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 Espoir d'échappatoire (PV Flore Maisonfort)

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Victor de RougelacGouverneur de Sombrebois
Victor de Rougelac



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MessageSujet: Espoir d'échappatoire (PV Flore Maisonfort)   Espoir d'échappatoire (PV Flore Maisonfort) EmptyJeu 19 Déc 2019 - 23:17
~ 15 septembre 1166 ~
~ Les Faubourgs ~
~ Au levé du soleil ~


Après la tragique disparition de son épouse, le Comte de Rougelac était en proie à un deuil qui semblait durement l'affecter. L'homme s'isolait le plus clair de son temps, retardant d'ailleurs son prochain séjour à Sombrebois. Broyer du noir était presque un euphémisme. Le mondain était rongé par la détresse et son état mentale le rendait étonnement impulsif et violant. Son personnel de maison etait le premier a en faire les frais et des coups de colère du quadragénaire s'en suivait souvent une phase où il se recluait dans son office à peine éclairée de quelques bougies, rideaux et tentures tirés pour qu'aucune clarté ne vienne s'infiltrer dans la pièce.

L'homme voulait faire face à cette terrible épreuve, mais de quelle manière ? Sa vie personnel venait de s'effondrer avec la perte de son épouse qui s'était donnée la mort, le privant d'amour et d'héritier. Il lui fallait à tout prix noyer son chagrin, trouver le moyen d'oublier pu tour du moins de panser une plaie qu'il savait compliqué à faire cicatrisé. Ainsi, après avoir écarté plusieurs pistes, il porta son dévolue sur une option aussi dangereuse qu'éphémère : faire appel à un herboriste.

Ainsi, jouant de ses relations, un nom revint à plusieurs reprises dans ses prospections discrètes auprès de la noblesse et de la bourgeoisie. Une certaine Flore Maisonfort dont on ventait ses talents pour guérir de certains maux que la médecine traditionnelle était incapable de soigner. Seulement, Rougelac n'avait pas l'intention qu'une quelconque rumeur ne vienne salir son statut de nouveau veuf. Conséquence de cette prudence, il avait décidé de quitter son Manoir, seul, avant le levé du soleil pour se rendre dans les faubourgs en tout anonymat grâce au port d'une longue tunique à capuche qui dissimulait son visage jusqu'à la naissance de son nez.

Alors que le soleil laissait ses premières rayons fissurer l'obscurité, le Comte de Rougelac pressa le pas dans un calme apparent. S'il ne fut pas si aisé de s'orienter dans les dédales de ruelles des faubourgs, Victor arriva tout de même à bon port alors que l'obscurité s'effaçait peu à peu. Devant cette humble et modeste maison, ou chaumière, Victor n'hésita pas une seconde à frapper avec assurance contre la porte de son poing droit. Il lui était si vital de panser ses plaies de l'esprit qu'il en oubliait que la fameuse jeune femme qui était susceptible de pouvoir l'aider devait sans doute encore être dans les bras de Morphée. Mais qu'à cela ne tienne, il frapperait jusqu'à tant qu'on lui ouvre, manquant à la bienséance, preuve d'une souffrance, de trouble mentaux... qu'il devait vite, très vite combattre.
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Flore MaisonfortHerboriste
Flore Maisonfort



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MessageSujet: Re: Espoir d'échappatoire (PV Flore Maisonfort)   Espoir d'échappatoire (PV Flore Maisonfort) EmptyVen 20 Déc 2019 - 1:34
Je ne sais pas vraiment ce qui m’a fait ouvrir les yeux. Enfoncée dans ma paillasse, à l’étage, enroulée dans cette épaisse cape de laine bordée de fourrure si précieuse, je dors d’un sommeil rempli de mes rêves chéris quand j’entends un bruit sourd. Est-ce le cœur battant de mon bien aimé, celui contre lequel je me vois dormir en rêve, ou bien ma porte qui s’ébranle sous des coups puissants ? Je me vois, dans ce rêve, me redresser à demi, prenant appui sur mon avant-bras pour sourire à un Jehan qui s’estompe dans un flottement éthéré. Les yeux me piquent, ma respiration accélère légèrement, un haut le cœur furtif me saisit alors que je m’aperçois que je ne rêve plus. Je regarde cette place vide à mes côtés, auparavant occupée par un doux souvenir, et sursaute à un énième coup porté à ma porte. La violence du choc me fait froncer les sourcils. Il n’y a que les miliciens pour frapper avec autant d’insistance de si bon matin. Les miliciens ou les patients qui ont besoin d’une aide urgente. Etant donné ma position plus que précaire en ces faubourgs maudits où tout un chacun s’entend à me laisser mourir dans ma solitude, je penche donc pour un milicien. Or, mon dernier contact avec l’un d’entre eux n’ayant pas été des plus cordial, je prends tout mon temps pour m’extirper du petit nid bien chaud dans lequel je m’étais lovée avant de descendre, en chemise, pieds nus, les cheveux libres. Une fine lueur, à peine perceptible, filtre par-dessous ma porte, m’indiquant que le soleil n’en est encore, lui aussi, qu’à un pénible réveil. A un nouveau coup, terrible celui-ci, je drape mes épaules du vieux châle de laine marron de ma mère avant de venir ouvrir légèrement la porte, avec d’infinies précautions, de manière à me cacher un peu tout en observant la personne qui se trouve là.

- Oui ? De quoi s’agit-il ?

Je dois paraître bien chétive et minuscule face à celui qui se tient là, drapé dans une cape qui le dissimule parfaitement. Je constate avec une légère angoisse que je me suis trompée et qu’il ne s’agit pas d’un milicien. Ni d’un paysan. Non. C’est…autre chose. Quoiqu’il en soit, je regarde à gauche, puis à droite, avant d’ouvrir la porte un peu plus grande. Les rues ne sont jamais sûres, a fortiori de si grand matin alors que le soleil n’est pas encore dévoilé. Une attaque peut survenir à tout instant, qu’elle soit d’origine fangeuse ou, hélas, bien humaine. Je ne peux m’empêcher de songer, l’espace d’un instant, à la parfaite inutilité de mes pièges de défense. L’inconnu qui me fait face a une bonne étoile…Cela étant, il a la décence, lui, de frapper avant d’entrer. C’est donc la signature d’une personne polie, ce qui n’est pas rien, dans ce pays rempli de mufles de tous poils. Même s’il a insisté comme un fou pendant de longues minutes.

- Entrez...Ne restez pas là, les lieux ne sont pas sûrs…

Je sais. C’est complètement irresponsable de laisser entrer un inconnu chez soi mais…personne ne se déplace chez moi de si grand matin sans avoir une raison valable. La porte fermée et soigneusement verrouillée, je murmure alors :

- Ne bougez pas, je dois faire un peu de lumière, mon feu est presque éteint et il fait fort sombre. C’est pour vous éviter de heurter quelque chose et de vous faire du mal…Un instant.

Je serre mon châle un peu plus près de moi avant de me rendre près de mon âtre, là où se trouve ma petite réserve de bûches. L’inconnu, quant à lui, ne verra pas grand-chose. Tout au plus arrivera-t-il à distinguer une petite silhouette toute fine drapée de blanc qui se déplace vers des braises rougeoyantes avant de s’agenouiller pour y jeter des morceaux de bois. A l’aide de mon tisonnier, je remue les morceaux rougis sous le bois sec ce qui a pour effet de réveiller les flammes qui commencent à se répandre joyeusement sur les bûches, apportant enfin un peu de lumière dans une pièce fort sombre. L’occasion est là de nous observer attentivement, ce que je ne manque pas de faire bien sûr. Ce qu’il verra, lui, c’est une jeune femme toute mince dans une chemise rapiécée qui lui arrive aux mollets, aux longs cheveux bruns et au pénétrant regard marron, regard présentement braqué sur lui, interrogateur et perplexe.

- Cela fait longtemps que je n’ai plus reçu qui que ce soit de si grand matin. De quoi avez-vous besoin, monsieur ? Et qui êtes-vous ?

La lumière lui permettra également de voir mon intérieur. La pauvreté règne ici en maîtresse, tout autant que la propreté. Point de décoration, point de tapis ni de plancher. Juste l’élémentaire mobilier de ceux qui n’ont rien de plus que ce qu’on leur a laissé : une petite table, deux petits tabourets, une paillasse dans un coin, et deux étagères chargées de pots en tous genres, sans parler des plantes qui sèchent par bouquets entiers, pendus aux poutres. Il règne ici une odeur douce et apaisante. Cela dit, dans cette atmosphère feutrée, je vérifie d’un regard que ma lame se trouve bien sur mon étagère, à portée de main…Sait-on jamais…a
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MessageSujet: Re: Espoir d'échappatoire (PV Flore Maisonfort)   Espoir d'échappatoire (PV Flore Maisonfort) EmptyVen 27 Déc 2019 - 9:46
Au bout de quelques minutes à tambouriner du poing contre la porte en bois, Victor fut soulager de voir cette dernière s'entrouvrir, laissant se dévoiler les bribes d'une silhouette frêle. C'était bien naturel de se montrer prudent à cette heure si matinale mais le Comte, dissimulé dans une sombre cape à capuche n'eut pourtant pas à la convaincre bien longtemps avant que cette dernière ne lui donne accès à son domicile.

- J'ai besoin de vos services et cela ne peut attendre.

Observant la jeune femme balayer du regard l'extérieur, il fut alors soulagé de la réaction de Flore et s'engouffra prestement dans son antre. Respectueux de son hôte de fortune, le mondain campa alors dans l'entrée pour laisser l'herboriste donner un peu de clarté aux lieux, permettant au passage à Victor difficilement détailler du regard la jeune femme portant une longue chemise de nuit ainsi qu'un châle en laine. Ce ne fut que lorsque la frêle silhouette raviva le feu de l'âtre que les détails de sa silhouette se révélèrent au Comte.

Un long silence s'en suivit tandis que les deux êtres s'observaient. L'environnement dans lequel venait de s'engouffrer de Rougelac lui rappelait l'humble chaumière d'Héloïse Coutrier. Le confort y était bien spartiate, une forme de pauvreté transpirant des lieux, était ce donc monnaie courante dans les faubourgs ? Mais l'atmosphère douce et feutrée ne semblait pas inquiéter le mondain, qui après avoir balayer la pièce du regard, posa son attention sur ces deux amandes certi de marron qui le scrutait avant de l'interroger de vive voix.

Entre ouvrant la bouche, Victor allait prononcer quelques mots avant que son attention ne se reporte sur l'endroit que fixa discrètement l'herboriste. Quelque chose d'important semblait se trouver sur l'étagère tout à côté d'elle et le Comte présumait qu'en telle circonstance cela devait être un objet d'autodéfense. Se raclant la gorge, il releva les avant bras lentement puis retira sa capuche, dévoilant son visage de quadragénaire encadré d'une barbe poivre et selle soigneusement taillée.

- Avez-vous besoin de connaitre ma réelle identité ? J'imagine que de savoir que je fais parti de la Haute, vous suffira comme réponse. Je suis navré de vous importuner de si bon matin, seulement... l'objet de ma visite m'oblige à la plus grande prudence et discrétion.

Approchant de la modeste table, il en fit prudemment le tour, cherchant à rompre la distance avec la mystérieuse brunette, présentant ses paumes en guise de bonne fois.

- Je ne suis point là pour vous faire le moindre mal. A tout vous avouer, je suis ronger par des maux et j'avais l'espoir que vous m'aidiez à m'évader de ma geôle de souffrance. Votre réputation n'est plus à faire et je serais prêt à vous rétribuer à la hauteur de l'efficacité de vos remèdes. L'on dit que certaine herbe et décoctions peuvent faire oublier.

Il se tut, la scrutant, attendant sa réaction. Il était prêt à tout et évidemment, il devait aussi obtenir en retour certaines garanties de discrétion.
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MessageSujet: Re: Espoir d'échappatoire (PV Flore Maisonfort)   Espoir d'échappatoire (PV Flore Maisonfort) EmptyVen 27 Déc 2019 - 11:53
Je prends quelques secondes, ce qui semble une éternité d’impolitesse finalement, à observer ce visage qui vient de s’extirper de sa capuche de ténèbres. La surprise est de taille. Je ne peux d’ailleurs m’empêcher de hocher la tête, circonspecte. J’avais bien compris que la personne qui venait de si grand matin chez moi est quelqu’un d'aisé. Rien qu’à la qualité de sa cape, je l’avais compris. Cependant, je dois avouer que je ne m’attendais guère à retrouver cette qualité dans le soin apporté à sa personne. D’ordinaire, les hommes sont d’une telle négligence…Les cheveux hirsutes, la barbe emmêlée, le teint froissé et je vous fais grâce des senteurs propres aux personnes qui désertent volontairement les salles d’eau. Ici, rien de toute cela. Une barbe entretenue, une coiffure irréprochable, une silhouette agréable…C’est tellement…exotique, car je n’ai pas vraiment d’autre mot pour qualifier cette vision, que je ne peux m’empêcher d’éprouver une certaine fascination pour ce que je vois. Un homme propre et qui prend soin de lui. Par les Dieux, je désespérais de voir cela un jour. M’apercevant que je suis en train de le regarder comme s’il s’agissait d’un animal étrange, je me reprends et tousse un peu, pour me donner une petite contenance.

- A dire vrai, j’aime savoir qui se trouve mon toit. Après, comme je le dis à quiconque passe le pas de cette porte, tout ce qui se dit ici, tout ce qui se passe ici, reste ici. On a déjà essayé de me faire parler, cela n’a pas fonctionné.

Je ne pus m’empêcher de songer à la sergente qui avait déboulé ici il y a quelques semaines, en me posant des questions sur un de mes clients. Un bref sourire rêveur avant de revenir à mon anonyme invité :

- Mais soit, gardez votre identité pour vous, si cela vous met en confiance. Je m’appelle Flore.

Je dois avouer que je suis assez mal à l’aise avec les membres de la Haute, comme il dit. Habitués à des richesses que je n’ai pu apercevoir qu’une seule fois, rompus aux discussions relevées et à tous les arts qui me sont inaccessibles, ils ont des attentes qui sont parfois étranges, différentes du commun du petit peuple qui venait me voir autrefois. Songeant au baron de Sombreval avec un petit sourire, je ne pus m’empêcher d’établir la comparaison. Qui n’est pas du tout en faveur du baron. Avec l’habitude de cerner les personnes qui entrent ici, j’ai vite compris que la personne qui me fait face fait partie de ces sphères dont on ne discute que peu, parce que totalement inconnues des gens comme moi. Le voilà d’ailleurs qui approche, mains levées, en signe de bonne foi. Je serre un peu plus mon châle contre moi mais ne recule pas. Il n’a pas l’air agressif, il a l’air…fatigué.

- L’on vous a dit vrai, Monsieur. Mais…Pour que ces herbes soient efficaces, il faut avant tout…parler.

Ce n’est que vérité. Les plantes ne font que la moitié du travail. C’est ce que je compte lui expliquer bien sûr, alors je lui montre un tabouret, juste devant le feu et dit, d’une voix tranquille :

- Asseyez-vous.

De mon côté, je vais chercher un tabouret pour que je puisse lui faire face et le dépose devant le feu, avant de murmurer :

- Je ne serai pas longue.

Je vais le plus tranquillement du monde à l’arrière de ma maison pour y puiser de l’eau et remplir une petite marmite que je reviens déposer sur la crémaillère avant de prendre place face à lui, me posant mille questions. Les mains jointes sur mes genoux, je profite de la bienfaisante chaleur à peine retenue par le tissu léger de ma chemise. Le châle achève de me réconforter, je suis tranquille quand je le regarde à nouveau, en esquissant un petit sourire entendu.

- De l’eau pour une infusion. Vous m’avez éveillée et j’ai une petite routine matinale à suivre. Quoiqu’il en soit, comme je vous le disais, il faut que vous me parliez. Les herbes ne sont qu’une aide, un coup de pouce afin de vous aider à aller mieux mais, croyez en mon expérience, rien ne vaut une discussion au calme avec une boisson chaude et un feu, en compagnie d’une personne qui ne vous jugera pas. C’est comme cela que je procède. Et en fonction de ce que j’entends, je peux adapter le traitement dont vous avez besoin. C’est efficace. Du moins n’ai-je jamais entendu le moindre retour négatif de la part de mes patients…

Un autre sourire bienveillant et je murmure alors tout en vrillant mon regard au sien:

- Dites-moi ce qui vous hante.
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MessageSujet: Re: Espoir d'échappatoire (PV Flore Maisonfort)   Espoir d'échappatoire (PV Flore Maisonfort) EmptyMer 1 Jan 2020 - 12:14
Il était toujours étrange de se retrouver observer tel un être étrange, loin du commun des mortels. Cela ne gênait pas le moins du monde Victor même s'il se demandait bien ce qui pouvait autant fasciner la jeune femme lorsqu'il baissa sa capuche. Lui adressant un sourire poli, le sang-bleu vit la demoiselle rapidement reprendre ces esprits et s'en retrouver mal à l'aise face à ce qu'elle venait de faire. Tout portait à croire qu'elle n'avait pas tant que cela l'habitude de s'entretenir avec des gens de la Haute ? C'etait une supposition, car après tout, d'où pouvait venir sa gebe si ce n'était pour cette raison ?

Rompant le silence, elle rétorqua finalement au Comte de Rougelac en le rassurant sur la totale confidentialité qu'il pouvait obtenir sous son toit. Restant interdit, il balaya une fois de plus la pièce du regard, songeur, avant de reposer son attention sur l'herboriste qui finissait de se présenter. Apres tout... elle n'avait pas érigé sa réputation en trompant ses clients et en les vendant en pâture.

- Enchanté Flore. Ainsi, si je puis vous faire confiance, vous avez devant vous le Comte de Rougelac.

Se faisant et après les différents faits et gestes, le mondain se retrouva invité à s'asseoir le temps que la jeune femme n'achève une besoin pour enfin venir lui faire face, cul sur un tabouret de fortune. Se montrant souriante et agréable dans ses braies simple qui masquait la silhouette du moindre de ses attributs féminins, Flore reprit la parole, incitant son client à délier sa langue, condition synequanum dans l'exercice de ces talents. Jetant tour à tour son regard sur l'herboriste puis sur la marmitte qui allait être nécessaire pour l'obtention d'infusion qui finalement serait bienvenue l'une comme l'autre des partie, Victor prit une légère inspiration avant d'entre ouvrir la bouche.

- Ce qui me hante... Trois unions successives et... Trois "veuvages". Mon nom disparaîtra, tout ce que j'ai bâti n'aura eu de sens si nul succession. J'ai besoin d'oublier le... suicide de mon épouse.

Il baissa la tête, loin à présent de faire ressortir son port altier d'ordinaire.

- Je le sent... je vais retomber dans mes travers... vers mes démons... j'ai besoin de me sentir léger et ne plus porter le poids de mes échecs... des blessures de mon âme...

Il releva le menton pour dévisager la jeune femme.

- Me comprenez-vous ? J'ai besoin d'un traitement... fort... efficace... même si éphémère. Je dois surmonter ces moments morne, lugubre qui accompagnent mes journées. Donnez moi ce que vous avez de plus puissant car je craint qu'aucune discussion ne guérirames maux.
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MessageSujet: Re: Espoir d'échappatoire (PV Flore Maisonfort)   Espoir d'échappatoire (PV Flore Maisonfort) EmptyMer 1 Jan 2020 - 16:57
- Le Comte de Rougelac…

Je viens de murmurer ces quatre mots, tout à fait abasourdie par ce que je viens d’entendre. J’habite les Faubourgs, je déteste la cité mais je n’en reste pas moins une citoyenne pourvue d’oreilles et de bon sens. Celui qui est là, juste en face de moi, je l’aurais giflé il y a de cela quelques mois, à l’époque de ma plus noire misère et de mon plus complet dénuement. Oui. Je l’aurais giflé. J’avais déjà évoqué ce sujet sensible avec la douce Irène, cet écart affreux entre les très riches qui ont absolument tout et les très pauvres qui n’ont absolument rien. Je lui avais fait part de toute ma rancœur à leur sujet, de leurs débauches honteuses alors que tant de gens meurent de faim, de leurs habits d’une extravagante richesse alors que des petits enfants n’ont même pas de quoi se chausser et vont nus pieds par la boue des chemins… Et le nom qui revenait le plus dans tout ce que j’ai entendu, c’est le nom de celui qui présentement requiert mon aide. Aurais-je été mauvaise et cynique que je l’aurais fait payer de la plus basse des façons une vie que je hais et que je subis. Serait-il venu il y a de cela quelques mois que je me serais fait un plaisir de lui servir une purée à la boue agrémentée aux cailloux. Et pourtant, que vois-je, là, assis sur mon petit tabouret ? Un homme triste. Je ne peux réellement cacher ma surprise et ne manque pas de lui en faire part, en reprenant les formules apprises auprès de la comtesse et du baron qui sont venus me consulter.

- Excusez ma surprise, Monseigneur. L’on dit que vous êtes l’homme le plus riche et le plus influent après le Roi…J’imaginais que vous aviez des guérisseurs personnels…Quelqu’un qui ne s’occuperait que de vous.

Le sifflement de la vapeur d’eau secouant le couvercle de la marmite me tira d’un petit embarras. Avec d’infinies précautions, je soulève la marmite et la dépose sur la table, tout en écoutant le comte qui se confie enfin. Du moins un tout petit peu. Je suspends un instant mes gestes à l’évocation de ce suicide avant de reprendre mon activité, perplexe.

- Je suis désolée pour vous, Monsieur le Comte.

Je me dirige à petits pas vers l’étagère pour en saisir trois petits pots préparés d’avance et en extirpe des feuilles ainsi que des baies séchées que je plonge dans l’eau chaude. Toujours à son écoute, j’attire à moi les volutes de vapeur très odorante dont je savoure le parfum, les yeux fermés. Enfin, un léger sourire s’affiche sur mes lèvres. J’ôte alors mon châle pour le déposer sur la table, la chaleur régnant à présent partout. Prenant part réflexe deux petits bols cabossés sur une autre planche de l’étagère, je murmure, à son attention.

- Vous avez peur d’être seul. D’avoir vécu pour rien et de ne laisser aucune trace de votre existence sur cette terre. C’est quelque chose, hélas, que je ne comprends que trop bien.

Une pincée de celui-ci, un ajout par là et voilà ma petite tisane aux rêves prête à être servie. J’hésite un instant à lui en offrir. C’est fort et j’ignore l’effet que cela aura sur lui, le dosage étant prévu pour ma personne et non la sienne. Cela étant, il est grand, fort et en santé, il supportera sans nul doute ce qui est prévu pour une toute petite femme comme moi, après tout. Toujours debout, je regarde les petits bols et les remplis pourtant avant de les déposer sur la table. A petits pas, je reviens près de lui et approche mon tabouret du sien, en confiance. Il ne verra rien de plus qu’un visage compatissant, sincèrement, ainsi qu’un sourire gentil. Une chance pour lui, réellement, que j’ai passé une belle soirée il y a de cela deux ou trois jours et que je suis encore sous le coup de cette rêverie faite réalité sans quoi il y a fort à parier que j’aurais été beaucoup moins aimable avec lui, noble comte ou pas. En effet, en cet instant précis, je meurs littéralement d’envie d’apaiser mes propres douleurs, comme tous les matins depuis des semaines. C’est aussi, sans doute, ce qui me rend si compatissante à son égard.

- Les démons, comme vous les appelez…Ce ne sont que les fantômes de vos regrets. La solitude, l’amertume, les angoisses qui y sont liées…Tout cela leste votre cœur et votre âme aussi lourdement qu’une pierre au cou d’un noyé. Ce que je vous offre, moi, c’est de vous délester, le temps des effets d’une tisane de ma composition, de tous ces poids qui vous empêchent de vivre et qui vous font baisser la tête.

Me relevant doucement, je tends la main vers un des deux petits bols et le lui tends :

- J’ai moi aussi des raisons de fuir des démons. Alors je prends ceci. Un peu chaque matin pour me permettre de voir la lumière au lieu de me morfondre dans les Ténèbres. Un peu chaque soir avant le coucher pour rêver. Revoir en songe tous ceux qui ont eu mon affection et qui m’ont quittée.

Je cherche à capter son regard pour qu’il comprenne bien ce que je lui explique.

- Cela ne sera que temporaire, une aide afin de vous soulager le temps d’une heure, peut-être deux. Il se peut que vous ressentiez une intense chaleur, comme si vous étiez pris d’une fièvre subite mais cela ne dure pas. Après, seulement après, vous sentirez ces poids disparaître pour ne laisser la place qu’à l’apaisement et au…bonheur.

J’ai hésité sur ce dernier mot mais c’est ce qui s’approche le plus de ma propre perception des choses quand je prends cette tisane. C’est comme si tous mes ennuis, tous mes malheurs s’envolaient pour ne laisser la place qu’à une douce quiétude bienfaisante. Je ne peux plus m’empêcher d’en boire, c’est tellement commode, de fuir ce qui fait le plus mal sans avoir à lutter, encore et encore. Son petit bol à la main, je lui souris encore, en ajoutant, dans un murmure, tout comme je l’ai fait pour Ulysse:

- Si vous désirez soulager votre âme de tous ses poids, c’est tout ce que je peux vous offrir. Qu’en dites-vous, Monseigneur ?
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MessageSujet: Re: Espoir d'échappatoire (PV Flore Maisonfort)   Espoir d'échappatoire (PV Flore Maisonfort) EmptyJeu 2 Jan 2020 - 8:33
A l'annonce de son identité, la réaction de l'herboriste laissait à penser qu'il n'était pas un parfait inconnue pour elle. Cela se confirma très rapidement dans les mots qui s'échappèrent d'entre les lèvres de la jeune femme. Avouant sans honte sa surprise de savoir son client être un illustre noble, il ne se donna point la peine de rectifier la description que Flore faisait de lui. Certes, était il riche mais sa fortune s'était amenui depuis qu'il avait investi sur la place forte de Sombrebois. Mais il etzit toujours plaisant de se sentir idolâtré et considérer parmis les plus influent apres le Roi, que cela soit vrai ou faux.

Le sifflement de la marmite mit alors fin à cet étrange gène, cette situation légèrement cocasse qui laissait un instant les deux protagonistes de cette affaire interdit à tout autre parole. Ce faisant et alors que Victor laissait Flore aux bons soins de préparer ce remède, le mondain s'était donc lancé dans son récit, dévoilant ses maux et ses peines. L'herboriste prêtait une oreille attentive à la verbe de son noble client et non sans préparer sa décoction, elle lui exprima son soutien, tirant quelques premières conclusions qui n'étaient que trop vrai. Flore comprenait et c'était déjà un élément prépondérant dans l'affaire qui allait peut-être liée les deux individus et ainsi mettre en confiance le sang-bleu pour la suite de cette visite matinal et impromptu.

Tête baissée jusque là, le quadragénaire releva le menton lorsqu'il senti le tabouret de sa comparse se rapprocher du sien avant de voir le séant de la jeune femme s'y installer. La distance protocolaire venait d'être brisée et cette proximité nouvelle semblait mettre chaque partie un peu plus en confiance. Silencieux, Victor écouta alors religieusement l'analyse que lui offrait l'herboriste. Regrets, solitude, angoisse, nombre d'adjectifs qui tous qualifiaient son fardeau avec justesse. Loin de contrarier, corriger, protester, le Comte acquiesça mollement d'un hochement de tête avant de reporter son attention sur le bol que Flore lui tendis.

Son hésitation ne dura qu'une fraction de seconde avant qu'il s'en empart, continuant alors de boire les paroles de l'herboriste. Elle lui expliqua alors les bienfaits de cette infusion dont il ne connaissait pas le contenu mais qui lui permettrait d'oublier quelques heures durant ses maux dans d'agréables rêveries. Voilà qui le poussa à approcher le bol de ses lèvres avant de se figer et se voir capter son attention par celui de Flore dont l'échange de regard semblait parfaitement entendu.

La résidente des Faubourgs semblaient partager les meme souffrances et cela le délester d'un peu de son poids qui lui entravait la gorge. La fixant longuement, il trempait ses lèvres et en vue une gorgée précautionneusement, laissant en suspend sa reponse à la jeune femme. Ce faisant, il déglutit avant d'enfin lui exprimer son ressenti.

- J'en dis qu'il faudra prévoir une livraison quotidienne de votre traitement si celui ci me donne les effets escomptés.

Il reprit une plus longue gorger non sans en apprécier le goût et le parfum qui s'en diffusait.

- Sauf votre respect, que vous est il arrivé pour ainsi devoir trouver un tel remède si éphémère soit il ?

Il lui tardait que les effets s'opèrent à travers son corps et son esprit et sans doute englouti-t-il un peu trop rapidement l'infusion sans prendre en considération les avertissement de la jeune femme. Quelques minutes plus tard alors, une intense chaleur l'envahit, le contraignant a se délester de son veston non sans maladroitement chercher à garder intact les apparences. Nul fièvre pour l'heure mais pour Flore, certains signes n'allaient point la tromper.
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MessageSujet: Re: Espoir d'échappatoire (PV Flore Maisonfort)   Espoir d'échappatoire (PV Flore Maisonfort) EmptyJeu 2 Jan 2020 - 11:48
La réponse qu’il me donna ne me surprit en rien. Les âmes torturées cherchent toujours le moyen de fuir leurs bourreaux par tous les moyens possibles, je ne suis donc guère étonnée qu’il évoque la possibilité d’un usage quotidien.

- Je me permets de vous mettre en garde, Monseigneur, une nouvelle fois. Ceci n’est qu’un tout petit baume au milieu d’un immense travail que vous devrez accomplir afin de vous sentir mieux. Je ne doute pas que vous soyez entouré. Vous êtes le Comte de Rougelac. Les amis, partenaires, confidents ou même conseillers ne doivent pas vous manquer. Ne restez donc pas seul. Donnez vous les moyens…de redevenir vous-même.

Je n’arrive pas à croire que ce soit moi qui lui dise tout cela. Je le laisse prendre le temps de savourer son bol avec un petit sourire entendu avant de prendre le mien, à mon tour, pensive. Il serait sans doute préférable que j’applique mes propres maximes et conseils à moi-même avant de faire la leçon à d’autres mais voilà. Je suis lâche, en plus d’être terriblement isolée et constamment repoussée. Bien sûr, les gens qui ne me connaissent pas, ceux qui me rencontrent pour la première fois ne comprennent pas comment cela est possible, à l’image de celui qui s’est proclamé mon doudou officiel le temps d’une soirée magique. Et pourtant c’est bel et bien le cas. Sans ami, sans parent ni soutien, je ne dispose que de cette boisson aux vertus oniriques pour m’échapper de ce qui encombre mon cœur et mon âme. Il est impossible qu’avec sa réputation, sa richesse et sa prestance mon noble client soit dans la même situation de solitude. Je ne sais comment il vit, je ne sais pas où il vit, mais j’ai vu l’Esplanade, je m’y suis promenée, je sais que c’est un endroit merveilleux rempli de belles choses et de belles personnes dont l’agrément soulage le cœur. En tout cas, cela a soulagé le mien tant que j’ai pu m’y rendre. Sensible à la beauté des choses, des paysages ou des gens, j’y avais trouvé un réconfort certain et une tranquillité que je n’ai plus jamais retrouvée par la suite, hormis peut-être dans cette maison étrange en compagnie de Rémi.

Il a vidé son bol avec une rapidité un peu inquiétante. D’ordinaire, les clients sont plus méfiants. Une chance pour lui que le dosage soit destiné à une femme toute frêle, sinon il y a fort à parier qu’il serait déjà en train de suer comme une grotte sous ses beaux atours. Je bénéficie d’une certaine expérience qui me dicte de garder une tenue plutôt légère le temps que les premiers effets apparaissent. J’aurai bien le temps, dans quelques minutes, d’aller enfiler une tenue plus décente que cette chemise.

A mon tour, religieusement, je prends quelques sages gorgées de cette délicieuse boisson que mon corps réclamait en silence et souris à sa question, tout en regardant les flammes qui dansent dans mon âtre :

- Regardez autour de vous, Monsieur le Comte, que voyez-vous ?

Je prends une nouvelle gorgée et pose ensuite le bol sur mes genoux, avant d’y plonger le doigt, m’amusant un instant à former des petits ronds dans la boisson chaude, ne cessant de sourire. Un sourire forcé. Et triste. Il constatera, s’il est attentif aux détails, que cette maison est trop grande pour une personne seule, qu’il y là quelques tabourets, signes que d’autres personnes vivaient ici, sans parler de l’étage dont il a peut-être aperçu l’escalier. Aucun bruit, un silence monacal seulement perturbé par le crépitement des flammes et nos voix.

- La solitude et l’abandon sont des choses terribles à supporter, quelque soit votre rang dans la société. Je n’ai trouvé que ce petit moyen pour éviter de songer à ceux qui m’ont quittée. Ceux qui m'ont fait du mal. Ou ceux qui m'ont abandonnée. Cela fait moins mal.

Je termine mon bol dans une dernière longue gorgée avant de le déposer sur la table et enfin observer mon noble client avec attention. Mon corps est habitué à recevoir sa dose quotidienne, mais pas le sien et je ne peux m’empêcher de froncer les sourcils, très brièvement. Il a enlevé sa petite veste, déjà, et tente de conserver une attitude digne. Secouant la tête en fermant un instant les yeux, je me lève et approche en douceur, pour ne pas le brusquer.

- Vous permettez ?

A dire vrai, je n’attends pas sa permission. Debout face à lui, je pose le revers de mes doigts sur son front, en penchant la tête, ressentant cette chaleur annonciatrice de délivrance sous peu. Du bout de l’index, je souligne alors la ligne qui délimite sa chevelure au niveau de son front pour en recueillir la fine suée qui y perle de manière presque indistincte. Avec un tout petit sourire, je place une main sous son menton pour qu’il lève la tête vers moi afin de libérer sa gorge. Appliquée, je dépose mes doigts sur cette grosse artère palpitant sous la peau. Je sens alors toute la vigueur de ce sang qui pulse à un rythme élevé. Je ne suis pas inquiète, cela ne durera pas. Enfin, je prends son visage en coupe pour l’obliger à me regarder. Je veux voir ses yeux dont l’orbe noire située en leur milieu s’est considérablement élargie. Je lui souris tranquillement :

- Comment vous sentez-vous, Monseigneur ?

Il devrait avoir désormais une conscience aigue de ce qui l’entoure alors qu’un frisson tiède s’empare de lui. Il se peut même que des images lui reviennent, des images agréables de personnes qui lui sont chères, des odeurs familières aussi, bref qu’il ressente la quiétude qu’il recherche si avidement alors que les battements de son cœur ralentissent leur course effrénée. De mon côté, je me sens infiniment bien et en paix, enfin. Du moins pour les deux prochaines heures.
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MessageSujet: Re: Espoir d'échappatoire (PV Flore Maisonfort)   Espoir d'échappatoire (PV Flore Maisonfort) EmptyJeu 2 Jan 2020 - 13:27
Mise en garde, mise en garde ! Intérieurement, le Comte de Rougelac n'en avait que faire de ce conseil. S'il paraissait consentir à ouvrir ces chakra ou toute sorte de choses assimilé à cela, le mondain se persuadait que seul des plantes pouvaient venir à bout de ses maux et quelqu'en soit la quantité à consommer. D'ailleurs s'il avait avaler aussi rapidement le breuvage c'était bien dans l'espoir de rapidement se retrouver dans un état second pour lui faire oublier la mort de la Comtesse de Rougelac. D'extérieur, il cherchait à garder le lien avec l'herboriste et s'il écoutait les discours de cette dernière c'était avec une oreille distraite.

A vrai dire, Rougelac jouait et se jouait des apparences, un domaine dans lequel il excellait. Seulement, Flore cherchait à le maintenir sous contrôle et tentait de le guider vers le droit chemin de son traitement où la parole semblait prépondérante. Victor dû se résoudre alors à ne pas se cloîtrer dans son monde devenu ténébreux et leva finalement la tête pour observer la pièce et donner un peu d'intérêt à cette femme qui cherchait à soulager ses maux. Et ainsi partager aussi les peines de cette dernière.

- Je dirais que cette maison est bien trop grande pour accueillir une femme seule. A moins que cela ne soit l'héritage d'un aieux, vous n'étiez...


Il se tut alors, observant l'herboriste qui affichait un sourire forcé avant de confirmer une situation qui semblait transpirer d'entre ces murs. Une tragédie semblait donc l'avoir réellement frappé. Victor voulu réagir mais ce fut a ce moment précis qu'une chaleur envahit ses entrailles pour remonter le long de son échine. Il eut alors un peu de mal à réaliser tout ce qui se produisit autour de lui après cela, percevant à peine la silhouette de Flore rompre le peu de distance qui les séparait.

Permission ou non, tout semblait alors étrangement flou autour de lui et ce ne fut que le contact de la main sur son visage qui raccrochait Victor à la réaliste. Se sentant soudainement perdre de ses capacités physique et mentale, il laissa la jeune femme le manipuler jusqu a sentir son rythme cardiaque, son sang pulser sous les doigts de cette dernière. Il semblait devenu vulnérable et si la jeune femme eut prit part à un complot contre lui, elle aurait sans nul doute pu lui trancher la gorge ou rompre son cou sans que le mondain eut le temps de se défendre.

Fort heureusement rien de cela ne se produisit même si Victor aurait pu prendre plaisir à ce échappatoire qui aurait été définitif. Comment se sentait il ? Exactement comme ce que pouvait attendre la jeune femme, une conscience aigüe, un frisson tiède s'emparant de lui, Victor commençait à enfin sentir les méfaits ou bienfaits de cette décoction. De doux souvenirs lui revinrent alors à l'esprit. En pleine quiétude, rythme cardiaque ralenti, un sourire naquit sur son visage en toisant Flore qui prenait alors les traits du visage tour à tour de ses différentes conquêtes. D'Aalicia Calderan, à Grace de Barsey en passant par Kristina de la Broye puis Adelaide de Rougesoleil, toutes ses amantes, fiancées et épouses lui apparurent successivement tout sourire et sans s'en rendre compte, Victor enroula instinctivement l'un de ses bras autour de la taille de la demoiselle Maisonfort.

En pleine rêverie, il ne pouvait s'apercevoir de sa maladresse d'autant que les hanches de la jeune femme étaient aussi menues que cette de ses nobles conquêtes.

- Je me sent... apaiser... Aalic... enfin... Grâce... à moins que Kristi... non... c est bien toi Adélaïde...

De certains qui l'auraient vu ainsi l'auraient trouvé d'un pathétique mais Flore, elle qui lui avait affirmé de ne point le juger, pouvait elle tenir cette meme pensée à son egare ? Quand bien même elle aussi était sous l'emprise de l'infusion ? Mieux valait en tout cas qu'elle possède plus de lucidité que son client car ce dernier semblait déterminé alors à presser son étreinte sur elle. A dose ingurgité trop rapidement, les effets semblaient bien plus puissant...
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MessageSujet: Re: Espoir d'échappatoire (PV Flore Maisonfort)   Espoir d'échappatoire (PV Flore Maisonfort) EmptyJeu 2 Jan 2020 - 15:29
Un sourire. Enfin.

Je le lui rendis, bien entendu, pour lui montrer qu’il peut être tranquille et profiter tout son saoul de cette enivrante quiétude qui s’est définitivement emparée de lui. Il me suffit de jeter un regard à son visage détendu, à l’éclat de son regard posé sur le mien. Il est en train de revivre quelque chose d’intense, plusieurs émotions successives s’enchainent sur ce visage soudainement heureux. J’allais m’éloigner pour déposer son petit veston à l’abri, sur la table, quand je sentis son bras s’enrouler autour de ma taille. Je cessai de respirer un instant, levant les mains, lâchant alors son habit pour regarder cette entrave faite chair s’enrouler sur mon corps, dans un réflexe tout entier dû à ce qu’il venait d’ingurgiter. Le voilà de plus qui me gratifie de plusieurs bribes de prénoms, tous jolis au demeurant, avant de m’appeler Adélaïde. Je devine alors ce qu’il se passe dans son esprit et ne bouge plus, indécise. Je viens de comprendre quelque chose que je n’avais pas prévu.

Quand je prends cette infusion, je suis seule et j’augmente délibérément la dose avant le coucher pour me permettre de vivre des moments de joie pure durant ce que je crois être des rêves. Je revois les visages de mes parents, de mon grand frère, j’entends leurs voix, je parviens même à sentir leurs odeurs…Et c’est tout aussi vrai en ce qui concerne Jehan. Dans ces moments-là, je vois une forme éthérée, quelque chose qui me réconforte mais qui n’est absolument pas tangible. En ce qui concerne le comte de Rougelac, il est plus que probable que ces éthers se sont superposés à ma personne, lui donnant l’impression qu’elles sont redevenues chaires et os, des formes qu’il peut toucher. C’est sa première expérience et il est affreusement vulnérable, un tel savoir entre de mauvaises mains lui serait à tous les coups fatal, je le lui rappellerai quand il aura un peu repris ses esprits. En ce qui me concerne, je ne suis pas en meilleur état que lui, apaisée comme je le suis, dénuée de toute défense face à un mouvement d’une telle tendresse. Il devait réellement aimer cette dame partie trop tôt. Je le sais parce qu’il est impossible de feindre quoi que ce soit quand on est sous l’emprise de cette décoction. Que faire, par Serus ?

- Monseigneur, je…

Je reprends une respiration aussi posée que possible et baisse les mains, vaincue. L’une d’entre elles vient se poser sur son épaule, tandis que l’autre caresse patiemment ses cheveux. Si je le repousse trop brutalement, il risque peut-être de s’emporter et de ne pas comprendre pourquoi sa chère et tendre cherche à s’éloigner de lui à nouveau. Mieux vaut alors tenter d’apaiser la tension et de l’accompagner dans son travail de deuil. Parce qu’au fond, c’est bien de cela qu’il s’agit. Avec une douceur infinie, sans brusquer les choses, je le laisse savourer ce contact bien léger tout en caressant lentement ses cheveux. Il n’y a plus aucun bruit, il n’y a plus que le crépitement des flammes et les légers souffles de nos respirations. De mon côté, je me prends à imaginer, sous mes doigts, des boucles de feu luisant sous le rayonnement des flammes. Que j’aurais aimé partager un moment comme celui-là avec lui qui est parti sans rien dire…

Je ne peux m’empêcher de penser, l’espace d’un instant, à l’arme redoutable que je tiens entre mes doigts. Imaginer le pouvoir d’une telle potion me donne la chair de poule. Entre de mauvaises mains, les dégâts seraient considérables et je suis fort aise, finalement, d’être la seule à la connaître. Je reporte mon attention sur mon noble client qui semble ne plus vouloir se détacher de moi et murmure, d’une voix douce :

- Je pense que vous devriez vous reposer et vous allonger, je resterai à vos côtés, jusqu’à ce que vous repreniez conscience de l’endroit où vous êtes et de qui je suis. N’ayez aucune crainte, je vous l’ai assuré, tout ce qui est dit ici, tout ce qui se passe ici, reste ici.

Ma main déposée sur son épaule vient se loger sous son menton pour l’obliger à me regarder. Garder le contact. Il est sous emprise, ses yeux parlent pour lui, sans évoquer la chaleur qui se dégage de lui à présent.

- Vous seriez bien mieux installé sur cette humble paillasse là-bas pour profiter du voyage, Monseigneur. Me faites-vous confiance ? Peut-être est-il temps de soulager votre cœur, ne croyez-vous pas ? Dites ce que vous ressentez…Lâchez prise.

Je refuse que la situation m'échappe, je ressens moi aussi un besoin intense de relâchement sans pour autant y céder. Si cela arrivait ici et maintenant, en la compagnie d'un homme tel que lui, en recherche désespérée d'abandon de soi, les Dieux seuls savent ce qu'il en résulterait...Je préfère donc me concentrer uniquement sur lui et rien que sur lui. J'aurai largement le temps , après son départ, de me remettre de toutes ces émotions qui me tiraillent le cœur.
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MessageSujet: Re: Espoir d'échappatoire (PV Flore Maisonfort)   Espoir d'échappatoire (PV Flore Maisonfort) EmptyVen 3 Jan 2020 - 9:51
Ce lâché prise semblait ravir le Comte de Rougelac au grand désarroi de l'herboriste faisant office bien malgré elle de réceptacle des agréables souvenirs de son client fortuné. Flottant sur un nuage de rêverie, le Comte de Rougelac prenait donc Flore pour sa défunte épouse et cette dernière, plus familière des pouvoirs de cette infusion semblait capable de garder le contrôle et ne pas brusquer son compagnon d'un soir embuer dans un passé tourmenté.

Le contact de sa peau, de ses formes lui était agréable et rassurant, mais aussi cela n'était en quelques sorte qu'une duperie pour son esprit. Qu'à cela ne tienne, il était venu rechercher une forme de réconfort, aussi éphémère soit elle et c'était bien tout ce qui comptait à ses yeux. Fort heureusement, Flore ne se laissa pas entraîner totalement dans les effets pervers de sa boisson et si elle laissa son client profiter de son enveloppe corporelle, à mesure que les minutes défilaient, la jeune femme s'évertua à apprivoiser le mondain pour finalement le contraindre à lâcher son emprise sur elle et l'inviter docilement à s'allonger sur une paillasse qui se trouvait dans la pièce.

Sous l'emprise de cette drogue infusée, le quadragénaire obtempéra non sans toujours voir devant lui le doux visage de feu la Comtesse de Rougelac.

- Je vous fais confiance ma mie...

Se redressant non sans légèrement tituber, il prit la direction de la paillasse pour finalement s'y allonger. Cherchant alors du regard sa dulcinée, son regard se posa sur l'herboriste dont son esprit retrouva alors sa vraie identité. Rassurante, cette dernière l'invita à lâcher prise et Victor senti tout ses muscles se détendre alors qu'il fixait finalement le plafond, prenant une profonde inspiration salvatrice.

- ... Flore... puissiez-vous m'excuser... je... je... mon deuil est un si lourd fardeau. Je commençais à éprouver un amour sincère pour la Dame de Rougesoleil. Avais-je enfin trouvé l'être qui m'aurait fait oublier mes aversion pour la chair. Et voilà que...

Il ferma les yeux, ses pensées le renvoyaient alors plusieurs années auparavant alors qu'il se berçait dans la décadence et la luxure.

- Les Trois me privent de ce sentiment nouveau d'aimer... Et si leurs desseins à mon égare n'étaient que de me voir replonger dans mes vices ? A cette époque... tout me souriait... peut-être est-ce là ma destinée ? Je devrais m'y résoudre et revenir à mon passé...

Une lueur machiavélique se lu alors dans son regard et un sourire carnassier se dessina sur son visage.

- N'ai-je apres tout pas tout perdu ? Une dote... des titres... des affaires... n'ai peut-être pas de raisons de me plaindre de mon veuvage, n'est-il pas ? Et faire ce que je sais le mieux faire... manipuler et influencer ?

Acheva-t-il en fixant Flore Maisonfort dans dans les yeux.
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MessageSujet: Re: Espoir d'échappatoire (PV Flore Maisonfort)   Espoir d'échappatoire (PV Flore Maisonfort) EmptyVen 3 Jan 2020 - 14:34
Il a défait son emprise pour obéir et enfin s’allonger sur la paillasse dont je lui ai parlé. Il était temps. Grandement temps. Je peux désormais dissimuler mon trouble alors qu’il regarde le plafond, confortablement installé sur son humble réceptacle de paille fraîche et odorante recouverte d’un tissu grossier mais propre. Je le quitte quelques instants, à peine quelques secondes, pour enfin déposer son petit veston sur la table. Le sol est de terre aplanie par les années mais je connais trop bien la valeur des étoffes pour tolérer que son habit soit gâché, même s’il doit être riche et qu’il peut sans doute le remplacer aisément. Cette manœuvre a autant pour but de sauver l’étoffe que de me permettre d’appuyer mes deux mains sur la table, le souffle court. Je n’ai pas de contre poison. Je n’en ai jamais eu recours ni ressenti le besoin et pourtant, là, précisément, il m’en faudrait de toute urgence.

Ce qui est valable pour le noble sire qui est allongé là plus loin l’est également pour moi. Et j’ai peur. Peur parce que je sens que les effets habituels de ma potion ne vont pas tarder à se manifester et que je suis coincée ici, avec un parfait inconnu, poli et bien élevé certes, mais dont les propres souvenirs refont surface de manière intempestive. Il n’y a jamais personne pour prendre l’apparence de ceux que j’ai si intensément aimé. Personne, ce qui a toujours été un avantage. Qu’en sera-t-il, maintenant qu’il est là, dans le même état que moi, si ce n’est pire ? J’inspire profondément et tente de reprendre le contrôle, me saisissant d’un tabouret que je viens disposer au chevet du Comte, avant de m’y asseoir. Dominer la situation est absolument impératif. Peut-être qu’en lui parlant, cela ira mieux.

- Je vous en prie, Monseigneur…Il n’y a rien à excuser.

C’est tout à fait curieux mais je désirais, là, tout de suite, qu’un gentilhomme à la rose et au sourire ravageur soit là, à mes côtés, pour m’aider et m’apaiser à mon tour. Je ne l’ai vu qu’une seule fois, il y a de cela deux ou trois jours, et je ne le reverrai sans doute jamais mais pourtant…Il a accepté sans broncher que je l’approche, que je le prenne dans mes bras pour une étreinte chaleureuse et chaste. Qu’est-il advenu de lui ? Je n’ai aucun moyen de le contacter, j’ignore tout de sa résidence et même si je la connaissais, voudrait-il me revoir ? Je n’ose plus regarder le Comte, le cœur battant à tout rompre, tandis que je sens mon corps brûler en entier. Parler. Vite.

- Estimez-vous heureux, Monsieur le Comte, de pouvoir faire votre deuil de manière digne. Les Trois vous ont au moins fait cette grâce-là. Je n’ai eu cette chance qu’avec ma mère. Mon père et mon grand frère ont été emporté par la Fange et…celui que j’aimais est parti. Je ne sais même pas s’il est mort.

Je relève un peu la tête pour regarder le dessus de l’âtre sur lequel trône la seule petite décoration de ma maison, un cavalier de bois, épée au clair. Un frisson parcourut mon corps, m’obligeant à me redresser et c’est là que je croisai le regard du Comte, après sa digression sur un abandon et une mise à l’épreuve des Trois. De titres et de dote. J’en tords ma chemise du bout de mes doigts fébriles. Ne pas céder. Parler. Encore. Parce que je sens ma peur s’envoler et mon cœur s’apaiser.

- Vous me parlez de choses que je ne comprends pas bien, Monseigneur. Tout ce que je sais par contre, c’est que ce qui nous arrive…nous arrive pour de bonnes raisons. J’ai eu mon content d’épreuves…toute ma vie n’a été qu’une lutte incessante pour tout et contre tous, et pourtant…Je les prie tous les soirs… Un jour…viendra où ils m’accorderont ce que j’ai toujours voulu. Et c’est valable pour toi, mon aimé. Tu as toujours eu mon amour, rien ne t’empêche de le réclamer à nouveau…Tu n’as jamais eu à me manipuler ou m’influencer pour l’obtenir et tu le sais. Et tu es un homme trop bon…pour tomber dans des vices dont j’ignore tout. Tu devrais arrêter de te déprécier de la sorte.

Une longue expiration de soulagement. La chaleur se fait moindre, je suis à présent chez moi, dans une douce ambiance feutrée. Il est là, à me regarder droit dans les yeux et c’en est tellement saisissant que je ne bouge plus, de crainte qu’il ne s’échappe. Quand il est là, il ne reste jamais longtemps, il rôde autour de moi, en murmurant tout ce que je veux entendre au creux de mon oreille, il me parle de sa voix grave, et je l’écoute, les yeux fermés, me rappelant les moments précieux que nous avons partagés.

A présent il est là, vêtu d’habits de prix, beau comme à son habitude.

- As-tu faim ? Je peux préparer ce potage que tu aimes tant, j’ai ramené plein de légumes de cette maison l’autre soir…Tu veux ?

Heureuse de le revoir, je me levai alors, pour me diriger vers une étagère pour prendre une petite marmite que je dépose sur la table, mon visage fendu d’un sourire heureux, ravie de faire quelque chose pour lui, même s’il ne s’agit que d’un potage. Je n’ai de cesse de le contempler, souhaitant au plus profond de mon être qu’il reste enfin et ne parte plus jamais. Debout face à la table, je lui dis alors, timidement :

- Tu restes, cette fois, n’est-ce pas ?
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MessageSujet: Re: Espoir d'échappatoire (PV Flore Maisonfort)   Espoir d'échappatoire (PV Flore Maisonfort) EmptySam 4 Jan 2020 - 8:17
Tout était flou... la réalité se mêlait aux songes à mesure que les effets des plantes agissaient dans le corps du mondain. Mais si cela ne concernait que Victor, tout pouvait rester sous contrôle, seulement à mesure que le temps s'écoulait, un temps pire un espace temps qui échappait aux protagonistes, Flore semblait rejoindre son client dans ce lâché prise qui alternait l'esprit. Voila à présent que l'herboriste imaginait un homme, peut-être son amant, en lieu et place du Comte de Rougelac.

Et si cette situation dérapait ? Avouant ses sentiments non pas au quadragénaire allongé sur la paillasse mais à l'être aimé qui avait prit alors possession de l'enveloppe corporelle du mondain, Flore naviguait alors elle aussi dans un univers façonné par son imagination et ses souvenir, invitant alors son acolyte à partager un déjeuner. Le soupé peut-être ? Difficile à dire tant la notion du temps semblait obsolète en cet instant.

La situation échappait donc à tout contrôle et aussi cocasse que cela puisse paraître, les deux individus se façonnaient alors une intrigue surréaliste avec pourtant un point commun, les retrouvailles avec l'être aimé. Reportant alors son attention sur Flore, Victor vit à nouveau se dessiner la silhouette d'Adélaïde lui proposant de partager un repas chaud. Se redressant alors, il se dirigea vers la tablée pour reprendre sa place.

- Ma mie, maintenant que je t'ai retrouvé, plus rien ne nous séparera. Je reste et j'ai grande hâte de goûter à ce potage. Ne m'as-tu jamais confesser être douée pour cela.

Un sourire aux lèvres, il prit place non sans admirer la vision de la Comtesse de Rougelac dans ses plus riche atours alors que la réalité était tout autre. Quand ses songes allaient ils s'arrêter ? Et si les effets ne s'estomperaient que trop tardivement ? L'un comme l'autre se mentait, prit dans cette toile de fausses apparences, dans cet espoir vain de remonter le temps pour revivre leurs moments de joies respectifs.
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MessageSujet: Re: Espoir d'échappatoire (PV Flore Maisonfort)   Espoir d'échappatoire (PV Flore Maisonfort) EmptySam 4 Jan 2020 - 14:31
Il a dit oui ! Quel bonheur ! Aussitôt, je m’attelle à la découpe de certains légumes, le sourire aux lèvres, le cœur en joie. Je découpe deux panais en petites rondelles, la même quantité de cercifis noirs et fait ensuite mijoter le tout avec un bouquet d’herbes sur le feu.

- Je sais faire tout un tas de choses, tu sais. Je pourrais faire n’importe quoi pour toi.

Je remue les braises à l’aide du tisonnier pour accélérer la cuisson et reviens vers lui, pour prendre place près à ses côtés. A dire vrai, je ne sais comment interpréter tout ce que je ressens en cet instant. Le voir là, comme dans mes souvenirs, heureux et souriant, me conforte dans mes convictions que les Dieux sont bons et généreux et que mes prières ont été entendues. Dans un geste de la plus simple familiarité, je saisis sa main et noue mes doigts aux siens, tout en ne le quittant pas des yeux. Ressentir à nouveau la chaleur de son corps tout près du mien est enivrante, et pourtant je n’ose m’approcher davantage de crainte de le voir disparaître à nouveau. Tout est là. Il est là. Beau et doux comme dans mes souvenirs. N’y tenant plus, je porte sa main à ma joue, les yeux fermés, avant de déposer un baiser sur ses doigts, les larmes aux yeux.

- Je te demande pardon…

J’ai un besoin irrépressible de lui dire ce que je n’ai pas eu le temps de lui dire, parce que je sais que chaque seconde est précieuse. Est-il là ? La douce chaleur de sa main me confirme que oui…Alors je dois le lui dire, je n’ai pas le choix.

- Je te demande pardon si je t’ai fait du mal. Si j’ai fait quelque chose qui m’a éloigné de ta présence. J’ai tellement eu cette impression de ne pas être à la hauteur d’un homme tel que toi. Comme si j’étais la version imparfaite de la femme que tu aurais mérité.

Tout est dit dans un murmure mais cela apaise au moins ma conscience. Le silence dans la pièce se fait presque assourdissant alors que je continue, caressant ma joue de cette main chérie.

- Je suis prête à tout pour que tu ne partes plus. Être une femme meilleure, une meilleure cuisinière, une meilleure amante, une meilleure tout. Mais par pitié, ne me laisse pas. Tu ne peux pas savoir à quel point j’ai souffert. A quel point je souffre encore de te savoir loin de moi.

Déposant un énième baiser sur ses doigts, je le regarde à nouveau, le cœur battant à tout rompre, les yeux brouillés et ajoute, la gorge nouée :

- Me pardonnes-tu ?

Dans mon esprit, si Jehan est parti, c’est parce que c’est de ma faute. Je n’ai pas été celle qui souhaitait avoir à ses côtés, sans nul doute, car pourquoi disparaître ainsi si ce n’est pour cette raison ? Tout laisser sans un mot ? Me laisser dans un état affreux de désespoir après tant de protestations d’amour et de projets à deux ? Cela ne pouvait venir que de moi, il n’y a pas d’autres explications. Peut-être que si je promets de m’améliorer, cela le convaincra de ne plus partir. Peut-être que nous pourrons être heureux, voir la mer, danser sur la plage, monter à cheval pendant des heures, et fonder notre propre famille, ainsi que j’en ai si souvent rêvé depuis des mois…Peut-être. Tout dépend de lui. Un mot me guérira ou me brisera, je l’attends avec inquiétude et espoir à la fois.
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MessageSujet: Re: Espoir d'échappatoire (PV Flore Maisonfort)   Espoir d'échappatoire (PV Flore Maisonfort) EmptyDim 5 Jan 2020 - 7:12
Quel bonheur partagé ! Ah douce Adélaïde, enfin... enfin tu ouvre ton coeur. Voila ce que ressentait en cet instant le Comte de Rougelac. Ces regrets d'avoir entamé une relation basée sur la duperie, sur son égo et sa quête d'emprise sur elle s'était envolé. Il regarda celle qu'il prenait pour feu son épouse concocter avec soin ce potage. Il l'a fixait, admiratif jusqu'à la voir se rapprocher de lui, prendre place à ses côtés et se laisser bercer par son contact aussi subtile et tendre soit-il. Non... ce n'était pas un rêve, ce ne pouvait être que la réalité ? Il l'a sentait... sa peau, son odeur, sa voix... Ses doigts entrelacés aux siens puis sa paume sur sa joue... instant d'ivresse accompagné alors de déclarations qui ne paraissaient que trop vrai et cohérente dans l'esprit du mondain.

- Je te pardonne si a ton tour tu me pardonne. Je dois aussi te l'avouer, j'ai été trop dur à ton endroit. Je t'ai fait endurer des épreuves par mon égoïsme... ô ma mie, que je m'en veux.

Apaisant lui aussi sa conscience, il avait lâché totalement prise mêlant songe à la réalité, interprétant les paroles qui étaient destinées à un autre pour sa propre histoire avec la Dame de Rougesoleil. Alors d'une paume entendue et se voulant rassurant, après qu'elle ait embrassé une dernière fois ses doigts, il enveloppa sa main contre la sienne.

- Je ne te quitterais plus ma mie. Soit la femme forte et déterminée que j'ai vu la première fois que mes yeux se sont posé sur toi. Te souviens-tu ?

Il déglutit difficilement, noyant ses maux dans cette désillusion que lui offrait cet éphémère moment de partage en trompe trompe-l'œil dû aux effets des herbes.

- J'ai souffert autant que toi par ces non-dit. Mais à présent, je t'ai retrouvé et je ne referai plus jamais les même erreurs.

Tout comme dans l'esprit de Flore Jehan était parti, par sa faute, il en était de même pour Victor, se qui rendait presque que trop cohérent l'amalgame de cette échange aussi cocasse que surréaliste. Si celle qui croyait incarnait Adélaïde etait prête à des concessions, prête à embrasser son destin de Comtesse, pouvait il enfin lui offrir ce qu'elle meme attendait de son époux riche et influent ? Il était prêt à lui céder tout par amour, comme il le lui avait promis avant les funestes événements du couronnement du Roi. Il rapprocha alors ses lèvres des siennes, dessinant de sa lippe inférieure les contours de sa bouche non sans lui murmurer tout en la saisissant par la taille.

- Tout est a présent oublié... vivons notre passion l'un pour l'autre et oeuvrons ensemble... main dans la main... cœur contre cœur...
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