêcher de garder un œil sur les individus, certaine que la coïncidence ne devait pas en être une.

- « L’extérieur est-il à ce point habité ? Je pensais qu’il n’y avait plus beaucoup d’habitants en dehors de nos murs… »

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ArtoriasMilicien
Artorias



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MessageSujet: Re: [Terminé]Une prière pour Anür [ Apolline De Pessan - Artorias ]   [Terminé]Une prière pour Anür [ Apolline De Pessan - Artorias ] - Page 2 EmptyVen 3 Mai 2019 - 18:47
- Chacun honore comme il peut, le riche peut sacrifier une chèvre, le miséreux peut donner un morceau de pain, dans les deux cas lequel aura fait preuve d'une meilleur offrande ? Le noble à qui cela n'a rien coûté ou le pauvre qui a donné tout se qu'il avait ? Aussi maigre que cela soit... je suis sûr qu'une noble priant à genoux dans la boue aurait largement suffit à Serus.

Il voulait juste en venir au fait que même si la Comtesse n’aurait pas pu rendre hommage au cerf de la même façon que lui, une simple prière aurait largement suffi. Selon lui, le principe était d'y penser, d'y croire et d'avoir des actions de temps en temps pour les Trois.

Artorias écouta attentivement Apolline raconter succinctement sa vie, comme si chaque information donné par la femme pourrait un jour lui être utile, mais aussi, et plus simplement, parce que ça lui faisait plaisir d'entendre la Noble accepter de s'ouvrir là lui. En tout cas, d'après se qu'il entendait, elle avait tout l'air d'avoir eut une enfance de petite fille noble comme lui. Il aurait aimé poser des questions, mais ça serait peut être manquer de respect, il préféra donc ne rien faire.


- Une petite heure, pour le cerf ? C'était ma première fois seul en effet, mais depuis que je suis dans la milice, j'ai appris de nombreuses choses...


Des choses sûrement pas digne d'un noble, mais des compétences nécessaires pour survivre dans ce nouveau monde. La question suivante montrait bien que la Comtesse vivait dans son petit monde doré, mais comment lui en vouloir en voyant la crasse de la réalité.

- Hum, tout le monde ne respecte pas les croyances, je ne saurais dire ce qui a bien pu mettre le cerf dans cet état, mais cela ne me choquerait pas d'apprendre que ce sont des hommes... il faut se nourrir comme on peut à l'extérieur, tout le monde n'a pas la chance d'avoir des terres au Labret ou de l'argent pour manger... et un cerf peut facilement procurer de quoi sustenter une famille pendant des semaines.

Telle était la réalité, les Dieux étaient importants, mais un être humain pouvait s’abaisser bien bas pour survivre. Et comment reprocher à quelqu'un de vouloir vivre ? Si le prix à payer était de tuer un cerf, alors c'était un prix des plus raisonnables... surtout que d'un autre point de vue, on pouvait facilement imaginer que Serus lui-même avait conduit le cervidé près du chasseur pour le nourrir lui et sa famille.

- Sauver la veuve et l'orphelin, protéger les faibles, tenter de faire la différence... je trouve que c'est déjà une belle performance.


Peu importe qu'elle trouve cela risible ou digne d'un simple milicien, Artorias lui aimait cette façon de vivre... son père, sa mère, sa famille entière était fière de lui, il en était persuadé.

- Mais... avant de mourir avec honneur même si la réalité serait plutôt une mort inutile dans un coin paumé à l'extérieur de la ville, je me dois de refonder une famille, la famille Lautrec à beau avoir perdu son rang, au moins elle est toujours en vie ! Et je n'ai pas envie que cela s'arrête avec moi, donc oui, je dois me trouver une femme... mais je n'ai ni argent, ni toit... souriant de sa propre situation il enchaîna, grâce à Rikni j'ai réussi à ne pas trop me faire abîmer, si non je me demande bien qui voudrait d'un pauvre milicien sans le sous...

C'était vrai, à part Luna, son épée et son armure, Artorias ne possédait rien du tout. La milice lui fournissait un toit où dormir, de quoi manger et une maigre solde qui ne lui permettrait jamais d’acquérir quoi que ce soit de valeur. Donc sans son « physique », jamais une seule femme ne voudrait se marier avec lui. Heureusement, le milicien n'était pas du genre à baisser les bras et pour tenter de s’acheter un avenir, il enchaînait les missions et les quêtes, ce qui lui permettait de gagner de l'or.

- Mais n'allait pas croire que je suis entrain de me plaindre ou que je reste les bras croisé... quand je monterais dans la hiérarchie de la milice, je pourrais commencer à vivre à l'intérieur des murs... et je pourrais changer la milice...

Depuis qu'il l'avait intégré, en comparaison aux armées d'avant, la milice l'avait déçu. Un misérable qui s'engageait le lundi était envoyé au combat le mercredi. Il n'y avait pas assez de milicien, les dirigeants n'avaient pas le choix... c'était surtout un énorme manque d'organisation. Un entraînement physique et martial décent, un minimum de formation aux tactiques et de la discipline, voilà ce qu'il manquait pour transformer la milice en une armée. Et une fois cette mutation interne effective, tout serait possible. Le simple fait de laisser les faubourgs dans l'état où ils sont... c'était indigne d'eux ! Artorias avait un nombre incalculable de choses en tête pour améliorer la milice, mais à son poste, sa voix ne serait jamais entendu.

Mais sa réflexion dû s’arrêter ici car au loin, entre les arbres, les deux chasseurs étaient là. Avançant en silence comme si ils suivaient une piste... Artorias attrapa le manche de son épée et la dégaina, il s’apprêta à lancer Luna au galop pour fondre sur les deux hommes, mais les paroles de la Comtesse l’arrêtèrent. Il ne pouvait pas combattre efficacement avec elle dans le dos et jamais elle n'accepterait de descendre du cheval...


- C'est le cas en effet... c'est impossible que nous les rencontrions une nouvelle fois par simple hasard... ils nous suivent !


Luna piétina sur place, l'épée de son maître sortit, la jument savait parfaitement se qui les attendaient.

- Ils ne nous ont pas encore repérés... c'est une chance qui ne se représentera plus, je devrais en profiter...

Et de nouveau, cette odeur. Quelque chose clochait ! Lui souhaitait foncer sur eux pour en finir ici et maintenant, mais son instinct lui dictait de fuir ! Artorias jeta un œil autour de lui alors que son cœur s'emballait. Rien, toujours rien ! Mais quelque chose était présent...

- Très bien, nous allons les esquiver et remonter plus haut.

De nouveau, la Comtesse avait eut le coup d’œil, il s'appliqua simplement à suivre le chemin qu'elle venait de lui indiquer. Passant derrière un bosquet d'arbre, à l'abri des regards, ils réussirent à dépasser les deux chasseurs sans les alerter, puis une fois suffisamment loin, il lança à nouveau sa jument au galop. Un cinquantaine de mètres plus loin, la foret s'arrêta pour la plage, Artorias força sa monture à courir dans l'eau pour ne pas laisser de trace sur le sable.Une fois certain de ne plus être à porté de vue, il la fit ralentir, mais le milicien s'assura de mettre plusieurs kilomètres entre eux et les deux hommes avant d'arrêter Luna.

- Désolé pour l'eau, mais courir sur le sable aurait laissé des traces...

Un cheval qui court dans l'eau éclabousse forcement, le milicien était presque totalement trempé, il avait sentit le Comtesse se coller à lui, peut être avait-il fait « bouclier »... ? Il se retourna donc, mais Apolline, son chignon, sa tenue, elle aussi était mouillé. Artorias ne put s'empêcher d'esquisser un large sourire. Madame la grande Comtesse De Pessan, combien avaient-eu l'occasion de la voir comme ça ?
Sautant de sa monture, il desserra un peu les sangles de la selle et retira son licol pour qu'elle soit plus à l'aise... Luna aussi pouvait profiter un peu de la plage. De gauche à droite, le milicien avait une vue qui portait loin, ils auraient largement le temps de voir les ennuis venir. Il enleva une pomme de sa sacoche et la présenta à sa partenaire tout en la caressant.


- Nous avons mis une sacré distance entre eux et nous... et je suis sûr qu'ils ne trouveront pas nos traces dans l'eau ! Je pense que nous pouvons souffler.

Décrochant une couverture roulé en boule et le sac de provision de la Comtesse, il s'approcha d'elle et lui tendit la première.

- Je pense qu'ici nous serons bien pour rendre hommage à nos familles et prier nos dieux.





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Apolline De PessanComtesse
Apolline De Pessan



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MessageSujet: Re: [Terminé]Une prière pour Anür [ Apolline De Pessan - Artorias ]   [Terminé]Une prière pour Anür [ Apolline De Pessan - Artorias ] - Page 2 EmptySam 4 Mai 2019 - 14:15


- « Est-ce qu’il faut tout faire pour survivre au risque de sacrifier notre âme ? » fit-elle comme unique réponse, plus pour elle-même qu’autre chose « N’allez pas penser que je n’ai pas conscience de la famine, de la situation complexe, mais je doute que se détourner de nos dieux, même pour manger, soit la chose à faire absolument, surtout de nos jours, et les morts qui se relèvent en monstre sans conscience. »

Si pour beaucoup, pour survivre tous les coups étaient permis, c’était bien différent pour la comtesse, qui se refusait tout simplement à davantage contrarier les trois. Évidemment, elle avait cette voix omniprésente qui lui murmurait que tout ça, ce n’était qu’une punition divine, pour offrir aux Hommes la possibilité de reconstruire, de se faire pardonner les fautes. Ne fallait-il pas alors s’enfoncer dans la noirceur, dans la trahison, dans les actes contestataires vis-à-vis des dieux. Prenant une inspiration, la dame fit finalement silence, ne préférèrent pas partir dans ce genre de débat, Apolline avait tout autant conscience que tous n’avaient pas cet avis, que la survie devait toujours primer et que malgré la perte tragique de sa famille, elle avait été épargnée plus ou moins par le désastre de la fange. La faim ne l’avait pas touché plus que de raison, le manque non plus, avait-elle encore ses biens, ses commerces, ses terres. Il y avait peu de chance qu’un homme luttant à l’extérieur admettre ou accepte tout du moins cette pensée à contre-courant de la sienne.

- « C’est plus que beaucoup, en effet, mais attention à ne pas trop vous en vanter, vous risqueriez de ne plus passer dans les portes… »

Agrippée à l’homme d’armes, évitant ainsi tout éventuel glissage, les mains autour de ses hanches, la dame sembla quelque peu amusée par la seconde réponse d’Artorias. Refonder une famille, sa famille, perpétuer un nom qui n’a plus autant de valeur qu’avant, trouver une femme, avoir une maison, un bien, des enfants. C’était étrange de voir à quel point les aspirations n’étaient si différentes qu’avant que les créatures ne débarquent. Elle ne put s’empêcher de rouler des yeux, lorsqu’il évoqua avoir eu la chance de ne pas avoir de cicatrice, sous-entendant qu’il était encore plutôt bien conservé et plutôt beau garçon, c’était bien un autre truc des nobles ça, ce qui avait toujours eu don d’amuser la comtesse.

- « Je pense que c’est dommage, les femmes aiment qu’on leur raconte des histoires… Il faudra remédier à cela messire Lautrec, tout en vous assurant de passer encore dans vos chausses, non pas ? Je m’inquiète un peu pour vos chevilles, quoique, pourrais-je toujours vous en offrir des nouvelles parfaitement adaptées. » elle fit un petit silence, s’appliqua à bien se repositionner derrière lui et à suivre l’animal dans le moindre de ses mouvements « Et puis, vous oubliez un détail très important, milicien… L’amour rend aveugle, aussi, votre beauté ne sera pas un réel atout, il va falloir trouver autre chose… Beaucoup d’alcool peut-être. »

La dame imaginait parfaitement la vie de cet homme et ne parvenait toujours pas à comprendre, comment un ancien noble avait pu ainsi faire une croix sur sa vie passée, un mariage aurait pu arranger la situation, une dote, le fait qu’il soit fait chevalier lui offrait un titre de noblesse, un titre particulièrement bas certes, mais un titre qui lui aurait permis de séduire une baronne ou n’importe qui ayant un titre plus élevé, maintenant, il était vrai qu’il n’avait guère trop de solutions, que de trouver au mieux une bourgeoise, ou une noble suffisamment aveugle pour le suivre dans sa perte de titre. Pour la première fois, la brune s’était mise à rire, secouant doucement la tête, l’éloignement de Marbrume lui faisait le plus grand bien et ceux malgré quelques mauvaises rencontres.

- « Allons, allons et même si c’était le cas, je ne m’en offusquerai guère, n’êtes-vous pas le mieux placer pour vous plaindre ? À ramper dans les marais, abattre du fangeux, protéger la ville, essuyer les critiques du peuple… J’en connais tout un tas qui se plaignent pour beaucoup moins que ça » faisait-elle évidemment référence à tous ses gens aux sangs bleus, qui ne levaient pas le petit doigt pour faire avancer quoique ce soit « J’ai une idée, si vous le permettez, pour vous remercier de cette sortie, laissez-moi vous offrir une épée, ou au moins entretenir la vôtre. » elle fit une pause « Rassurez-vous, ce n’est pas moi qui vais m’en occuper, mais ma famille est propriétaire de nombreux commerces et forge de la ville, y compris de terres dans le Labret, c’est quelque chose que je peux demander. Ce n’est pas une maison je vous l’accorde, mais une petite sortie n’a guère la valeur d’une demeure n’est-ce pas ? »

La conversation ne put pas réellement perdurer cependant, le regard de la dame croisant les silhouettes qu’elle n’identifiait déjà que trop bien. Artorias aussi visiblement, puisqu’elle sentit l’homme s’emballer dans son comportement, même la jument s’était mis à piétiner le sol alors que l’homme avait dégainé. Attaquer ? Maintenant ? La dame avait resserré son emprise autour de la taille du milicien, osant jusqu’à enfouir son visage au niveau du haut du dos de l’homme d’armes. C’était bien quelque chose de masculin là encore, voire peut-être même d’inconscient, préférer donner la mort quand celle-ci pouvait encore être évité… Laissant un soupir fuir ses lèvres, la comtesse se contenta de dévoiler une autre possibilité, un chemin, à l’abri des regards, s’éloigner simplement et le problème serait réglé, non ?

- « Merci » souffla-t-elle en s’agrippant à lui

Cette fois-ci, plus de distance de bonne conduite, la cadence exigeait qu’elle s’accroche convenablement, davantage quand le duo se retrouva sur la monture à galoper dans l’eau le long de la plage. Si dans un premier temps, la comtesse avait semblé s’offusquer de l’humidité, de l’eau sur sa peau, sur ses cheveux, elle avait fini par apprécier l’instant, ce moment de presque liberté, où seul le bruit des sabots, de l’animal galopant au bord de la mer, puis du bruit des sabots s’enfonçant dans le sable. Tête contre le dos d’Artorias, cherchant à se protéger quelque peu, elle n’avait pas pu empêcher un sourire de se former sur ses lèvres, jusqu’au ralentissement de l’animal, jusqu’à se laisser glisser sur le sable tout en laissant l’homme gérer et libérer sa monture. La dame ne résista pas à l’envie de retirer ses bottes, pied nu dans le sable, depuis combien de temps n’avait-elle pas eu cette sensation ?!

- « Aucun problème » fit-elle en abandonnant ses bottes à côté de la couverture

La comtesse avait détaché sa longue chevelure brune, qui devait onduler légèrement, passant ses doigts à l’intérieur, pour démêler les quelques nœuds, contre toute attente, elle ne rattacha en rien sa tignasse, préférant la laisser libre de ses mouvements, exceptionnellement. Abandonnant de quelques pas le milicien, pour aller mettre les pieds dans l’eau, pour respirer l’odeur de la mer, de la plage. C’était presque magique, ses yeux s’étaient mis à pétiller, son sourire à rester sur ses lèvres sans qu’elle ne s’en aperçoive réellement. Pivotant pour récupérer les provisions, elle lui offrit un vrai sourire, réfléchissant plus ou moins à la suite.

- « Ca sera parfait, oui merci. »

La dame sortie le morceau de pain, où se trouvait à l’intérieur une pâte plutôt douce en bouche, plutôt agréable, le genre de mixture que font les paysans pour avoir le ventre bien rempli, mais que la noble semble apprécier avec quelques améliorations. Qui aurait cru qu’elle aurait l’occasion de manger face à la mer, avec le bruit des vagues, le mouvement de l’eau s’abattant sur ses chevilles, ses orteils s’enfonçant dans le sable.

- « Vous avez déjà fait ça alors ? Depuis que vous êtes de l’externe ? j’veux dire profiter encore de l’extérieur, de l’endroit, de la mer… Pas de sirène à l’horizon en tout cas. »

Elle était presque déçue, presque, parce que le reste était tellement beau, tellement lointain dans ses souvenirs qu’en créer un nouveau n’avait pas de prix. Portant l’aliment à ses lèvres, en avalant une bouchée après avoir mastiqué en silence, la comtesse avait fini par décrocher son regard du lointain.

- « Vous pensez qu’il y a des survivants, comme nous, ailleurs ? Des villages, des domaines, de la vie encore… Où est-ce que notre royaume est le seul à avoir survécu parce qu’il a été un des derniers attaqués ? »

Elle fit silence, abandonnant la proximité de l’eau, laissant le bas de son pantalon humide, comme ses cheveux et le reste de sa tenue. Dans le fond cela n’avait pas grande importance, ici elle ne se sentait pas soumise aux règles d’étiquettes. Attrapant le sac qu’Aimée lui avait préparé vis-à-vis de la cérémonie, elle sortit des bougies, qu’elle positionna dans le sable en forme triangulaire, n’allumant pas tout de suite avec la pierre à feu. Elle sortit ensuite une fiole de sang, dessinant à une extrémité du triangle un serpent, plus ou moins bien réalisé, elle fit ensuite un autre plus grand triangle autour de l’ensemble et récupéra une graine qui se trouvait dans le même petit sac. S’agenouillant au niveau d’une autre extrémité du triangle, elle creusa un petit trou, y déposa la graine et referma l’ensemble. Enfin, à la pointe du symbole, elle enfouit dans le sable une petite fiole d’eau salée.

Passant un doigt dans le restant de la petite fiole ensanglantée, récupérant le liquide rougeâtre, elle fit une trace sur son front, s’approchant de l’eau pour récupérer l’eau salée, elle fit une trace invisible sur sa joue, récupérant une autre fiole de la boue, elle fit une trace sur sa deuxième joue. Apolline n’était pas prêtresse, assistait-elle à suffisamment de cérémonie pour en comprendre et imiter les basiques, mais pour le reste, une fois presque seule avec sa volonté, une fois que cette base était en place, elle semblait douter, hésiter, quoi demander, quoi dire à des divinités qui n’interviennent visiblement pas pour venir en aide à des fidèles. Se penchant, attrapant une poignée du sable coloré rouge, elle le laissa s’écouler lentement de son poing au sol.


- « À toi Rikni, déesse de la guerre, de la ruse et de nos songes, puisses-tu nous aider à vaincre les monstres, à défaire le malin et le mal qui s’immisce en chacun de nous, puisses-tu nous donner la force de vaincre le mal, qu’il soit en nous ou contre nous, nous offrir ton soutien et tes murmures durant notre sommeil… Accepte, cette offrande en signe de reconnaissance et d’amour à ton égard. »

Elle extirpa une petite dague de cérémonie qui se trouvait dans le sac, s’entailla l’intérieur de la main pour laisser le sang s’écouler sur le sable, lentement, doucement. Réprimant une petite grimace de douleur.

- « À toi Serus, dieu de la vie, de la fécondité, la naissance, la récolte la chasse et l’abondance, puisses-tu nous aider à lutter contre la faim, la famine, puisses-tu accepter de nous offrir des récoltes conséquences, aux couples de donner la vie sans que ta sœur ne la reprenne. Puisses-tu nous donner l’envie de poursuivre, de cultiver, de nous épancher dans la chair et la reconnaissance de ne jamais nous retourner contre ta création et son environnement. Accepte cette graine, plantée dans le domaine de ta sœur, puisse-t-elle évoluer et perdurer. »

Avisant le sable où se trouvait la graine, espérait-elle un signe quelconque, naïvement. Prenant une inspiration, avisant Artorias, qui pouvait rajouter, s’il le souhaitait évidemment une prière. C’était étrange de partager un moment en théorie intime, d’avoir un témoin, un observateur vis-à-vis d’une cérémonie qu’elle avait imaginé seule et nous à deux. La comtesse ne savait même pas ce qu’elle attendait véritablement de tout ça, pas grand-chose, certainement.

- « À toi Anür, déesse de la vie et de la mort, de l’évolution de l’enfant à l’adulte, des voyages et de l’amour, puisses-tu nous couvrir de ta bienveillance, nous refuser dans ton royaume et nous offrir la joie de ressentir encore des sentiments, de partager nos vies, puisses-tu nous permettre de voyager sans difficulté et nous aider à lutter contre la mort elle-même qui nous attaque… Reprends tes pécheurs qui se relèvent, ne laisse pas l’errance et la perdition des humains causer la perte et la perdition de la création de ton frère… Anür, mère de tous et toutes, ne nous refuse pas ton amour et ta bienveillance. »

Elle écarta doucement les bras, récupérant la fiole d’eau salée pour laisser le liquide s’écouler sur l’ensemble du triangle, refaisant la fameuse forme, avant de s’arrêter.

- « À vous, notre trinité, nos dieux et notre espoir, soutenez les Hommes, venez en aide à vos enfants, ne laissez pas la peur et la folie s’emparer des chairs et des esprits, ne laissez pas le sang couler et gorger la terre de son liquide pourpre. Puissiez-vous nous soutenir dans notre reconstruction et notre pardon. À vous, Serus, Rikni et Anür, acceptez notre amour et puissiez-vous un jour nous pardonner nos faiblesses. »

Elle fit un silence, détaillant le ciel, puis la mer et le lointain, déglutissant, aurait elle aimé pouvoir avoir un signe, ne pas avoir la sensation de faire tout ça inutilement. N’était-elle pas certainement elle-même de pardonner à l’Homme sa déchéance, au Duc ses choix, alors comme les dieux pourraient pardonner à l’ensemble ? Se retirant du triangle, s’approchant de nouveau de l’eau, peut-être d’Artorias, elle osa un murmure, un simple murmure :

- « Parfois, j’ai la sensation que tout ceci ne mènera à rien. »

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ArtoriasMilicien
Artorias



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MessageSujet: Re: [Terminé]Une prière pour Anür [ Apolline De Pessan - Artorias ]   [Terminé]Une prière pour Anür [ Apolline De Pessan - Artorias ] - Page 2 EmptySam 4 Mai 2019 - 21:24
- Êtes vous sur qu'il existe quelque chose après la mort ? Que notre âme, si elle le mérite, accède au Royaume d'Anûr ? J'aime à y croire...mais avez-vous des preuves ? Personne ne peut l'affirmer... donc, au lieu de chérir une vie après la mort, peut-être que nous devrions profiter de cette vie et de tout faire pour la faire durer un maximum...

Lui était persuadé qu'il existait quelque chose après la mort, car si non, pourquoi les fangeux ? Seul un dieu pouvait détruire un pays en à peine deux mois. Et si un Dieu existait, alors il était normal que la vie ne soit qu'une étape... non ? Mais dans le doute, autant profiter de cette vie avant de réfléchir à la prochaine. Surtout que si un cerf se faisait tuer, autant le manger, que sa mort ne soit pas inutile. Mais Artorias ne comptait pas épiloguer plus avec la Comtesse, comment faire changer d'avis une noble qui n'a jamais souffert de la faim....

Suite à cela, Apolline se moqua allégrement de lui, mais au lieu de s'offusquer de ça, le milicien en rigola ! Il aimait charrier ses collègues et il trouvait cela vraiment drôle, alors il joua le jeu de la comtesse.


- J'ai quelques cicatrices, elles sont juste bien cachés ! Il est bon de savoir qu'à l'avenir je pourrais compter sur vous pour mes problèmes de chausse... mais la note risque d’être salé !

Trêve de plaisanterie, la Comtesse évoqua pour la première fois une sorte de paiement, une récompense ! Le milicien ne gagnait pas énormément d'argent et Rikni sait qu'entretenir une bonne épée coûtait vraiment cher, il n'allait donc pas cracher sur la récompense... même si au fond de lui, il avait commencé à imaginer plus que ça.


- Et que faut-il faire pour mériter plus... ?

Il lui jeta un coup d’œil par dessus son épaule, cette fois pas de sourire, cette femme avait le pouvoir de changer sa vie en bien comme en mal, si elle proposait... Artorias pourrait faire... mais le milicien se remit droit, ce n'était que des paroles de toute façon. Il s'en voulait déjà d'avoir dit ça.

Continuant leur chemin, esquivant les chasseurs, ils finirent pas s'arrêter sur la plage. Trempé, le milicien n'avait pas vraiment fait attention à la Comtesse. Elle était une très jolie femme, intelligente, noble etc... tout pour plaire en soit, mais à ce moment précis, alors que sa coiffure ne tenait plus, qu'elle était complètement mouillée, son cœur s'emballa légèrement en voyant Apolline sourire. Pas le faux sourire qu'elle lui avait sorti plusieurs fois, non, là il était vrai et naturel ! Et par Rikni, elle était belle. Il la regarda sûrement avec un peu trop d’insistance, mais et alors ? C'était sûrement la première et la dernière fois qu'il la voyait... pourquoi n'avait-il plus son titre ? Encore noble, il aurait tenté sa chance et aurait courtisé la Comtesse De Pessan avec qui, mine de rien, il avait des points communs. Mais la réalité était tout autre, Artorias se contenta donc de détourner le regard pour fixer cette étendue d'eau devant eux.


- Non... c'est la première fois que je profite de la mer de cette façon...


Artorias grava cette image dans sa tête. Le risque des fangeux, des chasseurs, tout cela était bien loin à présent. Plus rien ne comptait, il profita donc de cette légère brise venant de la mer et il aventura même un pied dans l'eau. C'était reposant parfois, un moment simple, sans plus aucun problème.

- Je refuse de croire qu'à part Marbrume, le reste du monde soit tombé... pourquoi serions nous les seules ? Parce que nous avons des murs plus haut que les autres ? Non, par delà la terre et la mer, il existe des survivants... j'y crois dur comme fer !


Peut être avait-il complètement tord, l'humanité avait succombé et ce n'était plus qu'une question de temps pour Marbrume... mais peut-être que quelque part, un autre Artorias avait dû accompagner une comtesse se balader et que face à un océan, il se faisait la même réflexion rêveuse.

Suite à cela, il laissa Apolline préparer sa cérémonie. Il avait eut tord de penser qu'elle ne faisait qu'un caprice, car dans le sac que lui avait confié sa servante, il y avait réellement tout pour une véritable cérémonie... Ne connaissant pas vraiment la marche à suivre, le milicien se contenta donc de regarder. Et lorsque la Comtesse commença à prier, Artorias préféra rester à l'écart pour ne pas la déranger. Il dégaina son arme et mit un genou à terre, l'épée planta dans le sol, il posa son front sur le manche et la tint par la lame.


- Grande Déesse de la guerre, Rikni, merci de me donner la force de défaire mes ennemis, la chance de réussir tes épreuves et de voir un nouveau jour se lever. Je te prie de veiller un peu plus sur moi...
il hésita un instant, mais se confia un peu plus je sais que j'en demande beaucoup, mais permets-moi de changer se monde ! Tu m'as fait survivre à plusieurs guerres, tu m'a donné la force et l'intelligence, il y a forcément une raison à cela... je crois en toi, tu le sais, alors ne me laisse pas mourir sans avoir rien effectué ! Permets moi d'être fier de ma vie ! De ma mort !

Tout en parlant, sa prise sur la lame de son arme s'était accentuée, à tel point que du sang coulait le long de l'arme pour finir dans le sable.


- Sérus, merci de nous nourrir, merci de toujours croire en nous.


Il marqua une pause avant d'ajouter :


- Anür... je ne sais pas pourquoi tu as décidé de nous annihiler... mais sache que je n'abandonnerais jamais.


Puis le milicien se releva sans attendre, tendu, prêt au combat ! Chacun de ses muscles était contracté et il prit plusieurs secondes avant de ranger son arme. Il n'y avait absolument rien d'officiel dans sa façon de prier, la coutume, l'usage, rien. Artorias préférait prier à sa façon, son offrande était son propre sang et si un prêtre avait été présent, il se serait sûrement offusquer de le voir parler de cette façon à la déesse principale. C'était sûrement à cause des personnes comme lui que Anür était passée à l'acte, mais il ne pouvait pardonner le dieu qui avait emporté le monde dans les ténèbres. Il avait parlé bas pour ne pas déranger la comtesse et avait fini avant elle. Le milicien essuya son arme avant de la ranger puis se dirigea au bord de l'eau et nettoya sa main pleine de sang. Peu de temps après, alors qu'il était accroupi avec la main dans l'eau qui venait puis repartait, le regard perdu au loin, la comtesse se posta à coté de lui et d'un murmure, elle fit part de ses doutes. Qui n'avait jamais douté ? Lui même remettait en toujours tout cause. Un bref instant il pensa à lui faire la morale, comme quoi elle devait faire attention à ce qu'elle disait, ça aurait été un juste retour des choses, mais encore une fois, il n'en fit rien.

- Je ne sais pas si ça va servir à quoi que ce soit... mais au moins nous aurons vu la mer, n'est-ce pas suffisant ?


Il était maintenant un homme simple sans aucune responsabilité, alors autant profiter des choses simples.

- Toujours pas de sirène...

Mais soudain, il entendit un sifflement familier, le genre de son qu'un guerrier connaissait bien. Il se jeta sur la comtesse et se retrouva sur elle pendant que des flèches tombaient autour d'eux. Artorias se releva rapidement et dégaina à nouveau pour faire face aux attaquants. Les deux chasseurs sortirent des bois, accompagnés de trois autres hommes. Trois fantassins et deux archers, une cinquantaine de mètres entre eux et au milieu, Luna.


- Suivez moi ! Luna !


Et avant de se mettre à courir, il siffla pour appeler sa monture. 20m, 10m, deux nouvelles flèches se plantèrent autour d'eux, 0m, il se retourna vers la comtesse et l'aida à monter sur le cheval. Si eux avaient couru, les trois chasseurs aussi, et l'un d'eux plus rapide que les autres était déjà là, empêchant Artorias de monter. Il para aisément le large coup de hache avec son épée, tourna sur lui même et donna un un coup de coude dans le visage du premier arrivant.


- Fuyez !


Voyant la Comtesse hésiter, il donna un coup du plat de son épée sur la croupe de Luna.


- C'est un ordre !


La jument se lança au galop dans le sable, éloignant la Comtesse et laissant le milicien seul...
Mais hors de question de mourir ici, il devait ramener Apolline saine et sauve, il le lui avait promis !
Faisant de nouveau face, les deux autres combattants arrivèrent à son niveau pendant que leur ami était au sol, une main sur la bouche. Vu le coup, il lui avait sûrement fait sauter une dent ou deux, peut être même qu'il lui avait déboîté la mâchoire...


- Des miliciens hein ? Je savais qu'elle était trop bonne pour une chienne du Duc ! Non ? Ça doit être une putain de noblionne hein ? J'ai hâte de mettre la main sur elle...

C'était le deuxième homme qu'ils avaient rencontrés, celui avec une tête de rat. Une épée courte dans une main et un couteau dans l'autre, le troisième avait une hache à deux mains. Les deux archers étaient encore assez loin, ils se rapprochaient en petite foulée. Le milicien avait donc une petite fenêtre avant de se faire à nouveau cibler par des flèches. Il fonça sur le premier combattant, son coup s’abattit lourdement, mais avec ses deux armes, son adversaire réussit à parer et même à contre-attaquer en retirant son couteau pour tenter de le lui planter dans le ventre. Artorias fit un pas en arrière avant de faire une roulade sur la droite, esquivant ainsi le coup de couteau et le coup de hache du deuxième ennemi. Usant de l'élément autour de lui, il plongea la pointe de son épée dans le sable avant d'en arroser les deux hommes face à lui. L'ambidextre se protégea en mettant ses deux bras devant lui tandis que numéro trois se contenta de tourner la tête. Ça n'avait pas marché ? Peu importe, Artorias courut sur eux et tenta de fendre le rat en deux, mais son coup rata... l'ennemi avait fait plusieurs pas en arrière pour tenter d'esquiver, mais en reculant il avait trébuché sur celui qui tentait de se relever (se tenant toujours la bouche), et c'était en tombant qu'il avait esquivé l'épée. Mais si lui avait échappé au coup, la lame n'avait pas épargné le premier arrivant, lui tranchant ainsi le bras gauche. Artorias voulu frapper à nouveau pour mettre hors combat le deuxième homme au sol, mais il dut se retourner pour parer un puissant coup de hache. Pour éviter de briser sa lame, le milicien bloqua le manche de la hache, mais en contre-partie, l'arme de son adversaire s'enfonça dans son épaulière, entamant légèrement sa peau.

- Tu vas mourir ! Tu le bwaaaaarg'

Au lieu de parler, son adversaire aurait dû mettre de la distance entre son manche et la lame d'Artorias, car simplement en faisant glisser la lame contre le bois, il trancha trois doigts... Hurlant et lâchant son arme, le bandit n'eut pas le temps de fuir que sa tête vola dans les airs ! Mais pas le temps de respirer, car l'ambidextre le percuta sur le côté. Il avait perdu ses armes en tombant et n'avait pas prit le temps de les ramasser, il avait sûrement tenté de sauver son « ami », mais trop tard. Les deux hommes tombèrent dans le sable, Artorias en perdit son arme, il tenta tout en se relevant de la récupérer, mais à nouveau il fut percuté par son ennemi, l'éloignant définitivement de son épée. Se relevant à nouveau, ils engagèrent un échange de coup de poings, mais le problème c'est que maintenant les deux archers braquaient leurs arcs sur lui. Le milicien devait donc se battre tout en faisant en sorte de garder son adversaire dans la ligne de mire des deux autres ! Dans son esprit, c'était très simple, mais dans la réalité... Artorias continuait donc de reculer face à la tête de rat, mais bientôt il serait dans l'eau et à ce moment il serait mort. Il n'avait plus qu'un couteau sur lui, dans le meilleur des cas, il se voyait assommer le rat, tuer un des archer en lançant le couteau.... et voilà, le temps qu'il court sur le deuxième, il aurait deux fois le temps de se prendre une flèche, sachant qu'une seule fois suffisait. Mais il ne pouvait pas abandonner ! Artorias esquiva un coup de poing et abattit le sien sur le nez de son vis à vis, il crut s'offrir une énorme ouverture et s'engouffra dedans sans défense, prêt à finir d'un coup à la gorge son ennemi, mais se fut lui qui se prit un coup dans la mâchoire.
Et très vite, le monde se mit à tourner autour de lui, il tituba en arrière et tomba d'abord à genou avant de basculer en arrière... comme si la réalité se déroulait maintenant au ralenti, le milicien eut largement le temps de voir son agresseur s'installer sur lui et armer son poing, mais rien à faire, ses membres étaient bien trop lourds, jamais il n'aurait la force d'en lever un... il était mort, seul sur une plage... mais le coup que lui donna le bandit le ramena dans la réalité, du moins partiellement car il pouvait à nouveau bouger ses bras. Artorias se protégea donc le visage comme il avait appris à le faire, une pluie de coups était entrain de s'abattre sur ses avants-bras.

Pour résumer, le milicien était au sol avec un bandit sur lui, l'eau venait et repartait, recouvrant en partie sa tête. Sur la plage, les deux archers regardaient leur partenaire finir le milicien, et le premier arrivant malgré ses dents et son bras était entrain de se relever, livide, il allait mourir c'était sûr, mais pour l'instant il était encore là...


Citation :
Je compte sur toi pour me sauver ! Si tu trouve que c'est trop OP de ma part, dit le moi, je changerais ! Tu peux jouer mon personnage aussi.
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Apolline De PessanComtesse
Apolline De Pessan



[Terminé]Une prière pour Anür [ Apolline De Pessan - Artorias ] - Page 2 Empty
MessageSujet: Re: [Terminé]Une prière pour Anür [ Apolline De Pessan - Artorias ]   [Terminé]Une prière pour Anür [ Apolline De Pessan - Artorias ] - Page 2 EmptyDim 5 Mai 2019 - 19:24


- « Cela tombe bien, nous allons à la plage, où ailleurs que là-bas, pourriez-vous trouver votre salaire, salé. »

Elle avait répondu dans une spontanéité qu’elle ne se connaissait pas, dans un humour aussi –mauvais, il fallait l’admettre-, mais avait lequel elle n’avait plus flirté depuis la mort de feu son époux. Était-ce l’extérieur, cette sensation de liberté et d’étouffement lointain, était-ce l’idée fixe que bientôt, elle pourrait peut-être voir une sirène et ainsi, un signe que les trois veillent, qu’ils n’abandonnent pas ? Ou simplement l’influence bonne ou non de ce milicien qui savait autant bien respecter l’étiquette qu’en faire fit. Apolline était convaincue que si les circonstances étaient différentes, elle ne lui permettrait pas le quart de ses paroles, pour autant, sur l’instant, avec les risques et tout ce que pouvait bien lui inspirer l’extérieur, elle faisait le choix d’abandonner pour un temps son titre, les protocoles, les règles de bonne conduite. En faisait-il de même après tout, non ? Ses sourcils ne purent s’empêcher de se froncer, une fois, puis une seconde, elle n’avait pas abandonné la proximité qui l’unissait de par sa position et l’activité au cavalier.

Hésitante, elle avait pris le temps de réfléchir à l’interrogation, il serait mentir de dire qu’elle ne comprenait pas où l’homme d’armes voulait en venir, quoique pouvait-elle aussi mal le comprendre. Habituellement, elle se serait offusquée, habituellement elle l’aurait renvoyé à son statut de miliciens, sans titre, mais sur l’instant, elle préféra éluder. Dans le fond, peut-être qu’il souhaitait simplement un bouclier en plus de l’épée, une armure ou peu importe quoi d’autre et si elle répondait à côté, c’était-elle qui passerait pour une noble un peu trop frivole.


- « Pour avoir une épée plus des chausses ? Vous voilà bien gourmand pour un simple caprice d’une dame, messire Lautrec »

Elle ne lui avait pas offert de sourire lorsqu’il lui avait jeté ce regard par-dessus son épaule, juste un regard appuyé, qui cherchait lui aussi à déterminer sur quel genre de terrain glissant il se lançait. Elle conserva ses mains autour de sa taille, émettant ce genre de pression qui indiquait sa présence, qui se voulait un geste compréhensif à ses yeux. Artorias avait raison, il faudrait être fou pour ne pas essayer, pour ne pas tenter d’obtenir plus qu’une épée, elle pourrait changer sa vie, avait-elle encore les moyens, comparés à bon nombre de nobles, mais fallait-il réussir à percer cette barrière de suspicion vis-à-vis des Hommes. Ce ne fut que cette pensée si forte, qui manqua de passer ses lèvres fermées, celle qu’elle ne cherchait pas des pions, mais des alliés, des personnes sur qui compter qui devaient transpercer ses prunelles.

La conversation n’avait pour autant pas réellement perduré, puisque l’étrange duo, ou plutôt trio –ne fallait-il pas oublier le fidèle destrier- arriva enfin à destination, évitant avant ça les chasseurs, galopant le long de la mer, les sabots de l’animal heurtant le liquide salé et inondant de ce fait les deux bipèdes qui se trouvaient sur son dos. Si celle ayant une obsession pour la perfection, de sa coiffure, de sa tenue, de la maîtrise de la situation avait d’abord ressenti un frisson d’inconfort, ce fut néanmoins rapidement une tout autre sensation qui s’empara d’elle, celle d’être libre, dehors, d’avoir la chance de profiter de ce moment, d’avoir le goût du sel sur ses lèvres, sur sa peau. Si la fraîcheur venait cependant lui rappeler que les températures n’étaient pas suffisamment hautes pour un jeu d’eau, elle ne put que se satisfaire, que profiter de cet instant qui ne se reproduirait pas de sitôt. Venant abandonner la dernière distance aussi minuscule soit-elle qui la séparait encore d’Artorias, elle tenta d’éviter d’être trop trempée, en protégeant son visage au niveau de son dos et en appuyant davantage la pression de ses doigts sur sa taille.

Une fois à l’endroit parfait –aurait-il pu être parfait quelques mètres avant ou plus loin, cela n’avait pas d’important-, elle ne put s’empêcher de retirer ses bottes, pour savourer du contact du sable sous ses pieds, de l’eau sur ses orteils. Le bruit de la mer avait toujours eu quelque chose d’apaisant, de calme. Rejoignant l’homme d’armes à la frontière entre mer et sable, affichant un large sourire sincère sur ses lèvres, elle ne put que conserver le silence un instant. Si elle avait senti son regard sur sa silhouette, elle ne s’en était pas offusquée, c’était lui qui loupait la principale source de beauté du lieu : la mer. Nulle sirène à l’horizon, petite déception, nul bateau non plus, autre petite déception, mais le bruit, la sérénité du lieu, tout ça, ça n’avait pas le moindre prix.


- « J’espère que vous ne regrettez pas cette première fois en ma compagnie et que vous penserez à moi lors de toutes vos prochaines fois. Vous avez la chance de sortir quand bon vous semble, ne passez pas votre temps qu’à faire couler le sang, Serus nous a offert tellement plus que ça. »

Laissant encore un instant son regard vagabonder sur le lointain, ses lèvres salées se pinçant dans cet espoir naïf de voir l’improbable, Anür et sa représentation, elle n’en fut que davantage déçue de ne pas avoir l’honneur d’être celle qui pourrait attester les rumeurs. N’était-elle pas digne, ou les autres n’étaient-ils que d’affreux menteur ? Peut-être pourrait-elle s’assurer qu’il ne recommence jamais ce pêcher. Ne put-elle s’empêcher de se questionner autour des autres royaumes, avaient-ils succombé ? Luttaient-ils encore pour une survive, comme eux ?

- « J’espère que vous avez raison, Lautrec, sincèrement… »

Parce qu’elle n’y croyait plus elle, parce qu’elle était convaincue dans le fond que tous finiraient par disparaître de la plus horrible des façons. Manger ou être mangé, c’était la loi la plus véritable qu’elle connaissait, mais face à la fange, il n’y avait rien à manger, absolument rien. Les créatures étaient nombreuses, ne semblaient pas avoir envie de renoncer, un jour Marbrume tomberait elle aussi, ce n’était pas qu’une question de taille, c’était une question de réalité. Elle tut néanmoins ses pensées bien négatives, se promettant une nouvelle fois de ne jamais renoncer, ne vivait-elle plus que pour cet objectif irréaliste, voir le duc tomber, le voir regarder mourir, comme il avait regardé et condamné tous ses gens, tous ceux qui n’avaient rien fait et qui se sont fait dévorer sans qu’on leur offre la chance d’être achevé avant que les dents des monstres ne viennent les dévorer.

Ce fut sur ses pensées qu’elle l’abandonna à son observation, le temps de préparer de quoi faire la petite cérémonie, rien d’exceptionnel dans le fond, c’était un peu comme jeter un caillou dans la mer et espérer le voir remonter : inutile. Ne pouvait-elle cependant pas rester là à ne rien faire, non, il fallait au moins essayer et qui sait, peut-être qu’ici pourraient-ils avoir la chance d’obtenir plus de réponses, peut-être, oui. Si la comtesse était restée dans sa bulle, si elle avait ignoré ce petit vent venait caresser l’humidité de ses cheveux, de sa tenue, elle n’avait pas pu s’empêcher de jeter des coups d’œil à celui qui s’était mis à prier lui aussi. Il voulait changer le monde, alors ? Faudrait-il déjà commencer par changer les hommes, avant d’espérer voir repartir les créatures envoyées des dieux. La brune termina néanmoins l’ensemble, sans trop réfléchir, avant de laisser derrière elle le triangle de sa prière, de venir tremper sa main ensanglantée dans l’eau, de voir le liquide rougeâtre se disperser dans l’eau, grimaçant légèrement au contact du sel sur la petite plaie.


- « N’était-ce pas l’objectif de ce caprice ? De vous à moi, le reste n’était que pour faire bonne figure, non ? »

Elle lui avait offert ce regard en coin, sans pour autant sourire, même si la petite étincelle du fond de ses yeux s’animait encore. À lui de déterminer où se trouvait la vérité dans ses propos, véritable envie de prier à l’extérieur le long de la mer, ou juste désir de s’allonger dans le sable pour profiter des rayons du soleil.

- « [color=#ffcccc] Toujours pas de Sirène non, je vais devoir revoir mes sources. J’ai une sainte horreur des mensonges. [:color]» fit-elle plus durement « Avez-vous de la chance que les températures ne soient pas aussi clémentes que la beauté du lieu, je vous aurai contraint de vous jeter à la…»

Elle n’eut pas le temps de terminer, se retrouvant au sol avec un milicien sur elle qu’elle tentait de repousser avant de comprendre que non, il ne répondait pas à une envie primaire bestiale. Le sifflement, le bruit des flèches s’enfonçant dans le sable autour d’eux, la brune ne put que sentir son cœur s’emballer, son souffle s’accélérer tout autant, alors qu’elle se retrouvait debout à courir derrière un Artorias qui savait déjà ce qu’il devait faire. Une nouvelle pluie de flèche c’était abattu autour d’eux, alors qu’elle s’était retrouvée sur Luna, avec une selle plus si stable que ça, une absence de licol et de botte aussi. Tendant une main vers Artorias, pour l’aider à monter, elle ne put que retenir un petit couinement alors que l’homme se faisait agresser, ce n’était pas elle qui pourrait l’aider, clairement pas. Attendant, refusant de partir sans lui –difficile à croire pour une noble-, elle fut néanmoins contrainte de le faire, l’homme d’armes donnant un coup au niveau de la croupe de la jument. Luna n’avait pris le temps d’écouter celle qui était pourtant sa cavalière principale, partant immédiatement au grand galop, devant une comtesse qui regardait en arrière et qui s’accrochait pour ne pas tomber.

Combien de temps cela avait-il durée, une éternité, c’est ce qu’elle aurait dit alors qu’en réalité il ne s’agissait que d’une poignée de minutes, tentant de faire ralentir l’animal, le cœur battant, le souffle court, elle sembla succomber à une vague de panique avant de se reprendre.


- « D’accord, d’accord, souviens-toi… Apolline… »

Elle sera doucement ses cuisses sur le flan de Luna, se penchant en arrière, attrapant sa crinière pour tirer légèrement et ce fut un véritable miracle qui se produisit, la jument avait fini par ralentir, jusqu’à se stopper entièrement. Flattant l’encolure de la bête, elle glissa doucement le long de son flan, laissant ses orteils retrouver le contact du sable.

- « Ok… » souffla-t-elle main sur les cuisses, le repas au bord des lèvres « ok » répéta-t-elle en fixant le sable et le bruit du combat encore lointain « Tout va bien, il va vaincre tout le monde et nous rejoindre, hein, pas vrai Luna ? »

Il fallait être un peu fou et inconscient pour penser qu’un milicien pouvait en abattre cinq à lui tout seul. Tout comme un peu dérangé pour communiquer avec un cheval dans l’espoir que celle-ci vous réponde. Néanmoins Apolline n’était pas guerrière, elle ne savait pas se battre, le courage n’était pas son atout premier, MAIS, elle s’était promis, il ya bientôt deux ans, que personne ne mourrait plus sous ses yeux. Non, plus jamais, fallait-il de ce fait trouver une solution et rapidement. Ce fut les bruits des marais un peu plus loin, de la forêt, qui lui fit réaliser, réaliser que si elle, elle n’avait pas la force de luter, les créatures oui.

- « Je vais avoir besoin de toi Luna, sinon ton maître meurt, moi aussi et tu n’auras plus jamais de cavalier »

Ce fut donc une comtesse, nu-pied qui s’aventura dans la foret, sentant le craquement des branches sous ceux-ci, jusqu’à faire suffisamment de bruits avec des branchages pour se faire repérer, elle appuya du bout des doigts sur sa plaie à l’intérieur de sa main, afin de rouvrir la blessure, laissant les gouttelettes de sang s’écrouler sur le sol.

- « ALLEZ ! Repas gratuit ! » hurla-t-elle « Venez… »
insistant sur sa paume, elle regarda un petit filet de sang tombant sur le sol, jusqu’à entendre le bruit, ce bruit qu’elle était en mesure de reconnaître.

Ce qu’Apolline n’avait pas anticipé, ce fut cette angoisse soudaine, ce souvenir douleur, ce corps qui refuse de bouger alors que face à elle se trouve une, peut-être deux fangeux, créature responsable de la mort de sa famille. Son sang sembla se glacer, un frisson parcourir son dos, alors qu’elle entendait encore dans son esprit ses hurlements, ses supplices inutiles et il lui sembla soudainement si simple d’abandonner, de rejoindre ceux qu’elle ne parvenait pas à oublier, de la même manière, peut-être ? La créature n’avait pas réfléchi, elle, se précipitant vers la noble, ce ne fut que le hennissement de Luna qui la ramena au moment présent, et ce fut toujours sans ses bottes qu’elle se mit à courir le long de la plage, le cœur au bord des lèvres, une jument non loin qui ne semblait pas comprendre où elle voulait en venir.

Quelque appel de langue pour faire comprendre à la monture qu’elle devait passer devant, quelques mouvements de prêts, pour la faire fuir.

- « Allez, Luna, galope, galope ! » hurla-t-elle

La dame de Pessant elle, ne sentait déjà plus ses cuisses ni les éraflures sous pieds, elle n’avait sans doute jamais couru aussi vite de sa vie, n’avait peut-être même jamais eu de fangeux juste derrière elle. Les coups de griffes l’effleuraient, du moins, en avait-elle l’impression, pouvait-elle sentir le souffle des monstres. Sa tête la lançait tant son cœur battait, entendait-elle encore ses propres cris, sa propre peine. Elle manqua de chuter à deux reprises, et ce dû être Luna qui arriva la première, au milieu de la scène de combat, provoquant une première surprise, avant qu’un sifflement ne se fasse entendre et qu’une fraction de seconde l’attention se porta sur elle. Apolline n’était pas une guerrière non, ni une combattante, elle n’admettrait certainement sans doute jamais qu’elle venait de réaliser un geste non égoïste et qu’il aurait été plus simple de rentrer seule, sans le milicien.

Ce fut dans ce refus d’admettre qu’elle n’était pas si méchante, qu’elle se jeta littéralement sur celui qui se trouvait juste au-dessus d’Artorias, roulant largement sur une courte distance dans l’eau avec lui. Le bruit des monstres se jetant sur les deux autres hommes ne fit aucun doute, même sous le stress, même avec un nouvel homme qu’elle ne connaissait pas sur elle, elle était convaincue que le festin avait commencé, les hurlements avaient déjà commencé, la mort encore, ce bruit, ce bruit si douloureux pour celle qui l’avait déjà vécu. L’unique chose qui poussa celui qui avait largement le dessus à ne pas abattre ou violer la brune fut les créatures, qui venaient déjà d’en terminer avec les deux premiers. Il c’était relevé, se précipitant comme un idiot vers la forêt, fuyant, comme le lâche qu’il était pour attaquer ainsi en traître.

Elle, elle n’avait pas réfléchi, elle avait sauté à son tour sur Artorias, l’entraînant plus que largement dans l’eau, relevant sa tête au besoin si l’homme était encore un peu assommé pour l’empêcher de couler. Il était inutile d’espérer fuir, ou monter sur la jument, pas maintenant non, pas encore il fallait attendre. S’éloignant un peu, jusqu’à ne plus avoir pied, elle crut croiser le regard des fangeux, hésitant, s’approchant de la mer, sans y plonger la moindre parcelle de peau. C’est peut-être à ce moment précis qu’elle sentit un picotement à son flan, sans oser y placer un doigt, peut-être à ce moment, alors qu’elle était encore accrochée à lui –avait-il encore pied lui, malgré la distance du bord, peut-être-, qu’elle sombra, qu’elle sombra dans son passé, qu’elle se retrouva de nouveau sur les remparts, essayant de passer au-dessus, hurlant le prénom de ses enfants, de son mari, hurlant à en perdre la voix pour essayer de sauver ceux qui se faisait déchiqueter.

Avait-il senti son hésitation, ce léger mouvement vers le fangeux qui immobile, semblait encore hésiter à plonger, et puis ce fut un hurlement, celui qui indiquait que lâche avait fini par se faire cueillir qui détourna la bête de son centre d’intérêt. Et celui qui avait l’apparence humaine, des cheveux encore sur le crane, des vêtements en lambeau, mais toujours présents, qui abandonna le premier, se précipitant vers la forêt pour savourer un festin sans aucun doute bien mérité. C’était maintenant ou jamais, fuir, partir, monter sur Luna et s’éloigner le plus rapidement possible de la zone. Était-ce lui, était-ce elle ? Difficile à dire, mais elle se souvenait avoir glissé la main dans la sienne, lui avoir murmuré que tout était terminé avant de se retrouver sur la monture. Presque naturellement, elle était montée la première, prenant la place de la cavalière, pas le temps de ronchonner et le regard noir et sans vie qu’elle lui avait lancé avait dû suffire à le dissuader. Pas le temps de ramasser les affaires, pas le temps de contempler le corps déambulé, pas le temps non, vivre ou mourir c’était maintenant qu’il fallait répondre à cette question.


- « Accrochez-vous » souffla-t-elle avant de faire un appel de langue

Luna était parti au galop et celle qui avait prétendu ne pas savoir monter ne fut finalement pas une si mauvaise cavalière. Instinct de survie qu’elle aurait répondu à la moindre remarque, souvenir bien lointain aurait murmuré la réalité. La dame ne s’était pas préoccupé de son état ni de celui d’Artorias, elle était dégoulinante, elle avait front, elle ressentait un picotement léger au niveau de son ventre, sur le flanc et ne put s’empêcher de glisser une main pour constater une entaille légère, certainement provoquée dans sa première chute avec le bandit. Elle grimaça, sans rien dire pour autant, après un long moment de silence, pour elle en tout cas, elle avait fini par faire ralentir Luna, jusqu’à s’arrêter entièrement. Inutile de la questionner sur le chemin qu’elle avait emprunté, elle avait galopé le long de la plage, en direction de Marbrume, entre la forêt et la mer, sans rentrer dans les bois ou les marais et maintenant que la distance lui semblait raisonnable, que les hurlements avaient cessé, elle acceptait de redonner le contrôle au milicien, elle se laissa glisser de la jument, retrouva le contact du sable sous ses orteils et eut cette étrange pensée, cet étrange première phrase :

- « Je ne rentre pas sans mes bottes, je vous le dis tout de suite »

Elle glissa une main discrète jusqu’à sa petite plaie en partie camouflée par sa tenue, qui avait néanmoins une entaille à l’endroit de la blessure, elle releva le nez vers lui, le détaillant avec plus de profondeur qu’elle ne l’avait jamais fait jusque-là, posant une question qu’elle ne formula pas, allait-il bien, était-il vivant, mordu, mourant ? Son souffle était encore saccadé, son esprit embrumé par l’espèce de courant qui l’avait traversé lui donnant la force d’agir plutôt que de fuir. Et maintenant ?

- « Je ne rentre pas dans Marbrume, sans mes bottes » répéta-t-elle au cas où le doute pouvait encore exister « Et je ne pensais pas que ma proposition de nager vous provoquerez cette envie soudaine… » tenta-t-elle de plaisanter en faisant référence à sa presque noyade à lui, lorsqu’elle était arrivée.

Elle était incapable de faire ou dire autre chose et même si elle ne disait rien, le tremblement de ses mains, la légère grimace sur ses lèvres et son regard trahissait son angoisse. Ce ne fut sans doute qu’à ce moment, que lorsque le calme sembla regagner un peu l’environnement qu’elle sentit son ventre se retourner, une fois, deux fois, trois fois, et qu’elle ne put s’empêcher de lui faire signe de ne pas la suivre un instant, de la laisser respirer, souffler et s’appuyant les mains sur ses genoux, ce qui avait menacé de sortir tout du long, avait fini par s’échapper de ses lèvres, pour sa plus grande gêne.

Petit mot a écrit:
Je me suis un peu emportée, je crois. Tu es libre de modifier/changer, réajuster en fonction des réactions de ton personnage, surtout il ne faut pas hésiter. Si besoin je peux éditer tu me fais signe. J'espère que ça te conviendra quand même =/

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ArtoriasMilicien
Artorias



[Terminé]Une prière pour Anür [ Apolline De Pessan - Artorias ] - Page 2 Empty
MessageSujet: Re: [Terminé]Une prière pour Anür [ Apolline De Pessan - Artorias ]   [Terminé]Une prière pour Anür [ Apolline De Pessan - Artorias ] - Page 2 EmptyLun 6 Mai 2019 - 23:44
Alors que tout lui semblait perdu, alors qu'il n'arrivait plus à garder sa garde car ses bras devenaient lourds et que l'idée de la mort commençait à s'insinuer en lui, Apolline réapparut. Le bandit à tête de rat, trop occupé à rouer de coup le milicien, n'avait pas vu arriver la femme. Elle se jeta sur l'ennemi en criant et ils roulèrent dans l'eau, mais elle avait réussi à libérer Artorias. Il tenta de se relever pour l'aider, forçant sur ses bras, il avait l'impression de ne plus avoir de force, il avait reçu trop de coup et avait besoin de temps pour récupérer un peu.

- Chien, revient te battre !


D'une voix saccadée, il tenta d'attirer l'attention du faux chasseur pour qu'il s’intéresse à lui plutôt qu'à la Comtesse. Mais c'était totalement inutile car les bruits de déchirement et les grognements des monstres étaient bien plus efficace. Tournant la tête, les deux hommes dans l'eau prirent enfin conscience de la situation sur la plage. Deux fangeux étaient présents, ils avaient déjà laissé les archers dans un piteux états, mais le premier attaquant, celui avec le bras en moins, celui qui faisait un effort surhumain pour avancer en s'appuyant sur la hache...

Artorias vit l'un des fangeux lui arracher son dernier bras, pendant que le deuxième monstre refermait ses crocs sur le front du bandit. Dans un craquement et un geyser de sang, le dernier homme sur la plage tomba raide mort. Son compagnon, celui sur Apolline profita de la scène pour fuir vers la foret où devait l'attendre sa monture... L'esprit encore brumeux, le milicien ne put que regarder l'homme courir sur la plage, sans rien faire, attendant juste que quelque chose se passe. Heureusement, Apolline se montra plus réactive et le tira dans l'eau, plus profondément et surtout, plus loin des monstres. La fraîcheur de l'eau rappela son instinct de combattant, il plongea sa tête sous l'eau avant de resurgir prêt à défendre leur vie ! Il n'y avait aucune chance de vaincre deux fangeux sans arme, mais il n'allait pas se montrer lâche au moment de sa mort ! Pas devant Rikni ! Mais les fangeux, hésitant, ne bougèrent pas alors qu'ils fixaient leurs proies avec avidités. Pourquoi ? Peut être qu'ils ne savaient pas nager. Les deux survivants dans l'eau continuèrent donc à mettre de la distance. Bientôt, Artorias sur la pointe des pieds, Apolline agrippée à lui car elle ne touchait plus le sol. Pourquoi ne se jetaient-ils pas sur eux ? Mais déjà, le cri de tête de rat attira l'attention des deux Fangeux qui, après un dernier regard sur eux, disparurent à une vitesse infernale dans la forêt.

Poussé par la Comtesse, Artorias se mit alors à courir pour sa vie, la main dans celle d'Apolline, il l'aida à monter rapidement avant de prendre place derrière elle. Puis Luna se lança au galop sur la plage, laissant derrière eux quatre corps, tous démembrés d'un façon ou d'une autre. Le sable blanc était couvert de sang et les vagues qui venaient continuellement s'échouer sur la plage avaient une teinte rougeâtre... alors que la scène disparaissait au loin, un fangeux était réapparu et avait tenté de leur courir après, mais ils c'étaient vite ravisé pour se jeter sur un des corps à la place. Le milicien arrêta de regarder par dessus son épaule et relâcha toute la pression en lui. S'accrochant à la taille de la cavalière, Artorias, contre toutes les règles de bienséance, se laissa aller contre elle. Largement appuyé contre le dos de la cavalière, il en profita quelques minutes pour évacuer, pour reprendre contenance. Il n'avait pas honte d’être humain et d'avoir des faiblesses, mais dans cette situation, le milicien se devait d’être fort, c'était à lui, chevalier, de paraître fort ! Il profitait donc qu'elle dirige Luna pour se reprendre en toute discrétion.

Une fois en sécurité après de nombreuses minutes, elle arrêta la jument, en descendit et eut une remarque très particulière. Était-ce de l'humour ou juste le stresse qui parlait ? Peu importe, Artorias mit pied à terre et rigola, un rire léger et sincère. Puis ils échangèrent un regard qui voulait tout dire, ils étaient vivants ! Et la grande Comtesse De Pessan fit à nouveau la même remarque à propos de ses chausses perdues, elle tenta une autre phrase, mais n'eut pas le temps et elle s'éloigna de quelques pas pour vomir.


- Et bien... pour une première fois, je suis sûr d'avoir gravé un souvenir impérissable !


Ils avaient laissé les chaussures de la Comtesse, son épée, la seule couverture qu'il avait ainsi que les provisions d'Aimée, mais heureusement il restait encore le sac qu'Artorias avait prévu. A force d'être à l'extérieur, il avait toujours le nécessaire dans les deux sacoches de selle. Il en sortit son outre d'eau, en bu une gorgée, en vida une partie sur son épaule et donna le reste à la Comtesse.

- Vous allez bien ?


Si la première sacoche contenait des vivres et un minimum d’ustensiles pour cuisiner, en faisant le tour du cheval, la deuxième contenait les objets utiles au quotidien tel une pierre à aiguiser ou la bande de cuir roulée dont ils avaient besoin. Le milicien la déplia sur la selle, elle contenait une petite fiole d'alcool, du fil, une aiguille et deux bandages propres, ainsi qu'un ridicule sachet d'herbes médicinales.

- Approchez ! Et il faudrait défaire le lacet de votre haut pour que je puisse vous soigner...

Essuyant sa main gauche pleine de sang contre son pantalon, vidant à nouveau de l'eau dessus pour que ça soit propre, il mit un genou à terre devant la noble pour examiner sa blessure.

- Il faut s'occuper de ça avant que ça empire... ! Vous permettez ma Dame ?

Il voulu agrandir le trou pour pouvoir accéder à la plaie, mais ça lui semblait être une mauvaise idée... surtout qu'il n'avait pas de quoi rembourser une telle tenue. Hésitant, mais ne voyant aucune résistance, Artorias ouvrit le haut vert et, marquant une nouvelle pause, il remonta la chemise de la Comtesse jusqu'au dessus de sa plaie, ne dévoilant rien de son intimité si ce n'était qu'une petite partie de son flanc. Comment avait-elle été blessé ? Le bandit n'avait plus que ses poings lorsqu'elle s'était jeté sur lui... un fangeux ? Non, si un monstre avait été assez prêt pour la blessée comme ça, alors elle serait déjà morte ! Ça devait être une pierre coupante lorsqu'elle avait roulé après l'avoir sauvé. La plaie était légère, mais il devait s'en occuper. Artorias avait déjà vu ce genre de blessure s'infecter et ce serait idiot de mourir d'une infection après avoir survécu à des fangeux. Le milicien la regarda, comme intimidé, il était dans une situation vraiment particulière. A genou devant une noble, la main sous sa chemise... Il n'aurait jamais parié une seule pièce sur cette éventualité la veille. Enfin, peu importe. Le milicien commença donc par nettoyer la plaie avec un morceau de bandage et de l'alcool, il appliqua ensuite une grosse partie des quelques plantes médicinales qu'il avait dessus. Pour finir, il banda la plaie en serrant correctement... pendant toute l'opération, sa main gauche n'avait pas quitté le ventre d'Apolline pour éviter que la chemise ne retombe. Il aurait du recoudre, mais avec son bras gauche blessé, il préférait laisser une guérisseuse faire ça mieux que lui.

- Vous avez assuré sur la plage... vous n'avez plus qu'a apprendre à vous battre et vous aurez plus d'expérience que la moitié des miliciens !


C'était vrai, une grande majorité n'avait jamais du se battre contre des bandits et la plus part des miliciens qui rencontraient un fangeux mourraient, hors Apolline était toujours en vie contrairement à eux !

- Désolé pour vos bottes, mais vous allez devoir vous en passer... et cette fois je-

Artorias fit la grimace en enlevant son épaulière car le coup de hache lui avait entaillé l'épaule, mais il avait aussi plié l'armure vers l'intérieur, serrant les dents il dut forcer pour la retirer.

- Mais cette fois je ne vous laisserais pas faire !


Il hésita à retirer sa chemise, mais le milicien préféra simplement agrandir le trou. Il fini de vider l'outre pour enlever le sang et recommença la même opération, mais sur lui même cette fois. Hésitant quand au fait de se recoudre soit même avec une seule main, il s'arrêta là une nouvelle fois et avec l'aide de la Comtesse, il (se) banda. Maintenant que eux étaient soignée, Artorias s'occupa de sa monture. Il en fit d'abord le tour pour vérifier si elle allait bien, sur elle, il n'hésita pas à glisser sa main. Rien à signaler, elle avait été ignoré de tout le monde pendant l'affrontement, tant mieux. Il resserra ensuite la selle et lui remit son licol.

- Merci ma grande, sans toi, encore une fois, je ne serai plus là.

Il finit de la caresser entre les oreilles, mais le milicien avait des doutes. Elle faisait la fière et était heureuse d'avoir toujours un maître en vie, mais ils l'avaient poussé plusieurs fois au galop sur de longues distances et avec non pas un, mais deux passagers... elle était fatiguée. En partant maintenant et en ne la ménageant pas, ils arriveraient avant la tombée de la nuit à Marbrume, mais à quel prix ? Il y avait une autre solution, Menerbes...

- Nous devrions rentrer, Luna est fatiguée après l'avoir poussé autant... en ne nous arrêtant plus, nous arriverons à Marbrume juste avant la tomber de la nuit...

De toute façon, elle dirait non, un Comtesse pieds nu ne...

- Ou alors nous pouvons allez à Menerbes, c'est moins loin, nous y trouverons une guérisseuse et des bottes... mais nous devrons y passer la nuit. Vous avez le choix Comtesse.

Après tout, elle se fichait de son image, mais une Comtesse trempé, le flanc rouge de sang et les cheveux lâchés tel une va-nu-pieds, comment serait-elle vu dans le quartier noble ? Il pensait avant tout à elle...
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Apolline De PessanComtesse
Apolline De Pessan



[Terminé]Une prière pour Anür [ Apolline De Pessan - Artorias ] - Page 2 Empty
MessageSujet: Re: [Terminé]Une prière pour Anür [ Apolline De Pessan - Artorias ]   [Terminé]Une prière pour Anür [ Apolline De Pessan - Artorias ] - Page 2 EmptyMer 8 Mai 2019 - 0:20


Les mains sur les cuisses, rendant le peu qu’elle avait mangé, le visage pâle, Apolline allait tout sauf bien, sans aucun doute. Fallait-il encore mettre sa fierté pour l’admettre, ou parvenir à le concevoir et à accepter ses propres faiblesses. Prenant une longue aspiration, le goût encore un peu âpre dans la bouche, elle se retenue de ne pas cracher, était-elle déjà suffisamment gênée par la situation. Se redressant, laissant ses doigts essuyer le coin de ses lèvres, elle eut une petite hésitation à se retourner. Son ventre se tordait encore en tous sens, alors que le bruit des fangeux s’alimentant n’avait de cesse de se répéter dans son esprit, la vision également, mais ne pouvait-elle s’empêcher de revoir ses enfants, son mari et non de parfaits inconnus qui n’avaient eu qu’une envie : prendre sa vie, leur vie. S’approchant de quelques pas, le détaillant, lui et sa blessure, sans réellement se souvenir comment elle était parvenue à s’entailler son propre ventre.

- « Je suis ravie de savoir que vous garderez un bon souvenir de tout ceci, messire Lautrec » fit-elle un peu amer, un peu perdu sans doute aussi, les mains tremblantes « Parfaitement bien » tenta-t-elle autant de se convaincre, que de le convaincre de cet état de fait « Et vous-même ? »

Difficile de pouvoir souligner la banalité de cette conversation, alors que le duo venait très certainement de réchapper au pire, difficile pour une comtesse d’accepter le fait qu’elle avait risqué sa vie pour un milicien, jusqu’à aller directement à la rencontre de la fange. Pourquoi ? Égoïste, elle s’était juré de l’être, froide, hostile, manipulatrice aussi, alors pourquoi sauver quelqu’un qui ne lui serait certainement d’aucunes utilité ? Son regard dut donner la sensation de se perdre sur cette silhouette masculine, lui qui avalait une gorgée, inondait sa blessure d’eau pour la nettoyer avant de tendre l’outre à la jeune femme. La dame n’avait pas pu rester à l’effacement de ce goût pâteux qu’elle avait encore en bouche, avalant lentement un peu d’eau, osant mélanger le liquide dans sa bouche pour la rincer, recrachant avant de boire définitivement une véritable gorgée. Lui semblait déjà concentré sur la suite, expliquant qu’il fallait soigner sa plaie, défaire les lacets et elle ne put s’empêcher de le dévisager un instant. Avait-elle la naïveté de croire à de l’humour, peut-être même à une taquinerie un peu mal placée, mais certainement pas à un sérieux. Détaillant ce visage qui dévoilait la réalité du propos, elle ne put que retenir un pincement de lèvres.

« Cela ne sera pas nécessaire, ce n’est qu’une égratignure non pas.. Devriez-vous déjà vous occuper de votre plaie. » tenta-t-elle un brin maladroite, en manque d’assurance.

Il s’était retrouvé genou à terre, devant elle, visiblement décidé à réaliser l’acte qu’il avait proposé, ou plutôt ordonné du coup. Fronçant les sourcils, elle avait fini par venir défaire doucement les lacets de son haut, le laissant par la suite manœuvre sans émettre trop de résistance. Si la situation lui avait semblé gênante peu de temps avant, elle lui semblait à présent excessivement dérangeante, tournant la tête, observant le mouvement de l’eau plus loin. La dame De Pessant n’avait guère répondu à sa demande d’autorisation, n’avait-elle visiblement pas le choix de toute façon. Prenant une petite inspiration, elle avait senti son ventre se contracter au contact de la paume froide du milicien, puis du liquide, elle s’était mordu la lèvre alors qu’il tapotait de l’alcool sur l’ensemble, puis des plantes médicinales avant de bander le tout. Une nouvelle fois, elle se crispa, tremblota légèrement sur elle-même avant de grommeler entre ses lèvres un doucement, ou ça fait mal, sans pour autant le formuler clairement. Il avait terminé, elle avait réajusté sa tenue afin de refermer les lacets d’une main experte, bien qu’un léger picotement vis-à-vis de son entaille la ramena là aussi à la réalité.

- « Ne soyez pas stupide » fit elle dans un premier temps « Je n’ai rien fait, un acte suicidaire rien de plus, n’est-ce pas banal de nos jours avec les monstres » pour les autres peut-être, mais certainement pas pour elle « Je ne suis pas une sauveuse de la veuve et de l’orphelin, ni des miliciens, en théorie »

Elle-même ne croyait pas véritablement à ses paroles, voilà pourquoi elle s’était sentie obligée de rajouter que non, elle n’était pas un héros, pas ce type de noble bienveillant qui fait passer le bien-être des autres avant le sien, qui pense au plus grand nombre avant de penser à sa petite personne. Ce n’était pas son type non, absolument pas son type. Se sentait-elle-même peut-être attaqué, qu’il puisse avoir cette image d’elle, qu’il puisse supposer qu’elle soit quelqu’un d’agréable, osait-on plus facilement d’approcher des gens qu’on juge sympathiques, fort, n’est-ce pas ? Ce qu’elle ne voulait pas. Plus les gens se tenaient loin, mieux elle se portait.

- « Ce n’était pas une question, pour mes bot- mh, laissez-moi faire… Pour votre plaie là… » elle s’approcha l’empêchant d’aggraver l’état de sa chemise « On ne ressemble suffisamment à rien comme ça, n’allez pas aggraver les choses. Et qu’est-ce que vous n’allez pas me laisser faire ? »

Devant lui, elle s’était hissée sur la pointe des pieds pour s’assurer de bien visualiser l’ensemble. Déboutonnant le haut de sa chemise, puis le bas, de manière à la glisser partiellement le long de son dos, elle tenta d’effectuer les mêmes gestes qu’il avait pu avoir sur elle. D’abord nettoyer avec un morceau de bandage, un peu d’alcool, dont l’odeur la révulsait un peu. Avisant l’ensemble, il lui sembla plus logique de recoudre que de mettre une bande à cet endroit-là, l’abandonnant sur place, elle extirpa ce dont elle avait besoin glissant dans un premier temps l’aiguille entre ses lèvres, maintenant le tout avec ses dents, elle se repositionna devant lui, extirpa l’aiguille, humidifia le fil avant de le passer dans le chat de l’aiguille. La comtesse sembla hésiter quelque peu, avec la certitude que cela ne devait pas être si complexe que ça et comme pour le taquiner, elle ajouta :

- « Je ne sais pas recoudre, vous allez être ma première fois, au pire, vous en garderez là aussi un magnifique souvenir, non pas ? »

Elle lui accorda un sourire un peu moqueur, peut-être un peu joueur. Se rassurait-elle comme elle le pouvait également convaincu que dans le pire, il ne conserverait qu’une vilaine cicatrice et dans le meilleur, à peine une marque de cet affrontement qu’il avait failli perdre. N’osa-t-elle pas trop le taquiner, en rajoutant qu’il avait manqué de ne pas pouvoir tenir sa promesse et qu’en cas de récidive, elle irait le noyer elle-même. La dame avait froid de toute façon, beaucoup trop froid pour maintenir ses idées au clair et pour s’autoriser un quelconque dépassement des limites qu’ils avaient déjà bien trop franchies à son goût. Se pinçant les lèvres, se mordillant celle inférieure en se concentrant, elle avait fini par piquer la peau, débutant son œuvre et si il doutait de sa concentration, l’observation de son visage devait être la preuve qu’elle ne prenait pas l’acte à la légère. Apolline avait mis du temps, certainement un peu trop, mais mieux valait que le travail soit bien fait que mal fait.

Apolline De Pessan
Jet d'habilité pour savoir si elle parvient à recoudre convenablement Artorias.
Pour réussir, elle doit faire entre 1 et 10
Pour échouer, elle doit faire entre 11 et 20
Résultat : 6, réussite.

Avisant l’ensemble, s’approchant pour couper le fil avec ses dents, à défaut d’avoir autre chose sous la main, elle dut tirer peut-être un peu trop, potentiellement lui faire mal, mais le résultat était plus que satisfaisant. La comtesse replaça convenablement sa chemise sur les épaules, avant de reboutonner les premiers boutons, puis de s’abstenir pour le laisser faire le reste, était-il un grand garçon après tout. C’était silencieusement qu’Apolline s’était éloignée, laissant l’homme d’armes s’occuper de sa monture, avait-elle fait quelque pas pour s’approcher de la mer, quelque pas seulement pour sentir ses pieds s’enfoncer dans l’ensemble et le vent venir la faire grelotter de froid. Elle était trempée, dégoulinante, tout comme ses cheveux, qu’elle tenta naïvement de rassembler pour faire un chignon qu’elle essaya de bloquer avec une brindille qui traînait là. Son regard se perdait sur le lointain, l’étrange lointain et une main se glissaient au niveau de sa blessure. Toujours pas de sirène, l’attaque était-elle alors un signe de Rikni ? Apolline ne parvenait pas à avoir les idées claires, s’imaginait-elle rentrer dans un état lamentable, tout ça pour quoi, finalement ? Ils n’avaient même pas réellement profité de la mer ou de la plage, il avait fallu survivre, survivre aux véritables monstres : les Hommes.

Passant les bras sur ses avant-bras, cherchant certainement à se réchauffer, ou à se consoler de cette amère déception, elle ne tourna qu’à peine la tête vers celui qui s’était approché pour faire ses propositions. Il voulait rentrer à Marbrume, pousser la monture, fallait-il être aveugle pour ne pas comprendre que la jument avait besoin de repos, elle aussi. Il lui laissait le choix, rentrer directement, où s’arrêter à Menerbes pour obtenir des bottes et passer la nuit là-bas, trouver une guérisseuse. La comtesse grimaça légèrement :


- « Aimée va s’inquiéter, ce qui va inquiéter père et je ne doute pas un seul instant de leur capacité à retourner la caserne pour faire envoyer une patrouille » c’était même une évidence, quoi qu’il résidait un soupçon d’espoir que la domestique ne s’alarme que le lendemain « Allons à Menerbes, inutile de pousser davantage sur l’endurance de Luna… »

Elle l’abandonna du regard un temps, détaillant le lointain, la mer encore, avec cet espoir naïf, ce dernier espoir de voir l’impossible, un signe. Là encore, ce ne fut que le néant, les trois lui-même refusait de soulager la comtesse, de lui apporter des réponses, s’enfonçait-elle un peu plus dans cette rancune vis-à-vis des Hommes. Prenant une légère inspiration, elle quitta sa posture et son immobilisation pour retrouver Luna, flattant son encolure lentement.

- « Vous me devez donc une paire de bottes, messire Lautrec » fit-elle dans un demi-sourire « Et les mêmes, évidemment. » difficile de savoir si elle était sérieuse ou si elle l’embêtait un peu.

La dame n’avait pas tardé à se hisser sur la monture, visiblement bien décidée à prendre les commandes une nouvelle fois, sans licol, mais cela ne lui importait pas. Elle lui tendit simplement la main pour l’inviter à monter derrière elle, il ne lui restait plus qu’à la guider pour qu’elle puisse guider la monture. Faisant quelque appel de langue pour faire avancer la jument, celle-ci n’avait pas tardé à prendre la bonne direction, Apolline n’avait pas dans l’idée de la faire galoper, ou trotter trop fortement bien, au contraire. Dans le fond avait-elle de vagues souvenirs du chemin à emprunter et ce fût naturellement que l’animal s’engouffra dans la forêt. Si elle n’en disait rien, en plus de cette sensation de froid grandissant, la comtesse était nerveuse, nerveuse de voir les monstres revenir jusqu’à eux, ou des bandits, des bannis, ou que sais-je qui pouvait terminer en « i ». Silencieuse, il ne lui avait pas semblé judicieux de communiquer, l’idée de longer en sens contraire la plage pour retourner sur la scène de l’agression lui avait effleuré l’esprit, mais elle accordait au milicien une connaissance plus réelle du danger. Ne lui dirait-elle pas évidemment. Laissant un soupir fuir ses lèvres, qui n’était que représentatif de la pression qu’elle semblait vouloir évacuer, elle avait fini par se concentrer sur son environnement, le moindre bruit, le moindre craquement.

Petit Jet pour savoir si le voyage de la plage à Menerbes se passe bien ou pas.

1-10 : RAS
11-15 : Rencontre avec fangeux
16-18 : Rencontre avec des bannis
19-20 : Rencontre avec plusieurs fangeux en pleine forme visiblement.
Résultat : 8, RAS

Les seuls bruits perceptibles n’étaient que ceux des oiseaux, des bêtes vivants dans le coin, ou des faubourgs au loin. Rien de particulier en soit, pas d’odeur, pas de problématique à venir, fallait-il positiver. La comtesse avait fini par briser le silence après un long moment d’absence de dialogue, il était hors de questions qu’on réalise que la dame de Pessan était sans sou, dans une ville à l’extérieur de Marbrume. Son visage n’était pas forcément connu, il suffisait de ne pas évoquer son nom et d’envoyer le milicien négocier l’ensemble des éléments.

- « Évitez de me nommer par mon nom là-bas, mon prénom suffira, vous n’aurez cas négocier la nuit, les repas, des tenus de rechanges, des bottes –c’est sans doute le plus important-, de quoi nourrir Luna et le bain contre les bois et la peau de cerf, cela sera largement suffisant, il essayera sans doute de négocier, si il fait ça, il vous suffira de faire mine de partir avec l’ensemble, croyez-moi, il rajoutera de lui-même quelque chose en plus pour vous faire rester. » elle fit une pause « Je vous attendrai dehors avec la jument, le temps de lui retirer la selle et de la brosser un peu, vous n’aurez cas me faire signe c’est bon –mais ça sera bon -»

Si jamais vraiment le ou la tenancière jouait les têtes dures –même si il fallait être fou de refuser l’échange avec des bois de cerf de la peau, élément particulièrement prisé- elle pourrait alors jouer de son rang, jouer la pauvre petite noble agressée, sans rien, dont on refusait l’assistance. La deuxième option, elle voulait l’éviter, pour éviter les rumeurs, mais si elle n’avait pas le choix, elle n’y échapperait pas, fallait-il espérer que Artorias soit un bon négociateur, même si là, il avait toutes les cartes en mains pour réussir.

- « Si vous pouviez avoir une bouteille de vin en plus, ça serait parfait » ajouta-t-elle naïvement « C’est dans vos cordes, Lautrec ? Où voulez-vous vous exercer avec moi le temps de la fin du trajet ? C’est toujours le bon chemin au moins ? »

Trajet réajusté ou non, l’ensemble du voyage fut plutôt silencieux, du moins pour la brune qui semblait un peu pensive, peut-être plus affectée par l’agression que ce qu’elle voulait bien laisser paraître. La ville se dessina finalement ce qui ne sembla pas détendre celle qui se sentait oppressée dans les environnements plus ou moins peuplés. Sur la place, elle se laissa glisser devant l’établissement qui lui semblait être l’auberge, laissa Artorias s’éloigner et faire ce qu’elle lui avait demandé, alors que de son côté, elle s’appliquait déjà à retirer la selle.

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ArtoriasMilicien
Artorias



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MessageSujet: Re: [Terminé]Une prière pour Anür [ Apolline De Pessan - Artorias ]   [Terminé]Une prière pour Anür [ Apolline De Pessan - Artorias ] - Page 2 EmptyMer 8 Mai 2019 - 16:25
Préférant ne rien dire face à une femme armée d'une aiguille, il serra simplement les dents espérant juste que ce qu'elle venait de dire était une blague... Artorias laissa donc la Comtesse s'occuper de lui. Elle prenait son temps pour faire quelque chose de bien, ça se voyait sur son visage.

- Peu importe ce que vous pensez... vous avez fait preuve de courage, vous m'avez sauvé la vie !

Il se garda bien de dire qu'il l'avait sauvé des flèches et qu'ils étaient donc quitte, si ça pouvait faire plaisir a la Comtesse. Une fois terminé, elle commença à reboutonner sa chemise avant de s'abstenir de continuer en voyant son petit sourire. Jetant un œil à sa blessure, il ne put que la félicité, c’était du très bon travail, à croire qu'elle avait déjà fait cela.


- De toute façon, ils attendront demain pour envoyer des hommes à la plage... avec un peu de chance, ils ramèneront vos bottes, Comtesse !


Sourire moqueur à son tour.
Puis elle se hissa sur la jument en décidant que Menerbes était la meilleure solution. Ça lui convenait parfaitement, plus pour Luna que pour lui. Il la laissa diriger le cheval, le chevalier ne voulait pas l'admettre, mais il avait encore mal aux bras (avec lesquelles il s'était protéger). Le voyage se passa en silence, maintenant que l'adrénaline était retombé, la fatigue se faisait ressentir, contre coup d'autant d'émotion en si peu de temps. Artorias se permit seulement une ou deux fois de donner quelques indications sur la direction à prendre.

Alors que le village commençait à apparaître dans le lointain, la femme assise devant lui commença a redevenir Comtesse. Elle lui expliqua se qu'il allait devoir faire et même comment le faire ! Pourquoi s’inquiétait-elle maintenant de son image ? Après avoir survécu à la mort, elle devrait juste profiter un peu, mais non. Artorias ne dit rien et se contenta d'écouter les « conseils », il était de la milice extérieur, il avait donc forcement l'habitude de se genre d'endroit, mais peu importe.


- Je ferais de mon mieux pour ne pas vous décevoir ma Dame.


Peut être avait-il appuyé un peu trop sa remarque pour lui faire comprendre que se changement d'attitude lui déplaisait, mais après tout, il n'était qu'un milicien à son service. Il laissa les deux filles à la petite écurie de l'auberge pour s'aventurer dans l'établissement avec la peau de cerf sur l'épaule et les bois à la main. L'endroit n'était pas encore trop fréquenté, mais dés que la nuit tomberait, la grande pièce se remplirait rapidement. Lieu de vie et d'échange, il était rare qu'un soir n'attire personne. Le milicien marcha directement jusqu'au comptoir où il déposa la peau de cerf et les bois. Le propriétaire de l'endroit, un homme d'une quarantaine d'année avec une très jolie moustache bien épaisse vint à lui.


- Qu'est-ce que je peux pour vous voyageur ? Avisant le sang sur la chemise au niveau de son épaule gauche, il ajouta : Vous avez l'air blessé, vous allez bien ?

- Une mauvaise rencontre, mais ça va. J'aurais besoin d'un toit pour cette nuit, de me laver, de manger et si possible de nouveau vêtement... ha, et il faudrait s'occuper de ma monture.


- Je m'occuperais bien de votre monture, un peu négligé, mais c'est clairement mon style de femme !


Les deux hommes rigolèrent, heureusement pour eux la Comtesse attendait dehors, par contre le propriétaire déchanta très vite lorsque sa femme apparu de la cuisine et lui mit un bon coup de cuillère en bois sur la tête avant de jeter un regard noir au milicien...


- Hum, pardon...

Comprenant qu'il comptait payer avec la peau et les bois, il examina les marchandises d'un œil expert.

- Une seule chambre ?
- Deux si possible.
- Un repas pour ce soir et demain matin.
- Avec une bouteille de vin en plus.
- Une seule ?
- Ça suffira oui.
- Des vêtements.
- Et une paire de botte pour ma compagne.
- Un bain.
- Qui vient d’être changé bien-sûr.
- Bien-sûr oui. Et que l'on s'occupe de votre... cheval.
- Oui, c'est bien ça.
- Hum...


L'homme examina de nouveau la peau en détail avant de faire la grimace.

- Votre peau est abîmé, elle ne vaut plus grand chose, par contre les bois sont très biens... mais avec ça, vous aurez juste une chambre, les repas et les soins pour votre cheval.

Artorias souri en écoutant le brave homme, il avait l'air très gentil, mais il se devait bien de faire son travail et de tenter...

- C'est dommage, j'étais prêt à payer le prix fort car vous avez l'ait fort sympathique, surtout qu'une peau de cerf suffit largement pour nos demandes, mais vous venez de perdre les bois mon ami...

Artorias reprit les bois dans sa main, l'aubergiste ouvrit grand les yeux en voyant une belle source de revenu disparaître d'un seul coup.


-D'accord d'accord... par contre il me reste une seule chambre ! C'est vrai
avait-il dit un peu plus fort en voyant Artorias commençait à reprendre la peau. Vous pouvez vérifier ! C'est vraiment la dernière chambre ! Je vous donne deux bouteilles de vin pour me faire pardonner... ça va ?

Le milicien prit le temps de réfléchir, il se tourna même vers la porte pour faire peur au patron. De toute façon, il ne pouvait rien faire pour la chambre, alors autant accepter.

- Très bien, prenez bien soin de ma jument Luna, c'est grace à elle que nous sommes encore en vie aujourd'hui...
- Mauvaise rencontre ?
- Des bandits... mais heureusement, des fangeux sont venus à notre rescousse !
Non ?


L'aubergiste avait écarquillé grand les yeux, mais de surprise cette fois, il aurait apprécié une bonne histoire à raconter, mais ce n'était pas le moment. Artorias avait juste envie de prendre un bain et de changer de vêtement. Mais peut être, qu'alcool aidant, il raconterait l'histoire dans la soirée, peut être ! Le chevalier donna donc la peau et garda les bois pour lui, l'homme moustachu lui donna les clés de la chambre et lui promit que le bain serait chaud dans une vingtaine de minutes. Artorias alla donc prévenir la Comtesse toujours dehors.

- Voici votre clé, le bain sera prêt dans pas longtemps et ils vont monter des vêtements dans la chambre. Et ne vous inquiétez pas, ils ne savent pas qui vous êtes.

Il lui donna la clé de la chambre avant de jeter un œil au box de sa jument, la nuit n'allait pas être confortable, mais ça ne serait pas la première fois... et à quoi bon lui dire qu'il ne restait plus qu'une seule chambre ? Artorias n'attendait rien. Ils rentrèrent ensuite tout deux dans l'auberge pour se réchauffer, il attendrait la fin du bain de la Comtesse pour en profiter à son tour. En attendant il se contenta d'attendre prêt du feu.


Citation :



1 à 9 : On a la majorité des demandes avec seulement la peau
10 à 20 : On va devoir donner la peau et les bois pour avoir les demandes.

Résultat 7


Un petit dés pour savoir si il reste une seule ou deux chambres !

Impaire = 1 chambre
Paire = 2

Résultat 3


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Apolline De PessanComtesse
Apolline De Pessan



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MessageSujet: Re: [Terminé]Une prière pour Anür [ Apolline De Pessan - Artorias ]   [Terminé]Une prière pour Anür [ Apolline De Pessan - Artorias ] - Page 2 EmptyMer 8 Mai 2019 - 22:58


- « J’espère bien, de toute façon rassurez-vous, vous n’échapperez pas à une mission sauvetage de bottes.»

La brune lui avait décroché un regard, regard plein d’incertitude alternant entre sérieux complets avec une lueur d’espièglerie. Se hissant sur la jument, par besoin de contrôle, mais aussi pour épargner le milicien d’une quelconque douleur vis-à-vis de sa douleur, la comtesse l’avait invité à faire de même, l’aidant au besoin avec une main tendue. Les deux sur Luna, la native du duché n’avait pas pu s’empêcher de laisser ses doigts rouler dans les poils de la jument, la flattant de temps à autre pour son travail et son aide précieuse. La noble avait fini par s’habituer à la présence du milicien dans son dos, ce qui avait fini par ne plus la gêner outre mesure, au contraire, la promiscuité des deux jeunes gens lui permettait d’avoir un peu moins froid, juste un peu. Étrangement, le silence avait fini par s’installer entre l’homme d’armes et la comtesse, mélange de fatigue, de contre coup et de besoin de réfléchir. La dame ne pouvait s’empêcher d’être nerveuse, craignant une nouvelle mauvaise rencontre, mais s’inquiétant aussi de la réaction d’Aimée et de son père. Laissant un soupir fuir ses lèvres pour évacuer la pression, mais également pour conserver une forme de contrôle d’elle-même, Apolline regardait droit devant elle, l’esprit ailleurs, peut-être un peu surprise par le manque de dialogue d’Artorias. N’était-ce pas lui le plus sociable des deux en théorie ?

Le silence fut donc l’unique réconfort du trajet, ça et le bruit des oiseaux, du vent dans les feuilles, des branches qui craquent sous les sabots de Luna. Pas de mauvaise rencontre, ou de bonne d’ailleurs, le duo était resté seul pour le plus grand plaisir de la jeune femme. Jouant d’appel de langue pour diriger la monture, la cavalière improvisée restait néanmoins à l’écoute des indications du milicien, n’avait-elle pas une connaissance de l’endroit et un sens de l’orientation révolutionnaire. Apercevant au loin le village, la réalité de l’instant n’avait pu que venir frapper l’esprit de la comtesse qui s’était mise à formuler sa vision des choses, la manière de procéder, habituée du contrôle ne perçut elle-même pas que cela pouvait offusquer l’homme d’armes.

Artorias avait répondu de cette manière un peu particulière, appuyant sur le « ma dame » de manière un peu trop prononcée pour que cela échappe à la jeune femme. Ses lèvres s’étaient entrouvertes, avait-elle dû couler un regard vers lui, au-dessus de son épaule, sans pour autant formuler le fond de sa pensée. Qu’aurait-elle pu lui dire ? Qu’elle regrettait alors qu’elle ne savait pas ce qui l’avait gêné ? Que c’était son travail de s’occuper de ce genre de choses, cela aurait été maladroit, sans aucun doute. Ce qui devait le plus la gêner, c’était le fait de ne pas comprendre pourquoi elle cherchait à rattraper une mauvaise parole qu’elle ne comprenait même pas. Se mordillant la lèvre, la De Pessan avait fini par faire silence, encore, ne cherchant finalement pas à répondre. La fin du trajet c’était fait de nouveau dans cette absence de dialogue, avant que l’homme d’armes ne l’abandonne ne disparaisse dans l’auberge, descendant sagement, elle l’avait interpellé sans trop savoir pourquoi, avant de le laisser disparaître.


- « Artorias ? » c’était-il retourné, peut-être ou peut-être pas, mais si cela avait été le cas, ne sachant quoi rajouter, elle se contenta d’un simple mot « Merci. »

Dans l’écurie, pied nu, toujours, elle retira la selle de Luna, empruntant une brosse pour venir s’occuper un peu de la jument, convenablement, tout en douceur. Osait-elle quelques regards vers l’établissement et une fenêtre qui lui permettait de voir l’intérieur. Confiance était un grand mot pour définir la relation qui pouvait l’unir actuellement au milicien, la journée avait été finalement que peu reposante. Brossant plus dynamique le poil de la monture, la jeune femme essayait de repousser ses doutes, ses craintes, mais aussi cette vague de questions qui commençait à la submerger. Passant devant Luna, elle ne put s’empêcher de la caresser un instant, lui murmurant des mots qu’elles seules pouvaient entendre.

- « Vous avez l’air d’avoir fait un rude voyage. » fit une voix un peu plus loin.
- « Oui, un peu » répondit plus froidement qu’elle ne l’aurait voulu la comtesse en pivotant.

L’homme s’était approché, détaillant la brune de la tête au pied, pas de pétillant malsain dans le fond de ses yeux, mais un semblant d’insistant qui ne semblait pas mettre particulièrement à l’aise celle dont les orteils étaient encore à découvert. S’approchant de Luna, observant l’animal dans un air intéressé, il s’autorisa un compliment, espérant sans doute que cela débloque un brin la conversation.

- « C’est une belle monture que vous avez là, les muscles sont bien dessinés, elle est plutôt haute, elle doit être agréable en balade. »
- « Oui, Luna est une belle bête, mo » allait-elle dire monsieur Lautrec avant de se reprendre « mon compagnon à de la chance. »

Pourquoi ce mensonge ? Certainement pour mettre une barrière entre elle et celui qu’elle trouvait un peu trop proche. Il avait haussé un sourcil, cet homme à la trentaine bien tassée, passant une main sur l’encolure de la jument, pour la flatter avant d’offrir un sourire à la demoiselle, il ne sembla pas avoir dans l’idée de disparaître, pour le plus grand agacement de celle qui n’avait pas véritablement menti –si il comprenait mal le sens du mot compagnon ce n’était pas son problème-. Passablement, voir excessivement dérangé par la présence qu’elle jugeait intrusive de cet individu, elle avait fini par lui offrir le regard froid et dur dont elle avait le secret, ce qui là encore, ne sembla pas avoir un effet révolutionnaire. Était-ce son physique, son état d’humidité encore présent, l’absence de choisir et son absence de connaissance de titre qui la rendait si… basique et insignifiante ? Actant mentalement le fait de ne plus lui adresse le moindre regard, ni même parle, l’homme sembla enfin accepter de s’éclipser.

- « On se verra sûrement ce soir à l’auberge, mademoiselle, peut-être pourriez-vous m’accorder une danse. »
- « Même avec une bouteille entière, je ne le ferais pas et c’est madame. » elle avait rétorqué sans réfléchir, presque spontanément, une main sur une hanche, l’autre toujours sur la crinière de la jument qu’elle tentait de démêler sur la pointe des pieds.
- « Peut-être que votre compagnon sera partageur »

Un regard noir encore, alors qu’il disparaissait, avait-elle jeté la brosse en sa direction, avant de réaliser que forcément, il n’y aurait personne pour la ramasser pour elle. Prenant une inspiration, elle avait fini par se résoudre à se déplacer pour récupérer la brosse et la remettre à son emplacement. Avisant Luna, elle ne put retenir un nouveau soupir, alors qu’elle coulait de nouveau un regard vers la fenêtre.

- « Il est compliqué à comprendre ton maître hein. Un noble il paraît, un noble qui devient un sauveur de la veuve et de l’orphelin, du pauvre et du clergé… » un sourire étrange avait fini par se dessiner sur ses lèvres, comme si elle réalisait la stupidité de sa conversation « Et tu vas pas m’aider toi, hein, à comprendre. Tâche de le tenir en vie au moins. »

Ce fut les bruits de pas approchant qui eurent raison de la « conversation », pivotant, elle laissa revenir celui qui avait –elle l’espérait- des bonnes nouvelles à lui annoncer. N’avait-il pas perdu de temps à lui expliquer que c’était bon et que le bain serait prêt dans peu de temps. Opinant simplement, elle dut paraître un peu insistante dans son observation alors qu’il insistait sur son identité, était-ce ça qui l’avait offusqué ? Le fait qu’elle ne souhaitait pas qu’on la reconnaisse ? Ne pouvait-il pas le comprendre ? Évidemment, au lieu d’ouvrir la discussion, elle resta sur ses positions premières, récupérant ladite clé.

- « Bien, merci. » elle hésita alors qu’il prenait la route de l’intérieur de l’auberge, avant d’ajouter juste avant de rentrer « Si jamais vous croisez un homme, la trentaine, les cheveux bruns, la barbe de trois-quatre jours, une chemise verte et des bottes crasseuses, pourriez-vous lui dire ‘non’ peu importe la question et si vous vous sentez même de l’assommer, cela serait un peu plus. »

De là elle avait poussé la porte, s’était fait violence pour offrir un sourire de circonstance alors qu’elle tâchait de paraître agréable en saluant le tenancier et sa femme qui lui avait semble-t-il accordé un regard méfiant. Agréable, c’est ce qu’elle avait dû songer en reniflant un peu, la sensation du bois sous ses pieds était un peu étrange, mais la chaleur régnant sembla lui faire du bien. Hésitante, en manque de confiance dans un environnement inconnu et ou finalement elle n’était – a sa volonté- personne, ne l’aidait pas à apprécier l’ensemble. Coulant un regard à celui qui l’avait accompagné jusque-là, elle ne semblait pas parvenir à décider d’elle-même, la bonne conduite à tenir ici. L’abandonnant à une table, elle lui avait remis la clé avant de partir « au cas où qu’il voudrait déposer des affaires », ça n’avait aucun sens, il n’en avait pas, c’était juste qu’elle craignait de la perdre, ou que l’on lui vole. Faisant un pas, puis se retournant, elle avait cette angoisse étrange de se faire agresser de nouveau.

- « Vous restez dans le coin, n’est-ce pas ? »

Avait-elle dû attendre une réponse, ou même un simplement un hochement de tête pour disparaître vers le comptoir, interrogeant l’épouse du tenancier sur le lieu des bains, avant de s’y diriger, descendant les marches menant visiblement à la « cave » où se trouvait le fameux bain. Il faisait chaud, humide et une légère vapeur régnait dans la pièce, une tenue était déjà posée là, sur une chaise, une robe simple, blanche avec une ceinture et un corset pourpre, rien d’affriolant, rien de très bonne qualité non plus, mais cela serait sans doute plus agréable que sa tenue actuelle mouillée et abîmée.

- « Vous avez besoin de quelque chose ? » c’était la voix de la responsable, dont Apolline avait presque oublié la présence, bien trop satisfaite d’avoir un moment d’intimité
- « Non ça va aller. »

Elle n’était de ce fait pas resté, remontant les marches et refermant la porte derrière elle, tournant le petit panneau qui affichait une croix pour indiquer que le bain était occupé. Plongée dans une obscurité plus importante, éclairée simplement par quelques bougies qui étaient disposées à quelques endroits stratégiques du lieu, la dame ne put que se dévêtir, seule –ce qui là encore était une nouveauté-, pliant parfaitement le tout, déposant l’ensemble sur le dossier de la chaise avant de glisser une jambe, puis un autre dans le bain. Soupir, d’aise de bien-être, alors que l’eau chaude la faisait frissonner, alors qu’elle passait ses doigts sur sa peau, sur le bandage qu’elle n’osait pas retirer. Déjà l’odeur des huiles venait titiller agréablement ses narines, osant fermer les yeux, essayé de se détendre tout en retenant de légères grimaces provoquées par ses mouvements, la dame en oublia presque l’homme d’armes qui devait attendre son tour. Silencieuse, laissant s’écouler l’eau entre ses doigts, retirant les traces sur son visage, plongeant la tête sous l’eau pour rincer sa longue chevelure brune, elle avait fini après un temps par ressortir. Soucieuse d’offrir la possibilité au milicien d’avoir encore de l’eau chaude et non tiédasse –évidemment, ça, elle ne le soulignerait pas et prétextera plutôt la désagréable décoration du lieu qui ne l’avait pas invité à rester plus longtemps-.

Passant la robe, le corset au-dessus pour le nouer et ainsi remonter légèrement une poitrine qui se trouvait légèrement dévoilée dans un décolleté qui ne la mettait évidemment pas très à l’aise, elle supposa justement qu’il devait s’agir des vêtements de la femme du responsable de l’établissement. Était-elle un peu plus large et grande qu’Apolline, qui dû serrer autant que possible le corset pour que l’ensemble tienne plus ou moins convenablement. De nouveau vêtu ET avec des chaussures, qui là encore étaient un peu trop grandes, quoique très légèrement. Elle avait pris la peine de récupérer ses affaires puis de remonter les marches. Poussant la porte, elle fut surprise par la différence de personnes présentes, l’établissement semblait s’être soudainement rempli. Elle mit quelques minutes à retrouver Artorias, tirant une chaise pour s’installer face à lui, les cheveux encore humides et toujours lâchés, faute de quoi les attacher.


- « À votre tour, que cette odeur de fangeux sanguinolent quitte rapidement votre peau » ordonna elle presque un peu taquine « Je ne bouge pas, je garde la table et je vous attends pour manger » ajouta-t-elle « Enfin, je vais juste déposer mes affaires dans la chambre, avant. »

Elle avait tendu la main pour récupérer la clé, avant de le laisser s’éloigner très certainement, puis de monter à l’étage pour offrir la porte de la chambre, détailler l’endroit et soupirer. Ce n’était pas le grand confort, loin, très loin de là, une légère odeur de renfermée semblait encore présente, ce qui l’obligea à ouvrir la fenêtre pour aérer. Déposant ses affaires dans l’armoire, elle dut pousser la porte à six reprises avant que celle-ci accepte de rester fermée. Le lit ne semblait pas très confortable non plus et les draps avaient quelques tâches dont l’origine ne semblait pas réellement déterminée –le voulait-elle vraiment ?-. Inspirant, expirant, elle ne put s’empêcher d’aviser l’extérieur et le ciel gorgé d’étoile, furtivement, elle se demandait encore ce qu’elle faisait là, dehors avec un homme encore plus ou moins inconnu –quoique savait-elle quelques informations à son sujet, sans être certaine que ce soit la vérité- . Redescendant après un temps à observer le ciel, à s’autoriser une pensée pour la Trinité mais aussi pour sa famille défunte, elle avait fini par retrouver le brouhaha de l’établissement qui lui semblait s’être encore gorgée de nouvelle tête, retrouvant sa table, tirant une chaise elle s’était installée, relevant uniquement le nez à la venue du propriétaire :

- « Je prépare les repas pour vous et votre compagnon. »
- « Mon compagnon ? »

L’homme coula un regard vers la porte du bain, avant de regarder un brin incertain la dame qui se trouvait face à lui.

- « Ah. Oui, oui, il ne devrait pas tarder. Ça sera tout. »

Elle avait insisté presque immédiatement sur la fin de sa phrase, afin de lui faire comprendre que non, elle ne souhaitait pas bavarder de la pluie et du beau temps. S’adossant davantage à sa chaise, avisant les couples qui discutaient et les amitiés d’un soir ou plus, elle ne put que s’attarder davantage sur le groupe qui jouait aux dés. Elle connaissait ce jeu, elle y avait elle-même joué à Marbrume, avec un noble qui avait disparu depuis. Semblant se perdre dans ses pensées, elle sursauta légèrement en percevant la chaise se tirer, convaincu que ce soit Artorias, ses yeux s’écarquillèrent en découvrant l’autre homme de tout à l’heure.

- « Vous avez été plus long que moi Arto-»
- « Alain » répondit-il dans un large sourire

Prenant une inspiration, elle le détailla un long moment, se demandant si pour une fois, maintenant qu’elle était personne, elle ne pourrait s’autoriser un peu de vulgarité ou de gestes insensés. Détaillant la porte du bain qui semblait enfin s’ouvrir, elle ne put qu’offrir un sourire à celui qu’elle n’attendait plus.

- « À votre place, je partirai maintenant que je le peux encore » souffla-t-elle en tentant la carte du bluff

Alain se retourna, avisant celui qui s’approchait, sans bouger d’un millimètre, il semblait bien décidé à rester avec le duo, pour une raison que la comtesse n’identifiait pas encore.

- « Compagnon de la dame toujours inconnue » fit-elle « Ma présence ne vous dérange pas, j’espère ? J’étais en train de négocier avec madame une danse en sa compagnie, elle m’a fait comprendre que vous étiez le seul décisionnaire et j’avais l’espoir que vous soyez un homme bon » large sourire encore « A moins que vous ne soyez joueur et que vous préfériez jouer un peu de votre destin au jeu de dés ? Vous avez évidemment le droit de redouter la défaite.»

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ArtoriasMilicien
Artorias



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MessageSujet: Re: [Terminé]Une prière pour Anür [ Apolline De Pessan - Artorias ]   [Terminé]Une prière pour Anür [ Apolline De Pessan - Artorias ] - Page 2 EmptyVen 10 Mai 2019 - 19:52
Un brun, barbe des trois jours, chemise verte, la trentaine, le milicien intégra la description, qu'avait bien réussi à faire ce bougre d'idiot pour se mettre la Comtesse à dos ? Sûrement rien de bien grave, sinon il l'aurait entendue... Il acquiesça malgré tout en souriant car il allait découvrir le caractère d'Apolline en public. Artorias se doutait bien d'avoir réussi à voir une Comtesse différente, peut-être allait-il en prendre conscience ce soir en la voyant avec les autres, ou peut être pas, mais le simple fait de l'avoir laissée dix minutes toute seule avait suffit pour qu'elle se fasse un ennemi, ça promettait.

Une fois à l'intérieur, il se dirigea directement vers le grand feu dans un coin de la pièce. Tendant les mains, un frisson le parcouru de bas en haut, ça faisait du bien un peu de chaleur ! Avant de disparaître dans la cave où se trouvait le bain, la Comtesse lui confia les clés de sa chambre et sembla s’inquiéter de sa disparition future, mais Artorias se mit à sourire avec tendresse :


- Bien-sûr, je ne bougerais pas d'ici, promis.

Puis elle disparut dans le sous sol. Pourquoi cette remarque l'avait réchauffé plus que le feu lui même ? Pourquoi souriait-il encore... ? Si Nyci le voyait, elle comprendrait sûrement, mais lui n'était qu'un homme, un simple idiot.
Prenant son temps pour se réchauffer encore un peu, il se frictionna les mains en observant la nuit tomber et les gens arrivaient. Bientôt, l'Auberge serait pleine de monde, le bruit des conversations, les odeurs venant de la cuisine, il était heureux de pouvoir profiter à nouveau de tout ça. Ils avaient fait face à la mort aujourd'hui, le milicien avait bien cru mourir sur cette plage dans les bras de la Comtesse, à attendre dans l'eau que le fangeux viennent les tuer, même lui qui n'abandonnait jamais avait accepté l'idée de mourir... mais rien, Rikni avait dû entendre ses prières et lui avait offert une deuxième chance, du coup, même une simple soirée dans une auberge lui semblait incroyable. Un peu comme le premier jour de sa nouvelle vie.

Après un moment à réfléchir à cela, il monta dans la chambre et enleva son armure, ses épaulières, ses gants etc... il trouva un linge propre et lava l'ensemble du mieux qu'il pouvait, une fois à la caserne le guerrier aurait le nécessaire pour prendre soin de ses protections, mais pour l'instant c'était le mieux qu'il pouvait faire. Il examina en détail l'épaulière endommagé, se demandant si c'était réparable et combien ça allait encore lui coûter... sans parler de son épée. C'est vrai qu'il irait bien chercher les affaires laissées sur la plage, pas pour retrouver les bottes, mais plutôt pour le dernier trésor de sa famille. Artorias chassa l'idée, c'était trop dangereux pour l'instant, peut-être dans quelques jours, l'histoire d’être sûr que les fangeux ne soient plus là. Une fois terminé, il rangea le tout dans un coin de la pièce, il préférait les laisser ici plutôt que de dormir avec dans l'écurie. Il risquerait simplement de se les faire voler en les prenants avec lui. Artorias redescendit donc dans la grande pièce comme un simple homme du peuple, pas d'armure et pas d'épée. Il se réinstalla là où il avait promis à la Comtesse de l'attendre et après une petite attente, elle se présenta à nouveau devant lui.
Par Rikni...


- A vos ordres C* ma chère ! N'oubliez pas, nous avons le droit à du vin... alors ne le laissez pas nous refiler sa vinasse qu'il refourgue aux paysans du coin ! Et j'espère que vous m'avez laissé de l'eau chaude...

Puis, après lui avoir rendu sa clé, il disparut à son tour dans la cave. La tenancière lui donna ses affaires au passage, un simple pantalon marron et une chemise blanche, des vêtements simples, mais ça lui suffisait amplement. Se déshabillant rapidement en faisant attention à ne pas rouvrir sa blessure, il plongea un pied dans l'eau. Artorias ne voyait pas se qu'elle reprochait à la décoration puisqu'il n'y avait rien du tout, mais grâce à ça, Apolline s'était dépêchée et il avait encore de l'eau chaude. Il profita donc du bain le plus longtemps possible, se détendant et étirant ses muscles les uns après les autres. Le milicien rejoua la journée dans sa tête et tenta d'imaginer ce qu'il aurait dû faire pour éviter l'attaque sur la plage. Peut-être que si il avait suivi son instinct et combattu avec la Comtesse dans le dos au tout début, tout le reste ne se serait pas passé... mais rejouer le passé ne pouvait pas le changer, il préféra donc s'imaginer le reste de la soirée, laissant son esprit vagabondait dans des situations impossibles. Petit à petit, l'eau devint tiède, puis froide, l'obligeant à sortir du bain. Il se rhabilla et remit ses cheveux en arrière comme il aimait tant.

En revenant dans la grande salle, il ne fut pas surpris par le monde, mais plus par la Comtesse assise à une table en compagnie d'un homme brun et en chemise verte. S’avançant calmement, Artorias se demanda ce qu'il devait faire. Remettre l'homme à sa place avec violence comme lui avait demandé la noble ou attendre de voir ? Mais avant de choisir, l'inconnu se tourna vers lui et lui parla sans animosité. Le milicien comprit pourquoi Apolline lui avait demandé de dire non, l'homme voulait une danse. Après tout, il était assez rare de voir une aussi charmante dans un trou comme celui-ci, donc comment lui en vouloir ? Mais sa façon de parler ne lui plaisait pas vraiment, trop sûr de lui, et il imposait trop sa présence sans comprendre que personne ne voulait de lui à cette table. Répondant calmement tout en s'asseyant juste à coté du prénommé Alain :


- Tu ne me déranges pas encore Alain, mais pour une danse il faudra faire la queue... et je crois que ma compagne t'a déjà dit non.


Façon gentille de lui faire comprendre qu'il devait partir, mais l'homme le défia à un jeu de dés.

- N'est-ce pas normal de redouter la défaite... ? Et pourquoi je devrais jouer au dés ? Si je perds, je crois deviner ce que tu voudras, mais si je gagne ? Je pourrais danser avec toi... ?

Alain rigola à la blague.

- Si tu gagnes... j’arrêterais de vous embêter  et si tu le veux vraiment, je danserais avec toi ! Mais disons que vous serez deux contre moi ! J'ai presque aucune chance de gagner... donnez-moi au moins une chance !

Artorias leva un sourcil en souriant et regarda la Comtesse, normalement c'était à elle d'accepter de prendre le risque ou non, pas à lui... mais ne serait-ce pas drôle de la voir danser avec un paysan ? La rencontre entre la noblesse et le peuple, il allait en prendre pour son grade si il faisait ça... peut-être même qu'elle lui en voudrait vraiment...


- Très bien, j'accepte de jouer !


Le paysan se mit à sourire, il se voyait déjà danser avec la jolie femme assise en face de lui.

- Les règles sont simples, nous avons chacun trois dés et trois vie, celui avec la plus petite somme perd une vie et doit boire ! Le dernier debout gagne. Pas plus simple tu meurs, même un Fangeux pourrait jouer !


En effet, c'était un jeu simple basé totalement sur la chance, à deux contre un, il y avait peu de chance de perdre. Artorias accepta donc de jouer, il attendit seulement le consentement de sa partenaire. Elle n'hésita pas et la tête bien droite, le regard plein de défis, la Comtesse accepta !
Alain se leva et alla chercher des dés.


- Pardonnez-moi !
Dit-il à la Comtesse avec un sourire plein de malice.

Le paysan revint avec neuf dés qu'il partagea ainsi que trois chopes de Bière. Au moins, ils allaient pouvoir boire gratuitement... Ramassant les dés avec les deux mains, Artorias les secoua un moment avant de les lancer.


Citation :
Artorias #1 Résultat : 3, 4, 4

Alain #2 Résultat : 5, 6, 5

Apolline de Pesan #3 Résultat : 2, 2, 4
Je vais garder cet ordre là à chaque fois.

Aïe, Apolline avait donc perdu une vie, elle but une petite gorgée d'alcool sous les regards des deux autres compétiteurs. Un petit peu léger comme gorgée, mais bon.

Citation :
#1 Résultat : 2, 5, 6
#2 Résultat : 6, 6, 4
#3 Résultat : 2, 3, 6

Pour accompagner la Comtesse et parce que la bière lui faisait de l’œil, Artorias trinqua avec elle. Alain rigola et prit lui aussi une gorgée.

- Allez, c'est pas fini ma petite dame !


C'était vrai, mais ça commençait à chauffer pour elle puisque la Comtesse n'avait plus qu'une seule vie.


Citation :
#4 Résultat : 1, 2, 5
#5 Résultat : 4, 2, 1
#6 Résultat : 5, 2, 4
- Raaaah !

Artorias rigola et donna un tape dans le dos d'Alain qui était entrain de boire une belle gorgée. Ils jouaient les uns après les autres se qui donnait un peu d'excitation.


Citation :
#1 Résultat : 5, 3, 1
#2 Résultat : 6, 2, 4
#3 Résultat : 1, 4, 1


La chance du débutant n'était pas du coté de la Comtesse ce soir, elle était donc la première éliminé. Alors qu'il était persuadé qu'elle ne le ferait pas, la femme réussi à finir sa chope dans les rires d'Alain qui voyait la victoire se rapprocher.
Citation :

#4 Résultat : 3, 5, 5
#5 Résultat : 4, 6, 6

Il avait peut être été un peu trop prétentieux d'accepter de jouer, si il perdait, le milicien pouvait être sûr de recevoir l'ordre d'aller chercher les bottes dans la nuit... Artorias ne pouvait pas perdre !


Citation :
#1 Résultat : 4, 4, 3
#2 Résultat : 2, 2, 6
Le chevalier souffla, il devait gagner encore une fois pour éliminer Alain. Concentré, comme si une était en jeu, les deux hommes firent rouler un bon moment leurs dés avant de les lancer...

Citation :
#3 Résultat : 3, 2, 6
#4 Résultat : 1, 2, 5

Il avait gagné ! Soulagé, le milicien prit une longue gorgée de bière pour fêter ça victoire.


- Désolé Alain, mais je cro-
- Une autre !
- … quoi ?
- On en refait une.


Son sourire de victoire disparut instantanément, le bouseux était sérieux ? Artorias avait pourtant eut l'impression d'avoir affaire à un homme raisonnable, il sétait trompé... La Comtesse avait l'air de juger les gens bien mieux que lui.


- J'ai gagné, non ?
- Ouais ma ta copine a perdu la première...


Et alors ? Ce n'était pas dans les règles, il essayait simplement de tourner la situation à son avantage, mais les faits étaient là.

- Alain... tu commences à vraiment nous déranger, je pense que tu devrais partir.

Le milicien s'était penché vers lui, sa main gauche tenait sa bière sur la table et sa main droite avait attrapé l'un des pieds de la chaise du paysan sans que ce dernier ne le remarque. Après une journée comme celle la, il n'était plus d'humeur à prendre des pincettes.


- Je vais pas partir alors que vous êtes entrain de tricher !

C'était tout le temps la même chose avec ce genre de personne, elles refusaient d'entendre raison, la seule façon était donc d'utiliser un minimum de violence. Artorias tira donc la chaise de son voisin d'un coup sec, Alain se retrouva au sol et renversa sa bière par terre. Il tenta bien de se relever, mais Artorias reposa la chaise sur lui, un pied de chaque coté de la tête et les deux autres sous les bras. Bloqué, le paysan ne pouvait plus bouger.

- Maintenant, tu vas dégager avant que je m'énerve ! et si l'idée te vient de revenir avec des amis, sache que s'attaquer à un milicien est passible de la peine de mort... dans des termes plus simples pour être sûr que tu comprennes, revient et je fais voler ta tête de l'autre coté du comptoir.

Le chevalier n'avait plus d'arme, ça risquait d’être difficile si Alain revenait avec des compagnons, mais sa menace avait l'air de faire effet car l'homme au sol devint livide. Heureusement car il n'était plus vraiment en état de combattre, surtout si il y avait plusieurs hommes.


- Je-je... je suis désolé, je.. ne savais pas.

Artorias se leva de la chaise et libéra le pauvre bougre, il lui tendit même une main pour l'aider à se relever, comme si cela suffisait à faire la paix. Parfois, il suffisait de peu pour passer à coté des problèmes. L'homme en vert quitta l'auberge sans demander son dû. Le milicien avait assez combattu pour la journée, il espérait vraiment qu'il ne revienne pas. Revenant à la réalité, Artorias jeta un œil autour de lui, tout le monde avait observé la scène sans rien dire, le patron le regardait avec un sourire satisfait tout en essuyant une chope.

- Merci milicien pour gérer les clients turbulents sans effusion de sang ! Tout le monde se sent en sécurité grâce à vous... je paye ma tournée !


Les clients levèrent leurs verres en entendant la tournée gratuite et remercièrent le milicien... le patron savait gérer se genre de situation, ça se voyait. Artorias se rassit à la table, juste en face d'Apolline ! Il leva son verre et trinqua avec elle.


- A notre victoire ! Du coup... je crois que j'ai gagné une danse, non ?


Pour l'instant il n'y avait pas de musique, mais elle allait sûrement arriver un peu plus tard, peut être après les repas.

- Alors, ça fait quoi de se retrouver dans ce genre d'endroit ? Ça doit changer des grandes réceptions !

Le milicien sirota sa bière tout en détaillant la Comtesse, il évita de regarder son décolleté, ça ne se faisait pas pour un chevalier et se contenta d'observer son visage, ses cheveux lâchés, ses yeux verts, sa gorge... ses yeux.

- En fait... je voulais vous dire merci d’être revenu me chercher sur la plage, vous n’étiez pas obligé, je devrais même vous faire la morale pour avoir ignoré mon ordre, mais heureusement vous êtes revenu... Merci Apolline, vraiment.


Le milicien l'avait regardé droit dans les yeux en parlant, il le pensait réellement et il tenait à la remercier au moins une fois. A part ses frères de Coutillerie (et encore), aucune autre personne n'aurait pris un tel risque... mais la Comtesse, qu'il avait jugé de faible, avait osé faire face. Il lui devait donc la vie, une dette importante. Si beaucoup passerait simplement à autre chose, Artorias, lui qui avait été élevé dans l'honneur, ne pouvait pas faire comme si de rien était... du moins, l'ancien chevalier été comme ça, mais aujourd'hui il n'était qu'un simple milicien, à son niveau l'honneur n'était plus qu'un fardeau, alors à quoi bon ? C'était comme se rajouter du poids inutilement sur les épaules, personne n'y faisait attention, plus personne ne faisait la différence. Sauf lui le matin devant son reflet dans l'eau.

- Je vous dois la vie, donc... si jamais un jour vous avez besoin de moi... je répondrais à l'appel, que ce soit pour prendre le thé ou pour combattre un ennemi, je payerais cette dette comme bon il vous semblera.

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Apolline De PessanComtesse
Apolline De Pessan



[Terminé]Une prière pour Anür [ Apolline De Pessan - Artorias ] - Page 2 Empty
MessageSujet: Re: [Terminé]Une prière pour Anür [ Apolline De Pessan - Artorias ]   [Terminé]Une prière pour Anür [ Apolline De Pessan - Artorias ] - Page 2 EmptyLun 13 Mai 2019 - 2:21


Soulagée, ce fut la première émotion qui avait animé la comtesse de Pessan alors que son regard croisait celui d’Artorias. Le visage un peu plus fermé que lorsqu’il avait disparu pour prendre son bain, les prunelles de la dame n’avaient pas pu s’empêcher d’effleurer sa silhouette avant de se reconcentrer sur le nuisible qui se trouvait à sa table. Convaincue, certainement à tort que le milicien irait dans son sens, persuadé qu’il respecterait sa demande et éloignerait sans réfléchir l’intrus qu’elle avisait de ce regard si sombre. L’homme d’armes s’était réinstallé, accueillant le nouveau venu sans fioriture, satisfaite, la dame avait offert un sourire presque moqueur au fameux Alain, qui le lui répondit par le même sourire un brin plus enjôleur, alors qu’il proposait cette fois-ci de jouer cela aux dés.

- « Vous n’avez pas-» ça phrase se stoppa, alors qu’elle coulait un regard froid à Artorias.

Venait-il d’accepter ? Alain c’était mis à rire, elle cela ne l’amusait absolument pas, ses doigts s’étaient légèrement contractés, alors qu’elle tentait de comprendre comment la situation avait pu lui échapper, comment elle était passée de comtesse à marchandise de jeu. Silencieuse, elle s’était enfoncée dans sa chaise, croisant les bras devant sa poitrine comme une enfant capricieuse, détaillant le bois de la table pour éviter de croiser la vision victorieuse du visage d’Alain ou la mine tout aussi certainement victorieuse de celui qui était censé l’écouter. Qu’est-ce qui n’allait pas chez lui ? Elle était comtesse, pas une vulgaire traînée qu’on offre en récompense au premier idiot venu.

- « Je suis heureuse de voir que vous savez compter Alain, j’en suis fort surprise » rétorqua la dame après l’explication du jeu
- « Je suis un homme surprenant, mademoiselle » insista-t-il bien, alors qu’elle le lui avait déjà dit dans son souvenir, que c’était madame.
- « Où particulièrement ridicule » ajouta-t-elle toujours bougonne

Il c’était levé dans un clin d’œil qui se voulait complice vers celui qu’il prenait pour son grand ami, forcément avait-il concédé de lui offrir le plus beau prix de la soirée : une femme. Pivotant légèrement vers Artorias, s’attendant certainement à une excuse un peu plus poussée qu’un pauvre « pardonnez-moi », elle ne put se retenir d’entrouvrir les lèvres, la bouche, devant l’événement qui lui semblait dépasser l’entendement. On en était là, un simple concours d’ego à travers un jeu reposant uniquement sur la chance ?

- « Même pas dans vos plus beaux rêves, Artorias et même avec une bouteille entière dans le gosier, jamais.» grommela-t-elle « Si vous-»

Elle fit silence, alors que le fameux idiot revenait déjà, fièrement, les dés entre les mains. C’est à ce moment-là qu’Apolline comprit qu’elle n’allait certainement pas laisser deux hommes, décider de son avenir et de la fin de sa soirée. Une danse, n’était-ce pas grand-chose, non, mais un véritable drame pour celle qui n’avait jamais accepté la moindre proximité avec un homme depuis son époux –et depuis forcement la promenade jusqu’à la plage, la mer… Bref-.

- « Je joue, je ne vais pas juste vous regarder, autant essayer de teinter cette soirée d’une lueur d’amusement n’est-ce pas. »

Même si elle parlait d’amusement, la De Pessan avait bien la mine d’une femme qui ne s’amusait pas le moins du monde. Évitait-elle soigneusement du regard le milicien. Contrariée, le mot était bien trop faible, pour autant, ne pouvait-elle pas véritablement lui en vouloir. La journée n’avait pas été de tout repos, avait-il eu besoin égoïstement de passer un bon moment. Égoïste contre égoïste, c’était le masculin qui l’emportait. Forcément. Se redressant sur sa chaise, elle attrapa les dés avant de réaliser qu’elle était la dernière à jouer, donc en plus de la lui mettre à l’envers, aucun des deux n’avait la conscience chevaleresque, les dames d’abord, tout ça, non ? Elle haussa un sourcil, ronchonnant dans son coin, avant de jeter à son tour, observant l’ensemble rouler, rouler puis s’arrêter. 2.2.4 C’était une plaisanterie. Attrapant son verre, elle dut à peine tremper ses lèvres dans l’alcool, grimaçant légèrement avant de regarder Artorias et son regard qui voulait en dire long :


- « Quoi ?! » fit-elle spontanément, trop sans doute.

Rien du langage d’une comtesse, rien non plus de celle qui réfléchissait toujours à sa manière de se comporter. Mais plutôt mauvaise perdante, n’avait-elle pas pu s’empêcher de lui faire des gros yeux, sans que cela ne semble particulièrement hostile, se laissait-elle sans aucun doute aller un instant, un tout petit instant à plus de naturel, sans même s’en apercevoir. Convaincue naïvement, encore une fois, que la chance allait forcément tourner, les trois n’allaient pas ainsi s’acharner contre elle l’entièreté de la soirée, elle attrapa de nouveau les dés, avisant la réussite des deux autres, avant de jeter et d’avoir une mine particulièrement déconfite. Perdue. Encore. 2.3.6. Attrapant son verre plus par dépit, elle avait avisé l’homme d’armes tendre son récipient, elle fit mine de venir trinquer avant de changer d’avis pour avaler une longue gorgée. Jamais, elle lui avait pourtant dit que même dans son plus beau rêve elle ne lui pardonnerait pas. Oh, si elle avait bu un peu plus, aucun doute qu’elle aurait osé lui tirer la langue, mais cette fois-ci, elle tâchait de se comporter encore comme la comtesse qu’elle ne souhaitait pas qu’on remarque.

- « Alain » fit-elle en déposant son verre « Si vous m’appelez encore une fois ma petite dame, je vous fais manger la culotte d’Artorias. »

Il aurait été inconvenant de proposer la sienne, aucun doute qu’il aurait été trop heureux et aurait pris la proposition parfaitement au sérieux, ainsi, c’est dans un nouveau regard mauvais et un autre boudeur adressé à son acolyte, qu’elle ramassa pour la troisième fois les dés. Cette fois-ci, aucune illusion dans l’esprit de la noble, la situation ne pouvait définitivement pas être pire et s’imaginait-elle oublier sa défaite dans sa bière –boisson qu’elle n’aimait d’ailleurs aucunement-. Un, deux, trois, les dés s’étaient de nouveau mis à rouler tranquillement jusqu’à s’arrêter devant le regard de la brune qui s’écarquiller légèrement. Par la Sainte Trinité, enfin un peu de chance, Alain avait attrapé son verre, avalant une gorgée, alors que déjà la prochaine manche s’annonçait. Reprenant un peu d’assurance, elle avait fini par se réinstaller un peu plus droite, un peu plus fière, convaincue qu’elle allait rattraper son retard et mettre une fameuse racler aux deux hommes de la soirée.

- « D’ailleurs, nous n’avons pas défini ce que je gagnais moi. » fit-elle alors que les premiers lancés se faisaient entendre sur le bois de la table « Je vais y réfléchir et vous n’aurez pas la possibilité de refuser.»

Récupérant les dés, simplement, elle ne put s’empêcher de lancer, avisant avec un petit sourire en coin, signe qu’elle avait fini par se prendre au jeu sans même s’en apercevoir, appréciant finalement l’idée, bien qu’elle ne l’admettrait sans aucun doute jamais. Ce fut une défaite, une défaite lamentable. Détaillant sa chope qui lui semblait immense et encore beaucoup trop remplie pour être avalée d’une traite, elle ne put néanmoins se résoudre à échouer. Trop fière sans aucun doute, ou peut-être un brin mauvaise perdante, elle avait néanmoins englouti l’ensemble en arrêtant de respirer, ignoble. Absolument ignoble, c’est qu’elle avait pensé en réprimant une grimace et en laissant le contenant se retrouver de nouveau sur la table. Ce qu’Apolline n’avait nullement prévu ni pensé, c’est qu’elle n’était pas habituée à la bière, elle n’aimait pas ça, ne buvait pas forcément énormément de vin non plus.


Apolline De Pessan :
Jet d’endurance pour la résistance à l’alcool
Endurance Apolline : 8
Pour réussir, 8 et moins
Pour échouer, 9 et plus
Résultat : 11, échec

Ce n’est que lorsqu’elle sentit ce léger tournis l’envahir, sa vision un brin plus trouble qu’elle évalua son erreur. Loin de vouloir l’assumer, elle décida de conserver le silence, qui ne parle pas ne peut être déclaré ivre, oui elle était convaincue. Autre chose la travaillait beaucoup plus que cette histoire d’envie de sourire et de rire sans aucune raison valable, le jeu. Si Artorias perdait, elle ne lui pardonnerait pas. L’alcool n’aidait en rien à prendre du recul vis-à-vis de cette décision un peu extrême, mais il ne se rendait certainement pas compte de ce qu’il lui imposait et ce fut une comtesse soudainement concentrée, se penchant le nez vers la table qui observait le roulement des dés. Se reculant sur sa chaise suite à l’échec du milicien, elle lui lança un regard qui devait parfaitement traduire son malaise, incapable de conserver son inexpression habituelle, devait-il percevoir à présent que cela allait bien au-delà de cette non-envie de perdre. Était-elle un brin anxieuse, anxieuse d’imaginer les mains d’Alain se déposer sur sa taille, de sentir la proximité d’un corps et ceux même justes pour une danse, davantage pour une danse même. Le non-contrôle la terrifiait, avait-elle un souvenir amer de la mort de sa famille et de son incapacité à réagir, à sauver ceux qui avait pourtant représentait la totalité de sa vie.

Silencieuse toujours, elle avait fini par se servir un verre. Elle l’avait dit, même avec une bouteille elle ne danserait pas, alors peut-être qu’avec deux ? Fort heureusement que personne ne la connaissant n’était présent, aucun doute qu’il ne la reconnaitrait pas, impossible même. Lâchant un soupir, avalant une gorgée de ce liquide qu’elle n’appréciait toujours pas, réprimant une grimace qui cette fois-ci devait être bien visible, la dame tâchait d’oublier. D’oublier que cet homme qui lui avait semblé sincère l’avait vendu comme on vend une chèvre à un fermier. Ne regarda elle-même le lancer suivant, ni le dernier, relevant simplement le regard, quand Artorias évoqua le fait d’avoir gagné. Cette fois-ci, ce fut un véritable sourire qui s’étira sur ses lèvres, alors que ses yeux s’étaient mis à pétiller –à moins que ce ne soit l’alcool qui faisait davantage son effet-.

Néanmoins, son visage semblait redevenir neutre, alors qu’elle ne comprenait pas réellement ce qui était en train de se passer. L’homme refusait de partir, venait de la nommer par le simple mot « copine » et osait accuser le duo de tricheur. Ses sourcils se froncèrent alors qu’elle s’enfonçait davantage dans sa chaise, ruminant les paroles, incapables de trouver comme à son habitude, la phrase pour remettre en place le pecnot. La voix d’Artorias avait semblé légèrement changer, sans que la jeune femme ne réalise pourquoi ni comment, puis ce fut le drame et un léger sursaut. Alain c’était retrouvé par terre, la chaise au-dessus de lui, la bière étalée sur le sol. L’homme d’armes se fit plus menaçant, ce qui fit légèrement frissonner la comtesse, elle qui ne démontrait rien habituellement, semblait un brin impressionnant par cette autorité presque naturelle. Cependant, même ivre, elle nota l’utilisation du bluff, savait-elle parfaitement que Artorias n’avait plus d’épée ce qu’elle failli laisser échapper, avant de se replonger dans une nouvelle gorgée.

Jamais de sa vie comtesse elle n’avait participé à ce genre d’attroupement un peu barbare, était-ce courant les bagarres dans ce genre d’établissement ? Elle n’en savait rien, mais ne manquerait sans aucun doute pas de souligner son incompréhension au milicien. Le patron remercia l’homme d’armes, sans qu’Apolline ne parvienne à saisir le concept. Il mettait un homme à terre, faisait renverser une chope entière d’alcool et l’homme le remerciait ? Des barbares. Elle c’était mise à rire un peu nerveuse, sans véritablement saisir la raison, se retrouva telle de nouveau devant un récipient plein, avant de le faire changer pour un verre de vin. La bière, plus jamais, elle ne cessait de se le promettre alors que le goût semblait s’être imprégné dans sa bouche.


- « Hein ? » répondit-elle toujours aussi spontanément que précédemment « Même pas dans vos rêves les plus fous » fit-elle dans un sourire sincère et visiblement taquin « Je ne danse pas, c’est tout. »

Elle vint pourtant entrechoquer son verre dans celui de son interlocuteur, avant de boire une légère gorgée, légère, parce qu’elle avait déjà chaud, parce que ses joues avaient dû s’empourprer un peu et parce qu’elle sentait bien que ses gestes n’étaient plus aussi précis que peu de temps avant.

- « Vous voulez dire, qu’est-ce que ça fait d’être utilisé comme trophée par un milicien et d’être vendu comme du bétail à un homme qui ne devait sans doute avoir l’espoir de glisser entre mes cuisses et de me trousser comme la gueuse que je ne suis pas ? »

Elle fit un silence, visiblement surprise par ses propres paroles, presque étonnées de réaliser que c’était elle qui avait parlé ainsi, elle l’avait bien pensée évidemment, mais entrer penser et formuler il y avait tout un monde. Silencieuse, elle détailla l’homme d’armes, visiblement un peu gêné par les situations, ses lèvres s’étaient entrouvertes, avant de se refermer signe qu’elle n’avait que peu confiance en sa capacité de rattraper la chose.


- « Ce n’est pas ce que je voulais dire… » souffla-t-elle finalement, alors qu’il était évident que c’était tout à fait ce qu’elle avait voulu dire « Inutile de me remercier Lau-Artorias, je n’ai rien fait, vous l’ai-je déjà dit. » elle étira ses lèvres en un fin sourire « Je ne l’ai pas fait pour vous de toute façon » elle aurait pu admettre que la mort lui semblait attrayante parfois, que dans le fond, avait-elle peut-être cherché la mort en agissant ainsi « Ne me regardez pas comme ça qui aurait pu me ramener à Marbrume si je vous avais laissé vous faire embrocher par un vulgaire bandit des forêts, par des vulgaires sauvages ? » elle l’avisa, à son tour dans les yeux, pour la première fois « Et puis vous seriez ennuyant autour d’une tasse d’infusion, non ? Tâchez de survivre, ça sera déjà une belle forme d’honorer une dette que vous n’avez pas. »

Ce fut un silence, celui qui indiquait qu’elle replongeait dans ses pensées, dans les souvenirs, dans celui qui n’avait de cesse de la hanter. N’avait elle-même pas perçu la musique débuter, percevait-elle uniquement les hurlements, le bruit des os qui cèdent, l’odeur de la mort, les notes de la fin. Sursauta-t-elle alors que l’épouse du responsable venait de déposer les assiettes devant les deux clients un peu particuliers. Un véritable festin pour les sans-le-sou, un étrange repas pour celle qui avait l’habitude des belles présentations, de la viande et d’une quantité un brin plus volumineuse. Ne râla-t-elle pas pour autant, lançant un bref regard vers celui qui partageait sa table.

- « Et voilà madame, monsieur, bon appétit ! »

Disparaissant rapidement celle qui avait jeté un regard appuyé vers le milicien et n’avait pas pu s’empêcher de lui sourire, avait fini par retrouver son occupation première : échanger avec son mari. Apolline attrapa ce qui ressemblait à une grosse cuillère, osant tremper l’ustensile dans l’étrange bouillasse, un potage de poisson avec des morceaux, du pain et une galette de céréale non loin, pas de quoi fouetter un chat, mais pour celle qui avait faim, cela semblait finalement suffisant.

- « Pour votre question… La première » fit-elle en observant les musiciens « Ce n’est pas si… dérangeant de changer un peu, je serais une menteuse si je vous disais que je préférais cela à mes repas de cours, mais, c’est différent. Bon appétit »

Elle s’autorisa à manger, pas tout évidemment, malgré ses critiques mentales, la brune n’était pas une grande gourmande et sans Aimée pour lui imposer de s’imposer convenablement, de faire un effort, Apolline retombait dans ses travers. Si elle était un peu moins spontanée, l’alcool faisait encore pourtant son effet, sans quoi ne parlerait-elle pas autant, c’était certain. Son regard sembla néanmoins se fixer sur une silhouette féminine, vêtue plus ou moins… courtement ? Un unique sourcil se redressa sur le visage de la comtesse, alors qu’elle penchait légèrement la tête pour détailler le comportement de la fleur de trottoir.

- « Par la Sainte Trinité, que fait cette…femme » ne put-elle retenir alors que ses yeux s’écarquiller légèrement.

La langue de la charmante créature, dont la jupe arrivait aux genoux –contre toutes règles de bonne conduite- et dont le décolleté aurait été plus définissable comme étant une porte ouverte ou à l’absence de haut, venait de passer d’une bouche d’un homme à un autre, provoquant un étouffant de la comtesse qui ne semblait pas en croire ses prunelles. Apolline n’était pas une femme si prude, du moins à ses yeux, mais là, cela dépassait toute entente. Déglutissant, elle lança un regard appuyé à Artorias, avant d’aviser celle dont les mains baladeuses des deux hommes se glissaient à présent sous sa tenue. Là, comme ça, devant tout le monde, ah non, le trio venait de prendre la direction de l’étage… À trois… Le second sourcil de la brune venait de se relever alors qu’elle ne savait pas si elle venait d’avoir une hallucination ou si en effet, trois personnes venaient de monter avec des idées que peu… acceptable.

- « Est-ce que une habitude ce genre de comportement durant vos… soirées ? » questionna-t-elle sans être convaincue d’avoir envie d’obtenir la réponse « Êtes-vous un adepte ? » ne pu-t-elle retenir en l’avisant et en vrillant son regard un peu perdu dans le sien.

Cette charmante discussion et cette fin de repas fut néanmoins interrompues par une deuxième sirène, qui s’était approchée visiblement un peu trop proche de la table du duo. Silencieuse, Apolline détaillait celle qui venait d’appuyer un coude juste à côté de l’assiette d’Artorias, laissant courir un doigt sur le menton de celui.

- « Bonsoir par ici» murmura-t-elle en gesticulant de cette manière aguicheuse « Puis-je venir animer votre soirée, jouer, rajouter un petit plus pour votre intimité à deux ? »
- « NON » fit brusquement la comtesse en se relevant.

Chancelante, ce léger déséquilibre avait dû trahir son taux d’alcoolisation un peu important pour elle, longeant la table du côté opposé de la sirène, elle était venue attraper la main d’Artorias, pour l’obliger à se relever, sous le regard un peu surpris de la nouvelle arrivante.

- « Pour tout vous dire, nous allions danser, justement, donc oust, du vent, par la trinité faites vos affaires ailleurs pschiiiiiit »

Un petit geste de la main plus loin et celle qui était là depuis peu était reparti, sans s’offusquer, offrant un sourire à ce qu’elle jugeait être un couple. Ce ne fut que là, après cet élan de spontanéité, que la noble réalisa une fois son erreur, face à lui, elle était devenue incapable de bouger et ce fut presque naturellement qu’elle avoua, comme-ci l’évidence ne sautait pas suffisamment aux yeux :

- « Je crois que je suis ivre » et comme elle ne pouvait pas s’arrêter juste sur cette parole, elle ajouta « Alors en plus de me vendre à un parfait inconnu, de me faire porter des vêtements et des bottes trop grandes pour moi, vous me laissez boire… Vous faites un piètre surveillant monsieur Lautrec » relâchant sa main s’il ne l’avait pas fait jusque-là, elle se recula de quelque pas, comme pour l’inviter à réaliser sa proposition, tendant une main, elle se mit en position.

- « Cela fait longtemps que je n’ai pas dansé, messire, pardonnez ma maladresse, peut-être allez-vous regretter de ne guère passer votre soirée avec la demoiselle »

Attrapant sa main si il accepté elle se pencha la première pour déposer ses lèvres sur le dos de sa main, le laissant faire la même chose, si il rentrait dans la ronde. Puis ce fut les premiers pas, paume contre paume, un tour, puis demi-tour en contre sens paume contre paume. Le détaillait-elle, observait-elle réellement son visage cette fois.

- « Merci de m’avoir sauvé la vie, sur la plage, tout à l’heure» fit-elle finalement tout en poursuivant les mouvements

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ArtoriasMilicien
Artorias



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MessageSujet: Re: [Terminé]Une prière pour Anür [ Apolline De Pessan - Artorias ]   [Terminé]Une prière pour Anür [ Apolline De Pessan - Artorias ] - Page 2 EmptyMar 14 Mai 2019 - 20:52
Lui qui pensait profiter d'une récompense pour avoir sauvé la Comtesse, il se fit remettre à sa place comme il faut. Dans le fond c'était normal de croire cela de prime abord, mais n'avait-elle aucune confiance en lui ? Même si le jeux c'était terminé sur sa défaite, Artorias aurait simplement mis un terme à la situation d'une quelconque façon, sûrement en prétextant la même chose que Alain, la triche. A aucun moment il n'avait compté laisser la femme danser avec un autre homme que lui, et encore, seulement si l'envie prenait à Apolline de lui faire une telle proposition, se dont il doutait fortement. La sécurité de la Comtesse était sa mission et bien que l'alcool commençait à faire effet, il ne l'oubliait pas. Mais cette fois Artorias avait préféré ne rien dire, retenant les leçons de la journée, il laissa passer l'orage... même si l'envie de se défendre était vraiment fort ! le fils Lautrec avait failli le faire mais c'était ravisé au dernier moment.
Elle tenta tout de même de tempérer ses propos, mais de toute façon Artorias comprenait, il le méritait peut être même. En effet, si il lui suffisait d'une journée un peu difficile pour oublier ses manières, alors il avait encore un long chemin pour oser devenir chevalier. Heureusement, elle passa à autre chose avant que le milicien commence à s'en vouloir.


- Vous êtes bien trop modeste... et peu importe se que vous direz, vous m'avez clairement sauvé la vie. Qui à part vous serait revenu avec des fangeux aux fesses pour tenter de sauver un idiot incapable de vaincre des bandits de pacotille... j'ai vu votre courage, donc acceptez mes remerciements !
Il marqua une pause avant de le dire une dernière fois : Merci Apolline.

Le repas fut ensuite servit, ou du moins cette chose ! Du poisson !? Artorias fit une petite grimace en voyant son assiette, il eut presque envie de demander un autre plat, mais ça ne se faisait pas et il n'était plus un petit garçon. Pour se donner du courage il termina sa bière d'une traite et commença à trier les morceaux de poisson, mettant sur le coté les arrêtes qu'il voyait.

- J'avais peur de vous amenez ici, mais je suis soulagé si cela vous convient.

Armé d'une patience infinie, il continua tranquillement son œuvre sans manger une seule cuillère, à la fin ça serait peut être froid, mais au moins le chevalier pourrait manger sans crainte.

- Je sais, c'est bizarre, mais une arrête est resté coincé dans ma gorge quand j'étais petit... je me souviens que lorsque j'ai commencé à cracher du sang, mon père a enfoncé sa main dans ma gorge pour la retirer tout en m'ordonnant de la recracher...
il rigola en voyant la scène farfelu se rejouer devant ses yeux, depuis j'ai un peu de mal avec le poisson.

Une fois son travail terminé, il se donna à nouveau du courage avec du vin cette fois. Artorias commença ensuite à manger en mâchant chacune des bouchers encore et encore pour être sûr et certain qu'il n'en avait raté aucune. Mais alors qu'il était plongé dans son « combat » contre le poisson, la Comtesse sembla voir quelque chose de choquant. Tournant la tête pour voir le problème, il remarqua la fille de joie et comprit où était le problème. Trop de réalité d'un coup ? Ce n'était pas rare, ou plutôt, c'était rare de trouver des auberges ne pratiquant pas se genre de commerce. N'était-ce pas le plus vieux métier du monde ? Mais une personne élevé dans la soie ne pouvait pas comprendre. La Comtesse avait perdu tous les siens, mais pourtant elle était encore Noble, les commerces de sa famille lui appartenait toujours et elle pouvait donc continuer à vivre comme avant. Pour une femme du peuple, si elle perdait son mari et se retrouvait sans revenu alors qu'elle devait élever ses enfants, comment pouvait-elle survivre ? Se trouver un nouveau mari ? Mais qui voudrait devoir élever des enfants qui ne sont pas les siens ? Travailler... ? N'était-ce pas se que cette femme faisait en montant avec deux hommes à l'étage ? La prostitution existait depuis la nuit des temps et elle existera toujours, mais c'était drôle de voir encore quelqu'un s'offusquer de cela, une naïveté touchante.
Mais dans sa réflexion à propos de ça, le milicien ne vit pas venir la question que la Comtesse osa lui poser, Artorias avala simplement de travers et se mit à tousser. A la fois gêné par la question et par le poisson qui passait mal, il réussi néanmoins à avaler.


- Pardon ? Si je suis un adepte ? Non, vous...


Mais il s'arrêta de parler lorsqu'une deuxième fille de joie s'arrêta à leur table. Se penchant vers lui tout en proposant ses services, elle attrapa le menton du milicien et le tourna vers elle, offrant à Artorias une vue imprenable sur son décolleté bien trop dégagé. Contre toute attente, se fut Apolline, qui répondit la première avec plus d’ardeur que d'habitude. Elle s'était levé et avait attrapé la main du milicien pour le tirer hors de portée de la jeune prostituée, elle la chassa ensuite avec de grands gestes... Artorias se retrouva donc main dans la main avec une Comtesse qui avait visiblement trop bu. Elle confirma cet état de fait et le lui reprocha même ! Il se contenta de répondre en souriant, amusé par la vue qu'elle lui offrait ce soir.

- Veuillez m'excuser, je ne pensais pas devoir vous surveiller d'aussi près madame...

Déjà que la situation était troublante, Apolline continua de le surprendre en mettant de la distance entre eux avant de l'inviter à danser. Vraiment ? Pouvait-elle encore danser ? Car lui ne l'était pas assez justement. Il était persuadé que la Comtesse n’accepterait pas sa demande, c'était pour ça que le milicien lui avait demandé de danser, jamais elle n'aurait du accepter... Artorias vida son verre de vin d'un coup sec et tenta de se rappeler les leçons qu'il avait reçu. Çà ne touchait pas à la guerre ou à la violence en général, donc le petit garçon de l'époque n'avait jamais fait d'effort pour apprendre correctement cet art si particulier et par la suite, les occasions avaient été plutôt rare. Peut être que si il lui avouait de ne pas savoir danser, elle ne s'offusquerait pas de son refus. Non, c'était un homme, un milicien, un chevalier ! Il avait affronté des fangeux et des bandits, il avait fait face à pire que ça... Et pourquoi la salle autour d'eux semblait d'un coup plus rempli que jamais ? Artorias hésita un moment, mais c'était surement la première et derniere fois que cela se produirait, donc pour le premier jour de sa nouvelle vie, le milicien se jeta à l'eau en acceptant l'invitation.


- Je préfère de très loin votre compagnie, si je puis me permettre.


Puis il posa ses lèvres sur la main de la Comtesse avant de joindre ses mains aux siennes. Ils commencèrent les premier pas, il était hésitant et commencait même à avoir une drole de sensation, quelque chose de bizarre, du stress ? De la peur ? Un mélange des deux ?


- Je dois vous avouez quelque chose... je suis un très mauvais danseur, je ne pensais pas que vous accepteriez de danser avec moi. Je...

S'interrompant, il attrapa les hanches de sa partenaire et la souleva légèrement avant de la reposer. Ils reprirent ensuite leur parade, trop concentré pour parler, il fit de son mieux pour la suivre sans lui marcher dessus. Artorias avait honte, non pas de danser avec Apolline, mais de ne pas pouvoir être un partenaire convenable. Surtout qu'une partie de la salle regardait les deux danseurs, la Comtesse se mouvait avec grâce autour de lui, elle aurait pu éblouir les spectateurs, mais son partenaire gâchait la performance. Le milicien sentit le rouge monter jusqu'à ses oreilles, pourtant ce n'était pas son genre. Il avait l'habitude d’être au centre de l’intérêt, dans la milice il avait dirigé plusieurs groupes sans aucun problème. Mais ici, dans cette situation, il avait simplement peur.

Tentant d'oublier la salle, il ferma les yeux un moment pour faire le vide, au moment de les ouvrir à nouveau, son regard plongea dans celui de la Comtesse. Elle le regardait, le dévisageait même. Elle ne semblait absolument pas affecté par sa piètre performance, au moins jusque là il avait réussi l'exploit de ne pas lui marcher dessus. Artorias se concentra sur une seule chose, chassant la danse, la salle et la peur de son esprit, il se focalisa uniquement sur la femme qui avait accepté de danser avec lui. Il ne se priva pour la regarder, ses yeux légèrement en amande, ses joues blanches, son nez fin et bien dessiné, ses lèvres...


- J'ai simplement fait mon travail.

Elle l'avait engagé pour cela après tout, mais il aurait pu dire tellement plus.


- Je suis content de l'avoir fait, j'ai ainsi la chance de danser avec une femme.... comme vous.

Par Rikni, pourquoi avait-il vidé cul sec le verre de vin avant de danser. Il allait bien, son foie avait l'habitude de l'alcool et il en fallait plus que ça pour le coucher. Mais comme pour tout le monde, l'alcool rendait sa langue plus loquace et le désinhibait de plus en plus.


- Par femme comme vous, je veux dire...

Mais l'inévitable venait de se produire, comme si c'était programmé depuis le début, Artorias avait fini par lui marcher dessus. Le ramenant instantanément à la réalité, Artorias détourna le regard plein de honte, un rire dans la salle enfonça le clou et le milicien s'empourpra dans des excuses inaudibles. Il n'avait qu'une seule envie, retourner à la table, son âme entière demandait la fin du supplice... mais pourtant, malgré ça, le piètre cavalier mort de honte refusait de quitter sa partenaire. Pourquoi ne pas simplement arrêter le massacre ? Lui même ne saurait trop le dire. Appréciait-il un temps soit peu de partager se moment unique avec une comtesse saoule.

- Désolé, je... pardon ! Je n'ai jamais fait attention à se genre de leçon, si mon précepteur me voyait, je passerais sûrement la pire soirée de ma vie...

Pourtant ce n'était pas si compliqué, on tourne dans un sens puis dans un autre, en avant, en arrière, en tourne à nouveau, c'était comme une combinaison à l'épée ! Pourquoi donc avait-il autant de mal ? Il se souvenait avoir vu Jean danser à une soirée, la prochaine fois, Artorias demanderait à son partenaire de Coutillerie de l’entraîner ! Il refusait de vivre cette honte à nouveau.

- Je vous l'avez dit, je suis un bien mauvais partenaire.

Peut être qu'il sous entendait plus de chose, à vrai dire il n'avait pas réussi à la protéger correctement, il l'avait même joué aux dés et pour la danse...


- J'espère que malgré nos déboires, vous réussirez à garder un bon souvenir de cette journée, la mer était magnifique... j'ai passé un agréable moment en votre compagnie Apolline.


En tout cas, lui garderait un très bon souvenir de cette journée. Même si il avait vu la mort en face et que maintenant plus que jamais, son titre de noblesse lui manquait terriblement. Comment combler un gouffre comme celui ci... Raaah, avait-il tant bu ? Il se faisait des idées, mais si son rang avait été le même, alors Artorias aurait sûrement tenté sa chance.

Petit à petit, d'autres couples étaient venus se joindre à eux sans que le milicien ne le remarque vraiment. Moins d'espace, il devait donc faire encore plus attention, n'était-il pas temps de mettre un terme à cette torture ?


- Désolé pour cette danse.




Citation :
Petit échec au dés pour la danse !








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Apolline De PessanComtesse
Apolline De Pessan



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MessageSujet: Re: [Terminé]Une prière pour Anür [ Apolline De Pessan - Artorias ]   [Terminé]Une prière pour Anür [ Apolline De Pessan - Artorias ] - Page 2 EmptyJeu 23 Mai 2019 - 23:06


- « De rien Artorias, c’était avec plaisir ai-je eu la chance de vous voir barboter dans l’eau » souffla lentement la comtesse en articulant pour montrer son semi-mécontentement.

Néanmoins elle était une femme, il était un homme, il n’avait pas complètement faux non plus. Même si la dame ne le voyait pas définitivement comme lui, il n’en restait pas moins juste qu’elle était revenue plutôt de prendre la fuite. Même si la dame ne l’évoquerait pas, le souvenir de son époux n’y était pas pour rien non plus, l’avait-elle vue mourir lui et ses enfants, s’était-elle fait la promesse –presque irréaliste- de ne plus jamais laisser un innocent mourir devant elle. L’homme était cependant un milicien, possiblement témoin lui aussi du drame qui s’était déroulé, possible complice involontaire –ou très volontairement- du meurtre qui s’était passé devant les portes de la grande ville. Les plats furent néanmoins servis rapidement et celle qui était habituée à avoir des assiettes bien garnies –dont elle ne touchait même pas au quart- fut surprise de découvrir un potage de poissons avec des énormes morceaux. La légère grimace ne passa pas inaperçue pour celle qui était habituée à faire preuve d’une observation à toute épreuve –à défaut d’avoir de la force, ou des techniques de combats-. Attrapant ce qui ressemblait à une grosse cuillère, elle plongea l’ensemble dans le récipient, mélangeant légèrement, avec l’espoir que l’ensemble de la bouillasse se transforme en une chose plus agréable à l’œil, en vain.

- « Cela me convient, je découvre des… habitudes du petit peuple. En revanche, ai-je la sensation que les habitudes alimentaires ne sont pas… votre préférence, me trompais-je ? »

Un fin sourire sur les lèvres alors que ses deux prunelles détaillaient davantage le tri que le milicien semblait exercer sur son alimentation. Dans le fond, cela n’avait rien d’amusant, même si cela semblait fortement distraire la dame de Pessan. L’écoutait-elle fournir une explication tout en portant une cuillère à sa bouche, mâchant doucement le morceau qu’elle n’avait contrairement à Artorias pas pris la peine de vérifier –fallait-il vivre avec le goût du risque-. Terminant sa bouchée, avalant, elle lui avait offert un nouveau sourire, sans même s’en apercevoir, alors qu’un petit mouvement de tête se faisait voir sur son visage.

- « Cela a dû être terriblement traumatisant » fit-elle simplement, un brin sincère « C’est un peu improbable faut-il bien l’admettre, ne comptez nullement sur moi pour vous sauver cette fois. Courir poursuivie par des fangeux oui, enfoncer mes doigts dans votre gorge, non. Je craindrais beaucoup trop une éventuelle morsure. »

Ce fut un léger silence, pas lourd ni pesant, celui qui permet l’observation, d’abord du lieu, puis de son interlocuteur. Le regard de la comtesse s’était arrêté sur une femme, une femme légèrement vêtue alors que la température n’était pas si élevée, ses sourcils s’étaient légèrement froncer, sa bouche un peu entrouverte, alors qu’elle avalé sa bouché avec un peu plus de difficultés, alors qu’elle constatait un échange salivaire partagé à trois, A TROIS et non pour les trois. Non jamais la trinité ne tolérerait ce type de méfaits, ce fut une observation plus appuyée, plus dérangée par la situation, par l’action, les gestes de la demoiselle. Fleur de trottoir, catin et d’autres mauvais mots bien moins délicats qu’elle pourrait employer. Naturellement –étrangement-, elle ne put que reporter ses multiples interrogations sur son interlocuteur : Artorias. L’idée même qu’il puisse user de ce type de ‘service’ avait quelque chose de dérangeant pour la femme qui avait eu un brin d’inconscience de le prendre pour un homme respectable. Spontanément, elle le questionna, l’avisant tousser et avaler difficilement en penchant légèrement la tête sur le côté. La dame de Pessan en profita pour terminer –ou boire une nouvelle gorgée- de on récipient, alors qu’elle regardait l’homme d’armes ramer un peu pour rebondir sur ce drôle de sujet de conversations.

Ce fut une nouvelle arrivante qui la fit se renfrogner un peu, secouant allégrement sa généreuse poitrine son le nez du milicien qui n’avait pas dû en louper une miette. Bougre de pervers. Elle proposait ses services-là, juste là, sous son nez, sous le nez d’une comtesse, d’une femme respectable en conversation respectable avec un… milicien respectable. Catin. Ivre ou non, -ivre oui, plus que certainement- la dame s’était redressée tout en refusant catégoriquement toute forme de proposition de celle qui n’était très clairement pas la bienvenue, titubant, avançant de cette manière incertaine pour extirper l’homme d’armes de la vile et séduisante créature, elle lui avait pris la main pour l’attirer vers elle, avant d’avouer sans même le contrôler cet état qui devait pourtant être visible. Les joues légèrement rosées, le regard un peu trop pétillant, celui qui devait être son tuteur d’aventure ne semblait pas avoir pleinement surveillé la comtesse.


- « Faudrait-il mieux penser en ce cas » murmura-t-elle simplement sans relâcher cette emprise

Mouvement ou non, ce dont il fallait être convaincu c’est que pour la première fois, Apolline n’avait pas pris le temps de calculer, réfléchir à son action. Ainsi après avoir victorieusement vaincu l’immondice au sans aucun doute multiple champignon intime –si si elle en était convaincue-, la jeune femme se retrouva un brin perdue face à lui, alors qu’elle évoquait cette dance, alors qu’elle l’écoutait prétendre préférer sa compagnie sans parvenir à parfaitement traduire l’ensemble. Elle était comtesse, l’autre une fleur de trottoir, aurait-elle été profondément vexé qu’elle puisse arriver en second plan.

- « J’espère bien » s’offusqua-t-elle de ce fait « Entre une comtesse, enfin même sans ça entre moi et ça… Quand même ! » l’alcool sans aucun doute, s’était une certitude même.

Elle lui fit cette moue, celle qui se trouvait à mille lieues de son sérieux habituel, de cette parfaite maîtrise, de ce besoin de contrôle ou de ne rien dévoiler ni de ses pensées ni de ses sentiments. Ses lèvres s’étaient retrouvées sur le dos de sa main, ceux de la comtesse sur la sienne, alors qu’il l’entraînait par la suite un peu plus loin de la table pour débuter une danse, tout en se faufilant entre les autres danseurs. Paume contre paume, le duo avait débuté la danse, même en état d’ivresse parvenait-elle à suivre le rythme, néanmoins sentait-elle que son partenaire était un peu moins à l’aise qu’elle. Changeant de sens, elle replaça sa main contre la sienne, alors que la seconde se positionnait au-dessus de sa tête paume contre paume toujours, tournant légèrement. La noble avait affiché un léger sourire alors qu’elle reculait pour le laisser avancer, puis lorsqu’il l’avait fait tourner sur elle-même. Surprise de le voir parvenir à suivre, elle ne put que rire légèrement lorsque ses mains s’étaient glissées sur ses hanches que les siennes au niveau de ses épaules et qu’il l’avait légèrement soulevé pour la reposer sur le sol.

- « Paraît-il qu’on ne peut pas être bon partout » souffla-t-elle alors que la tête lui tournait légèrement « Je ne pensais pas accepter non plus, ce n’était pas.. » elle ne termina pas, évidemment certainement par oubli, ou par véritable volonté.

La danse s’était poursuivie et un instant, la comtesse avait oublié qu’elle se trouvait dans une auberge miteuse à l’extérieur de Marbrume, profitait-elle pleinement de l’instant sans se soucier de l’habilité et la technique de son partenaire. Son regard se portait sur son visage, ses yeux et cette incertitude qu’elle semblait y voir, se voulait rassurante, femme et dirigeante juste pour cette danse, juste pour le rassurer.

- « Quand j’étais plus jeune, j’imaginais que toutes les personnes présentes étaient entièrement nues » là encore ce fut un sourire alors qu’elle tentait de le rassurer.

La dame avait appris à s’habituer aux regards, à faire avec, à se comporter convenablement, joliment, se tenir droite, lever le menton, observer son partenaire et ce regard qu’elle sentait uniquement sur elle. L’homme d’armes évoquait ne réaliser que son travail, n’en était pas complètement convaincu sans pour autant évoquer cet état de fait. Un Homme restait un Homme, entre sauver sa vie ou celle d’un autre, le choix était généralement très rapidement fait et presque sans autant regret. Avisant celui qui tentait un compliment - ?-, le laissa-t-elle malicieusement ramer pour rattraper la fin de sa phrase, une femme comme elle donc, c’est-à-dire. Pas de sourire, juste un coup d’œil un peu insistant, quelques mouvements pour poursuivre la danse, sans détacher son attention de son centre d’intérêt de l’instant.

- « Vous voulez dire ? » questionna-t-elle simplement.

La liste aurait pu être longue, de la plus basique des affirmations à la pire, comtesse, hautaine, manipulatrice, noble, native. Ses suppositions furent néanmoins coupées par une désagréable sensation sur un de ses orteils, un poids non volontaire et un visage face à elle qui devait se décomposer. Si dans une soirée mondaine elle aurait pu s’en offusquer –et encore, les hommes réalisant cette maladresse sont plus nombreux qu’on peut le croire-, dans une taverne, à l’extérieur, entouré de personne du peuple qui n’avait même pas le tiers de son éducation, elle n’en avait cure, ne put-elle que foudroyer néanmoins celui qui lui semblait avoir émis ce petit rire particulièrement malvenu et de ce fait mettre mal à l’aise le milicien. Si il lui était venu à l’idée –à lui de s’échapper- avait-il dû être surpris par le mouvement de la comtesse qui l’avait ramené à elle pour terminer sa danse, il avait voulu la faire danser, elle avait accepté, il n’était pas en visage de se retrouver seule au milieu de cette salle, d’autant qu’elle n’était pas convaincu de retrouver la table –les ravages de l’alcool-.

- « Il n’y aucun doute la dessus, vous ferait-il danser à coup de bâton au niveau du dos » répondit-elle « Allons, allons, votre moment si désagréable et presque terminé, regardez ce n’est pas bien complexe, suivez les mouvements… N’équilibrez pas avec un écrabouillage en règle du pied droit, je suis contre la violence des orteils. »

Elle avait murmuré simplement, s’essayant même à un soupçon d’humour. C’était évidemment dû à l’alcool, même si la présence du milicien avait fini par évoluer en tout, sauf quelque chose de désagréable, elle ne le vivait plus comme une obligation, mais comme un temps à partager –et à la condition qu’il ne lui écrase plus lâchement les pieds- qui ne pouvait qu’être un plus dans ce royaume désormais saccager par la peur et la mort. L’ensemble fut finalement terminé, dans une proximité un peu plus prononcée, la faute aux autres couples et si la dame n’avait pas réagi aux excuses précédentes, elle ne put cette fois que réagir sans mauvaise pensée.

- « J’accepte de vous excuser à une seule petite condition que vous me rameniez en vie à notre table et qu’on termine notre potage –sans que vous ne vous étouffiez-, ensuite il sera largement l’heure de dormir, je ne veux pas rentrer trop tard demain, Aimée et père vont être beaucoup trop inquiets si notre retour tarde. »

Elle l’avait suivi, ou bien avait-elle tenté par elle-même de retrouver la table, reprenant place sur sa chaise en s’y laissant tomber un peu plus lourdement qu’à son habitude. Si les vapeurs de l’alcool lui avait donné chaud, il en fit de même pour la danse et quelques perles de sueurs faisaient briller son front, ses pommettes ou la naissance de son cou.

- « Dites-moi Artorias » fit-elle curieuse « Maintenant que nous avons traversé l’épreuve de la fange, des jeux de comptoir, ainsi qu’une danse et un écrabouillage des orteils en règle, peut-être pourriez-vous me parler davantage de vous ? Alors, oui je sais, vous m’avez déjà évoqué votre vie passée, mais c’est plutôt celle actuelle qui m’intéresse. » elle le détailla un instant alors qu’elle prenait un morceau de la galette qui lui restait encore à manger « Vous aspirez donc à progresser dans la milice ducale, je suppose, à quoi ressemble une journée commune ? Mhhh, laissez-moi deviner.» elle ferma les yeux, pencha légèrement la tête en arrière, avant de rouvrir ses prunelles « Cela doit commencer par un entraînement, vous avez des femmes dans votre groupe ? Si oui avec elle je suppose et en s’appliquant à ridiculiser les demoiselles –peut-être pas vous cependant-, cela doit se terminer ensuite par un rendez-vous dans une taverne –au vu de votre descente vous êtes un habitué- et après mhhhh les missions, je suppose. Est-ce que vous allez régulièrement au Labret ? Et est-ce qu’il y a d’autres coutumes du petit peuple que je dois connaître avant de monter à l’étage ou bien l’utilisation de fleur de trottoir sera mon unique surprise du soir ? »

Bavarde, voilà bien un autre point qu’il fallait souligner et qui était plutôt rare jusque-là, l’alcool encore, d’ailleurs n’avait-elle pas eu dans l’idée de boire encore la moindre goutte. Déjà que sa vision était un brin trouble et son attention plus complexe, il ne fallait tout de même pas exagérer. Mastiquant le petit morceau de la galette, elle prit le temps d’avaler avant de détailler une nouvelle fois la salle. C’était surprenant pour elle de constater que dans les villages la vie se poursuivait, alors que le risque de mort n’en restait pas moins omniprésent. N’osa-t-elle pas le formuler, sans pour autant non plus le dissimuler, laissant un peu tomber son masque et ses apparences. Néanmoins, son regard se déposa sur une silhouette qui venait de s’installer à leur table, une femme à l’apparence plutôt agréable sans être outrageante, elle avisa un long moment le couple, les bras croisés au niveau de son ventre, tricotant de ses mains le petit sac qu’elle portait à la taille.

- « Je suis navrée de vous interrompre » murmura-t-elle en direction de l’ensemble « Madame, monsieur » elle inclina la tête « Je suis madame Berangère Delapulpe, je gère la petite boutique d’apothicaire un peu en dessous de la taverne » elle offrit un sourire « J’ai cru comprendre que vous êtes milicien et milicienne ? » elle fit un petit silence, se pinçant les lèvres « Voilà, je suis un peu gênée, mais c’est que peu de miliciens s’arrêtent ici maintenant, priorité à Marbrume et le Labret, je le comprends, ne vous méprenez surtout pas, vraiment, mais… » elle hésita, détaillant celui qui l’avait impressionné par son acte de tout à l’heure « Voilà, depuis quelque temps, une femme est venue s’installer dans le village, je ne sais pas trop ce qu’elle traficote, mais depuis son arrivé les gens ont peur, beaucoup plus de bannis passent et elle fait chanter bon nombre de villageois… Les fangeux sont déjà un risque beaucoup trop grand, si même les membres du village se menacent et s’entretuent… Vous pensez que vous pourriez jeter un œil… ? Ou le faire remonter à vos collègues ? »

Apolline resta silencieuse, avisant l’obscurité désormais installée. Artorias Lautrec, défenseur de la veuve, de l’orphelin, du clergé, de la noblesse et maintenant de l’apothicaire… Elle laissa un soupir fuir ses lèvres, un instant seulement avant de finalement se resservir un verre et d’avaler une gorgée. La jeune femme sembla surprise de la voir ainsi réagir, ce qui obligea Apolline à rétorquer :

- « Je ne suis décisionnaire de rien madame Delapulpe, je laisse monsieur décider, mais avec l’obscurité, cela ne sera sans doute pas ce soir. »
- « Évidemment, mais vous savez, cela serait juste de quoi lui faire une petite pression, un petit service, si c’est une question d’argent, je peux payer, j’ai des plantes, j’ai des savoirs des connaissances, je peux échanger, dites-moi ce que vous voulez ! »

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MessageSujet: Re: [Terminé]Une prière pour Anür [ Apolline De Pessan - Artorias ]   [Terminé]Une prière pour Anür [ Apolline De Pessan - Artorias ] - Page 2 EmptyLun 27 Mai 2019 - 15:00
- Il est vrai que de temps en temps, je mords... mais ne vous inquiétez, ma technique consistant à dépouiller le poisson de ses arrêtes devrait me garantir un repas sans accident.

Technique affinée au fil des années. Ils avaient ensuite commencé à danser, le milicien avait fait de son mieux... par chance, la Comtesse était une très bonne partenaire, compréhensive et pleine de conseille, mais il s'était gardé de l'imaginer nue car ça ne l'aurait que plus embrouiller. Puis cet instant de partage se termina et ils retournèrent à la table.

Une journée commune dans la milice ? Cela intéressait vraiment la Comtesse ? En tout cas, elle avait une très mauvaise opinion de la milice, ça se comprenait après son histoire, mais Artorias ne pouvait s’empêcher de le prendre un peu pour lui. Le fils Lautrec avait rejoint l'organisme de défense car il n'avait absolument plus rien à quoi se raccrocher, rien à part ses compétences martiales.

- En effet, je commence mes journées par un entraînement, j'essaye de pousser les autres à en faire autant, mais... mais beaucoup n'en voit pas l’intérêt. La milice est loin d'une véritable armée...

En effet, si il était facile de convaincre d'ancien militaire à s’entraîner, c'était une toute autre paire de manche pour pousser un ancien paysan de l'intérieur à améliorer sa condition physique ou son habileté au combat... à quoi bon ? La majorité fuyait au moindre problème, ils étaient persuadés que c'était impossible de vaincre un fangeux, alors à quoi bon perdre son temps sur un terrain d’entraînement pour quelque chose qui n'arrivera jamais ?


- J'ai une femme dans mon groupe en effet, c'est loin d’être un univers fait pour elle... mais Elisabeth s'en sort bien. Il faut comprendre qu'une femme avec une arme, c'est du jamais vue, beaucoup se sentent insulter en voyant ça. Ils essayent donc de les faire partir en les rabaissant comme vous dites... le problème c'est que nos chefs ferment les yeux sur ça, si il n'y a jamais de sanction, ou trop rarement, les hommes pensent avoir l'impression de pouvoir faire se qu'ils veulent... heureusement il existe aussi des hommes bons pour compenser. La milice est difficile, encore plus pour une femme, mais en s'accrochant et en faisant preuve de bonne volonté, ça passe. Elisabeth nous a rejointe après avoir perdu son mari milicien, elle a perdu sa dernière famille... mais je pense, qu'aujourd'hui, elle en a une nouvelle.


Dans un milieu dur, les liens qui se forment sont toujours bien plus puissant que les autres. Quand vous combattez, quand vous perdez des coéquipiers, quand vous passez autant d'heure ensemble, il y a forcement quelque chose qui se créer. Artorias n'a plus de titre, plus d'argent, plus de famille... maintenant il n'a plus qu'une seule chose, sa coutillerie.

- Malheureusement c'est vrai que beaucoup finissent à la taverne... et malgré l'impression que je peux vous donner, je ne suis pas si habitué que ça. Pour ma coutillerie, on y va après chaque vrai mission à l'extérieur, c'est notre rituel pour pleurer les morts et pour fêter les vivants...

C'était une coutume comme une autre, pas la meilleure, mais elle avait au moins la qualité de réunir les gens. L'alcool permettait de délier les langues et au final, la cohésion du groupe se voyait renforcer. Peut être que cela pouvait paraître stupide et terriblement primitif pour une Comtesse, mais peu importe.

- Je suis de la milice extérieur, la plus part des missions consistent à surveiller et sécuriser la route pour le Labret... j'y vais régulièrement en effet. Après on doit se charger des problèmes des gens, quelqu'un à voler une vache ? La roue d'un chariot a été scié ? Des bandits ? Des fangeux... des comtesses qui font des caprices...


Artorias la regarda en souriant, aujourd'hui il avait eut une mission des plus surprenantes et malgré le fait d'être passé trop prêt de la mort, il ne regrettait absolument pas cette journée avec Apolline.

- D'autres coutumes à connaître avant de monter à l'étage ? Hum...
le milicien préféra taire le fait qu'elle pouvait trouver des garçons de passe à son goût, vérifiez simplement que votre porte et votre fenêtre soit bien fermé avant de dormir, pour le reste vous aurez largement le temps de les découvrir.

Artorias, prenant des pauses dans son discours venait de terminer son assiette. Il avait bien mangé et suffisamment bu, le voyage et les émotions commençaient à se faire ressentir. Il s'étira en se retenant de bailler pendant qu'une femme venait de s'installer à leur table. Elle se présenta comme Bérangère Delapulpe et elle avait besoin de l'aide des deux miliciens. Artorias se tourna vers la milicienne d'honneur, souhait-elle rendre justice demain ou non ? Mais Apolline semblait gêné par l'irruption de l'apothicaire, elle reprit d'ailleurs un nouveau verre.


- Nous irons peut être faire un tour demain avant de partir, mais je ne garantis rien ! En tout cas, je ferais remonter l'information à mon supérieur, c'est une très bonne information que vous venez de nous donner. Vous pouvez être fier de vous d'avoir le courage de demander de l'aide.


La femme sembla ravi par les propos du milicien et le remercia du fond du cœur avant de sortir de la taverne. De toute façon, Artorias était blessé et n'avait plus qu'un couteau comme arme, que pouvait-il bien faire ? Il allait simplement se montrer, poser quelques questions et repartir. Le bruit allait courir que la milice menait une enquête et la fameuse femme allait se faire discrète pendant un certain temps, laissant ainsi le village souffler un peu. Et plus dans quelques jours, Artorias ou d'autres miliciens allaient venir faire une véritable enquête... mais pas demain. Le « chevalier » avait suffisamment mis en danger la Comtesse, il n'avait rien fait de bien, il n'allait donc pas l'emmener faire le travail de la milice alors que son père devait se faire un sang d'encre à son sujet.


- Je poserais quelques questions avant de partir histoire de faire courir le bruit que la milice cherche une femme... ça devrait lui faire peur pendant un temps, ensuite des miliciens viendront dans quelques jours faire une véritable enquête. Demain je vous ramène chez vous, le Com- votre père doit avoir peur, ce serait cruel de la faire attendre plus longtemps... et j'ai suffisamment failli à mon devoir.

Artorias attrapa la bouteille de vin et la termina dans son verre. N'avait-elle pas assez bu ? Si elle continuait, il allait très certainement devoir la porter jusqu'à sa chambre. Une Comtesse ne pouvait s'abaisser à ça, si ?

- Et vous Apolline ? Votre journée type consiste à quoi ? Artorias avait gardé la question sous le coude, est-ce que vous vous occupez vous même de la gestion de vos biens ? Ou est-ce votre père ? Vous devez avoir une pléthore de domestique pour prendre soin de vous... êtes vous plutôt du genre à profiter de votre statut et à flâner dans les jardins et à faire du shopping, ou plutôt à travailler... ? Se rendant compte qu'il allait peut être trop loin, Artorias ajouta : Veuillez m'excuser si je m'avance un peu trop, vous n’êtes pas obligé de répondre si cela vous dérange...

Il n'en savait absolument rien, il ne savait même pas si le Comte était encore suffisamment en forme pour ça ou non. Mais si les questions semblaient banales, simplement pour passer le temps, ça l’intéressait réellement d'en apprendre plus sur Apolline. Le milicien l'écouta avec un véritable intérêt, le temps passa et des clients avaient commencé à quitter l'établissement. La fatigue commençait à se faire ressentir. Après un moment, une fois les verres terminé, il se leva.

- Nous devrions dormir pour être en forme demain, il nous reste encore du chemin...

Son regard une nouvelle fois dans le sien, le milicien sous l'effet de l'alcool s'imagina l'accompagner en haut et passer la nuit avec la Comtesse, mais ce n'était pas possible. Peut être qu'un autre aurait tenté d'abuser d'une Comtesse ivre, peut être même que n'importe qui aurait fait ça, mais lui était un idiot. Il se contenta de lui baiser la main et lui souhaita une bonne nuit. Artorias l'observa disparaître dans l'escalier avant de se diriger dehors vers l'écurie. Il trouva le box de Luna, la caressa, attrapa la couverture de voyage toujours sur la selle posé dans un coin, s'enroula dedans et se posa contre la porte du box, à l'extérieur. Il avait l'habitude de dormir dehors, au moins ce soir il était à l'abri du vent et de la pluie, une chance...
Le milicien trouva rapidement le sommeil, une nuit fraîche et calme. Calme ? Lorsque Luna s'agita à cause de la présence des étrangers, il était déjà trop tard. Le milicien ouvrit les yeux lorsque déjà deux hommes lui tenait les bras, il ne pouvait plus rien faire... un coup, deux coups, il le lâchèrent puis se mirent à trois pour le rouer d'une multitude de coups. Ses agresseurs ne perdirent pas de temps en parlant, ils se contentèrent de le frapper avant de l'abandonner dans la nuit. Luna avait henni et avait donné des coups dans le box, mais elle ne pouvait guère faire plus que regarder son maître, totalement impuissante. Les trois individus disparurent aussi vite qu'ils étaient apparus, ils avaient obtenus leur vengeance. Artorias n'avait reconnu personne, mais il se doutait bien que l'un d'entre eux n'était autre que Alain... Il resta un long moment sur le sol avant de se redresser, il essuya sa bouche. Ses avant bras lui faisaient mal, mais aucun ne semblait cassé, une chance. Il se palpa ensuite les cottes, rien à signaler. Il allait avoir des hématomes sur tout le corps, mais au moins ça s’arrêtait là. Par Rikni, c'était lui qui avait été pris pour cible, pas Luna ! Ils auraient très bien pu s'en prendre à la jument... La Comtesse ? Quel idiot, et si lui n'était que le début ? Serrant les dents, le milicien se releva, attrapa le couteau qu'il avait utilisé pour s'occuper du cerf et se dirigea rapidement vers l'auberge. La nuit était très avancée car il n'y avait plus aucun client, le feu dans l’âtre n'était plus qu'un gros tas de braise et il n'y avait plus personne derrière le comptoir. Artorias se dirigea vers l'escalier et monta les marches en tendant l'oreille, mais rien, absolument aucun bruit... était-il trop tard ? Ou les trois s'étaient-ils contentés de lui ? Le milicien se colla à la porte de la noble, toujours aucun bruit, mais il devait être sûr ! Se préparant au combat, Artorias tourna la poignet de la porte prêt à frapper quiconque se trouvant dans la pièce, excepté la Comtesse bien sûr.

Par Rikni, que rien ne soit arrivé, qu'Apolline l'ait écouté et que la porte soit simplement fermé !
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Apolline De PessanComtesse
Apolline De Pessan



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MessageSujet: Re: [Terminé]Une prière pour Anür [ Apolline De Pessan - Artorias ]   [Terminé]Une prière pour Anür [ Apolline De Pessan - Artorias ] - Page 2 EmptyJeu 30 Mai 2019 - 19:12


Écouter était une chose que la comtesse avait appris à faire, que ce soit de manière distraite ou beaucoup plus sincère. Cette fois-ci, la dame semblait en accord avec elle-même, écoutant avec un intérêt non feint les propos du milicien qui venait de reprendre place non loin d’elle. Silencieuse, la dame de Pessan n’en restait pas moins observatrice, notant mentalement que la milice était loin d’être aussi efficace que l’ancienne armée. Élément plutôt logique en y réfléchissant suffisamment, les hommes et les femmes ayant pris les armes n’étaient pas formés aussi longtemps, venaient sans aucun doute de milieu bien différent et bien loin de l’éducation de l’armée. La présence de femme dans l’ensemble, ne semblait pas la gêner, bon il ne fallait pas aller jusqu’au fait qu’elle accepte réellement ce fait. Apolline avait une éducation stricte, une représentation de la femme allant avec l’époque, l’ensemble lui donnait la sensation de ne pas pouvoir tolérer réellement le changement. Une femme était faite pour offrir la vie, pour soutenir un homme, son homme, pour aiguillier dans l’ombre, mais certainement pas pour prendre la place des hommes. Conserva-t-elle cette pensée pour sa petite personne, offrant simplement un hochant de tête accompagné de quelque ‘mh,mh’ qui démontrait son écoute.

La noble avait un peu de mal à concevoir cet esprit de famille, peut-être parce que cette notion lui semblait soudainement abstraite depuis que la sienne était perdue, à moins que ce ne soit simplement cette rancœur vis-à-vis de tous ces ‘observateurs’ qui n’avaient rien fait pour sauver ses enfants et son mari. Néanmoins, encore une fois, pour ne froisser personne, elle n’en dit rien, acceptant cette idée bien lointaine que les différents groupes formaient ensemble un cercle familial –n’était-ce cependant pas lui qui l’avait remercié de lui avoir sauvé la vie, n’avait-il pas sous-entendu que les autres ne l’auraient pas forcément fait ?- .


- « C’est une bien… C’est une bonne habitude, je suppose, cela doit être quelque chose de rentrer vivant de cet extérieur peuplé par les créatures » elle-même avait hâte de retrouver son domaine, ses habitudes, Aimée aussi « Ca, après notre petite aventure, je suis en mesure de le comprendre, plus facilement en tout cas » ajouta-t-elle « Cela signifie que vous me devez un verre une fois à l’intérieur de Marbrume. »

Une petite étincelle d’amusement dans le fond des yeux, la dame ne parvenait plus à avoir réellement l’esprit bien clair, bien lucide, aussi semblait-elle sans doute beaucoup plus naturelle qu’à son habitude, beaucoup moins dans ce besoin de contrôle maladif. Offrant un sourire, alors qu’elle glissait une main derrière sa nuque humide –à cause de la sueur que l’alcool provoque-, elle ne put qu’écouter la suite avant de dévoiler cette mine un peu boudeuse, presque enfantine. Un caprice de comtesse en avait-il si souvent que ça ?

- « Suis-je triste d’apprendre que je ne suis qu’un caprice des nombreuses comtesses qui vous sollicitent, parmi votre liste si importante de fait à réaliser » elle laissa ses doigts jouer sur le bois, abandonnant son regard de la silhouette masculine « Sauver la veuve, l’orphelin, le prêtre et la prêtresse, je vois bien l’idée » murmura-t-elle, alors pourquoi personne n’avait sauvé son mari et ses enfants ? « Une bien belle idéologie de vie, je suppose, pas toujours simple de s’y tenir »

Sans le vouloir, la dame avait jeté un froid sur son propre esprit, son regard avait dû dévoiler cette vague d’incompréhension qu’elle tentait tant de camoufler jusque là. Secouant doucement la tête, amenant la conversation vers toute autre chose et cette idée de nouvelle coutume barbare à découvrir, elle resta une nouvelle fois silencieuse. Fermer la porte, la fenêtre, les gens étaient-ils à ce point fou ici ? La dame dut opiner plus vivement qu’elle ne l’aurait voulu, alors qu’elle mémorisait l’information en rendant un sourire à celui qui semblait plus agréable lorsqu’il dévoilait sa dentition. La conversation fut néanmoins stoppée dans son élan par l’arrivée d’une nouvelle intrigante jeune femme. Cette dernière semblait inquiète, presque apeurée, sans que cela ne touche outre mesure la comtesse qui commençait à fatiguer. Journée difficile, animation, flirt avec la mort, oui, Apolline avait suffisamment donné pour aujourd’hui.

Pour autant, comme souvent, laissait-elle la main au milicien, sans s’offusquer d’une quelconque possibilité positive –dans le fond elle s’était même attendue à ce qu’il dise oui sans aucune hésitation-. Artorias s’était contenté de flatter l’étrangère, celle-ci avait semblé satisfaite des quelques promesses et avait finalement disparu, sans que la noble ne lui offre le moindre signe d’intérêt. Trop surprise par cette réaction, la brune avait dû ouvrir les lèvres, prêtre à formuler une question, avant de refermer l’ensemble devant la nouvelle prise de parole de l’homme d’armes.


- « Bien, c’est vous le responsable et le chef pour ce type de décision de toute façon, non ? » elle roula des épaules, perturbé par cette décision, sauver la veuve, l’orphelin et l’apothicaire n’était-ce pas son but premier ? « Est-ce moi la responsable de votre refus ? » finit-elle par questionner en conclusion à ses propres réflexions.

Ce fut un premier silence, alors qu’elle le détaillait, les sourcils légèrement plus froncés, il venait de lui chiper la bouteille pour la terminer. Ce fait qui n’aurait pas dû la déranger outre mesure sembla un brin l’agacer, avait-elle appris en une soirée qu’il était plus simple de se réfugier dans le fond de son verre, que dans une réelle conversation sincère. Ce fut par la suite le retour de bâton, la question de son occupation, pour un ancien noble, cela semblait la surprendre un peu qu’il ne soit pas réellement au courant de l’occupation des dames, néanmoins, fallait-il bien avouer qu’avec l’arrivée de la fange tout avait été plus ou moins bousculé.

- « Ce n’est rien » fit-elle dans un premier temps « Je m’occupe de nos biens, le temps que père récupère un peu. » avoua-t-elle sans pour autant laisser entrevoir qu’elle gérait l’ensemble depuis un petit temps « J’applique ses décisions le plus souvent » un petit mensonge « Nous n’avons pas… » ça s’était un peu plus difficile à dire « Enfin, si, je suppose que nous avons énormément de domestiques, mais moins qu’avant. Je ne suis pas à plaindre, ma vie n’a pas réellement changé » répondit-elle parfaitement consciente de ce fait « Je commence ma journée au temple généralement, pour échanger avec les prêtres et participer à la prière du matin, je fais ensuite envoyer des gens pour vérifier que nos boutiques se portent bien, que nos employés n’ont besoin de rien. » faisait-elle ensuite tout l’administratif par la suite « Le reste, en tant que femme, comme avant, c’est beaucoup de gestion relationnelle, se tenir informer. »

Elle fit silence un instant, pour la seconde fois, passait-elle volontairement les moments qu’elle passait sur le haut des remparts à détailler le vide, à détailler l’endroit où sa famille avait été engloutie, avait-elle appris à taire sa rancœur, à ne pas évoquer les nombreux moments où elle s’imaginait se venger et y parvenir. Puis ce fut cette fin de soirée, la dame ne l’avait finalement pas vu défiler et lorsqu’Artorias évoqua le fait qu’il était l’heure de dormir, elle avait presque paru déçue. Les regards s’étaient de nouveau effleurés, simplement, sans qu’elle ne soit gênée, semble qui ne soit gêné, l’avait-il accompagné jusqu’en bas des marches, laisser ses lèvres effleurer le dos de sa main, avant d’atteindre qu’elle soit en haut pour disparaître. Ivre, elle lui aurait bien proposé de rester un peu avec elle, d’échanger encore un peu, avait-elle envie de croire que cet homme n’était pas le complice par abstinence de réaction du Duc, pour autant, lorsqu’elle s’était retournée en haut des marches, Artorias avait disparu. Ses lèvres s’étaient pincées, avant qu’elle ne réalise l’idiotie de la proposition qu’elle allait faire, proposer à un milicien de rejoindre sa chambre pour ‘converser’. Naïve.

Rentrant dans sa chambre, celle qui lui était attitré tout du moins, la dame ne put que réaliser les recommandations, sans trop savoir pourquoi, elle installa le loquet juste derrière sa porte, ferma minutieusement les volets, puis la fenêtre, avant de détailler dans cette obscurité presque complète son lit. Dormir habillé, ce n’était même pas imaginable à ses yeux, dormir nue non plus, alors quoi faire ? Repassant la porte de sa chambre, la dame était redescendue à l’étage inférieur, s’autorisant à déranger la maîtresse des lieux qui n’avait pas pu s’empêcher de la détailler avec des gros yeux.

- « C’pas commun pour un couple de pas dormir ensemble » grommela-t-elle en astiquant une chope « Qu’est-ce que je peux faire pour vous ma petite dame ? »
- « Pourrais-je abuser de votre gentillesse… Vous n’auriez pas… une tenue de nuit ? Et nous ne sommes pas… mariés, c’est pour ça. » ajouta-t-elle sans paraître particulièrement convaincante
- « Mh, je vois, je vous rapporte ça, m’enfin le laissez dormir à l’écurie, ce n’est pas très… »

Elle roula des épaules avant de renvoyer la pauvre comtesse d’un signe de la main. Fronçant les sourcils, la dame de Pessan du déglutir à plusieurs reprises pour prendre sur elle et remonter. La porte fermée, elle fut de nouveau rapidement ouverte pour récupérer une robe en lin blanche, avec un lacet eu niveau de la poitrine pour mieux la fermer. Remerciant la dame, elle avait de nouveau fermé la porte, replaçant évidemment le loquet. Quittant ses vêtements, la dame avait enfilé cette tenue toujours trop large pour elle, les lacets furent serrés sans que le décolleté ne puisse paraître réellement non plongeant. Se glissant dans la couche qui n’avait de cesse de grincer, elle eut plus de mal à trouver le sommeil, malgré les vagues de fatigue qui l’animaient. Par la trinité, pourquoi Artorias ne lui avait-il pas dit qu’il allait dormir à l’écurie ?

Après un temps la dame avait finalement réussi à trouver le sommeil, ce ne fut que le bruit du grincement du bois recouvrant le sol, puis la sensation très réaliste qu’on tente d’ouvrir sa porte qui provoqua son réveil. Le cœur tambourinant dans sa poitrine, la de Pessan s’était redressée, avisant la porte qui semblait résister, jusqu’à soupirer de soulagement quand tout redevint silencieux. Se relevant, elle ne put que déposer son oreille contre le bois de l’ouverture, attentive, avant de frissonner en percevant une nouvelle fois le plancher grincer. Une nouvelle fois, la porte sembla vouloir être ouverte et cette fois-ci, la dame n’allait pas se laisser faire. Avançant du bout des orteils, elle attrapa la chaise, souleva le loquet pour déverrouiller l’ensemble de manière à laisser voir que l’ensemble était ouvert, se recula pour laisser la porte s’ouvrir, souleva la chaise pour l’abattre de toutes ses forces sur celui qui venait d’entrer avant d’écarquiller les yeux.


- « . . . »

Il ne lui avait pas fallu bien longtemps pour réaliser que celui qu’elle venait d’agresser n’était d’autre qu’Artorias, sous la surprise, aucun son ne s’était échappé de ses lèvres, alors qu’immobile, elle observait l’homme qui se trouvait sur le sol. Son premier réflexe fut plutôt surprenant, repousser et verrouiller la porte. Puis ensuite, elle se laissa tomber genou à terre pour retirer le débris de bois, toujours parfaitement silencieuse. Ses prunelles n’étaient pas entièrement habituées au réveil et de ce fait, pas parfaitement acclimater à l’obscurité, pour autant, les quelques marques que ses doigts parcouraient lui firent réaliser qu’elle n’était pas responsable du plus gros des hématomes.

- « Artorias ? » murmura-t-elle doucement « Puis-je savoir pourquoi vous vous amusez à tenter de rentrer dans ma chambre en pleine nuit ? » ajouta-t-elle plus nerveuse, essayant de gérer son inquiétude avant de la laisser finalement surgir « Et qu’est-ce qui s’est passé ?! » ajouta-t-elle finalement brusquement sans pour autant parler de sa propre action à son encontre « Vous allez bien ? »

Elle glissa une main au niveau de son visage, avant de finalement l’aider à se relever, sa tête semblait un peu douloureuse, cependant, elle tâchait de l’ignorer sur l’instant. L’aidant à se relever –grognant si il le fallait ou le tirant jusqu’au lit si il était inconscient (en s’aidant du tapis)-. Une fois plusieurs efforts –gros effort ou moindre en fonction de son état de conscience- elle le fit s’asseoir ou s’allonger, avant de reprendre la parole. Inquiète véritablement pour la première fois, elle ronchonna quand il voulut prendre la parole :

- « Vous ne bougez pas d’ici. » fit-elle sévèrement « NON, je ne veux rien savoir, vous ne bougez pas d’ici, regardez un peu votre tête et.. vous avez fait irruption en plein milieu de la nuit dans MA chambre. » Fronçant les sourcils, les orteils à l’air libre pianotant sur le bois froid elle ajouta « Bon, je reviens, non, non, je ne veux rien savoir, vous laissez votre prestigieux petit fessier sur la couche et si à mon retour il ne s’y trouve pas, croyez-moi je ferais de votre vie un véritable calvaire »

Menace, débit de parole plus rapide, froncement de sourcils régulier, la dame elle-même n’était pas convaincue de ce qu’il fallait faire, n’avait elle-même pas eu le temps de se soucier de sa robe en lin, de ses pieds dévoilés, des chevilles qu’on pouvait observer ni même de ses avant-bras et de se décolletés. Levant un doigt menaçant vers l’homme d’armes pour l’inciter à ne pas bouger, elle avait disparu à l’étage inférieur, sans prendre le temps de se chausser. Dans l’obscurité, difficile de voir quoi que ce soit, surtout dans un lieu qu’on ne connaît pas. Elle avait heurté une chaise, puis une table, avant de passer derrière le comptoir pour récupérer une bouteille d’un alcool qui sentait terriblement fort. Remontant avec un morceau de tissu également et miraculeusement volé, elle rentra dans la chambre avant de refermer le tout ainsi que le loquet :

- « J’ai trouvé de quoi… nettoyer… je crois. » Souffla-t-elle avant d’ouvrir la bouteille et d’imbiber un morceau du tissu du liquide qui lui donnait la migraine « Ne bougez pas » elle s’installa à côté de lui tapotant sur les blessures qu’elle pouvait voir « Qu’est-ce qui s’est passé ? » questionna-t-elle « Une bagarre d’ivrogne dans le crottin de l’écurie ? » si elle tentait un peu d’humour, ses mouvements étaient doux, sa main tremblante trahissant son inquiétude « Vous restez là pour le reste de la nuit. » fit-elle en imbibant une nouvelle fois le tissu avant de redéposer la bouteille au niveau de ses pieds « J’ai suffisamment dormi de toute façon… » souffla-t-elle finalement comme pour argumenter, elle avait besoin de réponses.

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